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Yorlène vit dans les montagnes du Nicaragua. Elle souffre de leishmaniose (aussi appelée lèpre des montagnes), les taches sur ses joues en témoignent. Comme des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, elle a eu la chance de rencontrer des collaborateurs d’Action Damien. Aujourd’hui, elle est bien soignée, entre les mains de quelques hommes et femmes de ce “pays de géants”. JANVIER 2013 krant2013F.indd 1 02-11-12 16:44

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action damien

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Yorlène vit dans les montagnes du Nicaragua. Elle sou� re de leishmaniose (aussi appelée lèpre des montagnes), les taches sur ses joues en témoignent. Comme des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, elle a eu la chance de rencontrer des collaborateurs d’Action Damien. Aujourd’hui, elle est bien soignée, entre les mains de quelques hommes et femmes de ce “pays de géants”.

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Action Damiensuperfl ue ou utile?

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On dit souvent que les associations actives dans la coopération au développement doivent se rendre superfl ues. Un point de vue comme celui-là se défend certainement, mais méfi ons-nous tout de même des conclusions trop simplistes et trop rapides.

Les conditions de vie évoluent, les problèmes et les défi s évoluent. Et, en tant qu’association, nous devons donc évoluer si nous voulons utiliser à bon escient les ressources disponibles.

En 2014, Action Damien aura 50 ans. L’inspiration, la motivation et l’engagement... tout cela est resté intact. Mais, en 50 ans, les activités ont fortement évolué, et continuent à évoluer. Sur les traces de Damien, Action Damien veut continuer à exiger une attention pour les plus démunis, pour les exclus de notre société mondiale.

Parmi ceux-ci, d’abord, les malades de la lèpre, cela va quasiment de soi pour notre asso-ciation. Mais, au fi l des années, une attention légitime s’est portée sur les personnes qui souff rent de tuberculose ou de leishmaniose. Comme les malades de la lèpre, elles aussi doivent bénéfi cier d’un accompagnement et d’un suivi de longue haleine pour leur traitement. Un processus qui exige beaucoup d’eff orts, tant de la part du personnel médical et paramédical, que de la famille et des proches.

Ce processus est en fait plus, beaucoup plus, qu’un simple traitement médical. Le respect de la dignité de chacun est une valeur fondamentale qui nous donne la conviction que chaque personne doit eff ectivement pouvoir bénéfi cier d’un traitement complet. Malheureusement, dans de nombreux endroits du monde, ce droit ne peut se réaliser sans un soutien fi nancier et humain extérieur. Un soutien que nous sommes prêts à proposer.

Ce soutien se traduit en des activités qui peuvent diff érer selon les pays ou même selon les régions, mais la question que nous nous posons à chaque fois est claire: dans ce pays, dans cette région, quelle est la meilleure manière d’off rir aux malades ce à quoi ils ont droit?

Oui, nous voulons nous rendre superfl us lorsque la réalité le permet, lorsque les activités sont reprises par d’autres ou lorsque ces activités sont rendues obsolètes par l’évolution de la situation.

Oui, nous voulons nous rendre utiles par une gamme d’activités qui contribuent maintenant à davantage de dignité et à une solidarité et une entente internationales croissantes.

Cher lecteur, chère lectrice, une association doit continuellement tenir ces deux éléments à l’œil. Je vous assure que, au sein d’Action Damien, nous faisons preuve d’assez de sens des réalités pour trouver le bon équilibre entre nous arrêter, refu-ser, continuer, évoluer, démarrer, essayer… Ainsi, nous nous rendons à la fois superfl us et utiles, d’une manière responsable!

Cette manière souple mais bien ciblée de continuer à avancer, sans renier notre engagement initial, doit aussi conti-nuer à vous inspirer.

Nous sommes certains que, en 2013 aussi, nous pourrons compter sur votre engagement, votre soutien fi nancier.

Un engagement et un soutien dont nous vous sommes très reconnaissants!

Rigo Peeters

Secrétaire général

Un engagement et un soutien dont nous vous sommes très reconnaissants!

Rigo Peeters

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A C T I O N D A M I E N

Certains volontaires nous aident durant toute l’année, d’autres, quelques heures par an. Chacun peut agir selon son envie et ses possibilités et tout le monde est bien sûr le bienvenu.

Vous aussi, devenez un “géant” Action Damien a toujours besoin de volon-taires. Quels que soient vos capacités, vos connaissances et le temps dont vous disposez.Voici quelques suggestions :

Vous avez deux heures à nous consacrer pendant le dernier week-end de janvier ? Vous pouvez nous aider à vendre des marqueurs dans votre quartier ou devant une grande surface. Chaque pochett e coûtant 6 euros, vous pouvez facilement sauver deux vies en deux heures... puisqu’un traitement revient à 40 euros à peine.

Vous avez six heures à nous consacrer lors du dernier week-end de janvier? Vous

pouvez être collaborateur “grande surface”. En équipe, vous assurez la vente des marqueurs à l’entrée d’une grande surface pendant le week-end de la campagne. En six heures, vous sauvez au moins 20 vies.

Vous êtes enseignant? Vous pouvez devenir collaborateur scolaire et aider vos élèves à devenir, eux aussi, des géants. Vous vous chargez de la diff usion des informations, vous organisez la projection du fi lm et la vente des marqueurs au sein de l’école. Par votre ac-tion, ce sont plus de 20 vies qui seront sauvées.

Vous avez des jours libres en janvier et février et vous aimez le contact avec les jeunes? Rejoignez notre équipe d’animateurs “Grand Écran”. Après une formation, vous irez dans les école proposer une animation autour du fi lm de la campagne. Chaque année, plus de 60.000 jeunes assistent aux animations et en ressortent motivés pour soutenir notre action.

Vous avez de la place chez vous? Vous avez envie de vous investir plus largement?

Vous pouvez tenir un dépôt de matériel ou devenir responsable régional d’Action Damien.

D’autres possibilités D’autres actions se déroulent également le reste de l’année :- Pour les plus sportifs: les 20 kilomètres de Bruxelles, où plus de 300 coureurs affi chent nos couleurs

- Pour ceux qui désirent aider sur le terrain: les chantiers Damien

-Pour découvrir un pays, le Bangladesh à vélo- Pour ceux qui aiment les contacts, nous sommes présents en été lors de plusieurs fes-tivals (Francofolies, Woodscout,…).

Si vous avez envie de vous investir pour Action Damien, n’hésitez pas, contactez Gé-raldine Binard (responsable du réseau fran-cophone) au 0497/04.28.36 ou à l’adresse [email protected]. Nous avons besoin de vous!

Des géants aussi en Belgique

Le Docteur Manuel Bravo et Martha, l’infi rmière, sont deux “géants” dans leur pays grâce à la lutt e qu’ils mènent contre la leishmaniose et la tuberculose. Mais saviez-vous qu’en Belgique aussi, nous avons des “géants”? Les volontaires d’Action Damien! Tous ces géants du nord et du sud travaillent ensemble afi n d’aider les malades à guérir et à avancer dans la vie.

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Toon Bongaerts est Belge. Mais le docteur Toon, marié à une Nicaraguayenne et père de deux enfants (un garçon de 21 ans - qui fait des études d’ingénieur en Belgique - et une fille de 19 ans qui suit des études de médecine au Nicaragua) n’est plus vraiment de chez nous. “Je suis parti au Nicaragua en 1984, un an après mes études de médecine tropicale. Je suis d’abord allé à Ostende pendant 6 mois, pour me préparer. Je devais rester deux ans au Nicaragua, avec un collègue, pour Oxfam-Solidarité Belgique...”

Plus de responsabilitésCes deux années ont sonné le début d’une nou-velle vie. À la fin des années 80, le pays a connu une affreuse guerre civile. “La confrontation, jour et nuit, avec tant de patients souffrant, mais aussi avec autant de chaleur humaine et de grati-tude de tous ces pauvres gens simples, continue à me motiver à continuer au Nicaragua ce que j’avais commencé à l’époque”.

“Je suis encore resté 5 ans là-bas, pour le ministère de la Santé. J’étais responsable des soins de santé pour une commune, puis pour plusieurs régions”. Puis vient un inter-mède. “En 1989, je suis venu étudier la santé publique à l’Institut de médecine tropicale d’Anvers. Le but était de revenir au Nicaragua pour Oxfam-Solidarité, où je devais m’occu-per de deux provinces du Nord. Les mêmes

que couvre aujourd’hui Action Damien. Mais, en 1990, avec la défaite des sandinistes lors des élections, le projet - qui avait été approuvé par les sandinistes - était tangent. Heureuse-ment, je n’étais pas sur la liste noire – je ne me suis jamais trop occupé de politique. Et le projet s’est déroulé normalement. Au début des années 90, j’ai travaillé comme médecin sur plusieurs fronts: j’étais conseiller en épi-démiologie dans les provinces de Matagalpa et de Jinotega et, en même temps, je me suis surtout occupé de “projets de base” pour Ox-fam-Solidarité: soutien global aux postes de santé ruraux (70 au total); soutien intégral au développement de soins de santé villageois; organisation et développement d’un réseau de pharmacies sociales. C’est d’ailleurs dans cette mouvance qu’est née Prosalud, une organisation locale dont je préside encore aujourd’hui le conseil d’administration, et avec laquelle Action Damien a établi un par-tenariat important”.

Pour Action Damien“Depuis 1990, même si j’étais au Nicaragua

pour Oxfam-Solidarité, je travaillais quelques jours par mois pour Action Damien. J’ai fait une mission d’identification sur la leishmaniose. J’ai étudié la portée réelle de la maladie, son impact sur la population pauvre du Nicaragua, et ce que

pourrait apporter Action Damien. J’ai fait des visites de terrain. J’allais de poste en poste, en alternance avec des visites à domicile. Il est vite devenu évident que des milliers de personnes étaient touchées par la leishmaniose, en parti-culier dans les régions éloignées, difficilement accessibles, boisées et montagneuses”.

“Cette mission a aussi marqué le début du programme lèpre, que nous avons créé et sou-tenu. Aujourd’hui, on ne découvre plus dix nouveaux malades de la lèpre par an et Action Damien a laissé le programme aux mains du gouvernement. Les malades sont référés à l’hô-pital dermatologique… comme les malades de la leishmaniose avec complications sérieuses. Le docteur Bravo, mon plus proche collabora-teur, y a d’ailleurs été en formation.

Dès 1990, j’ai eu des rapports avec les pro-jets d’Action Damien au Guatemala, puis au Panama et au Brésil, où nous ne travaillons plus aujourd’hui, puisque notre tâche est terminée et les pays peuvent continuer seuls. Et, depuis 2002, je travaille à temps plein pour Action Damien. Je m’occupe de la coordination des projets américains, mais je suis aussi très actif sur le terrain au Nicaragua: je m’occupe de la formation du personnel de santé local, j’évalue les malades avec complications et je discute avec les familles de la manière d’adapter au mieux notre soutien à leurs besoins. Par nature, je suis

Le Nicaraguayen deLe docteur Toon est responsable des projets d’Action Damien en Amérique centrale. Rencontre avec ce médecin attachant qui se donne depuis près de 30 ans aux malades du Nicaragua.

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Le Nicaraguayen de

plus un homme de terrain qu’un homme de bureau. Mais les deux facett es se complètent”.

Depuis quelques années, Action Da-mien lutt e également contre la tuberculose, en partie sur fonds propres. “Le pays est soutenu maintenant par le Global Fund. Je suis sous-directeur du comité national tuber-culose. Il faut dire que la présence d’Action Damien était une exigence du Global Fund pour continuer à s’impliquer au Nicaragua”.

Plusieurs angles d’attaqueAu Nicaragua, Action Damien agit selon trois angles d’att aque. “Nous sommes là en soutien des programmes nationaux de lutt e contre la leishmaniose et contre la tubercu-lose, qui sont intégrés dans le secteur public. Le plus important, c’est que nous soutenons structurellement ces programmes en accor-dant de l’att ention à une plus grande acces-sibilité et à une meilleure qualité. Il y a aussi un apport positif à d’autres programmes de santé, et nous gardons le contrôle de nos fonds propres.

Le travail de terrain le plus important d’Action Damien contre la leishmaniose se situe dans les cinq “municipios” les plus endémiques du Nord montagneux. Là, nous travaillons avec des promoteurs de santé. Ils ne sont pas médecins ou infi rmiers, mais ils ont reçu une formation de base aux soins de santé. Ils sont intégrés dans les équipes de santé locales, où ils portent une att ention par-ticulière à la tuberculose et à la leishmaniose. Nous mett ons une moto à leur disposition,

pour leur permett re d’att eindre les villages diffi cilement accessibles. Parfois, ils doivent aller à pied, à cheval ou en bateau.

Enfi n, il y a les projets de base (NDLR : des projets à court terme qui visent à ré-pondre aux besoins spécifi ques de groupes de malades ou d’anciens malades). Ils servent surtout à la prévention ou à l’édu-cation à propos de la leishmaniose, en four-nissant des moustiquaires ou des vêtements adaptés, ou en aidant les gens à assainir leur environnement... pour laisser moins de champ au parasite. Concernant la tuber-culose, nous aidons aussi des malades très pauvres. Nous donnons d’abord des colis alimentaires lors de la phase critique de la maladie, puis nous les aidons à avoir une meilleure qualité de vie en améliorant leur habitation, en leur donnant une formation ou en les aidant à faire de l’élevage ou de l’agriculture. Nous voulons faire plus pour ces gens: pas seulement les guérir, mais aussi leur donner un coup de pouce socio-écono-mique. Mais là, nous avons une diffi culté: les voisins de ces malades sont très pauvres aussi. Alors, faut-il aider seulement ces malades, ou les familles les plus pauvres du village ? On en reparlera”.

Un vaccin prometteurQu’en est-il de l’avenir d’Action Damien au Nicaragua ? “Nous allons continuer les projets de base et apporter un soutien com-plémentaire aux programmes nationaux et locaux. Mais, surtout, nous allons continuer

une recherche sur un vaccin contre la leish-maniose. Ce n’est pas un vaccin préventif, mais bien un vaccin thérapeutique, avec un antigène du parasite de la leishmaniose, qui stimule le système immunitaire. Ce vaccin, qui vient du Venezuela, devrait remplacer le glucantime, le médicament traditionnel contre la leishmaniose. Il semble au moins aussi effi cace et présente moins d’eff ets se-condaires. Normalement, en trois injections maximum, le malade est guéri… et souvent déjà après la deuxième injection. La plu-part des malades guérissent en 20 semaines, donc la guérison est plus lente. (NDLR : le traitement à la glucantime demande une injection quotidienne pendant 20 jours).Au Venezuela, on n’utilise plus le glucan-time que pour les malades résistants !

Nous avons déjà fait une première recherche, au début 2011, sur 50 malades, seulement des adultes. Le résultat a été positif. Nous avons donc commencé une deuxième phase, au milieu 2012, sur 250 malades, dont plus de la moitié ont moins de 15 ans. Nous att endons un taux de guérison de 90%. Si les résultats sont positifs, cela deviendra sans aucun doute un projet national, avec trans-fert de technologie du Venezuela vers le Nicaragua et une économie de centaines de milliers d’euros par an. Et des avantages pour les malades. Ce serait une très bonne chose pour le Nicaragua. Et peut-être pourrons-nous faire la même chose au Guatemala. Mais nous n’en sommes pas là. Concentrons-nous d’abord sur le Nicaragua...”

Belgique

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On l’a écrit en page 2: l’an prochain, Action Damien fêtera ses 50 ans. En un demi-siècle, beaucoup de chemin aura été parcouru. Née en 1964, l’associa-tion a commencé à travailler outre-mer avec de petits projets localisés de lutte contre la lèpre, dans la lignée des missionnaires de jadis. Elle a évolué avec son temps et la conception de la coopération au dé-veloppement... parfois même en la précédant, avec notamment une confiance importante accordée au personnel local. Elle a aussi élargi son action, s’atta-quant à une deuxième, puis une troisième maladie. Mais, aujourd’hui, à près de 50 ans, Action Damien n’a aucunement l’intention de se reposer sur ses acquis. Et elle repense ses activités.

DésengagementCes dernières années, Action Damien s’est retirée de quelques pays, le dernier en date étant le Brésil, en fin juin 2012. C’est dans la logique des choses:  l’association travaille toujours à la demande et avec la collaboration des autorités locales, en fonction des moyens et des besoins du pays. Le but ultime est de se retirer lorsque les partenaires locaux seront capables de reprendre les activités, en gardant la même qualité au profit des malades. C’est pourquoi Action Damien est par ailleurs en train de préparer son départ de Chine, où elle se désengage progressivement et qu’elle quittera définitivement en 2016.

Le but de ces désengagements, évidemment, est de pouvoir déga-ger un budget supplémentaire pour les pays où une action reste nécessaire.

Plus pour l’AfriqueBrésil, bientôt Chine, auparavant Panama et Ouzbékistan. Est-ce à dire qu’Action Damien va quitter l’Amérique et l’Asie? Certainement pas... même si, voici quelques années, Action Damien a décidé de faire “plus pour l’Afrique”, le continent où les besoins sont les plus criants. Mais les critères décisifs pour quitter un pays ou s’impliquer dans un nouveau ne sont pas géographiques. Si elle peut faire la différence pour les malades, l’association s’implique, quel que soit le continent. Mais il est évident que, aujourd’hui, la situation est plus délicate en Afrique, comme en attestent d’ailleurs les derniers

Le cap du futurPlus de projets propres et plus d’attention portée à la lèpre!

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Le cap du futur

projets en date pour Action Damien, que sont le Niger et la Guinée.

L’importance de la tuberculoseCes deux derniers pays ont un autre point commun: Action Damien n’y com-bat que la tuberculose, sa “deuxième”  maladie. Ces dernières années, ces der-nières dizaines d’années même, la tuberculose a pris une importance croissante dans le quotidien d’Action Damien. Avec deux consé-quences: dans chacun de “ses” pays, l’association lutt e aujourd’hui contre la tuber-

culose (ce qui n’est pas le cas de la lèpre) et, quand on regarde les chiff res de nouveaux malades dépistés chaque année, on voit que plus de 90 % sont tuberculeux. L’évolution est tout à fait normale, quand on sait que la tuberculose fait chaque année 8 à 10 millions de malades, alors que la lèpre ne touche plus “que” 250.000 personnes selon l’OMS (même si on sait que certains passent à travers les mailles du fi let, et que des millions de gens vivent aujourd’hui avec les séquelles de la maladie). L’urgence est donc indiscutable.

Retour vers la lèpreAction Damien a néanmoins décidé de remett re l’accent sur la lèpre. Elle ne va évidemment pas arrêter de lutt er contre la tuberculose ou se retirer de pays où elle est nécessaire, mais elle va (un peu) rééqui-librer ses actions. Et c’est logique. D’abord, parce que la lèpre est la maladie historique de l’association, sans laquelle elle n’existerait pas. Mais, par ailleurs, alors que la lutt e contre la tuberculose est menée par plusieurs partenaires importants, la lèpre est fortement oubliée aujourd’hui. Voilà pourquoi a surgi une question: “si nous ne le faisons pas, qui le fera”? Et poser la question, c’est déjà y répondre...

Plusieurs types Ce recentrage sur la lèpre a déjà commencé. C’est dans ce cadre, notamment, qu’Action Damien a rénové et rendu vie à l’Hôpital de la Rive, une ancienne léproserie de Kinshasa où vivent encore plusieurs dizaines d’anciens malades. Ailleurs, d’autres léproseries ou colonies de lépreux ont été ou vont être aidées. La chirurgie lépreuse, qui est une réalité depuis bien longtemps en Inde, a été stimulée puis entièrement reprise en main par Action Damien au Congo. Au Bangladesh, aux Comores ou au Burundi notamment, des opérations ont aussi été menées et le seront encore. Il faut dire que les besoins en la matière sont énormes.Et d’autres aides sont aussi apportées à des malades ou des anciens malades, comme des formations, des petits coups de pouce pour commencer une activité, ou encore le fi nancement des études pour des enfants de malades. Le but poursuivi est à chaque fois le même: rendre aux personnes touchées par la lèpre leur dignité et leur place dans la société.

Projets propresIl ne faut pas non plus oublier le travail pour le dépistage et les soins des nouveaux malades. Ainsi que les supervisions et le recyclage du personnage médical local, qui n’a parfois presque plus l’occasion de voir des malades et qui, de ce fait, risque de “perdre la main”. Ces dernières activités entrent plutôt dans le cadre du soutien aux programmes nationaux de lutt e contre la lèpre. Ces programmes sont le meilleur moyen de lutt er à grande échelle contre une maladie (c’est aussi le cas pour la tuberculose et la leishmaniose, la “troi-sième” maladie d’Action Damien, qu’elle combat au Nicaragua et au Guatemala) et sont aujourd’hui le plus gros du travail d’Action Damien. Mais, là aussi, l’association va rééquilibrer les choses, en développant davantage de projets propres, même si elle laissera tout de même une grande prépondérance aux programmes nationaux. Et elle a déjà commencé depuis quelques années, lorsqu’elle a décidé de monter des projets à court terme et visant des groupes restreints de malades ou d’anciens malades dont les besoins spécifi ques ne pouvaient pas être rencontrés par les programmes nationaux. Le travail dans les léproseries ou les aides ponctuelles apportées à des malades de la lèpre vont dans ce sens. Et ce genre de projets va encore se développer.

La tuberculose multirésistanteMais les projets propres à venir vont parfois aller bien au-delà de ce principe et ne plus avoir une durée limitée. Le plus bel exemple est en train de voir le jour à Kinshasa, sur le site de l’Hôpital de la Rive, où Action Damien construit un hôpital pour tuberculeux multiré-sistants. Ce gros projet, entièrement conçu et géré par l’association, sera le premier du genre au Congo. La preuve que, même si elle se recentre sur la lèpre, Action Damien va continuer à lutt er contre la tuberculose. Et qu’elle entend, plus que jamais, être un exemple et un détonateur dans la lutt e contre les maladies de la pauvreté. À 50 ans, elle en est toujours, et plus que jamais, capable.

Plus de projets propres et plus d’att ention portée à la lèpre! pour Action Damien

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Action Damien veut faire plus pour la lèpre... sans oublier la tuberculose. Et veut toucher le plus grand nombre de malades, tout en allant à la rencontre des besoins spécifi ques de chacun.

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Pays de géants

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g, renting, public performance and broadcasting of this record prohibited. The copyright of this recording is owned by M

ore Than ltd.

Campagne 2013 | 25, 26 et 27 janvier

Au Nicaragua, des géants folkloriques, des “gigantonas”, dansent dans les rues. Mais le plus grand pays d’Amérique centrale (ce qui n’est pas une référence) connaît un autre type de géants: des gens comme vous et moi qui font des choses énormes pour aider les autres. Comme Martha, l’infi rmière, ou le docteur Bravo.“Nicaragua. Pays de géants” vous emmène à la rencontre de ces “géants du quotidien”.

Le fi lm de la campagne 2013 | Nicaragua. Pays de géants

Quand des gens ordinaires font des choses gigantesques

Avec SEPT FOIS RIEN

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Yorlène habite au Nicaragua. Elle avait la leishmaniose, mais Action Damien l’a soignée. Pour trois fois rien, puisque 40��€ su� sent à soigner un malade de la lèpre, de la tuberculose ou de la leishmaniose. Alors, le dernier week-end de janvier, vendez ou achetez nos pochettes de marqueurs. Avec 7 pochettes vendues, Action Damien soigne un malade. Avec sept fois rien, on sauve une vie!

… on sauve une vieIBAN: BE05 0000 0000 7575 WWW.ACTIONDAMIEN.BE

L’ ind i f fé rence tue, Act ion Damien so igne

Nos vendeurs sont prêts et comptent sur vous!

Chaque année, depuis pas loin de 50 ans, des milliers de vendeurs descendent dans les rues pendant le dernier week-end de janvier pour récolter des fonds en faveur de la lutt e contre la lèpre et la tu-berculose. Cett e année ne fera pas exception. Les 25, 26 et 27 janvier, ils seront à nouveau des milliers à batt re le pavé. Et ils compteront sur vous. Pour acheter nos marqueurs, mais aussi pour aller plus loin.Voulez-vous, vous aussi, partici-per à la lutt e contre la lèpre ou la tuberculose? Individuellement, en famille, au travail? Commandez vos marqueurs dès aujourd’hui. Et, vous aussi, vous sauverez des vies. D’avance, merci!

Avec 7 pochett es vendues, Action Damien a largement de quoi soigner un malade.

Nicaragua

esbroadcast & mediawww.broadcast-media.eu

Nicaragua. Pays de géantsLe Nicaragua, pays coloré d'Amérique centrale. Ici,

comme chez nous, des géants folkloriques dansent dans les rues. Mais la nation elle-même est un géant aux

pieds d'argile. Guerres, pauvreté, catastrophes naturelles et maladies comme la tuberculose et la lèpre des

montagnes n'en � nissent pas de frapper la population.

Heureusement, on rencontre quelques "géants du quotidien" au Nicaragua. Comme Martha, in� rmière

pour Action Damien à Managua, qui accompagne d'anciens malades de la tuberculose vers une vie

meilleure. Ou le docteur Bravo, qui risque parfois sa vie dans les montagnes pour lutter contre la leishmaniose.

Le � lm raconte l'histoire de ces deux personnes, qui font de grandes choses pour en sauver d'autres.

Mais aussi l'histoire de Guillermo, Maryurin et Yorlène, qui a� rontent leur sort avec un courage

gigantesque, jour après jour. Et ainsi contribuent à la véritable légende du Nicaragua, pays de géants.

IMAGES ET RÉALISATION Jean Platteau SCÉNARIO Peter Gordts

MONTAGE Benjamin Djahanbani TEXTE Johan Veldeman/Stéphane Steyt

VOIX Robert GuilmardMUSIQUE � omas Devos

PRODUCTION Carla Reynders

Le film de la campagne 2013

Pays de géants

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Bon de commandeÀ compléter et à renvoyer à: Action Damien, Bd Léopold II 263, 1081 Bruxelles. Fax: 02/422.59.00. N’envoyez pas d’argent maintenant. Votre commande sera accompagnée d’un bulle-tin de virement. Vous recevrez les produits demandés après le 28/1/2013.

Nom:Adresse:

Je commande❏ 5 ❏ 10 ❏ 15 ❏ 20 pochett es de marqueurs 6 euros chacune)

DVD de “Nicaragua. Pays de géants” (10 euros)

Nr 1 - 2013, jan. / fév. / marsBureau de dépôt : Bruxelles X

Belgique - BelgiëPP

Bruxelles X 1/2224

PERSPECTIVES TRIMESTRIEL D’ACTION DAMIEN

P404042

ACTION DAMIEN, ASBLBD LÉOPOLD II, 263 - 1081 BRUXELLES

TEL. 02/422.59.11, FAX 02/422.59.00

WWW.ACTIONDAMIEN.BEIBAN: BE05 0000 0000 7575

BIC: BPOTEBEB1

Photos : Olivier Polet, Jean Platteau et archives Olivier Polet, Jean Platteau et archives Action Damien |

Olivier Polet, Jean Platteau et archives |

Olivier Polet, Jean Platteau et archives Maquette et graphisme : Lu’cifer Lu’cifer

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Rigo Peeters, Boulevard Rigo Peeters, Boulevard Maquette et graphisme :

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Léopold II, 263 - 1081 Bruxelles |Léopold II, 263 - 1081 Bruxelles | Éditeur responsable :Léopold II, 263 - 1081 Bruxelles

Éditeur responsable : Rigo Peeters, Boulevard Léopold II, 263 - 1081 Bruxelles

Rigo Peeters, Boulevard |

Rigo Peeters, Boulevard |

Rigo Peeters, Boulevard Inspirée par le Inspirée par le

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Rigo Peeters, Boulevard

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Action Action Damien est habilitée à recevoir legs et donations. Damien est habilitée à recevoir legs et donations. de l’Organisation Mondiale de la Santé. Damien est habilitée à recevoir legs et donations. de l’Organisation Mondiale de la Santé. |Damien est habilitée à recevoir legs et donations.

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IMAGES ET RÉALISATION Jean Platteau

SCÉNARIO Peter Gordts

MONTAGE Benjamin Djahanbani

VOIX Robert GuilmardTEXTE Johan Veldeman/Stéphane Steyt

MUSIQUE � omas Devos

PRODUCTION Carla Reynders

krant2013F.indd 8 02-11-12 16:45