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Doc. Scient. Centre Rech. Océanogr. Abidjan Vol. VIII, n01, Juin 1977, pp. 1-72 PEUPLEMENTS ZOOPLANCTONIQUES DANS LES REGIONS DE REMONTEES D'EAU DU LITTORAL ATLANTIQUE AFRICAIN * par Alain THIRIOT t Sommaire - INTRODUCTION 1._ CONSIDERATIONS BIOGEOGRAPHIQUES ET PRINCIPAUX TRAVAUX 2.- CARACTERISTIQUES DU ZOOPLANCTON DES DIFFERENTES REGIONS 2.1.- Les régions de l'Afrique méridionale 2.1.1.-- Résultats des campagnes régulières sud africaines (Région de Santa Helena Bay) 2.1.2.- Résultats des campagnes régulières sud africaines (Région de Walvis Bay) 2.1.3.'- Résultats des campagnes du William Scoresby 2.1.4.- Discussion. Quelques éléments des réseaux alimentaires du plancton sud africain. 2.2. - Les régions équatoriales et intertropicales (golfe de Guinée) 2.2.1.- Zooplancton de l'Angola et du Congo a) - Région littorale de l'Angola b) - Région de Pointe Noire c) - Discussion. Diversité et complexité des peuplements 2.2.2.- Zooplancton du Nigéria, du Ghana et de Côte d'Ivoire: a) - Régions du Nigéria et du Ghana b) - Région de Côte d'Ivoire c) Discussion. Groupement d'espèces, comparaison des résultats t Océanographe biologiste à la Station Zoologique de Villefranche sur Mer, décédé le 29 décembre 1976. Le manuscrit de cet article était en cours de révision pour y inclure l'analyse des travaux parus en 1976. Ceci n'a pu être réalisé ; il a été décidé de publier le manuscrit tel qu'il avait été écrit. * Ce travail est une partie d'une conférence faite au "Third International Symposium on Upwelling Ecosystems" (Kiel, 25-28 Août 1975). La seconde partie : "Caractéristiques des principaux groupes" est en cours de publi- cation dans le volume du Symposium.

Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

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Page 1: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

Doc. Scient. Centre Rech. Océanogr. AbidjanVol. VIII, n01, Juin 1977, pp. 1-72

PEUPLEMENTS ZOOPLANCTONIQUES DANS LES REGIONS DE REMONTEES D'EAUDU LITTORAL ATLANTIQUE AFRICAIN *

par

Alain THIRIOT t

Sommaire

- INTRODUCTION

1._ CONSIDERATIONS BIOGEOGRAPHIQUES ET PRINCIPAUX TRAVAUX

2.- CARACTERISTIQUES DU ZOOPLANCTON DES DIFFERENTES REGIONS

2.1.- Les régions de l'Afrique méridionale

2.1.1.-- Résultats des campagnes régulières sud africaines (Régionde Santa Helena Bay)

2.1.2.- Résultats des campagnes régulières sud africaines (Régionde Walvis Bay)

2.1.3.'- Résultats des campagnes du William Scoresby

2.1.4.- Discussion. Quelques éléments des réseaux alimentaires duplancton sud africain.

2.2. - Les régions équatoriales et intertropicales (golfe de Guinée)

2.2.1.- Zooplancton de l'Angola et du Congo

a) - Région littorale de l'Angola

b) - Région de Pointe Noire

c) - Discussion. Diversité et complexité des peuplements

2.2.2.- Zooplancton du Nigéria, du Ghana et de Côte d'Ivoire:

a) - Régions du Nigéria et du Ghana

b) - Région de Côte d'Ivoire

c) Discussion. Groupement d'espèces, comparaison desrésultats

t Océanographe biologiste à la Station Zoologique de Villefranche sur Mer,décédé le 29 décembre 1976. Le manuscrit de cet article était en cours derévision pour y inclure l'analyse des travaux parus en 1976. Ceci n'a puêtre réalisé ; il a été décidé de publier le manuscrit tel qu'il avaitété écrit.

* Ce travail est une partie d'une conférence faite au "Third InternationalSymposium on Upwelling Ecosystems" (Kiel, 25-28 Août 1975). La secondepartie : "Caractéristiques des principaux groupes" est en cours de publi­cation dans le volume du Symposium.

Page 2: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 2 -

2.2.3.- Zooplancton côtier du Libéria au Sénégal

a) - Copépodes de Guinée Bissau

b) - Region de Dakar

2.2.4.- Discussion. Quelques éléments du réseau alimentaire dansle golfe de Guinée.

2.3.- Résultats des campagnes océanographiques antérieures à 1970

2.3.1.- Campagnes de l'Atlantide

2.3.2.- Campagnes occasionnelles de l'ORSTOM

2.3~3.- Campagnes EQUALANT

2.3.4.- SOND Cruise

2.3.5.- Zooplancton des îles du cap Vert et des Canaries

a) - îles du cap Vert

b) - L8S Copépodes des Canaries

2.4.- Les régions de l'Afrique septentrionale (Régions du programmeCINECA : Mauritanie, Rio de Oro, Sahara et Maroc)

2.4.1._ Régions de Mauritanie et de Rio de Oro (Cap Blanc)

2.4.2.- Zooplancton du Maroc

3.- CONCLUSIONS

INTRODUCTION

L'intérêt pour le zooplancton des régions enrichies sous l'action

des phénomènes de remontées d'eau ne date pas d'aujourd'hui, mais a pris un

nouvel élan depuis ces dernières années.

Le développement des pêches pélagiques et démersales dans ces ré­

gions est une première raison, car il est urgent de connaître les possibi­

lités et aussi les limites de l'exploitation des différentes populations

d'intérêt commercial.

Une autre raison qui motive les recherches scientifiques est le

besoin de trouver les explications, les liens et de démontrer les mécanis­

mes de ces systèmes de production de matière vivante.

Nous avons même pensé que l'accélération des phénomènes par un

apport plus ou moins continu d'éléments nutritifs en amont des réseaux

trophiques et un état dynamiquement jeune des écosystèmes faciliterait

leur compréhension. Si la simplification des échanges trophiques ne nous y

apparalt plus évidente, il y a dans ces régions de remontée d'eau, des

Page 3: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 3 -

champs d'observations et d'expérimentations très privilégiés. La possibilité

de trouver, avec des échelles de temps et d'espace réduites, des structures

oligotrophes et des structures eutrophes (au sens étymologique du terme) et

les passages des unes aux autres, suffit à justifier de tels efforts.

Il ne peut être question actuellement de réaliser une véritable

synthèse des résultats et de définir les productions secondaires et les bi­

lans énergétiques de ces systèmes, nous en sommes encore à la phase analy­

tique, pour ne pas dire descriptive i il me paraît plus intéressant de limi­

ter cette mise au point sur le plan géographique et de dégager à partir d'un

ensemble de régions particulières les tendances et l'état de nos recherches.

J'ai donc choisi l'Atlantlque africain, objet de nombreuses expé­

ditions océanographiques déjà anciennes, qui est actuellement une des ré­

gions de l'océan mondial où convergent un maximum de programmes de recherches

nationaux et internatiol:~u~ e~ ~ui est concerné sur sa presque totalité, di­

rectement ou indirectement, par les conséquences biologiques de ces phéno­

mènes.

Les isothermes moyennes annuelles de 20°C dans l'hémisphère nord

et dans l'hémisphère sud délimitent pour les biogéographes l'aire de répar­

tition de la faune tropicale (EKMAN, 1953). Toute la région africaine de

l'Atlantique se trouve à l'intérieur de ces limites, avec cependant des

zones côtières plus froides au niveau du sud-ouest africain, du Sahara et

du Maroc.

Le plancton de faciès tropical est donc l'état d'équilibre dans

ces régions si aucun phénomène ne vient le mettre en cause. Il présente les

caractéristiques d'un écosystème évolué proche du climax, pauvre et diver­

sifié, dans lequel la proportion de carnivores et d'omnivores est impor­

tante, correspondant à une structure du milieu oligotrophe et stratifié,

et permettant la multiplication des niches écologiques.

Ces peuplements zooplanctoniques tropicaux ont en particulier été

décrits par WIKSTEAD (1965), VINOGRADOV et al. (1973), TRANTER (1973)t

FRONTIER (1974) i nous les retrouvons en zone atlantique africaine lorsque

l'influence des remontées d'eau ne se fait plus sentir, dans le temps ni

dans l'espace.

Les remontées d'eau froide profonde (ou subsuperficielle) dans

les couches superficielles constituent un évènement hydrologique permettant

la présence, et dans certains cas le développement, de formes froides et

Page 4: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 4 -

bathypélagiques. C'est un évènement écologique qui enrichit le milieu, pro­

voque la poussée du phytoplancton et des consommateurs primaires ; ce

stress aboutit, par un rajeunissement de l'écosystème,à l'établissement de

peuplements abondants et peu diversifiés.

L'arrêt saisonnier du phénomène ou l'épuisement du milieu pendant

la dérive des masses d'eau provoque le retour au faciès initial. Cela est

conforme aux théories de MARGALEF (1968).

Dans cette mise au point, j'envisagerai ici la revue faunistique

régionale de l'ensemble du zooplancton du littoral africain tel qu'il appa­

raît d'après les travaux qui ont été réalisés dans cette partie de l'océan

mondial, en insistant naturellement sur les caractéristiques des périodes

de remontée d'eau. Dans une deuxième partie publiée ailleurs (THIRIOT, sous

presse b), je reprendrai par groupes zoologiques les aptitudes des espèces

à réagir à ce phénomène, à l'aide des données les plus récentes obtenues

sur les mêmes espèces ou sur des espèces voisines, dans d'autres régions

soumises à des remontées d'eau, ou en laboratoire.

1.- CONSIDERATIONS BIOGEOGRAPHIQUES

ET PRINCIPAUX TRAVAUX

La manifestation des remontées d'eau la plus immédiatement sen­

sible est l'allure du cycle thermique saisonnier de surface. J'ai regroupé

dans le tableau nOl les minimums et les maximums signalés dans les diffé-­

rentes régions ainsi que la durée de la saison froide. Ce tableau permet de

dégager trois limites géographiques (fig.l).

La première frontière se trouve au nord de Walvis Bay, c'est le

passage entre une région où la présence d'eau froide est permanente et des

régions où les phénomènes sont saisonniers. La deuxième frontière se situe

au niveau de la Guinée et du Libéria qui sont constamment baignés par des

eaux chaudes et diluées. Enfin, la région homologue de celle de Walvis Bay,

à permanence d'eaux froides, existe au nord du cap Blanc, mais cependant

moins nettement.

Sur le plan biogéographique, les premières études faunistiques

portant le plus souvent sur les faunes benthiques, n'aboutissent pas tou­

jours à des résultats concordants.

Page 5: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

Tableau nO 1 : Quelques valeurs de cycles thermiques sur le littoral

ouest africain.

( les zones hachurées correspondent aux saisons froides)

Remarque les températures en général ne correspondent pas au centre

des zones de remontée d'eaux froide locales.

NETO et PAIVA (1966)

CAP GHIR

ERIMESCO

NOUADHIBOU

BRULHET

DAKAR

SEGUIN

FREETOWN

BAINBRIDGE

GHANA

MENSAH

DOUALA

BERRIT

POINTE NOIRE

BINET

ANGOLA

WALVIS BAY

VENTER

ST HELENA BAY

ANDREWS

(1966)

(1974)

(1973 )

(1972)

(1969)

(1961 )

(1911 )

(1969)

(1974 )

J F M A M J J A S o N D

Tableau nO 1: Quelques valeurs de cycles thermiques sur le littoral

ouest africain.

( les zones hachurées correspondent aux saisons froides)

Remarque: Les températures en general ne correspondent pas au centre

des zones de remontée d'eaux froides locales.

Page 6: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

zoo

ANGOLA

-···sûo·--ë>ùÈsr---AFRI AIN

CAMEROUN

10°

______+-----\-+=..:....::'-'-"1"'---,..-_1-30°SI

-----!f--'*""-----!----J-..\OO

----+-~:\------1----+-Z00

·~-I-----~--+--------J..----+-10°

MAROC

~~:;t~---I-~--J--~~d----l-30°D,a

ZO ~

Méridien DOde Greenwich

EQUATEURO~=..:..:...=.~------+------+-------::----:~....,4+--------f----I-oo

GABON

ZOT-~~9---J- -J~ZOo

Page 7: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 7 ~

1.1.- CONSIDERATIONS BIOGEOGRAPHIQUES

Le principal ouvrage de biogéographie marine, déjà ancien, est ce­

lui d'EKMAN (1953), qui fait le point des connaissances de son époque pour

l'ensemble du globe à partir d'éléments climatiques et hydrologiques. Il est

important de signaler la remarque de cet auteur sur les espèces plancto··

niques : EKMAN observe que plusieurs espèces sont cosmopolites ; parmi

celles-ci un certain nombre, sur lesquelles nous aurons l'occasion de reve­

nir, sont plus ou moins sténothermes. Seules les espèces sténothermes froides

peuvent être cosmopolites du fait de l'existence d'eaux froides dans les ré­

gions chaudes (en profondeur ou en surface dans les zones de remontée). Cette

remarque est une première limitation de l'importance réelle des provinces

faunistiques dans notre sujet, qui est précisément l'analyse des peuplements

des zones de remontée d'eau froide dans les régions chaudes. Il faut donc

s'attendre dès maintenant à l'existence d'espèces soit communes, soit vica­

riantes, dans les différentes faunes rencontrées, et à de nombreuses analo­

gies avec les faunes tempérées froides et mêmes boréales.

La faune des eaux chaudes correspond à la faune considérée comme

tropicale (faune de Guinée), combinée avec la faune mauritanienne déjà en

transition avec la faune tempérée chaude. EKMAN étend la région jusqu'au

niveau du détroit de Gibraltar, la faune tropicale proprement dite se loca­

lisant entre le cap Vert et Mossamedes (15°S) ou "Great Fish Bay" (16°-17°S).

L'extension de cette zone tropicale est donc faible, ce qui favorise les

"passages" entre les faunes tempérées de l'hémisphère nord et de l'hémisphère

sud. La faune et la flore côtières sont parmi les plus pauvres des régions

tropicales, cette notion étant établie surtout à partir des espèces ben­

thiques ou des Poissons démersaux. Le taux d'endémisme, faible au niveau du

genre, atteint pour les espèces : 40% chez les Décapodes, 50% chez les Echi­

nodermes, 60% chez les Ascidies, 63% chez les Mollusques.

Chez les Poissons, POSTEL (1969) donne un exemple net de liaison

entre une espèce d'Albacore Thunnus albacares et la région intertropicale,

ce Poisson étant rarement pêché en surface au nord du cap Blanc et au sud

du cap Frio. LONGHURST (1969) restreint la zone tropicale pour les espèces

démersales entre le cap Vert et le cap Lopez. Pour les Clupeides, LONGHURST

(1971) montre que les changements de peuplements les plus nets ont lieu dans

les zones frontales du courant des Canaries et du Benguela; c'est le cas en

particulier pour les zones de pêche intensive des deux espèces de Sardinella

S.aurita et S.eba ; au nord de la Mauritanie, ces espèces sont remplacées par

Page 8: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 8 ..

Sardina piZchardus et au sud (au niveau de Mossamedes) par Sardinops oceZ­

Zata. Dans la partie nord, MAURIN (1968 et 1970), à la suite de plusieurs

campagnes et de travaux de l'Institut des pêches maritimes français, con­

teste l'extension de la zone mauritanienne jusqu'au détroit de Gilbraltar

et rattache la faune marocaine à la province atlantico-méditerranéenne,

région lusitanienne. La transition avec la faune tropicale se fait graduel­

lement au large des côtes du Sahara. Cet auteur rattache également la faune

du Rio de Oro à la même province au sud et rapproche, par contre, la faune

mauritanienne de c~lle de la province guinéenne, définissant ainsi la ré­

gion sénégalienne.

Dans l'hémisphère sud, DA FRANCA (1968) pense que la latitude de

15°S ne correspond pas à une frontière nette entre deux provinces biogéo­

graphiques mais plutôt à une zone de rencontre entre les provinces guiné­

enne équatoriale et sud-africaine.

FURNESTIN (1970), résumant ses travaux en particulier sur les

Chaetognathes africains, mais également sur dUautres groupes zooplancto­

niques de la région marocaine, indique le cap Blanc et le cap Frio comme

limites de la zone tropicale. Cet auteur signale toutefois que, pour cer­

tains groupes à tendance océanique comme par exemple les Ptéropodes, la

faune du Maroc présente des affinités avec la faune tropicale.

1.2.- PRINCIPAUX TRAVAUX

On peut classer les travaux sur le zooplancton africain en quatre

catégories :

1 - les campagnes océanographiques antérieures à 1970 ;

2 - les travaux ne concernant quUune période plus ou moinslongue du cycle annuel

3 les travaux s'étendant sur une période d'au moins une année

4 - les campagnes océanographiques récentes.

La date de 1970 peut apparaître arbitraire pour la distinction

entre campagnes anciennes et campagnes récentes. Elle correspond en fait,

au début du programme CINECA et à une nouvelle orientation des recherches,

au passage d'une phase d'analyses faunistiques et descriptives à une phase

plus explicative et dynamique. Les objectifs concernant les caractéris­

tiques biologiques, physiologiques, éthologiques et écologiques des prin­

cipales espèces qui jouent un rôle au niveau de la production secondaire

Page 9: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 9 -

sont ainsi mieux définies. Liées à cette évolution, les campagnes, au lieu

d'explorer de vastes régions marines! sont localisées à des zones plus res­

treintes alors que l'éventail des disciplines abordées s'élargit de plus en

plus à l'ensemble des réseaux trophiques.

Parallèlement à cette approche des mécanismes de production! un

certain nombre d'autres campagnes aborde plus directement les aspects liés

aux espèces commerciales de Poissons, le Zooplancton étant considéré alors

comme un paramètre du milieu.

Ces deux types de campagnes, auxquelles s'attachent des stratégies

bien différentes, correspondent aux deux objectifs du programme CINECA, tels

qu'ils ont été précisés à la deuxième réunion du groupe de coordination en

1971 à Casablanca (CINECA Newsletter! n03, 1971).

Les localisations saisonnière et géographique (en latitude) des

campagnes analysées sont inscrites dans le tableau n02. Le tableau n03 in­

dique les différents groupes étudiés dans chaque campagne. De la même façon,

les travaux concernant les résultats des cycles annuels et les résultats

partiels obtenus sur les groupes sont placés dans le tableau n04.

Une des premières observations devant ces travaux est l'invrai­

semblable disparité des méthodes de prélèvements et d'exploitation qui a

abouti à l'obtention des résultats.

Comment faire la part, tant sur le plan qualitatif que sur le plan

quantitatif, de la disparité des méthodes et de la diversité des conditions

de milieu, pour expliquer les différences entre les peuplements zooplancto­

niques africains ? Cette question, à peu près sans réponse, est une première

limite à notre étude qui risque d'être un inventaire des questions à ré­

soudre.

2.- CARACTERISTIQUES DU ZOOPLANCTON

DES DIFFERENTES REGIONS

2.1.- LES REGIONS DE L'AFRIQUE MERIDIONALE

Ces régions, au sud du Cap Frio, sont longées par le courant de

Benguela sur près de 1.000 milles; les phénomènes de remontée d'eau à la

côte, renforcés par les vents côtiers et les alizés saisonniers, aboutissent

à une structure des isothermes plus ou moins parallèle à la côte avec loca­

lisations plus précises des zones les plus froides.

Page 10: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

Cap Spartel J F M A M J J A S 0 N D R

Casablanca 1 .Madère A SCap Sim 0 T ECap Ghir N L P

E SOND A- -- - ------- CRUI8E 1965 TIles Canaries N E"Cap Juby C T NCap Bojador l l T- -------------Vi lla Cisneros N D RCap Barbas E E

Cap Blanc C -Ban·~ è.'Arguin A" l

l - ---- - 9 RCap Timiris 4 EEmbo~chure Sénégal

1 ~5 G

Iles Cap Vert lCap Vert 0- E -- E - NCasamance

.J SBathurst " Q Ql A A

IlesBissagos C T U T UCap Verga l L L lA --- A ----Conakry T A A NFreetown "A N 'L N L TMonrovia T

AT A E

Grand Bassa' E l l R'r D N D --- N --- - 'i'

Cap Palmas E E RIle Fernando Po " T TCap St Juan G l l Ù

Ile Sao Thomé T 9 9 P

Ils 4 l 4 --- l --- - 1Cap Lopez 5 5 C

Pointe Noire Al l L- .----

Embouchure du Congo 9 9 BALDAQUE E

Luanda S6 6 DA- -"Ienguela 3 3 SILVA

Mossamedes 1951- - - 1952Great Fish Bay """-

Cap Frio -- ---- - --- RCap Cross S S SWalvis Bay A C l C lConception Bay R

1 0 () 9 MD

- -- R 9 -------- R 5 --- ELuderitz Bay E 5 El S 0 S 0 R

~bouchure Orange N 1- ~ l0 --- ------- -- - DSt Helena BayP

Cap Bonne Espérance S

Tableau n02 Localisation des campagnes (mois, latitudes).

Page 11: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

Campagnes WILLIAM BALDAQUE SONO

SCORESBY ATLANT IDE EQUATEUR DA SILVA CRUISE

Caractéristiques HART et BRUUN CORCORAN NETO CURRIE et al.CURRIE et r~AHNKEN

(1960) (1950) (1969) (1961 ) (1969)

Radiolaires DI SA~JT OSPI NT i)

( 1(j', -' )

--r-

Méduses KRAr-1P

(1955)

Siphonophores PUGH

(1974)

Mollusques MORTON VAN DERSPOEL

(1954) (1970)

Chaetognathes FURNESTIN NETO(1966) (1961)

Ostracodes ILES ANGEL

(1953) (1%9)

Copépodes VERVOORT SEGUIN rlARQUES ROE(1963-1965) (1966) (1953-1957- ( 1972 il , h,

GAUDY et 195f1) c, d)

SEGUIN

(1964)

Hypériens REID

(1955)1

Euphausiacés BODEN BODEN DI [~Af~1 I~

(1955) (1961) (lCJ70)

Décapodes LEBOUR f-OXTm~

(1959) (lg70 ,l,Il)(1 arves) (Niltilnti,1)

Zooplancton KINZER ANGIL rtgénéral

( 1969) FASIIAM

GReZE et al. (1913)(1969)

Tableau nO 3 _ Resultats des campagnes: différents groupes etudiés.

Page 12: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

St HELENA WALVIS POINTE NIGERIA GOLFE DE COTE Il es du GUINEE-SENEGAL 'IAROC

BAY BAYANGOLA NOIRE GHANA GUINEE P' IVOIRE CAP VERT BISSAU

ANDREWS STANDER OA FRANCA GALLAROO ONGHURST e FURNESTIN

(1974 ) (1962-1964) (1968) et LE GUEN ~AINBRIDGE (1957)

(1972) (1964 )Caractéri st iques

BAINBRIDGE

~t MENSAH

(1964)

Mollusques FRONTIER

(l968)l

NETO et CERVIGNON

Siphonophores LOURENCO (1961 )

(1973)l

Méduses REPELIN

(1964-1965'

VENTER OE SAINT -BON FURNESTIN FURNESTIN FURNESTIN

Chaet09nathes( 1969) (1963aetb ( 1959)l (1956)l (1957)

OE SAIN..BON

(1963 b)l

UNTERUBER- BINET et al BAINBRIDGE BINET etal PAIVA lMARQUES

BACHER (1972 a) ( 1960) (1972 b) (1963- 1971) (1955)Copépodes (1964 )

STANOER etBINET et

DE OECKERDESSIER

(1969)(1972)

HypériensSIEGFRIEO

(1963-1965

NEPGEN MEIRAEuphaus i acés (1957) (1970)l

Sal pes etVAN ZYL GODEAUX et FURNESTIN

Dol io1es( 1960) GOFFINETl ( 1957)

(1968)GODEAUX

(1962)l

OE JAGER KOLLMER NETO et BINET ISEGUIrI FURNESTINZoop 1anc ton (1954 ) ( 1963) PAIVA ( 1970) (1970-1973) (1957)

9énéra 1 (1966 ) ~INET

(1972)

Tableau no 4"- Description des cycles annuels et résultatsPar tiels (*) pour les differents "groupes.

Page 13: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

~ 13 -

Deux zones ont été plus particullèrement étudiées ~ au sud, autour

de Santa Helena Bayet au nord p autour de Walvls Bay. Nos principales sour­

ces de renseignements proviennent des deux campagnes du William Scoresby et

des études régulières du programme d~étude du Pilchard du sud-ouest africain,

Sardinops ocellata.

2.1.1.- Résultats des campagnes régulières sud-africainesdans la région de Santa Helena Bay.

La zone de remontée d'eau la plus au sud se situe entre Santa He­

lena Bayet la péninsule du Cap, ANDREWS (1974) Y a suivi de 196B à 1972 cer­

taines caractéristiques du climat; de l~hydrologie et du phytoplancton. Le

phénomène est plus saisonnier que dans la zone nord et les températures mini­

males s'observent en été austral" de septembre à mars (minimum voisin de 12 0

en février). Dans cette région p l'auteur distingue quatre types d'eau: l'eau

océanique (Temp. > 1B O C), l'eau du plateau (Temp. < BDC), l'eau de remontée

(BDC < Temp. < 10°C) et l"eau de mélange de l"eau de remontée avec l'eau

océanique. C"est cette dernlère masse d"eau qui est la plus riche en planc­

ton.

Le programme d"étude de Sardinops ocellata dans cette région com­

prend le suivi régulier de la zone de pêche la plus intense qui est située

entre 32 0 et 33°S p donc juste au nord du maximum de remontée d"eau.

DE JAGER (1954) envisage les variations saisonnières du phyto­

plancton et du zooplancton~ à l'exclusion des Salpes, Dolioles et Hydromé­

duses. En été australe le plancton présente un maximum saisonnier d"abon­

dance près des côtes ce qui correspond au maximum d"intensité des remontées

d'eau; en automne, le zooplancton est plus abondant que le phytoplancton

avec surtout les Copépodes des genres Calanus, Centropages, Paracalanus et

Metridia (espèces non précisées par l"auteur) les oeufs et les larves

d'Euphausiacés sont plus abondants de juillet à décembre. A l'extérieur de

la zone de maximum d"abondance du phytoplancton, comme dans la région de

Walvis Bay, on peut récolter des Salpes en grand nombre (même en zone néri­

tique au nord de la zone riche) .

Les Euphausiacés (NEPGEN f 1957 ; lB espèces) sont, encore plus que

dans la première zone, largement dominés par Euphausia lucens et Nyctiphanes

capensis. qui représentent 99% des peuplements de ce groupe, avec des

maximums de concentration entre novembre et mars.

Page 14: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 14 -

HEYDORN (1959) a examiné les Chaetognathes et a essayé de mettre

en évidence les relations des espèces avec les caractéristiques hydrolo­

giques au cours d'un cycle annuel. Douze espèces ont été récoltées, dont

les plus abondantes sont Sagitta friderici, S.minima et* S.serratodentata.

S.friderici, espèce néritique, se trouve dans les eaux froides côtières

alors que S.minima est plus abondante dans les eaux plus chaudes du large

S.serratodentata par contre est eurytherme ; enfin, certaines formes comme

S.enfZata, S.reguZaris, S.robusta et S.negZecta pourraient être le signe

d'un mélange avec des eaux de l'océan Indien.

VAN ZYL (1960) étudie les Salpes (Thal.ia democratica) et les Do­

lioles (D.nationaZis et D.denticuZatum) qui présentent, au contraire des

groupes précédents, une relation directe avec la température (maximum pour

les températures les plus élevées DoZioZum nationaZis au contraire plus

abondant en hiver). Il faut remarquer qu'il s'agit. de groupes à tendance

océanique dans cette région, que les époques des minimums thermiques ne

sont pas les mêmes à la côte et au large o et qu'ils ne correspondent pas

aux mêmes conditions trophiques.

L'Hypérien Parathemisto gaudichaudii est un des zooplanctontes

les plus caractéristiques du plancton néritique (SIEGFRIED, 1965), avec un

maximum de concentration de décembre à mars correspondant aUX isothermes

de surface de 11° à 12°c. Cette espèce, avec Hyperia gaZba, se retrouve

dans l'ensemble des eaux froides du littoral du sud-ouest africain et do-

mine très nettement en nombre d'individus l'ensemble de ce groupe, par ail­

leurs bien diversifié avec 77 espèces (SIEGFRIED, 1963).

2.1.2.- Résultats des campagnes régulières sud-africainesdans la région de Walvis Bay.

Les principales caractéristiques hydrologiques et chimiques ont

été précisées par STANDER à l'intérieur et à l'extérieur de Walvis Bay

(1962), et sur une zone plus vaste (1964) comprise entre 16° et 29°S jus­

qu'à 200-250 milles de la côte. Walvis Bay se trouve au nord du maximum de

remontée d'eau existant toute l'année mais avec une intensité plus forte

en hiver et au printemps australs.

* Les auteurs récents pensent qu'il y a eu souvent confusion dans les pre­miers travaux entre certaines espèces, notamment entre Sagitta serrato­dentata et S.tasmanica, entre S.decipiens et S.neodecipiens ; M.L. FUR­NESTIN (1970) indique S.friderici et S.tasmanica comme dominantes dansle faciès sud-africain, et S.robusta, S.reguZaris, S.bedoti et S.negZec­ta comme formes indicatrices de l'océan Indien.

Page 15: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 15 -

Les poussées phytoplanctonlques sont importantes presque toute lOan­

née sauf de décembre à mars. La saison de pêche de l'espèce principale Sardi­

nops ocellata, phytoplanctonophage, s'étend de mars à novembre, surtout en

deçà de l'isobathe 100 m (KOLLMER p 1962).

Les caractéristiques du zooplancton ont été analysées par KOLLMER

(1963), UNTERUBERBACHER (1964), 8TANDER et de DECKER (1969) et VENTER (1969)

dans la zone comprise entre 21°30 et 24°8.

KOLLMER (1963) regroupe les différentes espèces du zooplancton en

trois catégories d'après leur valeur alimentaire et leur répartitlon géogra­

phique. La première catégorie comprend les Cténophores~ les Coelentérés et

les Tuniciers ; la deuxième comprend les Crustacés, les Chaetognathes et les

larves méroplanctoniques et la troisième est représentée par les Radiolaires.

Ces trois catégories ont des maximums d'abondance situés à différentes dis­

tances de la côte~ constituant ainsi des zones distinctes plus ou moins pa­

rallèles à la côte.

La zone la plus côtière est caractérisée par des peuplements domi­

nés par Acartia et Podon polyphemoides et à un degré moindre par Evadne nord­

manni, Noctiluca et des larves. Dans la deuxième zone (la plus riche), au

delà de l'isobathe 100 m~ se trouvent essentiellement les Copépodes Calano­

ides carinatus r Metridia lucens§ et Centropages brachiatus avec un mélange,

dans la partie la plus au large, d'Euphausiacés c dOHypériens, de Rhincalanus

nasutus et de Eucalanus elongatus. Dans cette zone à certaines stations p on

observe également de fortes concentrations de Radiolaires du genre Aulos­

phaera. Plus au large et s" incurvant à l'ouest dans la partie nord,. la troi­

sième zone comprend surtout, et parfois en grand nombre, Salpa fusiformis,

DoUolum sp., Beroe, Pleurobrachia, des Ptéropodes et des Liriope.

UNTERUBERBACHER a étudié plus particulièrement les Copépodes (98

espèces). Il Y a deux périodes de richesse maximale: la première s'étend de

juin à janvier (maximum en novembre), la deuxième, plus faible et variable p

de février à juillet (maximum entre mars et juin). De grandes différences

entre les années s'observent, dues surtout aux variations d'abondance des

Radiolaires. Dans cette région se constitue une communauté d"eau froide à

production élevée avec mélange d'influence de faunes profondes et aussi de

quelques formes chaudes" Il y a un décalage d'environ deux mois entre le

minimum de température de la couche 0-50 m et le maximum de zooplancton.

Page 16: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 16 -

Calanoides carinatus n'est surclassé que par Centropages brachiatus

en certaines stations i ces deux espèces présentent une relation très nette

avec les températures, de même que Metridia lucens. En plus de ces Copépodes

caractéristiques des eaux de remontée, on trouve également en grande abondance

Paracalanus parvus sans distribution particulière, Paracalanus crassirostris,

surtout néritique, et Oithona similis présent toute l'année. L'ensemble des

individus de ces six espèces constitue 77% du nombre total de Copépodes. L'au­

teur fait quelques remarques sur les distributions des autres groupes avec, en

particulier, l'existence du Siphonophore MUggiaea atlantica et surtout de Sal­

pa fusiformis (au printemps et en été) au-delà du talus continental, ainsi que

de quelques Hétéropodes et de Ptéropodeso

Une anomalie thermique a été étudiée pour l'année 1963 par STANDER

et DE DECKER (1969), analogue au phénomène "El nino" du Pérou. La présence

d'eau chaude à la place des remontées d'eau provoque une très forte diminution

de la production des espèces principales de la zone néritique et au contraire

une augmentation sensible de certaines formes océaniques : Coelentérés, Chae­

tognathes, Salpes et Dolioles et de quelques Copépodes comme Nannocalanus mi­

nor, Rhincalanus nasutus ou Aetideus armatus f correspondant à des espèces de

la faune des eaux chaudes et en même temps à un vieillissement de l'ensemble

de l'écosystème qui ne subit pas le stress des remontées d'eau.

VENTER (1969) répertorie dix espèces de Chaetognathes. Cet auteur

confirme et précise le caractère néritique de Sagitta friderici, qui repré­

sente 90% des individus de ce groupe près de la côte et 20% plus au large ;

son maximum se situe entre les isobathes 100 et 200 m, surtout en été et en

automne. S.tasmanica se trouve plutôt dans les eaux plus chaudes de mélange,

S.lyra est une espèce plus profonde, S.minima est plus abondante en hiver et

au printemps ; les autres espèces sont peu abondantes ou rares.

2 0 1.3.- Résultats des campagnes du William Scoresby.

A ma connaissance, seule la première campagne a fait l'objet de pu­

blications sur le zooplancton. HART et CURRIE (1960), dans un article général

sur le courant de Benguela, notent que l'intensité des remontées d'eau est

plus forte en septembre-octobre et que le phénomène est localisé entre Luderitz

Bayet l'embouchure de l'Orange. Les premières observations semblent indiquer

une plus grande indépendance du zooplancton que du phytoplancton vis à vis des

caractéristiques hydrologiques. Les exigences écologiques, en particulier

1

Page 17: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

_. 17 -

bathymétriques, de certaines espèces sont nettement déterminantes pour leur

répartition. Par exemple chez les Chaetognathes : Sagitta friderici se t.r'OU'I'"

à la côte, S.serratodentata un peu plus au large et S.decipiens à la limite

du talus, quelle que soit la localisàtion géographique de la radiale envisagée.

Le seul renseignement zooplanctonique de la deuxième campagne con­

cerne l'abondance locale des Salpes et des Cténophores.

En fait, il est important de noter que les groupes étudiés sont es­

sentiellement océaniques et correspondent à des niveaux trophiques supérieurs;

ceci explique en partie l'indépendance observée vis à vis des eaux les plus

froides ou les plus riches en phytoplancton.

Les Ostracodes (ILES, 1953) sont dominés par Conchoecia elegans qui

constitue à elle seule plus de 50% du nombre total d'individus des 25 espèces

signalées.

Les Mollusques pélagiques (MORTON, 1954) sont surtout représentés

par les Ptéropodes Pneumodermopsis paucidens et Limacina bulimoide8, liés

entre eux par une relation "prédateur-proie".

Les peuplements d'Euphausiacés (BODEN, 1955) n'atteignent pas des

densités élevées. 14 espèces ont été récoltées dont Nyctiphanes capensis o né­

ritique, et Euphausia lucens, espèce océanique en limite nord de son aire de

répartition géographique.

2.1.4.- Discussion. Quelques éléments des réseauxalimentaires du plancton du sud africain.

Ces résultats, très orientés sur la distribution et les caractéris­

tiques trophiques de l'environnement de Sardinops ocellata, nous permettent

de dégager un certain nombre d'éléments de l'écosystème "remontée d'eau ­

Poisson planctonophage".

Nous constatons tout d'abord que les zones choisies, qui corres­

pondent aux maximums de pêche du Pilchard, sont situées assez nettement en

aval (dans le sens du courant de Benguela) des zones de maximum de remontée

d'eau.

Sardinops ocellata est une espèce essentiellement phytoplanctono­

phage (UNTERUBERBACHER, 1964, a cependant trouvé dans leur tube digestif des

restes de Calanoides carinatus).

Dans le système à trois zones, décrit par KOLLMER (1963), la zone

côtière comprend également le maximum de pêche de Sardinops ; les densités de

phytoplancton les plus fortes se trouvent dans la deuxième bande (maximum de

Page 18: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 18 -

Radiolaires ou de Copépodes) 0 On peut penser" au n.l.veau des consommateurs

primaires, à une triple compétition entre le Clupeide 8 le Radl.olaire et le

Copépode.

En zone néritique] IVHypérlen Parathemisto gaudichaudii constitue

un élément important des échanges trophlques aux niveaux supérieurs carni­

vores (SIEGFRIED ç 1965) 0 En effet g si les stades juvéniles sont plutôt phy­

toplanctonophages, les adultes] au contraire se nourrissent essentielle­

ment de Crustacés planctoniques, A leur tour, avec les Euphausiacés u ils

sont à la base du régime alimentaire du Chinchard Trachurus trachurus ou

des jeunes Dentex macrophthalmus par exemple (SIEGFRIED, 1965 ; DOMANEVSKIY

et STEPKINA, 1971). Les Euphauslacés entrent également pour une grande part

dans l'alimentation d q autres Poissons" en partlcull.er Mey'lucius vuLgaris et

M.capensis (environ 46% des restes trouvés dans les tubes digestl.fs des

jeunes compris entre 200 et 600 mm) et d"autres espèces pélaglques et dé­

mersales (DAVIES, 1949) 0

HEYDORN (1959) a cherché si une espèce de Chaetognathe ne pouvait

être indicatrice des conditions favorables aux concentratlons du Pilchard

ou du Chinchard et s'il eXlstait. des relatlons 'J'prédateurs-proies" entre

ces Poissons et les Chaetognathes, Les résultats sont insuffisants pour dé­

montrer de telles relations i' alors qu'elles ont été ml.ses en évidence dans

les mers proches des Iles Br ltanniques l' par exemple par les travaux de

FRASER (1961) et de LEBOUR (1923), Les Chaetognathes peuvent entrer dans

l'alimentation du Trachurus et non de Sardinops ; d"un autre côté v lorsque

les Chaetognathes sont très abondants, comme cVest parfois le cas pour

S.friderici, ils peuvent causer des dommages non négligeables au niveau des

oeufs et des larves de Poissons<

CRAM et SCHULEIN (1974) ont observé une concentration inhabituelle

de Merlucius capensis en surface, de nuit v slmultanément à un essaim de Nyc­

tiphanes capensis au nord de Walvis Bay" L"lmportance de cet essaim a pu

être évaluée par avion (grâce à la luminescence de ces animaux). Les tubes

digestlfs des Merluc'ius étaient remplis d'Euphausiacés p ce qUl est relati­

vement exceptionnel p ce POlsson étant en général benthique. L"explication a

pu en être donnée par des conjonctures hydrologiques particulières u notam­

ment la répartition verticale de la concentration en oxygène.

En zone océanique dans les eaux chaudes, non seulement la produc­

tion primaire est beaucoup plus falble p mais elle est en grande partie con-

Page 19: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 19 -

sommée directement ou secondairement par des Salpes et Dolioles, des Siphono­

phores ou des Méduses dont la valeur alimentaire est peu intéressante pour

les Poissons.

VAN ZYL (1960) analyse les contenus digestifs des Dolioles et des

Salpes. Chez les Dolioles, il n"y a que des restes de phytoplancton, chez les

Salpes on trouve du phytoplancton (surtout en zone néritique) mais aussi du

zooplancton (surtout en zone océanique) .

Dans les peuplements de la zone océanique, les filtreu.rs et brou­

teurs de particules, plus ou moins omnivores, sont donc représentés par les

copépodes, les Euphausiacés, les Ptéropodes Thécosomes, les Salpes et les

Dolioles i les herbivores strlcts diminuent nettement et la représentation

des carnivores devient proportionnellement plus importante qu"en zone néri­

tique.

On peut développer le schéma du réseau alimentaire donné par DAVIES

(1949) pour les Merlucius, en introduisant la distinction des trois zones de

KOLLMER (1963) et en ajoutant différentes relations prédateurs-proies obser­

vées (Tableau nOS) .

2.2.- LES REGIONS EQUATORIALES ET INTERTROPICALES (golfe de Guinée)

La limite sud de ces régions correspond au changement d'orientation

du courant de Benguela qui s'éloigne de la côte. Un document récent présenté

par des chercheurs de l'ORSTOM (Anonyme, 1975) indique les principales carac­

téristiques de l'ensemble de cette zone où on trouve des remontées d"eau cô­

tière plus ou moins permanentes, des déplacements saisonniers de fronts ther­

miques et halins et des remontées d'eau en zone océanique: dômes et diver­

gence équatoriale.

2.2.1.- Zooplancton de l'Angola et du Congo,

On observe dans cette zone, située au sud de l'équateur, un mélange

complexe des eaux guinéennes, des eaux tropicales et benguéléennes f de l'in­

fluence du Congo et du courant de Benguela (GALLARDO et LE GUEN, 1972).

a) - Régions littorales de l'Angola:

L'Angola constitue une transition entre la faune guinéo-tropicale

au nord de Luanda, influencée par le Congo, et la faune froide du Benguela

Page 20: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

Z 0 N E o C E ANI QUE Z 0 N E N E RIT l QUE

\

capensisocellata

COTIERE

Podonpolyphenoides

Evadnenordmanni

1100m

J

PHYTOPLANCTON +

BenthosDoliolum 1dent iculat.um t

Metridia lucens AulosphaeraCentropages

brachiatusCalanoides

;1 carinatus

Nyctiphanes

200 m

~ Euphausialucens

Sagitta lyraS. decipiensS. minima

nasutusminor

?1

+

NanocalanusRhincalanus

jBeroe. PleurobracchiaMuggiaea atlanticaLiriope tetraphyla

?

DoliolumSalpa fusiformisThalia democratica

?1

Limacina bulimoides

Pneumodermopsispaucidens

Trachurus trachurusDentex macrophthalmusMerlucius vubgaris. M. capensis

Tableau no 5: Sch~ma de quelques élèments des,

reseaux alimentaires en Afrique méridionale.

Page 21: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 21 -

au sud de ~ossamedes. Ceci permet à DA FRANCA (1968) de distinguer trois

zones : la zone sud, la zone centrale de mélange des deux faunes et la zone

nord.

DE SANTOS PINTO (1953) a observé 41 espèces de Radiolaires relati­

vement peu abondants; le genre Aulosphaera n'est pas cité.

MARQUES (1953, 1957 et 1958) inventorie les Copépodes des deux

campagnes du Baldaque da Silva (cf.Tableau n02) et constate la richesse de

cette région, en particulier par rapport à la Guinée portugaise qu'elle a

étudiée par ailleurs. Parmi les 38 espèces de Calanoides rencontrées, l'au-

teur cite comme particulièrement abondantes Calanoides carinatus, Paraca-

lanus crassirostris, Temora longicornis* et T.stylifera. Chez les Cyclopoi­

des et les Harpacticoides, la liste comprend 29 espèces ; lors de la deu-

xième campagne, les espèces rencontrées sont les mêmes, mais les nombres

d'individus sont plus faibles.

NETO (1961) étudie les Chaetognathes de ces mêmes échantillons et

trouve 12 espèces de Sagitta, 2 Eukrohnia, 1 Krohnitta et 1 pterosagitta,

ce qui correspond à une assez forte diversification. Les espèces dominantes

sont S.friderici (24%), S.enflata (22%), S.serratodentata (14%) et S.se­

tosa (13%) à la première campagne ; S. serratodentata (28%), S.friderici

(25%) et S.minima (20%) à la deuxième campagne.

NETO et PAIVA (1966) ont suivi un cycle annuel à une station cô­

tière dans la Baie Farta (12°30'S, c'est à dire dans la zone centrale) avec

des données quantitatives (volume total et nombre d'individus) et qualita­

tives (30 catégories et 83 espèces de Copépodes). Le volume total (phyto­

plancton plus zooplancton, obtenu par sédimentation) est maximum de juillet

à septembre (correspondant à la période de la poussée phytoplanctonique)

alors que le maximum du nombre de zooplanctontes s'observe en octobre-no­

vembre (début de période chaude) .

Sur l'ensemble des échantillons, les Copépodes ne représentent

que 44% du zooplancton ; parmi les autres groupes, les Appendiculaires

dépassent 17%, les Cladocères et les larves de Cirripèdes 9%, les larves

de Lamellibranches 7%, les Ptéropodes 5% et les Dolioles 2%.

* CORRAL ESTRADA (1970) met en doute l'existence de T.longicornis danscette région et pense qu'il s'agit plutôt de T.turbinata.

Page 22: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 22 -

Chez les Copépodes, les espèces les plus abondantes sont : Oithona

nana, Temora turbinata, Euterpina acutifrons c Paracalanus parvus et Calanoi­

des carinatus, sans variations saisonnières très marquées, même chez Calano­

ides carinatus qui présente toutefois un maximum en décembre-janvier.

Chez les autres groupes p les espèces les plus importantes sont

le Siphonophore MUggiaea atlantica (mai à octobre), les Cladocères Penilia a­

virostris (abondante toute l'année avec un minimum pendant la saison froide)

et Evadne tergestina (absent de juillet à novembre), IVOstracode Euconchoecia

chierchiae (surtout en mai-juin), le Ptéropode Creseis acicula (minimum en

août-septembre, maximum en octobre-novembre), les Chaetognathes Sagitta fri­

derici et S.enflata et les Dolioles Dolioletta tritonis (plusieurs maximums

toute l'année) et Doliolum nationalis (absent en saison froide).

En fait, ce plancton n'apparaît pas particulièrement influencé par

les phénomènes de remontée d'eau (sauf dans une faible mesure en décembre­

janvier) il s'agit plutôt de peuplements côtiers avec arrivées de formes

océaniques à plusieurs périodes de l'année.

b) - Région de Pointe Noire ,

Une étude approfondie des Copépodes a été réalisée par BINET (1970),

BINET et DESSIER (1971, 1972), BINET et al. (1972a), avec une analyse du

cycle annuel sur une radiale de cinq stations (2 sur le plateau, 1 à la li­

mite du talus et 2 océaniques) .

Tout d'abord les variations saisonnières ont été suivies pour les

trois stations néritiques (BINET, 1970). L'auteur n'a pas pu mettre en évi­

dence de liaison entre le zooplancton total et les différentes saisons

(grande saison chaude, janvier à avril ; grande saison froide avec remont.ée

d'eau, jusqu'à fin septembre; petite saison chaude, octobre-ml novembre et

petite saison froide de transition).

Parmi les différents groupes : les Cténophores, les larves méro­

planctoniques (Polychètes, Lamellibranches et Cirripèdes), le Cladocère

Penilia avirostris (plus de 1000 individus/m 3 en période d'abondance maxi­

male) et les Dolioles semblent plus nombreux en saison froide ; la saison

chaude est plutôt caractérisée par des larves de Décapodes, de Mysidacés et

des Salpes (sporadiques). Les autres groupes ~ les Hydroméduses, les Sipho­

nophores, l'Euphausiacé Nyctiphanes capensis c les Hétéropodes et ptéropodes t

les Chaetognathes (avec surtout Sagitta enflata) et les Appendiculaires sont

Page 23: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 23

bien représentés~ mais la périodicité des prélèvements nia pas permis de met-

tre en évidence de variations saisonnières nettes.

Quant aux Copépodes p 86 espèces ont été l.dentifiées. Calanoides ca­

rinatus g lié aux eaux froides, est abondant de juin à octobre p avec principa­

lement : Eucalanus crassus~ E.monachus et Oncaea mediterranea major. Ce ca­

ractère saisonnier est mOlns net à la limite du plateau. Un traitement mathé­

matique par l'analyse factorielle des correspondances donne une figure très

complexe Q Les t.rois premiers axes peuvent être interprétés de la façon sui-

vante :

axe 1, eaux froides et salées vers eaux chaudes et moins salées i

axe 2] tendance océanique et hivernale vers tendance néritique etestivale

axe 3, tendance néritique et hivernale vers tendance océanique etestivale.

Cette analyse a été faite à partir de prélèvements verticaux. Les

résultats sont moins nets avec les prélèvements horizontaux à 15 m et encore

moins bons avec les pêches de surface, qui est le niveau où les varlations du

milieu sont les plus marquées. La définition des groupements d"espèces en po­

pulations saisonnières confirme l"étude qualltative. Les communautés d'eau

froide et celles d'eau chaude n"apparaissent pas nettement séparées. L'auteur

distingue 11 groupements, qui sont plus nombreux à l"intérieur des saisons

chaudes et intermédiaires, mettant en évidence l'action de plusieurs "événe­

ments écologiques" i lé indice de diversité spécifique est élevé. A l'inté­

rieur de la salson froide, on ne peut distinguer que deux sous-communautés

correspondant à l'établissement et à la fin de cette saison.

Ces résultats ont été repris et complétés par l"adjonction des don­

nées des deux stations océaniques. La liste des Copépodes atteint 160 espèces

(BINET et DE88IER, 1971). Par rapport aux stations océaniques où les varia-

tions saisonnières sont insensibles, celles des stations côtières sont bien

marquées. La caractérisation des zones néritique et océanique n'est pas liée

d'une façon absolue à l"isobathe des 200 m et sa limite est fluctuante du

fait de l'influence des eaux du large à la côte en période de remontée d'eau,

et, à l'inverse, de l'influence des eaux diluées vers le large.

L'analyse des correspondances a été faite sur 75 espèces i aux deux

premiers axes correspond une interprétation écologique plus nette (BINET et al.,

1972a, b)

Page 24: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

24 -

axe 1, eaux froides~ salées, hivernales vers eaux chaudes, dessalées,estivales ;

axe 2, tendance océanique vers tendance néritique.

Le groupement des récoltes selon li ensemble des stations fait. appa­

raître 7 groupes ; avec les trois premières stations seulement (plateau et ta­

lus continental) on obtient 8 groupes, avec celles du large il ne se dégage pas

de classement intéressant. Avec les espèces, l'analyse des données des trois

premières stations maintient l'importance de l'axe "distance à la côte" du fait

de la présence de la station du talus qui appartient en fait au début de la

faune océanique y ma~s la signification de l'ensemble est composite, les espèces

se plaçant plutôt selon les bissectrices que selon les axes eux-mêmes. 10 grou­

pes d'espèces peuvent être reconnus~ dont aucun n'apparaît véritablement de

grande saison froide ; seul Calanoides carinatus fait exception. L'analyse par­

ticulière de l'indice de diversité spécifique (BINET et DESSIER, 1972) montre

que celui-ci augmente avec la profondeur et l'éloignement de la côte; élevé

pendant la grande saison chaude u l'indice diminue jusqu'à la fin de la petit.e

saison chaude, puis augmente de nouveau. Les variations les plus nettes s'ob­

servent en surface.

L'auteur pense qu'il ne retrouve pas dans cette région une succession

nette de différents états d'évolution d'un écosystème, ce qu'il attribue à des

renouvellement.s des différentes masses d'eau sur le plateau. De plus, les eaux

de remontée présentent une population déjà très diversifiée qui semble régres­

ser vers une diversité moindre et la dominance de quelques espèces comme Temora

turbinata, correspondant à un "rajeunissement" de l'écosystème lié au phénomène

d'enrichissement.

c) - Discussion. Diversité et complexité des peuplements :

Dans la rég~on de l'Angola et du Congo, nous observons des mélanges

de faunes correspondant à des influences très diverses.

Les meilleures illustrations que l'on puisse en donner sont les fi­

gures des groupements d'espèces et de récoltes obtenues par BINET et al. (1972a

b) par l'analyse des correspondances de leurs résultats (fig.3).

L'influence directe et immédiate des remontées d'eau semble peu nette

(variations saisonnières du zooplancton total peu marquées, peuplements de sai­

son chaude et peuplements de saison froide peu distincts) et la richesse en

nombre d'individus et en espèces peut avoir plusieurs autres origines. En par-

Page 25: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

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O. CU!l.ta

T. .tuJLb~Ylata

E. cltaM M -------\-..

Fig. 2: Station côtière, espèces ayant au moins une fois une fréquence

supérieure à 0,4 % : espace - espèces, plan ( 1,2 )

Petits caractères noS des espèces

Gros caracteres nOS des groupes

(D'après BINET et AL, 1972)

Page 26: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

26 -

ticulier, les peuplements issus des mécanismes de production dans les eaux de

remontée de Benguela peuvent être transportés à certaines époques jusque dans

la région de Pointe-Noire. L'évolution de ces peuplements pendant le trans­

port, qui aboutit à une diversité élevée r pourrait expliquer la contradiction

apparente signalée par BINET et DESSIER (1972) entre cet événement écologique

et une évolution sur place allant dans le sens d'une diminution de la diver­

sité spécifique. En effet, lorsqu'il se produit un mélange de peuplements et

non une simple variation des caractérist.iques climatiques ou hydrologiques du

milieu, on observe l'établissement d'un nouvel équilibre entre les espèces,

ce qui correspond à un changement moins brutal de l'indice de diversité.

Dans une région aussi complexe g il ne semble pas possible de déga­

ger les diverses influences sans une étude plus détaillée des paramètres phy­

sicochimiques et biologiques du milieu? qui permettrait de mieux caractériser

les premiers axes de groupements des données dans des analyses telles que

l'ont pratiqué BINET et al. (1972).

L'abondance des Cladocères : Evadne tergestina et surtout Penitia

avirostris dans cette région, ainsi que celle des larves d'espèces méroplanc­

toniques, est à signaler.

2.2.2.- Zooplancton du Nigeria, du Ghana et de la Côte d'Ivoire.

Ces régions correspondent à la partie orientée est-ouest de la côte

atlantique africaine entre l'Ile de Fernando Po et le cap des Palmes.

Elles sont caractérisées sur le plan climatique et hydrologique par

l'alternance de quatre saisons ~ grande saison chaude, grande saison froide~

petite saison chaude et petite saison froide. La grande saison froide est

l'époque de remontée d'eau, dont l'importance diminue d'ouest en est. Vers le

large, on observe la zone de convergence tropicale puis celle de la divergence

équatoriale. L'état de nos connaissances de cette région, surtout en hydrolo­

gie et en chimie (sels nutritifs) a été exposé dans le document ORSTOM (Ano­

nyme, 1975), synthèse de plusieurs travaux antérieurs.

a) - Régions du Nigeria et du Ghana ~

Ce sont surtout les travaux de BAINBRIDGE qui nous permettent de

connaître les caractéristiques du zooplancton de cette région.

Dès 1960, BAINBRIDGE, signale la forte relation entre l'abondance

de Calanoides carinatus et les basses températures d'août-septembre~ dans les

Page 27: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

.. 27 -

eaux côtières entre le cap des troLS Pointes et Accra. Le maximum de Calano­

ides s'observe pour des températures inférieures à 25° au niveau du talus,

la population étant surtout constituée de copépodites au stade V. Dans ces

conditions, les Copépodes représentent 92% du zooplancton et les Calanoides

36% des Copépodes. Les autres espèces, qui dépassent 10% chez les Copépodes,

sont Paracalanus parvus, Temora stylifera et Temora turbinata. Plus à ltest,

au niveau de Lagos, le plancton est un peu plus pauvre et c'est Temora tur­

binata qui domine avec Oncaea venusta et Corycaeus giesbrechti.

Une radiale de 13 stations a été suivie irrégulièrement au niveau

de Lagos de juin 1961 à juillet 1962 (LONGHURST et BAINBRIDGE, 1964) montrant

que les remontées d'eau se font sentir aussi dans cette région en août-sep­

tembre. Le maximum de plancton se situe entre les eaux turbides côtières et

le talus continental. La composition qualitative montre la dominance des Co­

pépodes sauf en septembre où ce sont les Cladocères (surtout Penilia aviros­

tris) qui sont les plus abondants. En période de remontée d'eau, les Appendi­

culaires et les Chaetognathes augmentent également nettement, les larves de

Décapodes et les Lucifer, par contre très abondantes dans certains prélève­

ments, ne paraissent pas influencées.

Plus de 100 espèces de Copépodes ont été inventoriées. En août

Paracalanus parvus, Temora stylifera, Eucalanus pileatus, E.monachus, Cala­

noides carinatus et Oncaea venusta dominent au niveau du talus. Plus près de

la côte, on trouve surtout Paracalanus parvus, Temora stylifera et Oncaea ve­

nusta. Sur l'ensemble des prélèvements, ce sont Paracalanus parvus et Temora

stylifera qui atteignent les plus fortes concentrations. Les Chaetognathes ne

présentent pas de variations en fonction des remontées d'eau (sinon la pré­

sence en saison froide de l'espèce bathypélagique Kronitta subtilis), c'est

Sagitta enflata qui domine tout le temps avec S.hispida.

Le zooplancton du plateau continental du Ghana (MENSAH, 1969) pré­

sente des caractéristiques voisines avec abondance maximale des Copépodes et

des Appendiculaires en août-septembre ainsi que des Thaliacés (saison froide

de juillet à début octobre). En août. les espèces abondantes sont plutôt de

grande taille (comme Sagitta enflata, Euchaeta marina, Eucalanus pileatus

et les Siphonophores), en novembre le nombre d'individus est plus grand mais

le biovolume plus faible car les espèces sont de petite taille (Paracalanus

parvus, Oithona plumifera, Clausocalanus furcatus). En fait, seul Calanoides

carinatus, récolté en abondance lorsque les températures sont inférieures à

23°, présente des variations saisonnières liées aux remontées d'eau; cette

Page 28: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 28 -

espèce~ par ailleurs; est à la base du régime alimentaire du Clupeidae le

plus commun, Sardinella aurita Q dont le maximum de pêche se situe à cette

période.

Cinquante Copépodes ont été identifiés dont les plus abondants

sont: Temora stylifera~ Oncaea venusta~ Paracalanus parvus f Temora turbi­

nata~ Eucalanus pileatus, Corycaeus africanus, Clausocalanus arcuicornis,

C. furcatus, Corycaeus giesbrechti et Euchaeta marina.

BAINBRIDGE (1972) complète son étude des caractéristiques du

zooplancton de cette région à partir de ses résultats antérieurs et d'échan­

tillons provenant des côtes du Sénégal jusqu'à l'Ile de Fernando Po et pré­

cise son analyse qualitative par l5étude de l'indice de diversité spécifique

et liobservation de la structure trophique. Par ailleurs~ il s'intéresse aux

migrations verticales nycthémérales des principales espèces en période de

stabilité verticale et constate que la thermocline correspond à une barrière

faunistique importante, avec un indice de diversité spécifique plus élevé en

profondeur.

Au large du Nigeria, la thermocline ne disparaît qu'en août-sep­

tembre, ce qui provoque une augmentation de la quantité des Copépodes, do­

minés surtout par Paracalanus parvus et Temora stylifera, des Cladocères

Penilia avirostris et Evadne tergestina mais aussi des Chaetognathes (Sagit­

ta enflata) , des Appendiculaires <O.longicauda) et des ostracodes (Eucon­

choecia chierchiae). En période de stabilité thermique, la couche au-dessus

de la thermocline est pauvre en individus et riche en espèces i les carni­

vores représentent 20 à 40% du zooplancton. En période homogène, le nombre

d'individus augmente alors que le nombre d'espèces et le pourcentage de car­

nivores décroît i aux stations les plus côtières, la présence, parfois en

grand nombre~ des larves méroplanctoniques rend le phénomène moins net. En

période de remontée dOeau, les espèces à tendance néritique augmentent en

nombre et en extension géographique; ceci n'est pas vrai pour toutes les

espèces qui se trouvaient en-dessous de la thermocline~ sauf Calanoides ca­

rinatus et Eucalanus monachus.

Plusieurs campagnes ont été réalisées du Sénégal au Cameroun soit

en saison froide, soit en saison chaude. Au niveau du Cap Vert en mai (tem­

pérature inférieure à 18°) ~ le zooplancton est abondant près du front ther­

mique et dominé à 90% par Calanoides carinatus et Temora turbinata. En juil­

let-août, ces deux mêmes espèces représentaient 55% des Copépodes sur le

littoral du Ghana et de Côte d'Ivoire. En' dehors de ces conditions, le zoo­

plancton est pauvre et diversifié.

Page 29: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 29 .-

Calanoides car'inatus apparaît donc nettement associé sur toute la

zone aux conditions de remontée d'eau froide, ce qui prolonge les observa­

tions du sud-ouest afrlcain.

b) - Région de Côte d'Ivoire:

BINET (1972) étudie les variations quantitatives du zooplancton

sur le plateau continental entre le cap des Palmes et le cap des Trois

Pointes pendant trois années.

La meilleure corrélation entre le volume de zooplancton et la

température (corrélation négative) est obtenue en prenant la valeur de la

température de la quinzaine précédant la pêche du zooplancton. L'enrichis­

sement est très important jusquià une distance de 30 à 60 milles à l'est de

Tabou (où se trouve le maximum de phénomène de remontée d'eau) mais il est

souvent maximal au milieu du plateau. L'auteur divise le plateau prospecté

en six secteurs, mais ne trouve de différences significatives entre ces

secteurs que pour la bande la plus côtière, alors que les différences entre

les mois sont hautement slgnificatives à chaque station. Pendant la petite

saison froide, l'enrichissement est moins intense et plus localisé, Un gra­

dient ouest-est de l'évolution de la production secondaire, correspondant

au courant de Guinée g a été mis en évidence. Ces résultats rejoignent tout

à fait ceux de BAINBRIDGE (1972)"

Une analyse partlculière des Copépodes a été réalisée par la même

méthode d'exploitation mathématique des données que pour la région de Pointe

Noire par BINET et aL (1972b). Cette analyse a permis de définir des "sai­

sons écologiques" correspondant aux "saisons hydrologiques", mais les débor­

dant plus ou moins, surtout pour la petite saison froide. Ces saisons sont

marquées par l'abondance et la présence d'un groupe d'espèces.

Au niveau du talus continental, les peuplements ressemblent à ceux

des zones océaniques moins soumises aux variations saisonnières. En début de

saison froide f les stations côtières présentent également certaines affinités

avec les statlons océaniques par l'arrivée de formes profondes, alors

qu'elles en sont nettement distlnctes le reste de l'année.

Le premier axe, défini par l'analyse, est nettement un axe ther­

mique qui isole la saison froide. Le deuxième axe correspond à un gradient

zone néritique - fin de saison froide, vers zone océanique - pleine saison

froide, l'axe 3 pouvant être l'évolution annuelle des peuplements de saison

Page 30: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 30 ~

chaude. A l'intérieur de la saison froide~ on peut distinguer trois pé­

riodes : une période de mise en place des peuplements (mi juin-mi juillet),

transition entre la grande saison chaude et la grande saison froide, pendant

laquelle les eaux froides envahissent complètement la région ; pendant. la

seconde période, le refroidissement s~accentue ; la troisième période cor­

respond au réchauffement des eaux et au rétablissement de la stratifi.cation

thermique.

L'analyse aboutit aux mêmes résultats si on prend toutes les es­

pèces déterminées (92) ou seulement les 25 principales (après élimination

des espèces n'atteignant jamais une fréquence de 3%). Les six ensembles

dégagés sont plus nets et moins nombreux que ceux de la régl0n de Pointe

Noire. On peut remarquer cependant que f dans les deux cas, les espèces se

placent plus selon les bissectrices des quadrants que selon les axes

(fig.2) ; ceci met en évidence les influences combinées des différentes

espèces composant les peuplements.

DE SAINT BON (1963a) a étudié les Chaetognathes de la zone lit~

torale de cette région. Le peuplement présente un caractère essentiellement.

t.ropical, chaud et néritique p avec cependant quelques formes moins ty­

piques, en particulier des formes froides profondes que lU on peut observer

en zone néritique pendant la saison froide. Inversement, lUauteur a noté

lUextension vers le large pendant cette même période de l'espèce côtière

Sagitta friderici. Parmi les neufs espèces trouvées, les plus abondantes

sont: S.hispida (37%), S.enflata (29%) et S.friderici (27%).

Les variations saisonnières du zooplancton ont également été

étudiées par SEGUIN (1970 et 1973), mais à une station située plus au

large, à 24 milles de la côte (un peu au-delà du talus continental). Con­

formément aux observations de BINET (1972), l'auteur ne décèle plus que

trois périodes au cours du cycle annuel et les variations thermiques y

sont atténuées : la saison froide de juillet à octobre, la saison des

eaux chaudes et dessalées de novembre à décembre et la saison des eaux

chaudes et salées de décembre à mai, les saisons intermédiaires étant ré­

duites au seul mois de juin.

Les Copépodes constituent 73% du zooplancton pour l'ensemble du

cycle ; parmi les autres groupes, on peut noter les larves méroplancto­

niques (6%), les Chaetognathes (5%), les Salpes (3,6%) et les Appendicu­

laires (3;4%). L'auteur indique également les principales espèces

Page 31: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 31 -

(SEGUIN, 1970). CÜest en saison froide v avec Calanoides carinatus, que les

densités maximales dUindividus sont atteintes, alors que le nombre d'espèces

et le nombre d'individus des groupes autres que les Copépodes sont maximaux

en saison chaude 0

SEGUIN (1973) reprend et complète ses premiers résultats, tout

d'abord en indiquant les moyennes mensuelles du nombre d'individus par m3 des

principaux groupes et des principales espèces de Copépodes, puis en indiquant

les espèces les plus caractéristiques des différentes périodes.

L'auteur donne également des histogrammes mensuels de fréquence et

les pourcentages annuels obtenus pour les principaux groupes.

LÙanalyse des données a été entreprise pour 37 espèces dont 21 Co­

pépodes et 7 facteurs hydrologiques en utilisant plusieurs techniques. Les

différentes analyses ne donnent pas des résultats tout à fait comparables. Il

apparaît cependant que le premier axe correspond soit au cycle thermique, soit

à l'abondance du zooplancton (en particulier de CaZanoides carinatus) , c'est

à dire (~ l'influence du phénomène de remontée d'eau. Les axes 2 et 3 sont dif­

ficilement interprétables parce que traduisant des influences plus ou moins

composites dans lesquelles interviennent en partie le cycle thermique ou la

distinction des faunes de saison chaude et de saison froide. Les résultats

apparaissent moins nets que ceux de BINET et al, (1972) ceci est peut-être

dû à l'introduction dUespèces ou de catégories autres que les Copépodes, mais

surtout au fait que la station choisie se trouvait au-delà du talus continen­

tal, c'est à dire en dehors de la zone dU influence maximale des phénomènes de

remontée d'eau.

86 espèces de Copépodes ont été recensées. Ce sont les prélèvements

de la saison chaude qui présentent le plus grand nombre d'espèces 8 parmi les­

quelles l'auteur distingue des espèces profondes, des espèces néritiques, des

espèces permanentes (en particulier Temora stylifera), des espèces saison­

nières et des espèces rares ou accidentelles. C'est CaZanoides carinatus qui

atteint, dans certains cas d'essaim, les densités de population les plus éle­

vées.

L'auteur donne par ailleurs la liste complète des espèces et caté­

gories inventoriées dans les différents groupes, avec des indications de fré­

quence et d'abondance et quelques remarques écologiques : Foraminifères (3 es­

pèces), Méduses (5) p Siphonophores (8), Cténaires (3), Chaetognathes (5) f

Mollusques Ptéropodes (7) 0 Ostracodes (3), Cladocères (4) et Salpides (3).

Page 32: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 3.2 -

c) - Discussion. Groupement d'espèces u comparaison des résultats ~

Il me paraît intéressant à ce stade de l'exposé des résultats des

différents travaux de comparer les peuplements décrits à partir de techni­

ques factorielles v en particulier chez les Copépodes g d'une part en Côte

dilvoire entre les stations côtières (BINET et al. u 1972b) et la station du

large (IBANEZ et SEGUIN, 1972 ; SEGUIN g 1973) ; d'autre part entre la Côte

d'Ivoire et le Congo (BINET et al. g 1971 6 1972) 0

Un certain nombre de remarques préalables s'imposent et ceci. cons­

titue un exemple des difficultés pour obtenir une image générale à partir

des travaux réalisés. En effet, il existe de nombreuses différences au ni­

veau des méthodes de prélèvements et d'analyse entre ces auteurs 0

Les échantillons (25) traités par IBANEZ et SEGUIN proviennent de

pêches horizontales en surface ou obliques effectuées de 1 à 4 fois par mois

à une station située à 24 milles de la côte au-delà du talus continental.

BINET et al., par contre v récoltent, leurs échantillons (42) le

long d'une radiale de 3 stations (au-dessus de fonds de 30 v 50 et 200 m) une

fois par moisg en réalisant chaque fois deux traits identiques qu'ils mé­

langent. Ils disposent également dVune station côtière suivie au rythme de

une fois par semaine et d'autres stations sur le plateau continental ivoi­

rieno

SEGUIN utilise un filet ICITA de 1 m dVouverture et de 280~ de

vide de maille; il estime le volume filtré d'après la vitesse du bateau et

le temps de pêche. BINET et al. utilisent le même filet ICITA et des pêches

verticales avec flux-mètre.

SEGUIN détermine 37 catégories appartenant à divers groupes, dont

seulement 11 sont identifiées au niveau de l'espèce; il tient compte par

ailleurs de 7 paramètres du milieu. BINET et al. ont déterminé au niveau de

l'espèce 92 Copépodes mais ne semblent disposer que de la t,empérature, de

la salinité et de la séparation d'ordre climatique en grande saison froide,

grande saison chaude, petite saison froide et petite saison chaude 0 6 es­

pèces de Copépodes sont communes aux deux travaux 0

IBANEZ et SEGUIN utilisent plusieurs méthodes dVanalyse ~ analyse

des correspondances, des coordonnées principales et des composantes princi­

pales, cette dernière méthode apparaissant mieux adaptée et donnant les ré­

sultats les plus nets. Les données numériques (espèces et facteurs) ont été

transformées. BINET et al. utilisent la méthode des correspondances sans

transformation logarithmique des données o

Page 33: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 33 -

Sans vouloir comparer les avantages et les inconvénients récipro­

ques des deux types d'Janalyses multlvariables. on peut déjà constater au

niveau des méthodes de prélèvement qu'à la station de SEGUIN, l'influence

des remontées d"eau est très atténuée., comme le fait remarquer l'auteur,

par rapport à la station côtière choisie pour l'! analyse par BINET et al.

(1972)"

Dans le traltement de IBANEZ et SEGUIN, le premier axe dégagé par

l'analyse des composantes principales oppose très nettement la température

et Calanoides carina tus ; cette espèce se trouve également isolée dans les

résultats de BINET et al !' à la fois par le premier axe et par le second.

BINET et al. constituent des groupements dDespèces parmi les espèces de Co­

pépodes citées par les deux travaux" Euca~anus elongatus ff Euchaeta marina

et Corycaeus spec~osus se trouvent dans l"ensemble correspondant aux condi­

tions moyennes de saison chaude ; ces trois espèces apparaissent bien au

niveau des valeurs positives de l'axe 1 (thermique) chez IBANEZ et SEGUIN

mais ne sont pas très groupées; en partlculier Euchaeta marina sVen éloi­

gne sur l"axe 2 (vers les salinités élevées). Temora stylifera correspond

chez BINET et al. aux pet.i tes salsons froide et chaude, chez IBANEZ et SE­

GUIN on la trouve proche du centre dans le plan des deux premiers axes et

écartée des autres espèces seulement par l~axe 3 ; enfin Oncaea media, ca­

ractéristique des eaux tropicales pour BINET et al"J se trouve peu éloignée

de Calanuides carinatus chez IBANEZ et SEGUIN,

Dans le cas des échantillons traités par IBANEZ et SEGUIN, le

premier axe de l'analyse ne correspond pas à un facteur général de distri­

bution des espèces ; chez BINET et aL, par cont,re y on note, surtout lors­

que les auteurs analysent simultanément toutes leurs stations, une forte

dispersion suivant l'axe 1 et l"axe 2, mettant en évidence une influence

combinée de la distance à la côte et de la température ; ces influences

n1agissent pas de la même façon l'une par rapport à l'autre au cours de

l'année F ce dernier aspect traduit l"arrivée d'espèces profondes à la côte

au moment des remontées d'eau"

La comparaison des travaux de BINET et al" en Côte d'Ivoire et à

Pointe Noire est peut-être plus facile à faire par suite de la similitude

de l'emplacement des stat,ions ( du mode de prélèvement et de l'analyse ma­

thématique. Il y a cependant deux différences importantes : dOune part les

prélèvements à Pointe Noire ont tous eu lieu de nuit" d'autre part les

Page 34: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 34 -

auteurs étudient simultanément 3 ou 5 stations de la radiale et non la seule

station côtière.

Je limiterai cette comparaison aux espèces appartenant au groupe

de pleine saison froide du plateau ivoirien! soit en tout 13 espèces dont 9

sont communes aux deux régions. A Pointe Noi.re y ces espèces sont dispersées

et appartiennent à plusieurs groupements différents g Calanoides carinatus

est isolée en tant quUespèce la plus caractéristique de la saison froide.

Paivella inaciae fait partie des espèces à tendance hivernale. Euaetidius

giesbrechti v Agetus limbatus et Eucalanus monachus sont parmi le groupe des

espèces océaniques apparaissant ou devenant plus abondantes à la côte au

cours des saisons froides 0 Lucicutia flavicornis u Pseudodiaptomus semicau­

datus et Pleuromamma abdominalis se trouvent avec les espèces légèrement

océaniques présentant une faible tendance hivernale à la station côtière ou

sans tendance nette. Diaixis hibernica, enfin g correspond au groupe des es­

pèces néritiques du bord du plateau continental, à tendance hivernale. A

l'inverse g Eucalanus crassus f relativement proche de Calanoides carinatus

dans lUanalyse de Pointe Noire, lui est nettement opposée à Abidjan.

Ce qui ressort de ces comparaisons g en dehors des difficultés

dDordre méthodologique pour faire la part des influences écologiques ré­

elles et des interprétations personnelles des auteurs au niveau de liéta­

blissement des groupements dDespèces et des significations des axes, ciest

malgré tout la différence entre les régions dUAbidjan et de Pointe Noire.

BINE~ et al. signalent dUailleurs qu'ils ont fait l'analyse regroupant les

données des deux régions et que lUopposition entre elles se manifeste sur

le premier axe (au niveau des récoltes et des espèces) alors que ce n'est

que sur le deuxième axe qu uon observe l 'opposit.ion des saisons froides avec

le reste de l'année.

Je pense quUil faut surtout voir là des différences dans les évo­

lutions des écosystèmes locaux, celui de Pointe Noire apparaissant comme

plus "perturbé" par des évènements écologiques de nature diverse g non iden­

tifiés dans les analyses, alors que l'influence des remontées dUeau froide

nUy est pas aussi prépondérante quUà la station proche de la côte d'Abidjan.

Il faut aussi noter la place particulière quUoccupe chaque fois

Calanoides carinatus dans les peuplements planctoniques, ainsi que les

faibles variations du plancton total en zone océanique proche du talus con­

tinental ivoirien; ce dernier caractère implique que l'enrichissement dû

,f--

Page 35: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 35 -

aux remontées d'eau débute et se localise sur le plateau continental 0 Ceci

n'était pas le cas dans le sud-ouest africain et ne l'est pas non plus au

large de la Mauritanie et du Sahara.

2.2.3.- Zooplancton côtier du Liberia au Sénégal.

Les zones côtières du Liberia, de Sierra Leone et de Guinée sont

peu influencées par les phénomènes de remontée d'eau froide; elles sont

toute l'année occupées par des eaux chaudes et dessalées. La position la

plus méridionale du front thermique et halin, séparant ces eaux des zones

de remontée, se sltue au niveau de l'archipel des Bissagos. Cette région

est en partie l!homologue hydrologique de celle du cap Lapez (BERRIT, 1962).

Sur les côtes du Sénégal au contraire, on observe nettement deux

saisons liées aux variations du régime des vents, avec des transitions très

rapides entre les deux. La saison froide, époque des remontées d'eau, s'é­

tend de décembre à mai, la saison chaude de juin à novembre. A l'intérieur

de la saison chaude, on peut distinguer une période chaude et salée et une

période chaude et dessalée due à la progression vers le nord des eaux libé­

riennes.

a) - Copépodes de Guinée-Bissau :

MARQUES (1955, 1961) a établi un inventaire des Copépodes de

cette région à partir d'échantillons récoltés tout au long de l'année. Par­

mi les 43 espèces trouvées, les plus abondantes et les plus fréquentes sont

Paracalanus crassirostris scotti, Euterpina acutifrons, Oithona brevicornis,

O.nana et O.simplex. Seulement quatre espèces de la saison froide de Côte

d'Ivoire existent également dans cette région, en petit nombre et uniquement

de décembre à avril; il s'agit de : Eucalanus monachus, Pseudodiaptomus

serricaudatus, Ditrichocorycaeus africanus et Centropages furcatus.

b) - Région de Dakar :

Les variations saisonnières du zooplancton ont été suivies prin­

cipalement par SEGUIN en deux stations néritiques côtières (moins de 30 m),

près de Dakar et au cours de quelques campagnes.

GAUDY et SEGUIN (1964) donnent une première caractérisation des

peuplements de Copépodes en distinguant une faune froide avec Calanoides

carinatus et des formes de profondeur Eucalanus attenuatus, E.crassus,

Page 36: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

..... 36 -

Euchirella rostrata f Euchaeta hebes et Candacia bipinnata ; une faune chaude

qui comprend Undinula vulgaris, Nannocalanus minor Q Centropages furcatus et

des Pontellidae ; et une faune "indifférente", constituée de Eucalanus mona­

chus, E.pileatus f E.subtenuis, Paracalanus parvus Q P.aculeatus, Euchaeta ma­

rinai Scolecithrix danae~ Temora stylifera, T.turbinata, Centropages chier­

chiae, Candacia pachydactyla, C.curta et de la majorité des Cyclopoides et

des Harpacticoides.

Parmi les autres groupes, les larves de Décapodes sont particuliè­

rement abondantes (SEGUIN f 1966) mais f dans la plupart des cas~ il n'est pas

possible de les déterminer au niveau de lOespèce.

Le volume total du zooplancton présente plusieurs maximums au

cours de IVannée, le plus important se situant en février-mars (SEGUIN, 1966).

Les méduses Q toujours présentes Q sont peu abondantes à liexception

des Liriope tetraphylla parfois très nombreuses de mars à juin (maximum 8%du zooplancton en avril) .

Les Siphonophores sont abondants toute l'année avec surtout Lensia

subtilis, MUggiaea atlantica, Chelophyes appendiculata et Diphyes bojani.

Les Chaetognathes sont également importants toute l'année; Sagit­

ta enflata domine nettement (maximum en août) avec S. fr7:derici, S.bipunctata

et S.serratodentata plus liée à la saison froide.

Chez les Ptéropodes, Creseis acicula.est pérenne et peut dépasser

10% du zooplancton en novembre ; les Hétéropodes sont peu nombreux mais ré­

gulièrement récoltés.

Les Cladocères peuvent atteindre de fortes densités de population,

en juillet, avec Penilia avirostris et surtout Evadnetergestina.

Les Appendiculaires (Oikopleura dioica) constituent le groupe le

plus abondant après les Copépodes et les larves de Crustacés ; les Dolioles

(Doliolum nationalis) sont également présents toute IVannée, alors que les

Salpes (Thalia democratica) sont peu nombreuses.

LUauteur signale enfin une prolifération de Noctiluca miliaris

pendant plus d"un mois en mai, qui a provoqué une diminution du phytoplanc­

ton, mais pas du zooplancton.

Ces résultats ont été repris et détaillés par SEGUIN (1973) dans

sa thèse. L'auteur donne, sous forme de tableaux numériques et d'histo­

grammes i une analyse qualitative et quantitative plus complète. Les Copé­

podes, tout en constituant le groupe le plus abondant du zooplancton, cor-

Page 37: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

37 -

respondent sur l'ensemble de l"année à un peu plus de 50% seulement du nom­

bre total d"indlvidus. 52 espèces de Calanoides et 10 genres de Cyclopoides

et d'Harpacticoides ont été identifiés" ce qui est peu par rapport aux au­

tres régions tropicales. Cette représent.ation relativement faible des Copé­

podes est vraisemblablement due à la localisation des stations très proches

de la côte, donnant plus d'importance aux larves d"espèces méroplanctoniques.

Les eaux froides sont, là encore, nettement des eaux à Calanoides

carinatus, alors que dans le voisinage immédiat de ces eaux on trouve plutôt

des formes d'affinité tempérée chaude comme Nannocalanus minor.

2.2.40- Discussion. Quelques éléments des réseaux alimentairesdans le golfe de Guinée.

Avec la région du Sénégal" nous nous trouvons à la limite sud de

la zone couverte par le programme international CINECA qui marque un nouvelj

intérêt pour le plancton des zones de remontées d'eau africaine et une nou­

velle façon d'aborder les problèmes liés à la production dans le domaine

pélagique.

J'indiquerai ici quelques résultats sur les relations trophiques

dans le golfe de Guinée au sens large p en insistant plus particulièrement

sur les relations entre les Poissons et le zooplancton.

Une des plus importantes liaisons prédateur-proie est celle qui

existe entre le Copépode le plus caractéristique des eaux enrichies" Cala­

noides carinatus g et les Clupeidae, Sardinella aurita et S.eba, objets de

pêches saisonnières intenses dans les régions du Ghana et de Côte d'Ivoire,

au niveau des fronts thermiques Casamance-Sénégal et Mauritanie, ainsi que

dans la région homologue du cap Lopez et de l'Angola (LONGHURST et BAIN­

BRIDGE, 1964 i LONGHURST, 1971 i SCHMIDT, 1972). Sardinella aurita, loca-

lisée en zone côtière" se nourrit surtout de Calanoides carinatus alors que

S.eba, qui se trouve plus au large, présente un régime alimentaire zooplanc-

tonophage plus diversifié (LONGHURST, 1971).

DRAGOVICH et POTTHOFF (1972) ont analysé les contenus stomacaux

des deux espèces prédominantes de Thons, Katsuwonus pelamis et Thunnus al­

bacares, des régions littorales africaines de liembouchure du Niger au cap

Frio. Leur régime alimentaire comprend essentiellement des Poissons, des

Céphalopodes et des Crustacés i ces derniers, par leur nombre et leur fré­

quence élevés, en sont un composant important. On note surtout les larves

Page 38: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

-" 38 -

de Stomatopodes, des rnégalopes et des Hypériens (principalement Phronima se-­

dentaria, Phronima semilunata et Bachysceîus) Euphausia hanseni peut éga­

lement être trouvé parfois en grande quantité dans les contenus stomacaux de

Katsuwonus pelamis i il semble cependant que les Euphausiacés soient acci­

dentels dans lÜalimentation des Thons adultes. Parmi les autres groupes du

macroplanct.on, on trouve aussi des Salpes et des Mollusques Ptéropodes. Ces

résultats confirment les données préliminaires de SUND et RICHARDS (1967).

Les Myctophidae du genre Diaphus et le Gonostomatidae Maurolicus

mulleri, abondants au-delà du talus continental, se nourrissent essentiel­

lement de larves de Décapodes Natantia 5 de Copépodes (principalement Cala­

noides carinatus et Candacia sp,) et surtout d"Euphausiacés. Cette étude a

été réalisée par SAMYSHEV et SCHETINKIN (1975) if un peu plus au nord au large

du cap Blanc. Il y a une certaine sélectivité par rapport aux groupes zoo­

planctoniques présents car on ne trouve ni Chaetognathes, ni Siphonophores,

ni Salpes ou Dolioles i le pourcentage de Copépodes augmente pour les petites

tailles, La localisation de ces Poissons, au niveau des couches diffusantes

(niveau de plus grande concentration du macroplancton), leur donne la possi­

bilité de manger sans rythme nycthéméral, ce qui explIque les faIbles va­

riations du pourcentage d'estomacs vides par rapport aux estomacs pleins.

MERRETT et ROE (1974) 5 au contraire, observent chez les Poissons

mésopélagiques, une périodicité dans l'alimentation. Ces auteurs ont analysé

les contenus stomacaux de 6 espèces pr incipales : Argyr'ope lecus hemigY:7lYlUS7

A. aculeatus, Valencienne Uus tripunctuîatus, Lobianchia dofîeini" NotoLych­

nus valdiviae et Lampanyctus cuprarius. Il y a également p chez ces espèces~

prédation sélective vis à vis des Ostracodes, des Copépodes, des Hypériens

ou des Euphausiacés (les récoltes proviennent de stations à l'ouest des Ca­

naries) .

Pour le zooplancton, nous avons t.rès peu de résultats. ZHIGALOVA

et SAMISHEV (1971) se sont intéressés à la proportion de carnivores? herbi­

vores et omnivores dans les peuplements de Copépodes et à leurs variations

dans la région de Bathurst (au sud de Dakar) entre novembre et mars. Les

Copépodes sont surtout constitués d'espèces des genres Oncaea f Clausoca­

lanus, Par'acalanus, Oithona, de Caîanoides carinatus ainsi que des Euchae­

tidae et des Centropagidae. Ces auteurs ont observé l'augmentation du pour­

centage de carnivores vers le large~ Les carnivores et les herbivores re­

présentent ensemble un peu plus de 90% du zooplancton f les carnivores seuls

Page 39: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

-39 -

environ 30 à 35% en moyenne~ passant de 42% mi-février à 10% seulement fin

février et en mars y au moment du max~mum de production secondaire corres-

pondant aux remontées d'eau,

Malgré son abondance et sa lialson remarquable avec les eaux en­

richies, nous nllavons pas d'étude sur l"alimentation de Calanoides carina-

tus. UNTERUBERBACHER (1964) et BAINBRIDGE (1960 et 1972) constatent bien

que cette espèce semble tenir le rôle de Calanus finmarchicus dans les peu­

plements di At.lantique nord ou celui de Calanus acutus en Atlantique sud. En

particulier Calanoides cal'inatus, espèce de grande taille, constitue des

réserves lipidiques, ce qui est exceptionnel chez les espèces des régions

tropicalesc Son régime herbivore paraît évident dans les zones côtières

productives, par contre, en dehors des saisons froidesr, sa présence a été

signalée par de nombreux auteurs en zone océanique en profondeur (BAINBRIDGE,

1960 ; VERVOORT 9 1963 ; ROE, 1972 et VIVES., 1975) ; on ne peut plus lui at-

tribuer alors le même régime allmentaire.

SAMYSHEV (1970) a étudié la nutrition des femelles de Nannoca [anus

minor et de Eucalanus subtenuis dans le golfe de Guinée en septembre-octobre

(stations sur le 10 0W). Ces deux espèces étaient parmi les plus abondantes

dans la région étudiée mais ne font pas vraiment partie des groupements

d'espèces de salson froide en zone néritique; Nannocalanus minor est une

espèce épiplanct.onique des régions tropicales et intertropicales et Eucala­

nus subtenuis également (BINET 9 1970 ; BINET et al., 1972 ; SEGUIN, 1973).

Les résultats de SAMYSHEV montrent que Nannocalanus minor filtre

des espèces phytoplanctoniques plus pet.ites que Eucalanus subtenuis (dont le

poids est 2,45 fois supérieur) ces deux espèces sont herbivores mais se

nourrissent également de nauplii de Copépodes ; Eucalanus subtenuis semble

mieux adapté aux conditions rencontrées.

D"une façon générale, ces résultats sont très partiels et un peu

marglnaux ils ne donnent pas une image suffisante des réseaux alimentaires

des régions intert.ropicales de 1" Atlantique africain en zone de remontée.

2 0 3.- RESULTATS DE CAMPAGNES OCEANOGRAPHIQUES ANTERIEURES A 1970(cf. tableau n02)

J"exposerai ici les principaux résultats des campagnes de l'Atlan­

tide (aux quelles s'ajoutent certaines stations de la Galathea (1950) et de

Page 40: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

· - 40 -

la campagne plus ancienne du Dana). de quelques campagnes de l'ORSTOM. de

l'expédition belge en Afrique du sud (1948-1949), des campagnes du programme

EQUALANT. et enfin de la SOND-cruise dans la région des Canaries.

2.3.1.- Campagnes de l'Atlantide:

Les stations de cette campagne sont réparties le long d'un trajet

Madère - Canaries - iles du Cap Vert - Sierra Leone - Libéria - Côte d'I­

voire - Ghana, de novembre 1945 à avril 1946 (BRUUN, 1950).

Les Copépodes ont été identifiés par VERVOORT (1963 et 1965) ; il

s'agit essentiellement de données taxinomiques sur plus de 200 espèces. On

peut signaler, à titre indicatif u que Calanoides carinatus nUa été récolté

que très exceptionnellement. ce qui est la preuve que les prélèvements ont

été effectués en dehors des zones ou des saisons de remontée d'eau. Le nom­

bre élevé d'espèces u à certaines stations u dépend plus de la profondeur de

pêche que de la localisation et ne permet pas d'avoir une idée sur la diver­

sité spécifique réelle et sur l'état d'évolution de l'écosystème.

LEBOUR (1959) signale parmi les larves de Décapodes une plus

grande abondance des Oplophoridae. des phyllosomes et surtout des Brachy­

oures, mais. dans la plupart des cas. ne peut pas les déterminer au niveau

de l'espèce.

REID (1955) fait l'inventaire des Hypériens, 158 espèces avec sur­

tout Hyperia [atissima, H.bengalensis et Tetrathyrus forcipatus. Parathemis­

to nUa pas été trouvé et Hyperia galba une seule fois à grande profondeur au

niveau de l'équateur.

Vingt espèces d'Euphausiacés ont été inventoriées par BaDEN (1961).

C'est la zone équatoriale qui est la plus riche en nombre d'individus, sur­

tout au large de Freetown et Monrovia et de St Paul de Luanda, avec princi­

palement Euphausia eximia, E.tenera et E.hanseni qui constituent 87% des

peuplements. E.lucens et Nyctiphanes capensis n'ont pas été récoltés. L'or­

dre de grandeur du nombre moyen d'individus par station est de ~ 30 dans la

région de Madère, 130 entre les Canaries et les iles du Cap Vert, 400 près

du talus entre Freetown et Monrovia et 1200 au large. 40 entre Accra et

Lagos, plus de 3000 au large de st Paul de Luanda (au niveau de 10 0 S).

Parmi les groupes autres que les Crustacés, les Méduses ont été

étudiées par KRAMP (1955). les Chaetognathes par FURNESTIN (1966) et les

Ptéropodes par VAN DER SPOEL (1970).

Page 41: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

-41 -

KRAMP, à partir de remarques biogéographiques sur les 88 espèces

rencontrées, distingue 7 régions côtières africaines : les Canaries, les

iles du Cap Vert, la côte du Cap Blanc au Cap Vert, du Cap Vert au Cap Pal­

mas, du Cap Palmas à lUile Fernando Po, de Fernando Po à l'embouchure du

Congo et du Congo à Great Fish Bay. Cet auteur place la limite sud de la

zone tropicale à Great Fish Bay. Deux espèces, en particulier, peuvent

être très abondantes : Liriope tetraphylla près des côtes du Nigeria et de

Gold Coast, et Pelagia nocti~uca indicateur des flux d'eau chaude océanique.

Les peuplements côtiers de Chaetognathes sont surtout dominés par

Sagitta enflata , S.hispida et S.friderici (89% du nombre total d'individus

M.L.FURNESTIN, 1966). La répartition des 20 espèces présentes permet de dis­

tinguer plusieurs groupes : les espèces épiplanctoniques néritiques (dont

S.friderici et S.hispida), les espèces semi-néritiques avec S.enflata, les

espèces pélagiques, celles du talus, celles du mésoplancton et celles du

bathyplancton. Dans l'ensemble ces peuplements sont caractéristiques d'un

faciès tropical riche et varié.

Les Mollusques pélagiques (VAN DER SPOEL, 1970) se répartissent

en 63 Ptéropodes, 18 Hétéropodes et 2 Nudibranches pélagiques. L'auteur étu­

die un matériel correspondant à une zone plus vaste et englobant les cou­

rants des Canaries et du Benguela. Les stations les plus riches se trouvent

au niveau de la Sierra Leone et de la Gold Coast, avec surtout Creseis vir­

gula, Cavolinia longirostris, Diacria quadridentata et Hyalocylix striata.

Les récoltes du Dana montrent une faune sensiblement différente avec domi­

nance de Clio pyramidata u CavoZinia uncinata, Diacria trispinosa, Cavolinia

longirostris, Cavolinia inflexa, Hyalocylix striata et Diacria quadridentata.

Ces différences peuvent être attribuées d'une part à une localisation plus

océanique des stations du Dana mais surtout à des prélèvements plus profonds.

2.3.2.- Campagnes occasionnelles de l'ORSTOM :

Je citerai ici les travaux de REPELIN (1964, 1965) sur les Méduses,

à partir des prélèvements au-delà des fonds de 1000 m et aux environs de

l'ile de Anno Bon, ceux de FRONTIER (1968) sur les Hétéropodes et Ptéropodesp

ceux de GODEAUX et GOFFINET (1968) et GODEAUX (1962, 1969) sur les Thaliacés.

REPELIN cite surtout Rhopalonema velatum et Liriope tetraphylla.

FRONTIER étudie le matériel de trois campagnes entre 0 0 et 18°S,

6°E et la côte, correspondant à trois masses d'eau superficielles: les eaux

Page 42: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 42 -

guinéennes chaudes et dessalées, les eaux tropicales chaudes et salées et les

eaux de remontées, froides et salées. Les deux espèces les plus abondantes,

Diacria quadridentata et Creseis virgula, se retrouvent dans les trois masses

d'eau superficielles ainsi qu'en profondeur. L'auteur signale que l'indice de

diversité spécifique est le plus élevé pour les eaux froides aussi bien chez

les Hétéropodes que chez les Ptéropodes.

Sur les mêmes prélèvements, GODEAUX et GOFFINET (1968) observent

que les Salpes (15 espèces) sont nettement plus abondantes dans les eaux

chaudes tropicales que dans les eaux froides, non seulement en nombre d'es­

pèces mais aussi en nombre d'individus (en particulier chez les espèces domi­

nantes Thalia democratica, Salpa fusiformis et S.cylindrica) .

En zone plus côtière (GODEAUX, 1962), entre le cap Lopez et l'Ango­

la, les Salpes sont relativement peu nombreuses (Salpa cylindrica et Thalia

democratica) ; par contre, Pyrosoma atlantica et surtout les Oolioles (Dolio­

lum nationalis, D.denticulatum, DoUoletta gegenbauri et D.tritonis) sont

plus abondants.

Les Chaetognathes ont été étudiés par DE SAINT BON (1963b) et

DUCRET (1965, 1968). Le long d'une radiale depuis la Côte d'Ivoire jusqu'à

15°8, DE SAINT BON dénombre 12 espèces; parmi les six formes profondes les

plus abondantes il signale Sagitta hexaptera, S.lyra et Eukrohnia fowleri.

DUCRET (1965) envisage plus particulièrement les espèces du genre

Eukrohnia entre le cap Lopez et le cap Frio. Quatre espèces ont été rencon­

trées en profondeur ; Eukrohnia hamata domine avec 74% des individus, E.fow­

leri n'atteint que 13%, cette dernière espèce est localisée plus profondé­

ment que l'autre. Leur relative abondance est mise en liaison avec l'enri­

chissement général de la région sous l'influence des remontées d'eau côtière

et du courant de Benguela.

L'ensemble du groupe (DUCRET, 1968) est très diversifié et com­

prend 23 espèces; l'influence du courant se fait sentir non seulement par

la présence des Eukrohnia, mais aussi par un certain nombre de formes tem­

pérées ou froides comme Sagitta minima, S.neodecipiens, S.zetesios, S.hexap­

tera et S.tasmanica, alors que S.friderici et S.hispida sont plutôt indica­

trices de la dérive des eaux du Congo. S.enflata est la plus abondante avec

près de 50% du peuplement ; cette espèce, typiquement t.ropicale et épiplanc­

tonique, présente son maximum entre la surface et 130 m. La deuxième espèce

est S.hexaptera, plus profonde (entre 300 et 700 m) .

Page 43: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 43 -

2.3,3.- Campagnes EQUALANT :

La région prospectée par le programme couvre l"ensemble de la zone

intertropicale jusquià l"Amérique du Sud; les premiers résultats ont été

exposés au symposium d'Abidjan en 1966 sur l'OcéanographIe et les ressour­

ces halieutiques de lU Atlantique tropical (Anon., 1969).,

CORCORAN et MAHNKEN (1969), pour l'ensemble des stations des deux

campagnes, observent la cofncidence entre les zones riches en zooplancton et

les zones riches en phytoplancton pendant la saison froide, les trois régions

de richesse maximale étant associées aux zones de mélange divergence équa­

toriale, zone proche du Sénégal, zone sous l'influence du courant de Benguela

au large du Congo et du Gabon.

ZEITSCHEL (1969) indique également trois zones de divergence océa­

niques plus productives au large du Cap Vert g à l'équateur et au large de

Benguela.

GREZE et al. (1969) s'intéressent plus particulièrement à la zone

comprise entre 15 et 25°W et entre lOoN et 10 0 s ; ils observent la réparti­

tion verticale et les proportions des herbivores et des carnivores. Deux

maximums d'abondance sont indiqués, le premier en surface et le second entre

50 et 100 m (sans doute au niveau de la pycnocline). La composition qualita­

tive varie peu sur l'ensemble de la région; les Copépodes dominent suivis

par les Chaetognathes[ les Euphausiacés et les Siphonophores.

Les régimes alimentaires et les productions possibles des diffé­

rentes espèces sont établis d'après les résultats obtenus en Mer Noire, ce

qui introduit une première approximation. La biomasse des omnivores ainsi

déterminée est répartie ensuite à égali t.é entre les herbivores et les carni­

vores. Les auteurs reconnaissent que la grande diversité spécifique du

plancton tropical rend cette séparation difficile. Le taux de carnivores ne

varie pas beaucoup ; il est relativement élevé, environ 45% dans les 100

premiers mètres et 60 à 65% en-dessous. A partir des équivalents carbone

calculés par CUSHING et al. (1958) et des rapports Production/Biomasse, les

auteurs constatent que le rendement du système est particulièrement favo­

rable au niveau du zooplancton.

GREZE (1970) précise la discussion de ces résultats et les com­

pare avec ceux de Méditerranée. Il s'agit là d'une première estimation de

la production secondaire des zones tropicales, dont nous reparlerons. En

dehors des réserves d'ordre méthodologique que l'on peut être amené à faire,

Page 44: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

44

il semble que les peuplements étudiés ne correspondent pas réellement à des

zones de divergences productives 0

KINZER (1969) étudie la distribution quantitat,ive du zooplancton

de surface avec un échantillonneur raplde pendant EQUALANT II (août-sep­

tembre) dans le triangle Abidjan-Pointe Noire-Ile Ste Hélène. Les valeurs

les plus élevées s'observent près de la côte g surtout, entre Pointe Noire et

le cap Lapez ; entre Accra et Ste Hélène, après une diminution vers le large,

la quantité de plancton augmente de nouveau au niveau de la divergence équa­

toriale. Les Copépodes dominent nettement à la côte (88% des peuplements)

avec surtout CaLanoides carinatus et Temora sty Lifera ; au centre du golfe

de Guinée ils ne représentent plus que de 20 à 40%, sauf au niveau de la

divergence où ils sont de nouveau plus nombreux. Les larves des espèces méro­

planctoniques sont relativement rares à part quelques Stomatopodes et Déca­

podes Anomura et Brachyura (y compris dans la zone de divergence). La zone

sous l'influence du Congo est également riche en Chaetognathes, Appendicu­

laires et larves de Poissons et son rôle de flux se fait sentir au large.

Une attention particulière portée sur les Euphausiacés a montré leur grande

abondance en zone océanique du golfe, surt.out au niveau de la divergence où

leur densité est environ trois fois celle observée dans les zones voisines.

Les trois espèces dominantes sont Euphausia tenera, E.eximia et E.mutica.

Au niveau des autres représentants du micronecton, VOSS (1969)

constate que cette faune est très riche en espèces et en nombre d'individus

dans le golfe de Guinée, en particulier au niveau de la thermocline, et

qu'il y a peu de régions dans le monde où elle approche d'aussi près la sur­

face. Des enregistrements de couches diffusantes ont montré que leurs loca­

lisations étaient liées aux niveaux de minimum de concentration d'oxygène et

des gradients de densités les plus marqués (SCHEMAINDA et RITZHAUPT. 1969).

SEGUIN (1966) et GAUDY et SEGUIN (1964) étudient des prélèvements

provenant de stations entre les Canaries et les Iles du Cap Vert. 69 espèces

de Copépodes ont été récoltées. PLeuromamma xiphias et P.abdominalis do­

minent aux Canaries ; Eucalanus elongatus, Rhincalanus cornutus, Pleuromamma

abdominaLis et Labidocera acutifrons, au large du Cap Blanc; Pleuromamma

abdominalis à Dakar et Eucalanus elongatus, Labidocera acutifrons, Oithona

venusta et Copycaeus flaccus aux iles du Cap Vert. Les auteurs indiquent le

plus souvent une structure stratifiée et peu productive.

Page 45: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 45 -

En fait, les campagnes EQUALANT sont un peu décevantes quant. à la

mise en évidence de zones planctoniques productives en doma~ne océan~que

le rôle enrichissant des divergences, en particulier au niveau de l'équa­

teur, n'apparaît que fort peu i par ailleurs les études faunistiques sont

succintes.

J'ajouterai ici les résultats qualitatifs et quantitatifs concer­

nant les Crustacés planctoniques de liexpédition transatlantique du "Petula"

entre Dakar et l'île Barbade, le long du courant nord équatorial (aux envi­

rons de 15°N) de novembre à février 1954 (EVANS, 1961). L"auteur dist.ingue

six régions la région africaine et la région américaine, la région des

îles du Cap Vert et trois régions océaniques. Le volume du zooplancton total

est à peu près quatre fois plus important à l'ouest qu'à l!est (séparation

aux environs de 35°W).

Chez les Ostracodes (5 espèces), Conchoecia cu~ta domine devant

C.eLegans. Chez les Copépodes (47 espèces), dans la partie riche les prin­

cipales espèces sont ë PaI'aca~anus acuLeatus et ClausocaLanus fUI'catus (non

séparées), Oncaea media, COI'yce~~a caI'inata, NannocaLanus minoI', Euchaeta

marL-na et Oncaea venusta. Les Hypériens, avec 37 espèces, constituent un

groupe bien diversifié mais n'atteignent pas des densités de peuplements

importantes. Les Euphausiacés (7 espèces), avec surtout Euphausia tenera,

E.americana, Stylocheiron caI'inatum et Thysanopoda tricuspidata p sont rela­

tivement abondants, surtout aux approches des zones néritiques, et pré­

sentent une différence quantitative moins grande entre l'est et l'ouest que

les Copépodes. Les larves de Décapodes ne sont récoltées principalement que

dans les zones proches des côtes, à l'exception des larves de Sergestidae

et de stenopodidae.

2.3.4.- SOND Cruise (octobre-novembre 1965).

Cette campagne du R.R.S. Discovery avait comme objectif principal

l'étude écologique des couches diffusantes dans la région des Canaries

(CURRIE et alo, 1969). Les d~fférents chercheurs se sont par conséquent at­

tachés à analyser qualitativement et quantitativement la distribution ver­

ticale des groupes planctoniques et micronectoniques les plus abondants,

ainsi que leurs variations nycthémérales.

Page 46: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 46 -

Nous sommes en présence dOune étude très complète des peuplements

en zone océanique qui peut nous servir de base pour une comparaison avec les

faunes des régions de remontées dOeau les plus proches. Les différents

groupes du zooplancton envisagés sont les Siphonophores (PUGH v 1974), les

Ostracodes (ANGEL 9 1969), les Copépodes (ROE. 1972a, b, Cv d) et les Euphau­

siacés (De BAKER, 1970) ; les Poissons mésopélagiques, les Céphalopodes et

les Décapodes ont fait également lUobjet de publications similaires, mais

leur appartenance au necton les éloigne de notre sujet.

Chez les Siphonophores (PUGH, 1974) f 64 espèces ont été identi­

fiées, dont 51 Calycophores. Les espèces les plus abondantes sont Chelophyes

appendiculata, Eudoxoides spiralis, Lensia rrruîticristata v L. achi Ues et

L.subtilis ; elles ont toutes une large distribution dans lOAtlantique (en

moyenne de SaoN à 40 0 S environ). Il semble que les espèces "migrantes" de

Siphonophores soient plus ou moins constamment en train de se déplacer ver­

ticalement au cours du cycle diurne et qu!ainsi il soit difficile de leur

attribuer un niveau moyen de jour et un niveau moyen de nuit. La population

de Chelophyes appendiculata se trouve principalement aux environs de 250 m

les déplacements verticaux nycthéméraux étant de 200 m en moyenne, un cer­

tain nombre dOindividus envahit la couche superficielle pendant la nuit.

Eudoxoides spiralis est principalement une espèce épipélagique. Les trois

espèces du genre Lensia présentent des distributions verticales bien diffé­

renciées qui varient peu au cours du cycle diurne ~ L.subtilis en surface,

L.muUicristata vers 300 m et L.achiUes en-dessous de 500 m.

Chez les Ostracodes, ANGEL (1969) a répertorié 35 espèces dont 19

sont suffisamment nombreuses pour pouvoir décrire leur dist.ribution verti­

cale. Les espèces dominantes sont Conchoecia bispinosa, C.rhynchena, C.paY'­

thenoda et C.imbricata. Dans l"ensemble, les zones riches en Ostracodes se

trouvent entre 0 et 250 m et entre 450 et 625 m. L'auteur note des migra­

tions nycthémérales variables selon les espèces, entre 500 m et des dépla­

cements inverses de 50 m, aboutissant à une diversité spécifique plus grande

la nuit à tous les niveaux, sans qu'il y ait cependant homogénéisation ver­

ticale du nombre d'individus. Il n'a pas été mis en évidence de tendance

générale de la variation de l'indice de diversité spécifique avec la pro­

fondeur.

212 espèces de Copépodes Calanoïdes ont été trouvés par ROE (1972a).

Le volume total des Copépodes présente un maximum de jour comme de nuit à

500 m, dû principalement à des Copépodites de Calanoides cQrinatus et de

Page 47: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 47 -

Calanus sp. Les plus grosses espèces, comme celles du genre P~eupomamma

migrent au-dessus de 350 m pendant la nuit. En nombre d'individus, par

contre, les plus grandes densités de peuplement s'observent à 40-50 m. Le

nombre d'espèces augmente avec la profondeur, de jour jusqu'à 940 m et de

nuit jusqu'à 660 m, la taille moyenne des individus augmentant jusqu'à

900 m de jour comme de nuit.

Parmi toutes ces espèces, aucune n'atteint 10% du nombre total

de Copépodes; c'est Clausocalanus spp. qui s'en approche le pluso Les

autres espèces les plus représentées sont : Metridia venusta, Pleuromamma

abdomina~is, Calanus he~golandicus, Ca~anus tenuicornis f Nannocalanus mi­

nor, Lucicutia flavicornis, Acartia danae, Pleuromamma piseki j Undeuchaeta

plumosa et Pleuromamma graci~is. L'auteur donne les détails par prélève­

ment, nombre d'individus et taille des mâles et des femelles.

Dans ses trois publications suivantes f ROE (1972b, c y d) analyse

la distribution verticale des différentes espèces. Calanus helgolandicus

est plus abondant entre 400 et 700 m de jour comme de nuito Calanus tenui­

cornis et Nannocalanus minor dominent en surface Undeuchaeta plumosa se

trouve pour 50% de sa population aux environs de 600 m ; Metridia venusta

se récolte en plus grand nombre en-dessous de 500 m sans migration verti­

cale importante ; des trois espèces les plus abondantes de Pleuromamma,

P.abdominalis est la plus profonde (maximum de jour vers 400 m) et P.gra­

cilis la plus épipélagique (maximum à 200 m de jour), elles présentent

toutes des migrations verticales très nettes ; Lucicutia flavicornis se

trouve pour plus de 90% de sa population à 40-50 m.

DE BAKER (1970) a étudié la distribution verticale des Euphau­

siacés 28 espèces ont été identifiées. Nematoscelis atlantica et N.mi­

crops (espèces non distinguées) sont les plus abondantes (21% du peuple­

ment), puis Stylocheiron elongatum, S.longicorne, Thysanoessa parva et

Euphausia hemigibba ; Euphausia krohnii, avec 6% des Euphausiacés, n'est

que la 11è espèce. Les espèces des genres Thysanoessa, Nematobrachion et

Stylocheiron, ainsi que Thysanopoda microphthalma et Nematoscelis tenella,

n'effectuent pas de migrations verticales et sont concentrées principale­

ment au-dessus de 300 m. Les espèces migrantes sont localisées entre 200

et 700 m le jour, la nuit 75% d'entre elles se trouvent au-dessus de 200m.

Nematoscelis atlantica et N.microps se trouvent de jour principalement en­

dessous de 400 m et de nuit entre 170 et 460 m pour 50% des individus;

Page 48: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

48 -

Stylocheiron elongatum est l'espèce la plus profonde de ce genre (50% de la

population entre 200 et 400 m environ), S.longicorne est plus superficielle

(entre 100 et 300 m) ; Thysanoessa parva est récoltée essentiellement en

dessous de 700 m ; Euphausia hemigibba, enfin, se localise de jour, pr~nci­

paiement entre 400 et 600 m et de nuit dans les 280 premiers mètres.

A partir d'une analyse mathématique des données sur plusieurs es­

pèces de cinq groupes planctoniques (50 Copépodes, 26 Ostracodes, 19 Euphau­

siacés, 13 Chaetognathes et 8 Hypériens), ANGEL et FASHAM (1973) distinguent

cinq zones biologiques dans l'ensemble de la colonne d'eau de 1000 m à la

surface (surtout de jour). Ces cinq zones correspondent aux profondeurs 40­

85 m, 150-250 m, 300-400 m, 450-625 m, 720-950 m ; de nuit, les niveaux sont

voisins, mais on observe un regroupement des zones 100 à 450 m. Les auteurs

indiquent qu'ils retrouvent des résultats voisins de ceux du micronecton aux

mêmes stations. Sans préciser les caractéristiques hydrologiques du milieu,

ils signalent que la limite inférieure de la zone euphotique et de la ther­

mocline doivent jouer un rôle important dans cette distribution.

Les migrations verticales n'affectent chez les espèces planctoniques

que les 700 premiers mètres (ANGEL et FASHAM, 1973). Les distributions ver·-­

ticales des espèces sont discutées en fonction des divers régimes alimen­

taires possibles des sous-communautés à l'intérieur de la colonne d'eau, les

herbivores étant localisés dans les 100 premiers mètres.

2.3.5.- Zooplancton des Iles du Cap Vert et des Canaries.

Comme dans le cas des résultats de la SOND Cruise, le zooplancton

de ces régions nous intéresse pour compléter notre connaissance des peuple­

ments africains et pour dégager par comparaison les caractéristiques parti­

culières aux zones de remontées d'eau.

a) - Iles du Cap Vert :

Les Siphonophores Calycophores ont été étudiés par NETO (1970) et

NETO et LOURENCO (1973) à partir du matériel récolté d'avril à juillet.

Parmi les 21 espèces recensées, les plus abondantes sont Chelophyes appendi­

culata et Abylopsis eschscholtzi.

66 espèces de Copépodes Calanoides (PAIVA, 1963) ont été dénombrées

en octobre-novembre. Les mieux représentées sont Clausocalanus fureatus, Eu­

ca!anus subtenuis, Nannocalanus minor, Acartia danae et Paracalanus parvus.

Page 49: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 49 -

D'avril à juillet (PAIVA, 1970 et 1971), 27 Calanoides et 13 Cy­

clopoides ont été récoltés dont surtout Copilia mirabilis/, Eucalanus sub­

tenuis, E.attenuatus, E.elongatus et Sapphirina angusta (seules les trois

premières dépassant 10% des peuplements pour l'ensemble des stations).

Clausocalanus furcatus et Paracalanus parvus sont rares, Nannocalanus minor

et Acartia danae ne constituent chacun qu'environ 2%. Dans cette région, la

période froide (température inférieure à 24°) s'étend jusqu'à juillet, et

la période chaude dure de août à janvier i c'est vraisemblablement ce qui

explique la diminution des Nannocalanus minor en juillet par rapport à

octobre-novembre.

Les Euphausiacés ont été inventoriés par MElRA (1970). Sept es­

pèces ont été trouvées, dont surtout Nyctiphanes capensis (60% des indivi­

dus), Euphausia americana (32%) et Euphausia eximia, Thysanopoda tricus­

pidata, Euphausia hemigibba, Thysanoessa longicaudata et Nematoscelis mi­

crops.

b) - Les Copépodes des Canaries :

CORRAL ESTRADA (1970) a étudié les Copépodes épipélagiques au

cours d'un cycle annuel en une station proche de la côte de l'île de Téné­

riffe. 109 espèces sont inventoriées et leurs principales caractéristiques

biogéographiques et saisonnières sont indiquées.

Sur l'ensemble du matériel récolté, les espèces dominantes sont

Oithona plumifera (un peu plus de 20%), Nannocalanus minor (10%), Temora

stylifera, Acartia negligens, Oithona setigera, Clausocalanus arcuicornis

et Lucicutia flavicornis.

L'auteur distingue des espèces pérennes, des espèces saisonnières,

des espèces irrégulières et des espèces occasionnelles. Les espèces pérennes

sont nombreuses car le cycle thermique ne présente pas plus de 4° d'écart

annuel entre le minimum d'avril et le maximum d'octobre.

Oithona plumifera, espèce superficielle, domine surtout de mai à

octobre

Oithona setigera est maximale en juin mais rare pendant les mois

d'été

Nannocalanus minor est minimale pendant les mois de janvier à

avril et maximale en mai et décembre i

Temora stylifera présente des variations irrégulières l'auteur

Page 50: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 50 -

a comparé les tailles moyennes des populations des Canaries et avec celles

du cap Juby, mettant en évidence la plus grande taille de celle du cap Juby

Acartia negligens est présente toute l'année mais semble préférer

les eaux les plus chaudes ;

Clausocalanus arcuicornis, espèce très cosmopolite, ne montre pas

de variation saisonnière nette.

L'ensemble de ce groupe, pauvre en individus mais riche en espèces,

est caractéristique d'une zone oligotrophe.

2.4.- LES REGIONS DE L'AFRIQUE SEPTENTRIONALE (Régions du programme ClNECA)

(Mauritanie, Rio de Oro, Sahara et Maroc) .

Depuis 1970, le nombre de campagnes océanographiques effectuées

dans ces régions est très important ; la plupart de celles réalisées entre

1970 et 1972 ont été répertoriées dans un document de l'I.C.E.S. (1974) qui

indique l'emplacement des stations et les caractéristiques des mesures et

prélèvements. L'analyse du matériel et des données est en cours et nous n'a­

vons actuellement que des résultats le plus souvent préliminai~es ou par­

tiels. A l'exception du Maroc, il n'y a pas d'étude portant sur un cycle an­

nuel, ces campagnes étant plus ou moins localisées aux périodes les plus

productives du domaine pélagique. Je n'exposerai ici que les résultats fau­

nistiques.

2.4.1.- Régions de Mauritanie et du Rio de Oro (Cap Blanc).

Il s'agit là certainement de la région actuellement la plus étu­

diée, principalement dans le cadre du programme CINECA. Une des caractéris­

tiques de l'hydrologie des eaux superficielles de cette région est l'alter~

nance saisonnière de l'invasion par les eaux chaudes et dessalées libé­

riennes qui masque le phénomène de remontée d'eau froide, et leur retrait

qui permet à ces eaux froides et à celles du courant des Canaries de

prendre leur place. Les eaux libériennes ne dépassent guère le Cap Blanc

vers le Nord on obtient ainsi le passage progressif entre une zone tou-

jours dessalée (au sud du Cap Vert) et une zone toujours plus ou moins sous

l'influence des eaux froides (au nord du cap Blanc).

Au niveau du littoral mauritanien, la période des eaux dessalées

correspond aux mois de juillet à septembre (SCHEMAINDA et NEHRING, 1974).

Page 51: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 51 -

Les eaux de remontées ont pour origine soit l'eau centrale atlantique sud,

soit l'eau centrale atlantique nord. Cette région est donc soumise à quatre

influences hydrologiques, que les chercheurs ont essayé de mettre en rela­

tion avec la composition quantitative et qualitative du zooplancton.

En août-septembre (donc dans des conditions productives moyennes)

MIRO (1973) distingue trois peuplements de Foraminifères; Globigerinoides

ruber et G.sacculifer dans les eaux pauvres et stratifiées et Globigerinata

glutinata dans les eaux intermédiaires.

CERVIGON (1961) étudie les Siphonophores récoltés au cours de

plusieurs campagnes entre le cap Juby et le cap Vert. Parmi les 15 espèces

déterminées, seules MUggiaea atlantica et Chelophyes appendiculata peuvent

atteindre des densités de population parfois élevées surtout en février­

mars à la limite du plateau continental au niveau des isobathes de 100 à

300 m.

PAVLOV (1968) indique l'abondance de Temora stylifera, Centropa­

ges chierchiae et Calanoides carinatus aux stations néritiques de la zone

du cap Blanc. Metridia lucens et Acartia danae diminuent moins rapidement

de densité de population vers le large. Parmi les autres espèces de Copé­

podes abondantes dans cette région, l'auteur cite entre autres, Nannocala­

nus minor, Neocalanus gracilis, Rhincalanus cornutus, Eucalanus subtenuis,

Pleuromamma robusta, P.abdominalis et Euchirella rostrata. Enfin chez les

autres groupes, les Chaetognathes Sagitta serratodentata (plus vraisembla­

blement S.tasmanica ?) et S.enflata atteignent des concentrations élevées.

La campagne du R.R.S. Discovery, de janvier à avril 1968, a per­

mis de poursuivre l'étude de la distribution verticale du zooplancton par

une comparaison entre les régions de remontées d'eau et celles non affec­

tées par ce phénomène entre les Canaries et 10 0 s.Dans la zone sud, chez les Chaet.ognathes, F'ukrohnia fOlÛler'1:

était très abondant, Sagitta macrocephala par contre était moins représen­

té que dans la zone nord. Chez les Copépodes du neuston, Anomalocera pater­

soni, Pontellopsis villosa et P.regalis ont été récoltés en grand nombre;

ils étaient remplacés progressivement dans le sud par Labidocera acutifrons.

Chez les Euphausiacés, Nyctiphanes capensis domine en zone néri­

tique ; les espèces du genre Euphausia montrent des répartitions en lati­

tude bien différenciées. Euphausia americana, E.mutica, E.tenera, E.pseudo­

gibba et E.gibboides sont caractéristiques de la zone sud (ll°N) ; E.tenera

Page 52: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

.. 52 -

et E.mutica ne dépassent pas 16°N ; entre 20 et 24°N, E.americana est rem­

placée par E.krohnii, E.pseudogibba et E.hemigibba.

Les Salpes peuvent constituer des essaims, Salpa cylindr'ica dans

le sud, Pegaea confoederata et Salpa maxima dans la région des îles Cana-

ries.

Les espèces de groupes méroplanctoniques peuvent également être

abondantes, comme par exemple les larves de l'Amphioxus Branchiostoma sene­

galense à certaines stations de juin à septembre dans la région du cap

Blanc (GOSSELCK et KUEHNER, 1973), ou les larves de Phoronidiens et de Cé-·

rianthes, mais surtout de Décapodes en mars-avril (THIRIOT, observations

personnelles). Les compositions qualitatives des peuplements d'espèces mé­

roplanctoniques sont assez nettement différentes selon les isobathes de

plateau continental, constituant des bandes plus ou moins bien différen­

ciées, parallèles à la côte.

C'est également le cas pour les larves de Lamellibranches, pour

lesquelles SANTAMARIA (1975) a trouvé des concentrations maximales de plus

de 400/m 3 devant le cap Timiris au-delà du talus au mois de mars.

BINET (1973) a suivi l'évolution des peuplements de Copépodes

dans une masse d'eau en dérive (suivie par une drogue) à partir de la zone

de remontée au niveau de Nouakchott. L'indice de diversité (62 espèces ont

été déterminées), d'abord élevé dans la masse d'eau de remontée, diminue

lorsque le nombre d'individus augmente (en particulier les herbivores

Calanoides carinatus, Paracalanus parvus et Ctenocalanus Vanus, mais aussi

des carnivores Oithona nana, Oncaea curta et des omnivores comme Centro­

pages chierchiae). Puis l'indice de diversité augmente à nouveau, en même

temps que le pourcentage des carnivores et des omnivores.

CASANOVA (1974) signale également que les fortes biomasses néri­

tiques sont principalement dues à Calanoides carinatus et à Nyctiphanes

capensis ; il distingue par ailleurs les eaux de pente par les Chaetogna­

thes Sagitta tasmanica, S.minima et Pterosagitta draco. Enfin, l'auteur

constate que, pour certaines espèces, le cap Blanc constitue une barrière

faunistique, limite méridionale pour Euphausia krohnii et Sagitta tasma­

nica et limite septentrionale pour Euphausia tenera, E.hanseni, Sagitta

hispida et Krohnitta pacifica.

En début de saison froide, on observe les biomasses zooplancto­

niques les plus élevées au niveau du talus continental (BLACKBURN, 1975).

i1

1

Page 53: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

c'est également dans cette zone que se localisent des peuplements d'Euphau­

siacés très riches, avec en particulier Euphausia krohnii qui, bien qu'en

limite sud de son aire de répartition géographique, domine avec plus de 80%

et y atteint ses densités de population parmi les plus élevées ; plus de

101m 3 de nuit près de la surface (THIRIOT, observations personnelles) .

ANDREU-PUYAL et al. (1975) ont étudié la distribution de quelques

groupes de zooplancton au-delà du plateau continental du Sahara espagnol et

de Mauritanie au cours de deux campagnes du "Cornide de Saavedra" en août­

septembre et en mars. Les Euphausiacés ont été observés dans un autre tra-

vail de ANDREU-PUYAL (sous presse) .

Les Ptéropodes comprennent 18 espèces ; Spiratella inflata est

très nettement la plus abondante (plus de 200 individus par m3 aux stations

les plus riches) et se localise plus particulièrement, ainsi que Spiratella

trochiformis, dans les zones proches des affleurements. Les Hétéropodes sont

présents dans presque tous les prélèvements mais en petit nombre.

Les Salpes sont représentées par Thalia democratica (en essaim) et

Salpa aspera ; les Dolioles par Doliolum nationalis et Dolioletta gegenbauri

et les Appendiculaires par 9 espèces dont les plus abondantes sont Oiko­

pleura fusiformis, O.dioica et O.longicauda.

Les différentes influences hydrologiques ont été bien mises en

évidence au niveau du zooplancton par quelques exemples pris chez les Copé­

podes par VIVES x (1974, 1975). 280 espèces, dont 143 sont assez fréquentes,

ont été recensées dans cette région. Dans ce travail, l'auteur discute es­

sentiellement à partir des indications "présence-absence" des espèces dans

des échantillons récoltés en pêches verticales par paliers.

La plupart des espèces appartiennent à la faune des eaux tropi-·

cales et subtropicales. Calanus helgolandicus est un représentant des eaux

centrales atlantique nord et des eaux superficielles du courant des Cana­

ries; Calanoides carinatus est une forme typique des eaux d'affleurements

Gaetanus sp. et Metridia gurjanovae correspondent aux eaux centrales atlan­

tiques sud ; Undinula vulgaris, Amallothrix marquesae et Oithona frigida

sont caractéristiques des eaux libériennes.

x Je tiens à remercier tout particulièrement Mr. VIVES pour avoir bienvoulu lire ce qui concerne les Copépodes du zooplancton africain et m'a­voir donné un certain nombre de manuscrits sous presse et de futurescommunications.

Page 54: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 54 ~

Par rapport aux premiers résultats exposés au symposium de Mar­

seille, (VIVES, 1974) en plus d'un approfondissement de l'analyse qualita­

tive, l'auteur apporte des précisions intéressantes concernant la réparti­

tion verticale des espèces en fonction du phénomène de remontée d'eau.

Tout d'abord la cartographie de l'abondance de CaZanoides carinatus montre

bien sa remontée vers les couches superficielles lorsqu'on se rapproche du

plateau continental, par comparaison des répartitions aux différents ni­

veaux (1000-500, 500-200 et 200-0 m) ; dans la zone océanique la plus éloi­

gnée, cette espèce est plus abondante entre 1000 et 500 m. D'une façon gé­

nérale, la répartition du nombre d'espèces profondes (habituellement ren­

contrées entre 500 et 200 m) dans la couche superficielle coincide bien

avec les zones d'affleurement.

Le maximum de biomasse d'Euphausiacés en zone océanique se situe

un peu plus sud-ouest que le maximum de biomasse mésoplanctonique, dans le

sens de l'évolution des masses d'eau en dérive (ANDREU-PUYAL, sous presse).

16 espèces ont été récoltées parmi lesquelles Euphausia krohnii correspond

à 77% des individus, NematosceZis megaZops 14% et Thysanoessa gregaria 3%.

L'auteur suit les variations nycthémérales de la distribution verticale

des espèces à trois niveaux : 50-0, 200-50 et 500-200 m ; cette étude met

en évidence un déplacement nocturne plus superficiel pour Euphausia krohnii

que pour NematosceZis megaZops. Ces résultats, tout à fait concordants avec

ceux obtenus sur le Jean Charcot en mars-avril (THIRIOT, observations per­

sonnelles), expliquent en effet le pourcentage plus élevé (entre 80 et 90%),

les pêches réalisées ayant été faites au-dessus de 50 m. Les densités de

population sont très voisines: 8,8 individus par m3 pour ANDREU-PUYAL, lé­

gèrement supérieures près du talus continental, 13,6 par m3, pour THIRIOT.

2.4.2.- Zooplancton du Maroc.

Le zooplancton de cette région nous est connu par les travaux de

FURNESTIN, qui en a suivi les variations saisonnières qualitatives et quan­

titatives pendant six années, ainsi que par quatre campagnes du N.O. Jean

Charcot (THIRIOT, sous presse) .

FURNESTIN (1957) a dégagé les principales caractéristiques du

zooplancton du littoral marocain et les a également exposées lors du sym­

posium de Ténérife, à l'origine du programme CINECA (FURNESTIN, 1970).

Page 55: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 55 -

Le zooplancton est plus riche dans la zone néritique de la partie

sud et c'est dans cette région que les variations saisonnières liées aux

remontées d'eau sont les plus marquées avec un maximum en automne et un mi­

nimum en été. L'auteur note, en effet, un appauvrissement du zooplancton

qui s'accentue et se généralise avec l'extension et l'épùnouissement en sur­

face des eaux ascendantes; l'enrichissement ne se produit qu'au moment du

mélange de ces eaux avec les eaux du large. Cet appauvrissement assez éton­

nant du zooplancton en saison de remontée d'eau, serait dû à des phénomènes

d'eau rouge et d'ex~lusion animale. Quelques groupes ont été particulière­

ment étudiés : les Siphonophores, les Appendiculaires, les Salpes, les Cla­

docères et les Chaetognathes surtout.

Les Siphonophores sont abondants toute l"année (maximum au prin­

temps, minimum en été) et semblent plus ou moins liés aux eaux chaudes ;

ils se rapprochent de la côte avec les eaux chaudes et salées du large. 17

espèces ont été identifiées, 4ensia conoidea et L.subtilis dominent à 50% ;

seules Chelophyes appendiculata et MUggiaea atlantica dépassent 10% du to­

tal de Siphonophores récoltés.

Les Appendiculaires, assez peu abondants, comprennent la espèces,

avec surtout la forme côtière Oikopleura dioica (70%) et O.longicauda (24%

des peuplements) qui est le meilleur indicateur des mouvements d'eau.

Les Salpes sont particulièrement abondantes en été au nord du Cap

Ghir, surtout Thalia democratica (98,8% du nombre total d'individus pêchés).

Cette espèce présente des différences quantitatives importantes d'une année

à l'autre; aux fortes concentrations de Salpes correspondent les plus

faibles valeurs de la biomasse mésoplanctonique. Les Salpes se trouvent

plutôt en zone océanique en hiver et en automne, alors qu'elles sont plus

nettement néritiques au printemps et surtout en été.

Les Cladocères, Evadne nordmanni, E.spinifera et Podon polyphe

moides, peuvent également constituer des peuplements importants dans les

zones côtières au printemps et ~n été.

Neuf espèces de Chaetognathes sont analysées : les formes océa­

niques Sagitta serratodentata, S.tasmanica, S.bipunctata et S.enflata,

l'espèce côtière S. fridel>ici, la plus importante des peuplements marocains,

et des formes caractéristiques des eaux de remontée, S.hexaptera, S.lyra,

S.minima et Pterosagitta draco.

Parmi les autres groupes, l'auteur cite 17 Hydroméduses, la Os­

tracodes, 35 Copépodes, 18 Mysidacés et 33 Mollusques pélagiques.

Page 56: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 56 -

Les espèces indicatrices ont été précisées chez les différents

groupes (FURNESTIN, 1964) i en plus des Chaetognathes déjà citées, l'auteur

distingue des formes côtières, des formes du large et des formes des eaux

de pente.

Organismes des eaux côtières : Hydroméduses Phialidium haemisphe­

ricum, Obelia spp. Siphonophores MUggiaea atlantica i Cladocères Podon

polyphemoides, P.intermedium, Evadne spinifera, E.nordmanni i Mysidacés

Lophogaster typicus, Siriella armata, S.clausi i Appendiculaires Oikopleura

dioica.

Organismes caractéristiques des eaux du large : Hydroméduses Rho­

palonema velatum, Solmaris corona, Solm~della bitentaculata, Solmissus sp.

Scyphornéduse Atolla bairdii i Siphonophores Lensia conoidea, Chelophyes ap­

pendiculata, Eudoxoides spiralis, Abylopsis tetragona (en tout 14 espèces)

Mysidacés Siriella thompsoni, Gastrosaccus lobatus i Mollusques pélagiques

(toutes espèces) Appendiculaires (6 espèces dont Oikopleura longicauda).

Organismes caractéristiques des eaux de pente : Hydroméduses

Liriope tetraphylla, Aglaura hemistoma i Salpes Thalia democratica, dont le

maximum d'abondance dans les eaux côtières coïncide avec les maximums de

remontée d'eau.

Les quatre campagnes que nous avons effectuées dans cette région,

ont eu lieu les deux premières entre janvier et mars (c'est à dire au début

de la saison de remontée d'eau), les deux autres en juillet-août pendant le

maximum du phénomène (THIRIOT, 1973, 1976 et sous presse a) .

Sur l'ensemble de la zone prospectée qui va de Casablanca au cap

Juby, c'est au niveau du cap Tafelney, entre le cap Sim et le cap Ghir, que

les affleurements d'eau froide en surface ont été les plus marqués. Le sec­

teur plus au sud (région du cap Dra) se distingue par une stratification

thermique, avec des eaux froides à quelques mètres de la surface et des

eaux chaudes dans les tous premiers mètres (GRALL et al., 1974).

En janvier-mars, le zooplancton est pauvre et présente peu de

différences d'un secteur à l'autre. En été, au contraire, les biomasses

sont élevées et concentrées dans la région du cap Ghir. Le secteur sud,

pourtant également riche en phytoplancton, est pauvre en zooplancton i cela

est peut-être dû à une prolifération de Radiolaire du genre Aulacantha sp.

(THIRIOT, 1976), responsable d'une exclusion comme celle observée en Afrique

du Sud (KOLLMER, 1963).

Page 57: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

~ 57 -

Nos résultats ne concordent donc pas tout à fait avec ceux de FUR­

NESTIN quant à la pauvreté du plancton estival; il est possible d'attribuer

cela à une autre exclusion animale due aux Salpes, celles-ci, nombreuses

dans les pêches de FURNESTIN, étaient relativement rares dans les nôtres.

Les Copépodes constituent en moyenne 80% du zooplancton, mais les

Dolioles, les Appendiculaires, les Cladocères, les Chaetognathes et les Si­

phonophores peuvent atteindre et dépasser 10% dans certains prélèvements.

BOUCHER et al. (1973) ont donné une première liste de Copépodes

des mois de janvier-février; cette liste comprend 173 espèces. Le peuple­

ment de Copépodes, d'après l'étude des pêches à plusieurs profondeurs (jus­

qu'à 1000 m) de jour et de nuit le long d'une radiale au cap Sim en zone né­

ritique et océanique, est composé de la façon suivante (VIVES, communication

personnelle) : Clausocalanus spp. 32%, Oithona 4 spp. 15,1%, Oncaea 6 spp.

8,1%, Calocalanus styliremis 7,3%, Acartia 3 spp. 4~5%, Pleuromamma 5 spp.

4,4%, Paracalanus parvus 2,6%, Rhincalanus nasutus 2,1%, Mecynocera clausi

1,5%, Eucalanus 4 spp. 1,3%. De même pour les Mollusques pélagiques, THI­

RIOT-QUIEVREUX (1973) a identifié 18 Ptéropodes et 9 Hétéropodes.

Les Euphausiacés sont dominés, comme dans la zone Mauritanienne,

par Euphausia krohnii, mais moins nettement et n'atteignent pas des densités

aussi élevées. En janvier, les oeufs et les nauplii sont abondants aux sta­

tions proches du cap Ghir, là où nous avons observé le début de la poussée

phytoplanctonique (THIRIOT, 1973). Meganyctiphanes norvegica, en limite sud

de son aire de répartition géographique, est également bien représentée,

surtout au niveau du talus continental.

LAGARDERE (1971) avait cité l'abondance de ces espèces ainsi que

celle de Nyctiphanes couchii et leur importance dans l'alimentation des

Crevettes pélagiques et mixtes (benthique et pélagique), en particulier

Pasiphaea sivado. Cette relation prédateur-proie, au niveau du talus, est

un exemple de liaison trophique plancton-benthos.

Dans cette région, Sardina pilchardus et Engraulis encrassicholus

sont abondants. La Sardine se trouve dans les eaux néritiques; ses migra­

tions et ses concentrations sont liées aux caractéristiques hydrologiques,

les adultes se localisant dans les régions d'eau froide (FURNESTIN J. et

M.L. FURNESTIN, 1970). L'Anchois est un peu moins néritique mais se rap­

proche de la côte en été (FURNESTIN J. et M.L. FURNESTIN, 1959).

Page 58: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 58 '"

Ces deux espèces sont planctonophages, S.pilchardus plutôt carni­

vore et E.encrassicholus plutôt herbivore; elles doivent donc avoir un rôle

11] niveau de la production zooplanctonique de ces régions en tant que compé­

titeur direct ou que prédateur.

A partir de la "source" d'eau froide du cap Tafelney, l'analyse

des caractéristiques physiques et trophiques met en évidence un axe d'évo-

lution orienté N.E.-S.W. (GRALL et al., 1974). Cet axe régit la répartition

des biomasses zooplanctoniques et celle de la répartition de groupes carni­

vores comme les Chaetognathes, les Siphonophores ou la Trachyméduse Liriope

tetraphylla, aussi bien en zone océanique qu'en zone néritique (GOY et TRI­

RIOT, 1974).

Au nord de Casablanca en zone océanique de la baie ibéromarocaine,

VIVES et al. (1975) ont étudié le zooplancton au cours d"une campagne en

juin-juillet destinée à comparer cette région et la Mer d'Alboran de part et

d'autre du Détroit de Gibraltar. Les auteurs donnent par station une liste

comolète clos eSiJèces de Copépodes présentes, ainsi qu'une indication de leur

représentation quantitative dans la couche 200--0 m. Acartia clausi dépasse

40% des Copépodes à 2 stations, Oithona nana et Clausocalanus spp. consti­

tuent le plus souvent chacun entre 10 et 40%, les autres espèces n'attei­

gnent jamais 10% ; parmi celles-ci les plus abondantes sont Paracalanus par­

vus et Centropages typicus.

Chez les Euphausiacés, E. krohnii (54%) et Meganyctiphanes noy'!Yegi­

ca (24%) dominent. Les Ptéropodes sont peu nombreux. Les Appendiculaires

sont bien représentés et augmentent nettement de densité de population aux

approches du talus continental, atteignant et dépassant 10 individus/m3 pour

Oikopleura dioica, O.longicauda, O.fusiformis et Fritillaria borealis et

même 100/m3 chez Fritillaria pellucida. Les Salpes sont relativement rares,

les Dolioles un peu moins surtout près du talus continental.

Ces résultats sont à rapprocher, en ce qui concerne les Copépodes,

de ceux trouvés par VIVES (communication personnelle, cf. plus haut) en dé­

but d'année et de ceux de BOUCHER et SAMAIN (1974) en été un peu plus au sud.

La répartition des genres de Copépodes dans le travail de BOUCHER et SAMAIN,

qui comprend également des stations néritiques, donne les valeurs suivantes :

Acartia (48%), Oncaea (7%), Clausocalanus (6%), Oithona (5%), Temora (5%) et

Centropages (1%).

1

1

11--

Page 59: Peuplement zooplanctonique dans les régions de remontées d

- 59 -

3.- CONCLUSIONS

Cette revue des caractéristiques faunistiques régionales nous per­

met de faire un certain nombre de remarques concernant les réponses des peu­

plements zooplanctoniques aux processus d'enrichissement par remontées d'eau

(essentiellement les remontées d'eaux à la côte).

La première réponse est une augmentation de la quantité du zoo­

plancton dans les zones et aux saisons où se manifeste ce phénomène. Il sem­

ble que ce soit le sud-ouest africain~ et plus particulièrement la partie

nord du courant de Benguela, qui soit le plus riche, par suite du caractère

permanent des remontées d'eau dans cette zone. La région homologue dans

l'hémisphère nord, située au nord du Cap Blanc, apparaît plus perturbée par

les rythmes saisonniers de l'apparition des eaux chaudes et diluées qui li­

mite son extension vers le sud.

En fait, nous avons peu d'évaluation précise de la biomasse en

terme de poids sec pour l'ensemble du littoral atlantique africain et tout

au long des cycles saisonniers.

Les phénomènes d'enrichissement dans le golfe de Guinée sont com­

plexes car ils peuvent avoir plusieurs origines: remontées d'eau avec al­

ternance des saisons froides et des saisons chaudes, mais également dilu­

tions côtières et apports d'origine terrigène, mélanges des différentes

masses d'eau et dérive des courants superficiels, en particulier de celui

du Benguela. Il est difficile de dégager ces diverses influences, et les

variations saisonnières de l'abondance du zooplancton sous l'action des re­

montées d'eau ont été surtout mises en évidence sur le plateau continental

ivoirien et les régions proches.

En zone océanique, l'influence de la divergence équatoriale ainsi

que celle des dômes d'Angola et de Guinée est relativement peu étudiée et

on ne peut guère signaler que l'augmentation des Copépodes et des Euphau­

siacés dans ces régions par rapport aux stations voisines. Les travaux dans

ce domaine sont récents et préliminaires (VOITURIEZ et DANDONNEAU, 1974) et

ne peuvent être comparés avec leurs homologues du Pacifique est ; ils con­

cernent d'ailleurs plus les conditions trophiques et la production primaire.

Plus au nord, à Dakar et jusqu'au Cap Blanc, les variations sai­

sonnières du zooplancton sont réglées par l'alternance des périodes de re-

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- 60 -

montées d'eau et de l'extension vers le nord des eaux libériennes oligo­

trophes, chaudes et dessalées. Les différences quantitatives et qualitatives

sont nettement plus marquées que dans le golfe de Guinée. plus au nord,

entre le Cap Blanc et le Cap Vert, la saison riche se restreint progressi­

vement aux mois d'été.

Les grands axes d'évolution des écosystèmes dans l'espace, à par­

tir des affleurements d'eau froide, suivent les courants de circulation gé­

nérale des eaux superficielles. Ils sont parallèles à la côte dans le sud­

ouest africain, avec décalage vers le nord des zones de pêche du Pilchard

par rapport aux eaux les plus froides; ils obliquent vers l'ouest à partir

du Cap Frio. Dans le nord du golfe de Guinée, on observe un gradient ouest­

est avec le courant de Guinée. Au niveau du Maroc (entre le cap Sim et le

cap Ghir) et au Sahara espagnol, ces axes sont orientés N.E.-S.W., devenant

plus nettement est-ouest dans la région de la Mauritanie. Il s'agit là de

grandes lignes relativement schématiques car il y a de nombreuses perturba­

tions par suite de l'existence de mouvements tourbillonaires plus ou moins

permanents et plus ou moins importants en zone océanique et de morcellement

des systèmes d'affleurement côtiers sous l'influence des vents locaux et

des configurations de la. côte et du plateau continental.

Les durées d'évolution dans le temps sont plus difficiles à met­

tre en évidence et les observations des différents auteurs sont très va-

riées.

LE BORGNE et BINET (1974) indiquent 24 heures entre l'accroisse­

ment des biomasses zooplanctoniques et la poussée phytoplanctonique, lors

d'une expérience de suivi d'une drogue dérivante ; BINET (1972) trouve une

bonne corrélation entre la quantité de zooplancton et la température de

l'eau de surface 15 jours avant; FURNESTIN (1957) au Maroc observe le

maximum de zooplancton plusieurs mois après le maximum de phytoplancton.

A l'exception des résultats de NETO et PAIVA (1966) en Angola,

les Copépodes constituent toujours plus de 50% des peuplements zooplancto­

niques sur l'ensemble du cycle annuel, mais quelques groupes peuvent les

dépasser dans certaines conditions, les Radiolaires, les larves méroplanc­

toniques, les Cladocères et les Appendiculaires; il s'agit presque tou­

jours de stations côtières et de saison en dehors du maximum d'intensité

des remontées d'eau.

En dehors de rares régions comme les zones littorales du Libéria

et de Sierra Leone ou du fond du golfe de Guinée, l'ensemble de l'Atlan-

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- 61 -

tique africain est plus ou moins concerné par ces processus dienrichissement,

avec bien sûr des différences d'intensité et de durée.

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