2
© MASSON. La photocopie non autorisée est un délit. 0 PRÉFACE DE LA 1 re ÉDITION (1981) Longtemps considérée en France comme une discipline exclusivement médi- cale, même de la part de certains de nos maîtres qui exerçaient il y a un demi- siècle une autorité incontestée au sein des commissions ministérielles la phar- macodynamie a fait dans nos Écoles l’objet d’un enseignement d’abord facultatif puis officiel il y a seulement une trentaine d’années. La création en 1953 d’une chaire magistrale à la faculté de pharmacie de Paris n’a pas tardé alors à servir d’exemples à d’autres établissements importants comme les facultés de Montpellier, Strasbourg, Nancy et, progres- sivement, l’harmonisation des enseignements organisés dans les UER de la plupart des villes universitaires a établi un statut en principe identique quant à la composition des programmes. Les promoteurs de la réforme des études pharmaceutiques entrée cette année en application ont considéré, non sans raison valable, que la pharmacody- namie constituait l’une des matières les plus utiles à l’exercice de la profession et ont tenu à consacrer à cette discipline une importance accrue même en tenant compte de la création d’enseignements complémentaires appelés dans l’avenir à se diversifier. Les motifs d’inspiration des auteurs de la réforme ont dû tenir compte, avant toute chose, de la nature, constamment en évolution des applications de cette science à l’exercice d’une profession qui débouche vers les trois domaines principaux que sont l’officine, l’industrie et la biologie médicale. L’objet essentiel de la pharmacodynamie qui consiste avant tout à l’étude des effets des médicaments sur l’être vivant — le plus souvent l’animal — s’est progressivement élargi à l’étude d’autres branches de la connaissance. On doit reconnaître, par exemple, que certaines conséquences des investiga- tions pharmacologiques ont contribué très largement aux progrès de la physiologie dans des domaines variés tels que la transmission neuro-humo- rale et le déterminisme biochimique de certaines fonctions cérébrales. D’un point de vue plus pragmatique, l’étude pharmacologique d’un médica- ment nouveau constitue une étape indispensable de sa mise au point à l’échelle industrielle, non seulement en vue de l’appréciation qualitative et quantitative de son action mais de son sort dans l’organisme, c’est-à-dire son cheminement dans les tissus et organes ainsi que ses transformations métabo- liques, l’un et l’autre envisagés du point de vue cinétique. Ces aspects de l’étude des médicaments sur l’animal font partie de la Pharma- codynamie générale et sont enseignés en 3 e année des études pharmaceutiques. Mais, comme il vient d’être dit, la pharmacodynamie est, pour sa plus grande part, l’étude des modifications que produisent les médicaments, rationnelle- ment classés, sur le comportement d’un animal, éventuellement de l’homme et

Pharmacologie || Préface de la 1re Édition (1981)

  • Upload
    g

  • View
    216

  • Download
    2

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Pharmacologie || Préface de la 1re Édition (1981)

© M

AS

SO

N. L

a ph

otoc

opie

non

aut

oris

ée e

st u

n dé

lit.

IX

0 PRÉFACE DE LA 1re ÉDITION (1981)

Longtemps considérée en France comme une discipline exclusivement médi-cale, même de la part de certains de nos maîtres qui exerçaient il y a un demi-siècle une autorité incontestée au sein des commissions ministérielles la phar-macodynamie a fait dans nos Écoles l’objet d’un enseignement d’abordfacultatif puis officiel il y a seulement une trentaine d’années.

La création en 1953 d’une chaire magistrale à la faculté de pharmacie deParis n’a pas tardé alors à servir d’exemples à d’autres établissementsimportants comme les facultés de Montpellier, Strasbourg, Nancy et, progres-sivement, l’harmonisation des enseignements organisés dans les UER de laplupart des villes universitaires a établi un statut en principe identique quantà la composition des programmes.

Les promoteurs de la réforme des études pharmaceutiques entrée cette annéeen application ont considéré, non sans raison valable, que la pharmacody-namie constituait l’une des matières les plus utiles à l’exercice de laprofession et ont tenu à consacrer à cette discipline une importance accruemême en tenant compte de la création d’enseignements complémentairesappelés dans l’avenir à se diversifier.

Les motifs d’inspiration des auteurs de la réforme ont dû tenir compte, avanttoute chose, de la nature, constamment en évolution des applications de cettescience à l’exercice d’une profession qui débouche vers les trois domainesprincipaux que sont l’officine, l’industrie et la biologie médicale.

L’objet essentiel de la pharmacodynamie qui consiste avant tout à l’étude deseffets des médicaments sur l’être vivant — le plus souvent l’animal — s’estprogressivement élargi à l’étude d’autres branches de la connaissance.

On doit reconnaître, par exemple, que certaines conséquences des investiga-tions pharmacologiques ont contribué très largement aux progrès de laphysiologie dans des domaines variés tels que la transmission neuro-humo-rale et le déterminisme biochimique de certaines fonctions cérébrales.

D’un point de vue plus pragmatique, l’étude pharmacologique d’un médica-ment nouveau constitue une étape indispensable de sa mise au point àl’échelle industrielle, non seulement en vue de l’appréciation qualitative etquantitative de son action mais de son sort dans l’organisme, c’est-à-dire soncheminement dans les tissus et organes ainsi que ses transformations métabo-liques, l’un et l’autre envisagés du point de vue cinétique.

Ces aspects de l’étude des médicaments sur l’animal font partie de la Pharma-codynamie générale et sont enseignés en 3e année des études pharmaceutiques.

Mais, comme il vient d’être dit, la pharmacodynamie est, pour sa plus grandepart, l’étude des modifications que produisent les médicaments, rationnelle-ment classés, sur le comportement d’un animal, éventuellement de l’homme et

Page 2: Pharmacologie || Préface de la 1re Édition (1981)

X Préface de la 1re édition (1981)

sur le jeu de ses différentes fonctions. C’est là la Pharmacodynamie spécialeet c’est à ce domaine qu’est consacré l’ouvrage publié par le Doyen Y. Cohen.

Par sa forme assez concise, l’ouvrage se conforme à la conception des«Abrégés» destinés à prendre la place de la série des «Précis» dont notretrès regretté collègue et ami le Professeur Maurice Janot avait assuré ladirection.

On trouvera dans le présent ouvrage, classé en huit parties, les principauxgroupes de médicaments dont les modificateurs du système nerveux central etautonome occupent la plus grande place. Viennent ensuite les médicamentsdes réactions tissulaires (histamine et antagonistes, prostaglandines, anti-inflammatoires), les modificateurs cardio-vasculaires, les diurétiques, lesmédicaments de l’appareil reproducteur et les composés antitumoraux.

Pour chacun de ces groupes on lira avec profit, à la suite de l’étude des méca-nismes d’action, avec rappels anatomiques, physiologiques et biochimiquesnécessaires, la description des méthodes d’étude utilisées au laboratoire depharmacodynamie.

On pourra s’étonner de ne pas trouver traités dans cet ouvrage les médica-ments aussi importants que les anticoagulants, les agents chimiothérapiques,un certain nombre d’hormones ainsi que les vitamines, mais, en procédantdélibérément à cette exclusion, l’auteur a voulu à tout prix éviter certainschevauchements qui déconcertent trop souvent nos étudiants lorsque la mêmequestion, traitée dans deux enseignements différents, conduit à quelquesdiscordances…

Or, il va de soi que l’étude des médicaments qui viennent d’être cités apparaîtdans d’autres cours tels que ceux de biochimie, de physiologie et deparasitologie.

Inspiré avant tout par le souci de la clarté, l’Abrégé de pharmacodynamie duDoyen Y. Cohen est appelé à un succès certain auprès de nos étudiants; aussisommes-nous persuadés qu’il fera naître parmi eux le goût de cette sciencequi est appelée non seulement à enrichir leurs connaissances mais égalementà valoriser la mission qu’ils ont à remplir auprès des malades et aussi desmédecins.

Pr G. VALETTEMembre de l’Académie nationale

de Médecine

Préface de la 1re édition (1981)