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Résumés/Abstracts 129 g Service de neurologie, hôpital Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand, France h Université de Radboud, Nijmegen, Pays Bas i Hôpitaux universitaires de Genève, Genève, Suisse Mots clés : Maladie de Parkinson ; Troubles de la marche ; Imagerie motrice ; Tomographie par Émission de Positons Introduction.— Les troubles de la marche et le freezing — blocage soudain survenant à l’initiation ou en cours de mouvement — sont fréquents aux stades avancés de la maladie de Parkinson. Les circuits cérébraux sous-jacents, tout comme l’effet des thérapeutiques dopaminergiques et de stimulation du noyau pédon- culopontin (PPN) — une approche neurochirurgicale proposée pour la prise en charge des troubles doparésistants — restent largement méconnus. Objectifs et méthodes.— L’objectif de cette étude était de mieux circonscrire la physiopathologie de ces symptômes chez des patients souffrant de troubles dopa-sensibles (DS ; n = 8) ou doparésistants, implantés dans les PPN (DR ; n = 3), au moyen de la technique de Tomographie par Émission de Positons, lors d’une tâche d’imagerie motrice de la marche. Les patients DS ont été évalués avec et sans traitement dopaminergique, et les patients DR stimulation des PPN en marche et à l’arrêt. Résultats.— Les résultats mettent en évidence, chez les patients DS sans traitement, une hyperactivation pariétale et pontique, ainsi qu’une hypoactivation des noyaux gris centraux (NGC), vis-à -vis du groupe témoin. L’administration de lévodopa restaure l’activation des NGC, et réduit ces hyperactivations. Chez les patients DR, seule subsiste une hyperactivation pariétale, stimulation des PPN à l’arrêt. La mise en route de la stimulation restaure une activité des boucles nigro-striée et cérébelleuse. Discussion/Conclusion.— Nos données suggèrent que les activations pariétale et pontique reflètent des mécanismes de compensation permettant la marche lorsque les patients sont sans traite- ment. L’administration des thérapeutiques restaurerait un pattern d’activité cérébrale plus physiologique, tout en supprimant le recru- tement de circuits accessoires. http://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2013.10.062 29 Physiopathologie du freezing de la marche et des chutes chez les patients avec maladie de Parkinson (MP) opérés d’une stimulation bilatérale des noyaux sous-thalamiques (NST) F. Cormier-Dequaire a,b , S. Fernandez Vidal a , A. Demain a , H. Belaid a,b , C. Karachi a,b , M. Vidailhet a,b , D. Grabli a,b , M.-L. Welter a,b a CRICM UPMC Inserm UMR S975/CNRS UMR7225, hôpital Pitie-Salpêtrière, Paris, France b Hôpital Pitie-Salpêtrière, AP—HP, Paris, France Mots clés : Parkinson ; Freezing ; Chutes ; Stimulation ; Imagerie Introduction.— Le freezing et les chutes représentent une source de handicap majeur dans la MP, et la stimulation des NST ne les améliore que partiellement, et parfois les aggrave. Patients et méthodes.— Pour mieux comprendre les mécanismes de ces symptômes et identifier des facteurs prédictifs de leur survenue sous-stimulation, nous avons étudié les facteurs cliniques et ana- tomiques qui leurs étaient associés chez 309 parkinsoniens opérés d’une stimulation des NST, avant et 1an après l’intervention. Résultats.— Avant chirurgie, 81 % des patients présentaient un free- zing et 40 % des chutes sans traitement dopaminergique (en Off), 63 et 54 % d’entre eux s’améliorant sous-traitement. Un an après, sous stimulation, 29 % améliorent leur freezing et 22 % les chutes, 25 et 18 % les aggravent. Les facteurs prédictifs de freezing sous- stimulation étaient le freezing préopératoire en Off et la rapidité d’évolution de la maladie. Son aggravation sous-stimulation était corrélée aux modifications de volumes dans les putamen, cortex orbitofrontal et temporal. La présence de chutes était associée au freezing, aux performances cognitives et aux modifications de volume dans les gyrus postérieurs, uncus, cervelet, mésencéphale et thalamus. La doparésistance de ces symptômes était corrélée à l’âge élevé. Discussion/Conclusion.— Ces résultats suggèrent que le risque d’aggravation de ces signes après stimulation est principalement dépendant de leur présence en Off avant chirurgie. Des modifica- tions de volumes dans les régions corticales limbiques et le striatum moteur apparaissent impliquées dans les mécanismes du freezing, et la boucle cortico-ponto-cérébello-thalamo-corticale dans ceux des chutes. http://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2013.10.063 30 La marche n’affecte pas les caractéristiques d’un réflexe postural obtenu en station debout chez le mouton entier : implications dans la régulation combinée de la posture antigravitaire et du déplacement horizontal C. Beyaert a,b , S. Caudron a,c a EA3450 développement, adaptation, et handicap, université de Lorraine, Nancy, France b Laboratoire de physiologie, faculté de médecine, Nancy, France c UFR STAPS de Nancy, université de Lorraine, Nancy, France Mots clés : Contrôle moteur ; Posture ; Locomotion ; Modèle animal Introduction.— Les fonctions posturales de support antigravitaire et d’équilibration sont essentielles pour la réalisation de divers actes moteurs [1]. Notamment, au cours de la marche, les mou- vements locomoteurs semblent dépendre de l’activité posturale de soutien [2,3]. Cependant, les interactions entre contrôle postural antigravitaire et déplacement horizontal sont peu étudiées chez les mammifères intacts. Le but de cette étude est de montrer la faible influence du déplacement locomoteur sur les caractéristiques pos- turales de support lorsque ces dernières sont modifiées par voie réflexe. Matériel et méthodes.— Chez 6 moutons adultes intacts, une pince exerc ¸ant une pression modérée était appliquée pendant 10 s sur la peau du dos (L1—L2). Cette stimulation mécanique, qui abaisse le train postérieur par flexion réflexe des articulations des membres postérieurs, était testée lors de la station debout et lors de la marche sur tapis roulant à vitesse confortable constante. La ciné- matique de l’abaissement du train postérieur était mesurée sur vidéographie. Résultats.— L’abaissement maximal de la hauteur du train posté- rieur était similaire lors de la station debout et lors de la marche (respectivement, 23 ± 9% et 22 ± 6 %) malgré la marche rendue plus difficile avec réduction de la longueur des cycles (14 ± 9 %, p < 0,05) et augmentation de la cadence (+14 ± 13 %, p < 0,05). Discussion/Conclusion.— Ces résultats montrent, qu’au cours de la locomotion, les caractéristiques de déambulation horizontale s’adaptent aux caractéristiques de posture verticale. Ceci suggère une prédominance de la posture antigravitaire sur le déplacement horizontal. Références [1] Deliagina. Curr Opin Neurobiol 2012.

Physiopathologie du freezing de la marche et des chutes chez les patients avec maladie de Parkinson (MP) opérés d’une stimulation bilatérale des noyaux sous-thalamiques (NST)

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Résumés/Abstracts 129

g Service de neurologie, hôpital Gabriel-Montpied,Clermont-Ferrand, Franceh Université de Radboud, Nijmegen, Pays Basi Hôpitaux universitaires de Genève, Genève, Suisse

Mots clés : Maladie de Parkinson ; Troubles de la marche ;Imagerie motrice ; Tomographie par Émission de PositonsIntroduction.— Les troubles de la marche et le freezing — blocagesoudain survenant à l’initiation ou en cours de mouvement — sontfréquents aux stades avancés de la maladie de Parkinson.Les circuits cérébraux sous-jacents, tout comme l’effet desthérapeutiques dopaminergiques et de stimulation du noyau pédon-culopontin (PPN) — une approche neurochirurgicale proposée pourla prise en charge des troubles doparésistants — restent largementméconnus.Objectifs et méthodes.— L’objectif de cette étude était de mieuxcirconscrire la physiopathologie de ces symptômes chez des patientssouffrant de troubles dopa-sensibles (DS ; n = 8) ou doparésistants,implantés dans les PPN (DR ; n = 3), au moyen de la technique deTomographie par Émission de Positons, lors d’une tâche d’imageriemotrice de la marche. Les patients DS ont été évalués avec et sanstraitement dopaminergique, et les patients DR stimulation des PPNen marche et à l’arrêt.Résultats.— Les résultats mettent en évidence, chez les patients DSsans traitement, une hyperactivation pariétale et pontique, ainsiqu’une hypoactivation des noyaux gris centraux (NGC), vis-à -vis dugroupe témoin. L’administration de lévodopa restaure l’activationdes NGC, et réduit ces hyperactivations. Chez les patients DR,seule subsiste une hyperactivation pariétale, stimulation des PPNà l’arrêt. La mise en route de la stimulation restaure une activitédes boucles nigro-striée et cérébelleuse.Discussion/Conclusion.— Nos données suggèrent que les activationspariétale et pontique reflètent des mécanismes de compensationpermettant la marche lorsque les patients sont sans traite-ment. L’administration des thérapeutiques restaurerait un patternd’activité cérébrale plus physiologique, tout en supprimant le recru-tement de circuits accessoires.

http://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2013.10.062

29Physiopathologie du freezing de lamarche et des chutes chez lespatients avec maladie de Parkinson(MP) opérés d’une stimulationbilatérale des noyauxsous-thalamiques (NST)F. Cormier-Dequaire a,b, S. Fernandez Vidal a,A. Demain a, H. Belaid a,b, C. Karachi a,b,M. Vidailhet a,b, D. Grabli a,b, M.-L. Welter a,b

a CRICM UPMC Inserm UMR S975/CNRS UMR7225, hôpitalPitie-Salpêtrière, Paris, Franceb Hôpital Pitie-Salpêtrière, AP—HP, Paris, France

Mots clés : Parkinson ; Freezing ; Chutes ; Stimulation ; ImagerieIntroduction.— Le freezing et les chutes représentent une sourcede handicap majeur dans la MP, et la stimulation des NST ne lesaméliore que partiellement, et parfois les aggrave.Patients et méthodes.— Pour mieux comprendre les mécanismes deces symptômes et identifier des facteurs prédictifs de leur survenuesous-stimulation, nous avons étudié les facteurs cliniques et ana-tomiques qui leurs étaient associés chez 309 parkinsoniens opérésd’une stimulation des NST, avant et 1 an après l’intervention.Résultats.— Avant chirurgie, 81 % des patients présentaient un free-zing et 40 % des chutes sans traitement dopaminergique (en Off),63 et 54 % d’entre eux s’améliorant sous-traitement. Un an après,

sous stimulation, 29 % améliorent leur freezing et 22 % les chutes,25 et 18 % les aggravent. Les facteurs prédictifs de freezing sous-stimulation étaient le freezing préopératoire en Off et la rapiditéd’évolution de la maladie. Son aggravation sous-stimulation étaitcorrélée aux modifications de volumes dans les putamen, cortexorbitofrontal et temporal. La présence de chutes était associéeau freezing, aux performances cognitives et aux modifications devolume dans les gyrus postérieurs, uncus, cervelet, mésencéphaleet thalamus. La doparésistance de ces symptômes était corrélée àl’âge élevé.Discussion/Conclusion.— Ces résultats suggèrent que le risqued’aggravation de ces signes après stimulation est principalementdépendant de leur présence en Off avant chirurgie. Des modifica-tions de volumes dans les régions corticales limbiques et le striatummoteur apparaissent impliquées dans les mécanismes du freezing,et la boucle cortico-ponto-cérébello-thalamo-corticale dans ceuxdes chutes.

http://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2013.10.063

30La marche n’affecte pas lescaractéristiques d’un réflexe posturalobtenu en station debout chez lemouton entier : implications dans larégulation combinée de la postureantigravitaire et du déplacementhorizontalC. Beyaert a,b, S. Caudron a,c

a EA3450 développement, adaptation, et handicap, université deLorraine, Nancy, Franceb Laboratoire de physiologie, faculté de médecine, Nancy, Francec UFR STAPS de Nancy, université de Lorraine, Nancy, France

Mots clés : Contrôle moteur ; Posture ; Locomotion ; ModèleanimalIntroduction.— Les fonctions posturales de support antigravitaireet d’équilibration sont essentielles pour la réalisation de diversactes moteurs [1]. Notamment, au cours de la marche, les mou-vements locomoteurs semblent dépendre de l’activité posturale desoutien [2,3]. Cependant, les interactions entre contrôle posturalantigravitaire et déplacement horizontal sont peu étudiées chez lesmammifères intacts. Le but de cette étude est de montrer la faibleinfluence du déplacement locomoteur sur les caractéristiques pos-turales de support lorsque ces dernières sont modifiées par voieréflexe.Matériel et méthodes.— Chez 6 moutons adultes intacts, une pinceexercant une pression modérée était appliquée pendant 10 s sur lapeau du dos (L1—L2). Cette stimulation mécanique, qui abaisse letrain postérieur par flexion réflexe des articulations des membrespostérieurs, était testée lors de la station debout et lors de lamarche sur tapis roulant à vitesse confortable constante. La ciné-matique de l’abaissement du train postérieur était mesurée survidéographie.Résultats.— L’abaissement maximal de la hauteur du train posté-rieur était similaire lors de la station debout et lors de la marche(respectivement, 23 ± 9 % et 22 ± 6 %) malgré la marche rendueplus difficile avec réduction de la longueur des cycles (−14 ± 9 %,p < 0,05) et augmentation de la cadence (+14 ± 13 %, p < 0,05).Discussion/Conclusion.— Ces résultats montrent, qu’au cours dela locomotion, les caractéristiques de déambulation horizontales’adaptent aux caractéristiques de posture verticale. Ceci suggèreune prédominance de la posture antigravitaire sur le déplacementhorizontal.Références[1] Deliagina. Curr Opin Neurobiol 2012.