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Isabelle Brigitte Caroline Sonya Amélie Claude Delphine Physique de femmes Une exposition itinérante proposée dans le cadre d’un partenariat entre la Mission pour la place des femmes au CNRS et le concours Chapeau, les filles! et son volet Excelle Science du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport www.cnrs.fr/mission-femmes www.mels.gouv.qc.ca/chapeau

Physique - mels.gouv.qc.ca quebecois Expo... · peu de programmation. ... que la physique quantique. Le destin m’a souri : j’ai eu la chance d’être recrutée par une compagnie

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Isabelle

Brigitte

Caroline

Sonya

Amélie

Claude

Delphine

Physiquede femmesUne exposition itinérante proposée dans lecadre d’un partenariat entre la Mission pourla place des femmes au CNRS et leconcours Chapeau, les filles! et son voletExcelle Science du ministère de l’Éducation,du Loisir et du Sport

www.cnrs.fr/mission-femmes

www.mels.gouv.qc.ca/chapeau

Au Québec, tout comme en France, peu de femmes choisissent la physiqueou tout autre domaine scientifique ou technique pour faire carrière. C’est afinde présenter des modèles de réussite inspirants, accessibles et de donnerle goût aux jeunes femmes d’exercer des professions d’avenir liées auxsciences ou aux technologies que l’exposition Physique de femmes seraprésentée dans différents événements et dans le réseau scolaire québécois.

Grâce aux témoignages de 22 femmes de toutes provenances, certainesmédaillées, d’autres aux multiples talents, découvrez le domaine de la physiqueet des sciences, en général.

Pour voir des cheminements différents, connaître les déclencheurs des choixde carrière de ces passionnées et démythifier les domaines scientifiques ettechniques, traditionnellement masculins, visitez l’exposition Physique defemmes. Vous pouvez également consulter le catalogue de l’exposition dansle site Internet du concours Chapeau, les filles! et de son volet ExcelleScience à l’adresse suivante : www.mels.gouv.qc.ca/chapeau.

Personne-ressource : Anne Thibault, coordonnatrice Concours Chapeau, les filles! Excelle ScienceDirection de la formation continue et du soutienMinistère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS)1035, rue De La Chevrotière, 12e étageQuébec (Québec) G1R 5A5

[email protected]

Idée originale : Mission pour la place des femmes au CNRS www.cnrs.fr/mission-femmes

Adaptation québécoise : Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport

Direction artistique : Lyne Côté, Direction des communications

Photographie : François Nadeau, Photomédia

Graphisme : Boum! Communication graphique inc.

© Gouvernement du QuébecMinistère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, 07-01029

ISBN 978-2-550-51921-8 (version imprimée)ISBN 978-2-550-51922-5 (PDF)Dépôt légal - Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2008

Les partenaires du concours Chapeau les filles! et de son volet Excelle Science sont :

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Physiquede femmes

Itinéraire de l’exposition Physique de femmes

L’exposition Physique de femmes présente quinze portraits de scientifiquesexerçant en France et, dans sa version québécoise, sept profils de scientifiquesdu Québec occupant une profession liée au domaine de la physique.

Créée par la Mission pour la place des femmes au Centre national de la recherchescientifique (CNRS) 1 à l’occasion de l’Année mondiale de la physique, l’expositionPhysique de femmes fera une tournée au Québec en 2008.

La tournée de l’exposition et l’adaptation québécoise de Physique de femmessont rendues possibles grâce à un partenariat établi entre le concours Chapeau,les filles! et son volet Excelle Science du ministère de l’Éducation, du Loisir etdu Sport et le CNRS dans le cadre de la Commission permanente de coopérationfranco-québécoise.

Programmation

Événements spéciaux

16 février 2008 : Inauguration de l’exposition dans le cadre de l’événementthématique Les filles et les sciences : un duo électrisant!,Montréal

Du 18 au 22 février : 50e anniversaire du Département de génie physique,École Polytechnique de Montréal

Du 10 au 13 mars : Journée internationale des femmes, ministère desTransports (MTQ), Québec.(Le MTQ est un partenaire duconcours Chapeau, les filles! et de son volet Excelle Science.)

Du 31 mars au 31 octobre : Tournée scolaire dans les écoles secondaires et les cégeps 2

Du 31 mars au 11 avril : Cégep de Rouyn-Noranda, Rouyn, et cérémonie régionaledu concours Chapeau, les filles!

Du 14 au 18 avril : Musée de la nature et des sciences, Sherbrooke,et cérémonie régionale du concours Chapeau, les filles!

5 mai : Gala national du concours Chapeau, les filles! et de son volet Excelle Science

Du 8 au 11 juin : Congrès de l’Association canadienne des physiciennes et des physiciens, Québec

Du 8 au 11 octobre : Congrès AFFESTIM, Moncton, Nouveau-Brunswick

Octobre : Colloque Femmes et sciences dans le cadre du 400e anniversaire de la ville de Québec

Novembre : Colloque Sciences et société, ACFAS, Laval

Du 14 novembreau 7 décembre : Salon des études, Université de Montréal, Montréal.

Diverses animations (débats, remise de la Bourse du 6 décembre 1989).

1 Le Centre national de la recherche scientifique est le plus grand organisme public de recherche en Europe.

2 L’exposition est prêtée gratuitement, à certaines conditions. Un atelier a été élaboré pour animer l’exposition.Pour de plus amples renseignements au sujet de l’animation scolaire, l’exposition, son itinérance et sesconditions de prêt, veuillez écrire à l’adresse suivante : [email protected]

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Physiquede femmes

La physique touche à toutJe me souviens du coup de foudre quim’a frappée la première fois que je suistombée sur une revue d’astronomie.L’univers avait une telle beauté, une tellecomplexité! J’avais 17 ans, je commençaisle cégep, j’étais en sciences « parce que çaouvre toutes les portes », mais je n’avaispas d’idée claire de ce que je voulaisfaire. Et soudainement, j’avais un but :comprendre l’univers!

Ce n’est pas si simple, bien sûr. J’ai tra-vaillé dur. Je n’étais pas la meilleure de maclasse, certains cours m’en ont fait voirde toutes les couleurs. Heureusement, laphysique peut expliquer des choses pluscommunes que l’univers dans sonensemble. Je me suis mise à voir le mondeavec un autre regard, à voir le comment etle pourquoi des objets et phénomènes quihabitaient mon quotidien. Après quelquesannées d’efforts, j’ai réussi à terminer undoctorat en physique, spécialisation astro-physique. Mais on fait quoi avec ce genrede diplôme? Les options ne semblaient pasnombreuses : aller travailler à l’étranger, oùle besoin en astrophysiciens est plusimportant qu’à Québec, ou rester avec mafamille, mon fils, mon conjoint, et faireune croix sur la physique. J’ai choisi ladeuxième option et j’ai offert mes servicescomme programmeuse scientifique. Mesétudes m’avaient donné l’occasion d’éla-borer un grand nombre d’outils, de meperfectionner en résolution de problèmes,en mathématique, et de jouer avec unpeu de programmation. J’avais appris àapprendre et j’avais appris à chercher.Si je ne pouvais pas utiliser mes connais-sances, je pouvais au moins utiliser lereste et, après tout, la programmation, cen’est certainement pas plus compliquéque la physique quantique.

Le destin m’a souri : j’ai eu la chanced’être recrutée par une compagnie quifait de la physique. La physique en milieuindustriel, il y en a plus qu’on pense! J’aigraduellement gravi les marches de lahiérarchie : de programmeuse, je suispassée à chargée de projet, puis je suisdevenue directrice de la recherche et dudéveloppement.

La physique que je fais maintenant n’a rienà voir avec les secrets de l’univers, c’estvrai. Les projets sont axés sur l’optique,les applications sont plus terre à terre,mais demeurent très variées, allant dudivertissement pur aux applicationsmédicales. Les problèmes vont de pair,étant très variés, ce qui rend la recherchedes solutions d’autant plus intéressante!

SonyaDirectrice de la recherche et du développementInSpeck inc.

Sonya [email protected]

1986 : diplôme d’études collégialesen sciences pures, St-LawrenceCampus, Québec

1989 : baccalauréat en physique,Université Laval

1991 : maîtrise en physique,Université Laval

1998 : doctorat en physique,Université Laval

De 1999 à 2002 : développeusescientifique pour InSpeck

De 2002 à 2005 : chargée de projetchez InSpeck, secteur biomédical

Depuis 2005 : directrice de larecherche et du développement,InSpeck

PARCOURS

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Vulgariser la sciencepour prendre part aux débats de l’heure« Changez le goût des jus de fruits avecdes nanoparticules! »… « Un physicienconstruit un ptéranodon géant en ori-gami. »… « Un biologiste étudie l’effet desondes sonores sur les cachalots. ». C’estun matin typique : je parcours Internet à larecherche des nouvelles scientifiques dujour, puis je choisis les meilleures pourmon magazine, Les Débrouillards.

Comme rédactrice en chef, mon défi estde trouver les mots et les photos quirendront la science amusante et intri-gante. Si une Débrouillarde ou unDébrouillard devient scientifique, c’estgénial! Mais je veux surtout que chacunait les connaissances nécessaires pourprendre part aux débats de l’heure :changements climatiques, nanotechno-logies, nouveaux carburants, fabricationd’organes, exploration spatiale…

J’ai étudié en physique par curiosité etpour le défi. À la maîtrise, j’ai exploré latransmission d’informations par fibresoptiques à l’École Polytechnique. J’aimaisle côté concret et le travail de laboratoire.Mais mon goût d’apprendre était plus fortque mon intérêt envers l’industrie. J’avaisenvie de parler des sciences et de dire àtous : « Hé, ho! Regardez tout ce qu’onpeut faire! »

Aujourd’hui, quand je lis Nature ouScience, aucun sujet scientifique ne mefait peur. C’est en grande partie grâce auxdéfis relevés durant mes études. J’aiappris à chercher, à persévérer, à avoirun jugement critique et à synthétisermes idées… bref, les qualités d’unebonnne chercheuse sont aussi cellesd’une bonne journaliste!

IsabelleRédactrice en chef

Magazine Les Débrouillards

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Physiquede femmes

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Isabelle [email protected]

De 1996 à 1999 : baccalauréat spécialisé en physique, Université de Montréal

De 1999 à 2001 : maîtriserecherche en génie physique, ÉcolePolytechnique de Montréal,boursière FCAR

2002 : enseignante en technologiephysique, Prix du jury de la BourseFernand-Seguin de communicationscientifique

2003 : communicatrice scientifique pigiste

Depuis 2004 : rédactrice en chef du magazine Les Débrouillards

PARCOURS

La physique au servicede la lutte contre le crimeComment une physicienne qui déteste lesarmes à feu en arrive-t-elle à manipulerdes balles et des douilles tous les jours…et à aimer cela? La compagnie pourlaquelle je travaille produit des systèmesd’imagerie qui assistent les experts enarmes à feu. En effet, chaque arme produitune empreinte unique sur la balle et sur ladouille lorsque le projectile est mis à feu.Ce sont ces marques qui permettrontd’établir un lien entre une arme et lespièces à conviction découvertes sur unescène de crime, aidant éventuellement àl’identification d’un criminel.

Mon travail consiste à concevoir de nou-veaux systèmes d’imagerie faisant appelaux dernières technologies de pointe afinde mesurer la microtopographie en 3Dd’un objet. Mais il s’agit également dedévelopper des algorithmes de compa-raison qui permettront d’identifier lessimilitudes entre deux douilles ou deuxballes dont les images sont présentesdans les grandes bases de données deslaboratoires de balistique.

A priori, rien ne laissait présager un tel choixde carrière. Mon parcours universitaireest marqué par la recherche expérimentaleen physique des plasmas, mon intérêt portant principalement sur les techniquesde mesure en spectroscopie optique. Parla suite, j’ai dirigé un groupe de rechercheen imagerie à rayons X de l’Institut decardiologie de Montréal. C’est durant cesannées que s’est développé mon intérêtpour l’analyse d’images.

Mon travail chez Forensic Technologypermet de combiner toutes mes passions :l’optique, l’analyse d’images, la rechercheexpérimentale et le développementalgorithmique. La recherche dans cetteentreprise privée est très gratifiante, carles résultats de nos travaux sont utilisésquotidiennement pour lutter contre lecrime. De plus, notre équipe, composéeprincipalement de physiciens issus dedifférentes spécialisations, permet deséchanges scientifiques très stimulants.Que demander de mieux?

ClaudeChercheure

Forensic Technology

Physiquede femmes

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Claude Barbeau [email protected]

1985 : baccalauréat spécialisé en physique, Université de Montréal

1988 : maîtrise ès sciences (physique des plasmas), Universitéde Montréal

1991 : doctorat en physique desplasmas, Université de Paris XI,Orsay, France

1994 : stage postdoctoral en physique des plasmas, Université de Montréal

De 1994 à 2001 : Institut de cardiologie de Montréal

De 2001 à ce jour : ForensicTechnology Inc.

PARCOURS

Images du corpshumain, une cellule à la foisJe me suis intéressée aux technologiesmédicales à la suite d’une chute de cheval,après qu’une radiographie a révélé que jene m’étais rien fracturé, heureusement!Bien qu’attirée par la médecine, j’ai optépour les sciences physiques dans le butde comprendre ces rayonnements quipermettent aux médecins de voir à l’inté-rieur du corps humain. Pendant mes étudesen génie, j’ai eu la chance de participer àdes projets en imagerie médicale.D’abord en imagerie par résonancemagnétique, pour imager les organesinternes comme le cœur et le cerveau,puis en tomographie par émission depositrons, pour quantifier le métabolismedes cellules normales et anormales. Enparcourant ces différentes régions duspectre électromagnétique, j’ai eu la chancede voyager d’un océan à l’autre, de Québecà Vancouver, en passant par les États-Unispour des stages et des conférences. Celam’a amenée à Boston, où j’ai fait un doc-torat en sciences et technologies de lasanté au Massachusetts Institute ofTechnology, en partenariat avec la HarvardMedical School. Mes travaux de thèseportaient sur le développement d’unnouvel appareil d’imagerie médicale parendoscopie, c’est-à-dire un appareil permet-tant d’imager l’intérieur du corps humainen passant par les voies naturelles. Cetinstrument est basé sur le rayonnementlaser à une longueur d’onde très courte, cequi permet de faire des images dont larésolution est bien meilleure que celledes endoscopes conventionnels (de l’ordredu micromètre, c’est-à-dire un millièmede millimètre). Des fibres optiques sontutilisées pour acheminer la lumière dulaser vers l’organe, puis de l’organe versun ordinateur qui forme les images.

Grâce à ce nouvel endoscope, on arrive àvoir directement les cellules, membraneset noyaux, sans devoir faire de prélève-ment, ce qui permet aux médecins demieux comprendre les interactions entreles cellules normales, anormales et leurmilieu, et éventuellement de poser desdiagnostics de façon non invasive. Pourpousser plus loin ma compréhension desinteractions entre la lumière et les tissusbiologiques, j’ai continué ma formation auLaboratoire d’Optique et Biosciences del’École Polytechnique de Paris pour unstage postdoctoral en microscopie non-linéaire, pour étudier les fonctions des différents types de cellules. De retour auQuébec, j’entreprends de développer,à l’École Polytechnique de Montréal, denouvelles modalités d’imagerie médicalebasées sur l’optique. Dans ce laboratoire à la frontière entre la physique, la biologieet la médecine, j’espère partager avec la nouvelle génération d’ingénieures-chercheures ma passion et mon enthou-siasme pour les sciences biomédicales.

CarolineIngénieure-chercheureProfesseure adjointeÉcole Polytechnique de Montréal

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Physiquede femmes

Caroline [email protected]

De 1997 à 2001 : baccalauréat engénie physique, Université Laval(Québec)

De 2001 à 2007 : doctorante auMassachusetts Institute ofTechnology (Cambridge, MA), Divisiondes sciences et technologies de lasanté, conjointement avec la HarvardMedical School (Harvard-MIT Divisionof Health Sciences and Technology)

Février 2007 : stagiaire postdocto-rale au Laboratoire d’Optique etBiosciences, École Polytechnique de Paris

Depuis août 2007 : professeureadjointe, Département de génie physique, École Polytechnique deMontréal

PARCOURS

AmélieTechnicienne de recherche

Laboratoire ALLSInstitut national de la recherche scientifique, Varennes

« Les filles, allez aubout de vos rêves! »Au début de ma quatrième année à l’écolesecondaire Saint-Marc-des-Carrières, il y ade cela à peine cinq ans, j’ai eu la piqûrepour la physique. Pour moi, le cours desciences physiques a été l’élément décisifde mon choix de carrière. Il m’a donné le goûtd’étudier dans un domaine qui touchait laphysique et je m’imaginais déjà travailler auxcôtés d’un chercheur dans son laboratoire.

Après mon secondaire, j’ai donc entamé uncours de technologie physique au Cégep deLa Pocatière. En première année, on m’adécerné le prix régional du concoursChapeau, les filles! pour être une des raresfemmes à étudier dans un métier tradition-nellement masculin. En effet, des filles danscette technique, il n’y en a pas beaucoup!Mais ça ne me gênait pas du tout d’être laseule du groupe. L’important, c’est de faire ceque l’on aime, sans s’arrêter aux préjugés.Mes trois années en « techno » ont passé trèsvite. L’ambiance était très familiale dans ledépartement, autant entre les élèves qu’avecle personnel enseignant et de soutien. Deplus, les laboratoires sont très accessiblesaux étudiants. Le fait de pouvoir travailleravec du matériel de haute technologie etd’être entouré de personnel dynamique esttrès motivant. Cette technique offre unemultitude de débouchés : de l’acoustique àl’électronique en passant par les essais nondestructifs et l’optique, pour ne nommerque ceux-là. Chose certaine, il y a du choix!

Tout de suite après avoir terminé mon cours,j’ai décroché un emploi comme techni-cienne de recherche dans le laboratoire ALLS(Advanced Laser Light Source Laboratory) àl’Institut national de la recherche scientifiquede Varennes. J’y travaille avec un groupecomposé de techniciens, d’ingénieurs, deprofesseurs et de chercheurs dans ledomaine des systèmes laser femtosecondeà haute intensité. On parle ici de système,car la source laser comprend plusieurslasers pompes, des chambres sous vide,des ordinateurs ainsi que de multiplesappareils de contrôle.

Mon travail consiste essentiellement àassurer le bon fonctionnement de la sour-ce : faire l’entretien, commander le maté-riel, soutenir les utilisateurs lors des expé-riences, etc. Comme il s’agit d’un milieuuniversitaire, cela me permet de côtoyerdes gens venant d’un peu partout dans lemonde pour utiliser les sources laser fem-toseconde disponibles au laboratoire ALLS.

J’espérais pouvoir travailler avec un cher-cheur dans son laboratoire et seulementquelques années plus tard, je me retrouvedans un centre de recherche avec touteune équipe de chercheurs! La technologiephysique a été mon premier choix et jesuis sûre d’avoir fait le bon. Découvrir denouvelles choses et travailler avec desoutils à la fine pointe de la technologie estun métier très intéressant, car le milieu necesse d’évoluer. Alors, tout ce que je peuxdire à celles qui se demandent si ellesdevraient ou non s’inscrire en physique,c’est : allez au bout de vos rêves!

7 ]

Physiquede femmes

Amélie [email protected]

2005 : gagnante régionale duconcours Chapeau, les filles!,volet Technologies de pointe

2005 et 2006 : lauréate d’une bourse d’études, Gala de l’excellenceet de l’engagement au Cégep de La Pocatière

2006 : stage d’instrumentation,Centre d’Études Spatiales de laBiosphère, Toulouse

2007 : diplôme d’études collégialesen technologie physique, Cégep de La Pocatière

Depuis 2007 : Technicienne derecherche, Institut national de larecherche scientifique, Varennes

PARCOURS

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Nanotechnologies : la danse des atomes et des électronsMon parcours ressemble à un entonnoir.Plus jeune, je ne savais pas vers quoi mediriger; tout m’intéressait! La physiqueétait captivante… tout comme la biologie,la chimie, mais aussi les arts, la philoso-phie, l’histoire, et j’en passe. J’avais soifd’apprendre et de comprendre.

Au collégial, parce qu’il fallait déjà choisir,j’ai opté pour un programme double endanse et sciences de la nature. J’ai alorspu explorer autant les arts que lessciences, tout en participant à diversesactivités parascolaires dans les deuxdomaines : spectacles de danse, maisaussi ateliers et conférences scientifiques.C’est justement par cette voie que j’ai eul’occasion de rencontrer des chercheurs,des physiciens en l’occurrence, qui m’ontfait découvrir le monde de la recherchescientifique. Première surprise : les physi-ciens sont des gens passionnants, loin del’image du savant fou en sarrau, portantdes lunettes et cloîtré dans son laboratoire.Leur travail est diversifié et créatif, et ilscollaborent avec d’autres scientifiquespartout dans le monde. Deuxième surprise :contrairement à l’impression que laissentles classes d’introduction, tout n’est pasdécouvert en physique. Cette sciencecherche à comprendre le monde, sanature, ses règles, son fonctionnement,de l’infiniment petit à l’infiniment grand,des particules élémentaires à la dynamiquede l’univers, en passant par les phéno-mènes atmosphériques ou encore l’influxnerveux. Beaucoup de questions sontencore sans réponses, autant de mystèresrestant à explorer. J’ai eu le coup defoudre pour cette discipline et j’ai choiside continuer mes études en physique.

Parmi toutes les branches de la physique,je me suis orientée vers la physique desmatériaux. C’est un plongeon dans lamatière, au niveau des molécules, desatomes et des électrons.

Je m’intéresse à comprendre commentla structure interne de la matière influen-ce ses propriétés à grande échelle. Monprojet de maîtrise se situe dans le domai-ne des nanotechnologies, plus précisé-ment dans celui des nanotubes de carbo-ne. Ce sont des molécules en forme delongs cylindres, avec un diamètre del’ordre du nanomètre (un millionième demillimètre!). Les nanotubes de carbonepossèdent plusieurs propriétés remar-quables : ils sont extrêmement solides etconduisent efficacement l’électricité et lachaleur. Je cherche à mesurer ces pro-priétés et à les expliquer par desmodèles théoriques. Mon travail consisteà réaliser des expériences et à en analy-ser les résultats, à écrire des articles, àlire les récentes publications scienti-fiques et à suivre des cours avancés. J’aila chance d’avoir un horaire flexible et defaire équipe avec des chercheurs dediverses disciplines. En dehors de mesétudes, je m’implique dans l’associationdes étudiants et je continue, bien sûr, àpratiquer la danse.

Aujourd’hui, quand je regarde mon par-cours, je ne regrette nullement meschoix. Je suis toujours intéressée par lesautres sciences et les arts, mais c’est enphysique que j’ai trouvé la voie danslaquelle je peux me réaliser pleinement!

DelphineÉtudiante à la maîtrise en physiqueUniversité de Montréal

Delphine [email protected]

2004 : diplôme d’études collégiales(double) en danse et sciences de la nature, Collège Montmorency

2004 : Bourse Marie-Curie,Université de Montréal

2005 : Prix Concours ExcelleScience, Ministère de l’Éducation,du Loisir et du Sport

2005 et 2006 : stages d’été enrecherche, bourses CRSNG

2007 : baccalauréat spécialisé en physique, Université de Montréal

PARCOURS

Physiquede femmes

À la découverte des quark topsOn me demande souvent pourquoi j’aichoisi une carrière en physique. Pour moi,c’est un choix qui s’est fait un peu natu-rellement, au fil des occasions qui se sontprésentées durant mes études. Même sij’ai toujours été fascinée par les sciences,petite fille, mon rêve n’était pas nécessai-rement de devenir physicienne. Par contre,à l’université, j’ai été particulièrementintéressée par un cours sur la physiquedes particules. L’idée d’étudier la matièredans son état le plus élémentaire m’avraiment emballée. J’ai initialement faitun stage de recherche d’été à l’Universitéde Victoria au Canada et ensuite décidé depoursuivre mes études dans ce domaineau doctorat. J’ai été chanceuse d’êtreentourée, au cours de ma carrière, pardes gens qui ont cru en moi et m’ontencouragée à aller de l’avant.

J’adore mon travail. Comme professeured’université, j’ai la chance de pouvoirenseigner et poursuivre mes recherches.L’enseignement est un aspect enrichissantde mon boulot, particulièrement du côtéhumain. La recherche fondamentalesatisfait ma soif du savoir et mon besoinconstant d’assouvir une curiosité naturelleenvers le monde qui nous entoure.

Je m’intéresse tout particulièrement àl’étude des propriétés d’une particuleélémentaire qui s’appelle le quark top.Les connaissances théoriques actuellessuggèrent que cette particule aux pro-priétés uniques est peut-être la clé pourcomprendre l’origine de la masse de toutesles particules élémentaires que nousconnaissons.

C’est dans la perspective de ce genre dedécouvertes que je participe, entre autres,à la construction d’un grand détecteur departicules, le détecteur ATLAS, situé aulaboratoire CERN près de Genève enSuisse. Ce détecteur d’une complexitésans précédent va nous permettre d’étu-dier le résultat de collisions entre protonsà très hautes énergies. À vrai dire, cetteexpérience nous permettra d’explorer lanature de la matière dans de nouvellesconditions jamais étudiées auparavant enlaboratoire.

Je suis emballée à l’idée d’avoir la chancede contribuer directement à développernos connaissances physiques fondamen-tales. Je veux savoir de quoi est vraimentfait notre univers.

BrigitteTitulaire de la Chaire de recherche du Canada en physique des particulesProfesseure adjointeDépartement de physique, Université McGill

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Brigitte [email protected]

1997 : baccalauréat en sciencesavec spécialisation en physique,Université McGill, Québec

2002 : doctorat en physique,Université de Victoria, ColombieBritannique

2003 : médaille d’or du gouverneur général

De 2002 à 2004 : études post-doctorales, Fermi NationalAccelerator Laboratory

Depuis 2004 : professeure adjointe,Département de physique, UniversitéMcGill, Québec

Depuis 2005 : titulaire de la Chaire de recherche du Canada en physiquedes particules (2005-2010)

PARCOURS

Créé en 1939 par le gouvernement français, le Centre National de la RechercheScientifique est le plus grand organisme public de recherche en Europe. Il produit du savoir, met ce savoir au service de la société et mène des recherches dans l’ensemble des domaines scientifiques, technologiques et sociétaux. Il compte 1 260 laboratoires répartis sur tout le territoire français ainsi qu’à l’étranger etemploie 30 000 personnes exerçant différents métiers (techniciennes ou techniciens,ingénieures ou ingénieurs, chercheuses ou chercheurs).

Tous les ans, le CNRS recrute sur concours plusieurs centaines de personnes (françaises ou étrangères) et offre également plusieurs centaines de postes tempo-raires et de postdoctorats.

Les différentes actions et collaborations du CNRS en Amérique du Nord sont coor-données par le Bureau du CNRS installé à l’ambassade de France aux États-Unis,à Washington.

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La tournée de l’exposition Physique de femmes au Québec s’inscrit dans le cadred’un projet soutenu par la 61e session de la Commission permanente de coopérationfranco-québécoise 2007-2008, qui lie le CNRS au ministère de l'Éducation, du Loisiret du Sport, intitulé « Partage d’expertises, Concours Chapeau, les filles! (MELS),Exposition Physique de femmes (CNRS) ».

Dans ce cadre, le CNRS offre également deux stages professionnels dans ses laboratoires à des lauréates du concours Chapeau, les filles! et de son volet ExcelleScience, conjointement avec l’Office franco-québécois pour la jeunesse.

Pour en savoir plus :http://www.cnrs.fr

https://dri-dae.cnrs-dir.fr/spip.php?rubrique226

http://www.cnrs.fr/mission-femmes

http://www.ofqj.org

Le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)

La Missionpour la place des femmes au CNRS

En juillet 2001, le CNRS crée la Mission pour la place des femmes, et devient ainsile premier établissement public à caractère scientifique et technologique françaisà se doter d'une structure opérationnelle pour concevoir et mettre en œuvre touttype d’action visant à promouvoir la place des femmes au CNRS : statistiquessexuées, identification des facteurs affectant la carrière des femmes, valorisationde la place des femmes dans les sciences et tout particulièrement au CNRS,sensibilisation et formation à la question du genre, promotion des recherches surle genre, actions de communication envers les jeunes et le grand public, partici-pation aux réseaux nationaux, européens et collaborations internationales sur laproblématique « femmes et sciences », etc.

En 2005, à l’occasion de l’Année mondiale de la physique, la Mission pour la placedes femmes au CNRS a créé Physique de femmes, une exposition itinérante des-tinée à sensibiliser les jeunes aux métiers scientifiques à travers les témoignagesde quinze physiciennes.

Partenariat entre la Mission pour la place des femmes au CNRSet le ministère de l’Éducation,du Loisir et du Sport

11 ]

1 Persévérance et réussite en sciences à l’enseignement supérieur. Programme de recherche sur la persévérance et la réussite scolaires. Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, 2007.

2 Persévérance en sciences et génie à l’Université Laval, sous la direction du professeur Simon Larose.

Une publication du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport parue à l’automne2007 1 présente les résultats d’une recherche menée par une équipe de l’Université Lavalet visant à cerner les facteurs de persévérance scolaire en sciences et génie.

Les résultats de la recherche montrent entre autres que « les filles qui participent à desvisites culturelles scientifiques, qui pratiquent des activités scientifiques hors de l’école,qui discutent des enjeux et controverses scientifiques et qui sont abonnées à desrevues scientifiques vont davantage persévérer, ce qui est beaucoup moins marquéchez les garçons... De tels résultats amènent les chercheurs à penser que les fillesauraient besoin, davantage que les garçons, d’être en contact avec la pratique scien-tifique pour se motiver à poursuivre leurs études dans le domaine ». 2

À la lumière de ces constats, on comprend l’importance de tenir des activités qui débordent le cadre scolaire telles que l’exposition Physique de femmes, le concoursChapeau, les filles! et son volet scientifique Excelle Science ou l’événement théma-tique Les filles et les sciences : un duo électrisant!

Pour plus de renseignements sur ces activités qui contribuent à favoriser la progression des femmes en sciences ou en technologies,consultez les sitessuivants :

www.mels.gouv.qc.ca/chapeau

www.lesfillesetlessciences.ca

Le programme Technologie physique est offert au Cégep André-Laurendeau,au Cégep John Abbott et au Cégep de La Pocatière d’où est issue Amélie Auger,lauréate Chapeau, les filles!, présentée en page 7 de la présente brochure.

Des activités spécialespour les filles : utiles et nécessaires

Effectif étudiant des universités québécoises pour certaines disciplines en sciences appliquées selon le sexe et le cycleAutomne 2006

Depuis le début du concours Excelle Science, en 2000-2001, 22 étudiantes enSciences physiques ou en Génie physique ont remporté des prix. Ces lauréates étudiaient à l’Université de Montréal, l’École Polytechnique de Montréal, l’UniversitéLaval, l’Université de Sherbrooke ou l’Université du Québec à Trois-Rivières.

Isabelle

Brigitte

Caroline

Sonya

Amélie

Claude

Delphine

Physiquede femmesUne exposition itinérante proposée dans lecadre d’un partenariat entre la Mission pourla place des femmes au CNRS et leconcours Chapeau, les filles! et son voletExcelle Science du ministère de l’Éducation,du Loisir et du Sport

www.cnrs.fr/mission-femmes

www.mels.gouv.qc.ca/chapeau

Au Québec, tout comme en France, peu de femmes choisissent la physiqueou tout autre domaine scientifique ou technique pour faire carrière. C’est afinde présenter des modèles de réussite inspirants, accessibles et de donnerle goût aux jeunes femmes d’exercer des professions d’avenir liées auxsciences ou aux technologies que l’exposition Physique de femmes seraprésentée dans différents événements et dans le réseau scolaire québécois.

Grâce aux témoignages de 22 femmes de toutes provenances, certainesmédaillées, d’autres aux multiples talents, découvrez le domaine de la physiqueet des sciences, en général.

Pour voir des cheminements différents, connaître les déclencheurs des choixde carrière de ces passionnées et démythifier les domaines scientifiques ettechniques, traditionnellement masculins, visitez l’exposition Physique defemmes. Vous pouvez également consulter le catalogue de l’exposition dansle site Internet du concours Chapeau, les filles! et de son volet ExcelleScience à l’adresse suivante : www.mels.gouv.qc.ca/chapeau.

Personne-ressource : Anne Thibault, coordonnatrice Concours Chapeau, les filles! Excelle ScienceDirection de la formation continue et du soutienMinistère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS)1035, rue De La Chevrotière, 12e étageQuébec (Québec) G1R 5A5

[email protected]

Idée originale : Mission pour la place des femmes au CNRS www.cnrs.fr/mission-femmes

Adaptation québécoise : Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport

Direction artistique : Lyne Côté, Direction des communications

Photographie : François Nadeau, Photomédia

Graphisme : Boum! Communication graphique inc.

© Gouvernement du QuébecMinistère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, 07-01029

ISBN 978-2-550-51921-8 (version imprimée)ISBN 978-2-550-51922-5 (PDF)Dépôt légal - Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2008

Les partenaires du concours Chapeau les filles! et de son volet Excelle Science sont :

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