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Élections législatives des 11 et 18 juin 2017 Picardie debout ! Libérer les assos ! La vie est précaire, mais celle des associations encore plus ! Elles ignorent bien souvent au printemps si elles bénéficieront de crédits pour l’automne… Et c’est une manière de les affaiblir : comment peuvent-elles émanciper les gens, aider à leur bien-être, alors qu’elles luttent pour leur propre survie ? «A vant, on avait des financements pluriannuels, qui couraient sur trois ou cinq ans. Maintenant, c’est annuel, tous les ans on doit remplir les dossiers, répondre à des appels d’offres ou des appels à projets… » D’urgence, il faut sortir de cette précarité. 1 / Pour les salariés, évidemment : « À la fin de l’année, pendant deux mois, on ne peut pas payer les salaires. Comment vous voulez travailler avec sérénité ? On est d’abord préoccupés par notre survie. » Des salariés qui enchaînent service civique, CAE, CUI, emplois solidaires, adultes relais, etc., en des « carrières » qui peuvent durer vingt années. 2 / Pour les gens, également : « Une année, j’ai calculé, j’ai eu 86 dossiers à remplir ! » remarque le directeur d’une Maison pour tous. C’est autant de temps, d’énergie, qui n’est pas consacré au public, aux bénévoles de l’asso. « On passe plus de la moitié de notre temps sur l’ordinateur, à rentrer les fiches pour l’autoévaluation. Ça se technifie, donc on doit faire appel à des spécialistes du dossier… On va recruter un profil “expert” plutôt qu’un véritable animateur. » www.françoisruffin.fr (...) NOS PROPOSITIONS : Ce document fait suite à une réunion « laboratoire » et à des rencontres avec des associations issues du milieu rural et des quartiers dits « sensibles » : des dirigeants de clubs sportifs, de centres culturels, d’associations sociales, de fonctionnaires de la Jeunesse et des Sports. Nous nous appuyons sur leurs expériences, sur leurs témoignages, mais les mesures proposées nous sont propres. n 1. Revenir à des contrats pluriannuels (trois ans, cinq ans, ou dix ans), afin d’offrir une visibilité et d’alléger la charge administrative. n 2. Destiner des subventions au « fonctionnement », et pas seulement à des actions. Pour, en priorité, sortir les salariés de la précarité. n 3. Relever le budget du ministère de la Jeunesse et des Sports, de la politique de la ville et du droit des femmes. n 4. Relever les budgets des collectivités territoriales en matière d’emploi, de formation, d’action sociale et /ou culturelle et sportive n 5. Construire un véritable « statut du bénévole associatif ». Avec, par exemple, des « décharges horaires » pour les présidents, tout comme il existe des décharges pour les syndicalistes ou les élus.

Picardie debout - LMA · 2017. 5. 24. · Et elles, ça marche une année, c’est du one-shot. » « Tu recrutes en service civique, puis le gars passe en emploi d’avenir, CUI,

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Page 1: Picardie debout - LMA · 2017. 5. 24. · Et elles, ça marche une année, c’est du one-shot. » « Tu recrutes en service civique, puis le gars passe en emploi d’avenir, CUI,

Élections législatives des 11 et 18 juin 2017

Picardie debout !Libérer les assos !

La vie est précaire, mais celle des associations encore plus ! Elles ignorent bien souvent au printemps si elles bénéficieront de crédits pour l’automne…Et c’est une manière de les affaiblir : comment peuvent-elles émanciper les gens, aider à leur bien-être, alors qu’elles luttent pour leur propre survie ?

«Avant, on avait des financements pluriannuels, qui couraient sur trois ou cinq ans. Maintenant, c’est annuel, tous les ans on doit remplir les

dossiers, répondre à des appels d’offres ou des appels à projets… »

D’urgence, il faut sortir de cette précarité.

1/ Pour les salariés, évidemment : « À la fin de l’année, pendant deux mois, on ne peut pas payer les salaires.

Comment vous voulez travailler avec sérénité ? On est d’abord préoccupés par notre survie. » Des salariés qui enchaînent service civique, CAE, CUI, emplois solidaires, adultes relais, etc., en des « carrières » qui peuvent durer vingt années.

2/ Pour les gens, également : « Une année, j’ai calculé, j’ai eu 86 dossiers à remplir ! » remarque le directeur

d’une Maison pour tous. C’est autant de temps, d’énergie, qui n’est pas consacré au public, aux bénévoles de l’asso. « On passe plus de la moitié de notre temps sur l’ordinateur, à rentrer les fiches pour l’autoévaluation. Ça se technifie, donc on doit faire appel à des spécialistes du dossier… On va recruter un profil “expert” plutôt qu’un véritable animateur. »

www.françoisruff in.fr

(...)

Nos ProPositioNs :Ce document fait suite à une réunion « laboratoire » et à des rencontres avec des associations issues du milieu rural et des quartiers dits « sensibles » : des dirigeants de clubs sportifs, de centres culturels, d’associations sociales, de fonctionnaires de la Jeunesse et des Sports.Nous nous appuyons sur leurs expériences, sur leurs témoignages, mais les mesures proposées nous sont propres.

n 1. Revenir à des contrats pluriannuels (trois ans, cinq ans, ou dix ans), afin d’offrir une visibilité et

d’alléger la charge administrative.

n 2. Destiner des subventions au « fonctionnement », et pas seulement à des actions. Pour, en priorité, sortir les salariés de la précarité.

n 3. Relever le budget du ministère de la Jeunesse et des Sports, de la politique de la ville et du droit des femmes.

n 4. Relever les budgets des collectivités territoriales en matière d’emploi, de formation, d’action sociale et /ou culturelle et sportive

n 5. Construire un véritable « statut du bénévole associatif ». Avec, par exemple, des « décharges horaires » pour les présidents, tout comme il existe des décharges pour les syndicalistes ou les élus.

Page 2: Picardie debout - LMA · 2017. 5. 24. · Et elles, ça marche une année, c’est du one-shot. » « Tu recrutes en service civique, puis le gars passe en emploi d’avenir, CUI,

Une candidature citoyenne, soutenue par :

François ruff in11 et 18

juin et sa suppléante Zoé Desbureaux

Vos candidats aux élections législatives

www.francoisruff in.fr@francoisruff in80 06-41-20-87-53

[email protected]

« Avant, on remplissait un dossier pour récupérer 10 000 €, maintenant c’est 2 000 €… »

« La subvention va à celui qui aura le plus tordu son dossier, l’âge du public, le profil des personnes, les activités, le rapport à l’emploi, pour que ça rentre dans leurs clous. »

« On fait de l’auto-évaluation, qui est un mensonge intégral : ce que je fais est très bien, mon usage de l’argent public est parfait. Si je me remets en questi on, je me mets en danger : les tutelles ne vont pas comprendre. »

« Nous, notre collectivité nous renvoie vers les grosses entreprises, les fondations. Mais on n’a pas envie d’aller voir Eiffage ou Vinci. Et elles, ça marche une année, c’est du one-shot. »

« Tu recrutes en service civique, puis le gars passe en emploi d’avenir, CUI, et puis à partir du moment où il a plus 25 ans, où il n’habite pas en ZUS (zone urbaine sensible), où ses parents ne sont pas au RSA, y a plus rien pour lui. Faut que ça rentre dans une case. »

« Quand on met les gens dans une forme de “prise de pouvoir”, on a énormément de bâtons dans les roues. Aussitôt que la parole se libère, elle est brisée. »

« Les “Hauts-de-France”, ça nous a vachement touchés. On sent l’éloignement. On n’a plus d’interlocuteur, juste des lignes téléphoniques, des standards qui ne répondent pas. »

Choses eNteNDues

3/ Mais aussi, plus largement, pour la démocratie.Au-delà des objets variés (sportifs, culturels,

sociaux, etc.), les associations me paraissent avoir, dans la société, une fonction commune : faire entendre une autre voix. Celle des gens. Celle de la « société civile ». Servir d’alerte. Faire remonter, des doléances,

des attentes, vers les politiques, vers les mairies, les départements, les régions, les ministères.Comment le faire alors qu’elles sont prises à la gorge ? alors que l’avenir est

suspendu à un financement de ces mêmes politiques, maires, départements, régions, ministères ?

« On a plutôt intérêt à prendre la photo avec le maire, à mettre le maillot, à signer leur papier… Et moi, en privé, je ne peux pas manifester, contre la Loi Travail par exemple : je suis représentant d’une structure, il ne faudrait pas que je sois repéré ! »

Voilà quel doit être, en la matière, notre impératif : émanciper les assos. Pour qu’elles émancipent à leur tour les jeunes, les vieux, les gens…

IPN

S - Ne pas jeter sur la voie publique.

CommeNt FiNaNCer tout ça ?

« On a plutôt intérêt à prendre la photo

avec le maire »

Mais où trouvera‑t‑on l’argent pour financer cet investissement ? Durant les cinq dernières années, l’État a trouvé des milliards en pagaille pour d’autres choix, d’autres priorités.

Le président Hollande et son ministre Emmanuel Macron ont ainsi mis en œuvre le Crédit Impôt Compétitivité Emploi : 22 milliards d’euros sont délivrés, chaque année, aux entreprises. Trois fois le budget de la Justice, trente fois celui de la Jeunesse et des Sports…

Et pour quels résultats ? D’après un rapport du Premier ministre, ce CICE aurait permis de « créer ou sauver 100 000 emplois ». Soit 200 000 par an et par emploi, près de 20 000 € par mois ! La moitié de ces crédits sont partis, directement, dans les caisses des multinationales… À la place, c’est plus de 600 000 postes (dans les associations, dans l’Éducation, dans les hôpitaux, etc.) qu’on pourrait créer. Avec une plus grande utilité sociale. Avec plus d’efficacité contre le chômage, également.