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Extrait Des professeurs vont monter une visite à la centrale atomique tout près de chez nous. Cette fois, au lieu d’écouter sans rien comprendre les discours rassurants d’une dame souriante, on va poser plein de questions. Par exemple : où sont stockés les déchets ? S’il y avait un tremblement de terre ou une crue, qu’est-ce qui se passerait ? Oh, bien sûr, on ne se fait pas d’illusions sur les réponses. S’il y a des secrets, ils resteront bien gardés. Mais montrer qu’on s’interroge, c’est déjà un premier pas. Avec Ima dans le groupe, ils auront peut-être plus de mal à faire comme si on vivait dans un conte de fées. Pistes d’activités avec les élèves Japon touché au cœur Fukushima Auteures : Sylvie Baussier et Pascale Perrier Illustration de couverture : Raphaël Hadid. Détail de la grande Vague d’Hokusai © RMN/Richard Lambert Roman 128 pages Collection : Histoire et Société. Série « Danger sur terre » ISBN : 9782350007588 Des mêmes auteures : Tchernobyl, bienvenue en enfer + Japon + centrale nucléaire + Tchernobyl + environnement + développement durable + radioactivité + solidarité p. 97 Niveau 6 e > Lecture jeunesse : ouverture sur le monde d’aujourd’hui. > Outils de la langue : la conjugaison du verbe. > Expression écrite : exercer ses capacités d’invention dans la rédaction de textes narratifs avec insertion de descriptions ou de dialogues. > Interdisciplinarité : éducation à la citoyenneté : étude des actions mises en place en faveur du développement durable et comment chacun peut y participer. > TICE : maîtriser la recherche documentaire. Les liens avec les programmes Mots-clés

Pistes d’activités Niveau avec les élèves 6eSylvie Baussier et Pascale Perrier ont écrit ensemble un roman, Tchernobyl, bienvenue en enfer, qui revenait, 25 ans après, sur le

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Page 1: Pistes d’activités Niveau avec les élèves 6eSylvie Baussier et Pascale Perrier ont écrit ensemble un roman, Tchernobyl, bienvenue en enfer, qui revenait, 25 ans après, sur le

ExtraitDes professeurs vont monter une visite à la centrale atomique tout près de chez nous. Cette fois, au lieu d’écouter sans rien comprendre les discours rassurants d’une dame souriante, on va poser plein de questions. Par exemple : où sont stockés les déchets ? S’il y avait un tremblement de terre ou une crue, qu’est-ce qui se passerait ? Oh, bien sûr, on ne se fait pas d’illusions sur les réponses. S’il y a des secrets, ils resteront bien gardés. Mais montrer qu’on s’interroge, c’est déjà un premier pas. Avec Ima dans le groupe, ils auront peut-être plus de mal à faire comme si on vivait dans un conte de fées.

Pistes d’activités avec les élèves

Japon touché au cœurFukushimaAuteures : Sylvie Baussier et Pascale PerrierIllustration de couverture : Raphaël Hadid. Détail de la grande Vague d’Hokusai © RMN/Richard Lambert Roman 128 pages Collection : Histoire et Société. Série « Danger sur terre » ISBN : 9782350007588Des mêmes auteures : Tchernobyl, bienvenue en enfer

+ Japon

+ centrale nucléaire

+ Tchernobyl

+ environnement

+ développement durable

+ radioactivité

+ solidarité

p. 97

Niveau6e

> Lecture jeunesse : ouverture sur le monde d’aujourd’hui.

> Outils de la langue : la conjugaison du verbe.

> Expression écrite : exercer ses capacités d’invention dans la rédaction de textes narratifs avec insertion de descriptions ou de dialogues.

> Interdisciplinarité : éducation à la citoyenneté : étude des actions mises en place en faveur du développement durable et comment chacun peut y participer.

> TICE : maîtriser la recherche documentaire.

Les liens avec les programmes

Mots-clés

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Les activités proposées

Le dialogue dans un récit

w Objectif : maîtrise des formes dialoguées. w Compétence requise : écriture d’un texte court avec quelques phrases de dialogue

“ À Paris, la tour Eiffel et d’autres monuments ont été éteints pendant plusieurs minutes. Plein de villes ont participé à l’opération. On a gagné l’équivalent d’une journée d’électricité d’une grande ville comme Lyon.

RésuméQuelques jours après le tremblement de terre et le tsunami qui ont secoué le Japon, le père de Fanny, journaliste, part couvrir les événements. Il retrouve une cousine mariée à un Japonais. Leur maison a été détruite et ils ne savent plus où aller. Fanny et sa mère vont accueillir en France cette cousine et Ima, sa fille. Fanny raconte dans son journal leur cohabitation difficile. Natalia, sa meilleure amie connait elle aussi la peur du nucléaire : sa mère, victime de radiations à Tchernobyl est morte récemment d’un cancer. Leur histoire rapproche Ima et Natalia, Fanny se sent délaissée. Mais la soudaine disparition d’Ima lui fait prendre conscience combien celle-ci lui manque. Lorsqu’elles se retrouvent, Fanny, Natalia et Ima montent un projet dans leur collège : « Sauver le monde », un plan d’action pour la protection de l’environnement. Finalement Ima repartira avec sa mère au Japon ; son père a trouvé un logement à Tokyo, loin de la centrale de Fukushima.

w Objectif : étudier le paratexte et le contexte.w Compétences requises : observation et restitution à l’oral des caractéristiques de l’ouvrage.

Localisation géographique.

w Objectif : apprendre les règles de l’accord du participe passé à partir d’un temps composé de l’indicatif, le passé composé

Activité3

Activité2Découverte du roman

Le passé composé

Au cœur du roman

La séance se déroule sur une heure. Étude de la ponctuation dans le dialogue pages 55 et 56 : les deux points, les guillemets, pas obligatoires (il n’y en pas dans les dialogues de ce roman), les tirets, les alinéas. Repérer les verbes introducteurs des répliques, les incises ; trouver d’autres verbes introducteurs qui renseignent sur les sentiments des personnages ou sur leur façon de parler. Étudier les temps dans le dialogue : présent, passé composé, futur, imparfait. Évaluation : écrire sous forme de dialogue ce que Natalia et Ima ont pu se dire après le repas (page 33) en commençant le texte par : « Après le repas, Natalia et Ima se sont remises à parler entre elles » et en terminant par : « J’avais presque envie de les jeter dehors. Elles sont chez moi et elles m’ignorent ».

La séance se déroule sur deux heures. L’étude commence par la 1re et 4e de couverture : titre, auteur, éditeur, collection, série, ISBN. Expliquer la notation sur l’illustration en 4e de couverture : RMN, c’est la Réunion des Musées Nationaux dont l’agence photographique regroupe les images photographiques d’œuvres d’art conservées dans les musées nationaux et régionaux français. Hokusai (1760-1849) est le peintre japonais, auteur de l’estampe « La grande vague » ; Richard Lambert est le photographe. À partir de cette photographie,

Raphaël Hadid a imaginé l’illustration de la couverture.La 1re de couverture : une vague gigantesque menace d’engloutir de minuscules embarcations, évoquant un tsunami. Le disque rouge symbolisant le soleil levant du Japon fait référence au drapeau japonais. Sur l’estampe de Hokusai, en arrière-plan est représenté le mont Fuji, le sommet le plus haut du Japon. Ici, pas de montagne mais les bâtiments de trois réacteurs nucléaires. Il sera facile pour le lecteur de savoir et de restituer quelle histoire ce roman peut

bien raconter. Le lecteur ne connaît le nom du personnage principal qu’à la lecture du résumé en 4e de couverture. Lecture des pages 3, 4 et 5.La deuxième heure a lieu au CDI : une carte de l’archipel du Japon permettra à chaque élève de repérer l’île de Honshu Tokyo (page 4), Fukushima (page 7), Kanto (page 7), Sendaï (page 17), Osaka (page 35), Onagawa (page 35). Définition du mot « archipel » ; rappeler brièvement la position géographique du Japon, son histoire (pages 9,74), et l’ampleur de la catastrophe.

La séance se déroule sur deux heures à partir d’un extrait du roman, pages 11 et 12, « Hélas … écrit à cette époque ».Relever les verbes et leur sujet ; énoncé des temps. Formation du passé composé. Exercices de conjugaison portant sur la terminaison des participes passés dans la conjugaison : 1er, 2e et 3e groupes ; comment connaître la terminaison du participe passé d’un verbe du 3e groupe.Relever les participes passés et les classer dans un tableau selon qu’ils sont employés seuls, avec l’auxiliaire avoir ou l’auxiliaire être. Entourer les terminaisons et faire formuler à l’oral par les élèves les règles d’accord du participe passé. Exercices d’application.Évaluation : expliquer la terminaison des participes passés dans quelques phrases choisies dans le roman.

w Objectif : faire le point sur la lecture.w Compétences requises : maîtrise du

champ lexical, compréhension des enjeux.

La séance se déroule sur deux heures : un rapide questionnaire permettra de vérifier que le roman a été lu et les personnages identifiés avec leurs caractères respectifs. Étudier le vocabulaire : séisme, magnitude, tsunami, radioactivité, liquidateur (p. 73), contaminé, becquerel, millisievert.Expliquer le titre et le proverbe de la p. 2 : le cœur, c’est le cœur qui bat du peuple japonais mais c’est aussi le cœur du réacteur nucléaire, la partie essentielle d’une centrale. La bougie dans le vent c’est le sentiment fragile de la vie, la fragilité de l’homme face à la nature (p. 110, 111). Mais, le roman parle en même temps de la solidarité, en réponse à cette impuissance de l’homme : « on sait juste que la vie ne tient à presque rien, un souffle et de l’aide » (p. 77), cette aide qu’Ima voudrait apporter aux Japonais, unis dans le drame (p. 21, 22, 74, 77, 78, 83). Le problème du nucléaire est posé : il est indispensable (p.70, 103, 104) mais il est aussi une arme redoutable (p. 107, 108). Pas de réponse catégorique mais des propositions de solutions (p. 71, 81, 90, 97, 98). L’Agenda 21 (p. 90), un plan d'action pour le XXIe siècle, adopté par 173 chefs d'Etat lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro, en 1992. Lire l’interview des auteures paru dans la revue Citrouille (annexe 1). Pour aller plus loin : Par petits groupes, rechercher sur internet des coupures de presse concernant la catastrophe, à mettre en lien avec le récit de Norio Haluzumi (p. 7, 27, 35,61, 87, 99, 107) et les messages d’Ayaka, la cousine d’Ima (p. 75 et 93) : crédibilité de l’information (p. 46, 57), le droit de savoir (p. 53, 108) le vrai, le faux, les non-dits (p. 28, 56), les mensonges du Premier ministre japonais, Naoto Kan (p. 62) et l’incertitude (p. 93).

Activité4

Activité1

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Touchéesau cœurS ylvie Baussier et Pascale Perrier

ont écrit ensemble un roman,Tchernobyl, bienvenue en enfer, quirevenait, 25 ans après, sur le triste-ment célèbre accident nucléaire et sesconséquences dramatiques. Leur livreétait tout juste arrivé sur les tablesdes libraires, début mars, que leJapon était secoué par un terribletremblement de terre et menacé parune catastrophe nucléaire sans précé-dent depuis Tchernobyl. A l’initiativede leur éditeur, Oskar jeunesse, lesdeux auteures décident, à chaud, defaire le récit de cette nouvelle catas-trophe. Leur roman, Japon, touché aucœur, fait d’allers et retours entre laFrance et le Japon, se situe entre le 11mars et le 11 avril 2011. Complété parun cahier documentaire, comme leveut la collection, il met, sans simpli-fication, les événements à la portéedes jeunes lecteurs. En rendant ainsiintelligible aux enfants une actualitéqui, après avoir saturé les médias, adisparu de nos écrans – alors mêmeque la contamination nucléairecontinue et pour longtemps de fairedes ravages dans les environs deFukushima – Sylvie Baussier etPascale Perrier ont écrit un (beau)livre indispensable. Rien de plusnaturel donc que de lui donner ici durelief, à travers quelques extraits etun bref entretien avec les auteures.

ARIANE TAPINOS: Le séisme, le tsu-nami et l'accident nucléaire qui en adécoulé, ont eu lieu, au Japon, mi-mars. Mi-mai, le délégué de votre édi-teur, Oskar jeunesse, nous présentevotre ouvrage, pour une parutionannoncée à la rentrée prochaine…Comment écrit-on sur l'actualitéimmédiate? Avez-vous eu le sentimentd'une nécessité - urgente, face à la vio-lence des images et aux questions desenfants?

Nous venions juste de sortirTchernobyl, bienvenue en enfer, écritégalement à quatre mains, chezOskar. Nos recherches documentairessur la catastrophe russe, qui a justevingt-cinq ans, nous avaient secouées.Elles nous avaient fait découvrir en

détail le passé, mais aussi le présentde milliers de gens vivant toujoursdans la zone contaminée, dont desenfants. Aussi la catastrophe japo-naise nous a-t-elle semblé être uncruel écho de l’Histoire. Deux joursaprès le tremblement de terre,Françoise et Bertil Hessel nous ontappelées en nous proposant d’écrire la«suite», qui relaterait ce qui s’est passéau Japon. Nous avons hésité, trou-vant dans un premier temps qu’ilaurait peut-être été judicieux d’atten-dre un peu. Mais il était indispensablede «faire savoir». Aux informations, onn’a parlé du séisme et de la menacenucléaire que pendant une semaineenviron – puis plus rien. Les médiassuivent le flot des actualités.Reprendre tous les faits depuis ledébut n’était donc pas superflu. Lesenfants, autour de nous continuaientà s’inquiéter, à poser des questions…Écrire sur l’actualité immédiate s’estrévélé un défi passionnant. Nous

avons suivi l’actualité jour par jour,contacté une Française qui était auJapon le 11 mars et les jours sui-vants… Côté narration, nous avonschoisi la formule du journal intime,qui exprime une subjectivité, tout enproposant différents points de vue.Volontairement, nous avons limitél’histoire au premier mois suivant lacatastrophe, moment de crise et desidération.

Dans votre livre, il y a trois person-nages principaux, trois petites fillesqui portent chacune un regard diffé-rent sur les événements en train de sedérouler. Il me semble que ce choixvous permet d'aborder trois niveaux deressenti et donc de problèmes pouraujourd'hui et pour l'avenir: Fanny,l'enfant française soumise au déferle-ment d'images et d'informationsinquiétantes et lointaines à la fois;Ima, sa cousine franco-japonaise à quivous prêtez toute la distance et la

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réserve dont les occidentauxn'ont cessé de s'étonner aucours de ces quelques joursoù les événements ontoccupé leur espace média-tique; Natalia, enfin, la fil-lette dont la mère, russe,irradiée à Tchernobyl a finipar décéder des suites d'uncancer. Pouvez-vous nous endire plus sur ces trois regards?

Il nous semblait indispensable defaire cohabiter différents points devue afin d’équilibrer notre propos.Chacun a tendance à s'accrocher àce qu'on lui dit, à ce qu'il peut com-prendre et lui est proche. Qui croire,et pourquoi? Ce qui se passe à lacentrale de Fukushima a forcé lemonde entier à s’interroger sur lenucléaire. Les responsables poli-tiques, mais aussi les citoyens.Fanny, la petite Française, voit sonquotidien bouleversé par le dramejaponais, puisque débarque chez elleune cousine qu’elle ne connaissaitpas. Son amie Natalia vit avec le sou-venir de sa mère, irradiée àTchernobyl quand elle avait dix ans,et de tout ce qu’elle a appris par sonjournal intime. Elle s’identifie enpartie au drame actuel. Ima, elle, nesouhaite qu’une chose: rentrer auJapon. Pour elle, être à l’abri enEurope constitue une sorte de trahi-son. Ces trois petites filles ont cha-cune leur regard, mais elles sont

d’accord sur un point fondamental: ilfaut faire quelque chose. On ne peutpas laisser le monde courir à saperte sans rien faire. Ajoutons lequatrième regard que nous avonsmis en scène, celui d’un techniciendans la centrale de Fukushima,technicien qui vit les événements àchaud et nous place au cœur de latragédie. Nous sommes dans ledomaine de l’humain, du sensible.Aussi avons-nous choisi un titrepoétique, Japon touché au cœur: lecœur du fonctionnement japonais aété touché, ses choix de vie remis encause. Le cœur, c’est aussi celui demillions d’habitants submergés parl’émotion, le risque et les deuils. Lecœur, c’est enfin celui du réacteurnucléaire…

Enfin, votre ouvrage se termine surune partie documentaire. Commentconcevez-vous votre responsabilité entant qu'adultes face aux informationsà donner aux enfants, futurs citoyens,sur l'énergie nucléaire?

Nous devons nous tenirinformés, et informer nosenfants. D’ailleurs ils veu-lent comprendre! Beaucoupsont aussi choqués quenous, adultes, de ne plusrien entendre durant dessemaines à la radio et à latélévision sur l’état duJapon, le sort des réfugiés,

les travaux à la centrale pour tenterde limiter les dégâts, déjà considéra-bles, sur le pays et l’océan.Heureusement Internet permet desuivre l’actualité, mais cela nécessiteune démarche volontaire. Nous espé-rons que ce roman, fondé sur uneveille documentaire quotidienne, etles pages documentaires qui le pro-longent, permettront aux différentesgénérations d’engager le débat. Et derenforcer notre vigilance à tous. Celadit, nous n’avons pas eu l’ambitiond’écrire un roman «à message», sim-plement nous avons voulu narrer lesévénements, dans leur logique etdans ce qu’ils impliquent, et lesinclure dans une histoire romancée.Au lecteur de faire son chemin per-sonnel et de prendre position parrapport au nucléaire. Être un citoyenà part entière, c'est d'abord savoir cequi se passe. Sinon, comment peserles choses, comment réagir?

Propos recueillis par Ariane Tapinos,librairie Comptines, Bordeaux.

«Un mois, jour pourjour. Le 11 mars, quis’en souvient ? La

terre a tremblé au Japon. Untsunami a dévasté le nord-estde l’île d’Honshu, où se trouveTokyo. La centrale de Fukushiman’a pas bien résisté. Quand onvoit les photos prises par un

drone, un avion sans pilote américain, ça ressem-ble à des ruines. Le silence et le vide.En l’honneur des morts, des blessés, des gens quiont tout perdu, les Japonais ont observé uneminute de silence à l’heure exacte du drame. Etpuis un peu après (pour nous c’était le matin), laterre a tremblé de nouveau, tout près de la cen-trale de Fukushima. Des maisons se sont effon-drées dans un glissement de terrain.C’est Ima qui nous tient au courant: elle file surInternet dès qu’on rentre du collège. Elle tape lesbons mots clés pour la recherche. Elle sait faire.Et la documentaliste du collège nous a expliqué:il faut regarder qui écrit quoi quand on lit une

info. Ima deviendra peut-être documentalisteplus tard ?En tout cas dans son pays rien n’est réglé. Toutcontinue. La terre tremble. Les gens tremblent.Au moins une centrale a subi des dégâts.D'ailleurs, les gens vont être évacués à trentekilomètres et non plus vingt, autour deFukushima, si ce n’est davantage. Dans cettezone déclarée interdite, tout semble normal. Saufque c’est vide de gens. Il n’y a que des chienserrants, des troupeaux de vaches qui broutent del’herbe radioactive, et sans doute d’autres ani-maux. De rares camions se rendent à la centrale,où des techniciens continuent à travailler, commece Norio Haluzumi que le père d’Ima a interrogéquelques minutes l’autre jour.La vie continue, pourtant: ce n’est que le premiermois d’un drame silencieux qui va durer desannées. Les chiens errants auront des petits, lavégétation prospérera; et on ne sait pas à quoiressemblera tout ça.»

Extrait de Japon, touché au cœur, partie fiction, page 33.

«Ces trois petites filles ont cha-cune leur regard, mais elles sontd’accord sur un point fondamen-tal : il faut faire quelque chose.On ne peut pas laisser le mondecourir à sa perte sans rien faire. »

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La drôle de vie d’Archie

Agnès Laroche

Prix littéraire des montagnes d’Auvergne

Prix 7 à lire Le Grand-Quevilly

Picasso ou rienSylvaine Jaoui

Prix Chronos FrancePrix Chronos SuissePrix Ruralivres Pas-de-CalaisPrix Festilivres NordPrix Graniotte de NarbonnePrix Goya

Murder PartyAgnès Laroche

Prix des jeunes lecteurs de Saint-Quentin-en-Yvelines

Prix Passez la cinquièmeVal d’Oise

Prix Pris par le Polar catégorie 6e-5e

Les âmes croiséesPierre Bottero

Prix Imaginales des collégiens

Mon copain dragonÉphémère

Prix benjamin de la ville de Saint-BenoîtPrix Croqu’livres de Chambray-lès-ToursPrix Coup de Cœur Jeunesse de Saint-Maur

«Peut-on comparer lasituation de Fukushimaet de Tchernobyl?

Dans l’accident de Tchernobyl, c’estune réaction en chaîne non maitriséequi a commencé dans le réacteur n°4 etl’a fait exploser. Cette explosion a libérédes produits de fission hautementradioactifs, propulsés jusqu’à plus de3000 m dans l’atmosphère. Un graveincendie s’est déclaré, augmentantencore la libération de produits radioac-tifs. Il n’y avait pas d’enceinte de confi-nement ni de cuve pour confiner lesrestes du cœur.L’accident au Japon n’a pas les mêmescaractéristiques. La réaction en chaînes’est arrêtée automatiquement aumoment du séisme et avec elle la pro-duction d’électricité. La catastrophe estliée au non-refroidissement, faute demoyens, (suite au tsunami) du cœur desréacteurs et du combustible usé, encoreradioactif, entreposé dans les piscines.Cet accident présente certaines simili-tudes avec celui de Three Mile Island(dans l’Est des Etats-Unis), en 1979, aucours duquel la réfrigération du cœur aété interrompue, entraînant sa fusion.Mais sans rejet radioactif important. Lagravité des dégâts dans le réacteur n’aété connue que des années après l’acci-dent.Du point de vue des rejets, il est trop tôtpour les comparer.»

Extrait de Japon, touché au cœur, partie documentaire, page 41.

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