PLAISIR DE LIRE Concours littéraire Collégiens-Lycéens Tanger-Tétouan 2014

PLAISIR DE LIREConcours littéraire

Collégiens-Lycéens Tanger-Tétouan2014

Propositions de lectureBalkissou Mohamadou - Frédéric Bulfone

PROGRAMME 10h – Faire connaissance (Qui sommes-nous ? Expérience avec

Plaisir de Lire ? Œuvres lues ? Niveau de français des élèves ? etc.) 10h30 – Présentation des œuvres 11h45 – Pause 12h – Regroupement pour une réflexion sur le mot « Lire » et les

stratégies à mettre en œuvre pour choisir un passage et le justifier 13h – Pause déjeuner 14h – Réflexion sur le mot « Lire » (Pourquoi, comment, où et

quand lire ?) 14h30 – Travaux en atelier => Objectif : Préparer les activités

qui permettront de choisir un passage et de le justifier en 3 parties :

Par rapport à l’œuvre Par rapport à la thématique du concours Par rapport à une appréciation personnelle

16h - Mise en commun 17h – Fin de la formation

INTRODUCTION

« Les Afriques » dans la littérature

Un exemple dans trois romans

Les Afriques

• Madame Bâ, d’Erik Orsenna– Marguerite Bâ, considérant que le simple formulaire

de demande de visa ne peut suffire pour accepter ou refuser quelqu’un dans un pays, écrit une lettre au Président de la République Française pour bien lui faire comprendre qui elle est… et dedans elle y fait entrer toute l’Afrique : les légendes, les traditions, les fleuves, les oiseaux, les crocodiles, les Soninkés, les Peuls, les Maliens, la lutte quotidienne des femmes pour la vie, les nantis, les trafiquants, le post-colonialisme, le co-développement, etc. !

Les Afriques

• L’Equation Africaine, de Yasmina Khadra– Yasmina Khadra nous plonge dans l’Afrique

des guerres, de la piraterie, des mercenaires sans pitié, des prises d’otage, des camps de réfugiés, des villages pillés, etc. mais aussi dans l’Afrique du courage, de l’abnégation, de la pugnacité et de la lutte pour la vie et même la survie.

Les Afriques

• Demain j’aurai vingt ans, d’Alain Mabanckou– Mabanckou, à travers les tribulations d’un enfant

de dix ans nous montre une Afrique baignant dans le fétichisme et devant faire face à ces contradictions politiques (le communisme en tant qu’idéologie mais pas en tant que mode de vie) mais également mâtinée de polygamie bienheureuse et peuplée de gens cultivés et ouverts sur le monde.

Madame BâErik Orsenna

Fayard/Stock, 2003.

PROPOSITION DE LECTURE

• Au fil du formulaire 13-0021

• Les personnages

• L’auteur

• Un récit de vie

• Un regard critique de la période post-coloniale

• Les « Afriques »

• Des activités autour de la lecture

Monsieur le Président de la République Française,

J’ai bien réfléchi : nôtre ancêtre est un oiseau.

Au fil du formulaire 13-0021

• 1. NOM– On y apprend ici :

• Par le père de Marguerite, les origines de forgerons des Soninkés

• Que sa mère est traditionniste, c’est-à-dire conseiller du roi et en même temps rapporteur de ses paroles

• Que son grand-père, surnommé « Chemin des Dames », a construit la centrale hydroélectrique où son père est ingénieur (alors que tous les autres Soninkés avaient peur que la centrale ne découpe leur Fleuve comme une scie)

– 1ère apparition de Maître Fabiani

Au fil du formulaire 13-0021• 2. AUTRES NOMS (nom à la naissance, alias,

pseudonyme, noms portés antérieurement)– On y apprend :

• « Que ce qui n’est pas appelé n’existe pas vraiment »• Que Chemin des Dames est obnubilé par le grande guerre et

que tout le village l’aime beaucoup quand il reçoit sa pension• Que Marguerite a déjà écrit à un Président Français (De

Gaulle) pour lui demander pourquoi il avait gelé la pension de Chemin des Dames

– 2ème apparition de l’avocat-scribe (sur le ton de l’humour : décalage entre une façon penser africaine et l’autre européene)

Au fil du formulaire 13-0021• 3. PRENOMS

– On y apprend comment elle fut nommée Marguerite – Adamé – Marie

• 4. SEXE* M F – On y apprend :

• Les liens des Dyumasi et de Marguerite en particulier, avec les crocodiles

• Que Marguerite a été excisée (contre la volonté de ses parents)

– Fabiani encore une fois un peu tourné en dérision• 5. DATE ET LIEU DE NAISSANCE

– On y apprend que Marguerite retarde sa naissance, que tout le village pense que ça va être un garçon, qu’elle avait un grand nez à la naissance (passages humoristiques)

– De nouveau apparition de l’avocat-scribe, mais cette fois-ci avec une touche beaucoup plus sympathique


• 6. PAYS– On y apprend :

• Le pays de Wagadou (p93/94), sorte de paradis terrestre, lieu de vie originel des Soninkés où ils vivaient en harmonie avec un serpent noir maître des lieux qui en échange d’une vierge leur offrait eau et or mais un jour un jeune fiancé en décida autrement…

• Le fleuve Sénégal et ses génies « les Ghimbala, Awa leur princesse, Moussa, Mayé, Baana, etc. » => chapitre de confrontation entre le réel et le magique sur le ton de l’humour… et la magie gagne bien sûr ! « L’eau relie entre eux les morceaux séparés du monde et c’est de ce contact que naît la vie… l’eau guérit donc de la solitude ».

Au fil du formulaire 13-0021• La forge. « Le forgeron est le maître des quatre éléments et

Dieu lui a confié la mission d’achever le monde. C’est l’artisan universel ». « Nous sommes maîtres de la parole car dans le grand silence des commencements, les premiers mots sur terre n’étaient que des soupirs… auxquels les forgerons donnèrent un rythme grâce à un soufflet ». « la parole est ainsi régentée : les forgerons font remonter du cœur de la terre les secrets. Les traditionnistes racontent les plus anciennes des histoires des hommes. Et les griots ne sont que des brodeurs, la vérité n’est pas leur souci ».

• Une forêt. La mère de Marguerite qui maîtrise les arbres généalogiques, de par son rôle de traditionniste, est donc une forêt… dans laquelle Marguerite a vécu.

• La boussole, qui est en fait la maladie de tout africain dont l’unique but est de remonter vers le nord ! Cadeau du père –technicien – aussitôt jeté par la mère – traditionniste.


• 8. SITUATION DE FAMILLE– On y apprend :

• Qu’il est impossible de remplir la case « NATIONALITE » car d’une part, elle est venue au monde dans l’Afrique occidentale française et « qu’ancienne colonisée n’est pas une nationalité » et d’autre part, elle a un passeport du mali, pays que tous les habitants valides veulent abandonner au plus vite !?

• Que l’opération qui avait annulé une française pour créer une malienne n’avait pas duré deux minutes, le temps de regarder, en sens contraire, deux drapeaux.

– Qu’est-ce qu’une femme ?• Petit clin d’œil aux infidélités présidentielles !• Une femme africaine est 7 fois femmes(p135/136)

Au fil du formulaire 13-0021– On y apprend comment elle a réussi à faire un mariage d’amour,

à choisir un peul, Balewel le chef-d’œuvre de la Création, alors qu’elle aurait dû épouser un Soninké. Avec l’aide – en secret – de son père, elle va éliminer chacun des obstacles qui la sépare de son peul tant aimé… qui passera de bouvier à conducteur de train (ce qui est plus ou moins la même chose !)

– On y apprend comment elle a pu commencé des études de droit en prenant secrètement des moyens contraceptifs par l’intermédiaire d’une militante belge des droits de la femme, représentante du PSAFA (Programme d’Spécial d’Appui à la Femme Africaine) de l’ONU… pendant ce temps-là tout le monde veut la guérir de son infécondité ! MAIS le fait que ses parents meurent (dans un déraillement de train) lui fait prendre conscience qu’elle se doit elle aussi d’enfanter => fins des études pour cause de huit naissances en dix ans !


• 12. PROFESSION– Où l’on apprend que Balewel est infidèle : en plus du

congélateur quand il rentre, lors de ses voyages en tant que chauffeur de train, il passe du temps avec d’autres femmes à l’Hôtel du Rail… et comble du malheur, cela provoque la jalousie de Marguerite qui ruinera leur mariage => elle provoque la panne du groupe électrogène… qui ne pourra donc plus alimenter en électricité le congélateur… qui provoquera donc la « mort » du sperme de taureau et la fin du rêve de Balewel… qui se consolera dans les bras d’autres femmes… dont l’un des maris l’assassinera…

Au fil du formulaire 13-0021– Ce qui obligera Marguerite à travailler en plus de (=> lire p198).

10 ans durant elle sera donc secrétaire (dévouée) de Mali Commerce à Bamako… travail sans intérêt. Puis retour à Kayes pour travailler au bureau du co-dev, « un métier noble » 2 années de bonheur durant. On y apprend, non sans ironie, ce qu’est le co-développement (p250/251) avec une première phase enchantée suivie de celle du désenchantement avec l’épisode de « l’échangeur » (p258/259) et du financement occulte des partis politiques français (265). Finalement Marguerite devient institutrice à 50 ans puis inspectrice.

– Où l’on apprend que les jeunes maliens sont tous victimes de la maladie de la boussole et que les mères maliennes tentent tout pour décourager leurs enfants de partir… en vain.

– Où l’on apprend que chaque malien expatrié qui revient au village est spolié de tout ce qu’il a emporté par sa famille avide de cadeaux.

– Où l’on apprend que Madame Bâ doit s’occuper de son petit-fils Michel qui est passionné de foot (P297)

– Où l’on fait la connaissance d’un chauffeur de taxi qui s’est mis dans l’idée de philosopher avec ses clients (chaque jour, il inscrit une nouvelle citation sur le pare-brise au niveau du passager) !

Au fil du formulaire 13-0021• 16. Motif du séjour

– Recensement des anciens combattants à qui doit être remis la légion d’honneur => plusieurs passages humoristiques et sarcastiques(p325). Mort de Chemin des Dames juste avant de recevoir sa médaille. Rencontre avec Florence du service consulaire.

– Puis Florence vient en vacances dans son village pour « comprendre pourquoi vous, africains, vous voulez tous partir de chez vous ». Elles deviennent amies.

– On apprend que les femmes travaillent pendant que les hommes paressent, que les gens coupent les arbres sans en replanter, que les points d’eau sont à sec six mois sur douze, qu’on peut gagner de l’argent avec de fausses ordonnances d’anciens combattants bénéficiant de la sécurité sociale française, qu’il y a des millionnaires (32 ans ouvrier en France sans rentrer au pays) dans de petits villages, que la plupart des villages n’ont pas d’écoles mais que certains ont une télé.


– On y apprend également le fonctionnement d’un service des visas (p357).

– Chaque apparition de Maître Fabiani est de plus en plus « amicale », il n’y a plus d’ironie envers son comportement de « blanc ».

– Arrivée de deux personnages mystérieux dont on se moque allègrement et qu’on vénèrera dès qu’ils s’avèreront être des recruteurs de jeunes talents footballistiques - des VRP de la boussole en quelque sorte… au grand dam de Marguerite qui (ne) verra (pas) son petit Michel embarquer pour une école de foot en France => voilà donc le vrai motif du séjour de Mme Bâ : aller => voilà donc le vrai motif du séjour de Mme Bâ : aller retrouver son petit-fils.retrouver son petit-fils.

Au fil du formulaire 13-0021• 18. ADRESSES(S) PENDANT LE SEJOUR

– Où on apprend que le salaire mensuel d’une institutrice est l’équivalent d’UNE chaussure de foot Adidas et que donc Mme Bâ fait régulièrement des missions en dehors e son travail.

– L’une d’elles sera d’accompagner le consul-adjoint Couture et ses deux collaboratrices : aller photocopier les registres des services de l’Etat-civil les plus reculés (pour enrayer la fraude à la nationalité soi-disant française). On y apprend par ailleurs que les crédits distribués par la France « s’évaporent » sur les étagères des services administratifs et les tribunaux locaux font énormément de jugements supplétifs (p402) !

– Où Marguerite prend des vacances dans le parc ornitologique du Djouj et rencontre un couple de français, Marc et Annie, vivant à Montreuil qui deviendront ses amis, ses correspondants, les « tuteurs » de Michel et… son adresse pendant le séjour !

Au fil du formulaire 13-0021• 24. MOYEN(S) DE TRANSPORT (en cas de transit)

– Où on apprend qu’au Mali, lorsqu’on a un problème, ce n’est pas la police qu’il faut aller voir mais les personnages influents de la ville… qui eux-mêmes, si vous avez su être convaincants, dicteront aux policiers ce qu’ils ont à faire. Marguerite est donc obligée d’aller voir son beau-frère Yuunusu, celui qui l’a toujours courtisée et dont elle a toujours refusé les avances. Il est le patron de l’agence de voyages de la ville, il est très riche et puissant. Il a droit de regard sur tout… des services administratifs au football ! C’est le seul qui peut l’aider à retrouver à Michel mais il a ses conditions et… une fois de plus, Marguerite ne lui cèdera pas… elle en sera punie.

– « Les maladies de l’Afrique sont au nombre de deux, de deux seulement : l’ignorance et la corruption ».

Au fil du formulaire 13-0021– Où l’on apprend qu’a lieu une fraude incroyable devant la porte

du service des visas du Consulat de France. La queue est régentée à coups de matraque : ceux qui veulent être devant payent les milices qui à leur tour payent les forces de l’ordre et ceux qui ne respectent pas cette procédure sont battus et chassés.

– Où l’on apprend que le service consulaire pour éviter cela à essayer de procéder par RDV et que la corruption n’a fait que se déplacer de devant la porte au bureau des postes ou au bureau des télécommunications !!

– Comme pour obtenir un visa par la voie normale lui est impossible, elle contacte son amie Florence… qui prend son dossier et le transmet en main propre ! LA DEMANDE SERA POURTANT REFUSEE.

Au fil du formulaire 13-0021• DECISION CONTESTEE

– C’est la fin du chapitrage avec le formulaire 13-0021 et à partir de maintenant le narrateur est Maître Fabiani parce que Mme Bâ a disparu !

– Florence a demandé une enquête sur ce refus et l’on apprendra que c’est le beau-frère qui a manigancé cela…

– Où l’on apprend que maître Fabiani, avant que marguerite ne disparaisse, lui avait proposé le mariage (et donc la possibilité de voyager en France sans problème) mais qu’elle avait refusé. L’avocat est amoureux, c’est clair. Mme Bâ, on ne sait pas, ce qui est sûr c’est qu’elle est préoccupée par d’autres choses, notamment retrouver Michel.

– Où l’on apprend que Michel est perdu pour le foot (problème de genou).

– Commence alors le long périple de la traversée clandestine dont, ici, on ne connaîtra que les débuts (au Mali)… et c’est déjà le parcours du combattant avec toutes sortes d’humiliations…


• Lire la dernière page !

LES PERSONNAGES• L’Afrique

– Madame Bâ : • C’est Marguerite, petite Soninké, fille d’une traditionniste et d’un

forgeron… devenu ingénieur hydroélectrique, petite fille d’un ancien combattant, aînée et « préférée » de douze frères et sœurs, fille du fleuve « Sénégal », amie des oiseaux et des crocodiles.

• C’est l’étudiante brillante en droit qui renonce à ses études pour enfanter.

• C’est la femme d’un mari plus beau que nature, peul, calme, aimant…• C’est la mère de huit enfants qui finira par être trompée• C’est la veuve, d’un mari tué par le mari d’une de ses conquêtes, qui

élèvera seule ses huit enfants, qui travaillera comme secrétaire à Mali-Commerce, puis comme secrétaire du bureau du co-dev et enfin comme institutrice

• C’est la grand-mère qui prendra en charge certains de ses petits-enfants, notamment Michel qui sera recruté pour aller dans une école de foot en France et qui sera donc à l’origine de cette demande de visa refusée et par ricochet de cette lettre-livre écrite au Président de la République Française

• C’est la « Wonderwoman » qui décidera d’émigrer clandestinement rejoindre ce petit-fils.

Sa famille : le père, la mère, le grand-père, le mari, le beau-frère, le petit-fils

• Le père– C’est une relation privilégiée, de la grossesse au mariage. C’est

celui qui aide toujours et en toute circonstance sa Marguerite. – « Mes enfants! Vous avez dans votre sang la force qui permet

d'ordonner aux rochers de fondre. Vous avez dans vos yeux l'autorité qui commande au feu. Quoi qu'il vous arrive, n'oubliez pas que vous êtes des forgerons. »

– « Comme tous les ingénieurs, sitôt qu'une complication se présentait, il disposait une feuille devant lui et levait son crayon. Pour ces gens-là, une difficulté dessinée est déjà résolue. »


• La mère– Ma mère portait en elle tous les arbres généalogiques. Ma mère

était une forêt. – C’est la garante des traditions au contraire du père qui, lui, a

ajouté un peu de « modernisme » dans ses traditions (il est ingénieur !).

– Moins « présente » que le père.– « La vérité c'est que la maladie du départ nous avait atteint. Il

faut que tu le saches Marguerite, partir c'est la maladie de notre famille. Quand elle frappe l'un d'entre nous, rien ni personne ne peut le retenir : il se met à courir après le soleil, Marguerite. »


• Le Grand-père– Chemin des Dames est un ancien combattant

devenu un peu fou… qui se croit l’ami de De Gaulle et qui rumine les batailles de cette guerre si meurtrière… dont tout le village profite chaque trimestre (quand la pension de guerre arrive !)… qui, malgré lui, est à l’origine d’un trafic de médicaments… et qui recevra la Légion d’Honneur 1 jour après sa mort.


• Le mari– Balewel est peul, mais comme c’est un « chef-d’œuvre de la

création », Marguerite fera tout pour l’épouser… et y arrivera !– Trouve un métier – conducteur de train – qui ressemble à

pasteur (guide du troupeau).– Veut sauver l’Afrique avec du sperme congelé de taureau

canadien.– Mariage d’amour très heureux mais finit par devenir infidèle– Assassiné par un mari jaloux– « Il lut en silence, comme à son habitude. On aurait dit qu'il

embrassait les mots un à un avant de les envoyer dans son cerveau ».


• Le beau-frère– Très attiré par Marguerite mais celle-ci le déteste. Elle voit

en lui tous les maux de l’Afrique : le profit, la corruption, le népotisme, l’avidité, la concupiscence, etc.

– Riche et influent.– C’est lui qui fera échouer la demande de visa de Marguerite

parce qu’une fois de plus, elle a refusé ses avances (elle est d’ailleurs probablement la seule de cette ville à le faire !).

LES PERSONNAGES

• Le petit-fils– Michel, dont elle a la charge parce que sa fille Awa

n’assume pas ses responsabilités de mère, est extrêmement doué pour le football.

– Il est recruté et part en France, sans l’avis de Marguerite, dans une école de football.

– Il se blesse et, étant perdu pour le foot, est chassé de cette école qui fait comme s’il n’avait jamais existé et le rend à sa clandestinité.

– Cette situation est la raison de cette lettre-livre au président français.

LES PERSONNAGES

– Les Soninkés, les Peuls et le Mali sont en toile de fond du début à la fin roman.

– Les Soninkés apparaissent toujours sous un bon jour. Les Peuls également, sauf sous les traits du beau-frère (p433).

– Le Mali est surtout montré dans sa misère, son ignorance et sa corruption. Il est en fait associé à l’administration soit coloniale soit nationale… et c’est tout. La deuxième étant pire que la première !

LES PERSONNAGES

• La France– Le Président de la République Française

• C’est à lui qu’est adressée cette lettre-livre• Il est régulièrement apostrophé (c’est d’ailleurs par une de ces apostrophes

que commence et termine le roman).• Il est quelquefois moqué comme lorsqu’il est sous-entendu qu’il est friand de

conquête féminine.

– L’avocat• Scribe de Madame Bâ• Revient régulièrement, comme une sorte de pause dans le récit (presqu’à

chaque chapitre, au début avec ironie voire moquerie puis de plus en plus amicalement, chaleureusement voire amoureusement)

• C’est lui qui passera narrateur pour la dernière partie du roman quand Ma dame Bâ se sera engagée dans sa remontée clandestine vers le nord)

LES PERSONNAGES• L’administration française : le service des visas, Mlle

Launay, le vice-consul Couture, le co-développement– Le service des visas : on doit finalement en conclure qu’il est

sous-influence ou a minima qu’il y a des failles dans le circuit de l’accord ou du refus des demandes de visas, puisque le beau-frère réussira à faire échouer la demande de visa de Marguerite. Par ailleurs, il est victime d’un système mafieux visant à sélectionner par l’argent, ceux qui peuvent s’approcher ou non du guichet.

– Mlle Launay : personnage intègre, zélé, adorant son métier. Elle représente le « blanc » rempli de bonnes intentions qui veut comprendre l’Afrique et ses habitants. C’est l’amie de Mme Bâ. Malheureusement, elle est impuissante face à la corruption aux passe-droits et autres systèmes mafieux. Sa droiture lui imposera quand-même de porter plainte contre le refus de la demande de visa de Marguerite. Sa carrière est donc fichue.

LES PERSONNAGES

– Le vice-consul Couture : autre personnage intègre mais un peu tourné en dérision du fait de sa rigidité militaire. Sa mission : stopper les fraudes dans les services d’état-civil et le tribunaux reculés du pays.

– Le bureau du co-développement : traité négativement dans l’ensemble, beaucoup d’ironie et surtout une réalisation de projet inique qui servira de base aux financements de partis politiques français. Pourtant on entraperçoit que cela pourrait être bénéfique (le fonctionnement du début p247) et il est dirigé par un homme intelligent, droit, sincère, juste, convaincu… et qui d’ailleurs démissionnera suite à ce « fameux » projet d’échangeur.

LES PERSONNAGES

– Les deux recruteurs : la société moderne dans tout ce qu’elle a de plus négatif, régentée par l’appât du gain. Sans aucun scrupule, ils « enlèvent » Michel (avec l’accord d’un voisin !) à son milieu, alors qu’il a dix ans et l’envoie dans une école de foot en France

– Les amis de Montreuil : le symbole de l’amitié nord-sud basé sur des points communs (plutôt que de toujours montrer les différences!). Ici, la passion commune des oiseaux. Ils seront les correspondants de Marguerite, la tiendront au courant des évolutions de Michel et le protègeront comme ils pourront.

LES PERSONNAGES

• « La Françafrique », ici personnifiée par les financements occultes des partis politiques français (cf. explications p.265 / 266)

L’auteur

• Photos, voyage, décla, etc.• Quelques citations• Quelques critiques

L’auteur – quelques citations • Que sait du désert celui qui ne regarde qu'un grain de

sable ?• Au commencement était la mer, qui recouvrait l’Afrique.

Au commencement était le désert, quand la mer se retira.Une origine est toujours la fille d’une origine plus ancienne.

• ... les enfants jouent, les hommes parlent, attendent ou roupillent, et les femmes travaillent, ...

• En Afrique, le pire n'a pas de fond et le pire trouve toujours es complices africains.

• Mes parents savaient qu'ils ne pouvaient rêver pour leur fille meilleure éducateur qu'un fleuve.

L’auteur - quelques critiques

• « Moi, Orsenna, femme africaine » La Vie, mai 2003

• « Erik Orsenna a composé une somptueuse déclaration d’amour à l’Afrique. Madame Bâ, faite de fer et de chair, incarne son pays. Son histoire bouillonnante, ses errances et ses courages, son regard impitoyable sur nos mœurs. » Marie-Laure Delorme, Le magazine littéraire, mai 2003

L’auteur - quelques critiques• « Madame Bâ est à elle seule un monde, un centre, une

quête, un combat. Et les cases étriquées d’un imprimé de demande de court séjour ne sauraient contenir un destin vaste comme ce continent noir dont elle retrace, obstinée, les rêves et les blessures, admettant les magies ancestrales comme les règles contraignantes d’une légalité que personne ou presque ne respecte. » Le Monde des Livres, mai 2003

• « C’est sublime. De poésie puisque l’Afrique l’exige, d’ironie puisque Orsenna est à la manœuvre et, malheureusement, de férocité puisqu’on y aborde le rôle de la France dans le Sahel. Gilles Martin-Chauffier, Paris Match, mai 2003

Un récit de vie• La vie d’une femme africaine

– Son enfance• La petite préférée• Le fleuve, les oiseaux, les crocodiles• La centrale

– Sa vie de femme• Un mariage d’amour• Un peul trop beau… pour rester fidèle• 1ère infidélité… avec un congélateur !• Les blondes du train… et le mari belliqueux

Un récit de vie

– Sa vie de veuve• Obligation de travailler• Vie de squelette : d’épuisement à la maison et au

travail

– Sa vie de grand-mère• Obligation d’élever son petit-fils• Puis de partir à sa recherche

Un regard critique de la période post-coloniale

• « Vive le Mali ! » ou l’indépendance tourné en dérision => cri sans cesse répété pour un oui pour un non (ex : vous allez chez le boulanger, vous achetez votre pain et vous criez « vive le roi ») !!?

• Une administration totalement corrompue• Des nantis qui régentent tout : les

millionnaires dans le village, le beau-frère, les douaniers volant un passeport


• L’aide humanitaire sans queue ni tête– Le « troupeau congelé », don du Canada !– Le bureau du co-dev et son directeur intègre… qui

va devoir, contre son gré, procéder au financement d’un « échangeur » totalement inutile

– Les luxembourgeois dans le sahel / désert qui financent des puits


• La « françafrique » ou les financements occultes => explications p. 265


• Le désir de France ou la maladie de la boussole– 1ère boussole… offerte par son père, aussitôt jetée

par sa mère (comme un avertissement)– Le football et les recruteurs– Les candidats à l’immigration sans cesse refoulé

aux abords du consulat– Les candidats à l’immigration clandestine et leurs

impitoyables galères (cf. p.

Les « Afriques »• Celle des Soninkés• Celle des Peuls• Celle des nantis (le beau-frère, les

millionnaires, …)• Celle des femmes• Celle des trafiquants (passeurs du

désert, service des visas, police, …)• Celle des français (les consulats, le co-

développement, les recruteurs, les blondes, …)

Activités autour de la lecture• Faire formuler 5 questions par chapitre accompagnées de

leur réponse => chaque lecteur pose des questions aux autres lecteurs, ainsi la compréhension du texte est assurée (l’enseignant vérifie la pertinence des questions et la justesse des réponses avant de les valider et donc de passer au jeu de questions-réponses)

• Présenter les personnages• Faire une critique (résumé + avis)• Mettre en dialogue• Jouer des scènes• Inventer une autre fin / Imaginer une suite

Documents

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