Plan de Gestion de l Aire Marine Du Parc National d El Kala

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  • Plan de gestion de laire marine du parc national dEl Kala MedMPA/PNUE/PAMCARASP

    Ministre de lAgriculture et du Dveloppement Rural/ Direction Gnrale des Forts 0

    Projet rgional pour le dveloppement daires protges marines et

    ctires dans la rgion mditerranenne (Projet MedMPA)

    Samir GRIMES Mai 2005

    Programme des Nations Unies pour lEnvironnement Plan dAction pour la Mditerrane Centre des Aires Spcialement Protges

    Plan de gestion de

    laire marine du Parc

    National dEl Kala (Wilaya

    dEl Tarf)

    Le Projet MedMPA est soutenu financirement par la Commission Europenne

    Parc National dEl Kala

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    Ce rapport de synthse est ralis par Samir GRIMES avec lappui pour la composante biodiversit et valuation du

    potentiel cologique de Ali BAKALEM. Les documents de base utiliss sont les rapports de misssions (07.07 - 18.07.04 et 31.07 - 05.08.04) de SEMROUD R. et BELBACHA S.,

    le rapport de mission (07.07 18.07.04) DE LA GRANDRIVE R., FOULQUIE M. et THEVENIN E. Ansi que le Plan de gestion provisoire de ORUETA J.F.,

    ARANDA Y., NAVARRETE J. (PANGEA Consultores et EGMASA S.L.)

    Note : Ce rapport de synthse est une reformulation des lments contenus dans les trois rapports soumis au CAR ASP et la DGF pour validation. Ces lments sont complts, affins et recards par des lments supplmentaires avec une restructuration des diffrentes parties composant les documents en question. Les lments nouveaux sont un complment :

    (i) de connaissances portant sur les volets descriptifs tels que la morphologie littorale, la bathymtrique ctire et la distribution sdimentaire et la rpartition des principaux facis bio sdimentaires ;

    (ii) de connaissance par rapport la valeur cologique du site, notamment pour les zones humides, parties intgrante du PNEK et en interaction permanente avec le milieu marin ctier ;

    (iii) de la composante biodiversitaire portant sur la macrofaune benthique et les paysages et habitats remarquables ;

    (iv) une proposition dune nouvelle variante de zoning de laire marine protge du PNEK, adapte de la proposition de lATEN (2004)

    (v) des lments complmentaires quant la rfrence aux tudes prcdentes proposant lextension de la zone de protection la partie marine

    (vi) des lments de complments sont galement intgrs diffrentes parties du plan de gestion quant cest ncessaire (quipement, organisation, besoins, suivi scientifique,)

    (vii) une restructuration et un complment portant sur les objectifs stratgiques et les objectifs spcifiques du plan de gestion ;

    (viii) et enfin une dfinition des responsabilits dans les programmes, sous programmes et les actions mettre en uvre.

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    Rsum xectutif Le prsent document est un rapport de synthse des produits du projet MedMPA/Algrie portant sur laire marine du parc national dEl Kala (PNEK) dans la wilaya dEl Tarf la frontire algro-tunisienne. Cette zone a fait lobjet dexplorations sous marines soutenues. Ltude a bnfici galement de lapport de travaux dexplorations antrieures ralises dans le cadre de projets de coopration ou de recherche universitaires (Banque mondiale/Ecovalor, GIS Posidonies, PAS BIO/CAR ASP, CNEPRU/MERS). Ce projet a permis de mettre en vidence les potentialits naturelles et les ressources et habitats dintrt pour la conservation. Un diagnostic socio-conomique est galement tabli par lquipe dexperts. Ces lments ont servi de base de rfrence pour llaboration dun projet de plan de gestion (ATEN, 2004). Une reformulation et un complment des lments du plan de gestion sont raliss pour affiner le document final (Grimes, 2005). Les divers produits du projet Med MPA ainsi que les tudes antrieures rvlent le caractre stratgique du point de vue cologique du site ; en effet, laire marine dEl Kala recle une diversit biologique avec des composantes remarquable de premier ordre mritant une attention toute particulire et un plan de conservation consquent. Ce constat est confort par les lments socio- conomique qui font ressortir le dveloppement limit de lhomme sur le site, nanmoins le dveloppement annonc du site recommande la mise en uvre rapide des orientations de prservation des habitats et des espces quils hbergent. Lanalyse et la synthse de lensemble des travaux raliss dans la rgion dEl Kala ont permis davoir une vue gnrale de la biodiversit marine de cette rgion. Cette biodiversit est de 444 espces : 68 espces pour la flore et 376 espces pour la faune. Si on fait exception du zooplancton, la diversit est de 352 espces, dont 284 espces animales. Dans lanalyse de la biodiversit globale, le plancton ne sera pas pris en compte. Les Poissons avec 89 espces de Poissons Osseux et 15 espces de Poissons Cartilagineux, soit un total de 104 espces, sont la composante majeure de la diversit globale. Les Algues (66 espces), notamment les Rhodophytes et les Chromophytes, contribuent de manire apprciable la biodiversit globale. Parmi la flore, les Phanrogames marines ne sont reprsentes que par lespce Posidonia oceanica, qui cependant est lorigine dans toute la rgion prospecte dun paysage remarquable tant par son importance spatiale qucologique. En troisime position, se retrouvent les Mollusques (55 espces), suivi des Crustacs (33 espces). Les Echinodermes, les Bryozoaires, les Cnidaires et les Spongiaires ont des contributions la biodiversit presque identiques. Les Brachiopodes et les Tuniciers, avec chacun 3 espces, ne contribuent que modestement la diversit totale. La grande diversit des Poissons est rvlatrice de la richesse spcifique des fonds, plus particulirement des fonds ctiers, de la rgion dEl Kala ; cette diversit constitue une ressource non ngligeable prserver et ventuellement exploiter de manire judicieuse et rationnelle. Les groupes et les espces dInvertbrs sont de par leur diversit un atout majeur des fonds marins de la rgion dEl Kala. Ces groupes et espces sont pour une bonne partie caractristiques des fonds rocheux, et lorigine des paysages sous-marins remarquables. Il faut reconnatre que les divers inventaires biodiversitaires raliss dans la zone, de part leur caractre en gnral estival et ponctuel, sont moins de reflter fidlement le potentiel existant ; plusieurs espces courte dure de vie et celles des autres composantes biologiques chappent lexploration et par consquent la diversit biologique relle est certainement bien plus importante. Toutefois, ce sont moins les chiffres globaux que les espces caractre stratgique qui sont mettre en vidence. De ce point de vue, il est vident que cortge des espces symbole de la mer

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    mditerrane est trs important dans la zone explore. Parmi ce cortge despces remarquables il ya lieu de citer le mrou brun (Epinephenus marginatus), son cousin la badche (Epinephelus alexandrinus), le corb noir, la grande nacre (Pinna nobilis) le corail rouge (Corallium rubrum), les tortues et ctacs, les Cystoseires (Cystoseira stricta, C. sedoides, C. spinosa, C. zosteroides). Des formations menaces de la mer Mditerrane, on retrouve dans laire marine du PNEK lherbier Posidonie oceanica, les forts Cystoseira de mode battu, les fonds corallignes. De mme, des paysages sous marins remarquables dune vitalit importante sont signale : le rcif barrire de lherbier Posidonia oceanica, les bourrelets Corallina elongata ainsi que la fort Dyctiopteris membranacea. Sur le volet plan de gestion proprement dit, lvaluation du potentiel cologique et du cadre socio-conomiques a permis de fixer les objectifs stratgiques que doit atteindre laire marine du PNEK et qui visent trois fonctions majeurs : la conservation, le dveloppement-valorisation, et lespace en tant que support pour lducation-sensibilisation et la formation-recherche. Les objectifs stratgiques se dclinent en une vingtaines dobjectifs oprationnels ou encore spcifiques portant sur des aspects varis tels que lorganisation de la gestion tant sur le plan matriel quen capacits humaines, les formations spcifiques destines aux diffrents acteurs, lamnagement, la veille cologique et lanalyse de pertinence des choix oprs. Consquemment la dfinition des objectifs, un programme riche et vari est propos afin de concrtiser dans les meilleurs dlais et dans les conditions les plus appropries les objectifs stratgies fixs par le plan de gestion. Ce programme daction se dcline en sous programmes qui eux mme soprationnalisent par des actions prcises ports par des acteurs bien dfinis.

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    Sommaire

    Rsum excutif 2 Introduction 6 Contexte du Plan de Gestion 7 Cadre national de lAire Protge 8 La conservation du site 9 Contexte lgislatif et institutionnel 10 Les fonds de financement dans la zone ctire et littorale 13 Les institutions nationales impliques dans le processus de protection et de prservation de la biodiversit marine et littorale

    15

    El Kala dans le dispositif national de surveillance et de contrle du milieu marin 15 Chapitre I : Description du site 16 1.1. Situation gographique 16 1.2. Le milieu physique 16 1.2.1. Conditions bioclimatiques 16 1.2.2. Description des secteurs littoraux et marins 16 1.2.3. Topographie et gologie 20 1.2.4. Bathymtrie Sdimentologie Couverture sdimentaire 20 1.2.5. Hydrologie marine 25 1.2.6. Physico-chimie des eaux 26 1.3. Donnes socio-conomiques 27 1.3.1. La dmographie 27 1.3.2. Le poids de la littoralisation et dune urbanisation grandissante 27 1.3.3. Un volume deaux uses en croissance 27 1.3.4. Un tourisme de masse anarchique et mal encadr 28 1.3.5. Lexploitation des ressources marines 30 1.3.5.1. Les ressources halieutiques 30 1.3.5.2. Lexploitation du corail 32 1.3.6. Lagriculture et llevage 34 13.6.1. volution du secteur 34 1.3.6.2. Aspects fonciers 35 1.3.6.3. La foresterie 36 1.3.6.4. Lagriculture 36 1.3.6.5. Llevage 36 1.3.7. Les ressources hydriques 37 1.3.8. Lindustrie 37 1.3.9. Les travaux publics et la construction 37 1.3.10. Patrimoine historique et culturel 38

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    1.4. Menaces et nuisances existantes et prvisibles 40 1.5. Diagnostic des offres du PNEK 42 Chapitre II : Evaluation du patrimoine et bilan cologique 47 2.1. Bilan cologique 47 2.1.1. Zones humides 47 2.1.2. Le domaine marin ctier 48 2.1.2.1. Communauts planctoniques 49 2.1.2.2. Macrofaune, peuplements et biocnoses des substrats meubles 49 2.1.2.3. Biodiversit des fonds chalutables 51 2.1.2.4. Travaux dEcovalor-AIC (1996) ou Travaux de Chalabi & al. (1996) 53 2.1.2.5. Travaux de MedMPA (2004) 55 2.1.2.6. Diversit globale de la rgion dEl Kala 58 2.1.2.7. Biocnoses benthiques 66 2.1.2.8. Communauts Biocnoses et Paysages remarquables 71 2.1.2.8.1. Biocnoses et Paysages remarquables 71 2.1.2.8.1.1. Les herbiers Posidonia oceanica 71 2.1.2.8.1.2. Le rcif-barrire Posidonie 72 2.1.2.8.1.3. Biocnose du Coralligne Paysages ou fonds de coralligne 74 2.1.2.8.1.4. Fonds dboulis Peuplement 75 2.1.2.8.1.5. La fort Dictyopteris membranacea 75 2.1.2.8.1.6. Les corniches Corallina elongata 75 2.1.2.8.1.7. Forts de Cystoseires 76 2.1.2.8.1.8. Fort Dictyopteris membranacea 77 2.1.2.8.1.9. Moulires naturelles 77 2.1.2.8.1.10. Corallium rubrum (corail rouge) 78 2.1.2.8.2. Communauts remarquables 80 2.2. Variantes et pralables du zonage de laire marine protge du PNEK 83 2.3. Les objectifs du plan de gestion 86 Chapitre III : Programme dactions 94 3.1. Dossier dextension du PNEK au domaine marin ctier 94 3.2. Organisation du fonctionnement 94 3.3. Programmes daccueil 106 3.3.1. Sous-programme dquipements et signalisation 106 3.3.2. Centre de Visiteurs et Point dInformation 107 3.3.3. Sous-programme dducation et dinterprtation 111 3.4. Programme Amnagement et quipement 112 3.5. Programme formation 115 3.6. Programme dinformation et de communication 116 3.7. Programme de suivi scientifique 117 3.7.1. Sous programme 1 : Suivi du milieu physique 117 3.7.2. Sous programme 2. Suivi cologique et biologique 119 3.7.3. Sous programme 3. Exploration du patrimoine archologique sous marin 124 3.7.4. Sous programme 4. Amlioration des connaissances 124 3.8. Programme de suivi des impacts 124 3.8.1. Sous programme 1. Suivi de limpact sur les cosystmes et la biodiversit 124 3.8.2. Sous programme 2. Suivi du respect des rglementations 125 3.8.3. Sous programme 3. Suivi de limpact conomique de la rserve 125 3.9. Suivi et valuation du programme daccueil 125 3.10. Suivi des activits du plan de gestion 126 Bibliographie 131 ANNEXES 136

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    Introduction

    Le prsent document a t labor sur la base des donnes recueillies lors des missions dexploration, dtude et de concertation relatives au Parc National dEl Kala (PNEK) dans le cadre du Projet MedMPA (Projet Rgional pour le Dveloppement dAires Protges Marines et Ctires dans la rgion Mditerranenne) et notamment dans le cadre de son activit relative llaboration dun plan de gestion pour la partie marine du Parc National dEl Kala (Algrie) et linitiation de sa mise en uvre. Ce document est un rapport de synthse des produits du projet MedMPA/Algrie et intgre dautres produits traitant spcifiquement de la zone dEl Kala, de wilaya dEl Tarf ou de la cte orientale de lAlgrie (Banque mondiale/Ecovalor, GIS Posidonies, PAS BIO/CAR ASP, CNEPRU/MERS). La dmarche retenue pour llaboration du plan de gestion est classique et repose sur trois volets indissociables : (i) la connaissance des potentialits cologiques, biologiques et patrimoniales du site, (ii) la connaissance des principales activits et pressions qui sexercent sur le milieu et les diverses ressources travers le cadre socio conomique et enfin (iii) lidentification des actions et activits dvelopper visant la prservation des ressources et lco- valorisation des habitats. Ces lments ont pour sous bassement un diagnostic et une hirarchisation des contraintes et des atouts des diverses composantes de laire marine ctire dEl Kala et de la partie littorale qui lui est contigu. La recherche des lments de la composante biodiversitaire les plus remarquables, soit pour leur caractre fragile, unique, vulnrable ou pour leur raret et leur valeur de symbole a constitue lun des points de rfrence du prsent document. Cela pour asseoir les obligations de conservation de ces lments en tant que gisement potentiellement en danger. Les instruments du CAR ASP ont cet effet servi de rfrence de base, ils ont t complt par les recommandations de lUICN quant cest ncessaire ou pour conforter la dmarche.

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    Contexte du Plan de Gestion 1. Les habitats et cosystmes de la mer Mditerrane prsentent un intrt stratgique de premire importance tant sur le plan cologique quconomique. Leur diversit spcifique et gntique et les particularits de leurs lments constitutifs et fonctionnels fons deux des espaces dune importance majeure pour la biosphre. Zone dactivit intense la rgion mditerranenne a vu ses ressource naturelles mises rude prouve au cours de ces dernires dcennie. Le phnomne de lurbanisation, la littoralisation et le dveloppement du tourisme balnaire ont accentus les pressions sur le patrimoine naturel jusqu le compromettre dans nombre de secteurs de la zone mditerranenne. Les consquences se mesurent en terme de fragilisation des habitats les plus remarquables, la rduction de la productivit marine, lrosion de la biodiversit le recul du trait de cte et la rarfaction des espces les plus vulnrables. Les diverses pollutions marines gnres par le dveloppement de diverses activits industrielles terre ont amplifi ces tendances. 2. Conscients des risques et des menaces que font peser les activits anthropiques sous leurs diffrentes formes sur le milieu marin, son quilibre, son fonctionnement, ses ressources et ses caractristiques hydrographiques et cologiques et soucieux de prserver la durabilit de lespace marin et littoral et ses ressources vivantes, les tats riverains de la mer Mditerrane se sont engags entreprendre toutes les actions ncessaires et indispensable afin de maintenir les quilibres originels et les processus naturels et quant cest possibles dengager tous les efforts mme dinverser la tendance et de rtablir ces processus. Le cadre de ces actions a t dfini et nonc le 16 fvrier 1976 par la Convention sur la Protection du Milieu Marin et du Littoral de la Mditerrane dite Convention de Barcelone.

    3. Le Protocole relatif aux Aires Spcialement Protges et la Diversit Biologique en Mditerrane (Protocole ASP) est lun des 6 protocoles thmatiques de la Convention de Barcelone. Initialement adopt Genve le 3 avril 1982 comme Protocole relatif aux Aires Spcialement Protges en Mditerrane, il a t rvis Barcelone le 10 juin 1995. Les trois annexes au Protocole ASP ont t adoptes Monaco le 24 novembre 1996. Le Protocole ASP considre que toutes les Parties contractantes doivent cooprer en vue de conserver, protger et rtablir la sant et lintgrit des cosystmes ainsi que le patrimoine culturel mditerranen notamment par la cration d'aires spcialement protges ainsi que par la protection et la conservation des espces menaces. Les ASP qui prsentent une importance pour la conservation des lments constitutifs de la diversit biologique en Mditerrane, renferment des cosystmes reprsentatifs de la rgion mditerranenne, des habitats d'espces menaces ou en voie d'extinction et/ou prsentent un intrt particulier sur les plans scientifique, esthtique, culturel ou ducatif peuvent accder au statut dAires Spcialement Protges dImportance Mditerranenne (ASPIM) nonce par le Protocole ASP de 1995. Les Parties contractantes au Protocole ASP est appeles contribuer ltablissement dun rseau de sites prsentant de telles valeurs. 4. Les ASPIM ont pour principal objectif la conservation du patrimoine naturel, mais aussi la prservation du patrimoine culturel. La promotion de la recherche scientifique, l'ducation, la collaboration et la participation, sont hautement souhaitables dans le cas des aires protges aspirant accder au statut dASPIM. Ces sites doivent en outre bnficier de statut juridique, des mesures de protection, des mthodes et des moyens de gestion adquats. Dans un stade ultime, les ASPIM devront constituer le noyau d'un rseau ayant pour but la conservation efficace du patrimoine mditerranen et servir d'exemples et de modles pour la protection du patrimoine de la rgion. Le Protocole tablit les objectifs des ASP (et, par consquent, des ASPIM), comme tant de sauvegarder selon le modle prsent en annexe 1.

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    5. Llaboration du plan de gestion de la partie marine du Parc National dEl Kala sinsre dans le cadre de la mise en uvre du Projet Rgional pour le Dveloppement dAires Protges Marines et Ctires dans la Rgion Mditerranenne (Projet MedMPA), financ essentiellement par la Commission Europenne et mis en uvre par le Centre dActivits Rgionales pour les Aires Spcialement Protges (CAR/ASP). Ce plan de gestion doit comprendre en particulier les lments suivants :

    La dfinition des objectifs de gestion ; Le zonage et la dfinition des activits pour chaque zone ; La composition dune unit de gestion du Parc ; Les besoins humains, matriels et en quipement ncessaires ; Le mode dimplication de la socit civile et des acteurs concerns ; Laperu des programmes de suivi scientifique ; Lorganisation du suivi et du gardiennage ; Les mesures de promotion, de gestion et de contrle de la frquentation touristique ; Un programme dducation et de sensibilisation du public (PESP) ; Les dispositions pour lvaluation et la rvision des diffrentes sections du Plan de

    gestion ; Lidentification dindicateurs de suivi continu ; Le mode de fonctionnement et dinteraction avec les autres espaces protgs.

    Dans le prsent document, nous avons essay dadopter la prsentation la plus claire et la plus schmatique possible. Des descriptions simples et significatives du site et de ses valeurs naturelles, ainsi que de son contexte socio-conomique et institutionnel, ont t labores.

    Cadre national de lAire Protge La mise en rserve et lextension du PNEK la partie marine ctire qui lui est contigu sinsre dans la stratgie nationale visant la prservation des espces et des habitats ctiers dintrt cologique majeur. Le Plan daction national de mise en place des aire marines et ctires protges en Algrie (Grimes, PAM/CAR ASP-MATE, 2003) et le rapport PAS BIO CAR ASP, 2002), les perspectives des aires marines et ctires protges en Algrie (Grimes, 2002, PNUD/GEF/97/ALG 31) classent tous les site dEl Kala comme espace de conservation prioritaire. A cet effet, ce site doit bnficier en urgence dun plan oprationnel de gestion et de conservation Grimes et al., (2004). De plus lespace marin dEl Kala est lun des espaces les moins agresss, ses habitats comptent parmi les plus prservs, et la zone ctire dEl Kala parmi les zones les moins urbanises avec des eaux considres ce jour comme eaux de rfrence en terme de pollution. Nanmoins, les diverses convoitises et les multiples attraits quoffre cet espace le rendent plus vulnrable. Les pouvoirs publics ont donc dcid de lui accorder toutes ses chances travers un plan de gestion en mesure de maintenir les principaux processus sdimentaires et cologiques qui sy droulent.

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    La conservation du site Le PNEK a t protagoniste dun long parcours de conservation et gestion. Lurgence de protection de la rgion dEl Kala a t ressentie depuis les annes 1970 (Dupuy, 1972). Au milieu de cette dcennie une mission de prospection a eu lieu dans la zone (Bougazelli et al., 1976). Le site a reu une protection lgale avec sa dsignation comme Parc National par le dcret N 83-462 du 23 juillet 1983. Les lacs Oubera (2100 ha) et Tonga (2700 ha) ont t inscrits sur la liste des sites Ramsar dimportance internationale peu aprs la dclaration du Parc National, le 4 novembre 1983. En 1990 une mission a eu lieu pour valuer ltat de conservation et la problmatique du site Ramsar et pour fournir des solutions (Smart & Hollis, 1990). Les conclusions et recommandations tournent autour du problme de surexploitation des ressources hydriques superficielles et souterraines et les impacts possibles du barrage qui, ce moment-l, tait en construction Mexenna, sur lOued El Kebir. Les experts ont signal galement que plusieurs autres zones humides du Parc mriteraient dtre dsignes comme sites Ramsar. Le 4 juin 2004, les autorits algriennes ont doubl le nombre de sites Ramsar en dclarant 13 nouveaux sites. Parmi eux, existaient deux zones humides du PNEK: lAulnaie de An Khiar (180 ha) et la Tourbire du Lac Noir (5 ha). Quant aux activits subventionnes par la Convention de Ramsar, notamment sur les fonds de petites subvention (FPS) en 1999 un don de 40000 FS a t accord pour la ralisation de campagnes dducation et de sensibilisation en matire denvironnement, destines au grand public, aux coles, aux autorits locales et dautres acteurs sintressant au lac des Oiseaux. A la suite duquel ce site a t class sur la liste Ramsar. Dans le contexte du rglement MEDSPA approuv par le Conseil dEurope en 1991, en rapport avec les zones humides, le financement de quelques projets avait t accord. Parmi eux, lAlgrie a bnfici dune aide de 300 000 ECU pour la ralisation dun plan de gestion intgrale pour la conservation et le dveloppement des zones humides ctires et du PNEK. Les fonds taient garantis 50% par la Banque Europenne dInvestissements (programme METAP) et le MESPA. Le parc a t inscrit comme rserve de la biosphre en 1990. Une valuation du Comit consultatif de lUNESCO en 2002 a estim que la rserve rpondait dans lensemble aux critres exigs et que son fonctionnement tait satisfaisant. Seules des dficiences lies au zonage et aux menaces dcoulant du dveloppement agricole dans la zone ont t signales (Runion du Bureau du Conseil international de coordination, Paris, novembre 2002). Pour rpondre aux besoins de gestion, un projet financ par la Banque Mondiale avait t dploy entre 1998 et 1999. Ce projet avait les principaux objectifs suivants: 1/ La classification de lutilisation du sol grce des donnes satellites multi-spectrales, multi-temporales et multi-sensoriales ; et 2/ La gnration dun modle dlvation numrique avec des donnes drives (niveaux de contour, aspects, inclinations, aires caches, contours de profondeur, etc.). Ltude a t ralise par le IFGI (Institut fr Geoinformatics) de luniversit de Mnster. La comparaison des rsultats avec les anciennes cartes doit permettre de suivre lvolution de lutilisation du sol et la superposition des donns dutilisation ; celles dinclination et les cartes gologiques permettront lvaluation des risques drosion. Une partie des rsultats est disponible dans le site web ivvgeo.uni-muenster.de. Le PNEK, avec ses prs de 80 000 Km est lun des plus grand parc nationaux dAlgrie ; cette taille a t considre excessive pour tre gre adquatement, problme aggrav par sa population dmesure (Anonyme, 1997). Le mme rapport considre prioritaire la rvision la baisse de la taille de ce Parc. Le milieu marin a aussi fait lobjet de diffrentes tudes. Au dbut des annes 1990, le GIS Posidonie a rdig un inventaire des cosystmes littoraux de la rgion dEl Kala en vue de lextension du Parc National (Pergent et al., 1991). Une partie des donnes a fait lobjet dune publication sur limportance de lherbier posidonie (Pergent et al., 1993).

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    Entre 1996 et 1999, la Banque Mondiale a financ une tude environnementale ralise par un bureau dtudes allemand (Ecovalor Consult GmbH). Ltude a intress une zone de 500 km2 le long de la cte algrienne pour la cration dune Rserve Nationale Marine. L'tude comprenait des inventaires faunistiques et floristiques, une cartographie des habitats, la bathymtrie, une cartographie 3D et la biologie des populations des colonies de corail rouge (Corallium rubrum). L'objectif final du projet, tait double. Il visait, dun ct, dterminer la localisation exacte, les frontires et l'organisation de la rserve et dun autre ct de concevoir un plan de gestion de la rserve (y compris le dveloppement d'activits d'aquaculture et le dveloppement durable de la pche) qui tienne compte des facteurs socio-conomiques locaux. Finalement, deux campagnes de terrain ont t accomplies en juillet 2004 dans les eaux d'El Kala sous les auspices du CAR/ASP (Semroud et al., 2004). Lexploration estivale a port galement sur le domaine continental du PNEK. Contexte lgislatif et institutionnel Cadre normatif international Les accords internationaux qui engagent dune faon directe ou indirecte la protection des eaux du PNEK sont : Le programme MAB de lUNESCO et La dclaration de la Rserve de la Biosphre le 17

    dcembre 1990, incluant la partie marine ; Protocole relatif aux aires spcialement protges de la Mditerrane, sign Genve le 3 avril

    1982 (decret n N 85-01 du 05 janvier 1985) Le Protocole concernant les aires spcialement protges et la diversit biologique en

    Mditerrane, sign par lAlgrie le 10 juin 1995. Ce Protocole est issu de la Convention pour la Protection de la Mer Mditerrane contre la Pollution (Convention de Barcelone) ;

    La Convention sur la Diversit Biologique (CDB) : ratifie le 6 juin 1995 (Dcret prsidentiel n95-163 du 06 juin 1995, portant ratification de la Convention sur la Diversit Biologique signe Rio de Janeiro le 5 juin 1992) ;

    Le Protocole de Cartagena sur la prvention des risques biotechnologiques relatif la Convention sur la diversit biologique et aux annexes I, II et III sign Montral le 29 fvrier 2000 : sign le 25 mai 2000 et ratifi le 21 janvier 2004 ;

    La Convention Africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles, signe Alger le 15 septembre 1968 et ratifie par Dcret n82-440 du 11 dcembre 1982 ;

    La Convention internationale pour la protection des vgtaux, Rome le 6 dcembre 1951 (dcret n N 85-111 du 7 mai 1985) ;

    La Convention de Washington (1973) sur le commerce international des espces de faune et de flore sauvages menaces d'extinction (CITES), adhre le 23 novembre 1983 et entre en vigueur depuis le 21 fvrier 1984 (dcret n N82-498 du 25 dcembre 1982) ;

    La Convention sur les zones humides dimportance internationale particulirement pour comme habitats de la sauvagine, signe Ramsar, en Iran, le 2 fvrier 1971 ;

    La Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, adopts Paris le 16 novembre 1972, ratifie le 24 juin 1974 (dcret dadhsion n 82-439 du 11 dcembre 1982);

    La Convention internationale pour la protection des vgtaux, rvise par la rsolution 11/79 de la confrence de la F.A.O. du 10 au 29 novembre 1979 (dcret N 85-112 du 7 mai 1985).

    Sans que cela ait un effet ngatif sur la conservation effective de la biodiversit, il est pertinent de signaler que lAlgrie nest pas partie de certains accords internationaux sur la protection des espces de faune, telles que : la Convention de Bonn sur la conservation des espces migratrices (CMS), laccord sur la conservation des oiseaux deau migrateurs dAfrique-Eurasie (AEWA) ; laccord sur la conservation des ctacs de la Mer Noire, de la Mditerrane et de la zone Atlantique adjacente (ACCOBAMS).

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    La direction gnrale des forts a engag une procdure dadhsion lAEWA auprs du ministre des affaires trangre ; cette procdure devrait aboutir courant 2005. Il est pertinent dindiquer, les diffrents plans dactions adopts par les pays mditerranens dans le cadre de la Convention de Barcelone et consacrs la conservation d'espces ou groupes d'espces. Ces plans d'action sont : Plan d'action pour la gestion du phoque moine de Mditerrane ; Plan d'action pour la conservation des tortues marines de Mditerrane ; Plan d'action pour la conservation des ctacs en mer Mditerrane ; Plan d'action pour la conservation de la vgtation marine en mer Mditerrane ; Plan daction pour la conservation des espces doiseaux inscrites en annexe II du Protocole ASP

    et Diversit et Biologique ; Plan daction pour la conservation des poissons cartilagineux (chondrichtyens) en mer

    Mditerrane; Plan d'action relatif aux introductions d'espces et aux espces envahissantes en mer Mditerrane. Bien qu'ils n'aient pas un caractre juridique contraignant, ces plans d'action ont t adopts par les Parties contractantes la Convention de Barcelone en tant que stratgies rgionales fixant des priorits et des activits mener. Ils appellent notamment plus de solidarit entre les Etats de la rgion et la coordination des efforts pour sauvegarder les espces en question. Cette approche s'est avre ncessaire pour assurer une conservation et une gestion durable des espces concernes dans toutes leurs aires de rpartition mditerranenne. Au plan national, une srie de plan dactions qui sont le produits des conclusions du PAS BIO (Plan daction stratgique pour la conservation de la biodiversit en rgion mditerranenne) sont raliss, entre 2002 et 2003, sous lgide du CAR ASP notamment le Plan daction pour la mise en place des aires marines et ctires protges, le Plan daction phoque moine et le Plan daction pour la prservation de lherbier Posidonia oceanica. Dcret N 95-322 du 18 octobre 1995 Fixant les conditions et modalits de capture danimaux non

    domestiques et leur utilisation des fins de recherche scientifique Dcret N 87-143 du 16 juin 1987 Fixant les conditions et les modalits de classement des parcs

    nationaux et rserves naturelles Dcret N 87-144 du 16 juin 1987 Fixant les modalits de cration et de fonctionnement des

    rserves naturelles Dcret N 83-509 du 20 aot 1983 Relatif aux espces animales non domestiques protges,

    complt par larrt du 17 janvier 1995 Dcret N93-286 du 23 novembre 1993 Fixant la liste des espces vgtales non cultives

    protges complte par le dcret n95-252 du 26 aot 1995 Dcret N95-38 du 28 janvier 1995 Fixant les conditions et les modalits de pche commerciale

    des grands migrateurs halieutiques par les navires trangers dans les eaux sous juridiction nationale

    Dcret N95-323 du 21 octobre 1995 Rglementant lexploitation des ressources corallifres Arrt du 8 juin 1997 Fixant les conditions et les modalits de pche aux coquillages vivants Cadre lgislatif national Les principaux textes lgislatifs nationaux de protection relatifs au PNEK sont : Des textes crateurs et organisateurs du PNEK : Le dcret n 83-462 du 23 septembre 1983 de dclaration du Parc National dEl Kala ; Le dcret n83-458 du 23 juillet 1983 fixant le statut type des Parcs Nationaux ; Larrt du 25 avril 1987 fixant le zonage et les modalits dintervention dans le Parc National

    dEl Kala.

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    Ces trois textes constituent lancrage juridique du parc national dEl Kala et partant de l lensemble des actions envisages ou programmes repose sur eux. De mme que la mise en uvre des actions, de protection, de conservation et de sauvegarde ainsi que celles relatives la valorisation des multiples richesses naturelles des zones littorale et marine du parc. Des textes relatifs lenvironnement La loi portant rgime gnral des forts ; La loi n 03-10 du 19 juillet 2003 relative la protection de l'environnement dans le cadre du

    dveloppement durable ; La loi 02-02 du 5 fvrier 2002 relative la protection et la valorisation du littoral. La loi relative la chasse Des textes relatifs la pche La loi n 01-11 du 3 juillet 2001 relative la pche et laquaculture ; le dveloppement de

    lactivit aquacole et des investissement inhrents dans la partie marine sensible du PNEK est encadr par cette loi, cest lun des lments dorientation des activits dco-dveloppement en relation avec le plan de gestion, le plan damnagement touristiques des deux zones dexpansion touristiques de la zone ainsi que du plan damnagement ctier.

    Le dcret excutif n 03-481 du 13 dcembre 2003 fixant les conditions et les modalits dexercice de la pche ;

    Le dcret excutif n 01-56 du 15 fvrier 2001 portant sur la suspension de la pche au corail ; ce dcret intresse au premier lieu le parc national dEl Kala puisque la ressource corallifre est un des lments les plus remarquables, les plus valorisable et par consquent qui doit bnficier dune attention particulire et spcifique visant sa rgnration et sa protection. Il est envisag dintgrer cette ressource comme un des lments de la protection intgrale.

    La localisation concrte des aires de pches par rapport aux alignements (qui doivent tre arrts daprs larticle 32 du dcret excutif n 03-481) a t facilite par les Gardes Ctes. Ce dcret est dabord un lment repre pour la localisation gographique des aires de pches, sa seconde importance est relative la dlimitation spatiale de laire de dveloppement dans le cadre du zoning envisag pour la partie marine du PNEK

    Dcret rglementant la pche dans les rserves intgrales du lac Mellah et le lac Oubeira. Des textes relatifs au tourisme La loi n 03-01 du 17 fvrier 2003 relative au dveloppement durable du tourisme ; La loi N 03-02 du 17 fvrier 2003 fixant les rgles gnrales d'utilisation et dexploitation

    touristiques des plages ; La loi N 03-03 du 17 fvrier 2003 relative aux zones d'expansion et sites touristiques ; Le dcret excutif N 04-111 du 13 avril 2004 fixant les conditions douverture et dinterdiction

    des plages la baignade ; Les listes des plages autorises et interdites la baignade ainsi que celles de la localisation des

    ZET ont t facilites par la DTA de la wilaya dEl Tarf. Des textes divers La loi n04-09 du 14 aot 2004 relative la promotion des nergies renouvelables dans le cadre du

    dveloppement durable ; Le dcret excutif n 03-323 du 5 octobre 2003 portant sur les modalits dtablissement du plan

    de protection et de mise en valeur des sites archologiques et de leurs zones de protection. Dcret N 88-228 du 05 novembre 1988, dfinissant les conditions, procdures et modalits

    dimmersion de dchets susceptibles de polluer la mer, effectus par les navires ou aronefs. Dcret excutif N 93-164 du 10 juillet 1993, dfinissant la qualit requise pour les eaux de

    baignade.

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    Les fonds de financement dans la zone ctire et littorale Fond national pour la protection du littoral et des zones ctires (FNPLIZC) ; Institu par la loi de finance de 2003, ce compte Finance :

    (i) les tudes de recherche appliques lies la prservation du littoral et de la zone ctire ;

    (ii) les expertises pralables la rhabilitation des sites ; (iii) les actions de dpollution ; (iv) la protection et la mise en valeur du littoral et de la zone ctire ; (v) la participation aux dpenses lies aux interventions durgence en cas de pollution

    marine accidentelle.

    Recette (i) les taxes spcifiques fixes par les lois de finances ; (ii) les produits des amendes au titre des infractions la lgislation sur la protection du

    littoral et des zones ctires ; (iii) les indemnisations au titre des dpenses pour la lutte contre les pollutions

    accidentelles occasionnes par les dversements de substances dangereuses dans la mer ;

    (iv) les dons et legs ; (v) les dotations ventuelles du budget de lEtat : (vi) toutes autres contributions ou ressources.

    Fond pour lenvironnement et la dpollution (FEDEP) ; Initialement fond daffectation de trsor dnomm FNE (Fond national de lenvironnement) transform par la loi de finances complmentaire 2001 en FEDEP. Ce fond finance :

    (i) Suivi de ltat de lenvironnement ; (ii) Dpollution industrielle ; (iii) Dpollution urbaine (dchets solides); (iv) Utilisation des technologies propres ; (v) Dpenses lies la dpollution en cas dintervention durgence due une pollution

    accidentelle ; (vi) Etudes et recherches ; (vii) Education environnementale ; (viii) Subventions aux associations cologiques.

    Recettes (i) Les ressources budgtaires de ltat (ii) Les ressources provenant de la TAPD (iii) Les produits des amendes (iv) Dons et legs nationaux et internationaux

    Fond National pour le dveloppement de la pche et de laquaculture (FNDPA)

    Finance (i) Dveloppement dentreprises, de services (ii) Etude de technologie, damlioration de loutil et des engins de la pche, statistiques (iii) Programmes dinformation, de sensibilisation, et de perfectionnement, de potentialits

    halieutiques, oprations spcifiques, optimisation des capacits portuaires, damnagement des pcheries

    (iv) Aide lacquisition, modernisation de loutil et des quipements de pche (v) Aide la rhabilitation, la ralisation, la promotions de nouvelles filires et

    technologies daquaculture et construction, rparation navale (vi) Aide aux promoteurs nationaux dans les projets de partenariat

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    Recettes (i) Subventions et dotations du budget de ltat (ii) Cotisations des professionnels de la pche (iii) Ressources gnres par les redevances relevant du secteur de la pche et de

    laquaculture (iv) Dons et legs (v) Toute autre ressource lie au fonctionnement du fond

    Fond national dAmnagement et du dveloppement durable du territoire (FNAT) ; Le Ministre charg de lenvironnement est ordonnateur principal de ce Fonds. Les modalits dorganisation et de fonctionnement du Fonds national pour la protection du littoral et des zones ctires seront dfinies par voie rglementaire.

    (i) Participe dans la dlocalisation des activits polluantes du Nord (Littoral) vers lintrieur du pays avec une indemnisation forfaitaire

    (ii) Finance les projets ou oprations de restructuration du tissu urbain dans la zone littorale ;

    (iii) Participe au financement des projets conomiques mettant en uvre des technologies propres.

    Fonds national de gestion intgre des ressources en eaux (FNGIRE)

    Recettes (i) le produit de la redevance pour "l'conomie de l'eau" et de la redevance "qualit de

    l'eau"; (ii) les subventions ventuelles de l'Etat ou des collectivits territoriales; (iii) les dons et legs.

    Dpenses Les subventions aux organismes spcialiss dans la gestion des ressources en eau par bassin hydrographique pour la contribution financire des actions d'incitation l'conomie de l'eau domestique, industrielle et agricole ainsi que la prservation de sa qualit.

    Fond national de la recherche scientifique et du dveloppement technologique (FNRSDT)

    Recettes (i) une quotit de produit de la taxe spcifique additionnelle; (ii) les ressources lies la politique nationale dans le secteur de la recherche scientifique

    et du dveloppement technologique; (iii) les contributions des organismes publics et privs; (iv) les dons et legs.

    Dpenses Toute dpense lie au dveloppement de la recherche scientifique et technologique et sa valorisation conomique.

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    Les institutions nationales impliques dans le processus de protection et de prservation de la biodiversit marine et littorale La mise en uvre du plan de gestion de la zone marine du parc national dEl Kala ainsi que lensemble des actions visant la protection de la biodiversit et des espces remarquables, la sauvegarde des habitats et cosystmes forts potentiel cologique et la valorisation des ressources exploites dans le cadre du dveloppement durable de la rgion dEl Taf implique plusieurs acteurs institutionnels. Autorit responsable Ministre de lAgriculture et du Dveloppement Rural (MADR) ; Direction Gnrale des Forts (DGF).

    Acteurs directs Ministre de lAmnagement du Territoire et de lEnvironnement (MATE), Ministre de la Pche et des Ressources Halieutiques (MPRH), Ministre du Tourisme Ministre de la Dfense Nationale (MDN), Ministre des Ressources en Eaux (MRE), Ministre de lHydraulique, Ministre des transports, Ministre de lEnseignement Suprieur et de la Recherche Scientifique (MERS). Ministre des Collectivits Locales Conservatoire National du Littoral (CNL), Agence Nationale de la Protection de la Nature (ANN), Observatoire National de lEnvironnement et du Dveloppement Durable (ONEDD), Centre National de Dveloppement des Ressources Biologiques (CDRB), Service des Gardes Ctes, Agence Spatiale Algrienne (ASA), Office National de Signalisation Maritime (ONSM).

    El Kala dans le dispositif national de surveillance et de contrle du milieu marin La zone marine dEl Kala fait lobjet dune surveillance et dun contrle continus dans le cadre du programme national de surveillance du milieu marin. Ce programme qui intgre deux volets relatifs a la surveillance des tendances et la surveillance de la conformit porte sur 06 indicateurs, la zone dEl Kala est concerne par 4 dentre eux: La surveillance des tendances

    (i) Les zones ctires de rfrence, laire marine dEl Kala compte une station de surveillance sur les 16 stations qui figurent sur le programme national.

    (ii) Les zones ctires de rfrence, 02 zones ctires de rfrences de la zone dEl Kala sur les 17 que compte le programme national.

    La surveillance de la conformit

    (i) La qualit physico-chimique des eaux de baignade : Sur les 270 stations identifies et suivies par ce programme 09 sont rparties sur le littoral dEl Kala

    (ii) La surveillance des eaux conchylicoles/aquacoles : 04 stations El Kala sur les 08 de suivi et de contrle rparties sur lensemble des eaux algriennes.

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    Chapitre I : Description du site

    1.1. Situation gographique Le Parc National dEl Kala a une superficie actuelle de 76 438 ha. Il est situ entre 3655' et 3690' N et 0816' et 0843' E. Appartenant la partie Nord-est du Tell algrien, le Parc National d'El Kala est limit au Nord par la mer Mditerrane, l'Est par la frontire algro-tunisienne et au Sud par les monts de la Medjerda (fig. 1). La limite Ouest du Parc est trace de faon englober le bassin versant de lOued Bougous vers le sud et la ville dEl Tarf plus au nord, puis continue vers louest paralllement la route N44 jusquau village de Bouteldja, et se prolonge vers le nord jusqu louest immdiat du Cap Rosa. 1.2. Le milieu physique 1.2.1. Conditions bioclimatiques La rgion d'El Kala est une des rgions algriennes qui jouissent dune pluviosit des plus leves, environ 1000 mm par an. Ces prcipitations sont dues, principalement, deux phnomnes mtorologiques : les perturbations cycloniques d'origine atlantique de l'ouest et du nord-ouest, affectent le littoral Nord-est algrien aprs avoir travers l'Espagne et une partie de la Mditerrane et les dpressions mditerranennes se formant en Mditerrane occidentale, et affectent en gnral toutes les chanes montagneuses autour de la Mditerranenne, et particulirement, la partie orientale du Tell algrien. D'une manire gnrale, la rgion d'El Kala est situe dans le climat mditerranen sub-humide hiver chaud avec des tempratures pouvant atteindre 50 C. Les tempratures les plus basses sont enregistres en altitude durant l'hiver, avec 5 6 mois de gele blanche par an. Au niveau de la mer, les tempratures atteignent trs rarement 0 C. Les mois les plus froids sont janvier et fvrier tandis que juillet et aot sont les plus chauds. 1.2.2. Description des secteurs littoraux et marins La structure gologique individualise des massifs rocheux, spars par des valles o coulent des oueds qui dbouchent en mer. Le littoral dEl-Kala se singularise par rapport au reste de a cte algrienne par ses lagunes et zones humides qui lui confrent une originalit tant nationale que rgionale (fig. 2).

    Vielle Calle, extrme Est algrien

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    Ces formes morphologiques paraissent suite leffet de lancien cordon dunaire qui isole de la mer des rivires sans exutoires, formant leurs dbouchs dans la plaine, une srie de zones humides et marcageuses. Chalabi (1996) fait une description synthtique du littoral callois. La cte du PNEK a une topographie assez abrupte parseme danses avec des plages (Petit et Grand Canier, El Kala, La Messida) et de systmes dunaires (La Messida, Lac Mellah). Les caps les plus notables sont Cap Rosa et Cap Segleb, qui ont des prolongements sous-marins importants. Dans la partie centrale il y a deux caps dimportance secondaire : Cap Messina et Cap Gros. Dune faon gnrale, les fonds proximit des caps sont accidents et prsentent des boulis importants, tandis que les plages se prolongent par des fonds sablonneux. Le plateau continental est rduit, comme sur toute la cte algrienne, et assez accident. Ainsi, il se caractrise par de nombreux bancs, hauts-fonds et valles sous-marines. Les fonds sont plus rguliers prs de la cte (au-dessus des 50 m), except au niveau du Cap Rosa. Le substrat des fonds est caractris par une granulomtrie variable : graviers, sables et vases constituent des fonds meubles, qui alternent parfois trs troitement avec les rochers, les blocs et les boulis. Le Lac Mellah, seule lagune littorale de toute la cte algrienne, alors quelle est comprise dans le zonage actuel du PNEK comme tant une zone de rserve intgrale, nous intressera galement dans notre proposition de zonage pour la partie marine. Les lagunes littorales sont habituellement considres comme faisant partie du domaine marin.

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    Figure 1. Le domaine marin du Parc National dEl Kala.

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    87

    37

    7,5 15 Km Ech :

    ESQUISSE MORPHOLOGIQUE DE LA COTE ALGERIENNE

    El-Calla

    C.Rosa

    L. To

    nga

    L. Oubeira

    L. Melah

    O. Kebir

    L. des oisea

    ux

    C.de Garde

    ANNABA

    O. S

    eyb o

    use

    344

    1005

    Dj Edough

    824

    L. Fetzara

    O. E

    l-Keb

    ir

    C.de Fer 100100

    830'730'

    87 830'730'

    37

    Affleurement du socle kabyle

    Zone de nappe "grs numdien"

    Falaise taille dans la roche tendre

    Falaises

    Ravins en V

    Cordons dunaires

    Ctes sableuses

    Attaques des vagues

    Transit Sdimentaire rsultant

    Lithologie

    Morphologie

    Calcaires du crtac

    Zones en sdimentation

    Ravins et ravines

    Lac

    Figure 2. Esquisse morphologique du secteur El Kala- Annaba (Boutiba in Grimes et al., 2004).

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    1.2.3. Topographie et gologie D'une manire gnrale, le relief du parc national d'El Kala se compose dans sa partie septentrionale dun cordon dunaire qui s'tend le long de la cte sur une distance de 40 Km, mais aussi vers le sud jusqu'au pied du Djebel Segleb, s'introduisant parfois jusqu' 24 km dans larrire-pays, avec de petites minences de relief grseux de faible altitude. Un ensemble de collines ne dpassant pas 600 m de hauteur se situent au Nord, l'Est et l'Ouest de la rgion d'tude. Une plaine alluviale et marcageuse est adosse ces collines (Joleaud, 1936). Selon Joleaud (1936) l'poque tertiaire se distingue par les argiles de Numidie datant de l'ocne moyen. Ces argiles stalent dans le fond des valles et en bordure des plaines, tandis que les grs de Numidie, datant de l'ocne suprieur, reposent en concordance sur les argiles prcdentes formant la masse principale des collines et la crte du djebel Ghorra. Aprs le tertiaire, les principales formations sont les dpts fluviatiles constitus principalement de limons, de sables et de galets. Quant aux dunes, elles sont formes comme rsultat de l'rosion marine des falaises grseuses. 1.2.4. Bathymtrie Sdimentologie - Couverture sdimentaire La nature des fonds marins dpend des apports sdimentaires dorigine marine (plancton, benthos, rosion ctire) ou/et terrigne (apports solides des oueds). Pour la rgion dEl Kala la sdimentation est essentiellement dorigine marine : les apports fins ou la sdimentation fine est dorigine planctonique (fonds de vases pures, ou

    dominance plitique) ; la sdimentation calcaire de type grossier (graviers) est surtout dorigine benthique (fonds de

    graviers grossiers ou fins, de sables grossiers ; la sdimentation mixte : plancton et benthos, dans les zones du large proximit de fonds rocheux

    ou des affleurements du substratum (fonds de graviers envass, de vase graveleuses). La sdimentation dorigine terrigne est faible en raison de labsence doueds importants dans la rgion dEl Kala. Les apports solides terrignes nots sont seulement des petits oueds ctiers faible dbit et charge solide, comment notamment loued Nahal dans la baie du Grand Carnier, loued Messida lest dans la baie de La Messida. Il est galement noter les apports indirects des oueds Er Rekibet, Mellah et El Aroug qui se dversent dans le lac Mellah en communication avec la mer par un troit chenal. Lrosion marine du littoral en gnral, des ctes rocheuses, des falaises ctires en particulier, aboutit la formation de zones dboulis sur les petits fonds proximit de la cte et au pied des falaises : Fonds rocheux, fonds de galets ou de cailloutis. Ainsi la sdimentation des fonds marins dEl Kala conditionne la nature et la mise en place de la flore et de la faune benthiques, et del des peuplements ou communauts benthiques et ichtyologiques. Le littoral algrien se caractrise par les traits suivants (fig. 3): une cte basse correspond gnralement un plateau continental large pente faible, une cte leve (massifs montagneux, falaises ctires) correspondent un plateau continental

    rduit ou parfois inexistant et une marge continentale escarpe. Le littoral de la rgion dEl Kala de par sa configuration entre dans le deuxime cas de figure : cte rocheuse falaise, massifs montagneux ctiers, do la prsence dun plateau continental trs rduit et une marge continentale trs escarpe.

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    Fig. 3. Carte bathymtrique.

    Le secteur littoral dEl Kala se caractrise par : une cte rocheuse dchiquete, falaise, avec prsence de petites criques ou anses avec des plages

    de sables (baies dEl Kala, La Messida, Petit Carnier, Grand Carnier) et en arrire plan des

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    systmes dunaires comme cest le cas La Messida et au lac Melah ; au niveau de ces criques, les fonds sont de nature sablonneuse ;

    la prsence de nombreux caps et promontoires ayant dimportants prolongements sous-marins : le

    cap Rosa louest, les caps Mxina et Gros dans la zone centre et le cap Roux ou Ras Segleb lest.

    Les secteurs immdiats des caps ou des promontoires se caractrisent par des fonds trs accidents et de nombreuses zones dboulis consquence de lrosion littorale ; cela se traduit par lexistence de fonds sous-marins relief trs tourment et fort complexe. En rsum et globalement, la rgion ctire dEl Kala se singularise par un plateau continental (au sen strict du terme) qui stend de la cte jusquau Banc Le Sec (-200 m) et une zone pr littorale ou plateau continental ctier restreint, de la cte 150 m. Les nombreux bancs et hauts fonds, les plateaux et les valles sous-marines sont les lments caractristiques du plateau continental dEl Kala. La bordure littorale (0 50 m) constitue une zone particulire du plateau continentale en raison de la rgularit des fonds qui sy trouvent, exception faite de la zone de cap Rosa. Hormis cette bordure, le reste du plateau continental prsente un relief sous-marin fort complexe et trs accident, o se retrouvent notamment : les nombreux prolongements sous-marins de caps et des promontoires ; les roches, les pointes ou pics rocheux isols, les ensembles rocheux complexes (Basse de la Calle

    du Lion, Roches de la Pente des Arbres) ; les falaises sous-marines, en particulier au nord du chille du cap Roux ; les affleurements du substratum nombreux constituent soit des platiers (Roches de la Calle

    Cavelle, Roches du cap au Camp, Roches du Petit Stagnon, Chille du cap Roux), soit des plateaux (Plateau du cap Rosa).

    Tous ces lments sont de par leur superficie une composante majeur des fonds sous-marins de la rgion dEl Kala, et constituent dimportantes surfaces de fixation (substrats durs) pour la flore et la faune benthiques des substrats durs, et permettre ainsi la mise en place de peuplements ou de biocnoses varis (biocnose du coralligne, peuplement ichtyologique, peuplement carcinologique), despces (corail rouge) remarquables ; do leur contribution de premier plan la biodiversit marine de la rgion dEl Kala. La nature et la rpartition des sdiments ont permis didentifier les fonds meubles (sables, vases et gravier) et les fonds durs, et del de dfinir les grands facis sdimentaires. Les sables se localisent gnralement aux petits fonds de la bordure littorale cest dire de la cte jusqu 20-25 m de profondeur. Les facis de transition (20-25 50 m de profondeur) : les sables envass et les vases sableuses, qui constituent un complexe sdimentaire de transition entre les fonds de sables purs et les fonds de vases pures. Ainsi bien au niveau du facis sableux que des facis de transition il existe de nombreux affleurements du substratum. Le facis des graviers (graviers grossiers, graviers fins, sables grossiers) sont localiss aux abords immdiats des fonds rocheux et des affleurements du substratum (fig. 5): plateau du cap Rosa et prolongement de ce cap (de la cte -100 m) ; fonds de 50 100 m de profondeur dans les zones rocheuses du Petit Stagnon, de la Basse du cap

    au Camp, de la Calle Cavelle ; fonds faisant suite aux sables dans la zone de la Chille du cap Roux et stendant jusquaux

    Roches de la Pente des Arbres vers le large. Les facis de graviers sont cantonns aux plateaux sous-marins, aux platiers ; ils comblent les chenaux ou les espaces sparant les roches isoles, les massifs rocheux ou les affleurements du substratum.

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    Fig. 4. Les facis bio sdimentaires.

    Le facis des vases pures se limite aux fonds du large, et exceptionnellement la zone littorale dans les dpressions sparant les diffrents platiers, et se trouve ainsi au contact des vases sableuses. Les fonds de vases pures localiss proximit des platiers sont en contact avec les fonds de graviers. Les fonds de vases pures sont parsems de nombreux affleurements du substratum et de roches. Sur les fonds rocheux du large, les vases pures comblent les nombreux chenaux existants. Les facis rocheux

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    ou les substrats durs se retrouvent essentiellement dans les prolongements des caps, au pied des falaises ctires, et au large sous forme dun grand ensemble de platiers. Les facis rocheux se juxtaposent ou se superposent aux facis sdimentaires meubles o ils constituent de vritables enclaves rocheuses. Sur les fonds o les facis meubles et les facis rocheux coexistent, il y a dveloppement aussi bien des espces floristiques, faunistiques, des peuplements ou biocnoses des substrats meubles que des substrats durs ; cela se traduit par une grande biodiversit de ces fonds (fig. 4).

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    Fig.5. Les facis sdimentaires. 1.2.5. Hydrologie marine Les facteurs qui conditionnent lhydrologie marine au PNEK sont le rsultat du courant gnral de la Mditerrane. Le rgime climatique du bassin mditerranen, chaud et sec, provoque une vaporation trs leve et constitue le moteur de la circulation thermo haline. La configuration du dtroit de Gibraltar, dune profondeur de 320 m, ne permet que lentre deaux superficielles lintrieur du bassin mditerranen. Ces eaux, qui pntrent de lAtlantique, forment le courant algrien, une veine superficielle bien dfinie qui s'coule douest en est le long des ctes du Maroc, de lAlgrie et de la Tunisie. Les instabilits de ce courant, provoques essentiellement par la topographie, se traduisent par une importante activit mso chelle, avec formation de mandres et de tourbillons qui influencent toute la circulation dans la Mditerranenne occidentale. Une premire branche tourne en sens lvogyre entre le bloc Corso-Sarde et la Pninsule Ibrique : cest le circuit Ibrique qui porte l'ouest, puis au sud-ouest ; la deuxime tourne galement dans le bassin Tyrrhnien et continue par les ctes provenales dans le circuit Liguro-Provenal ; la troisime branche de ce courant, de direction NW-SE se dirige vers la Mditerrane orientale, en traversant le canal de Sicile. Un courant profond deaux mditerranennes dune salinit leve et de basse temprature, sort par le dtroit de Gibraltar vers locan. La faible profondeur des fonds dans le dtroit sicilo-tunisien limite certainement la circulation des courants profonds provenant du bassin oriental. La veine deaux entrant par Gibraltar et entrane le long des ctes de lAfrique du Nord se traduit sur le plan biogographique par la prsence despces atlantiques. Ces eaux perdent leur atlanticit partir du canal de Sicile. La salinit des eaux superficielles (jusqu - 50 m) est aussi conforme son origine atlantique. La houle est dfinie par la vitesse du vent, sa dure et la distance sur laquelle celui-ci agit sans trouver dobstacles (fetch). Le fetch le plus long se prsente au niveau du secteur nord-nord-ouest en concordance avec les vents dominants qui sont de secteur nord. Cependant les vents du sud-ouest sont galement importants. Lorientation et la vitesse des courants dpendent en principe de celles des vents dominants. La forme de la baie d'El Kala indique que les courants, normaux la cte, ont une orientation variable d'orientation sud-ouest vers le cap Rosa, les courants tournant vers le sud proximit d'El Kala et prs de la frontire tunisienne. Les mares dune certaine ampleur typique de la Mditerrane occidentale, surtout prs du dtroit de Gibraltar, deviennent plus faibles fur et mesure que lon se dplace ver lest.

    Circulation de leau modifie dorigine Atlantique (Modified Atlantic Water : M.A.W.). Le courant algrien (nom introduit pour souligner le caractre instable de lcoulement de MAW le long des cte algriennes) semble pouvoir engendrer des tourbillons de 100-200 km susceptibles de venir ensuite interagir avec lui pendant des mois (Millot, 1993 in Atlas de lenvironnement (2002).

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    Circulation de leau levantine intermdiaire (Levantine Intermediate Water: L.I.W.). La LIW se produit essentiellement le long du talus continental europen ; des parcelles de la LIW peuvent tre entranes dans la partie centrale du bassin algrien et suggre une circulation vers lEst le long du talus continental algrien (Millot, 1987). (Millot, 1993 in Atlas de lenvironnement, 2002).

    Circulation de leau mditerranenne profonde (Mediterranean Deep Water: M.D.W.). La circulation de la MDW semble tre cyclonique le long de la pente continentale dans lensemble de la Mditerrane Occidentale (Millot, 1987). (Millot, 1993 in Atlas de lenvironnement, 2002). 1.2.6. Physico-chimie des eaux La temprature moyenne de surface varie de l'ordre de 10 C entre l't (25 C) et l'hiver (15 C). Les eaux ctires superficielles sont relativement plus froides en hiver (13,9 C) que celles du large (14,8 C). Il y a une thermocline estivale aux environs de 100 m de profondeur. La salinit superficielle est variable selon les saisons. Ainsi, elle est denviron 36,83 p.s.u. en hiver et 37,27 p.s.u. en t. Cette diffrence est due lvaporation estivale. Il existe une masse deau de 36,89 p.s.u, pige aux environs de 40 m de profondeur pendant la saison estivale. En priode estivale les eaux de fond de la rgion dEl Kala fluctuent entre 22.6 et 23.6 C et de 36 36.88 psu. Loxygne dissous est lui situ entre 6.6 et 7.9 mg/l (Grimes, 2001).

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    1.3. Donnes socio-conomiques 1.3.1. La dmographie Daprs les donnes utilises par Homewood (1993), la population du PNEK a tripl pendant la priode coloniale et est passe de 11 299 habitants en 1856 37 351 en 1955. Lestimation de cette population pour lanne 1987 est de 80.000 habitants. Un tiers de la population de la wilaya dEl-Tarf habite au niveau du PNEK. Depuis lindpendance, la population des neuf communes du PNEK na cess de saccrotre avec un taux de croissance annuel de 3,15 %. Cette rgion, qui comptait 38 727 habitants lors du recensement de 1966, compte plus de 122 000 habitants en 2003 (soit un ddoublement de la population tous les dix ans). La tendance est similaire dans toutes les communes du parc dont la population a quadrupl pendant les 40 dernires annes, sauf pour la commune dEl-Tarf, chef lieu de la wilaya, qui depuis 1984 a vu le nombre de sa population rsidente se multiplier par cinq. En 2003, la population dans la plupart des communes du PNEK tait majoritairement urbaine, environ 52 %. Dans la mme tendance, le chef lieu de chaque commune comprend en moyenne la moiti de la population des rsidents, malgr quil existe une nette disparit au niveau des communes. 45% de la population de la wilaya est ge de moins de 20 ans ce qui reprsente un grand dfi dans lavenir. Durant les cinq prochaines annes, la population rsidente du PNEK va voir son effectif augmenter de 15 000 personnes. Cette population croissante est un facteur de premier ordre qui devra tre considr dans la gestion du PNEK. 1.3.2. Le poids de la littoralisation et dune urbanisation grandissante Cinq communes de la wilaya dEl Tarf sont franchement littorales : Souarekh, El Kala, Berrihane, Ben MHidi, Echatt dont les deux premires sont intgres dans les limites du parc national dEl Kala. Les cinq communes ctires constituent prs de 61 % de la population littorale de wilaya et prs de 17 % de la population de la wilaya dEl Tarf. Les communes dEl Kala et de Souareck, celles faisant paries intgrante du PNEK comptent 20 % de la population littorale. Il est significatif de constater que les cinq communes littorales se classent en terme de densit de la population au Km2 dans le lot des 5 premires du territoire de la wilaya dEl Tarf ; de plus El Kala et Souarekh avec respectivement 85.9 et 32.4 Hab./Km2 se classent en 2me et 3me position aprs Echatt qui compte en moyenne 689.3 Hab./Km2. Cette pression de la population sans cesse grandissante sur la zone littorale sexplique par la proximit du port, les activits et les commodits quoffre lespace littoral en terme de dveloppement socio-conomique. Le maximum enregistr dans la commune dEchatt sexplique quant lui par laccs quelle offre sur la wilaya dAnnaba (RN 44). Il faut surtout noter que la densit des agglomrations a entre 1978 et 1998 sextupl. Occupe par une population entirement rurale jusqu la fin des annes soixante, la wilaya dEl Tarf a vue lmergence partir de 1975 de lagglomration urbaine dEl Kala aprs la promotion dEl Tarf au rang de wilaya. Le recensement gnral de la population (RGPH) de 1998 rvle lmergence dune seconde agglomration dEchatt. 1.3.3. Un volume deaux uses en croissance Lurbanisation de la zone littorale mme si elle natteint pas les seuils inquitants des autres segments de la cte algrienne a eu pour effet immdiat laugmentation des rejets liquides directement en mer sans traitement pralable. Cette situation, eu gard, au dveloppement annonc dans la zone, fait craindre le pire sur les ressources naturelles. Les eaux uses des communes littorales dEl Tarf se dversent entirement dans le complexe de zones humides (El Tarf, Ain Assel, Ben MHidi, Echatt, El Kala, Souareck, Ramel Souk, Bouteldja), dans les oueds (El Tarf, Berrihane, Echatt, Bouteldja) ou directement en mer la commune dEl Kala. Les

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    10 communes en question rejettent prs de 6893 m3/j. soit un volume annuel de 2 515 945 m3. De plus, lunique station de traitement des eaux dEl Kala nest pas oprationnelle. 1.3.4. Un tourisme de masse anarchique et mal encadr La diversit des paysages et ltendue des espaces naturels dans la rgion dEl Kala en font une zone fort potentiel touristique. Cette vocation est appele tre encore dveloppe dans un avenir proche. Ce dveloppement doit dans tous les cas de figure tenir compte du fait que lessentiel des sites et habitats de la rgion est dintrt stratgique pour de nombreuses espces de faune et de flore. Le potentiel naturel de la zone comprend : De nombreuses tendues lacustres reconnues mondialement pour leur importance cologique et

    leur valeur paysagre ; Des forts denses et luxuriantes hbergeant une multitude de varits vgtales et de nombreuses

    espces faunistiques ; De nombreux sites et monuments historiques ayant une valeur historique, culturelle et

    archologique encore trs mconnus ; Larboretum de Tonga ; Des paysages dune beaut certaines tels que cap Segleb, cap Roux, Aulnaie de Tonga et de Ain

    Khiar ; Des fonds marins dune rare beaut ayant conserv lessentiel de leurs spcificits ; Des habitats marins pouvant faire lobjet de circuits sous marins tels que les herbiers ; Zones dExpansion Touristique dans le PNEK

    ZET Sites amnageables Dsignation Localisation Superficie (ha) Nom Superficie (ha) La Messida El Kala et Souarekh 565 Messida 45

    Cap Rosa 50 Capliona dterminer Cap Rosa El Kala 900 Calle prisonnire dterminer

    Htels : La plupart des quipements hteliers sont placs dans la frange ctire, notamment dans la commune dEl Kala, o lon trouve 12 htels : tablissements hteliers (Source: Direction du tourisme et de lartisanat, 2003)

    Commune Htels Nombre chambres Nombre lits El Mordjane 103 206 La Marsa 32 80 Yougourta 60 200 Boulif 23 66 El Manar 10 30 Tarek 15 30 Amir 25 70 Petit Callois 10 20 Essaada 15 30 Nassim El Kimam 10 30 El Djazira 25 75

    El-Kala

    Diar Ali 50 150 TOTAL 12 378 987

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    Rpartition des projets touristiques en cours de ralisation (source: Direction du tourisme et de lartisanat) Nombre Investissement (DA) Nombre de lits Nombre demplois Complexe touristique 3 100521 292 100 Htel urbain 2 7300 84 30 Htel familial 7 33302 454 69 TOTAL 12 141123 830 199 Selon les perspectives dinvestissement, un nouveau potentiel doffre doublera les chiffres existants, et le nombre demplois permanents sera multipli par deux. Le tourisme est considr comme une potentialit la wilaya dEl Tarf. Dans le cadre de la stratgie de la wilaya pour promouvoir ce secteur, un institut national spcialis en tourisme - htellerie et artisanat a ouvert ses portes depuis septembre 1999 au niveau de la commune dEl Tarf. La wilaya dispose dun linaire ctier long de quelques 90 km dont 40 sont au niveau du PNEK. Parmi les 13 plages autorises la baignade dans la wilaya, huit sont dans le parc : La Messida, El Nawares, El Sarnoub, Jaune el daj El azrek, la Grande Plage, lUsine, La Vieille Calle et Cap Rosa. Si lon compte les petites plages isoles, le littoral dEl Tarf dispose de 29 plages, soit une capacit totale de prs de 40000 estivants-baigneurs/jour. Le parc, selon le rpertoire ASP (CAR/ASP, 2000) reoit jusqu 100 000 visiteurs par an, notamment en t. Par contre le chiffre avanc par la fiche du site MaB-UNESCO slve 30 000 visiteurs pour lanne 2001. Cinq zones d'expansion touristique (ZET) ont t classes par dcret n 88-232 du 05 novembre 1988. Presque la moiti du littoral de la wilaya est dans le Parc National o se trouvent deux de ces zones : la ZET de la Messida (565 ha), avec un site de 45 ha prvu pour un dveloppement touristique, et la ZET de Cap Rosa (900 ha) comprenant les sites de Cap Rosa, Capliona et la Call prisonnire. En ce qui concerne les sites de Capliona et Calla Prisonnire, aucune tude na t labore lexception de lidentification des sites lors de la ralisation de la phase prcdente. De ce fait, ils ne peuvent faire lobjet de transfert lANDT. Le site de La Messida, cependant, a t dj transfr lANDT. Il existe 13 htels dans la rgion du parc, dont 12 dans la commune dEl Kala. Il existe aussi des campings amnags pour la saison estivale. Le nombre total de chambres slve de 400 avec 1025 lits. Les tablissements hteliers garantissent 113 emplois permanents. La capacit daccueil des neufs campings est de 3136 campeurs. Nombreux habitants proposent du logement informel pour les estivants. Lactivit touristique se concentre durant 75 jours par an, de mi-juin fin aot. La reprise des activits des plages de Bjaia et Jijel, plus proches dAlger, a entran la diminution du nombre destivants qui frquentent les plages du PNEK. Cette baisse est estime un million de touristes-jour par anne depuis 2002, amenant la rcession tant au nombre de visiteurs quau nombre de nuites, et linterruption de lactivit de quatre tablissements hteliers. Cependant, cette tendance la baisse nempche pas que dautres projets dinvestissement soient en cours, apparemment sans tudes de viabilit ou de la demande. Deux ZET (zone dexpansion touristique) ont t dclares et un total de 12 projets est en cours de ralisation. Ces projets augmenteront la capacit daccueil de 830 lits. Outre le tourisme balnaire, il y a certains autres aspects attractifs dans la rgion du Parc National qui pourraient jouer un rle dans le tourisme, mais qui ne sont encore pas dvelopps.

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    Camping : Deux campings sont mis en place chaque anne en saison estivale pour accueillir les visiteurs qui optent pour cette modalit de logement. Le choix du terrain est dcid par une commission interdpartementale compose par des membres du Parc National, lAgence Nationale de Dveloppement Touristique (ANDP) et les communes. Les deux campings sont situs dans la commune dEl Kala, qui est le bnficiaire conomique de ces infrastructures. La disparition des campings est prvue dans lavenir lorsque lamnagement des Zones dExpansion Touristique (ZET) sera mis en place. tant donn la saisonnalit du flux de visiteurs, les htels, auberges et campings narrivent pas satisfaire la demande en t. Une offre informelle pour hbergement sy est constitue comme complment de substitution auprs des personnes rsidentes dans les villes ctires. Les sites archologiques sont assez abondants (Zerarka & de Vos, 2003), compte tenu du riche pass historique de la rgion. Depuis la prhistoire et la Tuniza romaine en passant par le Mars Kharaz mdivale et La Calle franaise, plusieurs civilisations se sont succdes El Kala. lintrieur du Parc National, plusieurs villas romaines, dont les ruines sont dans un excellent tat de conservation, taient voues la production dhuile dolive pour lexportation. Ces ruines pourraient faire lobjet dun tourisme culturel. La nature luxuriante du Parc offre une autre possibilit de dveloppement dans la rgion, notamment par lobservation doiseaux reproducteurs et hivernants. Ceci permettrait le maintien de lactivit pendant une grande partie de lanne et offrira la possibilit dattirer des touristes trangers. Ces visiteurs potentiels sensibles la conservation de la nature peuvent initier un modle dcotourisme (avec ses deux composantes : respect de la nature et profit pour les populations locales) trs convenable pour la rgion. Le corail et son artisanat bnficient dun festival qui a lieu chaque anne la fin aot. Lartisanat de la bruyre, surtout les pipes, est aussi rput dans la rgion. Les implications de la sur- frquentation estivale dans lespace littoral et marin ctier dEl Kala gnre le pitinement consquent du haut de plage et par consquent de la vgtation du cordon dunaire, premire dfense naturelle des plages et de la mer et une intense activit de chasse sous marine. 1.3.5. Lexploitation des ressources marines 1.3.5.1. Les ressources halieutiques Larticle 17 de la loi 01-11 relative a la pche et laquaculture signale trois types de zones pour la pche maritime, que le dcret excutif 03-481 dtaille dans son article 32 : Zone pour la pche ctire : entre les alignements de rfrence et les 6 milles marins Zone pour la pche au large : entre 6 et 20 milles marins. Zone pour la grande pche : au-del des 20 milles marins. En plus, larticle 18 de la loi exige que la pche soit rglemente dans les zones protges, et le dcret prcise que la pche sera autorise exclusivement des fins de recherche. Lalignement de rfrence dfini par larrt du ministre charg de la pche est, dans le cas des eaux du PNEK, la ligne trace entre les Caps Rosa et Segleb. La pche traditionnelle est actuellement admise entre les alignements et la cte. Dans les trois premiers milles de la zone de pche ctire il a aussi arrt une interruption de la pche au chalut entre le 1 mai et le 31 aot. La lgislation immdiatement antrieure (dcret excutif n96-121 du 6 avril 1996 fixant les modalits dexercice de la pche) concide avec lactuelle dans le sens quelle limitait le chalutage dans lalignement Cap Rosa- Cap Segleb et linterruption saisonnire tait le mme dans les trois milles. Pourtant, elle tait plus prcise et plus restrictive vu quelle interdisait les filets tranants dits chaluts en tous temps par

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    fonds infrieurs 50 m. Cette interdiction, dont labrogation est rcente, tait ajuste aux mesures courantes dans plusieurs pays de la Mditerrane et saccorde avec la conservation dhabitats endmiques et fragiles. Le port a une capacit daccueil pour 80 embarcations, malgr quil soit occup actuellement par 123 btiments. Le port possde en outre les caractristiques suivantes : une longueur de quais de 800 m linaires, un terre-plein de 1,1 ha ; un tirant deau de 4 5 m ; une largeur de la passe dentre de 70 m et un plan deau 3,6 ha.

    Le niveau denvasement lev du port rduit la longueur du quai 192 m. Cette situation pnalise beaucoup les pcheurs et leur embarcations (difficults dentre et daccostage). Le nouveau port, dont la premire phase de construction a commenc dans les annes 1990, va faire lobjet de travaux dachvement grce au financement du Ministre de Travaux Publiques. Ce nouveau port aura un quai de 427 m de long et deux digues de 555 et 350 m et renfermant un bassin de 5 ha. Sa capacit calcule est de 124 chalutiers et 117 sardiniers. La flottille du port dEl Kala a subi des fluctuations importantes durant la dernire dcennie. Le nombre de chalutiers a connu de minimes fluctuations au cours des dix dernires annes. Les sardiniers quant eux ont plus que doubl (hausse de 150 %) au cours des dix dernires annes et les petits mtiers ont enregistr une variation la hausse de 20 %. La principale cause dincrment dans le nombre dembarcations est les programmes initis par le ministre de la pche et des ressources halieutiques. Parmi ces programmes, nous citons le programme solidarit-pche qui a servi lachat de 100 embarcations armes qui ont t attribues 200 jeunes pcheurs chmeurs. Les corailleurs ont cess lactivit de la pche au corail depuis linterdiction de cette pche en 2001, malgr quune certaine activit illgale ait t signale par plusieurs personnes, apparemment par des gens qui ne sont pas du mtier. Pour lanne 2003, le personnel de pche tait constitu par 130 patrons, 127 mcaniciens et 1101 marins. Laugmentation de ce personnel a t parallle celle de la flottille. La situation socioprofessionnelle des pcheurs : La majorit des pcheurs, auprs desquels Bouazouni avait men une enqute en 2004, ont un diplme professionnel qui leur permet dexercer le mtier de pcheur. Beaucoup de pcheurs sont de nouveaux arrivs au mtier de pche (77 % ne sont pas issus de famille qui pratiquait la pche). Dans le but dassurer une formation adquate des pcheurs et de leur apprendre les nouvelles technologies, et durant la runion du conseil de gouvernement du 24 janvier 2004, une communication du Ministre de la pche et de l'aquaculture portait sur la nouvelle carte de formation pour la pche et de l'aquaculture. Cette carte se manifesterait notamment par linstauration de 6 structures de formation, dont une El Kala. Les espces cibles par la pche sont essentiellement des espces de poisson bleu qui reprsentent 70 80 % des captures. Les captures ont volu la hausse puis la baisse pour les catgories despces pches autres que poisson bleu (poisson blanc, crustacs, squales et espadons), pendant les dix dernires annes ; alors que pour le poisson bleu les captures ne cessent daugmenter continuellement. Lactivit mesure en nombre de sorties par an pour un chalutier est value 128. La moiti des sorties ont lieu en t, avec un jour sur deux de travail, au printemps et en automne, un jour sur trois et en hiver un jour par semaine. Par contre, en t les captures sont beaucoup plus faibles quau printemps ou quen automne. Le nombre de sorties des sardiniers et des petits mtiers volue de la mme faon au cours des saisons que pour les chalutiers, mais les captures par sortie sont plus abondantes en t que pendant les autres saisons. Le march du poisson est rgi par la technique de la crie pour la sardine et par des contrats de vente en permanence pour les produits des chalutiers et des petits mtiers. Le manque de march organis lintrieur du port pnalise beaucoup les pcheurs qui subissent la spculation des vendeurs et des revendeurs.

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    Parmi les principaux problmes du port selon les points de vue des personnes questionnes par Bouazouni (2004) nous citons : le manque despace pour accostage, le manque dunits de production de froid, linadquation de la largeur et de la profondeur de lentre et, probablement, le manque de possibilits de rparation. Ces problmes vont tre rsolus par linstallation du le nouveau port. Alors que dautres problmes comme la rgulation du march de vente ou labsence dune unit de transformation de la sardine ne trouveraient pas de solution avec le nouveau port et devraient tre rsolus autrement afin de pouvoir amliorer les conditions de vente des produits. Le programme de relance conomique 2001-2005 inclue des aides lacquisition, rhabilitation et mise aux normes de navires, de matriels et dquipement de pche, au dveloppement des units de soutien loutil de production, au dveloppement des units de prise en charge et soutien la production, au dveloppement du partenariat et au dveloppement de laquaculture. Daprs Sergent et al. (1990), la chasse sous-marine possde un certain caractre commercial. En priode estivale, elle se ralise surtout dans les secteurs les plus accessibles (Cap Rosa, Vieille Calle, Ras El Alem) et les produits (mulets, corbs et jeunes mrous) sont vendus El Kala. Laire marine dEl Tarf et plus particulirement le secteur compris entre Cap Rosa et la frontire algro-tunisienne est une zone de forte productivit biologique. Nmaoins, en termes dapports une variabilit assez remarquable est enregistr malgr la stabilit deffort de pche (ici mesur en embarcation actives). Lessentiel des apports, reste comme pour lensemble de la cte algrienne, constitu de poissons bleus, principalement sardine, sardinelle, saurel, allache et anchois. Pour le poisson bleu lexception de lanne 2000 les dbarquements se stabilisent depuis 1997 autours de 2100 tonnes. Le dbarquement de poissons blancs, connu pour tre plus forte valeur commercial se situe depuis 1995 dans la fourchette 200-1000 tonnes. Les apports en crustacs, en espadons et squales restent marginaux ; pour ces trois groupes les annes 2000 et 2001 restent exceptionnelles puisque leur contribution cumule au dbarquement global est respectivement 52.86 et 38.34 %. Ces chiffres devraient nanmoins tre considrs leur juste valeurs, puisque les apports en crustacs, espadons et squales restent encore faible dans le secteur m^me si un tournant la hausse est enregistr partir de 1997-1998. Selon la campagne Thalassa de 1982 les rendements thoriques des chalutiers sur les fonds chalutables entre cap Rosa et la frontire algro- tunisienne se situent entre 65 et 424 kg/h , soit un rendement moyen compris entre 146 et 290.75 kg/h. Les principales espces chalutes sur ces fonds sont le merlan, les crevettes rouges et blanches, les chiens de mer, la baudroie, le St pierre, le poutassou, le dent, la gallinette et la raie (sur les fonds de vase) ; le merlan, le dent, le rouget et le pageot sur les fonds de sable- vaseux et enfin, le merlan, le rouget, le St pierre, le dent et les chiens de mer sur les fonds de sable et les fonds rocheux. Enfin, il ya lieu de signaler que le risque de surexploitation reste srieux sur les fonds traditionnelles de pche, la culture local de pche comme pour le reste des secteurs de pche de la cte algrienne reste la transmission de la connaissance des calles de pche de pre en fils, ces sites connus fonds lobjet de la concentration de leffort de pche depuis quatre dcennies, aussi il est fortement recommand de rechercher de nouvelles zone de pche et rduire la pression sur les sites traditionnels afin de permettre aux stocks exploits de se reconstituer. Un nouveau port est encours de construction afin daugmenter les capacits de production et de dbarquements dans la zone dEl Kala (Voir chapitre I, point 1.3.9.). 1.3.5.2. Lexploitation du corail Lexploitation du corail rouge a de tout temps marqu lhistoire de la rgion dEl Kala. La rcolte du corail rouge est une activit qui existe en Mditerrane depuis la Prhistoire. Au dbut il ne sagissait que de ramassage de branches se trouvant trs faible profondeur, lentre des grottes ou en bordure mme du rivage. Les Grecs et les Romains avaient des corporations de plongeurs. Les Grecs calaient aussi des filets de pche sur le fond pour emmailler le corail (Laroche, 1999).

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    Dj vers 1150, Al-Idrs, savant arabe vivant la cour du roi normand Roger II de Sicile, rdige une gographie du monde connu appele Nuzhat al-mushtaq f ikhtirq al-fq ), encore appel Livre de Roger . Mars Kha