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Résumé Important carrefour de communication de l’espace sénégambien, la ville de Kayes connaît, à la faveur de la dégradation de la situation géopolitique ouest-africaine et du dynamisme économique lié à l’exploitation minière, un net renouveau démographique. Une lecture attentive des conditions de vie et de séjour à Kayes de migrants originaires de deux pays anglophones, en l’occurrence le Ghana et le Nigéria permet d’aborder trois questions relatives à la libre circulation en Afrique de l’Ouest: - le sens et la dynamique des mobilités observées au sein de l’espace CEDAO en particulier chez les jeunes; - la notion d’altérité et son impact sur les relations intercommunautaires et/ou les rapports avec les populations autochtones des aires de transit et/ou d’installation ; - l’avenir de la vallée du Sénégal : peut–elle retrouver sa fonction historique d’espace d’échanges sous-régional offrant ainsi une alternative à la fermeture des routes migratoires continentales ou internationales ?

Plan d’exposé

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Page 1: Plan d’exposé

RésuméImportant carrefour de communication de l’espace sénégambien, la ville de Kayes connaît, à la faveur de la dégradation de la situation géopolitique ouest-africaine et du dynamisme économique lié à l’exploitation minière, un net renouveau démographique.

Une lecture attentive des conditions de vie et de séjour à Kayes de migrants originaires de deux pays anglophones, en l’occurrence le Ghana et le Nigéria permet d’aborder trois questions relatives à la libre circulation en Afrique de l’Ouest:- le sens et la dynamique des mobilités observées au sein de l’espace CEDAO en particulier chez les jeunes;- la notion d’altérité et son impact sur les relations intercommunautaires et/ou les rapports avec les populations autochtones des aires de transit et/ou d’installation ;- l’avenir de la vallée du Sénégal : peut–elle retrouver sa fonction historique d’espace d’échanges sous-régional offrant ainsi une alternative à la fermeture des routes migratoires continentales ou internationales ?

Page 2: Plan d’exposé

Plan d’exposé

Aperçu sur la géographie des mobilités ouest-africaines

Kayes et sa région: les facteurs d’attraction ou de renouveau des mobilités

Circulations migratoires africaines et gestion de la mobilité

- qui sont les migrants?- Quelles sont les ressources convoquées dans

l’insertion?- Quelle gestion de la mobilité à l’échelle locale?

Page 3: Plan d’exposé

Mobilités ouest-africaines

la permanence de flux migratoires et d’espaces d’échanges insensibles aux limites territoriales actuelles ;

la liberté de mouvement réduit la pression sociale dans les zones de départ en même temps qu’elle limite la propension des migrants à se fixer définitivement dans les zones d’accueil ;

émergence de nouveaux territoires et de nouvelles citoyennetés qui sont le fruit d’une « intégration par le bas ».

CONSTATS D’ENSEMBLE

Page 4: Plan d’exposé

Mobilités ouest africaines (suite)

Trois aires d’échanges indifférentes aux frontières politiques et aux zones monétaires. Elles sont animées par des groupes ethniques dont les traditions commerçantes se sont professionnalisées au fil des siècles :

1. le Golfe du Bénin (Nigeria, Cameroun, Tchad, Niger, Bénin) animé et contrôlé par les Haoussa-Kanouri, les Ibo et les Yoruba;

2. le bloc central contrôlé par les groupes Fan et Dioula. Il est articulé autour de la Côte-d’Ivoire, du Ghana, du Togo, du Burkina Faso et l’est du Mali et a pour principal moteur le commerce du bétail ;

3. le secteur ouest qui correspond peu ou prou à la Sénégambie historique fonctionne à l’image de la zone de contact entre le Sahel et la savane. Il est structuré autour du groupe Mandingue également désigné sous le terme de Dioula.

Page 5: Plan d’exposé

3 zones d’échanges économiques

Page 6: Plan d’exposé

Carte de localisation de l’aire d’étude

Page 7: Plan d’exposé

Kayes et le fleuve Sénégal

Page 8: Plan d’exposé

Navigation fluviale ?

Page 9: Plan d’exposé

Kayes: ancienne ville coloniale ou ville africaine?

Page 10: Plan d’exposé
Page 11: Plan d’exposé

Facteurs d’attractionPôle central du BFS qui polarise la Haute Guinée, le Gadjaga, le

Guidimakha, le Boundou

Kayes: une zone d’émigration devenue pôle d’implantation : 80 146 habitants

 en 2005 à 127 368 habitants en 2009Escale du fleuve Sénégal jadis axe de pénétration coloniale depuis

1890 Nœud ferroviaire du Dakar/NigerCarrefour routier vers la Guinée, le Mali, la Mauritanie et vers les pays

du Golfe du BeninDepuis 2000: mines d’or, de diamant, de bauxite et de calcaire

Environnement politique et sécuritaire a contribué à la relance de la zone de Kayes (zone de contournement vers l’Europe)

Page 12: Plan d’exposé

Les migrants ouest africains à Kayes: groupes et activités

Les Sénégalais sont essentiellement formés d’artisans dont l’insertion professionnelle est fondée sur un savoir-faire et un réseau de relations hérités de l’ancienneté de l’implantation de groupes wolof aujourd’hui « malianisés ». Ces derniers habitaient dans les quartiers centraux comme Liberté ou Plateau.

Les Nigériens - avec notamment le groupe haoussa originaire de Tahoua - est surtout présent dans le commerce de la viande structuré autour des rotisseries

Les Mauritaniens sont présents dans le commerce du tissu. La communauté guinéenne est essentiellement composée de Peuls du Fouta

Djallon qui s’adonnent à de petits métiers comme le portage. Les Ghanéens sont essentiellement originaires de la région de Kumasi. Ils sont

surtout présents dans le commerce de détail mais leur activité principale reste la collecte des peaux de bœuf qui sont acheminés vers le pays d’origine. Une importante présence ghanéenne est signalée dans l’extraction de l’or à Sadiola.

Les Nigérians sont surtout remarqués dans la coiffure homme qui apparait comme une activité d’appoint pour un groupe qui pense poursuivre sa migration vers d’autres cieux en s’appuyant par exemple sur le football pratiqué au sein de clubs locaux.

La présence féminine est surtout notée chez les groupes anglophones. Il s’agit d’une migration jeune articulée autour de la prostitution  urbaine (Bar Mammy à Kayes Ndi) et dans les villes minières.

Page 13: Plan d’exposé

Migrants et modalités d’insertion

Il convient de souligner que les migrants rencontrés sont essentiellement mus par le souci de répondre aux besoins familiaux. On comprend alors qu’ils soient âgés de 25 ans et plus.

L’insertion est facilitée par la qualification professionnelle et le réseau ethnique.

Les valeur culturelles comme la parenté à plaisanterie jouent un rôle importants pour les Sénégalais par exemple

Le religion est un autre élément d’intégration islam/protestantisme Certains migrants restent très liés à leurs pays d’origine et s’inscrivent

dans un va et vient permanent. Rare sont les migrants qui envisagent d’épouser les filles du pays hôte. Noter la bonne tenue de tous les migrants qui sont convaincus qu’ils

sont seuls maîtres de leur destin dans une ville où ils ne font pas l’objet de tracasseries policières.

Page 14: Plan d’exposé

Ghanéens et Nigérians

Plutôt des “naufragés”sur la route de l’EuropeEspoir de passer en Europe en se ralançant à partir de Kayes

où l’on espère reconstituer un pécule de voyagePas les mêmes arguments que les autres migrants :migrants de

la CEDEAO “Etre africain et migrant en Afrique” n’est pas aussi simple qu’on peut l’imaginer

Anglophones de Kayes ne forment pas une seule “communauté de passage”. Leurs espaces de rencontre sont les terrain de football, les zones d’orpaillage et les lieux de plaisance càd de prostitution  (Bar Mammy à Kayes Ndi et autour des villes minières de Sadiola (1996) et Yatela (2001) .

Migrants connectés aux réseaux transnationaux parfois mafieux

Emploi dans l’orpaillage notamment chez les Ghanéens originaires de Koumasi , emplois autonomes (coiffure, collecte de peaux de bête

Page 15: Plan d’exposé

Circulation migratoire et gestion politique dans le BFS

Au plan politique, la migration ne doit pas être réduite à l’émigration internationale. Elle intègre aussi les mouvements internes. Neécessité de traiter les ifférentes formes de mobilités d’un territoire comme Kayes

Politiques nationales ou supranationales doivent laisser place aux politiques locales de gestion de la mobilité

Quel est le dégré de prise en charge des mobilités par les élus locaux en termes de gestion, de planification, partenariats, etc.?

Migrations africaines ou interafricaines comme alternative à l’exode vers l’Europe ? Quels rôles pour le BFS?

Page 16: Plan d’exposé

Indications bibliographiques

Fall P. D. (2003) « Dynamique migratoire et évolution des réseaux d'insertion des Sénégalais à Conakry (République de Guinée)» (: 63-75), in. COQUERY- VIDROVICH C., GOERG O., MANDE I. & RAJOANAH F. (eds.) « Etre étranger et migrant en Afrique au XX è siècle. Enjeux identitaires et modes d'insertion. Vol. 2 : Dynamiques migratoires, modalités d'insertion urbaine et jeux d'acteurs. Paris: L'Harmattan, 2003.

Fall P. D. (2004) Etats-nations et migrations en Afrique de l’Ouest: le défi de la mondialisation. Paris: Unesco.

Fall P. D. (2006) "Travailler en circulant. La circulation en Afrique de l'Ouest et de l'Afrique de l'Ouest à l'Afrique du Sud", Paris: Migrations- Société, vol. 18, n° 107, septembre – octobre.

• Gubert F. (2002), Do Migrants Insure Those Who Stay Behind ? Evidence from the Kayes Area (Western Mali), Oxford Development Studies, 30 (3).

• Taylor J-E et G. Dyer (2009), Migration and the Sending Economy : A Disaggregated Rural Economy-wide Analysis, Journal of Development Studies