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Planification stratégique Concept et principes Institut international de planification de l’éducation Planification du Secteur de l’éducation 1 1 Document de travail

Planifi cation stratégique Concept et principes …unesdoc.unesco.org/images/0018/001897/189757f.pdf · D’autres matériels d’auto-apprentissage sur des questions spécifi ques

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Planifi cation stratégique

Concept et principes

Institut international deplanification de l’éducation

Planifi cation du Secteur de l’éducation

11Documentde travail

Planifi cation stratégique : Concept et principes

Planifi cation stratégique :

Concept et principes

Documents de travai l pour la planif icat ion du Secteur de l ’éducation

DO C U M E N T D E T R AVA I L N° 1

Institut international deplanification de l’éducation

Ce document de travail a été élaboré par Gabriel Carron, consultant à l’IIPE. Khalil Mahshi (ancien Directeur), Anton De Grauwe (Spécialiste principal du Programme), Dorian Gay (Spécialiste adjoint du programme) et Sulagna Choudhuri (Consultante) ont apporté leur contribution et collaboré à la mise au point du document.

Les appellations employées dans ce volume et la présentation des données qui y fi gurent n’impliquent de la part de l’UNESCO ou de l’IIPE aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant à leurs frontières ou limites.

Les auteurs sont responsables du choix et de la présentation des faits tels qu’ils apparaissent dans ce volume, ainsi que des opinions qui y sont exprimées, lesquelles ne sont pas nécessairement celles de l’UNESCO ou de l’IIPE, et ne sauraient engager l’Organisation.

Publié par : l’Institut international de planifi cation de l’éducation7-9 rue Eugène Delacroix, 75116 Parise-mail: [email protected] Web de l’IIPE : www.iiep.unesco.org

Maquette de couverture : IIPEComposition : IIPEAtelier d’impression de l’IIPEiiep/web/doc/2013/01© UNESCO 2014

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Avant-propos de la série

La principale mission de l’Institut international de planifi cation de l’éducation (IIPE) est de renforcer la capacité des États membres de l’UNESCO à planifi er et gérer effi cacement leur système éducatif. Pour s’acquitter de cette mission, l’IIPE dispose d’une gamme de programmes intégrés : formation à court ou à long terme à Paris, à Buenos Aires et sur le terrain ; recherche portant sur les enjeux d’une planifi cation et d’une gestion effi caces des systèmes éducatifs, et sur les meilleures stratégies et pratiques ; orientation et préconisation de stratégies, ainsi qu’une collaboration avec les pays sur l’élaboration concrète, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de plans.

Au fi l des ans, l’IIPE a aidé un grand nombre de pays à développer leurs capacités à formuler des plans sectoriels d’éducation à l’échelle nationale. Cette série de Documents de travail pour la planifi cation du Secteur de l’éducation s’inspire d’une vaste expérience accumulée dans le domaine par des membres du personnel et des consultants de l’IIPE travaillant avec divers pays. L’idée est de disposer d’un ensemble de directives pratiques, faciles à utiliser sur les différents aspects de la planifi cation stratégique de l’éducation et applicables à des contextes variés. Ces documents de travail ont été préparés essentiellement à l’intention des principaux décideurs et responsables stratégiques, du personnel des ministères de l’Éducation et des institutions nationales et régionales impliquées dans les aspects techniques de la planifi cation, ainsi que des agents internationaux qui soutiennent la politique et la planifi cation nationales. Pour faciliter leur travail dans la planifi cation du secteur de l’éducation, nous les avons rendus disponibles sur le site Web de l’IIPE.

Avec ces documents de travail, l’IIPE espère contribuer à l’important travail effectué par la communauté des planifi cateurs et des gestionnaires de l’éducation dans de nombreux pays, parfois dans des conditions très diffi ciles. D’autres matériels d’auto-apprentissage sur des questions spécifi ques de planifi cation et de gestion de l’éducation sont également disponibles sur le site de l’IIPE (www.iiep.unesco.org). Le site offre en outre un portail sur les plans et politiques d’éducation fournis par les États membres de l’UNESCO, appelé Planipolis (http://planipolis.iiep.unesco.org_search/php).

Enfi n, ces documents de travail pour la planifi cation du Secteur de l’éducation doivent évoluer avec le temps et s’enrichir des expériences conjointes. Ainsi, toute réaction à ces documents sera la bienvenue. L’équipe qui les a élaborés tient à remercier les ministères de l’Éducation des divers pays, ainsi que les partenaires du développement pour leur soutien, ce qui a grandement contribué à l’accomplissement de ce travail.

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Table des matières

Avant-propos de la série . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

1. Origine et histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 1.1 Origine militaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 1.2 Adoption par le monde des affaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 1.3 Adaptation dans le secteur public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 1.4 Utilisation dans le secteur de l’éducation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

2. Concept et caractéristiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 2.1 La planifi cation traditionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 2.2 Principales caractéristiques de la planifi cation stratégique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 2.3 Résumé des différences entre planifi cation traditionnelle et planifi cation stratégique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

3. Le processus de planifi cation stratégique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 3.1 Questions et activités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 3.2 Diagnostic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 3.3 Formulation de politiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 3.4 Élaboration du plan (plan stratégique à moyen terme) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 3.5 Élaboration de plans opérationnels annuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 3.6 Suivi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

4. Remarques fi nales et mémentos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

5. Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

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1. Origine et histoire

1.1 Origine militaire

La planifi cation stratégique a des origines militaires. Le mot « Stratégie » vient du grec strategos, de stratos (signifi ant armée) et agein (signifi ant conduire). Ce terme servait à désigner les gouverneurs civils ou militaires élus par les citoyens d’Athènes pour assumer le commandement en temps de guerre. Les stratèges étaient tenus de concevoir et mettre en œuvre des plans d’ensemble ayant pour objectif fi nal, à plus ou moins long terme, la victoire (par des batailles, négociations et tout autre moyen disponible, selon la situation et son évolution). Ils n’étaient pas directement en charge des opérations courantes de gestion des troupes lors des batailles, ceci relevant de la responsabilité d’offi ciers de rangs inférieurs. Il était (et il est toujours) question ici de tactique, autre terme militaire provenant du grec tactica, l’art de déployer et manœuvrer les forces au combat (issu du verbe tassein signifi ant placer).

De ses racines militaires, la planifi cation stratégique a conservé au moins deux caractéristiques essentielles :

• voir en grand, en prenant en considération toutes les options possibles, sans négliger l’environnement et son évolution ;

• se concentrer sur un objectif à atteindre, à long terme, clair, déterminé et défi nitif.

1.2 Adoption par le monde des affaires

La planifi cation stratégique existe dans le monde des affaires depuis bien longtemps, mais l’on n’y a vraiment eu recours qu’après la Deuxième Guerre mondiale. Dans les années 1960, elle devient un outil de gestion standard dans toutes les grandes entreprises ainsi que dans certaines sociétés plus modestes, et commence à faire partie du programme de toutes les grandes écoles de commerce. Depuis, la planifi cation stratégique fait l’objet de nombreuses théories et connait divers courants dans son approche.

Deux évolutions importantes et liées méritent d’être mentionnées par rapport au concept militaire original.

Premièrement, on s’est peu à peu rendu compte que dans les entreprises les plus complexes, la planifi cation stratégique ne devait pas seulement être mise en œuvre au niveau hiérarchique le plus élevé, mais également s’appliquer aux différents niveaux et fonctions de l’organisation. Chaque responsable conçoit et met en œuvre une stratégie pour le secteur qu’il supervise.

Deuxièmement, il est devenu manifeste que pour accroître les chances de réussite de la mise en œuvre d’un plan stratégique, son élaboration ne pouvait être uniquement l’apanage de consultants externes, ni même de services internes de planifi cation. Si les responsables de la mise en œuvre ne comprennent pas ce qui est proposé, les plans tendent à rester des exercices théoriques. Un bon plan doit intégrer l’ensemble de l’organisation ou du service de gestion et, par conséquent, impliquer d’une manière ou d’une autre, tout le personnel dans sa préparation.

1.3 Adaptation dans le secteur public

La gestion stratégique est restée un certain temps confi née au domaine militaire et au monde des affaires. Sans surprise, elle est apparue dans les secteurs public et semi-public

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Concept et caractéristiques

vers le milieu des années 1980, lorsque la philosophie du marché libéral a commencé à dominer toute la pensée managériale. La réforme de la gestion publique était en marche. L’administration gouvernementale se devait d’être plus rentable et de se concentrer davantage sur les résultats ou les services, et l’application des nouveaux principes de gestion stratégique pouvait permettre d’y parvenir.

Les réformateurs n’ignoraient bien évidemment pas les grandes différences qu’il y avait entre une société privée et une agence gouvernementale. En règle générale, les agences gouvernementales ne sont pas confrontées à la concurrence, ne sont pas tenues de dégager des bénéfi ces mais ne jouissent que de peu d’autonomie en matière de gestion du personnel. Néanmoins, elles doivent rendre des services spécifi ques et, par conséquent, atteindre des résultats précis et quantifi ables. Dans la mesure où elles utilisent d’importantes ressources, les coûts doivent être contrôlés. Les agences gouvernementales ont leurs propres modes de fonctionnement, qui sont bien souvent issus d’une longue tradition et donc pas nécessairement les plus effi caces.

Toutefois, l’introduction de la gestion stratégique dans le secteur gouvernemental se justifi e pleinement. Malgré les différences apparentes, la planifi cation stratégique est une approche qui convient à tous les types d’organisations, du simple fait que celles-ci doivent atteindre des objectifs spécifi ques à long terme et, dans la mesure où les ressources sont toujours limitées, elles doivent également trouver la manière la plus rentable de les atteindre. Dans le même temps, chaque organisation a ses propres caractéristiques, ce qui signifi e que la planifi cation stratégique ne peut jamais être appliquée comme un calque mais doit être adaptée aux spécifi cités de chaque organisation.

1.4 Utilisation dans le secteur de l’éducation

La planifi cation stratégique dans le secteur de l’éducation est apparue aux États-Unis dès la fi n des années 1970, principalement au niveau institutionnel (universités et collèges). Vers le milieu des années 1980, près de 500 districts ont commencé à appliquer une nouvelle forme de planifi cation stratégique, et des manuels spécifi ques étaient préparés et largement diffusés par des organisations professionnelles telles que l’American Association of School Administrators (AASA). De nombreux autres pays ont également introduit la planifi cation stratégique au niveau des établissements scolaires, dans le cadre d’un processus plus large de décentralisation et de réforme de la gestion favorisant l’autonomie des établissements à la fi n des années 1980.

La planifi cation stratégique n’est apparue au niveau central du système éducatif qu’à partir des années 1990. Lors de l’atelier international sur les Perspectives de la planifi cation de l’éducation, organisé par l’Institut international de planifi cation de l’éducation (IIPE) de l’UNESCO à l’occasion de son 25e anniversaire, en 1988, les débats ont largement porté sur la déception causée par les méthodes de planifi cation traditionnelles (Caillods, 1989). Mais la nécessité d’adopter une approche de planifi cation plus stratégique n’a été abordée que de manière marginale. L’élaboration des plans stratégiques pour le secteur de l’éducation n’a été pratiquée que des années plus tard et a été, du moins dans les pays en développement, intimement liée à l’introduction progressive des SWAp, ou « approche sectorielle », dans la coopération au développement, à partir du milieu des années 1990.

L’approche sectorielle est un paradigme de coopération récent visant à établir un partenariat plus équitable entre pays donateurs et pays bénéfi ciaires. Cette approche repose sur la conviction que l’assistance du bailleur de fonds ne peut être effi cace que si elle soutient directement la mise en œuvre d’une politique et d’une stratégie sectorielles nationales formulées et assimilées par le pays bénéfi ciaire. Les ministères de l’Éducation des pays bénéfi ciaires ont donc tout intérêt à élaborer des plans sectoriels stratégiques nationaux comme un outil précieux pour parvenir à un développement de l’éducation mieux harmonisé

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Planification stratégique : concept et principes

et plus effi cace, en coopération avec les divers partenaires du développement. En adhérant à la Déclaration de Paris sur l’effi cacité de l’aide1, en 2005, les pays bénéfi ciaires se sont engagés à s’investir dans l’élaboration et la mise en œuvre de leurs stratégies nationales de développement et à les concrétiser en programmes et plans axés sur les résultats. L’existence d’un tel plan étant devenue un critère majeur d’admissibilité pour bénéfi cier du Partenariat mondial pour l’Éducation2, l’intérêt pour la planifi cation stratégique dans les pays en développement en a été renforcé d’autant.

1. Pour en savoir plus sur la Déclaration de Paris, voir : www.oecd.org/dataoecd/11/41/34428351.pdf

2. Pour en savoir plus sur le Partenariat mondial pour l’Éducation (GPE), consulter le site web : http://www.globalpartnership.org/fr

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2. Concept et caractéristiques

2.1 La planifi cation traditionnelle

Dans son acception la plus large, la planifi cation peut être défi nie comme suit :

Anticipation de situations susceptibles de se produire dans le futur, choix des objectifs à atteindre et détermination des actions pertinentes à entreprendre afi n d’atteindre ces objectifs à un coût raisonnable.

En d’autres termes, la planifi cation suppose de penser à l’avenir et d’essayer de contrôler les événements futurs, en organisant et gérant les ressources de manière à réussir à atteindre les objectifs défi nis défi nis.

I. Planifi cation traditionnelle du développement

Selon cette défi nition, la planifi cation n’a rien d’exceptionnel. Depuis l’apparition de la pensée rationnelle, les hommes ont toujours planifi é d’une manière ou d’une autre. Toutefois, en tant que méthode formalisée pour organiser le développement dans des sociétés complexes, la planifi cation est une invention du XXe siècle. L’élaboration de plans directeurs de développement a ainsi été le fondement des États socialistes depuis la Révolution communiste de 1917.

Mais, peu après la Deuxième Guerre mondiale, plusieurs pays non-socialistes, en Europe occidentale (la France et les Pays-Bas, entre autres) et ailleurs (au Japon), ont adopté l’idée d’une planifi cation indicative comme instrument de relance et de développement3 après une guerre. Contrairement à la planifi cation directive socialiste, la planifi cation indicative accepte la primauté de l’économie de marché. Elle s’efforce cependant d’orienter les investissements vers les objectifs prioritaires nationaux, d’éviter la duplication des efforts et, dans la mesure du possible, de réduire l’instabilité cyclique.

II. Planifi cation traditionnelle de l’éducation

Ces deux types de planifi cation – indicative ou directive – ont également été appliqués pour la planifi cation du secteur de l’éducation. Au fi l des ans, diverses méthodes de prévision et modèles de simulation ont été élaborés dans l’optique d’orienter les investissements éducatifs en fonction des besoins du marché du travail (approche axée sur la main-d’œuvre), des besoins sociaux pour l’éducation (approche axée sur la demande sociale), des besoins des sous-secteurs de l’éducation avec le meilleur taux de rentabilité (approche axée sur la rentabilité), ou encore d’une combinaison plus ou moins harmonieuse des trois.

Au début des années 1960, la planifi cation de l’éducation a été considérée comme indispensable pour les pays nouvellement indépendants, afi n de leur permettre d’avancer rapidement et systématiquement dans le développement de leurs ressources humaines. Des unités de planifi cation ont été mises en place dans les ministères de l’Éducation mais elles dépendaient grandement de l’expertise externe. L’IIPE a alors été créé pour former des experts nationaux en planifi cation au siège de l’UNESCO, à Paris, et sur le terrain. Un certain nombre de plans pour l’éducation plus ou moins complexes ont été élaborés. Néanmoins, dans de nombreux cas, les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes et la déception causée par l’approche de planifi cation classique, déjà perceptible dans les années 1970, s’est accentuée dans les années 1980.

3. Notamment le Bureau central de planifi cation (Pays-Bas), dirigé par Jan Tinbergen, le Commissariat général du Plan (France), inspiré par Jean Monnet, et l’Agence de planifi cation économique (Japon).

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Planification stratégique : concept et principes

III. Principales critiques

Les principales critiques avancées ont été les suivantes :

• Trop d’attention à l’élaboration du plan et trop peu à sa mise en œuvre. Il a été trop vite pensé que l’élaboration d’un bon plan suffi sait à le mettre en œuvre de manière plus ou moins automatique. Par conséquent, très peu de mécanismes, pour ne pas dire aucun, ont été créés pour assurer le suivi systématique de la mise en œuvre des plans. De plus, le fait que de nombreux plans aient été élaborés par des assistants techniques externes (AT) n’a pas facilité l’appropriation nationale, sans laquelle la mise en application est incontestablement vouée à l’échec.

• Les plans ont été élaborés de manière technocratique, du sommet vers la base. La plupart des plans ont été élaborés par les unités de planifi cation (et leurs AT) avec une participation limitée, voire nulle, du reste du personnel du ministère, sans parler de celui des niveaux décentralisés de gestion ou des partenaires de la société civile. Il s’en est donc de nouveau suivi un profond manque d’appropriation (voire de connaissance) des objectifs et actions prioritaires du plan par les responsables de sa mise en œuvre. En effet, si un plan peut aisément être élaboré par une poignée d’experts techniques, sa mise en œuvre relève par défi nition de la responsabilité de l’ensemble du personnel du ministère et nécessite la participation de tous.

• L’évolution du contexte n’a pas suffi samment été prise en compte. Les plans ont été élaborés en supposant implicitement que les planifi cateurs disposaient de toutes les informations et techniques nécessaires pour développer un plan complet, adapté et pouvant être exécuté intégralement, du début à la fi n. En conséquence, lorsque les plans ont été appliqués (nombre d’entre eux ayant simplement fi ni sur les étagères des ministères), leur mise en œuvre a été réalisée de manière rigide et mécanique. Leur fl exibilité était trop limitée pour permettre d’adapter la mise en œuvre au contexte changeant. Ce besoin de souplesse et d’adaptation constante est devenu de plus en plus indispensable à la seconde moitié des années 1970 (après la première crise pétrolière) et dans les années 1980, lorsque l’environnement économique global est devenu plus instable et imprévisible.

2.2 Principales caractéristiques de la planifi cation stratégique

La planifi cation stratégique, qui est censée remédier aux défauts qui viennent d’être mentionnés, peut être défi nie comme :

Un outil de gestion pour aider une organisation à améliorer ses performances en s’assurant que ses membres tendent vers les mêmes objectifs et en ajustant continuellement l’orientation de l’organisation au contexte changeant, sur la base des résultats obtenus.

Conformément à cette défi nition, certaines caractéristiques clés d’une approche de planifi cation stratégique méritent d’être soulignées.

I. La planifi cation stratégique est guidée par une notion générale d’orientation

La planifi cation stratégique n’est pas simplement une froide entreprise technique qui donne la liste des objectifs à atteindre et des actions à entreprendre. Il lui faut une fi nalité et une notion générale d’orientation pour guider quotidiennement le choix des responsables de la mise en œuvre quant aux actions à entreprendre pour atteindre les résultats attendus.

Les manuels sur la planifi cation stratégique recommandent généralement de commencer par l’élaboration d’une déclaration de mission et de vision. Une déclaration de mission est un court paragraphe résumant :

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Concept et caractéristiques

• l’objectif général que l’organisation essaie d’atteindre ; • la principale méthode qu’elle va appliquer pour atteindre cet objectif ; • les principes et valeurs de base qui guideront l’accomplissement de la mission.

Une déclaration de vision est quelque peu plus large, dans la mesure où elle défi nit la situation idéale visée par l’organisation. Toutefois, en pratique, la distinction n’est pas toujours très nette (encadré 1).

Encadré 1. Questions de fond à traiter

VISION

Une éducation de qualité pour tous et une base de développement des ressources humaines pour transformer l’île Maurice en un État-nation intelligent à l’avant-garde du progrès et de l’innovation au niveau mondial.

MISSION

Développer une culture de la réussite et de l’excellence, en promouvant un système d’éducation et de formation effi cace, adapté et de classe internationale, qui soit à la fois intégrateur et intégré, polyvalent et général.

Encourager l’innovation et générer de nouvelles connaissances pour le développement socio-économique durable de la nation.

Garantir des opportunités d’apprentissage accessibles à tous, doter les apprenants de valeurs et de compétences favorisant leur épanouissement personnel, améliorer leur pensée critique et exploratoire, les encourager à innover et à s’adapter aux changements d’un monde de plus en plus globalisé.

Si la formultation de brèves déclarations de mission et de vision est une pratique commune dans la préparation des plans de développement des écoles, elle est moins fréquente dans la préparation de plans généraux pour le secteur de l’éducation. Même si cela a été fait dans certains cas, tout le monde reconnaît la diffi culté que représente la préparation de tels énoncés pour une organisation aussi vaste et complexe que le système éducatif. En effet, à force d’être trop génériques et trop vagues, les énoncés risqueraient de ne plus être très utiles. Toutefois, cela n’est pas un véritable problème, dans la mesure où, de toute façon, un plan stratégique doit contenir une présentation de politique plus explicite (soit dans l’introduction soit dans une section spéciale), qui expose clairement les objectifs généraux à long terme et les grandes stratégies envisagées pour atteindre ces objectifs.

II. La planifi cation stratégique est sensible au contexte

La planifi cation stratégique part du principe que le développement réussi d’une organisation procède de la recherche du parfait équilibre entre ses forces et ses faiblesses internes et les perspectives et les dangers externes, inhérents au contexte. La grande hypothèse est que, pour être effi caces, les organisations doivent réagir à leur environnement et à son évolution constante. Elles doivent s’efforcer de comprendre les changements et d’adapter leurs décisions en conséquence. D’où l’importance d’examiner minutieusement le contexte, non seulement lors du diagnostic initial pour l’élaboration d’un plan, mais également, et surtout, lors du suivi de sa mise en œuvre.

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Planification stratégique : concept et principes

III. La planifi cation stratégique est axée sur les résultats

Traditionnellement, le suivi de la mise en œuvre d’un plan consiste surtout à s’assurer que les intrants nécessaires sont fournis comme prévu et que les différentes activités sont réalisées comme planifi ées. On parle souvent dans ce cas de suivi de conformité, ce qui sous-entend de vérifi er que les données et les activités sont conformes aux plans et budgets originaux. La planifi cation stratégique est différente dans la mesure où elle considère que le suivi de conformité n’est pas suffi samment performant et préfère vérifi er si les résultats escomptés ont été atteints ou non. En d’autres termes, l’accent n’est plus mis sur le suivi de la conformité mais sur le suivi de la performance (ou des résultats). Les résultats d’une activité spécifi que sont alors généralement mesurés à trois paliers successifs : résultats immédiats (par exemple, le nombre d’écoles construites), résultats intermédiaires (par exemple, la hausse des taux d’inscription) et les impacts à long terme (par exemple, l’augmentation de la durée moyenne de scolarisation de la population).

L’attention accordée aux résultats a une importante implication technique lors de l’élaboration du plan. En effet, afi n de pouvoir évaluer convenablement les différents types de résultats obtenus, les objectifs de politique générale devront être traduits en objectifs plus précis (résultats attendus) qui devront être atteints pendant le plan à moyen terme. Ces objectifs devront ensuite être mesurables ou SMART4, selon le jargon communément utilisé. Afi n que les objectifs deviennent SMART, un ou plusieurs indicateurs spécifi ques5 devront être identifi és pour chaque objectif, en précisant exactement ce qu’il faut mesurer. Pour chaque indicateur, des cibles précises devront être fi xées, comme le niveau de résultat (ou valeur indicatrice) à atteindre à une date spécifi que, ce qui implique d’identifi er des valeurs de base qui permettront à leur tour d’évaluer les progrès.

Voici un exemple simple de la transformation d’un objectif en cible :

• Objectif politique : accroître l’effi cacité interne du système scolaire.• Objectif : réduire le redoublement des apprenants en école primaire.• Indicateur : le taux moyen de redoublement en école primaire.• Cible : réduire le taux moyen de redoublement en école primaire de 15 % en 2008

(valeur de base) à 7 % d’ici à 2013.

IV. La planifi cation stratégique est un instrument mobilisateur

La planifi cation stratégique ne peut réussir sans l’engagement des responsables de la mise en œuvre ni des différentes parties prenantes. Cet engagement n’est obtenu que si les personnes impliquées s’identifi ent au plan de manière à se motiver pour produire les résultats attendus. La planifi cation stratégique ne devrait, par conséquent, pas être réalisée de manière isolée, par quelques experts, mais plutôt comme un processus intégrateur dans lequel responsables de la mise en œuvre et parties prenantes sont activement impliqués d’une manière ou d’une autre. Si elle est structurée selon un mode participatif, l’élaboration d’un plan stratégique devient en soi une expérience d’apprentissage. Elle crée un moment privilégié pour ouvrir de nouvelles voies de communication et de dialogue, pour promouvoir la compréhension et le sentiment d’appropriation de ce qui est planifi é, et pour disséminer la pensée stratégique dans l’ensemble de l’organisation.

Il faut néanmoins savoir qu’il est bien plus long et plus complexe de préparer un plan éducatif sectoriel sur un mode participatif que de le faire de manière technocratique et traditionnelle, ce qui explique pourquoi certains pays préfèrent toujours cette option.

4. SMART pour : Spécifi que, Mesurable, Adopté, Réaliste et dont le Terme est fi xé.

5. Un indicateur est une variable statistique qui révèle quelque chose à propos des résultats produits par un système donné et qui est utile à des fi ns décisionnelles.

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Concept et caractéristiques

V. La planifi cation stratégique est souple dans sa mise en œuvre

La planifi cation stratégique repose sur l’idée qu’on ne peut élaborer aucun plan parfait et défi nitif, tout simplement parce que les situations sont devenues trop complexes et les environnements trop imprévisibles, et parce qu’il est aussi impossible de prévoir chacune des éventuelles conséquences des décisions qui seront prises. Une caractéristique essentielle de la planifi cation stratégique est donc de procéder par « tâtonnements intelligents » et non de respecter de manière linéaire un plan détaillé et bien défi ni. Un plan stratégique à moyen terme doit exposer l’objectif fi nal et la voie générale à suivre, mais n’indique pas les étapes précises à entreprendre pour atteindre cet objectif. Le test ultime d’un plan stratégique réside dans sa mise en œuvre, c’est-à-dire dans la capacité à réinterpréter et adapter sans cesse les activités d’origine suivant la variation des contraintes et des possibilités, sans dévier de l’objectif fi nal. La meilleure métaphore est celle d’un navigateur qui doit choisir son port de destination une fois pour toutes, mais qui doit adapter sa route en fonction des vents, des courants et autres obstacles qu’il va rencontrer pendant son voyage.

L’importance de la fl exibilité dans la mise en œuvre de la planifi cation stratégique ne doit pas être sous-estimée. Mais « fl exible » ne signifi e pas « incohérent », bien au contraire. Le seul appui solide pour une mise en œuvre souple est un système de suivi rigoureux fournissant les informations nécessaires pour savoir où se trouvent les possibilités et les contraintes, et pour adapter les propositions originales. Cette adaptation se traduit généralement par l’élaboration de plans opérationnels annuels qui représentent une partie essentielle du processus de planifi cation stratégique.

Dans le secteur éducatif, du moins, la traduction systématique du plan sectoriel à moyen terme en plans opérationnels annuels ne reçoit souvent pas l’attention qu’elle mérite, ce qui inhibe dans une large mesure les bienfaits potentiels de la planifi cation stratégique.

2.3 Résumé des différences entre planifi cation traditionnelle et planifi cation stratégique

Le tableau 1 résume certaines des principales différences entre l’approche traditionnelle de planifi cation, communément utilisée dans le secteur éducatif jusqu’à la fi n des années 1990, et l’approche plus récente de planifi cation stratégique adoptée dans un nombre croissant de pays. En réalité, les différences ne sont pas si nettes, et de nombreux plans qui se disent stratégiques ont conservé plusieurs caractéristiques de l’approche de planifi cation traditionnelle qui a prévalu pendant si longtemps. En effet, adopter une approche de planifi cation stratégique implique plus qu’un changement technique. Cela suppose de se lancer un défi plus fondamental visant à élaborer une nouvelle culture de gestion fondée, entre autres, sur un processus décisionnel participatif, la notion de responsabilité et une ouverture au changement. Ce processus prend du temps avant de donner des résultats, en particulier dans les pays où les conditions les plus élémentaires pour offrir un service public effi cace ne sont pas toujours remplies.

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Planification stratégique : concept et principes

Tableau 1. Différences formelles entre planification traditionnelle et planification stratégique

PLANIFICATION TRADITIONNELLE PLANIFICATION STRATÉGIQUE

Axée sur les intrants Axée sur les résultats

Technocratique Participative

Neutre Outil mobilisateur

Planifi cation linéaire Planifi cation itérative

Mise en œuvre rigide Mise en œuvre souple

Fondée sur la routine Axée sur le changement

Suivi de conformité Suivi de performance

Primauté du plan Primauté de la mise en œuvre

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3. Le processus de planification stratégique

3.1 Questions et activités

En défi nitive, la planifi cation stratégique revient à répondre de manière méthodique à quatre questions clés. Chaque question correspond à un ensemble d’activités de planifi cation spécifi ques (tableau 2).

Tableau 2. Questions stratégiques essentielles et activités de planification correspondantes

QUESTIONS ACTIVITÉS DE PLANIFICATION

Où en sommes-nous aujourd’hui ?Diagnostic : analyser la situation actuelle dans le secteur et son contexte

Où aimerions-nous être demain ?Formulation de politiques : choisir l’ensemble des objectifs et des stratégies

Comment y parvenir ?Élaboration du plan : défi nir des objectifs précis et équilibrer les objectifs et les moyens

Comment savoir si nous avançons dans la bonne direction ?

Suivi : évaluer les progrès et prendre des mesures correctives

Bien qu’il y ait un ordre logique et séquentiel pour poser des questions, il n’y a pas d’ordre précis pour y répondre. En réalité, les réponses aux différentes questions sont liées et s’infl uencent les unes les autres. Alors que nous essayons de savoir où nous voudrions être demain, nous pouvons être amenés à étudier plus précisément notre situation actuelle. De même, la décision sur la situation dans laquelle nous voudrions nous trouver à l’avenir est susceptible d’évoluer en fonction des moyens que nous voulons employer pour y parvenir. En d’autres termes, la planifi cation stratégique doit être considérée comme un processus itératif qui implique des va-et-vient continus entre les différentes questions et les activités de planifi cation correspondantes.

Au sens large du terme, la planifi cation couvre quatre activités différentes, qui vont du diagnostic au suivi. Au sens restreint du terme, elle est souvent réduite à l‘élaboration d’un plan. Toutefois, dans l’approche de planifi cation stratégique, l’élaboration du plan ne devrait pas être opposée à sa mise en œuvre, comme c’est souvent le cas. Comme il a déjà été mentionné, la planifi cation ne s’arrête pas lorsque la mise en œuvre du plan commence. Le plan original à moyen ou à long terme n’est pas élaboré une fois pour toutes, mais doit être traduit chaque année en un plan opérationnel et régulièrement actualisé.

Les plans peuvent être à long, à moyen ou à court terme. Il n’y a pas de durée standard pour chacune de ces catégories. Dans le secteur de l’éducation, les plans à moyen terme couvrent généralement une période de 3 à 6 ans (le plus souvent 5 ans). Les plans à court terme sont en adéquation avec le cycle budgétaire et se déroulent sur une ou deux années (le plus souvent un an). Ils sont également appelés plans opérationnels. Les plans à long terme peuvent couvrir une période de 10 ans et plus, comme par exemple les plans de l’Éducation pour tous (EPT). La plupart des plans pour le secteur éducatif sont à moyen terme, tout en s’inscrivant dans un cadre politique à long terme.

Dans les paragraphes suivants, les différentes activités de planifi cation qui doivent être effectuées pour répondre aux quatre questions susmentionnées sont brièvement commentées.

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Planification stratégique : concept et principes

3.2 Diagnostic

Tout effort de planifi cation doit commencer par une analyse de la situation afi n d’identifi er les problèmes et les réalisations, et de déterminer les principaux défi s à relever. Plusieurs termes servent à désigner cette activité (analyse, diagnostic, évaluation, repérage, etc.), le plus commun pour l’éducation étant l’analyse sectorielle.

Il est important de garder à l’esprit que, du point de vue de la planifi cation stratégique, la portée de l’analyse sectorielle ne doit pas être limitée au système éducatif en tant que tel, mais doit également tenir compte de l’environnement dans lequel le système fonctionne. À cet égard, l’analyse des tendances démographiques, du système économique et, notamment, du marché du travail, de la situation fi nancière, ainsi que du contexte socioculturel (diversité linguistique, minorités, etc.) est particulièrement pertinente.

3.3 Formulation de politiques

La formulation de politiques consiste à défi nir des objectifs à long terme, pouvant éventuellement se placer au-delà du plan à moyen terme, et à défi nir les principales stratégies pour atteindre ces objectifs. Elle repose en partie sur les résultats de l’analyse sectorielle, mais dépend également des politiques éducatives déjà existantes. Elle est également infl uencée par les politiques générales de développement du pays (telles qu’inscrites dans les plans nationaux de développement et/ou dans les documents stratégiques de réduction de la pauvreté, etc.), par les engagements internationaux qui ont été pris (par exemple, les Objectifs du Millénaire pour le développement, les objectifs d’EPT, la Déclaration de Salamanque, etc.) et par le(s) programme(s) du ou des parti(s) politique(s) au pouvoir.

La formulation de politiques, par conséquent, n’est pas un exercice technique simple et direct, mais plutôt un processus complexe, qui doit commencer par un examen des politiques existantes et qui sous-entend par ailleurs une profonde interaction entre experts en planifi cation et décideurs politiques lors de l’élaboration de la nouvelle politique.

L’examen des politiques peut avoir lieu en même temps que l’analyse sectorielle, ou même y être intégré.

3.4 Élaboration du plan (plan stratégique à moyen terme)

La première tâche de planifi cation consiste à élaborer un plan sectoriel stratégique à moyen terme. Cela revient, au fond, à entreprendre les activités suivantes :

• traduire les objectifs politiques à long terme en objectifs et cibles spécifi ques, mesurables et qui devront être atteints dans un laps de temps donné ;

• concevoir des programmes d’action prioritaires systématiques pour atteindre les objectifs, en indiquant les principales activités à mener, les échéances correspondantes et les unités responsables de chaque activité ;

• estimer les ressources (humaines, matérielles et fi nancières) qui seront nécessaires pour mener à bien le plan, calculer les coûts correspondants et les équilibrer avec les ressources disponibles.

Une approche du cadre logique (ACL) est généralement adoptée pour concevoir les programmes prioritaires. L’ACL a été mise au point en tant que méthode rigoureuse pour concevoir et contrôler des projets. Elle prévoit un processus très structuré pour analyser les problèmes, défi nir les objectifs, avant de choisir et d’organiser les activités pertinentes afi n d’atteindre ces objectifs, suivant un ordre logique strict. L’approche a été développée à la fi n des années 1960 pour l’USAID. Elle a été largement utilisée dans la plupart des agences humanitaires dans les années 1990, puis a commencé à être également appliquée dans la

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Origine et histoire

conception de programmes et de plans dans les pays bénéfi ciaires. (Pour en savoir plus sur l’ACL, voir les Documents de travail 2 [Planifi cation stratégique : Mesures organisationnelles] et 3 [Planifi cation stratégique : Techniques et méthodes]).

Fixer des cibles réalistes et cohérentes, et défi nir la manière la plus effi cace de les atteindre est un processus itératif qui implique de peser le pour et le contre des différentes options. La meilleure façon de le faire est d’utiliser un modèle de simulation informatique, c’est-à-dire une représentation mathématique des caractéristiques essentielles d’un véritable système, qui permet de prédire le comportement futur de ce dernier en fonction de diverses hypothèses. Ces modèles sont utilisés pour garantir une bonne cohérence entre les différents objectifs et composantes du plan (par exemple entre l’objectif de développement rapide du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et la capacité des instituts de formation des enseignants de former le personnel nécessaire) et, bien évidemment, pour estimer le coût de ce qui est proposé et pour assortir ce coût aux fonds prévisionnels qui seront disponibles (test de faisabilité fi nancière).

Il a récemment été préconisé de lier les plans de développement sectoriel à un cadre des dépenses à moyen terme (CDMT)6, un outil qui doit faciliter l’alignement du budget avec les plans et objectifs du secteur. Grosso modo, cela signifi e que le ministère des Finances, en utilisant un modèle macro-économique approprié, prévoit les revenus futurs du gouvernement puis établit des plafonds budgétaires pour un nombre donné d’années, sur la base des priorités gouvernementales et des objectifs et plans sectoriels présentés par les différents ministères concernés. De cette façon, et à condition que le CDMT soit entériné d’un point de vue politique, les ministères concernés ont une meilleure idée des budgets annuels qu’ils peuvent attendre, ce qui leur permet ainsi de planifi er de manière plus réaliste.

Malgré cela, le grand danger lorsque l’on élabore un plan sectoriel, c’est d’essayer de faire trop de choses dans le cadre d’une même période à moyen terme. Cela débouche inévitablement sur un éparpillement des trop rares ressources, ce qui conduit ensuite à une piètre mise en œuvre. Mais tous les enjeux ne présentent pas le même caractère d’urgence et, comme les ressources sont limitées, il faut toujours établir des priorités et faire des choix afi n d’arriver à un nombre restreint de programmes gérables. Il n’existe aucun modèle mathématique pour faire de tels choix, qui ne peuvent reposer que sur le seul jugement humain. Le choix des programmes prioritaires est étroitement lié à la formulation des politiques. À nouveau, il s’agit donc d’une tâche qui ne peut pas être laissée aux seuls experts en planifi cation, mais qui implique une étroite interaction entre planifi cateurs, décideurs et parties prenantes.

3.5 Élaboration de plans opérationnels annuels

Comme il a déjà été dit, la planifi cation n’est pas une activité ponctuelle qui cesse avec l’élaboration du plan sectoriel à moyen terme. Il s’agit d’un processus continu qui doit se poursuivre pendant toute la phase de mise en œuvre pour pouvoir adapter régulièrement les objectifs et moyens originaux à la lumière des circonstances nouvelles, des résultats obtenus et des diffi cultés rencontrées dans la mise en œuvre des plans précédents. En pratique, cette adaptation se fait via l’élaboration de plans opérationnels annuels, sur la base des informations fournies par le système de suivi.

Un plan opérationnel annuel est un plan de travail pratique qui explique en détail les activités prévues en cours d’année, afi n de progresser aussi effi cacement que possible vers la réalisation des objectifs du plan à moyen terme. Il s’agit d’un instrument technique (pas très descriptif) destiné à guider la mise en œuvre du plan à moyen terme sur une base annuelle. Il suit généralement la même structure et le même cadre logique que les matrices

6. Pour en savoir plus sur le CDMT, consulter le lien : http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/TOPICS/EXTPUBLICSECTORANDGOVERNANCE/EXTPUBLICFINANCE/0,,contentMDK:20235448~pagePK:148956~piPK:216618~theSitePK:1339564,00.html

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Planification stratégique : concept et principes

du programme du plan à moyen terme, tout en étant plus détaillé et plus précis. En partant de la structure des matrices du programme à moyen terme, il explique clairement pour chacun d’entre eux :

• les objectifs spécifi ques (résultats attendus) à atteindre dans l’année ; • les activités précises qui seront entreprises afi n d’atteindre les résultats voulus ;• les départements et unités spécifi ques chargés de l’exécution des différentes

activités ;• le calendrier de chaque activité.

Afi n d’être pleinement utiles, les plans opérationnels annuels doivent être étroitement liés aux budgets annuels, car tout écart entre plan et budget va affecter de manière négative la mise en œuvre du plan, entraînant des conséquences diverses :

• Premièrement, lorsqu’il y a une différence entre l’année fi scale et l’année scolaire, il est recommandé de prendre l’année fi scale comme année de référence pour le plan opérationnel.

• Deuxièmement, il doit y avoir une cohérence et une coordination entre les calendriers d’élaboration du plan et du budget, afi n de s’assurer qu’il n’y a pas d’écart entre le coût des activités prévues dans le plan et les dotations prévues dans le budget.

• Troisièmement, lorsqu’une approche de planifi cation stratégique est introduite, il devient rapidement nécessaire de s’assurer qu’il existe une cohérence entre la structure du plan et celle du budget. Cela signifi e qu’il faut s’éloigner d’un budget traditionnel par postes, où les dotations sont regroupées par entités administratives et par objets (salaires, petit équipement etc.), avec généralement peu de souplesse pour passer d’un poste à l’autre, pour adopter un budget fondé sur les programmes, dont les dotations sont avant tout regroupées par programmes et, dans un second temps seulement, par objets (avec, dans les meilleurs cas, plus de souplesse dans l’utilisation des fonds au sein d’un même programme).

3.6 Suivi

Le suivi est le processus de gestion interne, en vertu duquel des informations systématiques sur la mise en œuvre du plan sont collectées et analysées dans le but d’identifi er les forces et les faiblesses, et de formuler des propositions pratiques pour prendre les mesures nécessaires (correction des problèmes ou consolidation des réalisations) afi n d’atteindre les résultats escomptés.

Le suivi est essentiellement effectué en utilisant divers types d’indicateurs choisis pour mesurer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs et cibles, tels qu’ils ont été déterminés dans les plans à moyen terme et opérationnels annuels. Les informations ainsi collectées sont ensuite analysées, et les résultats présentés sous la forme de comptes rendus d’avancement (également appelés rapports d’étude ou d’activité) produits à intervalles réguliers pour servir de base à une évaluation collective, c’est-à-dire pour analyser collectivement un rapport d’activité, en discuter et prendre les décisions appropriées quant aux actions de suivi à entreprendre.

À certains moments (notamment à mi-parcours et/ou à la fi n du cycle de planifi cation), des rapports spéciaux d’évaluation peuvent également être demandés. Ils sont différents des rapports d’étude classiques, dans le sens où ils portent sur une analyse plus approfondie des questions fondamentales de politique liées aux objectifs généraux et à l’impact à long terme du plan (et non à des problèmes de gestion plus directs). Par ailleurs, ils sont généralement produits par des experts externes (ou au moins en association avec eux) afi n de garantir un degré élevé d’objectivité.

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Remarques finales et mémentos

On distingue également deux autres processus d’évaluation :

1. Le premier consiste en un suivi régulier effectué par les responsables des programmes, sur la base de simples rapports d’avancement produits régulièrement par les responsables de la mise en œuvre (souvent chaque trimestre). Ces rapports doivent ensuite être utilisés pour organiser des réunions d’évaluation ministérielles internes visant à arrêter et à prendre les mesures immédiates afi n de maintenir la mise en œuvre du plan sur la bonne voie. Malheureusement, le manque de véritables actions de suivi est souvent l’une des principales faiblesses du système d’évaluation interne.

2. Le second processus d’évaluation dépasse le cadre du ministère et implique les différentes parties prenantes et partenaires du développement. Ce processus prend la forme d’évaluations annuelles communes, d’une évaluation à mi-parcours et parfois d’une évaluation (ou revue) fi nale reposant sur des rapports d’activité plus complets, préparés par le ministère et complétés, dans certains pays, par des rapports d’activité des bailleurs de fonds. Ces réunions d’évaluation conjointes permettent d’informer les parties prenantes et les partenaires de développement et de recueillir leurs commentaires et propositions quant aux améliorations à effectuer.

Chaque réunion (et rapport) d’évaluation annuel(le) doit être programmé(e) de manière à servir de base à l’élaboration du plan opérationnel de l’année suivante. L’évaluation à mi-parcours vise à examiner plus minutieusement les résultats obtenus et les problèmes rencontrés et de décider s’il est nécessaire ou non de revoir les cibles et les programmes prévus pour la seconde période du plan. L’évaluation (ou revue) fi nale jette un regard sur le plan dans son ensemble. Son but n’est pas seulement d’évaluer les résultats fi naux, leur pertinence, leur rentabilité et leur viabilité, mais également de chercher à savoir pourquoi certains résultats ont été obtenus et d’autres non, et d’en tirer des leçons pour une éventuelle révision de la politique et pour préparer le prochain cycle de planifi cation.

Toutefois, certains pays (comme le Cambodge) n’attendent pas nécessairement la fi n du plan à moyen terme pour en élaborer un nouveau, mais optent pour un système roulant de planifi cation, ce qui signifi e qu’ils entreprennent la révision du plan à moyen terme chaque fois que nécessaire (par exemple après 2 ou 3 ans) tout en gardant constant le nombre d’années couvertes par le plan tant que l’ensemble des objectifs de la politique générale à long terme ne sont pas atteints.

La fi gure 1 résume le processus qui vient d’être brièvement évoqué. Elle montre le rôle central du cycle annuel de planifi cation et de suivi, qui est au cœur de la planifi cation stratégique. Elle illustre également les multiples boucles de rétroaction qui doivent être intégrées dans le processus afi n de le rendre plus souple et apte à répondre effi cacement à l’évolution des contextes.

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Planification stratégique : concept et principes

Figure 1. Le processus de planifi cation stratégique

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4. Remarques finales et mémentos

I. Il n’y a pas une méthode unique pour élaborer un plan stratégique

Bien qu’il n’existe pas de formule type, certaines leçons peuvent être tirées des différentes expériences nationales. Par exemple, lorsqu’un pays doit élaborer un plan sectoriel stratégique pour la première fois, et parce que les décideurs politiques sont généralement pressés, la tentation est toujours grande de suivre les anciennes méthodes. Cela signifi e faire appel à une équipe d’experts nationaux et/ou internationaux pour rédiger le plan aussi rapidement que possible (quelques mois), plutôt que de suivre un processus d’élaboration national et participatif plus long (8 à 12 mois au moins). Cette procédure façon « commando » comporte deux inconvénients majeurs. Tout d’abord, il développe très peu les capacités nationales, ce qui amoindrit la viabilité du processus de planifi cation stratégique à long terme. Ensuite, il ne permet pas au personnel du ministère de bien s’approprier le plan, ce qui empêche ce dernier de s’impliquer effi cacement dans sa mise en œuvre.

II. L’intérêt d’une planifi cation stratégique réside non pas dans le plan lui-même, mais dans son processus

Comme il a déjà été dit, la planifi cation stratégique doit avant tout être considérée comme une expérience d’apprentissage collectif. Il s’agit d’un processus permettant d’acquérir de nouvelles techniques et méthodes de travail, d’apprendre à faire les choses de manière différente et plus effi cace, et de développer de nouvelles attitudes dans le travail. Bien sûr, le processus doit produire des résultats. Mais le principal résultat n’est pas le plan à proprement parler ; ce qui compte, c’est la mise en œuvre du plan. Un processus de planifi cation stratégique peut être considéré comme réussi, non pas lorsqu’un joli document a été élaboré, mais lorsque les mesures quotidiennes prises par les différents départements ministériels ont été améliorées et permettent de proposer de meilleurs services éducatifs.

III. Aucun plan n’est parfait

Dans le cadre d’une approche de planifi cation stratégique, les plans ne sont jamais gravés dans la pierre. Ils doivent toujours être considérés comme des orientations d’actions provisoires, qui doivent être continuellement adaptées et régulièrement actualisées. Des mesures correctives continues et la révision régulière des plans sont deux fondements de la gestion stratégique. C’est pourquoi les plans à moyen terme ne doivent ni viser la perfection ni chercher à trop affi ner leurs objectifs. Ils doivent indiquer les directions à suivre, en spécifi ant clairement les objectifs à long terme, ainsi que les objectifs et cibles à moyen terme. Mais ils ne doivent pas être trop précis quant aux activités clés qui devront être entreprises pour atteindre les objectifs et cibles mis en avant. Ils doivent enfi n indiquer le chemin à suivre sans en arrêter précisément les étapes, cette tâche incombant aux plans opérationnels annuels qui, eux, peuvent être plus précis et détaillés parce que la durée est plus courte, le budget connu et l’environnement plus prévisible. Mais, même les plans opérationnels peuvent être amendés et ils devraient être appliqués de manière fl exible grâce à un système de suivi interne approprié.

IV. La diffi culté de la planifi cation stratégique n’est pas technique, mais humaine

La planifi cation stratégique suppose l’application d’un certain nombre de techniques spécifi ques, telles que l’approche du cadre logique (ACL), l’utilisation de modèles de simulation,

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Planification stratégique : concept et principes

l’application de méthodes de budgétisation des programmes, etc. Il n’est pas toujours facile de diffuser ces techniques auprès de l’ensemble de l’administration du ministère, mais cela peut se faire en organisant des programmes systématiques de développement des compétences et en promouvant « l’apprentissage par la pratique ». Le défi le plus diffi cile consiste à changer les mentalités et à introduire une culture de gestion stratégique qui accompagne ces techniques : une culture fondée sur le partage des informations et axée sur la production de résultats. Il s’agit d’une entreprise majeure, qui doit être poursuivie sans relâche sur le long terme. En effet, l’introduction de la planifi cation stratégique ne se traduit jamais par un changement radical et immédiat, mais constitue plutôt le point de départ d’un ensemble de changements progressifs qui, année après année, devraient permettre de rendre le système de gestion de l’éducation plus effi cace. Qui plus est, une nouvelle culture de gestion au sein d’un ministère de l’Éducation dépend grandement d’un processus plus vaste de réforme du service public, qui détermine dans une large mesure les conditions de travail de son personnel. Heureusement, ces dernières années, un nombre croissant de pays a initié de tels programmes de réforme, avec l’intention commune d’axer de plus en plus l’ensemble du système de gestion sur les résultats et de le rendre responsable d’une prestation de services effi cace.

V. La planifi cation stratégique devrait pénétrer tous les niveaux du système éducatif

Ce document porte sur la planifi cation stratégique au niveau du secteur, niveau auquel elle débute souvent, mais pas toujours. Dans un certain nombre de pays, la planifi cation stratégique a été pratiquée au niveau des établissements (élaboration de plans d’amélioration des écoles) bien avant d’être introduite au niveau central. Dans la plupart des autres pays, la planifi cation stratégique a commencé au niveau central, avant d’être peu à peu diffusée aux niveaux décentralisés, simplement parce qu’introduire simultanément la planifi cation stratégique aux niveaux central et décentralisé demande un important effort de renforcement des capacités. Or, ce domaine a pendant trop longtemps été privé de l’attention et des fonds qu’il mérite. Mais, quel que soit le point de départ, il est toujours important que la planifi cation stratégique pénètre les différents niveaux du système de gestion de l’éducation le plus rapidement possible, afi n de créer une synergie et de garantir que les efforts soient dirigés vers la réalisation des mêmes objectifs nationaux. Dans de nombreux pays, l’adoption de la planifi cation stratégique va de pair avec la mise en œuvre d’importantes réformes de décentralisation, ce qui rend d’autant plus urgente la diffusion de la planifi cation stratégique aux niveaux décentralisés (y compris à celui des établissements).

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5. RéférencesCaillods, F. 1989. The prospects for educational planning. Atelier organisé par l’IIPE à l’occasion

de son 25e anniversaire. Paris: IIPE–UNESCO.

Kaufman, R.; Herman, J. 1991. Strategic Planning in Education: Rethinking, restructuring, revitalizing. Lancaster, PA : Technomic Publishing Company.

Williams, J.H.; Cummings, W.K. 2005. Policy-making for Education Reform in Developing Countries: Contexts and processes, Vol. 1. Lanhan, MD: Rowman and Littlefi eld Publishing Group.

Publications et documents de l’IIPE

Plus de 1 500 ouvrages sur la planifi cation de l’éducation ont été publiés par l’Institut international de planifi cation de l’éducation. Un catalogue détaillé est disponible ; il présente les sujets suivants :

Planifi cation de l’éducation

Généralités – contexte du développement

Administration et gestion de l’éducation

Décentralisation – participation – enseignement à distance – carte scolaire – enseignants

Économie de l’éducation

Coûts et fi nancement – emploi – coopération internationale

Qualité de l’éducation

Évaluation – innovations – inspection

Différents niveaux d’éducation formelle

De l’enseignement primaire au supérieur

Stratégies alternatives pour l’éducation

Éducation permanente – éducation non formelle – groupes défavorisés – éducation des fi lles

Pour obtenir le catalogue, s’adresser à : IIPE, Unité de la communication et des publications

[email protected] titres et les résumés des nouvelles publications peuvent être consultés

sur le site web de l’IIPE, à l’adresse suivante :

www.iiep.unesco.org

L’Institut international de planifi cation de l’éducation

L’Institut international de planifi cation de l’éducation (IIPE) est un centre international, créé par l’UNESCO en 1963, pour la formation et la recherche dans le domaine de la planifi cation de l’éducation. Le fi nancement de l’Institut est assuré par l’UNESCO et les contributions volontaires des États membres. Au cours des dernières années, l’Institut a reçu des contributions volontaires des États membres suivants : Australie, Danemark, Espagne, Inde, Irlande, Norvège, Pays-Bas, Suède et Suisse.L’Institut a pour but de contribuer au développement de l’éducation à travers le monde par l’accroissement aussi bien des connaissances que du nombre d’experts compétents en matière de planifi cation de l’éducation. Pour atteindre ce but, l’Institut apporte sa collaboration aux organisations dans les États membres qui s’intéressent à cet aspect de la formation et de la recherche. Le Conseil d’administration de l’IIPE, qui donne son accord au programme et au budget de l’Institut, se compose d’un maximum de huit membres élus et de quatre membres désignés par l’Organisation des Nations Unies et par certains de ses institutions et instituts spécialisés.

Président :Raymond E. Wanner (États-Unis)

Conseiller principal sur les questions intéressant l’UNESCO, Fondation des Nations Unies, Washington, DC.

Membres désignés : Tiziana Bonapace (Italie)

Chef, Section des technologies de l’information et de la communication (TIC) et du développement, Division des TIC et de la réduction des risques de catastrophes, Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifi que de l’ONU (CESAP-ONU), Bangkok, Thaïlande.

Carlos Lopes (Guinée-Bissau)Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), Addis-Abeba, Éthiopie.

Juan Manuel Moreno (Espagne)Spécialiste principal en éducation, Département Moyen-Orient et Afrique du Nord, Banque mondiale, Washington, DC, États-Unis.

Représentant de la FAO doit encore être nommé.

Membres élus : Madiha Al-Shaibani (Oman)

Ministre de l’Éducation, Muscat. Dzingai Mutumbuka (Zimbabwe)

Chef, Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA).Birger Fredriksen (Norvège)

Consultant en développement de l’éducation en Afrique (ADEA), Banque mondiale, Washington, DC.Ricardo Henriques (Brésil)

Secrétaire général, Institut Unibanco, São Paulo.Hyunsook Yu (République de Corée)

Directrice générale, Division de la recherche pour le futur et l’enseignement supérieur, Institut coréen de développement de l’éducation (KEDI), Séoul.

Jean-Jacques Paul (France)Professeur en économie de l’éducation, Recteur adjoint, Université de Galatasaray, Istanbul, Turquie.

Xinsheng Zhang (Chine)Président, Association éducative de la Chine pour l’échange international, Beijing.

Pour obtenir des renseignements sur l’Institut, s’adresser au :Secrétariat du Directeur, Institut international de planifi cation de l’éducation,

7-9, rue Eugène Delacroix, 75116 Paris, France

Dans ce Document de travail

Pour améliorer leur système éducatif, les pays doivent avoir une vision claire de leurs priorités et de la manière dont ils les réaliseront. Par conséquent, de nombreux ministères préparent des plans stratégiques qui refl ètent cette vision et qui permettent de mobiliser les individus et les ressources. Dans la plupart des pays, la planifi cation subit l’infl uence de l’histoire locale, de l’organisation de l’État, des ressources disponibles, ainsi que de contextes spécifi ques, comme les catastrophes naturelles ou les confl its armés. Quelles que soient les circonstances, les autorités éducatives doivent mener des actions essentielles : analyser le système éducatif, formuler des politiques pertinentes, les mettre en œuvre et surveiller leur

mise en application, souvent en collaboration avec leurs partenaires nationaux et internationaux.

Depuis sa création, en 1963, l’IIPE a apporté son soutien aux pays en matière de planifi cation sectorielle via son offre de formation, ses programmes de recherche ou une collaboration technique. La série des « Documents de travail pour la planifi cation du secteur de l’éducation » rassemble plus de 50 années d’expertise issue de partenariats entre plusieurs pays.

Le Document de travail n° 1, Planifi cation stratégique : Concepts et principes, présente un texte préliminaire visant à clarifi er le concept. Il expose brièvement les caractéristiques clés de la planifi cation stratégique de l’éducation, en examinant les diverses étapes et suggère des méthodes pour préparer les plans. Ces étapes sont détaillées dans les documents de travail qui suivent.

D’autres documents de travail existent dans cette série :

• Planifi cation stratégique : Mesures organisationnelles (Document de travail n° 2)

• Planifi cation stratégique : Techniques et méthodes (Document de travail n° 3)

Ces documents sont tous disponibles sur le site Web de l’IIPE :

www.iiep.unesco.org

Les documents à paraître concerneront d’autres étapes et d’autres outils de la planifi cation de l’éducation – processus de formulation, processus des plans opérationnels annuels, ainsi que l’usage des modèles de simulation.

Institut international deplanification de l’éducation