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Document cadre- version provisoire
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Document préparé en collaboration avec :
Document cadre* Planification pour développement urbain durable des les villes intermédiaires
* version provisoire
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Table des matières
Résumé
1. Introduction
2. Contexte et objectifs
3. Définition
Les villes moyennes et intermédiaires
Les critères quantitatifs et qualitatifs pour définir les
villes intermédiaires
4. Questions sur les villes intermédiaires
5. Conclusion générale sur les opportunités et les défis
pour la planification et les politiques urbaines des
villes intermédiaires
6. Recommandations pour acteurs du développement
urbain des villes intermédiaires
7. Bibliographie
Illustration: Vue de Lleida, Espagne, Source: Mairie de Lleida
3
Résumé
L'importance croissante des villes ayant des profils intermédiaires dans le
processus d'urbanisation mondiale contraste avec l'absence de stratégies de
planification adéquates qui tiennent compte de leurs défis et opportunités
particulières. Les villes intermédiaires ont la possibilité de développer de
nouvelles formes de partenariats ruraux - urbains, de nouveaux modèles de
croissance et de l'utilisation des terres, de nouvelles modalités de transport et de
nouvelles relations économiques.
Des réseaux, tels que le réseau CIMES et l'Union des architectes, ainsi que les
institutions internationales ont rejoint cet effort, notamment l'ONU-Habitat,
l'OIT, l'Alliance des villes et le Ministère norvégien des Affaires étrangères ont
rejoint les villes membres de CGLU. Les villes membres du comité de la
planification et des initiatives, telles que sur le Fonds pour le développement des
villes, contribuent également à la collecte d'informations, à la compréhension
des dirigeants de la ville, et à l'élaboration de recommandations.
Le point de vue européen et latino-américain initial de ces réseaux universitaires
a été comparé avec les réalités et les situations africaines. Des exemples
internationaux ont été analysés, et le document a été affiné davantage et
débattu au Forum mondial de Lleida, en Espagne.
Le document soulève des questions et rassemble les conclusions
concernant les opportunités et les défis des villes intermédiaires, tout
en examinant des recommandations. Il s’étend sur des sujets pertinents
pour une planification et des stratégies de développement couronnées
de succès, tels que :
• Les définitions des villes intermédiaires
• L'aménagement du territoire et l'environnement
• Aspects institutionnels
• Les stratégies économiques, sociales et culturelles
• Financement du développement urbain
Résumé des premières conclusions politiques et recommandations
Créer de nouvelles formes de partenariat urbain – rural, de gouvernance et de
leadership innovants devrait être le thème prioritaire de la planification et des
futurs programmes des villes intermédiaires.
4
Une planification stratégique et spatiale ainsi que des instruments de
financement devraient être utilisés pour guider un développement durable qui
répond au mieux aux conditions particulières des villes.
De nouveaux indicateurs qui tiennent compte de ces différences sont nécessaires
afin de définir les priorités de la planification et du financement. La planification
nationale et le financement du développement urbain se concentrent sur des
indicateurs tels que la taille et la performance économique.
Le rôle du développement social et économique au niveau local doit être renforcé
par une planification adaptée à la réalité du territoire, et en particulier par la
mise en œuvre du concept d'économies de proximité qui est bénéfique pour les
conditions socio-économiques des villes intermédiaires.
Les connaissances, qui sont actuellement accessibles aux villes intermédiaires,
peuvent être renforcées. Par conséquent, nous encourageons la communauté
internationale, les réseaux et les partenaires à trouver des solutions et à
permettre les échanges de connaissances factuelles entre les villes
intermédiaires.
CGLU et ses partenaires
Document cadre sur les villes intermédiaires
1. Introduction
Une urbanisation rapide est actuellement en cours et en grande partie dans les
pays en développement. D’ici 2020, plus de la moitié de la population du monde
devrait être urbanisée (Nations Unies, 2011). Par ailleurs, les villes de moins
d'un million d’habitants constitueront plus de la moitié de la population urbaine
en 2025 (figure 1). Cela signifie que pour les villes (moyennes, de second rang
et petites), il faudra plus de services et d'investissements pour faire face à ces
changements. Par ailleurs, servant de médiateurs entre les services, les
fonctions et les flux ruraux et urbains, il faudra à ces villes, appelées villes
intermédiaires (ci-après dénommées Villes-i), davantage de capacités pour
soutenir leur place de moteurs économiques régionaux. De nouvelles politiques,
de nouveaux instruments de financement et de planification sont donc
nécessaires pour prendre en considération leur situation spécifique dans le
système urbain.
5
Source: esa.un.org
Figure 1. Perspectives de l'urbanisation mondiale de l'ONU 2011
Les villes intermédiaires, qui se situent entre les zones habitées, les petites villes
et cités et les grandes villes de plus d'un million d’habitant, permettent à la
population rurale d'accéder aux infrastructures de base (comme les écoles, les
hôpitaux, les administrations, les marchés) et aux services (comme les emplois,
l'électricité, les services informatiques, le transport). Avec cette position
intermédiaire, elles constituent aussi, pour la majorité des citoyens, des lieux de
transition pour sortir de la pauvreté rurale (Banque mondiale, l'urbanisation et la
réduction de la pauvreté, 2013). Par conséquent, il y a lieu de reconnaître les
efforts visant à façonner l'évolution d'une société plus juste, durable et unie afin
de promouvoir la dynamique de ces villes.
Toutes les villes ont besoin d'exemples de gestion et de leadership efficaces.
Néanmoins, une plus grande attention a été accordée aux grandes villes et aux
zones métropolitaines, et les Villes-i ne peuvent pas suivre la même démarche.
Bien que représentant des groupes très divers, il existe de nombreuses
similitudes dans la dimension mondiale des villes intermédiaires notamment sur
le plan des défis et des opportunités ainsi qu’en termes de systèmes territoriaux
et urbains qui les distinguent. Par conséquent, afin d'apprendre et de planifier le
développement urbain durable, qui répond aux exigences du milieu urbain et de
la population rurale de leurs régions, les villes intermédiaires doivent avoir leur
propre voix dans le débat sur l'urbanisation. Conscientes de ce fait, les
associations des gouvernements locaux sont prêtes à offrir les possibilités de
partager les expériences et les leçons nationales et internationales en stimulant
la coopération Nord Sud et Sud Sud parmi ces villes intermédiaires. Elles veulent
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que davantage d’attention soit accordée aux Villes-i afin de bâtir leur confiance
et d’élargir leurs ambitions.
Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) représente et défend les intérêts
des gouvernements locaux et régionaux ainsi que de leurs associations au
niveau mondial, notamment par le biais de la coopération entre gouvernements
locaux, et au sein de l’ensemble de la communauté internationale,
indépendamment de la taille des collectivités qu'ils desservent. CGLU tient à
permettre et à encourager les projets de partage et d'apprentissage, en
particulier pour promouvoir les instruments et les méthodes de planification,
ainsi que la coopération intercommunale au niveau local, régional, national et
international.
Bien qu'il y ait de plus en plus d’écart, dans les réseaux mondiaux des villes,
entre l'importance croissante des villes à profil intermédiaire et qu’il y ait un
manque de stratégies de planification adéquates, en exhortant les chercheurs et
les praticiens à y répondre, CGLU se propose de chercher le genre de soutien
politique requis par les réseaux, les associations locales et les gouvernements
nationaux. Ainsi, la Commission sur la planification stratégique de CGLU a été
chargé, en 2013, de se concentrer sur les villes intermédiaires. Le Secrétariat
mondial de CGLU, à travers ses programmes, en particulier avec le programme
de travail conjoint de l’Alliance des cités et du gouvernement norvégien, soutient
les villes intermédiaires (principalement dans le « Sud ») et les associations à
coordonner leur coopération entre villes sur le thème de la planification
stratégique et des politiques urbaines pour les villes intermédiaires. CGLU croit
en l'importance des villes intermédiaires pour la consolidation et l'élargissement
de sa base politique.
2. Contexte et objectifs
CGLU et ses partenaires aux Nations Unies, en particulier l'ONU-Habitat et l'OIT,
outre les initiatives telles que le FMDV et les Commissions de CGLU, sont prêts à
relever les défis auxquels les gouvernements locaux doivent faire face dans le
monde et à fournir une expertise et un soutien professionnel pour renforcer les
capacités. Dans le contexte actuel, la communauté urbaine internationale met
l’accent sur l'importance d'une meilleure compréhension des villes
intermédiaires, la planification de leurs besoins, la mise en place de politiques
pour relever les défis, trouver des solutions et innover. A l’échelle internationale,
les villes intermédiaires sont confrontées à un certain nombre de défis. Bien que
ces défis soient partagés par de nombreuses autres villes et régions
métropolitaines du monde, leurs portées et leurs impacts sur les villes
intermédiaires sont d’une importance particulière.
Leurs défis sont les suivants :
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• Une planification faible et insuffisante
• Une dépendance politique et financière
• Un coût plus élevé de la prestation de services, mais moins de revenus
provenant de impôts
• Un manque de ressources financières pour rattraper les retards et augmenter
l'infrastructure de base pour absorber les pressions de l'urbanisation
• Une capacité limitée et des difficultés administratives
• Des profils d'emploi qui ne dépendent que de quelques secteurs (par exemple,
l'exploitation minière, le tourisme, l'agriculture)
• Des structures politiques, en particulier en Afrique, instables et conflictuelles
• L'impact du changement climatique et la nécessité d'améliorer la gestion de la
croissance et du développement urbains
• Une promotion insuffisante (le marketing de la ville pour créer une identité
externe)
Dans le contexte mondial, en dehors de l'Europe, nous pouvons constater qu'il y
a peu de recherche et de documentation disponibles sous forme de publications,
de guides ou de propositions pour les villes intermédiaires, et ce, par rapport
aux grandes villes. A la lumière de cet état de fait, un groupe de travail issu des
membres actifs et des partenaires de CGLU a été constitué. Jusqu'ici, CGLU a
collaboré avec la chaire de l'UNESCO et le réseau UICA - CIMES qui se consacre
au thème des villes intermédiaires, afin de mettre en place une plate-forme
d'apprentissage. Un atelier d'apprentissage, qui s'est tenu à KwaDukuza, en
Afrique du Sud en Mars 2013, a été l'occasion d'acquérir une meilleure
compréhension des villes intermédiaires africaines.
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Illustration 1: L'échange d'apprentissage sur les villes intermédiaires, KwaDukuza , mars 2013. De gauche à droite : Silvio Barros - maire de Maringa , Richard Mthembu - maire de Kwadukuza , NomusaDube - Président du KwaZuku Province Natal, NomvuzoShabalala - adjoint au maire de eTekwini , Sara directeur Hoeflich - projet à
CGLU , Bienvenue Mdabe - maire de Iiembe et président de SALGA .
Quelque 120 participants venus de villes et régions de six pays se sont réunis
pour examiner les besoins d'un programme pour les villes intermédiaires et pour
réfléchir sur le concept des villes intermédiaires appliqué au contexte africain.
Les principaux enseignements de cet atelier d'apprentissage ont été extraits et
reproduits dans ce document cadre, notamment les caractéristiques et les
recommandations pour la planification.
Lors du Forum international de Lleida sur les villes intermédiaires, les politiques
et la planification, qui a eu lieu en juin 2013, ce document a été débattu. Les
maires et les techniciens, principalement des pays du Sud, ainsi que des
experts, des partenaires au développement et des représentants des réseaux
ont eu l'occasion de s'asseoir ensemble et d’apporter leurs contributions aux
recommandations sur les politiques et la planification. Enfin, ce document sera
présenté lors du Congrès mondial de Rabat (octobre 2013).
De nombreuses universités ont commencé à concentrer leurs recherches sur les villes intermédiaires afin de mieux comprendre l'importance de la planification
dans ces villes et la nécessité de former des étudiants et des praticiens afin d'optimiser leurs opportunités et de relever leurs défis uniques. Différents
réseaux internationaux, tels que l'Institut municipal d'apprentissage de Durban (MILE), la chaire de l’UNESCO, l’Université de Lleida «Urbanisation et Développement », l’UIA-CIMES (Chargé de programme de l’Union internationale
des architectes (UIA), l'Association européenne de recherche urbaine (EURA), MECINE (réseau européen des moyennes villes), le réseau ibéro -américain
(AERYC), le Fonds pour le développement des villes (FMDV), sont intéressés par ce programme et ont commencé à proposer leur soutien et leur collaboration au
travail qui a été lancé sur le sujet.
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Illustation2 : Table ronde des maires, Lleida, juin 2013. A partir de la gauche, les maires
de: Narayanganj, San Vicente (Equateur), Agadir (Maroc), KwuaDukuza (Afrique du Sud), Butuan (Philippines), Chefchouen (Maroc), conseiller de Ferrara (Italie) et Nampula (Mozambique).
Les investissements et les nouvelles politiques de développement économique
des villes intermédiaires vont directement encourager et créer des emplois, ce
qui reste l’un de leurs principaux objectifs. En outre, dans les pays en
développement, les villes intermédiaires apparaissent comme des vecteurs de la
croissance urbaine, de la sécurité alimentaire, de la création d'emplois, de
l'éducation et de la prestation des services de base.
Objectifs stratégiques du Document Cadre
Ce document représente un effort pour rassembler les discussions des membres
de CGLU, des régions, des partenaires et des associations sur les villes
intermédiaires. Sur cette base, les gouvernements régionaux, les associations et
organisations nationales doivent élaborer un profil plus précis des propositions
de politiques. A cet égard, il est nécessaire de proposer deux principales
approches :
- Tout d'abord, faire pression, au sein du réseau, en faveur de la promotion de la
révision et de l'amélioration des nouvelles politiques territoriales et de
développement et, pour que le profil des villes intermédiaires y soit inclus
- En second lieu, encourager la constitution de réseaux ou de groupes
d'apprentissage à l'échelle locale, nationale ou régionale, qui soient
complémentaires à l'objectif cité ci-dessus, et se consacrer à ce grand ensemble
10
divers de villes de ce genre, pour améliorer les capacités, la maturité des
équipes locales et les politiques à mettre en œuvre
Ce document, qui a fait l’objet de discussions : entre élus locaux, praticiens et
représentants des réseaux à Lleida en juin 2013, sera présenté par la suite au
Congrès de CGLU à Rabat en octobre 2013. Un nouveau programme pour les
villes intermédiaires y sera décidé à cette occasion.
3. Définition
3.1. Les villes moyennes et intermédiaires
Considérant que les villes fonctionnent dans un large contexte spatial ainsi que
dans des «espaces de flux» d'information, de biens et de personnes (Castells,
M., 2000), diverses classifications de la ville comprennent: les capitales et les
villes secondaires ou les villes de second rang (ESPON la recherche
appliquée, 2013) relatives aux hiérarchies urbaines internationales et nationales;
les Régiopoles (Aring, Reuter, 2008), et les Netcités (Biaccini, Oswald , 2003)
se référant à l'agglomération à une échelle régionale, les municipalités en
périphérie des centres urbains, Zwishenstadt (Sieverts , T., 2000), les
paysages intermédiaires ayant trait à leur forme urbaine et ville dortoire;
les villes satellites, les villes industrielles, les villes aéroports ayant trait
au fonctionnement à l'échelle métropolitaine. Cependant, les agglomérations
urbaines continuent à être définies en priorité par des critères géographiques et
démographiques, tels que méga, métropolitaines, de taille moyennes, de petites
villes, qui signalent leur place au sein des réseaux urbains nationaux et
internationaux. Les critères de classification ne disposaient pas d’indicateurs
précisant à la fois le potentiel inhérent des villes de taille moyennes et les
risques auxquels elles étaient exposées. Au regard de ce qui précède, le terme
«intermédiaire ou moyen» a été introduit. Le sens du terme ville intermédiaire,
dont l'utilisation a d'abord été notée dans les milieux universitaires au milieu des
années 80, s’est élargi et précisé et a désormais presque partout remplacé : ville
de taille moyenne (Gault, M., 1989; Bolay, JC, et all. 2004 Bellet, C., 2010).
Les villes intermédiaires doivent se référer au contexte territorial spécifique et
bien défini et être associées à des hiérarchies et des réseaux, en prenant en
considération non seulement les réseaux urbains mais aussi ruraux ainsi que les
systèmes de l'environnement naturel. Elles ne sont pas seulement définies en
termes de taille démographique et de dimensions spécifiques (qui sont
cohérentes avec le contexte démographique), mais sur la base des fonctions
qu'elles exercent: leur rôle dans la médiation des flux (de marchandises,
d'informations, d'innovations et d’administration, etc.) entre le milieu rural et
dans les territoires urbains de leurs zones d'influence respectives et par rapport
11
à d'autres centres ou zones, qui peuvent être plus ou moins éloignées ( Llop ,
JM; Bellet , C., 2010).
3.2. Les critères quantitatifs et qualitatifs de la définition :
Les caractéristiques des villes intermédiaires varient au sein et entre les
continents et les pays, chacun ayant des seuils différents de ce qui pourrait être
pris en compte dans une telle classification. Leur position est déterminée par les
spécificités politiques, sociales et économiques du pays.
La taille des villes intermédiaires peut également varier considérablement ainsi
que leur budget et leurs compétences administratives qui tous constituent les
indicateurs quantitatifs, difficiles à façonner et à influencer par la ville elle-
même. S’agissant des questions de population, la taille prise comme un exemple
de critères quantitatifs, l'Union européenne définit les villes intermédiaires
comme des zones habitées par 20.000 à 500.000 personnes, alors que la
Banque mondiale fait monter la limite supérieure à un million. Dans le contexte
nord-américain, la gamme se situe généralement entre 200.000 et 500.000; au
Pakistan entre 25.000 et 100.000 et en Argentine entre 50.000 et un million. En
outre, ce qui constituerait une ville de taille moyenne ou intermédiaire en
Europe, peut correspondre à une petite, voire très petite ville dans le contexte
de la Chine ou de l'Inde où il y a beaucoup de villes de plus d'un million
d'habitants (Llop , JM, 2004). En outre, de nombreux gouvernements nationaux
classent les villes en divers groupes déterminés par le revenu, la population ou
la taille. Cela a des implications pour leurs compétences juridiques et fiscales,
faisant en sorte que les villes «aspirent à plus grand», comme les districts qui
souhaitent devenir des villes (Indonésie), les petites villes à devenir des villes
(Namibie) ou les villes tertiaires à devenir secondaire (Afrique du Sud) ou des
métropoles.
De même, les critères de qualité, tels que la qualité de la vie dans la ville, la
connectivité, la coopération avec l'arrière-pays, etc. sont tout aussi importants
dans la définition des villes intermédiaires. Les réseaux urbains appliquent
souvent des indicateurs de mesure au réseau de flux, au rôle et à la fonction
dont jouit la ville à l'intérieur de son territoire. De plus, nous pouvons ajouter la
relation qu’elle entretient et qu’elle crée, qui peut être influencée par les villes
elles-mêmes.
Pour illustrer ceci, voici les indicateurs quantitatifs identifiés pour les villes
intermédiaires
Taille de la population
o Dans cette étude, nous considérons les villes avec des
populations s’élevant entre 50.000 et un million
d'habitants comme villes intermédiaires, occupant une
12
place intermédiaire dans la hiérarchie des zones
habitées. Cependant, il pourrait y avoir quelques
exceptions.
o Certaines villes intermédiaires ont besoin de deux
indicateurs de la population: la différence entre la
population de jour et la population de nuit est facilement
de l’ordre de 2:1, en l’espèce: Blantyre (Malawi) qui a
une population de jour d'environ un million tandis que
pendant la nuit elle est d’un peu plus de 600.000 Au
moins 350.000 personnes font la navette vers la ville
quotidiennement; à Cracovie ( Pologne ) environ
250.000 étudiants ne sont pas pris en compte dans les
chiffres statistiques officiels
Compétences administratives et budgétaires
o Au niveau institutionnel (et financier) la ville est
dépendante des autres sphères de gouvernement,
compte tenu qu’elle a moins de pouvoir par rapport
aux grandes villes dans les réseaux nationaux pour
façonner son développement.
o Dans les priorités de développement national et
international, elles sont souvent «invisibles» ou
relèvent directement de la région.
o La capacité du personnel de l'administration est
inférieure à celle des grandes villes, avec moins
d'employés spécialisés et des salaires inférieurs.
o Le budget par habitant est nettement inférieur dans
les villes intermédiaires que dans les métropoles ou les
grandes villes, en le comparant dans le cadre des
contextes nationaux respectifs (c'est à dire que la
différence des budgets des transports publics en
Espagne est tel qu’il est dix fois plus élevé en moyenne
dans les grandes villes que dans les villes moyennes).
o Elles abritent les organes administratifs
gouvernementaux (locaux ou régionaux) au moyen
desquels les demandes et les besoins de larges
secteurs de la population sont canalisés et les
programmes nationaux de développement mis en
œuvre.
13
Les indicateurs qualitatifs identifiés pour les villes intermédiaires:
Connectivité externe (réseaux, liens territoriaux)
o En servant de nœud important structurant le flux, les
villes intermédiaires offrent un accès à d'autres
niveaux du réseau.
o De manière fonctionnelle, les villes intermédiaires
servent de centres destinés à fournir plus ou moins
des biens et des services spécialisés à leur propre
population et à celle (urbaine et des agglomérations
rurales) qui se trouvent à l'intérieur de leur arrière-
pays ou zone d'influence.
o Les villes intermédiaires sont le «cœur économique»
de grandes zones rurales (voir Hardoy, J.;
Satterhwaite, D., 1996), des centres d'interaction
sociale, économique et culturelle.
o Elles offrent des infrastructures relatives à
l’éducation (établissements d'enseignement
supérieur), à la santé (hôpital, soins médicaux
spécialisés), aux installations culturelles, religieuses et
de transport pour la population en général.
o Elles créent de la valeur ajoutée pour l'ensemble de
leur territoire en facilitant la médiation entre les zones
rurales et urbaines (exemple: des institutions comme
ACTEL à Lleida (Espagne) améliorent la performance
de la production agricole dans la région en organisant
l’écoulement des produits).
o Les villes intermédiaires sont des points de passage,
un premier arrêt pour les populations à la recherche
d'un emploi, de services spécialisés et d’une meilleure
qualité de la vie. Par exemple, une recherche en
Tanzanie a montré qu’une personne/ménage sur deux
qui est sortie de la pauvreté l'a fait par la transition de
l'agriculture vers l'économie rurale non agricole ou
vers les villes secondaires. Seule une personne sur
sept est sortie de la pauvreté par la migration vers une
grande ville (Banque mondiale, 2013).
14
Connectivité interne (la forme, l'ampleur, les installations)
o La recherche comparative sur près de 100 villes
intermédiaires à travers le monde montrent que les villes
qui ont jusqu'à 650.000 habitants sont plus compactes que
les plus grandes avec une population vivant à 70 % dans
un rayon de 3,9 km. (Llop , JM; Bellet, C, 2003)
o La proximité des services et des infrastructures rend les
villes intermédiaires plus humaines et plus complètes pour
les citoyens qui s'identifient avec cet espace créant ainsi
une forte identité locale (Ferrara ...).
o L’échelle suggère des relations plus équilibrées et plus
étroites avec l'environnement naturel et les zones rurales
environnantes. Toutefois, elles peuvent être plus exposées
aux investissements non durables (Par exemple, la ville
intermédiaire de Cajamarca (Pérou) fait face à des risques
d’entreprise minière menaçant l'écosystème fragile des
zones humides au sommet des montagnes).
o Elles se trouvent souvent en possession de ressources
primaires et secondaires (mines, agriculture) qui dépendent
beaucoup de facteurs externes.
o Les villes intermédiaires ont généralement des terres
disponibles gratuitement pour l'extension urbaine et sont
en mesure, au moins en principe, de maintenir une relation
harmonieuse et équilibrée de leurs territoires respectifs.
o La qualité de la vie est considérée comme meilleure grâce
notamment à la proximité des services qui est appréciée
par certains groupes ayant un certain revenu, en particulier
les travailleurs ayant comme domaine de compétence le
savoir tels que les employés universitaires.
4. Questions sur les Villes-i
Les questions pour le débat et la recherche qui ont été
soulevées par les membres et partenaires sont classés
dans les catégories suivantes : définition, aspects spatiaux et
Quoi?
15
environnementaux, les aspects sociaux et culturels, les aspects institutionnels,
aspects économiques, le financement du développement et des services.
4.1. Définition
• Qu’entend-on par ville intermédiaire dans les différents pays? Quels termes sont utilisés par les gouvernements nationaux et régionaux en se référant à ce
groupe?
• Quels sont leurs caractères distinctifs, forces, faiblesses et opportunités par
rapport aux capitales et les métropoles?
• Quel devrait être le rôle et les fonctions de ces villes au niveau du réseau
urbain plus large?
• Les villes intermédiaires sont-elles compétitives? Si oui, comment et avec qui sont-elles en concurrence?
• Y a-t-il des villes intermédiaires au milieu du système urbain des villes?
• Qui sont les parties prenantes de ces villes intermédiaires? Sont-elles différentes de celles des grandes villes? Créent-elles des relations différentes les uns avec les autres?
• Est-ce que les villes intermédiaires devraient rejoindre les réseaux de villes qui ont une identité propre ou une marque? Quels réseaux leur conviennent le
mieux?
• Quel est l'éventail démographique des villes intermédiaires?
4.2. Aspects spatiaux et environnementaux
• Quelles sont les nouvelles tendances de la croissance urbaine ainsi que leurs
priorités et comment les villes intermédiaires sont-elles affectées par celles-ci?
• Quel est le rôle des villes intermédiaires dans les systèmes urbains nationaux
et régionaux?
• Ont-elles été exposées à de nouvelles méthodes de planification comme les
régions métropolitaines l’ont été ? Quels sont les méthodologies et les outils de
planification des villes intermédiaires?
• Comment la consommation des terres est-elle perçue? (comme un problème
ou une opportunité)?
• Ont-elles des concepts de protection et de patrimoine?
• Y a-t-il des initiatives visant à s'adapter au changement climatique? Quel est
leur niveau de résilience?
• Y a-t-il une tendance vers un développement durable vert?
16
• Quels sont les instruments juridiques existants au plan du développement
durable?
• Est-ce que le potentiel environnemental est-il assez important pour créer une
stratégie autour de celui-ci? Comment peut-il être mesuré?
• Quelle est la portée de leur taille physique et de la densité de population?
• Est-ce que les villes intermédiaires sont denses? Sont-elles dispersées ou
compactes?
• Ont-elles des modèles à usage mixte?
• Quels sont les niveaux d'aménagements urbains et des services
d'infrastructure de base?
• Quelle est leur relation avec leur arrière-pays?
4.3. Aspects institutionnels
• Quel est le niveau de décentralisation des villes intermédiaires dans leurs pays
ou régions respectifs? De quelles façons les différents niveaux de gouvernement
coopèrent-ils?
• Quelle est la capacité institutionnelle des gouvernements locaux à gérer les
villes intermédiaires?
• Y a-t-il une bonne gouvernance urbaine à plusieurs niveaux, horizontale et
verticale?
• Quels sont les moyens adoptés par les villes intermédiaires pour plaider leur
cause et défendre leurs intérêts?
• Comment les associations de collectivités locales peuvent-elles bénéficier d'une
coopération avec des réseaux internationaux (tels que CGLU, CA, etc.)? Est-ce
qu'elles fournissent une plate-forme plus efficace pour promouvoir les villes
intermédiaires?
• Quels sont les outils de gestion utilisés par les villes intermédiaires?
• Quels mécanismes utilisent-elles pour fournir des services sociaux et
économiques?
• Comment le gouvernement local peut-il faciliter la gestion innovante des villes
intermédiaires et leur potentiel? Quels outils doit-on fournir au gouvernement
local pour faire pression à la fois sur les gouvernements nationaux et les
institutions internationales?
• Que doivent faire les villes intermédiaires pour améliorer leur gouvernance
(performance, stratégies, etc.)?
17
• Est-ce que les villes intermédiaires sont considérées comme un objectif
principale pour les dirigeants de la politique locale?
4.4. Aspects économiques
• Quel est le potentiel économique des villes intermédiaires?
• Quel est le profil du PIB et économique des villes intermédiaires par rapport
aux grandes villes dans le système urbain?
• Quelle est la situation économique des villes intermédiaires? Quel est le niveau
de prospérité de la population (revenus)?
• Quels sont leurs principaux secteurs d'activité économique?
• Quels sont les niveaux de croissance économique qui se font sentir?
• Quels niveaux et types d'investissements attirent-elles?
• Quel est le taux de création d'emplois et quel type d'emplois?
• Comment est structuré le chômage?
• Quelle est la nature des compétences de ses citoyens?
• Y a-t-il une migration vers les zones métropolitaines et pourquoi? Y a-t-il une
migration des zones rurales vers la ville?
• Quel est le rôle du secteur privé?
• Comment la crise financière a affecté les villes intermédiaires et comment y
font-elles face?
• Est-ce que les contraintes des villes intermédiaires sont différentes des zones
métropolitaines? Qui est responsable de leur développement économique, de la
réduction de la pauvreté et de la création d'emplois?
• Est-ce que les économies des villes intermédiaires sont plus liées aux
économies urbaines ou rurales?
• Y a-t-il un accent sur l'économie endogène?
• Comment pouvons-nous stimuler les investissements?
• Y a-t-il des ressources pour financer la croissance et le développement
durables?
• Quel est le rôle de la planification dans le développement économique?
4.5. Aspects sociaux et culturels
18
• Quelles sont les caractéristiques des populations dans les villes intermédiaires?
Sont-elles plus diversifiées ou plus homogènes que dans les grandes villes?
• Est-ce que les villes intermédiaires sont plus multiculturelles que les grandes
villes? Y a-t-il une interaction entre les diverses communautés?
• Y a-t-il une différence entre les villes intermédiaires en matière de populations
immigrées et non immigrées?
• Y a-t-il des problèmes liés à l’immigration, la ségrégation, les inégalités et
l'inclusion? Comment est-ce que les villes intermédiaires gèrent-elles ces sujets?
• Y a-t-il des questions liées à la pauvreté? Comment est-ce que les villes
intermédiaires gèrent-elles cela?
• Quelles sont les conséquences sociales du chômage? Comment est-ce que les
villes intermédiaires y répondent-elles?
• Y a-t-il des problèmes avec une population vieillissante? Comment les villes
intermédiaires y répondent-elles?
• Quels sont les défis culturels dans les villes intermédiaires?
• Les villes intermédiaires ont-elles leur propre identité culturelle? Est-ce une
identité régionale ou nationale?
• Comment est-ce que les villes intermédiaires peuvent préserver l'identité
locale pour la population future?
• Est-ce que le potentiel culturel et social est assez important pour créer une
stratégie autour de ce dernier?
• Quel est le rôle du dialogue social dans les villes intermédiaires?
4.6. Financement du développement et des services
• Quels sont les instruments financiers existants pour soutenir les villes
intermédiaires?
• Quels sont les spécificités des villes intermédiaires en termes de financement
du développement? Quelles sont les principales forces et faiblesses?
• Comment les villes intermédiaires font-elles pour financer leur développement
et les services? Comment fournir et financer des services publics durables et
efficaces avec les ressources locales?
• Est-ce que les outils de financement sont innovants (PPP, des stratégies
efficaces de recouvrement des impôts, la gestion de la valeur des terrains)?
19
• Quelles sont les ressources financières disponibles pour les villes
intermédiaires en plus de leurs recettes fiscales? Comment est-ce que les villes
intermédiaires combinent leurs différentes sources de revenus (hybridation)?
• Quel type de soutien financier reçoivent-elles de leurs gouvernements
nationaux?
• Quels sont les défis spécifiques auxquels elles font face en interne pour
générer des revenus?
• Quels sont leurs défis en matière d'accès au financement et comment sont-ils
surmontés?
• Comment planifier pour assurer un développement économique durable,
intégré et solide des territoires (attirer l'investissement privé, la valorisation des
ressources locales, la gestion de la valeur des terres et la croissance spatiale,
etc.)?
5. Les conclusions générales sur les
possibilités et les défis de la
planification et des politiques urbaines
des villes intermédiaires.
Ce chapitre contient les réponses et les premiers exemples des questions
énumérées ci-dessus concernant la planification, les politiques urbaines et le
financement des villes intermédiaires. Ils sont basés sur les résultats des
discussions en 2012 et 2013 entre les membres de la Commission de la
planification stratégique urbaine de CGLU, suite à l'adhésion de CIMES en tant
que partenaire associé. L'objectif de l’élaboration de cette note était de réunir les
vastes connaissances sur la planification des villes intermédiaires afin de
partager avec les dirigeants locaux, les organisations internationales, les
universités et les autres acteurs impliqués dans le processus d'équilibrage de
l’urbanisation.
Regroupées en six sections thématiques et liées aux questions ci-dessus, les réponses proposent un
ensemble d'exemples et de propositions pour un développement urbain durable des villes
intermédiaires. Suite à cela, des recommandations plus détaillées sont mises en exergue pour les
acteurs spécifiques impliqués dans le processus d’aménagement urbain.
Comment?
20
Illustration 3: Atelier de tables rondes thématiques sur les villes intermédiaires, Lleida,
Juin 2013.
5.1. Définition du concept
Les caractéristiques des villes intermédiaires varient à travers et entre
les continents et les pays. Leurs places sont déterminées par les
spécificités politiques et économiques. En outre, la diversité des villes
intermédiaires est une réponse directe aux divers résultats du processus
d'urbanisation dans chaque contexte territorial. Les formes d'urbanisation ont un
double élément culturel et matériel qui répond, entre autres choses, aux
personnages historiques, sociales, culturelles et géographiques.
Les indicateurs définissant les villes intermédiaires (mentionnés dans le chapitre
précédent) varient en fonction de la région, notamment au niveau de la taille.
Une ville européenne est perçue comme moyenne si elle a plus de 50.000
habitants, alors que la même définition ne peut s'appliquer en Asie.
Généralement les villes intermédiaires varient entre 50.000 et 1 million.
Les raisons de la création de ces villes varient également de manière
significative. Certains ont de profondes racines historiques (Blantyre au Malawi,
Speyer en Allemagne) ou ont vu le jour depuis l'extraction des matières
premières (Newcastle en Afrique du Sud), tandis que d'autres bordent une
grande ville métropolitaine (KwaDukuza, en bordure de eThekwini en Afrique du
21
Sud). Certaines ont été mises en place en tant que «villes nouvelles» à des fins
spécifiques, comme la mise en place d'industries particulières, (Maringa, Brésil)
d’universités (Arrakonam, Inde) ou en tant que centres administratifs et pour
remplir la fonction d'une ville intermédiaire.
En outre, dans une grande partie du monde, les villes intermédiaires sont
tributaires de l'économie de leurs domaines dépendants, où les possibilités
locales constituent la base de leur développement. Elles s'étendent des formes
rurales de l'économie à l'économie informelle.
Concept
Le concept de villes intermédiaires est fondé sur l'idée que le potentiel et
l'importance de la ville ne dépend pas tant de sa taille démographique mais de la
manière dont elle interagit avec les autres éléments au sein de son
système: sa capacité de créer des relations et de créer un réseau mais
également les caractéristiques de ce réseau.
Le concept de villes intermédiaires ajoute de la valeur et introduit des aspects
plus dynamiques et stratégiques qui offrent de nouvelles possibilités
d'affirmation de soi, de renforcement des systèmes de la ville - région ou
système de ville et ouvrant la voie pour la consolidation des relations à
d'autres niveaux, tels qu’au niveau inter-municipal, régional, national et
même au niveau international.
Le concept de villes intermédiaires implique le remplacement des
conceptualisations statiques et notamment hiérarchiques du système
urbain identifié dans les théories les plus classiques par un nouveau
concept plus ouvert, dynamique et interactif (Dematteis, G., 1991).
Enfin, le concept de villes intermédiaires ne considère pas les dimensions
urbaine et rurale comme des entités séparées. Les crises alimentaires
mondiales et l'industrialisation de l'agriculture ont eu des incidences sur les
villes: le chômage, la migration, la modification de la chaîne alimentaire, pour
n'en citer que quelques-unes. Seule une vision intermédiaire qui comprend le
territoire rural encouragera des possibilités novatrices. Il y a donc un grand
potentiel dans le renforcement du rôle des villes intermédiaires pour leur
permettre de faciliter activement les relations urbaines - rurales.
22
5.2. Aspects spatiaux et environnementaux
L'évolution spatiale des villes a toujours été marquée par la
pression économique du secteur privé ou de la croissance
informelle. Les villes luttent pour éviter une relation qui
change entre la planification et l'évolution spatiale réelle. Alors que les
investisseurs et les citoyens reçoivent les plans comme des obstacles au
développement, les plans sont modifiés de manière permanente, ils perdent leur
crédibilité ou ne suivent pas le rythme de croissance ou sont réduits.
Les tendances actuelles de la croissance urbaine sont la consommation d'espace
et de ressources; les produits sont inefficaces sur le long terme. Dans les villes
intermédiaires en particulier, l'espace urbain se développe beaucoup plus
rapidement que la population urbaine. Certains des modèles de croissance
spatiale les plus courants et leurs défis sont les suivants :
Lors de la planification en vue de parvenir à atteindre l'équilibre territorial, il est
important de tenir compte de la diversité des modes d'urbanisation, du
fonctionnement des différents systèmes urbains ainsi que des différents
potentiels et des rôles pour chaque contexte territorial. Dans ce processus, les
villes intermédiaires jouent un rôle important pour équilibrer la concentration
urbaine. C'est aussi en raison de leur croissance anticipée qui aura lieu dans
une large mesure dans le monde en développement (Perspectives de
l'urbanisation mondiale de l'ONU 2011). Le phénomène des villes intermédiaires
permet de limiter l'encombrement excessif des grandes agglomérations (méga-
villes et mégalopoles). Elles sont complémentaires dans le processus de la
migration urbaine, du développement des banlieues et de la croissance des
zones habitées informelles qui provoquent une pression, et pas seulement sur
les grandes villes.
Cities try to anticipate those trends by addressing in their plans: defined
boundaries between the city and surrounding land as well as
decentralized services and functions involving surrounding villages.
Some of the proposed spatial growth patterns and include:
Les villes tentent d’anticiper ces courants en prenant en compte dans leur
planification: les frontières définies entre la ville et le territoire
environnant ainsi que les services décentralisés et les fonctions
croissance des couloirs urbains extension urbaine
séparation des fonctions
perte d’espaces verts/ruraux
ou de terres agricoles
23
impliquant les villages environnants. Certains des modèles de croissance
spatiale proposés inclus :
5.2.1. Les villes intermédiaires ont un rôle important dans la création de
systèmes urbains durables
Les villes intermédiaires peuvent créer un nouveau format spatial et économique, voire même un nouveau paradigme. Pas nécessairement antithétique ou opposé aux centres métropolitains (mondiaux) mais comme un
des ensembles intégrés et coordonnés, mutuellement avantageux. Ce sont les bases de la Charte de Leipzig (2007) qui encourage en particulier le
renforcement des pôles de la ville. Cette approche s'appuie sur la tradition des pays européens, les politiques étatiques ou provinciales de soutien aux
municipalités «faibles» pour fournir des services et surmonter le manque de compétitivité.
C’est la raison pour laquelle les villes intermédiaires jouent un rôle clé en tant que «commutateur» entre les municipalités urbaines et rurales de grande et de
petite échelle - qui opèrent souvent en zone péri-urbaine comme un « entre-deux » que l’on appelle «médiateurs» (Tsveta Velinova, 2010).
5.2.2. L’urbanisme physique est cohérent à l’échelle de la ville
intermédiaire.
Les villes intermédiaires possèdent une échelle spatiale et humaine qui est
appropriée pour les comprendre et les définir. Par rapport aux villes plus
grandes, celles qui sont de cette échelle tendent à avoir des tailles et des
dimensions urbaines plus propices à un urbanisme efficace. Bien qu’il faille se
rappeler que c’est une généralisation et qu’elle doit être validée par rapport aux
différents types de villes et leurs urbanismes respectifs. Leurs structures
particulières, le zonage, les distributions spatiales et/ou plans et les relations
spécifiques avec les zones rurales, les méga-cités ou/et les autres villes des
systèmes urbains devraient servir de points de référence définitifs
planification des villes satellites densification et extensions
urbaines
encourager la croissance des
villages alentours déjà
existants
24
5.2.3. Planifier pour la proximité
La proximité qui est une caractéristique spécifique des Villes-i, donne un espace
urbain de grande qualité et soutenable. Beaucoup de villes-i comprennent des
quartiers centraux avec les services essentiels à distance de marche. En
réduisant les distances entre les espaces et les personnes, elle assure un
meilleur accès des utilisateurs et une gestion effective des services.
Le potentiel de la proximité offre la possibilité d’un processus de planification
plus juste, étant donné que le champ et l’échelle sont plus faciles à inclure que
dans une grande ville. Le droit le plus fondamental d’accès à un espace commun
et à des facilités communes, ainsi qu’aux services urbains – le droit de
connaître, de comprendre et de réexaminer le plan et/ou le programme de la
ville, a plus de chances de se réaliser à l’échelle des villes-i.
L’innovation et le développement sont des facteurs fondamentaux pour ces
diverses villes. La croissance intelligente, la gestion efficace des ressources et la
circulation de l’information devrait être le point central des stratégies de
développement. La compacité et la proximité sont des facteurs spatiaux qui ont
une incidence sur ces aspects du développement.
5.2.4. Les politiques et les plans stratégiques mettent en évidence les
solutions aux problèmes de base rencontrés par chaque ville et sa
population.
Dans le cas idéal, les plans spatiaux et stratégiques sont reliés et intégrés dans
un seul plan. Ils doivent être adaptés sur mesure aux besoins de chaque endroit
et société afin d'éviter les conséquences négatives de l'homogénéisation des
villes du fait de processus de mondialisation mal appliqués. Afin de réaliser ce
qui précède, il est nécessaire que les plans d'urbanisme et les propositions
spatiales reposent sur des éléments et des considérations d'importance locale.
Les actifs qui peuvent changer la dynamique du développement doivent être
valorisés (y compris la terre et les biens naturels). Les biens naturels doivent
être préservés sur le long terme pour des utilisations différentes: à ce stade, il
serait très important de faire des choix avisés. Il faut que la loi comme la
réglementation accompagnent la vision à l’échelon national.
Les bons mécanismes de protection de l’espace public sont de plus en plus créés
et encouragés par les dirigeant civique et politiques qui sensibilisent sur la valeur
des espaces verts, de l’espace public et des installations publiques qui doivent
être pris en considération. Ces mécanismes comprennent une étude méticuleuse
des relations locales, socio-spatiales afin de tirer parti des potentiels et des
valeurs existants.
25
5.2.5. Les plans physiques ou spatiaux d’urbanisme doivent trouver
l’équilibre entre les espaces consolidés et les espaces ouverts au profit
de l’environnement naturel.
Il est largement convenu qu’il n’est pas possible de développer une forme
d’urbanisme qui fasse fi des critères de viabilité et du respect de
l’environnement. Pour cette raison, les plans physiques et d’urbanisme doivent
atteindre les objectifs généraux suivants qui peuvent servir d’hypothèse de
travail.
Le plan physique doit établir un système d’espaces ouverts comme
directive de planification de l’occupation urbaine (Tardin, 2013). Ce qui
signifie que la plan repose sur un système d’espaces ouverts et d’espaces
occupés (existants ou encore à venir) et ses règles d’occupation. Cette approche
vise à promouvoir et à appliquer les avantages écologiques des villes, ainsi qu’à
assurer la protection de ses caractéristiques visuelles, telles que la silhouette, le
paysage et la composition urbaine, etc. Ces plans guident la construction des
éléments construits dans le contexte urbain, tels que l’infrastructure et les
bâtiments. Dans ce sens, les plans d’urbanisme et particulièrement les plans
d’infrastructure, ont un impact sur l’environnement et l’ensemble du paysage
dans leurs modèles d’organisation et d’aménagement du territoire.
A plus grande échelle, le territoire, officiellement reconnu sous la forme de
paysage spécifique à chaque zone urbaine avec sa propre diversité particulière,
constitue l’élément fondamental de l’urbanisme. Les Villes-i ont plus de
possibilités d’établir un système d’espaces ouverts, en valorisant/protégeant les
éléments géographiques et environnementaux (rivières, collines, zones
humides), ainsi qu’en assurant la protection des espaces ouverts entre les zones
consolidées, étant donné que les marchés fonciers et l’urbanisation sont toujours
ouverts. Le résultat de cette approche signifierait donc un aménagement urbain
plus intégré dans lequel les attributs physico-spatiaux des espaces ouverts
(biophysique, perception visuelle et ceux qui sont liés à l’intégration du contexte
urbain) sont préservés/renforcés comme directives de la construction de
l’occupation urbaine des villes.
5.2.6. Les plans spatiaux d’urbanisme fournissent des mesures, des
définitions et des indicateurs clairs.
Le plan physique donne une définition concrète de la relation entre des facteurs
tels que la superficie totale et la densité de la zone, les distances maximales et
la forme urbaine générale, l’aménagement du territoire et les moyens de
transport. Ce qui a un impact sur les taux de déplacements individuels et
essentiels des personnes entre leurs lieux de travail, leurs domiciles et les
services. Beaucoup de solutions comportent l’adoption de modèles plus denses
dans le cas de villes horizontales (comme par exemple ceux qu’on trouve dans
26
les villes d’Amérique du Nord, d’Europe du Nord, et du monde anglophone) et en
contrôlant les densités dans les zones qui ont déjà une grande densité (exemple:
région méditerranéenne ou Asie).
5.2.7. Les plans spatiaux d’urbanisme promeuvent la densité, la
compacité et l’utilisation polyvalente pour devenir une réalité.
Le but est d’optimiser les densités, la compacité urbaine et l’utilisation
polyvalente, en évitant l’étalement et la création de «cités dortoirs». Les limites
ou les frontières des villes comme instruments de réglementation de l’expansion
devraient être au cœur du plan, comme le montre bien le cas d’Agadir au Maroc,
qui a «appris» à ne pas répéter des zones urbaines sans installations publiques.
Dans le cas des villes-i, ces idées deviennent plus réalisables. En raison de leur
échelle plus petite, l’impact des plans est plus grand et beaucoup plus rapide à
mettre en œuvre.
Par ailleurs, des organisations telles qu’ONU-Habitat ont produit des données
pour appuyer les villes pendant leurs processus de planification. Tels que
«l’Urbanisme pour les dirigeants des villes», l’analyse d’ONU-Habitat de
l’expansion urbaine est en cours. La réunion d’experts à Barcelone (Planifier
l’expansion des villes: Espace public et privé pour développer les villes,
septembre 2013) s’est concentrée sur l’élaboration de directives de planification
pour la croissance urbaine, particulièrement pour les villes des pays en
développement.
5.3. Aspects institutionnels
5.3.1. La coordination intergouvernementale des différents
niveaux administratifs impliqués dans les processus de
planification et de mise en œuvre
Ce qui est particulièrement pertinent, étant donné que les cadres de
décentralisation ne détaillent pas souvent l’alignement stratégique, par exemple
la participation des citoyens, les négociations avec l’investissement privé ou les
perspectives de développement économique et social local. Une vision
systématique aide à améliorer la coordination entre les différents niveaux
administratifs afin de bien établir les priorités des interventions.
5.3.2. La stratégie de développement des villes comprend une
planification à moyen et long terme à diverses échelles spatiales
Concernant leur caractère fonctionnel, la planification spatiale stratégique des
Villes-i ne peut être abordée sans tenir compte de la grande région de la ville, y
compris la coopération et la coordination inter-municipales. Il existe donc deux
échelles d’élaboration des politiques et de planification spatiale:
27
L’échelle locale et/ou régionale comprenant les relations stratégiques
avec les municipalités environnantes dans un cadre général qui comporte
les paramètres des politiques urbaines et qui rend claires les relations
avec la méga-cité la plus proche ou les autres villes du système urbain.
Cette échelle nous sert de cadre pour un projet de ville convenu par
consensus entre le secteur public et privé.
Les systèmes urbains plus vastes, incluant la région ou le pays, c’est
là où les Villes-i se positionnent (à savoir: des conditions de vie et de
travail attrayante, un logement abordable). Par conséquent les Villes-i ont
besoin du soutien de politiques de développement spatial national
orientées vers le système urbain polycentrique.
Un facteur essentiel de la méthodologie de planification est une communication
claire des objectifs à court et à long terme et des responsabilités. La
création et l’administration ultérieure de projets de plan de ville appropriés,
donne la possibilité à toutes les parties prenantes de la ville de s’impliquer, y
compris la société civile organisée. Ce qui, pour sa part, permet une plus grande
participation publique et la création d’une synergie et d’objectifs communs. C’est
particulièrement important pour les villes où le manque de continuité de
planification à long terme liée aux changements de gouvernement influe sur le
développement.
5.3.3. De nouvelles politiques et relations sont nécessaires pour une
intermédiation effective
Les Villes-i ont la place de médiateurs actifs de la gouvernance urbaine. De
nouvelles politiques et relations de médiation sont donc cruciales. Pour réaliser
ceci, les Villes-i créent de nouvelles politiques qui promeuvent:
La création de partenariats entre les municipalités, mais aussi entre
les municipalités et les agents privés, améliorant ainsi les capacités
administratives locales afin d’intégrer et d’améliorer les services publics
urbains et ruraux pour qu’ils soient accessibles et compétitifs à la
population.
Gouvernance multi-niveaux, tenant compte d’une gestion plus
relationnelle et stratégique des villes et des gouvernements régionaux,
s’engageant envers les mêmes objectifs.
L’encouragement de la participation en s’appuyant sur la confiance et
la compréhension mutuelles entre les communautés et les autorités
concernant leurs droits et leurs devoirs.
L’adoption de formules de partenariats, d’associations et de coopération
inter-municipale fondée sur les services.
La création de nouvelles formules de gestion publique, privée ou
mixte, comprenant les utilisateurs et les entités et/ou compagnies, en
28
cherchant de nouveaux acteurs ainsi que des initiatives et des marchés
émergeants.
L’établissement de relations de coopération et de solidarité avec des
projets communs entre les villes et les régions.
5.3.4. Des plans d’urbanisme stratégiques et des politiques avisées
Les Villes-i sont souvent confrontées à des problèmes de mise en œuvre de leurs
plans stratégiques. Afin d’obtenir de meilleurs résultats, les plans stratégiques
des Villes-i doivent être coordonnés avec de plus hauts niveau de
gouvernance et soutenus par la légitimation des citoyens, des accords
interinstitutionnels et intergouvernementaux.
Les différents niveaux de gouvernement impliqués dans la planification et la
mise en œuvre devraient coopérer pour élaborer des stratégies intégrées,
toutefois, les tâches qui leur sont associées devraient être clairement déléguées.
Comme le montre le cas de la région de Haagland aux Pays-Bas, la fonction de
supervision peut être du niveau local au niveau régional ou vice versa.
En outre, en raison de leur échelle, les Villes-i ont la possibilité d’établir des
relations plus étroites avec les citoyens. Ainsi, la transparence de la
planification et des politiques devrait être promue afin de permettre un
contrôle et une participation plus effectifs du citoyen. En conséquence, la
légitimation de la planification régionale au moyen d’un processus participatif
exige un accord officiel du gouvernement local et devrait être organisée en un
principe plus subsidiaire.
5.3.5. Interventions physiques ou financières à grande échelle qui ne
sont pas limitées par les frontières municipales
La légitimation des interventions à grande échelle à cause de leur portée et de
leur dimension inter-municipales doit être incorporée dans l’aménagement
urbain.
Très souvent, les interventions du gouvernement local sont limitées par la
compétence juridique et sont, selon leurs propres critères, souvent incohérentes
sur le plan de la gestion. Afin d’obtenir des résultats solides, il y a lieu de
coopérer davantage horizontalement et verticalement, respectivement entre les
secteurs et les niveaux de gouvernements.
Une meilleure coopération horizontale peut s’accomplir par le biais
d’une gouvernance urbaine intermédiaire qui résulte de la coopération
d’une ville avec une autre et qui comprend différents secteurs de
planification (infrastructure de transport, mobilité, logement, corridors
environnementaux, services, etc.) dans une vision holistique.
29
L’amélioration de la coopération verticale devrait se faire en mettant en
œuvre la gouvernance urbaine à plusieurs niveaux pour trouver des
solutions aux problèmes spatiaux qui traversent les frontières des villes et
des régions.
5.4. Aspects économiques
5.4.1. Les aspects du développement économique et
social local (DESL)
Les stratégies de DESL et de travail décent sont de plus en plus
en train d’être mises en œuvre dans les villes de par le monde; cependant, DESC
ne signifie pas croissance économique uniquement. Les villes-i doivent
promouvoir la création d’emplois et plusieurs autres plans, tels que le dialogue
social, la protection sociale, les droits sur le lieu de travail, etc. En mettant
l’accent et en développant ces dimensions, les Villes-i sont capables d’avancer,
et en outre, de réaliser - le Programme du travail décent - une composante
essentielle des stratégies de DESL.
Les autorités locales doivent disposer d'une autonomie budgétaire et d'un capital
minimum suffisant pour encourager le développement local. Ce qui dépend des
lois nationales sur la décentralisation des ressources qui doivent être complétées
par la supervision des citoyens pour prévenir la corruption.
5.4.2. Les Villes-i ont leur propre programme compétitif
Les Villes-i ont en commun beaucoup de similitudes, dont l'une est qu'en raison
de leur échelle et de leurs fonctions, elles ne peuvent pas simplement adapter
les programmes de villes métropolitaines. Par conséquent, en s'appuyant sur
l'évaluation de leurs forces et de leurs possibilités individuelles, elles devraient
élaborer leurs propres programmes. Afin de répondre à la dynamique du
développement économique et social local, il est utile de créer des réseaux
complémentaires qui se soutiennent mutuellement et de ne pas entrer dans la
logique de la concurrence. Ces réseaux devraient être établis au niveau:
Régional entre les villes intermédiaires et les communautés rurales;
National entre les villes et les cités intermédiaires;
International entre les villes intermédiaires.
Ces réseaux peuvent être établis à l'intérieur de la région, ou par le biais de
cadres de coopération Sud Sud et triangulaire, étant donné qu'ils reposent sur
l'idée centrale de solidarité en engageant des partenaires dans une relation
mutuellement avantageuse qui valorisent l'autonomie et l'entraide. Dans ce
sens, les rôles des gouvernements nationaux, des entités régionales et des
organismes de l'ONU sera de soutenir et de mettre en œuvre la coopération Sud
30
Sud et triangulaire qui a été mise en exergue dans le document final de la
Conférence de Haut Niveau des Nations Unies sur la Coopération Sud Sud qui
s'est tenue à Nairobi.1
Chaque Ville-i possède son propre potentiel. Ce potentiel est renforcé par
l'équilibre entre les cinq critères de durabilité (adoptés sur la base de la Charte
de Leipzig par l'Union des architectes africains). La proportion et l'adéquation du
potentiel peuvent aider à forger une identité de la ville (ancienne ou nouvelle),
et à l'intégrer dans les réseaux internationaux en suivant les affinités
communes. Ce qui peut être un ajout à l'unicité de la ville et servir
adéquatement à faire face aux constants défis.
La dimension unique est que les Villes-i sont plus souples pour s'adapter
aux nouveaux défis et trouver des solutions innovantes qui soient plus proches
de leurs citoyens. Ce qui leur permet de résoudre leurs problèmes avec plus
d'exactitude et de rapidité que les villes métropolitaines et que les grandes
villes. En outre, les Villes-i ont un plus grand impact direct sur les zones
environnantes si bien que le lien rural-urbain est plus fort. Par exemple,
des villes comme Lleida en Espagne, Chefchouen au Maroc ou Nampula au
Mozambique encouragent de nouvelles formes de commerce et de distribution
de produits alimentaires en assurant aux agriculteurs et aux consommateurs un
accès direct des uns aux autres.
5.4.3. Les Villes-i comprennent le potentiel de l’économie locale
Alors que la plupart de l'investissement mondial se concentre sur les grandes
villes, les stratégies économiques des villes-i devraient être élaborées en tirant
essentiellement parti du marché local qui est orienté vers les ressources locales.
Un diagnostique du territoire et des acteurs économiques, de pair avec leur
potentiel de développement économique (forces et faiblesses) devrait précéder
l'élaboration des stratégies. Il devrait inclure la planification économique
stratégique dans la planification physique.
La création d'emplois et la croissance économique constituent la base nécessaire
pour étendre le travail décent. Comme conséquence, une croissance plus forte et
plus durable peut être assurée. La relation parallèle de ces aspects s’étend à la
reconnaissance et au respect des droits sur le lieu de travail, à l’élargissement
de la protection social et à la promotion du dialogue social.
Une planification formelle transparente et des politiques de coopération bien
définies avec le secteur public, par exemple en complétant le transport public,
guide le secteur privé à élaborer des plans d’investissement. Ce qui aide à jeter
les bases d’un investissement responsable. Par exemple, l’investissement dans
l’industrie minière crée des emplois de pair avec l’offre de logements et la
1 http://southsouthconference.org/
31
prestation d’autres services créant de ce fait des extensions des villes dans
beaucoup de cas. Cependant, lorsque la mine aura fermé, la population
travailleuse restera sans revenu garanti. Cette pratique insoutenable exige, par
la suite, de gros investissements publics pour surmonter ses conséquences. Par
conséquent, des lois bien définies aux fins d’un investissement responsable sur
le plan social et environnemental sont cruciales, particulièrement dans le cas des
villes intermédiaires.
Dans les pays en développement, les petites et moyennes entreprises (PME)
sont l’une des forces motrices des économies; elles assurent une vaste gamme
de services, fournissent des produits et sont bien connues pour être des
créatrices d’emplois. Par conséquent, il faudrait que les politiques et la
réglementation du gouvernement local en tiennent compte.
5.4.4. L’aménagement urbain est un outil du développement
économique
Un aménagement urbain sain peut atténuer la croissance urbaine insoutenable
et être un outil crucial de gestion de la ville. L’un des principaux atouts des
Villes-i est le fait d’avoir de fortes relations avec les terres agricoles
environnantes dont bénéficient mutuellement la ville et la région. Toutefois,
beaucoup trop de villes-i s’étendent vers les terres agricoles densément utilisées
(mini-fonds). Comme les régimes fonciers sont divers dans ces régions, on y
trouve des logements formels et informels qui utilisent les services agricoles de
base, particulièrement l’eau. Si la ville n’offre pas d’alternative au moyen
d’une gestion foncière active, les gens s’installeront informellement, en
utilisant souvent les meilleures terres agricoles. Par conséquent, il y a lieu
que les Villes-i jouent un rôle plus actif en décidant de leur développement. Des
stratégies bien définies d’aménagement du territoire et une valorisation des
terres qui aide à protéger les actifs agricoles sont cruciales.
Une vision globale, où le développement s’accorde avec le système de transport
et les cibles économiques, devrait être promue. Ce qui oriente l’investissement
et permet à d’autres acteurs d’adopter la vision.
5.4.5. L’économie de proximité est bénéfique aux Villes-i.
L’économie de proximité assure de meilleures relations internes aux fins d’une
production de cycle court – et de la consommation. La proximité des services et
des installations de base est en principe plus juste et inclusive socialement
parlant. La municipalité peut faciliter la coopération de divers secteurs et
regrouper les programmes de développement, la recherche, les universités,
l’agroalimentaire, les cercles de consommation en s’appuyant sur la proximité.
32
5.5. Aspects social et culturel
Le dialogue social joue un rôle crucial pour chercher des solutions au
développement et mettre en valeur la cohésion sociale et l’Etat de droit.
Il promeut les négociations, les consultations et les échanges
d’informations sur des questions d’intérêt commun ou entre les
différents membres de la société civile et du gouvernement. Par
ailleurs, le dialogue social est un mécanisme efficace créant des occasions pour
que les villes attirent des investissements et renforcent leurs capacités pour
rendre à leurs populations les services nécessaires.
5.5.1. Les populations des Villes-i participent de plus en plus à
l’aménagement et la gestion de la ville
Les habitants et les utilisateurs d’espace devraient participer activement à la
conception et à la gestion des endroits où ils vivent et travaillent. La ville ne
peut être un espace de liberté individuelle, de cohésion sociale et de progrès
économique que si elle remplit un certain nombre de conditions minimales pour
la participation civique. Comme l’a dit Aristote, «la cité est une construction
politique».
Il existe un bon nombre de villes de différents pays qui ont montré l’importance
de la participation communautaire active à l’élaboration et à la mise en œuvre
de leurs plans stratégiques de croissance et de développement à long terme. Par
exemple, au Brésil la ville de Maringa a accompli de remarquables progrès en
impliquant les entrepreneurs locaux dans la stratégie de développement de la
ville. A Divinopolis, la ville a adopté une démarche de budgétisation participative
en faisant participer les communautés par le biais de réunion «à l’hôtel de ville».
Une expérience analogue est signalée par Dondo au Mozambique, qui applique la
budgétisation participative dans un contexte où les municipalités ont peu de
fonds propres. Dans ces cas-là, la participation se reflète sous un certain nombre
de formes. En premier lieu, les communautés contribuent aux processus de prise
de décision concernant la sélection et l’élaboration des projets et programmes
prioritaires. En second lieu, ils deviennent signataires du plan, acceptant ainsi
leur participation à son élaboration reflétant de cette façon leur engagement à sa
mise en œuvre. Enfin, comme conséquence de l’engagement des communautés,
les villes disposent d’un mécanisme pour assurer que la performance, par
rapport à la mise en œuvre des projets, est mesurable et en tant que telle peut
être suivie par les communautés.
Il existe également des exemples de villes qui ont montré qu’une vaste
participation publique est possible même au stade du cycle budgétaire et que
par conséquent elle devrait être encouragée dans toutes les villes
intermédiaires. En principe la participation devrait avoir lieu pendant les cycles
33
de planification, d’examen et de mise en œuvre dans le cadre du cycle
budgétaire ou/et de la planification spatiale.
5.5.2. L’inclusion sociale est de plus en plus intégrée dans la
planification locale
Des pays comme l’Afrique du Sud comptent sur des bases juridiques (plan de
développement intégré) qui prévoit des processus consultatifs. Cependant, ce ne
sont pas toutes les villes qui affichent ce potentiel. Afin de reconnaître le rôle
des femmes, des enfants et des jeunes comme acteurs clés des processus
d’intégration sociale, il faut qu’il y ait une stratégie bien définie visant à les
inclure dans le processus de planification. Ce qui peut se réaliser en créant le
dialogue social pour prendre en compte leurs voix en tant que personnes
individuelles au sein de la société. Il faudrait qu’ils soient parties prenantes au
débat qui plus tard définira leurs chances de mieux s’intégrer dans la société.
5.5.3. Les problèmes de logement des Villes-i peuvent être résolus
efficacement.
Considérant que les problèmes fondamentaux de l’urbanisme d’aujourd’hui et de
demain continuent à être ceux ayant trait aux besoins les plus élémentaires de
logement – ils pourraient être résolus plus efficacement dans les Villes-i. Tout en
s’attaquant aux problèmes de logement et de service, l’organisation de l’espace
ouvert et de l’espace public partagés est un enjeu essentiel. En établissant une
coopération efficace dans l’espace périurbain, les villes intermédiaires jouent un
rôle crucial dans ce domaine et les problèmes de logement en assurant une
qualité de la vie attrayante.
Les problèmes liés à l’informalité, tels que la propriété et la location de
demeures doivent être résolus. Ce qui aide à offrir des logements de meilleure
qualité et à des prix abordables sur un marché flexible. Dans les villes-i, la
population flottante est souvent liée à l’efficacité et aux différenciations limitées
des services dans les villages. Cette situation peut être la force des Villes-i qui
deviennent des centres de service et économiques pour la population rurale
plutôt que d’être simplement un lieu pour vivre.
5.5.4. Protéger le patrimoine historique et architectural et l’utiliser
comme source d’inspiration dans les Villes-i.
Protéger, réhabiliter et chercher de nouvelles utilisations des éléments qui
comprennent le patrimoine culturel historique et architectural.
La conscience d’une architecture représentative et de paysages historiques qui
sont étroitement liés à des ensembles spécifiques de conditions géographiques,
34
historiques, culturelles devrait constituer la source d’inspiration de l’architecture
et de l’aménagement urbain des Villes-i. Il faudrait prendre ce qui précède en
considération pas seulement au niveau de projets individuels ou isolés, mais
aussi en envisageant de plus grands plans de développement et d’interventions
urbaines et quand il s’agit de composer des images, des endroits ou des
représentations visuelles de ces villes.
5.5.5. L’objectif global des Villes-i devrait être d’offrir à leurs
populations une bonne qualité de la vie.
La façon dont cet objectif est défini dépend de chaque contexte spécifique et du
point de départ situationnel. Atteindre l’objectif de la qualité de la vie implique
d’abord de satisfaire les besoins de base de chaque zone habitée: logement
digne, services de base: eau courante, canalisation et égout, services
d’éducation et de santé, etc. Une fois que ces besoins et services essentiels sont
satisfaits, il est nécessaire de se fixer une série d’objectifs plus qualitatifs.
Réaménager et améliorer la
qualité du centre-ville
Pas de centres commerciaux
occupant les terrains en
périphérie
Relier les espaces publics, les
zones piétonnes et les parcs Assurer l´éclairage public, créer
des espaces pour tous les
groupes d'âge
Encourager le commerce dans le
centre-ville
35
5.6. Financement du développement et
des services
Sachant que les villes sont les véritables moteurs de la croissance des pays et
considérant que le dynamisme des villes dépend du degré de développement de
chaque pays, le pourcentage des dépenses publiques des villes-i est très inégal
en termes absolus et relatifs, certains pays font passer moins de 3% par les
gouvernements locaux. (GOLD II)
5.6.1. Gestion financière
Une gestion financière précise est une mesure cruciale pour promouvoir et
garder la confiance de la communauté dans son gouvernement. La transparence
des processus d’appel d’offres écarterait toute suspicion de fraude ou de
corruption, améliorant par là même la crédibilité et la transparence de la ville et,
ce qui est plus important, créant une relation de confiance entre la ville et ses
citoyens.
En général, l’échelle économique des villes intermédiaires diffère de celle des
grandes villes et des capitales. Les salaires et les revenus publics provenant de
la perception des impôts et des charges sont plus bas, mais l’infrastructure et les
autres prestations de services pourraient être équivalentes ou parfois plus
élevées.
Afin de surmonter le problème des arriérés considérables accumulés, conjugué à
l’insuffisance de ressources financiers à laquelle doivent faire face beaucoup de
villes intermédiaires, il est impératif que les villes:
Disposent de cycles budgétaires stratégiques où des fonds sont clairement
engagés à des projets et programmes
Aient un mécanisme pour assurer que des systèmes financiers sont en place
et sont juridiquement conformes
Fassent régulièrement un suivi et des rapports financiers
Aient des stratégies d’amélioration de leur génération et collecte de revenu
Fassent des audits financiers réguliers
5.6.2. La gestion foncière est un important outil financier
Le financement de l’aménagement urbain peut se faire au moyen d’une gestion
foncière efficace en utilisant des instruments de planification et des politiques
urbaines. Les instruments de planification, tels que les plans d’urbanisme sont
des outils essentiels pour stimuler l’économie de la ville.
L’augmentation de la valeur foncière peut être obtenue par un investissement
direct dans la terre, comme par exemple l’infrastructure et les services, ou au
36
moyen de l’aménagement urbain. Dans le second cas, le plan, un instrument
juridique reflétant la vision du gouvernement local, est un guide de
l’investissement potentiel.
Par exemple, le changement de l’utilisation de la terre, les plans d’extension
urbaine, les plans de réseau routiers, ils influent tous sur la valeur foncière et
stimulent la croissance. Le revenu de l’investissement dans le foncier devrait
être encaissé par les autorités locales au moyen, par exemple, des impôts
fonciers et en réinvestissant dans, par exemple, l’achat d’autres terres et en
augmentant leurs valeurs.
6. Recommandations aux acteurs de
l’aménagement urbain des villes-i
Les recommandations aux acteurs de l’aménagement
urbain des villes-i, préconisées par la CGLU et ses partenaires, reposent sur les
conclusions de la première réunion interrégionale en Afrique du Sud (mars
2013), qui ont fait l’objet de discussions à la réunion mondiale à Lleida, Espagne
(juin 2013) et seront encore débattues au Congrès mondial à Rabat (octobre
2013). Leur objectif consiste à servir de référence de base aux divers acteurs
des processus d’urbanisation concernant les villes-i. Les six parties suivantes
correspondent à la logique des chapitres ci-dessus.
6.1. Aspects spatiaux et environnementaux
La terre représente un enjeu primordial des Villes-i. Elle est l’un
de leurs plus grands actifs – la plupart des autorités locales
disposent de compétences en administration des domaines et
peuvent ainsi être le moteur et stimuler la croissance. La terre est également
une ressource limitée qui exige d’être protégée et l’urbanisation est l’une des
utilisations la moins viable. Les modèles de croissance devraient prévoir une
urbanisation compacte, un clair zonage et le lien entre les zones urbanisées au
moyen des transports publics et des services de base et environnementaux.
Les villes intermédiaires accomplissent un rôle essentiel en créant des
partenariats effectifs entre terres urbaines et rurales d’une certaine
région. Ces partenariats seront d’une importance cruciale pour améliorer la
qualité de la vie. Il est donc important de planifier l’expansion urbaine comme
une réduction des terres agricoles, en préservant les espaces verts autour des
villes, en s’attaquant aux problèmes environnementaux et de changement
climatique, d’approvisionnement en eau et en électricité, et de la prestation de
services dans son ensemble.
Qui?
37
Elle devrait se faire conformément aux principes de base de planification du
système d’espaces ouverts, comme par exemple: le maintien des éléments et
des processus naturels; le maintien des caractéristiques les plus singulières; de
ses éléments et processus de perception, ce qui donne son identité à un paysage
particulier; la promotion de l’intégration parmi les éléments et les processus
d’occupation urbaine à travers les espaces ouverts, indépendamment de leurs
attributs biophysiques ou visuels; la promotion de stratégies synergiques de
conception d’urbanisme redondance entre les espaces ouverts et les espaces
occupés.
La planification ne peut être considérée séparément des processus de mise en
œuvre. Il est très important de disposer d’indicateurs précis permettant de
suivre et d’évaluer le développement urbain. Ce qui permet l’évaluation de
l’utilité et de la faisabilité des outils de planification, des décisions stratégiques
et de la pérennité financière du développement urbain.
Il faut minimiser l’étalement en réglementant et avec des alternatives, le plan
physique doit accorder la priorité à une définition concrète de la relation entre
les facteurs, tels que la superficie totale et la densité de la zone, les distances
maximales et la forme urbaine générale, l’aménagement du territoire et les
moyens de transport.
Les formes compactes sont généralement plus viables et doivent être
encouragées par des instruments juridiques. Il est nécessaire toutefois, de
respecter une certaine proportionnalité entre l’espace libre (public ou
communautaire) et les terres réservées à la construction. Le modèle urbain
dense a une limite proportionnelle entre l’espace libre et l’environnement
construit.
Les plans doivent remplir les critères de durabilité. Ils doivent stimuler
l’intégration entre les économies informelles (familles) et formelles (entreprises),
promouvoir des cycles durables de production et de recyclage des déchets,
encourager l’utilisation de matériaux locaux, non polluants ou recyclables et
conserver les ressources naturelles (eau et terre). Le recyclage des terres, les
zones inutilisées, les matériaux de construction devraient être une priorité, ainsi
que l’utilisation de matériaux de construction dégradables.
Le gouvernement local devrait faire en sorte que le plan soit élaboré
conformément aux principes de base de la planification du système d’espaces
ouverts, comme par exemple: le maintien des éléments et des processus
naturels; le maintien des caractéristiques les plus singulières; de ses éléments et
processus de perception, ce qui donne son identité à un paysage particulier; la
promotion de l’intégration parmi les éléments et les processus d’occupation
urbaine à travers les espaces ouverts, indépendamment de leurs attributs
38
biophysiques ou visuels; la promotion de stratégies synergiques de conception
d’urbanisme synergique entre les espaces ouverts et les espaces occupés.
La proximité est un principe de gouvernance qui a une dimension
spatiale. Au niveau de la ville et des quartiers, les possibilités de la planification
comprennent:
La concentration de l’environnement de travail et de vie à une
distance de marche en préservant ou même en améliorant la qualité
écologique.
La production de services de recyclage de la consommation proches
l’un de l’autre.
Le transport représente le service où les villes intermédiaires ont pu
être innovantes pendant la dernière décennie: en intégrant les
systèmes et les frais de transport, en encourageant les systèmes à
nœuds multiples, y compris les pistes cyclables et les passages
piéton
La facilitation de davantage d’urbanisation le long des lignes de
transports publics existantes. Outre la contribution à la
compétitivité, l’investissement dans le transport moderne, qui attire
les gens à vivre dans de petits centres qui forment un système et les
encourage à réduire l’utilisation de voitures.
La gestion des villes et la prestation de services publics, tels que l’eau,
l’assainissement, le logement et les routes exigent une approche intégrée
portant sur tous les aspects du développement. Les gouvernements locaux des
Villes-i devraient saisir les occasions particulières qui se présentent grâce à la
dimension plus petite de leur ville et par conséquent de leur administration. Une
ville plus intégrée ou mixte permet un meilleur développement plus
facile et plus confortable des fonctions et des activités humaines dans
l’espace en question et réduit les déplacements de population (mobilité
forcée).
Les citoyens ont droit à un plan et pour que cela se réalise, il leur faut
comprendre leur territoire. Ce qui implique que les outils et les résultats de la
planification doivent être mieux partagés et communiqués. La cartographie
technique de l’infrastructure par exemple peut devenir plus didactique afin d’être
utilisée par les décideurs publics et locaux, indépendamment de leur formation.
Les meilleurs systèmes de Ville sont ceux qui peuvent coopérer et qui sont
spatiaux. Il est important, en aménageant le territoire ou en planifiant l’espace,
de convenir des principes de base pour améliorer ou contrôler le développement
(utilisation des sols, étalement et croissance) et de prévoir une spécialisation
cohérente, en l’espèce les villes universitaires par rapport aux villes industrielles.
39
Les villes qui ont mis en œuvre leurs projets avec succès sont cruciales pour
diffuser et soutenir leurs stratégies fructueuses à appliquer. Les associations,
les réseaux et la CGLU devraient encourager les capacités de travailler en
réseau des municipalités, au sein et entre les régions et les pays, de développer
des banques de connaissances où les meilleures pratiques peuvent être
échangées.
Par ailleurs, il est très important d’obtenir des données précises sur l’évolution
des villes et des indicateurs pour la recherche et l’évaluation (ils doivent
comprendre quelques points de référence, par exemple le pourcentage consacré
aux espaces publics).
6.2. Aspects institutionnels
Vu le degré de concentration urbaine à l’échelle mondiale, il est
fondamentalement nécessaire que les Villes-i soient plus actives dans
les processus d’urbanisation au niveau national et régional et dans les réseaux,
de sorte qu’elles obtiennent une visibilité et une reconnaissance.
Pour les dirigeants locaux, l’administration publique est moins complexe et
rend la planification intégrée plus facile. Les dirigeants locaux peuvent donner
l’exemple personnellement avec leur façon d’exercer leurs responsabilités.
Les gouvernements locaux devraient prendre une part plus active, étant
donné que les villes intermédiaires sont plus gérables que les grandes. Ils
devraient investir dans les plans d’aménagement spatial et les politiques
urbaines comme outils d’amélioration du développement économique. Pour ce
faire, il leur faut développer des réseaux et créer des partenariats avec d’autres
municipalités et le secteur privé.
La coopération Sud Sud est un cadre efficace et rentable pour travailler en
partenariat aux fins du partage de connaissances et de l’amélioration des
capacités institutionnelles. Les Villes-i peuvent se servir de ce cadre pour
partager les expériences et les meilleures pratiques. En documentant les
échanges, l’approche de coopération Sud Sud peut être systématisée et
appliquée plus précisément à d’autres partenariats.
Les gouvernements nationaux devraient faire preuve de transparence dans
leurs processus de planification et de mise en œuvre. Ils devraient prendre en
considération les exigences des parties prenantes et les besoins de leurs
citoyens. Ils devraient également apprécier correctement le défi de l’urbanisation
et s’engager à adopter des processus de planification locale intégrés afin de
faciliter l’investissement local, une fois que sa cohérence est assurée. Des
instruments, tels que des secrétariats inter-municipaux, devraient être
disponibles pour coordonner les activités de diverses municipalités.
40
Les distinctions entre les niveaux de responsabilité doivent être bien définies
aux fins de plus de clarté pour les citoyens et les investisseurs et aussi
afin d’aider à éviter la confusion entre les niveaux locaux et nationaux de
gouvernement.
Les gouvernements régionaux devraient s’employer à éviter le
déséquilibre territorial. Lorsque le marché immobilier est abandonné à lui-
même pour diriger l’aménagement urbain, il a tendance à donner sa préférence
aux grands systèmes de transport. Beaucoup de Villes-i agissent comme des
places de marché – qui s’élargissent et se rétrécissent au cours de la journée.
Ces nœuds devraient attirer l’investissement et assurer des services tant pour
leur population urbaine que pour ses alentours ruraux. L’un des objectifs est
d’assurer l’équilibre territorial entre les parties urbaines et rurales de leurs
territoires.
Les associations devraient plaider au nom des Villes-i et promouvoir leur
participation comme acteurs clés de l’aménagement urbain de pair avec les villes
principales. Elles devraient faire pression sur les ministères nationaux pour qu’ils
facilitent la mise en œuvre de stratégies locales. Tout ceci par conséquent
ouvrirait la voie à une coopération mieux structurée et à des expériences
réussies bien documentées, jetant les bases pour mettre au point les outils
nécessaires au partage de connaissances. Dans ce sens, en valorisant
l’expérience d’une Ville-i dans un certain domaine, il y aura un grand potentiel
de développer des réseaux de Coopération Sud Sud.
La CGLU, de pair avec les partenaires et les réseaux devraient promouvoir
le programme des Villes-i dans le calendrier mondial de l’urbanisation au moyen
de politiques urbaines internationales qui concernent ces échelles urbaines. La
CGLU jouerait dans ce contexte un rôle essentiel, surtout en identifiant les Villes-
i et en mettant en exergue leur grand potentiel de développement. Ils auront
aussi un rôle majeur en identifiant et en diffusant les bonnes pratiques ainsi
qu’en travaillant en partenariat avec les autres organisations pour obtenir les
ressources techniques ou économiques permettant de mettre en œuvre les
programmes de coopération entre les Villes-i.
Les partenaires au développement et la CGLU devraient avoir une plus
grande présence en Asie – et sensibiliser sur la nouvelle dimension mondiale
urbaine, la valeur des villes-i à cette échelle au moyen de la collecte et de la
communication d’informations.
Les partenaires au développement et les agences internationales
devraient prêter une attention internationale aux Villes-i en facilitant les
échanges de bonnes pratiques et d’informations. Dans ce contexte, la Stratégie
de Coopération Sud Sud et Triangulaire pour les Villes-i leur permettrait de créer
et de promouvoir de nouveaux mécanismes consacrés aux échanges
d’informations et d’expériences. Elle servirait également de base pour
41
développer des réseaux d’acteurs clés pour le développement. Les partenaires
au développement et les agences internationales, telles que l’OIT, soutiennent
fortement cette initiative, en tirant parti d’expériences antérieures émanant de
sa propre stratégie.
Les partenaires au développement et les gouvernements suprarégionaux
devraient mettre l’accent sur les stratégies de développement rural comme un
programme unique et ne pas élaborer des politiques consécutives.
6.3. Aspects économiques
Les autorités locales et les gouvernements régionaux
Le développement économique local des villes intermédiaires
devrait être supervisé à l’aide d’un plan qui soit adapté à la réalité
du territoire. Le plan devrait comprendre:
Le diagnostic du territoire, des acteurs économiques, de leur potentiel de
développement économique
Les objectifs à court, à moyen et à long terme
Une orientation locale et régionale (pour resserrer les liens entre la ville et
les communautés rurales environnantes), et rendre homogène les
différents niveaux de planification.
La planification économique stratégique devrait faire partie de la
planification physique.
Afin de renforcer l’économie locale des villes intermédiaires, les autorités locales
devraient:
Soutenir la création d’emplois de qualité
Encourager la création de compagnies, de coopératives, en soutenant les
petites et moyennes entreprises, en attirant l’investissement.
Encourager la décentralisation des services, en particulier l’éducation et la
santé
Gérer l’économie informelle
Etre efficace concernant la prestation de services de bonne qualité,
particulièrement le logement, la santé, l’éducation et les transports
publics. Il faut pouvoir assurer que ces services publics auront des
retombées positives et directes sur la population, y compris les jeunes et
les personnes âgées de la localité. Contribuant ainsi à lutter contre
l’exclusion sociale, tout en élargissant la protection sociale. Ce qui
représente le moteur du développement économique local. Prendre en
considération le secteur privé et public, les membres des syndicats, et les
groupes de la société civile qui pourraient travailler ensemble pour
promouvoir l’investissement dans des services publics de qualité.
Encourager l’innovation (rôle important des universités)
42
Développer «l’économie verte» et créer «des emplois verts»
Trouver l’équilibre entre le développement endogène et exogène,
renforcer la position des ressources autochtones dans une économie
ouverte.
Avoir une vue complète de l’économie locale, en cherchant un équilibre
entre l’économie rurale et l’économie urbaine.
Identifier les éléments qui rendent la ville plus dynamique et qui en font
un intermédiaire plus équilibré. Chaque ville doit avoir sa propre identité
(la spécialisation est une option, mais pas nécessairement adaptée à tous
les territoires) et acquérir une visibilité.
Les gouvernements nationaux Les gouvernements nationaux devraient faire
en sorte que les municipalités de Villes-i et leurs communes fassent des progrès.
Ils devraient en particulier les encourager à tirer parti de leurs atouts. Un
soutien peut s’avérer nécessaire à cette fin, ce qui peut être apporté en
augmentant la capacité de gestion.
Dans les processus de planification, toutes les dimensions du développement
économique devraient être prises en compte. Au Brésil, par exemple, quand les
Programmes municipaux de travail décent (PMTD) ont commencé, les ministères
du Travail avaient un rôle essentiel à jouer dans le soutien aux autorités en
transmettant les connaissances.
Certaines agences comme l’OIT, prêtent une attention particulière aux
approches multi-parties prenantes sur le terrain du Développement économique
local. D’un autre côté, des organismes tels que ONU-Habitat devraient continuer
à jouer un rôle clé dans la promotion du DESL au moyen de la planification
stratégique.
6.4. Aspects sociaux et culturels
Les gouvernements locaux devraient mettre en place un
mécanisme pour recueillir les pensées et les idées de leurs citoyens.
Ce qui peut se faire en créant des plans d’urbanisme détaillés qui
soient compréhensibles et en affectant des ressources à cette tâche particulière.
Les apports et les recommandations des citoyens devraient être partagés à des
niveaux plus élevés du gouvernement de sorte à les transformer en propositions
concrètes de projets. C’est aussi la responsabilité des dirigeants municipaux de
permettre un suivi effectif de la part des parties prenantes.
Les gouvernements locaux devraient intégrer l’inclusion sociale dans votre
stratégie qui reconnaît le rôle des femmes, des enfants et des jeunes comme
acteurs essentiels des processus d’intégration.
43
La participation implique un concept de citoyenneté plus actif tant de la part des
citoyens que du gouvernement local. Les organisations de la société civile
devraient participer activement aux processus de planification, de l’identification
et de la vérification des problèmes et des priorités jusqu’aux actions de suivi. En
outre, ceci devrait comprendre l’inclusion sociale qui reconnaît le rôle des
femmes, des enfants et des jeunes et d’autres groupes qui avaient été
auparavant exclus du pouvoir.
Les autorités locales devraient promouvoir le dialogue social et inclure tous les
acteurs économiques en articulant les relations du formel et de l’informel:
Renforcer le contrôle citoyen à divers niveaux;
Intégrer le secteur privé;
Reconnaître le rôle des associations locales (exemple: travailleurs et
compagnies) et celui des femmes, des enfants et des jeunes comme
principaux acteurs des processus d’intégration sociale;
Travailler étroitement avec les universités.
La direction locale devrait œuvrer en vue d’identifier les points forts individuels
de ces acteurs en se fondant sur de multiples points de référence (exemple: les
monuments historiques ou le patrimoine naturel peuvent agir comme potentiel
touristique et stimuler son économie).
En établissant des partenariats avec d’autres villes analogues (dans un réseau)
ou en servant de médiateur entre un plus grand centre urbain et un certain
nombre de zones périurbaine ou rurales des alentours, les villes intermédiaires
jouent un rôle crucial en organisant le transport, le logement, la planification
spatiale, le développement économique, la coopération avec d’autres économies
parties prenantes (compagnies, universités, ONG).
Même si les cadres et les compétences juridiques ne donnent pas mandat de
«créer des emplois» au gouvernement local, les citoyens attendent à ce que
leurs dirigeants se préoccupent des emplois permanents et de l’accès équitable
aux services. Afin de garantir totalement les droits sur le lieu de travail, il est
nécessaire d’établir des normes de travail. L’élargissement de la protection
sociale et du dialogue social peut répondre à des besoins spécifiques. Afin de
réaliser fructueusement le Programme du travail décent, il y a lieu de mettre en
conformité de façon cohérente tous les objectifs économiques et les objectifs
sociaux pour s’assurer qu’ils se soutiennent mutuellement.
Le gouvernement national devrait prêter une meilleure attention et soutenir
le zones rurales; diversifier les stratégies de développement économiques pour
encourager les jeunes à rester (tourisme, agroalimentaire, artisanat, etc.)
Encourager la décentralisation des services, en particulier l’éducation et la santé.
44
Chaque ville a ses propres caractéristiques et une identité unique. Le patrimoine
culturel et les traditions sont plus pertinents dans les villes-i que dans toutes
autres villes. Ces actifs ne peuvent pas nécessairement être mesurés ou
transcrits en valeur tangible. En fait, afin de promouvoir le développement local
d’une Ville-i, il est nécessaire d’utiliser ses potentiels de façon optimale. Le
caractère distinctif d’un endroit – le patrimoine, la créativité, les coutumes, la
structure environnementale ou sociale devraient être prisés et promus par tous
les gouvernements.
6.5. Financement du développement et des services
Les gouvernements locaux se doivent de trouver des
possibilités de financement. Un des moyens pour y accéder est
par le biais de la coopération internationale. Cependant, il ne faut pas oublier les
fonds du gouvernement national, tel qu’illustrer par San Vicente en Equateur.
Par ailleurs, l’option qui consiste à financer le développement urbain au moyen
des instruments de gestion des terres et des politiques d’urbanisation peut être
adaptée à différentes échelles.
Les gouvernements nationaux devraient prendre conscience de l’importance
des villes intermédiaires, qui sont les moteurs d’une croissance économique
équilibrée d’un pays, en décentralisant leurs pouvoirs et leurs ressources. Ils
devraient donc prévoir un budget pour la gestion de ces villes qui ne soit jamais
inférieur à 10% des dépenses publics du pays. Ce pourcentage pourrait être
considéré comme le minimum nécessaire pour relever les défis urbains de toute
ville, indépendamment de son niveau de développement.
Les investisseurs et le développement urbain
Le secteur privé devrait étudier l’échelle et la capacité d’absorption des Villes-i
en envisageant de gros investissements tels que l’immobilier ou les PPP. Il
faudrait, autant que faire se peut, faire participer le capital local. Il y a des
leçons importantes à tirer des risques et des échecs ultérieurs en encourageant
le modèle de programmes immobiliers, comme le montre le cas de l’Espagne.
Dans ce sens, les Partenariats public privé constituent un facteur important qui
pourraient être reproduits dans le Cadre de la coopération Sud Sud. Le concept
des villes intelligentes est en train de gagner en popularité et en acceptation et il
peut fonctionner efficacement dans les Villes-i, où il peut facilement être mis en
œuvre.
Il faudrait qu’il y ait une coopération entre les investisseurs du secteur privé et
les visions et les politiques nationales, régionales et locales. Les investisseurs du
45
secteur privé doivent être plus ouverts et souples en vue de coopérer avec les
différents niveaux des gouvernements.
Il existe également des exemples et des modèles de la façon dont les gens
peuvent participer à des coûts moins élevés au moyen de différents modes de
financement (coopératives). Outre le bilan positif, ce modèle tire parti d’une
large appropriation qui le rend pérenne.
7. Equipe et bibliographie
* Le présent Document cadre est le fruit de l’effort conjoint d’une
équipe
Sous la supervision des chefs d’équipe du Projet Villes-i:
Josep Maria Llop Torne - Directeur UNESCO PRESIDENT UdL, Programme de travail UIA-CIMES
Sara Hoeflich de Duque - Cités et gouvernements locaux unis
Assistants de projet:
Ewa Szymczyk - Assistant de projet CGLU et Ajuntamente de Lleida
Venkat Aekbote - Assistant de projet CGLU
Alessa Bennaton - Assistant de projet CGLU
Nacho Compans - Coordonnateur de projet Ajuntamente de Lleida
Marta Ros Carrera .Coordonnateur de projet Ajuntamente de Lleida
collaborateurs:
Anat Chervinsky (Université de Jérusalem)
Avirama Golan (Centre de la Culture et de l’Urbanisme méditerranéens à Bat-Yam
Bruno Reinheimer(Director Provincial de Planificación Territorial, Secretaria de
Planeamiento, Ministerio de Obras Publicas, de Santa Fe- Argentina)
Dr. Ajiv Maharaj
Dr Ezequiel Uson Guardiola (Departamento de Proyectos Arquitectónicos
atUPC,Barcelona)
Dr Karsten Zimmermann (Faculté de planification spatiale à l’Université technique de
Dortmund)
46
Dr Rene Peter Hohmann (Secrétariat de l’Alliance des villes)
Dr Thorsten Heitkamp (UT, Université de Dortmund, Faculté de planification spatiale)
Firdaous Oussidhoum (Groupe d’ARCHITECTURE FEELL)
Horacio Schwartz (Haïfa, Israel)
Jean-Francois Habeau (FMDV)
Laura Petrella (ONU-HABITAT à Nairobi)
Leticia María Leonhardt(Directora Provincial de Planificación Estratégica Territorial,
Secretaria de Regiones, Municipios y Comunas del Ministerio de Reforma del Estado de
Santa Fe – Argentina)
Mariana Nascimento (FMDV)
Monica Quintana (Responsables des Programmes Habitat UN-HABITAT Equateur)
Maria Encarnação Beltrão Sposito (Rede de Pesquisadores Sobre CidadesMédias –
ReCiMe)
Maria Herrero (Diputació de Barcelona)
María Paz Gutierrez (Subsecretaria de Planificación y Descentralización, Secretaria de
Regiones, Municipios y Comunas del Ministerio de Reforma del Estado de Santa Fe –
Argentina)
Pierre Martinot-Lagarde (OIT)
Raquel Tardin (Faculté d’Architecture et d’Urbanisme de l’Université fédérale de Rio de
Janeiro)
Silvio Magalhaes Barros (FNP Frente Nacional de Prefeitos in Brazil)
Tsveta Velinova (Politique verte et coopération européenne, Département de planification spatiale, région de Haaglanden)
Bibliographie
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the UIA-CIMES programme “Intermediate cities and world urbanisation”, (Villes
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Local leaders preparing for the future of our cities, Cities Alliance, (CGLU 2010,
Document directif de la planification stratégique de l’urbanisme: Les dirigeants locaux se
préparant pour l’avenir de nos villes, Alliance des Villes, Ministère des Affaires étrangères norvégien, Barcelone.
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