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Planifier une nouvelle valorisation des terrils dans la ville et la région,
dans une perspective de développement durable
Tourisme vert Dynamique sociale
Paysage Patrimoine
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Vers un paysage durable5
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Les atouts des terrils
D’un quartier à une région :
les terrils, support d’identité
positive
Concrétisation du projet :
évolution programmée
Vers un développement durable
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L'activité minière a laissé derrièreelle des traces qui ont façonné lepaysage : les terrils.
Ceux-ci ont été tantôt gommés de lacarte, tantôt valorisés puis remodeléset boisés, d'autres ont été aban-donnés, oubliés et reconquis par lanature…, parfois même par les habi-tants.
Aujourd'hui, l'ancien bassin minier estparsemé de monticules plus ou moinsboisés de façon variable. L'appel-lation « Pays Noir », donnée précé-demment à notre région, tend àchanger.
« Quelque chose est en train de basculer ». Les terrils sont devenus
des supports importants d'identité
positive et de développement des
quartiers.
L'objectif de ce document est de mettre en lumière les différentes
opportunités que les terrils présen-
tent pour le redéploiement et la
dynamisation d'une ville, d'une
région.
Il s'appuie notamment sur des exemples phares de revitalisation desites emblématiques chez nous etdans les territoires voisins.
Il a surtout l'ambition d'amener de
potentiels partenaires publics et/ou
privés à entreprendre un pro-
gramme transversal de grande
échelle sur le thème d'une chaîne
des terrils, s'inscrivant dans une
perspective de développement
durable.
A l'heure où diverses organisationss'activent en parallèle pour dévelop-per et mener des projets d'envergureeuropéenne ou des plans d'actionsplus locaux, il semble, a contrario,qu'une mise en commun des effortsconsentis constituerait une base plusfructueuse pour une mobilisation à tous niveaux.
Construire un tel projet et susciterdes financements à l'échelle commu-nale, provinciale, régionale voireeuropéenne à partir de 2007 demandeune phase préparatoire longue. Il esten effet essentiel de dresser de façonexhaustive la carte des acteurs enprésence dans notre région, de les
intéresser et de rassembler ainsitoutes les facettes et toutes lesforces utiles dans le domaine. Deplus, il convient de mobiliser lespartenaires étrangers à co-construirele projet et lui donner cohérence àl'échelle européenne.
Le présent document, commandé parla Ville de Charleroi, brosse les lignesde force de la « valeur terril » dansune perspective de développementdurable. Du point de vueméthodologique, le document a étéconçu par les différents acteurs enprésence à l'échelle de Charleroi.
Nous espérons qu'il trouvera échoauprès d'un partenariat opérationnelet financier très large.
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Le charbon est le résultat de la fossi-lisation de quantités énormes devégétaux vivants, il y a plus de 300 millions d'années dans les lagunesde l'Europe du Nord-Ouest, soumisealors à des climats tropicaux.
Exploitées dès le Moyen Age, lesveines successives firent la fortunedes pays occidentaux dès le début dela révolution industrielle.
Deux pays figurent alors à la pointede ce développement : l'Angleterre etla Belgique.
Le sillon wallon se couvre de charbon-nages entourés de corons miniers etparsemés de châteaux d'industrie. Larégion est prospère et les retombéeséconomiques sur l'ensemble du payssont considérables.
Les techniques d'exploitation amènent
à la surface le combustible mais aussides matériaux non utilisables mêlésau charbon. Ces résidus sont stockésà proximité des zones d'extraction etle dépôt des matériaux les uns sur lesautres forme « naturellement » unecolline plus ou moins haute et plus oumoins pointue nommée terril oucrassier selon la région.
A l'arrêt du chargement des terrils,une nouvelle vie commence pour cesdébris abandonnés, ils se couvrent devégétation, deviennent parfois devéritables forêts au cœur des villes.
Aujourd'hui, ils représentent les ves-tiges les plus visibles de l'exploitationcharbonnière et le resteront encorelongtemps. Les terrils sont perçuscomme un fil conducteur essentiel,apprécié au sein de cette régionminière et de toute son histoire.
Approche territoriale : Paysage du bassin minier
En Europe, le «croissant industriel», un paysage bien spécifique qui s'étend de Londres à Prague
Localisation des principaux gisements de houille en Europe du Nord-Ouest.
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En Wallonie, 330 terrils marquent le paysage de Bernissart dans le Hainaut occidental
au plateau de Herve en Province de Liège
Carte générale des charbonnages belges en 1926 : paysage minier wallon
Le Borinage Le Centre Le Pays de Charleroi Le Pays de Liège
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102 anciens sites miniers et terrils recensés par la SPAQUE en 2000 dans le bassin carolorégien
Localisation des principaux terrils subsistant à Charleroi
Territoire, urbanisation et paysage à Charleroi
Les grandes unités paysagères et géographiques
Les terrils ponctuent le paysage
Une étude récente de la ConférencePermanente du DéveloppementTerritorial (CPDT) sur les territoirespaysagers wallons met en exerguel'importance des terrils dans lepaysage de l'agglomération carolo-régienne : « paysage d'urbanisation
dense où s'entremêlent habitat etindustrie lourde, parsemé de terrils et d'espaces verts ».
Il est vrai que, depuis de nombreusesdécennies déjà, les terrils jouent unrôle important dans cette indispen-
sable troisième dimension de la composition paysagère. Ils ponctuentle paysage, accrochent le regard, ferment des perspectives, enclosentdes quartiers.
Ils sont surtout autant de points de
repère, reconnaissables à leur taille,leur forme et les caractéristiques deleur végétation. Les Piges, ce n'estpas le Martinet, ni les Hiercheuses ou les Hamendes.
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Vus depuis la rue des Quatre Vents à Couillet, les terrils s'égrènent à l'horizon, plus ou moins proche, comme autant de points de repère de l'ouest de Charleroi.
Hauchies Bois du Hameau Hiercheuses Quatre Seigneurs Martinet Piges Coucou
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Les terrils accrochent le regard
Les terrils ferment des perspectives, enclosent des quartiers
Imposante masse du terril des Hiercheuses dans le paysage du Sud de Charleroi A l'abri du terril des Piges, les rues Wauters et De Gaule à Dampremy
Entre les terrils des Hiercheuses et des Hauchies, s'étendle quartier de la Chenevière. Derrière les Hauchies etinvisible le quartier du Transvaal, plus à l'Ouest , traversépar le R3, les cités Solvay et Bois des Cloches à Couillet.
Ils sont aussi autant de possibilités de porter un regard surla Ville et son agglomération. Monter sur un terril permetde découvrir la forme des vallées, la structure desquartiers et de l'habitat, l'évolution des activités.
« Si tel assemblage d'arbres, de
montagnes, d'eaux et de maisons que
nous appelons paysage, est beau,
ce n'est pas par lui-même, mais par
moi, par une grâce propre, par l'idée
ou le sentiment que j'y attache »,Baudelaire.
Nous tenons à nos paysages parcequ'ils sont un peu de nous-mêmes.
Ils reflètent une société, sonéconomie, ses valeurs symboliques etesthétiques. Ils peuvent êtrerevendiqués, à titre individuel et/oucollectif par ceux qui les reçoivent en
héritage. En ce, les terrils sont parti-culièrement symboliques. En effet, ilsmatérialisent l'empreinte des acti-vités de l'homme sur le paysage.
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Une écologie du paysage
Pourquoi une écologie du paysage à Charleroi ?
La première génération de terrils, aux XIXème et XXème siècles, est mar-quée par leur édification anarchiqueen tant que crassiers.
La deuxième génération, dans lesannées 1980, est marquée par une« culture de valorisation » intense. De nombreux terrils sont exploités,certains sont gommés du paysage,d'autres sont refaçonnés en tenantcompte des attentes des habitants,des qualités environnementales etdes légitimités urbanistiques.
Longtemps revendiquée, la troisième
génération de terrils se met progres-sivement en place. Ils sont aujour-d'hui ancrés dans les programmestransversaux de Charleroi 2020
en tant que valeurs naturelles à
préserver. Les terrils se sont trans-formés et améliorés, ils deviennentdes « écosymbole s».
Grâce à cette réhabilitation, la Villede Charleroi par le biais des terrilsretrouve son passé, mieux, elle s'yancre pour se projeter dans l'avenir.
Les terrils deviennent l'expression deCharleroi et constituent, actuelle-ment, un capital à la fois écologique,paysager et environnemental relevantlui-même d'une gamme d'approches :sensible, historique, sociologique,naturaliste, touristique, géo-graphique…
Leur conjugaison ne peut se cons-truire qu'à travers le concept de
« l'écologie du paysage ».
Concept plus que jamais à mettre enœuvre dans les futures analyses à valo-riser au niveau des terrils. Chaquefois qu'un terril sera abordé, l'écolo-gie du paysage devra être appliquée.
En quoi consiste-t-elle ?
L'écologie du paysage est une orches-tration interdisciplinaire, un moded'analyse en poupées russes, permet-tant d'établir un diagnostic des différents points de vue.
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La charte du paysage
Un outil spécifique de développement durable à créer
En 1992, la conférence de Rio sur l'environnement et le développementattirait l'attention de tous les pays surla diminution de la biodiversité.
On considérait qu'un quart de la biodiversité du monde pouvait êtreperdue dans les 30 prochainesannées, tandis que 150 à 200 espèces disparaissaient chaque année et que 10 millions d'hectares de forêt régres-saient eux aussi chaque année. Il aété constaté en ce qui concerne lesressources naturelles que le problèmede la diminution de la biodiversitéétait colossal.
Si la biodiversité est menacée dans lemonde, elle peut l'être aussi cheznous.
Or, malgré sa position urbaine évidente, il existe à Charleroi ungrand nombre de milieux semi-naturels qui, à l'heure actuelle,accueillent une diversité botanique etfaunistique. Parmi ces espaces recen-sés dans le P.C.D.N., les terrils auxsurfaces non négligeables, occupentdes fonctions importantes dans lecadre du réseau écologique etquadrillent densément l'ensemble du
territoire de Charleroi. Il suffit deregarder la carte de Charleroi pours'en convaincre.
Les terrils sont perçus comme desmilieux «sauvages» et «naturels», cequi les distingue des autres espacesverts - parcs et jardins - perçuscomme une nature «organisée».
Depuis une dizaine d'années, la notionde nature s'est donc élargie etenglobe désormais les terrils. Les terrils, rien qu'à eux seuls, possè-dent un capital de biodiversité important. Par exemple : rien quepour les terrils du Martinet à Roux,plus de 200 espèces végétales ont étérecensées et pas moins de 50 espècesd'oiseaux, sans compter insectes,batraciens et autres. Le tout sur 50 hectares reconquis par une végé-tation originale aux différentsbiotopes, zones humides,marécageuses, sources, zones pionnières et friches herbeuses, bois…autant de biotopes différents et liésen un tout.
Les terrils par leurs superficie et volume contribuent de façon trèsimportante à l'amélioration de la
diversité biologique et paysagère deCharleroi et de la Wallonie engénéral. La dégradation de leur
structure paysagère entraîneraitautomatiquement la perte desécosystèmes présents.
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Or, un écosystème en bonne santé estd'abord durable. Dans un paysagemarqué par un héritage industriellourd, la conservation d'une santéécologique durable conduit àréfléchir sur l'avenir à réserver auxterrils.
La conférence de Rio en 1992 a donnésuite à d'autres préoccupationscomme celles de la banalisation et la« mondialisation » des paysages. Les paysages sont menacés tant dansleur diversité (perte d'ici 40 ans de 50 % de la biodiversité) que dans leurintégrité.
La Région wallonne s'est engagée àappliquer la convention européennedu Paysage ouverte à la signature à Florence, le 20 octobre 2000, et l'a ratifiée par le décret du 20 décembre 2001.
Cette convention marque un tournantimportant dans la gestion despaysages. A l'échelle communale,comment établir les liens et les choixd'une stratégie du paysage ? En éla-borant une charte du paysage. Elleserait applicable pour Charleroi dansle cadre des réseaux du maillage vertet maillage bleu.
L'étude d'une charte du paysage àCharleroi deviendrait une action
publique où s'exprimeraient lesdiverses influences : les connais-sances écologiques, mais aussi l'histoire du lieu, ses singularités et la
diversité des acteurs; l'essentiel estde favoriser une vision partagée ettoujours renouvelée du territoire.
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Les terrils sèment à tous vents, les essaimsont un nom : atouts environnementaux,amélioration du cadre de vie, restauration
de la biodiversité, cohésion et dynamiquesociale, atouts touristiques, patrimoniaux,culturels.
Dans cet ensemble, l'enracinement deshommes et des paysages culturels resteprofond et leurs liens de parenté évidents.
Atouts écologiques
Nature et ville, un milieu semi-naturel
Avec l'industrie comme racine, Charleroi,aujourd'hui, se couvre de bois par le biaisdes terrils. Les terrils, symboles de notreville, se sont mis pour beaucoup, au ser-vice de la population, qui s'y sent chezelle. Le mouvement des «terrils partagés» se développe et inspire quelques forumsde «Charleroi 2020» : les terrils sontrepris, entre autres, comme autant delieux de convivialité, participant à l'anima-tion de certains quartiers.
Le Pays Noir est révolu, c'est le monde desforces et des énergies associées à la naturequi renaissent et affirment le caractèrevivant des terrils.
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De ces crassiers stériles noirs artifi-ciels constitués d'un amalgame dedéchets issus de l'extraction de lahouille, vastes et volumineux espacesaux formes tantôt coniques pour les
plus anciens, tantôt trapézoïdalespour les plus récents, la nature, pardes mécanismes volontaires de recolonisation végétale, a fini parreprendre ses droits.
Richesse et diversité des milieux
La nature des terrils est un spectacle ininterrompu
Chaque processus « naturel » a eu sonhorloge biologique, chaque espècevégétale a eu son étape dedéveloppement, éternel long combatde reconquête sans calcul qui offre,aujourd'hui, la paix d'une chorégra-phie végétale harmonieuse.
Chacun s'étonnera de cette combi-naison entre « l'artificiel » et le« naturel ». Pourtant, ces espaces, les terrils, nous indiquent toute l'originalité des lieux et del'enchevêtrement de leurs « habitats»(au sens de niche écologique).
Les terrils sont expressifs, ils nousindiquent la géographie, les manifes-tations de la vie, celles des fleurs, des insectes, des oiseaux, des
rongeurs, des plantes, des arbres etdes roseaux.
De manière générale, ces vastesespaces ont d'abord été reconquis pardes espèces pionnières telles que lebouleau, le robinier… Ces espècesont peu à peu préparé l'implantationd'autres espèces arbustives (merisier,chêne…) ou herbacées. Un catalogued'herbes « folles » comme le tussilage,la vipérine, le mélilot, l'épervière, lebouillon blanc, l'épilobe, l'herbe àRobert, les petites fraises des bois,les graminées..., le tout habilementorganisé dans la diversité.
Ils sont le lieu de nombreux échangeset d'influences complexes. On parlede l'écosystème d'un terril.
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L'écosystème d'un terril varie selon :
le lieu où il est implanté et sonenvironnement;
l'orientation et l'inclinaison despentes, de leur érosion ou de leurstabilité, de l'humidité du sol et desa texture;
Les terrils présentent des aspects différents suivant les versants : versants Nord (couverts boisés auxambiances verdoyantes denses), versants Sud (couverts herbacés auxtouches colorées et verdoyantes).
Leurs flancs regorgent d'insectes etde rongeurs.
En bordure des terrils coulent souventquelques sources parfois tièdes, maistoujours claires et limpides provenantd'une poche souterraine « le boulant ».
Les terrils, par leur structure et leurmorphologie, forment un biotopeavec des microclimats très parti-culiers, parfois très rares.
La terre ne tache plus… les arbresattirent les mésanges, les rouges-gorges, les chouettes, les écureuils…et de nouvelles espèces s’installent,enrichissant la diversité des sites.
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Depuis 1998, quatre lettres sontinscrites au niveau du développementde la nature à Charleroi : P.C.D.N.,pour Plan Communal de Dévelop-pement de la Nature.
On ne répétera jamais assez que lesbases du P.C.D.N. sont le « sommet dela Terre » de Rio de Janeiro en 1992. Ilconstitue une réponse aux crisd'alarme au niveau des pertes impor-tantes de la biodiversité et l'instauration des 3 dimensions :économique, sociale et environ-nementale du développementdurable.
Un an après Rio, en juin 1993, laFondation Roi Baudouin lançait lespremiers programmes de contratspour un développement durable de labiodiversité en Wallonie avec pourobjectif de sauvegarder ou dévelop-per la diversité naturelle au niveaucommunal en concertation étroiteavec tous les acteurs et en tenant compte du développementéconomique et social de la collectivité.
En 1998, la Ville de Charleroi s'engagedans la voie du P.C.D.N.
Aperçu de quelques constats révéla-teurs repris dans le dossier « Situationexistante, inventaire et évaluation duP.C.D.N. de Charleroi » (auteur duprojet : Laboratoire d'Ecologie desPrairies - U.C.L. oct. 1999, coordi-nateur Ecologie urbaine).
La Ville de Charleroi couvre unesuperficie de 10.207 hectares pour 15 anciennes communes.
Malgré son caractère très urbain,cette entité recèle un patrimoinenaturel important et assez diversifié.
On peut dire que Charleroi possède la
qualité du réseau écologique et lepatrimoine naturel est globalementsatisfaisant voire localement remar-quable.
Les anciens sites industriels et lesanciennes lignes industrielles ainsique les cours d'eau y tiennent uneposition de grand potentielbiologique.
Sur ces sites où une telle biodiversitéa été enregistrée, il est important detrouver des solutions pour la protégerà long terme. Citons l'exemple du terril du Martinet à Roux racheté parla Ville de Charleroi.
P.C.D.N. et légitimité de la protection des terrils
Gérer autrement les terrils : valoriser les terrils tout en les sauvegardant…
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Selon Margot Wallström, commissairechargée précédemment de l'environ-nement, la biodiversité est de plus enplus considérée comme un élémentinestimable de notre héritage commun.
La mise en place d'un réseau de sitesNatura 2000 à l'échelle européenne etl'élaboration de plans de gestion concertés sont des actions essentiellesà la conservation de la biodiversité.
La Région wallonne a établi une listedes sites Natura 2000 qui vont s'inté-grer à ce réseau.Toutefois, aucun site n'est localisédans l'entité de Charleroi où la
conservation de la nature est égale-ment une question cruciale.
Les terrils constituent des poches debiodiversité. De plus, ils sont souventreliés par d'anciennes lignes dechemin de fer et de voies d'eau constituant de véritables corridorsbiologiques.
Etendre la liste des sites Natura 2000aux terrils, enrichirait et sauve-garderait la biodiversité wallonnetout en assurant une meilleure circu-lation des espèces grâce à un maillageplus complet de zones protégées.
Le nombre de paysages contrastés(bois, friches herbeuses, zoneshumides…) que présentent les terrilsenrichiraient les habitats naturels dela faune et de la flore sauvages. Leurgestion concertée les préserverait touten insufflant une dynamique partici-pative et citoyenne de tous lesacteurs en présence.
Terrils et site Natura 2000
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De nombreux événements peuventpousser les citoyens à se mobiliserautour d'une cause. Ces dynamiquessociales communautaires parti-culières méritent d'être expliquées.Charleroi a une tradition de trans-mission de « patrimoine démocra-tique ». Tout au long de son histoire,des fractions du corps social sont parvenues à faire des démonstrationsde force afin de concrétiser desprincipes « de liberté, d'égalité et dejustice ».
Loin de se vider, cette citoyennetéexiste toujours et se prolonge au travers des « comités de quartier ».Ces comités de quartier sontreprésentatifs, à Charleroi, d'une vie
sociale locale active et participativeautour de thèmes aussi divers que desfêtes de quartier mais également,quand il le faut, autour de combatsplus significatifs.
Cette dimension de vie collectivelocale a, en général, une grandecapacité à s'auto-organiser et à s'auto-instituer.
Ces associations et comités de quartier, un des piliers fondamentauxdu développement durable, si symbo-liques à Charleroi, témoignent « de labonne santé » de la démocratie participative.
En voici quelques exemples révélateurs.
Atouts sociaux
Regards sur les dynamiques sociales communautaires ayant forgé des identités culturelles fortes
Comment se prend et se met en place la parole collective ? Les terrils et leur rôle de catalyseur
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Marchienne Docherie a connu et connaît encore des débats passionnéset difficiles.
Les témoignages, les mobilisationscollectives, les régies de quartier, l'espace citoyen, le restaurant social…sont autant de composantes de l'histoire sociale de la Docherie.
Les terrils en font partie, on pourraitrésumer leur trajet en 3 momentsimportants : 3 terrils et 3 combats.
Les 3 terrils de Marchienne Docheriesont intimement liés aux voies d'eau,au Canal Charleroi-Bruxelles et à laSambre.
Nul ne peut ignorer cette longuechaîne de terrils s'égrenant le long deces deux voies d'eau en amont et enaval de ces 3 terrils, traces indélé-biles qui révèlent toute l'ampleur del'histoire d'une cité.
Si les terrils ont naturalisé ces coursd'eau, les industries présentes surl'autre rive les ont quelque peu« dénaturalisés ».
Les hautes cheminées de la sidérurgiese dressent à l'horizon et offrent surplusieurs hectares une vision dantesque d'un monde fait d'acier,
d'entrechocs sourds et bruyants deferrailles et de panaches de fuméesenvahissant un ciel pas toujours bleu.
Les terrils sont des frontières indis-pensables entre un monde fait d'industries et un quartier où viventdes habitants, en l'occurrence, lesdochards.
Leurs combats pour les préserver entant que zone tampon sont propor-tionnels à la hauteur et à la superficiede ces terrils.
Les terrils, leurs terrils, deviennentdes références fondamentales de leur
équilibre « sanitaire », des « éco-indicateurs », dans un quartier un peu« chahuté » par les retombées depoussières, les odeurs et les visionsdes industries environnantes.
Depuis plus ou moins 20 ans, les 3 terrils ont vécu des valorisationssuccessives, le premier à êtreexploité fut le St Théodore, ensuite leBayemont pour finir avec le St Charles. Ces valorisations ont,chaque fois, fait l'objet de comitéd'accompagnement où un groupe deriverains actifs était représenté. Cecomité se réunissait plusieurs fois par
an avec l’objectif de maintenir ouvertle débat sur les différentes phasesd'exploitation et sur la requalificationfinale du site en de nouveaux terrilspaysagers à vocation récréative etprotectrice.
La singularité du quartier était laproximité du « Ranch du terril ». Leursensibilité et leur mobilisation enversles enfants en « difficulté » du quartier de Marchienne Docherie enont fait un interlocuteur privilégié.
A Marchienne Docherie : les terrils St Charles, Bayemont et St Théodore
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Une action sociale originale répondant aux besoins du quartier apris corps par l'organisation de stagesd'équitation adaptés à un projet pédagogique de respect de l'humainet de l'animal. Adossé au terril StCharles, le Ranch du terril rencontreun succès immédiat pour ce type d'animation. Rapidement, des adoles-cents du quartier participent auxactivités et aident à soigner leschevaux, mais les infrastructuresmanquent. Avec l'aide de « Vivreensemble » et sur fonds propres desinitiateurs, des dizaines de bénévolesse mobilisent dans le quartier.
En juin 2000, c'est l'inauguration, au bout de deux ans de travauxacharnés. Le Ranch du Terril commence à se faire connaître et les
aides arrivent sous forme de subsides,de conventions avec la Régie deQuartier, de dons en tout genre. Ladernière aide, mais non des moindres,a été la mise à disposition par la Villede Charleroi d'une piste de galop surle site du terril St Charles. Ceci a étépossible suite au permis de valorisa-tion des terrils St Charles etBayemont accordé à la SociétéExterbel, qui devait prendre encharge des mesures compensatoirestelles que l'assainissement du site, lenettoyage, l'apport de terre, le nivellement…
Ecrasés et enfermés par l'ombre duterril avant la valorisation, le centreéquestre et la rue bénéficient aujour-d'hui d'une ouverture de l'espace etd'une meilleure accessibilité.
La valorisation des terrils et leurprocessus de concertation ont circulédans l'espace public, ils ont donné lieu à tout un travail de compréhension et d'interprétationenvironnementale, source de mobili-sation collective pour un mieux-êtreet une amélioration de leur cadre devie.
Ce travail a donné suite à l'élabo-ration d'autres différents projets etpartenariats avec d'autres comités dequartier comme celui des terrils duMartinet à Roux.
Le projet n'est pas terminé, il s'inscritdans la continuité.
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Le comité de quartier des terrils du
Martinet s'est enrichi à travers une
créativité sans cesse en mouvement.
Leur racine citoyenne remonte au
fondement du charbonnage.
En 1858, on recense 123 mineurs. Un
siècle plus tard, ce sont 1200 person-
nes en trois pauses par jour qui y
travaillent, 10.000 tonnes de charbon
sont extraites du sous-sol par jour,
les stériles se mettent en forme, les
terrils naissent et grandissent.
En 1930, l'appartenance au charbon-
nage est à son comble, de génération
en génération, la puissance populaire
est transmise et concourt à forger les
volontés politiques de chaque habi-
tant.
Les récits oraux et écrits ont une
place de choix au sein du Martinet.
Les récits du passé se transmettent.
Héritage immatériel, ce réservoir de
symboles sociaux forts structure
encore aujourd'hui la vie du quartier.
L'histoire des hommes est une
ressource importante pour se relier
au présent et donner sens à l'avenir.
Dans les années 1970, le charbonnage
ferme.
En 1978, la Société Ryan Europe
s'attaque à bon nombre de terrils de
Wallonie pour les exploiter et y
extraire les charbons résiduels.
Les terrils du Martinet sont convoités
et en péril, ils risquent de disparaître
définitivement du paysage du
quartier.
Une mobilisation déterminée s'orga-
nise. Elle durera 22 ans.
Nourri par les récits des anciens
ouvriers du charbonnage, un nouveau
défi se met en place, celui de
préserver, à tout prix, les terrils du
Martinet.
Le quartier ne compte plus son
temps, il s'engage, il milite. De la
révolte, il passe à l'action organisée.
La mobilisation est entretenue et la
virulence du combat est maintenue
tout au long des années.
A Roux : les terrils du Martinet
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Les terrils sont regardés différem-ment en tant que paysage où foisonnela nature. La vie sauvage est réper-toriée comme moyen de défense, ellefait l'objet d'inventaires élaborés pardes scientifiques. Les terrils sontverts et veulent rester ouverts auxhabitants du quartier.
En 1997, la Ville de Charleroi acquiertles 52 hectares, les préservant ainsiavant leur classement en tant que« réserve naturelle » et avant leurclassification en catégorie A « inex-ploitable».
Une nouvelle vie commence, celle deleur promotion et de leur aménage-ment en site « éco-pédagogique ».
L'histoire du Martinet et celle de sasauvegarde témoignent de l'attache-ment des riverains au paysage minier,elle est emblématique de ladynamique sociale issue de l'activitéminière qui a façonné un paysagemais également des hommes.
En effet, le Martinet est un quartieroù les gens sont très unis, très solidaires et le terril n'y est pas pourrien. Ici, les fêtes se succèdent toutel'année. Carnaval, chasse aux œufssur le terril à Pâques, marché auxfleurs, rallye des « ancêtres »,ducasse, fête du quartier, tournoi de
boules anciennes, course de cochons,journées du patrimoine…
L'esprit de quartier est fortementancré ainsi que la mémoire des char-bonnages à travers les terrils.
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Charleroi a un développement touris-tique relativement récent comparé àd'autres villes wallonnes.
Entre les bras grands ouverts des deuxcours d'eau qui la délimitent, lesindustries en son cœur, son passé delabeur et ses terrils, la physionomie
de Charleroi ne manque pas de contrastes.
Ville au caractère social, née avec la
révolution industrielle, Charleroisouhaite valoriser son présent et sonpassé laborieux en de nouveaux
attraits touristiques.
Atouts touristiques
Le maillage bleu
Situé le long de la Sambre et du canal Charleroi-Bruxelles,Charleroi dispose de nombreuxatouts.
Les paysages de l'eau sont de plus enplus mis à l'honneur. Charleroi possède ses pistes cyclo-piétonnesquasi continues mais non sécurisantesle long de ses cours d’eau. Celles-ci,moyennant quelques aménagements,pourraient être redéfinies en RAVeLattractif, original et insolite par lespaysages industriels traversés.
L'eau et ses berges ont toujours étédes lieux de sociabilité urbaine.
Le canal Charleroi-Bruxelles et laSambre, qu'empruntaient et emprun-tent encore plus modestement lespéniches chargées de charbon et
d'acier, voient maintenant naviguerdes bateaux de plaisance.
L'image n'est pas exagérée de constater que les chemins de halagesont de plus en plus fréquentés pardes cyclistes et piétons.
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Si les axes et sorties Nord, Est etOuest de ces cours d'eau sont pratica-bles, force est de constater que lecarrefour du centre Ville a été délais-sé et que le RAVeL est enfoui sous uneurbanisation écrasante.
Certains tronçons, même récemment
réaménagés, ont été enterrés (centre
Ville), d'autres le long des industries
ont toujours eu jusqu'à présent une
fonction économique (quai de charge-
ment ou de déchargement). Ces
chemins n'ont jamais fait l'objet
d'entretien particulier pour faciliter ou
sécuriser l'accès aux cyclistes et
piétons, leur récupération et leur amé-
nagement permettraient de circuler en
centre ville et de relier les axes Nord,
Est et Ouest vers l'Abbaye d'Aulne,
Pont-à-Celles et Pont-de-Loup.
Sur l'immense lambeau industrielencore existant, la Sambre pourrait,suivant quelques aménagements spécifiques non contraignants pour lesindustriels mais sécurisants pour lesusagers cyclo-piétons, faire peauneuve et se reconnecter avec les
commerces et les animations du centre ville ainsi que la Maison duHainaut (quai de Brabant) et laMaison du Tourisme du Pays deCharleroi.
La plupart des villes qui se sontdéveloppées le long de cours d'eaudisposent d'un port ou d'une haltepour s'amarrer. Marchienne-au-Pontdispose de son port de plaisance etmérite que l'on s'y attarde vu les nom-breux projets de requalification de laPorte Ouest et de ses chantiers d'actions innovantes pour re-dynamiser l'image de cette partie duterritoire. La Sambre est leurmeilleure alliée, à quoi bon se baladervers Thuin si on ne sait pas joindreCharleroi.
La Sambre fait l'objet depuis 1993d'un « contrat de rivière » qui vise àrestaurer, à protéger et à valoriser lesressources en eau du bassin en y inté-grant des questions d'environnementet de cadre de vie, en accroissementdes usagers de loisirs et une appro-priation sociale du milieu.
Le maillage bleu et la restaurationdes chemins de halage de la Sambreet du canal Charleroi-Bruxelles réactivera la conscience de la perted'un monde de l'eau, un lien à restaurer en urgence.
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Le passé industriel de Charleroi adoté la région d'un réseau ferroviaireexceptionnel.
Charleroi possédait le réseau le plusdense en Belgique tandis que laBelgique possédait le réseau le plusdense au monde.
L'évolution économique a conduit laSNCB à désaffecter un certain nombrede lignes qui constituent aujourd'huiun potentiel unique pour le trafic nonmotorisé.
Le RAVeL relie les hommes au traversdes paysages de Charleroi et de leurterrils. A Charleroi, plus qu'ailleurs, ilrelie les quartiers parfois proches defaçon sécurisée par le biais de surprenantes coulées vertes insoupçon-nées parfois par les habitants.
La ligne 119 « La Houillère », complétée par un tronçon de l'ancienne ligne 112a, traverse tout lequart Nord-Est de Charleroi sur +/- 25 km. RAVeL I, il assure la liaisonentre la Sambre à Châtelet et le canalCharleroi-Bruxelles à Roux (cfr. inter-ruption des chemins de halage aucentre ville).
Il est le premier RAVeL urbain et est
littéralement devenu « le RAVeL dupeuple », c'est un espace linéaireouvert passant entre les clôtures « desjardins dans tous leurs états » de seshabitants (jardins potagers, jardinsd'agréments, jardins partagés, jardinsmusées, jardins vergers, jardins defleurs et naturels, jardins aux arbresremarquables…). Ces jardins popu-laires sont expressifs, ils nous
indiquent qui s'en occupe et qui s'enpréoccupe, qui s'y installe et y prendses aises… Palettes d'ambiancestoutes populaires…
Prendre le RAVeL à Charleroi, c'ests'échapper de la civilisation touteproche et se rendre vers une natureapaisante.
Le RAVeL évolue, d'autres tronçons et
boucles seront encore à aménager ets'enrichiront de haltes référencées.
Il ose des approches originales à travers des thématiques diversesd'abord les jardins puis les terrils…c'est là une des idées nouvelles à fairepasser… un RAVeL du plaisir, une« coulée verte » intégrée à la Ville.
Mais le RAVeL, c'est aussi des services,moment de détente « Au relais duRAVeL ». A Gilly Sart Allet, l'anciennegare s'est offerte une deuxièmejeunesse.
Les bâtiments ont été rénovés et l'association « Faim et Froid » adéveloppé des activités sociales, desanimations et accueillent les usagersdu RAVeL.
Une salle polyvalente (boissons etpetite restauration), un atelier deréparation et de location de vélosdonnent un second souffle à cettegare et démontrent la créativité duprojet RAVeL.
Cette trame verte au cœur de la villecontribue à libérer le citadin, cettelibération est un retour au sentimentde sociabilité qui est inséparable dela nature.
Le maillage vert
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La densité des terrils sur le territoirede Charleroi témoigne de l'intenseactivité charbonnière dont l'apogée sesitue au tournant des XIXème et XXème
siècles. Le gisement était réparti ende nombreuses concessions comptantchacune plusieurs puits en activité.La plupart des sièges d'exploitationayant été démantelés dès les années60, le terril en est souvent de nosjours l'unique vestige. La verdure a recouvert le schiste mais les terrilssont là pour immortaliser ce passéglorieux et la mémoire des hommesqui l'ont forgé. Notons que l'intérêtpatrimonial des terrils est reconnu,par le classement de certains d'entreeux, comme sites dans le cadre de lapolitique de protection des monu-ments et sites : c'est le cas du St Charles (site du Bois du Cazier) et des terrils du Martinet.
Atouts patrimoniaux
Des terrils… à la rencontre de l'histoire
Les terrils mis au carreau, des indices par centaine
Un paysage façonné par l'industrie, témoin du monde du labeur et de la sueur, composante essentielle dans la construction de la société d'aujourd'hui
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Classé comme patrimoine social (site
et monument) et réaffecté en musée
de l'industrie (et bientôt du verre), le
Bois du Cazier à Marcinelle doit
devenir un pôle touristique impor-
tant. Il représente l'exemple local le
plus complet d'un ancien charbonnage
avec ses châssis à mollettes, ses bâti-
ments et son carreau. Le plus
poignant aussi puisque lieu de la
catastrophe minière la plus meur-
trière de Belgique (262 tués dont
beaucoup d'immigrés, le 8 août 1956).
Citons aussi la réhabilitation desanciens ateliers et magasins du char-bonnage de Monceau-Fontaine àMonceau-sur-Sambre par des entre-prises d'économie sociale. Dans unétat plus précaire, d'autres bâtimentsde mine ont échappé à la démolition
comme les impressionnantes hallesdes Charbonnages du Gouffre àChâtelineau, à la limite du territoirede Gilly.
Des « belles fleurs » qui parsemaientle ciel carolorégien, deux témoinsremarquables subsistent au quartierdu 25 dit « le Pêchon » à Couillet ainsiqu'un rare exemple de chevalementen béton à Monceau-sur-Sambre
(leur accessibilité mériterait d'êtreaméliorée).
D'autres témoignages à valoriser : lesmagasins du charbonnage d'Amercoeurà Jumet, les bâtiments du Martinet à Monceau-sur-Sambre, les bureauxdu charbonnage du Mambourg à la Broucheterre (désaffectés), lesiège des Hamendes à Jumet (enruine)…
Des bâtiments de charbonnage, des chevalements
Un site phare et des traces matérielles à valoriser
Le Bois du Cazier Monceau-Fontaine Le Pêchon Le Mambourg
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Des corons ont forgé la trame urbainesi particulière de la métropole carolorégienne
Les sociétés charbonnières entrepren-nent l'édification de logements afinde fixer la population ouvrière sur leslieux même de production. Desquartiers entiers s'érigent, des rues sedessinent, bordées de rubans demaisons semblables, si caractéris-tiques de la région. Erigés par unmême promoteur, ces logementsouvriers ont une physionomie commune, une architecture sobre -quelques jeux de briques de couleur,par exemple - et la qualité émane del'homogénéité des enfilades qu'il con-vient de préserver des transforma-tions trop brutales. Citons le coron ducharbonnage d'Appaumée composéd'une rangée de dix-huit maisonsaccolées dont l'intérêt est reconnupar le classement comme ensemblearchitectural ou le quartier du puits14 à Goutroux entièrement bâti par lasociété Monceau-Fontaine. Les ini-tiales de la société se retrouventencore sur certaines façades.
Après les émeutes ouvrières de 1886,des lois sociales sont promulguées etles associations ouvrières s'orga-nisent. Des témoins architecturauxrappellent ce combat des travailleurspour une vie plus décente : Maisondes Huit Heures, coopératives etmaisons du peuple, établissements deformation comme l'Université duTravail ou les Aumôniers du Travail.
L'habitat et les lieux témoignant du mouvement social
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Au-delà du plaisir des yeux et de l'émotion, écrivains, peintres, sculpteurs, photographes, cinéastesont révélé la beauté des paysages. Deces qualités esthétiques germent desidées et donnent les bases de projetsculturels
Le Paysage industriel est très présentdans les collections du Musée desBeaux-arts de Charleroi, avec desœuvres datant de la fin du 19ème etdu début du 20ème siècles. Il estaujourd'hui actualisé par des artistessensibles à l'identité d'une région et aux traces de l’activité industrielle(terrils, friches et usines abandon-nées), laissées derrière elle par l'unedes plus extraordinaires aven-tures des temps modernes.Conscients d'un enracinement qui,loin de contraindre, semble lesenrichir, de nombreux créateurs abordent, dans une vision totalementprospective et de manières les plusdiverses, les multiples aspects de cepuissant substrat tellurique à forteconnotation humaine.
Atouts culturels
Histoire et mémoires
Omer Ozcetin, « Quelque part », 2004. Coll. Musée des Beaux-Arts de Charleroi. © Paul Louis. © Sabam Belgium 2005.
Pierre Paulus, « Jeunesse », 1911. 150 x 200.Coll. Musée des Beaux-Arts de Charleroi. © Luc Schrobiltgen. © Sabam Belgium 2005.
Marcel Vintevogel, « Paysage industriel », 1958. Coll. Musée des Beaux-Arts de Charleroi. © ManuelVintevogel « Stenier Rythmis ». © Sabam Belgium 2005.
Suite à une exposition organisée en2001, par le Musée des Beaux-Arts,sur le thème de l'« acier en sculp-ture », un projet d'installation d'uneœuvre monumentale sur le terril desPiges a vu le jour. Il s'agirait d'y placer une œuvre-signal de l'artisteitalien Mauro Staccioli.
Profondément ému par l'histoire denotre région, cet artiste d'envergureinternationale est reconnu pour lapertinence et la qualité de ses inté-grations sculpturales en milieuurbain.
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Les terrils font entendre leur voix aupoint d'assembler de plus larges audiences, ils surgissent de loin enloin, signent à petits pas les terri-toires hennuyers. De Grande-Bretagne, de France, de Belgique,d'Allemagne, des Pays-Bas…
Si certains sont plus discrets, d'autres laissent leur nom, avec eux, on se lied'amitié, on les aménage, on les visite, on y organise des fêtes, des spectacles…
Ainsi se dessinent les terrils, ils occupent l'espace durablement, crois-sant de lune éclairant le territoire del'affect, contenant autant d'esprit etde matière à la fois.
Ces surfaces, quoique dispersées sansordre, ont en commun le refuge de labiodiversité désormais plus quenécessaire.
Les terrils ont comme fonction évidente d'accueillir des espèces netrouvant pas place ailleurs, maillagede réservoir biologique essentiel.
Les terrils sont de nouveaux paysagesoù la nature foisonne. Recenser lesterrils, c’est rentrer dans une logiquede protection, c’est explorer lemilieu ambiant sans le perturber et,en finalité, les protéger pour leurdiversité écologique.
Que ce soit à l'intérieur des villes ouen bordure des champs, les terrilss'ouvrent avec ou sans invitation.
Impossible d'en effacer la mémoirederrière les formes du paysage, il y ala découverte, l'esprit du lieu qui faitdurer l'enchantement.
« Quelque chose est en train de basculer »
VVooiieess
vveerrtteess..... blleuueess.... ccaavvaalliee
rss...
Le charbon : une diamant à faire briller de tous ses éclats
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Le charbonnage du Bois du Cazier àMarcinelle, remarquablement rénovéet réouvert au public depuis mars2002 a été complété d'un musée de l'industrie et d'un mémorial de lacatastrophe minière.
Le parcours se décline en plusieursétapes illustrant l'épopée industrielle
scandé par trois ensembles parallèlesde bâtiments affichant fièrement leurfronton. Les deux châssis à molettes,ayant fait l'objet d'une restaurationminutieuse, les couronnent de leurmajesté.
Le carreau de la mine est lové dans unécrin de verdure constitué de trois
Le PASS, un parc d'aventures scien-tifiques et un musée de sciences et desociété.
Des observatoires scientifiques pourexpérimenter et apprendre, et unterril pour partir à l'aventure dans
En Belgique
Le Bois du Cazier à Marcinelle
et correspondant à ses principauxsecteurs : les charbonnages, lasidérurgie, la verrerie, les fabrica-tions métalliques, les constructionsmécaniques et électriques, la chimie,l'imprimerie ainsi que la vie sociale.
L'ensemble architectural, classécomme monument en 1990, est
Le PASS à Frameries
une nature insolite, sont proposés au public.
Le PASS est un musée peu ordinairequi invite à découvrir de manièreactive et ludique la place des scienceset des techniques dans notre société.
Il est installé à Frameries, près deMons, sur le site d'un ancien charbon-nage classé. L'architecte Jean Nouvela sauvé plusieurs bâtiments anciensde la démolition et s'est inspiré dufonctionnement du charbonnage pourredonner au lieu sa dimension initiale
et créer un parc en 9 séquences asso-ciant 12.000 m² d'expositions et despectacles au sein d'un parc inter-actif de 28 ha, suscitant la curiositéde tous.
terrils. Le site de 26 ha est propriété de la Région wallonne et estgéré par l'asbl «ArchéologieIndustrielle de la Sambre - Site duBois du Cazier». Le projet de requali-fication a été réalisé grâce aux fondseuropéens de l'Objectif 1.
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Les fonds européens d'Interreg III sou-tiennent un projet mêlant tourisme etnature. Saint-Nicolas va coordonner lavalorisation d'une chaîne de 11 terrilset de 4 sites miniers : tourismeécologique en vue.
« Les pieds dans le schiste, les yeux
dans la vallée industrielle. Les
silhouettes verdoyantes des terrils se
mêlent aux cheminées de Cockerill.
Grâce-Berleur, Bonnet, Espérance,
Bonne Fortune et, au loin, Vottem :
du haut du Gosson, le chapelet des
terrils liégeois défile entre les
maisons ouvrières. Jadis, les pentes
du crassier étaient noires. Depuis la
fermeture du charbonnage en 1966,
la nature a repris ses droits. Les ter-
rils de Saint-Nicolas constituent à
présent des biotopes uniques. Ils le
resteront.
La commune est en passe d'acquérir
les 42 hectares d'espaces sauvages
pour l'euro symbolique. Un accord est
intervenu avec la société Holcim
propriétaire du site. Grâce aux fonds
européens d'Interreg III, une « route
des terrils » va voir le jour en
province de Liège avec des ramifica-
tions vers les pays voisins. Le centre
de coordination wallon sera situé au
Gosson où l'ancien lavoir va devenir
un centre d'interprétation des terrils,
point de départ pour des balades et
espace d'information et de sensibili-
sation à la nature.
Via un cheminement de type Ravel,
les deux terrils du Gosson devraient
être reliés à ceux du Bonnet et
d'Espérance, déjà propriétés commu-
nales. Une étape entre le Ravel de
Meuse et celui de Hesbaye pourrait
ainsi être constituée.
Sortir des friches industrielles et
ouvrir de nouvelles zones de qualité
de vie est essentiel tant pour les
habitants de ces communes parmi les
plus denses de wallonie et en besoin
de nature que pour permettre de
relier les sites des terrils du Carolus
Magnus Millich dans la région d'Aix-
la-Chapelle. Et, plus près encore, les
terrils du Xhorre et du Champ des
Oiseaux (Flémalle), de Basse Ransy-
Nord (Chaudfontaine), du Bas Bois et
du Pansery (Soumagne) de Blegny, du
Hasard à Retine (Fléron) et divers
sites miniers calaminaires à Liège (île
aux Corsaires) et à l'Est de la
Belgique (Plombières, La Calamine,
Welkenraedt, Lontzen).
Une partie de ces crassiers doit
encore être acquise par les
communes respectives, préliminaires
indispensables avant que soient
installés balisages et sentiers didac-
tiques ouverts au public. Une fois les
acquisitions réalisées, reste aux
communes à assurer l'avenir des sites.
Les fonds européens représentent un
premier coup de pouce financier.
D'autres subsides wallons pourraient
suivre. », Philippe Bodeux, « Liège surla route des terrils », dans Le Soir,26.07.2005, p. 20.
En Flandre, la fermeture desCharbonnages du Limbourg adébouché sur un grand projet derénovation et de relance économique,porté au départ par une structurepublic - privé. A l'heure actuelle, unmusée de la Mine dans le charbonnagede Beeringen, propose une visite dusite, une observation du paysage etde la nature à partir du terril princi-pal, et des visites de bâtiments liés à l'activité minière, dont une cathé-drale minière, une mosquée, unecité, etc.
Un nouveau développement estaujourd'hui en cours à EISDEN (près deMaastricht) et trois promoteurs trans-forment le site du charbonnage et sesdivers bâtiments en Centre duCyclisme, avec le soutien d'Eddy MERCKX. À côté d'un hôtel de luxe,d'une académie des Beaux-Arts, ontrouve aussi des circuits de vélo surles terrils et autour d'un grand lac, un musée du vélo, etc.
La «route des terrils» à Liège
La Flandre
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1988 : dans le Nord-Pas-de-Calais, lessites miniers ferment les uns après lesautres. Carreaux de fosses et terrilssont laissés en friche. Tout raser pour
mieux oublier, pour tirer un trait surces symboles d'un passé douloureux,c'est l'option qui semble devoir l'emporter.
Pourtant à Loos-en-Gohelle, ungroupe d'irréductibles résistent auxbulldozers, bien décidés à préserverles terrils jumeaux du 11/19.
En 1989, pour mieux organiser leurdéfense, ces passionnés montent une asso-ciation : la Chaîne des terrils. Premierobjectif : préserver les sites menacés.
La chaîne des terrils a offert une seconde jeunesse aux jumeaux du 11/19: l'association organise régulièrement des visites guidées et des courses d'orientation sur ces deux terrilshauts de 146 mètres.
Changer un handicap en atout :Revaloriser, reconvertir, c'est évidem-ment la priorité. Des bénévoles ontcommencé à organiser quelques sorties nature sur les terrils ainsi que
des opérations marquantes, pourattirer les gens. Embrasement desterrils, cerfs-volants, parapente,course d'orientation… Autant d'initia-tives originales qui ont changé l'image
du bassin minier. La Chaîne des terrils se veut une« force de proposition », décidée àaider les communes à réhabiliterleurs friches, déterminée à multiplier
projets et initiatives de revalorisationdu bassin minier.
En Europe
La Chaîne des terrils française
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Que ce soit en Grande-Bretagne, enFrance, en Belgique, en Allemagne etaux Pays-Bas, les territoires évoquéstouchent toutes des régions devieilles traditions industrielles et ce,quelle que soit leur lente ou plus rapi-de évolution de reconversion.
Pour certains pays, comme la Grande-Bretagne, l'Allemagne ou lesPays-Bas, dès la fermeture du charbonnage annoncée, les autorités,sans nostalgie, programmaient leurarasement et définissaient la réutili-sation du site de manière trèsdiverse, une façon de relancerl'avenir. La plupart des terrils étaientvalorisés ou remodelés pour se fondreet se confondre aux paysages environ-nants.
Les terrils sont devenus des espacesverts et ont été reconvertis en parcsaux superficies parfois impres-
sionnantes ou sont l’objet de différentes spéculations.
Dans un tel contexte, difficile deprofiter des terrils tels que nous nousles représentons.
D'autres régions comme en France,l'évolution des anciennes sociétés« houillères » a fait que de nombreuxanciens sites miniers et terrils ont été« régionalisés », ce qui a permis auxautorités de planifier avec beaucoupd'attention leurs devenirs.
La chaîne des terrils dans la région duNord-Pas-de-Calais a vu le jour en1988 et, après 17 ans d'existence, denombreux programmes de valori-sations économiques, touristiques,culturels, sociaux et environnemen-taux se sont mis en place à grand renfort d'imagination et d'énergie.
La nouvelle étape est l'importance
accordée au dossier de candidature
du bassin minier au patrimoine
mondial de l'UNESCO. Leur entréedans la grande famille du patrimoinemondial serait un label et un atout deplus pour l'instauration d'une chartecollective de préservation pour cesprochaines années.
En Wallonie, « à toute chose malheurest bon », vu nos hésitationsfoncières ou juridiques à résoudrel'avenir de cet immense patrimoineminier, la nature se trouve désormaisélevée au rang de valeur souveraine.Ce goût nouvellement partagé s'explique par le fait que de nombreux terrils soient restés telsqu'ils se présentaient à la fermeturedu charbonnage et qu'ils ont large-ment eu le temps de se nourrir denature et de planter le décor urbainencore pour longtemps.
Un grand nombre d'anciennes sociétésde charbonnages reconverties ensociétés immobilières ou autres sonten liquidation ou sous curatelle. Leuravenir est incertain et il est probablequ'on se « débarrasse » prochainementde ces anciennes friches non renta-bles bien trop souvent gelées au plande secteur en zone d'espaces verts.
Apprendre à connaître leur échéancepermet de construire des programmesde valorisation et d'avoir le temps des'adjoindre les compétences desdynamiques associatives localescomme, par exemple, les comités duMartinet, de Marchienne Docherie…et l'Asbl du « Bois du Cazier ». Le resteprogressera à partir de pré-programme d'évaluation des biens àinvestir et avec l'émergence d'unevéritable politique touristique.
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1. La poursuite et l'achèvement dumicro-projet Interreg III a « Desterrils pour dépasser les frontières »
Partenariat : « La Chaîne des Terrils »de Loos-en-Gohelle, le comité dequartier du Martinet à Roux, le Ranchdu terril à Marchienne Docherie,Espace Environnement et la Ville deCharleroi.
L'objectif est de mettre en mouve-ment des collectifs de citoyensimpliqués dans la vie de leur quartier.
Des journées « rencontre » de part etd'autre de la frontière, des exposi-tions et diverses actions permettentde se mobiliser autour du thème de lapréservation et la promotion de leursterrils ainsi que de s'engager dans lapérennisation de liens locaux et departenariats transfrontaliers.
2. Le lancement du macro-projettransfrontalier
En suivant la chronologie proposée, lapremière étape, celle du micro-projet, met en pratique « les intelli-
gences citoyennes » capables d'assurer la durabilité d'un projet terrils.
La seconde étape est de renforcer lapremière étape en explorant cesressources sociales identifiées telleque « l'adoption d'un terril » par lescomités de quartier. Les clivagesactuels vers une préservation durabledes terrils sont clairement énoncés,expliqués et définis dans l'étude ci-présente. Le dossier permet dejuger des opportunités à créer desmaillages verts et bleus à Charleroi,de faire découvrir des sites naturels,des paysages et du patrimoine socialqui sont en matière de tourisme et deloisirs de proximité, de véritablesatouts à exploiter. Ces schémasdirecteurs thématisés (cfr. cartesdernier chapitre) permettront d'évaluer les besoins et de débloquerdes fonds (européens, régionaux ou provinciaux) pour les réaliser…
Une aide financière déterminante.
3. La suite à réserver à court termeest la mise en place d'une« charte paysagère » pourCharleroi
Si l'identité du projet est définie dansle présent dossier, celui-ci permettrade coordonner les raisons d'être duprojet, de le structurer dans le tempset l'espace, de le concrétiser à l'aided'un programme, de le faire vivre etde l'alimenter en continu.
Une des tâches sera de répartir lesactivités selon leur type (loisir touris-tique, culture, observation de la nature,sportif…) et de voir leur adaptation auxaspects patrimoniaux des divers terrils.Ainsi, un critère de «nature» deman-dera de préserver un terril ou une partie de terril. Un critère «urbain»offrira des possibilités en «détente»,«observation du paysage», etc.
Une autre tâche sera de définir desrègles générales de « mode de gestion » et d'expérimenter leur miseen œuvre sur les terrils. Exemple : lemodèle « Natura 2000 » est-il applica-ble à la protection des terrils ?
Dans ce cadre, un modèle de « contratd'occupation et d'activité » devraitfaciliter la mise à disposition de terrils par les propriétaires publics etprivés.
4. Réflexions sur la réglementationrégionale
La nouvelle destination qui estsoutenue pour les terrils amène àdevoir revoir la réglementationrégionale actuelle, basée sur ledécret « Valorisation des terrils » àconnotation essentiellement éner-gétique. Il faut revoir ces valeurs declassification mesurées exclusivementen « exploitables » et « inexploita-bles », plus une troisième catégorietransitoire, en tenant compte d'élé-ments diversifiés permettant leurprotection patrimoniale définitive.
Vu les accords de Kyoto et la volontéaffichée de diminuer les effets deserre, l'exploitation des terrils pourleur ressource énergétique ne peutêtre que gommée de toute perspec-tive d'avenir, le charbon étant grandpourvoyeur de CO2.
Les prochaines grandes étapes
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Le développement durable n'apparaîtplus comme une discipline marginale,loin de s'affaiblir, il se renforce et s'inscrit d'ores et déjà comme unenécessité.
La compréhension du développementdurable s'inscrit dans un large concertde disciplines.
La conservation de la nature et dupaysage y a une large placepuisqu'elle est garante de biodiver-sité.
Il convient également de penser cerôle par rapport à l'action publique.
A ce stade, Charleroi 2020 et sa vastecampagne de conscientisation de l'état et du devenir de Charleroi, estun révélateur, une base de reconnais-sance indispensable pour continuer entoute légitimité les projets de la
Chaîne des Terrils, du RAVeL, du
maillage vert et du maillage bleu.
Leur reconnaissance en appelled'autres, car loin d'être figé intel-lectuellement, il s'agit d'établir unecharte paysagère qui représenterait àcourt terme un guide pour l'action suivid'engagements contractuels publics.
Le document ci-annexé correspond
donc à une carte des vocations et
des intentions à mettre en place
pour les prochaines années, elle estassortie d'une description des projetsdéclinés par thèmes.
Le but est de reconquérir l'espacepaysager de Charleroi, d'en renforcerson patrimoine, de réfléchir à leursdifférentes vocations et d'identifierleurs possibles évolutions.
Il s'agit, dans un premier temps, dechoisir les évolutions à privilégier,comment et avec quels moyens ?
Charleroi a un héritage industrielmarqué, il s'agit de s'attacher à faireressortir sa diversité, à la valoriser età la préserver.
Dans cette perspective, quelquesvaleurs ont servi d'appui :
L'eau : élément essentiel d'organi-sation au niveau des villes. La miseen valeur du canal Charleroi -Bruxelles et de la Sambre par unhalage continu, sécurisé et attractif et ce, surtout au niveaudu passage et carrefour du centreville.
La nature : originalité d'un terri-toire au passé industriel. La miseen valeur des terrils et du RAVeLpar une chaîne thématisée et desréseaux de voies lentes continus,sécurisés et attractifs. Leur abon-dance, leur répartition au sein desquartiers et leur libéralité contribuent largement à la restau-ration de la biodiversité et dupaysage. Les terrils sont reliésentre eux par des anciennes voiesferrées, précieux circuits demobilité lente et insolites couleursvertes au sein de Charleroi.
Le monde associatif : la participa-tion citoyenne au sein des comitésde quartier et leur affirmation auniveau de la préservation et del'adoption des terrils. Un sensancré dans la vie communautaire,historique et cognitive des habi-tants de Charleroi, elle se définitcomme un véritable trésor social àmettre en valeur comme uncritère de validité démocratique.Leur affaiblissement ou leurdélitement se traduit souvent pardes « flambées identitaires »
conduisant au néant social. D'où l'intérêt de les soutenir et deles encourager dans leur projet dequartier, ils sont les garants deslibertés fondamentales d'expres-sion.
Ces éléments sont trois composantsinteractifs et indispensables dudéveloppement durable.
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Essai de classement des terrils à Charleroi :
A. Les terrils en mouvement « adoptés » par le quartier ou une a.s.b.l.
1. Les terrils du Martinet à Roux
2. Les terrils St Charles et Bayemont à Marchienne Docherie
3. Les terrils St Charles du Bois du Cazier à Marcinelle
B. Les terrils de découverte nature
4. Le terril du Hameau à Monceau-sur-Sambre
5. Le terril du Cerisier à Marcinelle
6. Les terrils St Charles à Montignies-sur-Sambre
7. Le terril Bois de la Coupe à Jumet
8. Le terril Belle-Vue à Jumet
C. Les terrils relief
9. Le terril des Hiercheuses à Marcinelle
10.Le terril de la Babotterie à Marcinelle
11.Le terril de l'Epine à Montignies-sur-Sambre
12.Le terril des Hamendes à Jumet
D. Les terrils de loisirs
13.Le terril St Xavier à Gilly
14.Les terrils des Vallées à Gilly
E. Les terrils balades
15.Le terril St Louis à Jumet
16.Le terril St Quentin à Jumet
F. Les terrils à part
Les terrils de la Duchère, des Mastelles, Naye-à-Bois, Machine duBois, des Viviers, des Fiestaux, les St Théodore, la Blanchisserie,Leveau, le Sacré-Français, etc.
G. Les terrils sculpture
17.Les terrils des Piges à Dampremy
Tous invitent à partager l’écologie du paysage dans le croisement de
regards, chaque terril se contaminant l’un par rapport aux autres.
La chaîne des terrils carolorégienne
Discerner les terrils « adoptés» par leshabitants d'un quartier ou des asso-ciations.Chaque terril est différent, il relèvede tout un concert de disciplines, decroisement de regards. Celui deshabitants est important par le temps
consacré à énoncer leurs analyses,leurs exigences, à livrer leursdynamiques ou leur sens de la fête etde l'événement. Leur temps reposesur l'engagement permanent et solidaire.
retient notre attention. Ils appren-nent aux enfants « défavorisés » à sefamiliariser avec les chevaux.
Les terrils sont façonnés pour leursbalades équestres. C'est ainsi que l'ondécouvre régulièrement des groupesde cavaliers sur les terrils aveccomme toile de fond les industries.
Visite guidée sur demande.
Projets en cours :
Micro-projet transfrontalier « Desterrils pour dépasser les frontières », tremplin pour leMacro-projet.
Implication de la régie de quartierpour la gestion du site ainsi quedes projets à développer.
Réalisation d'un sentier de liaisonRAVeL.
ZIP en cours.
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A Charleroi, trois sitesémergent pour l'instant.
1. Les terrils du Martinet à Roux
Appartenant à la Ville de Charleroi,accessible par le quartier, placeFrédéric.
Espace libre parcouru de nombreuxsentiers praticables à de bonsmarcheurs.
Le site est protégé par un arrêté declassement de la Région wallonneassurant la spécificité remarquablede la flore ambiante. L’accès eststrictement défendu aux V.T.T. et àtous les engins motorisés. Les visitesproposées sont des promenades-découvertes balisées. L’objectif estde promouvoir la haute qualité environnementale du site ainsi queses aspects paysagers et écologiquesparticuliers. C'est l'authenticité communautaire du quartier quiretient l'attention, chaque année, un calendrier impressionnant de festivités sur ou autour du terril, avecchapiteau sur place, fêtes du« sauret » au Nouvel An, jeux deboules et corso costumé en été, fêtesde Pâques pour les enfants, etc.
Visite guidée sur demande.
Projets en cours :
Micro-projet transfrontalier « Desterrils pour dépasser les frontières », tremplin pour leMacro-projet.
Protection des anciens bassins àschlamms.
Aménagement paysager de l'ancienne plaine T.L.C. (centretriage lavoir) en espace ouvert,rénovation des anciens bâtimentsen centre éco-pédagogique sur ledéveloppement durable (dossierS.A.E.D.).
2. Les terrils St Charles etBayemont à MarchienneDocherie
Acquisition en cours Terrils St Charles2005 - Bayemont 2006. Appartenant àla Ville de Charleroi. Accessible par lequartier de Marchienne Docherie,rues du Chemin de Fer et de l'Egalité.
Sentiers praticables aux marcheurs,V.T.C. et cavaliers du Ranch du terriluniquement.
Accès libre, site nouvellement recon-ditionné et remodelé en espacepaysager, réaménagé en zone récréa-tive, réensemencement et reboise-ment récents selon des principesécologiques diversifiés (toute jeunevégétation en cours de développe-ment à suivre d'année en année). Enson sommet, au niveau du largeplateau sommital, c'est tout Charleroique l'on découvre, sa vaste zoneindustrielle, bastion de toute une culture sidérurgique appelle aux commentaires historiques et urbanis-tiques, c'est également tout en reliefque l'on découvre, avec les profils dela chaîne des terrils, le long du canalCharleroi - Bruxelles et à l'horizon, unpanorama qui vaut le détour.
Le Ranch du Terril, tenu par unepoignée de bénévoles dévoués,
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3. Les terrils St Charles - Bois duCazier à Marcinelle
L'ancien charbonnage du Bois duCazier est un monument, témoin detoute l'histoire minière. Il est aujour-d'hui complètement rénové et a étéréaménagé en centre culturel perma-nent.
Ce qui retient l'attention, c'est, bienentendu, toute l'histoire des anciensmineurs italiens pour la préservationdu site mais aussi l'actuelledynamique insufflée par toutel'équipe de l'asbl du « Bois du Cazier »pour l'animer et l'alimenter de projetsludiques et créatifs (calendrierimpressionnant, musées à explorer).
Les terrils sont devenus d'extraor-dinaires espaces naturels avec leurpart de zones libres pour la faune etla flore et leur part de zonespaysagères aménagées en espacesymbolique.
Visite guidée sur demande.
Projets en cours :
Aujourd'hui, le thème de la décou-verte des terrils se développe, unepasserelle de liaison entre différentslieux se dessine, des sentiers rendentpraticables leur accès, un observa-toire panoramique apparaît sur unsommet… et bientôt on pourra, en
toute quiétude, regarder les oiseauxau loin, entendre le cri d’une buse…
Les terrils par leur environnement etles bois des alentours sont de vérita-bles réserves ornithologiques, leRAVeL leur servant de couloirs migra-toires.
Entre l'architecture, l'ornement et lavie sauvage, les espaces s'affirment etse déploient.
Ces 3 sites se prêtent à des visites et
des promenades originales qui,
moyennant quelques aménage-
ments, pourraient être liaisonnés
entre eux par des sentiers et le
RAVeL.
La liste ne s'arrête pas là, les
messages sont à faire suivre pour les
autres terrils…
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Une traversée problématique, acces-sible mais peu attractive, peusécurisée et avec des passages diffi-ciles à certains endroits.
Ce constat connaît un certaindécalage avec les autres grandesvilles wallonnes, belges eteuropéennes, où les cours d'eau sontrevalorisés pour les rendre auxcitoyens, ceux-ci devenant des lieuxprivilégiés d'intérêt partagé.
A Charleroi et plus particulièrementau centre ville, le dialogue semblerompu entre le citoyen et la vie deces cours d'eau. Or, les musées,Maison du Tourisme et différents centres stratégiques d'actionsurbaines périphériques qui se sontdéveloppés à l'Ouest, au Centre et auSud de Charleroi, amènent à recon-sidérer leur liaison, l'eau étant leurmeilleure alliée.
Ici, l'élément de l'eau, qui a étéà l'origine du développementéconomique, constitue une oppor-
tunité logique de ralliement entre :
1. La Porte Ouest et la Maison pourAssociations à Marchienne-au-Pontainsi que le château de Monceau-sur-Sambre et le centre provincialdu Tourisme.
2. Le site du Bois du Cazier àMarcinelle.
3. Le centre ville, ces muséesréférencés, les Maisons duTourisme…, Région wallonne,Province et Communauté Urbainede Charleroi.
La prise en considération de ces lienss'est imposée progressivement commeun axe majeur à privilégier dans lesprochaines années. La stimulation derénovation et d'aménagement deschemins du halage de Charlerois'analyse dans une démarcheplurielle, une lecture croisée desaméliorations est en train de se mettre en place et un projet seraprochainement présenté.
Le maillage bleu
Refonte du carrefour de la Sambre et du Canal Charleroi-Bruxelles au centre ville et à des
espaces référencés
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Au Nord, d'Est en Ouest, le RAVeL « LaHouillère » donne le ton de la mobi-lité lente à Charleroi.
Le décor s'étale tranquille à traversles jardins, les terrils et les espacesverts de Charleroi.
Au centre d'une cité à forte person-nalité, la voie verte est une promessede superbes balades.
D'autres voies vertes sont en perspec-tive et viendront bientôt compléter« La Houillère ».
A proximité du RAVeL, l'ouvertureprochaine du Centre d’Interprétationde la Nature au Parc de la Serna àJumet, permettra de comprendre laformation des paysages et leur histoire, de mieux connaître lesmilieux et les espèces naturelles etd'assister à des expositions théma-tiques… Telle sera l'ambition de cefutur centre au service de la nature.
Le maillage vert : le RAVeL
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Ce dossier a été réalisé conjointement par la Ville de Charleroi et l'association Espace Environnement :
Monsieur Gérard MONSEUX Echevin du département de l'aménagement urbain.
Monsieur Alain VANDERPUTTEN Directeur adjoint de la division de l'aménagement urbain.
Monsieur Baudouin GERMEAU Secrétaire général de l'asbl Espace Environnement.
Conception :
Madame Martine PIRET Paysagiste, Chef de projet, responsable des anciens sites et terrils miniers ainsi que du RAVeL à la division de l'aménagement urbain.
Monsieur Marc VAN DEN BERGE Paysagiste et éco-conseiller à l'asbl Espace Environnement.
Collaboration et personnes ressources :
Madame Coraly ALIBONI Conservatrice adjointe au Musée des Beaux-Arts de Charleroi.
Madame Anne-Catherine BIOUL Historienne de l'art à l'asbl Espace Environnement.
Madame Line FRANCOIS Géographe et urbaniste à l'asbl Espace Environnement.
Monsieur Gilles MEEUS Licencié en philosophie et médiateur à l'asbl Espace Environnement.
Madame Lina RANIERI Secrétaire à la division de l'aménagement urbain.
Monsieur Cédric SWENNEN Ingénieur agronome en aménagement des territoires à l'asbl Espace Environnement.
Graphisme et illustrations :
Madame Sabine BOIVIN Paysagiste à la division de l'aménagement urbain.
Monsieur Pierre DEBECQ Technicien en bâtiments, assistant architecte à l'asbl Espace Environnement.
Madame Thérèse DEVALLEE Licenciée en sociologie et en communication sociale, éco-conseillère à l'asbl Espace Environnement.
Monsieur Marc HANSET Gestionnaire informatique au S.I.G.
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Adresses de contact :
Ville de Charleroi
Département de l’Aménagement urbain
Martine PIRET
Maison communale annexe
place Jules Destrée 2
6060 GILLY
Tél. : 071/86.39.71 ou 76
www.charleroi.be
Espace Environnement
Marc VAN DEN BERGE
rue de Montigny 29
6000 CHARLEROI
Tél. : 071/300.300
www.espace-environnement.be
Mars 2006
