5
SOCIALISTES N°66 NOVEMBRE- DéCEMBRE 2013 MENSUEL DU PARTI SOCIALISTE VAUDOIS JAB 1000 Lausanne 1 SOMMAIRE POINT VD p. 2 Actualités du Grand Conseil p. 3 Commission égalité POINT D’ORGUE p. 4-6 Votations du 9 février POINT CH p. 7 Actualités suisses POINT D’EXCLAMATION p. 8 Alors, cette retraite, comment ça va ? La rentrée politique sera rude : sur les trois objets soumis au peuple le 9 février, un nous permet d’aller de l’avant avec confiance, les deux autres sont un retour en arrière cauchemardesque. Depuis des décennies, le PS se bat pour anticiper les besoins en matière de mobilité ferroviaire. Si Outre-Sarine nos camarades ont pris plusieurs trains d’avance, nous avons ici à peine débuté la grande mue indispensable de nos installations. Un soutien massif à FAIF s’impose pour avancer vers le futur. Mais si ce combat pour notre avenir ne sera pas simple, ceux contre le retour dans le passé seront acharnés. L’initiative xénophobe de l’UDC veut réintroduire le statut de saisonnier, de migrant sous contingent. Cette manière de faire, outre qu’elle ne fait aucunement baisser les flux migratoires, permet aux employeurs d’exercer une pression encore plus forte sur les salarié-e-s : les patrons décident non seulement de maintenir ou non une personne en emploi, mais un licenciement signifie alors la perte du titre de séjour, et donc un départ immédiat du pays, ou la clandestinité. Cette précarisation conduit à la péjoration des conditions de travail, au renforcement du dumping salarial. Quant à l’initiative « financer l’avortement est une affaire privée », ce n’est ni plus ni moins qu’une nouvelle sordide attaque des milieux les plus conservateurs et rétrogrades contre les femmes, en particulier les femmes précarisées. Sous prétexte d’une réduction des coûts, ils veulent à nouveau criminaliser l’interruption volontaire de grossesse, en supprimant son remboursement par l’assurance-maladie de base. Après avoir voulu renvoyer la femme aux fourneaux, avant de les obliger à reprendre un travail en cas de divorce afin d’éliminer les pensions alimentaires, on frissonne à l’évocation d’un possible retour en Suisse des avortements sur les tables de cuisine, d’un possible retour des aiguilles à tricoter. Ces deux initiatives nous ramènent à des âges obscurs, que l’on croyait révolus, prônant un quasi esclavagisme des migrants, l’asservissement des femmes : elles ne doivent pas passer et nous les combattrons de toutes nos forces, afin de préserver notre avenir ! EDITORIAL NON AUX INITIATIVES RETROGRADES Stéphane Montangero vice-président du PSV

Points forts 66 novembre decembre 2013 site

Embed Size (px)

DESCRIPTION

 

Citation preview

SOCIALISTESN°66 Novembre-décembre 2013

meNsuel du parti socialiste vaudois

JAB

1000

Lau

sann

e 1

SOMMAIREpoint VDp. 2 Actualités du Grand Conseil p. 3 Commission égalité

point D’orGuep. 4-6 Votations du 9 février

point CHp. 7 Actualités suisses

point D’exClAmAtionp. 8 Alors, cette retraite, comment ça va ?

La rentrée politique sera rude : sur les trois objets soumis au peuple le 9 février, un nous permet d’aller de l’avant avec confiance, les deux autres sont un retour en arrière cauchemardesque.Depuis des décennies, le PS se bat pour anticiper les besoins en matière de mobilité ferroviaire. Si Outre-Sarine nos camarades ont pris plusieurs trains d’avance, nous avons ici à peine débuté la grande mue indispensable de nos installations. Un soutien massif à FAIF s’impose pour avancer vers le futur.Mais si ce combat pour notre avenir ne sera pas simple, ceux contre le retour dans le passé seront acharnés. L’initiative xénophobe de l’UDC veut réintroduire le statut de saisonnier, de migrant sous contingent. Cette manière de faire, outre qu’elle ne fait aucunement baisser les flux migratoires, permet aux employeurs d’exercer une pression encore plus forte sur les salarié-e-s : les patrons décident non seulement de maintenir ou non une personne en emploi, mais un licenciement signifie alors la perte du titre de séjour, et donc un départ immédiat du pays, ou la clandestinité. Cette précarisation conduit à la péjoration des conditions de travail, au renforcement du dumping salarial.Quant à l’initiative « financer l’avortement est une affaire privée », ce n’est ni plus ni moins qu’une nouvelle sordide attaque des milieux les plus conservateurs et rétrogrades contre les femmes, en particulier les femmes précarisées. Sous prétexte d’une réduction des coûts, ils veulent à nouveau criminaliser l’interruption volontaire de grossesse, en supprimant son remboursement par l’assurance-maladie de base. Après avoir voulu renvoyer la femme aux fourneaux, avant de les obliger à reprendre un travail en cas de divorce afin d’éliminer les pensions alimentaires, on frissonne à l’évocation d’un possible retour en Suisse des avortements sur les tables de cuisine, d’un possible retour des aiguilles à tricoter.Ces deux initiatives nous ramènent à des âges obscurs, que l’on croyait révolus, prônant un quasi esclavagisme des migrants, l’asservissement des femmes : elles ne doivent pas passer et nous les combattrons de toutes nos forces, afin de préserver notre avenir !

EDITORIAL

NoN aux iNitiatives retrogradesStéphane montangerovice-président du PSV

2 – poiNts forts socialistesN°66 – Novembre-décembre 2013

poiNts forts socialistes – 3 N°66 – Novembre-décembre 2013

l’idée de proposer un séminaire sur le leadership au féminin est venue à la Comeg en partant du constat que s’engager en politique, s’affirmer dans une hiérarchie ou briguer des postes supérieurs n’est pas une démarche facile pour une majorité de femmes. en fait, les femmes ont très souvent besoin d’être rassurées sur leurs compétences, de prouver qu’elles sont capables, avant de se lancer dans un projet de carrière, ce qui les handicape sérieusement dans leur parcours de leader.

Cette matinée de formation a donc réuni une trentaine de participantes le samedi 9 novembre 2013. Elle a permis tout d’abord de s’interroger si la pratique du leadership est différente selon que l’on soit un homme ou une femme, de voir comment les femmes, particulièrement en politique, peuvent s’affirmer et prendre le lead et quels sont les outils qui peuvent les y aider. Enfin, il s’agissait de poser les bases d’un réseau de femmes au sein de PSV qui puissent partager leurs expériences et échanger leurs compétences.

Ainsi, durant la première partie de la matinée, Latifa Grasset, coach et directrice de LG2C, a amené diverses réflexions et questionne-ments autour du leadership et des freins et enjeux qui concernent plus spécifiquement les femmes.

Elle a particulièrement insisté sur la question de la gouvernance de soi : il est important de savoir où l’on se trouve et dans quelle fonction pour pouvoir déterminer qui de la

personne, de l’experte ou de la leader doit agir dans une situation donnée. Beaucoup de femmes doivent également se débarrasser des croyances limitantes, comme « je ne suis pas faite pour diriger » ou « personne ne me soutiendra ». Il est important de croire en soi, apprendre à travailler ses forces: le leadership et une position de responsabilité sont deux choses distinctes, mais une personne qui occupe une position de responsabilité sans savoir faire preuve de leadership fonctionne mal.

Pour donner un éclairage concret à ces réflexions, nous avons eu ensuite la chance d’entendre les témoignages de Anne-Catherine Lyon et de Nuria Gorrite : elles ont apporté leurs propres conceptions du leadership, leurs pratiques, quels ont été leurs moteurs, les opportunités qu’elles ont rencontrées, mais aussi les difficultés et les découragements. Cet échange, qui a été aussi nourri par les questions des participantes, a été un moment très fort de ce séminaire. Anne-Catherine et Nuria ont partagé des convictions profondes, des éléments très personnels, mais elles ont aussi amenés des conseils pertinents à celles qui souhaitent s’engager politiquement.

Deux réflexions ont particulièrement retenu l’attention de l’audience :1) Si prendre conscience de ses faiblesses est indispensable, l’essentiel est d’apprendre à utiliser ses caractéristiques personnelles pour en faire des forces.2) L’élection par le peuple assure la légitimité de la fonction. En politique, il n’y a pas de justification à donner à une quelconque hiérarchie pour assumer sa position de

pouvoir.

Au final, ce fut une matinée riche pour toutes les participantes, que ce soit sous forme d’informations et de questionnements, mais aussi en termes de moments de partage, d’humour et de contacts.

Il s’agit maintenant d’envisager à mettre en place une suite concrète à cette première démarche en posant les bases d’un réseau qui puisse permettre aux femmes socialistes vaudoises de se donner des outils et des éléments de motivation que leur permettent de s’engager plus activement, par exemple en se préparant suffisamment tôt à se présenter sur des listes électorales. S’il y a parmi vous des femmes qui sont intéressées à recevoir davantage d’informations, vous pouvez écrire à [email protected]

Comme l’ont dit Anne-Catherine et Nuria, s’engager en politique n’est pas anodin : cela implique de la force et de l’énergie, tout en s’appuyant sur sa cohérence personnelle. Cet engagement peut – et doit – se préparer, et, par son action, la ComEg compte bien à l’avenir contribuer à l’éclosion de nouvelles candidatures et leaders féminines.

le projet de budget 2014 tel que présenté par la nouvelle majorité de gauche du Conseil d’etat est prometteur. la question demeurait de savoir si la droite allait l’attaquer frontalement en décembre au parlement.

Le projet de budget 2014 poursuit pleinement les objectifs fixés dans le programme de législature. La croissance moyenne des dépenses de 3,8% permettra de rattraper le retard pris ces dernières années par le Canton dans certains domaines et de soutenir des nouveaux projets. Accueil de jour (+9 mio), secteur santé-social, formation (+200 postes), mobilité (+14,6%) et chaine pénale (+100 postes): ces domaines ont connu une augmentation substantielle de leur budget.

Amendements socialistesConscients que le projet de budget est le fruit d’un arbitrage entre les membres du Gouvernement, les socialistes n’ont pas ménagé leur force de propositions en déposant 3 amendements : 2 pour le renforcement de la chaîne pénale (2 postes de criminologues, 3 postes au Ministère public) qui ont passé la rampe, malgré la réticence incompréhensible du PLR et de l’UDC, alors qu’ils étaient demandeurs pour un renforcement ; et 1 amendement visant l’octroi de 4 postes supplémentaires pour l’inspection du travail, qui a également été accepté. C’est un signal politique important en faveur de la lutte contre la sous-enchère salariale. En effet, les récentes affaires du chantier Kempinski au Mont Pèlerin, ainsi que les faillites à répétition chez des patrons « filous », plaident en faveur d’un renforcement rapide des contrôles et non de l’attentisme de Philippe Leuba.

Amendements « ponce pilate » de la droite Argument de taille: il faut « couper, un point c’est tout ! ». En effet, sans explication, la droite propose de couper dans la culture, diminuer les postes d’enseignant-e-s du post-obligatoire et summum de leur créativité... supprimer 29 ETP tout département confondu. Si les deux premiers amendements ont été rejetés, celui des 29 ETP a été accepté, alors que le PSV a tenté de trouver des solutions de compromis, notamment en proposant de les transformer en postes temporaires. Au final, ces propositions ont pour seul but de mettre des « bâtons dans les roues » dans la mission de service public de l’Etat; il faudra s’en rappeler pour 2017. Pour l’heure, nous pouvons nous ravir de débuter 2014 avec un budget qui assure l’avenir du Canton de manière sereine.

l’affaire Claude D. a fortement ébranlé l’opinion publique, par la brutalité du meurtre, mais également par l’incompréhension qu’un tel personnage puisse être hors de prison au moment des faits.

Le PSV s’est d’ailleurs publiquement étonné que de telles récidives puissent avoir lieu dans notre canton. Le PSV a donc soutenu la Commission de haute surveillance (CHSTC) à poursuivre son investigation, ce qui a conduit, pour la première fois de son existence, à une opposition entre cette instance et l’Ordre judicaire.La CHSTC est chargée de surveiller le Tribunal cantonal. La définition de son champ d’action a nécessité de nombreux débats parlementaires. Il a fallu plus de cinq ans au Conseil d’Etat pour donner suite à une motion qui demandait la mise en œuvre de dispositions légales permettant de définir la haute surveillance. Le projet de loi prévoyait une conception dite stricte de la haute surveillance : il visait exclusivement le risque de déni de justice général. Lors de l’adoption de ce projet, le Grand Conseil l’a considéré trop limitatif et a décidé d’étendre les compétences de la commission. Ainsi, il a étendu ses possibilités d’investigation à des circonstances exceptionnelles et a refusé de limiter son pouvoir d’examen à l’année écoulée.De par sa gravité, le meurtre sauvage d’une jeune femme par un assassin en exécution de peine, la CHSTC a estimé que l’affaire Claude D. constituait une circonstance exceptionnelle qui lui permettait de mener des investigations, ce d’autant que le mécanisme d’autocontrôle des décisions prises par le juge d’application des peines était pour des raisons légales lacunaires. Contrairement à ce qui a été soutenu par certains, la commission n’a pas entendu remettre en cause le principe de l’indépendance des jugements. Sur la base d’une comparaison de deux décisions judiciaires importantes avec le contenu du rapport d’enquête, elle est arrivée à la conclusion que la mission de surveillance que doit exercer le Tribunal cantonal sur une instance judiciaire inférieure a été effectuée de manière incomplète. Cette position rejoint l’incompréhension exprimée par le PSV suite à la publication du rapport Banziger.Il appartient actuellement au Tribunal cantonal de formellement se prononcer sur la demande d’ouverture d’une enquête administrative telle que réclamée par la CHSTC. Cette demande a été soutenue par une majorité du Grand Conseil. De plus, une majorité des députés a demandé un avis de droit portant sur les compétences de la commission, ce qui permettra d’éclaircir son champ d’action.

pOInT VDACtuAlitéS du grAnd ConSeil

pOInT VDCommiSSion égAlité

nicolasrochatprésident du groupe PSau grand Conseille Sentier

uN budget 2014teiNté d’ameNdemeNts socialistes !

nicolasmattenbergerdéputéla tour-de-Peilz

la difficile surveillaNce du tribuNal caNtoNal

leadership au fémiNiN : bilaN d’uNe matiNée de formatioN

Sylvieproginprésidente Commission egalitéYverdon-les-Bains

ChAque PerSonne A deS fAiBleSSeS; Ce qui ComPte eSt de leS identifier et leS trAnSformer en PointS PoSitifS

4 – poiNts forts socialistesN°66 – Novembre-décembre 2013

poiNts forts socialistes – 5 N°66 – Novembre-décembre 2013pOInT D’ORguE

VotAtionS du 9 féVrierpOInT D’ORguE

VotAtionS du 9 féVrier

GéraldineSavaryconseillère aux etatslausanne

reNdez-voussur les quais

on annonçait une guerre des tranchées, ou tout au moins une bataille du rail. Quand le nouveau projet de fonds d’infrastructure ferroviaire a été présenté par la conseillère fédérale Doris leuthard, tout le monde a manifesté son mécontentement. les cantons parce qu’ils n’étaient pas assez servis, les utilisateurs parce que les prix allaient augmenter, les sociétés de transports publics parce que le financement était insuffisant.

16 cantons alémaniques étaient prêts à en découdre contre le projet qui laissait la part trop belle, selon eux, aux régions romandes ! Au final, le Parlement a concocté un projet qui augmente l’enveloppe finale – on passe de 3.4 milliard à 6.4 milliards – et améliore le financement – 0.1 point de TVA. Annoncé comme la guerre du rail, le projet FAIF est devenu le signal de la cohérence et de la cohésion nationale.

Ce projet mérite notre soutien et notre engagement résolu. Avec FAIF, la Suisse prend rendez-vous avec son avenir. Un avenir dans lequel la population, celle qui vit dans les agglomérations, celle qui travaille, fait des enfants, étudie, pourra enfin bénéficier d’un ambitieux réseau d’infrastructures ferroviaires. Pour la Suisse romande, pour le canton de Vaud, l’enjeu est de première importance. Non seulement autour de la gare de Lausanne qui bénéficiera de plus d’un milliard de francs pour devenir un vrai nœud pour la mobilité nationale, mais aussi la ligne du Simplon ou l’axe entre Lausanne et Berne.

Déjà l’UDC a annoncé qu’elle s’y opposerait, montrant ainsi qu’elle travaille contre les intérêts de la population. Mais aussi les milieux de la route qui, dopés par le refus de la vignette à 100 francs, risquent de s’opposer à toute contribution de la route au financement du rail.

Nous avons plus que jamais besoin d’infrastructures publiques de qualité qui irriguent nos régions et permettent d’améliorer la qualité de vie des habitantes et des habitants. En Suisse romande, nous avons manqué, par le passé, des rendez-vous en termes d’investissements publics. Ne ratons pas celui du 9 février.

le projet de financement des transports publics, dit FAiF, est le contre-projet du Conseil fédéral et du parlement à l’initiative «pour les transports publics» que l’Ate a retirée en été 2013. Ce compromis raisonnable doit trouver une double majorité le 9 février prochain dans les urnes.Si toutes les régions profiteront de meilleurs raccordements, la Suisse occidentale et le canton de Vaud en particulier bénéficieront de la manne fédérale.

Sur territoire vaudois, le financement des transports publics permettra notamment l’agrandissement de la gare de Lausanne, la réduction du temps de parcours vers Berne, plus de trains en direction de Genève, du Valais et de Bienne, plus de places dans les trains, une amélioration des lignes Lausanne-Genève, du Pied du Jura et du Simplon.

En Suisse, 3.7 millions de personnes pendulent chaque jour entre leur domicile et leur lieu de travail. Cela nécessite un réseau de transport performant. Le projet de financement des transports publics, en garantissant l’entretien et le développement du réseau ferroviaire, est donc un plus pour les usagers, de plus en plus nombreux à prendre quotidiennement le train. Mais ce projet permettra également le financement de travaux qui augmenteront la sécurité et la fiabilité des infrastructures.

Une très large alliance s’est créée autour de cet ambitieux projet. L’ensemble des cantons, du Conseil fédéral et du Parlement, des partis de gauche et de droite, des associations environnementales, de consommateurs mais également patronales, se préparent à mener une campagne enthousiaste pour un projet fédérateur.

Cependant, le projet FAIF a un coût – 6.4 milliards de francs – et, de plus, certains milieux continuent à considérer le rail comme un luxe onéreux se développant au détriment de la route. Il faudra par conséquent expliquer, argumenter et appeler le plus grand nombre à réitérer son attachement au magnifique réseau ferroviaire suisse.

indécrottables, certains thèmes collent aux baskets des femmes. le libre-accès aux interruptions légales de grossesse est un acquis très récents. mais les milieux conservateurs reviennent déjà, avec une initiative qui semble questionner uniquement le principe du remboursement de l’intervention. Après décodage, cette proposition s’avère être une attaque pure et simple contre le droit à l’avortement.

Depuis les années soixante, les femmes ont usé bien des semelles à scander « Le privé est politique ! ». Une mobilisation payante qui a participé à des prises de conscience bienvenues, notamment en matière de mariage, de violence ou encore d’avortement.

iVG : episodes précédents Thème délicat, touchant à des convictions personnelles sensibles, l’avortement est devenu en Suisse un réel feuilleton politique et de société. Ainsi, l’IVG a fait l’objet de huit référendums, initiatives et pétitions. Le peuple a été conduit à se prononcer à plusieurs reprises. Finalement, en 2002, le « régime du délai » reçoit un soutien populaire massif (72%). L’avortement est dépénalisé. Son remboursement s’inscrit officiellement dans l’assurance-maladie de base. Enfin ! une affaire privée, tiens donc. Que nous propose cette nouvelle initiative ? Elle nous demande de renoncer au remboursement des IVG par l’assurance-maladie de base, sous prétexte qu’il s’agit d’une affaire privée. Rien que cette

affirmation a quelque chose de glaçant. Cela rappelle ces temps où les femmes en étaient réduites à gérer entre elles, dans des conditions épouvantables et honteuses, les interventions nécessaires. Après avoir passé quarante années à la tribune politique, l’avortement est ramené sur le devant de la scène sous prétexte qu’il s’agit d’une affaire privée. Cherchez l’erreur.

Ces sottes de femmes à l’utérus coupableMais, faut-il le rappeler, une grossesse non désirée est le résultat d’une activité partagée. Qu’arrive-t-il si l’IVG n’est plus remboursée? Seule Madame recevra la facture liée à l’intervention. L’air de rien, l’initiative stigmatise les femmes et dégage les hommes de toute responsabilité. Un avortement n’est pas un acte anodin et il n’est pas plaisant d’y avoir recours. Les femmes n’ont pas besoin d’une complication financière et administrative pour se retrouver, bien injustement, montrées du doigt.

Et que se passe-t-il si Madame n’a pas les moyens de s’offrir l’intervention? Imaginer une seconde le retour des avortements bricolés est insoutenables. Cette initiative implique un réel risque sanitaire, en particulier pour les femmes socialement et financièrement défavorisées.

Des arguments financiers fallacieuxL’initiative prétend permettre de réduire le nombre d’interventions. Pourtant, la Suisse a déjà le taux d’avortements le plus bas d’Europe. L’initiative joue la corde sensible des coûts de la santé. Les IVG en représentent une part infime : environ 0.03%, soit 20 centimes annuels par personne. 20 centimes! Mais c’est encore trop. Les initiantes et initiants ne veulent pas y participer par leurs primes. la fin du principe de solidarité sanitaireL’assurance-maladie est basée sur la solidarité, quelque soit les soins et traitements nécessaires. Il n’est pas envisageable que des convictions personnelles suffisent à désigner les traitements médicaux remboursés ou non. Qui seront les prochaines et prochains exclus des soins: les fumeurs, les joggeuses, les personnes âgées, les parapentistes, les gros-mangeurs, les porteurs de malformations?

le 9 février, votons non ! Le remboursement de l’interruption de grossesse par l’assurance-maladie est le seul moyen de garantir à toutes les femmes l’accès au droit d’interrompre la grossesse dans des conditions sanitaires de qualité. Dangereuse et rétrograde, cette initiative propose de renvoyer les femmes à leur embarras. Que les insouciantes se débrouillent seules avec le fruit de leurs plaisirs (ou déplaisirs). Mais 20 centimes suffisent-ils pour une paire d’aiguilles à tricoter ?

ValérieSchwaardéputéesecrétaire générale Ate Vaudlausanne

fiNaNcemeNt des traNsports publics : give me faif !

un réSeAu ferroViAire PerformAnt eSt une néCeSSité Pour tout le PeuPle SuiSSe

Stéphanie Apothélozdéputéelausanne

votatioNs ivg : défeNdoNs Nos droits

un AVortement eSt un ACte douloureux et réfléChi qui ne doit PAS déPendre de lA SituAtion éConomique de lA femme

Vous êtes disponible pour participer à une distribution d’informations dans la gare de votre localité ? Merci de nous contacter: [email protected]

6 – poiNts forts socialistesN°66 – Novembre-décembre 2013

poiNts forts socialistes – 7 N°66 – Novembre-décembre 2013

Depuis septembre 2012 le pS Suisse a un nouvel organe : le pS migrant-e-s. Cet organe est le fruit des expériences socialistes qui a déjà des branches de jeunesse, de femmes et de seniors (pS 60+).

Partant du constat que, dans la majorité des cantons, et notamment en Suisse alémanique, les migrants n’ont pas le droit de vote ni au niveau communal ni à celui cantonal et qu’ils sont sous-représentés dans la vie associative, le PS Suisse a adopté lors du Congrès de Lugano en septembre 2012 une résolution visant à permettre à toutes les personnes vivant en Suisse d’être représentées dans la vie politique et de participer de manière démocratique à la vie du parti, afin de vivre ensemble en harmonie.

Le PSS a donc appelé tous les partis cantonaux et les sections à promouvoir l’adhésion au PS des immigré-e-s (avec ou sans citoyenneté suisse) et leur permettre de participer à la vie de celui-ci « au même titre que les adhérant-e-s suisses et avec un poids pour le moins proportionnel au pourcentage de la population résidente qu’ils représentent. »

Bien évidemment, le PS dispose d’une bonne réputation auprès des personnes immigrées. Bon nombre le considère susceptible de répondre à leurs espoirs et leurs attentes dans les domaines de la vie sociale, économique et politique. Mais il n’en demeure pas moins que les immigrés sont souvent sous-représentés en son sein. Les socialistes pensent que cela doit changer, car en contradiction avec les valeurs du PS.

la Suisse, terre d’immigrationLa Suisse est un pays d’immigration : sur une population de presque 8 millions d’habitant-e-s, environ 1.8 millions n’ont pas la citoyenneté suisse et autour de 500’000 sont des secundos. Selon les résultats d’une étude mandatée par le PS auprès de 800 exécutifs communaux, les migrant-e-s sont aussi sous-représenté-e-s dans les cantons qui leur accordent le droit de vote et d’éligibilité. Ceci est également le cas des cantons romands tels que Vaud, Genève, Neuchâtel, Fribourg et Jura. C’est pourquoi, le PS demande que la représentation des migrant-e-s dans toutes les commissions internes au parti soit davantage valorisée, comme dans celles du conseil communal : commission des finances, commission de gestion, commission scolaire.

Solidarité internationaleLe PS Migrant-e-s est actuellement bien actif sur le plan national : un comité suisse a été nommé et a débuté ses premières activités au niveau national et international. Le PS Migrant-e-s veut renforcer la solidarité internationale en collaborant avec les partis frères et les associations culturelles de la diaspora en Suisse et, par ce biais, influencer les rapports politiques avec les pays d’origine. En mai 2014, des centaines de milliers d’électeurs résidant en Suisse se mobiliseront pour les élections du Parlement européen. C’est pourquoi, le PS Migrant-e-s a déjà organisé des rencontres avec ces organes afin de participer à la campagne électorale.

pragmatisme vaudois Notre canton compte aujourd’hui 32% d’étrangers sur une population de presque 750’000 habitants. Plusieurs villes du

canton comme Renens, Yverdon-les-Bains, Montreux, Prilly ou Vevey comptent plus de 40% de migrant-e-s.

La Constitution vaudoise de 2003 accorde le droit de vote d’éligibilité aux migrant-e-s sur le plan communal et ce droit a été exercé lors des élections de 2006 et 2011. Par contre, les expériences de ces deux législatures montrent une participation faible de migrant-e-s, avec un taux 28% sur l’ensemble du canton. Ce taux est inférieur à celui des citoyens suisses, qui se situe à 44%. On peut supposer que la sous-représentation des migrant-e-s dans les organes politiques a un impact sur l’engagement de ceux-ci au sein des partis.

C’est pourquoi le PSV en général et le PS Migrant-e-s en particulier doivent continuer à se battre pour le droit de vote au niveau cantonal et pour une véritable représentation démocratique et proportionnelle dans les conseils communaux et le cas échéant, au Grand conseil.

pOInT D’ORguEVotAtionS du 9 féVrier

pOInT CHPSS migrAnt-e-S

Dès novembre et jusqu’aux élections fédérales de 2015, la Suisse va se soumettre à un exercice périlleux. trois votations alimenteront la tension : l’initiative sur l’immigration de masse, l’initiative eCopop et le possible référendum sur l’extension de l’Accord sur la libre Circulation des personnes (AlCp) avec l’union européenne à la Croatie. Jamais la Suisse n’aura aussi fortement remis en jeu son modèle économique et migratoire.

Première étape, l’initiative «contre l’immigration de masse» du 9 février vise la mise en place d’un régime de contingents et la fin de l’ALCP. La proposition consiste à bricoler une politique migratoire fondée sur des contingents globaux et à nous faire revenir 50 ans en arrière. Au temps où les saisonniers n’avaient aucun droit, cachaient leurs enfants et étaient exploités sans vergogne.

les contingents, des instruments de dérégulationRéinstaurer des contingents, c’est oublier les leçons du passé. Nous avons abandonné cet instrument parce qu’il s’est révélé inefficace et dangereux pour notre économie. Ce système implique une planification étatique du nombre de permis et un arbitrage sauvage entre les demandes concurrentes des différents secteurs de l’économie. A aucun moment, il n’a fait baisser le solde migratoire. Tout au plus, il a fait augmenter l’immigration irrégulière et a provoqué une mauvaise allocation de ressources. Par exemple, au cours des années 1960, le système des contingents

de saisonniers a contribué à renforcer des secteurs pour lesquels l’économie suisse ne possédait pas d’avantages concurrentiels, comme l’agriculture. Mais ce n’est pas tout. Aujourd’hui, sa remise en œuvre ferait sauter les mesures d’accompagnement liées à l’ALCP et faire exploser le dumping salarial. Dans ce contexte, la capacité du partenariat social à recomposer un nouveau filet social est difficile à envisager.

la libre circulation, un modèle de croissance solide Contrairement à ce qu’affirme l’UDC, la migration n’est pas un phénomène autonome. Elle est intrinsèquement liée à la santé économique. La croissance entraîne une demande de main d’œuvre, si celle-ci reste limitée, c’est la récession ou la décroissance. Aujourd’hui, l’économie suisse croît mais souffre d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. L’ALCP permet de compenser ce manque et de soutenir la compétitivité de l’économie suisse en important la main d’œuvre qualifiée dont elle a besoin. En le remettant en cause on hypothèque notre modèle de croissance économique. Soutenir que le retour aux contingents est bon pour le pays est une erreur politique majeure.

Colères sociales autour de la libre circulationMalgré son absurdité, le risque que cette initiative passe est réel. En cela, les élections genevoises de novembre dernier ont sonné comme un avertissement. Ce phénomène n’est pas nécessairement une fronde de nature droitière et xénophobe. Les cantons métropolitains sont confrontés à d’importants défis relatifs à la gestion de la croissance

démographique et économique en lien avec les infrastructures, les logements et surtout la sous-enchère salariale. Voyant leurs revenus stagner et leur qualité de vie diminuer, des catégories de population partagent désormais une insatisfaction face aux conséquences de l’adaptation forcée au modèle économique globalisé, la libre circulation des personnes étant l’une de ses déclinaisons.

Cette donne est en train de reconfigurer les rapports de force politique. Car si notre modèle de croissance produit des richesses et fait venir efficacement des personnes étrangères spécifiques dont nous avons besoin, reste à insuffler une nouvelle politique répondant réellement aux besoins de la population. Au-delà des discours moralisateurs et lénifiants sur l’ouverture, il nous faut prendre au sérieux cette colère sociale. Si le marché doit réguler le nombre de permis, l’Etat doit piloter le cadre économique et social.

l’immigrAtion et le Bien-être éConomique de lA SuiSSe Sont intimement liéS: entrAVer l’une C’eSt hYPothéquer l’Autre

Face à ces enjeux, l’attentisme risque de plomber le marathon politique devant nous. C’est pourquoi les forces politiques et partenariales qui ont conscience des enjeux et du danger que représente l’initiative UDC, devraient rapidement pouvoir mettre en place des mesures d’accompagnement renforcées.

libre circulatioN : eNtre dérégulatioN et colères sociales

la participatioN des migraNt-e-s à la démocratie

ihsanKurtconseiller communalPrilly

CeslaAmarelleconseillère nationaleYverdon-les-Bains

pOInT D’ExCLAMATIOn poiNts forts socialistes – 8 N°66 – Novembre-décembre 2013

Responsable de parution : Chiara Storari Adresse de rédaction : Chauderon 5, 1003 lausanne Contact : 021 312 97 57 [email protected] maquette : Atelier gétaz Abonnement : 25 francs

CouP de Point

On se perd dans les changements de parti au GC! Notamment le président des Verts-lib’, R. Courdesse, qui

s’exprime «en tant que président du parti libéral». On peut le comprendre : la remplaçante de I. Chevalley fut (dans l’ordre) une candidate radicale, candidate Ecologie libérale, députée radicale, candidate Vert-lib’ et enfin députée Vert-lib’… Si même le président s’emmêle, que doit penser la population...

On connaît l’échelle de Beaufort ou celle de Richter. On a désormais l’échelle de Leuba qui permet de

mesurer le degré de «fâchitude» au sein du Conseil d’Etat. En effet, sur l’ordonnance d’application de la LAT, le ministre PLR a déclaré: «Le Conseil d’Etat est fâché, mais je suis encore plus fâché que les autres...»

Le chef du groupe PLR, J.-M. Surer, a comparé le budget de l’Etat à un gros porc vaudois et a souhaité tailler dans

le gras du cochon. Son collègue, F. Borloz, a proposé de supprimer les mercredis prévus pour discuter du budget. Bref, le PLR souhaite tailler dans le gras sans tailler le bout de gras !

Parfait hasard de calendrier ? La Cour des comptes sort un rapport sur les conflits d’intérêt le lendemain des

petits arrangements entre copains PLR et UDC pour permettre à Frédéric Grognuz, député PLR, d’accéder à ladite Cour. On découvre dans le rapport la notion de «pantouflage». Ici aussi, toute ressemblance avec un futur ex-président de la commission des finances ne serait que fortuite...

ImpRessum

alors, cette retraite, commeNt ça va ?

L’âge de la retraite est au cœur des débats politique depuis belle lurette. J’étais enfant et on discutait déjà de l’âge à laquelle j’aurais pu prendre ma retraite. Ah, cette phase idyllique de la vie d’un travailleur, dans laquelle tout est permis, et qu’il faut savoir mériter... le paradis moderne du travailleur. Après en avoir tant entendu parler, je pratique cet exercice depuis 5 ans et il n’est pas de semaine qu’on ne me pose la question « Tu fais quoi de tes jours, sans un travail ? », avec souvent un air inquisiteur pour découvrir un signe d’ennui ou de lassitude.Rassurez-vous, la retraite me convient bien, non que j’aie souhaité y parvenir plus tôt, j’ai aimé mon métier, mais il y a un temps pour tout.

Certes, je ne consacre pas mes «vieux jours» à parcourir le monde sur un immense bateau luxueux, si vanté par les publicités. Ni à courir les villes européennes avec concerts de gala et repas pantagruéliques en robe longue et smoking, dans quelques palaces surfaits. Je n’en ai ni l’envie, ni le moyen (car pour si peu, on ne va pas mettre le pluriel, comme disait Sacha Guitry).

Cependant, vous l’avez constaté, quand vous fixez un rendez-vous à quelques copains retraités, ça devient une véritable chasse dans l’agenda. «Avant, on n’avait pas une minute, maintenant, on n’a plus une seconde», entend-on souvent de la part des aînés.Lundi : Garde des petits-enfants, sans diplôme !Mardi : Les cartes au XXème (célèbre bistrot de Morges)Mercredi : Visite aux résidents de l’EMS voisin.Jeudi : Livraison des repas chauds à domicile.Vendredi : La pétanque.

Quant aux week-ends, on les consacre à la famille, la culture, le sport et tant d’autres activités que notre «grand âge» nous permet encore de pratiquer, vu qu’on n’a pas le temps la semaine !

J’espère sincèrement qu’on vous permettra de parvenir à ce temps béni de la retraite, mais il faudra vous y préparer !

Bonne retraite.

JeanGuignardAubonne

Notre camarade Gianni Schneider présente «La Pierre», de Marius Von Mayenburg. La pièce traite des retrouvailles de trois générations de femmes, grand-mère, mère et fille, dans leur maison familiale. Cette maison lie leur histoire personnelle à l’Histoire de l’Allemagne : la grand-mère l’a achetée en 1934 à des juifs qui

ont fui le Nazisme, elle l’abandonne ensuite pour fuir à l’Ouest lors de la répartition du pays, et, en 1993, les trois y vivent ensemble. Tout semble donc être rentré dans l’ordre. Mais les trois femmes sont hantées par des douloureux souvenirs. Ainsi, elles partent en quête de la vérité, pour affronter leur histoire et habiter leur

futur. La pièce nous fait réfléchir à la nécessité de questionner l’Histoire, car oublier n’est pas possible.

« La Pierre » de Marius Von Mayeburg, mise en scène de Gianni Schneider. Du 9 au 19 janvier 2014, Théâtre Grange de Dorigny

troiS PetitS PointS Chiara Storari, lausanne