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CCOOLLLLÈÈGGEE CCOOOOPPÉÉRRAATTIIFF EENN BBRREETTAAGGNNEE
DPITSH
Chargé de projets d’insertion professionnelle
des travailleurs en situation d’handicaps
Certification professionnelle de Niveau II
délivrée par l’Etablissement Collège Coopératif en Bretagne
(J.O. du 12/05/2011 – Code NSP 332p)
POLITIQUES RESSOURCES HUMAINES
ET NOTION DE HANDICAP
Repères, interactions et prospectives
Présenté et soutenu publiquement par :
Mathias SCHNEIDER
Promotion 18
Tuteur : François-Marie FERRE
RENNES : décembre 2013
Université Rennes 2 - Campus La Harpe
Avenue Charles Tillon - CS 24414 35044 RENNES cedex
Tél. : 02.99.14.14.41 - Fax : 02.99.14.14.44
Email : [email protected] - Site Internet : http://www. ccb-formation.fr N° de SIRET : 32712493900056 - N° de déclaration d'existence : 53 35 00693 35 - Code APE : 8559A
Etablissement d’enseignement supérieur technique privé, laïque et associatif conventionné avec l’Université Rennes 2
1
REMERCIEMENTS
Je lisais précédemment les traditionnels remerciements de début d’ouvrage un peu amusé.
Je comprends aujourd’hui toute la saveur.
Merci à mes proches pour ces temps où je l’étais un peu moins.
Merci à tous les participants (tes) qui, souvent sur leur temps personnel m’ont apporté soutien,
implication et encouragements.
Merci à mes collègues de formation pour leur patience face à mes nombreuses questions, un
bonus à Nelly pour ses conseils avisés.
Merci à Lorraine, ma relectrice, le travail d’écriture est aussi un apprentissage de soi-même.
Merci à François Marie FERRE, accompagnateur mémoire, pour sa confiance.
« Le seul objectif du progrès économique est le progrès social » (Charles DE GAULLE)
« Penser global, agir local »1 (principe de pensée du Développement Durable)
1 Cette formule employée par René DUBOS lors du premier sommet sur l’environnement en 1972, semble
résumer l’esprit du développement durable.
2
AVANT-PROPOS
Je suis intervenant en Ressources Humaines depuis 1995.
J’ai d’abord exercé en secteur intérim (recrutement, service, conseil).
Depuis 2002, je suis conseiller spécialisé dans l’insertion professionnelle des personnes en
situation de handicap.
Mon activité professionnelle, sur ces onze dernières années, consiste avant tout à soutenir
directement des personnes en recherche d’emploi. Lors d’échanges en face à face ou en collectif,
mon rôle est de les conduire à se réapproprier leurs compétences et capacités professionnelles
afin de passer d’une situation subie (survenance du handicap, perte d’emploi…) à des projets
professionnels raisonnés et choisis.
Je mets également en œuvre des services similaires auprès des employeurs (prospection,
information, analyse de poste) afin de proposer aux responsables d’entreprises d’autres façons de
satisfaire leurs besoins de recrutement.
L’autre aspect de mon activité est la déclinaison administrative liée à l’ensemble des
conventions, offres de services, normes qualité, évolutions réglementaires ou aides à l’emploi.
Je prolonge cette implication par un investissement personnel auprès de l’ANDRH Maine
(Association Nationale des Dirigeants des Ressources Humaines) en tant que référent spécifique
emplois/handicaps.
Je suis également tuteur à l’ISMAN (Institut Supérieur des Matériaux et de Mécanique Avancés,
école d’ingénieurs au Mans) dans le cadre des projets « INNOVACTION- PROSPECTIVE » :
entraînement à la créativité et au management de projets innovants sur le thème « Par Tous et
pour Tous » (sujets précédents : voilier et cycle accessibles à tous).
Le fil conducteur qui soutend mon parcours professionnel dès 1995 est l’application d’un
principe simple partant d'un lieu commun « la bonne personne au bon poste au moment ». A
savoir, cette formule se traduit en langage technique dans les agences d'intérim par l'adéquation
poste/profil.
Le bon moment correspond à tout travail commercial à faire auprès des entreprises pour pouvoir
lui facturer les services rendus. La bonne personne reflète le travail de recrutement ou sourcing.
Le bon poste se définit par la rencontre compétences nécessaires/contraintes associées dans une
entreprise avec compétences/capacités disponibles d’une personne.
3
Au sein du travail temporaire, mon habitude était de faire travailler et de mettre en poste des
personnes différentes, y compris des personnes dites « travailleurs handicapés ».
C'est sur cette addition de convictions humanistes et de savoir-faire pragmatiques que j'ai été
recruté chez Cap Emploi Sarthe en 2002.
En 2012, je choisis d’étayer mon expérience d’autodidacte par le Diplôme de Professionnel de
l’Insertion des Travailleurs en Situation de Handicap au Collège Coopératif en Bretagne.
4
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS .................................................................................................................... 1 AVANT-PROPOS ....................................................................................................................... 2 SOMMAIRE ................................................................................................................................ 4
LEXIQUE/TABLE DES SIGLES ................................................................................................ 5
INTRODUCTION ....................................................................................................................... 8
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi .................... 12
1 / A Evolution législative et offre de services .................................................................... 12
1 / B Déclinaison dans le département de la Sarthe ............................................................. 33
2° PARTIE : Les parties prenantes .......................................................................................... 47
2 / A La notion de handicap ................................................................................................. 47
2 / B La fonction Ressources Humaines .............................................................................. 62
2 / C Enseignements et perspectives de recherche ............................................................... 74
3° PARTIE : Enquête ............................................................................................................... 77
3 / A Méthodologie .............................................................................................................. 77
3 / B Résultats et analyses .................................................................................................... 81
3 / C Conclusion partie 3 .................................................................................................... 107
4° PARTIE: Préconisations .................................................................................................... 108
4 / A Recentrer la communication ...................................................................................... 110
4 / B Outils ......................................................................................................................... 113
4 / C Méthode ..................................................................................................................... 116
4 / D Conclusion partie 4 .................................................................................................... 118
CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 119
TABLE DES MATIERES ........................................................................................................ 121 BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................. 125 ANNEXES ............................................................................................................................... 128
5
LEXIQUE/TABLE DES SIGLES
ACCP1 Accompagnement Renforcé
ACCP2 Accompagnement Ponctuel
AFPA Association pour la Formation Pour Adulte
AGEFIPH Association pour la GEstion du Fond d’Insertion des Personnes
Handicapées
ANDRH Association Nationale des Dirigeants de Ressources Humaines
ANPE Agence Nationale pour l’Emploi
AP Atelier Protégé
APEC Association Pour l’Emploi des Cadres
ASSEDIC ASSociation pour l'Emploi dans l'Industrie et le Commerce
BOE Bénéficiaire de l’Obligation d’Embauche
CAT Centre d’Aide par le Travail
CCR Comité de Concertation Régionale
CDD Contrat à Durée Déterminée
CDES Commission Départementale d’Education Spéciale
CDI Contrat à Durée Indéterminé
CHSCT Comité d’Hygiène et de Sécurité des Conditions de Travail
CIF Classification Internationale du Fonctionnement
CIH Classification Internationale du Handicap
CIP Chargé d’Insertion Professionnelle
COTOREP COmmission Technique d’Orientation et de Reclassement Professionnel
CPN Comité de Pilotage National
CPR Comité de Pilotage Régional
CRRP Centre de Reclassement et de Rééducation Professionnel
CSR Comité de Suivi Régional
DDTEFP Direction Départementale du Travail de l’Emploi et de la Formation
Professionnelle
DEFMTH Demandeur d’Emploi Fin de Mois Travailleur Handicapé
DIRECCTE Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la
Consommation, du Travail et de l’Emploi
DRTEFP Direction Régionale du Travail de l’Emploi et de la Formation
Professionnelle
DUDE Dossier Unique du Demandeur d’Emploi
6
EA Entreprise Adaptée
ENSEEG Ecole Nationale Supérieure d'Electrochimie et d'Electrométallurgie de
Grenoble
ENSIMAG École Nationale Supérieure d'Informatique et de Mathématiques
Appliquées de Grenoble
EPSR Equipes de Préparation et de Suite de Reclassement
ESAT Etablissement Social d’Aide par le Travail
FIPHFP Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction
Publique
GEIQ Groupement d’Employeur pour l’Insertion et la Qualification
GIRPEH Groupements Interprofessionnels Régionaux pour la Promotion de
l’Emploi des Personnes Handicapées
GPEC Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Carrières
GRH Gestion des Ressources Humaines
IRP Instance Représentative du Personnel
ISMAN Institut Supérieur des Matériaux et de Mécanique Avancés
L’ADAPT association pour L’Adaptation des Diminués physiques Au Travail
MDPH Maison Départementale des Personnes Handicapées
NTIC Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
ODS Offre De Service
OIP Organisme d’Insertion et de Placement
OMS Organisation Mondiale de la Santé
OPCA Organisme Paritaire Collecteur Agréé
OPS Organisme de Placement Spécialisé
PDITH Plan Départemental d’Insertion des Travailleurs Handicapés
PPH Principe de Production du Handicap
PRITH Plan Régional d’Insertion des Travailleurs Handicapés
RLH Reconnaissance de la Lourdeur du Handicap
RPS Risques Psycho-Sociaux
RSA Revenu de Solidarité Active
RSO Responsabilité Sociétale des Organisations
RSE Responsabilité Sociétale des Entreprises
SAMETH Service d’Aide au Maintien dans l’Emploi des Travailleurs Handicapés
SC Service Commun
SE Service aux Employeurs
7
SNSM Société Nationale de Sauvetage en Mer
SP Service aux Personnes
SPE Service Public à l’Emploi
SPH Service aux Personnes Handicapées
UNITH Union Nationale pour l’Insertion des Travailleurs Handicapés
UT-DIRECCTE Unité Territoriale- Direction Régionale des Entreprises, de la
Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi
8
INTRODUCTION
Ces dernières années ont été riches pour un décideur ressources humaines : définitions, lois,
quotas, publics dits « prioritaires » ou « cible » comme les seniors, les jeunes (16/25 ans), la
parité homme-femme, l’alternance, les minimas sociaux, les bénéficiaires de l’obligation
d’embauche (BOE souvent appelés « travailleurs handicapés ») avec la Déclaration
Obligatoire d’Emploi des Travailleurs Handicapés à faire tous les ans, la Négociation
Annuelle Obligatoire,….
Ces démarches imposées dépendent des employeurs concernés et de leurs multiples statuts
administratifs.
Dans le même temps, le principe de non-discrimination est de plus en plus présent dans
l’environnement professionnel.
Cette segmentation dans la lecture des salariés ainsi que les plans d’actions auxquels elle
renvoie influent sur la mise en œuvre de la fonction ressources humaines.
Celle-ci évolue en spécialisant ses métiers du fait de l’élévation de la performance technique,
de sorte à répondre à chaque situation.
Les ressources humaines ont donc intégré de multiples lois, obligations et autres impératifs en
plus de leur cœur de métier : pour exemple, le respect des process qualité et du rythme de
production, les Comités d’Hygiène et de Sécurité (CHSCT), la Négociation Annuelle
Obligatoire (NAO), la prévention des Risques Psycho Sociaux (RPS), la Gestion
Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC), les plans seniors, les obligations
liées à l’alternance, l’interdiction de discrimination.
Schématiquement, nous constatons une sphère d’obligations, des statuts administratifs, des
situations souvent transverses (statut cadre, senior et bénéficiaire de l’obligation d’embauche),
des impératifs potentiellement contradictoires (exemple : non discrimination et « quota » pour
des publics cibles).
Par ailleurs, la prise en compte de la notion de handicap dans le service public à l’emploi
évolue dans son cadre législatif et dans la déclinaison opérationnelle.
La loi impose, avec contraintes financières, un taux d’emploi des travailleurs handicapés
depuis 1924.
Si cette obligation d’emploi a connue des évolutions, notamment en 2005, son image reste
celle d’une « taxe » supplémentaire et non d’un levier de développement.
A la base, l’accès à l’emploi des travailleurs handicapés était pris en charge par l’Etat.
9
Ensuite, l’Etat l’a transféré aux GIRPEH, puis à l’AGEFIPH en associant dans son sillage le
FIPHFP, qui eux même le délèguent aux EPSR, OIP, OPS.
Pour autant, l’Etat reste maitre d’œuvre.
Celui-ci transfère la charge (financière, technique...) et garde la direction y compris dans les
détails opérationnels.
L’AGEFIPH adopte un comportement similaire. Elle participe à la mise en œuvre
emploi/handicap en milieu ordinaire au coté de l’Etat et du FIPHFP et communique en tant
que décideur restant dans le faire-faire.
Ces positionnements sont de fait peu propices à une meilleure lisibilité des acteurs, des droits
et des devoirs liés à l’emploi des travailleurs handicapés.
A partir de 2000, le soutien opérationnel « emploi-handicap » dans le service public à
l’emploi est labellisé sous l’offre de service « CAP EMPLOI »
De fédérative pour la première convention au dialogue de performance de l’actuelle offre de
Service, le positionnement et le contrôle de l’AGEFIPH, du FIPHFP et du Service Public à
l’Emploi (POLE EMPLOI et Etat) se sont renforcés.
D’une délégation d’activité à l’origine du label CAP EMPLOI, la convention 2012/2014
indique les objectifs et le modus operandi, laissant ainsi peu de possibilités d’adaptation aux
spécificités des situations et encore moins à la situation singulière de chaque bénéficiaire
(personne ou employeur).
L’action CAP EMPLOI se transforme en quatre services aux personnes (évaluation, recherche
de projet professionnel, projet de formation, recherche d’emploi), quatre services aux
employeurs, (information, sensibilisation, préparation de projet emploi, appui aux
recrutements), deux services communs (mise en œuvre d’aménagement, suivi dans l’emploi).
L’offre descriptive de service ainsi segmentée ne permet pas de restituer les nuances de
chaque cas de figure. Pour preuve, nos interlocuteurs sont rarement exclusivement en
recherche de projet professionnel (SPH2), de formation (SPH3) ou en accès à l’emploi
(SPH4).
Nous constatons en général un assemblage plutôt nuancé. Le dialogue de performance repose
principalement sur le besoin d’associer une cause unique à un effet mesurable. Or, une entrée
emploi est la rencontre de facteurs multiples issus d’éléments divers mis en mouvement.
Ce découpage conventionnel pèse sur l’action terrain réelle.
En réaction, la plupart des structures porteuses de services CAP EMPLOI ont spécialisé leurs
équipes. Celles-ci dissocient l’appui aux parcours de personnes et les services dédiés aux
10
employeurs pour plus de lisibilité entre l’organisation mise en place et l’offre de services
labellisée CAP EMPLOI.
En tant que conseiller auprès de ces employeurs, je me suis plus particulièrement intéressé à
la question suivante : pourquoi un employeur recrute ?
Un employeur recrute généralement s’il a suffisamment d’activité, les moyens humains et
financiers de le faire.
Quelles sont les étapes de la mise en œuvre de ce recrutement ?
Comment l’employeur fixe son choix parmi le public qu’il est amené à rencontrer ?
Quels sont ses repères ?
Quelles sont ses contraintes ?
Quelles sont ses impératifs ?
En quoi un conseiller en insertion professionnelle détermine la décision des employeurs ?
Comment distinguer la personne à recruter au regard d’une efficience maximale ?
Quelles sont les représentations en entreprise du terme handicap ?
Entre stéréotypes et réalité ?
Comment associer un public dit « fragilisé », voire « stigmatisé » à un gage de performance
professionnelle durable ?
Cette problématique présente la nécessité de prendre en compte la diversité dans l’emploi et
dans le monde professionnel. Celle-ci met en exergue l’intégration de la différence, la gestion
des aptitudes, des capacités et des compétences.
Cette étude oblige à ne pas se focaliser sur la gestion de la stigmatisation de la différence, de
l’altérité, voire de ce qui manque.
Dix ans auparavant, les principales causes de handicap étaient le travail (usure physique,
pénibilité..), le fait accidentel et/ou extérieur.
« Cela pourrait tous nous arriver »…
En 2012, les handicaps au regard de l’emploi (évolution de la définition de part la loi de 2005)
sont avant tout liés au vieillissement.
« Nous allons tous être concernés »…
Que devient alors la place occupée ou conférée à la notion de handicap dans la Gestion des
Ressources Humaines (GRH) ?
11
J’ai orienté mon questionnement à l’origine, vers les liens entre la prise en compte de la
notion de handicap et la Responsabilité Sociétale des Organisations (RSO), le Développement
Durable dans son pilier social2 ?
La gestion des situations de handicap est-elle la mise en œuvre de la responsabilité sociale
d’une entreprise ?
Un réel levier pour tendre vers ce modèle de développement ?
Le bilan carbone serait au développement durable ce que le fauteuil roulant est au handicap...
J’ai resserré mon raisonnement vers l’incessante réaffirmation du principe de l’égalité de
traitement, pilier social du développement durable.
Les travailleurs en situation de handicap devant être intégrés comme des salariés à part
entière, il me semble que cette égalité, comme toute égalité, devrait pouvoir se compulser
dans les deux sens.
Pour se faire, il m’a été nécessaire :
Dans un premier temps, de contextualiser ma problématique en retraçant l’évolution
de la prise en compte de la notion de handicap dans le service public à l’emploi
Dans un second temps, d’exposer les mutations des deux parties prenantes : la notion
de handicap et la fonction ressources humaines
Puis, d’enquêter auprès d’acteurs de la fonction ressources humaines afin d’en
apprécier les liens, influences réciproques, rapprochements et autres oppositions,
actuels ou en devenir.
2 Le principe du Développement Durable a été acté en 1987 par les Nations Unis sur la base du rapport
Brundtland intitulé « Notre avenir à tous ». Il est déployé par les collectivités publiques sous l’appellation
« Agenda 21 », dans l’ensemble des structures (notamment non marchandes) en tant que « Responsabilité
Sociétale de Organisations » et dans les secteurs économiques en tant que « Responsabilité Sociétale de
Entreprises ». Les termes sociétale et sociale sont dans ces contextes tenus pour équivalents et utilisés
indifféremment. Cependant certains, à l’instar de François LEPINEUX réservent « sociétale » pour les
conséquences des actions de l’entreprise envers les parties prenantes et « sociale » pour la prise en compte
interne de la gestion des ressources humaines.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
12
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
Cette première partie retrace dans un premier temps l’évolution législative de la prise en
compte du handicap dans le service public et celle de l’offre de services CAP EMPLOI.
Dans un deuxième temps elle en décrit le déploiement dans le département de la Sarthe afin
d’y situer ma fonction actuelle.
1 / A Evolution législative et offre de services
1 / A 1 Evolution législative
1 / A 1 a La loi de 1924 révèle le taux d’emploi
26 avril 1924 : la première réglementation sociale voit le jour, à savoir la loi assurant l’emploi
obligatoire des mutilés de la guerre et assimilés.
Coïncidant avec le développement de l’état providence, l’emploi des personnes handicapées
connaît ses premiers balbutiements.
Pour la première fois, l’état tente de garantir l’emploi salarié de personnes reconnues
travailleurs handicapés. La loi impose donc aux employeurs d’au moins dix salariés de
recruter l’équivalent de 10% de ces personnes au sein de leur effectif.
En 1930, une nouvelle législation promeut la création des emplois réservés.
Les avancées en matière de droit du travail seront guidées par le précepte : « pour les
personnes handicapées, le travail contribue à la participation effective à la vie sociale »
Ainsi la loi du 23 novembre 1957, portant sur la priorité d’emploi des personnes handicapées,
institue les principes généraux de la réinsertion professionnelle avec le droit du « travailleur
handicapé » mentionnant le terme pour la première fois.
« Toute personne dont les possibilités d’acquérir ou de conserver un emploi sont
effectivement réduites, par suite d’une insuffisance ou d’une diminution de ses capacités
physiques ou mentales » est depuis considérée comme travailleur handicapé par le Code du
Travail.
Pour autant, l’application de la loi s’avère complexe.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
13
Elle distingue l’obligation d’emploi des mutilés de guerre d’une priorité d’accès des
travailleurs handicapés dans le cadre d’un quota global toujours fixé à 10%.
De plus, elle s’en tient à la contrainte déclarative des postes réservés au lieu de reposer sur
une obligation de résultats.
1 / A 1 b La loi d’orientation de 1975 et la création des GIRPEH,
terreau de l’AGEFIPH
Article 1er
de la loi du 30 juin 1975 : « l’emploi, la formation, l’orientation professionnelle et,
au-delà, l’intégration sociale de ces personnes constituent une obligation nationale. Il ne s’agit
pas seulement d’une question de solidarité, mais de reconnaissance de l’apport économique,
intellectuel et moral que représente l’intégration des handicapés dans notre société ».
Cette loi crée les COTOREP (Commissions Techniques d’Orientation et de Reclassement
Professionnel) et les EPSR (Equipes de Préparation et de Suite de Reclassement) spécialisées
dans le recrutement de personnes handicapées.
La loi d’orientation 75 instaure une garantie de ressources pour les personnes handicapées et
réaffirme le principe d’obligation d’emploi. La loi de 87 cause une dichotomie de traitement
secteur public et privé ; la seule entreprise étant soumise à obligation financière. La loi de
2005 corrige celle-ci. La fusion des institutions au sien du guichet unique n’évite pas le
traitement séquencé des dossiers.
La loi affirme le rôle de l’ANPE3 (Agence Nationale Pour l’Emploi crée en 1967) en matière
de placement des demandeurs d’emploi handicapés.
Dans les quinze jours qui suivent la vacance d’un poste, l’ANPE est censée proposer des
bénéficiaires à l’employeur qui a alors obligation de les embaucher à l’essai.
A défaut de présentation de candidat par l’ANPE, l’employeur recouvre sa liberté
d’embauche. Ce système n’a jamais fonctionné, ne serait-ce qu’à cause de sa complexité
administrative.
La priorité donnée à l’insertion professionnelle favorise pourtant l’émergence, en 1977, des
Groupements Interprofessionnels Régionaux pour la Promotion de l’Emploi des Personnes
Handicapées (GIRPEH).
3 L’ANPE en fusionnant avec les ASSEDIC deviendra POLE EMPLOI
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
14
Ils se distinguent des associations de personnes handicapées, d’essence familiale ou médico-
sociale, en regroupant des représentants de grandes entreprises, syndicats et personnes
qualifiées en matière de handicap.
Ces structures tripartites, interprofessionnelles et régionales, mènent des actions de
sensibilisation avec l’ANPE et l’AFPA (Association Nationale pour la Formation
Professionnelle des Adultes).
Elles organisent des rencontres avec les correspondants d’entreprise, la médecine du travail et
les COTOREP et aident les personnes handicapées à la mise en œuvre de leur projet
professionnel. Ce type d’activité deviendra les services CAP EMPLOI à partir de 2000. La
répartition départementale de ce label vient percuter la vocation régionale affichée dans
l’intitulé des GIRPEH
En 1978, les GIRPEH proposent même « de remplacer le système actuel par un double
système de redevance et d’avantages financiers. Le produit des pénalités serait redistribué aux
entreprises sous forme d’avantages financiers. »
Pour rester maitre d’œuvre, l’état décide d’emprunter la voie de l’obligation de résultat en
matière d’emploi des personnes handicapées.
La loi du 10 juillet 1987 crée l’AGEFIPH (Association pour la GEstion du Fond d’Insertion
pour les Personnes Handicapées).
Seules les entreprises de plus de vingt salariés sont alors concernées, le taux d’emploi ramené
à 6% de travailleurs handicapés. Un recentrage s’opère en faveur des publics les plus
prioritaires.
L’emploi direct de salariés handicapés, le recours à des travailleurs d’Ateliers Protégés ou de
Centres d’Aide par le Travail sont favorisés.
La gestion de ce fond est précisée par l’article L.323-8-3 : « la gestion du fond est confiée à
une association administrée par les représentants des salariés, des employeurs et des
personnes handicapées, ainsi que des personnalités qualifiées. Les statuts de l’association sont
agréés par le ministre chargé de l’emploi.
Alimenté exclusivement par les entreprises privées, ce fond ne concerne que le milieu
ordinaire hors fonction publique et par opposition au secteur protégé (Atelier Protégé et
CAT).
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
15
La loi du 10 juillet 1987 définit également avec précision le public des personnes handicapées
auquel s’adresse l’AGEFIPH.
Des travailleurs reconnus handicapés par la COTOREP aux victimes d’accident du travail ou
de maladie professionnelle, titulaires d’une pension d’invalidité, ou encore aux mutilés de
guerre « et assimilés », la liste révèle l’évolution depuis les premières dispositions datant des
années 1920.
L’offre d’intervention de l’AGEFIPH s’articule alors autour de six domaines :
L’information et la sensibilisation des demandeurs d’emploi, des offreurs d’emploi et
des médiateurs de l’insertion
La préparation individuelle et collective à l’accès à l’emploi
L’accès à l’emploi, en particulier par des incitations économiques et des
aménagements techniques
L’accompagnement et le maintien au travail
L’expérimentation et l’innovation
La relation entre le milieu protégé et le milieu ordinaire.
Ces engagements concernent non seulement les entreprises mais aussi les travailleurs
handicapés indépendants.
La première collecte s’élevait à 315 millions de francs (48 millions d’euros), et à 1.2 milliard
de francs (180 millions d’euros) pour la seconde. Le montant des sommes collectées génère le
« mythe du trésor de guerre » de l’AGEFIPH et l’attention soutenue de l’Etat.
L’AGEFIPH décline son action en programmes.
Le premier programme en 1989 est centré sur l’information et la sensibilisation des
principaux acteurs (entreprises, milieux professionnels, organisations syndicales) et complète
les dispositifs existants (aménagement de poste, formation, création d’entreprise...).
Il crée également la « prime à l’embauche » qui représente deux tiers des engagements du
fond AGEFIPH. Cette prime est généralisée en 1992 à toutes les sociétés ; au risque d’en faire
un objectif au lieu d’un soutien.
Pour s’intégrer dans la dimension territoriale des bassins d’emploi, l’ETAT et l’AGEFIPH
démarrent les Programmes Départementaux d’Insertion des Travailleurs Handicapés (PDITH)
en vue de coordonner l’ensemble des actions visant l’emploi.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
16
En 1990, l’AGEFIPH signe des conventions avec la majeure partie des syndicats de salariés,
forme et sensibilise au travers des militants les Institutions Représentatives du Personnel
(IRP) ; sans effet notable direct sur la progression d’emploi des personnes handicapées. Ce
qui amène à partir de 1992 l’AGEFIPH à reprendre sa politique de conventions avec les
branches professionnelles, fédérations et grandes entreprises.
La coopération avec le Service Public à l’Emploi se renforce au travers de conventions avec
l’ANPE et l’AFPA.
Un « Schéma Régional de la Formation des personnes handicapées » est lancé pour favoriser
l’accès à la formation de ce public et répondre aux besoins des orientations prononcées par les
COTOREP.
Le quatrième programme d’intervention qui suit (1995-1998) est marqué par la première
convention triennale avec l’Etat.
L’AGEFIPH se retrouve alors en position de cogérance des organismes placements.
A partir de 1994, l’AGEFIPH soutient les structures de placement en milieu ordinaire (EPSR
et les OIP, Organisme d’Insertion et de Placement) ; additionnant une posture de maitre
d’œuvre sur celle de financeur.
1 / A 1 c 1999-2002 l’AGEFIPH devient composante de la politique
de l’emploi
De triennale, la convention Etat- AGEFIPH devient quinquennale (1999-2003).
Elle renforce le partenariat et le rapprochement avec le service public de l’emploi.
C’est le « Plan national d’action pour l’emploi » et le programme exceptionnel (PEX).
Engageant une part des excédents de recettes des années précédentes (229 M€), trois axes sont
privilégiés :
Le maintien de l’obligation légale d’emploi (l’emploi est replacé au cœur du dispositif
négligé par la politique de convention de l’AGEFIPH)
L’accompagnement personnalisé et la formation des chômeurs handicapés
La complémentarité entre travail ordinaire et milieu protégé.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
17
En 1999, les soixante EPSR (crées par la loi de 1975) et la cinquantaine d’OIP (développés
par l’AGEFIPH depuis 1990) réalisent plus de 35 000 placements dont près de trois-quarts en
contrat à durée indéterminée.
L’AGEFIPH devient le financeur de l’ensemble de ces structures et les regroupe sous
l’enseigne CAP EMPLOI.
Pour la première fois, les associations loi 1901 entrées dans ce réseau sont investies d’une
mission de service public.
Les missions des CAP EMPLOI sont sur trois dimensions :
Vers la personne handicapée : accompagnement personnalisé pour l’accès à l’emploi,
maintien dans l’emploi, projet professionnel et le cas échéant projet de formation.
Vers les entreprises : démarche d’aide et de conseil, voire de soutien financier pour
l’embauche ou la préservation dans son poste d’un salarié handicapé, la réussite des
intégrations, l’élaboration de politique en ressources humaines en intégrant la notion
de handicap.
Institutionnelle : en partenaire privilégiée des Programmes Départementaux
d’Insertion des Travailleurs Handicapés (PDITH) pilotés par les Directions
Départementales du Travail et de la Formation Professionnelle (DDTEFP devenue
UT-DIRECCTE).
120 structures, représentant 1200 salariés permanents et intervenants sur 40% des
recrutements de personnes handicapées signent la charte du label CAP EMPLOI et la
convention de fonctionnement avec l’AGEFIPH ; sans insuffler une coordination directe
inter-structures.
1 / A 1 d 2005 nouvelle loi, nouvelle donne
La loi du 11 février 2005 portant sur "l’égalité des droits et des chances, la participation et la
citoyenneté des personnes handicapées" complète celle du 10 juillet 1987.
Cette loi handicap instaure notamment un principe de compensation dont l’objectif est de
permettre aux travailleurs handicapés d’être sur un pied d’égalité tant sur le marché du travail
qu’à leur poste de travail.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
18
La compensation passe aussi bien par des adaptations techniques du poste (amélioration des
accès, changement de machine ou d’outillage...), que par la formation, l’accompagnement ou
encore l’aménagement des horaires. Le principe de la prise en charge des surcoûts induits est
acté.
La loi renforce également l’obligation d’emploi pour les entreprises de plus de 20 salariés et
augmente le montant de la contribution annuelle à l’AGEFIPH en cas de non-respect du quota
de 6% de travailleurs handicapés.
La collecte de l’AGEFIPH passera de 424 M€ en 2005 à 606 M€ en 2007 année record.
Elle étend au secteur public le principe de contribution et crée le Fonds pour l’Insertion des
Personnes Handicapées dans la Fonction Publique (FIPHFP).
1 / A 1 e Création du FIPHFP
Le Fonds d’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées des Fonctions Publiques
(FIPHFP) gère les fonds collectés auprès des employeurs publics de 20 salariés et plus qui
n’atteignent pas l’obligation de 6%.
Il définit un programme d’intervention et un ensemble de mesures à destination de tous les
employeurs relevant d’une des trois fonctions publiques. Il sera effectif quatre ans plus tard.
Créé par la loi du 11 Février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la
citoyenneté des personnes, il se trouve complété par le décret n°2006-501 du 3 mai 2006.
Le FIPHFP a pour missions de favoriser, grâce à une politique incitative :
Le recrutement des personnes en situation de handicap dans les trois fonctions
publiques (fonction publique d’état, territoriale et hospitalière)
Le maintien de ces personnes dans l’emploi.
Mis en place en juin 2006, le FIPHFP est un établissement public à caractère administratif
dont la gestion administrative a été confiée à la Caisse des Dépôts.
Les employeurs peuvent accéder aux aides du FIPHFP par quatre canaux :
Les aides ponctuelles directes accessibles via sa plateforme en ligne (www.fiphfp.fr)
Les conventions pluriannuelles avec les plus importants d’entre eux
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
19
Les conventions accessibilité pour le financement de l’accessibilité des locaux
professionnels et des écoles de la fonction publique
La mise à disposition de compétences au travers de dispositifs proposés par le FIPHFP
ou grâce à des partenariats.
A ce titre, le FIPHFP est partie prenante au financement des CAP EMPLOI afin de ne pas
créer de réseau spécialisé en doublon. Il n’est cependant accessible que par les seuls
employeurs publics.
Il s’associe à l’AGEFIPH qui reste principal maitre d’œuvre de la prise en charge de l’emploi
des personnes handicapées.
1 / A 1 f 2009, un plan de soutien exceptionnel face à la crise
L’AGEFIPH déploie pour la période 2009-2011 un plan de soutien exceptionnel pour soutenir
l’emploi durable des personnes handicapées.
135 millions d’euros supplémentaires sont engagés pour soutenir l’embauche de personnes
handicapées et soutenir leur maintien dans l’emploi.
Les publics rencontrant le plus de difficultés à s’insérer dans l’activité professionnelle
(minima sociaux, seniors, jeunes, personnes peu qualifiées) sont particulièrement ciblés au
travers de cinq grands objectifs :
Favoriser l’accès à l’emploi : l’ensemble des primes sont majorées. L’éligibilité est
élargie aux employeurs du secteur non marchand (principalement les associations).
Consolider l’emploi des personnes handicapées : la transformation des CDD, contrat
d’intérim et contrat en alternance en CDI permettent la mobilisation de primes.
Favoriser l’accès et le maintien dans l’emploi des seniors : les primes sont majorées de
50% et un dispositif spécifique pour les plus de 55 ans est instauré (aide pouvant
couvrir jusqu’à 60 mois).
Amplifier la qualification et l’accès à l’emploi des jeunes notamment au travers du
développement des contrats d’apprentissage.
Renforcer la formation des personnes handicapées en permettant à l’employeur de
pouvoir bénéficier d’une prise en charge forfaitaire de la formation de toutes
personnes nouvellement embauchées.
La forte augmentation des montants attribués en cas de recrutement a entretenu la confusion
entre principe de compensation et avantage financier de l’employeur.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
20
1 / A 1 g L’Espace emploi de l’AGEFIPH, premier site emploi
handicap de France ?
En parallèle de l’activité des CAP EMPLOI et à l’instar de POLE EMPLOI, l’AGEFIPH avait
lancé en 2004 son espace emploi.
Les personnes handicapées peuvent y déposer leur Curriculum Vitae et y consulter des offres
d’emploi.
Les employeurs peuvent y déposer leurs offres et accéder à la candidathèque.
C’est pour les employeurs la possibilité de cibler un recrutement dit « de travailleur
handicapé » sans « discrimination même positive ».
Les chiffres annoncés pour 2009 font état de 18 000 candidats et de 7000 offres d’emploi ; ce
qui en ferait le premier site d’emploi/handicap de France.
La même année, le réseau CAP EMPLOI a accompagné le recrutement de 52 500 personnes
handicapées, tous types de contrats confondus.
1 / A 1 h Le tournant de 2011
2011 marque la fin des programmes conjoncturels.
Pour la première fois, par l’effet croisé des destructions d’emploi (et donc de la baisse de
l’assiette d’assujettissement) et des efforts des employeurs, l’AGEFIPH a engagé plus de
fonds que de recettes à la fin du plan de soutien.
Les ressources redescendent à un niveau similaire à avant la modification de calcul de 2005
(environ 450 million d’euros, considéré comme un point de référence).
Par ailleurs, avec la loi de finance de 2011, l’Etat transfère à l’AGEFIPH des compétences
d’administration publique :
L’instruction des demandes faites par les entreprises pour bénéficier de la
reconnaissance de la lourdeur du handicap (RLH)
Le financement et la mise en œuvre des parcours de formation professionnelle
qualifiante et certifiant des demandeurs d’emploi handicapés
Le versement de la prime de reclassement aux sortants de centres de rééducation et de
réadaptation professionnelle (CRRP).
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
21
De même, depuis le 1er
janvier 2013, l’AGEFIPH assure la gestion et le calcul de la
déclaration annuelle obligatoire d'emplois des travailleurs handicapés (DOETH) faite par les
entreprises ; le contrôle reste à la main de l’Etat.
1 / A 1 i Synthèse
Depuis 1924, la loi impose un taux d’emploi des travailleurs handicapés sous contraintes
financières.
Même si cette obligation d’emploi a connu des évolutions, son image reste celle d’une taxe
supplémentaire et non d’un levier de développement.
A l’origine, l’accès à l’emploi des travailleurs handicapés était pris en charge par l’Etat.
Puis L’Etat l’a transféré aux GIRPEH, puis à l’AGEFIPH en associant dans son sillage le
FIPHFP, qui eux-mêmes le délèguent aux EPSR, OIP, OPS.
Pour autant, l’Etat reste maitre d’œuvre.
Il transfère la charge (financière, technique…) et garde la direction même dans les détails
opérationnels.
L’AGEFIPH adopte un comportement similaire.
Elle participe à la mise en œuvre emploi/handicap en milieu ordinaire aux côtés de l’Etat et du
FIPHFP, communique en tant que décideur et reste dans le « faire-faire ».
Ces positionnements sont peu propices à une meilleure lisibilité des acteurs, des droits et des
devoirs liés à l’emploi des travailleurs handicapés
1 / A 2 Evolution de l’offre de services CAP EMPLOI
1 / A 2 a Première convention : période 2004/2006
La première convention instituant l’Offre De Service (ODS) « CAP EMPLOI » couvre la
période 2004/2006
Elle est signée entre :
L’ETAT (représenté par le Préfet)
L’AGEFIPH (représentée par le Délégué Régional)
L’ANPE (représentée par le Directeur Délégué Départemental)
L’association gestionnaire (représentée par son Président).
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
22
Cette convention fait principalement référence à :
Loi de 1975,
Loi de 1987
Le Plan National d’Action contre la Pauvreté et l’exclusion du 6 juin 2001
La Concertation nationale Etat /AGEFIPH /ANPE /UNITH 4et le réseau national OHE
PROMETHEE.5
L’objet de la convention se présente de la façon suivante :
« La présente convention définit le périmètre, le contenu, les modalités et le financement pour
la mise en œuvre de l’activité labellisée CAP EMPLOI gérée par l’association
gestionnaire... »
Par ailleurs, l’Etat et l’AGEFIPH définissent les objectifs sur le plan national
Le pilotage et le suivi des objectifs en région sont assurés par le Comité de Pilotage Régional
(CPR) composé du Directeur de la DRTEFP 6 , du délégué régional AGEFIPH, du délégué
régional de l’ANPE, des Présidents des associations gestionnaires de CAP EMPLOI.
Par ailleurs, la convention de co-traitance avec l’ANPE est distincte et validée localement
entre le Délégué Départemental de l’ANPE et le CAP EMPLOI du département.
La convention indique que le CAP EMPLOI doit diriger son intervention exclusivement vers
les personnes handicapées en milieu ordinaire de travail et les employeurs de droit privé.
Du fait des situations et des organisations parfois très différentes de chaque CAP EMPLOI,
cette première convention prévoit une période de transition pour mise en conformité avec
l’Offre De Service CAP EMPLOI (ODS) à fin 2005 au plus tard.
Dans cette optique, la convention prévoit également un audit comptable et financier comme
appui au diagnostic de situation ; un simple cadre de mise en œuvre.
L’autre objectif de l’AGEFIPH est la formalisation des indicateurs d’activité et de résultats du
CAP EMPLOI
Les structures porteuses doivent de respecter la charte graphique CAP EMPLOI et ne
communiquer que sous ce nom, puisque réunies sous une même enseigne.
4 Union Nationale pour l’Insertion des Travailleurs Handicapés, rassemble la majorité des structures
gestionnaires de CAP EMPLOI 5 OHEE PROMETHEE : 2° réseau fédérant près d’une vingtaine d’associations gestionnaires de CAP EMPLOI
6 DRTEFP : Direction Régionale du Travail de l’Emploi et de la Formation
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
23
Quant au financement, la convention précise que le forfait de base est défini de la façon
suivante : le coût moyen de prise en charge d’un travailleur handicapé est calculé sur la base
du budget structurel du réseau en 2003, retenu par le Comité de Pilotage Régional (CPR),
rapporté au nombre de travailleurs handicapés inscrits sur les listes de POLE EMPLOI
(DEFMTH catégorie 1 à 5) soit 201€ par personne accompagnée.
Néanmoins des critères de pondération nationaux, régionaux et l’historique du Cap Emploi
sont pris en compte pour la période de transition passage d’une organisation locale à un
standard national.
Cette convention avalise la participation du CAP EMPLOI aux politiques publiques de
l’emploi (intégration dans le SPE 7) et particulièrement au Plan Départemental Insertion des
Travailleurs Handicapés (PDITH) 8
La collaboration entre CAP EMPLOI et ANPE s’en trouve officialisée.
1 / A 2 b De la notion d’accompagnement à la notion de service rendu
L’objectif premier de l’Offre De Service est d’uniformiser les pratiques.
Cette première Offre De Services se veut être un référentiel commun à toutes les structures et
la traduction opérationnelle de la mission CAP EMPLOI.
Chaque service ne peut être débuté qu’à la demande des personnes ou de partenaires.
L’Offre De Services rappelle en tant que principes transversaux :
Que l’objectif est l’accès à l’emploi
Qu’il n’y a pas de public-cible par service, du fait de l’individualisation des
parcours
Que le développement de l’autonomie est essentiel : la personne doit pouvoir être
actrice de son parcours.
Les Critères de fin de service retenus sont principalement le placement (contrat de plus de 6
mois), le changement de statut (perte du statut BOE 9), formation de plus de 6 mois.
7 Service Public de l’Emploi
8 Le PDITH est porté par la Direction Départementale du Travail de l’Emploi et de la Formation Professionnelle
(DDTEFP) 9 BOE : Bénéficiaire de l’Obligation d’Emploi dits « travailleurs handicapés »
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
24
L’Offre De Service attribue le service correspondant à chaque phase distincte de
l’accompagnement. Ce découpage de parcours est prévu pour mesurer l’activité du CAP
EMPLOI.
1 / A 2 c Deux grandes catégories de services :
Il y a onze services à la personne (SP) :
SP1 Accueil diagnostic et analyse de la demande
SP2 information/conseil à la demande du salarié sur le maintien dans l’emploi
SP3 évaluation diagnostic approfondi en vue d’une insertion professionnelle en milieu
ordinaire de travail
SP4 accompagnement personnalisé du parcours d’insertion professionnelle
SP5 élaboration et validation d’un projet professionnel
SP6 élaboration et validation d’un projet de formation
SP7 appui à la recherche d’emploi
SP8 appui à la négociation d’un emploi
SP9 prescription et suivi des appuis spécifiques
SP10 aide à la remobilisation vers l’emploi
SP11 suivi du salarié dans l’emploi à la demande du salarié.
Et six services à l’entreprise (SE) :
SE1 information et conseil sur l’emploi des travailleurs handicapés
SE2 information de l’employeur sur le maintien dans l’emploi des salariés travailleurs
handicapés pour une orientation vers l’opérateur concerné10
SE3 sensibilisation de l’employeur et des équipes de travail à l’emploi de travailleurs
handicapés en vue d’un recrutement
SE4 accompagnement de l’entreprise dans un projet de recrutement de travailleurs
handicapés
SE5 appui opérationnel au recrutement de travailleurs handicapés
SE6 suivi du salarié en emploi à la demande de l’entreprise
10
Création des services SAMETH (Service d’Aide au Maintien dans l’Emploi) financés par l’AGEFIPH
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
25
Tous ces services sont décrits dans des fiches techniques comprenant les paragraphes
suivants :
Initialisation du service
Résultat attendu par le client
Contenu du service
Modalité
Engagements qualité.
1 / A 2 d Les évolutions apportées par la convention 2007/2008
La deuxième convention est de seulement 2 ans et couvre une période transitoire en l’attente
de l’opérationnalité effective du FIPHFP créé par la loi de 2005.
Il est prévu une association avec l’AGEFIPH afin de mutualiser les moyens du réseau CAP
EMPLOI.
Les signataires pour l’Etat et pour l’ANPE passent du territoire départemental
(respectivement Préfet et délégué départemental de l’ANPE) au niveau régional
(respectivement Préfet de région et délégué régional).
Cette convention abandonne la référence à la loi de 1975 et la concertation avec les
organismes représentant les réseaux CAP EMPLOI, pour ne citer que :
La loi de 1987
La loi de 2005
Le Code du travail (surtout L 323-10 et L323-11).
L’objet de la Convention se présente de façon similaire mais « la mise en œuvre de l’activité
labellisée CAP EMPLOI » devient « l’activité de l’Organisme de Placement Spécialisé
dénommé CAP EMPLOI ».
Les services à destination des employeurs sont étendus aux employeurs publics mais les
modalités sont à préciser lors de l’avenant entre le Fonds d’Insertion des Personnes
Handicapés des Fonctions Publiques (FIPHFP) et l’AGEFIPH.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
26
La convention décline la loi de 2005 concernant la collaboration des CAP EMPLOI avec la
MDPH pour la participation aux équipes pluridisciplinaires.
La collaboration avec l’ANPE qui faisait l’objet d’une convention complémentaire entre
l’ANPE et le CAP EMPLOI est désormais organisée entre l’ANPE, l’AGEFIPH et le CAP
EMPLOI.
Le pilotage et le suivi de la convention sont réalisés par deux comités :
Le Comité de Pilotage Régional (CPR), composé du Directeur de la DRTEFP, du
délégué régional AGEFIPH, du délégué régional de l’ANPE.
Il définit, arrête et décide entre autre les objectifs.
Le Comité de Suivi Régional (CSR) : c’est le CPR augmenté des Présidents des
associations gestionnaires.
Il formule un avis et fait des propositions.
Le CPR et le CSR sont co-présidés par le DRTEFP et le DR AGEFIPH.
Les orientations et objectifs sont arrêtés par le CPR, après concertation avec la structure.
Cette convention impose aux associations gestionnaires des CAP EMPLOI l’utilisation d’un
logiciel commun spécifique « Parcoursh » (déploiement courant 2008) et la participation au
Dossier Unique du demandeur d’Emploi (DUDE) comme souhaité par la loi de cohésion
sociale. Cependant cette participation est payante.
1 / A 2 e Les évolutions apportées par la convention 2009/2011
La convention reprend son rythme triennal pour couvrir la période 2009/2011.
Les signataires sont les mêmes (Préfet de région pour l’Etat, délégué régional pour
l’AGEFIPH, Président de l’organisme gestionnaire) rejoint par le FIPHFP représenté par son
directeur.
Les textes de référence restent principalement :
La loi de 1987
La loi de 2005
Le code du travail (refonte) notamment articles R 5214-23, R5213-1, et R 5213-7.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
27
Des nouveautés :
La convention ANPE/AGEFIPH du 15 novembre 2006 et son avenant du 18 décembre
2008
La convention Etat / AGEFIPH du 20 février 2008
La convention FIPHFP/AGEFIPH du 2 juillet 2008
Le protocole national relatif à la convention CAP EMPLOI.
Par ailleurs, cette troisième convention précise la collaboration entre le CAP EMPLOI et les
Centres de Gestions de la Fonction Publique pour un accès systématique aux offres d’emplois.
Le Comité de Suivi Régional devient le Comité de Concertation Régionale (composition et
rôle identique)
Le CPR et le CCR sont présidés par le Préfet de Région
En ce qui concerne le système d’information, le logiciel spécifique « Parcoursh » commun à
toutes les structures devient interconnecté au DUDE, évitant une double saisie et un contrôle
en temps réel par l’ANPE du suivi réalisé par le CAP EMPLOI.
Sa maitrise d’œuvre est assurée par l’AGEFIPH.
Le conventionnement s’appuie sur un audit de l’activité et une enquête de satisfaction auprès
des bénéficiaires (personnes handicapés, employeurs publics et privés) au cours du premier
semestre 2011 et porte sur l’activité de 2010.
En fonction de l’audit, le CPR peut décider :
De confirmer le conventionnement de l’organisme gestionnaire au titre de l’activité
CAP EMPLOI,
De confirmer le conventionnement sous réserve de l’atteinte des objectifs d’un plan
d’amélioration avant le 31 octobre 2011,
De résilier le conventionnement.
L’offre de service est aménagée.
Les principes transversaux suivants sont rappelés :
L’objectif est l’emploi pérenne sur le marché du travail.
La fonction de base du métier des CAP EMPLOI est l’accompagnement avec le
principe du « conseiller référent ».
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
28
Sont identifiés deux types d’accompagnement :
Un accompagnement ponctuel (dit ACCP1) pour les personnes pouvant apriori
retrouver rapidement un emploi (projet professionnel formalisé, compétences
nécessaires supposées acquises)
Un accompagnement renforcé (dit ACCP2) pour les personnes éloignées ou très
éloignées de l’emploi (projet professionnel à faire émerger, conséquences
professionnelles du handicap à identifier et compenser, besoin de formation, besoin de
soutien psychosociologique).
Cette notion d’accompagnement s’entend au travers de la définition d’un début (prise en
charge) et d’une fin (clôture de cet accompagnement).
L’objectif de ce balisage est de responsabiliser les bénéficiaires (personnes et employeurs), de
rendre lisible et de suivre l’activité des CAP EMPLOI (flux entrants, flux sortants) ; ceci ne
fluidifiant pas la logique de parcours.
1 / A 2 f La refonte de l’organisation des services
L’organisation des services est simplifiée : les onze services pour les personnes et les 6
services pour les employeurs sont réduits à 4 chacun (souhait d’équilibre)
Deux services communs sont créés.
Chaque service est présenté en fiches techniques comportant:
L’initialisation de service,
Le ou les résultats attendus par le bénéficiaire,
Le contenu du service,
Les modalités,
Les engagements qualités.
Les services aux personnes (SPH) deviennent :
SPH1 : évaluation et diagnostic
SPH2 : définition et/ou validation d’un projet professionnel
SPH3 : accès à la formation
SPH4 : appui à l’accès à l’emploi.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
29
Les services aux employeurs (SE) deviennent :
SE1 : information sur l’emploi de personnes handicapées
SE2 : sensibilisation de l’employeur et des équipes de travail à l’emploi de personnes
handicapées
SE3 : conseil pour le recrutement de personnes handicapées
SE4 : aide au recrutement de personnes handicapées.
Les services communs (SC) sont:
SC1 : Mobilisation des appuis pour la compensation du handicap
SC2 : suivi du salarié en emploi.
Le « Cadre de décompte des placements » est défini par :
Trois critères positifs (pris en compte dans les objectifs du CAP EMPLOI),
intervention du CAP EMPLOI sur une offre d’emploi directement auprès de
l’employeur, en appui à un partenaire, ou en cas d’emploi obtenu par la personne
grâce au soutien de l’accompagnement CAP EMPLOI,
Deux critères négatifs (non pris en compte dans les objectifs du CAP EMPLOI) :
personne trouvant un emploi entre la phase accueil-diagnostic et la mise en œuvre de
tout autre service; l’employeur ayant déjà identifié son futur salarié (même si le CAP
EMPLOI soutient l’employeur par la mobilisation de moyen financier ou de
compensation de la situation handicapante).
Le financement du CAP EMPLOI voit la fin de la pondération avec le nombre de DETH FM
et l’introduction « à titre expérimental, du lien entre une part du financement CAP EMPLOI
(5% en 2010 et 10 % en 2011) et de l’atteinte d’objectifs qualitatifs ».
Les objectifs qualitatifs communs au réseau des CAP EMPLOI sont :
Le volume d’entrées effectives en formation des personnes accompagnées par le CAP
EMPLOI,
La part des contrats de travail de durée égale ou supérieure à six mois.
Avec le changement de logo (Coquelicots), la convention impose une charte graphique
unique, exclusive et commune à tous les CAP EMPLOI.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
30
Il est précisé que le numéro du département doit être accolé à CAP EMPLOI sur les intitulés,
que la dénomination ou la référence aux termes « EPSR » ou « OIP » doivent être supprimées
de tous supports de communication.
La standardisation accrue de l’Offre De Services pousse à l’effacement de l’identité des
structures implantée localement.
1 / A 2 g La situation actuelle : la convention 2012/2014
Les signataires restent les mêmes (Préfet de région pour l’Etat, délégué régional pour
l’AGEFIPH, Directeur pour le FIPHFP, Président de l’organisme gestionnaire).
Les textes de références restent la loi de 1987, la loi de 2005 auxquelles s’additionne la loi
2011-901.
Elle détermine entre autre le Plan Régional pour l’Insertion des Travailleurs Handicapés
(PRITH) et son fonctionnement (rythme quinquennal, diagnostic régional, plan d’action,
indicateurs de suivi et d’évaluation...).
La loi 2011-901 avalise la participation des Organismes de Placements Spécialisés dans
l’insertion professionnelle des personnes handicapées au service public de l’emploi avec avis
consultatif (cf. art 12).
L’objet, les missions et l’offre de service ne connaissent pas de changement.
En revanche, les situations des bénéficiaires des services CAP EMPLOI sont précisées :
Les bénéficiaires de l’article L5212-13 du code du travail sans activité professionnelle,
inscrits ou non à POLE EMPLOI
Les salariés en CDD ou les salariés déclarés inaptes à leur poste de travail et devant
envisager un reclassement externe.
Les articles 4 et 6.3 et l’annexe 4 de la convention précisent les modalités selon lesquelles le
CAP EMPLOI est tenu de collaborer avec les partenaires tels POLE EMPLOI, SAMETH,
ALTHER ou encore la MDPH et les centres de gestion de la fonction publique territoriale.
La détermination des objectifs fait l’objet d’allers et retours entre le Comité de Pilotage
National et le Comité de Pilotage Régional.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
31
Les objectifs nationaux sont répartis en objectifs régionaux puis en objectifs par CAP
EMPLOI.
Les conventions précédentes fixaient les objectifs du CAP EMPLOI à partir d’une analyse du
territoire du CAP EMPLOI.
Il est question d’une consolidation ascendante à partir des objectifs du territoire du CAP
EMPLOI vers le national.
Cette convention redescend des chiffres dont le point de départ est le national.
C’est le cadre du « dialogue de performance ».
Le dialogue de performance :
Entre le CPR et le CAP EMPLOI, un calendrier est adopté en début d’année et porte surtout
sur :
La détermination des objectifs du CAP EMPLOI
Le suivi de leur réalisation
L’identification de constats : réussites, axes de progrès et éventuellement freins
rencontrés
La définition des modalités et du calendrier de mise en œuvre des actions convenues
entre le CPR et le CAP EMPLOI au regard de ces constats.
Ce dialogue dit « dialogue de performance » s’appuie notamment sur la restitution d’activité
du CAP EMPLOI et fait l’objet d’un relevé d’observations et de conclusions écrit (constats
réalisés et conclusions adoptées).
Le financement est réparti pour 2012 sur deux conventions :
Entre l’AGEFIPH, le FIPHFP et l’organisme gestionnaire,
La co-traitance POLE EMPLOI.
A partir de 2013, POLE EMPLOI, l’AGEFIPH et le FIPHFP signent une convention annuelle
de financement avec le Président de l’association gestionnaire.
L’organisme gestionnaire est dit alors autonome, assumant donc les aléas liés à ses décisions,
sans mettre en péril la poursuite du service. La précision de l’Offre De Services ne laisse que
peu de marge de manœuvre à la structure gestionnaire.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
32
Le conventionnement devient suspendu aux conclusions du dialogue de performance ainsi
qu’à l’audit et l’enquête de satisfaction auprès des bénéficiaires (personnes et employeurs)
programmé pour 2014 sur la période 2012 et 2013.
Les critères de fin de services principaux sont rappelés : contrat ou non respect des
engagements.
Trois autres critères supplémentaires sont maintenant définis :
Demande explicite par écrit de la personne (de ne plus bénéficier des services CAP
EMPLOI en général ou d’arrêter les parcours professionnels ou projets de formations
précédemment mis en œuvre)
Impossibilité de parcours professionnel (expl : emprisonnement
Lorsque le CAP EMPLOI estime que les difficultés personnelles ou médico-sociales
empêchent l’emploi en milieu ordinaire
A l’issue de 2 services rendus (SPH1 et SC1) à la demande d’un partenaire notamment
POLE EMPLOI.
1 / A 2 h Synthèse
De fédérative pour la première convention au dialogue de performance de l’actuelle offre de
Service, le positionnement et le contrôle de l’AGEFIPH, du FIPHFP et du Service Public à
l’Emploi (POLE EMPLOI et Etat) s’est renforcé.
D’une délégation d’activité à l’origine du label CAP EMPLOI, la convention 2012/2014
indique les objectifs et le modus operandi. Celle-ci ne laisse que peu de possibilités
d’adaptation pour l’association gestionnaire aux spécificités de sa situation et encore moins
pour la situation singulière de chaque bénéficiaire (personne ou employeur).
Descriptive, l’offre de service ainsi segmentée ne permet pas de restituer les nuances de
chaque situation, les personnes par exemple étant rarement exclusivement en recherche de
projet professionnel (SPH2) ou de formation (SPH3) ou en accès à l’emploi (SPH4) mais en
général un assemblage nuancé.
Le dialogue de performance repose principalement sur le besoin d’associer une cause unique à
un effet mesurable.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
33
Or, une entrée emploi est la rencontre de facteurs multiples issus d’éléments divers mis en
mouvement.
Ce découpage conventionnel pèse sur l’action terrain réelle.
1 / B Déclinaison dans le département de la Sarthe
1 / B 1 Evolution structurelle et organisationnelle
1 / B 1 a Une structure porteuse : SARTH’ COMPETENCES ET
EMPLOI
En Sarthe, les services CAP EMPLOI sont portés par SARTH’ COMPETENCES ET
EMPLOI, association loi 1901.
Elle a été créée en avril 2000 par les employeurs de la Sarthe en réponse à un appel d’offre de
l’AGEFIPH concernant le dispositif national CAP EMPLOI.
Cette initiative en revient à Gérard BOLLEE, Président du MEDEF et qui fut également
Président de l'AGEFIPH de 1992 à 1997.
La création a été confiée à Michel PAGE, premier directeur.
Issu du monde économique, cet ancien responsable d'entreprise est un militant humaniste,
convaincu des liens entre emploi et handicap (lui-même bilingue Français/Langue des Signes
Française, deux enfants sourds).
Le conseil d'administration était organisé dès le départ à l'image de celui de l’AGEFIPH,
paritaire. Toutefois le MEDEF garde la présidence de SARTH’ COMPETENCES ET
EMPLOI alors que celle de l’AGEFIPH alterne entre collège employeurs et collège salariés.
La richesse d’être administrée par des représentants des organisations représentatives
salariales et patronales lui confère une légitimité et une action globale dans le monde de
l'emploi. L’efficacité de ce levier formidable tient plus dans l’image qu’il véhicule que dans
l’action réelle de son administration. Il est à remarquer l’implication humaniste de certains
administrateurs.
L'association a été affiliée au départ au réseau OHE PROMETHE : un des deux réseaux
représentant les structures porteuses de service CAP EMPLOI.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
34
En effet, si l’appellation CAP EMPLOI est commune, la typologie et l’histoire de la centaine
de structures existantes sur le territoire est extrêmement disparate. Ce label standardisé en
mode descendant ne valorise pas l’efficience des conseillers en place, au détriment de
l’efficacité recherchée.
La création de SARTH' COMPETENCES ET EMPLOI fut complexe car arrivant dans un
contexte peu favorable.
Elle faisait suite à la fermeture d’une EPSR sous statut fonction publique (Equipe de
Placement et de Suite de Reclassement).
L’AGEFIPH suite à un audit de situation n’a pas souhaité labellisé l’EPSR en place
principalement du fait des manques de résultats et du volume d’activités.
Leur mise à disposition révolues, les agents de l’EPSR sont retournés à l’ANPE (futur POLE
EMPLOI) pour devenir les référents des services CAP EMPLOI nouvellement créés.
L’association SARTH’ COMPETENCES ET EMPLOI est une création spécifique en vue de
porter les services CAP EMPLOI, en tant qu’Organisme d’Insertion et de Placement (OIP),
Organisme Placement Spécialisé (OPS) du fait de l’évolution de loi de 2005.
Sa mission de service public engage la gratuité de ses services.
Cette association a connu beaucoup de changements de gouvernances : à l’exception des
années 2010 et 2011, son président (te) a changé tous les ans.
Un nouveau directeur est arrivé en 2010.
Une évolution notoire depuis 2011, des activités annexes, facturées, sont en train de se créer :
Une structure de reclassement précoce en cas de licenciement pour inaptitude
prévisible : « Solutions Emploi Sarthe » (SES)
Un projet de Groupements d’Employeurs d’Insertion et de Qualification (GEIQ)
spécialisé pour les Travailleurs en Situation de Handicap. : « Handicap Alternance 72 »
Actuellement, l’effectif de SARTH’ COMPETENCES ET EMPLOI est réparti de la façon
suivante :
Un directeur (avec un temps de mis à disposition auprès des structures SES et
Alternance Handicap 72)
Une adjointe de direction (également en charge de l’organisation de la qualité)
Deux assistantes chargées de l’accueil et de l’administratif courant
Huit conseillers pour la mise en œuvre de l’offre de service CAP EMPLOI.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
35
1 / B 1 b Le projet associatif
Les perturbations générées par la baisse des financements et la situation de mono financeur de
l’AGEFIPH inclinent le conseil d’administration à définir un projet associatif.
Sa préparation est confiée à une commission composée de deux représentants du collège
salarié et d’un représentant du collège employeur.
Il fait suite à un audit mené avec le soutien financier du Dispositif Local d’Accompagnement
pour les associations.
Celui-ci pointe la confusion après 5 ans de fonctionnement entre le nom de l’association
« SARTH’ COMPETENCES ET EMPLOI » et le « produit » CAP EMPLOI.
Le projet associatif est avalisé par le Conseil d’Administration du 02 juillet 2007.
Le projet associatif de SARTH’ COMPETENCES ET EMPLOI rappelle dans son préambule
que l’association (loi 1901) a pour but de promouvoir toutes initiatives à même de faciliter
l’insertion professionnelle et sociale des personnes présentant un handicap.
Pour accomplir cette mission, elle est labellisée CAP EMPLOI et bénéficie du financement de
l’AGEFIPH dans le cadre d’une convention avec l’Etat, l’AGEFIPH et l’ANPE, puis
également avec le FIPHFP.
Le projet associatif pose SARTH’ COMPETENCES ET EMPLOI en complément de la
mission de service public et dans un respect de partenariat. Il lui revient de développer, par sa
capacité d’innovation et d’expérimentation, de nouvelles solutions en réponse aux difficultés
et besoins d’emploi des personnes et des entreprises. Quant à moi, il s’agit de placer la
personne au centre, conformément aux valeurs inhérentes à mon engagement professionnel
Le projet associatif affirme comme valeurs fondatrices :
La prise en compte de l’unicité de la personne (respect des choix et itinéraires de vie
de chacun, reconnaissance à chaque personne de la liberté d’agir et de choisir)
La conviction que le meilleur est en chacun (confiance dans les capacités de chacun
au-delà du handicap...)
Le respect de la dignité humaine (écoute et respect, refus de tout jugement de valeur
lié à la situation économique et/ou sociale)
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
36
Le professionnalisme et l’esprit d’équipe (capacités d’innovation, connaissances et
mobilisations des dispositifs, analyses et diagnostics des situations, demandes et
besoins, personnalisations des réponses, optimisations des moyens financiers...).
Ce projet tourné vers le respect de l’intégrité des personnes handicapées accueillies n’a pas
été étendu à la prévention des risques psychosociaux de ses salariés.
Du fait de changement de direction et de conseil d’administration sur les années qui suivent,
le projet associatif est mis en sommeil.
Il ne fera qu’une courte apparition à ma demande lors de l’assemblée générale de juin 2012.
Rendez-vous raté.
1 / B 1 c Evolution de direction : du militantisme pragmatique à la
gestion de centre de profit
Ce projet associatif s’appuyait à l’origine sur des valeurs partagées au sein de l’équipe des
permanents, à savoir le cœur de métier : méthode d’action reposant sur l’implication du
conseiller et le respect de décision de la personne accompagnée.
Il ne s’agissait ni du périmètre d’action du conseiller, ni de son référentiel d’activité.
Rouage essentiel de la structure, il orientait nécessairement et en permanence le sens de la
mission d’ingénierie de l’insertion professionnelle tant au niveau des candidats (appellation
en usage pour les personnes accompagnées) que des employeurs.
En termes de posture, chaque conseiller devait être personnellement engagé dans les valeurs
qui constituaient son cœur de métier.
Le respect de la personne et la prise en compte de ses choix imposait l’absence de jugement
de valeur et de rapport de prescription. Ce positionnement était en rupture avec le principe de
parcours imposé d’un demandeur d’emploi.
Dans cette définition du cœur de métier, le conseil professionnel était l’émergence d’un
ensemble de valeurs partagées et appliquées avant d’être une méthode de travail.
Le premier Directeur était le représentant et le garant de ces valeurs à travers sa politique
managériale et ses choix de recrutements.
De plus, ce cœur de métier précédait l’offre de service ou les diverses conventions.
En 2010, après un an de vacance du poste de direction, le nouveau directeur est recruté sur un
projet de développement commercial.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
37
Les réponses aux objectifs chiffrés sont ainsi devenues prioritaires.
Le devoir d’accueil, de renseignement et la liberté d’inscription ont fait place à un système de
quota de prescriptions via POLE EMPLOI.
Le nombre de personnes accompagnées se définit par le nombre de parcours primés par POLE
EMPLOI et non par le financement global de l’AGEFIPH/FIPHFP au titre de la mission de
service public.
La structure commerciale type agences intérim est copiée : recruteurs sédentaires et attachés
commerciaux d’où une déperdition de compétences.
Le souhait d’augmenter les ressources financières conduisent cette direction à créer des
filières dans une perspective plus lucrative : conseils en reclassement, Groupements
d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification (GEIQ)...
1 / B 1 d L’organisation initiale de l’équipe: de 6 conseillers
pluridisciplinaires assurant l’accompagnement des personnes et des
employeurs…
Les compétences mises en œuvre de façon concomitante par les conseillers ayant la double
affectation candidat/entreprise était une troisième spécialité à part entière.
Seul ce cas de figure permettait de faire le lien sur l’ensemble du parcours de retour à l’emploi
d’une personne, et sur l’ensemble des facettes des démarches de recrutement d’une entreprise
et ce dès le début de l’accompagnement.
Cette vision globale, mise à disposition des personnes, des entreprises et des partenaires
évitait la segmentation des parcours.
Elle augmentait l’efficacité du recours à des organismes spécialisés (formation, bilan, mise en
situation entreprise, essai, recrutement..) par la capacité d’ordonnancer un parcours
transversal et de lier des interventions souvent multi-niveaux (similitudes entre l’enquête
terrain pour la préparation d’un projet professionnel et la prospection de candidature
spontanée...).
Cette spécialité (accompagnement candidat et entreprise) avait besoin de s’appuyer sur des
relais « experts » formation, bilan, technique spécifique…
C’était aussi la garantie pour les personnes d’un interlocuteur unique sur l’ensemble de leur
parcours de retour à l’emploi.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
38
Leur progression en était plus lisible et il ne leur était pas nécessaire de re-présenter leur
histoire à chaque étape de leur parcours.
1 / B 1 e À la spécialisation des postes : 4 conseillers aux personnes,
2 conseillers sédentaires, 2 conseillers employeurs
Actuellement, les services CAP EMPLOI SARTHE sont mis en œuvre par huit conseillers,
répartis entre le service aux personnes et le service employeurs.
Le service aux personnes est composé de quatre conseillères. Elles ont en charge les services
numérotés de SPH 1 à SPH 3.
A l’exception de l’accueil qui est collectif, les accompagnements sont réalisés en entretiens
individuels.
A chaque fois qu’il est nécessaire, des dispositifs appuis conventionnés avec les centres de
formation peuvent être mobilisés.
La majorité des entretiens se déroulent aux bureaux de la structure au Mans.
Le principe de délégation de service public exige une couverture complète du département.
Les personnes qui n’ont pas la possibilité de se déplacer jusqu’au Mans, du fait du manque de
moyen et/ou des conséquences du handicap, peuvent être reçues dans six lieux délocalisés.
Les principales étapes de cet accompagnement sont :
Le SPH1 : l’accueil et la validation administrative en information collective sur
prescription POLE EMPLOI, puis en entretien individuel, l’évaluation et le diagnostic
sur la capacité à entreprendre un parcours de retour à l’emploi.
Le SPH2 : l’aide à l’élaboration et la validation d’un projet professionnel.
Des périodes de mise en situation/découverte en entreprises sont souvent mobilisées.
Les conseillers service employeur peuvent être sollicités pour faciliter l’accès aux
lieux professionnels.
Le SPH3 : l’aide à la définition et la mise en œuvre du parcours de formation.
Si la poursuite de la recherche d’emploi nécessite une acquisition de compétences, les
conseillères aident les candidats (tes) à vérifier leur capacité à intégrer une formation,
à en définir le parcours et en trouver la prise en charge.
Ces étapes franchies, les candidats (tes) sont dits(tes) en recherche directe d’emploi.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
39
L’accompagnement des candidats (tes) est alors pris(es) en charge par l’un des deux
conseillers sédentaires selon une répartition géographique du département (Nord et Sud,
Centre).
Ces conseillers ont en charge le SPH4 : la définition et l’actualisation du plan de recherche
d’emploi, la préparation aux entretiens, la réalisation de CV.
Ce soutien est réalisé en entretien individuel et en atelier thématique.
Ils assurent également le traitement des offres d’emploi. Ils réalisent les croisements
compétences/contraintes sur le fichier des personnes en recherche d’emploi à chaque offre
transmise par le service aux employeurs. Ils appellent aussi chaque candidat présélectionné,
lui présentent le poste et en cas d’accord transmettent la candidature au service employeur
pour envoi.
Le service aux employeurs est depuis l’été 2012, porté par deux conseillers.
Bien que financé par les contributions des employeurs (privés pour l’AGEFIPH, publics pour
le FIPHFP), une démarche de prospection est nécessaire.
Le tableau ci-dessous indique les principales étapes dans la gestion d’un dossier employeur :
SERVICE AUX EMPLOYEURS
MOBILISATIONS des Employeurs
(secteurs : privé, associatif et public)
Prospection
Visites d’Entreprises
Informations
Audit général d’Emploi
Sensibilisations
Analyse de Postes
Aides aux Recrutements
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
40
Les conseillers aux employeurs ont en charge les services numérotés de SE1 à SE4 et le SC2.
Si l’ensemble des services ont vocation à pourvoir être produits, ils sont mobilisables
uniquement en tant que besoin.
Leur numérotation n’indique pas nécessairement un ordre de mise œuvre:
Le SE1 est délivré aux premiers contacts ou en cas de changements d’interlocuteurs :
il consiste en un premier niveau d’information sur l’emploi des personnes
bénéficiaires de l’obligation d’embauche communément appelées « travailleurs
handicapés ».
Le SE2 est la sensibilisation de l’employeur et de ses équipes de travail. En vue de
projet de recrutement, ces actions peuvent nécessiter la mise en œuvre de formations
spécifiques et l’intervention d’organisme de formation.
Le SE3 est le conseil pour la préparation aux projets de recrutement. C’est un service
générique qui sert de fil conducteur pour la définition des postes et la détermination
d’un processus de recrutement adapté à l’employeur.
Le SE4 est la mise en œuvre de l’appui au recrutement : de la présentation de
candidature au soutien de la mise en œuvre de moyens administratifs, humains et
techniques pour soutenir l’entrée en emploi.
Le SC2 : le suivi du salarié en emploi (à sa demande ou à la demande de l’employeur)
en vue de consolider l’intégration et/ou en cas de CDD d’en rechercher la
pérennisation.
Le SC1 peut être pris en charge par l’ensemble des conseillers : la mobilisation des appuis
pour la compensation du handicap.
Par exemple pour une personne sourde, l’interprète en langue des signes peut être nécessaire à
chaque étape du SPH 1 au SPH4, et pour son futur employeur en SE2 ou SE4.
Ce service nécessite en général des bilans et actions spécifiques par typologie de handicap
(appuis référencés par l’AGEFIPH via des appels d’offre et dits Prestations Ponctuelles
Spécifiques).
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
41
1 / B 1 f La segmentation des interventions
Le schéma ci-après illustre la segmentation de l’intervention.
Services communs :SC1 : Mobilisation des appuis pour la compensation du handicapSC2 : Suivi du salarié en emploi
PARTENAIRES Institutionnels
Centres de formation
Service publicInsertion
Prestataires
Service aux employeurs : SE1 : information sur l’emploi des personnes handicapéesSE2 : sensibilisation de l’employeur et des équipes de travailSE3 : conseil pour la préparation et le recrutementSE4 : aide au recrutement de personnes handicapées
Service aux personnes :SPH1 : Evaluation et diagnosticSPH2 : Elaboration et/ou validation d’un projet professionnelSPH3 : Accès à la formationSPH4 : Appui à l’accès àl’emploi
CAP EMPLOI EMPLOYEURS
CANDIDATS
L’OFFRE DE SERVICES
27/09/2
012Présentation Cap emploi
La convention ETAT/AGEFIPH/FIPHFP définissant l’offre de service CAP EMPLOI exige
un conseiller référent identifié pour chaque service.
Il n’y a pas d’élément pour la définition d’un conseiller référent du parcours d’une personne.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
42
1 / B 1 g Chiffres repères 2011 en Sarthe
Placements : intervention sur 554 contrats de travail,
Dont 382 d’une durée de plus de 3 mois,
Dont 122 en CDI.
621 PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP accompagnées53% sont des hommes et 47% des femmes
Par typologie de handicap
Par tranche d’âge
LES CHIFFRES 2011
606 EMPLOYEURS CLIENTS675 visites dont 35% chez des employeurs nouvellement clients
66% des activités sont concentréesautour de 5 secteurs principaux
61% des employeurs ontun effectif > à 20 salariés/agents
LES CHIFFRES 2011
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
43
Chiffres repères complémentaires : La répartition de l’origine des handicaps selon
l’A.G.E.F.I.P.H. en 2007
1 / B 2 Ma fonction actuelle auprès des employeurs
1 / B 2 a Entre fonction ressources humaines et notion de handicap
En tant que conseiller emploi-handicap service employeur, l’essentiel de mes interventions se
déroule sur site, au sein des entreprises, des structures de la fonction publique, des
associations employeuses.
Je suis expert en ingénierie de soutien emploi/handicap.
Une intégration professionnelle durable réussie est toujours liée à une décision de direction,
un cautionnement à chaque niveau hiérarchique, une mise en œuvre par l’encadrement de
proximité et un accueil par les pairs, collègues de travail voire au soutien des IRP11
.
Plus l’effectif de l’employeur est important, plus les rôles précités sont assurés par des
personnes différentes ; multipliant les freins potentiels.
Ce sont donc autant d’actions d’analyses, d’informations, de sensibilisation à mener,
d’environnements professionnels à maîtriser.
11
IRP : Instance Représentative du Personnel
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
44
Le schéma ci-après illustre les multiples points d’ancrage, d’appuis possibles ou nécessaires
pour favoriser l’emploi des personnes en situation de handicap.
Paradoxalement, bien que financé par les employeurs (via l’AGEFIPH et le FIPHFP), je
prospecte ces mêmes employeurs pour leur permettre de bénéficier de services qu’ils ont
« pré-payé », via leur contribution.
De plus le public dit « travailleur handicapé » s’est modifié du fait de l’évolution des causes
de handicap et de la loi.
Cependant les représentations négatives du handicap que je rencontre en milieu professionnel
sont tenaces.
La loi sur l’obligation d’embauche ne permet pas directement de faire « changer ce type de
regards ».Il y a 10 ans, la principale source de handicap était le travail, l’usure liée à
l’exercice de métiers à forte pénibilité (bâtiment, agroalimentaire…).
L’intégration de personne en (risque de) situation de handicap n’était efficace qu’en étroite
collaboration avec les services de prévention hygiène et sécurité dans l’emploi.
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
45
Les progrès des conditions de travail, la mécanisation, les automatisations, les NTIC12
… ont
diminué la survenance de ces types de contraintes mais ont augmenté les besoins en
compétences, en qualification de la part des employeurs.
« On devenait handicapé au travail, maintenant on continue à travailler, devenu handicapé ».
Le vieillissement génère une réduction durable des capacités et donc un handicap.
Par ailleurs, l’emploi des seniors figure parmi la multiplication des obligations légales qui
s’imposent aux employeurs.
La GPEC se confronte donc à la gestion spécifique de nombreuses catégories de salariés et à
l’impératif de non discrimination.
Mon intervention est de ce fait de plus en plus recentrée auprès des ressources humaines dans
le cadre d’une approche globale de la gestion de cas particuliers.
1 / B 2 b Synthèse
L’évolution des conventions et de leurs financeurs subordonne la notion d’accompagnement à
des indicateurs mesurables à court terme.
Ce « dialogue de performance » a besoin de relier une cause unique à un résultat immédiat.
La réaction d’organisme d’accompagnement est la segmentation de l’intervention.
Les employeurs n’ayant pas de besoins fondamentaux ni vitaux nécessitant l’intégration de
personnes handicapées, toute action mise en œuvre ne peut être que volontariste.
Il s’agira alors d’une démarche d’amélioration, d’une évolution (versus le principe de re-
construction pour les personnes).
L’augmentation de la technicité des ressources humaines et l’apparition de label qualité, type
responsabilité sociétale des entreprises réserve un accueil plutôt favorable à la notion de
handicap ; pourvu qu’il reste en lien avec la politique globale de la gestion des ressources
humaines.
Une « presque » priorité souvent remise à plus tard, le handicap restant la deuxième cause de
discrimination dans l’accès à l’emploi.
12
NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi
46
1 / B 2 c Conclusion de la première partie
L’évolution législative engage un principe d’égalité de participation à la société, dont
l’emploi.
L’évolution du comportement des donneurs d’ordres transforme une délégation d’activité en
une délégation de responsabilité, et cependant assorties de mises en œuvre au contrôle très
prégnant et théorique.
Il en résulte une segmentation du public, des statuts administratifs, des dispositifs, des
interventions, des résultats.
Mais l’obligation de non discrimination percute l’obligation de diversité dans l’approche
globale de la GPEC.
L’enjeu pour le chargé d’insertion professionnel auprès de ces décideurs en ressources
humaines est de comprendre quelle place prend ou est attribuée à la notion de handicap auprès
de la Fonction Ressources Humaines.
2° PARTIE : Les parties prenantes
47
2° PARTIE : Les parties prenantes
Le modèle d’analyse, à savoir la Responsabilité Sociale des Entreprises, pose le principe des
parties prenantes ou « stakeholders ».
En tant que chargé d’insertion, nous les définissons par la notion de handicap et la fonction
ressources humaines.
Ces deux sphères d’influence se modifient considérablement sur le plan social, culturel autant
que législatif.
Leurs transformations entrainant celle du rôle de conseiller emploi-handicap, cette deuxième
partie retrace leurs évolutions réciproques
2 / A La notion de handicap
Les chapitres IIA1 et IIA2 s’appuient sur l’ouvrage d’Henri-Jacques STIKER13
« Corps infirmes et sociétés : Essai d’anthropologie historique 3° édition »
2005, Paris, éditions DUNOD, 252 pages
ISBN 2 10 049216 0
STIKER pose pour référence de la différence les pré-appréhensions et l’image de souffrance.
Par ailleurs il n’y a pas de handicap en dehors de structurations sociales et culturelles précises.
La notion de handicap renvoie à la recherche de causes, avec leur lot de peurs et de
culpabilités. Ainsi, nommer la différence sert de faire-valoir aux bien-portants.
La question « pourquoi intégrer ? » renvoie à l’étude de l’exclusion au regard de l’inclusion,
de l’« être » ou du « paraître comme ».
L’approche anthropologique se basera sur l’étude des formations discursives ; ensembles de
discours et de pratiques à un moment donné.
13
Henri-Jacques STICKER, historien et anthropologue de l’infirmité, s’est spécialisé dans le handicap et la
sociologie. Il a été directeur de recherche à la Ligue pour l’adaptation du diminué physique au travail (en 1988).
Henri-Jacques Stiker occupe actuellement le poste de directeur de recherches au Laboratoire histoire et
civilisations des sociétés occidentales, à Université Denis-Diderot-Paris 7 et président de l’association Alter
(Société internationale pour l’histoire des infirmités, déficiences, inadaptations, handicaps). Il participe
également au comité de rédaction de la revue Handicap, revue de sciences humaines et sociales.
2° PARTIE : Les parties prenantes
48
2 / A 1 La notion de handicap dans la société
2 / A 1 a La part divine
Bible et infirmité : le culte de dieu
L’infirmité est le signe de l’interdit, du péché avec pour corollaire l’exclusion en guise de
réparation, d’expiation.
Pour le système, cela tient lieu de « bouc émissaire ».
Le sacrifice des anormaux protège l’intégrité de la société et permet de les « situer ».
La rupture de l’interdit se produit lorsque Jésus de Nazareth rencontre les infirmes, « les
premiers dans le royaume de Dieu ».
Apparaît le principe de la charité.
« Comment la charité va-t-elle essayer d’être principe d’organisation de la déviance ? » (p 34)
L’antiquité occidentale : la peur des dieux
Les deux principales sources sont le Judaïsme et l’Antiquité Classique.
En pratique, la difformité est écartée ; la faiblesse soignée.
Chez les Grecs, les enfants sont « exposés » en offrande aux dieux, les blessés et les malades
pris en charge.
Les mythes lient la différence aux pouvoirs surnaturels.
Œdipe représente ce travail de la différence : enfant exposé, il est sauvé par les dieux.
« Nous naissons mal, mais l’issue est glorieuse. Nous sommes menacés mais il y a un salut :
le manque d’Œdipe est enfin comblé » (p 47).
Héphaïstos est jeté du haut de l’Olympe du fait de son infirmité ; celle-ci est par ailleurs le
signe des dieux magiciens, Tirésias est l’aveugle qui « sait ».
2 / A 1 b Le(s) système(s) de la charité
Le moyen âge est plutôt silencieux sur la question de l’infirmité.
L’auteur avance en premier l’hypothèse que ce silence pourrait provenir d’une société
acceptée comme bigarrée, disparate, une sorte d’intégration fatidique.
2° PARTIE : Les parties prenantes
49
Puis, il met en lumière la confusion entre pauvres et infirmes.
Cet ensemble forme une « cour des miracles », un ordre à part.
Saint-François d’Assise apporte « l’estime du pauvre et de l’affligé pour sa valeur spirituelle
et humaine propre, et non plus en tant qu’instrument, servile encore, du salut du riche ».
Cette paupérisation remplit un rôle social, à l’instar de l’ordre des lépreux ou du fou du
village.
De Zotikos à Saint-François d’Assise, la charité hospitalière et l’éthique de l’aumône
s’organisent. Le pauvre, l’infirme sont glorifiés en tant qu’êtres pour exercer la charité
puisqu’ils font partie de la création.
Ainsi « l’Eglise riche d’elle-même contrôle plus ou moins le monde des riches et a en charge
le monde des pauvres ; elle articule désormais en un système cette situation économique et ce
problème social. » (p 71).
L’éthique mystique est symbolisée pour Saint-François d’Assise par les pauvres et les
infirmes. Ceux-ci sont les plus représentatifs du Christ dans leur dénuement, leur pauvreté de
vie.
Au XIV ème
siècle, l’ « éthique sociale » considère tous les pauvres comme dangereux.
En cette période de vagabondages, de truanderies, d’épidémies, voire de profiteurs apparaît le
besoin de distinction des pauvres et infirmes dispensés de travail et objet d’assistance.
« Dieu nous envoie maladie et infirmité comme une épreuve d’un coté, comme une occasion
d’exercer notre vertu suprême, la charité, d’un autre, comme le signe de sa présence d’un
troisième » (p 85) ; ce en guise de test de l’authenticité de notre foi et de nos mœurs.
La Réforme relance l’idée de l’infirmité signe de présence « des démons ».
2° PARTIE : Les parties prenantes
50
2 / A 1 c Les siècles classiques : le saisissement
Le développement de la science détache la notion de handicap de celle de la religion.
Les cinq points marquants de cette évolution sont :
Médecine et philosophie :
Leurs développements amènent une rupture avec le commerce démoniaque et
la malédiction.
A l’exemple d’Ambroise PARÉ, les anomalies, monstruosités, ou maladies
font l’objet d’une classification médicale.
Charité et internement :
Au XVII ème
siècle, « toute non-conformité doit trouver sa place-celle qu’on lui
assigne.» (p 100).
Il s’agit d’encadrer la déficience, de la redresser, d’éduquer. C’est en ce sens
que Louis XIV crée l’Hôtel des Invalides en 1674.
C’est le « grand enfermement » de Michel FOUCAULT.
Biologie et humanisme :
Avec le siècle des lumières, l’approche se veut plus humaniste, à l’image de
Diderot avec « Lettres sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient ».
Ce traitement « éducatif » tombe de plus en plus sous l’emprise du pouvoir
médical puisque « sans recours à la médecine il n’y a pas de vie possible »
(p 108)
Assistance et relèvement :
L’ABBE de l’Epée pour les sourds, ou Valentin HAÜY pour les aveugles
démontrent qu’avec des techniques appropriées (langue des signes, écriture
Braille), l’accès à la vie est possible.
Un atelier de fabrication spécifiquement organisé pour aveugles est même
créé.
Lors de la révolution, l’assistance devient un devoir social, la mendicité un
délit : si l’on est valide, on doit travailler.
Si l’on est invalide, on doit être secouru.
2° PARTIE : Les parties prenantes
51
Au long du XIX ème
siècle :
La société hésite entre vision misérabiliste et la nouvelle vision éducative.
Les « infirmes » sont dispersés et errent entre les familles, la rue, l’hospice ou
l’hôpital.
Apparaît la notion de dégénérescence (pauvre/alcoolisme) et resurgit
l’amalgame de « classes laborieuses, classes dangereuses ».
Ce que vient questionner la prise en charge des accidentés du travail.
2 / A 1 d La naissance de la réadaptation
Le handicap au vingtième siècle sera surtout en Ré : Ré-parer, ré-éduquer, ré-insérer.
Le premier élément marquant est l’objectif d’effacement.
Après les traumatismes de la guerre 1914-1918, l’objectif est de replacer les personnes dans
une situation d’avant, bien portant ayant existée ou postulée.
Il s’agit après « la grande guerre » de prendre en charge les mutilés à qui il manque quelque
chose (organe ou fonction) et que l’on doit remplacer.
Ils sont rejoints dans cette situation par les accidentés du travail.
Le second élément marquant est le discours législatif ou l’assimilation.
A partir de la loi du 9 avril 1898 (loi sur les accidents du travail) jusqu’à celle de 1975, les
législations sur le handicap et plus précisément sur l’assistance se sont multipliées.
Pour réintégrer, il faut reclasser, donc rééduquer, donc réadapter (corps, organes, intellect,
gestes) avec pour objectif l’effacement des différences.
Le discours juridique de 1975 qualifie de « handicapé » toute inadaptation et organise une
assemblée de spécialistes chargés de décider de leur placement, de leur orientation (CDES,
COTOREP).
Dans ce discours du « comme les autres » (dont le travail) fait glisser le pilotage du médecin
vers un ensemble de travailleurs sociaux.
Le troisième élément marquant correspond à la notion de classement.
STIKER nous rappelle l’origine du mot handicap « hand in a cap ».
Le handicap est le fait de mettre en infériorité.
2° PARTIE : Les parties prenantes
52
« Handicapé » en tant qu’adjectif puis comme nom pour désigner une personne définit avec la
loi de 1957 « tous ceux qui ne correspondent plus à une norme décrétée » (p 157) avec pour
injonction de la rejoindre.
Ce parcours imposé, avec ses contradictions reflète le vœu de la société, à travers le traitement
de l’invalidité, de rendre identique, sans rendre égal.
Le handicap redouble alors certaines situations sociales et pas d’autres, indiquant que la
sémantique la plus profonde du « handicap » n’est pas médicale mais socioculturelle ».
Toute «inadaptation » sera étiquetée « handicap ».
L’étiquetage produit du handicap et en produira de plus en plus.
Le quatrième élément est lié au fait de subventionner.
Le financement est surtout réparti entre allocations et institutions mais peu en aides humaines
directes.
Cela ressemble pour l’auteur à un retour à l’assistance telle qu’au XIXème
siècle.
Cette assistance pécuniaire permet de faire oublier l’infirmité.
Payer (subvention et assistance) renforce la mort sociale du corps différent.
Le cinquième élément est l’impératif de rééduquer, de soigner.
Le médecin est l’acteur principal de l’orientation de la personne.
Le corps malade est à redresser non à guérir. Il faut diminuer les effets : l’art de cacher.
C’est aussi FORMER.
La normalisation passe alors par la création d’un sujet adapté au monde du travail industriel.
Cela produit des schèmes entremêlés et modifie les principes de répartition.
Pour la charité, l’assistance se mérite. C’est une question d’« hauteur d’âme ».
Pour l’élément libéral, la réadaptation se doit d’être curative et ré-intégrante.
La survenance de l’accident est « normale » (pas de risque zéro).
Le handicap ne peut être évité et la société de l’époque s’abrite derrière l’hypothèse d’une
compensation future.
Ainsi, la lutte pour l’emploi de handicapés non adossée à la lutte économique ne peut être
reconnue.
Se succèdent l’isotopie biologique (normal/anormal), l’isotopie religieuse ou éthique
(bien/mal) vers le « grand effacement » : l’isotopie sociale (intégrable).
2° PARTIE : Les parties prenantes
53
« Conclusion pour servir de préavis »
Se profilent de grandes institutions, des établissements spécialisés, la réadaptation en vue de
réintégrer le plus possible.
Mais comment classe-t-on, dans ce traitement par secteur ?
Pour suivre l’exemple de l’antipsychiatrie, reconstituer une sociabilité : ce n’est pas la prise
en compte du déviant pour le rendre apte à rejoindre le peloton dit normal mais une adaptation
à la différence. (D.COOPER, « être-soi-avec-les-autres »)
2 / A 2 Les grandes théories du handicap
L’objectif est de répondre à deux questions :
Pourquoi la société ne résout pas la question de l’égalisation des chances de
l’intégration et des conditions de vie de ceux que l’infirmité atteint ?
Quel est donc, à partir de là, le statut anthropologique de ces personnes ?
2 / A 2 a Cerner l’idée de théorie
STIKER interroge sur la manière de penser la déficience et le handicap :
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) adopte en 1980 la définition de Philippe WOOD
en établissant un lien de causalité entre déficience, incapacité, handicap et en fait un moyen de
mesure, de classement.
Deux évolutions sont à prendre en compte : la Classification Internationale du
Fonctionnement du handicap et de la santé (CIF) et le Processus de Production du Handicap
(PPH).
La CIF est un compromis entre approche individuelle (modèle médical) et approche
environnementale (modèle social).
Le PPH est une entrée anthropologique mais descriptive et opératoire.
Quatre théories en sciences sociales se démarquent au XX ème
siècle :
La théorie du stigmate (GOFFMAN)
La théorie culturelle (LANE et MOTTEZ)
La théorie de l’oppression (OLIVER)
2° PARTIE : Les parties prenantes
54
La Théorie de la liminalité (MURPHY) (avec une préférence de l’auteur pour cette
dernière).
Trois types de modèles font référence :
Le modèle médical (réduction à la déficience)
Le modèle social (handicap réduit à des facteurs exogènes et environnementaux)
Les modèles interactifs à l’image de la CIH, de la CIF ou du PPH.
L’auteur attire l’attention sur le glissement vers l’usage du vocabulaire sportif : catégorie,
classement, spécialisation, mise à l’épreuve en vue de la compétition commune.
2 / A 2 b Les grandes théories du handicap
Dans le sillage de l’Ecole de CHICAGO : autour de la stigmatisation
GOFFMAN dans son ouvrage « Stigmates » (cf. STIKER in « Corps infirmes et sociétés :
Essai d’anthropologie historique 3° édition » 2005, Paris, éditions DUNOD) insiste sur la
notion de marquage de représentation.
Selon lui, les personnes dites handicapées « menacent l’image que nous avons de notre bonne
identité de possesseur de nos moyens de travailleurs rentables et utiles ».
Le handicapé est perçu comme rejeté et fascinant.
La position de Robert MURPHY : la liminalité
MURPHY développe l’idée d’un « entre-deux », accompagné de rite de passage.
Les handicapés ont quitté le statut normal et continuent à être vus et traités comme dans une
situation d’entre-deux.
Il y a un gel de la situation intermédiaire à l’instar des situations dans les structures protégées.
La théorie culturaliste : l’exemple des sourds
Les sourds déclarent former une communauté culturelle avec sa langue et son histoire
naturelle. Selon eux, les sourds sont sourds comme certains sont noirs ou qu’il y a des
hommes ou des femmes.
Mais y-a-t-il un lien réel entre caractéristique biologique et affirmation d’une culture ?
C’est une histoire (celle des sourds) vouée à être traversée par d’autres.
2° PARTIE : Les parties prenantes
55
Cette mise en garde est un rappel à l’arbitraire des références mentales ou sociales : c’est un
défaut dans la relation à l’autre.
La théorie de l’oppression
Cette « école de pensée », principalement en Grande Bretagne refuse l’approche par le côté
déficience (modèle médical).
Toute recherche qui n’est pas de l’intérieur (effectuée par une personne handicapée) et
émancipatrice, participe au discours externe en tant que production de l’oppression.
Ainsi, la maladie devient une déviance sociale et le médecin assure le contrôle social.
C’est une barrière sociale qui associe infirmité à non productivité.
C’est l’état d’une société qui pose des obstacles à la vie de certains de ses membres les plus
fragiles.
Les lois, réglementations, dispositifs spécifiques font des personnes dites handicapés de non-
citoyens ordinaires, une sous-catégorie sociale.
2 / A 2 c Vers une autre perspective
En passant par Georg SIMMEL : les personnes handicapées captives
STIKER fait ici un parallèle avec le traitement de la pauvreté.
L’obligation que se fait la société de lutter contre ne vise pas l’éradication mais l’équilibre et
la conservation du statuquo.
Les intéressés n’ont aucune participation aux dispositifs qui les concernent.
Aussi l’obligation d’assistance s’adresse à la société, pas aux pauvres : c’est le « faire pour ».
Ce principe d’assistance a été rebaptisé « solidarité ».
L’infirmité comme double, la liminalité récurrente
Transposer l’analyse de SIMMEL dans le domaine de la déficience amène à se demander
pourquoi la société est tournée plutôt vers elle-même que vers les personnes handicapées.
Quid de cette altérité, figure de double qu’elles représentent ?
L’infirmité pour Freud est cette inquiétante étrangeté.
Le sujet porteur d’une étrangeté telle que le handicap ne fait que révéler la part d’étrangeté
qui est le lot de chacun.
2° PARTIE : Les parties prenantes
56
L’infirmité est donc bien l’incarnation de notre précarité.
Nous construisons des espaces de liminalités, mentalement, institutionnellement,
politiquement.
L’infirmité est notre ombre « je suis comme eux et pourtant j’échappe à leur triste condition »
(STIKER, Corps infirmes et sociétés : Essai d’anthropologie historique 3° édition, 2005,
p 223).
Cette affirmation est valide aussi pour les personnes handicapées.
Il y a toujours plus handicapé que soi…
Donc, garder les personnes handicapées est aussi un gage de survie (liminalité expliquée), une
création d’espaces à part dans ce paradoxe d’éloignement/proximité.
Otto RANK pose l’hypothèse de la déficience comme figure du double rendant compte du
statut toujours ambivalent des handicapés.
STIKER nous montre ainsi que voir la situation des personnes déficientes comme « à la limite
et dans la limite » (STIKER, Corps infirmes et sociétés : Essai d’anthropologie historique
3° édition, 2005, p 226) est une nouvelle théorie.
2 / A 2 d Synthèse
STIKER rappelle l’importance du langage, des textes. Le discours tenu est encore celui de la
différence, de l’intégration de la différence. Les sociétés n’ont jamais réussi à intégrer la
différence « en tant que telle ». Ou le groupe intègre partiellement ou pour faire disparaitre
(faire comme si) ou exclut.
Or le monde des singularités est constitué de « relatifs » et de relations (à l’exemple de
l’homme et de la femme).
Aussi l’intégration la meilleure est toujours la première et non la ré-intégration (ne pas
désintégrer pour intégrer). L’objectif est le maintien dans ce milieu vital « de base »
permettant acceptation et respect de l’entourage social immédiat.
Les limites seront posées par la disponibilité de l’entourage, le besoin de soins en instituts, les
difficultés « psychiques » de supporter le déviant, ou la nécessaire séparation temporaire pour
l’apprentissage de l’autonomie.
Puisque seul l’état de la société crée le handicap, état matériel et mental, si les barrières
sociales sont abolies, ne restent que des différences.
2° PARTIE : Les parties prenantes
57
Etre comme les autres, c’est créer, affirmer la nécessité de créer un espace social d’accès
commun « de compenser sans cesse les faiblesses de certains en mettant à leur disposition ce
qu’il faut pour être, comme ils sont, dans l’espace commun » (STIKER, Corps infirmes et
sociétés : Essai d’anthropologie historique 3° édition, 2005, p 237).
« La question du handicap est bien emblématique de nos hésitations et de nos tiraillements
entre divers modèles de l’altérité sociale. Mais elle peut servir de question vive pour les
aspects plus particuliers de nos recherches d’une sociabilité juste. » (STIKER, Corps infirmes
et sociétés : Essai d’anthropologie historique 3° édition, 2005, p 238)
STIKER nous montre que la question du handicap renvoie systématiquement à la prise en
compte de la différence. Les sociétés l’ont soit exclue, soit tenté de l’effacer.
L’auteur nous apporte également les principales théories développées à ce jour.
La singularité, cet ensemble de relatifs, amène à une proposition de nouvelles théories : les
personnes handicapées seraient à la limite et la limite.
Une sociabilité juste serait alors la capacité pour un ensemble d’intégrer la différence en tant
que telle.
2 / A 3 Les modèles pour définir le handicap : de WOOD à la CIFH
2 / A 3 a La classification internationale des handicaps et santé
mentale
La classification internationale des handicaps et santé mentale (CIH) proposée par
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est publiée pour la première fois en 1980 par
Philip WOOD.
Elle vient compléter la classification internationale des maladies (CIM) en étudiant leurs
effets dans la vie de l'individu.
Contrairement à la CIM, ce classement s'attache à identifier les processus d'invalidité
relativement aux normes environnementales et sociétales.
En partant de la maladie, ce processus de classification identifie :
Les déficiences, relevant de la santé et pouvant être situées au niveau physiologique,
anatomique ou psychologique
2° PARTIE : Les parties prenantes
58
Les incapacités, qui en sont le résultat et qui concernent l'interaction avec
l'environnement
Les désavantages, qui eux se situent relativement à l'intégration sociale, et le rapport
de compétitivité.
Cette classification date des années 80.
Elle a été remaniée en raison de ses imperfections, mais elle constitue un bon tremplin pour
comprendre la notion de handicap.
2 / A 3 b Le processus de production du handicap (PPH) – (RIPPH,
1998)
Ce modèle est né de la critique de l’approche médicale centrée sur le manque.
La mission du «Comité Québécois sur la Classification internationale des déficiences,
incapacités et handicaps»14
, fondé en 1986, est alors de promouvoir la connaissance,
l’application, la validation et l’amélioration de la «Classification internationale des altérations
du corps, invalidités et handicaps», proposée par l’OMS en 1980.
L’objectif est de participer à l’élaboration et à la promotion d’un «langage harmonisé»
commun à différentes professions concernées par les «conséquences des maladies et
traumatismes».
Avec la version de 1998, le Comité québécois est devenu «Réseau International sur le
Processus de Production du Handicap» (RIPPH).15
Eléments clés du Processus de Production du Handicap :
Le handicap n’est pas un état figé mais une situation évolutive.
Le handicap est une situation relative qui est variable en fonction du contexte social et
de l’environnement.
Le handicap est un état qui peut être modifié grâce à la réduction des déficiences
et/ou au développement des aptitudes et/ou à l’adaptation de l’environnement.
14
Fougeyrollas, P., St Michel, G., & Blouin, M., « Consultation proposition d’une révision du 3ème
niveau de la
CIDIH : le handicap » Réseau international CIDIH, Vol. 2, n° 1, 1989, p. 9-29.
15
Fougeyrollas, P., Bergeron, H., Cloutier, R., & St Michel, G., « Le processus de production du handicap :
analyse de la consultation et nouvelles propositions » Réseau international CIDIH, Vol. 4 n° 1 & 2, 1991.
2° PARTIE : Les parties prenantes
59
La terminologie change : une personne n’est plus handicapée mais en situation de
handicap.
La personne en situation de handicap est une personne comme les autres dont les
habitudes de vie sont similaires à celles des autres membres de la communauté.
A ce titre, elle doit pouvoir accéder à l’ensemble des services offerts par sa société
d’appartenance.
L’objectif est de favoriser la participation sociale de la personne.
Une participation sociale égale se fera de manière prioritaire dans le cadre ordinaire.
Le PPH est synthétisé par le schéma ci-après :
Le PPH favorise donc l’inclusion plus que l’insertion.
2 / A 3 c La classification internationale du fonctionnement, du
handicap et de la santé (CIF)
L’objectif de la CIF est de couvrir « tous les aspects de la santé humaine et certains aspects du
bien-être relevant de la santé.
Facteurs de risque
Cause
Facteurs personnels Facteurs
environnementaux Systèmes
organiques
Intégrité
déficience
Aptitudes
Capacité
Incapacité
Facilitateur
Obstacle
Interaction
Habitudes de vie
Participation sociale situation de handicap
2° PARTIE : Les parties prenantes
60
La vocation de la CIF est annoncée clairement : « On croit souvent que la CIF ne concerne
que les personnes handicapées ; en fait, elle concerne tout un chacun… En d’autres termes, la
CIF est d’application universelle »16
Schéma conceptuel de la CIF (OMS, 2001)
« Le handicap est considéré comme un phénomène humain universel. Aussi la CIF est-elle
applicable à tout être humain et propose un langage universel qui peut être utilisé quels que
soient l’état de santé, l’âge, le sexe ou la culture de la personne. Cette approche a des
implications importantes notamment pour la définition de politiques sociales et en particulier
pour l’allocation de ressources. Plutôt qu’une approche du handicap comme caractéristique
d’appartenance à un groupe cible éligible à des prestations, l’approche universaliste privilégie
la définition de profils singuliers sur la base d’une évaluation des besoins spécifiques, afin de
permettre des mesures individualisées en réponse aux besoins identifies. »
(BICKENBACH, SHROOT, 1999)
2 / A 4 Les définitions législatives du handicap dans l’emploi depuis la loi
de 2005
La loi n° 2005-102 du 11 février 2005 « pour l'égalité des droits et des chances » acte la
participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
16
François Chapireau « La classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la
santé», Gérontologie et société 4/2001 (n° 99), p. 37-56.
URL: www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe-2001-4-page-37.htm. consulté le 08/11/2013
2° PARTIE : Les parties prenantes
61
Dans le cadre de la refonte du code du travail en 2008, l’article L5213-1 définit le rapport
handicap/emploi ainsi que l’article L5313-6 quant au principe d’égalité de traitement.
2 / A 4 a Article L5213-1 du code du travail
Est considérée comme travailleur handicapé toute personne dont les possibilités d'obtenir ou
de conserver un emploi sont effectivement réduites par suite de l'altération d'une ou plusieurs
fonctions physique, sensorielle, mentale ou psychique.17
2 / A 4 b Article L5213-6 du code du travail
Afin de garantir le respect du principe d'égalité de traitement à l'égard des travailleurs
handicapés, l'employeur prend, en fonction des besoins dans une situation concrète, les
mesures appropriées pour permettre aux travailleurs mentionnés aux 1° à 4° et 9° à 11° de
l'article L. 5212-13 d'accéder à un emploi ou de conserver un emploi correspondant à leur
qualification, de l'exercer ou d'y progresser ou pour qu'une formation adaptée à leurs besoins
leur soit dispensée.
Ces mesures sont prises sous réserve que les charges consécutives à leur mise en œuvre ne
soient pas disproportionnées, compte tenu de l'aide prévue à l'article L. 5213-10 qui peuvent
compenser en tout ou partie les dépenses supportées à ce titre par l'employeur.
Le refus de prendre des mesures au sens du premier alinéa peut être constitutif d'une
discrimination au sens de l'article L. 1133-3.18
17
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=2DE3736D516ACB930D99E437C8DA0DD2.tpdjo10
v_1?idSectionTA=LEGISCTA000006189802&cidTexte=LEGITEXT000006072050&dateTexte=vig
18
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idSectionTA=LEGISCTA000006195888&cidTexte=LEGITEXT
000006072050&dateTexte=20130804
2° PARTIE : Les parties prenantes
62
2 / B La fonction Ressources Humaines
Si la notion de handicap existe depuis l’Antiquité, les ressources humaines sont la branche la
plus récente des sciences de gestion.
Ce n’est qu’après la révolution que le contrat social se substitue au contrat divin selon lequel
la position sociale et le métier de l’individu étaient prédestinés.
La révolution française affirme d’un côté la liberté individuelle de l’homme et énonce ses
droits. De plus la loi Chapelier interdit les groupements professionnels en 1791.
Presqu’un siècle sera nécessaire pour qu’une approche collective puisse être envisagée avec la
loi sur la liberté syndicale des employeurs et des salariés (1884)
2 / B 1 Un contexte : l’industrialisation
2 / B 1 a Un changement de la valeur « travail »
Pour conserver leur propriété acquise par le travail, les hommes s’associent et se soumettent à
des gouvernements.
La sélection naturelle de DARWIN est appliquée à l’économie. Dans cette société qui
s’individualise, seuls les meilleurs s’en sortent.
Le capitalisme triomphe, ce qui supposait, selon MARX, un mouvement d’émancipation de
toutes les règles et valeurs précédentes.
L’usine apparaît suite à ce changement de valeurs
La principale incitation au travail est la crainte de la famine.
Le travail devient nécessaire et pénible, son intérêt secondaire. TAYLORD observe cette
démotivation. S’il améliore la productivité, il n’améliore pas cette motivation, bien au
contraire.
2 / B 1 b Depuis les débuts du machinisme industriel
Les premières machines sont souples, flexibles : l’ouvrier peut modifier l’outil sur la machine
(tour, raboteuse, mortaiseuse…).
Il en est responsable.
2° PARTIE : Les parties prenantes
63
Souvent ancien artisan, il a conservé une certaine autonomie.
Si l’ingénieur le commande, le « comment faire » appartient à l’ouvrier qui a un pouvoir
technique dans l’atelier.
2 / B 1 c Jusqu’à l’ère de l’automatisation des industries de process
(jusqu’au milieu du vingtième siècle)
Les machines se spécialisent : chez RENAULT par exemple, il y avait en 1906 4% d’ouvriers
spécialisés19
, en 1925 ils sont 54% et en 1970, 75%.
Les trois-quarts du personnel de RENAULT en 1970 sont constitués d’ouvriers qui ont perdu
la responsabilité et l’autonomie de leur travail. Ils sont devenus interchangeables.
Le pouvoir technique va de l’atelier aux bureaux des méthodes : le département « qui pense ».
2 / B 1 d Le travail humain s’est transformé
La machine devient complexe : l’ouvrier n’en a pas la connaissance.
Le pouvoir technique passe des ateliers et des entreprises vers les services d’ingénierie. C’est
le Taylorisme, l’Organisation Scientifique du Travail (OST).
Il y a d’un côté ceux qui « pensent » et de l’autre ceux qui «vissent ».
Le travail est rationalisé, les tâches décomposées et répétitives.20
2 / B 2 L’apparition du service du personnel
Avant 1936, la fonction « du personnel » n’existe guère, les entreprises dont la taille pourrait
justifier l’émergence de cette fonction étant peu nombreuses.
En 1900, la moitié de la population travaille dans l’agriculture, moins d’un tiers dans
l’industrie et seuls 472 établissements ont plus de 500 salariés.
19
L’ouvrier spécialisé est un exécutant sans responsabilité technique ni autonomie de décision 20
Ce sont « les temps modernes » de Charlie Chaplin
2° PARTIE : Les parties prenantes
64
2 / B 2 a Quelques grandes entreprises du début du XX ème
siècle
Six compagnies de chemin de fer emploient entre 20 000 et 50 000 salariés.
Le CREDIT LYONNAIS compte 10 000 salariés, DE WENDEL (sidérurgie) 20 000 salariés,
PEUGEOT et MICHELIN respectivement 6 000 et 4 000 salariés.
Le « patron » ou son mandataire assure la sauvegarde des liens, la discipline, gère les
embauches et les flux (familiaux), la paie (chaque semaine en liquide) et organise les œuvres
sociales (crèches, logements, coopératives …). Il agit avec une autorité paternaliste.
2 / B 2 b Apparition des lois sociales,
1841 : Interdiction du travail des enfants de moins de huit ans et pour les huit à douze
ans, limitation de la journée de travail à huit heures, sept jours par semaines.
1855 : Premier contrat de travail : le contrat d’apprentissage
1874 : Réglementation du travail des femmes et des enfants. (âge minimum, travail de
nuit…21
1892 : Création de l’Inspection du Travail
1905 : Création du Conseil des Prud’hommes
1906 : Instauration du repos dominical.
Les lois sociales sont guidées par le principe de protection des plus fragiles et de contrôle des
abus patronaux.
2 / B 2 c Des premiers postes de chef du personnel,
1912 : RENAULT crée la fonction de Chef du Personnel
Cette fonction apparaît dès lors que le chef d'entreprise n'est plus en état de gérer
l'ensemble de son personnel.
1919 : Journée de huit heures pour tous.
Première loi sur les conventions collectives et création de l’Organisation
Internationale du Travail. (OIT)
21
http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/Loi_du_19_mai_1874.pdf
2° PARTIE : Les parties prenantes
65
1928 : Naissance des assurances sociales
1936 : sous le front populaire, semaine de 40 heures et deux semaines de congés payés
annuels.
Ces postes de direction apparaissent sur fond de montée d’un contre pouvoir du salariat.
2 / B 2 d Et des relations syndicales
1936 : création du poste de Directeur du Personnel et des Relations Syndicales chez
PEUGEOT.
Les vagues de grèves, le renforcement syndical, le développement de la législation, le
renouvellement de la réflexion patronale (1936 : création du Centre des Jeunes Patrons)
obligent à avoir quelqu’un qui reste en contact permanent avec le personnel et qui fait
remonter les informations.
Pendant ce temps, (1924-1939) a lieu la célèbre expérience HAWTHORNE22
, à la Western
Electric marquant la naissance de l’Ecole des Relations Humaines.
Les responsables patronaux s’obligent à prendre en compte de leurs salariés.
Ce sont les prémices du passage de l’homme-machine au salarié-collaborateur.
2 / B 3 L’évolution de la fonction « Personnel » de 1945 à 1960
La période 1945-1960 est marquée par une modification des idées relatives à l’homme et au
travail, l’évolution du cadre réglementaire et la généralisation de la fonction de direction du
personnel.
2 / B 3 a Les idées relatives à l’homme et au travail
Les relations entre chercheurs et ouvriers se développent.
Les voyages aux Etats-Unis font connaitre les travaux d’Elton MAYO23
et de l’Ecole de
Relations Humaines.
22
L'effet Hawthorne ou expérience Hawthorne, décrit la situation dans laquelle les résultats d'une expérience ne
sont pas dus aux facteurs expérimentaux mais au fait que les sujets ont conscience de participer à une expérience
dans laquelle ils sont testés, ce qui se traduit généralement par une plus grande motivation. Cet effet tire son nom
des études de sociologie du travail menées par Elton Mayo dans l'usine Western Electric de Cicero,
la Hawthorne Works, près de Chicago de 1924 à 1932.
2° PARTIE : Les parties prenantes
66
Le changement d’attitude se concrétise par l’augmentation du rendement.
L’attention portée aux salariés se révèle lucrative.
2 / B 3 b L’évolution du cadre réglementaire
1945 : Loi sur les délégués du Personnel, le Comité d’Entreprise et le Création de la
Sécurité Sociale
1947 : Création de l’ANDCP (l’Association Nationale des Directeurs et Cadres de la
fonction Personnel qui devient en 2007 l’ANDRH, l'Association Nationale des
Directeurs des Ressources Humaines)
1950 : Loi sur les conventions collectives.
Tout travailleur a désormais droit au SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel
Garanti).
1956 : Troisième semaine de congés payés
1958 : Création des ASSEDIC (ASSociations pour l'Emploi dans l'Industrie et le
Commerce)
1959 : Une enquête de l’ANDCP distingue des fonctions traditionnelles (embauches,
effectifs, payes…), des fonctions nouvelles (formation, information, organisation de
l’entreprise) et des fonctions connexes (sécurité sociale, retraites, conditions de vie,
médecine).
Une strate s’installe entre la direction et leurs employés. Les salariés restent pris en chargent
au-delà de l’entreprise.
2 / B 3 c La généralisation de la fonction de direction du personnel
82% des grandes entreprises ont une direction du personnel.
Les responsables de la fonction sont labellisés : Directeur des Relations Humaines, Directeur
des Relations Sociales, Directeur des Relations du Travail, Directeur des Relations
Industrielles.
Ils sont tous ingénieurs.
Le déploiement de la fonction est porté par le nombre croissant d’entreprises concernées.
23
Georges Elton Mayo (1880 -1949) psychologue et sociologue australien à l'origine du mouvement
des Relations humaines. Il est considéré comme l'un des pères fondateurs de la sociologie du travail.
2° PARTIE : Les parties prenantes
67
De plus, son champ d’action sort du cadre de l’entreprise pour interagir avec des problèmes
de nature politique.
La fonction acquière un niveau de formation élevé notamment juridique et le statut de
direction.
2 / B 4 L’évolution des services du Personnel de 1960 à 1975
2 / B 4 a Les contours actuels du cadre juridique se dessinent, à
savoir :
1967 : Participation des salariés aux fruits de l’expansion des entreprises
1968 : Loi instaurant l’obligation de formation (sans budget)
1969 : quatrième semaine de congés payés
1970 : le SMIC (Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance) remplace le
SMIG)
1971 : Loi organisant la formation professionnelle continue
1972 : Egalité professionnelle Hommes/Femmes24
1973 : Loi réglementant les licenciements individuels
1975 : Loi relative aux licenciements économiques.
Les salariés doivent pouvoir participer à la grande aventure économique et progresser tout au
long de leur carrière.
2 / B 4 b Principales caractéristiques de cette période.
Le niveau d’instruction s’élève sous l’impact des conventions collectives. Les qualifications
progressent.
L’élévation des aspirations apporte de nouvelles exigences en matière de satisfaction au
travail. Le professionnel se réalise au travers de sa carrière et non plus au sein de son
entreprise, source de réticences.
24
La Loi du 9 décembre 1972 établit une égalité de rémunération entre homme et femme « pour un même travail
ou un travail de valeur égale ».
2° PARTIE : Les parties prenantes
68
Des structures de réflexion deviennent nécessaires pour valoriser le rôle de l’entreprise et
maintenir l’implication de ses salariés.
Mais en 1974, la crise liée au choc pétrolier génère une période de forte inflation ; faisant
passer au second plan cette démarche prospective.
2 / B 4 c C’est aussi la période des écoles
Ecoles des :
Des motivations : humaniste, techniciste, individualiste (A. MASLOW, D .MAC
GREGOR, F. HERTZBERG)
Structuro-fonctionnalistes : l’individu doit adapter ses besoins dans le cadre des
contraintes de l’entreprise
Socio-techniques : l’individu devient un acteur du système.
Ma pratique professionnelle se situe plutôt dans la sphère motivationnelle. Mon rôle de
catalyseur place mes interlocuteurs en position de décideurs.
2 / B 5 L’émergence de la fonction ressources humaines
2 / B 5 a Les années 80 : un contexte de changement
Dans les années 80, les idées nouvelles (Michel CROZIER25
), les mutations technologiques
(développement de l’informatique), le ralentissement de la croissance et le développement de
la concurrence internationale font évoluer la fonction ressources humaines.
L’image de l’entreprise s’améliore.
Le chef d’entreprise devient un « héros positif ». C’est l’époque TAPIE. La publicité et
surtout la communication institutionnelle y ont fortement contribué, amplifiée par la manne
financière du sponsoring et du mécénat.
Dans les même temps, les entreprises commencent à communiquer les actions menées vers
leurs salariés via la publication du bilan social. 26
25
Michel Crozier sociologue français (1922-2013) principal concepteur de l'analyse stratégique en sociologie
des organisations. 26
A partir de 1977, document unique centralisant les principales données chiffrées permettant d'apprécier la
situation de l'entreprise dans le domaine social
2° PARTIE : Les parties prenantes
69
Paradoxalement, le pouvoir en place est prudent en matière de législation. La libéralité des
années précédentes l’expliquent.
Sont à remarquer :
1982 : Les lois AUROUX : 39 heures de travail hebdomadaire, cinquième semaine de
congés payés, retraite à soixante ans, développement des Institutions Représentatives
du Personnel (IRP), négociation collective, création des Comités d’Hygiène de
Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT).
1986 : Suppression de l’autorisation administrative de licenciement. Ordonnance sur
la participation des salariés aux résultats de l’entreprise, l’intéressement et les plans
d’épargne.
A ce jour l’évolution démographique et économique remet en cause ces prévisions.
2 / B 5 b Qui se prolonge dans les années 90
Le mouvement syndical s’affaiblit.
Entre 1976 et 1990, le taux de syndicalisation est passé de 20% à 9% dans le secteur privé.
Cette diminution de moitié modifie profondément les relations sociales dans l’entreprise.
Les mentalités des français ont changé dans leur rapport à l’emploi.
Nous assistons à l’émergence d’un décalage entre la norme professionnelle et le
comportement individuel. Un décalé est instable, anticonformiste et démotivé
professionnellement ; bien que créatif.
Ses talents et ses ressources sont apriori perdus pour le DRH. L’enjeu est de pouvoir les
re-capter au profit de l’entreprise.
Les modes de management se succèdent: le management participatif, la qualité totale, les
projets d’entreprise.
Ayant émergé vers 1985, ils perdent de leur crédibilité dans cette période de crise. Les
restructurations, fusions et rachats apparaissent comme un mode de management. Le levier
économico-juridique prend le pas sur la prise en compte des salariés.
L’Ecole du Management fait son apparition. Nous constatons à tous les niveaux des fonctions
managériales. Les organisations cellulaires, transversales, matricielles, par projet se
développent : le principe d’une hiérarchie descendante se trouve télescopé.
2° PARTIE : Les parties prenantes
70
Les mutations technologiques sont un défi quant à la position du DRH. Celles-ci nécessitent
une meilleure qualification, une formation plus poussée, un recrutement de personnel qualifié
(haut potentiel, compétences rares…). Les mutations technologiques précitées sont certaines
mais imprévisibles à long terme et modifient l’exercice du pouvoir entre DRH et expert. Il n’y
a plus un décideur et un exécutant mais un consensus « mou » a minima.
Le ralentissement de la croissance ne permet plus de concilier :
Gains de productivité et plein emploi,
Elévation du niveau de vie et maintien des marges, coûts sociaux élevés et
performances économiques,
Absence de gestion prévisionnelle et maintien des équilibres.
Les perspectives de carrière sont réduites.
La croissance de la population active devient un frein.
La concurrence internationale se trouve être une menace sérieuse, au vue de la nécessité de
comparer les coûts, les temps, la productivité, l’absentéisme et les conflits internationaux.
La véritable rentabilité se situe de fait au niveau du « faire-ensemble ».
2 / B 5 c Et la fonction devient stratégique
La législation continue d’évoluer sans cesse autour de la gestion de l’emploi et de
l’assouplissement du temps de travail :
1990 : Loi favorisant la stabilité de l’emploi par l’adoption du régime des emplois
précaires.
Loi sur l’apprentissage et la formation professionnelle.
1993 : Loi sur le plan de reclassement à établir pour certains licenciements collectifs
économiques. Loi quinquennale pour l’emploi.27
1996 : Loi de ROBIEN sur la réduction du Temps de Travail.
1998/2000 : Loi AUBRY sur les 35 heures.
Nous nous situons plus sur une notion de partage du temps de travail plutôt que sur une
répartition des emplois.
Les formations aux ressources humaines se spécialisent en développant les domaines,
juridiques.
27
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006069144&dateTexte=20110721
2° PARTIE : Les parties prenantes
71
L’informatisation de la fonction se généralise (SIRH), en permettant l’externalisation des
fonctions recrutement et paie et le déploiement du consulting.
Si on est en posture de « fonction du personnel » l’homme est considéré comme une source de
coûts à minimiser.
Qu’à la fonction ressources humaines, il est une ressource à optimiser.
La fonction devient stratégique. L’enjeu économique de l’homme-collaborateur est plus fort
que celui de l’homme-machine.
2 / B 6 2000/2010 : une logique de défis à relever au niveau de la GRH
Les années 2000-2010 se caractérisent par une logique de défis à relever au niveau de la
gestion des ressources humaines.
2 / B 6 a Les défis démographiques
La pyramide des âges dans les entreprises est modifiée en forme de champignon du fait de la
diminution de la population active de moins de 25 ans (génération Y) et du départ massif des
« baby-boomers », classes nombreuses des années 1946-1960.
Une révision des pratiques relatives aux salariés de plus de 50 ans est nécessaire.
Le jeunisme en vigueur jusqu’aux années 2000, à savoir « la-trentaine-force-vice » devient
préjudiciable à « la-cinquantaine-senior »
2 / B 6 b Les défis technologiques
L’accélération des mutations technologiques génère une obsolescence rapide des
qualifications.
D’un apprentissage programmé pour la vie entière nous passons à une formation à
l’adaptation au changement.
La gestion des savoirs intègre alors les savoir-faire et savoir-être.
2° PARTIE : Les parties prenantes
72
D’où une adaptation permanente des formations technologiques et professionnelles imposée
par la récurrence des nouveaux défis technologiques inhérents aux entreprises.
De fait, l’insertion professionnelle des jeunes sans qualification est problématique.
Le nombre de diplômés bac + 4 est en forte croissance depuis le milieu des années 90 (Écoles
d’Ingénieur, de Commerce, Masters…).
La formation en alternance, tout en se développant, devient un mode d’intégration dans
l’entreprise permettant d’acquérir des niveaux de formation jusqu’à bac + 5. De même la
formation continue participe à la valorisation permanente du potentiel humain.
De manière à maîtriser les conséquences des évolutions technologiques, les pratiques des
ressources humaines s’appuient sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences
(GPEC). L’acquisition et le développement de celle-ci impliquent une logique d’anticipation
permanente, au risque d’un glissement vers un prévisionnisme de type salarié-clone.
2 / B 6 c Les défis sociaux
Nous assistons à une affirmation soutenue des besoins-attentes de l’individu salarié.
Ces exigences se traduisant sur le court terme par une rémunération améliorée, une autonomie
réelle, une formation accessible et une carrière lisible efface l’image de l’entreprise-valeur-
sûre.
Les années 2000 voient le nombre de journées de grève augmenter. Il apparaît que ces conflits
trouvent leur origine sur l’absence à réponse à des besoins de bien-être au travail et de
considération professionnelle.
Le principe d’une vie professionnelle durable et partagée est abandonné.
2 / B 6 d Les défis législatifs et règlementaires
L’Etat s’applique à « re–donner » d’avantage de souplesse concernant la gestion collective
des ressources humaines et à développer une employabilité individuelle soutenue.
2002 : Loi de modernisation sociale modifiant les conditions de licenciements 28
2003 : La Négociation Annuelle Obligatoire.29
28
LOI n° 2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale, Section 3 : Plan de sauvegarde de l'emploi et
droit au reclassement art 107 et suivants 29
Article L132-27 du Code du Travail modifié par Loi n°2003-775 du 21 août 2003 - art. 11 JORF 22 août 2003
2° PARTIE : Les parties prenantes
73
2004 : La loi revoit les modalités de la négociation collective en France.
2005 : Mise en place du nouveau dispositif préretraite et retraite progressive.
Obligation de négocier la GPEC tous les trois ans dans les entreprises de plus de 300
salariés
2008 : Loi sur la modernisation du marché du travail. Refonte du code du travail
(Partie I relations individuelles, Partie II relations collectives…)
2010 : Obligation pour les entreprises de conclure des accords sur la gestion des
seniors.
Ce type de réponses crée nombres de droits et d’obligations, peu de devoirs.
2 / B 7 Les réponses que la fonction ressources humaines doit apporter à
ces défis
2 / B 7 a Des réponses attendues
Au regard de ces défis, la fonction ressources humaines doit :
Préserver la paix sociale en réussissant les changements économiques, sociaux et
culturels.
Garantir la meilleure adéquation entre les attentes/aspirations des salariés et les
objectifs/enjeux de l’entreprise, tout en accompagnant les mobilités.
Placer le management dans une logique de résultats, de consommation raisonnée des
ressources et de contractualiser des objectifs. La hiérarchie rappelle sa place dans le
management des équipes et revendique un réel partage de la fonction avec la GRH.
Adapter les systèmes de rémunération aux enjeux, possibilités et contraintes de
l’entreprise.
Relever ces défis s’inscrit dans le temps, subordonné à un réel travail collectif.
2° PARTIE : Les parties prenantes
74
2 / B 7 b Des changements de perspectives
Le DRH se « politise » et devient un business-partner. Son rôle de conseiller en management
glisse vers un statut de manager de manager.
Les grandes écoles du management des ressources humaines laissent le pas à un pragmatisme
de l’expérimentation et à la notion de rentabilité.
La focalisation habituelle sur les systèmes standards ne permet plus d’agir sur les
comportements et sous estime l’identité et la culture de l’entreprise.
L’adaptation au changement ne prend pas en compte le rôle et le « poids » des acteurs.
Ainsi les points de rencontre à savoir les entretiens annuels, de mi-carrière individualisent la
relation salarié/ressources humaines, avec pour conséquences la banalisation de l’altérité.
2 / C Enseignements et perspectives de recherche
2 / C 1 Synthèse des parties 1 et 2
Parallèlement à la constante évolution du monde professionnel, de nouveaux modes de
gestion en ressources humaines apparaissent en réaction au foisonnement de lois, obligations,
règlements, chartes, labels.
La fonction ressources humaines s’organise, se forme, se spécialise et prend un rôle de plus
en plus stratégique dans les organisations.
La fonction ressources humaines systématise la prise en compte individualisée pour preuve
l’entretien annuel.
Le handicap : une simple différence parmi les autres ?
Les modèles de définition du handicap comme la Classification Internationale du
Fonctionnement, du Handicap et de la Santé se donnent pour vocation de devenir universels.
Ils concernent tout un chacun par la prise en compte les normes environnementales et
sociétales.
Les définitions législatives du handicap posent le principe d’égalité de traitement des
personnes, standard de traitement pour une équité de résultat.
2° PARTIE : Les parties prenantes
75
L’allongement de la durée de vie au travail associée à l’évolution de la notion de handicap
dans l’environnement professionnel (loi 2005) va impacter la fonction ressources humaines
dans sa démarche prospective, c'est-à-dire le prolongement d’une performance professionnelle
associée à une réduction potentielle de capacité.
2 / C 2 Questionnement
Les évolutions récentes de la fonction ressources humaines et de la notion de handicap dans
l’emploi sont-elles liées ?
Y-a-t-il des facteurs d’influences ?
Lesquels ?
Que sera l’apport du conseiller en insertion auprès des décideurs en ressources humaines dans
le cadre de la prise en compte de la notion de handicap ?
Lors des recrutements…
Un appui à une banalisation de l’inclusion de la différence…
La systématisation d’une prise en compte singulière de la personne est-elle un gage
d’intégration ?
Salarié : travailleur en situation de handicap ordinaire ?
La gestion des situations de handicap peut-elle fournir un modèle prospectif concernant la
prise en compte du vieillissement au travail pour tous30
?
30
http://www.inrs.fr/accueil/situations-travail/travailleurs-particuliers/vieillissant.html, « Le vieillissement du
personnel est encore trop souvent perçu comme un handicap ou un facteur de perte de performance. Pourtant, à
60 ans, un salarié en bonne santé dispose encore de 80 % des potentialités dont il disposait à l’âge de 20 ans. »
consulté le 28/10/2013.
52% des personnes reconnues handicapées déclarent que leur problème de santé ou leur difficulté dans la vie
quotidienne durable est lié ou aggravé par l’âge. DARES n° 66 octobre 2013, l’accès à l’emploi des personnes
handicapées en 2011.
2° PARTIE : Les parties prenantes
76
2 / C 3 Hypothèses
3 hypothèses se dégagent:
Hypothèse 1
L'évolution de la fonction ressources humaines vers plus d'individualisation favorise l'emploi
des Travailleurs en Situation de Handicap.
Hypothèse 2
L'évolution de la fonction ressources humaines vers plus d'individualisation est amplifiée et
facilitée par la gestion des situations de handicap.
Hypothèse 3
La gestion des situations de handicap intègre l'anticipation de la gestion du vieillissement au
travail.
3° PARTIE : Enquête
77
3° PARTIE : Enquête
3 / A Méthodologie
3 / A 1 Thèmes explorés
Mon enquête cible trois thèmes :
La fonction ressources humaines,
Le recrutement,
La notion de handicap.
Le premier thème me permet de poser un cadre général, de droit commun, reprenant les
usages, principes d’action portés et/ou mis en œuvre par les interviewés.
Ce terrain qui leur est familier me permet d’instaurer un climat de confiance auquel je suis
attaché. C’est au travers d’une exposition sincère de leurs pratiques professionnelles que mes
interlocuteurs (trices) m’ont confié leurs avis et engagements ; tout en situant leur fonction en
ressources humaines.
Le deuxième thème amène un focus sur une action dynamique : le recrutement.
Point de cristallisation des représentations recruteur/recruté, la phase de recrutement croise
passé, présent et futur. C’est le point de rencontre d’inconnus.
La perception du mode de recrutement de mes interviewés (ées) me révèle leur conception de
la constitution et vie d’un collectif professionnel. Leur approche de l’autre met en exergue
leur ressenti face à la différence.
Enfin, j’ai questionné les process d’individualisation RH déjà mis en place quant à leur prise
en charge des situations de handicap. Je me suis attaché à mesurer l’impact de l’introduction
du mot handicap dans la communication.
La description de l’organisation habituelle du travail courcircuite le risque de discours
« politiquement correct ». Je reste ainsi centré sur l’incidence de la notion de handicap dans
les structures professionnelles.
3° PARTIE : Enquête
78
La notion de handicap a finalement été interrogée en dernier de sorte à ne pas passer outre le
cadre général professionnel.
Ainsi, je visionne les principales évolutions de la fonction ressources humaines perçues par
les RH.
Pour suivre, le mode de recrutement révèle leur perception de la différence.
In fine, prendre soin de tous, c’est également questionner les situations de handicap ; mais
gérer celles-ci interroge la prise en compte de chacun.
3 / A 2 Les cibles
J’ai observé des pratiques plus que des statuts ou des métiers.
J’ai parcouru toute la gamme de la fonction ressources humaines, ciblant des acteurs ayant
des niveaux de responsabilités différents, des périmètres distincts. Par l’interrogation
d’observateurs privilégiés (consultants, Inspecteurs Du Travail), j’ai complété mon panel,
allant du DRH aux managers opérationnels.
Par ailleurs, j’ai aussi diversifié les secteurs d’activité et les tailles d’établissement pour éviter
le biais corporatif.
Intervenant en entreprises depuis une dizaine d’année, j’ai la vigilance de préciser
systématiquement mon unique rôle d’écoutant. La posture d’écoutant est différente de celle de
conseiller, qui lui doit de toute évidence proposer des solutions.
J’ai contourné le risque de biais personnel par la rencontre d’interlocuteurs avec qui je n’avais
jamais été en contact.
Le ciblage de deux structures: l’ANDRH Maine (cinquante-deux adhérents) et un
regroupement d’employeurs (plateforme Travailleur Handicapé, vingt-deux employeurs)
octroie un contact privilégié avec ces acteurs RH.
Ces structures-relais me permettent d’accéder directement à un groupe de décideurs de
secteurs d’activité et de tailles différents, déjà regroupés dans une dynamique d’échange et
d’obtenir une caution d’intérêt pour mon enquête.
Pour maintenir une certaine neutralité, j’ai ressenti la nécessité d’une recherche d’acteurs non
impliqués au sein d’associations-regroupement RH ; et/ou ayant un regard plus extérieur
(consultants en entreprise, inspecteurs du travail).
3° PARTIE : Enquête
79
3 / A 3 Process d’enquête
Mon questionnaire a repris les points d’accroche des enquêtes diffusées sur les réseaux de
l’ANDRH. Il se devait d’être court et en ligne.
J’ai utilisé les outils Google au vue de leur disponibilité, accessibilité et gratuité. Ils sont
présentés dans les annexes 1 à 3.
Mon questionnaire, parce qu’en ligne, a été relayé par le premier cercle des destinataires
ciblés ; ceci démultipliant les réponses potentielle.
Je propose de prolonger mon questionnaire par un entretien.
Le questionnaire (annexe n°1) se constitue d’une succession de questions fermées, à choix
multiples et ouvertes.
La séquence est la suivante :
Dans un premier temps, faisons connaissance
Dans un deuxième temps, vous et la fonction ressources humaines
Troisième temps, la notion de handicap et l’emploi
Recrutement, handicap et les autres…
Une personne, une situation ?
S’agissant d’un questionnaire en ligne, la non réponse à une question obligatoire ne permet
pas d’accéder aux autres questions ni de valider le questionnaire en l’état. Aussi, aucune
réponse n’a été rendue obligatoire, évitant les risques d’abandon ; l’éventualité de non-
positionnement pouvant générer un positionnement par défaut.
La codification des questions ouvertes donne l’occasion d’une exploitation quantitative.
J’ai présenté ma démarche d’enquête lors d’une réunion de chacune des structures relais.
Celles-ci ont par la suite assuré un e-mailing.
Ce e-mailing comprenait :
Une présentation de la démarche d’enquête
Ses objectifs
La garantie d’anonymat
Un lien vers le questionnaire en ligne
Mes coordonnées de contact personnel pour toute information complémentaire.
3° PARTIE : Enquête
80
Les dates d’entretien ont ensuite été fixées en contact direct avec les personnes qui le
souhaitaient.
Ces entretiens se sont déroulés sur le lieu de travail de mes interlocuteurs, sur leur temps
personnel ; c'est-à-dire sur la pause méridienne ou après dix-huit heures sauf exception.
Pour privilégier le face à face, je n’ai pas souhaité mettre en place d’entretiens téléphoniques.
Les entretiens ont été enregistrés et transcrits. Leurs durées varient entre trente-cinq minutes
et une heure.
Ma trame d’entretien reprend les temps de mon questionnaire. Le rappel du contexte
d’enquête est exposé en début de rencontre (objectif, garanti d’anonymat…).
Semi-directifs, avec questions de relance, reformulations et accords sur une synthèse partagée,
mes entretiens complètent qualitativement les résultats quantitatifs des réponses à mon
questionnaire.
3 / A 4 Présentation des résultats
L’annexe n°2 contient l’ensemble des réponses à l’enquête en ligne « la fonction ressources
humaines et la notion de handicap dans l'emploi », tel que le fournit par l’outil GOOGLE
« résumé des réponses ».
L’annexe n°3 comprend la codification des réponses aux questions ouvertes.
L’annexe n°4 liste les entretiens réalisés. Le texte intégral des transcriptions est fourni en
annexe n°5 sur CD.
Les transcriptions sont présentées de la façon suivante :
Numéro de l’entretien
Tableaux récapitulatifs avec postes, secteurs d’activités et effectifs de la structure des
interviewés (ées), dates de l’entretien, modalités des entretiens
Sous forme de dialogues
Pour anonymer les réponses, le nom des interlocuteurs est remplacé par I + numéro
d’entretien. (I pour Interviewés).
Le traitement quantitatif est basé sur les réponses des questionnaires en ligne.
Le traitement qualitatif est complété par les entretiens en face à face.
Les résultats quantitatifs sont réorganisés et présentés en début de chapitre sous forme de
tableaux et de graphiques pour en améliorer la lisibilité.
3° PARTIE : Enquête
81
Des extraits des transcriptions étayent le traitement des thèmes ressources humaines et notion
de handicap. L’ensemble de ces extraits produit une lecture globale du panel interviewé.
Des analyses intermédiaires ponctuent la présentation.
Une synthèse conclut chacun des quatre chapitres.
3 / A 5 Données brutes
J’ai recueilli 40 réponses en ligne sur un potentiel de 74 destinataires des e-mailing.
19 des répondants ont précisé être disponibles pour un entretien.
11 entretiens en face à face ont été réalisés sur cette base.
6 rencontres n’ont pas abouti au vu des disponibilités des interlocuteurs.
2 enregistrements se sont révélés inexploitables (environnement trop sonore).
3 entretiens auprès de personnes ciblées et contactées hors du cadre du questionnaire en ligne
complètent l’enquête.
3 / B Résultats et analyses
3 / B 1 Typologie des enquêtés
3 / B 1 a Cartographie des structures
Question n°4 : Quel effectif?
indépendant 2 5 %
moins de 10 salariés 2 5 %
de 11 à 20 salariés 2 5 %
de 21 à 50 salariés 7 19 %
de 51 à 100 salariés 1 3 %
de 101 à 500 salariés 23 62 %
3° PARTIE : Enquête
82
Question n°5 : Quel secteur d'activité?
Les trois entretiens hors-réponses au questionnaire n’apportent pas de modifications aux
résultats ci-dessus (assurances, services et Inspection du Travail).
Tous les secteurs d’activité sont représentés.
Les structures de plus de 100 salariés sont fortement majoritaires.
Cet effectif représente en général le seuil critique nécessitant un service ressources humaines
dédié.
3 / B 1 b Cartographie des postes et fonctions
Question n°6 : Quelle(s) est(sont) votre(vos) attribution(s) dans les ressources
humaines ?
conseil 2 5 %
industrie agroalimentaire 1 2 %
services 9 22 %
banque finance assurance 8 20 %
branche métallurgie 7 17 %
bâtiment 2 5 %
Autre 12 29 %
DRH/ RRH 16 35 %
formation et carrière 4 9 %
recrutement 10 22 %
paye 2 4 %
autre 14 30 %
3° PARTIE : Enquête
83
Tous les répondants indiquent être en responsabilité de plusieurs aspects de la fonction
ressources humaines.
Une analyse complémentaire des résultats montre que dans les structures de moins de
50 salariés, cette fonction est accolée à une posture de direction commerciale, de management
direct ou de gérance.
3 / B 1 c Rôle lors des recrutements
Question n°9 : Intervenez-vous lors des process de recrutement?
Question n°10 : Si oui, à quelle(s)s étape(s)?
Tous les répondants déclarent être partie prenante du process de recrutement de leur
établissement.
Tous les niveaux de participations sont représentés. L’éventail va d’une intervention sur un
point précis à la prise en charge globale du process de recrutement.
oui 28 70 %
non 6 15 %
partiellement 6 15 %
autre 0 0 %
définition de poste/profil 21 14 %
sourcing/annonce 25 17 %
réception CV et
lettre de motivation 24 16 %
pré sélection 25 17 %
entretien 27 18 %
décision/ validation 26 17 %
Autre 3 2 %
3° PARTIE : Enquête
84
3 / B 1 d Liens professionnels vis-à-vis des personnes en situation de
handicap
Question n°18 : A votre connaissance, y a-t-il des personnes dites « travailleurs
handicapés » salariées dans votre établissement?
Question n°19 : Si oui, combien?
Question n°20 : Est-ce vous qui les avez recrutées?
oui 34 92 %
non 3 8 %
ne sait pas 0 0 %
moins de 5 12 34 %
de 6 à 10 5 14 %
plus de 11 15 43 %
ne sait pas 3 9 %
oui 15 45 %
non 18 55 %
3° PARTIE : Enquête
85
Question n°21 : Est-ce vous qui les managez?
Les 3 non-réponses aux questions de ce chapitre sont liées aux 2 travailleurs indépendants et à
la chargée de mission handicap.
Tous les autres répondants indiquent côtoyer au sein leurs collègues ou collaborateurs des
personnes en situation de handicap.
Pour moitié, le recrutement de celles-ci est de leur fait.
L’analyse complémentaire montre que :
5 répondants ayant recruté des collaborateurs handicapés sont en responsabilité de
management direct.
10 indiquent recruter mais ne pas manager.
4 indiquent assurer leur management, sans les avoir recrutées.
L’ensemble des répondants est au fait de la présence de la notion de handicap dans leur
environnement professionnel. Un tiers d’entre-eux est en position de management direct.
Synthèse :
L’échantillon représenté par les professionnels interrogés concorde avec l’objectif initial :
Représentations diversifiées des secteurs d’activité
Tailles de structures variées
Couvertures de l’ensemble de la fonction ressources humaines
Liens avec la notion de handicap dans l’environnement professionnel.
oui 9 26 %
non 25 74 %
3° PARTIE : Enquête
86
3 / B 2 L’évolution des ressources humaines : vers le « pour tous et
chacun »
3 / B 2 a Evolutions perçues
Question n°8 : Selon vous, quelles sont les deux principales évolutions de la fonction
ressources humaines?
Question n°7 : Occupez-vous une ou des missions spécifiques?
technicité 11 14 %
stratégie 29 36 %
transversalité 26 33 %
législation 11 14 %
Autre 3 4 %
diversité 19 17 %
relation avec les IRP 15 14 %
plan senior 11 10 %
handicap 21 19 %
CHSCT 13 12 %
risques psychosociaux 13 12 %
égalité professionnelle 12 11 %
Autre 7 6 %
3° PARTIE : Enquête
87
Extraits des entretiens en réponse à la question : « quelles sont selon vous les principales
évolutions de la fonction ressources humaines ? »
« …beaucoup de ce qu’on pourrait appeler de contraintes réglementaires… » (entretien n°1)
« …je trouve que ces dernières années, les enjeux RH étaient vraiment autour de ça.
L’accompagnement au changement aux entreprises qui effectivement avaient changé de
stratégie un peu bousculées par un contexte économique particulier. » (entretien n°1)
« …une évolution en termes de préoccupation sur les risques psychosociaux. »(entretien n°2)
« …la diversité n’était pas aussi importante. » (entretien n°2)
« Il y a dix ans, on était beaucoup plus sur de l’informel, beaucoup plus sur du mode affectif,
du mode relationnel. » (entretien n°3)
« L’évolution, moi je dirais que c’est dû à l’évolution de la vie en général. » (entretien n°4)
« C’est clair qu’il y a beaucoup plus d’obligations aujourd’hui qu’il n’y en avait dans le
temps. Les entretiens annuels, tous ces trucs-là on ne les connaissait pas avant. Maintenant, ça
ce n’est peut-être pas un mal. (entretien n°4)
« Si on considère que le management c’est la capacité à évoluer, la capacité à récompenser, à
sanctionner, la capacité à faire grandir, la capacité à mettre en projet est de loin la plus
difficile pour les managers. (« mise en projet individuelle ») (entretien n°5)
« L’évolution, c’est je pense de sortir un peu de la tour RH fonction siège support […] pour
tourner vers une fonction qui est plus au service des clients, des clients internes. » (entretien
n°6)
« Là où il peut y avoir de la stratégie, c’est sur la partie relations sociales. » (entretien n°6)
« On a tous fait dans nos entreprises des ressources humaines. Dès qu’on fait dans nos
équipes du management, on fait des ressources humaines. » (entretien n°7)
« On prend de plus en plus en compte l’aspect humain, l’aspect bien-être au travail. »
(entretien n°7)
« On doit s’adapter à la personne qui est en face de vous. » (entretien n°8)
3° PARTIE : Enquête
88
« Ce qui évolue, je vais dire par nécessité, qui s’est pas mal consolidé c’est la partie sociale,
sécurité, conditions de travail, risques psycho sociaux » (entretien n°9)
« Ce qui est très grandissant dans des entreprises comme les nôtres, les questions de qualité de
vie au travail ; la version négative étant les risques psychosociaux » (entretien n°9)
« On est vraiment un RH de proximité, avec un entourage… » (entretien n°10)
« L’idée collective, c’est de donner des outils à chacun par le biais de formation
d’accompagnement pour avoir le bon échange. » (entretien n°10)
« Donc ils (les managers de proximité) ont une formation de base qui après effectivement va
leur servir pour individualiser leur fonction au quotidien » (entretien n°10)
« Le mot communication rentre aussi dans le processus RH » (entretien n°10)
« La conduite de nos structures ne se fait plus à la petite semaine. Elle est tracée, la qualité,
toutes les démarches qualité aussi sont entrées dans notre secteur. Donc, ça impose un cadre,
sans doute plus structuré et parfois aussi plus rigide. » (entretien n°11)
« Les principes de précautions et les principes de la responsabilité. Ça vient complètement
changé. La judiciarisation aussi dans notre secteur. Ça a modifié les rouages d’animation,
mais aussi les rouages de responsabilité. » (entretien n°11)
« Il y a une obligation pour l’employeur et les chefs du personnel de gérer la situation de ses
salariés » (entretien n°12)
« C’est rentré dans les mœurs, c'est-à-dire que tout ce qui gravite autour des normes, des ISO,
toutes ces choses là, la recherche de qualité. Je pense que c’est dans cette mouvance là que les
entretiens individuels se retrouvent au cœur de certaines entreprises. » (entretien n°12)
« MS – Le code du travail a été réformé en 2008. Et pour la partie code du travail, il y a deux
nouvelles parties qui sont arrivées : relations individuelles et relations collectives.
I12 – Alors la relation collective, c’est le vieux schéma des ordonnances de 45, mais qui se
confronte à l’individualisation de notre société. Maintenant je crois que le code du travail,
c’est un droit collectif alors que les salariés le vivent individuellement. Je pense qu’il y a un
déphasage complet. » (entretien n°12)
3° PARTIE : Enquête
89
« I12 – L’action syndicale…il y a de moins en moins de syndiqués.
MS – Donc, s’ils veulent continuer à faire fonctionner leur établissement, de toute façon, à un
moment ou un autre, il va bien falloir aller chercher l’individu en tant que tel. » (entretien
n°12)
« …fonction d’accompagnement des salariés, fonction bras droit de la direction… » (entretien
n°13)
« Il y a un accès aux connaissances beaucoup plus facile qu’avant au niveau règlementaire.
Les gens peuvent taper ce qu’ils veulent sur Internet et on a un devoir d’information par
rapport à cela assez important. » (entretien n°13)
« Il y a eu des évolutions en matière de formations, d’évaluations. Des choses qui ont poussé
les RH ou les DGS à s’impliquer davantage. Après, moi ce que j’ai pu en voir, c’est quand
même la personne qui fait son poste. » (entretien n°14)
Analyse :
Les deux items les plus remarqués sont : la stratégie et la transversalité.
L’aspect évolutif de la législation est admis comme corollaire de la fonction ressources
humaines.
La technicité grandissante de la fonction ressources humaines est à observer en lien avec la
mise en œuvre de process standardisés à l’ensemble des salariés.
Par ailleurs, les ressources humaines ont pour obligation la prise en compte individuelle de
leurs collaborateurs.
Le principe de précaution, l’accès à l’information et la notion de responsabilité imposent une
posture communicante envers les salariés.
La baisse de représentation collective induit une obligation de contact direct des ressources
humaines avec chaque salarié.
Pour autant, si normes, labels et législation poussent responsables ressources humaines et
responsables de service à davantage d’implication, leur investissement reste un engagement
personnel.
3° PARTIE : Enquête
90
3 / B 2 b Focus sur la phase de recrutement
Question n°11R : Selon vous, quels sont les principaux enjeux/défis d'un recrutement ?
Pour vous, recrutement serait associé plutôt avec :
Item n°1
Question n°12 : Pouvez-vous classer par ordre d'importance décroissante lors d'un
recrutement les 6 items ci dessous?
adéquation poste profil 21 27 %
réussir l'intégration/ savoir être 22 28 %
adhésion du recruté (ée)
à la culture de l'entreprise 16 21 %
capter les "bons profils",
les nouvelles compétences 19 24 %
compétences 23 58 %
projection dans
le collectif de travail 1 3 %
potentiel d'évolution 2 5 %
aptitudes 5 13 %
savoir être 8 20 %
expériences précédentes 1 3 %
3° PARTIE : Enquête
91
Item n°2
Question n°13 : Pouvez-vous classer par ordre d'importance décroissante lors d'un
recrutement les 6 items ci-dessous ?
Déclinée en six items, cette question hiérarchise les fondamentaux observés lors d’un
recrutement.
Les compétences représentent l’élément clé (58%)
Parmi les items savoirs-être, potentiels d’évolution et projections dans le collectif de travail
(entre 21 et 28% pour les items 3 à 4) aucun n’est significatif.
Les parcours professionnels antérieurs n’ont d’influence qu’en dernière étape ; à savoir
vérification des acquis professionnels pour conforter la décision de recrutement.
Extraits des entretiens en réponse à la question : « Quel est, selon vous, l’enjeu d’un
recrutement ? »
« D’accepter que ce n’est pas le profil tel qu’on l’a défini idéalement sur le papier qui peut
répondre au besoin mais cela peut être autre chose. » (entretien n°1)
« Alors un recrutement, c’est trouver la bonne personne et la mettre au bon endroit. Et
également à ce qu’il ait les capacités d’évolution, de façon plus pérenne pour rester et évoluer
au sein de l’entreprise et s’adapter au changement » (entretien n°2)
compétences 4 10 %
projection dans
le collectif de travail 9 23 %
potentiel d'évolution 6 15 %
aptitudes 7 18 %
savoir être 11 28 %
expériences précédentes 3 8 %
3° PARTIE : Enquête
92
« …alors la bonne personne, pas le profil idéal, pas le « mouton à cinq pattes », mais la
personne qui va pouvoir s’intégrer parfaitement dans l’équipe. » (entretien n°3)
« Quand on fait du recrutement, ce sont vraiment des parcours individualisés. » (entretien n°4)
« L’enjeu bien évidemment ça va être de se dire : « Pour moi quand on fait un entretien,
l’enjeu derrière c’est le recrutement ». » (entretien n°4)
« L’objectif du recrutement c’est vraiment, un, de bien orienter la personne, deux, de lui
proposer quelque chose qu’elle va être capable de faire aussi, de ne pas se tromper aussi du
niveau de la personne » (entretien n°4)
« C’est déjà de savoir ce qu’on cherche, ou ce qu’on cherchait. C’est le premier enjeu »
(entretien n°5)
« Quand on recrute quelqu’un en CDI, on signe pour trente ou quarante ans potentiellement,
plus que pour cinq ou dix ans. Donc l’enjeu, il est aussi de recruter quelqu’un qui, certes va
avoir les compétences les aptitudes à un instant T mais qui va pouvoir aussi garder sa
motivation au travail en tout cas son assiduité, on l’appelle comme on veut, sur la durée. »
(entretien n°6)
« Faire du recrutement, c’est pour moi toujours un exercice périlleux. » (entretien n°7)
« L’enjeu d’un recrutement aujourd’hui, c’est de ne pas se tromper. » (entretien n°8)
« De faire un investissement rentable. » (entretien n°9)
« Un recrutement c’est aussi maintenir ou améliorer ou au moins ne pas dégrader une
harmonie relationnelle dans une équipe. C'est-à-dire que les compétences techniques
proposées par un candidat ou une candidate ne suffisent pas. On a besoin de faire le tour
d’une personnalité, d’une personne et de jauger à partir d’entretiens et de tests de quelles
façons elle pourra s’intégrer de façon heureuse dans une certaine équipe. » (entretien n°9)
« Si on recrute, c’est qu’on a un besoin identifié dans l’entreprise, temporaire ou durable.
Après l’assurance qu’il faut se donner, c’est qu’après avoir recruté on le fasse correctement le
premier jour, le deuxième, le huitième, les trois mois etc. » (entretien n°10)
3° PARTIE : Enquête
93
« C’est de trouver le bon acteur pour le poste et l’environnement qui est à venir. L’enjeu, c’est
toujours de trouver la meilleure personne. » (entretien n°11)
« Un recrutement, c’est déjà ne pas se tromper sur la décision de recruter. C'est-à-dire, que si
on lance un recrutement il faut être sur que la décision soit opportune » (entretien n°13)
« Le recrutement, pour moi, est facile à court terme, on peut toujours trouver quelqu’un qui va
correspondre à notre besoin à court terme. Par contre, trouver quelqu’un qui correspond à
notre besoin à moyen et long terme… ?? C’est là tout l’enjeu du recrutement c’est de vérifier
que la personne soit toujours bien dans le poste, dans l’entreprise, cinq dix quinze ans après.
En fait le recrutement est quasi quotidien. » (entretien n°13)
« Quand cette personne est recrutée en entreprise, le recrutement doit continuer » (entretien
n°13)
« Le recrutement il se fait à une étape donnée mais il faut continuer » (entretien n°13)
« C’est, on va dire comme le monde des « bisounours », c’est que ce soit gagnant-gagnant.
C'est-à-dire que moi, je veux quelqu’un qui me remplisse les objectifs que je vais lui fixer et
je veux quelqu’un qui trouve son, comment dirais-je, qui trouve à s’épanouir dans ce poste. »
(entretien n°14)
Analyse
Le mot recrutement est de prime-abord associé au terme compétence.
Pour autant, la seule prise en compte des compétences ne représente de solution qu’à court
terme, l’intégration dans le collectif de travail est à accomplir.
La codification des réponses à la question ouverte : « selon vous, quels sont les principaux
enjeux/défis d’un recrutement ? » met en exergue la complexité des liens inter-professionnels.
C’est la rencontre individualisée d’une personne et d’un environnement professionnel.
L’étendue des variables à prendre en compte pour la projection dans le temps d’un recruté au
sein de son collectif de travail recèle bien des aléas, éléments les plus délicats à maitriser pour
les recruteurs.
Sécuriser les parcours professionnels et fiabiliser la capacité de production des futurs salariés
se trouvent mis à mal par l’usure du temps. Prévoir pour un DRH, c’est l’ajustement constant
des planifications.
3° PARTIE : Enquête
94
3 / B 2 c Notion de handicap et recrutement spécifique ?
Question n°27 : Selon vous, le recrutement d'une personne en situation de handicap est-
il un recrutement spécifique ?
Question n°28R1 : Selon vous, pourquoi le recrutement d'une personne en situation de
handicap est-il un recrutement spécifique ?
Question n°28R2 : Selon vous, pourquoi le recrutement d'une personne en situation de
handicap n'est pas un recrutement spécifique ?
oui 18 46 %
non 20 51 %
ne se prononce pas 1 3 %
attention particulière
prise en compte du handicap 17 46 %
aménagement/ adaptation 11 30 %
formalités administratives
aides 6 16 %
explication du
parcours professionnel 3 8 %
recrutement de compétences 10 38 %
étapes de vérification similaire 7 27 %
personnes comme les autres 9 35 %
3° PARTIE : Enquête
95
Question n°30R1 : Selon vous, pour quelles raisons l'intégration au sein du collectif de
travail d'une personne en situation de handicap est particulière ?
Question n°30R2 : Selon vous, pour quelles raisons l'intégration au sein du collectif de
travail d'une personne en situation de handicap n'est pas particulière ?
Extraits des entretiens en réponse à la question : « Le recrutement d’une personne en
situation de handicap est-il spécifique ? »
« Parce qu’on a une tendance naturelle à vouloir que toutes les personnes occupent le même
poste de la même façon. Mais en fait cela ne l’est jamais complètement et tout le monde
arrive dans l’entreprise avec sa diversité » (entretien n°1)
« C’est la complémentarité des gens les uns avec les autres, qui fait qu’il y a une équipe et
tout le monde ne remplit pas de la même façon, tout le monde fait du mieux qu’il peut et voilà
cela crée une solidarité. » (entretien n°1)
« C’est une particularité comme une autre pour autant c’est quand même difficile, parce
qu’ils font partie des personnes qui n’ont pas forcément le même cursus que les autres »
(entretien n°2)
accompagner les collègues,
les encadrants 14 44 %
sensibilisation aux handicaps
nécessaire 18 56 %
une personne
comme les autres 10 43 %
parce que cela dépend
du type de handicap 13 57 %
3° PARTIE : Enquête
96
« J’ai du mal à l’exprimer mais cela n’a aucun impact sur la qualité du recrutement. C’est un
statut. On gère le statut (bénéficiaire de l’obligation d’embauche). Une fois qu’on l’a géré on
passe à autre chose. » (entretien n°3)
« Là on fait du sur-mesure. » (entretien n°3)
« Je vais effectivement essayer de regarder si ce handicap est vraiment un handicap, c’est le
cas de le dire, pour pouvoir accéder à ce métier ou à l’entreprise. » (entretien n°4)
« L’important, c’est de savoir les gérer ces différences et surtout de savoir en faire prendre
conscience aux gens qui vont les tutorer. » (entretien n°4)
« Dans l’intégration, je suivrais exactement le même process qu’avec quelqu’un qui serait
valide. Valide je ne sais pas si cela s’oppose à handicap d’ailleurs » (entretien n°5)
« …chacun, sans généraliser, il y a beaucoup de candidats qui arrivent aussi avec des
contraintes, des questionnements, des attentes particulières. » (entretien n°6)
« Parce qu’il y a des éléments qui sont forcément liés à sa situation (de handicap) qu’il va
falloir prendre en compte, que vous ne prendriez pas en compte pour quelqu’un d’autre. »
(entretien n°6)
« Tout recrutement est toujours individuel. » (entretien n°7)
« Dans le recrutement ce n’est pas « one man, one place ». » (entretien n°11)
Analyse :
La moitié des répondants considèrent le recrutement d’une personne en situation de handicap
comme particulier, au regard d’un recrutement dit « classique ».
Les arguments invoqués sont la prise en compte du handicap et la nécessité d’une attention
particulière.
L’autre moitié ne distingue pas le recrutement d’un bénéficiaire de l’obligation d’embauche
des autres recrutements. Elle accorde autant d’importance au captage des compétences qu’à la
considération de la personne en situation de handicap ; comme les autres.
Il n’existe pas de divergence d’approche en vu de l’intégration d’un futur salarié, reconnu
travailleur handicapé ou non.
3° PARTIE : Enquête
97
L’intégration est perçue avec les mêmes éléments d’approche.
C’est pourquoi toutes les structures disposent de livrets d’accueil et de procédures
d’intégration et balisent l’arrivée de nouveau(elle) collaborateur(trice).
Synthèse et retour sur l’hypothèse 1
Nous retenons que :
La plupart des interlocuteurs disposent de livrets d’accueil, de grilles d’entretien, de
process systématisés et l’appliquent à l’ensemble de leurs collaborateurs.
Les évaluations et entretiens annuels imposent une rencontre individualisée.
Les critères senior, diversité, parité homme-femme, pénibilité constituent déjà des
approches spécifiques.
Le handicap n’est alors qu’une singularité parmi celles-ci.
L’hypothèse n°1, selon laquelle les ressources humaines qui ont systématisé une méthode de
prise en compte individualisée sont capables de gérer toutes les différences, dont la notion de
handicap, est vérifiée.
Pour autant, l’apparition des mots handicap, notion de handicap ou personne en situation de
handicap, qu’ils soient révélés, annoncés ou simplement connus n’est pas neutre. Le
changement de ton en fin d’entretien de mes interviewés témoigne de cette résonance.31
3 / B 3 La notion de handicap induit une bienveillante vigilance
3 / B 3 a Doit être dit, comment, pourquoi ?
Question n°22 : Si vous participez à un recrutement, souhaitez vous savoir si une
personne est reconnue Travailleur en Situation de Handicap ?
31
« Je ne les ai pas convaincus mais je leur ai insufflé le souffle fécond du doute » p 320 ; ARON Raymond,
(1981), le spectateur engagé, Paris, Ed. Julliard , 339 p.
oui 30 77 %
non 9 23 %
3° PARTIE : Enquête
98
Question n°22R : Si vous participez à un recrutement et que vous souhaitez savoir si une
personne est reconnue Travailleur en Situation de Handicap, pour vous, quels sont les
éléments qui rendent cette information souhaitable, voire nécessaire ?
Question n°25R : Comment auriez vous besoin d'être informé(e) ?
Question n°26R : Quels en seraient les avantages ?
obligation légale
politique de l'entreprise 8 22 %
vérification de l'adéquation
capacités de la personne
contraintes de poste
25 68 %
autre 4 11 %
par la personne
oralement 28 61 %
par la personne
par écrit 13 28 %
par une structure
spécialisée "handicap" 5 11 %
Autre 0 0 %
permettre l'aménagement
la compensation 16 31 %
permettre
un accompagnement
spécifique
15 29 %
transparence/ confiance 12 24 %
économique
(obligation d'embauche) 8 16 %
3° PARTIE : Enquête
99
Extraits des entretiens en réponse à la question : « Dans un recrutement, l’information
selon laquelle la personne est reconnue travailleur en situation de handicap est-elle
souhaitable ? Indispensable ? Selon quel mode de communication ?»
« Après tout, il ne vaut mieux pas le savoir parce que ce qu’on va juger avant tout ce sont les
compétences. » (entretien n°2)
« Là on fait du sur-mesure. » (entretien n°3)
« Je dirais que notre culture, la culture qui s’est faite depuis dix ans fait que nous on aime bien
que toutes les cartes soient posées sur la table, y compris celle-là (le handicap). Et parce qu’on
entend que cette carte là notamment on est capable d’en faire bon usage. » (entretien n°9)
« Ça peut amener des questions que classiquement on ne se pose pas pour un autre
recrutement, pour un recrutement et un opérateur lambda. » (entretien n°11)
« La personne dans le cadre d’un recrutement n’a pas à nous mentir, donc elle est sensée si
elle est reconnue TH cocher la case oui. Si elle coche la case oui, dans ce cas là on va tout de
suite en parler dans l’entretien. Si elle coche la case non et qu’elle est TH et qu’elle nous a
caché un handicap, ça peut poser problème sur le poste et il y a aura un souci derrière. »
(entretien n°13)
« Peut-être par esprit de curiosité et aussi d’être certaine que la personne avec son handicap va
pouvoir assurer les missions qui lui sont confiées. Donc on a besoin de savoir. Une fois j’ai
recruté quelqu’un, c’était juste pour un emploi temporaire, du coup je lui ai demandé. Je lui ai
dit « les questions ne sont pas indiscrètes, ce sont les réponses ». C'est-à-dire la question n’est
pas indiscrète. Je lui ai dit « voilà vous me répondez ou pas, mais quelle est la nature de votre
handicap ? ». Elle m’a dit « je ne vous répondrais pas ». J’ai dit « ok » mais j’ai voulu lui
poser il n’y a pas de questions indiscrètes, il n’y a que les réponses. « Ok, maintenant je vous
ai présenté le poste, tout ce que vous allez avoir à faire. Dites moi s’il y aura des difficultés ou
pas, des choses à aménager, des horaires que sais-je ?». « non ». « Et bien on y va ». Et ça
s’est très très bien passé. » (entretien n°14)
3° PARTIE : Enquête
100
Analyse
L’ensemble des vérifications en usage lors des recrutements intègre l’information sur le statut
de bénéficiaire de l’obligation d’emploi.
L’aspect obligataire, de mise en conformité avec la loi n’apparait que dans 25 % des réponses.
L’objectif poursuivi est l’adéquation poste/profil tout autant que la vérification des contraintes
de poste/capacités de la personne.
Les répondants préfèrent que les personnes leur communiquent directement leur statut de
bénéficiaire de l’obligation d’emploi. Cela renforce un lien de confiance.
3 / B 3 b Que se passe-t-il quand le mot handicap est « lâché » dans
l’environnement professionnel ?
Extraits des entretiens en réponse à la question : « Que se passe-t-il quand le mot
handicap apparaît lors d’un recrutement? En situation de travail ? »
« MS – …on va systématiquement vérifier compétences contraintes, conditions de travail,
collectif. Est-ce que finalement ce n’est pas déjà ce qui a été fait pour tout le monde ?
I1 – Si
MS – Ou d’une façon pas aussi vigilante ?
I1 – Pas aussi vigilante, ça; ça me va bien. » (entretien n°1)
« MS – Est-ce que ça peut avoir une incidence ?
I3 – Oui ça peut avoir une incidence, je pense.
MS – Laquelle ?
I3 – Le regard des collègues qui doit être plus bienveillant. » (entretien n°3)
« …ça peut être frustrant pour une entreprise de se rendre compte qu’en réalité elle a
embauché un travailleur handicapé mais qu’elle ne le savait pas. » (entretien n°4)
« On parle boulot après. Moi j’ai du mal à faire le lien entre le handicap et le travail. »
(entretien n°5)
3° PARTIE : Enquête
101
« Ça peut apporter un soutien favorable au salarié. » (entretien n°10)
« Dans une situation qui est connue, où le handicap est connu, où la situation handicapante
peut être connue, au moins on sait ce qu’on doit vérifier. On sait ce qu’on doit surveiller »
(entretien n°11)
« Mais il reste que dans le…au moment du recrutement, il y a quelque chose de particulier
dans le rapport aux gens. » (entretien n°11)
« I11 – Forcément la question du handicap vient questionner de manière un peu plus aigue la
vérification qu’on ne ferait pas forcément systématiquement pour une personne lambda sur le
poste qu’elle va occuper.
MS – ça voudrait dire si je suis bien, lorsque le terme handicap est lâché, on va avoir une
attention un peu plus vigilante ou bienveillante… ?
I11 – Ce que je veux dire c’est que je ne crois pas qu’il ne se passe rien. » (entretien n°11)
« En revanche au moment de la prise de poste, du suivi de l’activité, là il y a une vigilance
particulière à avoir. En tout cas une attention. » (entretien n°14)
Extraits des entretiens en réponse à la question : « Est-ce un modèle de vigilance pour
tous ? »
« Elle (l’entreprise) est amenée à le faire justement pour intégrer enfin le terme diversité n’est
pas le terme mais justement cette notion de vieillissement, les notions d’inaptitudes, les
notions de handicap parce que de plus en plus il y a des moments où on devra trouver des
réponses individualisées par rapport aux situations des personnes. » (entretien n°1)
« Le regard des collègues qui doit être plus bienveillant. » (entretien n°3)
« …parce que dans ses candidats même dits normaux, c'est-à-dire non travailleurs handicapés,
il a aussi des différences à gérer, tout pareil. » (entretien n°4)
« Ce sont effectivement des différences dont il faut tenir compte. L’important, c’est de savoir
les gérer ces différences et surtout de savoir en faire prendre conscience aux gens qui vont les
tutorer. Parce que, nous on a le cas avec une personne, qu’on a aujourd’hui travailleur
handicapé sur un chantier. Le chef de chantier par lui-même, sait gérer cette différence. Il l’a
prise en compte dès le début, on a attiré son attention. » (entretien n°4)
3° PARTIE : Enquête
102
« La notion de handicap on l’a développé parce que les salariés dans notre entreprise restent
longtemps, ont des accidents de la vie. » (entretien n°7)
« Aujourd’hui je suis à ce poste, demain je pourrais être un handicapé qui va chercher un
emploi. Et là il faut être clair, cela ne doit pas être un deuxième handicap. » (entretien n°8)
« I10 – Je fais souvent le parallèle avec les personnes qui sont en inaptitude partielle ou
temporaire sur un poste de travail. Quand on les intègre sur un environnement un petit peu
plus limité, parce qu’il y a une période où ils doivent éviter de faire des gestes…
MS – Des restrictions ?
I10 – Oui des restrictions, les autres salariés comprennent que demain ça peut leur arriver
qu’ils aient un problème à l’épaule, qu’ils ne soient pas en phase de se faire opérer, mais que
sans être inactifs et en arrêt, ils accomplissent quand même un travail. » (entretien n°10)
« Si vous prenez un groupe d’individu, vous les prenez à trente ans, à quarante ans,
naturellement vous les perdez en cours de route. Vous n’amenez à soixante, soixante deux ans
que la sélection naturelle, ceux qui ont résisté à tout. Les autres, c’est la société qui les a
récupérés par le biais du chômage, par le biais des gens qui eux même s’excluent, sortent du
marché du travail. Mais ce n’est pas l’entreprise qui au final l’a gérer. » (entretien n°12)
« Moi je constate que l’entreprise fabrique du handicap. Donc elle n’a pas besoin des six pour
cent, si elle les a. Si elle ne les a pas elle les aura. » (entretien n°12)
« Et la prospective devrait nous aider en tout cas nous encourager à avoir ce type de
comportement. Malheureusement, ce n’est pas qu’on n’anticipe pas mais on préfère avoir le
nez dans le guidon. » (entretien n°14)
Analyse :
Le mot handicap une fois apparu ne peut plus être écarté. Ce mot plane et reste en filigrane.
Plus la prise en compte individuelle des salariés est systématisée dans l’entreprise, moins
l’apparition du mot handicap n'a d’impact. Ne s’invitant pas sur le devant de la scène, il
engage un réactif attentionnel.
Cette vigilance aussi bienveillante qu’exigeante est un modèle de principe de précaution.
3° PARTIE : Enquête
103
Synthèse et retour sur l’hypothèse 2
Nous observons que :
L’ensemble des vérifications en usage lors des recrutements intègre l’information sur
le statut de bénéficiaire de l’obligation d’embauche.
Une fois apparue, l’idée de handicap ne peut plus être écartée, indépendamment de la
volonté de chacun.
La systématisation de la prise en compte individuelle des salariés en entreprise écarte
le risque d’impact négatif de l’idée de handicap.
L’apparition du mot handicap entraine attention et bienveillante vigilance ; parangon
de principe de précaution pour tous.
L’individualisation des solutions mises en place en situation de handicap dans
l’environnement professionnel renforce l’inclusion de la différence.
L’hypothèse n°2, selon laquelle l'évolution de la fonction ressources humaines vers plus
d'individualisation est amplifiée et facilitée par la gestion des situations de handicap, est
vérifiée.
Pour autant, cela implique, de la part des décideurs, une démarche prospective à moyen et
long terme mise à mal par les impératifs de gestion du quotidien.
3 / B 4 Prospective : Vieillissement au travail et notion de handicap ?
Extraits des entretiens en réponse à la question d’un lien entre handicap et anticipation
du vieillissement au travail
« C’est une bonne question et j’ai l’impression que de plus en plus, elle (l’entreprise) est
amenée à le faire justement pour intégrer enfin le terme diversité n’est pas le terme mais
justement cette notion de vieillissement, les notions d’inaptitudes, les notions de handicap
parce que de plus en plus il y a des moments où on devra trouver des réponses individualisées
par rapport aux situations des personnes. C’est un mixte en fait effectivement entre faire en
sorte que la personne s’adapte le plus possible à ce qu’on attend du poste tel qu’on l’a défini
d’une façon générique, et puis après apporter des réponses individuelles par rapport à ces
enjeux de vieillissement, de pénibilité etc.… » (entretien n°1)
3° PARTIE : Enquête
104
« Il n’y a pas de prise en compte chez nous. Ça c’est sur. » (entretien n°3)
« Y compris dans la projection dans le temps ? Moi je dis que c’est peut-être un peu plus
compliqué, enfin dans le temps…A long terme c’est peut être un peu plus compliqué
d’imaginer ça. Mais moi je suis persuadée aujourd’hui que les entreprises ne sont pas prêtes à
gérer ça. Mais elles seront forcées de s’y mettre. Et je pense que dans les années à venir, elles
vont forcément l’aborder. » (entretien n°4)
« Le vieillissement, c’est déjà une question qu’on se pose aussi parce qu’avec notre taux de
turnover ultra réduit et en parallèle un métier H24 et sept jours sur sept, forcément vous
n’avez pas la même réaction quand vous faites des nuits à vingt cinq ans ou quand vous faites
des nuits à cinquante cinq ans et puis surtout depuis combien de temps vous en faites aussi.
Tout cela ce sont des éléments mais qu’on a déjà, nous, anticiper. Qui ne nous pose pas de
problème sur le moyen terme. » (entretien n°6)
« Ils ne deviendront pas tous travailleurs handicapés. Non loin de là. Mais ils ont un risque
potentiel d’avoir un handicap qui va faire qu’on va faire un aménagement de poste ou pas, ou
qu’on leur propose d’autres formations. Parce qu’ils peuvent ne plus pouvoir exercer leur
métier initial. Donc ça veut dire leur faire des formations pour qu’ils puissent continuer dans
la société. » (entretien n°7)
« Alors sur la question du vieillissement on a du mal. Etant dans une activité qui n’est pas
physique, on a du mal à envisager que la personne, même quand elle a cinquante neuf,
soixante, soixante et un an etc.… va avoir besoin d’aménagement de poste. C’est vrai
que…Alors ça peut arrive ponctuellement, mais on n’est pas allé très loin là-dedans. »
(entretien n°9)
« On sait que de toute façon quelqu’un qui a fait vingt cinq ans trente ans chez nous de chaine
ou sur un travail cadencé, à un moment donné il faudra le repositionné d’une autre façon dans
l’entreprise. » (entretien n°10)
3° PARTIE : Enquête
105
« On n’y est pas encore. Mais en même temps il y a quelque fois des inaptitudes. On est bien
obligé de s’adapter. Chez nous, on peut vieillir et toujours bien bosser. Il y a des secteurs
beaucoup plus exposés que le notre. Mais la question du vieillissement rejoint la question du
handicap. » (entretien n°11)
« Si vous prenez un groupe d’individu, vous les prenez à trente ans, à quarante ans,
naturellement vous les perdez en cours de route. Vous n’amenez à soixante, soixante deux ans
que la sélection naturelle, ceux qui ont résisté à tout. Les autres, c’est la société qui les a
récupérés par le biais du chômage, par le biais des gens qui eux même s’excluent, sortent du
marché du travail. Mais ce n’est pas l’entreprise qui au final l’a gérer. » (entretien n°12)
« C’est un dossier dont on débute à peine la construction. L’aspect réglementaire nous a
forcés, sur les cinq dernières années, à mettre en place des outils pour justement essayer de
construire un projet sur le long terme. J’en veux pour preuve le plan anti pénibilité, le plan
senior, aujourd’hui le plan générationnel avec le contrat de génération. » (entretien n°13)
« Je trouve qu’on n’anticipe pas assez ça. […] on sait qu’en 2030 il y aura une majorité de
plus de soixante ans. Les plus de soixante ans vont beaucoup augmenter. Et la prospective
devrait nous aider en tout cas nous encourager à avoir ce type de comportement.
Malheureusement, ce n’est pas qu’on n’anticipe pas mais on préfère avoir le nez dans le
guidon. » (entretien n°14)
Analyse :
Les capacités des salariés évoluent. Les responsables en ressources sont tenus d’en prendre
acte.
De surcroît, la notion de handicap dans l’environnement professionnel se perçoit comme en
lien avec le vieillissement au travail.
Le travail n’est plus la principale cause de handicap du fait de la prise en charge de la
pénibilité physique des environnements professionnels.32
La notion de fatigabilité est un des critères d’une étude prospective à mettre en place
Les salariés reviennent et reviendront au travail avec des restrictions de capacité survenues en
dehors de l’environnement professionnel.
32
L’accès à l’emploi des personnes handicapées en 2011, études et analyses n°66 octobre 2013, DARES
3° PARTIE : Enquête
106
Aucun des secteurs d’activité n’est épargné.
Cette priorité est, pour l’instant, supplantée par des préoccupations économiques à court
terme.
Synthèse et retour sur l’hypothèse 3
Nous notons que :
Le vieillissement est et sera de plus en plus la première cause de handicap.
Le lien vieillissement au travail/risque de situation handicapante est affirmé sur le
principe de cause à effet.
Il faudra travailler avec des restrictions de capacité, plus longtemps et dans tous les
secteurs d’activité.
Pour autant la survenance de ces restrictions ni leur importance ne sont planifiables.
La mise en œuvre de la gestion des situations de handicap induit une prise en compte
prospective de l’évolution des capacités des salariés.
L’hypothèse n°3, selon laquelle la gestion des situations de handicap intègre l'anticipation de
la gestion du vieillissement au travail, est vérifiée.
3° PARTIE : Enquête
107
3 / C Conclusion partie 3
L'évolution de la fonction ressources humaines vers plus d'individualisation favorise l'emploi
des Travailleurs en Situation de Handicap.
Les ressources humaines, ayant systématisé une méthode de prise en compte individualisée,
gèrent toutes les différences, incluant la notion de handicap. (hypothèse 1)
L’émergence des mots handicap, notion de handicap ou personne en situation de handicap
n’est pas anodine.
L’enseignement de la gestion des situations de handicap, par la vigilance qu’elle mobilise,
amplifie et facilite l'évolution de la fonction ressources humaines vers plus
d'individualisation. (hypothèse 2)
Enfin, la mise en œuvre de la gestion des situations de handicap a pour conséquences une
prise en compte prospective de l’évolution des capacités des personnes.
Aussi, la gestion des situations de handicap intègre l'anticipation de la gestion du
vieillissement au travail. (hypothèse 3)
4° PARTIE: Préconisations
108
4° PARTIE: Préconisations
Nous relevons trois dimensions à prendre en compte dans l’apport d’un chargé d’insertion
emploi-handicap en milieu ordinaire de travail :
La posture du conseiller emploi-handicap
Des outils de références
Une méthode transverse à déployer.
Trois clés de développement se dégagent :
La rigueur de la communication
La complémentarité d’outils de « gestion professionnelle » et « gestion handicap »
Le déploiement d’une méthode banalisant la prise en compte de la différence.
Le plan d’action proposé s’appuie principalement sur
Les enseignements de la partie 3
L’ouvrage de Guy TISSERANT Guy TISSERANT
Le handicap en entreprise : contrainte ou opportunité ?
Vers un management équitable de la singularité
2012, Paris, PEARSON, 234 pages
ISBN/ 978-2-7440-6505-7
Sur l’exemplarité de l’organisation décrite dans l’entretien n°9 et présentée ci-dessous.
Extraits de l’entretien n° 9 :
« Et les autres en sont encore très loin. Dans les autres caisses régionales on entend le discours
un petit peu de lamentation, que j’ai eu, moi, il y a quinze ans. « oh on ne trouve pas les gens,
c’est compliqué, on ne trouve pas les bonnes qualifications, etc.. »
Alors il y a eu une politique groupe consistant à mettre des référents handicap dans chaque
entreprise du groupe et on est tous d’accord pour cela.
Nous on pense que l’on a deux clés de succès. J’en viens là.
4° PARTIE: Préconisations
109
On a deux clés de réussite : d’abord ce que j’ai envie de dire c’est qu’on n’a pas le sentiment
d’avoir sué sang et eau pour progresser, première chose. Deuxième chose préalable, on n’est
pas des adeptes des grands shows et des grands actes de communication que font d’autres
caisses régionales, du style « vous allez voir ce que vous allez voir ».
Nous, on est plutôt adepte du travail de terrain et les deux clés, très basiques et très techniques
sont les suivantes.
D’abord le référent handicap que nous avons nommé, c’est la personne entre les mains de qui
passent cent pour cent des candidatures qui rentrent dans l’entreprise. C’est la plaque tournante
entre l’offre et la demande. C'est-à-dire qu’elle exploite de façon technique les demandes pour
lesquelles on a décidé de faire un recrutement. Et tous les dossiers de candidatures lui passent
entre les mains. Et elle a tissé sa toile en ayant un bon carnet d’adresses de toutes les officines,
associations et bureaux divers s’occupant de placer des personnes handicapées. Elle informe
systématiquement tous ces organismes de nos besoins, ponctuellement, à chaque fois qu’il y a
un besoin. Ce qui permet de faire rentrer un flux de candidatures. Ça c’est la première clé. La
clé c’est la compétence, je ne vais pas y revenir.
La deuxième clé technique c’est qu’une part non négligeable de nos embauches CDI c’est de la
titularisation de personnes qui travaillent ou qui ont travaillé en CDD. Donc on a centralisé
auprès de cette personne, ce qui n’était pas le cas il y a huit ans, on a centralisé auprès de cette
personne également le recrutement des CDD, même pour un mois. Donc elle peut recruter des
personnes reconnues travailleurs handicapées pour un mois, deux mois, trois mois, sachant que
si la personne démontre ses compétences, c’est de toute façon dans ce vivier là qu’on ira
chercher pour faire du CDI un jour.
Ça ce sont les deux clés techniques.
Alors on le dit aux autres, mais ils ont des oreilles un peu bouchées, et on n’a pas l’impression
d’avoir fait des efforts extraordinaires. »
« Je crois que nous c’est la permanence de l’action. Je pense à une caisse voisine qui a fait un
article dithyrambique dans une de nos publications internes : « on a fait un job dating spécialisé
handicap ». C’est bien, mais c’est une fois.
Tandis que nous c’est tous les jours.
C'est-à-dire que tous les jours, ou plusieurs fois par mois, ou x fois par mois, la personne en
charge de ce dossier envoie des candidatures, enfin les vacances de poste, les besoins, aux
organismes qui s’occupent de placer des personnes handicapées.
4° PARTIE: Préconisations
110
Je vais ajouter quelque chose : nous apprécions, nous apprécions grandement, les services
rendus par les organismes plaçant des personnes travailleurs handicapés, lorsque ces
organismes font une présélection, lorsque ces organismes interviennent en partenaire et ne se
contentent pas, car des fois cela arrive à certains, de nous filer une pile de dossiers de
candidatures en disant « j’ai trouvé tout ça débrouillez-vous ».
Il est pour nous important, pour la qualité de cette relation avec les fournisseurs de dossiers de
candidature, qu’il y ait une présélection en amont par ces organismes.
C’est ce qui donne tout un sérieux à la filière. Et on travaille tous dans de bonnes conditions à
ce moment là »
« Je voudrais quand même redire qu’en matière de compétences professionnelles, le
recrutement de personnes handicapées n’est pas un recrutement au rabais.
C'est-à-dire qu’on ne va pas, qu’il est exclu qu’on sacrifie le niveau de compétence exigée
parce que c’est une personne handicapée.
Je le dis pour être très clair. »
4 / A Recentrer la communication
La communication est un élément clé de l’intervention du conseiller emploi-handicap en milieu
ordinaire de travail.
Le conseiller emploi-handicap devient interface entre une fonction ressources humaines
fortement technicisée, déjà mise en tension par les objectifs économiques, de production, de
résultats de leur structure d’appartenance.
Lorsqu’il intervient pour/chez un employeur, la posture de conseiller emploi-handicap en
milieu ordinaire de travail doit s’intégrer dans les usages professionnels en vigueur.
4 / A 1 Quand on parle de situations de travail, nos phrases commencent
par « normalement »
Les référentiels de métiers ont démontré leur utilité en termes d’organisation. Ceux-ci
permettent une lecture précise des compétences nécessaires à mobiliser, à mettre en œuvre.
Un recrutement se fait sur une définition de poste, un mode opérationnel à mettre en œuvre.
Pour prendre en charge ce qui doit se passer, « normalement ».
4° PARTIE: Préconisations
111
« Normalement, ça marche toujours. Le problème, c’est que ça ne marche pas. Le
« normalement » c’est bien le registre de l’organisation du travail ».33
Cette maxime a l’avantage de placer l’échange dans l’environnement professionnel sur une
base plus transparente et acceptable.
« Handicap » devient une anticipation de ce « normalement ».
Le conseiller emploi-handicap accompagne en premier les décideurs en ressources humaines à
dépasser ce « normalement ».
A ce stade, la prise en compte des situations de handicap soutient la capacité de ces
responsables à lier situation particulière et collectif.
Celle-ci optimise la capacité d’adaptation aux changements
par l’attention qu’elle mobilise,
par la gestion constructive des différences,
en considérant que « normalement » est un point de départ et non un aboutissement.
L’acteur en ressources humaines se doit d’appréhender le futur, le conseiller emploi-handicap
l’accompagne dans cette responsabilité. Même au plus fort de la standardisation des process
professionnels, celle-ci n’est que relative. « Ça ne se passe jamais normalement. »
Il va se passer des choses qu’on n’a pas encore imaginées.
4 / A 2 Communication et action
La notion de handicap est la deuxième cause de discrimination dans l’emploi.
Pour la fonction ressources humaine, le défi de gérer la notion de handicap implique un lien de
confiance.
Le paradigme de l’acrobate décrit par GOFFMAN34
nous donne la direction à suivre.
33
Dominique DESSORS, Lise GAIGNARD, le travail au quotidien, Institution n°35 – L’analyse institutionnelle,
p45 34
GOFFMAN E, les rites d’interaction. Paris, les éditions de minuit, coll. « le sens commun » 1974
4° PARTIE: Préconisations
112
Pour que le spectacle soit complet, l’artiste dépense autant d’énergie à démontrer
l’exceptionnelle difficulté de son art qu’à la mise en œuvre réelle de son extraordinaire action.
Une communication systématique, relayée à toutes les strates de l’établissement sur :
L’engagement de la direction, dans la prise en compte des situations de handicap au
travail,
L’exemplarité des solutions retenues et mises en œuvre.
Est aussi importante que :
Le professionnalisme nécessaire des intervenants
Le professionnalisme mise en œuvre par le salarié (ou agent) concerné…
Le conseiller emploi-handicap veille, à importance égale :
A souligner l’implication de l’employeur dans l’étude et la prise en compte des
situations de handicap
A objectiver techniquement les actions mise en œuvre.
Ces exemples sont à déployer pour transformer leur statut d’occasionnel singulier en bonnes
pratiques quotidiennes.
4 / A 3 De l’exploit au quotidien
Une fois le principe d’exemplarité reconnu, la constance de l’action assure le sérieux de la
filière ressources humaines.
L’attention permanente portée aux situations de handicap, existantes ou potentielles, dans
l’environnement professionnel ordinaire:
Place les décideurs dans une posture d’écoute et d’adaptation des modes de production.
Reconnait aux personnes leur posture professionnelle, leur capacité à communiquer tant
les situations de blocage que les solutions alternatives.
Amplifie les démarches telles que prévention sécurité, amélioration continue des
conditions de travail, d’adaptation au changement.
4° PARTIE: Préconisations
113
Le conseiller emploi-handicap s’assure de n’intervenir qu’après l’optimisation des situations de
handicap via la gestion opérationnelle habituelles des ressources humaines. C’est ce que nous
appelons un process d’intervention « si nécessaire ».
Après avoir acté les principes d’évolution et de relativité de la standardisation des emplois, le
conseiller emploi-handicap veille à garder la prise en compte des situations de handicap comme
une réponse à un besoin technique. En milieu ordinaire de travail, une prise en charge dite
sociale n’est envisageable qu’à raison d’un équilibre du collectif professionnel.
In fine, le conseiller emploi-handicap a au préalable :
Balisé un process d’intervention « si nécessaire » avec les opérateurs ressources
humaines
Replacé la prise en compte des situations de handicap dans l’exercice quotidien de
l’activité professionnelle
Une posture d’accompagnant disponible.
4 / B Outils
Une fois la prise en compte des situations de handicap ancrée dans l’environnement
professionnel, il convient de s’appuyer sur des outils techniques.
Le premier est un aide à la décision.
Le deuxième permet l’objectivation des situations.
Le troisième point positionne ceux-ci par rapport aux outils RH en vigueur.
4 / B 1 La formule magique : E > RS + RO
Guy Tisserant propose cette formule magique (ouvrage cité).
Le risque zéro n’existe pas. C’est le pendant du « normalement ».
La formule magique présente le double avantage d’objectiver une prise de décision et de
maintenir les décideurs ressources humaines dans une posture technique, donc professionnelle.
En effet, définir les risques plutôt que les freins engage un raisonnement constructif.
La prise en compte, et plus encore la gestion des risques induit vigilance et professionnalisme.
4° PARTIE: Préconisations
114
L’enjeu (E) pour l’employeur doit être supérieur à la somme des risques subjectifs (RS) et
objectifs (RO).
Les risques subjectifs représentent les possibles tensions du collectif de travail face au handicap
dans l’emploi. Une démarche pédagogique de sensibilisation au handicap permet d’y répondre.
Les risques objectifs n’existent qu’en cas de déséquilibre entre les contraintes de postes et les
capacités de la personne. La démarche de compensation réduit ce désavantage.
Le conseiller emploi-handicap s’assure que :
L’employeur reste dans un objectif d’équilibre professionnel
L’impact relationnel de la situation handicapante sur l’ensemble de l’environnement
professionnel est bien appréhendé
Les moyens de compensation sont mobilisés, le cas échéant.
Après les risques et enjeux, il convient d’objectiver les facteurs d’influences réciproques
existant entre la personne et sa structure dans cette situation d’emploi en milieu ordinaire de
travail.
4 / B 2 Transposition du Principe de Production du Handicap
Les principaux éléments clés du Processus de Production du Handicap (PPH) présenté au
chapitre 2 / A 3 b, page 58 peuvent être transposés de la façon suivante :
L’emploi (le handicap) n’est pas un état figé mais une situation évolutive.
L’emploi (le handicap) est une situation relative qui est variable en fonction du contexte
professionnel (social) et de l’environnement.
L’emploi (le handicap) est un état qui peut être modifié grâce à la réduction de la
pénibilité (des déficiences) et/ou au développement des aptitudes et/ou à l’adaptation de
l’environnement.
La terminologie change : une personne n’est plus employée (handicapée) mais en
situation d’emploi (de handicap).
La personne en situation d’emploi (de handicap) est une personne comme les autres
dont les habitudes d’exercice professionnel (de vie) sont similaires à celles des autres
membres de la communauté.
4° PARTIE: Préconisations
115
A ce titre, elle doit pouvoir accéder à l’ensemble des services offerts par sa société
d’appartenance.
L’objectif est de favoriser la participation professionnelle (sociale) de la personne.
Une participation professionnelle (sociale) égale se fera de manière prioritaire dans le
cadre ordinaire.
Le PPH version emploi est synthétisé par le schéma et les éléments clés ci-après :
Le PPH version emploi favorise donc l’inclusion plus que l’insertion.
Pour un conseiller emploi-handicap, partager ce processus transposé permet aux décideurs en
ressources humaines d’acter un lien interactif et évolutif structure/personne.
Ce lien sera mis en tension par les changements provoqués ou subis tant côté employeur que
côté salarié ; pour exemple, l’usure du temps est un facteur d’influence permanent.
4 / B 3 Entretiens individuels, chartes, labels, plan pénibilité…
Nombres de lois, chartes, normes, chartes et/ou labels s’imposent à la fonction ressources
humaines.
Facteurs de risque
Cause
Facteurs personnels Facteurs Environnementaux
Professionnels Systèmes organiques
Intégrité
déficience
Aptitudes
Capacité
Incapacité
Facilitateur
Obstacle
Interaction
Usages professionnels
Participation professionnelle situation de handicap
4° PARTIE: Préconisations
116
La norme ISO 2600 dite « responsabilité sociétales des entreprises » pose pour trois de ses sept
questions centrales35
:
Droits de l'homme : […] pour lesquels l'organisation peut contribuer par son respect et
sa promotion dans ses relations.
Relations et conditions de travail : politiques et pratiques liées au travail réalisé au sein
d'une organisation, […] dans l'ensemble de ses relations.
Environnement : approche intégrée par laquelle l'organisation prend en compte […]
contribuant ainsi à la survie et à la prospérité des êtres humains.
Les plans de prévention des risques ou les plans dits « pénibilité » rejoignent le plan « risque
psychosociaux » et qualité de vie au travail.
La systématisation des entretiens annuels favorise la prise en compte individuelle, dont les
situations de handicap.
En prenant soin d’éviter le biais « effet Prix GONCOURT »36
, le conseiller emploi-handicap
s’attache à mettre en lumière la prise en compte des situations de handicap intrinsèques aux
process déjà mis en œuvre chez les employeurs. Il prend comme ancrage les usages des acteurs
ressources humaines en vigueur dans l’établissement où il intervient.
Le conseiller emploi-handicap s’assure de n’en modifier les contours qu’en cas d’absence
d’approche systématique de la dimension individualisée.
En ce cas, la formule magique de Guy TISSERANT et le PPH version emploi y pallient.
Pour les établissements bénéficiant déjà d’une approche individualisée, l’apport de nouveaux
outils représente pour les acteurs ressources humaines une plus-value.
4 / C Méthode
La combinaison des éléments présentés aux chapitres précédents, à savoir le recentrage de la
communication et l’appui des outils ciblés constitue une méthode spécifique. Il s’agit de
systématiser un process de prise en compte de la différence, et de le mettre en perspective.
35
http://www.agora21.org/rs-iso26000/static/les-7-questions-centrales-de-liso-26000.html consultée le 28/10/2013 36
Ce que Patrick de CHAMPAGNE appelle « l’effet prix Goncourt » : créé à l’origine pour récompenser de jeunes
romanciers novateurs, le prix a « engendré une littérature pour prix Goncourt » : préface de l’ouvrage de
Christophe DEJOURS : L’évaluation à l’épreuve du réel. INRA – éditions 2004.
4° PARTIE: Préconisations
117
4 / C 1 « Industrialiser l’artisanal »
Ou comment standardiser un processus de gestion du « hors-normes ».
La méthode-handicap repose sur le mode projet.
Endossant le rôle de chargé de projet, le conseiller emploi-handicap se porte garant :
De l’interdisciplinarité de l’action37
: en dissociant les expertises, les compétences des
experts-ressources-humaines s’additionnent à celles des experts–handicap-emploi et
optimisent la mise en œuvre de celles de la personne concernée.
Du mode projet en favorisant la compensation d’équipe.
De la prise en compte individuelle et collective des situations de handicap et leur
éventuelle prise en charge.
La systématisation de la méthode permet une gestion « industrielle» du « hors normes »
Le résultat individualisé permet d’y additionner une dimension « sur mesure artisanal »
L’évaluation individuelle devient une évaluation individualisée.
Des critères de pondération comme l’implication de la personne, sa capacité réelle disponible,
son apport dans le collectif de travail peuvent être appliqués sur la base de l’analyse croisée de
la formule magique E > RS + RO et du PPH version emploi.
Le conseiller emploi-handicap favorise alors un management équitable.
4 / C 3 Approche prospective
Les tensions économiques, la versatilité législative, les passages brutaux de sur-activité à
sous-activité focalisent la vision des managers en ressources humaines sur le court terme.
« Sortir la tête du guidon » et préparer un plan de développement à quelques années devient
ubuesque lorsque le carnet de commande n’excède pas deux semaines.
L’approche prospective est intrinsèque à la méthode-handicap. L’adaptation au changement est
la clé principale.
Le conseiller emploi-handicap va inciter les décideurs ressources humaines à se projeter dans
l’avenir, via le principe de prise en compte des situations de handicap.
37
L’interdisciplinarité est l’action coordonnée et convergente de professionnels de disciplines différentes
4° PARTIE: Préconisations
118
Cette méthode emploi-handicap permet alors de :
Planifier une mise en œuvre professionnelle
Prévoir des solutions alternatives. Le principe de la pensée divergente peut être
utilement favorisé.38
D’anticiper les changements, même si leur nature et le moment de leur survenance sont
inconnus.
Standardiser un process de prise en compte du hors-normes est nécessaire pour la prise en
charge des situations de handicap.
Systématiser la méthode-handicap amplifie la prise en compte de chacun.
La gestion des différences est alors banalisée.
4 / D Conclusion partie 4
L’apport d’un conseiller emploi-handicap en milieu ordinaire de travail implique une posture
communicante. Celle-ci doit tendre vers l’évidence quotidienne de la prise en compte des
situations de handicap, tout en valorisant le professionnalisme de la démarche.
En s’appuyant sur la complémentarité d’outils empruntés aux sphères handicap et ressources
humaines, le conseiller emploi-handicap favorise l’objectivation des situations et la légitimité
des solutions mises en œuvre.
La combinaison de cette posture avec la technicité de ces outils forme une méthode
emploi-handicap. Celle-ci standardise la prise en compte de la singularité et favorise un
management équitable.
Enfin, cette méthode emploi-handicap développe la capacité d’adaptation au changement. Elle
soutient la démarche prospective des décideurs en ressources humaines.
38
Joy Paul GUILFORD (1897 – 1987), psychologue américain, appelle pensée « divergente » une stratégie de
résolution de problèmes pour lesquels une démarche cadrée, organisée, logique, rationnelle (pensée
« convergente » n’a pas débouché ... Elle consiste à examiner un problème sous d’autres aspects, à chercher à
imaginer des points de vue hors champs, décalés, à priori peu naturels, ... Edward De BONO psychologue maltais
désigne la pensée divergente par l’expression « pensée latérale » par rapport à la pensée logique qu’il désigne par
« pensée verticale »
119
CONCLUSION GENERALE
Le rôle de médiateur du conseiller emploi-handicap est affirmé.
Les définitions de la fonction ressources humaines et de la notion de handicap sont
intrinsèquement liées aux évolutions de notre société.
En me plaçant au cœur des interactions entre ces deux notions, mon apport dans
l’environnement professionnel est de soutenir un équilibre précaire entre structure et salarié.
A l’instar de la « flexisécurité »39
, la gestion des situations de handicap dans l’emploi en
milieu ordinaire est gage d’une performance, bien qu’assise sur des contraintes.
Je me considère comme un « urgentiste » 40
, me positionnant ainsi dans une transversalité
pluridisciplinaire.
Je prends en compte une indispensable approche globale de la situation d’emploi, un temps
d’actualisation des savoirs, la mobilisation de l’ensemble des experts et dispositifs existants,
l’exploration d’inhabituelles solutions empruntées aux disciplines ressources humaines et
handicap. Le moment venu, lorsque le cadre d’intervention est enfin connu, j’agis au service
d’une situation unique.
Ma posture doit rester humble : un devoir de réserve et la conscience de mes limites
d’intervention.
Si je favorise la recherche de solutions, celles-ci appartiennent à leurs acteurs qu’ils soient
employeurs ou salariés.
Et plus encore « if it’s turn lean », « si cela tourne rond, ni trop ni trop peu »41
, ne pas
intervenir, pas encore, mais rester disponible et vigilant.
La vraie réussite est lorsque la différence est intégrée en tant que telle.
L’objectif est l’autonomie de la fonction ressources humaines dans son appréhension de la
notion de handicap.
39
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&id=2415 consultée le 28/10/2013 40
Genre nouveau de médecins, baptisés depuis moins de dix ans « urgentistes », néologisme évoquant de façon
positive leur bravoure pionnière. François Danet et al. « Le travail du médecin aux urgences : reniement,
adaptation ou transformation ? », Nouvelle revue de psychosociologie 1/2006 (n° 1), p. 103-116.
URL: www.cairn.info/revue-nouvelle-revue-de-psychosociologie-2006-1-page-103.htm.
DOI : 10.3917/nrp.001.0103. 41
Expression anglaise utilisée par les mécaniciens pour qualifier les bons réglages d’un moteur. Le terme a été
repris dans le cadre du Lean Management ou recherche la performance par l'amélioration continue et
l'élimination des gaspillages
120
Pour aller plus loin, deux pistes apparaissent :
L’interdisciplinarité du rôle de conseiller emploi-handicap en milieu ordinaire de
travail glisse opportunément vers une transdisciplinarité42
de part l’aspect complexe
des informations et actions à relier.
La dynamique des liens professionnels est basée sur la qualité de la communication
tant ascendante que descendante, dans le cadre de la gestion des situations de
handicap. Il me semble que l’inclusion selon LUHMAN ou l’agentisation de la
relation selon FOUGEYROLLAS se situent en ce sens.
« Pourquoi la mayonnaise ne prend pas? »
Car il ne suffit pas d’avoir tous les ingrédients, il convient de savoir les assembler.
Hier est derrière, demain est un mystère.
La notion de handicap dans le milieu ordinaire de travail perturbe les ordres établis.
Pour autant, la prendre en compte pour tous, dans son actualité ou dans sa survenance
potentielle, sécurise la perpétuelle tension de l’organisation systémique du travail.
Interroger sur l’emploi et le handicap renvoie à développer durablement les ressources
humaines.
42
Transdisciplinarité : des professionnels de disciplines différentes agissent dans une nouvelle discipline en
fusionnant les leurs.
121
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS .................................................................................................................... 1 AVANT-PROPOS ....................................................................................................................... 2 SOMMAIRE ................................................................................................................................ 4 LEXIQUE/TABLE DES SIGLES ................................................................................................ 5
INTRODUCTION ....................................................................................................................... 8 1° PARTIE : La prise en compte du handicap dans le service public à l’emploi .................... 12
1 / A Evolution législative et offre de services .................................................................... 12 1 / A 1 Evolution législative ............................................................................................. 12
1 / A 1 a La loi de 1924 révèle le taux d’emploi .......................................................... 12
1 / A 1 b La loi d’orientation de 1975 et la création des GIRPEH, terreau de
l’AGEFIPH ................................................................................................................... 13
1 / A 1 c 1999-2002 l’AGEFIPH devient composante de la politique de l’emploi ..... 16 1 / A 1 d 2005 nouvelle loi, nouvelle donne ................................................................ 17 1 / A 1 e Création du FIPHFP ...................................................................................... 18 1 / A 1 f 2009, un plan de soutien exceptionnel face à la crise .................................... 19 1 / A 1 g L’Espace emploi de l’AGEFIPH, premier site emploi handicap de France? 20
1 / A 1 h Le tournant de 2011 ....................................................................................... 20
1 / A 1 i Synthèse ......................................................................................................... 21 1 / A 2 Evolution de l’offre de services CAP EMPLOI ................................................... 21
1 / A 2 a Première convention : période 2004/2006 ..................................................... 21
1 / A 2 b De la notion d’accompagnement à la notion de service rendu ...................... 23 1 / A 2 c Deux grandes catégories de services : ........................................................... 24
1 / A 2 d Les évolutions apportées par la convention 2007/2008 ................................ 25 1 / A 2 e Les évolutions apportées par la convention 2009/2011 ................................ 26
1 / A 2 f La refonte de l’organisation des services ....................................................... 28 1 / A 2 g La situation actuelle : la convention 2012/2014............................................ 30 1 / A 2 h Synthèse ........................................................................................................ 32
1 / B Déclinaison dans le département de la Sarthe ............................................................. 33 1 / B 1 Evolution structurelle et organisationnelle ........................................................... 33
1 / B 1 a Une structure porteuse : SARTH’ COMPETENCES ET EMPLOI .............. 33 1 / B 1 b Le projet associatif ........................................................................................ 35 1 / B 1 c Evolution de direction : du militantisme pragmatique à la gestion de centre de
profit ............................................................................................................................. 36
1 / B 1 d L’organisation initiale de l’équipe: de 6 conseillers
pluridisciplinaires assurant l’accompagnement des personnes et des employeurs… .. 37 1 / B 1 e À la spécialisation des postes : 4 conseillers aux personnes, 2 conseillers
sédentaires, 2 conseillers employeurs .......................................................................... 38 1 / B 1 f La segmentation des interventions ................................................................. 41 1 / B 1 g Chiffres repères 2011 en Sarthe .................................................................... 42
1 / B 2 Ma fonction actuelle auprès des employeurs ........................................................ 43
1 / B 2 a Entre fonction ressources humaines et notion de handicap ........................... 43 1 / B 2 b Synthèse ......................................................................................................... 45 1 / B 2 c Conclusion de la première partie ................................................................... 46
122
2° PARTIE : Les parties prenantes .......................................................................................... 47
2 / A La notion de handicap ................................................................................................. 47 2 / A 1 La notion de handicap dans la société .................................................................. 48
2 / A 1 a La part divine ................................................................................................. 48
Bible et infirmité : le culte de dieu ........................................................................... 48 L’antiquité occidentale : la peur des dieux ............................................................... 48
2 / A 1 b Le(s) système(s) de la charité ........................................................................ 48 2 / A 1 c Les siècles classiques : le saisissement ......................................................... 50 2 / A 1 d La naissance de la réadaptation ..................................................................... 51
2 / A 2 Les grandes théories du handicap ......................................................................... 53 2 / A 2 a Cerner l’idée de théorie ................................................................................. 53 2 / A 2 b Les grandes théories du handicap .................................................................. 54
Dans le sillage de l’Ecole de CHICAGO : autour de la stigmatisation .................... 54
La position de Robert MURPHY : la liminalité ....................................................... 54 La théorie culturaliste : l’exemple des sourds .......................................................... 54 La théorie de l’oppression ........................................................................................ 55
2 / A 2 c Vers une autre perspective ............................................................................. 55 En passant par Georg SIMMEL : les personnes handicapées captives .................... 55 L’infirmité comme double, la liminalité récurrente ................................................. 55
2 / A 2 d Synthèse ........................................................................................................ 56
2 / A 3 Les modèles pour définir le handicap : de WOOD à la CIFH ............................. 57 2 / A 3 a La classification internationale des handicaps et santé mentale .................... 57
2 / A 3 b Le processus de production du handicap (PPH) – (RIPPH, 1998) ................ 58 2 / A 3 c La classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la
santé (CIF) .................................................................................................................... 59
2 / A 4 Les définitions législatives du handicap dans l’emploi depuis la loi de 2005 ..... 60
2 / A 4 a Article L5213-1 du code du travail ............................................................... 61 2 / A 4 b Article L5213-6 du code du travail .............................................................. 61
2 / B La fonction Ressources Humaines .............................................................................. 62
2 / B 1 Un contexte : l’industrialisation ........................................................................... 62 2 / B 1 a Un changement de la valeur « travail » ........................................................ 62
2 / B 1 b Depuis les débuts du machinisme industriel ................................................. 62
2 / B 1 c Jusqu’à l’ère de l’automatisation des industries de process (jusqu’au
milieu du vingtième siècle) .......................................................................................... 63
2 / B 1 d Le travail humain s’est transformé ................................................................ 63 2 / B 2 L’apparition du service du personnel ................................................................... 63
2 / B 2 a Quelques grandes entreprises du début du XX ème
siècle ............................... 64
2 / B 2 b Apparition des lois sociales, .......................................................................... 64 2 / B 2 c Des premiers postes de chef du personnel, .................................................... 64
2 / B 2 d Et des relations syndicales ............................................................................. 65 2 / B 3 L’évolution de la fonction « Personnel » de 1945 à 1960 .................................... 65
2 / B 3 a Les idées relatives à l’homme et au travail .................................................... 65 2 / B 3 b L’évolution du cadre réglementaire ............................................................... 66 2 / B 3 c La généralisation de la fonction de direction du personnel ........................... 66
2 / B 4 L’évolution des services du Personnel de 1960 à 1975 ....................................... 67 2 / B 4 a Les contours actuels du cadre juridique se dessinent, à savoir : .................... 67
2 / B 4 b Principales caractéristiques de cette période. ................................................ 67 2 / B 4 c C’est aussi la période des écoles .................................................................... 68
2 / B 5 L’émergence de la fonction ressources humaines ................................................ 68 2 / B 5 a Les années 80 : un contexte de changement .................................................. 68 2 / B 5 b Qui se prolonge dans les années 90 ............................................................... 69
123
2 / B 5 c Et la fonction devient stratégique .................................................................. 70
2 / B 6 2000/2010 : une logique de défis à relever au niveau de la GRH ........................ 71 2 / B 6 a Les défis démographiques ............................................................................. 71 2 / B 6 b Les défis technologiques ............................................................................... 71
2 / B 6 c Les défis sociaux ............................................................................................ 72 2 / B 6 d Les défis législatifs et règlementaires ............................................................ 72
2 / B 7 Les réponses que la fonction ressources humaines doit apporter à ces défis ....... 73 2 / B 7 a Des réponses attendues .................................................................................. 73 2 / B 7 b Des changements de perspectives ................................................................. 74
2 / C Enseignements et perspectives de recherche ............................................................... 74 2 / C 1 Synthèse des parties 1 et 2 .................................................................................... 74 2 / C 2 Questionnement .................................................................................................... 75 2 / C 3 Hypothèses ........................................................................................................... 76
3° PARTIE : Enquête ............................................................................................................... 77 3 / A Méthodologie .............................................................................................................. 77
3 / A 1 Thèmes explorés ................................................................................................... 77
3 / A 2 Les cibles .............................................................................................................. 78 3 / A 3 Process d’enquête ................................................................................................. 79 3 / A 4 Présentation des résultats ..................................................................................... 80 3 / A 5 Données brutes ..................................................................................................... 81
3 / B Résultats et analyses .................................................................................................... 81 3 / B 1 Typologie des enquêtés ........................................................................................ 81
3 / B 1 a Cartographie des structures ............................................................................ 81 3 / B 1 b Cartographie des postes et fonctions ............................................................. 82 3 / B 1 c Rôle lors des recrutements ............................................................................. 83
3 / B 1 d Liens professionnels vis-à-vis des personnes en situation de handicap ........ 84
Synthèse : ......................................................................................................................... 85 3 / B 2 L’évolution des ressources humaines : vers le « pour tous et chacun » ............... 86
3 / B 2 a Evolutions perçues ......................................................................................... 86
3 / B 2 b Focus sur la phase de recrutement ................................................................. 90 3 / B 2 c Notion de handicap et recrutement spécifique ? ............................................ 94
Synthèse et retour sur l’hypothèse 1 ................................................................................ 97
3 / B 3 La notion de handicap induit une bienveillante vigilance .................................... 97 3 / B 3 a Doit être dit, comment, pourquoi ? ................................................................ 97
3 / B 3 b Que se passe-t-il quand le mot handicap est « lâché » dans l’environnement
professionnel ? ............................................................................................................ 100 Synthèse et retour sur l’hypothèse 2 .............................................................................. 103
3 / B 4 Prospective : Vieillissement au travail et notion de handicap ? ......................... 103 Synthèse et retour sur l’hypothèse 3 .............................................................................. 106
3 / C Conclusion partie 3 .................................................................................................... 107 4° PARTIE: Préconisations .................................................................................................... 108
4 / A Recentrer la communication ...................................................................................... 110 4 / A 1 Quand on parle de situations de travail, nos phrases commencent par
« normalement » ............................................................................................................. 110 4 / A 2 Communication et action ................................................................................... 111 4 / A 3 De l’exploit au quotidien .................................................................................... 112
4 / B Outils ......................................................................................................................... 113 4 / B 1 La formule magique : E > RS + RO ................................................................... 113 4 / B 2 Transposition du Principe de Production du Handicap ...................................... 114 4 / B 3 Entretiens individuels, chartes, labels, plan pénibilité… ................................... 115
124
4 / C Méthode ..................................................................................................................... 116 4 / C 1 « Industrialiser l’artisanal » ................................................................................ 117 4 / C 3 Approche prospective ......................................................................................... 117
4 / D Conclusion partie 4 .................................................................................................... 118 CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 119 TABLE DES MATIERES ........................................................................................................ 121 BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................. 125 ANNEXES ............................................................................................................................... 128
125
BIBLIOGRAPHIE
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prospective, Management & Avenir, 2010/6 n° 36, p. 245-262.
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handicap et de la santé, Gérontologie et société 4/2001 (n° 99), p. 37-56.
URL: www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe-2001-4-page-37.htm.
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ou transformation ?, Nouvelle revue de psychosociologie 1/2006 (n° 1), p. 103-116.
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DESSORS Dominique, GAIGNARD Lise, le travail au quotidien, Institution n°35, L’analyse
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Avenir 4/2008 (n° 18), p. 42-56.
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mieux les accompagner, Toulouse, Erès, 276 p.
126
STIKER Henri-Jacques, (2005), Corps infirmes et sociétés : Essai d’anthropologie historique
3° édition, Paris, éditions DUNOD, 252 p.
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Carnet PSY, 2011/9 n° 158, p. 25-28.
TISSERANT Guy, (2012), Le handicap en entreprise : contrainte ou opportunité ? Vers un
management équitable de la singularité, Paris, Pearson, 234 p.
L’accès à l’emploi des personnes handicapées en 2011, études et analyses n°66 octobre 2013,
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Développement durable et entreprises un défi pour les managers / (2003), ORSE,
Observatoire sur la responsabilité sociétale des entreprises, Saint-Denis La
Plaine : AFNOR, 2003, cop. 2004, 103 p.
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127
LOI n° 2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale, Section 3 : Plan de sauvegarde
de l'emploi et droit au reclassement art 107 et suivants
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000408905 consulté
le 09/11/2013.
Article L132-27 du Code du Travail modifié par Loi n°2003-775 du 21 août 2003-art. 11
JORF 22 août 2003
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000781627, consulté
le 09/11/2011.
http://www.inrs.fr/accueil/situations-travail/travailleurs-particuliers/vieillissant.html, consulté
le 28/10/2013
http://www.agora21.org/rs-iso26000/static/les-7-questions-centrales-de-liso-26000.html
consulté le 28/10/2013
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&id=2415 consulté le 28/10/2013
CONFERENCE RSE ET HANDICAP, l'événement des 5 ans à Sciences Po Paris et
hanploi.com
Table ronde: l'entreprise et le handicap, être manager aujourd’hui
http://www.dailymotion.com/video/xg6g4u_table-ronde-les-managers-et-le-handicap_news
consulté le 08/11/2013
Ressources internet :
www.agefiph.fr
www.dares.fr
www.inrs.fr
www.insee.fr
www.legifrance.fr
www.unith.fr
128
ANNEXES
Annexe n°1 : Formulaire d'enquête en ligne la fonction ressources humaines et la
notion de handicap dans l'emploi……………………………………
p 1
Annexe n°2 : Réponses enquête en ligne la fonction ressources humaine et la
notion de handicap dans l'emploi…………………………………….
p 12
Annexe n°3 : Codification des réponses aux questions ouvertes de l’enquête en
ligne la fonction ressources humaine et la notion de handicap dans
l'emploi……………………………………………………………....
p 32
Annexe n°4 : Liste des entretiens………………………………………………….. p 35
Annexes n°5
(sur cd) :
Transcription des entretiens n°1 à 14
1
Annexe n° 1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Annexe n° 2
Réponses de l’enquête en ligne
« La fonction ressources humaines
et la notion de handicap dans l’emploi »
Dans un premier temps, faisons connaissance.
Question n°1 : Quels sont vos nom, prénom?
Réponses anonymées
Question n°2 : Adresse courriel
Réponses anonymées
Question n°3 : Dans quelle structure travaillez-vous?
Réponses anonymées
Question n°4 : Quel effectif?
Question n°5 : Quel secteur d'activité?
indépendant 2 5 %
moins de 10 salariés 2 5 %
de 11 à 20 salariés 2 5 %
de 21 à 50 salariés 7 19 %
de 51 à 100 salariés 1 3 %
de 101 à 500 salariés 23 62 %
conseil 2 5 %
industrie agroalimentaire 1 2 %
services 9 22 %
banque finance assurance 8 20 %
branche métallurgie 7 17 %
bâtiment 2 5 %
Autre 12 29 %
13
Question n°6 : Quelle(s) est(sont) votre(vos) attribution(s) dans les
ressources humaines
Question n°7 : Occupez-vous une ou des missions spécifiques?
DRH/ RRH 16 35 %
formation et carrière 4 9 %
recrutement 10 22 %
paye 2 4 %
Autre 14 30 %
diversité 19 17 %
relation avec les IRP 15 14 %
plan senior 11 10 %
handicap 21 19 %
CHSCT 13 12 %
risques psychosociaux 13 12 %
égalité professionnelle 12 11 %
Autre 7 6 %
14
Dans un deuxième temps, vous et la fonction ressources humaines
Question n°8 : Selon vous quelles sont les deux principales évolutions de la
fonction ressources humaines ?
Question n°9 : Intervenez-vous lors des process de recrutement ?
Question n°10 : Si oui à quelles étapes?
technicité 11 14 %
stratégie 29 36 %
transversalité 26 33 %
législation 11 14 %
Autre 3 4 %
oui 28 70 %
non 6 15 %
partiellement 6 15 %
Autre 0 0 %
définition de poste/profil 21 14 %
sourcing/annonce 25 17 %
réception CV et lettre de motivation
24 16 %
pré sélection 25 17 %
entretien 27 18 %
décision/ validation 26 17 %
Autre 3 2 %
15
Question n°11 : Selon vous quels sont les principaux enjeux/défis d'un
recrutement ?
« - adaptation du candidat au poste proposé - adaptation à l'équipe déjà en place - adaptation
au mode de fonctionnement du service - pérennité du recrutement Identifier les bonnes
compétences Identifier la capacité d'intégration dans l'esprit de l'entreprise »
« confiance que l'on va donner au nouveau salarié la communication la passion de notre
métier recruter une personne capable d'accompagner l'évolution de la société, quelque soit son
niveau de poste »
« Trouver LA personne qui possède les compétences adaptées au poste et le savoir être.
adéquation à la culture de l'entreprise »
« 1. Identifier le bon profil 2. Qui s'inscrit dans la durée (moyen et long terme) Recruter une
personne en ayant en ligne de mire un accompagnement dans son parcours professionnel
(poste, formation, valorisation humaine) »
« pérennité efficacité efficience satisfaction partagée »
« 1/Compétences (surtout dans les domaines techniques) 2/ Carences de certains profils
(usinage, décolletage, fraisage, tournage, taraudage, emboutissage, forgeron...) 3/ Savoir être
4/ Attirer des candidats dans des métiers industriels ouvriers (l'industrie n'a pas bonne presse
hélas) »
« - compétences en lien avec la fonction demandée - intégration à une équipe - adhésion au
projet »
« 1 La motivation 2 Adaptation »
« Faire matcher une définition de poste avec un profil. Effectuer un recrutement durable. Et
efficient. »
« Identifier les besoins Etablir le bon profil Trouver la bonne personne à la bonne place dans
l'entreprise tant en termes de compétences, savoir-être et motivation. »
« Identifier les bonnes compétences et savoir-faire, sans oublier le savoir-être, pour
compatibilité avec les besoins réels de l'entreprise, des services concernés par le recrutement
dont il s'agit, afin que la personne retenue intègre au mieux l'esprit et le fonctionnement de
l'entreprise »
« 1- avoir les compétences requises 2 - s'adapter à la culture d'entreprise 3 - s'intégrer à
l'équipe bonne personne au bon endroit au bon moment -capter les profils rares -les garder -
les fidéliser (qu'ils restent s'ils sont bons, qu'ils s'intègrent et se fassent à la culture
d'entreprise, la déploient, la promeuvent, adhérant aux valeurs de l'entreprise et cherchant à la
diffuser) tout en étant à l'écoute des attentes de ces profils compétents et en renouvelant leur
16
soif de nouveauté/défis (formations etc.) -apporter du sang neuf à l'organisation, un regard
nouveau et un esprit critique 2- analyser la personnalité 3- analyser l'efficacité 1- ne pas se
tromper dans le choix final »
« repérer auprès du candidat la capacité à s'intégrer dans une organisation tant sur le plan
technique que relationnel/ personnel. »
« Avoir la bonne compétence à la bonne place au bon moment »
« cohérence du poste avec le parcours professionnel, compétences du candidat intégration 1)
Trouver un candidat dont le profil soit le plus proche possible du profil du poste à pourvoir.
être le plus objectif que possible »
« Répondre au besoin de l'entreprise avec précision tout en "autorisant" le recruté à apprendre
encore et savoir garder les compétences, les développer au fil des années »
« meilleur adéquation profil/candidat, non discrimination S'adapter au marché de l'emploi
Faire évoluer les critères de sélection et d'exigence des opérationnels »
« valider le savoir être le savoir faire pouvant s'acquérir Avoir un bon feeling mettre à l'aise la
personne pour révéler sa personnalité »
« trouver le bon candidat capable d'assurer les missions et s'intégrer ds l'équipe existante »
« 1. Répondre à un besoin = répondre à l'offre = rapprocher des compétences à un profil
2.réussir l'intégration, pérenniser l'embauche = tenir compte du savoir être de la personne, du
collectif de travail, de l'environnement, du management... »
« 1 - Trouver la personne avec les compétences et/ou aptitudes adéquates 2 - Trouver le
candidat motivé par le poste ds une perspective à long terme 3 - S'assurer de la cohérence de
l'état d'esprit du candidat avec la culture d'entreprise et l'esprit de l'équipe dans laquelle il va
travailler. Le 3 est peut-être le plus important mais si les 2 premiers ne sont pas validés,
l'échec est assuré... D'où mon hésitation dans la hiérarchie ! »
« La bonne personne au bon poste Un bonne intégration et formation »
« attirer, séduire, retenir, dénicher les compétences Préparer l'avenir de l'entreprise Conjuguer
les 2 composantes de l'homme au travail - "objet" de production qui doit réaliser une valeur
ajoutée attendu - "sujet" en devenir qui doit se construire en harmonie avec les attentes de
l'entreprise »
« Bien identifié les besoins du poste... les taches à accomplir... le savoir être dans le cas d'une
approche humaniste dans le cadre du travail et les limites, pour pouvoir à l'inverse cerner et
identifier les vrais compétences du candidat »
17
Pour vous, recrutement serait associé plutôt avec ...
Question n°12 : Pouvez-vous classer par ordre d'importance décroissante
lors d'un recrutement les 6 items ci-dessous ?
Question n°13 : Pouvez-vous classer par ordre d'importance décroissante
lors d'un recrutement les 6 items ci-dessous ?
Question n°14 : Pouvez-vous classer par ordre d'importance décroissante
lors d'un recrutement les 6 items ci-dessous ?
compétences 23 58 %
projection dans le collectif de travail
1 3 %
potentiel d'évolution 2 5 %
aptitudes 5 13 %
savoir être 8 20 %
expériences précédentes 1 3 %
compétences 4 10 %
projection dans le collectif de travail
9 23 %
potentiel d'évolution 6 15 %
aptitudes 7 18 %
savoir être 11 28 %
expériences précédentes 3 8 %
compétences 7 18 %
projection dans le collectif de travail
8 20 %
potentiel d'évolution 2 5 %
aptitudes 5 13 %
savoir être 10 25 %
expériences précédentes 8 20 %
18
Question n°15 : Pouvez-vous classer par ordre d'importance décroissante
lors d'un recrutement les 6 items ci-dessous ?
Question n°16 : Pouvez-vous classer par ordre d'importance décroissante
lors d'un recrutement les 6 items ci-dessous ?
Question n°17 : Pouvez-vous classer par ordre d'importance décroissante
lors d'un recrutement les 6 items ci-dessous ?
compétences 1 3 %
projection dans le collectif de travail
8 21 %
potentiel d'évolution 11 28 %
aptitudes 11 28 %
savoir être 5 13 %
expériences précédentes 3 8 %
compétences 3 8 %
projection dans le collectif de travail
7 18 %
potentiel d'évolution 7 18 %
aptitudes 7 18 %
savoir être 5 13 %
expériences précédentes 9 24 %
compétences 2 5 %
projection dans le collectif de travail
8 22 %
potentiel d'évolution 6 16 %
aptitudes 4 11 %
savoir être 2 5 %
expériences précédentes 15 41 %
19
Troisième temps, la notion de handicap et l'emploi ...
Question n°18 : A votre connaissance, y a-t-il des personnes dites
« travailleurs handicapés » salariées dans votre établissement ?
Question n°19 : Si oui combien?
Question n°20 : Est-ce vous qui les avez recrutées ?
Question n°21 : Est-ce vous qui les managez ?
oui 34 92 %
non 3 8 %
ne sait pas 0 0 %
moins de 5 12 34 %
de 6 à 10 5 14 %
plus de 11 15 43 %
ne sait pas 3 9 %
oui 15 45 %
non 18 55 %
oui 9 26 %
non 25 74 %
20
Question n°22 : Si vous participez à un recrutement, souhaitez vous savoir
si une personne est reconnue Travailleur en Situation de Handicap ?
Question n°23 : Pour vous, quels sont les éléments qui rendent cette
information souhaitable, voire nécessaire ?
« Préparation de l'intégration, l'adaptation au poste de travail. Présentation de la politique
handicap de l'entreprise. »
« -la nécessité d'aménager ou non le poste -la nécessité d'aménager ou non le temps de travail
-la nécessité de mettre en place un accompagnement de proximité ou non de la part de
l'encadrant -la nécessité d'engager un accompagnement régulier de la part du service médical -
faire connaitre au candidat le cas échéant les aides financières auxquelles il peut prétendre »
« Aucun élément »
« Pour adapter le poste de travail au candidat »
« pour la compatibilité & l'adaptabilité des contraintes de son handicap avec les particularités
de sa fonction (mise en place adaptation éventuelle de son poste de travail) + pour la
sécurité/sa sécurité (si crise ou malaise ou autre pb, liés avec une maladie, à titre d'exemple),
en vue de la réactivité la plus efficace, de la part de ses collègues de travail, etc... »
« contribuer à remplir l'obligation de 6% Prévenir d'éventuelles difficulté dans la tenue du
poste Informer l'encadrement si de mesure particulières doivent être prises »
« rassurer le recruteur adéquation poste handicap »
« Politique sociale de recrutement. A étudier cependant en fonction de son profil »
« si besoin, faciliter l'intégration connaître les restrictions éventuelles du candidat pour ne pas
le mettre en difficulté adaptation du poste de travail, des horaires, du temps de travail des
temps de pause à la personne recrutée par anticipation 1) Les personnes reconnues en
situation de handicap doivent avoir les mêmes chances de réussite professionnelle que
n'importe quels autres candidats. 2) Répondre à notre obligation en matière de législation.
oui 30 77 %
non 9 23 %
21
Information souhaitable voire nécessaire uniquement dans le cas où un aménagement du poste
de travail est à mettre en œuvre »
« 1 l'obligation des entreprises 2 vérifier l'aptitude à occuper le poste avec le handicap déclaré
3 Mettre en place un accompagnement renforcé »
« la diversité des profils dans l'entreprise qui crée la dynamique »
« l'aménagement du poste de travail la possibilité d'occuper le poste en fonction du handicap
La compétence se trouve chez un travailleur en situation de handicap au même titre que chez
un autre. Cette information est importante à connaître lors du recrutement pour 2 raisons :
l'adaptation au poste de travail à pourvoir et la capacité d'adaptation à venir s'il y a une
évolution connue. »
« Si le profil de du candidat correspond au poste et que le recrutement est effectif, il est
nécessaire de connaître cette information afin de pouvoir envisager de aménagements de poste
si besoin. »
« faciliter l'intégration dans l'équipe, pouvoir prévenir »
« Cette information est indispensable si le handicap doit être pris en compte pour le poste à
pourvoir (port de charge, etc...) »
« 1/ recenser les personnes avec un handicap 2/ que cela ne soit pas un frein au recrutement »
« adaptation du poste ou des horaires. »
« pour pouvoir respecter les règles de sécurité sur un poste particulier pas d'importance pour
le recrutement lui -même mais nécessité de savoir en cas de sélection de la personne s'il y a
des aménagements de poste à réalisé ou des préconisations à transmettre au service »
« 1/ Evaluer l'aptitude à répondre aux exigences des métiers (certains métiers ont des
contraintes très difficiles à adapter) 2/ Préparer une adaptation de poste éventuelle 3/ Préparer
le Management à l'accueil d'une personne en situation d'Handicap »
« Contraintes au poste éventuelles »
« Cette info est importante pour pouvoir préparer le poste en conséquence (si besoin) et
avertir le manager si cela peut expliquer certains comportements ou refus. »
« Vérifier qu'il n'y a pas d'incompatibilité avec le poste. Voir si des aménagements sont
nécessaires Communiquer auprès de l'équipe selon le handicap et le souhait de la personne
adaptation du poste éventuellement information de l'handicap indispensable pour l'équipe de
travail - Prioriser le recrutement d'un collaborateur TH (si profil ok bien sur) - S'assurer le
plus en amont possible du besoin (ou non) d'adaptation de poste, que ce soit aménagements
horaires ou fourniture de matériel, et anticiper la visite médicale avec les rares dispo de nos
médecins (sans ironie aucune sur la rareté c'est juste un constat) - Mieux comprendre certains
22
revirements de carrière à 180°, certaines errances de parcours... sans tout imputer sur cette
situation »
« Pour savoir si le poste proposé est en compatible avec le handicap de la personne »
« - diminuer les taxes - savoir s'il faut effectuer des aménagements spécifiques à l'handicap -
investir dans du matériel spécifique »
« En tant que responsable de mission handicap cette information m'est importante puisque je
gère uniquement les recrutements des personnes reconnues travailleurs handicapés. Au delà
de ce point, cela permet d'anticiper la mise en place des compensations du handicap et
d'informer et de sensibiliser si besoin le collectif de travail et le management »
« Bien maîtriser la capacité de la personne à répondre au besoin Bien maîtriser son
intégration, sa formation et son accompagnement »
Question n°24 : Si oui à quel moment souhaiteriez-vous être informé(e) ?
Question n°25 : Comment auriez vous besoin d'être informé(e) ?
« Le candidat peut nous indiquer qu'il est bénéficiaire de l'obligation d'emploi et nous préciser
si il a besoin d'un aménagement de poste particulier. »
« Par oral. »
« Le progiciel de recrutement que nous utilisons permet aux candidats qui le souhaitent de
nous en informer lorsqu'ils complètent le formulaire de dépôt de leur candidature. »
« par une annonce de sa part »
« par la personne elle même en fin ou en cours d'entretien »
« en entretien par oral puis par écrit »
« 1 Par le candidat 2 Par la structure qui l'accompagne dans ses démarches et qui sera valider
ou invalider la prise de poste Même si nul n'est obligé d'évoquer son handicap ni sa
début d'entretien 7 21 %
milieu d'entretien 11 32 %
fin d'entretien 15 44 %
période d'essai 0 0 %
après la période d'essai 1 3 %
23
reconnaissance, nous avons pour pratique dans notre entreprise d'aborder la question par la
nécessité ou non d'aménager le poste. Si le candidat ne réagit pas, nous ne le forçons pas, mais
la visite médicale aura le dernier mot concernant la capacité de la personne à occuper le poste
visé. L'objectif est de permettre au futur collaborateur d'être intégré dans les meilleures
conditions et de pouvoir travailler dans le milieu qui lui soit le plus favorable. »
« par le candidat »
« Par le candidat lui-même »
« oralement avec doc a l appui »
« Info par le candidat : "je suis TH" »
« Par dossier de candidature »
« par la personne »
« et même encore plus tôt, avant l'entretien pour anticiper et prévoir éventuellement les
compensations nécessaires au handicap) à envisager dès l'entretien pour recevoir la personne
dans de bonnes conditions et s'assurer de l'accessibilité (bâtiment, numérique...). Comment :
une info sur la candidature (CV ou lettre) ; info orale »
« Par l'information donnée par le futur salarié »
« par une expression simple et concrète de la part de l'intéressé(e), devant tenir un discours
rassurant, complété (si besoin) par les précisions éventuelles apportées par son Conseiller, son
Référent si le/la candidat(e) pressenti(e) est accompagné(e) par un Organisme de placement,
d'accompagnement vers l'emploi;... Oralement »
« Certains candidats notent leur RQTH dans la partie "divers" de leur CV, à coté du permis B
ou de la passion pour le macramé. Cela permet d'être au courant et de pouvoir poser, en fin
d'entretien, la question d'un besoin d'aménagement de poste. Sinon, j'apprécie que les
candidats m'en fassent part lors de l'entretien, à condition de ne pas entrer dans les détails les
plus intimes de leur condition de santé. J'ai d'ailleurs placardé dans mon bureau des affiches
de l'adapt, cap emploi et communications diverses pour inciter les candidats à en parler. En
clair, j'aime avoir cette info mais il faut qu'elle soit donnée volontairement et spontanément
par le candidat. Il est hors de question de rendre l'info obligatoire sur le CV. »
« à l'écrit sur le CV à l'oral à l'initiative du candidat à l'oral en réponse à la question de
l'employeur par le cabinet de recrutement/ETT ce qui permet au candidat d'être le plus à l'aise
pendant l'entretien »
« par le candidat(e) lui-même »
« oralement »
« Dans un premier temps à l'oral puis par transmission de la reconnaissance TH »
24
« dans le CV »
« par écrit avant de convoquer la personne en entretien »
« par la personne elle-même »
« par un questionnaire précisant les aptitudes ou inaptitudes du candidat »
« Savoir si une adaptation de poste est nécessaire »
« Notification RQTH »
« Oralement puis avec une copie des documents déclarant la personne en handicap. Ne pas
cacher les restrictions. La transparence aide à mieux gérer l'intégration d'une personne en
situation d'handicap. »
« parole toute simple! »
« Par la personne, de façon naturelle. »
« De façon spontanée par le candidat. »
« par une information orale pendant l'entretien, suivie de la présentation de la reconnaissance
au moment de la signature du contrat »
Question n°26 : Quels en seraient les avantages ?
« De choisir en connaissance de cause. »
« Bonne personne au bon poste Déclaration TH »
« Imaginer et anticiper les adaptations de poste, ne pas mettre la personne en échec »
« Le fait de le dire verbalement permet d'instaurer un climat de confiance et d'échange »
« coaching adapté »
« L'avantage serait que le candidat ne soit pas en difficulté si il a besoin d'un aménagement
particulier. »
« Transparence et confiance »
« mettre en place le plus tôt possible les aménagements nécessaires en compensation du
handicap et réaliser un entretien d'embauche efficace, dans de bonnes conditions »
« Se focaliser uniquement sur entretien et non aptitudes adaptations et travail sur
l'environnement humain direct le fait qu'elle fasse assez confiance à l'entreprise pour le dire »
« - répondre à l'obligation légale de 6% d'emploi de TH - appui/aide des différents organismes
(AGEFIPH, CAP EMPLOI, SAMETH, Médecine du travail) - développer la « diversité au
sein de l'entreprise »
« mieux comprendre pour vérifier si comportement et intégration possible par rapport aux
missions du poste »
25
« Avoir cette info permet d'anticiper certaines difficultés, voire de les éviter complètement.
Par ex, recruter qqun à 28h sur 4 jours au lieu de temps plein pour éviter une fatigue excessive
permet de meilleurs résultats au travail et une intégration favorisée par là même. Si le
candidat ne dit rien et essaie tant bien que mal de tenir ses 5j/semaine, il risque la saturation,
voire une fin de période d'essai négative. »
« déclarer un travailleur handicapé »
« Aide au respect de l'obligation d'emploi, prise en compte de la difficulté pour un
recrutement adapté »
« transparence »
« Adaptation le cas échéant au poste de travail et mode de collaboration avec les autres
collègues »
« transparence »
« Optimisation du recrutement par le rapprochement offre emploi/recherche métier, afin de
trouver au plus juste la "bonne personne" pour le "poste proposé" afin de favoriser la
pérennisation du futur "partenariat" employeur/salarié-collaborateur-membre à part entière
d'une équipe constituant l'Entreprise, etc... »
« uniquement économique »
« -la nécessité d'aménager ou non le poste -la nécessité d'aménager ou non le temps de travail
-la nécessité de mettre en place un accompagnement de proximité ou non de la part de
l'encadrant -la nécessité d'engager un accompagnement régulier de la part du service médical -
faire connaitre au candidat le cas échéant les aides financières auxquelles il peut prétendre
pouvoir anticiper sur tous les points évoqués un peu plus haut et gagner du temps (notamment
pour vérifier l'aptitude pendant la visite de préalable) la levée des tabous »
« Avoir l'information en amont pour l'évoquer simplement pendant l'entretien »
« Œuvrer pour l'ouverture d'esprit des collègues en luttant contre les a priori et la
discrimination ! Et dans un second temps, un avantage financier, tout de même. »
« cf. 2 réponses ci-dessus afin ne pas donner d'illusion à la personne et de ne pas perdre de
temps »
« 1 Eviter de mettre le candidat en échec 2 Eviter de lui faire prendre des risques 3 Proposer
l'offre adaptée »
« Anticiper les contraintes au poste éventuelles. »
« adaptation du poste de travail, des horaires, du temps de travail des temps de pause à la
personne recrutée par anticipation pour le service RH et le service de la personne recruté »
« Examen plus attentif des candidatures. »
26
Recrutement, handicap et les autres ....
Question n°27 : Selon vous, le recrutement d'une personne en situation de
handicap est-il un recrutement spécifique ?
Question n°28 : Pourquoi?
« Intégration demandant plus d'attention »
« Parce qu'il nécessite un certain nombre de points de vigilance, de communication interne et
d'accompagnement (médecine du travail, CHSCT...). »
« Nous ne recrutons pas pour respecter la législation sur les Travailleurs en Situation de
Handicap mais pour pourvoir un emploi. »
« si l'on s'en tient aux compétences »
« - par la mise en place des aides/mesures spécifiques nécessitant la rédaction de dossiers
(aides à l'emploi, adaptation de poste,...) - par la sensibilisation du personnel et/ou des
membres de l'équipe (bureau, atelier, service) avec qui il/elle est amené(e) à travailler... sans
oublier la phase "accueil nouveau salarié" (comme tout autre salarié) »
« lecture différenciée du parcours sur le cv travail d'accompagnement nécessaire du recruteur
L'approche est différente. Il faut envisager un suivi médical avec une visite de pré-embauche
obligatoire, parfois des aménagements de postes et des contraintes d'adaptation. De plus, les
formalités administratives de dossiers d'AIP sont importantes, malgré une réelle prise en
charge du cap emploi. Toutes ces démarches sont spécifiques à ces recrutements. »
« Pour mettre en adéquation les moyens d'accueil et le handicap »
« c'est malgré tout une personne comme les autres... si elle se présente pour le poste c'est
qu'elle a jugé être capable de l'assumer et de se réaliser Tout dépend du handicap ... Tous les
postes doivent être ouverts aux personnes en situation de handicap. Ce n'est pas le
recrutement qui est spécifique mais l'accompagnement. »
« C'est une personne comme les autres »
oui 18 46 %
non 20 51 %
ne se prononce pas 1 3 %
27
« OUI et NON. Non parce que l'on s'appuie avant tout sur les compétences de la personne
pour répondre à un besoin. et Oui parce qu'il faut tout de même tenir compte des contre
indications de la personne handicapée et prévoir les compensations. »
« Ce sont des personnes comme les autres avec juste parois un besoin d'adaptation du poste de
travail »
« selon l'handicap de la personne »
« même procédures, »
« EGALITE les candidats doivent correspondre à un besoin sur un poste et le plus important
pour un candidat est son savoir être, les compétences et la motivation, le handicap n'est à
considérer qu'en phase finale de recrutement on recrute / compétences »
« Il est spécifique à partir du moment où l'on évoque les questions d'aménagements de poste
et de temps de travail souhaité, qui diffèrent d'un entretien classique. S'ajoute à cela
l'existence de la reconnaissance d'obligation d'emploi qui ne s'obtient pas aisément (ce qui fait
une vraie sélection des personnes reconnues travailleurs handicapés). Après dans le processus
d'intégration, une fois l'entretien passé, dans l'idéal, on souhaite intégrer les collaborateurs en
situation de handicap comme tout autre collaborateur "valide" mais il s'avère que selon le
handicap (par exemple psychologique - moteur), certains processus peuvent être "lourds"
émotionnellement et incitent à procéder à une intégration au cas par cas. Pour savoir si un
aménagement de poste est nécessaire. »
« Pour des raisons de bonne adéquation poste/handicap Le processus de recrutement est le
même. La différence se trouve pour moi après le recrutement, s'il y a des aménagements de
poste à effectuer. »
« choix économique »
« Nous recherchons des compétences, pas une "typologie" d'individus. Donc pour une grande
part du processus de recrutement, il n'y a rien de spécifique. Néanmoins, recruter une
personne en situation de handicap nécessite des dispositions spécifiques parfois en termes
d'aménagement de poste. Ce n'est pas l'handicap que l'on recherche mais bien des
compétences. En aucun cas, le handicap n'est un critère de sélection dans le recrutement.
Accompagnement souvent requis pour - éviter les erreurs ou maladresses - adapter l'accueil de
la personne - suivre l'intégration de la personne »
« L'objectif est de recruter la bonne personne avec les meilleures compétences et aptitudes
adaptation le cas échéant au poste de travail adaptation à l'équipe déjà en place »
« Parce qu'il faut prendre en compte l'handicap pour adapter le poste, préparer son intégration
au mieux. »
28
« L'handicap n'étant pas toujours visible mais la connaissance permet d'adapter le poste »
« Oui et non car dans les EHPAD, nous ne pouvons pas créer de poste supplémentaire hormis
depuis les contrats d'avenir »
« Savoir si un collaborateur a besoin d'une souris verticale, d'une pause de 5 min toutes les
heures ou de ne pas dépasser le 22h par semaine ne rend pas pour autant le process de
recrutement particulier. Les étapes de vérifications du profil restent les mêmes. A cause de
l'appréhension mutuelle d'évoquer le handicap surtout quand il n'est pas visible. Peur de ne
pas être pris à cause du handicap Peur de recruter à cause des problèmes ou mesure
nécessaires à mettre en œuvre. »
« Parce qu'il faut passer plus de temps : sur le handicap, sur l'historique »
Question n°29 : Selon vous, l'intégration au sein du collectif de travail d'une
personne en situation de handicap est-elle particulière ?
Question n°30 : Pour quelles raisons ?
« Il peut y avoir une appréhension de la part des collègues. Caler les choses en début de
mission »
« pas de travail collectif dans notre entreprise travail individuel et isole »
« Le collectif doit être préparé à cette intégration de façon à éviter des maladresses qui
pourraient être irréparables. Cela peut cependant dépendre du type de handicap »
« Informer l'encadrement si la personne a besoin d'aménagements spécifiques (exemple une
piqure à faire 2 fois par jour et qui nécessite de s'isoler) »
« Risque de rejet de l'équipe d' où nécessité d'annoncer la finalité du recrutement »
« Si le collectif n'en a pas l'habitude, il est intéressant de les sensibiliser; sans en faire trop non
plus. »
« suivant l'handicap il faut informer »
oui 26 65 %
non 7 18 %
ne se prononce pas 7 18 %
29
« Je dirais que c'est du cas par cas. ça dépend de la structure qui reçoit la personne en situation
de handicap, si le service a l'habitude d'intégrer des collaborateurs en situation de handicap ou
non, le handicap que la personne a, visible ou non, pouvant peut-être impressionner les autres
collaborateurs. Il ne faut pas mettre la personne nouvellement intégrée plus en lumière qu'une
autre, mais l'intégrer comme toutes les autres afin d'éviter un sentiment de jalousie, d'envie de
la part des autres ou même de "favoritisme" infondé. Mais cela demeure du cas par cas. Si les
collaborateurs sont bien sensibilisés, c'est déjà sans doute plus facile. Parfois car il faut faire
passer le message sans blesser le nouveau salarié »
« Oui et Non encore une fois. Non car dans la majorité des recrutements effectués le handicap
est non visible et ne nécessite pas de compensations, en tous cas sur nos métiers. Et oui car
certaines situations nécessitent une information voire une sensibilisation du collectif de travail
(avec l'accord du collaborateur handicapé). Parfois même un tutorat peut être envisagé et mis
en place »
« Cela dépend du niveau d'handicap. Ne se prononce pas = à la fois oui et non, ça dépend !
Généraliser les situations de handicap ne me convient pas. Recruter une personne en situation
de handicap lourd, comme une personne tétraplégique qui a besoin d'assistance plusieurs fois
par jour va effectivement rendre l'intégration un peu particulière, alors que former une
personne à qui il manque 2 doigts de pied n'impacte pas plus que ça le process... »
« Pour la même raison que précédemment. »
« il faut encore souvent faire évoluer certaines mentalités, le handicap n'est pas que l'image de
la "personne en fauteuil" il existe une multitude de forme de handicap. Un accompagnement
des encadrants est parfois nécessaire »
« C'est une personne comme les autres »
« en fonction de l'handicap »
« Informer le tuteur du niveau de handicap et des consignes à respecter »
« Si contraintes associées pour explication à l'équipe d'éventuelles différences de traitement.
(attention aux jalousies si adaptation poste ou horaires !) »
« en fonction des situations »
« Les personnes en situation de handicap sont encore trop perçues comme des personnes
différentes, il reste un gros travail à faire sur le regard des gens nous avons tous nos
particularités »
« pour accompagner l'intégration s'il existe des restrictions oui, sinon, non. »
« tout dépend du handicap et de la maturité de l'entreprise dans l'accueil d'une personne en
situation de handicap »
30
« Parfois une sensibilisation de l'encadrement et des collègues est nécessaire pour faciliter
l'intégration du TH »
« (voir ci-dessus) quant à la sensibilisation du personnel, en amont puis en aval, au moins
ponctuellement »
« fonction de la "typologie" du handicap et du collectif de travail »
« C'est un salarié comme un autre. Besoin d'une communication adaptée auprès du collectif
(cela ne veut pas dire du "favoritisme") »
« A cette réponse, je préfère dire "oui ou non" car dans certains cas l'intégration n'est pas
particulière. »
« adaptation au type de handicap, sauf s'il n'y en a pas »
« L'acceptation du handicap en entreprise n'est pas acquise. Le handicap visible peut générer
des appréhensions et des a priori »
« Il faut être encore plus vigilant pour être certain que l'intégration soit bien menée »
« Une situation bien expliquée et bien comprise par les autres salariés permet de mieux
intégrer la personne en situation de handicap »
« Ce sont des personnes qu'il faut traiter normalement comme les autres employés de la
société afin de bien les intégrer et ne pas faire de privilégié. »
Question n°31 : Comment compareriez-vous le recrutement d'un personne
en situation de handicap avec un autre recrutement ?
Question n°32 : Pourquoi?
« Si le recrutement s'attache à respecter une trame validant, les aptitudes, les compétences le
savoir être, le statut de travailleur handicapé n'est à mon sens qu'une "particularité" du
candidat Similaire dans le questionnement différent pour savoir s'il est possible d'adapter le
poste de travail »
« Le seul point important est l'éventuelle adaptation au poste de travail. »
plus difficile 5 13 %
plus complexe 11 29 %
similaire 22 58 %
plus facile 0 0 %
31
« ce sont les compétences et le savoir-être d'un candidat qui priment »
« Rien ne change dans le cadre des compétences Les bons profils parmi les personnes en
situation de handicap sont plus rares : formation, diversité d'expérience, prise de
responsabilité en entreprise. »
« c'est une contrainte à prendre en considération. Mais tous les postulants ont des contraintes.
Voir réponses précédentes »
« Pour tous les éléments décrits précédemment »
« C'est une personne comme les autres »
« Bien maîtriser tous les paramètres pour une embauche réussie »
« Le processus est toujours un petit peu plus long (visites médicales, aménagement de postes)
vérification des aptitudes par le biais d'évaluations en milieu de travail. On vérifie que l'état de
santé de la personne ne l'empêche pas d'exercer le poste convoité ou que le milieu dans lequel
elle se trouvera ne lui causera pas de désagréments. Mais les personnes handicapée font
souvent parfois preuve de volonté et de disponibilité, car elles ont rencontré parfois plus de
difficultés dans leur parcours de recherche d'emploi »
« se préparer sur une thématique que je ne connais pas en détail. »
« Parce qu'en terme de compétence, il n'y a pas de difficultés particulières »
« Car il faut avoir en tête tout au long de la carrière du Collaborateur les aides dans
l'accompagnement quotidien »
« en tant que resp mission handicap je ne trouve pas plus compliqué, en général, le
recrutement d'une personne handicapée, mais il est vrai que certaines situations sont plus
complexes et nécessitent une anticipation dans la mise en place des compensations,
demandant donc plus de temps, ce qui peut freiner un recrutement et faire privilégier un
recrutement ordinaire »
« Il ne faut pas faire de différence mais savoir adapter les situations »
« Encore une fois, il n'y a pas une seule réponse car tout dépend des recrutements. »
« Multiplicité des composantes mises en jeu »
« ne pas mettre la personne dans une situation inadaptée, la mettant en échec »
« Les personnes en situation d'handicap sont moins formées (moins de compétences) que les
autres. Situation française inadmissible ! Souvent, des personnes touchées par l'handicap au
cours de leur vie, ne sont pas reformées aux métiers en tension et pensent avoir un travail dans
leur métier ou pensent avoir un métier au besoin de compétences faibles. Les métiers "de tri",
"de simple montage", cela n'existera plus en France. Il faut des COMPETENCES fortes. »
« Lors d'un recrutement on recherche des compétences et aptitudes »
32
« s’il y adaptations nécessaires dans la communication Tout recrutement quel que soit le
niveau recherché, la spécificité métier ou le diplôme est quasi unique. Pour un même poste, il
n'y aura jamais la même perception ou les mêmes critères de sélection. Les situations dans
l'entreprise à une date donnée ne seront jamais similaires à une autre date. Chaque
recrutement même en masse ne peut être comparé. »
« Car il faut faire en sorte de la traiter de manière identique à une personne ordinaire. »
« je ne fais pas de différence... simplement je pourrais adapter voir choisir l'handicap par
rapport au poste »
« Uniquement sur la partie intégration et prise de décision. Il peut y avoir une appréhension
de la part du futur manager. Il faut davantage sensibiliser les managers. »
« Encore une fois, on recrute des aptitudes, des compétences et un savoir être en tentant
d'apporter de la diversité dans les équipes pour former un collectif enrichissant. A partir de là,
le handicap n'est qu'une diversité comme les autres. Les seules difficultés peuvent, à mon
sens, provenir du manque de médecin du travail : pour certains salariés, le conseil d'un
médecin est indispensable, mais il faut qu'il soit disponible assez rapidement, ce qui leur est
difficile aujourd'hui vu leurs effectifs à suivre. Cela étant dit, la difficulté est loin d'être pire
que recruter un salarié ordinaire qui s'avère ne pas s'intégrer à l'équipe ou qui vient travailler
quand il veut ! »
« Les profils diplômés sont plus rares à trouver. »
33
Une personne, une situation ?
Question n°33 : Complétez la phrase: si nous considérons systématiquement
chaque personne recrutée comme en situation potentielle de handicap
nous...
…prendrons toujours la précaution de valider qu'il n'y a pas de précautions particulière à
prendre pour l'intégration de la personne
…modifions notre regard sur la différence qui apparaît dès lors moins normée par rapport à
nos représentations traditionnelles.
...
…Risquons d'échouer dans l'accompagnement. Il faut valoriser son potentiel pour que chacun
ait sa place
....divaguons !
…nous ouvrons à l'amélioration continue et au réexamen régulier de nos pratiques.
…ferions avancer les mentalités.
…prendrons plus en considération leur intégration.
...apprenons à gérer la diversité et développer des valeurs d'entraide et solidarité.
…aurions une vision différente du handicap et l'égalité des chances seraient plus concrète !
...nous épargnons un frein inutile !
…dédramatisons l'entretien et la prise de poste le cas échéant.
...lui assurons un accueil dans les meilleures conditions possibles
…nous adaptons à notre effectif
…ne ferons plus de différences.
…aurions appris et compris cette thématique.
…prenons en compte le fait que le handicap peut nous toucher tous, qu'il soit de naissance ou
bien acquis au cours de la vie. Sommes vigilants sur leurs conditions de travail. L'entreprise
NE DOIT PAS rendre un collaborateur handicapé.
…??
…serons plus attentifs aux conditions de travail et plus aptes à réagir améliorerons le bien être
au travail des collaborateurs
…serions plus attentionnés à la situation psychologique et physique des candidats.
…sommes tous handicapés.
34
…nous perdons notre objectif de recrutement : à savoir, trouver les meilleures compétences et
les personnes capables d'évoluer avec la société.
…nous ne focalisons pas sur le handicap
…gagnons en ouverture d'esprit, en souplesse de nos organisations et en richesse pour le
collectif de l'entreprise.
…devrions progresser en ergonomie. Mais nous ne sommes pas encore prêts à le faire.
…envisageons toutes les possibilités d'intégrer durablement les personnes en situation de
handicap
…lui demanderions systématiquement si elle a besoin d'un aménagement spécifique.
…avancerons plus vite et en toute confiance des uns et des autres
…énoncé incompréhensible désolée
…pondérons la problématique de santé et devenons inventifs
…changerions le regard.
…nous mettons des freins pour envisager une collaboration avec chaque personne recrutée.
…aurions un échange plus facile
Question n°34 : Nous voici à la fin de ce questionnaire. Avant de vous
remercier, pouvez- vous m'indiquer le temps qui vous a été nécessaire pour
y participer ?
Question n°35 : Enfin seriez-vous disponible pour prolonger cette enquête
par un entretien? (durée prévisible une heure)
moins de 5 minutes 6 15 %
de 6 à 10 minutes 24 60 %
plus de 11 minutes 10 25 %
oui 19 48 %
non 12 30 %
pas maintenant 9 23 %
35
Nombre de réponses quotidiennes
36
Annexe n° 3
Codification des réponses aux questions ouvertes de l’enquête en ligne
« La fonction ressources humaines
et la notion de handicap dans l’emploi »
Question n°11R : Selon vous, quels sont les principaux enjeux/défis d'un recrutement ?
Question n°22R : Si vous participez à un recrutement et que vous souhaitez savoir si une
personne est reconnue Travailleur en Situation de Handicap, pour vous, quels sont les
éléments qui rendent cette information souhaitable, voire nécessaire ?
Question n°25R : Comment auriez vous besoin d'être informé(e) ?
adéquation poste profil 21 27 %
réussir l'intégration
savoir être 22 28 %
adhésion du recruté (ée)
à la culture de l'entreprise 16 21 %
capter les "bons profils",
les nouvelles compétences 19 24 %
obligation légale
politique de l'entreprise
8 22 %
vérification de l'adéquation
capacités de la personne
contraintes de poste
25 68 %
4 11 %
par la personne
oralement 28 61 %
par la personne par écrit 13 28 %
par une structure
spécialisée "handicap" 5 11 %
Autre 0 0 %
37
Question n°26R : Quels en seraient les avantages ?
Question n°28R1 : Selon vous, pourquoi le recrutement d'une personne en situation de
handicap est-il un recrutement spécifique ?
Question n°28R2 : Selon vous, pourquoi le recrutement d'une personne en situation de
handicap n'est pas un recrutement spécifique ?
permettre l'aménagement
la compensation
16 31 %
permettre un accompagnement
spécifique 15 29 %
Transparence
confiance 12 24 %
Economique
(obligation d'embauche) 8 16 %
attention particulière,
prise en compte du handicap
17 46 %
aménagement/ adaptation 11 30 %
formalités administratives
aides 6 16 %
explication du
parcours professionnel 3 8 %
recrutement de compétences 10 38 %
étapes de vérification similaire 7 27 %
personnes comme les autres 9 35 %
38
Question n°30R1 : Selon vous, pour quelles raisons l'intégration au sein du collectif de
travail d'une personne en situation de handicap est particulière ?
Question n°30R2 : Selon vous, pour quelles raisons l'intégration au sein du collectif de
travail d'une personne en situation de handicap n'est pas particulière ?
Nombre de réponses quotidiennes
accompagner
les collègues/ les encadrants
14 44 %
sensibilisation aux handicaps
nécessaire 18 56 %
une personne
comme les autres 10 43 %
parce que cela dépend
du type de handicap 13 57 %
39
Annexe n° 4
Liste des entretiens
Poste/ fonction Activité Effectif Date
d’entretien
Page
Annexe n°5
Entretien n°1 consultante en
ressources humaines
GPEC, bilans de
compétences,
l’accompagnemen
t au changement
Indépendante 05/06/2013 p3
Entretien n°2 chargée de recrute-
ment, de l’alternance,
évaluatrice assessment
center
Assurance 6500 salariés 04/06/2013 p14
Entretien n°3 Responsable
Ressources Humaines
manager
Négoce matériaux 850 salariés 07/06/2013 p27
Entretien n°4 Directrice Groupement
d’Employeur pour
l’Insertion et la
Qualification,
Bâtiment et
Travaux Publics
5 salariés
50 alternants
20/06/2013 P39
Entretien n°5 Responsable de
département, manager
de manager
Mise en œuvre
assurance voyage
300 salariés 31/05/2013 p54
Entretien n°6 Responsable
Recrutement, chargée
des relations sociales,
référente handicap
Mise en œuvre
assurance voyage
300 salariés 06/05/2013 p71
Entretien n°7 Directrice des Res-
sources Humaines et
Directrice Adminis-
trative et Financière
Laboratoire
d’analyses
médicales
200 salariés 28/05/2013 p88
Entretien n°8 Responsable d’agence
de commerciale
Blanchisserie
industrielle
16 salariés 14/05/2013 p98
Entretien n°9 Directeur des
Ressources Humaines
Assurance 1300 salariés 15/05/2013 p106
Entretien n°10 Responsable
Ressources Humaines
Agroalimentaire 400 salariés 05/06/2013 p119
Entretien n°11 Directeur de Pôle Médico-sociale 200 salariés 05/07/2013 p132
Entretien n°12 Inspecteur du travail Fonction Publique
d’État
50 agents 15/07/2013 p146
Entretien n°13 Assistant Ressources
Humaines
Imprimerie 110 salariés 06/06/2013 p161
Entretien n°14 Responsable
d’antenne
Collectivité
territoriale
16 agents 21/06/2013 p177
1
Mots-clés
handicap, ressources humaines, diversité, situation de handicap, situation singulière,
individualisation, salarié en milieu ordinaire de travail, vieillissement au travail, prospective,
conseiller, insertion, intégration, inclusion, banalisation, différence, méthode systématisée,
industrialiser
Synthèse
En quoi un conseiller emploi-handicap en milieu ordinaire de travail détermine-t-il la décision des
employeurs ?
Cette problématique présente la nécessité de prendre en compte la diversité dans l’emploi et dans le
monde professionnel. Celle-ci met en exergue l’intégration de la différence, la gestion des aptitudes,
des capacités et des compétences.
Cette étude oblige à ne pas se focaliser sur la gestion de la stigmatisation de la différence, de
l’altérité, voire de ce qui manque.
Dans le même temps, le principe de non-discrimination est de plus en plus présent dans
l’environnement professionnel.
Dix ans auparavant, les principales causes de handicap étaient le travail (usure physique, pénibilité..),
le fait accidentel.
« Cela pourrait tous nous arriver »…
En 2012, les handicaps au regard de l’emploi (évolution de la définition du fait de la loi de 2005) sont
avant tout liés au vieillissement, à l’usure du temps.
« Nous allons tous être concernés »…
Que devient alors la place occupée ou conférée à la notion de handicap dans la Gestion des
Ressources Humaines ?
Les évolutions récentes de la fonction Ressources Humaines et de la notion de handicap dans
l’emploi sont-elles liées ?
Que sera l’apport du conseiller en insertion auprès des décideurs en ressources humaines dans le
cadre de la prise en compte de la notion de handicap ?
La gestion des situations de handicap peut-elle fournir un modèle prospectif concernant la prise en
compte du vieillissement au travail pour tous?
Dans ce mémoire, nous apportons les repères sur la prise en compte du handicap dans le service
public à l’emploi, les évolutions de la notion de handicap et de la fonction Ressources Humaines. Au
travers de l’enquête nous en démontrons les interactions. Enfin nous présentons un plan d’action pour
l’exercice de la fonction de conseiller emploi-handicap en milieu ordinaire de travail.