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Photo DR Plus la perf Plus la perf ormanc ormanc e thermique d’un bâtiment es e thermique d’un bâtiment est él élev ée, plus l ée, plus l ’import ’import anc anc e r e r elativ elativ e des pont e des ponts thermiques dans l thermiques dans l e bilan éner e bilan éner gétique cr gétique cr oît. Il f oît. Il f aut aut donc l donc l es tr es tr ait ait er er. Sel . Sel on l on l eur natur eur natur e et l e et l e s e syst ème c ème c ons ons tructif du bâti, tructif du bâti, diff diff ér ér ent ent s pr s pr oc oc édés s édés s ’appliquent. ’appliquent. TEXTE : PASCAL POGGI PHOTOS & ILLUSTRATIONS: AGORA, AQC/THIERRY BEL, BBS-SLAMA, CYPEBAT, DR, KP1, LOHR, RECTOR LESAGE, SCHÖCK, SEAC-GUIRAUD FRÈRES 63 MARS / AVRIL 2012 N° 131 QUALITÉ CONSTRUCTION PRESCRIPTION PONTS THERMIQUES RUPTEURS ET STRATÉGIES COMPLÉMENTAIRES PONTS THERMIQUES RUPTEURS ET STRATÉGIES COMPLÉMENTAIRES

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Photo DR

Plus la perfPlus la performancormance thermique d’un bâtiment ese thermique d’un bâtiment esttéléleevvée, plus lée, plus l’import’importancance re relativelative des ponte des pontssthermiques dans lthermiques dans le bilan énere bilan énergétique crgétique croît. Il foît. Il fautaut

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TEXTE : PASCAL POGGIPHOTOS & ILLUSTRATIONS : AGORA, AQC/THIERRY BEL,BBS-SLAMA, CYPEBAT, DR, KP1,LOHR, RECTOR LESAGE, SCHÖCK,SEAC-GUIRAUD FRÈRES

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PRESCRIPTION

PONTS THERMIQUES

RUPTEURS ETSTRATÉGIESCOMPLÉMENTAIRES

PONTS THERMIQUES

RUPTEURS ETSTRATÉGIESCOMPLÉMENTAIRES

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PRESCRIPTION

Un pont thermique est une partie de l’en-veloppe du bâtiment dont la résistancethermique est relativement plus faible que celle des parties qui l’entourent, enraison soit d’une dégradation, soit d’une

absence d’isolation thermique. Un pont thermiquecrée ainsi une perte de chaleur localisée, avec poureffet principal une surconsommation d’énergie. LeCSTB considère que les ponts thermiques consti-tuent 10 à 40 % des déperditions par les parois enimmeubles collectifs. Schöck, spécialiste des rup-teurs de ponts thermiques, estime ainsi qu’un mètrede pont thermique non traité en zone climatique H1dans un bâtiment isolé par l’extérieur, représente70 kWh de surconsommation énergétique par an. Ramenée à un bâtiment R+3 avec 700m de pont ther-miques non traités, la surconsommation serait enmoyenne de 42000 kWh par an, soit l’équivalent de3,4 tonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère.

Surconsommation et autres désordresHors la surconsommation, les ponts thermiquespeuvent aussi entraîner des désordres du bâti. Ladifférence de température très localisée entre cettepartie pas ou moins bien isolée et le reste de l’en-veloppe très isolé, peut entraîner un développementde moisissures à l’intérieur du bâtiment par effet deparoi froide, donc une dégradation de la qualité del’air et des revêtements intérieurs. Elle peut aussi

causer la fissuration des parements extérieurs au droitdu pont thermique, avec risque d’infiltration d’eau,provoquant encore d’autres dégradations. Puisquele danger vient de la différence de température,plusle bâtiment est thermiquement isolé, plus le défautd’isolation dû aux ponts thermiques éventuels peutêtre lourd de conséquences. De même, plus le bâ-timent est isolé, plus la perte de chaleur attribuableà des ponts thermiques non traités pèse lourd dansson bilan énergétique. En construction neuve, commela RT 2012 exige des niveaux d’isolation thermiqueplus importants qu’auparavant, si les ponts thermiquesne sont pas traités, le risque de pathologies devientmajeur et les pertes de chaleur spécialement im-portantes en proportion du total des déperditions. Les ponts thermiques dépendent du systèmeconstructif, c’est-à-dire du type de gros œuvre etdu principe d’isolation thermique retenu, par l’in-térieur (ITI) ou par l’extérieur (ITE). Ils sont localisésle plus souvent à la jonction entre deux parois, auxendroits où des ouvrages extérieurs, des balcons,par exemple, sont accrochés à la façade. Mais, se-lon le principe constructif, ils peuvent se trouver dansla paroi extérieure elle-même. Le CSTB a publié en2009 le guide pratique Les ponts thermiques dans lebâtiment –Mieux les connaître pour mieux les traiter (1),dans lequel il distingue deux grandes familles: lesPonts thermiques des liaisons (PTL) et les Pontsthermiques intégrés (PTI). Les PTL proviennent del’interruption de l’isolation thermique à la jonction

(1) Disponible surhttp://boutique.cstb.fr.

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et Les ponts thermiquesapparaissent au droit des liaisons entre dalles etfaçades, dalles et refends, dalles et balcons. Selon le CSTB,ils peuvent être responsablesjusqu’à 40 % des déperditionsthermiques statiquesd’un immeuble collectif.

Liaison dalle/mur extérieuren isolation par l’intérieur. Prévue à l’origine pour des raisonsd’isolation acoustique oupour faciliter l’incorporation desystèmes de chauffage/rafraîchissement par le sol,l’isolation sous chape flottantes’est avérée efficace pour letraitement des liaisons du muravec le plancher bas. Attention:pour une bonne correction du pontthermique, il est conseillé deremonter l’isolation en périphérieentre le mur et le nez de la chape.

Source: guide pratiqueLes ponts thermiques dansle bâtiment du CSTB.

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Illustration AQC/Thierry Bel

entre deux parois. Le cas classique est la jonctionentre une dalle pleine et un mur extérieur, dans unbâtiment isolé par l’intérieur. Le PTI apparaît, parexemple, à la faveur de la fixation d’une isolationextérieure à l’aide de rosaces, de vis et de chevillesmétalliques enfoncées dans la paroi extérieure. LePTI est également présent dans le cas de cloisonsextérieures à ossature légère. La multiplicationdes PTI dégrade la performance thermique desparois extérieures et doit être prise en compte dansle calcul RT 2012 de leur coefficient de transmis-sion thermique U.

Un petit nombre de solutions sans rupteursPour combattre efficacement certains ponts ther-miques, il existe d’autres stratégies que les rupteurs.D’une manière générale et en l’absence d’ouvragessaillants hors de la façade du bâtiment (comme unbalcon), l’ITE annule les ponts thermiques à lajonction entre une dalle ou un mur de refend inté-rieur et la paroi verticale extérieure en maçonne-rie ou en béton banché (au niveau du plancher bas,il convient évidemment de soigner la jonction entre l’isolant enterré et celui en façade). C’estaussi vrai dans le cas d’un angle rentrant ou sor-tant formé par deux parois verticales extérieures.Avec une ITI, le pont thermique créé par la jonctionentre une dalle sur terre-plein ou sur vide sanitaire(quelle que soit sa nature) et la paroi extérieure, peut

être très fortement réduit ou complètement annuléen recourant à une chape flottante thermiquementisolée, si l’isolant autour de la chape possède unerésistance thermique suffisante et assure la jonc-tion avec l’isolation intérieure de la paroi, ou biensi l’isolant de la paroi résiste à la pression de la chapeet descend jusqu’à la dalle primaire (voir schéma 1ci-dessous). Cette méthode est également efficacecontre le pont thermique créé par un plancher re-posant sur un mur de refend ou sur une poutre pla-cés dans un local non chauffé (un parking, parexemple). En revanche, cette stratégie ne fonc-tionne plus dans le cas d’une dalle intermédiaire,à moins d’isoler également la sous-face de la dalle. En étages intermédiaires, l’emploi d’un plancherbois sous forme de caissons bois remplis d’isolantthermique et phonique, appuyé sur des murs ex-térieurs maçonnés ou en béton banché, minimisele pont thermique, quelle que soit l’isolation ther-mique de la paroi verticale (intérieure, extérieureou répartie). Un plafond bois en caissons remplisd’isolant, utilisé comme dalle support d’étanchéitéd’une toiture-terrasse (procédé sous Avis Technique),réduit fortement le pont thermique en cas d’isola-tion par l’intérieur de la paroi verticale. Mais iln’améliore rien en cas d’isolation de la paroi ver-ticale par l’extérieur. Certains industriels ont mis au point des bétonsisolants, comme Lafarge avec son béton Thermedia.Celui-ci a été développé avec Bouygues ���

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PRESCRIPTION

Construction pour leur permettre de construire deslogements collectifs BBC, tout en restant en isola-tion par l’intérieur et sans mettre en œuvre derupteurs de ponts thermiques à la liaison dalle/murextérieur. Lafarge estime que l’emploi de son bétonThermediaen collectif permet de respecter le garde-fou de la RT 2012 des ponts thermiques linéiques(�9,� 0,6 W/m.K) en plancher intermédiaire en iso-lation par l’intérieur. Un certain nombre de bureauxd’études thermique estiment cependant qu’il fautattentivement respecter les dosages selon lesrègles préconisées par le fabricant pour atteindrece résultat. Pour lutter contre les ponts thermiques intégrés,les moyens sont différents selon leur nature. S’ils’agit de ponts thermiques ponctuels nés des viset chevilles fixant l’isolant thermique à la paroi ex-térieure, il faut renoncer aux chevilles métalliquesau profit de chevilles en matériaux de synthèse, fai-blement conducteurs de chaleur. Voire adopter desensembles chevilles plus vis en matériaux de syn-thèse ou même passer à l’isolant extérieur collé,puis enduit. S’il s’agit de PTI produits par l’ossa-ture secondaire de systèmes de murs légers, leplus simple est d’adopter une isolation par l’exté-rieur en avant de l’ossature.

Deux sortes de rupteursDans la plupart des autres configurations, seuls lesrupteurs de ponts thermiques apportent une solu-tion. Il en existe deux grandes catégories, en fonc-tion de la solution constructive choisie: les rupteurspour planchers à poutrelles et entrevous, et lesrupteurs pour dalles pleines ou prédalles. Au-delàde cette première différence, les procédés sontégalement différents selon qu’ils sont destinés auxbâtiments à isolation par l’intérieur ou par l’exté-rieur. En France, les rupteurs de ponts thermiquesrelèvent des techniques non traditionnelles, etseulement quatre fabricants détiennent à ce jourun Avis Technique: KP1, Plakabeton France,RectorLesage SA et Schöck France. Pour être plus précis,les ATec de Seac-Guiraud Frères et Snaam ont ex-piré fin octobre dernier, et le premier des deux se-rait en cours de révision. De même que cinq autresATec sont actuellement en cours de révision oud’instruction au CSTB, dont le rupteur RTK2de Knauf.Pour l’instant, aucun Pass’Innovation n’a été délivrépar le CSTB. Certaines ATEx (Appréciation Techniqued’Expérimentation) ont été délivrées pour desouvrages comportant des rupteurs, dont des opé-rations avec Knauf, Placoplatre et Rockwool, maisn’ont pas débouché pour l’instant sur des produitscommercialisés. Lafarge avait mis au point un

rupteur de pont thermique pour partie en Ductal(Ruptal), mais a abandonné sa fabrication. Bref, même si les rupteurs sont rendus nécessairespar la sévérité de la réglementation, le choix n’estpas large et les emplois, à juste titre, très contraintspar les ATec. Dans le cadre du programme «Règlesde l’art Grenelle Environnement 2012», des Re-commandations professionnelles de mise en œuvredes rupteurs de ponts thermiques sont en coursde finalisation, un article leur sera d’ailleursconsacré dans le prochain numéro de QualitéConstruction. Elles détailleront le type de rupteursadaptés à chaque bâtiment et pointeront trois as-pects nécessitant une réalisation soignée: la tenueau feu, les transmissions acoustiques entre ni-veaux et le comportement en efforts sismiques.

Rupteurs pour planchersà poutrelles + entrevousTous les ATec relatifs aux rupteurs sur systèmesconstructifs poutrelles + entrevous (KP1 de la société éponyme, Stoptherm de Seac-Guiraud Frères en cours de révision et RTK2 de Knauf encours d’instruction) sont destinés à des construc-tions isolées par l’intérieur. Il n’existe pas en Francede rupteurs pour des solutions poutrelles + entre-vous avec isolation par l’extérieur. Il n’existe pas nonplus sur le marché français de rupteurs destinésà l’accrochage de balcons dans le cas de plancherspoutrelles + entrevous, quelle que soit l’isolationthermique. Fabriqués par Knauf pour KP1, les rupteurs KP1(ATec n° 20/11-222) sont des éléments en polysty-rène expansé moulé (PSE), en polystyrène Xire (PSEchargé en silice) et en polyuréthane, spécifiquementassociés au plancher à poutrelles Leader de KP1,lui-même sous ATec n° 3/03-405*V1 et son additif.Ils séparent la partie courante du plancher du chaî-nage périphérique, constituant une solution detraitement des ponts thermiques périphériques(liaison entre le plancher et le mur). KP1 a mis aupoint, d’une part des rupteurs disposés en continuparallèlement aux poutrelles, dits rupteurs RL pourrupteur longitudinal, et d’autre part des rupteursdiscontinus disposés en rives de dalles perpendi-culairement aux poutrelles, dits RT pour rupteurtransversal. Ils sont destinés aux planchers survide sanitaire, planchers hauts de sous-sols, plan-chers intermédiaires entre locaux chauffés,planchers hauts et toitures-terrasses des loge-ments de première ou de seconde famille. Ilsconviennent aussi aux planchers sur vide sanitaired’ERP. Dans tous les cas, les bâtiments concernéssont construits sur terre-plein, sur vide

“En construction neuve, comme la Réglementation thermique 2012exige des niveaux d’isolation thermique plus importantsqu’auparavant, si les ponts thermiques ne sont pas traités, lerisque de pathologies devient majeur et les pertes de chaleurspécialement importantes en proportion du total des déperditions”

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Pour annuler tout pontthermique entre le gros œuvreet le sol, plusieurs fabricantsproposent l’isolation thermiquetotale des fondations et planchersdes maisons ou bâtimentstertiaires R+1 sur terre-plein.

Les rupteurs de pontsthermiques pour les systèmes degros œuvre entrevous + poutrellesrelèvent des procédures sous AvisTechniques. Leurs conditionsd’emploi sont très restrictives,notamment en ce qui concerne lahauteur maximale des bâtiments.

Les rupteurs pour solutionentrevous + poutrelles existenten deux versions: pour uneinstallation en rive perpendiculaireou parallèle aux poutrelles.

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Photo Lohr

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Photo Agora (Architecte Bâtisseur)

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Photo KP1

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Photo Cypebat

Les Ponts thermiques linéiques (PTL)sont exprimés par le coefficient � enW/m.K. Ils sont calculés selon la normeNF EN ISO 10211 Ponts thermiques dans

les bâtiments– Flux thermiques et

températures superficielles –

Calculs détaillés (avril 2008). Dans sonprincipe, ce calcul revient à modéliser le

détail d’un ouvrage constructif, puis àfaire la différence entre deux flux dechaleur obtenus par simulationthermique sur ordinateur: le premierflux traverse l’ouvrage intégrant le pont thermique, le second fluxtraverse l’ouvrage sans le pontthermique. Le résultat est ensuite divisé

par la longueur pour ramenerl’expression en W/m.K. Selon le CSTB,la valeur des ponts thermiqueslinéiques varie de 0 à 1,5 W/m.K.Les Ponts thermiques intégrés (PTI)sont exprimés par le coefficient � enW/K. Leur valeur varie le plus souventde 0 à 0,4 W/K.■

LE CALCUL DES PONTS THERMIQUES

L’arrêté du 26 octobre 2010 sur la RT 2012définit quatre garde-fous en constructionneuve. L’un d’entre eux est le ratio detransmission thermique linéique moyendes ponts thermiques, noté Ratio�, dontla valeur doit être inférieure ou égale à0,28 W/(m² ShonRT.K). Ratio� est la somme des coefficientsde transmission thermique linéiquesmultipliés par leurs longueursrespectives pour l’ensemble des pontsthermiques linéaires du bâtiment, s’ils sont provoqués par la liaison d’aumoins deux parois, dont l’une au moins

est en contact soit avec l’extérieur, soitavec un local non chauffé. Sur justificationécrite du maître d’ouvrage, la valeurmaximale de Ratio� peut être portée à0,5 W/(m² ShonRT.K), dans le cas oùl’application de l’article R.112-1 ou desarticles R.121-1 à R.123-55 du Code de laconstruction et de l’habitation (CCH)conduiraient à l’absence de techniquedisponible pour traiter les pontsthermiques des planchers bas ou des planchers intermédiaires. En vigueur depuis 28 décembre 2004,l’article R.112-1 traite de la protection

sismique des constructions. En vigueurdepuis le 8 juin 1978, les articles R.121-1à R.123-55 traitent du classement au feudes matériaux et éléments deconstruction et de leur comportement encas d’incendie, de la protection au feu desétablissements recevant du public ounon, etc. Un autre garde-fou – quecertains considèrent d’ailleurs comme laprincipale avancée de la RT 2012 entermes d’exigences de performance –,concerne le pont thermique linéique desplanchers intermédiaires, noté �9, qui doitêtre limité à 0,6 W/m.K. ■

PONTS THERMIQUESET RÉGLEMENTATIONTHERMIQUE 2012

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La plupart des logicielsde calculs thermiques

fournissent une analysegraphique des ponts

thermiques.

Dans son module graphique, le logiciel ClimaWin surligne puis analyse en rouge les ponts thermiques d’un bâtiment, sous l’angle RT 2012.

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PRESCRIPTION

sanitaire ou sur sous-sol et limités en hauteur àR+3, plus un comble. Les différentes annexes del’ATec définissent entre autres les conditions d’uti-lisation de chaque modèle de rupteur en fonctiondu classement du bâtiment d’habitation et du niveau du plancher considéré, les spécificationsde calcul pour vérifier la stabilité face à un séisme, etles valeurs à retenir pour un calcul thermique. Lecomportement au feu et les performances acous-tiques figurent dans 17 PV d’essais, dont lesréférences sont listées dans le dossier techniqueétabli par le fabricant et joint à l’ATec. La famille de rupteurs Stoptherm de Seac-GuiraudFrères (ATec n° 20/08-132) s’utilise exclusivementavec des planchers de la gamme Seac, pour desmaisons individuelles de première famille isoléespar l’intérieur, ni jumelées, ni en bandes. Ces mai-sons comportent au maximum un RDC, un étageet des combles perdus, et sont construites surterre-plein, sur sous-sol ou sur vide sanitaire. Lesrupteurs Stoptherm se divisent en trois gammes.Premièrement, les rupteurs Stoptherm EB en PSE(polystyrène expansé) s’emploient en planchersintermédiaires, en planchers hauts à entrevous enbéton, à entrevous SeacBois (certifiés CSTBat) ouencore à entrevous de coffrage simple pour des bâ-timents dont la configuration en plan du contourextérieur présente une forme sensiblement rectangulaire en L ou en U. Deuxièmement, lesrupteurs Stoptherm ES en PSE et plaque de bois

sont destinés à un traitement partiel du pont ther-mique, soit en rive, soit en about de poutrelle. Leurdomaine d’emploi est identique à celui des rupteursprécédents Stoptherm EB, avec en plus la possibi-lité d’être utilisés pour des bâtiments dont lesparois ne sont pas perpendiculaires entre elles. Troi-sièmement, les rupteurs Stoptherm EP en PSE sontmontés au-dessus du rupteur StopthermESen plan-chers intermédiaires, en planchers hauts à entrevousen béton, à entrevous Seacbois ou à entrevous decoffrage simple; ils s’emploient aussi au-dessusd’entrevous en PSE en plancher bas sur vide sa-nitaire. Une version Stoptherm EPF en laine deroche compressée s’utilise dans le cadre d’un plan-cher en haut de sous-sol.

Rupteurs pour dalleset prédalles en bétonQuatre fabricants sont titulaires d’ATec de rupteurspour dalles ou prédalles en béton : PlakabetonFrance, Rector Lesage SA, Schöck et Snaam, dontl’ATec vient d’expirer. Leurs offres affichent des dif-férences notables et le domaine d’emploi de leursrupteurs ne se recoupe que partiellement (hauteurdes bâtiments, isolation par l’extérieur et/ou l’in-térieur, liaison plancher/façade ou refend/façade…). Les rupteurs Isotecde Plakabeton (ATec n°20/11-132)sont des composants structuraux destinés au trai-tement des ponts thermiques entre balcons ouloggias, dalles en béton armé de planchers, refends

Seac-Guiraud Frères estimeque l’installation de ses rupteursStoptherm en about de dalle decompression sur un complexeentrevous + poutrelles, réduit de20 à 30 % les déperditionsau-dessus d’un vide sanitaire.

à Les rupteurs Stoptherm

se divisent en trois gammes :les rupteurs Stoptherm EB en PSE(polystyrène expansé), les rupteursStoptherm ES en PSE et plaque debois, et les rupteurs Stoptherm EP

en PSE (associés aux précédents).

à Les rupteursThermoprédalle Rector intègrent laprédalle en béton Rector, les boîtesincorporées lors de la fabrication etl’isolant. Les prédalles sont livréesavec les boîtes encastrées en rivelors de leur fabrication, et l’isolanten laine de roche compressée estmis en place dans les boîtes sur lechantier.

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7Illustration et photos Seac-Guiraud Frères

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Illustration et photos Rector Lesage

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et façades en béton armé ou maçonnées. Ils trans-mettent les sollicitations, moments fléchissantset efforts tranchants, à travers l’isolant thermiquepar l’intermédiaire d’armatures de béton armé enacier inoxydable. Ils s’emploient aussi bien avec uneITI (liaison dalles ou refends et façade) qu’une ITE(liaison balcons, consoles ou acrotères et façade),à condition de respecter les prescriptions techniquesparticulières listées par l’ATec (règles de calcul etnormes pour les calculs de résistance du bétonarmé, d’isolation thermique, etc.). En ITI, leurapplication reste cependant limitée aux bâtimentsR+9 au plus, non classés IGH. En ITE, elle n’est au-torisée que dans les ouvrages pour lesquels l’arrêtédu 22 octobre 2010 « relatif à la classification etaux règles de construction parasismique applicablesaux bâtiments de la classe dite à risque normal»n’impose pas d’exigence de protection sismique.Hormis cette restriction sismique, aucune limita-tion de hauteur de bâtiment n’est indiquée pourl’ITE. Étant donné que les rupteurs sont testés auCSTB avec des planchers béton d’une portée mé-canique de seulement 4,30 m – ce qui ne correspondpas à la réalité des chantiers –, l’ATec contient desrègles d’extension du domaine d’application desrupteurs, qui permettent de justifier une plus grandeportée, des charges plus lourdes, différentes na-tures de prédalles et murs d’appuis, l’utilisation debalcons en isolation par l’intérieur, ainsi que le calcul du coefficient C+D pour la tenue au feu. À

noter, l’ATec vise uniquement les rupteurs d’uneépaisseur d’isolant en laine minérale de 6 cm.Les rupteurs Thermoprédalle Rectorde Rector LesageSA (ATec n° 20/09-150) sont destinés au traitementdes ponts thermiques à la jonction plancher/balcon et plancher/mur périphérique, uniquementpour des dalles de 18 cm de hauteur en bâtimentsisolés par l’intérieur. Ces rupteurs sont constituésd’une prédalle en béton armé, munie en rive deboîtes en polymère rigide destinées à recevoir surchantier des blocs isolants en laine de roche. Ceux-ci, de hauteur égale à la dalle de compression prévue,sont placés en continuité de l’isolation intérieurepour assurer la rupture des ponts thermiques. Laliaison mécanique entre le plancher et le mur ex-térieur est assurée par des cages d’armatures, in-tégrées lors de la fabrication en extrémité de la pré-dalle. Elles sont placées entre les boîtes en polymère,formant des nervures de béton armé de 15 cm delargeur et de hauteur égale à celle du plancher. Cesrupteurs sont destinés à tous les niveaux de plancherdes immeubles collectifs et tertiaires limités à dixniveaux, situés au maximum en zone sismique II(sous certaines conditions exprimées dans l’ATec). Ànoter ici, les rupteurs Thermoprédalle Rector ne sontpas seulement les boîtes isolantes, mais l’ensembleprédalle + boîtes + isolant.Les rupteurs Isodal de Snaam (ATec n° 20/08-139)traitent les liaisons entre planchers et murs (façadeou pignon) en béton. Il s’agit d’appuis ���

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ponctuels en béton armé, réalisés à partir de cais-sons d’armatures laissés en attente dans les voileset séparés par des bandes de laine de roche sur toutela hauteur du plancher. Ces plots permettent detransmettre les réactions du plancher aux murs ex-térieurs. Les rupteurs Isodal sont limités à des bâ-timents en ITI de dix niveaux. Les murs en maçon-nerie sont exclus, ainsi que le traitement des liaisonsentre les balcons ou loggias et les dalles. Ils s’em-ploient également jusqu’en zone sismique II sousconditions. Enfin, la famille des rupteurs Rutherma de Schöck(ATec n° 20/10-201) est la plus étendue, puisqu’ilssont destinés à traiter les ponts thermiques entreloggias ou balcons et dalles de plancher en bétonarmé, prédalles en béton armé ou précontraint, ainsiqu’entre murs de refend et façades en maçonnerieou en béton armé. Ils transmettent les sollicita-tions, moments fléchissants et efforts tranchantsà travers l’isolant thermique, par l’intermédiaired’armatures (réalisées par fusion bout à bout d’acierinoxydable à de l’acier HA pour béton armé) et de

modules en béton haute performance. Seuls lesrupteurs dont l’épaisseur d’isolant est inférieureou égale à 8 cm sont visés dans l’ATec. S’il n’y a pasde limitation de hauteur d’ouvrage en isolation parl’extérieur, leur application est restreinte aux im-meubles R+9 en isolation par l’intérieur. Dans cettedernière configuration, Schöck propose six modèlespour le traitement des liaisons dalle/façade, huit pourles liaisons dalle/balcon, et un seul pour la liaisonrefend/façade. La gamme comporte égalementtrois modèles pour traiter la liaison dalle/balcon enITE et en isolation répartie (ITR). Tout récemment,le Cecmi (2) vient de garantir que les rupteursRutherma, lorsqu’ils sont utilisés en balcon avec uneisolation par l’extérieur, répondent à la règle du C+D(résistance à la propagation verticale du feu par lesfaçades comportant des baies). À noter que Schöck dispose en Allemagne de rup-teurs nettement plus performants, conçus pourles bâtiments au standard Passivhaus, mais ilsn’ont pas fait pour l’instant l’objet d’une demanded’ATec en France. ■

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PRESCRIPTION

Un des modèles du rupteurRutherma traite la liaisondalle/balcon en isolationrépartie ou par l’extérieur.

Dans la ZAC de LyonConfluence (69), le bâtiment«Le Monolithe» de 28000 m2

a été isolé par l’intérieur afinde conserver une plus grandeliberté dans le rendu des façades. Le bureau d’étudesthermiques avait fixé un ��maximum de 0,64 W/m.K, plus contraignant que laréglementation (0,99 W/m.K).Au total, 2380 m de rupteursRutherma ont été implantéspour traiter les liaisonsdalle/façade.

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Photo Schöck / Véronique Védrenne

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Photo Schöck

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(2) Comité d’études et de classification desmatériaux et élémentsde construction par rapportau danger incendie.