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Vendredi 4 novembre 2011 > N o 80 JAA CH–1006 Lausanne PP/Journal POPULATION LE 7 MILLIARDIèME BéBé EST Né DE TERRE INCONNUE. JUSTICE Ça balance pas mal en Valais Page 3 VIDE-GRENIERS Marchandage franco-suisse Page 5 BONNETS D’ÂNES « J’vais l’dire à mammaire ! » Page 7 CENSURE Plonkez ce sein… Page 14 CONJONCTURE Nos offres d’emploi Page 17 www.vigousse.ch CHF. 3.– / Abonnement annuel CHF. 140.– A chaque sommet on est toujours au bord d’un précipice. Stanislaw Jerzy Lec

PoPulation le 7 milliardième bébé est né de terre ... · PoPulation le 7 milliardième bébé est né de terre inconnue. JUSTICE Ça balance pas mal en Valais Page 3 VIDE-GRENIERS

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Vendredi 4 novembre 2011 > No 80

JAA CH–1006 Lausanne PP/Journal

PoPulation le 7 milliardième bébé est né de terre inconnue.

JUSTICEÇa balance pas mal en Valais Page 3

VIDE-GRENIERSMarchandage franco-suisse Page 5

BONNETS D’ÂNES« J’vais l’dire à mammaire ! » Page 7

CENSUREPlonkez ce sein… Page 14

CONJONCTURENos offres d’emploi Page 17

www.vigousse.ch CHF. 3.– / Abonnement annuel CHF. 140.–

A chaque sommet on est toujours au

bord d’un précipice. Stanislaw Jerzy Lec

Vigousse vendredi 4 novembre 2011

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Vigousse vendredi 4 novembre 2011

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2 RubriqueC’est pas pour dire ! 3La BNS dégage un bénéfice de 5,8 milliards. Les autres dégagent leurs employés.

le petit Vigousse de la langue française

Ethique tac toc Pour regarder de près ses travaux, l’EPFL choisit un expert peu regardant.

Dupons dupons Il n’y a pas que dans le canton de Vaud que des agents de la force publique commettent des faux dans les titres. En Valais aussi, les flics sont les rois de l’embrouille.

Travailler à l’EPFL, c’est faire de la recherche de pointe avec des moyens que le monde

entier nous envie, mais c’est aussi être en permanence jugé et évalué. Même les étudiants le savent : le moindre faux pas, la plus minus-

cule erreur, chaque résultat, inter-prétation, paragraphe, graphique, tout est constamment passé au crible impitoyable de la critique scientifique. Ainsi, l’EPFL lance ré-gulièrement des audits facultaires, avec des comités composés des plus prestigieux experts mondiaux. Le 14 novembre, ce sera au tour de la Faculté de l’environne-ment naturel, architectural et construit (ENAC), dont les travaux se proposent de « garantir un cadre de vie durable à l’humanité par une intégration réussie des activités hu-maines  au  sein  de  la  biosphère », d’être fliquée de fond en comble.

Pour évaluer cette faculté, l’EPFL n’a pas trouvé mieux que de man-dater Claude Jaupart, directeur de l’Institut de physique du globe de

Hormis Vigousse (24.06.11), aucun média romand n’a évo-qué l’incroyable histoire de

Véronique et Enzo Colagioia, pro-moteurs immobiliers à Crans-Mon-tana. Rappel : en 2009, le couple apprend que des hommes de main sont prêts à « fracasser  de  manière la  plus  agressive  possible,  d’abord Véronique, puis de casser les jambes d’Enzo ». Le commanditaire est un ébéniste du nom de Michel Juille-rat, devenu multimillionnaire par la grâce de François Rielle, le maître de l’immobilier du Haut Plateau. Juille-rat est très fâché d’avoir été attaqué en justice par les Colagioia, à qui il doit d’énormes commissions sur la vente de l’Hôtel National à Crans, commissions qu’il refuse de payer.Comme nous l’avions narré, un de-mi-sel d’origine française nommé Fazik Habsi avait touché 23 000 francs de Juillerat pour organiser le « fracassage ». Il avait tout déballé

Paris (IPGP). Or il se trouve que ce géophysicien s’est illustré pour manquement à l’éthique en 2008. Alors éditeur de la revue scienti-fique Earth and Planetary Science Letters, Jaupart avait favorisé les publications de ses petits copains de l’IPGP, gonflant le prestige scientifique de cette institution et négligeant l’évident conflit d’inté-rêts que ça représente. Cette atti-tude désinvolte lui avait permis, au passage, de publier un article truffé d’erreurs et d’approxima-tions de son pote Vincent Cour-tillot, fervent climato-sceptique et ancien directeur de l’IPGP. No-tons au passage que cet institut est connu pour être généreusement financé et contrôlé par l’indus-trie pétrolière, notamment par Schlumberger et Total.

bref, tout cela soulève des ques-tions embarrassantes quant à la légitimité de cette personne pour venir juger des travaux des autres, d’autant plus que l’EPFL commence à ressembler à une pépinière pour sceptiques du changement climatique. Après les propos tenus par les dénommés François Meynard et Jacques Levy dans la prestigieuse revue  Migros Magazine, on peut se demander pourquoi l’EPFL tient absolument à se faire évaluer par un autre ami du CO2, adepte du copinage et ac-cro au pétrole. Quel bel exemple pour ses étudiants !

  Vigousse

par écrit devant notaire avant de se rétracter dans une lettre très visible-ment dictée par on ne sait pas qui (mais on s’en doute !).

Plainte fut bien sûr déposée. Mais l’affaire, comme par hasard, s’enlisa. Jo Pitteloud, l’encore incontour-nable premier juge d’instruction du pays, se contenta d’affirmer que l’histoire démontre une chose: « Les relations  entre  Juillerat  et  les  époux Colagioia  sont  mauvaises ! » Et la procureure Géraldine Gianadda, aidée des inspecteurs de police Mil-lius et Emery, laissa soigneusement reposer la plainte pendant deux ans jusqu’à ce qu’un juge reconnaisse qu’il y avait là déni de justice et re-tard injustifié.Depuis, ça sent un peu le brûlé pour les flics et les vénérables magistrats impliqués. La procureur Gianadda a été remplacée subitement par la procureure substitut Catherine de Roten. Laquelle n’a pas vraiment

Le climat se refroidit à l’EPFL

« Ainsi faux, faux, faux, la Justice valaisanne... » (air connu)

Vigousse Sàrl, rue du Simplon 34, CP 1499, CH-1001 Lausanne > www.vigousse.ch > [email protected], Tél. +41 21 612 02 50 > Directeur rédacteur en chef : Barrigue > Rédacteurs en chef adjoints : Laurent Flutsch & Patrick Nordmann > Chef d’édition : Roger Jaunin > Secrétaire de rédaction : Monique Reboh > Abonnements : [email protected] > Tél. +41 21 612 02 56 > Publicité : Inédit Publications, av. Dapples 7, CP 900, CH-1001 Lausanne, [email protected] > Layout et production : www.unigraf.com > Imprimé en Suisse chez Courvoisier-Attinger SA/Bienne > Tirage : 15 000 ex. Place St-François 7 à 1003 Lausanne

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fait mieux puisqu’elle a carrément proposé de clore l’instruction. Et puis, coup de théâtre !

le 20 octobre 2011, les Colagioia et leur conseil, Maître Stéphane Riand, re-çoivent enfin l’entier du dos-sier d’enquête. Signé par les limiers Emery et Millius, le

Comme le hasard fait bien les choses, nous nous sommes retrouvés face à face, dans une brasserie de Crans, avec le promoteur immobilier incriminé dans cette affaire, Michel Juillerat. L’homme n’avait pas l’air ravi de cette rencontre inopinée avec Vigousse.A la question de savoir s’il avait été enfin entendu par la police et la justice, le richissime promoteur a eu devant témoins une réponse troublante : « Sachez que la justice n’est pas la même pour les riches que pour les autres ! » On se disait aussi.

lontairement les faits, est consti-tutif de « faux dans les titres » et « d’abus d’autorité » de la part des trois compères fonctionnaires. Et le procureur général du canton du Valais Jean-Pierre Gross, gêné aux entournures, vient de proclamer « qu’en application de l’article 3 du Règlement  du  ministère  public  la cause sera traitée par le soussigné ».Si le procureur général s’en mêle enfin, peut-on espérer que justice sera rendue et que les coupables seront sanctionnés ? Ce serait une grande première en Valais...

Patrick Nordmann

Faits divers et variés

rencontre au sommet du blues

Climat  [klima] n. m. Ensemble des phé-nomènes météorologiques (température, pression, vents, précipitations) caracté-ristiques d'une région. J’adore  ce nouveau climat  !  Plus  besoin  de  marcher  à  perpète les oies dans le blizzard pour trouver un trou dans la glace et béqueter un coup. Mainte-nant, 10 mois sur 12, c’est sea, fish & sun ! (Jo le pingouin). ♦ Syn. Collection prin-temps-été-automne-hiver 2012.

« Rapport  d’investigations  policières complémentaire » du 17 mars 2011 contient l’affirmation suivante : « HABSI Fazik a déclaré par-devant Me  RIAND  que  les  époux  COLA-GIOIA étaient à l’origine du passage à  tabac  dont  a  été  victime  Michel JUILLERAT » (voir document).Autrement dit, exactement le

contraire de la réalité ! Résul-tat : une nouvelle dénoncia-tion pénale au dossier, cette fois contre les policiers Eme-ry, Millius et la procureure Gianadda.Maître Riand estime que ce rapport, qui retourne vo-

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Neige : les USA restent une hiver-puissance. Futures élections au Conseil fédéral : la grenouille est déjà plus grosse que le bôf ! Faits divers et variés

Madagascar et le Came-roun, colonies suisses : c’est ce que la France a of-

ficiellement proposé, en tout bien tout honneur, au Conseil fédéral en 1948. Evoquée dans l’émis-sion Un  dromadaire  sur  l’épaule (RSR, 26.08.2011), l’histoire mé-rite d’être contée par le menu : elle vaut son pesant de cacao.Sous la férule française depuis 1896, les Malgaches se rebellent en 1947. L’insurrection, prélude his-torique aux mouvements africains d’indépendance, est réprimée avec barbarie par Paris : d’exactions en massacres de femmes et d’enfants, on parle de 90 000 morts à la fin 1948. La même année au Came-roun, l’espoir d’une libération prend forme avec la naissance, puis l’essor de l’Union des Popu-lations du Cameroun (UPC). Bref, la France a pas mal de soucis avec ses colonies et tout indique que ce n’est qu’un début.

dans un tel contexte, Paris a une drôle de bonne idée : et si on four-guait ces terres à problèmes aux Suisses ? Un document signé Max Petitpierre, alors conseiller fédéral radical en charge du Département politique (Affaires étrangères), fait état de cette tentative. Lundi 27 septembre 1948 à 18 heures, Petitpierre a donc ren-

dez-vous avec Henri Hoppenot, ambassa-deur de France à Berne, qui lui vante la bonne affaire. Non sans préci-ser que sa démarche est inspirée par le président du Conseil (premier ministre version IVe Ré-publique). A l’époque, c’est le radical-socialiste Henri Queuille. Pour la petite histoire, il a pour secrétaire d’Etat à la pré-sidence du Conseil un nommé François Mit-terrand.Suite à sa conversation avec l’ambassadeur, Pe-titpierre rend compte par écrit au Conseil fé-déral :« Le  Gouvernement  français considère que ses colonies représen-tent  actuellement  une  charge  très lourde pour  la France.  Il  demande si la Suisse serait disposée à s’inté-resser  à  l’exploitation  de  l’une  ou l’autre de ses colonies, de préférence le  Cameroun,  ou  éventuellement Madagascar. » Au hasard.

max Petitpierre, disons-le, n’a pas l’air insensible au charme d’une telle proposition. Il suggère à ses collègues du gouvernement que l’opération « pourrait  se  faire  sous la  forme  de  la  constitution  d’un 

Grand débarras Il y a 63 ans, la France tentait de refiler ses colonies à la Suisse. Laquelle aurait pu posséder sur la terre d’Afrique ses propres terres à fric.

groupe  franco-suisse  qui  examine-rait  de  quelle  manière  la  colonie pourrait être exploitée d’une manière aussi utile que possible à l’économie suisse. Le Cameroun est riche de pro-duits  qui  pourraient  être  importés en  Suisse,  ce  qui  nous  libérerait  de l’obligation de les acheter ailleurs ».Fin diplomate, il indique aussi que le Conseil fédéral ne peut pas intervenir comme tel, mais qu’il lui suffirait de « se  déclarer  prêt  à encourager  un  effort  dans  le  sens envisagé par le Gouvernement fran-çais ». Il y aurait lieu, lui semble-t-il, « de voir avec les milieux intéres-sés quelle suite pourrait être donnée 

France donnerait Africains à voisins suisses intéressés

En juillet, un jeune homme monte à Nyon dans un bus des Transports publics locaux

(TPN). Rentrant de voyage, il n’a sur lui que de la monnaie en euros et un billet de 100 francs. Contrarié, le chauffeur n’est pas du genre cou-lant : « Si on veut payer en euros, on doit le dire avant d’annoncer la desti-nation. Là, c’est trop tard. » Ah bon ? L’usager tend alors son billet de 100 francs suisses, mais ça ne va pas non plus. Obligeant comme pas deux, le conducteur propose une so-lution : « Vous pouvez rentrer à pied. »

le jeune homme, qui va jusqu’à Eysins, n’est guère emballé à cette idée. Il insiste, les autres passagers s’impatientent. Bref : le chauffeur finit par accepter le billet de 100, non sans savourer une petite ven-geance : « Tu  me  compliques  la  vie avec tes 100 francs ! Alors, pour t’ap-prendre,  tiens,  voilà  ta  monnaie ! » Et il lui rend méthodiquement toute la différence en petites pièces.Enfin arrivé à bon port, le passager écrit aux TPN pour demander des explications. Il obtient un accusé de réception et une promesse de réponse après enquête auprès du chauffeur. Puis plus rien. Après trois mois, il réitère sa requête. En vain. Il envoie alors un message amusé à Vigousse.

didier charbonney, responsable de l’exploitation routière des TPN, fait son mea  culpa : « Le  manque  de  ré-ponse  est  une  erreur  de  notre  part, c’est  inacceptable,  et  on  y  remédiera dans la semaine. » Quant à l’affaire, il ne s’en souvient pas vraiment, mais il lui semble que « c’était un nouveau chauffeur, qui n’avait pas eu l’informa-tion  complète  sur  la  billetterie.  C’est désormais chose faite et ça ne devrait plus  se  reproduire ». Les TPN sont « désolés de ce qui s’est passé. On peut payer en euros et le conducteur ne peut pas refuser les grosses coupures ». A noter qu’en juin les chauffeurs ont signé une pétition demandant à leurs dirigeants « un  meilleur  dialogue ». Dans le réseau des TPN, il manque, semble-t-il, une ligne directe entre la direction et le personnel !

Thomas Wiesel

Ruses de sous Aux Transports publics nyonnais, un chauffeur se montre un peu carré pour une histoire de ronds.

La monnaie de sa pièce

Le 1er juillet 2012, le médecin cantonal valaisan Georges Dupuis quittera ses fonctions. Et bien sûr, ça grenouille déjà autour de sa succession. Un nom revient régulièrement : celui du docteur Philippe Eckert, très bien placé au sein de la hiérachie. Si sa candidature se confirme et s’il est nommé, une chose est sûre : côté désastre, la continuité est assurée.En juin 2010, Philippe Eckert avait en effet signé un « Argumentaire » pour défendre le RSV contre tous ses ignobles détracteurs. Il se félicitait des compétences « hu-maines  et  professionnelles »  du professeur Vincent Bettschart,

Les fidèles du dossier Réseau Santé Valais (RSV) se rappellent que le ser-vice de radio-oncologie était un vrai foutoir. Durant près de dix ans, sa cheffe Sabine Bieri* avait régné sans partage. Accusée de harcèlement, de kleptomanie, d’incompétence et de mobbing, elle avait fait fuir une soixantaine de collaborateurs. Tout cela s’est retrouvé dans l’audit de la

Ils ont été quelques braves, ci-toyens et médias, à se bagarrer sans relâche pour faire chuter le monstre RSV. Cette fois c’est fait ! Et un peu comme en Libye, on peut s’attaquer au dernier carré. Il y a un homme qu’il faut saluer au-jourd’hui : le docteur en mathéma-tiques Jean-Claude Pont. Au mois de mai 2011, il sortait (à ses frais !) un bouquin qui en 260 pages ra-conte toute cette bataille et toutes les souffrances de ceux qui, dans les services médicaux et l’adminis-tration de la santé valaisanne, ont été malmenés durant toutes ces années par des technocrates aveu-glés par leur petit pouvoir.Commandez ce livre. A 35 francs, il coûte beaucoup moins cher qu’un audit français !

Vigousse

Info lecteurs

Maison de flous Le ménage a-t-il été fait au service valaisan de radio-oncologie ? Silence radio.

Oncologique du pire

lequel venait d’opérer tout en suivant le foot à la télé. Eckert se référait à un rapport des professeurs Clavien et Scheidegger soulignant « la  personnalité  charismatique » de Bettschart. Philippe Eckert jurait aussi que tout le monde peut s’exprimer librement au sein du RSV : « Jamais à ce jour un employé n’a  eu  à  subir  une  sanction  quel-conque  pour  une  prise  de  position auprès de sa hiérarchie », écrivait-il. L’audit de la Fédération hospita-lière française aboutit à des conclusions très différentes, mais passons. Par ailleurs, Philippe Eckert trouve normal que les cardiologues de garde au RSV

se trouvent à une heure de l’Hôpital de Sion. Il promet

que les blocs opératoires de cet établissement seront

rénovés dans les cinq ans et « que  c’est  une  prio-

rité ». Sans mot dire sur les fonds qui ont été dévolus à une « priorité » manifestement plus urgente encore, à savoir

offrir de somptueux bureaux aux pontes du RSV. Bref, à relire

son « Argumentaire », on n’a plus de doutes :

Philippe Eckert assu-rerait avec brio la relève.

Sans rien relever.

Pierre-Pascal Chanel

Un clone blancSuccès Sion Qui va succéder au médecin cantonal valaisan Georges Dupuis ? Question gabegie, il a placé la barre très haut ; mais une candidature prometteuse se profile.

Bénédicte

Jet de pierreFin octobre, la NASA avait attisé la curiosité de la population, en tout cas d’une petite partie, en annonçant « un phénomène de taille qui se produira dans moins d'un mois ». Et cette semaine, la nouvelle est annoncée avec fracas : alors que cela faisait 45 ans qu’un tel événement n’était pas survenu, mardi 8 novembre à 23 h 28 précises, un astéroïde mesurant plus de 400 mètres de diamètre et très joliment nommé « 2005 YU55 » passera à… 320 000 kilomètres environ de la Terre ! Et sinon, y a quoi à la télé mardi ?

Les rèves

Fédération hospitalière française. Résultat : ce printemps, Sabine Bieri a enfin été remerciée par le RSV. Et après, quoi ? Un chef de clinique a collé sa démission. Le poste de Sabine Bieri n’a pas été remis au concours. On ignore qui exactement a couvert ses agissements, et il n’y a pas eu la moindre communication autour de caisses noires pointées

par la Commission de gestion. En revanche, Maurice Tornay, conseiller d’Etat en charge de la santé, a enre-gistré une vidéo pour dire que tout va bien en radio-oncologie. C’est dire qu’il y a lieu de sérieusement s’inquiéter.

Pierre-Pascal Chanel 

*nom connu de la rédaction

Tous sur le Pont !

Le Réseau Santé Valais dans la Tourmente, de Jean-Claude Pont. www.jcpont.ch

à cette demande». En conclusion, Petit-pierre souligne avec pertinence : « Cette affaire  doit  être  trai-tée d’une manière très confidentielle. »On ignore les termes du débat que le Conseil fédéral a dû consacrer à cette importante affaire. Reste qu’il a décidé de décliner l’offre et de laisser la France se dépatouiller seule, plutôt mal que bien, avec ses possessions africaines.

dommage : si Berne avait signé en 1948, les Malgaches et les Came-rounais auraient sans doute été tellement heureux sous tutelle hel-vète qu’ils n’auraient jamais songé à l’indépendance. Et dans le cas contraire, notre glorieuse armée aurait enfin pu servir à quelque chose. Le Cameroun serait donc suisse aujourd’hui et on n’aurait pas à renvoyer à grands frais des requérants déboutés s’y faire tortu-rer par le régime de Paul Biya.

Laurent Flutsch

6 Rubrique Citation - citation - citation - citation.

Vigousse vendredi 4 novembre 2011

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6 Rubrique 7Rubrique

Vigousse vendredi 4 novembre 2011

Sarko à Papandréou: « Ça va être ta feta ! » Bien profond dans l’actu !

un cairote qui la roteUn Egyptien nommé Ayman Youssef Mansour a été reconnu coupable de blasphème par un tribunal du Caire. Pour avoir « intentionnellement insulté, attaqué et tourné en ridicule la dignité de la religion islamique » sur le réseau social Facebook, l’impie a été condamné à trois ans de prison ferme assortis de travaux forcés. Allah vache !

chinoiseriesLa ville de Pékin a atteint lundi dernier un taux de pollution de l’air jugé dangereux, comme l’affirment des délégations étrangères présentes sur place. Les dirigeants pékinois, eux, ont déclaré que l’air n’était que « légèrement pollué » et qu’ils ne comprenaient absolument pas les déclarations trop alarmistes des étrangers. Pour eux, c’est du chinois.

terra incognitaDepuis cinq semaines, le département français d’outre-mer de Mayotte connaît une grève générale agitée contre le trop haut coût de la vie. Mais entre les tribulations sexuelles de DSK et la paternité présidentielle, la presse hexagonale n’a pas trop le loisir de se préoccuper de Mayotte. Il est tout de même plus captivant de savoir comment Giulia Sarkozy s’emmaillote.

Les rèves

Pourquoi une certaine presse se passionne-t-elle soudai-nement pour les féministes

ukrainiennes ? Serait-ce lié au fait qu’elles ont choisi de montrer leurs seins pour faire passer leur message ? Car les roberts, c’est connu, ça fait vendre. Ce n’est pas très original, certes, mais la réclame et les médias aiment les valeurs sûres.Rien d’étonnant dès lors à ce que le nibard intéresse aussi certains scientifiques. On trouve en effet pléthore de recherches sur la psy-chologie des seins. Leur taille, leur forme, leur symétrie... tout est passé au crible sous le regard inquisiteur des blouses blanches. Saviez-vous, par exemple, qu’une auto-stoppeuse a plus de chance d’être prise par un automobiliste mâle si elle a de gros seins ? Et auriez-vous cru que

les femmes à petite poitrine étaient perçues comme plus sages, morales et intelligentes que leurs sœurs plus opulentes ? Non, hein ? Eh bien la Science l’a prouvé, ce qui vaut bien une majuscule.

la dernière étude en date nous vient de Pologne. Les chercheurs ont sou-mis à 128 mâles 15 photographies de poitrines : 5 tailles différentes (de toutes petites à énormes, merci Pho-toshop) sous 3 angles (face, profil et oblique). Variable supplémentaire : les cobayes étaient divisés en deux groupes selon leur niveau de « socio-sexualité », c’est-à-dire la tendance à chercher des relations sexuelles sans engagement. D’un côté les fréné-tiques émules de DSK, de l’autre les chastes adeptes d’une relation stable et sérieuse. Résultat : les hommes en général ont une préférence pour les

Un monde plus sein grâce à la scienceSciences molles Tu es blonde à forte poitrine ? Passe au labo, tu nous intéresses.

gros seins. Mais davantage s’ils sont portés sur le coup d’un soir plutôt que sur l’achat de couches-culottes.

le monde scientifique en est encore tout retourné. Hélas, cela n’explique toujours pas pourquoi les hommes sont à ce point obsédés par cette par-tie de l’anatomie féminine. Indice de fertilité, régression infantile, trophée distinctif, réminiscence des fesses de nos ancêtres… il y a autant d’hypo-thèses que de tailles de bonnets. Et la beauté intérieure dans tout ça ? Bah, allez vendre des journaux ou intéres-ser les chercheurs avec ça…

  Sebastian Dieguez

Female breast size attractiveness for men as a function of sociosexual orientation (Restricted vs. Unrestricted), A. Zelazniewicz & B. Pawlowski, Archives of Sexual Behavior, sous presse.

« Monsieur a mieux à faire que de s’occuper de ses enfants ! »

Audience en correctionnelle dans un Tribunal d’arrondissement. Noms fictifs mais personnages réels et dialogues authentiques.

Les Deluz sont divorcés. Madame affirme que son ex ne respecte pas l’accord financier établi lors du divorce. Elle porte plainte pour infraction à l’obligation d’entretien.– Donc l’aspect financier qui concerne cette audience, c’est les impôts. C’est bien ça ? demande la juge.– Oui, acquiesce la plaignante, les impôts de 2008 n’ont toujours pas été réglés par mon ex-mari alors que le jugement du divorce a fixé que c’était à lui de les payer.– Le jugement du divorce a aussi établi que tu devais me verser ton 13e salaire en tant que participation au paiement des impôts, mais tu ne l’as jamais fait ! vocifère son ex.– Oui mais… tente d’intervenir la juge, en vain. – Je n’ai pas pu te verser mon 13e salaire, qui a été saisi à la source par l’office des poursuites. Et si je suis en poursuite, c’est parce que tu n’as pas payé des fac-tures !– Mais…. ressaie la magistrate.– Si je n’ai pas payé ces factures, c’est parce que tu ne me les as jamais transmises, ni les rappels !– S’il vous plaît, essayons de…– J’aurais pu te les transmettre si une seule fois tu étais venu chercher tes enfants, mais non, Monsieur a mieux à faire que de s’occuper de ses enfants !

– C’est toi qui m’empêches de les voir, et quand je viens les trouver, tu m’humilies devant eux en refu-sant de me les laisser !– Là n’est pas la ques…– C’est parce que tu viens quand tu veux ! Tu ne res-pectes pas les horaires ! Tu fais comme ça te chante !– Arrêtez….– Moi, je travaille, Madame, et pour entretenir ma fa-mille ! Je ne peux pas faire comme je veux !– SILENCE !!!!! Le cri hystérique de la juge fait son effet. Les divorcés ne pipent plus un mot.– Je crois qu’un jugement pénal ne va rien changer à votre situation, seule une audience civile de concilia-tion pourra remettre de l’ordre dans vos relations. Et ce serait mieux pour vos enfants aussi. Madame, dit-elle en lui décochant un regard noir, êtes-vous d’ac-cord de retirer votre plainte et d’entreprendre une nouvelle conciliation civile ?– Oui, Madame la juge, répond piteusement Madame Deluz.– Bien, alors l’audience est close. Et si j’ose le dire : bonne chance à vous pour la suite.

Lily

Faits divers et variés

Les mères passent de plus en plus de temps sur le web et elles y deviennent influentes.

A tel point que la digital mum (ou maman numérique, celle qui pré-fère glander le soir sur Facebook plutôt que de lire une histoire à sa progéniture) devient plus visible que le  geek  (ou ado monoma-niaque aussi bouton-neux que son clavier). Du coup,  les grands combats du web sui-vent le mouvement. C’est ainsi qu’on as-siste depuis peu à une mobilisation générale autour de l’allaitement en public. Le comité de www.allaiterpartout.com a même enregistré un DVD de deux heures montrant des femmes

Mammifères Des cyber-mamans s’unissent pour le droit d’allaiter en public et les féministes boivent du petit-lait.

Femmes de tètedonnant le sein au milieu de la foule. L’objectif est de faire pres-sion sur les grands magasins pour qu’ils diffusent ces vidéos, histoire de décomplexer les clientes.

les indignées de la tétée se révol-tent aussi à chaque fois qu’un ré-seau social censure une image de

maman en train d’allai-ter. D’autres ont mis au point, à Pittsburgh, une unité mobile installée dans un ancien camion à glaces, qui sillonne quotidiennement les rues de la ville. Quand

la faim commence à gagner un bambin, la mère retrouve facile-ment le Milk Truck via Twitter ou son site internet qui donne l’iti-

le lait,c'est joli !

Rega1-205x140.indd 1 28.09.11 10:09

néraire en temps réel. Tout est prévu pour qu’on s’y sente bien : des fauteuils confor-tables, un décor en rose et bleu. Et sur le toit, pour qu’on voie le camion de loin, un sein géant ! Voilà un noble com-bat : envoyons balader une bonne fois la pudibonderie débile et anachronique qui voudrait qu’on dissimule les réalités de mère nature. Et faisons comme les petits oi-seaux : nichons !

Jonas Schneiter

Vigousse vendredi 4 novembre 2011 Vigousse vendredi 4 novembre 2011

98 Payez-vous un dessinateur : [email protected] percutants La Terre manque de femmes. Heureusement on a la mer.

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La Palestine entre à l’UNESKO. Novartis, Credit Suisse, Kudeslki : ils licenciements comme ils respirent.Bien profond dans l’actu !

Dans les pays libérés par le Printemps arabe se dessine un rapide retour à la po-

lygamie. C’est normal. Une fois la dictature politique abattue, on s’attaque à la dictature conjugale. La femme, avec son sale caractère et son comportement erratique, tente de faire la loi à la maison lorsqu’elle se sent unique. Alors que noyée parmi une multitude d’épouses, elle reste plus facile-ment à sa place. Au moins, dans ces régions, les hommes font encore l’effort de supporter les femmes du mo-ment qu’elles sont en multipack. Ailleurs, comme en Chine ou en Inde, ils ne veulent même plus en entendre parler. Ils ont donc cessé d’en fabriquer : grâce à l’avortement sélectif, il naît là-bas entre 115 et 130 garçons pour 100 filles, une dispa-rité qui va sans cesse grandissante.

au-delà du fait que ces deux tendances antagonistes vont rapidement créer un grave déséquilibre mondial entre l’offre et

la demande en femmes, il convient de remarquer que cela traduit une intolérance de plus en plus généralisée à l’égard des femelles et de leurs caprices. Il n’y a qu’en Occident qu’on s’acharne à vouloir établir une chimérique égalité entre les sexes. Mais malgré les mesures d’encouragement, les femmes s’y montrent toujours incapables de gagner autant d’argent que les hommes ou d’être aimables durant leurs menstruations. Et comme la polygamie est interdite,

La vie selon le professeur Junge Cette semaine : pourquoi les hommes seraient bien mieux tout seuls sur cette planète.

les divorces se multiplient. Il faut se rendre à l’évidence : l’intégration des femmes dans la société est un échec à cause de leur mauvaise volonté. Le concept même de femme est dépassé. Car, franchement, les greluches, on en a besoin pour quoi ? Les enfants ? Ces petites choses informes qui piaillent et courent partout en

La femme : un concept dépassé

Petits plaisirs facilesIl n’est pas toujours aisé de faire chier les grands de ce monde. Essayons donc avec les petits. Aujourd’hui : une dame pipi.

De nos jours, il est rare que l’on tombe encore sur une dame pipi dans les bas-fonds de nos latrines helvètes. Il faut parfois parcourir des dizaines, voire des centaines de kilomètres, et braver vents et marées pour en trouver une qui soit encore vivante et active quelque part. Bien plus qu’une prostituée, la dame pipi pratique une activité lucrative que peu de gens sur terre auraient les couilles d’accomplir tant elle est mal considérée. Pour cette raison, mais également pour celle, bien plus énervante, qui fait que toutes les dames pipi du monde sont vieilles et acariâtres, et qu’elles sont décédées sans avoir écrit leurs mémoires, faisons chier une dame pipi au

hasard. Comment ? C’est simple comme chou !Trouvez un restaurant bénéficiant des services d’une dame pipi. Allez-y avec une bande de potes et prenez tous plusieurs plats à base d’asperges. Puis faites un petit détour de groupe par les latrines avant de payer l’addition. Si elle ne succombe pas à cette attaque terroriste, la pauvre dame pipi s’en souviendra longtemps.

La semaine prochaine : comment faire chier un colleur d’affiches.

Tonton Pierrick

Pitch

PÂTÉS DE CAMPAGNEGrâce au satellite espion Vigousse 1, nous pouvons scanner les carnets de notes personnels des candidats. Extraits choisis.

laissant planer dans leur sillage une odeur de caca sont aussi inutiles que leurs génitrices. Faire à manger ? Avec l’avènement des plats cuisinés, n’importe quel idiot peut désormais se nourrir tout seul. La tendresse ?

les femmes essaient depuis si longtemps de ressembler aux hommes pour leur voler leur po-sition sociale que même leurs parties charnues se sont ossifiées. Selon une étude, se blottir contre une femme moderne apporterait 73% de réconfort en moins que contre une femme molle classique. Et les molles qui restent sont déjà toutes prises par les polygames… Bref, la prochaine révolution sexuelle consistera à se débarras-ser du sexe faible. Mais aussi de la concurrence masculine. Moi, par exemple, qui persiste à aimer me blottir contre une femme moel-leuse de temps en temps malgré leur rareté galopante, j’en suis ré-duit à dégoûter les autres de faire de même au moyen de mes écrits spécieux. Pour ainsi maximiser mes chances d’en dégotter une en-core libre.

  Professeur Junge,  phare de la pensée contemporaine

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Sales coupes Coup sur coup, Novartis, Kudelski, puis Credit Suisse ont annoncé des suppres-sions d’emplois. A qui le tour ?Ces mesures, surtout chez Novartis, susci-tent le tollé : venant d’une firme qui affiche 2 milliards de profit et 18% de croissance et où le salaire du président Vasella pul-vérise tous les records d’obscénité, la pi-lule passe mal. D’autant que Novartis a toujours justifié le prix exorbitant de ses médicaments en Suisse par la cherté du salariat local. Se foutrait-elle du monde ?Au-delà de ces avatars trop prévisibles du libéralisme ambiant, on observe deux phé-nomènes étranges.D’abord, ces annonces surviennent en même temps, après les élections. Avant, elles auraient sans doute fait mauvais genre. Notamment pour les partis proches du patronat, ceux que financent Novartis et Credit Suisse...

ensuite, les dignes représentants de ces partis et d’Economiesuisse, ceux qui à tout bout de champ brandissent la menace sur l’emploi, qui s’opposent à la limitation des bonus parce que ça coûterait des emplois, à l’interdiction de l’exportation d’armes parce que ça coûterait des emplois, aux normes environnementales parce que ça coûterait des emplois, au salaire minimum parce que ça coûterait des emplois (etc.), restent d’une exquise discrétion quand leur beau libéralisme coûte des emplois. Surprenant, non ?

Laurent Flutsch

Journal de Jean-Pierre Graber (UDC/BE) J’ai gagné ! J’ai gagné ! Victoire ! Triomphe ! Je suis le meilleur ! Tous ceux qui m’ont déclaré battu au National l’ont dans l’os. J’étais 10e, mais après recomptage je suis 9e, avec une voix de différence ! Et du coup, je suis premier des viennent-ensuite. Et du coup, si Amstutz passe aux Etats, je serai élu tacitement ! Triomphe ! Pour une seule voix de plus, 89 250 suf-frages pour moi, 89 249 pour Salzmann. Une voix, une ! L’ennui, c’est que dorénavant, chaque fois que je croiserai quelqu’un qui a voté pour moi, on saura tous les deux que j’ai gagné juste grâce à sa voix. Il faudra que je lui paie un verre. Mais si je dois passer la législature à offrir à boire à 89 250 personnes, je n’aurai pas tellement le loisir de faire quoi que ce soit d’autre. Et en plus, ça va me ruiner. Merde, merde, merde ! Il a une sacrée veine, Salzmann... Et si je demandais un recomptage des voix ?

89 250 x un café à 3,50 =

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Journal d' Adrian Amstutz (UDC/BE) Jean-Pierre Graber de La Neuveville vient de me télé-phoner. Il avait l’air drôle. Un peu agité. En tout cas, je n’ai pas compris ce qu’il me voulait, à me répéter avec tellement d’insistance que finalement c’est beaucoup plus intéressant d’être au Conseil national, que c’est bien mieux pour moi si je reste là et que je devrais retirer ma candidature au deuxième tour de l’élection au Conseil des Etats. Il ne veut pas que je sois élu au Conseil des Etats ou bien quoi ? Il est vraiment très bizarre, ce type. J’ai toujours dit, ces Welsches, ils ne sont pas comme nous. Il y a toujours des problèmes avec les Welsches.

NB : Rappeler Christoph B. Réfléchir à une proposition pour donner les Welsches bernois au Jura.

12 Rubrique Citation - citation - citation - citation.

Vigousse vendredi 4 novembre 2011

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Vigousse vendredi 4 novembre 2011

Culture et déconfiture Transat en double. « C’est encore loin, l’Amérique ? » « Tais-toi et Stamm ! »Bangkok sous les flots. Tout le monde se thaï.

Il y a des fois où, lors d’une pre-mière écoute, on dissèque un disque sans vraiment savoir ce

qu’il faut en penser. En entendant celui de ce trio vocal féminin suisse romand du nom exotique de Nørn, la question se pose tout de même du bien-fondé de l’aventure. Car mal-gré une jolie pochette, un concept intéressant (les trois Nørn chan-tent une langue inventée), un son impeccable, des voix étonnantes et parfaitement maîtrisées (il vaut mieux lorsqu’on fait de l’a capella), au bout du 5è ou 6è morceau, on commence à se demander pourquoi

on écoute ça. Au 11è titre, notre cuir chevelu exprime son mal-être en créant des monceaux de pellicules. Et dès le 17è, on flingue la chaîne stéréo avec son arme de service ou à la hache. C’est un peu exagéré, mais c’est pourtant la réaction provoquée par ce disque-concept bien torturé du ciboulot, qui nous rappelle que les petits Suisses ont parfois bien du mal à se laisser aller à la simplicité en matière d’art.

Pierrick Destraz

Urhu, Nørn, www.nørn.ch

Une Nørn avertie en vaut trois !

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Entre supercherie, démagogie et matraquage, l’UDC prend souvent les citoyens suisses pour des imbéciles. Ça marche assez bien. Mais pour qui souhaiterait voter intelligemment, voici un précieux pense-bête. En vente sur www.vigousse.ch, par e-mail à [email protected], ainsi qu'en librairie et en kiosque.

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Des védés

Le film Winter’s Bone a de quoi donner des frissons ; c’est une petite réalisation indépendante dont l’histoire est aussi mince qu’extraordinaire. Une jeune fille butée d’une région rurale et miséreuse cherche désespérément son père, drogué et vaurien notoire, dans l’arrière-pays peuplé de consanguins dégénérés plutôt dangereux. Elle est sûre qu’il est mort, mais c’est seulement lorsqu’elle aura prouvé son trépas qu’elle pourra éviter d’être dépossédée de son seul et unique bien : sa frêle maison, où elle élève, seule, ses frères et sœurs.Le rôle de l’héroïne est interprété par l’actrice Jennifer Lawrence, qui est juste fantastique. Et la réalisation, qui s’appuie sur une Amérique en pleine chute libre morale et économique, est simplement brillante. Un glacial petit chef-d’œuvre à découvrir pelotonné sous une couverture.

Michael Frei

Karloff, films cultes, rares et classiques, Lausanne

Winter’s Bone, de Debra Granik, 2010, 3.6.9/M6, VF et VOST, DVD et Blu-Ray, 96 minutes.

Un macchabée très convoité

Des cédés

Un Adam famélique et une Eve grassouillette troublés par un serpent sarcastique, trois hi-

boux aux yeux hallucinés, un clown faisant une papouille à son âne ou encore un pompeux dragon pré-sentant ses armoiries, tels sont les sujets des vitraux du Grison Gian Casty (1914-1979). Ses œuvres rayonnent d’une fraîcheur enfantine unique, très appréciée des adultes. Qu’il s’agisse d’oiseaux exotiques aux couleurs chatoyantes, son mode d’expression fétiche, ou de moroses scènes bibliques, ses vitraux étincel-lent de vie et de poésie.Pour fêter ses 30 ans et sa septan-tième exposition, le Vitromusée

Une expo

Casty au castelIn vitraux A voir à Romont les œuvres, religieuses ou non, du Grison Gian Casty. Des vitraux qui laissent filtrer la gaieté.

met à l’honneur ce maître du vi-trail qui s’est frotté aux classiques en décorant quelques églises, mais qui surtout a su égayer des édifices profanes. Hélas, Donnerwetter, tous ces chefs-d’œuvre se trou-vent de l’autre côté du Rideau de röstis, c'est dire qu'il ne faut pas manquer cette cinquantaine de vitraux transposés pour un temps au château de Romont. Une belle occasion de voir des verres!

Alinda Dufey

Gian Casty, Vitromusée-Musée suisse du vi-trail et des arts du verre, Romont, jusqu’au 12 février 2012.

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Ah, ça, on ne peut pas dire que cela soit un film sorti d’un atelier de dentellière!

Faut dire que les bourrins et la finesse, ça fait souvent deux, et quand le « héros » du film se met à faire de la couture, c’est pour se cicatriser le biceps droit avec un opinel. Et sans faire sa pleureuse. Ces mecs-là ne sont peut-être pas la fine fleur de la Sorbonne, mais ce sont des durs, des forts, des ta-toués. Bref, pas des mauviettes qui chialent leur mère dès qu’il faut

aller au charbon. Ça tombe bien, au charbon, faut y aller et pas dans le Club Med du coin, chez les ta-libans! Une journaliste française (qui a l’accent de Diane Kruger, mais pas la plume de Florence Aubenas) a été enlevée avec son guide. Un commando de costauds pas beaux part donc pour la sortir de ce mauvais pas. Une mission qui ne sera pas de tout repos.On l’aura compris, Forces spéciales n’est pas une bluette poétique pour jeunes filles en fleur. Au menu:

balles à gogo, premier degré réglementaire et humour d’hommes des casernes. Tout cela fait-il un film? Plu-

tôt un long clip (1 h 47 tout de même) entièrement à la gloire de l’armée avec fusillades de jeux vidéo, leçons très, mais alors très sommaires de géopolitique et in-

cessants plans tournoyant d’hélico (c’est le supplice des pales). Le ri-dicule, lui, continue, malheureu-

sement, à ne pas tuer...

Bertrand Lesarmes

Forces spéciales, de Stéphane Rybojad, avec

Diane Kruger et une armée de mecs virils. Durée : 1 h 47. En salles.

Militaire-à-terre Pour son premier film, le réalisateur Stéphane Rybojad a choisi de lécher les bottes de l’armée. Mission accomplie avec Forces spéciales!

Je tire, tu tires, nous nous tirons...

Gare aux grilles par égésolution de la semaine précédente

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

1 U E L I M A U R E R

2 N O U E E S T P I

3 I C I G O A L I E

4 V E S T E C C C

5 E N A R E K A

6 R E N T E S L T

7 S C E S S I O N S

8 I L E T I N T E R

9 T E O T A G E S

10 E V E N E M E N T S

Vian fréquentait les caves de St-Germain-des-Prés, sur-tout celle du Tabou ; une cave

minuscule où un orchestre avait remplacé le pick-up. L’ouvreuse, c’était l’intransigeante Juliette Gréco qui ne laissait entrer que les jeunes et beaux mâles. Et l’ambiance, c’était du jazz furieux et tapageur, des caves truffées d’existentialistes femelles en marinière à l’œil char-bonneux et aussi… des crétins de journalistes qui cherchaient le sen-sationnel, l’inédit, et que Vian sur-nommait les « pisse-copies ».Un peu de géographie, un peu de physionomie : le Manuel de St-Ger-main-des-Prés de Vian sert de fil conducteur au cabaret musical de l’Oxymore, petit théâtre aussi voû-té et sombre que les fameux clubs parisiens. Quelques musiciens, quelques chansons, de l’incon-tournable Complainte  du  progrès à Quand j’aurai du vent dans mon crâne en passant par le très beau poème A tous les enfants, mis en musique de façon posthume par Joan Baez. Des textes pas si connus, un joli choix de chansons, un petit St-Germain-des-Vignes dans le village de Cully qui veut faire revivre, une heure durant, le grand mythe parisien.

Milou

Quand j’aurai du Vian dans mon Crâne, texte et chansons de Boris Vian, Cabaret musical au caveau-théâtre de l’Oxymore, Cully, 03-06 et 11-13.11.

Et Vian ! Sans tabou La troupe amateur de l’Oxymore à Cully adapte le Manuel de St-Germain-des-Prés de Boris Vian. Ça va jazzer !

Une pièce Des films Brouillon de cultureFRISSONNER Ni le froid polaire, ni la perpétuelle goutte gelée au nez n’ont arrêté cet aventurier du Grand Nord. Une vie trépidante mais congelée. Conférence Paul-Emile Victor, voyages d’un humaniste, Hôtel- Centre de Congrès La Longeraie, Morges, 09.11 à 20 h 30.

ERRER Avec le célèbre Jason, les Argonautes et la conteuse Marie Lourizi, la quête de la toison d’or à travers Pully commence… Allez, cherche ! La nuit du conte, Villa romaine de Pully, 11.11 à 17 h.

TRIPER Le temps d’une nuit, sons électroniques et projections cosmiques envahissent un temple dédié à la musique. Sacrée soirée en perspective. Les poésies soniques, Temple allemand, La Chaux-de-Fonds, 19.11.

VOYAGER Quatre Parigots emblématiques décrivent leur ville en chanson à une jeune Marseillaise : une vraie carte musicale. Si Paris m’était chanté, de Michel Guey, Salle des spectacles, Les Bois, 04-26.11.

SENSIBILISER Dans l’archipel des îles Barren, pas moins de cinq espèces de tortues sont sur le point de disparaître… et plutôt rapidement. Les tortues des îles Barren, Muséum d’histoire naturelle, Genève, jusqu’au 01.04.12.

Le City Club de Pully, l’un des derniers cinémas indépen-dants romands, a donné carte

blanche à un collectif d’artistes un brin allumés, nommé Zooscope, pour mettre sur pied une quinzaine cinématographique parfaitement délurée. Du 10 au 20 novembre, un programme au petit poil sera présenté : des films incontour-nables, tel Crash de Cronenberg, des indémodables comme Le Sens de  la  Vie des Monty Python, ou

Grands plaisirs sur grand écranencore de petites merveilles mé-connues comme Lost in la Mancha de Fulton et Pepe. Et pour les in-satiables, deux soirées spéciales se-ront consacrées à des nouveautés : celle du 12 est entièrement dédiée aux projets de Zooscope et celle du 19 verra défiler le travail de réalisa-teurs de la région, présents en chair et en personne.

A.D.Quinzaine Zooscope, Cinéma City Club, Pully, 10-20.11. www.zooscope.ch

L’Esprit Frappeur Villa Mégroz – 1095 Lutry (VD)www.livestream.com/espritfrappeur

Vendredi 4 (20h30) et samedi 5 novembre (20h)Dimanche 6 novembre (17h)

William FierroGuitares et chansons colombiennes

Samedi 5 novembre – 1re partie

mosquitoun reggae frais et

engagé

14 Rubrique Citation - citation - citation - citation.

Vigousse vendredi 4 novembre 2011

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14 Rubrique 15

Vigousse vendredi 4 novembre 2011

Manif des Ukrainiennes, DSK encore au sein d’une polémique.

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Au NE Xamax, on entre et on sort comme dans un Moulin.Rebuts de presse

Voleur d’âme« Je n’ai rien volé à personne » : c’est Bulat Chagaev qui le dit et ce sont nos confrères de L’Express qui s’empressent de le faire savoir. Le boss de Neuchâtel Xamax insiste : « Que celui qui prétend le contraire en apporte la preuve. » Quant aux banques suisses, une fois n’est pas coutume, qui refusent de laisser transiter son argent par leurs officines, «elles évoque(raie)nt aujourd’hui un problème politique». Rien que ça !

bulat chagaev n’est donc pas un voleur. Il a raison. De nos jours, on vole un pain quand on a faim, un toit quand on a froid, mais on ne vole pas des millions. Un voleur de millions, qu’on se le dise, cela s’appelle un homme d’affaires. M. Chagaev n’est donc pas un voleur, mais un homme d’affaires. CQFD. Le problème, avec cet homme, n’est pas tellement la provenance de l’argent qu’il prétend posséder. Et, à la fin, la question n’est pas de savoir si oui ou non il finira par payer ce qu’il a promis de payer, à commencer par ses employés, joueurs, entraîneurs ou salariés du club.

non, le vrai problème, la vraie question est de trouver un nom susceptible de qualifier celui qui par son mépris des autres est parvenu à vider l’un des clubs parmi les plus respectés et les plus respectables du football suisse de son âme.Avant, faillite prononcée ou non, de s’enfuir. Comme un voleur !

Et ce sera tout pour cette semaine.

Roger Jaunin

Le cahier des sports

Compartiment Fumeurs, un quintet neuchâtelois mené par le chanteur-comédien Didier Chif-felle, joue habilement de la langue française sur des airs de pop-jazz. Profondes et provocantes, les com-positions du groupe s’inspirent de Beaudelaire, Ricet Barrier, Nougaro et autres auteurs estimés. Pour le graphisme de leurs deux albums, leurs amis Plonk & Replonk sont entrés en jeu : une vache dans un train fume un gros cigare pour la pochette de Doigt d’honneur et une pulpeuse blonde aux seins nus et à petite culotte verte à pâquerettes pose lascivement au bord de l’eau pour Sur le gazon des bains-douches.

or ces deux nibards posent problème pour la distribution de ce récent al-bum ! Car tous les distributeurs du

net (itunes, myspace, amazon, etc.) ont estimé que la couverture était trop choquante. Il a fallu mettre un bandeau noir de censure sur les inconvenantes mamelles pour que les pudibonds acceptent de diffuser le disque. A l’heure où les Ukrai-niennes frétillent des tétons dans la presse mondiale, où les chanteuses passent leur temps à se tortiller presque à poil sur scène et dans leurs clips, et où les trois quarts des publicistes vantent n’importe quel produit à grands coups de bombes anatomiques, ce soudain excès de pudeur a de quoi surprendre. D’au-tant qu’au contraire des étalages de chair ne visant qu’à doper carrière et ventes, le travail est ici artistique et ludique. Dès lors, pourquoi le tait-on ?

Alinda Dufey

Tomber des nus «Cachez ce sein que je ne saurais voir», tel est, semble-t-il, l’adage des distributeurs de musique sur le net et même de la RSR. Et ça fout les glandes.

Mamelles mal vues

Mass merdia

Histoire en paillettesPour fêter ses 90 ans, L’illustré a eu la curieuse idée de vouloir élire le Romand du siècle. L’édition spéciale du journal résume les biographies des « 90 Romands qui ont fait l’Histoire » : y figurent des célébrités de portée pour le moins anecdotique alors que des dizaines d’autres personnages, autrement plus importants, y brillent par leur absence. Qu’importe, cette élection bidon sera retransmise en grande pompe sur la TSR le samedi 3 décembre. Un tralala qui, lui, ne fera pas l’Histoire.

Saint de glaceJolie bévue d’une journaliste lors de la présentation des titres du Journal de midi sur La Première (30.10.11). Elle a annoncé la présence d’un cardinal « à la cathédrale Saint-Léonard à Fribourg » ! A la patinoire Saint-Nicolas, Gottéron prie pour rester en tête.

Allô de làDans le courrier des lecteurs de L’Hebdo (27.10.11), cette rectification embarrassée de la rédaction : « Dans le dossier Les Mediums romands sortent au grand jour, le numéro de téléphone attribué à la médium Nicole Coudray à Vétroz est inexact. Une confusion entre deux homonymes habitant le même village est malheureusement à l’origine de cette confusion. » Deux Nicole Coudray à Vétroz, évidemment L’Hebdo ne pouvait pas deviner !

Les principes de PeterPeter Rothenbühler donne la leçon aux féministes ukrainiennes dans sa chronique du Matin Dimanche (30.10.11) : « Vous faites pitié. Mais vous avez peut-être constaté vous-mêmes que des seins nus, cela ne choque plus personne chez nous. (...) Avez-vous réfléchi une seconde seulement à l’image d’Epinal véhiculée dans l’inconscient collectif des Suisses à propos des femmes ukrainiennes, en ces temps d’arrivée massive de prostituées venant de l’Est ? (...) Et on rigole en douce quand on vous voit exhiber vos nichons pour la cause du féminisme...Message raté, mes chères. »On peut être d’accord ou pas, mais de la part de l’ancien rédacteur en chef du Matin qui fut le premier à publier des photos de femmes à poil, c’est assez cocasse. Vrais seins ou faux saint, Peter Rothenbühler est surtout un faux-cul !

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Lutte des crassesIl y avait manif ce jeudi devant la Maison de la Radio à Lausanne. Pour ameuter les troupes, le syndicat SSM a eu la chic idée de publier une « Invitation aux Trophées de la convergence sur le parvis de la RSR RTS idée suisse ». Avec cette notice : « Après 2 ans de (con)fusion et 1 sondage, ne manquez pas la remise de la Pelote d’Or du meilleur dysfonctionnement d’entreprise. »A l’heure où ces lignes sont sous presse, on ignore encore le palmarès ; mais comme on connaît l’usine à gaz engendrée par la convergence RTS, on imagine que la sélection sera ardue. Rappelons qu’au récent sondage sur la situation actuelle un employé de la radio a résumé son opinion ainsi : « C’est le bordel, en gros ! »

Vigousse vendredi 4 novembre 2011

à Charlie HEBDO,MAHOMET LE FEU

POUR TOUSla liberté de

la presse