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LE MINERAI DE FER EN WALLONIE 10000 20000 30000 40000 50000 60000 70000 80000 années production (T) 90000 1840 1850 1860 1870 1880 1890 1900 1910 1920 1845 1855 1865 1875 1885 1895 1905 1915 1930 1940 1950 1960 1925 1935 1945 1955 1970 1965 1975 1980 100000 Légende: oligiste oolithique minette autres minerais Production du minerai de fer en Belgique 4 5 10 8 9 3 2 1 7 6 11 Concession de mine métallique Concession de mine de fer Gisement de minerai de fer Cartographie, histoire et geologie par Julien Denayer 4 Les minerais de l’Ourthe Quoi ? Où ? Quand ? Anecdote ? Des amas de limonite et de goethite (hydroxydes de fer) étendus entre les roches gréseuses et calcaires dévoniens et carbonifères. Dans la vallée de l'Ourthe et ses affluents, depuis Tilff jusqu'à Wéris en passant par Tavier, Anthisnes, Ellemelle, Plainevaux, Esneux, Dolembreux, Rotheux, Comblain-au- Pont, Banneux, Deigné, Sougnée, Remouchamps, Aywaille, Harzée, Xhoris, Ferrières, My, Izier et Heyd. Les minières de Ferrières et de Dolembreux sont parmi les plus vieilles du Pays de Liège puisque déjà exploitée au XIe s. de manière intensive. Elles ont fourni du minerai aux usines liégeoise sans discontinuer jusqu'au XIXe s. Au XIXe s., le minerai de Dolembreux descendait par barque (les bétchettes) vers les fourneaux liégeois. Celui de Ferrières était traité sur place car il existait un véritable bassin sidérurgique dans cette région. Goethite de Ferrières Les minerais filoniens de la Vesdre Socle (Camb.-Ordov.) Dévonien inf. Givetien-Frasnien Famennien Dinantien Houiller 3 Les filons métallifères dans les roches paléozoïques (d’après Dejonghe, 1998) Quand ? Anecdote ? Les minerais de fer ont été exploités dès l'époque romaine. La première trace écrite d'exploitation des minerais de plomb et zinc date de 1280 et c'est dans la première partie du XIXe s. qu'elles ont connu leur acmé. Les mines ont fermé avec la 2ème Guerre Mondiale. Le village de La Calamine (ou Kelmis) a donné son nom au minerai de zinc. L'Abbé Dony, inventeur de la métallurgie du zinc et propriétaire des mines a offert à Napoléon Ier sa célèbre baignoire en zinc. Minerai rubané (blende, marcassite, galène) de Moresnet Les minerais filoniens du Bassin de Namur 1 1 : dépôt du calcaire ; 2 : sédimentation des particules et des métaux ; 3 : diagenèse et compaction des sédiments ; 4 : expulsion des fluides piégés dans les sédiments ; 5 : concentrations initiales en métaux (sulfures disséminés) ; 6 : plissement et fracturation des roches (failles) ; 7 : remobilisation des métaux et des fluides dans les fractures et formation de filon ; 8 : amas stratoïde associé au filon ; 9 : altération de la tête du filon et formation du chapeau de fer. Quoi? Où? Des filons d’orientation NNE-SSW traversant les calcaires carbonifères, formés de marcassite (sulfure de fer), de galène (sulfure de plomb) et leur produit d’altération (”chapeau de fer”, formé de limonite, un mélange hydroxydes de fer). En rive nord de la Meuse et de la Sambre, à Rhisnes, Vedrin, Bomel, Bouge, Champion, Cognelée, Bonnine, Gelbressée, Lives, Marche-les-Dames, Vezin, Seilles, Landenne, Héron, Couthuin, Lavoir, Huy, Ampsin, Amay, Flône et Engis Quand? Anecdote? Dans le Namurois, le minerai de fer y a été exploité intensivement dès le Moyen Âge mais son exploitation industrielle date de 1830 suite à l’octroi de plusieurs concessions. Les minerais de plomb et zinc ont été exploités plus tardivement. Le plomb des grands filons de Vedrin a été découvert par hasard dans des minières de fer en 1612, et a donné lieu à la plus grande mine métallique du Namurois dont l’histoire à rebondissements se termine en 1940. Marcassite et galène de Vedrin Goethite de Vedrin 2 3 5 6 7 8 2 5 1 4 9 La “ Minette de Lorraine “ Halanzy Toit Mur 110 cm 50 cm 50 cm 60 cm 30 cm 1 2 6 3 4 5 11 Quoi ? Où ? Une couche d’oolithes de goethite (petits globules d'hydroxyde de fer) contenu dans les roches jurassiques (175 Ma) du Sud de la Belgique, du Luxembourd et de la Lorraine, connu sous le nom de "Minette de Lorraine". Le gisement de Musson et Halanzy constitue le flanc septentrional du grand bassin minier et sidérurgique du Luxembourg et de la Lorraine. Composition de la couche de minerai. Légende : 1 : marnes ; 2 : couche secondaire de minerai ; 3 : banc de grès argileux ; 4 : alternance de lits d'oolithes et de bancs d’argile; 5 : argile gréseuse contenant quelques oolithes ; 6 : couche principale de minerai (d’après Thoreau, 1912) Quand ? Anecdote ? La première trace écrite de l'exploitation du minerai date de 1602 et l'exploitation industrielle débuta au XVIIIe s. Plusieurs concessions octroyées sous régime français ont été fusionnées en une seule en 1951. La mine de Musson et Halanzy fut la dernière mine de fer de Belgique et ferma ses portes le 27 octobre 1978. En 1889, le minerai extrait des mines de Musson servit à fabriquer les rivets de la Tour Eiffel. Entre 1932 et 1939, il fut utilisé pour produire de l'acier commandé par l'armée allemande. vue au microscope De la minette de Lorraine Les minerais filoniens de la Calestienne calcite galène sphalérite marcassite fluorite, baryte calcaire encaissant Filon Toit Mur 8 Variation de composition dans un filon en fonction de l'éloignement à la source de fluide minéralisateur. La texture rubanée du minerai reflète les précipitations successives. Quoi ? Où ? Des filons de marcassite (Fe2S), de galène (PbS), de blende (ZnS) et de baryte (BaSO4) et leur produit d'altération (limonite, "calamine") traversant les roches calcaires selon une direction N-S. Des filons de fluorite (CaF2) sont connus dans le cœur de la Calestienne. Quelques rares filons cuprifères sont connus autour de Wellin. Dans la Calestienne et le Massif de Philippeville, à Barbençon, Neuville, Sautour, Vodecée, Villers-en-Fagne, Matagne, Roly, Dourbes, Vierves-sur-Viroin, Treigne, Niverlée, Givet, Pondrome, Beauraing, Halma, Chanly, Tellin, Ave-et- Auffe, Rochefort, Jemelle, On, Heure, Septon et Durbuy. Quand ? Anecdote ? Les minerais métalliques de la Calestienne sont connus depuis l'Antiquité et exploité de manière industrielle dès le XVIIe s. Une quinzaine de concessions y ont été accordées entre 1805 et 1850, dont les gigantesques concessions de Durbuy et de Rochefort. Les derniers travaux datent de 1870 dans la vallée du Viroin et 1920 dans la mine de Heure. Les concessions de Durbuy et Rochefort sont les deux plus vastes de Belgique derrière celle de la Vieille Montagne. Le minerai de plomb de Rochefort a été découvert par les moines dans les grottes où était puisée l'eau de la brasserie. Le filon de Vierves est le plus grand gisement de baryte de Wallonie. Marcassite de la mine de Heure Le minerai de la Forêt gaumaise 2 1 3 4 5 7 6 10 Quoi ? Où ? Les restes d’indurations ferrugineuses intercalées dans les roches sableuses et argileuses, sous forme de nappes de graviers ferrugineux dans les vallées. Dans le Pays d'Arlon et la Gaume, à Sterpenich, Sélange, Messancy, Guerlange, Athus, aubange, Toernich, Arlon, Stockem, Châtillon, St-Leger, Chantemelle, Meix, Buzenol, Lahage, St-Vincent, Florenville, Dampicourt, Sommethonne, Virton, Rouvroy, Ruette et St-Remy. Quand ? Anecdote ? L'exploitation de ces "fer des prairies" et "fer d'alluvion" remonte à l'Antiquité. Elle est devenue industrielle dès le XVIIe s. et fonctionna jusqu'aux années 1850. Le minerai gisant en nappes superficielles et peu profonde, l'exploitation se faisait à ciel ouvert dans des tranchées longues de centaines de mètres. Minerai de Châtillion Formation des cuirasses de fer de la Lorraine belge. 1 : roche argileuse ; 2 : roche Sableuse ; 3 : zone de battement de la nappe phréatique ; 4 : précipitation des oxydes de fer ; 5 : érosion des formations rocheuses ; 6 : cuirasse ferrugineuse conservée au sommet des collines ; 7 : fragments de croûte démantelée et accumulée sous forme de colluvions et d'alluvions. Le minerai ferro- manganésifère de la Lienne Toit Mur 70 cm 20 cm Heid Cossin Couche inférieure Toit Mur 27 cm 43 cm 50 cm anciens travaux 20 cm Couche supérieure 27 cm 13 cm 9 Minerai oxydé de Lierneux Quoi ? Où ? Quand ? Des couches de minerais de manganèse et de fer, stratifiées dans les schistes ordoviciens de l'Ardenne. Dans les vallées de la Salm et de la Lienne, à Werbomont, Chevron, Rahier, Malempré, Lierneux, Verleumont, Vielsalm, Rogné, Fraiture, Hebronval, Ottré et Bihain. La zone altérée des gisements a été exploitée dès le Moyen Âge, le minerai ferro-manganésifère a été découvert en 1845 et 7 concessions l'ont exploité entre 1856 et 1934. Anecdote ? Les concessions ont été octroyées pour le minerai de manganèse mais c'est surtout le fer qui y fut exploité car il donnait un très bon acier. La majorité de la production descendait vers les usines Cockerill par barques sur la Lienne, l'Amblève puis l'Ourthe jusqu'à Liège. Composition de la couche de minerai dans la vallée de la Lienne (d’après Libert, 1905) Le minerai en couche de la Calestienne Quand? Anecdote? La plus ancienne mention écrite date de 1436 et signale des industries florissantes développées depuis des siècles déjà. Au XVIIIe, les usines de Chimay fabriquaient des boulets de canons pour l’armée française. Minerai oolithique de Forges Quoi? Où? Une couche de minerai oolithique (en globules de 1- 2 mm) composé d’hématite (ou “oligiste”, oxydes de fer Fe2O3) et de sidérite (carbonate de fer , Fe2CO3) et d’âge Eifelien (anciennement “Couvinien”, 398 Ma) La couche a été exploitée de Momignies à Petigny et de Wellin à Champlon. Les mines les plus importantes se situent au sud de Chimay, à Forges, à Bure et Forrières. 7 Le minerai des Fondrys et des Abannets 6 1. Il y a ± 5 millions d'années, les calcaires dévoniens de la Calestienne, aplanis par l'érosion ont été recouverts par la mer qui a déposé des sédiments sablo-argileux riches en glauconie. 2. Une végétation tropicale s'est développée sur les sédiments. Les eaux rendues acides au contact des humus se sont infiltrées en altérant la glauconie et ont creusé les calcaires (=cryptokarsts). 3. Le fer libéré par l'altération de la glauconie s’est infiltré et a été déposé sous forme de placage de limonite contre les parois calcaires. 4. Il y a ± 2 millions d'années, le climat s’est refroidi et l'altération chimique des calcaires et de la glauconie s’est arrêtée. Les cours d'eau ont balayé les sédiments meubles et ont creusé les vallées. Seuls les sables piégés dans les cavités ont été conservés. 5. L'aspect actuel des gouffres résulte du creusement des vallées collines calcaire et de l'enlèvement des sables par les mineurs. qui a isolé les 1 2 3 4 5 Selon Quinif (1993) Quoi? Où? Des placages et concrétions de goethite et limonite (hydroxydes de fer) dans les cavités cryptokarstiques. Dans les vallées du Viroin et de l’Eau Noire, au Fondry des Chiens et dans les Abannets de Nismes et Dourbes, mais aussi à Chimay, Couvin, Petigny, Vierves-sur-Viroin, Revogne, Florennes, Morialmé, Fraire, Yves-Gomezée, Stave et Biesmerée. Quand? Les gisements de la Calestienne ont été exploités de l’Antiquité jusqu’au XIXe s. Dans le Haut Moyen Âge, cette région était l’un des plus grand centre sidérurgique d’Europe. Le pays est parsemé de “crayats des Sarrasins” qui sont des scories, des déchets des bas-fourneaux gaulois. Ces scories qui contenaient encore 40% de fer, ont été refondues dans les hauts-fourneaux du XIXe s. Le minerai du Condroz et de l’Entre-Sambre-et-Meuse 2 3 4 5 10 7 6 8 9 10 1 5 Où ? Quand ? Anecdote ? Erquelinnes, Merbes-le-Château, Ragnies, Cours-sur-Heure, Berzée, Gourdinne, Somzée, Acoz, Gougnies, Gerpinnes, Bambois, Maison-St-Gérard, Lesves, Arbre, Biesme, Pontaury, Boissière, Scry, Mettet, Graux, Denée, Furnaux, Salet, Sosoye, Hanzine, Oret, Stave, Biesmerée, Yves-Gomezée, Daussois, Jamagne, Hanzinne, Thy-le-Bauduin, Onhaye, Weillen, Serville, Lisogne, Sorinnes, Hamois, Natoye, Mont, Lustin, Maillen, Courrière, Gesves, Naninne, Wierde, Marchin, Vierset, etc. L'exploitation y a débuté dans l'Antiquité et devint industrielle dès le XIIe s. Entre 1825 et 1830, une douzaine de concessions de mine de fer ont été octroyées dans l'Entre-Sambre- et-Meuse. Les derniers travaux datent du début du XXe s. l'Entre-Sambre-et-Meuse est la zone où l'on rencontre la plus grande densité de gisements, d'exploitations, de concessions et d'usines de traitements: fourneaux, forges, marteaux, laminoirs, etc. qui pullulaient dans toutes les vallées. La plupart des grandes sociétés sidérurgiques du bassin de la Sambre ont été créées pour exploiter ces minerais. Nombre d'anciennes exploitations à ciel ouvert subsistent sous forme d'étangs et zones marécageuses appelés "bayauts". Le fer dispersé (3) dans les roches est lessivé par les eaux météoriques qui s'infiltrent et passe en solution (4) sous forme d'ions ferreux (Fe2+). Au contact entre des roches calcaires (2) et gréso-schisteuses (1) , les paramètres physico- chimiques du milieu changent brutalement et le fer de la solution précipite sous forme de pyrite (Fe2S : 6) et de sidérite (FeCO3 : 7). L'érosion des massifs rocheux et les variations climatiques provoquent le battement des nappes phréatiques (10). La pyrite et la sidérite, au contact de l'oxygène, s'altèrent en goethite (8) et limonite (9). Goethite de Denée Toit Mur 50-60 cm 0-10 cm 40 cm au nord de la Faille de Vezin Tronçon de Vezin Toit Mur 60 cm 10 cm 45 cm 0-5 cm 80 cm 26-40 cm 15 cm 120 cm 38 cm 4 cm 6 cm 10 cm 10 cm 40 cm 37 cm 24 cm 50 cm 20 cm au sud de la Faille de Vezin 2 Le minerai en couche de la vallée de la Meuse Quoi ? "L'oligiste oolitique du Famennien " ou "de Vezin" : une couche formée de plusieurs laies de minerai oolithique (en globules de 1-2 mm) composé d’hématite (ou “oligiste”, l’oxyde de fer Fe2O3) d'âge Famennien inférieur (365 Ma). Anecdote ? Dans les années 1860. C'est pour éliminer l'eau de la mine de Couthuin que fut construite la galerie d'exhaure de Java (3200 m) dont le creusement prit 28 ans !La mine de Couthuin appartenait, en partie, à John Cockerill et le minerai produit alimentait 75% des hauts-fourneaux du bassin liégeois. Oligiste oolithique de Couthuin Où ? En rive gauche de la Meuse, entre Les Isnes et Engis, le minerai a été exploité à Isnes, Rhisnes, Emines, Daussoulx, Cognelée, Marchovelette, Franc-Waret, Ville-en-Waret, Marche-les-Dames, Houssoy, Vezin, Landenne, Couthuin. En rive droite, la couche est connue d'Aisemont à Engis et a été exploitée à Aisemont, Naninne, Haltinne, Ben, Huy, Amay et Engis. Composition de la couche d’oligiste oolithique à Vezin (d’après Delmer, 1913) Quoi ? De grands amas de limonite et de goethite (hydroxydes de fer) couchés entre les roches gréseuses et calcaires, principalement le long du contact entre les grès du Famennien et les calcaires du Dinantien qui sont très présent dans le Condroz et l'Entre-Sambre-et-Meuse. Les autres amas se trouvent entre les grès et les calcaires du Dévonien moyen, ainsi qu'entre les schistes et les calcaires du Dévonien supérieur. Limonite des Abannets de Nismes L'exploitation du minerai de fer en Wallonie est une histoire plusieurs fois millénaires et atteignant des proportions insoupçonnées. En effet, le fer dépasse le charbon et les mines métalliques en nombre de gisements, en nombre d'exploitations, en volumes extraits, en durée d'existence et en régions concernées. Plus de 3000 gîtes et lieux où l'exploitation du minerai de fer est prouvé par des données historiques ou géologiques, 64 concessions minières accordées entre 1810 et 1920 pour le minerai de fer, seul ou en combinaison avec d'autres substances minérales. Néanmoins, ces chiffres importants sont peu parlants car la majorité des gîtes de minerai de fer ont été exploités sous le régime « minière » ou « exploitation libre », car le fer n'était pas considéré par la loi comme un minerai concessible. Le travail du fer était une spécialité wallonne, dès l'Antiquité et jusqu'à la Révolution industrielle, la réputation de nos mines et usines dépassaient amplement les frontières de l'Europe. Au niveau local, le travail du minerai a profondément marqué les paysages et la toponymie. Rares sont les villages qui ne possèdent pas leur "Rue du Fourneau", leur "Bois des Minières" ou leur "Champs du Fer". Quand ? Ce type de minerai ne fut exploité qu’après 1830 car il fondait à haute température qui ne pouvait être atteinte avant l'invention des hauts-fourneaux au coke. Les mines de Houssoy et Landenne furent les plus actives entre 1850 et 1901. Celle de Couthuin connut son heure de gloire dans l'Entre Deux Guerre avant de fermer en 1946. Lb Ru BTG Gp Ta Bi OM BS Wl Fr YG DVS Ds Vc St Ph Nv VF Mz Vi Db Ol Bb SSG VK WB Fl Il SS Vq Lv VSM Vd Rh MlD Mo MC BG Ch Mq Bo CO Vz Mn PM Ha Tk Ad Ba Sc Sl HM Vl He La Mh MFC Co AA Fo Eg Kp LR VsO HS CT NM RO Sr PF Br VM An Ht Cs Bf Fz Kl Mm Wr AG Cz Rt Lm Mr Pu RCJ Gu Zw NC Mp Lx Vr Af Vs Bh MF MBW Du Hr Roc Jm Mb Tl Rv Gr MuH Wm Lw Th AA: concession de mine métallique d'Amay-Ampsin Ad: concession de mine métallique d'Andenelle Af: concession de mine métallique d'Arbrefontaine AG: concessions de mine métallique d'Albert et Gerturd An: concession de mine de fer d'Anfang BA: concession de mine métallique de Ben-Ahin Bb: concession de mine métallique de Barbençon Bf: concession de mine métallique de Bergmanshoffnung BG: concessions de mine de fer de Boloye-Grancelles Bh: concession de mine métallique de Bihain Bi: concession de mine de fer de Biesme Bn: concession de mine de fer de Boninne Br: concession de mine métallique de Bleyberg BS: concession de mine de fer de Biesmerée et Stave BTG: concession de mine de fer de Berzée, Thy-le-Château et Gourdinne Ch: concession de mine de fer de Champion Co: concession de mine métallique de Corphalie Cs: concession de mine métallique de Constantia CT:concession de mine métallique de Corbeau-Tapeu Cz: concession de mine métallique de Conzen Db: concession de mine métallique de Dourbes Ds: concession de mine de fer de Daussois Du: concession de mine métallique de Durbuy DVS: concession de mine métallique de Daussois, Vogénée et Silenrieux Eg: concession de mine métallique d'Engis Fl: concession de mine métallique de Fleurus Fo: concession de mine métallique de Flône Fr: concession de mine de fer de Florennes Fz: concession de mine de fer de Forzetzung Gp: concession de mine de fer de Gerpinnes Gr: concession de mine de fer de Graide Gu: concession de mine métallique de Glücksanfang Ha: concession de mine métallique de Hanton He: concession de mine métallique de Héron HM: concession de mine métallique des Hayes-Monet Hr: concession de mine métallique de Heure HS: concession de mine métallique de Haute-Saurée Ht: concession de mine métallique de Hauset Jm: concession de mine métallique de Jemelle Kl: concession de mine métallique de Klosterberg Kp: concession de mine métallique de Kinkempois La: concession de mine métallique de Lavoir Lb: concession de mine de fer de Labuissière Li: concession de mine métallique de Ligny Lm: concession de mine de fer de Lamonriville Ln: concession de mine métallique de Landenne LR: concession de mine métallique de La Rochette Lv: concession de mine métallique de Lives Lw: concession de mine métallique de Longwilly Lx: concession de mine métallique de Lierneux Mb: concession de mine métallique de Masbourg MBW: concession de mine métallique de Meuville, Bierleux et Werbomont MC: concession de mine de fer du Marquis de Croix MF: concession de mine métallique de Moët-Fontaine MFC: concession de mine de fer des Maîtres de Forges et Couthuin Mm: concession de mine métallique de Membach Mn: concession de mine métallique de Moisnil Mo: concession de mine métallique de Morivaux Mp: concession de mine métallique de Malempré Mq: concession de mine de fer de Maquelette Mr: concession de mine de fer de Maria MuH: concession de mine de fer de Musson et Halanzy Mz: concession de mine métallique de Mazée MlD: concession de mine métallique de Marche-les-Dames Mh: concession de mine métallique de Moha NM: concession de mine métallique de la Nouvelle Montagne NC: concession de mine métallique de Neu-Californien Nv: concession de mine métallique de Neuville Ol: concession de mine de fer d'Olloy OM: concession de mine de fer d'Oret et Mettet PF: concession de mine métallique de Pouillon-Fourneau Ph: concession de mine métallique de Philippeville PM: concession de mine métallique de Pierreux-Mont Pu: concession de mine de fer de Paulusberg RCJ: concessions de mines métalliques et de fer de Rudolf, Christofels et Jacob Rh: concession de mine métallique de Rhisnes RO: concession de mine métallique de Rocheux-Oneux Roc: concession de mine métallique de Rochefort Rt: concession de mine de fer de Rheinastein Ru: concession de mine métallique de Rouveroy Rv: concession de mine métallique de Revogne Sc: concession de mine métallique de Sclayn Sl: concession de mine métallique de Sart à Seilles Sr: concession de mine métallique de Sasserotte SS: concession de mine métallique de St-Servais SSG: concession de mine métallique de Solre-St-Géry St: concession de mine métallique de Sautour Ta: concession de mine de fer deTarcienne Th: concession de mine métallique de Theux Tl: concession de mine métallique deTellin Tr: concession de mine métallique de Tramaka Vc: concession de mine métallique de Vodecée Vd: concession de mine métallique de Vedrin VF: concession de mine métallique de Villers-en-Fagne Vi: concession de mine métallique du Viroin VK: concession de mine de fer de Velaine-Keumiée VM: concession de mine métallique de la Vieille Montagne Vl: concession de mine métallique de Verlaine Vq: concession de mine métallique de la Vequée Vr: concession de mine métallique de Verleumont Vs: concession de mine métallique de Vielsalm VSM: concession de mine métallique de Vedrin dite Saint-Marc VsO: concession de mine métallique de Vaux-sous-Olne Vz: concession de mine métallique de Vezin Wl: concession de mine de fer de Weillen WB: concession de mine de fer de Wanfercée-Baulet Wm: concession de mine métallique de Wissembach Ws: concession de mine métallique de Weserberg YG: concession de mine de fer d'Yves-Gomezée Zw: concession de mine métallique de Zwergengrudbe En voyant l'impressionnant nombre de gisements dont la Wallonie regorge, on ne peux s'empêcher de se dire « comment ont-ils fait pour trouver tout ça ? ». Les « anciens » utilisaient une foule de méthodes plus ou moins complexes pour trouver les minerais : diagnostiques paysagers et interprétations sur la minéralogie de la région, observation des plantes poussant sur tel ou tel type de terrain, observation des alluvions et du goût de l'eau des sources, parcours des campagnes et observation de la couleur de la terre et des pierres dans les champs. La baguette du sourcier était également très utilisée. Une fois le minerai localisé, il fallait encore l’exploiter. Dans les minières et petites mines, les puits sont pour la plupart des fosses cylindriques (aussi nommées “bures” en wallon), profondes d'une dizaine à une quinzaine de mètres, aux parois soutenues par des cerceaux de bois vert. Au fond du puits, des travaux attaquent le minerai dans une première direction sous forme d'une galerie basse. Lorsque le minerai est épuisé dans cette direction, le mineur creuse une seconde galerie et remblaye la première avec les déchets de la seconde, etc. Dans les grandes mines (minerai en couche), les travaux sont plus vastes et comportent des nombreuses galeries, fronts d'exploitations, galeries de d'exhaure, pompes à eaux, puits d'accès et plans inclinés, etc. “La mine”, tiré du traité de métallurgie de Georgius Agricola : De Re Metallica Libri (Bâle, 1556). Les concessions minières en Wallonie: D é p a r t e m e nt d e G é o l o g i e U n i v e r s it é d e L i è ge Université de Liège Service de paléontologie animale et humaine Service de sédimentologie et pétrologie sédimentaire REGION WALLONNE Poster réalisé par Julien Denayer Ouvrage de référence: DENAYER, J., PACYNA, D. & BOULVAIN, F., (2010): Le minerai de fer en Wallonie: Cartographie, histoire et géologie. Editions de la Région Wallonne, Jambes. Quoi ? Où ? Des filons de marcassite (sulfure de fer), de galène (sulfure de plomb) de blende (sulfure de zinc), limonite (hydroxyde de fer), "calamine" (oxydes, carbonates, silicates de zinc), dans les calcaires dévoniens et carbonifères. Dans la vallée de la Vesdre de Chaufondtaine à la frontière allemande. Les filons et le minerai de fer ont été exploités dans de nombreuses concessions minières à Plombières, La Calamine, Moresnet, Welkenraedt, Henri-Chapelle, Eupen, Theux, Verviers, Dison, Olne, Chaudfontaine et Kinkempois. DGO3

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LE MINERAI DE FER EN WALLONIE

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Légende:

oligiste oolithique

minette

autres minerais

Production du minerai de feren Belgique

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Concession de mine métalliqueConcession de mine de ferGisement de minerai de fer

Cartographie, histoire et geologiepar Julien Denayer

4Les minerais de l’Ourthe

Quoi ?

Où ?

Quand ?

Anecdote ?

Des amas de limonite et de goethite (hydroxydes de fer) étendus entre les rochesgréseuses et calcaires dévoniens et carbonifères.

Dans la vallée de l'Ourthe et ses affluents, depuis Tilff jusqu'à Wéris en passant parTavier, Anthisnes, Ellemelle, Plainevaux, Esneux, Dolembreux, Rotheux, Comblain-au-Pont, Banneux, Deigné, Sougnée, Remouchamps, Aywaille, Harzée, Xhoris, Ferrières, My,Izier et Heyd.

Les minières de Ferrières et de Dolembreux sont parmi les plus vieilles du Paysde Liège puisque déjà exploitée au XIe s. de manière intensive. Elles ont fourni du mineraiaux usines liégeoise sans discontinuer jusqu'au XIXe s.

Au XIXe s., le minerai de Dolembreux descendait par barque (les bétchettes)vers les fourneaux liégeois. Celui de Ferrières était traité sur place car il existait unvéritable bassin sidérurgique dans cette région.

Goethite deFerrières

Les minerais filoniens de la Vesdre

Socle (Camb.-Ordov.)

Dévonien inf.

Givetien-Frasnien

Famennien

Dinantien

Houiller

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Les filons métallifères dans lesroches paléozoïques (d’aprèsDejonghe, 1998)

Quand ?

Anecdote ?

Les minerais de fer ont été exploités dèsl'époque romaine. La première trace écrited'exploitation des minerais de plomb et zinc datede 1280 et c'est dans la première partie du XIXe s.qu'elles ont connu leur acmé. Les mines ont ferméavec la 2ème Guerre Mondiale.

Le village de La Calamine (ou Kelmis)a donné son nom au minerai de zinc. L'Abbé Dony,inventeur de la métallurgie du zinc et propriétairedes mines a offert à Napoléon Ier sa célèbrebaignoire en zinc.

Minerai rubané (blende, marcassite, galène) de Moresnet

Les minerais filoniens du Bassin de Namur1

1 : dépôt du calcaire ; 2 : sédimentation des particules et des métaux ; 3 :diagenèse et compaction des sédiments ; 4 : expulsion des fluides piégésdans les sédiments ; 5 : concentrations initiales en métaux (sulfuresdisséminés) ; 6 : plissement et fracturation des roches (failles) ; 7 :remobilisation des métaux et des fluides dans les fractures et formation defilon ; 8 : amas stratoïde associé au filon ; 9 : altération de la tête du filon etformation du chapeau de fer.

Quoi?

Où?

Des filons d’orientation NNE-SSW traversant les calcaires carbonifères, formés demarcassite (sulfure de fer), de galène (sulfure de plomb) et leur produit d’altération (”chapeau defer”, formé de limonite, un mélange hydroxydes de fer).

En rive nord de la Meuse et de la Sambre, à Rhisnes, Vedrin, Bomel, Bouge, Champion,Cognelée, Bonnine, Gelbressée, Lives, Marche-les-Dames, Vezin, Seilles, Landenne, Héron,Couthuin, Lavoir, Huy, Ampsin, Amay, Flône et Engis

Quand?

Anecdote?

Dans le Namurois, le minerai de fer y a été exploitéintensivement dès le Moyen Âge mais son exploitation industrielledate de 1830 suite à l’octroi de plusieurs concessions. Les mineraisde plomb et zinc ont été exploités plus tardivement.

Le plomb des grands filons de Vedrin a été découvertpar hasard dans des minières de fer en 1612, et a donné lieu à laplus grande mine métallique du Namurois dont l’histoire àrebondissements se termine en 1940.

Marcassite et galènede Vedrin

Goethite de Vedrin

2

3

5

6

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2

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1

4

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La “ Minette de Lorraine “

Halanzy

Toit

Mur

110 cm

50 cm

50 cm

60 cm

30 cm

1

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5

11

Quoi ?

Où ?

Une couche d’oolithes de goethite(petits globules d'hydroxyde de fer) contenudans les roches jurassiques (175 Ma) du Sudde la Belgique, du Luxembourd et de laLorraine, connu sous le nom de "Minette deLorraine".

Le gisement de Musson et Halanzyconstitue le flanc septentrional du grand bassinminier et sidérurgique du Luxembourg et de laLorraine.

Composition de la couche de minerai.Légende : 1 : marnes ; 2 : couche secondairede minerai ; 3 : banc de grès argileux ; 4 :alternance de lits d'oolithes et de bancsd’argile; 5 : argile gréseuse contenantquelques oolithes ; 6 : couche principale deminerai (d’après Thoreau, 1912)

Quand ?

Anecdote ?

La première trace écrite de l'exploitation du mineraidate de 1602 et l'exploitation industrielle débuta au XVIIIe s.Plusieurs concessions octroyées sous régime français ont étéfusionnées en une seule en 1951. La mine de Musson et Halanzyfut la dernière mine de fer de Belgique et ferma ses portes le 27octobre 1978.

En 1889, le minerai extrait des mines de Mussonservit à fabriquer les rivets de la Tour Eiffel. Entre 1932 et 1939, ilfut utilisé pour produire de l'acier commandé par l'arméeallemande.

vue au microscopeDe la minette de Lorraine

Les minerais filoniens de la Calestienne

calcite

galène

sphalérite

marcassite

fluorite, baryte

calcaire encaissant

Filon

Toit

Mur

8

Variation de composition dans un filon enfonction de l'éloignement à la source de fluideminéralisateur. La texture rubanée du mineraireflète les précipitations successives.

Quoi ?

Où ?

Des filons de marcassite (Fe2S), de galène (PbS), deblende (ZnS) et de baryte (BaSO4) et leur produit d'altération(limonite, "calamine") traversant les roches calcaires selon unedirection N-S. Des filons de fluorite (CaF2) sont connus dans lecœur de la Calestienne. Quelques rares filons cuprifères sontconnus autour de Wellin.

Dans la Calestienne et le Massif de Philippeville, àBarbençon, Neuville, Sautour, Vodecée, Villers-en-Fagne,Matagne, Roly, Dourbes, Vierves-sur-Viroin, Treigne, Niverlée,Givet, Pondrome, Beauraing, Halma, Chanly, Tellin, Ave-et-Auffe, Rochefort, Jemelle, On, Heure, Septon et Durbuy.

Quand ?

Anecdote ?

Les minerais métalliques de laCalestienne sont connus depuis l'Antiquitéet exploité de manière industrielle dès leXVIIe s. Une quinzaine de concessions yont été accordées entre 1805 et 1850,dont les gigantesques concessions deDurbuy et de Rochefort. Les dernierstravaux datent de 1870 dans la vallée duViroin et 1920 dans la mine de Heure.

Les concessions de Durbuy etRochefort sont les deux plus vastes deBelgique derrière celle de la VieilleMontagne. Le minerai de plomb deRochefort a été découvert par les moinesdans les grottes où était puisée l'eau de labrasserie. Le filon de Vierves est le plusgrand gisement de baryte de Wallonie.

Marcassitede la minede Heure

Le minerai de laForêt gaumaise

2

1

3

4

5

7

6

10

Quoi ?

Où ?

Les restes d’indurations ferrugineuses intercaléesdans les roches sableuses et argileuses, sous forme denappes de graviers ferrugineux dans les vallées.

Dans le Pays d'Arlon et la Gaume, à Sterpenich,Sélange, Messancy, Guerlange, Athus, aubange, Toernich,Arlon, Stockem, Châtillon, St-Leger, Chantemelle, Meix,Buzenol, Lahage, St-Vincent, Florenville, Dampicourt,Sommethonne, Virton, Rouvroy, Ruette et St-Remy.

Quand ?

Anecdote ?

L'exploitation de ces"fer des prairies" et "ferd ' a l l u v i o n " r e m o n t e àl'Antiquité. Elle est devenueindustrielle dès le XVIIe s. etfonctionna jusqu'aux années1850.

Le minerai gisanten nappes superficielles et peuprofonde, l'exploitation sefaisait à ciel ouvert dans destranchées longues de centainesde mètres.

Minerai deChâtillion

Formation des cuirasses de fer de la Lorrainebelge. 1 : roche argileuse ; 2 : rocheSableuse ; 3 : zone de battement de la nappe phréatique ; 4 :précipitation des oxydes de fer ; 5 : érosion des formations rocheuses ;6 : cuirasse ferrugineuse conservée au sommet des collines ; 7 :fragments de croûte démantelée et accumulée sous forme decolluvions et d'alluvions.

Le minerai ferro-manganésifèrede la Lienne

Toit

Mur

70 cm

20 cm

Heid Cossin

Couche inférieure

Toit

Mur

27 cm

43 cm

50 cm

anciens travaux

20 cm

Couche supérieure

27 cm

13 cm

9

Minerai oxydé deLierneux

Quoi ?

Où ?

Quand ?

Des couches de minerais demanganèse et de fer, stratifiées dans lesschistes ordoviciens de l'Ardenne.

Dans les vallées de la Salm et de laLienne, à Werbomont, Chevron, Rahier,Malempré, Lierneux, Verleumont,Vielsalm, Rogné, Fraiture, Hebronval,Ottré et Bihain.

La zone altérée des gisementsa été exploitée dès le Moyen Âge, leminerai ferro-manganésifère a étédécouvert en 1845 et 7 concessionsl'ont exploité entre 1856 et 1934.

A n e c d o t e ? L e sconcessions ont étéoctroyées pour leminerai de manganèsemais c'est surtout le ferqui y fut exploité car ildonnait un très bonacier. La majorité de laproduction descendaitvers les usines Cockerillpar barques sur laLienne, l'Amblève puisl'Ourthe jusqu'à Liège.

Composition dela couche deminerai dans lava l l ée de laLienne (d’aprèsLibert, 1905)

Le minerai en couche de la Calestienne

Quand?

Anecdote?

La plus ancienne mention écrite date de 1436 et signale des industriesflorissantes développées depuis des siècles déjà.

Au XVIIIe, les usines de Chimay fabriquaient des boulets de canons pourl’armée française.

Minerai oolithique de Forges

Quoi?

Où?

Une couche de minerai oolithique (en globules de 1-2 mm) composé d’hématite (ou “oligiste”, oxydes de ferFe2O3) et de sidérite (carbonate de fer , Fe2CO3) et d’âgeEifelien (anciennement “Couvinien”, 398 Ma)

La couche a été exploitée de Momignies à Petigny etde Wellin à Champlon. Les mines les plus importantes sesituent au sud de Chimay, à Forges, à Bure et Forrières.

7Le minerai des Fondrys et

des Abannets

6

1. Il y a ± 5 millions d'années, lescalcaires dévoniens de la Calestienne,aplanis par l'érosion ont été recouvertspar la mer qui a déposé des sédimentssablo-argileux riches en glauconie.

2. Une végétation tropicale s'estdéveloppée sur les sédiments. Les eauxrendues acides au contact des humus sesont infiltrées en altérant la glauconie etont creusé les calcaires (=cryptokarsts).

3. Le fer libéré par l'altération de laglauconie s’est infiltré et a été déposésous forme de placage de limonitecontre les parois calcaires.

4. Il y a ± 2 millions d'années, leclimat s’est refroidi et l'altérationchimique des calcaires et de la glauconies’est arrêtée. Les cours d'eau ont balayéles sédiments meubles et ont creusé lesvallées. Seuls les sables piégés dans lescavités ont été conservés.

5. L'aspect actuel des gouffresrésulte du creusement des vallées

collines calcaire et del'enlèvement des sables par les mineurs.

qui aisolé les

1

2

3

4

5

Selon Quinif (1993)

Quoi?

Où?

Des placages et concrétions de goethiteet limonite (hydroxydes de fer) dans les cavitéscryptokarstiques.

Dans les vallées du Viroin et de l’Eau Noire,au Fondry des Chiens et dans les Abannets deNismes et Dourbes, mais aussi à Chimay,Couvin, Petigny, Vierves-sur-Viroin, Revogne,Florennes, Morialmé, Fraire, Yves-Gomezée,Stave et Biesmerée.Quand? Les gisements de la Calestienne ont été exploités del’Antiquité jusqu’au XIXe s. Dans le Haut Moyen Âge, cette régionétait l’un des plus grand centre sidérurgique d’Europe. Le pays estparsemé de “crayats des Sarrasins” qui sont des scories, des déchetsdes bas-fourneaux gaulois. Ces scories qui contenaient encore 40%de fer, ont été refondues dans les hauts-fourneaux du XIXe s.

Le minerai du Condroz etde l’Entre-Sambre-et-Meuse

2

3

4

5 10

7

6

8

9

10

1

5

Où ?

Quand ?

Anecdote ?

Erquelinnes, Merbes-le-Château, Ragnies, Cours-sur-Heure,Berzée, Gourdinne, Somzée, Acoz, Gougnies, Gerpinnes, Bambois,Maison-St-Gérard, Lesves, Arbre, Biesme, Pontaury, Boissière,Scry, Mettet, Graux, Denée, Furnaux, Salet, Sosoye, Hanzine, Oret,Stave, Biesmerée, Yves-Gomezée, Daussois, Jamagne, Hanzinne,Thy-le-Bauduin, Onhaye, Weillen, Serville, Lisogne, Sorinnes,Hamois, Natoye, Mont, Lustin, Maillen, Courrière, Gesves, Naninne,Wierde, Marchin, Vierset, etc.

L'exploitation y a débuté dans l'Antiquité et devintindustrielle dès le XIIe s. Entre 1825 et 1830, une douzaine deconcessions de mine de fer ont été octroyées dans l'Entre-Sambre-et-Meuse. Les derniers travaux datent du début du XXe s.

l'Entre-Sambre-et-Meuse est la zone où l'on rencontrela plus grande densité de gisements, d'exploitations, deconcessions et d'usines de traitements: fourneaux, forges,marteaux, laminoirs, etc. qui pullulaient dans toutes les vallées. Laplupart des grandes sociétés sidérurgiques du bassin de la Sambreont été créées pour exploiter ces minerais. Nombre d'anciennesexploitations à ciel ouvert subsistent sous forme d'étangs et zonesmarécageuses appelés "bayauts".

Le fer dispersé (3) dans les roches est lessivé par les eaux météoriques quis'infiltrent et passe en solution (4) sous forme d'ions ferreux (Fe2+). Au contactentre des roches calcaires (2) et gréso-schisteuses (1) , les paramètres physico-chimiques du milieu changent brutalement et le fer de la solution précipite sousforme de pyrite (Fe2S : 6) et de sidérite (FeCO3 : 7). L'érosion des massifsrocheux et les variations climatiques provoquent le battement des nappesphréatiques (10). La pyrite et la sidérite, au contact de l'oxygène, s'altèrent engoethite (8) et limonite (9).Goethite de Denée

Toit

Mur

50-60 cm

0-10 cm40 cm

au nord de la Faille de Vezin

Tronçon de Vezin

Toit

Mur

60 cm

10 cm45 cm

0-5 cm

80 cm

26-40 cm 15 cm

120 cm

38 cm

4 cm6 cm

10 cm

10 cm

40 cm

37 cm24 cm

50 cm

20 cm

au sud de la Faille de Vezin

2 Le minerai en couche dela vallée de la Meuse

Quoi ? "L'oligiste oolitique du Famennien " ou "de Vezin" : une couche formée deplusieurs laies de minerai oolithique (en globules de 1-2 mm) composé d’hématite(ou “oligiste”, l’oxyde de fer Fe2O3) d'âge Famennien inférieur (365 Ma).

Anecdote ? Dans les années 1860. C'est pour éliminer l'eau de la mine de Couthuinque fut construite la galerie d'exhaure de Java (3200 m) dont le creusement prit 28ans !La mine de Couthuin appartenait, en partie, à John Cockerill et le mineraiproduit alimentait 75% des hauts-fourneaux du bassin liégeois.

Oligisteoolithique de

Couthuin

Où ? En rive gauche de la Meuse, entre Les Isnes et Engis, leminerai a été exploité à Isnes, Rhisnes, Emines, Daussoulx,Cognelée, Marchovelette, Franc-Waret, Ville-en-Waret,Marche-les-Dames, Houssoy, Vezin, Landenne, Couthuin.En rive droite, la couche est connue d'Aisemont à Engis et aété exploitée à Aisemont, Naninne, Haltinne, Ben, Huy,Amay et Engis.

Composition de la couche d’oligiste oolithique à Vezin(d’après Delmer, 1913)

Quoi ? De grands amas de limonite et de goethite(hydroxydes de fer) couchés entre les roches gréseuses etcalcaires, principalement le long du contact entre les grès duFamennien et les calcaires du Dinantien qui sont très présentdans le Condroz et l'Entre-Sambre-et-Meuse. Les autresamas se trouvent entre les grès et les calcaires du Dévonienmoyen, ainsi qu'entre les schistes et les calcaires du Dévoniensupérieur.

L i m o n i t e d e sAbannets de Nismes

L'exploitation du minerai de fer en Wallonie est une histoire plusieurs foismillénaires et atteignant des proportions insoupçonnées. En effet, le fer dépasse lecharbon et les mines métalliques en nombre de gisements, en nombred'exploitations, en volumes extraits, en durée d'existence et en régions concernées.Plus de 3000 gîtes et lieux où l'exploitation du minerai de fer est prouvé par desdonnées historiques ou géologiques, 64 concessions minières accordées entre 1810et 1920 pour le minerai de fer, seul ou en combinaison avec d'autres substancesminérales. Néanmoins, ces chiffres importants sont peu parlants car la majorité desgîtes de minerai de fer ont été exploités sous le régime « minière » ou « exploitationlibre », car le fer n'était pas considéré par la loi comme un minerai concessible.Le travail du fer était une spécialité wallonne, dès l'Antiquité et jusqu'à la Révolutionindustrielle, la réputation de nos mines et usines dépassaient amplement lesfrontières de l'Europe. Au niveau local, le travail du minerai a profondément marquéles paysages et la toponymie. Rares sont les villages qui ne possèdent pas leur "Ruedu Fourneau", leur "Bois des Minières" ou leur "Champs du Fer".

Quand ? Ce type de minerai ne fut exploité qu’après1830 car il fondait à haute température qui ne pouvaitêtre atteinte avant l'invention des hauts-fourneaux aucoke. Les mines de Houssoy et Landenne furent lesplus actives entre 1850 et 1901. Celle de Couthuinconnut son heure de gloire dans l'Entre Deux Guerreavant de fermer en 1946.

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AA: concession de mine métallique d'Amay-AmpsinAd: concession de mine métallique d'AndenelleAf: concession de mine métallique d'ArbrefontaineAG: concessions de mine métallique d'Albert et GerturdAn: concession de mine de fer d'AnfangBA: concession de mine métallique de Ben-AhinBb: concession de mine métallique de BarbençonBf: concession de mine métallique de BergmanshoffnungBG: concessions de mine de fer de Boloye-GrancellesBh: concession de mine métallique de BihainBi: concession de mine de fer de BiesmeBn: concession de mine de fer de BoninneBr: concession de mine métallique de BleybergBS: concession de mine de fer de Biesmerée et Stave

BTG: concession de mine de fer de Berzée, Thy-le-Château et GourdinneCh: concession de mine de fer de ChampionCo: concession de mine métallique de CorphalieCs: concession de mine métallique de ConstantiaCT: concession de mine métallique de Corbeau-TapeuCz: concession de mine métallique de ConzenDb: concession de mine métallique de DourbesDs: concession de mine de fer de DaussoisDu: concession de mine métallique de DurbuyDVS: concession de mine métallique de Daussois, Vogénée et SilenrieuxEg: concession de mine métallique d'EngisFl: concession de mine métallique de FleurusFo: concession de mine métallique de FlôneFr: concession de mine de fer de Florennes

Fz: concession de mine de fer de ForzetzungGp: concession de mine de fer de GerpinnesGr: concession de mine de fer de GraideGu: concession de mine métallique de GlücksanfangHa: concession de mine métallique de HantonHe: concession de mine métallique de HéronHM: concession de mine métallique des Hayes-MonetHr: concession de mine métallique de HeureHS: concession de mine métallique de Haute-SauréeHt: concession de mine métallique de HausetJm: concession de mine métallique de JemelleKl: concession de mine métallique de KlosterbergKp: concession de mine métallique de KinkempoisLa: concession de mine métallique de Lavoir

Lb: concession de mine de fer de LabuissièreLi: concession de mine métallique de LignyLm: concession de mine de fer de LamonrivilleLn: concession de mine métallique de LandenneLR: concession de mine métallique de La RochetteLv: concession de mine métallique de LivesLw: concession de mine métallique de LongwillyLx: concession de mine métallique de LierneuxMb: concession de mine métallique de MasbourgMBW: concession de mine métallique de Meuville, Bierleux et WerbomontMC: concession de mine de fer du Marquis de CroixMF: concession de mine métallique de Moët-FontaineMFC: concession de mine de fer des Maîtres de Forges et CouthuinMm: concession de mine métallique de Membach

Mn: concession de mine métallique de MoisnilMo: concession de mine métallique de MorivauxMp: concession de mine métallique de MalempréMq: concession de mine de fer de MaqueletteMr: concession de mine de fer de MariaMuH: concession de mine de fer de Musson et HalanzyMz: concession de mine métallique de MazéeMlD: concession de mine métallique de Marche-les-DamesMh: concession de mine métallique de MohaNM: concession de mine métallique de la Nouvelle MontagneNC: concession de mine métallique de Neu-CalifornienNv: concession de mine métallique de NeuvilleOl: concession de mine de fer d'OlloyOM: concession de mine de fer d'Oret et Mettet

PF: concession de mine métallique de Pouillon-FourneauPh: concession de mine métallique de PhilippevillePM: concession de mine métallique de Pierreux-MontPu: concession de mine de fer de PaulusbergRCJ: concessions de mines métalliques et de fer de Rudolf, Christofels et JacobRh: concession de mine métallique de RhisnesRO: concession de mine métallique de Rocheux-OneuxRoc: concession de mine métallique de RochefortRt: concession de mine de fer de RheinasteinRu: concession de mine métallique de RouveroyRv: concession de mine métallique de RevogneSc: concession de mine métallique de SclaynSl: concession de mine métallique de Sart à SeillesSr: concession de mine métallique de Sasserotte

SS: concession de mine métallique de St-ServaisSSG: concession de mine métallique de Solre-St-GérySt: concession de mine métallique de SautourTa: concession de mine de fer de TarcienneTh: concession de mine métallique de TheuxTl: concession de mine métallique de TellinTr: concession de mine métallique de TramakaVc: concession de mine métallique de VodecéeVd: concession de mine métallique de VedrinVF: concession de mine métallique de Villers-en-FagneVi: concession de mine métallique du ViroinVK: concession de mine de fer de Velaine-KeumiéeVM: concession de mine métallique de la Vieille MontagneVl: concession de mine métallique de Verlaine

Vq: concession de mine métallique de la VequéeVr: concession de mine métallique de VerleumontVs: concession de mine métallique de VielsalmVSM: concession de mine métallique de Vedrin dite Saint-MarcVsO: concession de mine métallique de Vaux-sous-OlneVz: concession de mine métallique de VezinWl: concession de mine de fer de WeillenWB: concession de mine de fer de Wanfercée-BauletWm: concession de mine métallique de WissembachWs: concession de mine métallique de WeserbergYG: concession de mine de fer d'Yves-GomezéeZw: concession de mine métallique de Zwergengrudbe

En voyant l'impressionnant nombre de gisements dont la Wallonie regorge, on ne peux s'empêcher de sedire « comment ont-ils fait pour trouver tout ça ? ». Les « anciens » utilisaient une foule de méthodes plusou moins complexes pour trouver les minerais : diagnostiques paysagers et interprétations sur laminéralogie de la région, observation des plantes poussant sur tel ou tel type de terrain, observation desalluvions et du goût de l'eau des sources, parcours des campagnes et observation de la couleur de la terreet des pierres dans les champs. La baguette du sourcier était également très utilisée.Une fois le minerai localisé, il fallait encore l’exploiter. Dans les minières et petites mines, les puits sontpour la plupart des fosses cylindriques (aussi nommées “bures” en wallon), profondes d'une dizaine à unequinzaine de mètres, aux parois soutenues par des cerceaux de bois vert. Au fond du puits, des travauxattaquent le minerai dans une première direction sous forme d'une galerie basse. Lorsque le minerai estépuisé dans cette direction, le mineur creuse une seconde galerie et remblaye la première avec lesdéchets de la seconde, etc.Dans les grandes mines (minerai en couche), les travaux sont plus vastes et comportent des nombreusesgaleries, fronts d'exploitations, galeries de d'exhaure, pompes à eaux, puits d'accès et plans inclinés, etc.

“La mine”, tiré du traité de métallurgie de Georgius Agricola :De Re Metallica Libri (Bâle, 1556).

Les concessions minières en Wallonie:

Dép

artem

ent de Géologie

Université de Liège

Université

de Liège Service de paléontologieanimale et humaine

Service de sédimentologieet pétrologie sédimentaire

REGION WALLONNE

Poster réalisé par Julien DenayerOuvrage de référence: DENAYER, J., PACYNA, D. & BOULVAIN, F., (2010):Le minerai de fer en Wallonie: Cartographie, histoire et géologie. Editions de la Région Wallonne, Jambes.

Quoi ?

Où ?

Des filons de marcassite (sulfure de fer), de galène (sulfure de plomb) de blende (sulfure de zinc),limonite (hydroxyde de fer), "calamine" (oxydes, carbonates, silicates de zinc), dans les calcairesdévoniens et carbonifères.

Dans la vallée de la Vesdre de Chaufondtaine à la frontière allemande. Les filons et le minerai de feront été exploités dans de nombreuses concessions minières à Plombières, La Calamine, Moresnet,Welkenraedt, Henri-Chapelle, Eupen, Theux, Verviers, Dison, Olne, Chaudfontaine et Kinkempois.

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