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Posters – Veille en sante ´ mentale au travail Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com P01 De´pistage, prise en charge et suivi du stress et de la souffrance mentale en entreprise P. Trilhe CMIE Objectifs.– Le stress est une des premie `res plaintes des salarie ´s. C’est pourquoi un de ´pistage syste ´matique au moyen de tests standardise ´s a e ´te ´ mis en place depuis 8 ans afin d’en connaı ˆtre la pre ´valence, d’en rechercher les causes et de mettre en place une prise en charge individuelle et/ou collective. Me ´thode.– Dans le cadre des visites me ´dicales de sante ´ au travail, des questionnaires sont syste ´matiquement propose ´s a ` tous les salarie ´s qui les remplissent dans la salle d’attente avant la visite. La dure ´e de passation est de quelques minu- tes. Apre `s plusieurs essais 3 questionnaires ont e ´te ´ retenus : le questionnaire d’e ´valuation du stress de Cungi, le ques- tionnaire HAD et la liste des stresseurs professionnels. Ces questionnaires sont ensuite exploite ´s a ` l’e ´chelon individuel avec chaque salarie ´ et a ` l’e ´chelon collectif pour chaque entreprise avec pre ´sentation des re ´sultats au CHSCT en vue d’action a ` mener. Re ´sultats.– Le stress et la souffrance mentale varient selon les personnes en fonction de leur histoire personnelle. Globalement, 60 % des salarie ´s ne sont pas stresse ´s, 20 % sont un peu stresse ´s, 10 % sont stresse ´s et 10 % trop stresse ´s, 78,3 % des salarie ´s n’ont pas de souffrance men- tale, 16,1 % sont en souffrance mode ´re ´e et 6,6 % en forte souffrance. Il y a dans la population active vue 4,8 % de salarie ´s de ´pressifs et 21 % de salarie ´s anxieux. Le niveau de formation n’influe pas sur les indicateurs globaux. En revan- che, l’a ˆge et l’anciennete ´ au travail influe sur ces valeurs. Les causes principales de stress sont le travail sous contrainte de temps et les proble `mes relationnels. Si on regarde les re ´sultats par entreprise ces pourcentages peuvent e ˆtre tre `s diffe ´rents ce qui permet de de ´pister des entreprises ou des services ou ` le niveau de stress ou de souffrance mentale sont e ´leve ´s afin d’intervenir. Conclusion.– Le de ´pistage du stress et de la souffrance mentale inclus syste ´matiquement dans le cadre des visites est possible avec les questionnaires HAD et Cungi qui sont fiables et d’utilisation simple. Cela permet d’orienter les personnes en difficulte ´s vers des prises en charge personna- lise ´es, de cibler les postes a ` risque avec les DRH, de mener des actions collectives au niveau de certaines entreprises anxio- ge `nes dans le cadre du CHSCT, de suivre l’e ´volution des indicateurs de stress et de souffrance mentale au fil des ans dans les entreprises. Les indicateurs de stress et de souffrance mentale devraient d’ailleurs faire partie du bilan social de l’entreprise. Les actions de pre ´vention et de prise en charge pre ´coce seraient toutefois plus facile a ` mener si le stress et la souffrance mentale e ´taient reconnus comme pathologie professionnelle. P02 E ´ tudee´pide´miologiquesurl’e´tatdesante´des te´le´ope´rateursassocie´ea ` l’analyse des conditions et des contraintes de travail V. Charmois, Caillet, Domecq, Eresue, Gelas, Lacroix, Rindel, Trezeguet AHI 33 Objectifs.– Le marche ´ des centres d’appels s’est conside ´ra- blement de ´veloppe ´ depuis les anne ´es 1990, entre autre, en re ´gion Aquitaine. Fin 2002, plusieurs me ´decins de l’AHI 33 se sont inquie ´te ´s simultane ´ment du turn-over, de l’absente ´- isme et de l’e ´mergence de pathologies en particulier d’ordre psychologique chez les te ´le ´ope ´rateurs (TO). Des e ´tudes de poste effectue ´es en comple ´ment ont mis en e ´vidence des contraintes. L’hypothe `se d’un lien entre ces diffe ´rents para- me `tres s’est alors pose ´e. Me ´thode.– Mise en place d’une e ´tude e ´pide ´miologique a `2 volets : une analyse transversale portant sur le travail en de ´crivant l’entreprise et le poste de travail ; cette analyse e ´tudie e ´galement la sante ´ physique et psychique des TO par le questionnaire de sante ´ mentale GHQ 12, l’absente ´isme, les pathologies attribue ´es ou non au travail (questionnaire 215 1775-8785/$ - see front matter ß 2008 Publie ´ par Elsevier Masson SAS. 10.1016/j.admp.2008.03.056 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2008;69:215-226

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www.sciencedirect.com

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P01

Depistage, prise en charge et suivi du stress et de lasouffrance mentale en entrepriseP. TrilheCMIE

Objectifs.– Le stress est une des premieres plaintes dessalaries. C’est pourquoi un depistage systematique aumoyen de tests standardises a ete mis en place depuis8 ans afin d’en connaıtre la prevalence, d’en rechercher lescauses et de mettre en place une prise en charge individuelleet/ou collective.Methode.– Dans le cadre des visites medicales de sante autravail, des questionnaires sont systematiquement proposesa tous les salaries qui les remplissent dans la salle d’attenteavant la visite. La duree de passation est de quelques minu-tes. Apres plusieurs essais 3 questionnaires ont ete retenus :le questionnaire d’evaluation du stress de Cungi, le ques-tionnaire HAD et la liste des stresseurs professionnels. Cesquestionnaires sont ensuite exploites a l’echelon individuelavec chaque salarie et a l’echelon collectif pour chaqueentreprise avec presentation des resultats au CHSCT envue d’action a mener.Resultats.– Le stress et la souffrance mentale varient selonles personnes en fonction de leur histoire personnelle.Globalement, 60 % des salaries ne sont pas stresses,20 % sont un peu stresses, 10 % sont stresses et 10 % tropstresses, 78,3 % des salaries n’ont pas de souffrance men-tale, 16,1 % sont en souffrance moderee et 6,6 % en fortesouffrance. Il y a dans la population active vue 4,8 % desalaries depressifs et 21 % de salaries anxieux. Le niveau deformation n’influe pas sur les indicateurs globaux. En revan-che, l’age et l’anciennete au travail influe sur ces valeurs. Lescauses principales de stress sont le travail sous contrainte detemps et les problemes relationnels. Si on regarde lesresultats par entreprise ces pourcentages peuvent etre tresdifferents ce qui permet de depister des entreprises ou desservices ou le niveau de stress ou de souffrance mentale sonteleves afin d’intervenir.

1775-8785/$ - see front matter � 2008 Publie par Elsevier Masson SAS.10.1016/j.admp.2008.03.056 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2008;6

Conclusion.– Le depistage du stress et de la souffrancementale inclus systematiquement dans le cadre des visitesest possible avec les questionnaires HAD et Cungi qui sontfiables et d’utilisation simple. Cela permet d’orienter lespersonnes en difficultes vers des prises en charge personna-lisees, de cibler les postes a risque avec les DRH, de mener desactions collectives au niveau de certaines entreprises anxio-genes dans le cadre du CHSCT, de suivre l’evolution desindicateurs de stress et de souffrance mentale au fil desans dans les entreprises. Les indicateurs de stress et desouffrance mentale devraient d’ailleurs faire partie du bilansocial de l’entreprise. Les actions de prevention et de prise encharge precoce seraient toutefois plus facile a mener si lestress et la souffrance mentale etaient reconnus commepathologie professionnelle.

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Etude epidemiologique sur l’etat de sante desteleoperateurs associee a l’analyse des conditions et descontraintes de travailV. Charmois, Caillet, Domecq, Eresue, Gelas, Lacroix, Rindel,TrezeguetAHI 33

Objectifs.– Le marche des centres d’appels s’est considera-blement developpe depuis les annees 1990, entre autre, enregion Aquitaine. Fin 2002, plusieurs medecins de l’AHI 33 sesont inquietes simultanement du turn-over, de l’absente-isme et de l’emergence de pathologies en particulier d’ordrepsychologique chez les teleoperateurs (TO). Des etudes deposte effectuees en complement ont mis en evidence descontraintes. L’hypothese d’un lien entre ces differents para-metres s’est alors posee.Methode.– Mise en place d’une etude epidemiologique a 2volets : une analyse transversale portant sur le travail endecrivant l’entreprise et le poste de travail ; cette analyseetudie egalement la sante physique et psychique des TO parle questionnaire de sante mentale GHQ 12, l’absenteisme, lespathologies attribuees ou non au travail (questionnaire

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salarie) et le turn-over (questionnaire entreprise) ; des fac-teurs psychosociaux du stress ont ete evalues au niveauorganisationnel (questionnaire salarie), a l’aide du question-naire de Karasek et de 4 questions du Siegrist (effort-recompense) ; une analyse multivariee a ete effectuee avecles parametres precedemment cites ; une analyse prospec-tive des facteurs associes au devenir des salaries a 6 et a 12mois (changement de poste, d’emploi. . .) 14 medecins, 21entreprises, 468 salaries ont ete concernes.Resultats.– L’effet du stress sur la sante des salaries exercantcette profession semble se confirmer avec, entre autre : letaux d’absenteisme et d’arret maladie nettement superieursaux moyennes francaises, l’emergence de certaines patho-logies, la souffrance mentale au GHQ 12 pour plus du tiers dessalaries. En outre, le resultat du Karasek met en evidencel’importance du manque de latitude decisionnelle, notam-ment par rapport aux resultats de l’enquete SUMER. Lesprincipaux facteurs percus par les salaries comme ayant unimpact negatif sur leur sante concernent, notamment : l’uti-lisation jugee incorrecte de leurs competences et l’impres-sion d’effectuer un travail insuffisamment qualifie, lacadence de travail jugee difficile a soutenir et des pausesjugees insuffisantes, l’organisation du temps de travail.Conclusion.– Ces resultats ouvrent des perspectives en termede prevention, en premier lieu, par une restitution de cesinformations en direction des entreprises ayant participe acette etude. En second lieu, a la lumiere de ces resultats,l’evaluation des risques specifiques a chaque entreprises pour-rait etre envisagee par le biais d’une demarche participativeincluant les differents acteurs de l’entreprise et du service desante au travail pour orienter vers des solutions correctrices.

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PREVENTION DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX : plan annueld’activites 2007 : realisation en pluridisciplinarite etevaluation qualitative et quantitativeC. Agboklu, G. PouxY.S.T.

Objectifs.– L’objectif de ce travail est de montrer commentdans un service interentreprises, une equipe s’est mobiliseependant l’annee 2007 pour repondre a l’objectif 4 du plannational de sante au travail 2005–2009, qui stipule : « Mobi-liser les services de sante au travail pour mieux prevenir lesrisques psychosociaux » et « Encourager les entreprises a etreacteur de la sante au travail ».Methode.– Le plan a ete etabli debut janvier 2007 en parte-nariat avec l’assistante en sante au travail, pour definir leschamps d’action et les modalites d’utilisation des ressourcesinternes du service Y.S.T, en matiere de pluridisciplinarite.

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Tout au long de l’annee ont ete realisees diverses actions deprevention primaire au plan collectif tant dans les entrepri-ses suivies, qu’au sein meme du service interentreprises.L’esprit preventif a ete developpe en abordant de faconsystematique la prevention des risques psychosociaux dansles fiches d’entreprise, lors des visites d’entreprise, lors del’aide a l’evaluation des risques pour l’etablissement dudocument unique ainsi que pendant les CHS-CT. Des actionscollectives en milieu de travail ont ete initialisees. Par ail-leurs, lors du suivi medical des salaries, ont ete abordessystematiquement les aspects psycho-organisationnels dutravail et un accompagnement specifique a ete propose etmis en place, en cas de besoin.Resultats.– Les resultats ont ete evalues en fin d’annee 2007.Pour cela, des indicateurs ont ete crees pour chiffrer lesactions realisees et mesurer leur impact. Ont egalementete recenses les outils innovants et les pratiques innovantes.Les actions de prevention primaire ont permis de sensibiliserl’ensemble des entreprises suivies par Y.S.T. Les actions deprevention secondaire ont concerne plus de 20 % des salariessuivis. La prevention tertiaire et l’accompagnement pour lemaintien dans l’emploi ont contribue a eviter la desinsertionsocioprofessionnelle de salaries en grande difficulte ou ensouffrance au travail.Conclusion.– La realisation de ce plan a fait l’objet d’unbilan et d’un rapport ecrit presente au sein du service inter-entreprises. L’inscription dans le plan national de cet axe deprevention des risques psychosociaux, a facilite la mise enœuvre initiale du plan annuel choisi par un binome medecindu travail–assistante sante au travail. L’ensemble de l’equipepluridisciplinaire y a ete associe de pres ou de loin. L’evalua-tion chiffree du plan a pu mettre en exergue tout l’interet dese pencher sur les 3 niveaux de prevention : primaire,secondaire et tertiaire. Elle a aussi permis, indirectement,d’evaluer la charge mentale de l’equipe de sante au travailimpliquee dans une telle action.

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Etude de sante mentale chez des agents commerciauxdes gares d’Ile de FranceM. Bruder, D. Treyve, S. Francois-ribeiro, L. Verges,M. Viltart, B. Delalleau, I. Duperrier, V. Le rest, A. Koenig, A. MorandSNCF

Objectifs.– Neuf medecins surveillant des agents des garesd’Ile de France ont etabli en 2005 un plan d’activite commun.Ils ont evalue la prevalence des troubles anxieux et/oudepressifs de cette population, car ils etaient sollicites parles agents ou leurs medecins traitants pour amenager lespostes de travail, par l’employeur inquiet de l’absenteisme et

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par les partenaires sociaux pour une etude sur les troublespsychosociaux.Methode.– L’etude a ete realisee par auto questionnaire lorsde la visite medicale, les donnees traitees par Epi-Info 6. Lequestionnaire comprend des donnees personnelles et pro-fessionnelles, le test HAD, et les traitements suivis. Le HADexplore separement les symptomes d’anxiete et de depres-sion. En fonction des valeurs obtenues dans chaque sousechelle, nous avons determine un groupe d’agents « possi-blement atteints » (valeur seuil de 8 ou traitement psycho-trope une fois par semaine) et un groupe d’agents« probablement atteints » (valeur seuil de 11 ou prise detraitement psychotrope quotidien).Resultats.– 1040 questionnaires ont ete remis dont 91,4 %interpretables. La population est majoritairement feminine.Les femmes exercent plus a temps partiel et ont directementete recrutees sur la filiere. Les hommes sont plus souvent issusd’un reclassement. 12,1 % des agents travaillent en horairestypiques (8 heures a 18 heures, repos samedi et dimanche),59,7 % en horaires atypiques et 28,2 % en partie de nuit. 53,7 %souhaitent changer de poste de travail, les femmes souhaitentplus souvent changer de filiere. Les femmes ne beneficient pasplus que les hommes d’horaires typiques, mais les parents enbeneficient plus souvent. 7,3 % des agents ont eu un amena-gement de poste, les femmes plus frequemment. La preva-lence des troubles anxieux ou depressifs est comprise entre27,4 et 52,8 % pour l’ensemble de la population. Elle est pluselevee chez les femmes, en presence d’enfants au foyer etencore plus chez les parents isoles. Il existe un lien significatifentre signes anxieux et depressifs et genre (sexe feminin),charge d’enfants, recours a l’aide sociale, amenagement deposte, refus de promotion et insatisfaction des locaux.Conclusion.– Le sens qui se degage de cette etude est que47 % de la population se plaint de difficultes parfois surplusieurs champs et qu’il peut exister un conflit entre cesdifficultes et l’organisation du travail. Une reflexion collec-tive pluridisciplinaire permettrait d’optimiser les ressourceshumaines en prenant en compte le cout social, de mettre enplace des aides particulierement pour les parents et lesparents isoles, et d’intervenir autrement qu’en termed’aptitude et d’inaptitude pour proteger la sante desagents.

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Exposition aux facteurs psychosociaux du modele deKarasek dans un etablissement commercial Trains de laSNCF : comparaison avec les resultats obtenus lors del’enquete SUMER en 2003F. Alcaix, A. Stanley, C. Liblin, C. Cothereau, S. VelasquezSNCF

Objectifs.– Evaluer a l’aide du questionnaire de Karasek lesfacteurs psychosociaux au travail, des agents d’un etablis-sement commercial Trains de la SNCF et les comparer selonle sexe et les categories professionnelles, avec ceux referen-ces suite a l’etude SUMER de 2003 dans la populationgenerale et celle du transport.Methode.– Le questionnaire de Karasek, identique a celuiutilise dans l’etude SUMER, a ete propose a tous les agentsde l’etablissement vus en visite periodique au cours des9 premiers mois de l’annee 2007. Il comporte 26 questionspermettant de calculer pour chaque agent les scores dedemande psychologique, de latitude decisionnelle et dusoutien social. La prevalence du Job strain (associationd’une forte demande et d’une faible latitude dichotomiseea la mediane de l’echantillon) a ete calculee pour l’ensemblede l’etablissement, mais aussi selon le sexe, le poste et lesite de travail. Ces resultats ont ete compares a ceuxobserves dans l’etude SUMER pour la population generaleet selon le sexe a celle de la categorie professionnelle duTransport.Resultats.– 277 questionnaires ont ete proposes et 266 recueil-lis dont 255 questionnaires exploitables (215 hommes et 40femmes). Nos resultats compares a ceux de l’etude SUMERsont les suivants : pour l’ensemble des agents, la moyenne dela demande est significativement plus forte et les moyennesde la latitude et du soutien social significativement plusfaibles. La prevalence du Job strain (23,9 %) est similaire acelle retrouvee dans la population generale. Les femmes dansnotre etude ont aussi significativement une latitude plusfaible que les hommes et un soutien social identique, maisen revanche aucune difference n’est constatee quant a lademande. La prevalence du Job strain chez les hommes(27,9 %) et les femmes (40 %) depasse celle retrouvee dansla population generale et celle du transport, mais cettedifference n’est significative que pour les hommes compareea la population generale. L’analyse par categories profession-nelles de notre etablissement revele une demande plusimportante pour toutes les categories, mais le resultat estsignificatif seulement pour l’encadrement et les agents duservice commercial Trains(ASCT). Chez ces derniers, la latitudeet le soutien social sont significativement plus faibles alorsque ces scores sont meilleurs dans l’encadrement.Conclusion.– Cette etude permet par l’analyse du score deKarasek, et la comparaison de nos resultats avec une despremieres etudes faite dans la population generale francaise(SUMER), d’evaluer plus precisement le risque psychosocialdes agents pour mieux les prevenir. Cette etude montre queles secteurs professionnels ayant un job strain parmi les pluseleves sont aussi ceux qui ont le soutien social le plus faible.

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Parmi les axes de prevention, l’amelioration du soutien socialpourrait constituer une piste d’amelioration.

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Etude de la charge mentale dans une entreprised’industrie agro-alimentaireH. Nouaigui, S. Fehri, S. Miled, F. Ben Salem, M. Chatti,M. Ben LaibaINSTITUT DE SANTE ET DE SECURITE AU TRAVAIL

Objectifs.– Introduction.– Les nouveaux procedes et lesnouvelles organisations de travail realises dans le butd’augmenter les performances economiques ontengendre une nouvelle forme de souffrance avec une aug-mentation de contraintes psychosociales au travail. Actuel-lement, la preservation de la sante mentale dansl’entreprise est devenue un sujet de preoccupation pourtous les professionnels de la sante et de la securite autravail. Objectif : evaluer la charge mentale et les princi-paux facteurs psychosociaux responsables en milieu pro-fessionnel.Methode.– Il s’agit d’une enquete transversale exhaustiveayant interesse 139 travailleurs (78 % de sexe masculin)d’une entreprise d’industrie agro-alimentaire (productionde yaourt). La methodologie est basee sur le questionnairede KARASEK qui comporte 35 questions relatives auxechelles suivantes : la demande psychologique au travail,la latitude de decision, le support social au travail, lapenibilite physique du travail et la securite d’emploi.Dans le present travail, l’analyse de charge mentale autravail est basee essentiellement sur le job strain selon leconcept de KARASEK qui est defini par l’association de lademande psychologique elevee et une latitude de decisionfaible.Resultats.– L’analyse des resultats a montre que les pre-valences de la demande psychologique elevee est de 45,3 %,de la latitude de decision faible 47,4 % alors que le jobstrain est de 18,7 %. Par ailleurs, la latitude de decisionobservee chez la femme (moyenne = 58,4) est plus basseque celle observee chez l’homme (moyenne = 64,5). Lesprevalences du job strain selon le sexe est de 13,7 % chezl’homme contre 36,6 % chez la femme (p < 0,05). Chezl’homme, la prevalence de la charge mentale la plus eleveeest dans la tranche d’age 30 a 40 ans. La repartition de lacharge mentale en fonction du poste du travail a montreune prevalence elevee du job strain chez les agents debureau (38,4 %). Les sujets ayant une anciennete inferieureou egale a 10 ans presentent la prevalence la plus elevee destress au travail soit 84,6 %. En effet, les job strain sont plusfrequents chez les travailleurs sedentaires. La prevalence du

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support social faible est de 49,6 % soit 51,3 % chez lestravailleurs de sexe masculin contre 43,3 % de sexe feminin.La frequence du support social faible se repartit presqueequitablement chez les superieurs hierarchique (41,7 %) etles collegues (41 %). L’association job strain et support socialfaible est de 12,2 %.Conclusion.– La prevention de la charge mentale doits’inscrire dans la demarche globale de prevention du risqueprofessionnel de l’entreprise et en integrant les differentsaspects generateurs de stress.

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Evaluation du stress a la SNCFC. Cothereau, L. Mallet, S. Velazquez, A. Flahault, M. Lejoyeux,L. CapronSNCF

Objectifs.– Le service medical du travail de la SNCF a evalue lestress percu par les agents, repere les determinants profes-sionnels (caracteristiques du poste de travail, metiers, arretsde travail et accidents de travail) et personnels (perceptiondes conditions de vie personnelle, evenements marquants,consommation d’alcool et de tabac) pour assurer la preven-tion et limiter le stress dans l’entreprise.Methode.– A l’occasion de leur visite de medecine du travailsystematique, en 2006, durant 3 semaines, les cheminotsvolontaires de tous les types de metiers ont repondu a unautoquestionnaire. Cet autoquestionnaire comprenait l’eva-luation standardisee du stress (General Health Question-naire en 12 items), un questionnaire professionnel etpersonnel integrant 26 questions reparties en 5 axes : condi-tions de travail (presse par le temps, interruption frequente,quantite de travail excessive, situations conflictuelles, res-ponsabilites trop importantes), arrets de travail et accidentde travail, conditions de vie personnelle (mauvaise sante,cadre de vie trop bruyant ou non satisfaisant, difficultesfinancieres, difficultes avec les proches), la consommationd’alcool et de tabac, les evenements de vie marquants(separation, demenagement, deuil, maladie grave ou acci-dent d’un proche, agressions physiques ou psychiques autravail ou hors cadre professionnel). Les mesures ont eteconsiderees comme significatives quand l’odds ratio (OR)etait superieur a 2,0 ou inferieur a 0, et statistiquementsignificatif (p < 0,05).Resultats.– Parmi les 9342 participants, un tiers (34 %) desagents travaillant a la SNCF exprime un stress defini dansnotre etude comme un GHQ-1233 (31 % des hommes et 50 %des femmes). L’analyse multivariee a retrouvee une forteassociation avec l’expression d’un mauvais etat de sante (ORpour les femmes, 7,4 ; 95 % intervalle de confiance [CI] 3,7–

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14,8 ; OR pour les hommes, 4,4 ; 95 % CI, 3,4–5,6), dedifficultes familiales (OR pour les femmes, 2,9 ; 95 % CI1,9–4,6 ; OR pour les hommes, 3,1 ; 95 % CI, 2,5–3,7), un divorceou une separation (OR pour les femmes, 2,7 ; 95 % CI 1,5–4,7 ;OR pour les hommes, 2,3 ; 95 % CI, 1,8–3,0), une agressionprofessionnelle au travail ou des modifications majeures desconditions de travail (OR pour les femmes, 2,9 ; 95 % CI 2,0–4,2 ; OR pour les hommes, 2,7 ; 95 % CI, 2,3–3,1), des conflits autravail (OR pour les femmes 2,2 ; 95 % CI 1,6–3,1 ; OR pour leshommes, 2,1 ; 95 % CI, 1,8–2,4). Aucun metier n’est associe aun niveau de stress percu specifique. Une petite fraction dupersonnel (5 %), dont le score de GHQ est tres eleve(GHQ > 9), exprime des symptomes qui pourraient etrerevelateur de depression et/ou d’anxiete severe.Conclusion.– L’identification des determinants du stress sug-gere deux mesures d’interventions pour limiter son impact :lutter contre les causes medicales du stress par un depistagerenforce de la depression et sa prise en charge ; prevenir lesagressions psychiques et les conflits au travail, accompagnerles modifications majeures des conditions de travail.

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Faire participer les collaborateurs et les managers a laprevention primaire du stressE. MorisseauIBM, France

Objectifs.– Mettre en place une demarche de preventionprimaire dans une grande entreprise multinationale. Enpartant de situations de travail precises, mettre en debatla question du travail par petits groupes de volontaires avecle management de l’entite : comprendre ce qui se joue pourles salaries, faire emerger les facteurs contribuant a lasouffrance et les facteurs protecteurs, elaborer des solutionsrealistes en utilisant les marges de manœuvre mises enevidence.Methode.– Apres recensement des differentes propositionsde prevention primaire, le groupe de pilotage, compose derepresentants du personnel, de la direction, de medecins dutravail et d’IPRPs a choisi la methodologie preconisee par lecabinet MMC consultants d’Angers pour deux raisons : leparti pris d’une action locale et pragmatique et leur capacitea former des referents internes capables de demultiplier lademarche. Ils animent des sessions de deux jours par petitsgroupes de personnes exercant la meme activite avec lemanagement de l’entite. Apres communication de notionstheoriques sur le stress, le fonctionnement humain au tra-vail, ils s’attachent a faire verbaliser l’ecart entre travailprescrit et travail reel (la souffrance ne venant pas seloneux de l’ecart, qui existera toujours, mais de l’impossibilite

de l’exprimer en situation habituelle de travail) et a confron-ter les representations. Cette facon de faire permet de faireapparaıtre des « cles de lecture », puis d’elaborer des solu-tions a leur main a partir des constats communs. Cree lesconditions d’une communication plus efficace entre opera-teurs pour ameliorer durablement les facons de travailler etreduire le niveau de stress.Resultats.– Sur 3 ans 1/2, organisation de 10 sessions repre-sentants 500 personnes environ. Satisfaction des partici-pants non seulement d’etre « entendu », mais surtout deressentir la solidarite entre collegues qui affrontent lesmemes difficultes et recherchent et mettent en placeensemble des solutions constructives. Remontee d’informa-tions sur les principaux facteurs de stress de l’entrepriseaupres de la direction. Formation prevue de 4 referentsinternes, personnes reconnues pour leur professionnalisme,interessees par la demarche et acceptant de se former pourensuite demultiplier la methodeConclusion.– Ce programme a ete demande par les medecinsdu travail de l’entreprise suite a une evaluation d’un niveaude stress percu eleve en 2003. Valide au plus haut niveau dela hierarchie, il a fait le choix d’une demarche participativeavec comite de pilotage et d’une approche de type analyseergonomique des situations de travail, locale, pragmatique,iterative avec formations de referents pour assurer la per-ennite de la demarche.

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Mise en evidence de conduites dopantes en milieuprofessionnel dans une population de salariesE. Houdoyer, V. GayCIAMT

Objectifs.– Addictions et contraintes psychosociales sontdeux sujets actuels. Les conduites dopantes en milieu pro-fessionnel, decrites par quelques auteurs, sont definiescomme « la consommation d’un produit pour affronter ousurmonter un obstacle reel ou ressenti par l’usager dans unbut de performance ». Cette etude a pour but d’estimer leurprevalence en dehors de toute dependance alcoolotaba-gique, d’integrer les prises de substances illicites, de detaillerles effets recherches, d’etablir les liens entre ces conduites etdes facteurs individuels, professionnels et psychosociaux,ainsi que discuter de leur signification et de leur dangerosite.Methode.– Enquete epidemiologique transversale par auto-questionnaire anonyme, sur 856 travailleurs parisiensconsultant en sante au travail en mars et avril 2007. Cequestionnaire explore la frequence des conduites dopantes,les substances prises dans le dernier mois, les effets recher-ches, la dependance a l’alcool (AUDIT) et au tabac (FAGERS-

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TROM), des donnees individuelles, le contexte de travail etdes donnees psychosociales (inquietude professionnelle,satisfaction et stress au travail).Resultats.– 663 personnes de l’echantillon sont « nondependantes ». Dans ce groupe, les conduites dopantes dansle dernier mois concernent 39,2 % des salaries (IC 95 % [35,5–43,1]). Elles sont plus frequentes pour les femmes et les plusjeunes salaries. Elles sont statistiquement liees aux niveauxeleves de stress professionnel et d’inquietude pour l’avenirprofessionnel, a un bas niveau de satisfaction privee et a uneperception plutot mauvaise de sa sante pour les femmes. Lesprincipaux effets recherches sont la « detente pendant letravail », « la detente ou l’endormissement apres le travail »,« de tenir le coup pendant les moments difficiles au travail »,mais aussi « pour etre plus performant au travail ». Pour cesmotivations sont utilisees differemment des medicaments(24,9 % des salaries) dont des psychotropes, du tabac (10,3 %),de l’alcool (7,5 %) ou des autres substances (6,6 %), princi-palement cafeine et cannabis. Les conduites dopantes sontau moins hebdomadaires pour plus de deux tiers des repon-deurs.Conclusion.– Cette etude permet d’etablir l’existence desconduites dopantes en milieu professionnel en dehors detoute dependance a la nicotine et a l’alcool, leurs motiva-tions, les produits utilises et la polyconsommation. La signi-fication de ces conduites n’est pas univoque, mais elless’integrent au moins dans les strategies d’adaptation auxcontraintes professionnelles. L’hypothese de conduitesdopantes entraınant une consommation a risque de depen-dance peut etre evoquee, ainsi que le caractere addictogenesde certains facteurs professionnels.

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Violences aux urgences : de l’epidemiologie a lasociologie, etudes comparees 2005–2007A. Damblemont1, P. Roquet2, N. Assez3, P. Devos4, S. Molenda3,P. Goldstein3, P. Frimat11 Laboratoire Universitaire de medecine du Travail-Lille 2,CHRU LILLE2 Sciences de l’Education Formation d’Adultes Clerse LILLE 13 SAMU 59, CHRU LILLE4 CHRU LILLE

Objectifs.– La premiere partie de l’etude « violences auxurgences » realisee en 2005, a mis en exergue la recurrencedes phenomenes violents aupres des personnels des servi-ces d’urgences. L’objectif de la seconde partie de l’etude, icipresentee, est de proposer une approche comprehensivepsychosociale des mecanismes de la violence au sein desservices d’urgences hospitaliers. Cette seconde postureainsi construite permet de completer et d’approfondir

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l’approche quantitative initiale en recontextualisant le phe-nomene au sein des 3 niveaux micro, meso-, et macro-organisationnel.Methode.– L’etude initiale : quantitative et epidemiologiqueanalyse 935 questionnaires renseignes par les personnels de17 Services d’Accueil et d’Urgences hospitaliers et prehospi-taliers du departement du Nord. La seconde partie, ici pre-sentee, complete le premier travail par une demarchesociologique basee sur l’analyse qualitative de 12 entretienssemi-directifs realises aupres de 4 categories de personnels :aide-soignant, infirmier, ambulancier et medecin. Les entre-tiens realises aupres de salaries de differents servicesd’urgences sont enregistres, puis retranscris et anonymises.Resultats.– L’approche interdisciplinaire et l’ouverture auchamp sociologique renvoient aux representations du sujetlors de la conception du questionnaire en 2003. Les themesexplores lors des entretiens sont : la situation socioprofes-sionnelle, le parcours professionnel, les motivations pour laprofession exercee et pour les urgences, le ressenti parrapport aux violences vecues dans le cadre professionnel,les contraintes et enfin l’avenir professionnel envisage. Lespersonnes rencontrees se presentent majoritairementcomme investies dans leur activite de travail. Le ressentides violences varie en fonction du lieu d’exercice et du bassinde vie correspondant. Si l’impact des violences, est dans unpremier temps exprime comme modere pour les violencesverbales et physiques, c’est, en revanche, le comportementdes patients de « consommation medicale et du droit a tout,tout de suite, en urgence », qui est verbalise comme etant al’origine de souffrances et d’incomprehension des soignants.Conclusion.– L’approche sociologique permet de recontex-tualiser l’etude au sein d’une thematique de recherche pluslarge : vecu professionnel, contraintes psychiques et regarddes urgentistes sur leur profession et ce en rapport avecl’evolution du systeme de soins et de sante (patient, hopital,societe). Cette question se situe au carrefour de l’evolutionde notre systeme de sante, entre ville et hopital.

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Stress professionnel : les enjeux du diagnostic.Presentation de la methode WOCCQH. Spitz, S. Peters, I. HansezUniversite de Liege

Objectifs.– Certains problemes relatifs a la sante psychiqueen milieu professionnel sont difficiles a objectiver. C’estnotamment le cas du stress au travail, dont la mesuresouleve de nombreuses questions. Les difficultes se posenttant sur le plan methodologique que sur le plan pratique.Nous pouvons, en effet, nous demander dans quelle

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mesure une notion subjective comme le stress pourrait etreobjectivee. Doit-on arriver a un « stress 0 » ? Ce poseegalement la question du mode de prevention adequat :individuel ou collectif, centre sur la reduction des agentsstresseurs (niveau primaire), sur une gestion individuelle dustress (niveau secondaire) ou sur des programmes d’assis-tance collective au personnel (niveau tertiaire) ? Face a cesquestions, le service de Psychologie du Travail et des Entre-prises de l’Universite de Liege a developpe et diffuse unemethode de diagnostic collectif du stress lie au travail(WOCCQ).Methode.– Une revue approfondie de la litterature a permisde proposer une definition du stress basee sur l’analysetransactionnelle : le stress psychologique dans la spheredu travail est defini comme une reponse du travailleurdevant les exigences de la situation pour lesquelles il doutede disposer des ressources necessaires, et auxquelles ilestime devoir faire face, (De Keyser et Hansez, 1996). Celasignifie que le stress est un phenomene subjectif, lie ausentiment de controle qu’a le travailleur sur son environne-ment de travail. L’ULg a opte pour une methode par ques-tionnaire, un outil standardise qui s’adresse a la subjectivitedu repondant.Resultats.– L’outil WOCCQ jouit de grandes qualites psycho-metriques et est compose de 3 questionnaires de base : leSPPN, mesure le niveau de stress et de stimulation au travail ;le WOCCQ evalue le niveau de controle sur 6 dimensions dutravail ; le Releve des situations problemes propose uneanalyse qualitative de situations problemes decrites par lestravailleurs. Deux objectifs guident la presentation des resul-tats aux entreprises : la mise en evidence de groupes detravailleurs a risque, caracterises par leur fonction, leur service,leur anciennete, leur age, etc. ; l’orientation vers une inter-vention primaire, destinee a reduire les sources de stress.Conclusion.– Le diagnostic n’est qu’une phase d’un processusplus global de prevention. Aussi est-il necessaire de proposer,lors de la phase de diagnostic, un accompagnement adequaten vue de favoriser une demarche participative, notammentau travers du comite de pilotage, porteur du projet au sein del’entreprise.

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Quand les reformes et le contexte local s’accompagnentd’un deficit managerial !K. DjeririAIST du Puy de Dome

Objectifs.– Il est des etablissements particuliers de formation(EPF) ou le challenge de mener a bien une fusion devient

extraordinairement ambitieux, mais egalement preoccupanten terme de sante mentale au travail. En toile de fond, lafusion s’inscrit dans le cadre general d’une nouvelle reformequi concerne ces EPF. Cette reforme impacte directement lespolitiques et les moyens pour mener a bien ce challengeparticulierement sur les plans financier et surtout humain.Methode.– Le medecin du travail, qui prend en charge habi-tuellement 2 EPF sur 3, est sensible a l’evolution du rappro-chement entre les differentes entites jusqu’a la constructiond’une seule entite (fusion). Le suivi annuel a tout son interetdans ce contexte. Le diagnostic en sante mentale au travail apartir d’une grille simplifiee suite a la 2eme rentreecommune est sans appel parmi les 80 salaries de la nouvelleentite.Resultats.– Non stresses au travail : 24% ; stresses au travail :40 % ; souffrance morale au travail : 20% ; epuisement lie autravail : 8% ; etat anxio-depressif : 8 %. Les personnes ditesnon stressees travaillent a temps partiel pour 60 % et 20 %n’ont pas de mission pedagogique directe. Pour une treslarge majorite, les salaries incriminent : l’organisation dutravail, leur management, la remise en question du sens deleur travail, la lourdeur de leur nouvelle charge de travail, lesinjonctions paradoxales (quantite/qualite/reactivite/adap-tation), pour certaines filieres un desaccord sur le choix del’encadrement intermediaire. Dans le meme temps, le per-sonnel reste tres fortement implique et attache a son metier,peine par la souffrance et l’epuisement observe chez certainsde leurs collegues.Conclusion.– Quelle(s) action(s) doit mener le medecin dutravail pour sensibiliser les partenaires sociaux de cet EPFafin de desamorcer le risque psychosocial au niveau indivi-duel, mais egalement au niveau collectif ? Cette observationillustre bien la complexite dans la genese de certains risquespsychosociaux et la grande difficulte pour l’ensemble desacteurs a les traiter.

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Evaluation de l’etat neuropsychique de salaries exposesaux colles a base de solvantsN. Ladhari1,3, I. Magroun2, M. Chahed4, F. Ben Salah2,N. Bne Charada5, M. Chtourou5, R. Gharbi21 Hopital Charles-Nicolle, Tunis2 Service de medecine du travail et d’aptitude professionnelle,Hopital3 Service de medecine preventive, Faculte de medecine de Tunis4 Groupement de medecine du travail, Tunis

Objectifs.– La survenue de troubles neuropsychiques chez dessalaries exposes chroniquement aux solvants a ete large-ment decrite. L’objectif de ce travail etait de relever les

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manifestations neuropsychiques chez des salaries exposesaux solvants contenus dans la colle.Methode.– Une etude transversale descriptive exhaustiveetait effectuee entre juin 2006 et novembre 2007 portantsur 306 salaries travaillant dans des entreprises qui utilisentune colle a base de solvants dans leurs procedes industriels(cuir et chaussures, meubles, articles medicaux). Un question-naire standard precisant les caracteristiques socioprofession-nelles, medicales et relevant les plaintes neuropsychiques aete utilise.Resultats.– Les hommes representaient 54 % des salaries.L’age moyen des salaries etait de 33,7 ans. L’anciennetemoyenne au poste de travail etait de 10,5 ans. Les niveauxd’exposition etaient eleves chez 51 % des salaries, faibleschez 28 % et absents chez 21 %. La duree d’exposition auxsolvants etait de 6 a 10 ans dans 13,1 % des cas et plus de10 ans dans 21,2 %. Les salaries etaient des agents d’execu-tion dans 82,7 % des cas. Les colles utilisees contenaient dutoluene, de l’hexane, de l’acetate d’ethyle et de la methyle-thylcetone. Les plaintes gastriques rapportees par salariesetaient des douleurs gastriques dans 27,7 % des cas et unediminution de l’appetit dans 25,8 %. Les signes irritatifsoculaires etaient presents dans 27,4 % des cas, nasaux dans27,7 % et dermatologiques dans 22,9 %. La pathologie res-piratoire etait retrouvee chez 12,7 % des salaries. Cinquante-six salaries presentaient un psychosyndrome organique soit18,3 %. Il existe un lien statistiquement significatif entrele niveau d’exposition aux solvants et l’existence d’unpsychosyndrome organique (p = 0,006). Les principalesplaintes neuropsychiques rapportees etaient un sentimentde faiblesse importante dans tout le corps, une fatigueconstante, des cephalees, des troubles de la concentrationet de la memoire et une sensation d’evanouissementdans respectivement 42,5 % des cas, 33,7 %, 30,7 %,29,1 %, 27,1 % et 26,5 %. Les troubles de la concentration,du sommeil, la fatigue constante, le sentiment de lassitude,d’evanouissement, le tremblement exagere des mains et labaisse de la libido rapportees par les salaries sont statisti-quement differents selon le niveau d’exposition auxsolvants.Conclusion.– Plusieurs etudes ont retrouve une correlationentre la duree d’exposition et la deterioration neuropsy-chique chez les salaries exposes plus de 10 ans, voire5 ans aux solvants. La reversibilite des symptomes auxpremiers stades impose une evacuation du salarie du posteexposant. Cependant, le medecin du travail ne dispose pasencore d’un outil de depistage de ces alterations qui admet-tent un substratum organique.

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Manifestations neuropsychiatriques et expositionprofessionnelle aux solvants organiquesN. Chebel Chaari1, I. Harrabi2, H. Mzabi3, M. Hanchi1,I. Allagui Merchaoui1, R. Trimeche4, N. Bchir1, M. Akrout11 Service de Medecine du travail, CHU Monastir2 Service d’ epidemiologie, CHU Farhat Hachad Sousse3 Inspection regionale de medecine du travail, Monastir4 Groupement de Medecine de travail, Monastir

Objectifs.– Bien que les etudes epidemiologiques aientdemontre l’association entre l’exposition a long terme acertains solvants et le risque d’encephalopathies et de trou-bles psychiatriques, un continuum de deterioration de lasante mentale entre l’etat de bien-etre et la maladie reste adeterminer. L’objectif de l’etude est de decrire la prevalenceet l’intensite des desordres neuropsychiatriques lies a l’expo-sition chronique aux solvants.Methode.– Il s’agit d’une etude descriptive qui a interesse323 travailleurs exposes a des melanges de solvants dans 13secteurs (serigraphie, imprimerie, pressing, menuiserie,metallurgie, mecanique automobile, stations de servicedes hydrocarbures petroliers, fabrication des matieresplastiques, teinturerie des textiles, coiffure, cordonnerie,cosmetique et pharmaceutique). L’enquete a ete meneepar un questionnaire explorant les caracteristiquessocioprofessionnelles des travailleurs et les conditions dutravail. Les symptomes neuropsychiatriques ressentis aucours des 12 derniers mois ont ete evalues par uneechelle elaboree a partir du questionnaire EUROQUEST etexplorant les manifestations psychosomatiques, les trou-bles de l’humeur, de memoire, de concentration et desommeil.Resultats.– La prevalence des symptomes neuropsychiatri-ques etait de 26,6 %. Les manifestations psychosomatiques atype de cephalees, vertiges avec sensation d’ivresse etaientles plus retrouvees (44 %) suivies par les troubles de concen-tration et de memoire (38 %) et les troubles de l’humeur(29 %). Il ressort que 29 % des sujets declarent avoir ressentiau moins deux symptomes au cours des derniers mois. Plusde la moitie des travailleurs (57 %) expriment souvent lasurvenue des symptomes. La consommation d’alcool et detabac n’a pas d’influence sur la survenue des manifestationsneurotoxiques. Les solvants organiques les plus manipulesetaient des hydrocarbures aromatiques (42 %), des alcools(37 %), des derives des glycols (26 %) et des solvants chlores(23 %). Il s’agit d’une exposition a un melange de solvantsdans deux tiers des cas. En outre, les resultats de l’etudemontrent que la frequence de l’ensemble des symptomesaugmente significativement avec l’anciennete profession-

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nelle dans l’entreprise et le degre de l’exposition en terme defrequence d’utilisation et de nombre de solvants manipules.Conclusion.– Nos constatations rejoignent les donnees de lalitterature en confirmant la relation entre exposition auxsolvants et perturbations neuropsychiatriques. La prevalenceelevee des symptomes declares temoignent d’une deteriora-tion de la sante mentale de ces travailleurs et soulignent lanecessite de reduire l’exposition et d’ameliorer les conditionsde travail.

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Souffrance au travail : methode d’analyse des causesprofessionnellesG. JacobMedecin du travail

Objectifs.– Presenter une methode d’investigation des situati-ons de souffrance au travail mise au point par un reseau euro-peen de pairs, medecins du travail d’une entreprise globale.Methode.– La methode repose sur le constat que pourqu’une situation de souffrance au travail survienne, il fautqu’un certain nombre de barrieres soient franchies. 2 outilssont utilises : 1) des entretiens menes aupres des acteurs :personne concernee ; collegue, hierarchie. Puis des confron-tations croisees sur les retranscription des entretiens.A partir des enonces des confrontations croisees, une co-analyse est ecrite et validee par les acteurs. 2) Un documentformalise permet de facon harmonisee de remonter jus-qu’aux conditions promotrices et aux defaillances latentesqui ont conduit a la souffrance au travail. Les defaillancessont classees en famille organisation et culture d’entrepri-se � charge de travail � changement � reconnaissance �diversite et integration � responsabilite et contraintelegale � stress post-traumatique � situation personnelle -� environnement physique de travail l’histoire et les condi-tions collectives de mise en œuvre qui garantissent le cadreethique d’une telle approche seront presentees.Resultats.– 5 cas concrets seront presentes ainsi que lesactions correctrices et les transformations techniques etorganisationnelles qui en ont resulte.Conclusion.– La methode d’investigation et de reportingpresentee permet de continuer a faire reculer le denid’une origine professionnelle des situations de souffrancementale et permet la mise en place d’action correctrice partransformation du milieu du travail. Sa mise en place neces-site au prealable une formation des acteurs de prevention,une demarche d’information dans l’ensemble de l’entreprisepour faire reculer le deni et le tabou sur l’origine profession-nelle de certaine souffrance mentale et garantir la cadreethique d’une telle approche.

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Comparaison de deux marqueurs biologiques cortisol etsulfate de dehydroepiandrosterone (DHEAS) chez despatients en situation de souffrance psychique au travailA. ChamouxSante au Travail, UFR Medecine, Universite Clermont-1,CHU Clermont-Ferrand

Objectifs.– La souffrance psychique, notamment dansles situations de harcelement moral au travail est unepathologie emergente. Cette souffrance se manifestepar de l’anxiete, de la depression. De nombreux travauxfont reference au cortisol dans les situations de stressaigu ou chronique. Quelques rares etudes ont mis enrelation des episodes de depression avec des repercussionssur le neurosteroıde DHEAS. Dans cette etude nous rappor-tons le comportement du cortisol et du DHEAS salivaireschez des sujets pour lesquels la situation percue de harce-lement moral au travail etait attestee par le medecin dutravail.Methode.– Les sujets etaient informes et consentants pourparticiper a l’etude. Quarante-trois sujets en souffrancemorale objectivee par questionnaires cibles et par consulta-tion d’un medecin specialiste psychiatre, consideres apresexamen comme exposes au harcelement moral, ont etecompares a vingt-six sujets consultant pour des pathologiessans relation avec des troubles psychologiques servant detemoins. Le protocole comprenait trois questionnaires spe-cifiques (Echelle visuelle analogique [EVA] de Chamoux-Simard, Test de Beech, Echelle HAD ou Hospital Anxietydepression scale) et deux indicateurs biologiques : le cortisolet le sulfate de dehydroepiandrosterone (DHEAS) salivaires.L’ensemble des sujets a complete les 3 questionnaires etfourni des echantillons de salive qui ont ete stockes a�20 8Cjusqu’au dosage. Les dosages ont ete realises a l’aide detrousses Elisa (Abcys).Resultats.– Les resultats montrent des differences tres signi-ficatives entre la moyenne des sujets exposes et celle destemoins pour les scores des 3 � questionnaires utilises etpour la concentration de DHEAS (12,47 0,65 nmol/l,p = 0,0002). Aucune difference � 0,98 versus 7,20 significa-tive n’est mise en evidence pour le cortisol salivaire. Descorrelations significatives existent entre les scores aux ques-tionnaires et DHEAS, mais pas avec le cortisol, ni entrecortisol et DHEAS.Conclusion.– Il apparaıt ici que DHEAS est un marqueurdiscriminant de la souffrance psychologique au travail.Les etudes du meme type rapportent des resultatsdiscordants selon la classification pathologique ; unehausse de DHEAS est rapportee en relation avec l’anxiete

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(Cheng-Cheng, 2006), avec le « burn-out » (Sonnensheinet al., 2007) alors que la fatigue chronique entraıne unebaisse de DHEAS (Maes et al., 2005). Bien que la stimulinespecifique du cortisol, ACTH, soit le principal stimulant deDHEAS, il apparaıt que cortisol et DHEAS ont des compor-tements differencies face au type de stress etudie. Enparticulier, dans ce cas le cortisol n’est pas un bon indica-teur.

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Exemple d’une demarche reporting de veille en santementale par le Service Sante Travail Environnement duC.H.R.U. de Clermont-Ferrand (63)A. Chamoux1, G. Boudet1, I. Biat2, C. Kelly1, L. Fontana1,K. Rouffiac2, D. Gabrillargues2, A. Jean2, B. Millot-Theis21 Institut de Medecine du travail, UFR Medecine, UniversiteClermont-1 ; CHU C2 Service Sante Travail Environnement, CHU Clermont-Ferrand

Objectifs.– La loi no 2002-73 du 17 janvier 2002 dite loi demodernisation sociale inscrit la sante mentale dans lademarche globale de prevention de la sante au travail.L’objectif de notre demarche etait de mettre en place undispositif de veille en sante mentale au benefice du per-sonnel du C.H.R.U. de Clermont-Ferrand sans compromettrenotre fonctionnement anterieur.Methode.– L’etude realisee de 2004 a ce jour porte surl’ensemble du personnel hospitalier du C.H.R.U. de Cler-mont-Ferrand. Le stress professionnel est evalue lors dechaque visite systematique de Medecine et Sante au Travaila l’aide d’une Echelle Visuelle Analogique (EVA) de stresscotee de 0 a 100, l’echelle de Chamoux-Simard. Le choix decette demarche s’est porte pour des raisons de faisabilite surle renseignement par chaque agent d’un autoquestionnairedit de previsite. Les elements en rapport avec la santementale figurent parmi d’autres (alcool, tabac, activite, fac-teurs de risque cardiovasculaires, vaccinations, etc.) et fontl’objet d’une analyse de type reporting. Cette techniqued’autoevaluation par l’EVA permet de denombrer le tauxd’agents stresses par site, par profession, et de determiner leniveau moyen de stress au travail. Les resultats sont analysespar l’Unite A.R.P.E.G.E.S. (analyse des risques professionnelsevaluation et gestion de l’etat de sante) a l’aide des logicielsSPSS et Epi-Info version 6.04. L’analyse repose sur l’utilisa-tion de tests statistiques parametriques, Khi2 de Pearson etANOVA ou non parametriques si necessaire. Le seuil designificativite retenu est de 5 %.Resultats.– Les resultats par an sur plus de 4000 agents desmoyennes des EVA sont reproductibles : 39,5 en 2003, 39,9 en2004, 39,6 en 2005 et 39,5 en 2006. Les taux des agentsstresses au travail (EVA stress > 60) sont compris entre 16,7

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et 22,4 % en 2003, 20,4 et 23,2 % en 2004, 23,8 et 26,3 % en2005 et 23,6 et 26,3 % en 2006 (intervalle de confiance de5 %). L’evolution annuelle du stress moyen des agents duC.H.R.U. de 2004 a 2006 est non significative (p > 0,05). Onnote toutefois a compter de l’annee 2004 une augmentationannuelle significative (p < 0,05) du nombre d’agents stressesau travail (EVA > 60 mm).Conclusion.– Cette demarche de veille permet a la fois undepistage individuel des salaries stresses et un depistagecollectif. Le depistage individuel se trouve plus performant etcontribue a une meilleure prise en charge des sujets even-tuellement en souffrance. L’exploitation collective des resul-tats a conduit a cibler, puis a mettre en œuvre deux enquetesspecifiques : l’une chez les medecins anesthesistes reanima-teurs, l’autre dans deux UF : a l’accueil des urgences et al’unite d’hospitalisation de courte duree.

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Sante mentale en milieu hospitalier : mise en place d’unoutil de veille sanitaireN. Broessel, D. Ley, K. Fonmartin, F. Binder Foucard,M. Gonzalez, A. CantineauHopitaux Universitaire de Strasbourg, pole sante publique santeau travail

Objectifs.– Le personnel des hopitaux rapportent des pro-blemes de sante mentale lors des consultations. Les mede-cins du travail ne disposent pas de donnees collectives. Cetravail a pour objectif de decrire la methodologie de veillesanitaire en sante mentale developpee a l’occasion de lamise en place du dossier medical informatise.Methode.– Il a ete convenu avec les medecins du travail quela methodologie developpee devait ne pas ralentir l’activiteclinique habituelle et s’integrer naturellement dans laconsultation et le nouveau dossier medical informatise.Les 3 volets de la methodologie sont : pathologies et/ousymptomes retenues comme indicateurs de sante mentale :dans le dossier medical informatise, l’ensemble des patho-logies ou symptomes presentes par un agent et rapporteslors des visites, sont saisis et codes (selon la classificationinternationale des maladies version 10 ou CIM 10). Pour lespathologies mentales retenues, il a ete demande aux mede-cins du travail de saisir systematiquement le code CIM 10, ladate de debut des symptomes et le lien avec le travail.Risques psycho-organisationnels : pour chaque agent, ilest associe les risques psycho organisationnels lies a sonmetier et a son affectation. Les donnees seront issues desevaluations de terrain du psychologue du travail et desmedecins du travail, d’une part, et, d’autres part, d’unematrice emploi exposition. Determination de l’incidence et

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de la prevalence : analyse des possibilites de calcul avec lesepidemiologistes.Resultats.– Les pathologies retenues sont : reaction aigue a unstresseur identifie, syndrome depressif, trouble de l’adapta-tion et traumatisme psychologique grave. Les risques psycho-organisationelles susceptibles d’etre presents ont ete regrou-pes selon differentes dimensions : horaires (travail poste,manque de controle sur les rythmes de travail. . .), organisa-tion du travail (mauvaise communication, multiplicite deslieux de travail..), charge psychique, situation a risque deviolence. . . Pour le lien avec le travail, trois niveaux ont etechoisis : absence de lien, lien possible ou certain avec le travail,des criteres ont ete definis pour aider les medecins. Dans lelogiciel, les donnees necessaires a la determination du deno-minateur et a la comparaison des populations suivies vues envisite/presentant une pathologie, sont accessibles.Conclusion.– La mise en place du systeme est prevu prochai-nement. La prise en compte de l’exigence ergonomique del’outil informatique, et donc de l’integration dans l’activitejournaliere avec un surcout minime en charge de travail pourles medecins, nous permet d’esperer une bonne participationdes 8 medecins du travail de l’etablissement.

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Apport d’une analyse quantitative et qualitative desagressions declarees par les agents en accident du travaildurant 10 ans aux CHU de StrasbourgN. Broessel, D. Ley, M. Gonzalez, A. CantineauHopitaux Universitaires de Strasbourg, Pole de sante publiquesante me

Objectifs.– D’apres une etude anterieure menee au CHU, lepersonnel soignant se considere comme etant tres expose aurisque d’agression verbale et physique sur le lieu de travail.Un systeme de recueil systematique des accidents du travailavait permis d’identifier les services et les categories depersonnels les plus concernes. Une analyse qualitativecomplementaire a ete realisee dans le but d’identifier lescirconstances recurrentes dans la survenue de ces agressionset de degager des propositions d’action.Methode.– Depuis 10 ans, il est saisi l’ensemble des donneesrecueillies dans la declaration administrative de tous lesaccidents du travail. L’analyse quantitative a concerne lesdonnees suivantes : sexe, age, fonction, affectation. L’ana-lyse qualitative a ete faite sur les circonstances detailleesfournies par la victime. Les analyses statistiques ont eterealisees sur Epi-Info 6. Les propositions d’action ont eterecherchees par un groupe de travail pluridisciplinaire.Resultats.– Il a ete analyse 641 declarations d’agressionssurvenues entre 1997 et 2007. L’analyse qualitative a porte

sur 288 declarations. Les agents qui declarent des agressionsphysiques ou verbales travaillent principalement aux urgen-ces (46 %) et en psychiatrie (13 %). Ce sont en majorite desfemmes infirmieres (60 %), agees entre 25 et 29 ans (22 %).Les declarations concernent principalement des agressionsphysiques (73 %) et sont commises par des patients (80 %).Les agressions sont frequemment le fait de patients agitesque les agents tentent de maintenir, de mettre sous conten-tions (39 %) ou de retenir alors que le patient tente des’enfuir (11,5 %) ou tout simplement lors d’un soin/deplace-ment d’un patient (23,5 %). On peut egalement remarquerque lors de ces agressions, les agresseurs sont souventdesorientes, dements, sous intoxication alcoolique ou medi-camenteuse (28 %). Les agressions faites volontairement pardes individus conscients de leurs actes, mecontents, insatis-faits, qui refuseraient d’attendre ou exigeraient une meil-leure qualite des prestations sont peu nombreuses (11 %).Devant ces resultats, il a ete propose d’ameliorer la prise encharge des patients agites en collaboration avec les mede-cins, et de completer les formations « Gestion del’agressivite » destinees aux agents en y integrant destechniques d’immobilisation non-violente.Conclusion.– L’analyse qualitative a permis de faire prendreconscience aux responsables de l’etablissement que lesactions securitaires, bien que necessaires ne pouvaient etresuffisantes. Les analyses vont etre completees et des itemssur les circonstances devraient etre inclus dans l’analysequantitative et servir d’indicateurs complementaires poursuivre l’evolution de ces accidents.

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Facteurs psychosociaux dans le metier d’agentd’immeuble. Resultats d’une enquete portant sur 28agents d’immeubleJ. Jean-PierreAISTAvignon

Objectifs.– A partir d’entretiens portant sur le vecu de leurtravail, determiner les facteurs psychosociaux impactant surla sante des agents d’immeuble et proposer des solutions.Methode.– Entretien avec 28 agents d’immeuble,individuelsou en binomes, sur la base d’un questionnaire axe sur lespoles sante, competences, motivation, a questions ouvertes.Resultats.– L’agent d’immeuble (AI) au centre d’un fluxd’informations a traiter et de suivis a realiser, facteurs desouffrance. Importance d’une bonne organisation du travailpersonnelle(interet d’un tutorat initial). Probleme des sup-ports d’information(beaucoup de papiers). Interet de l’infor-matique au moins en lecture(fichier locataires, suivi detravaux). La relation avec les locataires : niveau de sa

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qualite : souffrance quand expose a agressions ouconfronte a des grilles de lecture differentes de la realite(delabrement social). La communication, un savoir-faired’experience. Interet d’un appui initial, de groupes deparoles, de formations specifiques, d’une prise en chargepostagression. Niveau de la quantite de demandes : ameliorerla reactivite de l’agence aux demandes de bons de travaux,ameliorer le patrimoine, retarder les infos sur les rehabilita-tions. L’AI trop seul face aux locataires : absence d’un collectifde travail d’AI, porteur de valeurs,de regles partagees. L’AI sesent representer l’entreprise, mais de facon plutot defensive,pas reellement habitee. Interet pour mieux vivre sa relationavec le locataire. Prevoir reunions formalisees, sorte d’analysedes pratiques professionnelles. Probleme de travail en equipeavec l’agence : decalages travail sur le terrain, travail debureau ; reactivites differentes, critiques des criteres d’evalua-tion du travail. Cette situation conduit a des traitements deproblemes par l’agence, dans le dos de l’AI, facteurs de demo-tivation. Absence de presence du siege sur le terrain (chefsymbolique ; chef d’agence : chef gestionnaire), problemes detransmissions d’infos du siege, « misere » de la logepar rapport au luxe relatif du siege, sources d’isolement etde non-reconnaissance. Enfin, sensation d’isolementdes collectivites locales pour certains par manque desoutien logistique en matiere d’ordures menageres,d’encombrants+++ ; attitudes tres disparates avec la policemunicipale du rejet total a la collaboration. Actions de carac-tere social engages par certains, source d’integration dans lasociete publique. Interet d’interlocuteurs privilegies(tech-nique, social, assos, police) et de travail en reseau.Conclusion.– Si l’accent est souvent mis sur les souffrancesliees aux relations de l’agent d’immeuble (AI) avec les loca-taires, d’autres facteurs psychosociaux sont trop negliges.Leur prise en charge serait de nature a leur permettre d’agiren reel representant de l’entreprise, situation beaucoup plusconfortable mentalement, d’ameliorer leur travail en equipeavec l’agence, facteur parfois de demotivation actuellement,de se sentir mieux integre dans la vie de quartier et la societepublique.

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Apres un suicide, la veille medicale en sante au travailpermet d’investiguer le travailler du sujet et de sonCollectifD. HuezSMT, SST CNPE de Chinon

Objectifs.– Rendre compte apres la confrontation a six sui-cides en dix ans, de la necessite d’investiguer retrospective-ment le travailler de la victime et de son collectif de travail,

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de penser le fait suicidaire comme ayant un rapport deter-minant avec la fragilisation du travail.Methode.– Mise en debat des pratiques dans des structuresprofessionnelles, ici le groupe d’EPP de E-Pairs de Tours,association SMT, articles d’information dans la Revue Santeet Travail, et scientifiques dans les revues Travailler, Travailet Emploi.Resultats.– Les agents qui mettent fin a leur jour sontgeneralement ceux qui n’ont pu se desengager profession-nellement. Prevenir le risque suicidaire oblige a veilleret alerter a partir de la prise en compte de la fragilisationdes collectifs de travail pour comprendre l’origine desrisques psychosociaux. L’accompagnement comprehensifde ce qui ne peut avoir de sens pour l’entourage ne peutse faire a ce moment ou l’emotion est toujours tres forte.Mais il peut etre bon de ne pas fermer la necessite d’inves-tiguer la place du travail par des formes plus collectives.C’est ce que permettront ulterieurement les actions d’inves-tigation collectives comprehensives qui pourront etre misesen œuvre. Dans le dossier medical de cette personne y a t iltraces des elements de fragilisation, de sa sante en rapportavec le travail ? Dans les dossiers medicaux des autresmembres de ce collectif, y a t il des signaux d’alerte dontle medecin du travail pensent qu’ils ressortent des deter-minants de l’organisation du travail. La veille medicaleanterieurement construite par le medecin du travail peutapporter un eclairage singulier sur le contexte collectif dece suicide, comme une eventuelle « alerte de risquepsychosocial » tracee par le medecin du travail a traversun ecrit professionnel anterieur individuel ou collectif. Lareconstitution comprehensive de la trajectoire profession-nelle, individuelle et collective, confrontee aux elements dela vie familiale et affective permet alors de mieux compren-dre. Le suicide pourra etre declare en AT comme consecutifa un stress post-traumatique ou en MP en depressionreactionnelle professionnelle si le lien direct et essentielavec l’organisation du travail.Conclusion.– Apres un suicide, savoir resister aux tentativesde gestion du stress pour ouvrir a de nouveaux espaces detransformation de l’organisation du travail en sortant desdynamiques culpabilisantes et victimisantes est essentiel.Cela permet de faire justice d’un passe maltraitant ou des-esperant et ouvrir a une organisation du travail respectueusede la sante des hommes et des femmes. En amont, lemedecin du travail doit savoir organiser une veille medicaleau regard des effets du travail sur la sante avant qu’un drameindividuel imprevisible generalement, ne survienne. L’objec-tif en est de reouvrir au debat social et a l’action sur ce quifait difficulte dans telle ou telle situation de travail.