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Danser pour voler par Soraya MALKI Sujet : les métamorphoses « Bonjour jeunesse de Californie, ici MTV radio... » Mon premier réflexe fut de frapper à tâtons sur ma table de nuit jusqu'à ce que je heurte ma cible : mon réveil. Je haïssais ce moment de la journée plus que personne d'autre sur cette Terre. Le réveil était comme un post-it désagréable qui me rappelait à chaque début de journée que I’ Université n'était pas un cauchemar de mon incroyable invention mais un cauchemar tout court. C'était I’ instant où je regrettais aussi de ne pas m'être couché plus tôt la veille. Et comme à ma fâcheuse habitude, je me promettais de le faire ce soir, mais c'était sans compter sur les fameuses émissions totalement lamentables mais qui vous oblige à les visionner. Pourquoi ? Je n'en ai aucune idée. J'enfilais mes chaussons lorsque cet abominable son ; qui faisait également partie de mon quotidien ; et accessoirement office de réveil de secours, me transperça les oreilles. Et à mon plus grand malheur, celui-ci ne s'arrêtait pas à coups de poings... À mon plus grand dam, ma sœur occupait la salle de bain, pièce avoisinant ma chambre. Dans ces cas-là ce n'était plus la peine d'espérer sécher pour gagner une heure de sommeil en plus, car Cayla était toujours là pour vous sortir du lit à coup de « Baby hit me one more time ». Je me suis toujours demandé si elle se rendait vraiment compte du sens de ce refrain qu'elle fredonnait. Je I' entendais chanter des airs de Britney Spears, et cela, tous les matins depuis deux mille neuf. Je soupirais bruyamment puis sortais tant bien que mal de mon si confortable, si moelleux, si regretté lit... Mes pieds glissèrent sur mon tapis à poils longs puis rencontrèrent le parquet de merisier chauffé à la parfaite température par les rayons du soleil que filtraient mes carreaux. En descendant j'entendais les portes des éléments de cuisine claquer et la machine à café ronronner comme à sa désagréable habitude. La journée commençait bien. Bien sûr c'était de I' ironie à l'état pur. Une journée d'Université qui commençait par un son de Britney braillé par votre petite sœur, n'était jamais une bonne journée tout du moins c'est ce que je pensais...

pour voler - emse.fr · Je me suis toujours demandé si elle se rendait vraiment compte ... Avant de monter prendre une douche ma mère me rappela de ne pas m ... je vis mon père,

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Danser pour voler par Soraya MALKI

Sujet : les métamorphoses

« Bonjour jeunesse de Californie, ici MTV radio... »

Mon premier réflexe fut de frapper à tâtons sur ma table de nuit jusqu'à ce que je heurte ma cible : mon réveil. Je haïssais ce moment de la journée plus que personne d'autre sur cette Terre. Le réveil était comme un post-it désagréable qui me rappelait à chaque début de journée que I’ Université n'était pas un cauchemar de mon incroyable invention mais un cauchemar tout court. C'était I’ instant où je regrettais aussi de ne pas m'être couché plus tôt la veille. Et comme à ma fâcheuse habitude, je me promettais de le faire ce soir, mais c'était sans compter sur les fameuses émissions totalement lamentables mais qui vous oblige à les visionner. Pourquoi ? Je n'en ai aucune idée. J'enfilais mes chaussons lorsque cet abominable son ; qui faisait également partie de mon quotidien ; et accessoirement office de réveil de secours, me transperça les oreilles. Et à mon plus grand malheur, celui-ci ne s'arrêtait pas à coups de poings... À mon plus grand dam, ma sœur occupait la salle de bain, pièce avoisinant ma chambre. Dans ces cas-là ce n'était plus la peine d'espérer sécher pour gagner une heure de sommeil en plus, car Cayla était toujours là pour vous sortir du lit à coup de « Baby hit me one more time ». Je me suis toujours demandé si elle se rendait vraiment compte du sens de ce refrain qu'elle fredonnait. Je I' entendais chanter des airs de Britney Spears, et cela, tous les matins depuis deux mille neuf. Je soupirais bruyamment puis sortais tant bien que mal de mon si confortable, si moelleux, si regretté lit... Mes pieds glissèrent sur mon tapis à poils longs puis rencontrèrent le parquet de merisier chauffé à la parfaite température par les rayons du soleil que filtraient mes carreaux. En descendant j'entendais les portes des éléments de cuisine claquer et la machine à café ronronner comme à sa désagréable habitude. La journée commençait bien. Bien sûr c'était de I' ironie à l'état pur. Une journée d'Université qui commençait par un son de Britney braillé par votre petite sœur, n'était jamais une bonne journée tout du moins c'est ce que je pensais...

Une enveloppe était posée sur la table à mon attention. Qui est la personne encore trop arriérée pour envoyer ce genre de chose ? De nos jours, je pensais réellement que la technologie avait pris le dessus… Passons, je pris la lettre et I' ouvris. Comment vous dire, plus aucun mot ne sors de ma bouche, ce qui est très rare… Généralement j'ai toujours quelques choses à objecter.

« MONSIEUR JUSTIN STYLES, POUR FAIRE SUITE À VOTRE CANDIDATURE DU DOUZE JANVIER DEUX MILLE QUATORZE À PROPOS DE L'AUDITION POUR NOTRE COMÉDIE

MUSICALE, NOUS AVONS LE PLAISIR DE VOUS ANNONCER QUE VOTRE DOSSIER À ÉTÉ RETENU.

EN CONSÉQUENCE NOUS VOUS PRIONS DE VOUS PRÉSENTER EN CE JOUR À DIX-SEPT HEURES POUR DÉTERMINER SI VOUS ÊTES APTE À FAIRE

PARTIE DE NOTRE TROUPE. VEUILLEZ AGRÉER, MONSIEUR NOS SALUTATIONS DISTINGUÉES. »

Maman, j'ai peur... C'est la seule phrase qui m'est venue en tête. Pas très viril me direz-vous mais, quand vous apprenez que votre rêve qui vous hante depuis tout petit va peut-être se concrétiser la sensation est… Comment dire ? Étrange, très étrange. Ma journée n'allait pas être de tout repos. Et c'est le moment que choisit mademoiselle Spears pour me rejoindre. « Alors tu as été pris ? » Sa phrase resta en suspend et cela me paraissait une éternité. Comment pouvait-elle savoir qu'un « télé crochet » voulait de moi ? Oh mon dieu ne me dites pas que... « Toi ! » m'esclaffai-je. « C'est toi qui m'a inscrit ?! » Non mais franchement elle aurait pu m'en parler, me demander mon avis, cela me concerne après tout. J'aurais pu me préparer physiquement mais surtout mentalement. Et en y pensant que vais-je faire, je n'ai rien préparé. Je me répète peut-être mais Maman, j'ai peur... Ma sœur devint aussi rouge que les tomates qui trônaient sur le comptoir et se cacha derrière un magazine qui traînait sur la table basse du salon. « J'ai fait ça pour toi Justin c'est ton rêve mais si tu ne fais aucune démarche cela n'arrivera pas comme ça, comme par magie… » Voilà ce qu'elle m'avait riposté et je savais très bien qu'elle avait raison. Mais par pitié pas aujourd'hui, je ne suis pas prêt ! Avant de monter prendre une douche ma mère me rappela de ne pas m'éterniser dans la salle de bain afin de ne pas user toute I' eau.

Oups, plus d'eau chaude. J'avais eu quelques minutes d'inattention. Bon d'accord je reconnais que je n'y avais pas prêté attention. Mais qui s'en rendrait compte ? Peut-être que la pop star Britney aurait enfin une bonne raison de chanter dans les aiguës. Un sourire triomphal naquît sur mes lèvres. Le fait d'imaginer sa petite chanson matinale se transformer en scène de torture me plaisait. Ce serait toujours mieux pour moi que cette chanson sans réelles paroles.

Après avoir enfilé ma tenue, j'empoignai mon sac et le jetai sur mon épaule avant de filer en douce, direction la salle de danse. L'Université ne sera pas pour aujourd'hui. À peine sorti de chez moi, je pensais déjà à ma future chorégraphie. Cayla et ma génitrice seront à la salle à seize heures trente pour me tenir compagnie avant le « massacre » comme dirait mon père. Il n'a jamais vraiment apprécié le fait que je fasse de la danse pour lui c'est un sport de fille et j'étais en quelque sorte destiné à devenir avocat comme lui... Alors quand il va apprendre que je participe en ce jour à une émission... je ne préfère pas imaginer sa réaction cela risque de ne pas lui faire plaisir du tout. Dès que je mis un pied en dehors de ma voiture, Dean et Ian mes deux meilleurs amis me sautèrent dessus, en me reprochant de ne pas leur avoir dit avant que je participais à « l'émission du siècle » d'après eux. Et après que la troisième guerre mondiale fut passée nous nous dirigeâmes vers notre salle de danse pour enfin débuter les répétitions. Nous marchâmes lentement le long de la rue. Pendant que mes amis débattaient sur le fait que je puisse gagner ou non, mon esprit était déjà focalisé par un tourbillon de questions auxquelles je ne répondais que par mon impossibilité de gagner ce concours.

Cela faisait déjà trente minutes que je contemplais mon reflet dans le miroir en attendant mon tour. Ma mère, arrivée depuis peu de temps, ne faisait qu'augmenter mon stress en effectuant les cents pas dans ma loge et en jacassant des paroles totalement incompréhensibles pour I' homme. Soudain on frappa à ma porte ; une femme aux cheveux roux entra pour me dire que je passais dans cinq minutes et que je devais la suivre pour faire les arrangements techniques. Après les différents problèmes réglés, j'attendais patiemment en regardant les prestations de mes adversaires. Une main me fit sortir de ma rêverie et contre toute attente je me retournai pour faire face à ma sœur. Elle me sourit timidement avant de me glisser un « Bonne chance » à peine audible. Je la pris dans mes bras pour la remercier, mais surtout car j'avais besoin de soutien. Le dernier candidat finit sa prestation et je sus que mon tour était proche, très proche. Je me détachai enfin de ma sœur et repassai mes vêtements méticuleusement. Cayla le remarqua et lâcha un petit rire auquel je ne pus m'empêcher de lancer un regard noir. On me demanda de me placer sur la scène et attendre que la musique soit lancée pour faire mon « show ». La lumière s'éteignit, toute la salle était dans le noir complet. Dans ma poitrine, c'était le quatorze juillet. Le présentateur annonça mon arrivée et j'entendis un tonnerre d'applaudissements. Les rideaux se levèrent, laissant apparaître ma silhouette à tout le public américain. Les premières notes de musique se firent entendre et mon corps se mit à bouger en rythme, un bras en I' air puis un autre. Un tour sur moi-même qui me fit prendre un certain élan pour ensuite faire une roue. Une figure qui se rajoute à une autre et encore une autre. Mon corps ne m'appartenait plus, il appartenait à la musique et surtout à ma danse. Plus rien autour de moi n'existait. J'étais dans ma bulle, j'avais I' impression de voler, de marcher sur des nuages. Ma sœur me disait souvent que quand je dansais je ressemblais à un jeune oiseau qui avait peur de prendre son envol mais qu'au final quand il commençait plus rien ne I' arrêtait. Et aujourd'hui je comprenais enfin ce qu'elle voulait me faire entendre...

Quand je danse je me transforme, je ne suis plus la même personne qui est lassée de tout ce qui peut bien arriver. La danse est plus qu'une passion. Grâce à elle je me sens changé, vivant. Je me permets de lancer un regard quelque peu inquiet à la salle et ce que je voyais m'impressionna. Tout le monde était tourné en ma direction, me détaillant comme pour y trouver un quelconque défaut, scrutant chacun des pas effectués. Après ce rude moment de retour à la réalité, je fis le dernier pas de ma chorégraphie - inventée cette après-midi avec mes chers meilleurs amis - qui m'emmena dans un autre univers. Tel un oiseau, je pris mon envol pour faire un salto. Une sensation étrange venait de me passer dans tout le corps. La musique s'arrêta. J'étais à bout de souffle mais tellement content de moi. Le public se leva et là un flot d'applaudissements déferla dans toute la salle. Le jury était marqué au point qu'un membre se prosterna auprès de moi. La danse avait aussi probablement la capacité de faire entrer les participants dans un état de magie. J'étais gêné mais tellement heureux. Je fixais ce public qui m'ovationnait et à ma plus grande surprise ; je vis mon père, debout, frappant des mains aussi fort qu'il le pouvait. Dans ses yeux, on voyait que ce père, qui était si distant, était aujourd'hui fier de son enfant. J'aperçus alors ma mère qui versait des larmes de joie. Ma sœur apparut enfin ; je lui lançai un sourire affectueux. Grâce à cette émission, ma vie allait changer, je le savais, je le sentais. J'avais grandi et mûri. Mon existence prenait enfin un sens, j'étais transformé. Je ne croyais pas en moi-même ; je n'avais pas confiance en moi et pourtant j'avais vaincu ma peur, mes doutes pour dévoiler ma passion. C'était incroyable et inimaginable. Je compris alors que quand je dansais ;

je me métamorphosais...

Soraya MALKI, élève de 2

10

Professeur : M. Amaury PONTVIANNE Lycée Jacob HOLTZER

5 Rue Michelet, 42700 Firminy

Paul LORTHIOIR, élève de 6ème C

Professeur M. Jérôme SAGNARD

Collège SAINT-JOSEPH

SAINT-JUST-SAINT-RAMBERT

Faustine VENIAT, élève de 5èmeA

Professeure Mme Sylvie PERRIN

Collège FRANÇOIS d’ASSISE

ROANNE

Ce Soir

Comment se fait-il qu’une vie si jolie

Devienne tout à coup un enfer infini ?

Elle n’a jamais rien demandé à la vie…

Je suis seule ce soir ; personne n’est chez moi.

Tout a été si vite, je revois la séquence.

Il a fallu partir, oublier les vacances,

Revoir le chirurgien, lui faire entière confiance.

Je suis seule ce soir ; dehors il fait si froid.

Je te vois aujourd’hui toute immobilisée.

Cela me fait souffrir, je ne peux supporter.

Je voudrais tellement pouvoir te remplacer.

Je suis seule ce soir ; perdue dans mes pensées.

Oh que la vie est triste sans ma petite sœur !

Oh que le sort s’acharne et me brise le cœur !

Oh que je t’aime et que je pleure sur mes malheurs !

Je suis seule ce soir ; je ne puis t’oublier.

Rachel CRESPI, élève de 1ère

S

Professeur M. Patrick HÉRITIER

Lycée NOTRE-DAME-de-VALBENOÎTE

SAINT-ETIENNE

Un rêve en couleurs

Voici un merveilleux chat blanc

Qui dans son habit élégant

Bondit sur le ruisseau gelé

A l’abri d’un ciel étoilé.

Et le voilà interloqué

D’apercevoir dans les bosquets

Une resplendissante mouette bleue

Suivie d’une licorne de feu.

Rassemblées en un beau trio

Tant de disparates splendeurs

Rayonnent telles des âmes sœurs

Comme au carnaval de Rio.

Quentin CALLET élève de 4

ème2

Professeure Mme VINCENT

Collège les CHARTREUX

SAINT-ETIENNE

Marie CERRUTI, élève de 6ème

2

Professeur M. Jérôme SAGNARD

Collège les CHARTREUX

SAINT-ETIENNE