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Jean-Michel Touche Tome 2

Jean-MichelTouche · Un bruit bizea, crrr istallin, léger, indéfinissable. ... quand elle lui rappela l’existence du téléphone portable. – Ah, jel’attendais, celle-là !

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Page 1: Jean-MichelTouche · Un bruit bizea, crrr istallin, léger, indéfinissable. ... quand elle lui rappela l’existence du téléphone portable. – Ah, jel’attendais, celle-là !

ISBN 978-2-9163-5041-7

12,5

0€

TT

CFr

ance

Jean-Michel Touche

Tome 2

Au pied du mont Horeb – tome 1La prophétie de Samuel – tome 2

Jean-M

ichelTouche

2

oujours impliqués dans les grands évé-nements de la Bible, voici Nicolas et

Frédéric au seuil de la Terre Promise !

Après l’éprouvante bataille de Jéricho, leurspéripéties les conduisent à David, cethomme au destin unique qui choisit des’établir dans une ville appelée Jérusalem.C’est leur ingéniosité et leur imagination quileur permettront de s’introduire dans laville… Action et suspens garantis !

ollégiens ordinaires, juste un peu pluscurieux que leurs copains, Nicolas et

Frédéric se retrouvent mystérieusementmêlés à l’histoire du peuple hébreu autemps de la Bible ! Témoins de la fabuleuseAlliance entre Dieu et son peuple, ils ensont aussi les messagers…

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À Camille et Simon, mes petits-enfants,

à Pierre, Anne-Margaux, Marie-Caroline, Marie-Pierre, Geneviève, Enguerran et tous les autres, qui ont voulu

savoir ce qu’il s’est passé après le mont Nébo.

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UN BRUIT BIZARRE

C ’est au cours d’un dîner que, pour la première fois, je l’ai entendu.Un bruit bizarre, cristallin, léger, indéfinissable. Le

genre de bruit dont vous ne devinerez jamais l’origine, à moins bien sûr que vous ne viviez les mêmes aventures que moi, ce qui serait tout de même très étonnant.Mais n’anticipons pas.Marc, mon père, venait de nous décrire avec force détails la nouvelle invention à laquelle il réfléchissait depuis plusieurs semaines. Un appareil compliqué destiné à la transmission de pensée. Au fur et à mesure de ses explications, il était devenu quasiment lyrique, décrivant avec une volubilité incroyable les ondes que produit le cerveau lorsque nous pensons. Entre les alpha, les bêta et les téta, il nous a carré-ment plongés dans la perplexité, ma mère et moi. Seule Caroline, ma sœur, hochait la tête pour faire croire qu’elle comprenait !– Vous vous rendez compte, s’enthousiasmait-il, grâce à mon invention on pourra communiquer à distance !Claire, ma mère, ne parvint pas à saper son enthousiasme quand elle lui rappela l’existence du téléphone portable.– Ah, je l’attendais, celle-là ! Le portable ! Mais ça n’a rien à voir, ma chérie. Avec mon système, une oreillette suffit. Pas de micro, bien entendu, puisqu’on ne parle pas. On se contente de penser.– On va vraiment entendre toutes les pensées ? demanda Caroline.– Oui. Toutes.C’est à ce moment précis que je l’ai entendu. À l’exception de son côté cristallin, ce petit bruit ne ressemblait à rien.

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Comment vous dire ? Imaginez par exemple un verre en cristal qui se mettrait à rire tout seul. Cela aurait presque pu y ressembler. Je tournai la tête à droite puis à gauche, cher-chant d’où provenait ce son étrange.– Qu’est-ce que tu as ? Tu as une apparition ?– Il entend une pensée, sans doute ! ricana Caroline qui fut menacée d’un départ séance tenante en direction de sa chambre.Marc est le père le plus affectueux du monde, mais il déteste que l’on se moque de ses inventions.Le petit bruit retentit à nouveau, tout près de moi : « Cli-cli-cli ! » Ça alors ! Qu’est-ce que ça pouvait bien être ?Je tournai de nouveau la tête à droite puis à gauche. Ma sœur me jouait-elle un tour ? Mes parents me regardèrent sans comprendre et Caroline leva les yeux au ciel en pinçant les lèvres. Elle fait ça chaque fois qu’il m’arrive des choses qui la dépassent.– Qu’est-ce que c’est ? demandai-je.– Quoi ?– Ce bruit.Marc, qui est toujours aux aguets comme tous les inventeurs, fronça les sourcils et voulut savoir de quel bruit il s’agissait.– Mais… vous n’avez pas entendu ?Voyant les parents froncer les sourcils, j’en conclus que j’étais doté d’une ouïe particulièrement fine, l’oreille absolue en quelque sorte, puisque je détectais des sons que les autres ne percevaient pas.

La nuit qui suivit me parut interminable. Impossible de m’endormir. Deux fois encore le « cli-cli-cli » se produisit. Existait-il un lien entre ce bruit et l’incroyable voyage dans le temps que je venais de faire avec Frédéric ? J’aurais bien aimé poser la question à Fred…

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Sacré Frédéric ! Rapidement je passai en revue l’aventure extraordinaire que nous avions vécue tous les deux. Pour l’instant, ni lui ni moi n’en avions soufflé mot à qui que ce soit. Même pas à nos parents. C’est plus fragile qu’on le croit, les parents. Il n’était pas nécessaire de les alarmer. J’avais eu assez peur en constatant que Frédéric n’était pas revenu du mont Nébo en même temps que moi. Dieu merci, il n’avait cependant pas tardé à me rejoindre.Le sommeil commençait enfin à me gagner, quand il me sembla entendre du bruit dans ma chambre. Je me redressai d’un coup et tendis l’oreille. Pas de doute, quelqu’un marchait à pas de loup. Je distinguais même un chuchotement à peine interrompu par un « cli-cli-cli » encore plus discret que pendant le dîner. Panique à bord ! Je m’enfouis sous les draps. Vous n’allez pas me croire : les voix m’ont suivi dans mon lit. Inimaginable ! La première a dit : « Allez, il faut partir. » La seconde a ajouté : « Viens, Nacklas, on s’en va. » Et j’ai senti une main m’attraper par le bras pour me mettre debout. Là, j’ai poussé un cri de terreur en basculant en arrière. Le noir absolu. Puis plus rien.

JÉRICHO

M ort de peur, je m’affalai de tout mon long contre un rocher et poussai un cri. – Chut ! fit une voix. Tu vas les réveiller.

– J’ai mal !– Tais-toi, Nacklas, reprit la voix.– Mais, qui es-tu ? Où sommes-nous ? demandai-je en essayant de retrouver mes esprits.

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– Comment, qui je suis ? C’est ton coup sur la tête qui t’a fait perdre la mémoire ? C’est moi, Élidad, voyons. On va à Jéricho*. Ma parole, je me demande si Josué a eu raison de t’envoyer avec nous.Dans l’obscurité quasi totale, je m’efforçai de me lever. Ma tête résonnait comme une énorme cloche en bronze, et la douleur me déchirait le crâne. Qui avait parlé ? Élidad… Élidad ? Oui, cela me disait quelque chose. Fermant les yeux, je cherchai dans ma tête d’où venait ce nom. Mes souvenirs revinrent lentement, à la manière des pièces d’un puzzle qui retrouveraient peu à peu leur place. Je revis les visages d’Élidad et de Yeroham, les deux hommes que Josué avait désignés pour espionner Jéricho et voir comment les Israélites pourraient faire le siège de la ville et en prendre possession.Oui, je me rappelais à présent. Cela s’était passé dans le camp des Israélites. Josué avait donné ses instructions.– Préparez-vous, car dans trois jours nous allons traverser le Jourdain pour conquérir le pays que Yahvé nous donne.Après avoir choisi Élidad pour son agilité et son courage, et Yeroham pour sa taille et sa force, Josué m’avait convoqué.– Il faut que tu les accompagnes, Nacklas. Je n’ai pas oublié ce qu’a dit Moïse avant de mourir. Si tu as réellement mission de porter témoignage, il faut que tu voies les choses de tes propres yeux. Cherche les points faibles de Jéricho. Aide tes compagnons à les découvrir. Mais sois prudent, surtout. Vous ne devez en aucun cas vous faire repérer.– Frédéric vient avec nous ?– Non, répondit Josué. Je peux avoir besoin de lui ici. D’ailleurs, trois, c’est un maximum pour une telle expédition. Mais ne crains rien. Lorsque nous entrerons en Canaan, il te rejoindra et vous serez tous deux auprès de moi.

* Tu trouveras à la fi n du livre des explications sur les mots en caractères gras.

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Nous étions donc partis à la nuit, nous frayant un chemin dans l’obscurité. « Prends garde, m’avait averti Élidad, le sol est jonché de gros cailloux. Ne te tords pas les chevilles, tu nous ralentirais. »Ensuite… trou noir ! J’étais tombé malgré l’avertissement d’Élidad. Ma tête avait dû heurter un rocher car ma tempe me faisait atrocement mal et j’étais encore étourdi.– Tu vas nous attendre ici jusqu’à l’aube, dit Yeroham. Si nous revenons au lever du soleil, tout ira bien. Sinon, retourne au camp et préviens Josué. D’accord ?– Non, c’est trop dangereux, objecta Élidad. S’il est décou-vert, les gens de Jéricho vont le rouer de coups jusqu’à ce qu’il parle. Ensuite, ils se lanceront à notre poursuite et nous tueront. Si nous voulons réussir, il faut qu’il vienne avec nous. Lève-toi à présent, Nacklas, et suis-nous.Me redressant tant bien que mal, je collai mes pas à ceux de mes compagnons qui s’étaient remis en marche. Le vent balaya quelques instants les nuages, faisant apparaître un bref instant les murailles d’une ville.– Jéricho ! s’exclama Yeroham.– Chut ! fit de nouveau Élidad, à voix très basse. S’il y a des avant-postes, on pourrait nous entendre. À partir de main-tenant, plus aucun bruit. Allons-y. Nous avons perdu assez de temps.Aussi discrètement que possible, nous reprîmes notre progression. Jéricho se dressait devant nous, immense, appa-remment impénétrable. Nous longeâmes les murailles dont le sommet se noyait dans l’obscurité de la nuit. Parvenus devant une gigantesque porte de bois qui semblait commander l’unique entrée dans la cité, Yeroham perdit courage et poussa un soupir : « On ne pourra jamais entrer. Il faut faire demi-tour et informer Josué. » Élidad soupira à son tour, peut-être découragé lui aussi.

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Je venais de reculer de quelques pas pour mieux prendre la mesure de la ville et des remparts qui l’entouraient, quand j’entendis un bruit très faible. Pas le bruit cristallin qui m’avait tellement intrigué. Non. Quelque chose d’autre, mais égale-ment indéfinissable. Mon Dieu, que se passait-il encore ? Je m’accroupis et m’immobilisai, le cœur battant, cherchant d’où provenait cette sorte de crissement. C’était diffus, presque un frôlement. Guère rassuré, je levai légèrement la tête et dirigeai mon regard vers l’endroit d’où semblait venir le bruit. Par chance le vent repoussa de nouveau les nuages, laissant tomber une lumière blafarde mais suffisante pour faire une surprenante découverte. Un homme se tenait au pied de la muraille et parlait à quelqu’un que je ne voyais pas.Tout doucement je rejoignis mes compagnons.– Il y a quelqu’un, murmurai-je en leur montrant du doigt la muraille.– Où ça ?– Là, regarde.– Non ! Il n’y a personne, s’emporta Élidad après avoir longuement observé les remparts.Comment ça, personne ? Me redressant à demi, j’examinai attentivement les remparts à mon tour. C’était renversant ! Je n’avais tout de même pas la berlue ! Quelques secondes plus tôt, un homme se trouvait devant la muraille. Et maintenant, j’avais beau écarquiller les yeux, je ne voyais effectivement personne.– Je n’y comprends rien, avouai-je honteux. Je t’assure, je l’ai vu, même… Oh ! tiens, regarde !– Il a raison, souffla Yeroham. Je le vois moi aussi. C’est un homme. Ah ça ! comment fait-il pour apparaître et disparaître à volonté ?Élidad nous enjoignit de nous taire et tendit l’oreille.L’homme parlait. Ce que j’avais pris quelques instants aupa-

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ravant pour un crissement était en réalité un chuchotement à voix basse. Une voix de femme lui répondit. Nous allions de surprise en surprise. Que faisait donc une femme en pleine nuit, au pied des remparts ?Sans même nous consulter, Yeroham s’élança vers le couple. Dès qu’il l’entendit, l’homme se retourna : « Sauve-toi ! » cria-t-il à la femme. Puis il se mit à courir dans la direction de l’oasis qui bordait Jéricho, et disparut de notre vue. Élidad, de son côté, bondit vers le rempart et saisit la femme par le bras avant qu’elle n’eût réussi à s’enfuir. J’arrivai à mon tour, suivi de Yeroham qui fulminait, vexé d’avoir laissé l’homme lui échapper.– Ne crains rien, fit Élidad en lâchant la femme. Nous ne te voulons pas de mal. Dis-nous qui tu es.Elle leva les yeux vers nous sans la moindre trace de peur.– Je m’appelle Rahab1.– Et que fais-tu la nuit hors de la ville, Rahab ?– Je raccompagnais un visiteur.Surpris, Élidad nous regarda puis se retourna vers la femme.– Un visiteur ? Quand tout le monde dort ?La femme ne répondit rien. Regardant Élidad droit dans les yeux, elle l’interrogea à son tour.– Et vous, qui êtes-vous ? Faites-vous partie de ces gens qui viennent du désert ?– Oui, répondit Yeroham.– Alors venez. Suivez-moi. Toi, ajouta-t-elle à mon intention, donne-moi la main. Faites attention, le passage est très étroit. Maintenant taisez-vous. On va entrer dans la ville.– Comment ? questionnai-je. On ne peut pas traverser le mur.– Tu te trompes, répondit-elle en me tirant par la main.Rahab contourna un buisson d’épineux. « Par ici », dit-elle. Le buisson masquait une brèche entre les pierres. Cela expliquait l’apparition et la disparition successives de l’homme, tout à

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