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Préambule 1 · de la commune de Gerzat, a accompli un travail considérable de prospection des archives et d'enquêtes diverses. Le conseil municipal longtemps après sa mort, en

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Table des matières

Préambule 1 Chapitre l VUE D'ENSEMBLE DE 'AGRICULTURE 5 Chapitre II LES PROBLEMES DE L'EAU 25 Chapitre III VOIRIE ROUTES ET CHEMINS 32 Chapitre IV LE ROLE DE L'EGLISE 40 Chapitre V L'ÉDUCATION 48 Chapitre VI L'ADMINISTRATION 58 Chapitre VII LES CONDITIONS DE VIE 1900 - 1914 73 Chapitre VIII LA GUERRE DE 1914 - 1918 78 Chapitre IX VERS L'INDUSTRIALISATION 86 - L'électrification - L'usine de pâtes alimentaires - Les transports Chapitre X LE TISSU INDUSTRIEL 97 Chapitre XI LES PROBLEMES SCOLAIRES 102 Chapitre XII LA PÉRIODE 1939 - 1945 108 Chapitre XIII LE DOMAINE SOCIAL 124 Chapitre XIV LOISIRS – SPORTS - SOCIÉTÉS 128 Chapitre XV COMMERCE ARTISANAT 144 Chapitre XVI DE TOUT… UN PEU 147 Conclusion 158 Remerciements 160 Bibliographie 161

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Préambule

L'association "Racines gerzatoises" dont le but est de connaître et de faire revivre le passé de nos ancêtres, vient de faire rééditer "Histoire d'un village de la Limagne : Gerzat". Ce livre de plus de 600 pages, écrit par monsieur Élie Jaloustre relate l'histoire de Gerzat de la préhistoire à la fin du 19e siècle, date de parution de son livre (1888). Monsieur Élie Jaloustre percepteur habitant Clermont-Ferrand, receveur municipal de la commune de Gerzat, a accompli un travail considérable de prospection des archives et d'enquêtes diverses. Le conseil municipal longtemps après sa mort, en reconnaissance, a donné son nom à une rue importante de la localité. L'abbé Toury ancien curé de Gerzat, en a dans une plaquette de 40 pages, écrite en 1964, fait une synthèse. Dans son introduction il écrit :

"Délaissant les légendes, nous avons voulu suivre les données historiques, ne tenir compte que des documents manuscrits et des appréciations des historiens valables. Et comme l'histoire ne s'invente pas, nous avons utilisé le remarquable ouvrage d'Élie Jaloustre "Histoire d'un village de la Limagne Gerzat" - 1888. Nous aurions pu relever servilement ce travail, mais la rareté des derniers exemplaires, jointe à l'épaisseur du livre réclamaient une synthèse, une aération un "digest". Nous avons donc compulsé ce volume comme un trésor, et nous avons exprimé l'essentiel en y ajoutant quelques remarques et notations inédites ou nécessaires pour éclairer les vues d'ensemble".

Ainsi donc l'histoire de Gerzat a fait l'objet de deux rédactions. La première avec beaucoup d'à propos et de détail, la seconde en condensé, pour ceux qui veulent aller rapidement à l'essentiel. Il s'agit donc pour nous de poursuivre cette oeuvre en faisant toutefois un petit tour en arrière. La période historique qu'il vit ne présente pas ou en tout cas présente peu d'intérêt pour l’historien. Élie Jaloustre l'exprime en ces termes :

"Nous voici arrivés à l'époque contemporaine. Les faits que chaque jour voit maintenant s'accomplir, nous les avons vécus, nous les vivons nous même à chaque instant, si l'on peut s'exprimer ainsi. Les redire serait raconter nos propres gestes: il faut laisser ce soin à nos descendants. Toutefois, il ne nous est pas interdit de rappeler à titre de mémento, les événements les plus remarquables qui se sont produits dans notre village au cours de ce siècle".

Élie Jaloustre a en effet tracé à grands traits les dernières décennies du siècle dernier. Certains faits méritent d'être développés et présentent aujourd'hui un intérêt évident. Cette recherche du passé contemporain au sens large du terme, s'inscrit donc comme la suite logique de l'oeuvre d'Élie Jaloustre. Cela nous paraît aujourd'hui nécessaire, pour faire connaître à travers les événements locaux les difficultés, les souffrances, le mode de vie, les joies et les peines de nos ancêtres, au siècle dernier. Le siècle et demi que nous allons parcourir est très riche en événements de toutes sortes bons ou mauvais.

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Retracer l'histoire contemporaine n'est pas chose facile. Si l'on a à sa disposition quantités de documents d'archives, d'articles de presse, la mémoire des anciens, le choix de ce qu'il faut en retenir est d'autant plus difficile. On accusera le narrateur d'avoir relaté certains faits trop longuement, d'en avoir passé d'autres sous silence. Nous savons aussi que les décennies que nous avons vécues, que nous vivons, chacun de nous les analyse différemment. De plus, au cours d'une vie, l'on ne porte pas toujours la même appréciation sur une période donnée. Nous sommes donc parfaitement conscients de la difficulté d'une telle entreprise. Tenant compte de tout cela nous nous sommes efforcés de fournir au lecteur le maximum d'informations, d'éléments qui font la vie quotidienne de ceux qui ont créé notre localité telle que nous la connaissons aujourd'hui. L'objectivité et l'impartialité ont été notre ligne de conduite. Le but que nous poursuivons est de suivre pas à pas l'impétueux développement de notre cité, qui en 80 ans a multiplié par plus de 4 le nombre de ses habitants. De 2045 en 1911, Gerzat en compte aujourd'hui 9327. De montrer comment ses habitants ont profité des immenses progrès accomplis, au cours du dernier siècle, dans tous les domaines de la vie courante. De 1830 où le français Charles Sauria découvre l'allumette au phosphore, à nos jours que de chemin parcouru. Quelques exemples brièvement : dans le domaine des transports, c'est le chemin de fer, l'automobile, la bicyclette, la motocyclette, le car, le camion, l'aviation. L'électricité dont dépend aujourd'hui toute notre économie et la plupart de nos appareils ménagers qui rendent la vie si facile. L'instruction publique obligatoire et gratuite qui est à la base de la connaissance. Le cinéma, le téléphone, la radio, la télévision, les tourne-disques en 78, 45, puis 33 tours, les chaînes Hi Fi, les compacts disques, magnétoscopes, caméscopes, sont autant de réalisations qui agrémentent notre temps libre. Dans l'agriculture ce sont les tracteurs qui remplacent la paire de boeufs ou les chevaux, les nombreuses machines toujours plus perfectionnées qui facilitent le pénible travail agricole. Sur le plan de la santé, la médecine a accompli des progrès immenses, tant sur les maladies, qu'avec les interventions chirurgicales, qui prolongent la durée de vie. Dans l'industrie les ordinateurs, les robots, les vols interplanétaires etc. Nous verrons comment les gerzatois ont pu bénéficier de toutes ces connaissances. La proximité de Clermont-Ferrand, alliée au développement de l'industrie et parallèlement du commerce, ont fait que Gerzat a connu depuis le début du siècle une progression, un essor quasiment constant. La construction de la gare de triage a drainé dans son sillage l'édification des cités du P.L.M. Le développement des usines Michelin dans les années 60 a amené la construction des cités des Pégues, puis de celle des célibataires. Sur un plan plus général l'essor de l'industrie a amené à Gerzat l'édification des HLM des Chabesses puis du Patural. Cette croissance est à l'origine de l'implantation de deux groupes scolaires supplémentaires, d'un collège et de toute une infrastructure correspondant à cet accroissement de population. Ainsi il a suffi d'à peine trois générations pour rendre le Gerzat d'avant guerre méconnaissable. Les travaux nécessaires à l'assainissement propre du vieux village, ajoutés à son extension, à toute l'infrastructure qui l'accompagne ont été une source importante du mécontentement, provoqué par le va et vient des poids lourds, des voies détériorées et des impôts locaux toujours trop élevés pour le contribuable. Cependant s'il en est, à un moment donné, résulté une charge, l'apport d'un plus grand nombre de contribuables, a permis de faire des réalisations, d'apporter des améliorations, qui n'auraient pas été possible, sans cela.

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Chapitre I VUE D'ENSEMBLE - L'AGRICULTURE

La commune est comme chacun sait, une division territoriale qui date de 1791, époque où le territoire national est divisé en départements, cantons et communes. L'étendue de la commune recouvre celle de la paroisse, qui n'a pas de limites précises. Bien que la décision d'établir un cadastre pour assurer plus de justice dans la répartition de la contribution foncière ait été décidée en 1802, la délimitation de la commune de Gerzat date seulement de 1829. Elle s'est effectuée sous l'administration de M. Fleury maire, assisté de MM. Bardin et Martin adjoints. Le procès verbal qui en résulte a été rédigé le 21 juillet 1829, après une visite des lieux par le chargé de l'administration départementale, les représentants de la commune et des communes limitrophes. La commune a alors une superficie de 1627 hectares 90 ares 10 centiares. Bien qu'elle ait toujours cette même surface aujourd'hui sur tous les actes administratifs, la commune est comptée pour 1628 hectares. Simplicité oblige. En 1831, la commune est divisée en 8 sections, comme l'atteste un procès-verbal daté du 21 décembre de la même année. A cette date de mise en place, c'est M. Etienne Martin cultivateur qui est maire, succédant à M. Bonnet Pommerol

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propriétaire, qui lui-même, avait succédé à M. Hyacinthe Ignace Sampigny, comte d'Issancourt, propriétaire du château du Pibout. Ce dernier avaient été nommé maire à la suite du décès de M. Jean Fleury notaire.

Ces sections sont les suivantes : - De Fossevelle section A - De Donnavignat section B - De Champclos section C - Des Communaux section D - De Champredon section E - De Batoin section F - De Lauche section G - Du Bourg section H

Cette mise en place tardive du cadastre est la conséquence des guerres Napoléoniennes, puis du flottement administratif qui a suivi avec l'avènement de Louis XVIII en 1815, puis de Charles X en 1824. Essentiellement agricole, la commune de Gerzat se présente de la façon suivante: Hectares ares centiares Terre labourables 1132 77 10 Prés et vergers 206 09 60 Vignes 127 81 10 Pâtures 42 52 34 Saussaies (plantation de saules) 3 95 19 Sols propriétés bâties 19 25 95 (maison, grange, cours, étable) Jardins 17 53 32 Grandes routes chemins 68 61 70 Rivières, ruisseaux 8 78 60 Cimetière, église, presbytère Bâtiments publics 34 35 Il y a à Gerzat 5 moulins, 7 routoirs et 32 colombiers. Parlons d'abord des routoirs inconnus aujourd'hui. Le routoir ou rouissoir est une caisse de bois à claire voie destinée au rouissage du chanvre. Ces routoirs remplis de tiges de chanvre sont placés, pendant un certain temps dans un endroit spécialement aménagé et situé non loin du Pibout. Alimenté en eau par un petit canal venant du Bédat, ce "bief" mesure près de 200 mètres de long sur 8 mètres de large et peut immerger une importante quantité de chanvre. Ce "bief" où l'eau est presque dormante, car le chanvre ne rouit pas bien dans l'eau courante, se déverse dans un petit ruisseau qui traverse une grande partie du bourg avant de se jeter dans le bras nord du Bédat, au Nord Est du bourg. Comme le rouissage, qui est réglementé pollue les eaux, le ruisseau qui dessert les routoirs, recueille en aval les déchets qui se déposent sur son fond. Ce sont en grande partie ces déchets, qui ont valu à ce ruisseau, au faible courant, le nom de "Merdanson". Une fois détaché de sa tige, le chanvre est peigné, brossé, dépoussiéré avant d'être transformé en fil pour fabriquer une toile plus ou moins grossière dont on fait les draps et même des vêtements.

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Au recensement de 1836, Gerzat compte 673 foyers. La population se répartit ainsi : 522 hommes mariés, 65 veufs, 525 femmes mariées, 130 veuves, 640 garçons, 713 filles. Toute cette population à quelques exceptions près, vit du travail de la terre.

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A la révolution de 1789, la terre appartient à des maisons religieuses : les Dames de la Visitation de Clermont, les Frères de l'Oratoire de Clermont, le Chapitre de la Cathédrale, les Dames de Sainte Ursuline, les Dames du Bon Pasteur, les Bernardins de Clermont, les Grandes Carmes de Clermont, le Chapitre du Martinet de Riom et enfin la communauté de Gerzat qui possédait des terrains et immeubles à Gerzat. Une partie appartient aussi au duc de Bouillon seigneur de Gerzat. Posséder de la terre en propre, l'avoir bien à soi, a toujours été la passion du paysan. Elle constitue pour lui une assurance contre la disette et la misère. La vente des biens d'église, va permettre de la satisfaire en partie. Ces acquisitions sont par ailleurs facilitées par la division qui s'en fait, les bas prix auxquels on les obtient et les délais que l'on accorde pour les paiements. Posséder de la terre est aussi un signe de supériorité sociale. Dans ces conditions la division du sol prend dé très grandes proportions. Déjà l'abolition des droits féodaux, des dîmes, des corvées, du droit de chasse, des garennes, des pigeons, des rangs dans la société, etc., a été reçu avec la plus grande joie et a eu un effet bénéfique dès les premières années. Ces mesures apportent à elles seules un grand soulagement. Les gerzatois n'auront pas à verser, par exemple, au duc de Bouillon seigneur de Gerzat, les deux à trois mille livres de dîmes que ce dernier prélevait chaque année. On sait que le montant versé par les habitants de Gerzat, Saint Beauzire et Épinet s'élevait à 4030 livres, somme considérable et source d'importantes privations. Malgré son vif désir d'être propriétaire, les conditions très difficiles, dans lesquelles il a vécu, dicte, au paysan la prudence. La méfiance lui conseille de ne pas s'endetter outre mesure, de prendre le minimum de risques, pour être en mesure de tenir ses engagements. Dans le canton auquel appartient Gerzat, qui a perdu cette qualité en 1800 pour la retrouver en 1982, le nombre de petites propriétés a quadruplé entre 1789 et 1804. Cette répartition du sol a eu des effets surprenants et enrichissants. Dès lors que la terre appartient à celui qui la travaille, il s'en suit un accroissement du revenu et des récoltes qui sont le fruit du labeur acharné, opiniâtre, des soins attentifs dont chaque parcelle est l'objet. Le courage sans limite, l'ardeur que le nouveau propriétaire manifeste, lui permettent année après année le remboursement du capital, des intérêts et de surcroît, il a la satisfaction d'avoir une famille mieux nourrie et mieux entretenue.

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Malgré ce fractionnement déjà considérable du sol, opéré par les ventes nationales, la statistique de 1816 nous apprend :

"Les habitants de la Limagne sont pauvres parce qu'en général, le paysan n'y est pas propriétaire".

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Le paysan travailleur propriétaire ou non a en effet, un sérieux concurrent pour la propriété de la terre, avec la classe moyenne, la bourgeoisie qui profitent pleinement des effets de la révolution en la mettant à son service. Comment ce constat se répercute-t-il à Gerzat ? A la lecture du cadastre cité plus haut on trouve en effet un nombre très important de petites parcelles dans des quartiers bien délimités allant de quelques dizaines de mètres carrés, à moins d'un demi hectare. Les superficies les plus nombreuses se situent entre 10 et 30 ares. Aussi vif soit-il, le désir de posséder la terre a des limites naturelles, celui du portefeuille. Le manque de disponibilités financières explique qu'à l'élaboration du cadastre onze propriétaires gerzatois seulement possèdent des parcelles de plus d'un hectare, avec cependant moins de 39 hectares au total. Citons parmi ces propriétaires MM. Sampigny Dissancourt avec un peu plus de 9 hectares ; M. Laurent Joseph avec 5 hectares et demi. M. Bonnet Pommerol ex-maire avec un peu plus de 5 hectares ; M. J oal François avec 3 hectares et demi; M. Jafeu avec une parcelle de 2 hectares et demi. M. Blanchéo médecin à Gerzat avec près de 4 hectares. M. Michel Joal, Mme Belet Antoinette veuve Pommerol, M. Dumas et Pommerol Michel avec chacun un terrain de plus d'un hectare. Cependant ces parcelles de plus d'un hectare sont encore nombreuses, puisqu'on en dénombre 160 pour une superficie totale de 355 hectares. Les petits paysans n'ayant pu les acquérir, ce sont des négociants, commerçants, hauts fonctionnaires, membres des professions libérales, tels que docteurs, entrepreneurs ou encore magistrats qui se sont portés acquéreurs. C'est ainsi que 13 clermontois, 5 riomois et des particuliers de Vic le Comte, Ussel, Saint Bonnet, Billom, Saint Amand et Artonne en sont les propriétaires. Il est à noter que le plus important de ceux-ci est une personne morale avec 80 hectares de terre, de pré et de verger. Il s'agit des hospices de Clermont-Ferrand. Parmi les autres gros propriétaires figurent les riomois Duvivet avec plus de 31 hectares. M. Archon Depeyrouse avec 22 hectares, Allemand avocat avec 14 hectares. Les clermontois Chazelle avec 9 hectares, Drelon avec 5 hectares, Bachemallet avec 6 hectares également propriétaire du domaine de Batoin ... Nous n'avons comptabilisé ici que les surfaces supérieures à un hectare. Or ces propriétaires possèdent encore de nombreuses parcelles de surface inférieure qui viennent en déduction des surfaces de terrains possédées par les petits propriétaires gerzatois. Il n'est pas exagéré de penser que ces propriétaires, n'habitant pas la commune; disposent de la moitié du sol. Ainsi se confirme la statistique disant que "les habitants de la Limagne sont pauvres parce qu'en général le paysan n'y est pas propriétaire". Le paysan gerzatois cultive en grande partie un sol dont il est fermier ou métayer et d'où il tire toute sa subsistance. Il peut être classé en deux catégories: le paysan propriétaire ou le paysan propriétaire et fermier à la fois, et le paysan journalier. La première contient le grand nombre. La seconde, la minorité a pour propriété la seule force de ses bras. La plupart ont au moins un coin de terre attenant ou non à la demeure qu'ils cultivent en jardin. En outre cette minorité ne reste pas composée longtemps des mêmes personnes. Il y a un continuel mouvement d'ascension de cette seconde catégorie, dans la première.

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Bien qu'il soit obligé de partager le fruit de son travail avec le propriétaire bailleur, la situation économique et sociale du paysan travailleur va s'améliorer progressivement au fil des années et des décennies, malgré les vicissitudes de toutes sortes, inhérentes à l'agriculture (sécheresse, gelée, inondations), cela jusqu'à la fin du siècle dernier et au-delà. Certains propriétaires n'habitant pas la commune, parce qu'ils ont trouvé un investissement plus rentable, vendent leur terre. Les acquéreurs sont nombreux et prêts à accepter quelques sacrifices supplémentaires pour agrandir leurs propriétés. Pour une grande surface proposée à la vente, il y a huit ou dix acquéreurs potentiels qui se la partagent aucun d'eux n'ayant les moyens financiers de la prendre en entier. Ce partage permet au propriétaire d'augmenter légèrement le prix de chaque parcelle. Ainsi tout le monde y trouve son compte. Le cultivateur a aussi à sa disposition des terrains où le propriétaire figure au cadastre, sous l'appellation "Habitants de Gerzat". Il s'agit de biens communaux utilisés par tous les habitants et qui sont hérités de la Révolution. Bien qu'une partie, ceux de Neige Boeuf, ait été vendue en 1829 pour financer l'agrandissement de l'église de deux travées, il en reste encore plus de 35 hectares. Pour souligner leur importance nous ne pouvons résister à l'envie de rapporter in extenso un procès verbal de l'assemblée primaire du 20 germinal an II (10 avril 1794).

"Ce jour vingt Germinal an II de la République une et indivisible, l'assemblée primaire de la commune de Gerzat, formée sur la convocation faite différentes fois. Elle a été complété a trois heures après-midi. Elle s'est choisi un président et un secrétaire. Ce choix est tombé sur Bonnet Messeix pour président et Annet Bonnaveau pour secrétaire. L'un et l'autre ayant accepté ses fonctions, il a été fait lecture à l'assemblée de la loi relative au partage des communaux et du mode de partage. La question agitée sur le partage, l'assemblée considérant qu'il est du plus grand intérêt pour les citoyens que les paturaux soient jouis en commun ; attendu que le partage d'eux à cause de la population formerait des petites parcelles qui ne produiraient pas aux citoyens un si grand intérêt que la jouissance en commun qui facilite le pauvre cultivateur à tenir des bestiaux qu'il envoie pacager dans les paturaux ; que dans le cas du partage le pauvre particulier serait réduit à ne pouvoir tenir aucuns bestiaux, attendu qu'il ne pourrait les nourrir de paille et de foin de son cru et qu'il n'aurait pas la facilité d'envoyer pacager ses bestiaux ; qu'il est connu de tout le monde qu'il n'y a pas de possibilité d'élever des bestiaux, s'il n 'y a pas de pacage commun ; qu'il n 'y aurait que les riches qui pourraient avoir des bestiaux, qu'il est donc urgent et intéressant pour la classe des citoyens pauvres (classe qui est toujours la plus nombreuse) que ces paturaux soient toute la ressource du pauvre cultivateur qui envoie toute l'année pacager ses bestiaux. Par toutes ces considérations, l'assemblée au nombre de cent cinquante voix, cent quarante huit ont voté contre la minorité de quatre ; que les dits paturaux seront jouis en commun par tous les citoyens, ainsi que cela a été pratiqué jusqu'à ce jour.

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La délibération achevée la séance a été levée et le présent procès verbal signé par le président et le secrétaire, sera déposé au greffe de la municipalité".

Ainsi pour le cultivateur qui ne possède rien ou pour celui qui a insuffisamment de terrain pour nourrir sa famille les communaux sont dans les années 1830-1840, sinon indispensables, cependant très utiles. Henri Doniol, témoin de cette époque dont nous citons ici de larges extraits tirés de son livre "La Basse Auvergne" décrit ainsi les conditions de vie et de travail du paysan.

"La maison du paysan de Limagne est un corps de logis d'un seul étage. Le bétail et les outils de travail en occupent un tiers, la famille les deux autres. Deux portes au niveau du sol donnent entrée l'une aux bêtes dans l'étable, l'autre à la famille dans la pièce habitée, assez souvent unique ; elle sert de cuisine, de salle à manger, de chambre à coucher pour père, mère et enfants. Auprès ou formée à ses dépens, une sorte d'office dite "souliarde" meublée d'une pierre à écoulement pour le nettoyage des objets de ménage et pour la manipulation du lait ... Au milieu de la pièce une grande et forte table, en bois, le long de laquelle courent, assortis, deux bancs en bois également ; elle porte presque toujours les moyens pots de terre, les "tupis" ou chaque membre de la maison, maîtres et serviteurs, coupent et font tremper leur soupe. Deux ou trois escabeaux, polis à force d'usage errent dans les coins vides et complètent l’ameublement. Voilà l'installation ordinaire ; mais quand la maison est un peu prospère, elle s'agrandit d'autres locaux, tantôt en étage, tantôt attenant, tantôt accessoire. L'un où l'on conserve le porc qui a été salé à l' automne, les légumes d'hiver, le chanvre teillé, la pièce de toile d'où seront tirés draps et chemises. L'autre pièce c'est "l'en-bas". Là se remisent dans l'un des angles, les pommes de terre d'automne ; autour de la pièce, la huche à pétrir, la cuve et les menus ustensiles vina ires ; quand la maison possède un four à pain c'est là que s'en ouvre la porte. En plus ou en moins, ainsi est logé le paysan de la Basse Limagne. Il n'y a d'exception que pour quelques journaliers de villages où la petite propriété est encore récente à cause de particularités locales ; très près de Clermont, à Malintrat, Aulnat, Gerzat, Saint-Beauzire le fait se constate. Alors dans de chétives maisons bâties de la boue argileuse de l'endroit, une seule pièce existe, pourvue d'un chétif ameublement, servant de demeure à toute la famille.

----- Riche ou pauvre, le paysan porte le même costume ; il n'existe de l'un à l'autre que les seules différences de quantité ou de qualité. Il a deux vêtements, celui des jours de travail et celui des jours de fête. Le vêtement de travail n'est autre que celui des fêtes arrivé à l'état de vétusté, toujours fait, au reste de grosse bure fort bonne l'hiver, mais accablante l'été.

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Les enfants, les femmes, quelquefois les hommes restent l'été assez habituellement nu-pieds. Ils en prennent l'habitude dans certains travaux, comme le sarclage des récoltes ; Ils y sont faits à tel point que les femmes, surtout, quand elles ont à marcher un peu longtemps prennent leurs sabots à la main et sans chaussure, cheminent mieux que si elles les avaient aux pieds. La frugalité est une des grandes vertus. Riche ou pauvre il se nourrit de la même manière. Le matin et le soir, la soupe faite d'eau beurrée bouillie, de pain d'orge et de seigle ; à midi dîner d'oeufs de légumes et laitage. Dans les grands jours, ils prennent entre ces repas un peu de pain et de vin. Vin mouillé ou vin de seconde presse,. mais dans toute la Basse Limagne c'est lui surtout qui soutient le paysan en ses rudes travaux ; s'il est à l'aise, il se permet pourtant un peu de viande ou de lard salé une fois la semaine deux au plus.

----- La hotte et le hayon (sorte de houe) appartiennent essentiellement à la Basse Limagne. Chaque soir et chaque matin, les chemins des environs de Clermont, sont sillonnés de travailleurs qui vont aux champs ou en reviennent, leurs ustensiles à l'épaule. Quand la hotte ne leur sert pas à remonter la terre dans la vigne en coteau, à transporter au milieu du champs le fumier conduit auprès, ou bien à ramener la terre d'un tertre sur le reste de la surface, elle porte les outils, les vivres du jour et au retour, les herbes arrachées ou coupées pour le souper des vaches ...

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Il faut voir notre paysan de la Basse Limagne ouvrant de la bêche plusieurs ensembles, en plein été le sol tassé et durci par le soleil, retournant ainsi d'énormes mottes que l'action ultérieure de l'air et des pluies émiettera et rendra fécondes aux semences.

----- La richesse du sol exerce, toutefois, un effet moins heureux sur la condition du journalier ; à fertilité du sol correspond population plus nombreuse: alors pèse le mal de la concurrence ... Deux choses apportent compensation ... La première l'assurance d'avoir du travail presque chaque jour toute l'année, la seconde le placement des jeunes dans la domesticité. Ceux qui ne veulent pas ou ne trouvent pas à se placer ainsi vont l'hiver à "la Marre ", c'est-à-dire aux ateliers de terrassement dans les départements voisins ; ils en rapportent toujours de l'argent, qu'ils se hâtent de placer en achat de quelque champ convoité ...

L'existence matérielle du journalier agricole et du paysan propriétaire, se présente à généralement parler comme assuré: en tout cas, elle est en progrès constant.

Le paysan de la Basse Auvergne patient et laborieux au plus haut point, s'il est un peu susceptible d'entraînement et de passions vives est intelligent en général, probe, obligeant et de moeurs douces. Dans la vie habituelle, dans les relations avec ses voisins et avec l'homme riche, en tête à tête avec son intérêt, il reste un honnête homme, quand au respect de la propriété d'autrui, mais devient méfiant, rusé dans les moindres circonstances, comme dans les plus graves."

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Arrêtons là nos citations, et revenons sur l'habitat. Aujourd'hui des bâtiments en pisé, principalement des granges et constructions annexes subsistent encore dans les vieux quartiers du bourg. Un certain nombre d'entre eux présentent des murs nus exempts de crépis qui surprennent le voyageur et nuisent quelque peu à l'embellissement de la cité. Le plus grand nombre cependant de ces constructions ont subi des modifications, transformations. Si ces bâtiments sont constitués en un seul corps, ils ont servi à agrandir la maison d'habitation en y créant, chambres, salle de bains, Wc. Ces bâtiments sont pour la plupart facilement reconnaissables. L'épaisseur des murs est plus importante dans le bas que vers le haut. Ces murs présentent vu de l'extérieur, un plan incliné vers l'intérieur. Pour masquer ses défauts d'aspects certains propriétaires ont fait dresser une cloison extérieure. Il n'en demeure pas moins, que couvert d'un crépi pour les protéger de la pluie ils ont une bonne durée de vie et constituent une bonne isolation, protégeant aussi bien du froid que de la chaleur. Les bâtiments construits en pierre sont peu nombreux parce que trop coûteux. Il faut transporter ce matériau très lourd de Chateaugay ou de Volvic à Gerzat. Deux boeufs ou deux chevaux attelés à un tombereau, ou les deux à la fois, font la navette. Il faut partir tôt le matin, pour arriver tard le soir et recommencer ainsi ces voyages, jusqu'à ce que la quantité de pierres soit suffisante. Plus tard la voie ferrée Volvic, Riom et Riom, Gerzat a pris le relais.

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En ce qui concerne le pisé, il en va différemment. C'est dans les communaux du Patural où la terre est très argileuse, que le cultivateur recueille sa matière première. Pendant l’hiver il mélange celle-ci à de la paille finement hachée qu'il fait piétiner par ses bêtes à corne pour obtenir un mélange bien homogène. De cette mixture, il fait de petits pavés égaux. Une fois séchés au soleil, ces pavés vont remplacer la pierre. Ils seront montés sur des fondations de pierres et de chaux. Un autre procédé couramment employé consiste à mettre le pisé entre deux banches. Le pisé séché les banches sont enlevées puis placer à nouveau, soit à coté, soit au dessus jusqu'à ce que la longueur et la hauteur désirée soit obtenue. Pour soulager le mur du poids de la charpente et le renforcer, des soliveaux sont insérés dans le pisé. Ces citations de Doniol nous ont permis de mieux connaître la vie laborieuse et difficile de nos ancêtres qui ont vécu au XIXe siècle. Ces conditions ont évolué progressivement grâce à un travail acharné, mais elles ne l'ont fait d'une façon appréciable et significative qu'à partir du début du XXe siècle avec l'essor grandissant du commerce et de l'industrie. En 1846 l’on dénombre 267 propriétaires cultivateurs, 50 fermiers propriétaires dont 20 font autre chose en même temps. Il y a 60 journaliers et 50 domestiques.

En 1900 Gerzat compte 589 cultivateurs exploitants et seulement 3 domestiques agricoles. En 1880, il Y avait 24 chevaux adultes, 60 en 1900 et 74 en 1913. La possession d'un cheval est un signe de richesse ou pour le moins d'aisance, mais cela pour un petit nombre seulement. Si certains ont pu agrandir leur propriété, pour le plus grand nombre c'est encore une période de difficultés et de mal vivre. Nous avons vu que les propriétaires gerzatois s'ils étaient relativement nombreux, possédaient aussi peu de terrain. Les communaux exploités en commun et qui servaient plus spécialement de pacage ne leur apportaient pas ce qu'ils étaient en droit d'en attendre. Sur la demande de certains d'entre eux, le Conseil Municipal décide en 1841 d'opérer leur partage et d'en affermer pour 9 ans une parcelle à

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chaque chef de famille, qui le désire. Les arbres qui se trouvent sur les lieux sont vendus aux enchères, tandis que certaines parcelles sont défrichées avant d'être affermées, comme c'est le cas pour le terrain du Petit et du Grand Lembre. Pour couvrir les frais occasionnés par le partage le conseil municipal vote 5 centimes par franc d'imposition. Lors du renouvellement du bail en 1850, pour tenir compte des terrains impropres à toute récolte, de ceux occupés par le passage du chemin de fer, de l'augmentation du nombre de chefs de famille, suite à une progression de la population, la liste est entièrement refaite. Le nombre de chefs de famille atteint 722. Le conseil fixe à 5 F par an, la location de chaque parcelle et fixe la durée du bail à 18 ans. M. le préfet fait plusieurs observations, notamment sur la durée qu'il juge trop longue et sur les frais du partage, qu'il voudrait imputer à chaque locataire. Lors d'une nouvelle réunion tenue le 10 mars de la même année, le maire M. Faure propose que le conseil se rende à la préfecture pour soutenir les nouvelles propositions à savoir : affermer les communaux à 18 ans au lieu de 9 précédemment ; 4 F par an seulement de location au lieu des 6 F proposés lors de la réunion précédente. Cela fait un loyer trop cher au moment où le prix des grains a subi une forte baisse et que les autres denrées se vendent très difficilement. Au cours de l'entrevue avec le préfet le conseil propose le prix de 3 F la première année pour la location d'une parcelle et 5 F les années suivantes, pour éviter, disent-ils à M. le préfet des troubles graves. Après plus d'une heure de débat, M. le préfet consent enfin à donner satisfaction aux conseillers gerzatois. A l'expiration du bail en 1867, il Y a 792 demandes, de parcelles, alors qu'il n'yen a que 724. Pour ne pas refaire entièrement le partage, les nouveaux lots sont pris dans ceux des communaux les plus fertiles et sur ceux ayant la plus grande superficie. Les lots seront loués pour 12 ans, au prix de 5 F payable le Il novembre de chaque année. En 1871, 360 chefs de famille n'ont pas acquitté leur loyer. Le conseil municipal estime que ce retard ne peut provenir que de la "négligence et du peu de soin mis par le receveur municipal à les demander aux débiteurs". L'année d'après, comme l'en autorise la législation, le conseil réduit d'un dixième le traitement du receveur municipal. En 1850, les lots se répartissent de la façon suivante : Le Grand Communal 319 lots Le Grand Lembre 98 lots Petit Lembre 75 lots Patural menu 62 lots Grand Champ 54 lots Pré du Cheval 12 lots De Vilvaux 48 lots Des Petits Champs 42 lots Du Pont Perdu 12 lots

Les Littes 6 lots La Sagne 2 lots Courlande 1 lot La Croix du Guisset 1 lot

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La contenance des parcelles varie entre 3 et 13 ares. Sur le registre on retrouve très souvent le même nom. Il est coutumier de donner à l'enfant le prénom du grand-père, aussi pour les différencier, on note à côté un qualificatif. C'est ainsi que l'on trouve "jeune", "dit un tel" ou "la veuve", ou "célibataire" ou encore "père" ou "fils de" "fille de". La plupart du temps figure le prénom le nom et le nom du conjoint. C'est ainsi que nous avons relevé 73 fois le nom de Bardin, 10 fois celui de Durand, 8 fois Forestier, Joal21 fois, Martin 12 fois, Tixier 36 fois, Prévot 13 fois, Hébrard 11 fois, BruneI 22 fois ... Régulièrement tous les 9 ans les baux sont renouvelés, tandis que chaque année quelques nouveaux preneurs viennent s'inscrire en remplacement de parcelles libérées généralement par décès ou départ de la commune.

* * * * * Le bourg de Gerzat ne possède aucun local couvert pour le service des marchés. La localité étant essentiellement agricole, tous les matins les journaliers employés aux travaux des champs se rendent sur la place où les propriétaires qui ont besoin d'ouvriers pour faire cultiver leur terre, viennent les louer. lis sont en plein air et n'ont aucun endroit pour s' abriter. La commune a désiré faire un hangar pouvant servir de halle et d'abri pour les jours de pluie. Elle possède un jardin donnant sur la place de l'église. C'est à l'extrémité sud de ce jardin que serait placée cette halle. Elle serait en maçonnerie couverte de tuiles creuses. La partie donnant sur la place serait à jour. Il y existerait seulement deux colonnettes en fer supportant les fermes du toit. Elle serait percée au sud d'une grande arcade et plein des autres cotés. Tels sont les projets de la municipalité en 1860. Des plans sont dressés, les formalités administratives entreprises. En janvier 1862, le ministère de l'intérieur à accordé une autorisation d'emprunt. En 1865 la halle est toujours à l'état de projet bien qu'il soit affirmé à nouveau :

"La halle couverte est de première nécessité et vivement souhaité par la population et les nombreux ouvriers qui chaque matin en toutes saisons, le plus souvent avant le jour ont l'habitude se de rendre sur la place publique pour se louer. Cet état de chose présente un danger continuel pour la santé des ouvriers exposés à toutes les intempéries."

D'autres projets plus urgents ont fait que cette halle ne voit jamais le jour. Cependant c'est seulement en 1877 que le projet est définitivement abandonné, lorsque l'on envisage la construction de l'école des filles. La production agricole dans son ensemble et de betteraves particulièrement, florissante grâce à la proximité de l'usine sucrière de Bourdon fait, que les agriculteurs se plaignent de l'absence d'une bascule. Le paysan a toujours été méfiant, il a peur d'être trompé sur le poids, car à l'usine lors de la livraison, il n'a pas la possibilité de vérifier le poids de son chargement. Avec une bascule municipale il aura la possibilité de le faire. C'est pourquoi en 1871, le conseil décide la vente de peupliers du Grand Patural ; la vente d'excédent de largeur de terrain vicinal reliant Gerzat à Cébazat ; un bout de chemin du Grand Tertre, une parcelle de terrain située à la Verse et une autre au Trois Charraires. Par ailleurs, la somme de 100 F figurant au budget pour le traitement, du commissaire cantonal, qui n'existe

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plus, y sera également affectée, ainsi que les 250 F prévus pour les fêtes publiques, étant donné que l'esprit n'est pas à la joie après la guerre qui vient de se terminer. Ainsi devraient être réunis les 1 400 F nécessaires à cette acquisition. Il est décidé qu'elle sera située sur la place de l'horloge, à égale distance des maisons de MM. Robin-Bardin et Pommerol-Faure le plus près possible de la route N° 10 de Clermont à Randan. Les travaux sont réalis és par M. Boyer Jean. Elle permet de peser 6 000 Kg et sera remplacée une première fois en 1886, pour un coût de 1220 F.

Pour pallier aux abus constatés fréquemment par le garde champêtre, monsieur Pommerol maire définit en 1884 le règlement suivant au sujet du pacage des moutons.

Article 1 : Toute personne qui possède actuellement ou qui veut dans la suite posséder un troupeau de moutons devra en faire la déclaration au secrétariat de la mairie, indiquer le nombre de têtes de chaque troupeau et le nom du berger commis à sa garde. Article 2 : À partir premier janvier prochain chaque troupeau ne devra pas être composé de plus de cinquante bêtes. Ce nombre sera réduit à vingt-cinq du 1er avril au 1er août de chaque année. Article 3 : Il est défendu à tout propriétaire de troupeau de garder des bêtes appartenant à une personne non domiciliée dans la commune. Article 4 : Il est défendu en toute saison de faire pacager les troupeaux dans les prés vergers, dans les vignes et dans les chemins bordant les vignes. Articles 5 : Il est défendu de parquer la nuit les troupeaux dans les champs. Chaque troupeau devra être rentré à l'étable du coucher au lever du soleil. Articles 6: Il est défendu du 1er avril au 1er août de chaque année de faire pacager les troupeaux dans les chemins communaux, en particulier non bordés de haies ou de fossés.

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Article 7: Il est défendu aux propriétaires de troupeaux habitants les communes autres que la commune de Gerzat de conduire ces troupeaux sur le territoire de cette dernière commune.

Comme le laisse supposer ce règlement la matière première pour la fabrication de la pansette de Gerzat semble être en abondance. L'on sait que cette spécialité gerzatoise est fabriquée à partir du ventre du mouton. Bien que l'on ignore la date de son origine (certains le font remonter en 1820) il est vraisemblable que l'utilisation du ventre du mouton, avait initialement pour but de lutter contre une grande misère qui amenait les gens à utiliser tout ce qui pouvait l'être. C'est la famille Dumont qui depuis plusieurs générations a maintenu la tradition de cette spécialité gerzatoise, connue bien au delà de la cité. Aujourd'hui c'est Patrick Dumont qui tient une Boucherie - Charcuterie rue Jean Jaurès à Gerzat qui perpétue la tradition. Dans les années 1880, la culture du tabac est autorisé à titre d'essai dans le département du Puy-de-Dôme. Le conseil municipal émet le voeu que cette culture soit autorisée à titre définitif. Par contre il se plaint des conditions de culture qu'il juge trop sévères. Pour vendre leurs animaux, faire les achats indispensables, des foires sont mises en place dans la plupart des communes importantes. Pour ne pas être en reste Gerzat a demandé la création de 3 foires, qui sont autorisées par arrêté préfectoral en novembre 1892. Elles sont fixées au dernier mercredi de janvier, au mardi de la Passion et le 27 septembre. Le foirail se tient place de la Luminerie. Les étalagistes et les baraques foraines, car ce jour-là est jour de réjouissance, sont placés, le long des rues principales. Le marché aux porcs qui demande la proximité de la bascule, est installé place de la Motte, qui vient pour cela d'être convenablement aménagée. La foire du 27 septembre 1893 revêt un éclat particulier. En effet, les "Laboureurs de la Limagne" société locale de musique, forte de très nombreux adhérents (autour de 80), s'est vue allouer par le conseil municipal une somme de 45 F pour animer un bal public et 5 F pour conduire la retraite aux flambeaux. Cette année 1893 a été une année de sécheresse. Le maire est invité à dresser une statistique se rapportant aux pertes, dues à la sécheresse, subies par les agriculteurs notamment les agriculteurs indigents. Comme la commune doit s' imposer et gager un emprunt sur un secours que l'état donnera plus tard, le conseil municipal remarque que la commune a peu souffert et qu'en conséquence, il n'y a pas lieu de s'imposer des sacrifices, ni de demander l'aide de l'état. En février 1894, un incident éclate entre la fromagerie Roubelot et Hureau et les gerzatois. Ces derniers ont déposé de nombreuses plaintes au sujet de l'odeur insupportable que répand l'eau venant de la fabrique. Le Conseil prie l'administration préfectorale d'enquêter s'il y a nuisance pour la santé publique. Après un rappel au service d'hygiène et enfin sa réponse accompagnée d'une lettre préfectorale le conseil municipal décide : Le maire devra prendre un arrêté interdisant tout déversement sur la voie publique des eaux et autres résidus provenant de la fromagerie ou de la porcherie. Les intéressés devront transporter hors de la localité toutes les matières de leur industrie. On devra leur assigner le ruisseau des Quelles en aval de l'enclos Pégue.

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Le préfet fait observer qu'il est interdit de jeter des eaux infestées dans le lit des cours d'eau et qu'en conséquence l'arrêté qui a été pris est annulé. Le conseil demande alors qu'un nouvel arrêté soit pris interdisant de jeter à la rue les eaux infectées de la fromagerie. C'est à MM. Roubelot et Hureau qu'incombe le moyen de se débarrasser de leurs déchets.

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Au début du siècle, comme la plupart des communes du département, Gerzat est encore essentiellement agricole. La commune compte quelque 2 200 habitants, chiffre qui est en diminution constante depuis 1856 où l'on dénombrait 2633 gerzatois. En 1908, il y en avait 2103 et seulement 2 045 en 1913. En 1900, il n'y a aucune industrie. Voici les renseignements que nous fournit une statistique agricole datant de 1900. Terres labourables ou jachères 1180 ha Prés et herbages 180 ha Vignes 260 ha Landes et terres incultes 5 ha Divers 3 ha Total 1.628 ha Les cultures : Froment et épeautre (blé rustique) 280 ha Seigle 3 ha Orge 160 ha Pomme de terre 240 ha Haricots 1 ha Betterave à sucre 300 ha Betterave fourragère 150 ha Luzerne Prairie naturelle 240 ha Total 1.674 ha Animaux de ferme : Chevaux : adultes 60, jeunes 40 100 Anes 2 Taureaux 4 Taureaux de travail 60 Boeufs à l'engrais 50 Boeufs de travail 320 Vaches à l'engrais 280 Vaches laitière 250 Bouvillons (un an et plus) 100 Génisses 280 Génisses (moins d'un an) 50 Moutons (au dessus de 2 ans) 150 Brebis (au dessus de 2 ans) 110 Agneaux ou agnelles 70 Verrats 60 Truies 100 Porcs de plus de 8 mois 150 Porcs de moins de 8 mois 100 Production annuelle de lait (à 0,13 F le litre) 80 hl Production de vin 5.000 hl Production de pommes (155 hectares de verger) 20.000 q

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Ces chiffres appellent quelques remarques. Le total des cultures dépasse de 46 ha la superficie totale de la commune. Or si on déduit encore la surface des terrains bâtis, des routes, chemins, ruisseaux et fossés, l'erreur approche les 150 ha. A l'examen attentif elle provient de la surface erronée de la Luzerne et prairie naturelle qui y figure au total pour 240 ha. Par contre la production de lait évaluée à 80 hl soit 8 000 litres est très nettement sous-estimée puisqu'elle représente 32 litres par an par animal. Une fois de plus nous retrouvons là la méfiance de l'agriculteur envers l'administration. Il n'aime pas fournir les renseignements qui concernent son exploitation. Ceux qu'il fournit sont généralement sous-estimés. Cette méfiance s'est transmise de génération en génération bien avant la révolution, où pour subsister il était parfois contraint de cacher soigneusement une partie de la récolte. Cette méfiance existe encore aujourd'hui, bien qu'elle ne revête plus du tout le même caractère. La production de vin se maintient jusqu'en 1905, époque où le phylloxera commence à faire des ravages. Le phylloxera est un insecte qui est apparu en France en 1865 en Gironde. Il a été importé involontairement en France avec des ceps américains. Les vignes attaquées peuvent en quelques années avoir complètement disparu. De nombreux procédés ont été employés avec plus ou moins de résultat. Le meilleur a été obtenu en plantant des ceps américains résistant aux attaques du puceron sur lesquels on a greffé des variétés françaises. Le 25 mars 1905 une distribution de boutures et de greffes est faite aux 284 demandeurs. 19 880 boutures de 5 variétés de bois américains viennent remplacer les ceps détruits. En 1908 la surface totale des vignobles de la commune est tombée à 110 ha. Dix plantés récemment ne sont pas encore en état de produire.

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Le pressoir ambulant

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Pour tenir compte des changements intervenus sur la propriété terrienne depuis son élaboration, le cadastre subit une révision en 1912. Le but est d'harmoniser les impôts fonciers qui présentent des inégalités importantes. Deux conseillers municipaux ont dès 1905, cités des exemples précis qui font ressortir un montant d'imposition foncière très disproportionné par rapport à la valeur locative. Jusqu'en 1939 peu de changement intervient, signalons cependant l'introduction de la culture du tabac, surtout après la guerre 1914-1918, culture qui s'est maintenue jusqu'au milieu des années 1930. Chaque chef de famille travaille plus ou moins la terre y compris les salariés des différentes entreprises de la région. Le titre de cultivateur est largement revendiqué, car il permet aux jeunes qui effectuent leur service militaire de bénéficier de permission pour travaux agricoles, de durée variable, pouvant aller jusqu'à 21 jours, ce qui permet de rompre avec la vie de la caserne. Pour améliorer les méthodes de culture, des cours d’agriculture pour adultes sont organisés en 1922. Une salle de classe de la mairie y est affectée. Comme ces

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cours ont lieu le soir, principalement en hiver, la municipalité fait installer deux lampes électriques dans cette salle. En 1948 la bascule devient inutilisable. Une nouvelle bascule de 30 tonnes la remplace, mais pour l'installer il faut agrandir la fosse et déplacer un poteau électrique qui se trouve à proximité. Tous les frais, achat et installation sont couverts par une souscription d'actions, auprès des gerzatois. En 1982, il y aurait lieu de pourvoir à nouveau à son remplacement, mais vu sa faible utilisation, elle est supprimée définitivement. En 1949, on recense sur la commune 78 chevaux, 400 bovins dont 162 vaches laitières, 36 boeufs de travail et 160 moutons. Vingt ans après, on dénombre encore 178 vaches laitières, 51 seulement en 1979 et 17 en 1988. Parallèlement la surface des terres labourables a progressé de façon conséquente, passant de 570 ha en 1970 à plus de 900 ha en 1988. Cette situation est le résultat de la diminution de surface de la prairie et de l'arrachage des vergers. En 1940 une opportunité se présente. Une circulaire préfectorale du 30 octobre 1940 informe le conseil municipal qu'il est possible d'obtenir des facilités pour le financement des travaux d'assainissement des terrains et de la mise en valeur des terres incultes. La commune peut emprunter à la Caisse des Dépôts et Consignations, avec subvention. Profitant de cette possibilité et après avoir inventorié les travaux les plus urgents il est décidé de demander un prêt pour : - 34 Km de fossés de 1 m de large sur 0,40 m de profondeur, - 30 Km de fossés de 1,5 m de large sur 1,5 m de profondeur, - 15 Km de chemins non classés, - l'aménagement du stade le tout nécessitant une dépense globale de 700 000 F. Pour effectuer ces travaux et principalement la construction des fossés et chemins la commune utilise une vingtaine de chômeurs locaux et ceux mis à sa disposition. Par ailleurs, ces travaux commencent courant 1941 et se terminent en septembre 1943. Le conseil profite de cette main d'oeuvre pour construire des chemins destinés à désenclaver les terroirs de Donnavignat et du Sund du Puy qui représentent une superficie d'environ 100 ha, avec la moitié en friches par manque de chemins d'accès. Les propriétaires cèdent le terrain nécessaire moyennant un dédommagement qui est consenti, et qui consiste à défricher le double du terrain cédé. En ce qui concerne la mise en valeur des terres incultes, le CM exprime le point de vue suivant, malgré l'amélioration apportée par l'entretien des fossés et ruisseaux :

"La valorisation ne peut pas être espérée en raison du morcellement de la propriété, de son enclavement, de l'absence de routes praticables. Tant qu'il n'y aura pas de routes pour y accéder et que le remembrement des terres ne sera pas fait, il n'y a rien à espérer. Pour remettre les 500 ha de friches en valeur il y aurait lieu de commencer par l'expropriation, suivant l'indemnité à fixer et ensuite organiser le remembrement. Ce remembrement effectué, construire des fermes outillées mécaniquement."

En effet les grandes surfaces de terrains situés à l'est du bourg, sont inondées très souvent et deviennent de ce fait inutilisables. L'on comprend ainsi mieux que Gerzat ait acquis la réputation de détenir le mâle des grenouilles tellement leur prolifération est grande.

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Le remembrement des terres situées à l'est de la commune va remettre de l'ordre en regroupant les nombreuses parcelles en propriétés. Il s'accompagne d'un reclassement des terrains et d'un assainissement subventionné de certains terroirs. Une association foncière est créée pour la construction et l'aménagement des chemins de desserte. Ces travaux de chemins, fossés, suppression des haies et remise en culture sont placés sous le contrôle du Génie rural avec une participation financière de la commune. Avec 8 mètres de large, les chemins permettent un passage facile du matériel agricole d'exploitation et apportent enfin une solution satisfaisante à l'incessant problème des chemins ruraux. Commencée en 1959, la prise de possession des nouveaux lots de terre remembrés intervient après la récolte 1963. Aucune réparation n'étant intervenue depuis le remembrement, les chemins sont refaits en 1972. Dans les zones non remembrées, il y a environ 3,5 Km de chemins ruraux en mauvais état. Les réparations nécessaires sont effectuées en 1965. En 1970 Gerzat comptait 91 exploitations agricoles. En 1991, il n'en compte plus que 50. En 1970, à la place des chevaux de labour l'on trouve 53 tracteurs et 72 en 1988. Bien que Limagrain assure un bon débouché pour la culture du maïs, Bourdon pour la culture de la betterave sucrière, les céréales, principalement le blé constituent la principale culture. En 1962, la population rurale représentait 4 % de la population totale, aujourd'hui elle en représente approximativement 2 %.

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Chapitre II LES PROBLEMES DE L'EAU

Gerzat s'est trouvé face à un problème qu'il n'arrive pas à maîtriser, celui de l'eau et de tout ce qui en découle. Sa situation géographique de début de la plaine de la Limagne, où l'eau stagne ou s'écoule avec parcimonie, son sol riche et argileux, font que les gerzatois piétinent dans la boue la plus grande partie de l'année. Gerzat est arrosé par plusieurs ruisseaux qui servent à l’irrigation des prairies, mais aussi à l'assainissement. Il y a le Bédat, le ruisseau des Guelles, le ruisseau des Quelles, appelé aussi ruisseau des Communaux, le ruisseau des Trots, le ruisseau de Peillier, la Tiretaine et le ruisseau de Lachaux. Pour utiliser cette eau pour l'irrigation, les riverains de ces ruisseaux devaient déposer à la préfecture, une demande de prise d'eau. Après avis favorable les ingénieurs du service hydraulique définissaient les conditions précises d'utilisation de la vanne de prise d'eau. Les travaux effectués, un procès verbal de récolement était établi. Voici la teneur de l'un d'eux.

"Article 1 : Le niveau légal de la retenue d'eau est fixé à quarante sept centimètres (0,47 m) en contrebas d'une entaille sur le tronc d'un saule situé sur la berge droite du ruisseau Tiretaine à un mètre cinquante (1,5 m) de l'emplacement du barrage projeté point pris pour repaire provisoire et à deux mètres soixante dix (2, 7 m) en contrebas du dessus de la plinthe amont du pont établi sous le chemin de fer P.L.M. sur le niveau de Lachaux, à quatre vingt dix mètres (90 m ) en aval de la prise d'eau, point pris comme repère. Article 2 : Le barrage formant déversoir sera établi à quatre vingt dix mètres (90 m) en amont de l’embouchure de la Tiretaine dans le ruisseau de Lachaux. Il sera mobile et constitué par deux vannes d'un mètre de largeur chacune (1 m) séparées par une aiguille également mobile de 15 centimètres (0,15 m) de largeur maximum et s'appuyant sur chaque rive contre une murette en maçonnerie de pierre de taille. Le seuil du barrage sera arasé au niveau du fond du lit, soit à un mètre douze centimètres (1,12 m) au dessous du niveau légal. Elles seront disposées de manière à pouvoir être facilement manoeuvrées et levées au-dessus des plus hautes eaux. Article 3 : La partie mobile du barrage ne restera en place que durant le temps consacré à l'irrigation ; en dehors de ce temps consacré à l'irrigation, la prise d'eau sera complètement fermée. Article 4 : Les eaux ayant servi à l'irrigation seront rendues à leur cours normal immédiatement à la sortie des fonds arrosés. Articles 5 : Il sera posé près du barrage, au frais du permissionnaire, en un seul point qui sera désigné par l'ingénieur chargé de dresser le procès verbal de récolement, un repère définitif et invariable du modèle adopté par le département. Ce repère dont le zéro indiquera seul le niveau légal de la retenue devra toujours rester accessible aux agents de l'administration qui ont qualité pour vérifier la hauteur des eaux et visible aux tiers intéressés".

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Suit un croquis indiquant la position du repère définitif.

Plan du bourg de Gerzat en 1860.

En face de chaque article figure la mention "conforme". Ainsi apparaît l'importance de l'eau à travers l'irrigation qui se pratique, plus spécialement au printemps dans les prairies. Cette eau a été longtemps une source de discorde entre les gerzatois et les cébazaires, mais aussi entre Gerzat et Malintrat, comme l'atteste un nombreux courrier entre les deux communes. Gerzat se plaint que les riverains du Bédat de la commune de Cébazat, laisse passer insuffisamment d'eau. La même plainte est faite par ceux de Malintrat envers Gerzat. Les défrichements, la création de nouvelles prairies, les nombreuses plaintes et réclamations adressées à M. le maire et aux conseillers municipaux depuis plusieurs années, incitent à ce qu'un nouveau règlement soit mis en place. En effet le règlement qui date de 1731 ne correspond plus à rien. C'est chose faite en 1850. L'irrigation est désormais établie suivant l'ordre numérique d'un tableau réunissant toutes les parcelles à irriguer avec leur contenance. Pour que cette irrigation se fasse dans de bonnes conditions, elle est placée sous la surveillance d'un garde irrigateur. Elle commence théoriquement le 25 mars et finit le 30 septembre. En dehors de cette période le garde irrigateur remplit les fonctions de garde champêtre adjoint, surtout pendant le temps des moissons et des vendanges pendant lequel il est besoin d'une surveillance plus active. Son appointement est assuré par une contribution de tous les propriétaires riverains, au prorata de leur surface. Ce calcul produit la somme de 358 F.

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Malgré ces mesures qui sont censées donner toute satisfaction un certain nombre de riverains se plaignent de la non observation du règlement, qui précise cependant les conditions d'utilisation, le jour de la semaine et le nombre d'heures où chaque utilisateur à le droit d'arroser. Nombre de riverains défavorisés par le nouveau règlement continuent d'irriguer comme par le passé, sans tenir compte de quoi que ce soit, ce qui continue à provoquer des rixes assez sérieuses entre propriétaires. C'est le cas de monsieur Peigue qui ne tient pas compte de son tour pour irriguer son pré - verger et qui a déjà fait l'objet de plusieurs contraventions suivies de condamnations. En 1863, pour mettre fin à cette situation, la commission municipale chargée de ce problème, décide à l'unanimité la création de l'agage avant celle de M. Peigue. Cet agage, ou plus simplement ce nouveau conduit devant permettre une meilleure distribution de l'eau est muni d'une fermeture avec une serrure fermant à clef. Ce système a soulevé une vive protestation de la part de M. Peigue, qui n'avait plus l'eau à son entière disposition. Installation des fontaines : Bien que Gerzat ait de l'eau en abondance en surface et en sous sol, il est cependant confronté en année de sécheresse à un manque d'eau potable, ce qui peu paraître un paradoxe. En effet il suffit de creuser le sol peu profondément pour trouver de l'eau en abondance. Aussi tous les gerzatois sont approvisionnés en eau par les puits, individuels ou collectifs. L'année 1858 a connu une très grande sécheresse qui a tari nombre de puits, privant ainsi d'eau potable un nombre important de gerzatois. Ces derniers ont dû recourir à l'eau des ruisseaux que l'on ne peut qualifier d'eau potable, puisqu'ils recueillent toutes sortes de déchets. Emue par ce problème, qui était devenu au cours de l'été ultra prioritaire, la municipalité a recherché une solution avec de l'eau de source. Depuis longtemps des sources ont été observées, à la limite de la commune et de celle de Cébazat, à l'ouest du bourg dans le terroir dit de Batoin. Voici ce que dit à ce propos un rapport établi par M. Ambert architecte :

"Ces naissances d'eau qui se faisaient remarquer autorisaient à penser que s'ils étaient réunis leur volume serait important. La commune ayant présenté à M. le préfet un rapport détaillé expliquant les besoins et les espérances qu'elle avait de réunir un volume d'eau, bien au delà suffisant à ses besoins et un détail estimatif indiquant le chiffre de la dépense qu i occasionnerait un captage, fait avec soin, a obtenu de cet administrateur, l'autorisation d'exécuter les travaux de captage par voie de régie. Une fouille de 103 mètres de long a été faite parallèlement au chemin à l'endroit où l'on espérait rencontrer les sources. Les fouilles ont été poussées jusqu'à 3 mètres environ et à cette profondeur les eaux ont été recueillies et dirigées dans le centre par deux canaux faits en pierre sèche et béton. Aujourd'hui les eaux sont réunies en un point où sera établi le château d'eau de départ ou d'émergence. Les eaux par une tranchée faite sous le chemin, coulent maintenant dans la rase qui le borde au sud.

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Elles ont été jaugées le 25 novembre 1858 époque de l'année où, à la suite d'un été très sec, elles sont à leur minimum. L'année exceptionnelle qui vient de s’écouler autorise à dire que le volume qui s'écoulait en octobre et novembre doit être regardé comme minimum."

Le jaugeage des eaux a permis de calculer un débit d'eau de 2,5 litres par seconde ce qui équivaut à onze pouces fontainiers, qui est la mesure utilisée. Ce volume pourra être facilement augmenté en captant d'autres sources qui existent à proximité, mais que l'on peut compter en période normale sur 3,5 l soit approximativement 15 pouces fontainiers. Les eaux conduites à Gerzat sont recueillies dans un château d'eau d'arrivée adossé à l'église, point culminant du village. Le 12 février 1860, le conseil municipal se réunit sous a présidence de M. Faure maire et approuve les plans et devis qui lui sont proposés à savoir : le château d'eau de départ, les conduites, le château d'eau d'arrivée, une fontaine à deux ajutages et trois bornes fontaines dites respectivement du Pibout, de la Gravière et du Rivet. Le devis pour réaliser ces travaux s'élève à la somme de 21098 F. Vu l'insuffisance des ressources dont dispose la commune M. le maire propose de vendre au prix de 4 000 F le pouce fontainier, le surplus des eaux nécessaires au besoin de la commune, évalué à 8 pouces. Le prix de 4 000 F le pouce fontainier est retenu, bien qu'il soit considéré comme très faible. A Montferrand ce même pouce fontainier est vendu 6 000 F. La commune cède par avance à Messieurs: Bardin Laurent 1/8e de pouce Martin Antoine 1/8e de pouce Germain notaire 1/8e de pouce Allemand 1/6e de pouce Mazoire Etienne 1/8e de pouce De Chazelles 1/2 pouce Petit de Monséjour 1/4 de pouce Pommerol Joseph 1/8e de pouce Pommerol Faure 1/8e de pouce Peigue 1/6e de pouce En 1863, le curé, monsieur Bujadoux, demande une concession gratuite et à perpétuité comme toutes celles déjà effectuées. Il se charge de construire à ses frais une fontaine dans le presbytère, ainsi que la conduite. L'autorisation est accordée. Madame Chamerlat Supérieure de la Maison des Dames de la Miséricorde fait une demande semblable en 1867. Le conseil municipal accorde à l'unanimité gratuitement et à perpétuité 1I8e de pouce d'eau, mais laisse à la charge des intéressées les frais de la conduite nécessaire, l’excédent d'eau devra couler dans la rue.

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En 1881, dans sa séance du 27 mai le conseil municipal décide d'implanter de nouvelles fontaines et établi un ordre de priorité: celle de Lembres, de Tras les Airs (aujourd'hui Trèlezère) et de la Motte (aujourd'hui place de Verdun). Mais c'est en 1892 qu'interviennent les plus grandes modifications. Il faut refaire la conduite principale en grès, qui est remplacée par des tuyaux en fonte. L'implantation de nouvelles fontaines est décidée ce qui entraîne de grandes modifications dans le réseau. Le devis des travaux s'élève à Il 723 F. Quatre fontaines voient le jour :

- Celle des Courtiaux - du Patural - Sous la Treille - du Pont des Chèvres

En juillet 1893, devant la négligence des usagers M. le docteur Pommerol maire, est amené à prendre un arrêté interdisant de tenir les bornes fontaines ouvertes d'une façon permanente, de laver dans le bac ou dans les cuvettes des fontaines, d'y faire tremper des objets, sous peine de poursuites. Au fil des ans des concessions individuelles et des bornes fontaines sont venues s'ajouter. C'est ainsi qu'on enregistre les concessions individuelles suivantes :

- Maître Montagnon - Monsieur Robin Jean - Monsieur Bardin Jarleton - Au Jourzin - École maternelle - Monsieur Bardin Robin - Monsieur Boudol - Monsieur Avel Robin

Un état descriptif qui malheureusement n'a pas de date, décompte les fontaines suivantes :

- du Pibout - des Courtiaux - de Tras les Airs - de la Niette - de la Motte - devant l'immeuble Guignement - du pont des Chèvres - de Sous la Treille - du pont Traqué ou Troucat - de la Gravière - du Patural - devant l'immeuble Morand - de l'Horloge - de Lembres - du Rivet - des Condamines

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En 1908, à la suite de demande de concessions, la municipalité réclame au conducteur du service municipal des eaux de Clermont-Ferrand une nouvelle étude. Réalisée le 21 mars, il ressort de celle-ci, que le débit est évalué à 240 litres à la minute. En tenant compte qu'une perte de 23 litres est relevée entre le point de départ et d'arrivée, en grande partie due aux prises greffées sur la canalisation, il est considéré que la canalisation est relativement en bon état. On peut estimer que la commune peut disposer de 345 m3 d'eau par 24 heures. Evaluant à 100 litres par habitants la quantité d'eau nécessaire à l'alimentation générale, la population du bourg de Gerzat étant d'environ 2 000 habitants, 200 mètres cubes sont suffisants. Tenant compte des concessions déjà faites de 2 pouces 232 par jour, soit approximativement 30 mètres cubes, il reste un excédent de 115 mètres cubes à disposer par la commune. Cette quantité peut se fractionner en 48 concessions de 1/16e de pouce. En 1909, bien que l'état de la conduite soit jugé satisfaisant l'année précédente, une partie de la canalisation est refaite. La boulangerie coopérative agricole de Gerzat, adresse en 1929, à la municipalité, une demande d'installation d'une borne fontaine. C'est la période où, à la suite du mauvais état de la canalisation et des nombreux incidents qui en découlent, l'on commence à envisager sérieusement une autre solution, aussi cette demande ne sera jamais satisfaite. Ce problème de l'eau ne concerne pas seulement Gerzat. En 1930, la ville de Clermont-Ferrand désire utiliser les eaux d'Argnat. Elle rencontre une vive opposition du conseil municipal de Gerzat et de ceux de la vallée du Bédat, qui y voit un risque important de diminuer le débit de ce ruisseau qui arrose la commune. Un projet d'eau sous pression est à l'étude en 1932, d'abord au sein d'une commission municipale, puis M. Morel ingénieur du génie rural à Clermont-Ferrand est chargé un peu plus tard d'effectuer des études préliminaires. Le problème de l'eau sous pression à Gerzat, est identique à celui de plusieurs communes de la rive gauche de l'Allier. Aussi le conseil municipal décide en 1935, d'adhérer au syndicat intercommunal d'adduction d'eau potable, en formation et qui regroupe Il communes. M. Louis Godard qui représente avec le maire, la commune de Gerzat, en devient le président. Sur les conseils de M. le docteur Mornac inspecteur départemental d'hygiène, de MM. Sauvadet et Thiodas ingénieurs conseils, il est possible de trouver en amont de Blanzat des sources à gros débit, permettant d'alimenter très largement les communes syndiquées. Des analyses chimiques et bactériologiques effectuées par le laboratoire d'hydrologie de Clermont-Ferrand pour l'eau de la source à capter, concluent à une excellente eau potable très pure du point de vue bactériologique. En mai 1936, dans un rapport complet, M. Louis Godard indique que la participation de la commune aux charges générales du captage et distribution, s'élève à 1 310 000 F. Une subvention globale de l'état ramène à 609 000 F la charge de la commune. A ceci il faut ajouter l'achat d'un terrain pour y implanter le château d'eau. C'est celui de M. François Charrier situé sur le terroir des Plantades, point le plus élevé de Gerzat qui est retenu et l'acquisition faite à l'amiable. Nous sommes en 1936 et les conquêtes ouvrières du Front Populaire sont passées par là. Comme certaines mesures ne sont pas entrées en application, l'adjudication

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des travaux est diligentée de toute urgence au 13 décembre. Cette diligence est mal récompensée puisque l'offre de service de celui qui consent le meilleur marché est supérieure de 17 % aux estimations, pour tenir compte des coûts affairant aux conquêtes sociales. Ainsi au lieu des 39 434 F d'annuité pour couvrir l'emprunt, cette dernière passe à 45 548 F. Les travaux sont terminés fin octobre 1937. Un délai de 3 mois est accordé pour l'obtention des branchements. Passé ce délai, ils seront payants. Les abonnements sont perçus les la premiers jours de chaque mois par un régisseur nommé par le maire et choisi parmi les employés municipaux. Le recouvrement du prix de l'eau, sera plus tard pris en charge par le syndicat. C'est à partir de 1938 que progressivement, au fur et à mesure des travaux de voirie, les fontaines et bornes-fontaines de Gerzat ont disparu, après avoir rempli leur mission, pour laisser la place au progrès que représente l'eau sous pression et permet d'avoir l'eau sur l'évier et à l'étage. Les dernières fontaines ont disparu au début des années 1950. A mesure que Gerzat s'agrandit le réseau d'eau s'étend. Juin 1946, la commune manque d'eau incidemment. Un rappel est fait au syndicat de fournir les cinq litres seconde auxquelles la commune a droit. Le château d'eau des Plantades, prévu pour une population de 3 000 à 4 000 habitants n'est bientôt plus capable de satisfaire à la demande, d'autant plus que la consommation d'eau par tête d'habitant augmente régulièrement. En 1964 Gerzat compte 5 200 habitants et une progression importante de la population est prévue dans les années à venir. En juin 1967, la construction d'un nouveau château d'eau est donc décidée. Avec un réservoir de 2 000 mètres cubes, il sera capable de satisfaire en eau une population de la 000 habitants. Il en coûtera à la commune 634 000 F, qui sont couverts par un emprunt. Il est implanté sur le plateau du Sund du Puy et l'achat des terrains nécessaires est réalisé fin 1968. Un retard intervient ensuite dans la construction faute d'entrepreneur pour la somme prévue. Ce château d'eau a 46 m de haut et nombres d'entreprises ne sont pas équipés pour de tels travaux. C'est seulement début 1970 que l'entreprise Génissiat de Paris entreprend les travaux qui sont terminés à la fin de l'année. La mise en service à lieu début 1971. La commune reçoit son eau principalement du captage des sources sous basaltiques des Grosliers (commune de Blanzat) et d'Argnat (commune de Sayat). Le développement des consommations a nécessité le renforcement de l'alimentation de la commune par d'autres points de production; c'est ainsi qu'à un degré moindre provient aussi de l'eau prélevée dans les nappes phréatiques de Pont du Château. En 1990, la SEMERAP a facturé 480 000 m3 d'eau consommée par les 3 475 abonnés.

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Chapitre III LA VOIRIE - ROUTES ET CHEMINS

Malgré le curage des fossés et ruisseaux, la nappe phréatique peu profonde ne facilite pas l'écoulement de l'eau mais au contraire le complique un peu plus. Gerzat est construit sur un sol qui était dans l'antiquité enfoui sous les eaux et ce n'est que très progressivement que ces terrains se sont asséchés. Aussi les chemins vicinaux et communaux sont-ils à la fin de l'automne, en hiver et au début du printemps en très mauvais état. Pour les rendre praticables en toutes saisons et pour les entretenir ensuite, des moyens très importants financièrement et matériellement seraient nécessaires, moyens dont ne peut disposer la commune. En 1840, alors qu'elle n'a pas la possibilité de réparer ses propres chemins, la commune se voit imposer une participation de 2 000 F aux frais d'établissement du chemin de grande communication n° 10 de Clermont à Randan, qui traverse la commune. Afin d'en profiter au maximum le conseil municipal exprime le désir, qui n'est pas retenu, de suivre l'ancien tracé, Montferrand, la Grande Combaude, les vergers de Chantemerle, le bourg de Gerzat, aller vers Saint Beauzire par le grand communal et le domaine de Donnavignat. En plus c'est la commune qui doit indemniser les propriétaires obligés de céder du terrain. Le conseil municipal décide en 1843 que, dans un premier temps, seuls seront indemnisés les propriétaires ayant fourni du terrain sur plus de 2 m de large. Les autres le seront ultérieurement par voie d'alignement. Les fonds dont la commune peut disposer en indemnisant tous les propriétaires seraient plus qu'absorbés. Elle devrait alors recourir à l'emprunt ce que le conseil "verrait avec peine". En 1845 il reste encore 4 500 F dus aux petits propriétaires. Le conseil vote 2 500 F pour parer au plus pressé. En 1847 pour indemniser les propriétaires restants, le conseil fixe le prix en établissant 7 catégories de valeur allant de 4 F à 1,25 F le mètre carré et en définit précisément les parcelles. Indépendamment du problème de la route de Clermont - Randan, il faut parer au plus urgent pour l'entretien de toutes les routes et chemins. En 1843, le conseil municipal vote une somme de 800 F, plus 200 F déjà utilisés en extrême urgence. Cette somme est insignifiante compte tenu des besoins, car toutes les routes et chemins sont dans un état déplorable. Aussi le conseil municipal compte-t-il sur "la bonne volonté des habitants qui s'empressent toujours dans ce cas là, de venir gratuitement au secours de l'administration". Malgré cette aide appréciable le problème n'est pas résolu pour autant. Après chaque hiver, il faut recommencer à boucher les trous, les plus profonds, l'empierrement étant insuffisant, parce que trop coûteux, pour obtenir une réparation durable. En mai 1844 un rôle des prestations est dressé pour la réparation des chemins vicinaux. Il est de 3 journées de travail par an, pour chaque chef de famille et pour chaque homme valide âgé de 18 à 60 ans. Le travail est fait sous la direction et le contrôle de l'agent voyer (agent de la voie au niveau départemental). De plus une imposition de 5 centimes additionnels au principal des contributions est votée et produit la somme de 1 246 F.

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En 1847 un impôt extraordinaire de 12 centimes supplémentaires par franc d'imposition est voté. Il rapporte la somme de 2 321 F. Parallèlement à cette mesure le maire M. Faure prend un arrêté pour faire curer les fossés et ruisseaux par toute personne jouissant de terrain limitrophe des cours d'eau, dans la partie qui borde leur propriété respective. Le conseil municipal estime en 1860 à 20 Km la longueur des chemins vicinaux. Pour améliorer d'une façon durable la traversée du bourg le maire a bien proposé de paver cette partie de chaussée ainsi que la rue des Vigeries, où tout le quartier a été inondé à la suite de pluies persistantes, mais ces travaux par manque de crédit n'ont pu être entrepris. C'est ainsi qu'en 1864la place des Courtiaux se trouve depuis de longues années entièrement défoncée, les eaux s'y amassent sans pouvoir s'écouler. La place est remblayée grâce à un crédit de 596 F, avec la participation des riverains qui fournissent toute la main d'oeuvre. Un état général de tous les chemins ruraux est dressé 3 ans après. Ils représentent une longueur totale de 48 Km. L'année suivante le conseil municipal vote une imposition extraordinaire de 600 F, pour amortir un emprunt de 30 000 F remboursable en 30 ans, pour les chemins vicinaux nommément désignés, faute de quoi le vote serait "nul et non avenu". Il s'agit du chemin de première catégorie de Gerzat à Saint Beauzire par Epinet à partir du Pont des chèvres; le chemin de deuxième catégorie dit de Clémensat et le chemin de troisième catégorie appelé chemin du Marais. Ces chemins vont ainsi faire l'objet d'une réparation satisfaisante et durable. Pour rendre encore plus efficace la nature des prestations le conseil nomme une commission en mars 1871, pour assurer une meilleure répartition et leur surveillance sur les chemins. Cinq centimes additionnels sont également votés pour fournir un produit de 1 300 F. Un rôle est dressé. Comme les années précédentes chaque chef de famille doit donner gratuitement 3 journées de travail, ainsi que tous les hommes valides de 18 à 60 ans. La prestation sera la même pour chaque attelage, boeufs, vaches, cheval et pour chaque charrette servant à l'exploitation de la propriété. La journée de travail est décomptée 1,50 F. Avec un cheval 3,50 F, avec des boeufs 2,50 F et des vaches 1,50 F. La commission indique le lieu à réparer et le nombre de journées affectées au moment même où se fera l'emploi de la prestation qui est fixée du 15 avril au 15 mai, période jugée la plus favorable. Depuis de nombreuses années la place des Vigeries, située en contrebas du Bédat recueille les eaux des points les plus élevés et se trouve transformée en lac tous les hivers. Après maintes difficultés de droit de passage, un canal reliant la place au ruisseau passant derrière le quartier de Tra les Airs, aujourd'hui Trélezère, est enfin réalisé en 1873 à la grande satisfaction des riverains de la place. En novembre 1892, le chemin des Raux est impraticable. Plusieurs propriétaires offrent d'aider la commune à réparer le chemin. Les ressources budgétaires étant insuffisantes, les intéressés sont invités à faire une souscription pour la réparation. Un mètre cube de gravier ou le paiement de 5 F pour chaque parcelle de 30 ares ou fraction est proposé. Le montant de ces cotisations est mis à la disposition de la commune qui se charge des travaux.

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En 1897, il est décidé que la boue qui se trouve assemblée en tas sur les routes et dans les rues de Gerzat sera amenée sur le chemin de Fontchenille ou sur le domaine du patural. Pour résoudre enfin le problème des chemins qui revient régulièrement chaque année avec plus ou moins d'acuité, monsieur le Préfet prend en février 1907 un arrêté fixant la date de l'assemblée générale des propriétaires intéressés à la formation d'un syndicat ayant pour but l'assainissement de la partie de la Limagne sur certains territoires de la commune, et nomme le maire président. Dans un courrier daté du 5 août, adressé à monsieur le maire, le conseiller de préfecture délégué écrit :

"Le projet dressé en vue de la formation d'une association syndicale autorisée pour l'assainissement de la partie de la plaine de la Limagne comprenant les terrains du marais Haut dans les communes de Châteaugay, Ménétrol et Gerzat a été soumis à une enquête de 20 jours dans ces trois communes du 24 mai au 13 juin 1907."

"A l'expiration de l'enquête M. Bonnefoy conseiller général nommé commissaire enquêteur par arrêté préfectoral du 17 mai 1907, est resté pendant 3 jours, à la mairie de Châteaugay pour recevoir les réclamations des intéressés sur l'utilité des travaux. Aucune réclamation pour ou contre le projet n'a été consignée aux registres déposés dans les mairies de Châteaugay, Ménétrol et Gerzat et aucun intéressé ne s'est présenté devant le commissaire enquêteur. D'autre part sur les 380 propriétaires intéressés, 66 seulement ont adhéré et 20 ont depuis longtemps quitté le pays et n'ont pu être retrouvés. Il reste donc 253 propriétaires qui n'ont encore donné aucune réponse. En présence de cette opposition tacite, M. le commissaire enquêteur a conclu que pour le moment, il y avait lieu de rester dans le statut quo et d'attendre que les populations intéressées manifestent plus nettement leur désir de voir aboutir le projet dont il s'agit. Messieurs les ingénieurs ont souvent constaté que les populations agricoles de la Limagne sont en général rebelles aux idées syndicales et de même que monsieur le commissaire enquêteur; ils pensent que les 253 propriétaires désignés resteraient indifférents à toute convocation. A leur avis cette indifférence marquée doit être attribuée aux périodes de sécheresse que nous venons de traverser. Mais qu'une période pluvieuse se produise les terrains marécageux ci -dessus deviendront improductifs et leurs propriétaires ne manqueront pas de demander que des mesures soient prises pour assurer I l'écoulement des eaux".

Nous retrouvons là, une nouvelle fois une certaine méfiance, la peur d'être entraîné dans des travaux nécessitant des dépenses trop importantes. Ainsi faute de moyens, mais aussi de bonne volonté, les gerzatois, piétinent dans la boue chaque mauvaise saison.

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Les travaux réalisés chaque année sur la voirie suffisent tout juste à boucher les plus grandes ornières. En 1908, un emprunt de 30 000 F (somme importante pour l'époque) est réalisé pour l'entretien du chemin des Raux, des Hauts Charrnets et de Champarmont. Remis à peu près en état à tour de rôle, la durée de la réparation ne permet pas une rotation judicieuse. Il n'y a aucune possibilité d'établir un roulement d'ensemble englobant la totalité des chemins vicinaux et ruraux. De plus, certaines portions de voie sont à refaire presque obligatoirement chaque année, ce qui rend le problème d'avoir une voirie correcte insoluble. Même la traversée du bourg pose problème, celle-ci est pourtant pour la plus grande partie une voie départementale. C'est ainsi qu'en 1926 une adjudication, a lieu pour l'enlèvement des boues dans le village. M. Chabrillat Gaspard se charge pour la somme de 2 500 F de réaliser cette tâche qui consiste à enlever chaque semaine, avec un tombereau attelé de sa jument Bichette, tous les dépôts de boue et de balayures effectués par les cantonniers. A cette situation s'ajoute un sans-gêne caractérisé. En 1929 la commission municipale de la voirie demande, par mesure d'hygiène et de salubrité, "l'enlèvement du fumier, purin et autres détritus au moins une fois par semaine, l'interdiction du stationnement des voitures et autres charrois de toutes sortes, pendant la nuit. Monsieur le maire invitera également les habitants à ne pas jeter dans les ruisseaux des objets pouvant gêner l'écoulement des eaux. Il interdira la confection des silos et des meules de paille sur la voie publique." Les trois journées de prestations auxquelles chaque citoyen est assujetti sont insuffisantes, mais vraisemblablement mal utilisées. Le conseil municipal décide en 1931 de les remplacer par une taxe vicinale, qui même si elle apporte une légère amélioration, ne résout rien. Reconduite chaque année, cette taxe s'avère toujours insuffisante. Pour faire face, avec un peu plus d'efficacité, en 1948, une quatrième journée de prestation est votée, renouvelée les années suivantes et malgré de grosses réparations effectuées en 1946 sur les chemins ruraux, cette taxe n'apporte pas de satisfaction appréciable. La solution sera trouvée avec le goudronnage de la voirie vicinale, qui s'opère par tranche chaque année, mais seulement après 1950. Parallèlement à ces problèmes angoissants d'autres travaux viennent irrémédiablement se rajouter. C'est ainsi qu'en 1928 le conseil municipal estime que le pont Troucat (1) étant irréparable et d'un usage qui n'est plus indispensable, il est préférable de ne pas le reconstruire en l'état, ce qui permet l'abaissement de la côte du pont et surtout son élargissement. Les travaux ont lieu fin 1930 début 1931. Un nouveau lavoir est créé sur la parcelle communale un peu en aval du pont, en remplacement de celui supprimé par ces travaux. En 1938 de grosses réparations sont indispensables pour l'entretien des rues. Une petite subvention de l'État est obtenue qui permet, ajoutée au budget annuel affecté à la voirie, de couvrir une partie du "Merdanson" à l'intersection de la départementale 10 et de la route d'Aulnat, d'entretenir la rue des Courradoux et de refaire la rue François Charrier. Deux ans plus tard en 1940, une nouvelle loi permet de réaliser un emprunt auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations au taux de 3 %. Le conseil municipal demande un prêt pour réaliser 34 Km de fossés d'une largeur d'un mètre sur 0,40 m de profondeur, 30 Km d'une largeur d'un mètre cinquante sur un mètre cinquante de profondeur et 15 Km de chemin non classé.

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(1) - Le Pont Troucat se trouvait sur le Bédat à l'intersection des rues Bonnet Tixier, du Feu, du prolongement de la place du Docteur Pommerol et de l'Avenue de la gare.

Les ruisseaux et certains fossés, qui chaque hiver débordent, posent un problème que l'on n'arrive pas à maîtriser. De nombreux décrets de la préfecture, de rappel de la municipalité aux riverains qui doivent également les entretenir n'y suffisent pas. Il est vrai que c'est là un travail difficile lorsque l'on ne possède pas du matériel adéquat. En 1937 un projet d'assainissement est mis à l'étude en régime syndical avec les communes du syndicat de Basse Limagne. Cette étude concerne le curage des ruisseaux sur toute leur longueur. Il ne sert à rien en effet d'avoir un ruisseau propre si en aval il est envasé. Mais entre l'étude et la réalisation, il y a toujours un long délai. C'est seulement en 1954 que le syndicat Artière - Tiretaine - Bédat met sur pied un programme d'aménagement des ruisseaux, avec la création d'un chemin d'entretien pour le passage des engins, la démolition et reconstruction des ouvrages, ponts et vannes. Le ministère de l'agriculture donne son accord pour la première tranche de travaux d'un montant de 20 millions de francs, subventionnée à 60 %. Deux mois plus tard, une réunion a lieu à la préfecture, où tous les maires de la basse Limagne intéressés par l'assainissement, sont conviés. Il s'agit de former un syndicat intercommunal départemental d'assainissement qui se substituerait aux divers syndicats existants. Le ministère de l'agriculture envisage l'affectation de 1 500 000 000 de francs, qui seraient utilisés par le nouveau syndicat. Bien que soulevant certaines objections, un avis favorable est donné, en raison de l'importance de la somme allouée. Un pas très important vers une solution globale

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est ainsi accompli. Les grands travaux réalisés permettent d'envisager l'avenir avec optimisme, en facilitant l'entretien ultérieur indispensable.

***** Un projet de tout à l'égout, qui vient de faire l'objet d'une étude de monsieur Thiodas ingénieur est présenté en novembre 1940, devant le conseil municipal. Le coût est estimé à 1 900 000 F. La guerre puis les difficultés économiques qui ont suivi, ont retardé cette réalisation indispensable et urgente. En 1943, le curage d'un ruisseau qui rejoint le "Merdanson" ne peut se faire faute de main-d'oeuvre acceptant ce genre de travail qui dégage une odeur insupportable. Le problème général qui se pose est de trouver une solution à la très faible dénivellation de terrain qui fait que l'eau stagne presque dans les ruisseaux, sur certaines parties de rues et de places publiques comme par exemple place des Vigeries ou le quartier de Trélezère où les rues sont impraticables temps de pluie. L'installation de l'eau sous pression a apporté avec la suppression des quelques fontaines qui coulaient continuellement dans la rue, une amélioration. Cependant l'entretien durable des rues est entièrement dépendant d'une canalisation de tout à l'égout. Vu l'importance des travaux, cette réalisation ne peut s'envisager que sur un programme de longue durée. A la fin des années 1940 des travaux sont entrepris sur les points les plus sensibles, avec pour point d'achoppement le ruisseau Bédat. En 1950 la place de la mairie subit un aménagement complet avec assainissement par l'installation d'un tout à l'égout avec canalisation souterraine. La rue François Charrier est refaite avec un revêtement goudronné, tandis que la rue de la Poste est élargie. Pour faire face à l'insuffisance des ressources pour l'entretien de la voirie le conseil municipal vote une quatrième journée de prestation, convertie en taxe vicinale. Pour le branchement, sur la canalisation du tout à l'égout une taxe sera perçue sur la valeur locative de l'immeuble. Face au peu d'empressement constaté pour effectuer le branchement le conseil municipal décide que les propriétaires déverseront les eaux usées dans les rues où il procédé à l'installation d'une canalisation d'égout et devront impérativement faire exécuter à leur frais, les travaux de branchement sur les canalisations municipales. Les travaux de voirie et d'assainissement se poursuivent. En 1954, il est procédé à la couverture du ruisseau longeant la rue François Charrier. Pour faire face aux multiples difficultés rencontrées dans la réalisation de travaux de voirie - assainissement, le maire charge en 1959, le service des Ponts et Chaussées, de la gestion de la voirie rurale et urbaine. Monsieur Dumans conducteur de chantiers des Ponts et Chaussées à Gerzat est sollicité pour la réparation, l'entretien, la surveillance des travaux neufs des voies urbaines et rurales de la commune, sous la surveillance de monsieur Reversac ingénieur. La circulation devient de plus en plus difficile dans la rue principale. Gerzat est traversé par la D 210 et les véhicules de plus en plus nombreux venant de Vichy, Randan, Ennezat et autres localités, ou venant de Clermont sont considérablement ralentis par l'encombrement des rues étroites et sinueuses. Les magasins provoquent une affluence de piétons, cyclistes, auxquels il faut rajouter les enfants qui sont obligés de traverser la chaussée pour se rendre à l'école. Aussi une déviation se révèle de plus en plus nécessaire. Plusieurs projets sont élaborés. C'est le tracé partant de la B.P. qui laisse Gerzat à l'ouest, avant de rejoindre la route de Saint-Beauzire bien après la sortie de l'agglomération qui est retenu. C'est seulement en 1973 que cette nouvelle voie départementale est réalisée.

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En 1962 le service des Ponts et Chaussées présente un avant projet global de travaux d'assainissement. Ceux-ci très importants sont réalisés par tranches successives et vont durer de nombreuses années. En 1972, la ville possède un réseau séparatif qui couvre à peine la moitié de la localité. Un émissaire important à grande profondeur situé entre l'avenue de la gare et le lotissement Rochefort permet une bonne mise en place des collecteurs de l'avenue de la Gare et de la résidence Trélézère. Les canalisations aboutissent provisoirement dans le grand collecteur Tiretaine - Bédat en attendant la construction de la station d'épuration de ClermontFerrand. L'aménagement des bras du Bédat avec la couverture rue de l'Aiguille et rue des Pégues constitue une partie importante des travaux. Le canal bâti à l'intérieur de l'agglomération permet avec un débit de 30 m3 seconde de supprimer le bras Nord de la rue Bonnet Tixier. En 1979 une station de relèvement des eaux usées, aménagée au croisement de la rue du Moulin du Roy et du CD 210 dévié, permet l'évacuation sur la station d'épuration d'Aulnat. La canalisation du bras Nord du Bédat se réalise en trois tranches à partir de 1982. La première va de la rue du Moulin du Roy jusqu'à son exutoire. La seconde part de la SMG jusqu'au début de l'Avenue de la Gare en longeant la rue Bonnet Tixier. Enfin la partie intermédiaire restante a nécessité un parcours différent de celui du ruisseau. Cette dernière portion a nécessité une canalisation d'un diamètre beaucoup plus important pour tenir compte des eaux de la zone industrielle viabilisée des Plantades. Tous ces travaux sommairement énumérés ici, ont permis l'élargissement des rues, l'aménagement de trottoirs et de place de parkings, transformant complètement la cité. La réfection de la voirie à l'intérieur de l'agglomération a suivi sensiblement le même rythme, mais avec un décalage variable. La plupart des rues ont vu les tranchées se creuser pour laisser passer, le gaz, l'eau, le téléphone. Les lotissements ont nécessité l'élargissement de certains tronçons de rues, la création de voies nouvelles, comme par exemple la rue Blaise Pascal, la Rocade Ouest, ou la rue Jean Moulin. Pour faire face à ces dépenses très importantes une taxe locale d’équipement au taux de 3 % est instituée (TL.E.). Elle est indispensable pour la mise en place des équipements nécessaires occasionnés par l'extension rapide de la localité. La route départementale des Crêtes réalisée en 1986, au sommet de la butte dite de Donnavignat, qui relie l'autoroute à la zone industrielle de Ladoux, évite la traversée des poids lourds dans l'agglomération. En 1981, à la suite d'une modification de tracé, le projet d'autoroute Clermont-Ferrand - Paris, passant sur le territoire de la commune est soumis à enquête publique. Le Conseil municipal rejette ce projet et s'oppose à ce tracé. Cependant en 1985 les gerzatois constatent que les ouvrages d'arts pour le rétablissement de la circulation existante ont débuté. Ils concernent le pont surplombant la CD 210 et l'autoroute dans le prolongement de la rue A. France celui de la route de Saint Beauzire et celui de Malintrat. Les élus municipaux et départementaux conscients des problèmes posés par le passage de l'autoroute avaient rencontré les responsables de la Société, maître d'ouvrage. Les travaux sont donc le fruit de la concertation, avec la protection anti-bruit au droit du lotissement sous la Treille, et la barrière de péage sur le territoire de la commune. Une première tranche Clermont-Ferrand - Montmarault est inaugurée fin 1987, avant de devenir rapidement

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opérationnelle sur toute la longueur. Cette autoroute trouve son prolongement en direction de Béziers qu'elle atteindra avant la fin du siècle. Un tronçon Clermont-Ferrand – Aumont - Aubrac est actuellement en service.

Dénomination de places et rues

En 1936 six rues sont baptisées. Il s'agit de la rue Jean Jaurès (grand tribun socialiste victime d'un assassinat politique) ; Bonnet Tixier (1er conseiller municipal socialiste de la commune) ; François Charrier (1er conseiller municipal républicain pendant 37 ans) ; Elie Jaloustre (historien de la commune de Gerzat) ; de "l'Avenue de la Gare" et de la rue des "Condamines". En 1948 une rue avait pris le nom de rue Antoinette Begon (mère du savant Blaise Pascal). C'est seulement en 1952 à la demande du service des Postes que d'autres rues et Places reçoivent une dénomination. Il s'agit des rues et places suivantes : Place de l'Hôtel de Ville Rue Emile Zola Rue de la Poste Rue de Langeat Rue de la Mairie Rue Roger Salengro Rue de l'Horloge Rue René Beaudonnat Rue des Courradoux Rue des Courtiaux Rue Albert Thomas Rue du Pont Rue Max Dormoy Rue de Trélézère Rue des Martyrs 1939-1945 Rue du Docteur Fleury Rue Marcel Sembat Rue Jules Guesde Rue Léon Blum Rue Pasteur Rue Antonin Pachon Rue de la Gravière Rue du 4 Septembre Rue du Moulin Rue de l'Aiguille Rue Pierre Loti Rue Victor Hugo Rue Jean Richepin Rue des Pégues Rue Waldeck Rousseau Rue Sous la Treille Place des Vigeries Rue du Moulin du Roy Place de la Motte Rue Antoine Bardin (aujourd'hui place de Verdun) Rue du Feu Place de Langeat Rue Lamartine (aujourd'hui place du 8 Mai) Les anciennes désignations sont définitivement remplacées par la présente liste, exceptions faites de celles dénommées en 1936. Les autres rues ou impasses ont été dénommées au fur et à mesure des nécessités, de la construction des lotissements.

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Chapitre IV

LE ROLE DE L'ÉGLISE La religion catholique a de tout temps joué un grand rôle dans la société. En 1789, on sait que c'est Austremoine Gineste qui est curé de Gerzat. Epousant les idées nouvelles il avait prêté serment à la constitution et reçu en tant que maire en 1790 les déclarations prescrites concernant les biens ecclésiastiques qui devaient être recensés et vendus. Malgré toutes les vicissitudes inhérentes à la révolution, la foi est restée aussi vivace et les croyants toujours aussi nombreux. C'est vraisemblablement ce qui a amené la municipalité à agrandir l'église de deux travées en 1829-1830. Par ailleurs l'on sait que les Gerzatois font quatre fois par an une procession à Notre Dame du Vignal, où se retrouve la quasi totalité de la population. A ce sujet en 1844 M. le docteur Fleury, fils du docteur Fleury ancien maire de Gerzat décédé, a fait exploiter et enlever les arbres, plantés sur le terrain de Notre Dame du Vignal. Cette vente est contestée par la municipalité, qui prétend en être propriétaire. Après enquête, il ressort que c'est M. le docteur Fleury qui a acheté cette parcelle, mais qu'il ne l'a pas fait au nom de la commune, d'où la confusion. M. Fleury étant vendeur le conseil décide d'acheter ce terrain pour la somme de 760 francs.

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M. Boyer curé de Gerzat, en 1846, dans une lettre adressée à M. le Maire, l'informe qu'il est propriétaire d'une partie des bâtiments qui servent de presbytère et que ceux-ci sont confondus avec ceux appartenant à la commune. Il indique que si des dispositions ne sont pas prises entre les deux parties, il sera impossible de loger son successeur, et indique :

"J'ai l'honneur de vous proposer d'abandonner à titre de vente pure et simple en toute propriété, à la commune de Gerzat, la portion des bâtiments qui m'appartient dans le presbytère de cette paroisse et qui se compose d'une chambre au rez de chaussée servant de salon de compagnie, d'une chambre au premier au dessus et d'un grenier au dessus de la chambre du premier. Cette vente et cession sera faite et consentie par moi, au profit de la commune de Gerzat, à la seule condition qu'elle dépensera dans le presbytère actuel une somme de 1 000 francs, qui sera employée au plus tard dans le courant de l'année prochaine 1847 à Y créer des aisances qui sont

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indispensables, telle qu'une petite grange servant de remise et un hangar pour mettre le bois. Comme je sais que la commune par suite des sacrifices qu'elle a du s'imposer, soit pour l'établissement du chemin n° 1 0 de Clermont à Randan, soit pour d'autres réparations utiles, serait en ce moment dans l'impossibilité de supporter cette nouvelle dépense, j'avancerai les mille francs destinés aux nouvelles constructions projetées, l'excédent, quel qu'en soit le chiffre restera à ma charge et la commune dans tous les cas possibles ne sera tenu envers moi qu'au remboursement d'une somme de 1 000 francs et encore je donne à la commune la facilité d'opérer ce remboursement en cinq années par somme égale de 200 francs, pour, le premier paiement avoir lieu le 1er mai 1848 et ainsi continuer d'année en année, le tout sans intérêt".

Appelé à donner son avis sur ces dispositions le conseil municipal donne un avis favorable. Au début des années 50, la population de Gerzat réclame la venue de 2 ou 3 soeurs religieuses, pour soigner les pauvres, malades et infirmes et s'occuper de l'instruction des filles. M. le Préfet, fait remarquer au conseil, qu'il faut pourvoir au logement et aux frais d'entretien. Celui-ci, en 1854, vote 400 francs qu'il s'engage à pourvoir chaque année et offre la maison qui autrefois avait servi au même usage. Certaines personnes "riches" se sont engagées auprès de M. le curé à subvenir aux dépenses nécessaires aux frais d'installation et d'entretien. Les conditions sont réunies pour que les soeurs de la miséricorde dont la maison mère a son siège à Billom puissent prendre leur fonction. Ce qui est fait la même année. En 1857 on enregistre le décès de Monsieur le Curé Boyer. Il lègue par testament au bureau de bienfaisance la somme de 300 francs et 400 au conseil de fabrique de l'église de Gerzat. Celui-ci, en 1875, demande que des réparations soient faites au 'Presbytère pour raccorder une maison acquise par la fabrique auprès de M. de Rochefort. Les dépenses nécessaires à ces réparations s'élèveraient à 10788 F. La fabrique fournit une somme de 6 400 francs. Le conseil municipal approuve les intentions du conseil de fabrique et donne un avis favorable. Il appuie la demande d'un secours auprès du gouvernement, mais vu l'état de ses finances, il lui est impossible de participer à la dépense. En 1872 la municipalité accorde un terrain dans le cimetière pour servir à perpétuité à la sépulture de ses pasteurs. L'agrandissement du cimetière en 1878 et sa nouvelle disposition plus judicieuse fait que ce terrain se trouve désormais au milieu de l'allée qui sert à desservir les concessions faites le long du mur d'enceinte. M. le Curé, en 1887 demande au conseil municipal d'accorder une nouvelle concession en remplacement de celle désormais inutilisable. Dans sa lettre il déclare, avoir le projet suivant qu'il réalisera dès qu'il en aura la facilité et les ressources :

"Un caveau serait construit sur le terrain désigné pour recevoir les cendres de mes vénérés prédécesseurs, déjà inhumés dans le cimetière de Gerzat. Sur ce caveau serait placée la croix principale du cimetière. Pour cette raison il conviendrait de choisir un point aussi central que possible. Placée actuellement sur le terrain qui longe les murs du cimetière et destiné aux concessions, la croix actuelle ne représente que bien imparfaitement l'idée principale qui doit y être attachée. Une croix plus convenable surmontant le

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caveau répondrait mieux à cette pensée et servirait d'ornement à ce champ sacré où reposent les cendres de nos parents et de nos amis".

Le conseil accepte ces propositions. Il concède une surface de seize mètres carrés à l'endroit indiqué par la dite lettre. Cette concession est faite à perpétuité. Le déplacement d'autres concessions a d'ailleurs dû être opéré pour la même raison. Après le coup d'état du 18 Brumaire, Napoléon pour rétablir l'ordre et rallier les masses paysannes signe un concordat avec le pape où des concessions réciproques sont faites. La papauté abandonne toute revendication sur les biens possédés par le clergé sous l'ancien régime, mais évêques et curés recevront un traitement comme les fonctionnaires. En 1884, pour des raisons financières, le conseil municipal supprime l'allocation de 300 francs qu'il verse chaque année au conseil de fabrique et les 250 francs pour le traitement du vicaire. Le conseil de fabrique dépose une réclamation à la préfecture qui invite les parties à chercher un terrain d'entente, qui se conclut ainsi : La commune consent à la fabrique une rente annuelle et perpétuelle de 350 francs. De son côté la fabrique abandonne tout droit qu'elle peut avoir tant sur le sol du grand et du petit Patural que sur les plantations existant avant l'assolement de ses deux terrains communaux. Le traitement du vicaire sera payé par la fabrique. La transaction sera passée par devant notaire et tous les frais d'actes et d'enregistrements seront supportés moitié par la fabrique, moitié par la commune. Le conseil municipal approuve la transaction et autorise le maire à régler le litige.

***** A la session ordinaire de mai 1889 du conseil municipal M. le maire donnait lecture de la lettre de M. Retail, curé de Gerzat.

"Déjà dans quelques circonstances j'ai eu l'honneur de demander au conseil municipal de la commune de Gerzat quelques autorisations qui m'étaient nécessaires. L'accueil favorable que vous avez fait à ces demandes m'engage à m'adresser encore à votre bienveillance, dans le but de réaliser un projet pour lequel je suis depuis assez longtemps, et aujourd'hui en particulier, sollicité par bon nombre de mes paroissiens: voici en quelques mots ce dont il s'agit. Vous connaissez tous Messieurs, la confiance de la paroisse de Gerzat, envers la très Sainte Vierge, honorée ici sous le vocable de Notre Dame du Vignal. Suivant ses besoins chacun aime à se rendre tantôt à son autel et tantôt auprès de la fontaine qui porte son nom, au communal de la vierge. Une fête solennelle amène chaque année sur ce lieu les habitants de notre paroisse, heureux d'aller confier à la très Sainte Vierge leurs pensées et leurs désirs et de lui témoigner leur reconnaissance pour les bienfaits déjà reçus. Ces témoignages de la gratitude des fidèles ne sont pas rares. Il en est un cependant, qui cette année me fait un devoir d'en fixer le souvenir.

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En reconnaissance d'une grâce singulière obtenue par l'intercession de Notre Dame du Vignal, une personne a déposé entre mes mains, une offrande précieuse, avec l'intention de la voir employée, sous ma direction à l'érection d'une image de la très Sainte Vierge au communal de ce nom et au lieu où se fait habituellement la station du jour de la fête au premier dimanche de septembre. Ce désir que j'approuve de grand coeur et qui j'en suis sûr est conforme au voeu de la population, ne peut se réaliser que si la municipalité de Gerzat m'autorise à ériger cette statue et son piédestal, sur le terrain du communal de la Vierge. Vous adresser, Messieurs une semblable demande, c'est être assuré d'avance que vous y ferez une réponse favorable. Sans qu'il en coûte rien à la commune, votre autorisation régulière en me permettant de mettre ce projet à exécution cette année même, ne manquera pas de faire plaisir à la population, vous donnera une part à cette bonne oeuvre et fera honneur à votre libérale administration. Dans l'espoir d'une réponse favorable ... Note supplémentaire. Sur la demande de Monsieur le maire, je joins à la présente pétition un plan approximatif de la configuration du communal dit de la Vierge par le signe i=. Je désigne dans ce plan l'emplacement qui conviendrait à l'érection de la statue. La ligne courbe pointillée qui entoure ce signe représente à peu près le terrain qui serait occupé par le piédestal sous la forme de rocher agreste et sur lequel serait placée la statue de la Vierge du Vignal. Construit sur ce point ce piédestal ne gênerait en rien la circulation des voitures qui suivent l'allée. Elles peuvent aussi les contourner aisément pour le service des terres sises au nord de ce communal.

Gerzat le 5 juin 1889

Retail desservant de Gerzat. Après l'accord du conseil municipal les travaux sont entrepris et menés à bien rapidement. C'est ainsi que le premier dimanche de septembre 1890 Monseigneur Jean-Pierre Boyer évêque de Clermont inaugure ce monument avec la participation de toute la population. Le 24 avril 1893 le conseil municipal se réunit en session extraordinaire. Le maire annonce que Mademoiselle Marie Fayon (soeur Constance) est décédée. Au regard des nombreux services rendus par la défunte, tant à la population qu'aux écoles communales de filles, le maire a pensé que le conseil voudrait prendre part aux funérailles. Depuis plus de cinquante ans, soeur Constance n'a cessé de donner des soins aux petits enfants de la localité, son dévouement à tous n'a jamais fait défaut, ses actes

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de charité de bonté et d'abnégation l'ont fait respecter et aimer de tout le monde, aussi le conseil municipal décide que :

"Les funérailles de soeur Constance se feront aux frais de la commune ". A cet effet un crédit de 160 francs est voté. Une concession lui est accordée gratuitement dans le cimetière. Le conseil laisse à l'administration le soin d'en fixer l'étendue et l'emplacement. A la même époque est décédé Monsieur Joseph Pommerol, propriétaire et ancien conseiller municipal. Dans son testament il stipule :

"Je donne et lègue à la fabrique de l'église de Gerzat une somme de 500 francs destinée spécialement à l'ornementation de l'autel de Saint Joseph mon patron. Et une somme de 3000 francs pour l'acquisition d'une cloche portant mon nom. Je donne à l'autel de Saint Joseph une somme de 500 francs à mon patron". J'impose spécialement à Bonnet Pommerol avocat et à l'épouse Boudol sa soeur, la charge et l'obligation de faire construire au lieu dit de la Bonne Vierge à Gerzat une chapelle en l’honneur de la très Sainte Vierge Marie. Ils consacreront à cette construction une somme de 5 000 francs au moins. La chapelle sera édifiée dans le délai de 2 années sur les plans et devis fournis par la fabrique de l'église de Gerzat".

Comme le territoire désigné est un terrain communal, le conseil de fabrique de l'église de Gerzat prie instamment M. le maire et messieurs les conseillers municipaux, de lui accorder l'autorisation de construire. Le conseil qui a déjà délibéré plusieurs fois propose de vendre le terrain à la fabrique moyennant une diminution de 150 francs de la rente qu'il lui verse annuellement. Le conseil de fabrique refuse cette proposition. C'est la commune, d'après la législation qui est propriétaire des cloches. La fabrique de l'église n'en est qu'usufruitière. Le conseil accepte donc le legs de la cloche avec la réserve formelle "que la fabrique de l'église reste entièrement responsable des dégradations et des réparations qui pourraient occasionner au clocher la pose de cette cloche et plus tard sa mise en mouvement". Enfin en février 1894, au vu de l'emplacement choisi et des plans fournis, le conseil municipal donne son accord. Toutefois il accepte le legs à la condition que les héritiers adhèrent à cette acceptation. Que s'est il passé par la suite nous l'ignorons. Plus aucune mention ne figure sur ce legs. Cependant une chose est sûre c'est que la chapelle est restée au stade de projet. Par contre la dernière volonté de M. Pommerol a bien été satisfaite :

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"J'entends qu'il soit dit à l'église de Gerzat 200 messes pour le repos de mon âme, que mon nom figure à la liste des morts lue au prône pendant 25 ans et que pendant 25 ans aussi il soit célébré au service solennel pour le repos de mon âme et de celle de mes parents".

La famille ayant satisfait avec diligence cette dernière volonté s'est attirée les reproches et les protestations du ministre de l'intérieur et des cultes parce que les héritiers ont versé à la fabrique de l'église les sommes correspondantes sans son autorisation. En 1906, après la séparation de l'église et de l'Etat, de nouveaux rapports s'établissent entre la municipalité et le représentant de l'église à Gerzat représenté par le curé M. Dissard. Un bail est établi pour le logement du presbytère entre M. Chambon maire de la commune et M. le curé pour une durée de 6 ans. Le10yer s'élève à la somme de 150 francs payable en deux fois, au 1er juillet et au 31 décembre à Monsieur le receveur municipal. Au renouvellement du bail en 1933, un différend intervient entre la municipalité et l'évêché représenté par l'abbé Montel curé de Gerzat. Le prix de location n'a pas varié depuis 1907. Il est de 150 Francs par an. Les élus socialistes du conseil municipal propose de porter le loyer à 1 000 francs par an, vu les lourdes charges supportées par la commune pour l'entretien de la cure. Ce prix de loyer est égal à celui supporté par les ouvriers pour un immeuble identique. Par ailleurs la loi fait obligation de louer le presbytère à sa valeur réelle pour n'accorder au culte aucune subvention, sous quelque forme que ce soit. Dans un courrier très documenté de l'évêché, reprenant la position de l'église au moment de la séparation de l'église et de l'état, on peut lire ceci :

"Si contrairement au sentiment de plusieurs de ses membres et de la majorité de la population de Gerzat, le conseil municipal décidait de maintenir ses exigences injustifiées M. l'Evêque se verrait obligé de prendre sans retard la seule mesure que comporterait cette attitude ; bien des paroisses sans prêtres sont toutes disposées à faire un meilleur accueil au curé que l'intransigeance des édiles de Gerzat obligerait à partir. Veuillez lire en chaire la présente lettre et en communiquer la teneur à Monsieur le maire". Le vicaire général Sembel

Répondant aux observations de l'évêché, M. le maire fit connaître son désaccord à l'interprétation de l'évêché. Il affirme qu'aucun propos désobligeant n'a été tenu par les conseillers municipaux; qu'il n'a jamais été dit qu'il fallait que le prêtre s'en aille. Par contre affirme-t-il "certains catholiques pratiquant la charité chrétienne à leur façon ont pendant tout le temps des pourparlers calomnié le conseil municipal et propagé des bruits fantaisistes". Finalement un loyer de 500 Francs proposé par l'évêché est accepté. En contre partie pour tenir compte des grandes difficultés qu'ont les contribuables pour payer leurs fournitures scolaires, en raison de la crise économique qui sévit, le maire propose au conseil municipal d'accorder une subvention supérieure de 3000 francs pour l'achat des fournitures scolaires, en partie gratuite pour les familles. La toiture

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du presbytère vient d'être refaite et la réparation de la charpente soutenant les cloches de l'église est effectuée en 1930. En 1984 la toiture de l'église est depuis quelques années en mauvais état. Elle est reprise entièrement avec des plaques de fibrociment recouvertes de tuiles creuses. L'intérieur de l'église vient d'être restauré en totalité en 1993-1994.

Voici les inscriptions figurant sur la cloche; Pommerol.

Gloire à Dieu au plus haut des Cieux Donateur Joseph Pommerol

Paroisse de Gerzat

Parrain : M. Pierre Adrien Pommerol Marraine : Melle Gilberte, Gabrielle, Marie, Louise Pomerol

Joséphine Baptisée le 21 mars 1897 par Mgr Belmont évêque de Clermont Burnichon fondeur à Montferrand. Cette cloche mesure 1,05 m. de haut et a un diamètre de 1,28 m. Elle pèse plus de 2 tonnes.

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Chapitre V L'EDUCATION

En 1843 Gerzat compte 18 élèves, à l'école communale pour une population de 2575 habitants. L'instituteur M. Martin reçoit comme traitement, par an, la somme de 200 F, moins un vingtième soit 190 F. Dans un courrier adressé à M. le maire, il rappelle que la loi du 28 juin 1833, l'autorise à demander un "local convenable tant pour lui servir d'habitation que pour recevoir les élèves". Suite à sa réclamation la somme de 60F lui est allouée pour son indemnité de logement. Comme la loi du 28 juin 1833, impose à toute commune l'obligation d'entretenir une école primaire élémentaire, à la session de mai 1844, le conseil municipal prend les décisions suivantes : 1- le traitement de l'instituteur communal est fixé à 200 Francs. 2- l'indemnité du logement à fournir est de 60 Francs. 3- le taux de rétribution mensuelle à payer, par élève qui fréquenteront l'école est fixé à 0,75 Francs pour les élèves qui apprennent à lire et à 1,50 Francs pour ceux qui apprennent à lire et à écrire. 4- le nombre des élèves admis à fréquenter l'école gratuitement est fixé à vingt. Ils devront être âgés de 8 ans au moins (pour être admis) ; la durée de l'enseignement gratuit est fixée à 4 ans au plus. Une somme de 50 Francs est votée pour l'achat de livres pour les élèves recevant l'enseignement gratuit. En 1844 le sous-inspecteur de l'instruction primaire adresse à M. le maire une lettre lui signifiant l'insuffisance des locaux. Il écrit :

"La salle de classe de l'institutrice est beaucoup trop petite, eu égard au nombre des enfants qu'elle reçoit et si elle devait conserver encore quelque temps toutes ses élèves, l'autorité devrait intervenir pour la forcer à se choisir un autre local beaucoup plus grand, ou à renvoyer au moins un tiers des enfants qu'elle réunit en ce moment. Je dirais la même chose de la classe de l'instituteur communal et ce avec plus de force encore parce qu'il s'agit d'une école publique".

Plus loin il indique:

"Vous savez qu'au terme de la loi toutes les communes sont tenues d'avoir au moins une maison d'école. Celles qui n'en possèdent pas encore ont jusqu'à 1850 pour s'en pourvoir. .. Aujourd'hui vous obtiendrez facilement du gouvernement ou du département, du quart au tiers du prix d'achat ou de construction ... "

A la suite de cette mise en demeure, mais en 1846 seulement, le conseil municipal vote une imposition extraordinaire de trois centimes au principal des contributions foncières, reconductible chaque année. C'est ainsi qu'une deuxième école publique

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est installée, au 1er Janvier 1850. Elle est confiée à M. Moulin Joseph ancien élève maître de l'école normale de Clermont-Ferrand. En 1849, le conseil municipal a bien voté un voeu "pour la construction d'une maison pour l'école et autres services municipaux". Mais il ne prend aucune disposition pour en assurer le financement. Depuis quelques années déjà devant l'état de délabrement avancé de la mairie, le conseil municipal est contraint de se réunir chez le maire. De ce contexte est né le projet d'une construction mixte mairie-école. En 1851 la préfecture incite M. le maire à réunir le conseil municipal "et les plus imposés de la commune, pour voter les centimes additionnels nécessaires pour faire face aux frais d'exécution". Un an avant, le conseil municipal a reconduit dans son budget, le traitement des 2 instituteurs ; 2 fois 200 Francs auxquels il faut ajouter 120 Francs d'indemnité de logement. Sur les 40 enfants qui reçoivent l'instruction gratuite, dix sont à remplacer. Le conseil désigne alors les fils de : - Pierre Durand et Marie Tixier, - Pierre Serpollet et Etienne Avel, - de Madame Veuve Denoyer, - de Madame Veuve Babut, - de Bonnet Cheminat, - d'Antoine Avel Maréchal, - de Madame Veuve Bresson, - de Joseph Hébrard dit Preteix, - de Pierre Mège. Bien qu'elle soit absolument nécessaire, le conseil hésite, tergiverse, avant d'engager des frais très importants pour la construction d'une école. Il compte beaucoup, pour résoudre le problème de l'éducation des enfants, sur l'école de filles déjà existante placée sous la direction des soeurs et sur celle des soeurs de la Miséricorde qui va recevoir les filles des familles pauvres: c'est seulement en 1854, que ces dernières prennent officiellement leur fonction. Cependant le conseil a projeté de créer un édifice, sur la place publique de la Mairie en face de l'église. Cette construction servirait de maison d'école, et de mairie. Dans le même corps de bâtiment seraient annexés une halle ouverte, une salle pour la pompe à incendie et les seaux et un poids public. M. Ausaldi architecte est chargé d'en dresser les plans, mais il ne doit pas dépasser la somme de 22 000 Francs maximum. L'administration communale est confrontée à de nombreux problèmes qu'elle n'a pas les moyens de résoudre. C'est seulement lorsque ceux-ci deviennent d'une extrême urgence, qu'une réponse est apportée. Il faut toujours parer au plus pressé, ce qui ne permet pas d'établir un programme de longue haleine. On sait que le plus difficile de tout est l'entretien des routes et chemins dû à la nature du sol, qui mobilise une grande partie de ses ressources chaque année. Ainsi l'on comprend mieux qu'il faille attendre 1865 pour qu'enfin le projet d'une mairie école devienne réalité. Chaque année, les enfants admis gratuitement, qui quittent l'école passé l'âge de 12 ans, sont remplacés. En 1860, les 40 garçons que comptent les classes de M. Martin et Moulin sont tous renouvelés. En voici la liste :

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Gorce Joseph Archon Pierre Girard Pierre Dorbley Antoine Ribion Claude Forestier Bonnet Arnaud Bonnet BruneI Bonnet Goyt Antoine Pommier Antoine Cheruy Jean Besut Bonnet Chambon François Belonnet Jean Marchadier Bonnet Schmitt Casimir Trapaux Joseph Legay Marien Perrier Jean Blanc Gilbert Brun Bonnet Renoux François Brun François Artonne Bonnet Durand Jacques Béligat Michel Bardin Jean Chambon Pierre Artonne Pierre Girard Louis Brun Gilbert Bellonnet Amable Chabrollet Jean Boisson Bonnet Bardet Auteroche Jean Coutary Gabriel Jouvenceau Jean Babut Pierre Renoux Pierre Envisagés depuis 1841, puis remises sur le carreau en 1849, il faut attendre 1862 pour que des dispositions sérieuses soient prises pour la construction d'une mairie-école. Il est envisagé la construction d'une maison d'école, d'une mairie et d'une halle couverte avec réserve d'un emplacement pour remiser la pompe à incendie et ses accessoires. Les études préparatoires faites par M. Imbert architecte chiffre la dépense ainsi : - maison d'école 28.000 Francs, - mairie 7.000 Francs, - halle couverte 4.000 Francs, Pour se procurer les fonds nécessaires le conseil municipal envisage :

- la vente de parcelles des communaux pour un apport de 5.000 Francs, - la vente d'un bâtiment en ruine servant de mairie et du jardin attenant, le tout

estimé 5.000 Francs, - Il y a 13.000 Francs disponibles réservés à cet usage. - Il est même envisagé la vente de rente qui doit rapporter 900 Francs soit un

total de 23.900 Francs. Le 1er avril 1865, le conseil municipal vote un emprunt de 20.000 francs, avec la participation des plus imposés de la commune, qui lorsqu'il s'agit de faire un emprunt sont obligatoirement consultés. La mairie école s'élèvera finalement sur l'emplacement de l'ancienne mairie en face de l'église. Le 20 décembre de cette même année, c'est à M. Rome entrepreneur à Cébazat que sont adjugés les travaux. La pose de la première pierre a lieu le 22 mars 1866, ce qui a donné lieu à un incident: en avril 1866 Monsieur Petit dé Monséjour, conseiller municipal de Gerzat, a adressé s, démission à Monsieur le Préfet. Il se plaint de n'avoir pas été convoqué à la session ordinaire de février, ni aux réunion extraordinaires des 18 février et 22 mars. Dans sa réponse à M. le préfet, le maire M. Faure indique que M. Petit de Monséjour a été convoqué régulièrement à la session ordinaire de février et que s'il na pas participé aux délibérations, c'était uniquement parce qu'il avait été empêché par la maladie, comme le secrétaire de mairie en témoigne. En ce qui concerne les réunions des 18 février et 22 mars, celui-ci n'a pas été convoqué, parce qu'il n'y a pas eu de réunion.

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"Il ne pouvait y en avoir, puisque je ne vous avais pas demandé l'autorisation nécessaire pour qu'elles puis sent avoir lieu, le registre des délibérations en fournit la preuve la plus évidente. Il résulte des renseignements que j'ai pris que M. Petit de Monséjour a fait à ce sujet une longue et minutieuse enquête, s'il se fut mieux renseigné, il n'aurait pas pris pour une séance extraordinaire, une petite cérémonie à laquelle sur la demande de l'entrepreneur de notre mairie école actuellement en construction, j'avais consenti à assister et à laquelle j'avais même invité la plupart des membres du conseil municipal et les 2 instituteurs, mais uniquement pour prouver aux ouvriers de notre entreprise une occasion de recueillir un plus fort pourboire, ainsi qu'il est d'usage de le faire lorsque l'on pose la première pierre d'un édifice. Il n’y avait là vous le voyez bien, rien d'officiel. Aussi à cette occasion, ai-je réprimandé le secrétaire de mairie, qui, interprétant mal les ordres que je lui avais donné, a cru, pour prévenir cinq de messieurs les conseillers, pouvoir se servir des imprimés ordinaires pour les convocations officielles. Quant à M. Petit de Monséjour, il n'a point été invité. Il m'était impossible, sans blesser toutes les convenances, de l'engager surtout officiellement, à la pose de la première pierre d'un édifice à la construction duquel, il avait fait en plein conseil la plus vive opposition et d'ailleurs le jeudi 22 mars à onze heures du matin, M. Petit de Monséjour, juge au tribunal civil de Clermont-Ferrand devait être à l'audience ...

C'est ainsi qu'une classe de garçons et une classe de filles voient le jour pour la rentrée 1867 dans les nouveaux bâtiments qui auront coûté la somme de 28.870 francs. En novembre, deux poêles en fonte sont installés pour le chauffage des salles de classe. Le conseil vote 100 Francs pour leur installation et pour 20 quintaux de charbon. Il vote la même somme pour couvrir les frais des instituteurs pour le chauffage et l'éclairage de leur classe ainsi que pour la classe d'adultes qu'ils ont ouverte l'année précédente et qui est suivie par 47 élèves, chiffre encore supérieur cette présente année. Les logements de la mairie école étant au nombre de deux, composés chacun de deux chambres et d'une cuisine, il n'y a place que pour deux familles. En plaçant le secrétaire de mairie dans la famille de l'un des deux instituteurs l'administration communale avait pu loger les instituteurs et le secrétaire. Le nouveau secrétaire M. Rollin en même temps concierge, sera logé à la place de M. Moulin. Ce dernier percevra une indemnité annuelle de 60 Francs, somme insuffisante, qu'il conteste en réclamant auprès de M. le préfet une somme de 100 Francs. M. le maire lui propose alors de choisir entre un appartement et l'indemnité de logement proposée. En février 1871, le conseil admet 42 élèves gratuitement. Vingt deux dans la classe de M. Martin et vingt dans celle de M. Moulin. Chaque instituteur doit avoir un salaire minimum de 800 Francs par an. Voici comment il se répartit : Pour M. Moulin 200 F de base versés par la commune, 160 F soit 20 élèves gratuits à 8 F, 664 F de rétribution des élèves payantes,

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60 F d'indemnité de logement, 80 F fourniture des élèves gratuits + le chauffage Pour M. Martin 200 F de base versés par la commune, 176 F pour 22 élèves admis gratuitement, 492,5 F de rétribution des élèves payants, 80 F fourniture des élèves gratuits + le chauffage de la classe. En 1874, 45 élèves sont admis gratuitement, et la rétribution passe de 8 Francs à 8,25 Francs par élève au dessous de 8 ans et à 9,90 Francs au dessus de 10 ans. M. Duclaux remplace M. Moulin. Le conseil vote 400 Francs pour les 2 institutrices des soeurs de la miséricorde et 80 Francs pour les élèves gratuits et le chauffage des classes, tout en reconduisant le traitement des deux instituteurs. Par mesure d'économie, la commune demande que la direction des deux écoles communales, garçons et filles, soit confiée à un seul instituteur. Le conseil départemental de l'instruction publique a donné un avis défavorable" attendu que la commune n'emploie même pas pour l'entretien des deux écoles, ses trois centimes spéciaux et que la raison d'économie mise en avant ne saurait être un motif déterminant, au moment où tout le monde demande la diffusion et l'amélioration de l'instruction primaire". A la session ordinaire de mai 1875, le conseil, malgré les observations du maire et les graves inconvénients qu'il voit à l'adoption de cette mesure, la gratuité est voté pour l'école de garçons. Faute d'indiquer les moyens de pourvoir à la dépense en résultant, M. le préfet rejette cette mesure. Par ailleurs le conseil municipal voudrait que Mademoiselle Morel soit nommée institutrice communale à côté de Madame Chamerlat directrice de l'école congréganiste. Finalement après quelques difficultés administratives, l'école tenue par les dames de la miséricorde est considérée comme école publique. L'administration recommande à la directrice de ne faire aucune distinction dans les classes entre élèves payantes et élèves gratuites. Elles doivent indifféremment suivre tous les cours. Le conseil municipal a appliqué pour Mademoiselle Morelles mêmes bases de rétribution qu'aux autres classes publiques. En 1876 la rétribution scolaire est pour la première catégorie un abonnement de 16 Francs par an, et pour la deuxième catégorie 12 Francs par an. Il y a les élèves au mois avec 1,50 Francs par mois. Les élèves admis gratuitement avec 3 mois de fréquentation dans l'année c'est-à-dire les mois d'hiver. On dénombrait ainsi : 8 élèves à 1,50 Francs, 2 élèves à 2,00 Francs, 63 élèves à 12 et 16 Francs. En 1877, il y a : 56 enfants payants, 88 gratuits.

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Ce nombre d'élèves nettement supérieur à celui de l'année précédente, résulte de la fusion des classes des soeurs de la miséricorde et des classes publiques communales. La classe de Mademoiselle Morel s'avère rapidement trop petite, et aucun local n'est susceptible d'y apporter une issue satisfaisante. La solution consiste donc à construire une école communale de filles. Cinq cent soixante cinq signatures sont présentées lors de la réunion du conseil municipal du 19 mars 1877, pour la construction d'une maison d'école de filles. Quinze voix se prononcent pour, contre quatre. A cette fin M. Pommerol, maire adresse à Monsieur le préfet la lettre suivante.

"Monsieur le préfet, J'ai l'honneur de vous exposer qu'il est de la plus grande nécessité de construire une maison d'école pour les filles de la commune de Gerzat. Aujourd'hui deux institutions se partagent à Gerzat, l'instruction des filles : la communauté des religieuses de la miséricorde et l'école libre dirigée par Mademoiselle Morel. La communauté a été fondée en 1854, tandis que l'école libre fonctionne depuis plus de 50 ans. Avant Mademoiselle Morel, deux religieuses dirigeaient cette école. De ces deux religieuses, il n'en reste qu'une aujourd'hui et c'est elle qui fournit le local de l'école et vient en aide à Mademoiselle Morel pour instruire les petites filles et soigner les pensionnaires. Le local est absolument insuffisant. Il se compose de deux petites pièces, presque sans air et sans lumière où les enfants sont entassés. Il n'y a point de cour pour la récréation. Il n'y a même pas de cabinet d'aisance. Malgré ces malsaines dispositions, l'école est très prospère. Le nombre d'élèves est presque égal et parfois supérieur à celui de la communauté. C'est dire que la population apprécie beaucoup cette institution et qu'elle tient à la conserver. L'administration municipale soucieuse des intérêts de l'enfance, a compris qu'il ne fallait pas laisser croupir dans l'air confiné les élèves qui fréquentent l'école. Elle a pensé qu'il était de son devoir, qu'elle ferait acte de justice et d'humanité en créant une maison d'école vaste, aérée, saine, pour les élèves qui fréquentent en si grand nombre l'institution de Mademoiselle Morel. L'an dernier à la suite d'une pétition signée par plus de 500 électeurs de la commune, le conseil municipal mit la question à l'étude et décida qu'il y avait lieu de voter un emprunt de 10.000 Francs pour construire une maison d'école. A la réunion des plus imposés, l'emprunt fut rejeté à une voix de minorité. Aujourd'hui Monsieur le préfet la situation n'a pas changé. La population presque entière, réclame pour les jeunes filles une maison d'école convenable ; le conseil municipal par sa délibération du 4 février dernier, a décidé de nouveau qu'il y avait lieu de voter pour cette urgente construction un emprunt de 10.000 Francs.

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Telles sont, Monsieur le préfet, les raisons qui ont décidé le conseil municipal à voter la construction pour les filles d'une maison d'école.

Le maire de Gerzat Docteur Pommerol

Gerzat, le 5 mars 1878. Monsieur Loiselot architecte à Clermont-Ferrand est chargé de dresser les plans de cette construction qui est prévu Place de la Ville dénommée aujourd'hui Place du Docteur Pommerol. MM. Perrin Jacques et Perrier Amable fils, obtiennent le marché après avoir consenti un rabais de 12 %, sur le montant des travaux chiffré à 22 755 Francs. Ces 20 024 Francs seront financés par une subvention de l'Etat de 7 000 Francs, un emprunt de 4 000 Francs à la caisse des écoles et un autre emprunt de 10 000 Francs. Un impôt extraordinaire de cinq centimes additionnels est voté. La duré de l'emprunt est de la ans. Après un incident avec M Forestier notaire au sujet d'une mitoyenneté, qui avait retardé les travaux, ceux-ci sont réceptionnés le 30 décembre 1881 Depuis quelques temps déjà de vives dissensions existent entre école communale et école libre. A la rentrée 1881, l'école des soeurs de la Miséricorde redevient école libre. Pour ce faire Madame la Supérieure doit faire une nouvelle déclaration d'ouverture d'école libre auprès de Monsieur le préfet et du procureur de la République comme si l'école n'avait jamais existé. Madame la Supérieure devra par ailleurs rembourser les sommes indûment perçues de l'administration au cours de la régularisation. Cette école disparaît en 1905, lors de la séparation de l'église et de l'Etat. En 1880, les salles de classe de l'école de garçons sont en très mauvais état. La charpente établie en 1867 est complètement à refaire. Le genre de couverture à deux pentes dont l'une déversait ses eaux dans un caniveau en zinc joignant le mur de la mairie en est à l'origine. Les eaux de pluie, ont pénétré presque partout faisant pourrir l'extrémité de poutres. Le lambourdage qui supporte le plafond est lu aussi sérieusement atteint. Par ailleurs celui -ci qui était trop près de la charpente rendait les classes très chaudes en été, et très froides en hiver. Pour remédier à ces inconvénients deux solutions sont présentées par Monsieur Loiselot architecte. la première consiste à refaire la toiture avec une seule pente en recouvrant avec du zinc en raison du peu de pente existant, et pour éviter le grosses chaleurs et le froid, un plancher sous lequel on suspendrait un plafond, en plâtre. La deuxième solution consiste à élever franchement le murs de l'école jusqu'à la hauteur du bâtiment de la mairie pour recouvrir le tout par une toiture semblable à celle qu existe. On obtient ainsi des locaux supplémentaires qui permettent de loger les instituteurs adjoints et d'obtenir une grande salle à multiples usages. Dans le premier cas, la dépense s'élèverait à 6.370 Francs et à 11.118 Francs pour la deuxième solution. Cette dernière solution étant retenue les travaux sont adjugés à Monsieur Gidon Annet entrepreneur à Clermont-Ferrand. La durée des travaux est de un an. Cependant pour l'achèvement des travaux une somme supplémentaire de 3.361 Francs est nécessaire. Le 11 novembre 1884, le conseil municipal adopte un double projet : l'agrandissement et la terminaison de l'école publique de filles et la construction

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d'une école maternelle. L'école de filles n'est en effet pas tout à fait terminée. Il reste quelques aménagements intérieurs à réaliser et la cour à restaurer et à clôturer. Pour ce qui est de la construction d'une école maternelle le conseil municipal, au cours de sa séance du 9 septembre 1888 en définit la nécessité ainsi :

"Dans le but de faciliter le recrutement de l'école actuelle de filles, d'obtenir une bonne surveillance des enfants et au point de vue des intérêts agricoles, d'alléger les charges de la population, les mères de famille devenant libres de consacrer leur temps au travaux des champs".

Cette volonté de disposer d'une école maternelle s'est manifestée par une lettre, de M. le Docteur Pommerol maire, datée du 18 juillet 1888 : Monsieur le préfet,

"J'ai l'honneur de vous retourner le dossier contenant les plans et devis d'un projet de construction d'Ecole Maternelle. J'ai fait opérer par l'architecte les modifications indiquées par le rapport de la commission des bâtiments civils. Je vous ferai observer, Monsieur le préfet, que c'est la seconde fois que les bâtiments civils m'ont envoyé ce dossier et pourtant dès la première fois j'ai fait donner satisfaction aux observations alléguées. Je ne m'attendais pas à recevoir des observations nouvelles puisque toutes les pièces avaient déjà été examinées avec soin ; Il est bon de faire en une seule fois cet examen critique et de contrôle afin de ne pas retarder par des allées et venues inutiles la solution des questions soumises à votre approbation. La construction de cette école est absolument urgente si on veut que le recrutement de l'école actuelle de filles se fasse avec profit. Le conseil municipal de Gerzat a aussi voté depuis longtemps des centimes additionnels pour faire face à la dépense. Malgré mes prières d'avoir à prendre un arrêté à cet égard, pour que les centimes libres à la fin de l'année soient remis sans interruption en recouvrement, je vois le temps avancer et nulle décision survenir. Il y va pourtant de l'avenir de l'instruction publique et je crains que le conseil municipal ne réponde à ces lenteurs par une démission collective, quand il verra qu'il faut plus d'une année pour prendre un arrêté et examiner un dossier. J'ai donc l'honneur de vous supplier pour la 3ème fois de ne plus mettre de retard dans cette affaire si urgente et faire en sorte qu'au plus tôt, ce dossier termine son chemin errant à travers la filière des bureaux et que les centimes additionnels votés par le conseil municipal soient approuvés et mis en recouvrement au commencement de 1889. Si ces mesures ne sont pas prises il y aura certainement ici une crise municipale grave dont l'autorité supérieure devra prendre la responsabilité. Veuillez, Monsieur le préfet ...

Après plusieurs propositions sur le choix de l'emplacement, celui-ci est défini le 15 novembre 1885, après transport sur place du conseil municipal. Il est alors décidé

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que l'école maternelle sera édifiée en face de l'école actuelle, à l'extrémité de la place et à la distance réglementaire de la maison de Monsieur Antoine Pomerol, ce qui entraîne la désaffectation de la place des Courradoux. Au cours de cette séance l'avant projet est adopté. Les dépenses s'élèvent à 25.000 Francs environ. En novembre 1888 deux emprunts sont contractés: l'un de 18.500 à 4,6 %, le deuxième au Crédit Foncier de 6.500 à 4,75 %. L'emprunt est adopté au bulletin secret par 7 voix sur 10 votants. Il est couvert par une imposition extraordinaire de 5 centimes additionnels pour une durée de 30 ans. L'adjudication des travaux a lieu le 22 décembre de cette même année. Elle comprend à la fois la finition de l'école de filles et la construction de l'école maternelle. C'est M. Poutignat d'Ambert qui obtient le marché mis en adjudication, après avoir consenti un rabais de 22 %. La réception des travaux a lieu le 11 mars 1889, ce qui n'empêche pas l'école d'ouvrir dès la rentrée 1890 avec 39 enfants, dont une vingtaine de familles nécessiteuses. La directrice, vu le grand besoin de ces enfants, sollicite un secours pour dresser un arbre de Noël ou distribuer des étrennes utiles telles que coiffure, tabliers, sabots, etc. Par ailleurs elle signale qu'il lui est déjà arrivé de donner des "aliments à ces enfants que les parents besogneux viennent chercher à des heures tardives". Le bureau de bienfaisance vote 40 Francs pour l'arbre de Noël et autorise l'institutrice à fournir aux enfants indigents soupe et pain à midi, à tenir une liste où chaque enfant sera inscrit, nom du père ou de la mère et indiquer le nombre de soupes données à chaque enfant et la date. La séparation de l'église et de l'Etat en 1905 a pour conséquence la fermeture de l'école congréganiste de filles. Le nombre d'élèves des écoles laïques de filles, se trouve ainsi considérablement augmenté. Une troisième classe est créée et le poste d'une deuxième adjointe pourvu. Les réparations nécessaires et le mobilier à installer s'élèvent à 1.020 Francs. Voici le règlement pour le chauffage des classes de l'école de garçons, le balayage et le service de propreté.

"L'instituteur est chargé du chauffage des trois classes de son école, moyennant la somme totale et annuelle de 100 francs, prix à forfait, que lui paiera la commune de Gerzat pour achat de charbon, bois, paille, allumettes. - L'instituteur se procurera lui-même le combustible chez un fournisseur de son choix, - L'allumage et le service des poêles seront faits dans chaque classe, par deux élèves désignés à tour de rôle et sous la surveillance de leur maître respectif. - L'instituteur sera tenu de faire allumer les poêles des 3 classes toutes les fois que la température descendra au dessous de 12 (douze) degrés centigrades. Cette condition remplie, la commune de Gerzat ne pourra soulever aucune objection ni réclamation. - La commune fera ramoner les cheminées tous les ans. Elle reste chargée des frais d'installation et de la réparation des appareils de chauffage.

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- La commune fournira pour le service de chauffage 3 seaux à charbon, 3 pelles, 3 pique feux. Ces objets resteront la propriété de la commune et seront inscrits à l'inventaire; L'instituteur tout en veillant à leur conservation, ne sera pas responsable de l'usure. Les poêles actuels, étant détériorés, insuffisants, contraires à l'hygiène seront remplacés par des appareils à double enveloppe et mieux conditionnés. Si la dépense est trop grande elle pourra être répartie sur trois années consécutives. Balayage et service de propreté Il n'est rien changé en ce qui concerne le balayage. Le service de balayage et de propreté sera donc assuré comme les années précédentes par les élèves, sous la surveillance de leurs maîtres. L'instituteur est chargé de fournir tous les objets nécessaires à ce service, moyennant la somme annuelle de 20 Francs, prix à forfait que lui paiera la commune, pour la période qui s'étend du 1er octobre 1902 au 15 août 1903. Le présent règlement a été rédigé par l'inspecteur primaire soussigné, pour éviter toutes difficultés possibles, entre la commune et le directeur de l'école publique.

Fait à Clermont le 1er décembre 1902. L'inspecteur primaire.

Vu et approuvé Vu et approuvé Le Maire de Gerzat L'instituteur.

Rédigé pour l'école de garçons ce règlement a été également appliqué pour l'école de filles. Quant à la température de moins de douze degrés indiquée ci -dessus, elle a fait l'objet d'une souplesse et d'une tolérance qui permettront aux élèves de pouvoir travailler; Cependant un fait est acquis : l'on supportait plus facilement qu'aujourd'hui les morsures du froid, les chaumières étant peu chauffées, il n'y avait donc peu ou pas de différence de température.

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Chapitre VI L'ADMINISTRATION

Si gouverner c'est prévoir, administrer une commune c'est faire un choix judicieux des mesures à prendre pour apporter le maximum de satisfaction au moindre coût. Nous publions en annexe la liste des maires qui ont eu cette lourde tâche. Aussi nous bornerons-nous ici à citer quelques faits saillants ou quelques réalisations qui ont eu une influence sur le mode de vie des habitants de la cité. C'est le 8 août 1843 qu'est décédé M. FLEURY chirurgien chef de l'hôtel Dieu, professeur de l'École Secondaire de Médecine. Administrateur dévoué des intérêts de la commune pendant plus de cinquante ans, le Conseil Municipal lui accorde une concession gratuite à perpétuité, en reconnaissance des services rendus. Cette même année est créé un corps de sapeurs pompiers pour actionner la pompe à incendie achetée précédemment ainsi que 200 seaux. Cette compagnie se compose d'un lieutenant, de trois sergents, de quatre caporaux et de 20 pompiers. M. GIRARD Denis en est le premier lieutenant et GERMAIN Annet le sous-lieutenant. En 1855 la commune fait l'acquisition d'une nouvelle pompe. Quant aux seaux doublés d'osier, pour la plupart en très mauvais état, ils sont réparés en 1868 par le menuisier M. Barbarin. Trois ans plus tard la compagnie à cause de dissensions n'existe pratiquement plus. Elle est reformée avec des hommes choisis par le Conseil Municipal. De 18 hommes, elle passe à 21. En 1849, une épidémie de choléra a sévi pendant les mois de juillet, août et septembre entraînant le décès de plus de cinquante gerzatois. Cette maladie infectieuse, épidémique, grave, se caractérise par des vomissements, une diarrhée abondante et une déshydratation rapide. Le Conseil Municipal a rendu un grand hommage à M. le maire, à M. Blanchier docteur et à M. Coste élève interne de l'Hôtel Dieu de Clermont pour les soins qu'ils ont donnés aux malades, pour leur dévouement et leur activité débordante. Toutes les réunions du Conseil municipal se font sur l'autorisation du préfet, sauf les sessions ordinaires, au nombre de quatre. Le maire et l'adjoint doivent prêter serment, lors de leur installation.

"Je jure fidélité au roi des français, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du royaume. "

Le 27 février 1848 à la suite de la constitution d'un gouvernement républicain et de la proclamation départementale une commission provisoire pour administrer la commune est composée de MM. Faure, Pommerol Étienne et de Bardin Bonnet, qui réunissent les sympathies de la population. Le 18 mars le citoyen Louis Silvant délégué du commissaire du gouvernement Républicain s'est rendu à Gerzat. Après avoir fait publier par le tambour de la ville la révocation du Conseil Municipal et la destitution du maire et adjoint, les habitants se sont réunis à la mairie pour élire une commission républicaine provisoire. Ont été nommés par acclamation : Mabrut Claude Annet notaire, maire

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Pommerol Michel 1er adjoint Blanchier J. Baptiste 2e adjoint

La mairie.

Membre de la commission : Lassiauve Antoine (fils d'Antoine) Mazoire Bonnet Croizier Gilbert Girard Denis Petit Montséjour Charles Gorce François Toutes ces personnes sont installées séance tenante par le délégué départemental. Le 22, la délégation se réunit sous la présidence de M. Moustier maire provisoire à la suite de la démission de M Mabrut pour établir et clore la liste des habitants de la commune qui doivent élire les représentants du peuple. Cette liste compte 774 noms. C'est la première application du suffrage universel. Suite aux élections qui viennent d'avoir lieu, le conseil municipal se réunit le 24 août pour élire le maire et les adjoints. M. Joseph Faure est élu maire M. Pommerol Antoine est élu 1er adjoint M. Bonnet Bardin est élu 2e adjoint

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En 1860 lors du renouvellement du Conseil Municipal le bureau de vote est ouvert le samedi de 12 à 16 heures et le dimanche de 9 à 15 heures. M. Faure Annet Joseph maire, Pommerol Étienne et Bardin Germain adjoints, sont confirmés dans leur fonction par arrêté préfectorale, et prêtent serment :

" Je jure obéissance à la constitution et fidélité à l'empereur ".

Le 22 janvier 1863 sur convocation d'une réunion le quorum n'est pas atteint. Le 13 mars le même phénomène se produit. Un désaccord profond règne au sein de l'équipe municipale, mais aucune allusion n'y est faite sur le registre des délibérations. Pour remédier à ce blocage une commission est instituée par l'autorité préfectoral. Celle-ci se réunit pour la première fois le 19 juillet. Elle est formée ainsi : MM. Faure Joseph, maire Pommerol Étienne 1er adjoint Bardin Germain 2e adjoint Cognet Antoine propriétaire Joal Gorce propriétaire Monestier Claude propriétaire Germain Annet notaire Bardin Laurent propriétaire CheminaI Claude propriétaire Goy Étienne propriétaire Bardin Rougier Gilbert propriétaire Missonnier Étienne propriétaire Joal Janoux propriétaire Mazoire Beauvallot Antoine propriétaire Bardin Claude fils de Pierre propriétaire Fournier Antoine propriétaire Bardin Rougier Bonnet propriétaire Cette commission va administrer la commune jusqu'en août 65 où un nouveau Conseil municipal est élu, comme son prédécesseur pour 5 ans. M. Faure Joseph y remplissant les fonctions de maire jusqu'en août 70. La suite la voici à travers le registre des délibérations. "République Française.

L'an mil huit cent soixante dix, le mardi 6 septembre à trois heures du soir, les conseillers ci-dessous désignés et classés par le nombre de voix qu'ils ont obtenues dans les élections des six et sept août de la présente année se sont réunis dans la salle des séances de la mairie de Gerzat. Ces conseillers sont :

De Chazelles Antonin 546 voix Cohade Bardin Géraud 465 voix Pommerol François docteur 544 voix Mazoire Bonnet 464 voix Forestier Bonnet 519 voix Chabrillat François 463 voix Pommerol Fançois Faure 507 voix De La Roque 456 voix Galabrut Blaise 504 voix Verdier Jacques 451 voix Bardin Lafarge 487 voix Joal Robin Bonnet 448 voix Pommerol Joseph 484 voix Gorce Dherment François 439 voix

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Joal Rigaud Pierre 476 voix Girard Jacques 435 voix Mazoires Jacques 474 voix Cogniet Claude 435 voix Forestier Cheminat Jacques 471 voix Joal Janoux 415 voix Joal Tixier François 470 voix M. de Chazelle n'assiste pas à la séance par suite de maladie. M. Pommerol docteur en médecine annonce aux membres présents que les événements douloureux qui sont venus fondre sur la patrie et amener en France l'invasion prussienne, ont en même temps décidé la chute du gouvernement impérial et l'avènement de la République. Il explique que devant le résultat des élections des 6 et 7 août le préfet de l'empire avait récemment nommé M. de Chazelles maire et MM. Pommerol Faure et Mazoire Jacques adjoints et que M. Girot Pouzol le préfet républicain était tout disposé à maintenir ces nominations si M. de Chazelles voulait conserver ses fonctions de maire. M. Pommerol donne alors lecture d'une lettre du préfet qui l'invite comme second conseiller municipal et par suite de la démission de M. de Chazelles et de son impuissance à se rendre à la réunion, à procéder à l'installation des conseillers et à prendre en main la direction des affaires de la commune. il dit que M.le préfet maintient comme adjoints MM. Pommerol Faure et Mazoires Jacques. Après ces explications M. le Docteur Pommerol prenant la présidence du Conseil demande à chacun des membres s'il consent à faire partie du Conseil Municipal. Tous répondent séparément et affirmativement, sous forme de serment politique que la République a aboli. Alors le président leur déclare qu'au nom de la République Française et en vertu des pouvoirs que lui confère la lettre préfectorale, ils sont tous, dès ce moment, institués légalement conseillers municipaux de la Commune de Gerzat.

Fait en mairie à Gerzat les jours sus dit." A la fin de l'année à la suite d'un différent avec la société de musique, le maire a ordonné le retrait des instruments appartenant à la municipalité. Il est reproché à la société, d'avoir refusé de défiler en faisant le tour du village pour la fête du 14 juillet avec les républicains, alors que pour les fêtes religieuses la société assiste à la messe et aux processions. Les jours de réunions certains membres honoraires républicains ne sont pas convoqués, tandis que les autres le sont tous. Pour les élections municipales certains membres exécutants sont accusés d'avoir fait la distribution des bulletins de la liste adverse. Lors de l'assemblée générale, il est décidé de maintenir l'ancien bureau. Après ce vote un grand nombre de membres honoraires croyant la réunion terminée, se retirent. Les membres restants reviennent sur la première décision et forment un nouveau bureau qui est qualifié d'illégal. Le conseil municipal convoqué, approuve la mesure prise par 7 voix contre 4. Ces derniers élèvent une protestation jugeant ce retrait en disproportion avec les faits incriminés. Parmi les distractions, figure en bonne place la fête patronale. TI faudrait même dire les fêtes patronales des communes environnantes. Ces fêtes sont l'occasion de copieux repas de famille, et aussi de se défouler. Le premier juin 1892 le conseil municipal :

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"Considérant que presque tous les ans, la fête patronale se rencontre tantôt avec la St Amable, tantôt avec la Pentecôte ou la Fête Dieu et que par suite cette fête est sujette à des variations ou à des concordances qui nuisent à son éclat. Le conseil d'accord avec l'autorité écclésiastique décide qu'il y a lieu de fixer d'une manière définitive, pour les années suivantes, la fête patronale de Gerzat au dernier dimanche de juin. "

Pour la bonne organisation de la fête, et son bon déroulement, le maire a mis en place un règlement dont voici le texte.

Règlement de la fête patronale: Article 1er : La St Bonnet fête patronale du lieu devant être célébrée le dimanche treize juin courant, tous les habitants, sans exception, ce jour là balaieront ou feront balayer le devant de leurs maisons et enlèveront toutes les immondices ou ordures qui pourraient s'y trouver. Article 2 : Les marchands de toutes espèces, les débitants de vin, bière, eau de vie et autres liqueurs sur la place publique, les saltimbanques, bateleurs, baladins, faiseurs de tours, chanteurs publics et autres individus de professions analogues devront avant de s'y établir se munir d'une autorisation du maire. Article 3 : Défense est faite d'établir des jeux de hasard, ou petite loterie sur la voie publique, ou dans les maisons particulières. Article 4 : Les danses publiques se tiendront sur la promenade publique connue sous le nom de Luminerie, elles ne pourront se prolonger après 9 heures du soir. Article 5 : Il est expressément défendu à tous marchands, cabaretiers, cafetiers, saltimbanques et autres de même professions, de toucher aux arbres trop jeunes pour que l'on puisse y attacher des cordes ou y appuyer des tentes, tables, en aucune manière à peine de tous dépens dommages et intérêts. Article 6 : Les aubergistes et cafetiers pourront donner à boire et à manger jusqu'à onze heures. Passé cette heure de la nuit, leurs établissements devront être fermés.

En 1897 un crédit de 100 F est voté pour la confection d'un tourniquet ou l'achat d'un mas de cocagne. Lors de la première réunion le 1er octobre 1870, le Conseil Municipal assisté des plus imposés de la commune, tenant compte des charges actuelles très lourdes qu'il doit assumer, a refusé par 19 voix contre 4, de contracter un emprunt communal pour l'achat d'armes et d'habillement destinés à la garde nationale. Cette décision n'a pas empêché qu'en novembre un arrêté fixe à 13 588 F la somme que la commune doit verser au trésor pour l'équipement et la solde des gardes nationaux.

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Aux élections municipales du 30 avril 71, le scrutin ouvert à 6 heures est clos à 5 heures du soir. Le Docteur Pommerol est élu maire avec 20 voix sur 21 votants. MM. Forestier Missonnier Bonnet et Mazoires Jacques adjoints. Le 2 avril 187 4, alors que le mandat n'est pas terminé, le Conseil est informé d'un arrêté de M. le préfet nommant M. de Chazelles maire et M. Mazoires adjoint. Un arrêté du ministre de l'intérieur nomme M. de Taragon 2e adjoint quelques jours après. En décembre de la même année M. de Chazelles procède à l'installation du Conseil et à celle de M. Bardin Lacombe nommé adjoint en remplacement de M. de Taragon démissionnaire. Nous vivons là une époque trouble de lutte entre Bonapartistes et Républicains. C'est ainsi que le 9 mars 76 M. Bardin Claude est nommé maire par arrêté préfectoral en remplacement de M. de Chazelles décédé. Le 19 mars M. Fournier Antoine est nommé adjoint toujours par arrêté préfectoral. Au cours de cette séance une concession gratuite et à perpétuité est votée pour M. de Chazelles pour services rendus. Suite aux élections de 1876, le Docteur Pommerol est élu maire par 20 voix sur 21 votants. Pommerol Antonin et Mazoires Jacques adjoints. En 1880 la charpente de la tour de l'horloge menace ruine. La toiture est en partie disparue. L'eau qui pénètre sur le support en bois de la croix, et sur la suspension de la cloche, complètement pourri, présente un très grand danger. La solution la plus économique est recherchée. Il est alors décidé de faire une terrasse et un entourage en maçonnerie. Un petit clocheton en fer supportera la croix et servira en même temps de support pour la cloche. Pour se couvrir de ses frais de démolition, le bois de charpente et les tuiles sont laissés à l'entrepreneur. La croix et les fers restent propriété de la commune. Le chemin de Clermont à Randan a facilité les communications avec la capitale auvergnate. Les transactions commerciales de la commune pour son chènevis, ses huiles de chènevis, le chanvre, le blé, prennent de plus en plus d'importance. Ainsi de nombreux gerzatois réclament-ils un service journalier de la poste. C'est avec une grande joie qu'ils voient en 1847 la création d'un bureau de poste à Montferrand moins éloigné de leur habitation, sans pour autant les satisfaire. Il faut attendre 1884 pour que Gerzat soit doté d'une recette postale. Le conseil municipal s'engage à fournir gratuitement pendant 18 ans un local convenable pour l'installation du service et le logement du titulaire. Ce service postal uniquement télégraphique est installé dans un local de la mairie. Au début du siècle, il ne correspond plus aux besoins. C'est en 1902, qu'un nouveau bureau de poste télégraphique et téléphonique s'installe dans un immeuble appartenant à M. Boissat, à coté du café du même nom rue Marcel Sembat.

* * * * * L'histoire d'un legs mérite d'être rapporté. M. François Archon Desperouse propriétaire domicilié à Riom a légué au Bureau de Bienfaisance de Gerzat, dans ses propriétés de Gerzat, Saint Beauzire et Cébazat une quotité suffisante pour former un revenu de 4.000 F, afin de fonder une rente de 3.000 F pour les pauvres et de 1.000 F pour l'instruction des enfants pauvres et à la

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charge de payer 500 F à chaque chef de famille de la commune portant le nom d'Archon en comprenant l'ancien garde de Gerzat célibataire. Par décision du Conseil d'État ce legs de 4.000 F a été réduit d'un tiers. Le Bureau de Bienfaisance et la commune de Gerzat ont été autorisés à l'accepter. lls demandent aux héritiers du testataire la délivrance de cette donation. Le conseil autorise par ailleurs la commune à plaider pour introduire et suivre cette instance. Le Bureau de Bienfaisance est contraint, pour payer les frais d'enregistrement, de faire un emprunt de 12.300 F remboursable en 9 annuités.

* * * * * Durs à la tâche les agriculteurs gerzatois savent aussi se distraire et passer de bons moments ensemble, avec la société de musique "Les Laboureurs de la Limagne". A la suite de discorde, le 3 janvier 1877, le conseil Municipal réclame les registres de la société, les instruments, les cartons de musique et le bâton du chef qui lui appartient. Devant le refus de rendre le matérielle conseil décide d'ester en justice par 5 voix contre 4. Comme la raison finit toujours par triompher au cours d'une nouvelle réunion extraordinaire la société musicale qui vient de se reconstituer demande le prêt des instruments et accessoires et une salle de répétition. Le conseil donne son accord. Le 30 mai 1887, la société au grand complet participe à Clermont à l'entrée officielle du général Boulanger nommé à la tête du 13e corps d'armée. Très dynamique la société participe à de nombreux concours avec succès. Pour qu'elle participe à celui de St Pourçain le conseil municipal lui octroie la somme de 100 F. En 1896, la société demande le remplacement d'instruments hors usage. Le conseil donne un avis favorable mais ne vote aucun crédit.

* * * * * Le 20 mai 1919, pour rendre hommage aux femmes qui pendant la guerre ont eu une attitude exemplaire, un courage à toute épreuve, la Chambre des députés, par 344 voix contre 97, leur accorde le droit de vote et l'éligibilité. Bloquée par le Sénat qui ne met pas cette question à son ordre du jour, il faut attendre une nouvelle loi de 1945, pour que les femmes obtiennent enfin le droit de vote. C'est ainsi qu'elles participent pleinement à la vie du pays, pour la première fois aux élections municipales du 29 avril 1945. Élections provisoires dirons nous, car tous les prisonniers de guerre et déportés ne sont pas encore rentrés. Quoiqu'il en soit, le nombre d'inscrits sur la liste électorale a plus que doublé avec 1608. 1140 électrices et électeurs participent au vote. Aux élections municipales d'octobre 1947 le conseil municipal suivant est élu : MM. Cornillon Jean-Baptiste Besse Henri

Pachon Germain Faure Jean Favier Jean Vial Antoine Collange Marcel Battut Marius Pachon Antonin Lepeytre Antoine Douroux Gilbert Bellonnet Étienne

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Crépin Léon Blanc Jean Baptiste Boile Simon Dufour Henri Laime Charles

MM. Cornillon Jean-Baptiste est élu maire Pachon Germain premier adjoint Besse Henri deuxième adjoint En avril 1953 en plus des conseillers déjà en place 4 nouveaux conseillers sont élus : MM. Tixier Jean, Granet Henri, Ameil Marius et Mazeron Pierre, en remplacement de MM. Pachon Antonin, Laime Charles, Faure Jean et Vial Antoine. M. Cornillon Jean Baptiste est réélu maire M.Battut premier adjoint M. Collange deuxième adjoint Aux élections complémentaires du 29 juin 1958, à la suite du décès le 26 mai de M. Cornillon M. Panefieu Raymond est élu conseiller municipal. C'est M. Marcel Collange qui est élu maire et M. Lepeytre Antoine le remplace comme deuxième adjoint. Aux élections du 8 mars 1959, vu l'augmentation de la population, Gerzat compte 21 conseillers au lieu de 17. Sont élus : MM.

Collange Marcel Bellonnet Étienne Battut Marcel Compte Jean Lepeytre Antoine Bourrat Jean-Marie Tixier Jean Dumans Lucien Tixier Jean Pinet Favier Jean Boile André Blanc Jean-Baptiste Jarry Charles Montagne Maurice Semonsut Jean Besse Henri Panefieu Raymond Durand Guy Granet Henri Dufour Henri Mazeron Pierre

M. Collange est réélu maire M. Battut Marcel est élu premier adjoint M. Lepeyre Antoine est élu deuxième adjoint Les élections du 14 mars 1965 apportent peu de changement si ce n'est qu'il faut deux conseillers de plus, à cause de l'augmentation du nombre d'habitants. MM. Fournier Eugène, Bonnefont Jean et Schoêttel Bernard viennent compléter l'équipe sortante en tenant compte que M. Durand Guy n'avait pas fait acte de candidature. M. Collange Marcel est réélu maire M. Battut Marcel est réélu premier adjoint M. Lepeytre Antoine est réélu deuxième adjoint. Deux adjoints supplémentaires sont élus.

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M. Jarry Charles M. Bellonnet Étienne A la suite des élections des 14 et 21 mars 1971, le Conseil Municipal est presque entièrement renouvelé, excepté MM. Boile et Panefieu. Sont élus MM.

Decorps Jacques Bacconnier Henri Rossignol Serge Souchayre Pierrette Fustier Georges Chassagnol Patrick Arnaud Raymond Pocachard Danielle Souchayre Serge Roger Panefieu Raymond Roux Jean Claude Cellier Henri Perpenat Jean Gachignat Gérard Mathias Raymond Vaur Alain Mordier René Sol Jean Claude Boile André Ollier André Dumond Éliane Delaire Gilles Semonsut Guy

M. Arnaud Raymond est élu maire M. Delaire Gilles premier adjoint M. Decorps Jacques deuxième adjoint M. Panefieu Raymond adjoint supplémentaire M. Rossignol Serge adjoint supplémentaire

Un accord conclu entre le parti socialiste et le parti communiste au plan national, fait qu'en 1977, une liste commune est établie au prorata des forces qu'ils représentent. C'est ainsi que huit communistes ou sympathisants communistes figurent sur la liste commune, que voici. Decorps Jacques Mazeron Alain Bardin Henri Brosset Françoise Rossignol Serge Thibault René Semonsut Guy Cellier Gaston Arnaud Raymond Brunie Daniel Fustier Georges Legay Daniel Dumond Éliane Gouttefangeas Paul Panefieu Raymond Gay Andrée

Bretogne Jean Garcia Michelle Ollier André Soulier Michel Souchayre Serge Jallut Jeannine Vezine J. Claude

M. Raymond Arnaud est réélu maire Jacques Decorps 1er adjoint Rossignol Serge 2e adjoint Cellier Gaston 3e adjoint Georges Fustier 4e adjoint supplémentaire Raymond Panefieu 5e adjoint supplémentaire Paul Gouttefangeas 6e adjoint supplémentaire

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Au cours de 1980 un différend éclate entre Monsieur Arnaud maire, et le groupe socialiste dont il est issu. Les rapports s'enveniment à tel point que M. le maire retire la délégation d'adjoint à MM. Rossignol Serge et Panefieu Raymond. Aussi lorsque le compte administratif du maire est présenté le 14 novembre 1980, celui -ci est rejeté, ce qui a pour résultat de provoquer la dissolution du Conseil et de créer une nouvelle élection. Voici la déclaration faite par le président du groupe socialiste à cette séance mémorable du 14 novembre 1980.

"Nous venons de discuter les résultats chiffrés du compte administratif 1979, l'exécution a été faite en partie sous le contrôle d'adjoints vigilants et compétents qui ont l'entière confiance de la majorité de notre assemblée et qui se sont tous rendus compte que certaines informations ne leur avaient pas été communiquées, pour ne pas dire dissimulées volontairement. C'est justement en voulant exercer leurs fonctions avec toute la rigueur que l'on est en droit d'attendre d'élus qui se savent pleinement responsables que nos collègues Serge Rossignol puis Raymond Panefieu ont été privés par le maire d'attributions dont ils s'acquittaient ponctuellement avec toute la conscience et l'autorité que nous leur connaissons. Nous pouvons ajouter que notre collègue Gaston Cellier s'est trouvé lui aussi, au cours des derniers mois, placé devant des situations qu'il ne pouvait pas contrôler, n'étant informé que trop tard ou pas du tout des mesures prises dans le domaine scolaire. Lors de la dernière réunion, la preuve nous en a été donnée puisque le Conseil Municipal a du désavouver le maire. Nous devons rappeler les conditions de construction du groupe scolaire Jean Jaurès, où sans l'assentiment du Conseil, des modifications importantes, avaient été apportées au projet, qui sans la vigilance de notre collègue Alain Mazeron n'auraient pas pu être arrêtées. La politique du fait accompli est inadmissible pour des femmes et des hommes qui ont accepté de gérer collégialement une commune. Il leur est difficile d'admettre, en effet ce qu'ils considèrent comme un devoir civique intransigeant soit bafoué et que les pires soupçons puissent se faire jour. C'est pourquoi nous estimons que nous ne pouvons plus faire confiance au Maire pour l'exécution de nos options budgétaires et nous ne voterons pas le compte administratif de l'exercice 1979."

Monsieur le président demande au Conseil de se prononcer sur ce texte et ses conclusions, qui sont adoptés par Il voix, 2 contre et 7 refus de vote. Monsieur Brunie au nom du groupe communiste et sympathisant donne lecture au conseil de la déclaration ci-après expliquant le refus de vote.

"Le compte administratif 1979, qui nous est soumis, appelle plusieurs remarques. Tout d'abord, il y a lieu de s'étonner qu'il nous soit présenté à la mi-novembre, alors qu'administrativement il est clos depuis le 28 février. Le

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budget supplémentaire qui va en résulter nous sera soumis seulement en décembre, c'est à dire qu'il ne pourra pas être réalisé, pour une grande part en 1980. Nous utiliserons donc en 1980, un argent ayant subi l'érosion monétaire du taux d'inflation, ce que nous regrettons vivement. En second lieu, le budget d'investissement et celui de fonctionnement font apparaître un excédent de 738.335 F. Le budget d'investissement avec un excédent de 221.000 F (qui ne tient pas compte des en cours) n'appelle aucune remarque particulière. En effet la réalisation de ce budget ne dépend pas exclusivement du Conseil municipal et se situe dans des normes tout à fait raisonnables. Le budget de fonctionnement par contre, laisse à notre avis avec 516.902 F un excédent trop important. Nous sommes pleinement conscients de l'importance que revêt le vote d'un compte administratif. Dans des circonstances normales, malgré les insuffisances constatées, nous l'aurions voté. Nous regrettons que les différends existants au sein du P.S. se retrouvent au Conseil municipal. Cela nuit à une bonne gestion de la commune et porte atteinte aux intérêts de la population gerzatoise. Nous regrettons l'autoritarisme et le manque de démocratie qui se manifeste et qui n'ont rien à voir avec les accords de 1977, auxquels nous restons profondément attachés. Nous n'avons pas à nous ingérer dans les affaires internes du P.S. mais compte tenu du malaise qui existe nous refusons de prendre part au vote. "

Présenté à nouveau le 18 décembre 1980, puis le 16 janvier 1981, le budget supplémentaire est rejeté. Le budget primitif soumis à l'assemblée municipale le 27 février, le 26 mars, puis le 29 avril est lui aussi refusé. La majorité de l'assemblée, face au refus du maire de démissionner, redemande à l'autorité de tutelle la dissolution du Conseil municipal, seule mesure susceptible de débloquer la situation. Faute de budget, c'est le précédent qui sert de base pour l'administration de la commune, ce qui pose quelques problèmes. C'est seulement le 18 novembre 1981, qu'un décret gouvernemental porte dissolution du Conseil municipal. Le 24 novembre monsieur RUPTIER Directeur des affaires communales et culturelles à la préfecture du Puyde- Dôme met en place la délégation spéciale chargée d'assumer l'administration de la commune et de préparer les élections pour le renouvellement du Conseil municipal dont la date est fixée au 13 et 20 décembre 1981. Cette délégation est ainsi composée : M. Charles Petit : Directeur d'école honoraire domicilié à Gerzat M. René Chabanon : Trésorier principal en retraite demeurant à Clermont-Ferrand. M. Henri Cellier : agent de maîtrise Michelin domicilié à Gerzat M. Petit est nommé président de la commission et M. Chabanon vice-président. A l'issue des élections du 20 décembre, les conseillers suivants sont élus.

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MM. ARCHIMBAUD Octave MAZERON Alain HAAS Femand LEGAY Daniel DECORS Jacques SOULIER Michel Mme BATTUT Colette BRUNIE Daniel DASSAUD Georges GOUTTEFANGEAS Paul BARDIN Henri CELLIER Gaston FOURNIER Christian Mme GARCIA Michelle BRETOGNE Jean Mme COURSIÈRE Danielle Mme THEVENON Josette ARNAUD Henri VEZlNE Jean-Claude ROSSIGNOL Serge Mme DUMOND Éliane FUSTIER Georges SEMONSUT Guy Lors de la séance d'installation, du 27 décembre, M. Charles Petit, président de la délégation spéciale, arrivant au terme de sa mission déclare entre autres :

"Avant de passer la présidence au doyen de l'assemblée, à notre ami Octave Archimbaud, en vue de procéder à l'élection du maire, les membres de la délégation vous félicitent et vous souhaitent bonne chance et si vous le permettez avant de rendre "mon tablier" je tiens à formuler des voeux. D'abord bonheur et santé pour vous tous et vos familles. Puis et c'est là l'ancien maître d'école qui s'exprime, non sans avoir au préalable compulsé ses vieux bouquins d'instruction civique, concernant le travail des municipalités. Au delà des opinions politiques et des idées philosophiques que chacun certes est en droit d'exprimer et qu'il est nécessaire de respecter, il y a L'INTÉRETGÉNÉRAL de la commune : il y a son administration qui doit être exercée dans l'équité, la justice et la sérénité. Je suis convaincu que par votre dévouement vous serez digne du passé, historique et patriotique de notre belle commune, titulaire de la croix de guerre 1939 1945. Puis et c'est surtout devant les décisions à prendre sur des problèmes importants que doit se faire l'union et l'entente unanime, résultat d'une parfaite compréhension, toujours teintée de tolérance et conduite par la raison. Dans tous les cas, il faudra y ajouter bien entendu, les élans du coeur et beaucoup de chaleur humaine. "Je me réjouis de trouver dans votre assemblée une très logique représentation des différents âges de la vie. Plus de racisme de ce côté là. Il Y aura désormais les "sages" et leur pondération et les jeunes avec leur dynamisme. Puis comble de précautions dans ce groupe enfin un docteur, qui entre deux avis pourra soigner d'éventuelles crises cardiaques. Donc tout doit marcher pour le mieux. Quand aux administrés largement représentés ici, s'ils ont des droits à faire valoir, ils ont aussi des devoirs, qu'ils oublient souvent. Doléances et réclamations doivent être présentées sans agressivité mais avec civisme et respect.

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Je dois encore rendre hommage au personnel communal qui a fait preuve d'une grande conscience professionnelle pendant ces 34 jours de délégation et en particulier à M. Delpy et à Mme Merle secrétaire général et secrétaire adjoint dont la gentillesse toute spontanée, la compétence et la haute notion du service public ont été d'une aide efficace.

Je termine par un dernier souhait, un rêve peut-être! Je vois sous l'impulsion du "timonier" qui sera désigné dans un instant, notre vieille mairie devenir avant tout le temple de l'amabilité et l'agence d'un grand "S.O.S. amitiés". De toutes façons merci de m'avoir écouté. Vive Gerzat, vivent ses élus et tous ses habitants.

Au cours de cette séance sont élus : MM. Decorps Jacques, maire Bardin Henri 1er adjoint Rossignol Serge 2e adjoint Cellier Gaston 3e adjoint Mme Dumond Éliane 4e adjoint MM. Fustier Georges 5e adjoint Gouttefangeas Paul 6e adjoint M. Decorps, élu maire, adresse d'abord ses remerciements aux électeurs pour la confiance accordée. Au cours de son allocution il déclare notamment :

"Nous veillerons à ce que la vie municipale retrouve le calme, la sérénité nécessaire à l'exercice de nos responsabilités. Discrétion et efficacité devront marquer ce bref mandat car le tapage et la parade n'apportent rien aux intérêts de la cité ... Nous sommes des élus de tous et chacun de vous doit pouvoir trouver à la mairie l'accueil, l'écoute, les solutions, les décisions qu'il attend de nous. Nous sommes conscients que la souveraineté appartient toujours en démocratie aux citoyens et que nous sommes comptables envers eux du mandat que vous nous avez confié et des fonctions qu'entre élus nous nous sommes répartis. "

En 1983, le mode des élections municipales a changé et pour la première fois, des candidats de l'opposition font partie du Conseil municipal. Voici la liste des 29 élus, des trois listes en compétition : M. Decorps Jacques Martinez Grégoire Mme Dumond Éliane Soulier Michel M. Archimbaud Octave Vézine Jean Claude Brunie Daniel Mme Gayte France Bardin Henri Mme Delaire Odette Rossignol Serge Mme Thevenon Josette Mme Garcia Michelle Chabrol Didier Bretogne Jean Guillon Joseph Mme Battut Colette Bouzin Jean Jacques

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Mme Coursière Danielle Melgaza Robert Dassaud Georges Zuliani Gilbert Fournier Christian Arnaud Henri Marchadier Michel Arnaud Raymond Laly Jean Claude Danglard Jean Louis Haas Fernand A la suite de ces élections sont élus : Jacques Decorps maire Henri Bardin 1er adjoint Serge Rossignol 2e adjoint Daniel Brunie 3e adjoint Éliane Dumond 4e adjoint Jean Bretogne 5e adjoint Michel Marchadier 6e adjoint Christian Fournier 7e adjoint Octave Archimbaud 8e adjoint En mars 1989 deux listes sont en présence : Gerzat Défi 2000, liste présentée par les partis de gauche et autres forces de progrès, conduite par Jacques Decorps, maire sortant et la liste Union pour Gerzat représentant les forces de droite R.P.R. - D.D.F. dite d'opposition. De la première liste sont élus. M. Jacques DECORPS M. Georges DASSAUD Mme Éliane DUMOND M. Philippe BONNEFONT M. Henri BARDIN Mme Jeanine VINCENT Serge ROSSIGNOL M. Michel GANNE Daniel BRUNIE Mme Catherine POMMIER Christian FOURNIER Mme Nicole CHANUDET Mme Chantal GASCUEL M. Patrick CHASSANIOL M. Jean BRETOGNE M. Daniel GUILLAMON Michel MARCHADIER Melle Fabienne CHABANON Michel SOULIER M. Jean-Claude VEZINE Joseph OZWALD Mme Huguette DUTRIAUX France GAYTE Sont élus de la liste Union pour Gerzat. M. Gilbert ZULIANI M. Robert MELGAZZA Joseph GUILLON Jean ALBISETTI J. Jacques BOUZIN Pierre MONTAGNON De ce scrutin sont ensuite élus ou réélus. Maire : M. Jacques DECORPS 1er adjoint : M. Henri BARDIN 2e adjoint : M. Serge ROSSIGNOL 3e adjoint : Mme Éliane DUMOND 4e adjoint : M. Daniel BRUNIE 5e adjoint : M. Jean BRETOCHE

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6e adjoint : M. Michel Marchadier 7e adjoint : M. Christian FOURNIER 8e adjoint : M. Patrick CHASSANIOL Conseiller municipal délégué : M. Michel SOULIER.

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Chapitre VII

LES CONDITIONS DE VIE 1900 - 1914

Le début du siècle que l'on a qualifié de "Belle Époque" est pour la grande majorité des gerzatois une ère des plus modestes, qui ne mérite pas cette appellation. Le niveau de vie du XIXe siècle s'est amélioré, année après année, d'une façon irrégulière en dent de scie, dépendant des aléas de l'agriculture auquel il est soumis. Toutes les familles mangent à peu près à leur faim, mais la diversité de leur alimentation sur le plan diététique laisse beaucoup à désirer. La soupe est encore dans toutes les familles à quelques exceptions près, le mets utilisé tous les jours de l'année au moins deux fois par jour. Les produits de la terre, ou leurs dérivés tels le laitage, l'élevage de volailles avec les légumes du jardin, ou du communal, constituent le principal de l'alimentation. Presque tous les foyers élèvent de la volaille, des lapins, ou encore pour ceux qui disposent de suffisamment de place, un cochon. Une bonne année s'il y a un excédent, il est revendu au marché des environs. Quelques fois même c'est le nécessaire qui est vendu pour permettre l'achat de telle ou telle marchandise indispensable, ou encore pour payer l'impôt. La viande est peu consommée. Elle figure au menu de temps en temps, au moment des grands travaux des champs; fenaisons, moissons, récoltes des pommes, vendanges. Plus généralement, elle est servie à l'occasion des événements de famille, naissances, baptêmes, communions, mariages, pour les fêtes religieuses, Pâques, fête patronale, Assomption, Toussaint et Noël. Dans quelques familles aisées, on en mange un peu plus souvent. La cuisine se fait généralement dans la grande cheminée dans des marmites, ou des chaudrons suspendus sur le feu à la crémaillère, où sur un trépied placé directement sur les braises du foyer. IL existe très peu de cuisinières, auxquelles s'ajoutent quelques poêles pour le chauffage de l'habitation. L'habitat décrit par Henri Doniol a peu évolué. Seuls quelques propriétaires ou fermiers plus aisés, auxquels il faut ajouter quelques commerçants ou professions libérales disposent d'une habitation avec plusieurs pièces. Pour les autres foyers on trouve toujours la pièce unique qui sert de lieu de séjour et de chambre à coucher. L'unique petite fenêtre laisse passer peu de lumière et contribue à maintenir la froidure de la pièce. En 1798, le Conseil des Cinq-Cents pour assurer au Trésor Public une rentrée d'argent, vote « une contribution établie sur les portes et fenêtres donnant sur les rues cours ou jardins ». Le nombre d'ouvertures d'un immeuble est considéré comme un signe extérieur de richesse. Injustifiable et très mal perçue, cette contribution est à l'origine de l'exiguïté des fenêtres. Le lit étroit des parents placé dans un coin de la pièce est généralement fermé par un rideau. A la mauvaise saison la toilette des enfants se fait rapidement devant le feu de cheminée, tandis que celle des parents a lieu lorsque les enfants sont endormis. Le sol est le plus souvent recouvert d'une dalle en ciment, ou de pavé en pierre. Très froid en hiver, il nécessite l'usage de la chaufferette remplie de braises, ou plus simplement d'une brique chauffée à même le foyer, placées sous les pieds pendant les veillées d'hiver. Pendant cette saison, il n'est pas rare de se réveiller le matin avec du givre sur le bord des draps, tandis que le seau d'eau est recouvert de glace. Pour ce préserver du froid, l’on met la tête sous les couvertures, ou l'on met un bonnet de nuit. Sur les couvertures l'on trouve un gros édredon bien garni de

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duvet d'oie qui concentre et garde la chaleur très longtemps. Le matelas est, soit en paille, en balle d'avoine passée doucement au tarare pour la dépoussiérer ou encore d'écorce d'épis de maïs. Ces matières sont renouvelées de temps à autre. Le lit est fait de fines plumes que l'on ramasse chaque printemps sur les oies, les canards et autres volatiles, le duvet étant réservé pour garnir l'édredon. Pour allumer le feu on utilise généralement la pierre à feu plus économique que les allumettes. Il n'est pas rare non plus d'aller chez le voisin chercher quelques braises du feu de la veille si par mégarde son propre feu est éteint. Généralement avant de se coucher, la maîtresse de maison prend soin de couvrir de cendres les braises, pour les retrouver au petit matin diminuées certes mais encore vivaces. Lors des longues veillées d'hiver l'on se contente très souvent de l'éclairage du feu de la cheminée. Il est vrai que le chaleil allumé n'éclaire pas davantage, mais il le fait avec régularité. La bougie est réservée au temps du déshabillage avant de se mettre au lit. Quand aux lampes à pétrole elles sont encore peu nombreuses.

Sur le pas de la porte, qui est généralement pavé sur quelques mètres carrés, il y a, fixé au sol un racloir qui sert à enlever la boue collée aux sabots de bois, avant de rentrer dans la ou les pièces d'habitation. La cour où passent quotidiennement les animaux domestiques et où séjourne la volaille est souillée de leurs excréments qui sont ramassés à la pelle ou balayés sur le tas de fumier qui s'y trouve. Chaque fois qu'il pleut l'on piétine dans la boue, que l'on soit dans les chemins ou sur les routes. Celles-ci insuffisamment empierrées se dégradent rapidement au passage des charrois, malgré les soins qu'y apportent les cantonniers. A l'école la classe commence presque toujours par une leçon de morale. L'instituteur, à travers chaque cours, enseigne aux enfants comment ils doivent se comporter maintenant et lorsqu'ils seront adultes. Toutes les qualités parmi lesquelles, le courage, l'honnêteté, le respect, la franchise, la politesse, le savoir vivre, etc., etc. sont mises en évidence à travers des exemples et glorifiées. Presque tous les enfants parlent patois. Jugez la difficulté de l'instituteur pour leur apprendre le français s'il n'est pas lui-même de la région et ne connaît pas le patois local. L'on prend l'eau à la borne fontaine, qui si elle est un peu éloignée du domicile est une raison suffisante pour l'économiser un peu plus. Le lavage des draps a lieu généralement deux fois par an, au début du printemps et avant le début de l'hiver. Les draps sont mis à bouillir dans un grand chaudron pendant plusieurs heures. En

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guise de lessive on utilise la cendre de bois, riche en potasse que l'on a préalablement passée au tamis pour enlever les petits charbons. L'on peut également se la procurer dans le commerce. Après avoir bouilli, les draps sont conduits sur une brouette aux lavoirs qui s'échelonnent tout au long du Bédat, où ils sont savonnés (au savon de Marseille,) battus au battoir, frottés, battus, refrottés avant d'être rincés à grande eau. Les travaux des champs s'exécutent du lever au coucher du soleil. A la période des grands travaux, quelques fois lorsque l'orage gronde, la journée s'allonge encore un peu pour engranger la récolte. Lorsqu'ils sont dans les champs les agriculteurs n'ont que l'horloge de la tour pour leur indiquer l'heure. Si le vent est contraire le passage d'un train remplit la même fonction. La sonnerie des cloches à Il h 30 par le sacristain payé par la commune, indique aux ménagères qu'il est l'heure d'aller préparer le déjeuner. Cette sonnerie des cloches a d'ailleurs fait l'objet d'une remarque de la préfecture qui précise à Monsieur le Maire qu'en vertu de la séparation de l'église et de l'État la commune ne peut inscrire à son budget la sonnerie des cloches. Celle-ci n'ayant aucun caractère religieux, sur l'avis du Conseil Municipal, la préfecture accepte enfin d'inclure au budget la rémunération du sacristain.

A la saison des labours, la petite surface de certaines parcelles, rend difficile l'usage des bêtes à cornes ou du cheval. Aussi beaucoup d'entre-elles sont travaillées à la bêche ou à la houe. Pour les autres, la charrue ou l'araire n'arrive pas jusqu'à la limite de propriété. Là aussi la bêche ou la houe sont de rigueur afin de rendre fécond la totalité du terrain. Il faut arracher à la terre le maximum de rendement, mais c'est aussi quelques fois une question d'orgueil. La moisson se fait à la faucille, ou à la faux. Cette dernière est cependant moins utilisée parce qu'elle ne permet pas de faire un travail aussi "fin" que la faucille, qui casse moins la paille et en conséquence perd moins d'épis. Puis à l'automne, c'est le battage au fléau sur l'aire de la grange, avant le vannage pour enlever la balle. Pour les fermes un peu importantes c'est la betterave qui est la principale ressource, avec la société Bourdon à proximité. Il y a là un débouché assuré et un assez bon rapport en tant que rémunération. En plus il y a le charroi des betteraves qui arrivent en gare de Gerzat par le Maringo et qu'il faut transporter à Aulnat en tombereaux

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attelés de boeufs ou de chevaux. Aussi pendant cette période d'arrachage l'on fait le maximum de voyages pour s'assurer le plus de gain possible. Les agriculteurs "aisés" font leur pain dans la huche familiale, et le cuisent dans leur propre four. Une fournée dure de huit à douze jours rarement plus. Si la bonne entente règne entre voisins, et c'est généralement le cas, car il existe une grande solidarité, le four sert à plusieurs propriétaires. Ceux qui n'ont pas de four à proximité, livre leur farine au boulanger qui leur fournit le pain moyennant une juste rémunération, ou encore suivant le principe un kilo de farine, un kilo de pain. Les autres l'achètent à "la croche de bois". Chaque fois qu'il y a achat, le boulanger fait une croche sur un bâton en bois détenu par l'acheteur et sur son double qu'il détient. A la fin du mois on compte les croches pour régler la note. Les hommes se rasent en général une fois par semaine, deux fois lorsqu'ils doivent se rendre au marché ou à la foire. Ils vont le samedi soir chez le coiffeur. Ce dernier, souvent assisté de sa femme qui savonne le visage, rase sans discontinuer jusqu'à deux ou trois heures du matin et reprend sa tâche le dimanche matin très tôt. Quelques fois lorsque la file d'attente est trop longue, il lui arrive de sauter un repas. Le temps d'attente est mis à profit pour se mettre au courant des derniers potins et savourer les blagues racontées par les uns et les autres. Presque toutes les familles sont représentées à la messe du dimanche. Ceux qui ne sont pas pratiquants sont plus ou moins mis à l'index. Pour les grandes fêtes religieuses les hommes assistent généralement à la messe. A la procession de Notre Dame du Vignal toutes les familles sont également représentées. Pendant la procession l'on chante ce cantique :

Notre Dame du Vignal Je vous donne mon coeur

En partage donnez nous le vôtre. L'on marque un arrêt aux reposoirs où l'on plante les cierges. A la fin de la messe des raisins bénis sont distribués aux fidèles dans la ferveur générale. Pour la fête de la Toussaint les cloches sonnent toute la nuit. Lorsque la santé se détériore l'on a recours aux remèdes de "bonne femme". Le docteur est seulement appelé lorsque ceux-ci sont restés sans effet. Bien souvent le mal est à ce moment-là irréversible. Lors d'un accident, sauf fracture, l'on fait confiance au rebouteux. Les guérisseurs sont aussi très prisés. Les connaissances médicales ne permettent pas de guérir nombre de maladies contagieuses ou non. L'on meurt du "miséréré", qui n'est autre que l'appendicite. C'est seulement après la première guerre mondiale que l'on commence à pratiquer cette intervention chirurgicale, avec plus ou moins de succès d'ailleurs. Les accouchements ont lieu au domicile des parents. On éloigne les enfants chez les grands parents ou à défaut les voisins. L'on a la plupart du temps recours à une femme "expérimentée" qui assiste la mère et donne les premiers soins au bébé. Le docteur ou la sage femme sont seulement appelés en cas de difficultés. Il y a peu de W.C. Dans le jardin sur une fosse, on a édifié une cabane en planches dans laquelle on a généralement construit un siège percé. Cette fosse d'aisance est vidée de temps à autre et son contenu utilisé comme fumure dans les champs.

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Certains riverains du Bédat ont même construit ce lieu d'aisance directement sur le ruisseau évitant ainsi la corvée du nettoyage. L'on utilise généralement le seau hygiénique que l'on va le matin de très bonne heure ou le soir tard, vider dans le Bédat, si bien illustré par la chanson Au BEAU PAYS DE GERZAT par ces mots "Quand vient le soir c'est un véritable défilé". A l'occasion des fêtes locales, les jeunes filles vont au bal, accompagnées de leur mère, plus rarement du père qui exerce une surveillance moins attentive. La contraception n'existe pas. Cette surveillance a pour but de prévenir tout "accident" les filles mères étant très mal considérées. Dès 1910, à la valse, vient s'ajouter le tango, venu d'Amérique latine qui fascine aussitôt par ses rythmes. Danse sensuelle, elle scandalise. Aussi l'archevêque de Paris, Monseigneur Amette, la condamne comme lascive et offensante pour la morale. Malgré cette intervention de l'église catholique le tango s'impose partout, malgré la condamnation de la Semaine Religieuse du diocèse de Clermont Ferrand qui a pris le relais. La vie s'articule au maximum sur les ressources provenant de la propriété familiale. L'entraide se pratique à grande échelle. Le bonheur consiste dans le travail. Tout le monde estime les travailleurs et tout le monde déteste les paresseux. A l'énoncé de ce qui précède, l'on serait tenté de croire que la vie est grise et maussade. Il n'en est rien. En dehors des fêtes religieuses qui sont une occasion de se réunir en famille et de faire la fête ensemble, il y a pour les jeunes, le conseil de révision, les banquets ou "pansettes" des différentes classes, les concerts donnés par la société locale de musique "Les Laboureurs de la Limagne». Le jour de la fête locale et des communes avoisinantes, petits et grands s'amusent follement avec les manèges, tirs, jongleurs et autres distractions. L'on grimpe au mas de cocagne payé par la municipalité dès 1897. On assiste au "cou de l'oie". Le jeu consiste pour les conscrits, debout sur un cheval de trait lancé au galop, à arracher la tête d'une oie suspendue à une corde, tendue au travers de la route, vers la Place de la Luminerie. Il faut plusieurs passages du cheval avant d'obtenir le résultat souhaité. L'on apprécie particulièrement ces bons moments de détente, parce qu'ils sont relativement peu nombreux. Après la guerre de 1914, ces conditions de vie vont s'améliorer au fur et à mesure que l'industrie et le commerce vont se développer.

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Chapitre VII

LA GUERRE DE 1914 -1918 C'est un véritable coup de tonnerre qui éclate le 1er août 1914, lorsque l'ordre de mobilisation générale est apposé dans le bureau de poste et à la mairie entre 16 et 17 heures. Certes l'on sait qu'il y a beaucoup de foyer de tension et d'instabilité en Europe notamment dans les Balkans. L'on parle beaucoup de la guerre depuis plusieurs années, mais personne n'y croit vraiment. Le 7 août 1913, le Sénat a voté la loi de 3 ans de service militaire, avec incorporation des jeunes à l'âge de 20 ans, au lieu de 21. Le conflit n'est pas voulu par l'opinion publique et la plupart des politiciens ne le souhaitent pas. Et cependant, l'ordre de mobilisation dont voici le texte est bien affiché.

ARMÉE DE TERRE ET ARMÉE DE MER Ordre de mobilisation générale.

Par décret du Président de la République, la mobilisation des armées de terre et de mer, est ordonnée, ainsi que la réquisition des animaux, voitures et harnais nécessaires au complément de ces armes. Le premier jour de la mobilisation est le dimanche 2 août 1914. Tout français soumis aux obligations militaires doit, sous peine d'être puni avec toute la rigueur des lois, obéir aux prescriptions du fascicule de mobilisation (page coloriées dans son livret). Sont visés par le présent ordre TOUS LES HOMMES, non présents sous les drapeaux et appartenant à :

• L'armée de terre, y compris les troupes coloniales et les hommes des services auxiliaires. • L'armée de mer, y compris les inscrits maritimes et les armuriers de la marine.

Les autorités civiles et militaires sont responsables de l'exécution du présent décret. Le ministère de la guerre le Ministère de la Marine Après avoir violé le territoire français la veille à Cirey près de Langury, l'Allemagne le 3 août, déclare la guerre à la France, sous le prétexte qu'un avion français aurait bombardé Nuremberg. Les experts s'accordent à dire que cette guerre durera quelques mois, un an au plus. Les appelés partent sans panique avec dans l'idée que dans trois mois ils seront à Berlin, et que tout sera fini. C'est en septembre 1914 que le chancelier VON BETHMAN HOLLWEG établit un programme d'action à l'ouest, qui dévoile les buts de guerre de l'Allemagne. La

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France sera amputée du bassin de Briey et paiera une forte indemnité de guerre, tandis que l'Allemagne prenant la tête d'une vaste confédération européenne, regroupera sous son autorité, la Belgique, le Luxembourg, les Pays Bas, le Danemark, l'Autriche-Hongrie, la Pologne et le cas échéant l'Italie et les pays scandinaves. Les milieux dirigeants français et l'opinion publique, s'ils n'oublient pas l'Alsace et la Lorraine n'envisage pas de risquer une guerre pour les récupérer. La patrie attaquée doit être défendue et tout mis en oeuvre pour gagner la guerre. Dans un discours à la chambre des députés le président Poincaré proclame "l'union sacrée" le lendemain de la déclaration de guerre. Au cours du premier mois, les français connaissent des moments difficiles et angoissants: dix départements sont laissés à l'ennemi. Onze gerzatois sont déjà tombés sur le champ de bataille (voir la liste des victimes par ailleurs). Après la bataille de la Marne, début septembre, commence la guerre des tranchées. On creuse la terre, on construit de part et d'autres tranchées et abris, on place des réseaux de fil de fer barbelés. Dans ces tranchées les hommes tentent de s'organiser. Chacun a ses vivres de réserve "singe" viande de boeuf en conserve, biscuits, sachets de sucre ... Chaque soldat a sa gamelle, son quart, sa cuillère sa fourchette, son matériel de campement. Les "poilus" connaissent alors les conditions très pénibles. La promiscuité, la pluie, le froid, la boue, la vermine, les rats, souvent la faim, le manque de sommeil. A cela s'ajoutent les bombardements, le corps à corps avec l'ennemi, l'effroi face aux nouvelles armes comme les gaz et les lance-flammes. Au début de la guerre, Gerzat a dû livrer à l'armée tous ses chevaux valides. Plus de 60 de ces animaux ont pris le chemin du front. Leur absence est durement ressentie dans le travail de la terre qui sera pourtant assuré au prix de grands sacrifices humains. La vie se réorganise. Du fait d'une mobilisation sans précédent, les femmes assurent de plus en plus les travaux réalisés par les hommes. Elles remplacent le mari au champ, sèment, labourent, moissonnent, vendangent. Certaine d'entre elles, principalement les jeunes, travaillent à l'usine d'armement des Gravanches. Elles partent par tous les temps, à pied en sabots de bois, pour prendre la place d'appelés sous les drapeaux. Là elles garnissent les obus, vérifient les pièces fabriquées, assurent leurs emballages. Les plus adroites travaillent même sur les tours. Tous ces travaux nécessitent un effort physique considérable. La manipulation de ces pièces en nombres importants, représente en fin de journée plusieurs tonnes. Sur les tours elles font la plupart des opérations pour la confection d'obus. Elles font preuve d'une résistance comparable à celles des hommes dans les équipes de nuit pour que l'approvisionnement du front en munitions soit assuré dans de bonnes conditions. Les jours, les mois passent sans aucune lueur de voir la fin du cauchemar se manifester. Tout le pays s'installe de plus en plus profondément dans la guerre, avec ses restrictions, ses souffrances et ses deuils. Toute l'activité économique est axée sur les fournitures de guerre. Les familles qui ont des soldats sont suspendues au courrier du facteur, tenaillées par la peur de voir venir Monsieur le Maire souvent accompagné du garde champêtre, venir leur annoncer le décès d'un être cher. Presque toutes les femmes

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tricotent des gilets de laine, des bonnets, des gants et autres vêtements chauds pour les soldats. Des colis de vivres, de vêtements, leur sont adressés, souvent au détriment de la famille mais qu'importe, puisque le sacrifice consenti, sert dans la mesure du possible, à adoucir le séjour dans les tranchées.

Au dos de cette carte réservé exclusivement à la correspondance des soldats figure en haut la mention suivante : " Cette carte doit être remise au vaguemestre. Elle ne doit porter aucune indication du lieu d'envoi ni aucun renseignement sur les opérations militaires passées ou futures. S'il en était autrement, elle ne serait pas transmise. " Parmi les anciens combattants de la guerre 1914-1918, qui ont pourtant combattu en bien d'autres lieux, Verdun est le maître mot et pour l'ensemble des Français le symbole de la grande guerre. Le général Pétain qui vient de prendre le commandement organise une défensive, pied à pied, rendue efficace par le remplacement rapide des divisions engagées au point que presque toute l'armée française passe à Verdun. Cependant dans cette année 1916, une bataille tout aussi sanglante aussi horrible se livre sur la Somme, dont le souvenir marque moins la conscience française. A Verdun, le soldat français a porté à son sommet la conscience de défendre son pays. En se sacrifiant, il a repoussé les capacités de la résistance humaine. Comme l'a écrit Maurice Genevois "Ce que nous avons fait, c'était plus qu'on ne pouvait demander à des hommes et nous l'avons fait". Ces 302 jours de bataille ont coûté 300.000 morts et près de 500.000 blessés. Pendant toute la guerre, en dehors même du danger permanent, le séjour dans les tranchées a été horriblement inhumain, surtout dans les tranchées françaises, moins bien aménagées que les tranchées allemandes ou britanniques. Plus que le feu, les rats, les poux, les grands ennemis du soldat sont la pluie et ses conséquences, la boue. Le déplacement dans les tranchées transformées en fondrières, malgré les caillebotis dont on les garnit est extrêmement pénible. Dans la mémoire, rien n'a été pire que les relèves pour "monter" ou "descendre" des premières lignes. Écrasés sous les 30 kilogrammes du paquetage, titubant dans les boyaux glissants, marchant pendant des heures en pleine nuit pour diminuer les risques, égarés par

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les guides qui ne trouvaient plus leur chemin, ce sont-là les souvenirs d'un affreux supplice. Que Verdun ait été élevé au rang de symbole de la guerre permet également de comprendre la résonance particulière qu'a acquis le nom du général Pétain qui a commandé le secteur pendant une grande partie de la bataille et qui a été honoré comme "vainqueur de Verdun". Le manque de bras s'exprime à travers cette décision du Conseil municipal qui constate en 1916 qu'un grand nombre de communaux sont délaissés. Il décide d'accorder la gratuité du fermage pour une durée d'un an, sans beaucoup de résultat. Cette même année un certain nombre de prisonniers allemands sont arrivés dans la commune. Le Conseil décide que 20 de ceux -ci seront affectés à la culture et mis à la disposition des cultivateurs qui en feront la demande à compter du 1er mai. Lorsqu'à la fin de la guerre la commune de Gerzat fait, le bilan de ses victimes, 69 des siens, dont voici la liste, sont décédés. ALLAUZE Louis : soldat au 201e Régiment d’Infanterie

décédé à Maurepas à 40 ans, le 25/08/16. AMARIDON Sébastien : soldat au 152e R.I.

décédé à Spitzemberg à 21 ans le 21/09/14. ARCHON Michel : soldat au 216e R.I.

décédé à Champontais le Roi (Marne) à 32 ans. ARNAUD J. Baptiste : sergent au 2e Régiment de Tirailleurs Indigènes

décédé à Quenevières (Oise) le 14/06/15 à 28 ans. AUTEROCHE Francisque : soldat au 53e Régiment d'Artillerie

décédé aux tranchées de Champigneules (Meuse) à 28 ans le 10/08/17.

AVEL Louis : soldat au 16e R.I. décédé à Dreslincourt à 24 ans le 16/09/14.

BALLET Jean : soldat au 355e R.I. décédé à la ferme de Lambret commune de Cherville (Meuse) à l'âge de 39 ans, le 22/09/17.

BARDIN J. Baptiste : soldat au 414e R.I. décédé à Arnetre (Nord) à 26 ans le 25/05/18.

BARDIN Jean : soldat au 3e Régiment de marche des Zouaves, décédé à Corminy la Neuville (Marne) à l'âge de 20 ans le 16/04/17.

BARDY Francisque : soldat au 96e R.I. décédé à Tahure (Marne) à 28 ans le 08/10/15.

BAPEYRAT Gabriel Marie : soldat au 22e R.I. coloniale décédé à Cerisy Gailly (Somme) à l'âge de 34 ans le 06/06/16.

BEGON Honoré Baptiste : canonnier au 53e Régiment d'Artillerie décédé au bois de Bethelampile à 34 ans le 05/03/16

BEYSSAT Jean : maréchal des logis décédé à Baccarat à 28 ans à l'hôpital le 19/09/18.

BOEUF Antoine Gabriel : caporal au 4e Bataillon de Chasseurs à pied décédé à Langhemark à 37 ans, le 20/03/15.

BOISSON J. Baptiste : maréchal des logis, 7e escadron du train des

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équipages militaires, décédé à Florina (Grèce) à 39 ans, le 26/03/17.

BONY Jean : sergent au 175e R.I. décédé à Seddul Bahr (Gallipoli) à 33 ans le

08/05/15. BOURDIER Antoine : soldat au 17e R.I.

décédé à Billy (Pas-de-Calais), à 23 ans, le 08/01/15. BRUNEL Bonnet : soldat au 305e R.I. décédé à Puisieux

(Seine & Marne), à 30 ans le 08/09/14. BRUNEL Lucien : soldat au 305e RI.,

décédé à l'hôpital de campagne le 15/07/18. CHABROL François : soldat au 92e R.I., décédé à Rambervilliers

(Vosges), à l'âge de 32 ans, le 08/09/14. CHANSSIAUME Pierre : soldat au 2e Régiment de Zouaves, décédé à

Saintt Hilaire le Grand (Marne) à 29 ans, le 25/09/15. DAUPHANT Claude : soldat au 5e R.I. coloniale, décédé au bois de

Grurie (Marne), à l'âge de 29 ans le 11/08/15. DE LAROQUE Charles : caporal au 74e R.I. décédé à Compiègne (Oise),

à l'âge de 45 ans le 06/06/18. DETRUIT Pierre : soldat au 238e R.I.

décédé à Fontenay (Aisne) à 29 ans le 20/09/14. DOUTRE Léon : soldat au 86e R.I.

décédé à Olizy-Violaine (Marne) le 31/05/18. DAUPEYROUX Antoine : soldat au 35e R.I.

décédé à Vingre (Aisne), à 22 ans, le 14/02/16. DUGNE Jean : caporal au 105e R.I.

décédé à Cirey (Vosges) le 14/08/14. DUCROS Alfred Virgil : Soldat au 86e R.I.,

décédé à Pourcy (Marne) à 20 ans, le 17/07/18. GIMEL Paul : soldat au 5e R.I.

décédé à Walcherd (Lorraine), à 26 ans le 20/08/14 GUIGNEMENT J. Baptiste : soldat au 5e R.I. Coloniale

décédé au Nord de Sonain (Marne) à l'âge de 25 ans,

entre le 25/09/15 et le 14/10/15. JOAL Antoine Élie : sergent au 9e Bataillon de Chasseurs,

décédé devant Douaumont (Meuse), à 21 ans, le 23/04/16.

JOAL Jean Antoine : soldat au 5e Regiment de Cuirassiers, décédé à Ober Ingelheim, à 21 ans, le 04/12/18.

JOANADET Michel Marcel : soldat au 30e Bataillon de Chasseurs Alpins, décédé à Roye (Somme), à 22 ans le 18/08/18.

LAS SALAS Antoine : soldat au 5e R.I. Coloniale, décédé à Appremont (Meuse) à 26 ans le 28/09/14.

LACOMBE Denis J. Baptiste : soldat au 121e R.I., décédé à Verdun, le 21/12/14 LANGLOIS Joseph : soldat au 96e R.I. décédé à Beausejour

à 31 ans, le 16/07/15. LANGOILE Joseph : soldat au 228e R.I., décédé à Soissons (Aisne),

à 31 ans, le 25/03/17 LAURENT Jacques : soldat au 59e RI., décédé dans le secteur de Grosnes

(Marne) à 30 ans le 17/04/17.

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LA VEIX Francisque : soldat R.I., décédé à Avocourt (Meuse), à 26 ans le 01/08/17

LIVEBARDON Jean : soldat au 338e RI., décédé à Charnpontais le Roi (Marne) à l'âge de 37 ans.

MARSAUD Pierre : caporal au 20e R.I., décédé à Auberive (Marne), à l'âge de 39 ans le 25/09/15.

MARTIN J. Baptiste : Maréchal des logis à la 30e section du 75e d'artillerie décédé à l'Eclusier (Somme) le 04/12/16 à 22 ans. MATHIEU Antoine : soldat au 98e R.I., décédé à Cuvilly

à 23 ans le 24/09/15. MESCLIER Marius : soldat au 2e Régiment de Zouaves,

décédé à Dommery (Ardennes) à 21 ans le 28/08/14. MONTEL François : soldat au 16e R.I. décédé à Hufingen Allemagne,

à l'âge de 23 ans, le 30/08/14. ORIOL François : soldat au 60e Bataillon de Chasseurs à pied, décédé à Ecurie (Pas-de-Calais) à 34 ans le 29/11/14. PICHOT Jacques Aristide : sergent au 98e R.I. décédé à Clésentaine (Vosges),

à l'âge de 23 ans, le 29/09/14 PICHOT Antoine Lucien : soldat d'infanterie, décédé à la Croix aux Mines,

à l'âge de 27 ans, le 29/09/14. PAILLER Florian : soldat au 3e Régiment de Zouaves, décédé à Corminy

la Neuville (Marne), à l'âge de 20 ans, le 16/04/17. PLAZENET J. Baptiste : adjudant au 35e R.I. coloniale, décédé à VOKNOLKOY (Grèce) à l'âge de 29 ans, le 15/10/16. POMMIER Bonnet : soldat au 355e R.I., décédé à Gérardmer,

à l'âge de 39 ans, le 22/09/17. PUEL Antoine : soldat au 273e R.I. d'Artillerie, décédé à Vyngène (Belgique) à l'âge de 23 ans, le 18/10/18. REBY Marius : soldat au 8e Régiment coloniale, décédé à SEDDUL-

BAHR (Turquie). ROUGER Pierre Stéphane : soldat au 105e R.I., décédé à Grand Rozoy (Aine),

à l'âge de 38 ans, le 29/07/18. ROUGER Pierre : soldat au 92e R.I., décédé à l'hôpital d'armée 59

Exelmans le 19/10/18. RICHARD Antoine : soldat au Régiment de Chasseurs,

décédé à LINCKOPF (Alsace) à 26 ans, le 26/07/15. SCHMITH Jean : soldat au 5e R.I. coloniale disparu au combat de Sauhain (Marne), à l'âge de 33 ans, le 290/9915. TOUREIX Francisque : soldat au 273e d’artillerie, décédé à Somme Py (Marne), à l'âge de 34 ans, le 05/11/18. A ces 58 victimes, il nous faut ajouter celles dont le décès n'a pas été enregistré officiellement à Gerzat. C'est la raison pour laquelle nous ignorons le lieu et la date de leur décès. Il s'agit de MM. : Ambert Henri Chabrillat Joseph Artonne Pierre Champagnol Victor Bardin Paul Lelong Michel BéaI Jean. Baptiste Ract Jean Bonhomme Joseph Villebesseix Ernest Boyer Vincent

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Après l'armistice du 11 novembre en attendant la démobilisation, voici le genre de carte qui fleurit, la vie reprenant son cours

Le monument aux morts de la guerre de 1914 -1918 avant son inauguration.

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Tous ces noms sont gravés sur le marbre du monument aux morts, élevé place de l'Hôtel de Ville. Ce monument en pierre de Volvic a été érigé au début de 1921, grâce à une subvention de 7.000 F votée par le Conseil municipal, de 840 F de l'État et d'une souscription de la population. Réalisé par M. Mombur, sculpteur, le coût total est de 12.500 F. Ce monument n'est pas seulement un bloc de lave marquant les bornes de la vie de nos héros. Il est l'expression, le symbole de toutes les vertus humaines, les sacrifices, dont ils ont fait preuve sur le front. Il est aussi symbole d'espérance et de paix. Son inauguration a lieu le 19 juin 1921. Après la bénédiction du moment, par monsieur le Curé Dissard assisté du Chanoine Chapelette, supérieur de l'École Massillon, de Clermont-Ferrand, la cérémonie se déroule sous les auspices de la municipalité et des anciens combattants regroupés en association. On note la présence des députés MARROU et TRINCARD-MOYAT, du Docteur Bellet conseiller général, de M. Vigier Maire et son conseil municipal, de diverses personnalités, des enfants des écoles, de la musique, des sapeurs pompiers et de la population. Des discours sont prononcés exaltant le sacrifice des combattants avec l'espoir de ne plus jamais revoir cela. Le sacrifice suprême ne fait pas oublier les autres victimes. L'association des anciens combattants se préoccupe des dossiers des blessés, des pensionnés, des veuves, des ascendants et des orphelins, des pupilles de la Nation. Aujourd'hui, il ne reste plus à Gerzat, d'anciens combattants de la guerre 1914-1918, mais le souvenir reste encore vivace. Chaque 14 juillet et 11 novembre des cérémonies du souvenir ont lieu aux monuments aux morts avec dépôt de gerbes de fleurs.

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Chapitre IX VERS L'INDUSTRIALISATION

L'électrification

La première ligne électrique qui ait traversé Gerzat est celle qui, venant de Clermont, conduit le courant électrique à la société de pâtes alimentaires l'Étincelle. C'est une ligne à moyenne tension que le Conseil municipal hésite à accepter en raison des risques encourus car elle traverse le village. Cette énergie nouvelle, plus ou moins bien maîtrisée, éprouve en effet de grandes difficultés a être acceptée dans les foyers à cause du risque d'incendie. On disait à l'époque "dans ces tuyaux, c'est le feu" à cause des étincelles qui s'en dégageaient dans certains cas précis. La société Anonyme d'éclairage par le gaz de ville de Clermont-Ferrand qui exploite cette énergie, en compensation du passage de la ligne électrique, installe gratuitement en 1905, 15 lampes pour l'éclairage des places et rues de Gerzat. Le Conseil municipal rassuré fait installer 10 lampes supplémentaires. En 1906, de nouvelles lampes sont mises en service dans l'appartement du directeur de l'école de garçons. A la fin de l'année l'électricité dessert 52 abonnés. La mairie a donné l'exemple en faisant installer 5 lampes de 16 bougies chacune dont une, dite de permutation. Le reste se répartit avec un total de 72 lampes de 16 bougies et de 39 lampes de 10 bougies. L'hôtel Avel-Bardin situé sur la place a 9 lampes, M. Pommerol avocat a lui aussi 9 lampes, tandis que M. Boissat aubergiste en a 6. Ces trois derniers abonnés disposent d'un compteur de consommation. Le règlement stipule qu'il pourra être installé chez les abonnés des lampes dites de permutation. Chaque lampe donne droit à une lampe de permutation, moyennant une redevance annuelle de 4 F par lampe de 16 bougies et de 3 F par lampes de 10 bougies. Les commutateurs de ces lampes sont plombés. A mesure que les années passent de nouveaux foyers sont équipés. Les plus méfiants instruits par l'expérience qui est faite dans les cafés jugent cette innovation finalement intéressante. Ils sont conscients du progrès que représente l'électricité et sont convaincus de sa nécessité dans leurs foyers. C'est surtout après la première guerre mondiale, qui en a retardé l'utilisation, que le réseau s'étend. La Compagnie Hydra-Électrique d'Auvergne qui a pris le relais de la Société Anonyme d'Éclairage de Clermont assure la fourniture du courant. Les premiers utilisateurs qui n'ont généralement qu'une lampe à titre d'essai avec un abonnement à forfait, ajoutent des lampes, avec un abonnement avec compteur. Celui-ci est rapidement étendu à toutes les installations. Au début des années 1930 la plupart des foyers sont équipés, seuls les écarts ne le sont pas. Entre temps la municipalité a fait installer quelques lampes pour l'éclairage des rues aux endroits présentant un danger particulier. L'éclairage des rues reste très nettement insuffisant. En 1936, la municipalité demande l'électrification des écarts, mais c'est seulement dans les années 1940 que les domaines des Hospices, le domaine des Raux et le petit Navarre seront électrifiés. Celui de Donnavignat et de la ferme de l'Oratoire suivra peu après. Au moment du Front Populaire on compte en France Il millions d'abonnés. La consommation d'électricité en augmentation constante fait qu'en 1952 le réseau électrique ne correspond plus à la demande. Les pannes sont assez fréquentes, les changements brusques d'intensité du courant nombreux. Des travaux importants

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pour renforcer le réseau sont entrepris. Électricité de France qui après la guerre de 1939-1945 a remplacé toutes les Compagnies à la suite de leurs nationalisations adopte dès 1959 la tension de distribution 220x380 volts. Cette mesure permet de tripler la capacité du réseau de distribution encore alimenté en 220x127 volts. Elle améliore d'une façon durable la distribution de l'énergie électrique et permet une extension du réseau. Elle autorise aussi dès 1961, la rénovation de l'éclairage public au fonctionnement défectueux. Le projet comprend la pose de 233 foyers équipés de ballons fluorescents de 50 à 125 watt, le rééquipement de ballons fluorescents, de 74 lanternes existantes, avec installation d'un deuxième circuit de commande. Il serait fastidieux de citer toutes les améliorations intervenues au cours des vingt dernières années. Elles ont été fonction de la construction des lotissements et des installations sportives. Citons cependant les années 1980, qui ont vu apparaître, puis se généraliser les sources d'éclairage public à vapeur de sodium haute pression. Plus économiques, tant en consommation qu'en durée de vie, elles diffusent un éclairage jaune plus performant notamment par temps de brouillard. La première voie équipée de ce type de lampe est la rocade Ouest (rue du Moulin) en 1989. Toutes les rues sont désormais appelées à être équipées ainsi, au fur et à mesure du remplacement des anciennes lampes. Signalons également l'éclairage des stades, indispensables pour l'entraînement des équipes de football et de rugby les soirs plus particulièrement l'hiver où en pleine saison sportive la nuit tombe de bonne heure. Le terrain de football du stade de la Luminerie déjà équipé, a vu son installation électrique modernisée et mise aux normes demandées par la fédération française de football (EEE) Les terrains de football derrière le gymnase, celui d'entraînement du rugby et du football du complexe sportif Georges Fustier, ont été équipés respectivement en 1981, 1988, 1993. Le centre bourg a vu la modernisation de son éclairage, par 53 lampes de style, qui ont été installées sur la place des Remparts, aux abords de la maison des associations et aux alentours de la mairie et de l'église. La rue Jean Jaurès et la place du Docteur Pommerol sont très bien éclairées depuis respectivement 1992 et 1993 par 19 et 9 foyers lumineux. Aujourd'hui 1360 foyers d'éclairage public existent sur l'ensemble de la commune.

L'usine de Pâtes Alimentaires Avec la création au début du siècle, de l'usine de pâtes alimentaires J. Iberti et Compagnie, une ère nouvelle s'ouvre à Gerzat, celle du début de son industrialisation. C'est en 1902 que sont entrepris les travaux de construction de l'usine, appelée "L'Étincelle" sur un terrain couvert de vigne appartenant à M. Cheminat - Faure. La nouvelle société qui vient de se former possède un sérieux savoir faire. Les ingénieurs et cadres de la maison J. Iberty et Compagnie ont très sérieusement perfectionné leurs méthodes de travail, créé des machines nouvelles qui constituent une petite révolution dans cette branche d'industrie, comme l'exprime cet extrait d'un rapport du jury à l'exposition Universelle de 1900.

"MM. Iberty et Cie, fabricants de pâtes alimentaires à Royat, présentent un séchoir à macaroni ; c'est dans cette industrie la seule nouveauté importante qui mérite d'attirer l'attention.

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On sait que généralement, la dessiccation du macaroni exige un séjour d'au moins huit jours dans d'immenses séchoirs chauffés, sur les étagères desquels sont placés des claies dont chacune supporte une nappe unique de tubes déposés sur un carton et recouverts avec le plus grand soin d'un épais matelas de papier sous lequel l'évaporation est lente et la moisissure possible. Basé sur la circulation d'un violent courant d'air, d'un degré hygrométrique convenable dans les tubes même des macaronis, l'appareil de M. Iberty et de permet de le sécher complètement en vingt heures et en couches d'épaisseur quelconque. Il réduit de 100 à 1 le volume nécessaire pour une fabrique de pâtes et il évite tout le matériel encombrant, actuellement utilisé, ainsi que les manipulations nombreuses auxquelles le travail de la dessiccation donnait lieu jusqu'ici. Cet appareil peut d'ailleurs être appliqué à la dessiccation du vermicelle, des nouilles etc. qu'il opère en douze heures et sans faire intervenir, de même que pour le macaroni, aucun procédé de chauffage. Il y a là les éléments d'une révolution complète dans l'industrie des pâtes. "

La fabrication de pâtes alimentaires devient ainsi de par son outillage absolument nouveau, la plus importante de France. A cette supériorité des machines s'ajoute celle de la situation géographique, en pleine Limagne, sur la ligne de chemin de fer, Clermont-Ferrand Paris, avec voie de raccordement pour desservir l'usine. Les avantages que présentent cette nouvelle usine, sont, lors de la constitution de la Société Anonyme "L'Étincelle" présenté ainsi qu'il suit aux futurs actionnaires.

"Pour ne plus être tributaires de la semoule rie marseillaise ou de la minoterie locale, qui forcément, se font payer tous les frais de transports, le grain sera broyé sur place et transformé en semoule puis en pâtes alimentaires. Désormais il n'ira plus de la ferme à la gare, de cette gare expéditrice à celle du minotier, puis à son moulin transporté par ses chevaux, pour en revenir transformé et de là, être expédié à la gare du vermicellier qui aura encore à camionner la semoule à son usine et les produits fabriqués de son usine à la gare. Ce simple aperçu montre dans quelle situation privilégiée se trouvent les usines à créer. Il va sans dire que la semoule rie sera pourvue des cylindres, des sasseurs et des plansichters les plus perfectionnés. Grâce à l'agencement des silos et au fonctionnement automatique des diverses machines, le personnel sera des plus restreints,. et par conséquent le prix de revient très réduit. Une grande partie des grains ne supportera aucun frais de transport et sera conduite directement aux silos par le cultivateur lui-même. Si on ajoute à cela que la situation économique qui sera faite à notre région par la nouvelle loi sur les acquits à caution, va lui rendre tous les avantages qu'avait autrefois l'Auvergne, on peut sans présomption croire au succès.

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Voilà pour le coté industriel. Mais il en est un autre non moins intéressant pour le pays, c'est le côté agricole. La création d'usines comme celle dont il s'agit, en ouvrant un nouveau débouché aux blés, est une source de bénéfices pour les agriculteurs qui sont sûrs ainsi d'écouler leurs produits sans intermédiaires, au prix maximum et même avec une majoration lorsque le blé, étant de très bonne qualité donnera un fort rendement à la fabrication. En résumé, les avantages que présente l'affaire sont les suivants : A - Usine située dans le Centre, seule région de production des blés durs aptes à la fabrication des pâtes alimentaires. B - Économie totale des transports sur les matières premières et sur une partie des produits fabriqués. C - Le fait unique en France de la réunion d'une fabrique de pâtes et d'une semoule rie sur le terrain même de la production des blés durs. D - Écomomie considérable par l'emploi des procédés brevetés de fabrication. E - Avantage pour l'agriculture qui trouve sur place un nouveau débouché pour ses blés. "

La société est créée sous la forme anonyme avec une durée de 50 ans. Le capital social est représenté par 3 200 actions de 500 F chacune. L'usine a une capacité de production de 250 quintaux de blé par 24 heures, capacité qui n'est pas utilisée pleinement. La consommation des pâtes revêt un caractère saisonnier. Elle est plus forte en hiver, où il n'y a pas de légumes frais comme en été ou en automne. A la fin de l'automne l'usine embauche du personnel supplémentaire pour faire face à la demande de la clientèle, pour le libérer au printemps. Malgré cette fluctuation du personnel, il n'en demeure pas moins que pour un certain nombre de gerzatoises c'est une véritable aubaine. Pour les jeunes plus spécialement tous issus de l'agriculture, c'est une nouvelle perspective d'avenir, qui s'engage. Pour ce qui concerne les paysans - le terme n'est pas péjoratif - en plus de la vente presque assurée du grain, ceux-ci trouvent d'autres avantages, tel l'achat de son que l'usine leur vend, pour la nourriture ou l'engraissement d'animaux domestiques. Arrivée au terme de ses cinquante ans d'existence l'usine cesse toute activité en 1952.

Les transports Avant 1830 - 1840 l'homme pour se déplacer utilise essentiellement le cheval et le bateau. Tout voyage est synonyme de lenteur. Lorsque le chemin de fer apparaît, l'humanité entre dans le monde de la vitesse. Les transports de personnes, commencent à Gerzat avec la construction de la ligne de chemin de fer du P.L.M. (Compagnie Paris-Lyon-Marseille) et la construction de la gare de Gerzat en 1854 - 1855. Le Conseil municipal à ce sujet proteste énergiquement contre l'emplacement de la gare qui se trouve éloigné du village de plus d'un kilomètre. Les déplacements se font dans seulement deux directions, Clermont-Ferrand et Riom. Ils coûtent chers, car il ne faut pas oublier que l'argent est rare pour la plupart.

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Aussi, peu de voyageurs empruntent ce moyen de locomotion. Pour la majorité des gerzatois, c'est un luxe qu'ils ne peuvent s'offrir qu'exceptionnellement. Pour se rendre dans les communes des alentours, le trajet se fait à pied. Quinze, vingt, trente kilomètres et quelques fois plus se font couramment dans la journée, pour aller au marché ou à la foire. Il y a bien quelques chevaux de trait au pas lent, qui évitent la fatigue, mais ne permettent pas un gain de temps important pour leurs propriétaires. Lorsque le projet de chemin de fer, Gerzat - Maringues est envisagé le Conseil municipal donne un avis favorable au tracé se trouvant sur son territoire. (le 8 août 1875). Il cède gratuitement à la compagnie des Battignoles, les chemins vicinaux et ruraux mais demande quelques compensations, qui sont refusées en partie. Suite à une modification du tracé, la Compagnie des Battignolles assure pendant 3 ans l'entretien du chemin conduisant à la gare, avec au minimum 20 centimètres d'épaisseur d'empierrement. Ce train est surnommé, le Maringo, La Limagne, le Betteravier, ou encore le bielleux de Maringues. Après de nombreuses tractations, avec les différentes communes intéressées, ainsi qu'avec les industriels concernés les travaux débutent en 1887. L'inauguration officielle a lieu le 30 avril 1889, avec un grand banquet servi aux personnalités officielles à l'hôtel Challey. La direction de l'exploitation se situe boulevard Lafayette à Clermont-Ferrand. Cette ligne à écartement normal, part de Gerzat. Sa petite gare est un peu en retrait de celle du P.L.M. Elle se compose seulement d'une grande pièce meublée principalement d'un énorme poêle et d'un petit guichet. Le train part vers 8 heures, puis toutes les deux heures environ. Il s'arrête à St Beauzire et à Chappes, centres betteraviers importants passe où Entraigues où l'on charge des farines pour arriver à Joze, ou il est fait une halte à la Chauffournerie. Là deux spécialités sont embarqués: les chaux et les eaux minérales du bassin de Menargues. C'est ensuite l'arrivée à Maringues, avec son important marché et peut-être quelques productions de ses tanneries, qui arrêtent leurs activités au début du siècle. La distance parcourue représente environ 20 kilomètres. Il faut une bonne heure pour faire le trajet. Il nous faut signaler une particularité de la voie avec la grande courbe située entre la chauffournerie et Maringues. Il faut y passer très lentement, lorsque les wagons sont bien chargés. De nombreux déraillements, sans gravité heureusement s'y produisent, les rails s'écartent et les roues tombent à l'intérieur de la voie. Il faut bien entendu plusieurs heures pour le dépannage.

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La gare de gerzat.

La gare du "Maringo". Les 4 locomotives affectées à cette ligne ont été construites par la Compagnie des Battignolles. Chacune d'elles pèse 24 tonnes. Les wagons de marchandises sont de type classique, à caisson ou à plateforme. A la mise en place de la ligne trois wagons de voyageurs neufs ont été achetés. Ceux qui ont suivi sont le plus souvent des wagons déclassés de la Cie P.L.M. Mis à part les voyageurs habituels, riverains pour la plupart, le Maringo est occupé le dimanche à la belle saison, par de nombreux clermontois. Ils viennent à pied à Gerzat, prennent le petit train pour aller manger la friture à Joze ou à Crevant dans les guinguettes ombragées. Les jours de marché ou de foire, Maringues rassemble une importante foule venue de tous les environs. C'est devenu un lieu de rencontre idéal qui permet de voir parents et amis, auquel le Maringo contribue en y drainant son plein de voyageurs et de marchandises. Prendre le bielleux de Maringues, c'est pour beaucoup de jeunes Gerzatois une petite fête, une récompense, mais, toujours une grande satisfaction. Pour les adolescents et leurs aînés, c'est l'occasion de s’amuser, de rire, de flirter. La vitesse du train permet quelques fantaisies comme, dans certaines portions par

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exemple, de descendre du train en marche et de le reprendre sans courir de gros risques. Il faut le cas échéant, qu'il s'arrête pour laisser passer un troupeau d'oies ou de vaches, ou plus simplement parce qu'une d'elles se trouve sur la voie. Ainsi au lieu de regarder passer le train, elles le regardent plus simplement du monde arriver sur elles. Mais à mesure que les moyens de locomotion évoluent, le Maringo ne s'avère plus rentable, et il est condamné. Après avoir rendu de bons et loyaux services, le 31 décembre 1950, il assure une dernière fois son service. Certains le regrettent encore aujourd'hui, non par nécessité, mais par sentiment, car beaucoup de souvenirs s'y rattachent. Le Maringo est mort, mais ainsi va la vie. Avec le début du siècle de nouveaux moyens de transport voient le jour. C'est tout d'abord la bicyclette avec chaîne et pédalier. En 1900 sept gerzatois en possèdent une. Le cycliste perché sur son vélo, fait l'admiration des vieux gerzatois qui ne comprennent pas que l'on puisse se déplacer ainsi, en équilibre sur deux roues. Les plus téméraires qui ont voulu essayer de monter sur cet engin ont lamentablement fait une chute et après plusieurs tentatives, ont dû se résoudre à l'abandon. Aujourd'hui apprendre à monter à bicyclette, la question ne se pose même plus, puisque dès l'âge de deux ou trois ans les enfants ont presque tous leur bicyclette avec stabilisateurs, que l'on supprime par la suite. De la même façon, les personnes âgées sont médusées par l'automobile qui permet de se déplacer sans faire usage des chevaux, et la plupart d'entre elles ne croient pas en son avenir. La voiture automobile n'en est qu'à ses débuts, et a énormément de progrès à accomplir. D'autre part, les routes sont mal entretenues, mal empierrées, ce qui entraîne de fréquentes pannes et crevaisons, le pneumatique étant en pleine évolution. Il faut attendre 1910 pour qu'un gerzatois Mr Ernest BOUDOL minotier directeur de l'usine "L'Etincelle" achète une voiture automobile pour le prix de 3.000 Francs. Dans la traversée de Gerzat la vitesse est réduite, à cause des gens et des animaux qui ne sont pas familiarisés avec le nouvel engin. En 1926, bien que les automobiles soient encore peu nombreuses, le Maire de Gerzat limite la vitesse des véhicules dans la traversée du bourg à 10 Km à l'heure pour les bicyclettes et à 15 km pour les voitures automobiles. Cette vitesse est portée en 1936 à 25 km/heure. C'est après la guerre de 1914-1918 que le nombre de bicyclettes, puis de motocyclettes prend un nouvel essor. L'obligation de se déplacer pour se rendre à son travail, principalement sur Clermont-Ferrand et les environs oblige presque les salariés à disposer d'un moyen de locomotion. Ceci n'empêche pas cependant qu'un certain nombre d'entre eux continuent de se rendre à leur travail à pied. En 1914, il Y a en France 3 millions de bicyclettes. Peugeot en a fabriqué 800.000. A Gerzat il y en a encore très peu, deux ou trois dizaines au plus. C'est seulement au début des années 1930 que quelques motocyclettes sillonnent les rues du bourg. Ce sont des engins achetés d'occasion, sans boîte de vitesse, mais entraînés par chaîne. Leurs heureux propriétaires se nomment AMBERT, ARCHON, MALLERET, FILAIRE ... Face au besoin grandissant de se déplacer, les transports en commun s'organisent. Les autobus départementaux qui vont relier plusieurs villes du département à la capitale auvergnate, commencent à circuler en 1914. L'entrée en guerre de la

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France y mettra vite un terme, tous les moyens étant réquisitionnés pour aller au front. Ils reprennent progressivement du service après la fin de la guerre, et étendront ensuite leur ramification au-delà du département à mesure que la nécessité s'en fera sentir. Déjà la ville de Clermont a depuis 1890, sa première ligne de tramway électrique qui est due à l'initiative d'un entrepreneur de travaux publics Mr Jean Claret. Elle relie Montferrand à Royat. D'autres lignes viennent s'ajouter : Jaude-Beaumont-Ceyrat, Jaude Aubière etc ... qui toutes disparaissent dans les années 50 après avoir rendues de bons et loyaux services, et sont remplacées par des autobus. Au début de la guerre de 1914, la municipalité de Gerzat demande à la compagnie des Batignolles qu'un train supplémentaire soit mis en place, tous les jours de foire de Maringues avec départ de Gerzat à 6 heures du matin et départ de Maringues à 18h30 pour le retour vers Gerzat. Pour joindre l'utile à l'agréable le 12 juillet 1926 est inaugurée la route à péage du Puy-de-Dôme en remplacement du tramway, qui chaque jour de la belle saison transporte les clermontois et autres voyageurs au sommet du volcan, depuis une vingtaine d'années. Il faut cependant attendre 1930 pour que le transport en commun voie le jour à Gerzat. Pour se rendre à leur travail, la plupart des salariés ont leur bicyclette, ou cyclomoteurs, tandis que les autres continuent à se déplacer à pied. Les automobiles sont peu nombreuses et appartiennent presque exclusivement aux commerçants sous forme de camionnettes. Les gens qui veulent aller faire leurs courses à Clermont-Ferrand pour les produits qu'ils ne trouvent pas sur place, doivent se rendre à pied à Montferrand, attendre le tramway pour aller Place Delille ou à Jaude. Pour faire face à cette demande Mr GUILLON met en place un service de car en 1930. Le car a son départ et son arrivée rue Marcel Sembat face au café Boissat, aujourd'hui café de l'Hôtel de Ville. En 1932, Mr GUILLON cède la ligne à Mr Antonin LACOMBE qui jusque-là a assuré le service en qualité de chauffeur. Le départ et l'arrivée du car se situent place du Docteur Pommerol et le terminus rue Fontgiève au Café Falateuf. En 19311a municipalité demande à la ville de Clermont-

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Ferrand que l'autobus de Gerzat soit autorisé à stationner un quart d'heure place Gaillard à chaque arrivée avec arrêt facultatif place des Carmes. Ce service régulier Gerzat Clermont Fd est assuré par Mr Lacombe jusqu'au 25 janvier 1936, date à laquelle la ligne est reprise par les Transports Bayle et Verdier qui l'exploitent ainsi jusqu'en 1946. A cette date ces derniers se transforment en "Société des Transports Bayle et Fils". André Bayle et son frère Lucien assurent le service en qualité de chauffeurs. Les besoins grandissant, la société se développe en augmentant le nombre de trajets et services. L'on trouve en plus des services voyageurs, un service réservé exclusivement aux cheminots, un service ouvrier Michelin-Bergougnan, puis un peu plus tard un service écolier pour les élèves fréquentant les établissements scolaires clermontois. Le nombre de cars augmente au fur et à mesure des besoins, notamment lorsque Michelin construit à côté des cités des Pègues, celles des célibataires, constructions aujourd'hui disparues laissant la place à un lotissement.

Un des premiers cars de transports BAYLE - VERDIER. En 1975 se crée un syndicat mixte des transports en commun de l'Agglomération Clermontoise, auquel adhère la commune de Gerzat. Des tractations ont lieu pour reprendre les lignes de transports particulières des localités adhérentes au syndicat et appelées à être desservies par ce nouveau service des transports. En avril 1979 celui-ci se met en place avec une desserte beaucoup plus complète qui atteint le Quartier de Champfleuri et de Rochefort, et une plus grande fréquence, en direction de Clermont-Ferrand et retour. Bien que restreints, les transports Bayle poursuivent leurs activités avec un service SNCF, un autre Michelin pour le personnel de l'usine de Ladoux et quelques excursions, jusqu'en 1983 où ils cessent toute activité.

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Quelques mots sur l'activité de la Gare de Gerzat. En 1937, un décret fonde la Société Nationale des Chemins de Fer Français (S.N.C.F.). Il nationalise les sept grandes Compagnies de chemin de fer qui couvrent le territoire national. Peu utilisée au début, la gare de Gerzat a pris une activité de plus en plus importante, jusqu'à l'époque où les transports individuels et collectifs se développent. Elle perd de son intérêt, du fait de son éloignement du centre du bourg. A cause de cette désaffection, progressivement de moins en moins de trains s'arrêtent, jusqu'au jour où en 1985 le poste de Chef de gare est supprimé. Actuellement six trains de voyageurs marquent encore l'arrêt dans cette gare dépourvue de personnel. Parmi les moyens de transport, citons enfin l'aviation de plus en plus utilisée avec à portée l'aéroport d'Aulnat-Clermont. A proximité de Gerzat des vols réguliers desservent plusieurs villes françaises: Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes, Nice, Dijon, Toulouse ainsi que deux villes étrangères: Genève et Milan. Le développement des vols charters permet d'atteindre un grand nombre de villes étrangères. L'allongement assez récent des pistes permet aux gros porteurs de décoller et d'atterrir. L'aérogare transformée et considérablement agrandie, alliée à l'augmentation importante du nombre des places de parking, permet à un nombre toujours croissant de voyageurs d'y transiter en toute sérénité.

Boulangerie Coopérative Depuis 1910, le prix du pain ne cesse d'augmenter. En 1913, alors que le prix du blé diminue, celui du pain reste inchangé, ce qui crée un grand mécontentement. C'est alors que Mr Ernest BOUDOL, Pierre ALEXANDRE, Martin NOUHALAT, Léon COHADE, BARDIN, Franck BARDIN, constituent début 1914 une société qui a pour but "de procurer à ses membres, le pain, objet de première nécessité, dans les meilleures conditions de qualité et de prix". Cette société à laquelle adhère un grand nombre de gerzatois, est constituée le 18 janvier 1914, au cours d'une assemblée générale où ses statuts sont adoptés. Elle prend le titre de "Société Civile libre des Habitants de la Commune de Gerzat et des environs Boulangerie Coopérative agricole". Le siège social se situe Place des Vigeries, dans un immeuble longeant le ruisseau Bédat et donnant sur cette place. Tout souscripteur de parts doit être agriculteur ou petit propriétaire et demeurer membre d'un syndicat agricole. Cet article peut, aujourd'hui paraître restrictif, cependant il n'en est rien. Tous les gerzatois à quelques exceptions près, sont propriétaires de leur habitation, ou d'une ou plusieurs parcelles de terrain, le plus souvent des deux, ce qui leur permet, s'ils le désirent d'adhérer à la boulangerie Coopérative. Chaque sociétaire est pourvu d'un livret d'achat où toutes les acquisitions faites au magasin sont inscrites. Le prix du pain est celui de revient, légèrement majoré, mais il demeure toujours en dessous de celui du commerce local. En 1937 après l'installation de l'eau sous pression avec le château d'eau des Plantades, la commune alloue à la boulangerie coopérative 200 litres d'eau par jour, contre le prix symbolique de 3 francs par mois.

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A la suite de difficultés dues au rationnement du pain pendant la guerre 1939-1945, la Boulangerie Coopérative, tenue par Madame Madeleine Boissat, cesse définitivement son activité en septembre 1942, après avoir rempli pendant près de trente ans la mission dont elle s'était chargée. Pendant quelques années l'immeuble reste inoccupé. Le syndicat agricole y installe alors un magasin de vente de produits nécessaires à l'agriculture et qui est tenu par M. Charmaison. Après une nouvelle interruption, le magasin est rouvert en 1963, sous la responsabilité de Madame Onzon jusqu'à fin 1969.

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Chapitre X LE TISSU INDUSTRIEL

La gare de triage

C'est surtout après la guerre de 1914 que Gerzat commence à bouger. Le désir de changement des jeunes, de s'évader du travail de la terre est très fort. Aussi profitent ils au maximum des opportunités offertes par l'élan industriel de l'après-guerre, pour occuper un emploi dans les entreprises clermontoises. Michelin, qui occupe déjà en 1920, 12.000 personnes, commence la construction des ateliers de Cataroux où il dispose de 40 hectares. Cette nouvelle usine qui se réalise sur plusieurs années permet une embauche quasi permanente, qui fait qu'en 1927 Michelin emploie 18.000 salariés. D'autres firmes tels que Bergougnan, Torrilhon, l'Atelier Industriel de l'Aéronautique (ALA) qui date de 1914, Les Ateliers de Construction du Centre (1919) (AC.C.), les Ateliers de Mécanique du Centre (A.M.C.) (1919), l'Omnium Technique Industriel de contrôle (O.T.LC.), la Banque de France à Chamalières, recrutent du personnel. Un nombre sans cesse croissant de gerzatois, en font partie, apportant un salaire sûr, ce qui n'empêche pas la plupart d'entre eux de travailler leur vigne, leur jardin, et même pour certains, leurs champs.

Venant après l'usine "L'Etincelle", c'est avec la mise en place du vaste chantier que constitue la gare de triage des Gravanches, que Gerzat commence vraiment son industrialisation, par la facilité qu'elle offre aux entreprises dans leur moyen de transport. Cette importante réalisation ne s'est cependant pas faite sans heurts. Les 30 hectares qu'elle occupe presque exclusivement sur le territoire de Gerzat appartiennent à de multiples petits propriétaires qui vont profiter de "l'aubaine", pour céder leurs terrains au meilleur prix. En 1924, le Conseil Municipal formule des réclamations appuyant celles des propriétaires intéressés, concernant la dérivation du ruisseau de Lachaux, la largeur d'un chemin et son entretien. Etant donné la complexité des questions d'intérêt communal, soulevées par l'exécution des travaux, le Conseil Municipal décide en avril 1925 de prendre Me Vignancour, avocat à Clermont, pour la défense de ses intérêts. Pour éviter tout retard, les terrains nécessaires à la gare de triage, font l'objet d'un jugement d'expropriation pour cause d'utilité publique, en date du 10 juin 1925. Les travaux ayant contribué à la détérioration de la conduite des eaux de Gerzat, la commune est habilitée à intenter un procès contre la Compagnie du P.L.M. Le Conseil de Préfecture chargé de régler le litige alloue à la commune, en 1931, la somme de 16.500 F avec intérêts à 5 % à compter du 20 Septembre 1926. Elle supporte cependant les quatre cinquième des frais du procès, le reste allant à la compagnie du P.L.M.

La gare de triage est un ensemble de voies ferrées groupées de façon sensiblement parallèle et réunies par des aiguillages. Une grande partie de ses faisceaux sont aujourd'hui entièrement électrifiés et commandés par un poste de voie de service informatisé. La gare reçoit les wagons et les expédie vers leur destination, en passant si nécessaire par d'autres grands triages. La gestion des circulations sur voies principales des accès au triage et des protections est assurée depuis 1989 par un poste régional de commandes informatisées. Nous sommes loin des années antérieures, où les manoeuvres des wagons étaient commandées par haut parleur encore à la mémoire des anciens. La modernisation a comme dans toutes les entreprises, fait chuter les effectifs dans d'importantes proportions. La gare de triage occupe, toutes filières confondues près de 120 agents qui travaillent en 2 x 8 sauf le samedi et le dimanche. Le triage traite environ 30 trains par jour à l'arrivée et autant au départ.

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La S.M.G.

La Société Métallurgique de Gerzat a été construite en 1939, par un consortium d'industriels pour fabriquer des douilles d'obus. Elle occupe une surface couverte de 15.000 m2 et est directement reliée à la gare de triage qui se trouve à proximité. Après juin 1940 l'usine se spécialise sous la direction des frères Biginelli, dans le filage à chaud des alliages d'aluminium. Elle développe à partir de cette technologie deux grandes fabrications. Les bouteilles monobloc haute pression pour les gaz comprimés et des corps creux servant de composants pour différentes industries, tel que l'armement, l'aéronautique, le transport. Les bouteilles dont la contenance varie de 1 à 50 litres sont utilisées dans différents domaines : aérosol, extincteur, plongée sous-marine, oxygène pour les hôpitaux, azote, gaz carbonique ... Leur fabrication obéit à des règles draconiennes de sécurité. (Certaines de ces bouteilles gonflées à plus de 250 bars, on imagine les conséquences d'une explosion.) Aussi la SMG s'est-elle attachée à assurer un niveau de qualité optimal. Des experts de l'administration (la DRIR) sont détachés en permanence à Gerzat pour vérifier la conformité des bouteilles haute pression. La société a obtenu de cette administration l'auto contrôle des appareils à pression qu'elle produit, sans exclure pour autant les vérifications qui s'imposent mais de façon moins contraignante pour l’entreprise. L'armement, à certaines époques, a représenté un chiffre d'affaires intéressant. A certaines époques disons-nous, car l'armement ne se consomme pas quotidien-nement. Il est fonction des litiges internationaux de par le monde et la guerre du VietNam puis celle d'Algérie ont été les pourvoyeurs de commande. Lorsque l'une d'elles arrive, l'usine embauche pour licencier ensuite celle-ci finie. Les délais de fabrication étant très courts, à chaque nouvelle commande le même scénario se reproduit. L'usine fait partie du Groupe Péchiney, le leader européen de l'aluminium. Elle occupe aujourd'hui 150 personnes contre 300 ou même 400 personnes à certaines périodes. De gros investissements ont amélioré considérablement les conditions de travail et la production, mais réduit le nombre d'emplois. C'est l'entreprise la plus importante de la localité.

BP France En décembre 1925 le conseil municipal est appelé à donner son avis, à la suite d'une enquête de commodo et incommodo sur l'installation au lieudit "Les Amples" d'un dépôt d'hydrocarbure. A cause du danger permanent que représente le dépôt situé à proximité de la route Clermont- Vichy au trafic important et d'une zone d'extension d'habitations le conseil municipal donne un avis défavorable. Il faut attendre 1935 pour que le groupe BP s'installe enfin aux Amples sur les 5 hectares entre la départementale en direction de Clermont et la gare de triage qui permet un approvisionnement idéal par le rail. En effet, de nombreux trains techniques grâce à trois voies particulières assurent le service. Avec le développement de l'automobile, le dépôt prend rapidement de l'ampleur pour dans les années 1960 contenir 30.000 m3 d'hydrocarbure (essence, fuel, super, huile,

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GPL) et 2.300 m3 de gaz butane, propane. En provenance des raffineries le gaz liquéfié est stocké dans des sphères avant d'être distribué "en vrac" dans des camions citernes, ou dans des bouteilles. Vingt camions de distribution assurent l'approvisionnement des stations-service et les dépositaires de gaz sur cinq départements. Pour faire face au danger que présentent ces matières inflammables des mesures de sécurité draconiennes sont appliquées. Tous les incidents possibles ont été envisagés et sont consignés dans l'usine. Le personnel suit régulièrement des stages de formation pour la sécurité. Les grosses sphères sont radiographiées tous les 10 ans. Les bouteilles de gaz sont rééprouvées à intervalles réguliers à une pression nettement supérieure à celle de leur utilisation. La fuite de gaz la plus anodine est immédiatement repérée par des détecteurs placés à différents endroits stratégiques. Aujourd'hui dans le cadre de la structuration de l'entreprise, il reste seulement quelques personnes sur le site de Gerzat, l'essentiel de l'activité s'étant replié sur Lyon. Les cuves et les sphères servent de stock dans un cadre plus général de réserve d'approvisionnement.

La C.N.C. La Compagnie Nationale des Conteneurs est une société de transport rail-route filiale de la S.N.C.F. A sa création en 1948, elle est chargée de la gestion technique et commerciale des conteneurs et des wagons de la S.N.C.F. utilisés par le procédé de groupage. Au cours des années ce moyen de transport plus économique se développe rapidement et la S.N.C.F. ouvre progressivement des chantiers modernes de transbordement dotés d'engins modernes sur rail ou sur pneus très performants. Parallèlement la C.N.C. crée des agences et des centres et investit dans le matériel conteneur. C'est ainsi qu'à un moment donné une certaine confusion apparaît. Les clients comprennent mal pourquoi ils doivent s'adresser, selon la destination, tantôt à la S.N.C.F., tantôt à la C.N.C. Il est alors décidé d'un commun accord que la commercialisation de tous les conteneurs sera assurée par la C.N.C. Cette société devient alors responsable de l'entretien et des installations de chantiers et propriétaire à terme de tous les engins de manutention. Elle est présente dans de nombreux ports et villes de France. Installée d'abord à Clermont-Ferrand et s'y trouvant trop à l'étroit, par rapport au trafic, elle s'établit à Gerzat en 1982 sur un terrain de 27.000 m2 qui se trouve dans le prolongement de la gare de triage face au lotissement Sampigny. Sur ce chantier se trouve un portique de 40 tonnes, une grue automobile de 36 tonnes et une de 16 tonnes. La C.N.C. réalise sur la région un chiffre d'affaires relativement important avec pour principaux clients, les Manufactures de pneumatiques, Michelin et Dunlop, les eaux de Volvic, le secteur agro-alimentaire, Péchiney ... Quatorze personnes y sont employées.

L'usine " Aubijoux " En 1953 une enquête de commodo et incommodo est ouverte pour l'exploitation d'une usine traitant les sous produits de l'abattoir, fonderie de suif et fabrique

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d'engrais, au lieudit "Courlande" à quelques centaines de mètres de la ferme de Donnavignat. Le Conseil Municipal consulté se déclare favorable à cette création à la condition formelle que les mesures d'hygiène et de salubrité soient respectées. Entrée en service, l'usine ne tarde pas à répandre des odeurs fétides qui empestent non seulement le voisinage, mais sont ressenties dans toute l'agglomération de Gerzat et même à Saint-Beauzire. Certains jours il est impossible de laisser portes et fenêtres ouvertes. Il en est de même lors de la traversée de la localité par les camions bâchés venant de l'abattoir. Le personnel est recruté parmi les délinquants ayant subi une condamnation qui expient une deuxième fois leur faute. Malgré les plaintes qui s'accumulent les quelques mesures prises restent sans effet probant. En 1966, une nouvelle enquête pour la construction d'une usine plus moderne se heurte à l'opposition résolue du conseil municipal et de la population. Malgré les protestations le préfet en autorise l'installation et l'exploitation. Le Conseil Municipal demande que l'arrêté soit rapporté; il présente 1.090 signatures et s'appuie sur le fait qu'il n' y a pas d'écoulement d'eau. En conséquence l'eau infectée continuera à croupir dans le fossé et les odeurs persisteront. Les conditions d'hygiène et de salubrité ne pourront donc jamais être respectées. Quelques temps après, Mr AUBIJOUX Directeur de l'entreprise cessait son activité à Gerzat. L'emplacement de l'usine est maintenant recouvert par un monticule de terre.

La société Meunière du Centre Installé dans les anciens bâtiments de "L'Etincelle" usine de pâtes alimentaires la Société Meunière du Centre est une filiale de Domagri. Le moulin de Gerzat dispose d'un outil performant pour l'utilisation des blés de qualité de la plaine de la Limagne. La capacité d'écrasement du grain qui est de 350.000 quintaux par an incomplè-tement utilisée rend possible un développement de ses activités. Le stockage et l'expédition disposent d'une surface importante à proximité de 3 quais de chargement route et rail. Les diverses opérations de fabrication et de conditionnement sont parfaitement automatisées. Un four a été mis en service où un boulanger professionnel effectue des tests de panification. Ces installations permettent de déterminer la qualité des variétés produites en Limagne et éventuellement par le travail des techniciens d'orienter les producteurs. En plus des farines de base, la société diffuse des produits destinés à diverses utilisations boulangères et pâtissières.

Les alcools du Centre C'est dans les années 1926-1927 que la Société des Alcools du Centre s'est installée à Gerzat, en bordure de la route de Vichy en direction de Saint-Beauzire. C'est un dépôt de la Société Lille Bonnière et Colomb qui a son siège social dans la région Lilloise. Cette société distribue dans la région centre de la France l'alcool, et des dérivés du pétrole qu'elle reçoit par citernes. Plusieurs activités sont venues s'ajouter périodiquement. Quelques salariés sont encore employés dans l'usine, lorsque le 18 juillet 1989 un incendie se déclare et une partie des locaux sont détruits. Depuis toute activité a cessé.

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Aux entreprises déjà citées, d'autres sont venues s'ajouter à la suite de la création en 1973 de la zone des Pradeaux. La municipalité a en effet acheté le domaine des Charmes d'une superficie de plus de 28 hectares pour y créer une zone artisanale et industrielle. Sur cet espace une vingtaine d'entreprises se sont installées, employant au total près de 250 salariés. L'on y trouve 5 entreprises de mécanique générale et chaudronnerie, 6 entreprises de transport. La zone artisanale située à proximité compte une trentaine d'artisans ou commerçants, et une centaine de salariés. Sur cette deuxième partie se trouve une "entreprise" d'un genre particulier "Les Mains Ouvertes". Installée depuis 1981, au Jourzin puis depuis 1986 dans les nouveaux locaux de la rue Pierre et Marie Curie, cette association a pour vocation d'accueillir des hommes et des femmes en difficulté sans emploi et souvent sans domicile, afin de les aider à retrouver leur dignité d'hommes et de femmes en leur procurant une activité dans une ambiance amicale. Une quarantaine de compagnons y sont reçus par une équipe de quelques permanents. L'association récupère tous objets qui leur sont donnés, les trient, les réparent s'il y a lieu, avant de les revendre à petits prix. C'est un bric à brac, un véritable marché aux puces qui se tient dans ses locaux. Emule des Compagnons d'Emmaüs les "Mains Ouvertes" ont reçu au Jourzin la visite de l'Abbé Pierre. Il nous faut enfin citer la création d'une zone dans le secteur des Plantades qui s'inscrit dans un vaste programme, conjointement avec la commune de Cébazat, d'un parc d'activités logistiques transport, à vocation régionale. L'entreprise de transports Calberson-Danzas y exerce depuis plusieurs années son activité.

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Chapitre XI LES PROBLEMES SCOLAIRES

La construction du groupe Simone Godard

En 1919, malgré l'hécatombe de jeunes provoqué par la guerre, la vie reprend ses droits. Le nombre très important de mariages célébrés, 33 en 1919, 36 en 1920, 35 en 1921... a pour résultat une importante poussée démographique les années suivantes. Elle fait apparaître clairement l'insuffisance de locaux scolaires. En 1924, par exemple, on enregistre la naissance de 23 garçons et de 21 filles, en 1925 respectivement : 28 et 17, en 1926 : 23 et 20, en 1927 : 20 et 15, en 1928 : 18 et 21, en 1929 : 16 et 25 et en 1930 : 27 et 16. Dès 1926, la municipalité fait l'acquisition d'un terrain qui jouxte la place Pommerol, l'école de filles et l'école maternelle. Ce terrain qui appartient à Mr BARDIN Henri Begon, a une superficie de 4.450 mètres carrés, est acheté 12 francs le mètre pour y construire un groupe scolaire. La construction de la gare de triage, en 1925, sur le territoire de la commune, amène la compagnie du P.L.M. à faire construire des cités ouvrières, afin de loger les cheminots travaillant sur ce site. C'est ainsi que 10 bâtiments de 5 ou 6 logements chacun sont édifiés en bordure de la route de Clermont-Ferrand, en face du stade, amenant ainsi au fur et à mesure de leur occupation un nouvel afflux d'enfants à scolariser. En 1929, l'école de garçons compte 105 élèves pour 3 classes à la fin de l'année scolaire. A la rentrée 1929-1930, 5 départs sont prévus mais 20 nouveaux élèves sont inscrits. Il faut donc prévoir une classe supplémentaire. C'est la Salle des Fêtes au premier étage de la mairie, qui est retenue. Située au-dessus des classes existantes, pour éviter la trépidation des pieds, il est demandé aux élèves de se munir de pantoufles. Cette classe est réservée aux élèves de fin d'études qui, compte tenu de leur âge sont considérés comme plus raisonnables. Au cours de l'année 1930, une nouvelle classe devient nécessaire à l'école de filles. La rentrée 1930 1931 est prévue dans une immeuble appartenant à M. Bardin Henri Begon. Enfin à la rentrée suivante pour décongestionner les classes des écoles primaires, la création d'une classe supplémentaire mixte, recevant les enfants de 6 à 7 ans, est organisée avec l'accord de l'inspection académique au rez-de-chaussée de l'école maternelle rendu disponible pour cela. M. Dissard architecte a été chargé dès 1928 de dresser les plans d'un groupe scolaire comportant 4 classes de garçons, 4 classes de filles et au centre des logements pour les instituteurs. Au rez-de-chaussée du bâtiment central, des bains douches réclamés depuis longtemps sont installés. C'est ainsi que le groupe scolaire terminé, 8 cabines de douche et 2 bains sont mis à la disposition du public. En 1931, à la fin de l'année scolaire, il y a 150 garçons et 130 filles scolarisés. Le groupe en construction avec 4 classes de 40 élèves est donc jugé suffisant. Les plans approuvés, le financement assuré par une subvention de l'État de 865 000 francs et par un emprunt de la commune de 280 000 francs consenti par le Crédit Foncier de France sur 30 ans, l'adjudication des travaux a lieu le 25 juillet 1931, où, en raison de la crise économique que traverse le pays, les rabais suivant sont obtenus.

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1er lot M. Bourdaud rabais 13 % 2e lot M. Charmaison Brillaud rabais 16 %

3e lot M. Charmaison Brillaud rabais 13 % 4e lot M. Barrou rabais 17 % 5e lot M. Méchin rabais 17 % 6e lot M. Vialon rabais 17 % 7e lot M. Larbouret rabais 5 % Lors des travaux de construction le sol ne donne pas la résistance nécessaire à l'assise des constructions. Il faut donc construire des semelles en ciment armé répartissant sur une grande surface la charge à supporter pour le bâtiment central. L'élargissement des fondations pour les salles de classe est également nécessaire. Il en résulte un supplément de coût. Bien que l'ensemble des travaux ne soit pas terminé, la rentrée scolaire 1932-1933 peut se faire dans les locaux neufs. L'école maternelle reste telle qu'elle est, et devient logements pour le personnel enseignant. L'école de filles devient école maternelle et abrite au rez-de-chaussée, les 2 classes existantes. La cour est agrandie et comporte une séparation avec le nouveau groupe scolaire. Pour accéder au bâtiment central qui sépare les 2 écoles, une rue d'une largeur de 5 mètres est construite. Elle a pour débouché côté ouest la place du Dr Pommerol, côté est la rue Lamartine. Parallèlement des travaux complémentaires sont menés, tel que l'étanchéité des caves, l'installation de conduite d'eau aux écoles maternelles, le chauffage central du bâtiment central, l'installation de WC pour l'école maternelle, ainsi que divers aménagements. En 1930, les enseignants se plaignent du nettoyage défectueux des salles de classe, assuré par une seule personne. Le Conseil municipal décide de confier ce soin, à une seule personne par adjudication au rabais de la somme de 1 000 F. Celle-ci a lieu le 18 janvier 1931. Madame Rodier Chambon est déclarée adjudicataire pour la somme de 999,50 F. Une loi du 9 août 1936, prolonge la scolarité obligatoire de 13 à 14 ans. En demandant la création de classes d'enseignement rural pour les garçons, d'enseignement ménager pour les filles, les effectifs scolaires, ainsi partiellement gonflés, font ressortir à nouveau le manque de locaux. Peu après des travaux sont entrepris pour l'agencement des locaux de l'ancienne école maternelle pour l'enseignement ménager. Depuis la fin de la guerre 1939-1945, la population de Gerzat augmente lentement certes, mais sûrement, à tel point qu'en 1948, le problème des locaux scolaires se pose à nouveau, pour devenir chaque année plus aigu. En 1948, une classe supplémentaire serait nécessaire, en primaire. L'école maternelle compte 114 élèves fréquentant l'établissement pour 2 postes d'enseignants. Une troisième classe est aménagée en 1949 sous le préau, siège aujourd'hui de la bibliothèque de l'Amicale Laïque. La commission Départementale, décide la construction d'une classe supplémentaire et d'un atelier au groupe Simone Godard. Cette classe dont les plans sont établis par M. Jallat architecte est construite au bout des classes de garçons en 1953. L'atelier est érigé dans la cour, près du préau, le long de l'allée

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Antony Bardin. Cette réalisation s'avère nettement insuffisante. La municipalité envisage alors de construire une salle sur le côté ouest en bout des classes de filles, comme pour les garçons et par surélévation des classes existantes en ériger trois supplémentaires. Comme la commune ne peut supporter seule une telle dépense qui est déjà chiffrée, il faut attendre 1956 pour qu'un projet de création de huit classes et de huit logements d'instituteurs qui est en instance au ministère, au titre des commandes groupées urbaines voit le jour. Début 1957, la commune fait l'acquisition d'un terrain contigu au groupe scolaire, d'une superficie de 4 000 m2 appartenant aux héritiers Bardin Henri, où en plus du groupe scolaire sera installé la gendarmerie. Les travaux scolaires d'un montant de 68 125 000 F dont 15 % restent à la charge de la commune débutent en septembre 1959, et sont terminés pour la prochaine rentrée. En attendant pour pallier au manque de locaux les classes sont surchargées et les créations sont provisoirement installées dans l'ancienne école maternelle et dans les locaux de la mairie. Au rez-de-chaussée des nouveaux locaux, sont installées les classes de l'école maternelle et au premier étage, celles du primaire. Le goudronnage de la cour est réalisé en décembre ainsi que certains travaux d'accompagnement telle la clôture. (Le goudronnage de la cour du premier groupe avait été réalisé en 1954.) L'amélioration ainsi apportée sera de courte durée.

Le groupe scolaire Jules Ferry Depuis 1950, pour faire face à la crise du logement, conséquence du début du développement industriel de l'après guerre et de la proximité de la capitale auvergnate, des lotissements voient le jour. Les lotissements Estève, Franck Bardin, Rimbaud, Sodoyer, Fassbender-Gaume, Biolet, Bardin comptent de nombreux immeubles, ou pavillons. Les H.L.M., construites sur le terrain de M. de Laroque, plus connu sous le nom d' H.L.M. Cornillon, ajoutées aux constructions individuelles, amènent une nouvelle population. Dès 1960 avec le début de construction de 130 logements sur les terrains communaux des Chabesses d'une superficie de plus de 2 hectares, c'est un afflux important de population qui est enregistré. Pour faire face au développement des usines Michelin, il faut toujours plus de personnel, donc plus de logements. Ainsi en 1960, la Société Civile Immobilière de Chantoing (S.C.LC.) affilié au groupe des pneumatiques Michelin, informe la municipalité qu'elle envisage d'acquérir une partie de la propriété, dite "Domaine des Pégues", route d'Aulnat, en vue de réaliser un ensemble d'immeubles à usage d'habitations. La superficie de plus de 7 hectares permet la construction de 350 logements qui peuvent entraîner un apport de 1 200 à 1 500 personnes, dont de nombreux enfants, ce qui pose le problème de leur scolarisation. La SCIC se charge, dans le cadre de sa participation aux équipements publics correspondant aux besoins du lotissement, à fournir gratuitement le terrain sur lequel sera édifié le groupe scolaire. Des accords interviennent avec différents propriétaires pour la cession de terrains réunissant approximativement la surface d'un hectare, situés chemin de Trélacot, convenant parfaitement aux besoins par leur situation géographique. En attendant la réalisation d'un nouveau groupe scolaire qui s'avère indispensable dans un très proche avenir, la municipalité s'est mise à la recherche de locaux, destinés à faire face aux problèmes scolaires sous-jacents. C'est ainsi que les pourparlers qui se poursuivent depuis quelques temps, pour l'acquisition de

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l'immeuble des soeurs de la Miséricorde (ancienne école libre) aboutissent, après une visite des lieux. Ces locaux permettent, après une remise en état qui n'est pas trop onéreuse d'y installer 2 classes primaires et une classe maternelle à la rentrée 1963-1964. En 1965, l'école de garçons compte 350 enfants répartis dans 9 classes, celle des filles, 320 enfants répartis dans 8 classes. L'école maternelle dénombre 277 enfants pour 5 classes et a dû refuser l'inscription de 60 enfants, au grand mécontentement des parents. Le projet de 16 classes primaires, au titre de la première tranche dont les plans sont établis par M. Jallat architecte à Clermont-Ferrand est classé sixième au plan départemental. Les crédits nécessaires à sa construction ne seront guère attribués avant 1968, indiquent les services de la préfecture, par suite de l'importance des programmes scolaires à réaliser et de l'insuffisance des crédits attribués. Pour faire face aux effectifs scolaires la commune demande l'attribution d'une classe wagon. L'accord de l'État est indispensable pour obtenir le prêt nécessaire au financement des travaux. La situation se trouve bloquée, tandis que les effectifs continuent de progresser avec les logements Michelin des Pégues qui sont presque tous occupés début 1966. Par ailleurs pour faire face au grand boum industriel qui provoque une demande effrénée de logements, la commune vient d'obtenir dans un programme triennal la construction d'un ensemble H.L.M. de 381 logements sur le terrain occupé par les jardins communaux au lieu dit "Le Patural" La rentrée 1966 - 1967, 3 classes supplémentaires sont créées. La commune dispose d'une classe disponible, d'une classe wagon, tandis que la 3e classe est installée au 2e étage de l'immeuble des soeurs préalablement aménagé par les soins de la commune, qui a également à ce même étage, agencé un logement pour instituteur. Malgré des démarches écrites et verbales auprès de l'académie, de la préfecture et des parlementaires, le projet n'avance pas, malgré l'urgence des besoins. La rentrée scolaire de 1967, voit la suppression de l'école ménagère pour insuffisance d'élèves (13) ce qui libère des locaux. Une lueur d'espoir apparaît enfin, lorsque le dossier technique est approuvé le 27 mai 1967. L'adjudication des travaux a lieu le 8 septembre à la préfecture. Ils sont confiés à une entreprise pilote, l'entreprise Tabaste pour un montant total d'un peu plus d'un million de francs. Il est demandé à cette dernière de livrer 8 classes pour la rentrée 1968. L'année suivante, la première tranche de 16 classes est terminée. A la rentrée 1969, 15 classes seront occupées. La deuxième tranche qui comporte 6 classes maternelles et la construction d'une cantine de 180 rationnaires se poursuit dans la foulée, avec cependant un certain retard pour la cantine. A la rentrée 1971, la maternelle entre en service avec l'occupation de 4 classes.

Le collège Alors que les travaux du groupe scolaire Jules Ferry ne sont pas encore entrepris, en février 1967, Monsieur l'Inspecteur d'Académie fait part à la municipalité que le ministère de l'Éducation Nationale pourrait envisager la construction d'un collège

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d'enseignement secondaire à Gerzat. Cette réalisation est devenue indispensable par la prolongation obligatoire jusqu'à 16 ans de la scolarité, votée en 1959. Il est demandé au Conseil municipal de mettre à la disposition du ministère 3 hectares 60 ares de terrain au lieu dit "Le Patural". La commune doit confier la maîtrise des travaux à l'État ce qui comporte l'acceptation de la formule de construction choisie. Elle doit également financer la participation de plus de 1 0 % qui reste à sa charge. Enfin elle doit rendre le terrain propre à la construction avec aménagement des voies d'accès et assurer l'assainissement. Malgré ces charges assez considérables, le Conseil Municipal en sollicite la construction. Cette demande se justifie par l'importance de la population qui augmente sans cesse avec le développement considérable de la localité, par sa situation géographique de banlieue et par les facilités apportées aux familles dont les enfants poursuivent leur scolarité. La rentrée scolaire 1970, voit l'ouverture de l'établissement avec près de 900 élèves dont la moitié viennent des communes voisines, Blanzat, Cébazat, Aulnat, Malintrat et Saint-Beauzire, bien que les abords ne soient pas terminés. Une cantine assure le repas de midi. Le collège comporte une section d'éducation spécialisée au fonctionnement particulièrement onéreux. Le conseil municipal attire l'attention des pouvoirs publics et des parlementaires sur le coût élevé supporté par la commune et demande en conséquence, la nationalisation de l'établissement. En 1972 la charge du personnel de service, dans le cadre d'un syndicat intercommunal de gestion du C.E.S., est répartie entre toutes les communes au prorata du nombre d'élèves. C'est seulement à la rentrée 1973, que la nationalisation intervient, laissant cependant aux communes une partie importante des frais de fonctionnement. Il a été inauguré le 27 février 1971. A l'occasion de celle-ci, après autorisation des services préfectoraux, il est dénommé "Collège Anatole France".A la rentrée de 1970, une demande est faite auprès de la municipalité pour que des cours d'enseignement catholique aient lieu dans l'établissement. Le Conseil municipal fidèle à sa conception de la liberté de conscience et de respect de toutes les idéologies confessionnelles, s'oppose à ces cours à l'intérieur de l'établissement. De type "Pailleron" le collège a fait l'objet de nombreux travaux. En 1974, la mise en conformité des installations électriques et de gaz. En 1975, l'entreprise responsable de malfaçons s'engage après discussions, à exécuter les travaux sur la base de l'expertise la plus faible. Les travaux sont réalisés pendant les vacances d'été. Pendant celles-ci, dans la nuit du 9 au 10 août, à la suite d'un violent orage, des dégâts importants sont occasionnés, nécessitant une dépense supplémentaire importante. En 1976, l'étanchéité du bâtiment administratif et logements est refaite. La conception de ces collèges, d'un coût d'entretien élevé, ne répond pas aux normes de sécurité. De ce fait, ils sont condamnés à disparaître au fur et à mesure que les Conseils Généraux qui, avec la loi de décentralisation en ont la charge, dégagent des crédits destinés à les remplacer. Sept collèges sont dans ce cas dans notre département.

Le groupe Jean Jaurès Le groupe scolaire Jules Ferry vient à peine d'être terminé que déjà il faut penser à la construction d'un nouveau groupe, pour faire face au développement impétueux de Gerzat. Dès 1971, la nouvelle municipalité l'a programmé sur le terrain de

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Rochefort, dans le cadre du sixième plan, mais le projet n'est pas retenu, par l'administration. Néanmoins, pour faire face le moment venu, à cette construction qui va s'avérer urgente très rapidement, la municipalité prend les dispositions pour l'achat des terrains nécessaires. L'acquisition est réalisée en mai 1973. L'occupation progressive des 381 logements des H.L.M. du Patural, des logements du quartier de Trélézère, des 47 pavillons du lotissement de Rochefort, des 98 logements du Colombier, des 130 pavillons du lotissement communal de Champfleuri, des 47 pavillons de Sous la Treille, de celui de la Raynaude, de la première tranche des logements du collège, des 170 maisons individuelles construites en une dizaine d'années, amène un nombre très important d'enfants à scolariser. Dans un premier temps, ils occupent la totalité du groupe Jules Ferry et de Simone Godard, puis essaiment à nouveau vers l'ancienne école des soeurs, rue Léon Blum. Ce débordement comprend plusieurs classes. Avec les nouveaux lotissements du Pré Vert avec 67 pavillons de celui de la première tranche des Ors avec 46 pavillons et tous les projets en cours, se justifie pleinement, la construction d'un groupe scolaire. Ce sont les plans et devis élaborés par M. Gourgouillon architecte à Riom qui sont retenus. Ce groupe comprend 12 classes élémentaires, 6 préélémentaires, un restaurant de 120 rationnaires et deux logements. Sa construction est prévue en 2 tranches. La première terminée pour la rentrée 1979, comprend 6 classes élémentaires, 2 classes préélémentaires et le restaurant. A cette rentrée 7 classes élémentaires fonctionnent, dont une, installée dans la bibliothèque, 3 maternelles, existent, la troisième occupant les locaux de la cuisine non aménagée du restaurant. Au début des années 1980, toutes les classes sont occupées, malgré la baisse de natalité, qui par ailleurs nécessite la fermeture de classes. La situation particulière de Gerzat, au sein de l'agglomération clermontoise fait que malgré la crise économique et la faiblesse du taux de croissance, la cité connaît un développement nettement supérieur à celui des autres communes. L'existence d'infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires rend Gerzat très attractif pour les activités et l'habitat. Aujourd'hui toutes les classes des groupes scolaires ne sont pas occupées, ce qui permet d'envisager la poursuite du développement de la ville sans inquiétude dans le domaine des locaux scolaires.

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Chapitre XII

PÉRIODE 1939 - 1945 Avec la déclaration de guerre, Gerzat, comme toutes les communes de France, entre dans une période de stagnation et de régression. Les hommes les plus valides sont mobilisés et à mesure que l'on avance dans le temps les difficultés surgissent. En janvier 1940, l'on assiste au début du rationnement des denrées alimentaires : le vendredi est décrété journée sans viande, le lundi et le mardi aucune viande de boeuf, de veau et de mouton ne pourra être vendue. C'est ainsi que l'on voit s'établir plusieurs types de cartes de rationnement : la carte JI, J2, 13 déterminée par l'âge des enfants, la carte Adulte et Travailleurs de force. Des bons de chaussures avec semelles en bois, de vêtements sont répartis par la préfecture et distribués à la mairie, en quantité très nettement insuffisante. Ces cartes de rationnement concernent la plupart des denrées alimentaires, pain, viandes, matières grasses, pâtes, sucre, savon, etc. Cependant la vie continue. L'une des grandes préoccupations est de se procurer souvent par le troc, quelques fois au noir, ce qui manque le plus. L'absence des mobilisés puis des prisonniers se fait durement sentir auprès de la population encore mi-paysanne, mi-ouvrière. Les femmes sont contraintes à faire un travail indispensable pour vivre, auquel elles ne sont pas habituées. Les communaux sont très appréciés, car ils permettent de produire des légumes, qui sont les bienvenus. Le conseil municipal, pour sa part, en est réduit à expédier les affaires courantes. Aucun projet, et cependant ils sont nombreux, ne peut être mené à bien, faute de matières premières. En mai 1940, lors de l'exode, Gerzat, comme toutes les communes du Sud de la France, accueille un certain nombre de réfugiés. Les salles de classe du groupe scolaire Simone Godard sont provisoirement utilisées, pour les recevoir, en attendant qu'ils soient répartis dans les logements inoccupés, ou dirigés ailleurs. Après l'appel du 18 juin du général de Gaulle, puis du parti communiste qui par la voix de Maurice Thorez et Jacques Duclos proclame que "jamais le peuple de France ne sera un peuple d'esclaves" deux tendances se font jour progressivement et vont aller en se renforçant, en s'amplifiant. Le 30 octobre 1940, dans un discours radiodiffusé le maréchal Pétain dont le gouvernement s'est installé à Vichy, annonce aux français qu'il "entre aujourd'hui dans la voie de la collaboration". Quelques jours après le cardinal Gerlier archevêque de Lyon proclame : "Pétain c'est la France, la France c'est Pétain." L'archevêque de Paris, le cardinal Suhard affirme la nécessité de collaborer à l'oeuvre du maréchal. Le 25 mars 1941, M. Louis Godard adjoint au maire est nommé maire en remplacement de M. Antoine Bardin, par arrêté préfectoral en date du 24 mars. Par la suite la préfecture nomme MM. Bardin Antoine et Beauvallot Baptiste adjoints. Le 27 avril, après avoir subi une réorganisation préfectorale, le conseil municipal ainsi composé, se réunit :

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MM. Godard Louis, professeur

Bardin Antoine Périchet contrôleur de l'office du blé Bardin Franck, cultivateur Bayle Verdier, transporteur Beauvallot Baptiste, cultivateur Besse Henri, artisan menuisier Collange Marcel, boulanger Coursolle Gabriel, mutilé de guerre Courtet Gabriel, employé du chemin de fer Crépin Léon, retraité du chemin de fer Favier Jean, artisan menuisier Gorce Léon, représentant

Melle Guillaumin Eugénie, infirmière MM. Laime Charles, employé aux Gravanches

Léandri Jean, ouvrier d'usine Pachon Antonin, cultivateur Planchon Émile, médecin Scarcirian Robert, directeur de la société des Alcools du Centre

Lors de sa prise de fonction M. Godard souhaite à ses nouveaux conseillers la bienvenue en ces termes :

"Mes premières paroles seront pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux membres du Conseil municipal, pour les féliciter et aussi, pour vous apporter à tous, l'assurance de mon entier dévouement à la commune que nous avons la charge désormais d'administrer. Il est de mon devoir de vous dire comment je conçois cette gestion dans les circonstances graves et difficiles que nous traversons. Des travaux considérables sont à réaliser. Il nous appartiendra de choisir parmi les plus urgents et d'apporter toute notre volonté à leur réalisation. La mise en valeur de la commune nous commande impérieusement un assainissement des terrains, la réparation des chemins et aussi une meilleure organisation dans l'agglomération. D'autres projets, d'autres réalisations nous sont demandés également par le gouvernement: parc des sports, équipement rural plus profond, aménagements scolaires. Dans toutes les possibilités de nos budgets, nous nous attacherons à satisfaire les directives gouvernementales et à contribuer comme les autres communes de France au redressement total de notre pays. Je vous convie au travail dans l'unité la plus profonde. Je vous demande à tous en entrant ici d'abandonner toutes considérations de personne, tout esprit partisan. Nous sommes suivant le désir du maréchal Pétain réunis entre hommes ayant appartenu à tous les horizons politiques, à toutes les idéologies. Une seule chose pour nous doit compter, le salut de la France, mais nous ne pourrons le réaliser sans le travail et la tolérance.

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Mademoiselle, Messieurs en vous remerciant d'avance du concours précieux que vous apportez à la commune, je vous demande la collaboration la plus étroite pour l'essor toujours plus grand de la ville de Gerzat. "

*****

La situation économique continue à se dégrader. Pour faire face aux restrictions de plus en plus dures, la plupart des gerzatois reprennent une activité qu'un certain nombre avait abandonnée. C'est ainsi que l'élevage de volailles, canards, poules, lapins reprend de l'ampleur. Pour avoir un peu de matières grasses, ceux qui en ont la possibilité élèvent un cochon. Il y a aussi un autre moyen qui consiste dans le maraudage, dans les champs et les jardins. Le conseil municipal s'en est ému en demandant à la préfecture l'autorisation d'assermenter plusieurs gardes pour la surveillance des récoltes. Pour appuyer son autorité le gouvernement de Vichy impose à tous les fonctionnaires un "serment de fidélité", le 14 août 1941. Il est facile de deviner, comme nous le verrons par la suite les raisons de l'arrêté de M. le Ministre secrétaire d'État à l'intérieur en date du 19 février 42, déclarant M. Godard Louis maire de Gerzat démissionnaire d'office de ses fonctions. A la suite de cette révocation plusieurs conseillers municipaux solidaires avec M. Godard présentent leur démission, qui est acceptée par M. le préfet. Il s'agit de :

MM. Bardin Franck Besse Henri Collange Marcel Courtet Gabriel Crépin Léon Favier Jean

Melle Guillaumin Eugénie MM. Laime Charles

Léandri Jean Pachon Antonin

qui sont remplacés par :

MM. Bayle Louis, cultivateur Boissat Maurice, ouvrier d'usine Bourgeix Jean Baptiste, artisan Bourrachaux Lazare, employé Forestier Pierre, agriculteur

Mme Bardin Jeanne, épouse Franck Bardin Hébrard Joseph, agriculteur Perrin Baptiste Blaise, ouvrier d'usine Plazenet Maurice, employé.

Le 28 février M. Baptiste Beauvallot, adjoint faisant fonction de maire, donne lecture de l'arrêté de M. le préfet régional nommant M. Pierre Montagnon maire de la commune qui prend aussitôt ses fonctions. Le nouveau Conseil municipal installé M. Montagnon demande aux conseillers de voter l'adresse suivante:

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"Avant d'ouvrir sa première séance de travail les membres du Conseil municipal de Gerzat réorganisé et complété par arrêté de M. le préfet régional en date du 27 février 1942. Adressent à Monsieur le Maréchal Pétain, chef de l'État français, l'hommage respectueux de leur admiration et de leur gratitude, l'assurent de leur indéfectible attachement à l'oeuvre de reconstruction Nationale dont il s'est fait l'apôtre et mettent à son service leur dévouement sans réserve et leur absolue confiance dans l'avenir de la France. En ce jour de deuil national, ils saluent avec émotion les malheureuses victimes des bombardements aériens des 3 et 4 mars dans la région parisienne et s'inclinent avec respect devant la douleur de leur famille. "

Cette adresse votée à l'unanimité, M. le maire demande l'accord des conseillers pour faire afficher l'exposé suivant :

"Aux habitants de Gerzat

La crise municipale ouverte en décembre était sur le point d'entraîner pour l'administration de la commune l'application des mesures exceptionnelles et la nomination d'une délégation spéciale.

Ces mesures ont pu être évitées.

Il a fallu pour cela que nous prenions les charges et les responsabilités de cette administration.

L'accomplissement de notre devoir a seul dicté notre acceptation. Nouveaux et anciens conseillers municipaux, nous n'avons qu'un seul but: servir et continuer à servir, c'est à dire assurer au mieux avec tout notre dévouement la gestion des intérêts de la commune.

Apporter notre concours modeste mais sans réserve à l'oeuvre entreprise par le Maréchal Pétain au lendemain de la défaite, pour rétablir la situation de la France et l'avenir de nos enfants. Pour accomplir cette tâche lourde et ingrate nous comptons sur votre juste et loyale compréhension des difficultés actuelles dont nous souffrons tous, sur votre discipline, sur votre solidarité. Souvenons-nous toujours que d'autres ont souffert et souffrent plus que nous-mêmes, toutes les victimes de la guerre dont la liste vient encore de s'allonger tristement, nos camarades prisonniers si impatiemment attendus et tous ceux qui ont dû abandonner leurs foyers et leurs biens.

L'union de tous les français si elle est réalisée d'un même élan, écourtera le temps de notre épreuve.

Donnons ici l'exemple de cette union.

Travaillons ensemble pour le bien du pays et la prospérité de notre ville de Gerzat.

Le conseil approuve le texte ci-dessus à l'unanimité. L'effort de guerre exige toujours plus, de la part des allemands. Pour faire face au manque de main d'oeuvre en Allemagne, l'occupant décrète fin 42, le service du

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travail obligatoire. Les chantiers de Jeunesse sont dirigés avec leurs cadres sur l'Allemagne. La résistance surprise par cette mesure accélère son organisation. Le 11 novembre 1942, prétextant du débarquement en Afrique du Nord, les allemands franchissent la ligne de démarcation et occupent toute la France. Fin novembre en même temps que Clermont-Ferrand et Aulnat où la base militaire et le terrain d'aviation sont occupés, Gerzat voit arriver un fort contingent de soldats allemands. Ils occupent le groupe scolaire, le château du Pibout et ses dépendances, le bâtiment situé en face de la rue Jean Jaurès à l'embranchement de la rue des Martyrs (route d'Aulnat) et de la rue Élie Jaloustre (route de Clermont) l'ancien Hôtel Avel où ils installent leur cuisine. Gerzat va ainsi connaître le couvre-feu avec toutes les obligations et conséquences qu'il comporte. L'école de filles est transférée avec tout son mobilier dans l'ancienne école libre appartenant aux soeurs de la Miséricorde de Billom, tandis que celle des garçons est installée au premier étage de la mairie. Gerzat s'installe ainsi à l'heure de l'occupation allemande. Durant le printemps 43 les maquis d'Auvergne s'organisent, se développent. Les attentats, les sabotages et les arrestations sont particulièrement nombreux et spectaculaires. L'opinion publique affirme de plus en plus sa haine de l'Allemagne, et retire progressivement sa confiance au maréchal. L'occupant quant à lui, s'attache les services de nombreux collaborateurs de la police vichyssoise et de la milice qui vient d'être créée début 43. Lorsque vient le tour de la classe 43 pour le service du Travail Obligatoire (S. T.O.) la résistance est prête à accueillir ceux qui refusent de partir. Enlevés à leur domicile la veille du départ les jeunes sont conduits dans un camp de rassemblement avant d'être dirigés vers l'Allemagne. Aussi ceux qui refusent de partir, n'attendent pas, se cachent avant de prendre le contact nécessaire et rejoindre le maquis. C'est ainsi qu'en mars 1943, les effectifs régionaux de l'armée secrète sont évalués à 5 000. Les chiffres officiels régionaux relatifs aux convocations au titre du S.T.O. sont éloquents : convoqués 7 016 ; présentés ayant passé la visite 149 : Partis en Allemagne 48. La vie cependant continue avec ses restrictions, ses souffrances. Les prisonniers de guerre sont toujours absents. Il faut leur envoyer des colis pour adoucir, un tant soit peu leur captivité. Pour l'approvisionnement en denrées alimentaires, les gerzatois se sont organisés. Ils usent de leurs connaissances, pour se rendre dans les fermes des communes environnantes dans un large rayon de 30 à 40 km quelques fois plus, pour obtenir de temps à autre, du lait, des oeufs, du beurre, du fromage, du pain, du j ambon, des pommes de terre, de la volaille, enfin tous les produits de la ferme. Même les rutabagas et les topinambours qui en temps ordinaire sont reversés à l'alimentation du bétail, trouvent preneurs et sont les bienvenus. Pour faire face aux demandes des familles nombreuses Montagnon maire, demande à la préfecture que soit instituée à Gerzat, la carte de pommes de terre pour satisfaire ceux qui en récoltent insuffisamment ou n'en récoltent pas. Une solidarité s'établit ainsi petit à petit entre agriculteurs et citadins, parfois naissent des amitiés durables. Le troc est ainsi utilisé à la grande satisfaction des deux parties. Ainsi par exemple les pneus et les chambres à air de bicyclettes auxquelles ont droit les salariés Michelin, sont très recherchés. Pour le chauffage, les familles de cheminots,

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nombreux à Gerzat avec les cités P.L.M. et autres recueillent le charbon de la locomotive que lors du passage des trains les cheminots jettent sur la voie. Face à ces difficultés dans tous les domaines, le comportement anti-allemand des gerzatois s'accentue. Le 20 novembre 1943, le conseil municipal présidé par M. Montagnon tient sa dernière séance de travail. La prochaine réunion de l'assemblée communale sera assurée 8 mois après, par le Comité local de Libération. Les allemands reculent sur tous les fronts. En juin 1944 à la suite du débarquement allié en Normandie, ils sont aux abois et leur cruauté est sans égale, dans la répression qu'ils mènent contre les résistants et les représailles contre la population. Le 21 juin 44, à cinq heures, Gerzat est investi par la Gestapo, les miliciens et l'armée allemande. Trente cinq gerzatoises et gerzatois sont arrêtés, conduits à la caserne du 92e R.I. à Clermont-Ferrand, avant d'être torturés dans la villa de l'avenue de Royat, puis déportés en Allemagne. En voici la liste :

Mme Germaine Albisetti, rescapée de NAWINSBRUCH Mme Antonia Avel, morte à RAVENSBRUCK, le 24.08.44 Mme Simone Godard, morte à RAVENSBRUCK, le 25.04.45 Mme Régine Vacher, morte à BELZIG, le 21.04.45 M. Marius Achard, mort à SANDBOSTEL, le 25.04.45 M. Anastase Allain, mort à NEUENGAMME, le 03.12.44 M. Georges Arnaud, mort à la torture à Clermont-Ferrand, le 25.06.44 M. Joanny Avel, mort à NEUENGAMME, le 13.03.45 M. Antony Bardin, mort à NEUENGAMME, le 29.11.44 M. Claudius Bardin, mort à NEUENGAMME, le 04.11.44 M. Pierre Barbier, mort à SANDBOSTEL, en mai 45 M. Roger Begon, mort à NEUENGAMME, en mai 45 M. Louis Bourrat, mort à SCHWESING, le 23.11.44 M. Camille Chaumont, mort à SANDBOSTEL, le 14.05.45 M. Jean Charroin, mort à BERGEN-BELSEN, le 16.05.45 M. Joseph Chaumette, mort à NEUENGAMME, le 13.12.44 M. Alphonse Chataignier, mort à HUSUM, le 09.11.44 M. Francisque Corny, mort lieu non précisé en avril 45 M. Elie Dugay, mort à BREMEN-OSTERORT, le 23.2.45 M. Faure arrêté puis libéré par la gestapo M. Louis Fanghoux, rescapé de NEUENGAMME M. Félix Farouault, mort à SANDBOSTEL en avril 45 M. Charles Jarry, rescapé de NEUENGAMME M. Annet Jouvanceau, mort à SANDBOSTEL, le 27.04.45 M. Pierre Labbaye, mort en avril 45, lieu non précisé. M. Antonin Lacombe, mort à BERGEN-BELSEN, le 20.03.45 M. Marius Michel, mort à Breme, le 25.12.44 M. Adolphe Montagnon, mort à NEUENGAMME, le 10.04.45 M. André Turichy, mort à NEUENGAMME, le 25.12.44 M. François Vallet, rescapé de NEUENGAMME M. Georges Valton, rescapé de NEUENGAMME M. Pierre Valton, mort à NEUENGAMME, le 11.03.45 M. Louis Vidal, mort à NEUENGAMME, le 05.05.45 M. Jean Verney, mort à NEUENGAMME, le 19.05.45 M. Antoine Serre, mort à HUSUM, le 10.11.44.

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Monsieur E. Gendre directeur honoraire de l'École de Gerzat a, peu après leur retour, recueilli, le témoignage de Mme Albisetti, de MM. Fanghoux, Vallet et Valton, ainsi que celui de M. Faure arrêté par erreur, puis relâché quelques jours après. M. Charles Jarry a, un an après son retour de déportation, retracé en 30 pages, sa vie d'une année d'absence et de bagne. Voici quelques extraits de son journal :

"Sur une liste d'une quarantaine de noms de bons républicains qui leur a été livrée par nos miliciens locaux, 33 patriotes ont été arrêtés par la gestapo et déportés, dont 4 seulement sont revenus. Ainsi donc grâce à la trahison d'une poignée de mauvais français, tels que VERAN, LEGUICHARD, MERLE et SANCIAUME, (pour ne citer que les principaux) une rafle monstre a eu lieu à Gerzat, qui aujourd'hui est en deuil de 29 malheureux dont 3 femmes qui reposent dans une terre hostile. "

***** "Le lendemain de notre arrestation, le jeudi vers 3 heures de l'après-midi, la gestapo française (Vernière, Bresson, Sautarel) pénètrent dans notre cellule, en appellent six, nous passent les menottes et nous embarquent dans un camion à la villa de Royat, villa de la torture. En attendant de passer devant nos bourreaux, nous sommes jetés dans une petite cellule dans laquelle nous trouvons 3 autres détenus dont l'un couché à terre souffre horriblement. C'était Arnaud un gerzatois, qui était passé à l'interrogatoire et avait tellement été brutalisé qu'il mourrait 2 jours après. Les 2 autres gisaient à terre. "

***** "A l'appel de mon nom je réponds "présent". Allez amène toi, il y en a deux de refroidis, tu feras le troisième

***** Avant de commencer l'interrogatoire, ils font venir un gerzatois (Faure) qui assista à la séance. Ce que l'on me demandait c'est simple : "Tu es communiste, nomme-moi les autres communistes de Gerzat". Comme je leur avais démontré que je n'étais pas communiste et que je n'en connaissais pas, ils me dirent tout en frappant de plus en plus fort : "Tu appartiens à la résistance, nomme nous ceux qui sont dans le maquis et l'endroit où ils sont tels que Godard et Garmy ... Je leur ai répondu que je ne savais rien et même si je savais quelque chose, ils ne sauraient rien de moi, même s'ils devaient me tuer. Comme ils me le disaient à chaque instant. J'avais la tête ensanglantée et le corps meurtri par les coups. Ils ne me détachèrent que lorsque je fus sans connaissance. "

****** "Il est très tôt le matin, encadrés par deux sentinelles, nous avons 200 grammes de pain et du fromage blanc, comme repas pour toute la journée. Arrivés sur les lieux nous nous mettons au travail. Aux abords de ces fosses d'une longueur de trente mètres environ et quatre mètres de profondeur, des monceaux de cadavres ont été déchargés et il s'agit de les aligner au fond et sur une certaine épaisseur, étendre du chlore, refaire une couche de cadavres, le tout recouvert de chlore et de terre. "

***** "L'arrivée dans ce nouveau camp a été pour nous, effroyable. Un immense parc entouré de barbelés, dans lequel plusieurs milliers de déportés, ahuris, se promènent anxieux et affamés. Sur le sol des centaines de cadavres, des

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centaines d'agonisants tentaient un dernier effort. Notre situation paraissait désespérée. Nous avons été effrayés à un tel point que nous avons perdu le peu d'intelligence qui nous restait. Je me souviens qu'à un certain moment les cadavres pas plus que les appels au secours de nos camarades nous laissaient indifférents. Nous ne pensions qu'à une chose : mourir au plus tôt pour être enfin débarrassés de cette vie impossible. "

***** Écoutons Monsieur Fanghoux raconter la fin de son martyr :

"Au bout de quelques jours, la situation est telle que nous sommes devenus de vrais cadavres vivants. Pâles, amaigris, nous ne nous reconnaissons plus. La fatigue est si grande qu'il nous est impossible de tenir une conversation. Pour dire quelques mots, il faut faire un véritable effort. Impossible de penser, de comprendre, de raisonner. "

Tous les récits - que nous ne pouvons reproduire ici retracent les horreurs, les supplices qu'ont connu les déportés : la faim, la soif, le froid, l'humiliation, les coups, la fatigue, l'épuisement total et .... la mort. Toutes ces déclarations, qui font maintenant partie de l'histoire locale, peuvent être consultées à l'Hôtel de Ville, ou auprès de "Racines Gerzatoises". En août 44, la guerilla s'intensifie. Pendant que se déroulent les combats et conversations qui aboutissent à la libération de Thiers, les allemands font leurs bagages à Clermont-Ferrand. Ceux stationnés à Gerzat rejoignent cette même ville, en laissant un char sur la place Pommerol. Trois wagons de matériels sont incorporés, le 25 août au dernier train commandé par les occupants qui emportent le fruit de leurs achats et pillages. Ce train est si précieux qu'il est accompagné d'un train de secours. Vers 11 heures, les allemands préposés aux chemins de fer rassemblent le personnel de la gare : les cheminots porteurs de la solde du dépôt s'échappent péniblement. Vingt huit agents sont arrêtés, mais la Résistance alertée lance à contre voie une machine depuis Riom qui peu après minuit culbute en gare de Gerzat à 180 km heure à 20 mètres du train de secours où se trouvent les otages. Ceux-ci sont relâchés au début du jour. Les allemands surpris tentent de rétablir la voie en direction de Riom, mais les dégâts sont importants et longs à réparer. Au bout de deux ou trois jours le train redémarre, mais la résistance qui veille, réussit à faire sauter le train qui prend feu entre Gerzat et Ménétrol. A l'hommage rendu aux déportés, qui ont payé de leur vie leur résistance à l'occupant, nous voulons associer de nombreux gerzatois anonymes, dont l'action en qualité d'agent de liaison, de renseignements, ou d'approvisionnement des maquisards a grandement contribué à la défaite de l'occupant. Les cheminots avec leur faculté de pouvoir se déplacer y ont pris une part active. Il nous faut aussi associer à cette action MM. Bastide François, Henri Bagel, Nuret Antonin, Vacher Henri, Mège Lucien, Gayte Jean qui ont eu des responsabilités importantes. Gerzat étant libéré,

le lundi 28 août, le comité local de la libération s'est réuni sous la présidence de M. Grenet Marius. Étaient présents :

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MM. Achard Louis, Chabrillat Baptiste, Cornillon Jean-Baptiste, Collange Marcel, Douroux Philibert, Pachon Antonin, Pachon Germain, Prévost Alphonse, Sauzade Maurice, Thioulouze Louis, Angelo Georges, Lépine Gabriel, Courtet Gabriel, Léandri Jean, Amaridon Baptiste. Ce comité de Libération, créé dans l'illégalité pendant l'occupation allemande a pour but de :

Prendre en main, dès la libération la direction de l'Hôtel de Ville où siègent depuis 1941, les conseillers désignés par le gouvernement de Vichy, afin de sauvegarder les intérêts et assurer la garantie des premiers actes de la IVe République.

Maintenir l'ordre, assurer la garantie des biens publics et privés rechercher les traîtres qui ont collaboré avec l'ennemi et dénoncé nos concitoyens pour les livrer aux pires tortures et à la déportation, afin qu'ils soient jugés et subissent un juste châtiment.

Le comité local propose au Comité Départemental, qui vient juste de prendre ses fonctions,

1°) la dissolution du Conseil municipal, 2°) la désignation d'une délégation spéciale provis oire ainsi composée.

Président : M. Grenet Marius résistant et C.G.T. 1er vice-président : M. Pachon Germain, adjoint en 1939. 2e vice-président : M. Cornillon Jean- Baptiste, résistant R.S. Membres : M.Godard Louis, conseiller municipa11939, résistant et socialiste.

M. Besse Henri, conseiller municipal 1939, résistant et socialiste. M. Collange Marcel, conseiller municipal 1939, résistant et socialiste. M. Courtet Gabriel, conseiller municipal 1939, résistant et socialiste. M. Crépin Léon, conseiller municipal 1939, socialiste. M. Douroux Philibert, conseiller municipal 1939, socialiste. M. Faure Jean, conseiller municipal 1939, socialiste. M. Favier Jean, conseiller municipal 1939, socialiste. M. Léandri Jean, conseiller municipal 1939, résistant et C.G.T. M. Laime Charles, conseiller municipal1939, socialiste. M. Pachon Antonin, conseiller municipal1939, socialiste. M. Prévost Alphonse, communiste. M. Lépine Gabriel, communiste.

Cette commission spéciale est investie dans ses fonctions à la séance du 17 septembre 1944, et se met aussitôt au travail en désignant ses commissions. En début de séance, le président adresse ses plus vives félicitations à MM. Besse Henri et Godard Louis pour la noblesse de leur geste en gagnant les forces de la Résistance. Il félicite M. Godard de sa nomination de sous-préfet d'Issoire avec l'espoir qu'il restera en contact. Cette commission travaillera jusqu'aux élections municipales du 13 mai 1945. Bien que les allemands aient quitté la région, la colère, pour ne pas dire la haine, qu'ils ont suscitée contre eux et leurs collaborateurs ne faillit pas. Quelques règlements de compte ont lieu. Telle cette jeune fille qui est promenée un dimanche matin dans les rues de Gerzat avant d'avoir les cheveux rasés sur la place

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Pommerol, pour avoir offert ses charmes à l'occupant. Un peu plus tard M. Caselli qui tient un magasin d'alimentation place Pommerol utilise les services d'un prisonnier allemand. Il marie sa fille et pour la circonstance a invité celui-ci qui se met en civil. Arrivé d'Aulnat où le mariage à eu lieu, la noce s'apprête à passer à table lorsqu'un important "comité d'accueil" l'invective, entre dans le magasin où la table est dressée et la renverse. Les miliciens sont activement recherchés : Merle arrêté par la résistance devenue armée régulière, est exécuté peu après son arrestation, tandis que Sanciaume se pend à la caserne du 92 où il est détenu. Véran qui a suivi les allemands dans leur retraite est parti sans laisser d'adresse. M. Leguichard qui tient la pharmacie, rue Jean Jaurès à Gerzat, est abattu ainsi que sa femme dans le couloir de la pharmacie par deux résistants cagoulés, le 16 janvier 1945. Le docteur Planchon appelé aussitôt ne peut que constater le décès. Le 9 juin 1945, le Conseil municipal dans une adresse au gouvernement, lui reproche, de "ne pas sévir avec assez de rigueur contre les traîtres de la République." Au cours de cette séance, le conseil municipal présidé par M. Cornillon approuve à l'unanimité sa proposition de prendre un arrêté décidant un deuil communal de deux mois, du 15 juin au 15 août. Il décide aussi de donner au groupe scolaire le nom de "Simone Godard", institutrice décédée en déportation et dont Monsieur le maire fait l'éloge suivant :

"Mère et épouse aux qualités rares autant que modestes, institutrice dont on ne saurait assez faire l'éloge. L'ardent dévouement porté à l'école de Gerzat est connu. Les années d'occupation ont mis en relief son patriotisme et son courage. Elle a participé avec ardeur à l'action de tous ceux qui n'ont jamais admis ni l'allemand, ni Vichy. Les témoignages des quelques rescapés de Gerzat prouvent qu'à la caserne du 92e R.I. comme à Ravensbruk, son âme sereine et indomptable a su dominer les défaillances d'un corps frêle et mince. Elle s'est constamment dépensée pour entretenir un peu de joie et d'espérance, parmi ses compagnes de souffrance. Une vie si exemplaire, une âme d'un mérite si rare doivent servir de modèle aux générations d'écoliers d'aujourd'hui et de demain. Sous un tel patronage, les maîtres et les maîtresses, pourront chaque année à la rentrée donner à leurs élèves une belle leçon de civisme et de patriotisme. Il leur suffira de raconter à leurs enfants la vie droite probe et simple de celle dont le nom figure sur le fronton de l'école. "

En décembre 1945, la commune reçoit un contingent d'une vingtaine de prisonniers de guerre allemands. M. Cohard Amable est nommé garde pour les surveiller. Ils sont placés dans les fermes qui veulent bien employer cette main d'oeuvre moyennant une rétribution à la commune. Les autres sont employés au curage des ruisseaux contre une redevance horaire des riverains. Le soir, ils sont réunis pour la nuit place Pommerol dans un local situé au dessus de la P.M.I. actuelle. Ils resteront approximativement deux ou trois années, avant de regagner leur pays.

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Le monument aux morts de la guerre 1939 - 1945, allée Antony Bardin. Le 23 juin 1946 a lieu une cérémonie intime dans le bureau du secrétariat de la mairie, en hommage à Monsieur Marius Michel décédé au camp de Brême. M. Pachon, puis M. Cornillon rappellent les qualités de cet homme dévoué et généreux qui a rendu à la population de nombreux services pendant la guerre. La plaque commémorative apposée, porte cette inscription: "La commune de Gerzat à son fidèle serviteur Michel Marius victime des traîtres." Ce même jour a lieu l'inauguration du monument aux morts de 1939-1945, situé en face du groupe scolaire Simone Godard dans l'allée Antony Bardin. On note la présence de personnalités départementales tel le commandant Menu de la Résistance, des personnalités locales, des A.C.P.G., des anciens déportés rescapés, des enfants des écoles et la population très nombreuse. M. Cornillon maire retrace dans une allocution très émouvante les sacrifices des martyrs. Le dimanche 7 juillet de la même année une autre manifestation du souvenir se déroule. Monsieur Charles Petit directeur d'école en a fait le compte rendu suivant :

"Le dimanche 7 juillet 1946 à 14 h 30 une foule compacte évaluée à plus de quinze cents personnes se massait place du Docteur Pommerol où s'organise un impressionnant défilé comprenant les déportés rescapés, les enfants des écoles et leurs maîtres, les groupements de la localité et des communes voisines avec leurs drapeaux, le Conseil Municipal, les maires des environs, les instituteurs du canton, etc. L'arrivée de M. le préfet du Puy-de-Dôme fut saluée par la Marseillaise exécutée par le Réveil Gerzatois. Les personnalités, les délégations, les nombreuses sociétés, les enfants des écoles allèrent se ranger dans la grande allée du groupe baptisée Antony Bardin, du nom du concierge, qui pendant dix ans, avait entretenu le groupe et l'allée avec un soin jaloux. La foule prenait place dans les cours des écoles, pendant que le Réveil Gerzatois, sous la conduite de son chef réputé M. Odin, scandait la marche funèbre de Chopin.

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La garde d'honneur composée de deux prisonniers et de deux déportés répondait à l'appel de chaque nom : mort pour la France. Après une minute de recueillement, deux plaques jurent déposées au pied du monument, l'une de l'amicale, Neuengamme, l'autre de la section des déportés et internés de Gerzat. M. Fanghoux, au nom de la section des déportés, Maître Berthon pour les prisonniers de guerre, le Colonel Fournier pour le maquis, le Docteur Thabourin pour la fédération des déportés, Gilly pour les déportés de Neuengamme, Dandrieux pour la Fédération Nationale des déportés, rendirent hommage aux nombreux martyrs de la ville de Gerzat.

Voici le discours de M. Fanghoux au nom des déportés de Gerzat :

"Mesdames, Messieurs, camarades, Vingt trois mois se sont déroulés depuis la libération. Le temps a fait son oeuvre et pour beaucoup le souvenir de ce passé pourtant si proche s'est estompé, voire même effacé. La vie a repris, la vie avec ses égoïsmes, ses mesquineries. La vie avec ses ambitions, ses petitesses, ses peines et ses joies aussi. En ce jour d'inauguration souvenons-nous des sombres jours de défaite de 1940 où les nôtres prenaient tristement le chemin des stalags où beaucoup d'entre eux ne devaient plus revenir. Souvenons-nous de l'entrée dans nos villes des troupes du Reich, de la brutalité de leurs soudards, abandonnant bien vite leurs airs doucereux des premiers jours. Souvenons-nous des otages torturés, fusillés, malheureux innocents sur lesquels s'acharnaient les bourreaux teutons. Ayons un instant présent à nos mémoires ces figures bestiales de ceux qui furent les hommes de mains à gages de l'ennemi et aussi celles cupides et insensibles des animateurs de la collaboration, responsables par ambition ou goût du lucre, du déchirement de notre patrie. Rappelons-nous les heures lourdes des premières années d'occupation où la lutte clandestine commençait chez nous avec ses dangers et toutes ses difficultés. Rappelons-nous les chasses aux réfractaires menées par les S.O.L.- P.P.F. ou miliciens à la solde de la Gestapo. Et puis la grande émotion de mai 1944 après quatre ans d'oppression, de crimes, de boue, la Nation se dressait sublime et héroïque, magnifique levée en masse des volontaires de la Libération. Vous tous dont nous ne pouvons contempler les traits, sans une poignante émotion, vous avez écrit les plus belles pages de notre histoire. Vous qui êtes tombés au champ d'honneur, nous restons fidèles à votre mémoire.

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Aujourd'hui, tout le monde ou presque vous rend hommage, nous pourrions nous en réjouir sans réserve, si nous ne savions que certains n'acceptent de vous louer que pour continuer à calomnier les vivants. La seule façon honnête et juste de vous rendre hommage, c'est de poursuivre avec intransigeance et résolution le combat que vous aviez entrepris contre l'ennemi fasciste, aujourd'hui terrassé militairement, mais dont les survivances, les prolongements n'ont pas encore disparus. La lutte que vous meniez pour une vie meilleure, il est un devoir pour tous de la continuer pour que vos enfants, vos familles en voient l'épanouissement. Que toutes les âmes de bonne volonté et de progrès se joignent à nous pour oeuvrer dans la voie d'une démocratie sociale qui assurera aux producteurs plus de justice et consacrera la suprématie du travail créateur, celui de l'ouvrier, celui du paysan, celui du technicien, celui du savant. Dans cette marche au progrès et à la liberté, la sécurité sera assurée par une entente mutuelle et fraternelle entre nations éprises de cet idéal. Tous nos efforts doivent tendre à éviter une nouvelle guerre. Trop de sang a coulé depuis un siècle. Ensemble fraternellement unis, comme l'étaient les prisonniers dans les stalags et déportés dans les bagnes nazis, menons le combat pour réaliser ce noble idéal. Peuple de Gerzat par l'érection de ce monument, tu as tenu à perpétuer la flamme du souvenir de tes enfants morts pour la France. Quant à nous, déportés rapatriés nous renouvelons le serment que nous avons fait dans les camps nazis. « NOUS N'OUBLIERONS JAMAIS ... » Enfin, le préfet du Puy-de-Dôme, monsieur SAUVANET, au nom du gouvernement exprime la gratitude nationale aux courageux enfants de Gerzat qui préfèrent mourir debout plutôt que rester à genoux ; il demande aux instituteurs et aux parents des écoliers de rappeler souvent à leurs enfants comment sont morts les martyrs de notre petite cité dont le souvenir restera toujours gravé dans les coeurs. Il s'incline devant la douleur de Monsieur le sous-préfet, Louis Godard et des familles de tous ceux qui sont morts pour notre liberté et que vive la France. "

Le retour des 105 prisonniers de guerre et des déportés achevés, Gerzat compte ses victimes. Aux déportés il faut ajouter :

Michel Blanchet, tué le 26 mai 1940, à Vasne au Bac en Belgique au cours d'un bombardement.

Adolphe Geneix et Marcel Alès, disparus en mer dans le naufrage du Sirocco en 1940.

Gerzat n'oublie pas.

Chaque année le 21 juin, jour anniversaire de la rafle, se déroule aux monuments aux morts 1939 - 1945, sous l'égide de la municipalité, avec la participation des corps constitués, des A.C.P.G., des associations, de la musique et de la population, une cérémonie du souvenir avec dépôt de gerbes de fleurs.

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Les familles, les enfants des victimes en s'organisant en association sous la dénomination "Les cadets de la Résistance" ont depuis quelques années, ranimé la flamme du souvenir. M. Ballet secrétaire général des cadets de la Résistance à l'oc-casion du quarante cinquième anniversaire de la rafle tenait le discours suivant, le 21 juin 1989 :

"Mesdames et Messieurs, voilà 45 ans, jour pour jour, que nous avons le triste devoir d'honorer la mémoire des 30 personnes disparues, mortes en déportation, et des 5 qui sont revenues, mais à quel prix.

Beaucoup des vôtres sont entrés dans une bien triste légende. Mais cette résistance, l'ensemble de ces actes restés impunis ne sont pas un mythe. Ils ont existés comme le montrent ses morts, ses internés, ses déportés.

Pour nous la jeune génération nous n'avons pas le droit de donner des faits, une image déformée et illusoire. Nous avons tous ensemble, le périlleux devoir de nous dresser face aux contrevérités, aux mensonges par omission, aux confiscations et aux falsifications d'où qu'elles viennent.

Nous devons la vérité aux générations qui montent, il faut que l'on sache quel fut votre combat, vos souffrances, votre sacrifice suprême.

Il faut que l'on connaisse le nombre de ceux qui furent déportés dans les camps d'extermination ou de déportation, pour ce qu'ils étaient ou pour ce qu'ils faisaient dans les dures années où notre pays vécut sous le terrible manteau de mort de l'ordre noir et des nervis français à ses ordres.

Lorsqu'il y a rupture de mémoire entre les générations, l'histoire est toujours réécrite, révisée, hélas dans le sens de la falsification.

Nombreux sont les faits prouvant l'offensive d'un révisionnisme banalisateur (tracts, graffitis néo-nazis, sur les plaques portant le souvenir de héros de la Résistance, outrages à la mémoire de personnalités disparues.)

L’histoire a montré qu'il est funeste de ne pas voir le danger. Comme l'a dit Berthold BRECHT : "Il est encore fécond le ventre de la bête immonde d'où sortit le nazisme. " A vous toutes et vous tous, les résistants, les déportés qui connurent le prix du sang et des larmes, vous savez que plus le temps fuit, plus s'éloigne l'effrayant passé, plus il importe que les survivants qui furent aussi les victimes, poursuivent sans relâche leur témoignage inlassable. Nous savons tous qu'il est des idéologies porteuses de haine. Après ce que vous avez accompli, nous ne devons à aucun prix baisser les bras ou la tête et au travers de votre mémoire, nous devons conserver notre union.

Anciens et anciennes êtes-vous morts pour rien ? Avez- vous combattu pour rien ? Vous les combattants et les combattantes de l'ombre, vous êtes-vous opposés au péril de votre vie, aux forces de l'extrême droite triomphante pour que, demain, des citoyens inconscients leur redonnent droit de citer par voie des urnes. Je ne peux le croire et nous les cadets, nous ne pouvons l'imaginer. Si cette crainte devait se concrétiser, alors il nous faudrait une fois de plus nous ressourcer ici ou ailleurs, afin de trouver dans votre combat, dans le souvenir de cette inoubliable leçon de courage, la force d'affronter à nouveau la bête immonde qui nous menace et de mettre au ban de la Nation,

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ceux qui en cédant à la tentation fasciste auront été les partisans de ce qu'il faut bien appeler par son nom une trahison envers "l'esprit démocratie."

Nous sommes, je le dis souvent tant j'en suis profondément convaincu les dépositaires privilégiés d'un magnifique héritage à savoir: vos luttes, vos sacri-fices, votre courage, votre désespoir, vos vies.

Nous devons donc impérieusement le défendre :

- Contre l'imposture de ceux qui voudraient l'accaparer ou le déformer à des fins partisanes. - Contre l'affabulation de ceux qui, ayant failli pendant la grande épreuve, cherchent à étouffer la voix de leur mauvaise conscience. - Contre les falsifications de l’histoire que leur aveuglement conduit à réhabiliter la doctrine nazie.

Les cadets, nous avons le devoir de faire respecter les principes pour lesquels vous avez combattus et pour lesquels tant d'entre-vous ont donné leur vie. Cette jeunesse d'ailleurs que certains médias dépeignent trop souvent comme tarée, sceptique et imperméable aux nobles sentiments. Cette jeunesse constitue un réservoir inépuisable de bonne volonté, d'aspirations élevées, de courage moral et physique. Mesdames et Messieurs, c'est au coeur de cette cité de Gerzat que je parle d'idéal de flamme intérieure. Cité de Gerzat qui a reçu le 11 novembre 1948, une citation par décision n° 80 du secrétariat aux forces armées, avec attribution de la croix de guerre avec étoile de bronze.

Pour eux, pour nous, ces quelques vers du poète et éditeur SEGHERS sont bien là, le témoignage poignant de notre idéal.

« Souvenons nous, c'est pour la France Qu'ils ont choisi, périls, efforts Qu'ils ont mis leur vie en balance Et que c'est pour nous qu'ils sont morts Leur élèverons-nous un temple D'or et d'argent, digne des rois ? Si nous oublions leur exemple Ils mouront encore une fois. » « Cette lueur d'espoir, cette flamme ne la quittons pas des yeux chers amis. Elle vous a soutenu dans le feu des combats, dans l'incertitude des heures difficiles, dans l'horreur des camps de concentration. Elle continuera, j'en suis persuadé, à nous guider, à vous guider sur les itinéraires qui mènent nos différends vers un idéal de paix, de liberté et d'une plus grande fraternité. »

Sur le monument aux morts de la guerre 1939 - 1945, deux noms sont venus s'ajouter, deux victimes de la guerre d'Algérie.

M. Jean Grenier, décédé à El Hasser (Algérie), en février 1956. M. Mare Compte, décédé en Algérie, en 1958.

Le 11 novembre 1948, le gouvernement décerne à la commune de Gerzat, la citation n080 du secrétaire d'État aux forces armées qui comporte l'attribution de la Croix de guerre avec étoile de bronze.

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C'est le 14 juillet 1949 que cette citation est remise officiellement par M. Louis Godard, secrétaire général de la préfecture et ancien maire de Gerzat. Au cours de cette cérémonie à laquelle assistaient les enfants des écoles accompagnés de leurs maîtres, les maires des communes voisines, diverses associations, les sapeurs pompiers, le Conseil municipal, M. Louis Godard, prenant la parole après M. Cornillon maire, exprimait son émotion de se retrouver à nouveau à Gerzat et sa fierté d'avoir été chargé de remettre à la commune de Gerzat, cette décoration bien méritée. En hommage à tous ces martyrs, lors de la séance du Il juin 1976, le conseil municipal, décide d'attribuer aux nouvelles rues, les noms des déportés et résistants de juin 1944 en les prenant dans l'ordre alphabétique.

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Chapitre XIII

LE DOMAINE SOCIAL Si le secteur matériel retient le plus souvent l'attention des conseillers municipaux, il en est un cependant qui ne doit pas être négligé, c'est l'aspect social. Au moyen âge, cette fonction est assurée essentiellement par l'église (fondations secours) ou indirectement par appel à la charité. A la Révolution de 1789, l'église est affaiblie et l'État prend en charge les besoins d'assistance: on estime qu'un tiers des français reçoit alors à un titre ou à un autre des secours de l'État. Au XIXe siècle, l'assistance publique se développe: en 1849 est fondée l'administration de l'assistance publique de Paris, mais elle demeure subordonnée à l'indigence. Il n'y a pas de droit réel à l'assistance. L'industrialisation et son corollaire, la prolétarisation, les crises économiques, la prise de conscience collective du monde du travail qui s'exprime dans l'essor du syndicalisme et dans les idées socialisantes sont des facteurs qui concourent au développement de la sécurité et de l'assistance. C'est l'époque où les travailleurs qu'ils soient de la ville ou de la campagne, minés par la sous-alimentation, le travail excessif, les maladies et les accidents sont vieux à quarante ans. En 1882, est créé à Gerzat un asile de nuit "pour les indigents et les pauvres qui sont de passage." Ce local est situé dans une partie de la remise de la pompe à incendie. Pour l'aménager, il en a coûté 403 F. Des inaptes au travail sans ressource vont de village en village, chercher leur nourriture dans les fermes, où du fait de leurs infirmités ils sont généralement bien accueillis. En 1898, une loi garantit l'indemnisation des accidents du travail. Des retraites vieillesse sont instituées au profit de certaines catégories de travailleurs (mineurs, marins...) mais il faut attendre 1930 pour connaître le début des assurances sociales. Elles n'englobent pas les charges familiales, ni le risque du chômage. Le système est très compliqué car il multiplie les régimes spéciaux. Les gerzatois sont très dépendants des grandes usines de Clermont-Ferrand, Michelin et Bergougnan pour ne citer que les plus importantes. En 1920, Michelin compte 12000 salariés, en 1922 plus de 14000, mais en 1925 - 1926, ce dernier licencie le quart de son personnel, ce qui représente plusieurs milliers de salariés et parmi eux se trouvent de nombreux gerzatois. La crise économique qui continue fait qu'en 1932 l'effectif du personnel Michelin passe à 9000 salariés. Il est de 8 100 en février - mars 1936 et de 7 000 en septembre de la même année. En 1930, des chefs d'ateliers sont rétrogradés, tandis que des chefs d'équipe repassent ouvriers. Déjà en 1931, le Conseil Municipal pour faire face au chômage persistant décide de faire exécuter certains travaux par les chômeurs de la commune, au prix de 2,65 F de l'heure. La fermentation ouvrière provoquée par la crise atteint son point culminant en 1936. De grandes grèves éclatent dans tout le pays. Le gouvernement de Front Populaire donne à la détermination des relations du travail une orientation nouvelle en provoquant la réunion des dirigeants patronaux et ouvriers. L'accord Matignon du 7 juin 1936 pose les bases d'une politique nouvelle. (Conventions collectives, délégués du personnel, conciliation et arbitrage obligatoire dans les conflits du travail. A cela s’ajoutent peu après, la limitation à 40 heures de la

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semaine de travail, 15 jours de congés payés par an et des augmentations de salaires conséquentes. Dans la séance du 4 juillet 1936, le C.M. décide de venir en aide aux grévistes de la commune. A partir du 16e jour, il est attribué 500 grammes de pain par jour au célibataire et autant à chaque membre de la famille dont le chef de ménage est gréviste.

*****

Avec le régime de Vichy, c'est le retour du corporatisme. Les organisations professionnelles sont dissoutes au profit d'un syndicalisme unique soumis à la tutelle de l'État. Après la guerre les mouvements de résistance participent à l'élaboration d'une politique sociale avancée, préparée par le Conseil National de la Résistance. Les droits fondamentaux définissant le statut du travailleur, sont officiellement consacrés dans le préambule de la Constitution. Le gouvernement favorise l'affirmation des droits collectifs des travailleurs avec les comités d'entreprise en février 45 et la participation du personnel à la gestion des entreprises nationalisées. Mais l'apport essentiel réside dans l'institution du régime de la Sécurité Sociale. En 1947, la création d'un centre de consultation des nourrissons et femmes enceintes est décidée. Deux pièces sont louées dans un immeuble situé place du Docteur Pommerol, appartenant à madame Bonhomme. En 1954, face au succès obtenu, un projet de construction d'un centre de protection maternelle et infantile est adopté. Il est aménagé sur le même emplacement, la commune s'étant rendu acquéreur de l'immeuble. Une partie sert pour loger le matériel des sapeurs pompiers et le camion municipal qui vient d'être acheté. Au premier étage du centre, une salle de réunion est établie. Ce nouvel établissement est inauguré, le 14 juillet 1956.

En 1950, à la suite d'une grève aux manufactures Michelin et Bergougnan et d'autres établissements clermontois pour l'augmentation des salaires, certaines familles se trouvent sans ressources.

Le Conseil municipal sollicité vote, la somme de 120.000 F pour leur venir en aide par l'attribution de produits alimentaires et charge le bureau de bienfaisance de la répartition. Un grand élan de solidarité se développe, les salariés n'admettent pas les brutalités policières qui se sont produites contre les grévistes. Les commerçants y participent en faisant des dons importants, en vendant au rabais et en accordant des facilités de paiement.

En 1958, une autre grande conquête sociale voit le jour.

L'association pour l'Emploi dans l'Industrie et le commerce est créée à la suite d'un accord intervenu entre le C.N.P.F. et les organisations syndicales. Avec la Sécurité Sociale pour couvrir la maladie et les accidents autres que ceux du travail, les Allocations famillia1es, l'ASSEDIC pour le chômage prend corps la notion de sécurité et de solidarité qui en est à la base.

S'il fallait situer le XXe siècle à travers quelques dates, nous citerions 1936 pour les avantages sociaux obtenus, 1945 pour la fin du cauchemar avec la libération de la France et 1968 avec les accords de Grenelle et ses conséquences. Ces moments historiques ont été tellement forts, la lutte si intense, que même si ces périodes sont

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étrangères à l'histoire locale, elles n'en ont pas moins joué un rôle important dans les mentalités, pour trouver ici toute leur place, quelle que soit l'opinion que l'on puisse en avoir. D'ailleurs de très nombreux gerzatois en ont été les acteurs dans les manifestations de la grande ville voisine.

Malgré cette avancée importante, les problèmes sociaux n'en disparaissent pas pour autant. En 1971, une assistante sociale est embauchée à mi-temps, puis fin 1972 à temps complet. En 1977, un foyer club restaurant pour personnes âgées est créé, rue François Charrier dans le domaine des Hospices de Clermont-Ferrand, que la commune vient d'acquérir. Les travaux sont réalisés par tranches : le logement du concierge, les salles de réunion et une grande salle annexe d'activités. Le foyer est inauguré le 30 juin 1985. Il devient officiellement le foyer "Octave Archimbaud" en hommage au président du bureau d'aide sociale, dont l'activité inlassable au service des autres lui a valu la reconnaissance et l'estime de tous les gerzatois. Une très belle stèle en marbre blanc et lave de Volvic est déposée dans le hall d'entrée, oeuvre du sculpteur local M. Pinelli. L'étable de la ferme aménagée elle aussi, en conservant son style ancien sert de salle d'exposition de peintures et autres. En 1972, la municipalité envisage de construire une cantine au groupe scolaire Simone Godard. M. Montagnon notaire, cède gratuitement pour cela à la commune une parcelle de terrain sise en bout de la cour de garçons (avant la gémination). Ce projet pour diverses raisons n'est pas poursuivi. A cet emplacement quelques années plus tard sera édifié, une salle de sports, utilisée par les enfants des écoles et après les heures de classe, par plusieurs sociétés locales, (danse, gymnastique). L'amicale laïque qui gère le centre aéré de Gerzat, pendant les vacances scolaires éprouve de grandes difficultés pour trouver des locaux susceptibles d'accueillir les enfants. En 1977, la municipalité est informée de la mise en vente d'une propriété avec bâtiments et terrain de plus d'un hectare à Chanat-la-Mouteyre. Après diverses transactions, l'achat est effectué. Les locaux aménagés sommairement d'abord accueillent les enfants. Chaque année des travaux de restauration sont menés à bien, améliorant l'accueil et les conditions de travail du personnel. En plus du Centre aéré "Les Milles sources" reçoivent diverses associations locales de Gerzat, pour les mariages, banquets, méchoui, etc. Il est équipé pour tenir des séminaires. Au début des années 1960, l'activité économique tourne à plein, il y a donc peu de chômage. Dans un discours le Général de Gaulle s'écrie "Je ne plains pas notre jeunesse des années 80". Nous sommes dans les années 80, mais la réalité est toute autre. En 1964, on dénombre à Gerzat 32 chômeurs, 44 en 1967, 55 en 1972, 79 en 1976, 136 en mai 1977 et 202 en novembre de la même année. Placé devant une telle situation le Conseil municipal décide : la gratuité de la cantine scolaire pour les chômeurs (cas par cas) ; demande d'une faible participation pour les enfants fréquentant le centre aéré (examen cas par cas) ; demande auprès de l'office H.L.M. de report de loyers suivant la requête des chômeurs. Actuellement le nombre de chômeurs oscille autour de 500. De grands efforts sont déployés par la municipalité avec une permanence d'accueil d'information et d'orientation (P.A.I.O.) reliée par convention à l'Agence Nationale Pour l'Emploi (A.N.P.E.).

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Nous ne voulons pas terminer ce chapitre sur une note aussi pessimiste. L'évolution de la durée du temps de travail que nous publions ci-dessous, si elle est poursuivie, est peut-être, parmi d'autres, un élément de réponse. Évolution de la durée du temps de travail 30 mars 1900 : adoption d'une loi limitant à 11 heures par jour, le travail des mineurs de moins de 18 ans et des femmes ; mesure étendue aux hommes travaillant dans les même locaux que les femmes. 1er avril 1902 : la journée de travail pour les femmes et les mineurs de moins de 18 ans passe à 10 h 30, avec réduction proportionnelle des salaires. 27 juin 1905 : loi limitant à 8 heures la journée de travail des mineurs de fond travaillant à l'abattage. 31 août 1906 : publication du règlement administratif relatif au repos hebdomadaire du dimanche. Cette question oppose en 1906, à la chambre, radicaux et socialistes. Ces derniers par la voix de Jean Jaurès sont hostiles à toute modification permettant des dérogations. juin 1917 : introduction de la semaine anglaise (repos du samedi après midi) dans l'industrie textile et pour les femmes exclusivement. Avril 1919 : introduction de la journée de travail de 8 heures. juin 1936 : la loi institue la semaine de 40 heures (38 h 40 dans les mines) et deux semaines de congés payés (1) mars 1956 : la loi porte de quinze jours, à trois semaines la durée des congés payés. 16 mai 1969 : une nouvelle loi établit à quatre semaines la durée des congés payés, mais déjà, l'accord conclu chez Renault en 1962, avait fait tâche d'huile. En 1968, 85 % des salariés du secteur privé étaient couverts par un accord prévoyant une quatrième semaine de congés payés. 1982 : une cinquième semaine est accordée et la semaine de travail portée à 39 heures. (1) Avant 1936, les travailleurs n'ont pas droit à des congés payés, Ils doivent travailler toute l'année sans interruption. Seuls les fonctionnaires bénéficient de vacances : 21 jours de congé leur sont accordés en vertu d'une lettre de la présidence du Conseil du 22 mai 1926, assouplissant les termes d'un décret de 1853, accordant 15 jours aux fonctionnaires.

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Chapitre XIV

LOISIRS, SPORTS, SOCIÉTÉS

Après les années noires de la guerre 14-18, l'on reprend vite goût à la vie et les distractions dont les jeunes ont été privés, connaissent une vigueur sans précédent. Les bals sont présents à chaque fête, chaque foire, et un peu plus tard presque chaque dimanche. Toutes les occasions pour s'amuser sont saisies. Des pianos mécaniques sont installés dans certains cafés. On en trouve un au "Café des Tonnelles", aujourd'hui disparu en tant que tel. Ce café était situé au carrefour des rues des Martyrs, Jean Jaurès et Élie Jaloustre. Un autre est en service au café "Ondet-Billet" rue Élie Jaloustre, également disparu, au café "Courtial" (café des sports P.M.U.), rue Jean Jaurès et enfin à l'hôtel "Avel", place du Docteur Pommerol. Le jour du Conseil de révision une coutume, fait que les conscrits ramassent tout ce qui se trouve dans les rues. C'est ainsi que leurs propriétaires vont le lendemain sur la place du Docteur Pommerol, transformée en véritable bric à brac, chercher leurs pots de fleurs, leurs tombereaux, leurs charrues, leurs brouettes, leurs bidons de lait, leur bicyclette et autres objets les plus divers. Certains, le lendemain, ou les jours suivants, trouvent même certaines machines agricoles, ou outils agraires, hissés en haut d'un arbre, ou plus simplement dans le lit du Bédat. Vexés de s'être laissé prendre en défaut, ils font alors appel aux auteurs du délit, qui répondent toujours présents. Cela se passe généralement dans la bonne humeur; se termine par le verre de l'amitié, avant de devenir une galéjade, qui sera reprise sous une autre forme par les conscrits suivants. Le jour de la fête patronale, il est de coutume de tirer le cou de l'oie. Ce jour-là, les conscrits dès le matin parcourent les rues du bourg et de ses abords, avec un char décoré traîné par un cheval. Les cris de joie et les chants accompagnés d'un ou plusieurs instruments de musique, annoncent leur passage. Les gerzatois sur le pas de leur porte acceptent les morceaux de brioche distribués gracieusement par les jeunes filles, ce qui leur permet de collecter de l'argent pour le banquet de la classe. L'après-midi a lieu le traditionnel cou de l'oie.

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Sur une corde tendue entre deux arbres, placée assez haut sont accrochés oies et canards dont au préalable on a tranché en partie le cou. Monté sur un cheval lancé à vive allure, il faut en passant sous la corde se saisir de la tête du volatile et l'arracher. Il faut plusieurs passages au cavalier pour avoir en main l'objet convoité. Pratiquée d'abord à la Luminerie, puis dans la rue François Charrier, cette coutume a subsisté jusqu'en 1953. La rue goudronnée devenant dangereuse pour les chevaux ne l'a plus permis. Les soirs d'été, les dimanches, l'on fait une promenade au "Gros chêne" lieu de rendez-vous des amoureux. Les "Laboureurs de la Limagne" jusqu'à la dissolution de la société survenue en 1930, donnent des concerts très appréciés. Cette même année la commune fait l'acquisition d'un cinéma à l'usage des écoles et des oeuvres post-scolaires. Il sert également pour les cours d'adultes, et les cours scolaires agricoles. Un peu plus tard en 1933 la société des "Amis de l'École Laïque", plus communément appelé "Amicale Laïque" prend en charge cette activité. En plus du cinéma scolaire des projections de films muets sont effectuées épisodiquement, dans une salle de café. Après la guerre, M. Biat propriétaire du Select-Ciné, projette des films dans la salle des fêtes de Gerzat. Face à la mauvaise acoustique de la salle, il demande au Conseil municipal, l'autorisation de l'aménager à ses frais pour en améliorer la qualité. Le Conseil municipal après avoir entendu l'intéressé, décide d'étudier cette proposition. Deux mois plus tard M. Biat qui a commencé les travaux sans accord préalable, se voit signifier une fin de non recevoir par lettre lui demandant l'enlèvement de la cabine et la remise en état de la salle. Peu après, en 1949, les cinéphiles gerzatois voient alors avec plaisir s'installer, rue Bonnet-Tixier, le cinéma "L'Aiglon" tenu par M. Ondet. Celui-ci fonctionne deux jours par semaine, jusqu'en 1963. Il cesse son activité à cause d'une clientèle insuffisante, due à la concurrence clermontoise qui présente davantage de nouveautés. Depuis cette date, bien que la population soit beaucoup plus importante, il n'y a plus de cinéma, et la télévision laisse peu de chance à une nouvelle implantation. En 1933, l'ouverture du groupe scolaire Simone Godard libère les trois salles de classe de la mairie-école. Dans ces dernières, il est décidé d'aménager une salle des fêtes. M. Dissard architecte du groupe scolaire établit un devis concernant les travaux de transformation. Un peu plus tard, la commune fait l'achat de 270 fauteuils d'occasion au propriétaire du "Cinémonde" à Montluçon. Cette salle qui peut contenir 200 personnes environ s'avère rapidement trop petite. De plus elle ne répond pas aux normes de sécurité, nouvellement établies à la suite d'accident survenu dans un lieu public. Elle est inutilisable sans modifications, qui sont impossibles à réaliser vu la disposition des lieux. Une nouvelle salle des fêtes s'impose donc d'urgence. Le terrain qui réunit les conditions requises par sa situation centrale appartient à mademoiselle Jarleton Marie. Sur cet emplacement se trouve un bâtiment en ruine dont la démolition est indispensable. L'achat de ce terrain nécessite l'expropriation pour cause d'utilité publique. Le jugement est rendu par le tribunal civil de Clermont-Ferrand, en décembre 1954. Les plans et devis établis par M. Jallat architecte, à Clermont-ferrand acceptés, le financement assuré, les travaux sont mis en adjudication en juin 1955 pour être terminés en 1958. Après mise en place de 300 chaises métalliques, 250 sièges en tube et bois et 215

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fauteuils, cette nouvelle salle des fêtes est inaugurée le 9 novembre 1958. Elle prend le nom de salle Jean Baptiste Cornillon, en hommage au maire, décédé depuis peu, qui en a suivi l'exécution. Avec cette salle commence pour les sociétés de Gerzat et pour toute sa jeunesse une période faste. Chaque hiver de grands orchestres nationaux viennent y animer des bals réputés dans toute la région. Les accordéonistes André Verchuren, Émile Pruhomme, Marcel Azzola, Maurice Larcange, Aimable, Yvette Horner, Loulou Legrand, etc., le trompettiste Georges Jouvin s'y produisent. Jusqu'à 1.200 personnes s'y bousculent, s'y piétinent, à défaut de danser. De grands spectacles régionaux, nationaux même, comme celui d'Annie Cordy et Luis Mariano par exemple, s'y déroulent. Des fantaisistes, des opérettes, des séances théâtrales, des spectacles de variétés, du cinéma, des concours de belote, des lotos y ont lieu. Plus tard dans les années 70-80, elle est utilisée comme salle de gymnastique pour les enfants du groupe scolaire Simone Godard, comme salle d'entraînement pour les sociétés locales, (danse, gymnastique) en attendant la construction du gymnase René Couchard. Restaurée à plusieurs reprises cette salle, aujourd'hui est dépassée elle ne répond plus au besoin d'une population de près de 10.000 habi-tants. Le parquet d'origine remplacé par un sol cimenté rend la danse difficile. Cependant avec les modifications adéquates qui sont fonction de son utilisation future, elle rendra encore de très grands services. Lors de banquets, de fêtes, de mariages, de repas de batteuses ou de toutes autres occasions les voix de ténor, de basse, de soprano ou contralto chantent sur les airs connus, les chansons sur Gerzat, dont l'auteur est resté anonyme.

AU BEAU PAYS DE GERZAT (air connu: Fleur de Paris) Si vous venez, nous pourrons vous faire visiter

Avec le maire le gard'champêtre et le curé Toutes les merveilles de notre cité

Le vieux beffroi le Patural et le Pibout La vierge noire, la Luminerie et tout et tout

Notre petite ville est bien à nous

1er Refrain Oh ! beau pays de Gerzat

Ta gare de triage ton beffroi Chacun s'y trouve chez soi Les amoureux de Clermont Viennent y goûter le gazon

Pour s'aimer C'est un petit coin des plus discret

Venez, venez ...

2

Notre commune est une commune très avancée. Nous avons une bel'compagnie de sapeurs pompiers

Une musique très réputée Au point de vue sport, nous avons de très grands champions

Des durs à cuire qui courent toujours après le ballon Qui on l'espère toujours brilleront.

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3

Notre commune est vraiment d'une grande propreté Depuis trente ans le tout à l'égout est en projet

Et l'on se promène en se bouchant le nez Quand vient le soir, c'est un véritable défilé C'est pire qu'sur la promenade des anglais

Et l'on respire, les soirs d'été

2eme Refrain

Le doux parfum de Gerzat Un parfum très délicat

C'est ce merveilleux extrait Que nous aimons respirer

Rose muguet et lilas Non ne détronnons pas

En été quand il fait chaud près du Bédat Le parfum de Gerzat

4

Malgré cela Gerzat est des plus accueillant Les gerzatoises ont toutes des sourires charmants

Et les jeunes passent tous en chantant Quand vient le soir, les amoureux vont tendrement

Près de la vierge pour mieux échanger leurs serments Ici commence plus d'un roman.

3eme Refrain

Oh beau pays de Gerzat

Près du limpide Bédat Du maringo du Beffroi

Chacun se trouve chez soi Si vous voulez vivre heureux

Si vous voulez vivre vieux Vous mesdames et vous messieurs

N'hésitez pas V'nez à Gerzat.

*****

POUR GERZAT HIP HIP HIP HOURRA !

(sur l'air de Mont' la dessus)

Mesdames Mesdemoiselles, Et vous messieurs aussi Habitants de la pIus belle

Ville de ce pays Je vous invite à la file

A faire l'ascencion

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De la tour de la ville Pour voir les environs

De ce superb' point de vue Vous zieuterez Clermont,

Et plongerez dans nos rues Des regards plein d'admiration.

Refrain

Mont' la dessus ! Mont' la dessus !

Mont' la dessus, tu verras la Limagne Et soit bien convaincu,

Qu'tu verras sûrement quelqu'chose de plus De là haut, s'il fait beau

Tu verras des plaines et des montagnes, Si tu n'as rien vu

T'as qu'a monter là dessus C'est pas le mas de cocagne!

II

Aux étrangers qui viennent Aujourd'hui de partout

D'A vignon ou de Vienne De la haute Biqu' de Poitou,

Apprenez à connaître Vos sites merveilleux

Et pour qu'ils se dépêtrent De vos chemins boueux Dites leur de vous suivre

Un instant tout là haut C'est là qu'il fait bon vivre

Mais prenez garde aux coups de marteaux

III

Les savants f’sant des fouilles Autrefois ont prouvé

Que le mâle des grenouilles Habita notre cité

Mais comme notre cuisine Est partout renommée

Les gens d'une ville voisine Sont v'nus le dévorer

Et notre gloire n'est faite Aujourd'hui que d'un plat

Mais c'est un plat de pansettes Parfumé aux eaux du Bédat

IV

Gerzat est capitale Du bon macaroni

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Que des mains virginales Fauchent comme les épis; De gentilles demoiselles Aux regards malicieux Tordent le vermicelle

Comme leurs cheveux soyeux D'autres collent des étiquettes D'autres rapport'nt les paquets

Et quand on les embête Vous montrent l'autre bout du quai.

V

Mais pour faire le triage Des trains qui embarrassent

Clermont sur notre village Bientôt va se dégonfler !

Les vignes des Plantades Ne donneront plus de pinard

Mais y'a de la limonade Et du sirop de têtards,

Vous ne tirerez plus de carottes Des Amples, ni du Breuil

Mais des trains qu'on ballotte Ça s'ra vraiment un chouet' coup d'oeil

VI

Les sept jours de la semaine D'grand matin ou la nuit Le tambour se promène Et annonce à grand bruit

L'arrivée sur la place Des fourmes et des gaperons

Du cinéma Palace, Du bazar à cinq ronds

Et sans quitter sa caisse Il arrête les ruisseaux

Et combat la sécheresse Par les tournées chez les bistrots.

VII

Dans chaque pays de la terre

Gerzat s'est distinguée A Ceyrat à Aubière

Et même chez les Lempdais Le ballon, la musique

Ont partout des succès, Et l'on parlait de sa clique Ou la jeune Franc' passait

Dans la vie domestique

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Gerzat se distingue toujours Tourdias a la colique

D'y voir construire de nouveaux Fours

VIII

Aussi pour satisfaire A votr' célébrité

Soyez membres honoraires De toutes nos sociétés Car avec la musique

Vous aurez de la gaîté Le sport, la gymnastique

L'rugby c'est la santé; Et comme il faut en somme

N'jamais les oublier, Donnez votre petite somme

A tous nos braves sapeurs pompiers

Dernier Refrain

Ne compte plus, ne compte plus Ne compte plus tout ce que tu leur donnes

Et soit bien convaincu Que rien de tout cela n'est perdu !

T'attrapera, en faisant cela Les reproches peut-être de la patronne

C'est qu'elle n'a rien vu Dis lui de monter là dessus

C'est le conseil que je te donne.

L'auvergnat s'il est dur à la tâche, sait aussi s'amuser et faire preuve d'humour et ne manque pas l'occasion de se distraire. En est témoin cet article paru dans la presse de l'époque, qui montre qu'il sait quelques fois ne pas se prendre au sérieux, bien que le sujet le soit. C'est à l'occasion des élections municipales de mai 1929 qu'est paru cet appel.

"Appel aux électeurs. Contrairement aux candidats des trois autres listes en présence lesquels sont poussés uniquement les uns par le goût du pouvoir, les autres par l'amour de l'argent, guidés seulement par l'unique souci de défendre les intérêts de la localité, nous avons l'insigne honneur de présenter à vos suffrages, une liste complète de citoyens et de citoyennes spécialement dévoués à la cause com-mune. Notre liste prendra le nom suivant : "Liste d'union sacrée et d'action municipale prolongée." Notre programme ne sera pas très chargé, nous aurions voulu vous promettre beaucoup d'autres choses, mais au dernier moment, ayant appris que la caisse municipale était à sec, nous avons pensé qu'il était inutile de vous promettre des choses que nous ne pourrions pas tenir.

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1) Embellissement de la cité. Construction d'un métro, service par avion entre la gare et la place du Docteur Pommerol avec ramification au Pont des Chèvres et au Pibout. Goudronnage des routes, chemins vicinaux et sentiers (même à la "Grande Devise") ; nouvelles dénominations des places, rues et monuments ; nous dénommerons par exemple le Pont Troucat : Pont Philibert 1er ; la place de la Motte, place Napoléon IV (le Petit), le Pont des Chèvres sera désormais appelé le Pont des Boucs et l'allée du Patural : Boulevard François Charrier. 2°) Agriculture . En pleine collaboration avec le parti agraire et le syndicat agricole, nous nous efforcerons de combattre avec la dernière énergie tous les animaux nuisibles à la terre et à ceux qui la travaillent tels que : pucerons, rats, choléra, phylloxéra, ratichon, radicaux, ratapoils et cétérats. Un poste météorologique sera installé au "Sund du Puy" et notre garde champêtre Bonnet sera chargé d'en assurer le fonctionnement et d'avertir la population des changements de température. Les engrais seront distribués gratuitement et des primes distribuées aux meilleurs carottiers. 3°) Finances : Celles-ci attireront notre attention particulière, l'économie sera notre règle principale. Nous laisserons à leurs bénéficiaires le terrain qui avait été acquis pour le groupe scolaire, celui-ci devant être installé dans les locaux du château de Sampigny, offert gracieusement à la commune par son propriétaire actuel. Nous demanderons et obtiendrons le passage et l'arrêt à Gerzat de tous les trains express composés et à la Cie de la Limagne de réduire sensiblement la vitesse de ses rapides, surtout aux passages à niveau. 4°) Hygiène : Il sera absolument interdit de laisser des dépôts de fumier dans les rues ou les places publiques. Tout contrevenant sera renvoyé devant le tribunal du P.A.P. Le service de la voirie sera pourvu d'arroseuses et balayeuses municipales. 5°) Culte : Nous obtiendrons de M. le desservant la suppression des classes d'enterrement de façon que la 4e classe soit assurée à domicile comme les autres. En cas de mauvais temps le sacristain ou l'enfant de choeur seront autorisés à remplacer le prêtre avec l'autorisation du "Bon Dieu". Votez tous à plein tuyau pour la Liste d'union sacrée et d'action municipale prolongée. Suit une liste de 16 noms de gerzatois, avec les pronostics pour le premier et le deuxième tour.

*****

Un autre texte recueilli sur une affiche manuscrite conservée en mairie mérite notre attention.

Comité Conservateur de Gerzat Appel à la jeunesse.

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" Vous savez tous que nous possédons dans notre cité, une intéressante collection de beautés féminines, qui par leur gracieuseté et leur douce physionomie seraient à même de charmer les esprits les plus rebelles. Malgré les efforts de quelques trop dévoués serviteurs nos délicieuses nymphes ont une tendance à se faner d'une façon vraiment regrettable. Afin de parer à ce regrettable état de chose, nous avons pensé que le meilleur remède à cela serait de les faire pétrifier. Un comité est en voie de formation : nous faisons appel aux jeunes gens de Gerzat et les invitons à adhérer le plus promptement possible à cette oeuvre bienfaisante. Les intéressés se réuniront sous peu afin de procéder à la formation du bureau, composé des vieux marcheurs de la région, ainsi que pour nommer une commission chargée de désigner les sujets les plus intéressants et comprenant des hommes exclusivement compétents en la matière.

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La radio

Avec la radio un nouveau loisir apparaît et s'impose assez rapidement. Les premières émissions publiques datent de 1922. Ce sont celles de la tour Eiffel et du studio "Radiola". La station de Paris PTT de la rue de Grenelle commence ses émissions un an plus tard. Elle offre en plus d'informations, toute une gamme de programmes, depuis les opéras jusqu'aux émissions de variétés. La réception se fait avec les postes à galène relativement simples et bon marché. Peu sensibles et extrêmement capricieux pour entendre les faibles signaux déformés par les parasites et les sifflements, il faut utiliser une lourde paire d'écouteurs et bien tendre l'oreille. Aussi ils cèdent rapidement la place à des récepteurs plus perfectionnés à tubes électroniques que l'on peut accorder avec plus de précision. Ces récepteurs sont capables d'amplifier le signal pour le restituer au moyen de hauts parleurs. Avec l'installation de studios dans la plupart des grandes villes, la radio plus accessible rentre dans un nombre toujours croissant de foyers. Lorsque éclate la guerre de 1939, peu de foyers possèdent un récepteur radio. Pendant sa durée, leur nombre s'accroît sensiblement en même temps que se développe l'esprit de résistance à l'occupant. Les gerzatois, comme la majorité des français ne veulent plus se fier aux informations imbues de propagande allemande. Ils ont besoin d'entendre la radio de Londres, d'où est parti l'appel du Général de Gaulle, voix qui insuffle un esprit de résistance et de libération du sol français. Les anciens ont encore en mémoire "Radio Paris ment, radio Paris ment, radio Paris est Allemand". Pour contrecarrer ces informations beaucoup plus objectives, les ondes sont brouillées pour en rendre l'écoute sinon inaudible, pour le moins très difficile. De plus l'écoute en est interdite, sous peine de sanctions, sans grand succès d'ailleurs. Le studio installé à Chamalières en octobre 1944, permet d'accélérer ce mouvement de diffusion. Elle permet l'écoute d'orchestres régionaux, d'informations locales et régionales, et autres qui sont très appréciées. Avec l'arrivée de la télévision, la radio connaît pendant un temps des jours plus difficiles. L'invention du transistor rend bientôt possible la radio portative et les autoradios bon marché lui permettent d'atteindre un nouveau public sur la route. Au

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cours des années 60 elle est devenue une source de musique de fond et d'information, une sorte de compagnon de la vie de tous les jours. Elle s'attache à conquérir le nouveau marché des jeunes en diffusant surtout de la musique à la mode. Maintenant la radio a retrouvé une part de son ancien rôle grâce à l'apparition de récepteur stéréo de très haute qualité, avec les chaînes HI-FI. Aujourd'hui tous les foyers possèdent un ou même plusieurs postes de radio. N'est-il pas merveilleux pour le mélomane d'écouter les plus grands musiciens, les orchestres de n'importe quel pays de la planète, sans avoir à se déplacer, avec une qualité irréprochable; d'avoir connaissance d'événements peu de temps après qu'ils se soient produits, supprimant ainsi les distances. Puis avec d'abord les disques de 78 tours, 45 puis 33 tours, les cassettes audio et maintenant les compacts disques (CD) pratiquement inusables, l'on peut réécouter autant de fois que l'on souhaite sa musique ou sa pièce préférée. Avec l'installation en 1986 de la radio locale "Radio Arverne" à la maison des associations rue Léon Blum, c'est un nouveau service qui survient. C'est une information régionale et locale différente, au service des associations, des organisateurs de manifestations ... Cette radio a été reconnue comme radio leader au neuvième festival national de la F.M. à Antibes Juan-les-Pins en 1992.

La télévision

Avec l'imprimerie, la télévision est l'un des plus importants "médias" de tous les temps. Sur les ondes, elle s'est développée dans l'ensemble selon lé même schéma que la radio et parfois à l'intérieur des mêmes structures. Après une longue période d'expériences, de recherches, les émissions régulières commencent en France en 1937 avec 455 lignes. En novembre 1948, la France adopte le standard 819 lignes ; deux ans plus tard les radiotélévisions européennes retiennent la norme commune de 625 lignes. Le couronnement de la reine, Élisabeth II d'Angleterre en juin 1953, est un bon moyen de publicité, l'occasion du premier grand "direct" international. L'émission est transmise simultanément en France, en Belgique, en Hollande, en Allemagne et au Danemark. Cette même année, Henri de France invente le procédé SECAM, toujours en service en France et dans certains pays étrangers. Cependant, il faut attendre encore un peu, pour que la télévision prenne son essor dans notre région. Le premier récepteur installé dès 1956 à Gerzat est celui de M. R. Mathias, technicien en radiotélévision, qui quelques années plus tard, ouvrira un magasin d'appareils radios, télévisions et appareils ménagers, rue François Charrier. Pour recevoir les émissions, il dispose d'une antenne de 18 m de haut orientée sur le réémetteur du Mont Pilat, ou celui de Saint Étienne, pour obtenir une image somme toute assez médiocre. Les quelques initiés, ou intéressés, attendent avec impatience la mise en service du réémetteur en cours d'installation au sommet du Puy-de-Dôme, ce qui est chose faite en 1957. La première émission a lieu pour les fêtes de fin d'année. Pour ne pas manquer l'événement quelques gerzatois qui ont déjà eu l'occasion d'apprécier ce moyen de communication ont déjà fait l'achat et l'installation de leur téléviseur. La télévision va alors prendre son essor, et s'installer dans de plus en plus de foyers. L'apparition

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des premiers satellites de télécommunications en 1962, habitue le téléspectateur à suivre en direct l'actualité mondiale. Les réseaux de distribution par câble offrent dans certaines grandes villes des programmes spéciaux. On peut maintenant capter à domicile les signaux des satellites au moyen d'antennes individuelles qui permettent d'éviter les réseaux nationaux et locaux de télévision et les autorités qui les règlementent et les contrôlent. Le magnétoscope laisse le spectateur libre de voir ou de revoir le programme de son choix à l'heure qui lui convient. L'influence de la télévision sur les enfants est un sujet qui anime la controverse. On s'inquiète de l'effet des scènes de violence ... Malgré les observations, les critiques, l'augmentation du nombre de chaînes, la télévision couleur, la diminution progressive du prix des téléviseurs font qu'aujourd'hui extrêmement peu de foyers ne possèdent pas leur poste de télévision. Avec ses multiples usages, surveillance et régulation de la circulation, service de sécurité, jeu vidéo, etc., la télévision est appelée à exercer une plus grande influence encore sur notre vie.

Les sports Au chapitre des loisirs, le sport occupe une place de choix. Pratiqué d'abord à l'école sous la forme d'éducation physique, il trouve son prolongement naturel au sein des multiples sociétés, ou associations, très nombreuses à Gerzat, où les goûts et préférences de chacun peuvent s'épanouir librement. Pour pratiquer la plupart des sports, il faut des équipements collectifs et c'est là que le bât blesse. La municipalité sollicitée à cor et à cri pendant de nombreuses années, ne peut pas répondre favorablement à toutes les demandes, en raison des nombreux problèmes tous plus urgents les uns que les autres, auxquels elle est confrontée. C'est en 1922, à la demande de la jeune équipe de rugby qui vient de se former, que la municipalité affecte un terrain pour servir de stade, au lieu dit la Luminerie. Ce terrain n'étant pas aménagé, il faut le déboiser, supprimer le rond point qui s'y trouve, l'aplanir pour en faire un terrain sur lequel l'on puisse évoluer en toute sécurité. Ce travail est fait bénévolement par les joueurs et les dirigeants. Une partie du terrain est souvent inondée par le ruisseau qui le longe, le rendant ainsi inutilisable une partie de l'année. Une demande est faite pour utiliser la partie restante non inondable qui est accordée, mais qu'il faut aussi aménager. Ce travail ne rebute pas les jeunes qui avec courage et ténacité deviennent ainsi les pionniers du stade. Pendant un certain nombre d'années son entretien laissera beaucoup à désirer. Il faut attendre 1942, pour que ce terrain subisse des améliorations notables. Les travaux consistent en un drainage, au curage des fossés qui l'entourent et d'un ajout de remblai et de terre de près d'un mètre, avant de l'engazonner. Le travail est assuré par une équipe des chantiers ruraux et a nécessité plus de 3 000 journées. Les poteaux en ciment étant introuvables sont remplacés par des poteaux en châ-taigniers sur lesquels on a fixé un grillage. Puis les améliorations s'accélèrent. En 1948, un vestiaire est construit à la place d'un lavoir. Une main courante est installée

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en 1950 et en 1951, une nouvelle clôture est mise en place. Il faut cependant attendre 1961 pour que ce terrain désormais mieux entretenu, soit éclairé aux normes préconisées par la fédération, pour permettre un entraînement normal les soirées d'hiver. Le terrain de basket, pour sa part est équipé d'un éclairage "mini" pour faire des économies. Après beaucoup de réclamations, il est mis aux normes en 1968. La pelouse, qui sert à l'équipe de football et de rugby se trouve souvent en mauvais état du fait de sa trop grande fréquentation. Aussi au printemps 1970, elle est ré engazonnée et fait l'objet de soins et d'une surveillance attentive. Déjà dès 1962, pour le bon maintien des installations et leur surveillance, un logement de gardien est construit et de nouvelles douches mises en place. Pour faire face aux besoins en équipements sportifs très nettement insuffisants, du fait du développement rapide de Gerzat, en 1971, la nouvelle équipe municipale envisage la création d'un complexe sportif regroupant un grand nombre d'activités. Un terrain de 8 ha situé derrière le C.E.S. et les H.L.M. du Patural est visé. Madame Franck Bardin propriétaire de 4 hectares, à l'emplacement prévu, cède son terrain à la commune en 1972. Cette surface permet dans un premier temps les installations urgentes et indispensables dont la localité a besoin. Monsieur Georges Fustier, sportif est chargé d'élaborer au cours de son mandat de conseiller municipal, un projet de complexe sportif, qui sera par la suite modifié plusieurs fois. Cependant comme il faut faire vite, dès 1973, un gymnase voit le jour et entre en service au cours du dernier trimestre. Il est utilisé par les élèves du C.E.S. pendant les heures scolaires, et en soirée par plusieurs associations, basket, gymnastique, ... Puis en 1975, suit la construction d'une salle de judo. Un terrain pour l'équipe de rugby est en projet, et est fonction de la mise à disposition du terrain nécessaire. Il est enfin mis en service en 1978 à la grande satisfaction des rugbymen et des footballeurs qui jusque là jouent encore sur le même terrain. Une surveillance des installations s'avère rapidement nécessaire, afin de les conserver en bon état. Un logement est alors construit en 1979 et un gardien recruté. Puis au fil des années d'autres installations sont venues s'ajouter. 1986 a vu la construction d'un tennis couvert et de deux courts extérieurs accolés. En 1988, une piste de bi-cross a été aménagée. Le complexe compte encore un parcours de santé, une aire de pétanque, un terrain d'entraînement pour le rugby ; un terrain stabilisé, 4 ensembles vestiaires, une tribune sur le terrain d'honneur de 560 personnes, un clos de boules lyonnaises avec 16 jeux et un terrain de pétanque. Un gymnase construit en 1984 à proximité du groupe scolaire Simone Godard vient s'ajouter à cet ensemble. Ce gymnase a été inauguré en 1985 et porte le nom de René Couchard, gymnaste gerzatois qui a consacré sa vie à la pratique du sport et à l'entraînement des jeunes. Citons encore les plateaux d'éducation physique qui permettent aux élèves des écoles J. Ferry et J. Jaurès d'être initiés aux sports. Bien qu'avec des imperfections, toutes ces installations permettent aujourd'hui une bonne pratique du sport, une saine utilisation du temps libre. En 1994 sera mis en service un nouveau gymnase construit à côté de l'École Jules Ferry.

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Le rugby

C'est après la première guerre mondiale en 1922, que se créé à Gerzat le premier club sportif. Le club de rugby présidé par monsieur Pierre Montagnon notaire à Gerzat, intègre le comité d'Auvergne en 1923 et parvient assez rapidement en finale du championnat de France. L'équipe joue sur le terrain de la Luminerie aménagé bénévolement par les joueurs et dirigeants, qui font preuve d'une détermination et d'un courage sans faille pour déboiser et aplanir le terrain, mis à leur disposition par la municipalité. Au fil des années des structures s'établissent et les rouge et noir disputent des matchs sur tous les terrains d'Auvergne. Comme tous les clubs de sport, le C.A.S.G. connaît des heures glorieuses, d'autres plus sombres Depuis la création d'une société de football (U.S.G.) les deux équipes utilisent le même terrain. Cette cohabitation pose quelques problèmes, lorsque le hasard du calendrier des matches, bien qu'aménagé, fait que les deux équipes jouent en même temps. Après de très nombreuses demandes auprès de la municipalité pour que chaque équipe ait son stade, en 1969, la commune reprend un terrain communal de plus d'un hectare situé à Batoin pour le mettre à la disposition de l'équipe de rugby. Il est envisagé plus tard d'y construire un vestiaire. Ce terrain non équipé et très mal entretenu n'apporte aucune satisfaction. C'est seulement en 1978, dans le cadre du complexe sportif Georges Fustier que le problème est résolu, avec la mise à disposition d'un stade exclusif. Avec la construction d'un vaste vestiaire, puis d'une tribune de 560 places, le C.A.S.G. avec de très nombreux licenciés et son école de rugby a aujourd'hui tous les atouts pour récolter sur les stades de beaux lauriers.

L'U.S.G.

Oubliant les vicissitudes de la guerre, en 1942, un noyau d'amateurs du ballon rond se réunit et unissant leurs efforts et leur volonté, constituent l'Union Sportive Gerzatoise. Dès le début ces sportifs connaissent rapidement des succès et pendant la saison 1944 - 1945, arrivent en quart de finale de première division. En 1945-1946, l'équipe termine troisième. En 1950, L'U.S.G. est sacré champion du district. En 1957, au terme d'une magnifique saison, le club enlève le challenge Beaudonnat devant Cournon. Puis l'équipe a essaimé, les jeunes sont venus se joindre aux anciens et plusieurs équipes courent aujourd'hui sur les stades. Le club ne compte pas moins de 9 équipes, depuis les seniors jusqu'aux débutants. Chaque équipe suivant l'exemple de ses aînés fait le maximum pour mériter les honneurs. Mais faute de médaille l'essentiel n'est-il pas de jouer, de s'amuser, de participer. Ne pouvant posséder un "Platini", ou un "Papin" local, le club à défaut de vedettes, qu'il n'aurait d'ailleurs pas pu conserver, a fourni dans le passé un fort contingent d'ar-bitres Panefieu Raymond, Bonnefont, Ulhen (arbitre international) Bellonet, Peronny et Ozwald.

Le Basket Section de l'amicale laïque, le club local de basket est l'héritier d'un glorieux passé remontant à 1937. Quelques gymnastes de la "Sportive" société de gymnastique très florissante jusqu'alors décident de s'adonner à la pratique de la balle au panier et débutent dans la cour de l'école de garçons. Puis vient la guerre. Monsieur Joseph Cronier, en 1945, avec quelques copains, remonte une section de gymnastique, ainsi qu'une équipe de basket qui fait rapidement autorité au niveau

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régional. En 1950, sept équipes constituent l'effectif local, cinq masculines, deux féminines. Depuis les années 70, l'effectif gerzatois culmine à 130 éléments dont 5 équipes seniors, 2 cadets, 2 minimes, 2 benjamines et 2 poussines garçons et filles.

Le Vélo-sport gerzatois. Le vélo-sport gerzatois a été fondé en 1933, par le secrétaire d'alors "Loulou" Langlois entouré des Pignol, Chirol, Souchayre pour n'en citer que quelques uns. Sa vocation était d'organiser sous le patronage de la municipalité des courses cyclistes avec la collaboration technique, d'ailleurs obligatoire des clubs clermontois. Puis après une mise en sommeil, en 1977, une nouvelle équipe reprend le flambeau. Le V.S.G. fait disputer quatre épreuves qui ont motivé sa création : un cyclo-cross en janvier, un prix d'ouverture en mars-avril, un grand prix en juin à l'occasion de la fête locale et une course pour la fête des vendanges en octobre. Le V.S.G. possède aussi une section tourisme forte de quelques dizaines de membres. Au vélo-sport les maîtres mots son t: bonne entente et esprit d'équipe plutôt que palmarès et vedettariat.

L' amicale Boule S'il est un sport populaire que tout le monde, grands ou petits, peut pratiquer, c'est bien le jeu de boules. C'est en 1935 que ce sport est introduit à Gerzat, importé de Lyon par un groupe de cheminots. Le premier terrain est situé à la Luminerie et l'on joue avec des boules de bois cloutées. Après la guerre le jeu est transféré au Pibout. C'est en 1948 après sa déclaration à la préfecture, que la société a une existence légale. Avec des adhérents toujours plus nombreux l'Amicale participe aux championnats et occupe des places très honorables. Vers les années 70, elle est sollicitée pour organiser des manifestations qualificatives pour les championnats de France et autres manifestations départementales, mais faute d'installation et de terrain, elle ne peut répondre favorablement. Le terrain a changé plusieurs fois de place. L'actuel composé de 16 jeux avec les installations adéquates se trouve derrière le collège, les HLM du Patural et le gymnase du complexe sportif Georges Fustier.

La Pétanque

C'est à la fin des années 50 que monsieur Gardette et quelques amateurs de pétanque introduisent ce jeu à Gerzat. C'est la place Pommerol qui n'est pas encore goudronnée qui leur sert de terrain. Chassés, ils s'installent à l'endroit où se trouve le square de la Maison des Associations. Ils changeront encore de place, avant de déménager avec armes et bagages sur le terrain à l'intérieur du complexe sportif Georges Fustier, à coté du terrain de rugby. Chaque année la société organise un national de pétanque qui rencontre un très grand succès.

Les sapeurs pompiers La compagnie des sapeurs pompiers est la plus ancienne société de Gerzat. C'est en 1843 que la commune fait l'achat d'une pompe et de 200 seaux et qu'une compagnie forte de 21 sapeurs avec sa hiérarchie, soit 30 hommes en tout, est formée. Si les effectifs sont restés à peu près constants, le matériel dont elle

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dispose a été renouvelé plusieurs fois et s'est enrichi de matériel nouveau au fur et à mesure des circonstances et des possibilités financières de la commune. C'est surtout après la guerre de 1945 que progressivement elle a été équipée de véhicules modernes et performants. Dès les années 60, elle dispose d'un "Dodge" porteur d'une citerne pour la première intervention, tractant une pompe de 60 m3 ; d'un "TUB" transportant des blessés et accidentés; d'une échelle de 20 mètres; de moyens modernes de réanimation et de matériels divers, diffuseurs, vide-cave, battes à feu, etc ... La majorité des sapeurs pompiers sont secouristes. Les manoeuvres du 1er dimanche de chaque mois sont suivies par l'ensemble de l'effectif. La compagnie est à même de rendre tous les services qui peuvent lui être demandés au feu mais aussi dans les accidents de la route ou domestiques, électricité et asphyxie notamment. Des entraînements lui permettent de réaliser l'entente indispensable pour la vitesse d'intervention. Les lieutenants Besse Henri et Dufour Henri en ont pendant de nombreuses années, assuré le commandement. Depuis 1954, le matériel se trouve dans les locaux a côté de la P.M.I. sur la place du Docteur Pommerol. Le 1er octobre 1992 la compagnie est transférée avec son maté-riel à la nouvelle caserne qui se trouve sur la rue A. France entre le collège et la départementale qui longe l'autoroute. C'est dans le cadre d'une réorganisation des services de secours et d'incendie du département, que cette caserne a été construite et que les sapeurs pompiers volontaires de Gerzat ont été intégrés aux sapeurs pompiers professionnels pour de meilleurs services. Ces bâtiments ont été financés à hauteur de 513.000 F par le Conseil Général et par la ville de Gerzat, avec une contribution de 6 millions de francs. Conçu par M. Chavarrot architecte, ils sont parfaitement adaptés pour l'organisation des secours. Les lieux de séjours sont forts agréables pour les cinq pompiers professionnels et les cinq volontaires qui s'y relaient 24 heures sur 24. Le centre est relié à la caserne principale de Clermont et a un rayon d'action comprenant les communes de Malintrat, Aulnat, Cébazat, Blanzat, Sayat, une partie de l'agglomération clermontoise, avec une zone industrielle très dense et un important tronçon autoroutier. Il bénéficie d'un équipement performant et se trouve placé sous les ordres du lieutenant Garcia assisté des sous-lieutenants Durand et Héraud, ces deux derniers appartenant à l'ex-compagnie des sapeurs pompiers volontaires de Gerzat.

L'amicale laïque Parmi les nombreuses sociétés ou clubs que possède la ville de Gerzat, l'Amicale laïque figure parmi les plus anciennes, puisque c'est en 1933 qu'elle voit le jour, sous le nom "Les Amis de l'École Laïque". Son activité est au départ comme le prévoit ses statuts, de faire prévaloir l'idéal laïque à travers ses activités post et péri-scolaires. Celles-ci, modestes au départ, avec l'achat de prix récompensant les meilleurs élèves, la préparation de l'arbre de Noël de l'école maternelle, de fournitures scolaires aux enfants les plus nécessiteux; par son dynamisme elle se trouve rapidement en compétition avec la Caisse des Écoles organisme officiel au moyen financier réduit, qu'elle remplace avec l'accord de celle-ci et de la municipalité. Très rapidement avec les conquêtes du Front Populaire qui donne une impulsion nouvelle à la culture et aux loisirs, se créé une section de basket, qui aujourd'hui compte de nombreuses équipes. A la libération après une pose toute relative, elle organise une section théâtrale forte de nombreux participants. Celle-ci

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connaît alors un grand succès avec son animateur Johanny Chirol. Un groupe folklorique auvergnat s'ajoute à cette panoplie et connaît un grand succès jusque dans les communes environnantes. Puis au fil des années, d'autres activités viennent s'ajouter. Les activités sportives sont celles qui rencontrent le plus de succès auprès des amicalistes gerzatois, avec les sections, gymnastique, tennis, yoga en plus du basket déjà cité. Mais l'amicale laïque propose également des activités plus culturelles avec la section danse classique ou contemporaine. La bibliothèque avec de nombreux ouvrages constamment renouvelés permet d'enrichir ses connaissances et de se distraire. L'arbre de Noël des écoles maternelles fait toujours la joie des bambins. C'est encore l'Amicale laïque qui gère en juillet le centre aéré de la ville de Gerzat installé au "Milles sources" de Chanat-la-Mouteyre. C'est encore cette association qui assure "l'aide aux devoirs" qui fonctionne deux jours par semaine depuis 1987 au Mille Club du Patural.

Le messager arvernois

Le messager arvernois est une vieille société colombophile gerzatoise fondée en 1926. Peu nombreux au départ les amateurs de pigeons voyageurs se retrouvent rapidement une quinzaine de membres, la plupart gerzatois avec un nombre important de volatiles. La société organise des lâchers de pigeons pour les fêtes et les festivités organisées par la municipalité. Le messager arvernois compte encore de nombreux adhérents, qui sont répartis sur une plus grande étendue dépassant de beaucoup les limites de la commune.

Le Carrefour des arts gerzatois

Bien qu'elle soit une association relativement jeune, le carrefour des arts gerzatois mérite d'être cité pour son activité qui dépasse très largement les limites de la commune. Cette association groupe des peintres, sculpteurs et artistes d'autres disciplines qui exposent leurs oeuvres à la "Grange" à proximité du foyer Octave Archimbaud. L'association organise aussi des expositions avec l'appui du Conseil Régional dans plusieurs localités du département et même au delà. Il organise aussi avec le concours de la commune des cours d'initiation à l'art. Ces artistes contribuent ainsi à la bonne renommée de notre localité et apportent une note supplémentaire à la qualité de la vie.

* * * * * Il nous est impossible de citer toutes les associations qui par leur activité propre animent la vie d'une cité. Dans ce domaine Gerzat en est fortement pourvu puisqu'on en compte plus de 80 au total. Elles se répartissent entre anciens combattants, parents d'élèves, associations de quartiers, sportives, culturelles et activités diverses.

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Chapitre XV COMMERCE ARTISANAT

En 1913 (nous possédons très peu d'éléments sur la structure commerciale avant cette date), le commerce local est composé de : 4 boulangers, 4 épiciers, 3 laitiers, 3 bouchers, 2 charcutiers, 4 aubergistes, 8 négociants (vins, grains, bestiaux). On trouve parmi les artisans 10 maçons (artisans et ouvriers), 3 maréchaux-ferrants, 3 meuniers, 2 menuisiers, un charron, un cordonnier, un plâtrier, un sabotier, qui vivent plus ou moins péniblement de leur métier. Après la guerre de 1914 - 1918, avec le développement de l'industrie, l'argent se fait moins rare dans les foyers ouvriers et le premier bénéficiaire en est le commerce local. L'on compte 25 débits de boisson, ce qui parait important dans une localité où il y a une bonne production de vin. C'est aussi à partir de cette époque que l'on voit s'installer les magasins à succursales multiples tels les Économats du Centre, C.O.C.E.D.A., Le Caïfa, le Casino, qui viennent concurrencer l'épicerie traditionnelle en pratiquant des prix légèrement plus avantageux. La liste des électeurs de 1949 aptes à élire des juges au tribunal de commerce de Clermont-Ferrand fait apparaître la structure commerciale suivante qui n'est pas exhaustive. La guerre de 1939-1945, et le début de l'après guerre ont apporté des changements. La chambre de commerce pour en tenir compte et mettre sa liste à jour a au début des années 50 refait entièrement les inscriptions. Aussi nous prions nos lecteurs de ne pas nous tenir rigueur s'ils constatent quelques oublis, bien que nous ayons tenté de corriger cette imperfection. On trouve ainsi : Boulanger : 3 Begon, Cartailler, Collange Marcel, Faure Jean. Boucher : 4 Dumont Fernand, Dalle René, Barge Rémi, Alexandre. Bourrelier : 1 Durand. Cycles : 1 Thomas Louis. Charcutier : 1 Ameil Marcel. Charbons : 1 Filaire Jean. Café ou 11 Bardin Victor, Mme Vve Boissat, Descombas Francisque, Café-restaurant : Ruer-Bernard, Francoiseau Marie, Chapelle, Pinay,

Barthélémy (café des sports), Lepeytre Antoine, Hebrard Alphonse, Collange Marcel.

Epicier : 8 Billet Maurice, Chambon Étienne, Demathieu François, Douroux Gilbert, Guilhandon Albert, Hébrard Alphonse,

Mme Foussat, Rance-Dutemple. Journaux : 1 Mme Roux. Crémerie : 1 Cournol. Laitier : 3 Cromer Joseph, Jalicon Jean, Mme Brochette. Tabac : 1 Descombas Francisque. Parmi les artisans, nous trouvons : Coiffeur : 6 Mme Vve Griffet, Marsaud Adrien, Mme Montagne, Paulette, Mme Bayle Lucienne, Combe-Faure,

Mme Tixier Gilberte. Cordonnier : 1 Bourgeix J. Baptiste. Carrossier : 1 Favier Jean. Courtier : 1 Livebardon J. Baptiste. Cidrerie : 1 Prévost Alphonse.

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L'échoppe du sabotier rue Marcel Semblat.

Chiffonnier : 1 Besse Auguste. Fruits en gros : 1 Orceyre Jean. Maçon : 3 Faure Bonnet, Albisetti, Angelo. Marchand de vin : 1 Pinay. Maréchal-ferrant : 1 Coudert. Menuisier : 2 Andréa, Granet Gaston. Matériaux de construction : 1 Billet Maurice. Mécanicien : 1 Begon – Malleret. Marchand de bestiaux : 3 Deloche Albert, Morand Antony, Guillon Joseph. Pâtissier : 1 Montagne. Quincaillier : 2 Garmy Léon, Livebardon Vve Bardin. Sabotier : 1 Ondet Antonin. Voiturier : 1 Chabrillat Raoul. Transport : 2 Ondet Billet, Bayle. Tailleur : 1 Dugne. Il y a également une pharmacie tenue par Melle Balaize, un docteur, Planchon Émile, une sage femme, Mme Beaubatier. A partir de la fin des années 1950 et suivantes, les grandes surfaces font leur apparition. Dans la périphérie de Clermont-Ferrand naissent deux "Mammouth", un "Géant Casino" avec une surface de vente de plusieurs milliers de mètres carrés, à Lempdes "Cora" (dernière dénomination) un "Leclerc" puis deux, tous magasin de vente de produits très diversifiés. Avec l'augmentation de sa population notre localité n'a pas échappé à cette tendance. En 1978, un grand magasin "Bravo" est installé dans le quartier Sous la

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Treille le Moulin du Roy. Après le décès accidentel de son propriétaire cette moyenne surface passe sous le contrôle des gestionnaires des magasins" SUMA" puis sous celui d"'ATAC" avant de devenir en dernier lieu, magasin "C.A.D." (Centre Alimentaire Discount.) En 1983, une autre moyenne surface d'environ 900 m² s'installe au carrefour de la rue des Martyrs et de la rue Mendès France sous l'égide d'''Intermarché''. Un autre magasin de même style s'établit en 1985, le long de la D 210 à proximité du lotissement le Pré Vert, non loin du dépôt de la B.P., avec en plus l'ouverture d'un restaurant. Par manque de clientèle cet "EURO PRIX " ne peut tenir le coup et se trouve dans l'obligation de cesser son activité courant 1987. Cet échec ne décourage pas cependant la chaîne des magasins "MAJOR" qui en 1989 décide d'implanter un magasin au lieu dit, Foncheville, au carrefour de la route d'Aulnat-le Brézet, Malintrat, St-Beauzire à la sortie Est de Gerzat. Désormais, c'est sous l'appellation "STOC" que ce magasin exerce son activité. Pendant toute cette période, quelques commerces ont disparu, d'autres se sont installés. Les bas salaires, le chômage, la proximité de Clermont-Ferrand, constituent un frein puissant à son développement.

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Chapitre XVI

DE TOUT … UN PEU

La vie d'une collectivité est très complexe. Elle est faite de mille choses grandes ou petites, agréables ou désagréables, que l'on domine ou que l'on subit. Nous voulons énumérer ici quelques faits qui participent à une meilleure compréhension de l'époque.

Collecte des ordures ménagères

La collecte des ordures a commencé à Gerzat par le ramassage des boues de la voirie. La localité est essentiellement agricole et les rues, en plus de la terre argileuse de Limagne transportée par les voitures et les chevaux, sont couvertes des excréments des bovins et autres animaux domestiques. Il est donc indispensable que pendant toute la mauvaise saison les cantonniers ramassent cette boue en tas pour être ensuite transportée dans les champs ou elle sert de fumure. Le service de ramassage n'a lieu qu'une fois par semaine et les monticules sont écartés par les poules. En 1926 M. Chabrillat est adjudicataire. Puis, après une interruption, il est déclaré adjudicataire à nouveau pour l'enlèvement des immondices en 1930 et cela pour 5 ans. Le travail consiste à enlever chaque samedi les boues et les transporter sur le terrain vague après le nouveau cimetière. Ces dernières sont écartées pour arriver à un nivellement complet. M. Espeisse nouvel adjudicataire prend le relais jusqu'en 1940 où son cheval étant réquisitionné, il n'est plus en mesure d'assurer le service. C'est M. Chabrillat qui le remplace. En 1943, le C.M. constate que l'entretien et la propreté des rues laissent à désirer, et ne peut plus se prolonger ainsi. Gerzat veut imiter dans la mesure du possible sa grande soeur, Clermont et devenir plus coquette. C'est pourquoi le Conseil Municipal vote une taxe d'enlèvement des ordures ménagères, comme le permet la législation. Cette taxe est de 8 % du revenu de la propriété bâtie ramenée à 6 % par la préfecture, à la suite d'une révision des bases d'imposition. En 1946, devant l'insuffisance de recettes le taux est porté à 15 %. Suite à une demande, le conseil décide de faire desservir toutes les rues de l'agglomération et cela sur trois jours par semaine, dès 1950. Pour faire face à l'augmentation de charges, il est décidé de porter la taxe au taux de 50 %, puis à 75 % quelque temps après. Fin 1959, M. Bargoin propriétaire du verger limitant la décharge, signale que les ordures atteignent son mur de clôture et provoquent son écroulement. Une nouvelle décharge est installée à Champ Long, où elle restera jusqu'en 1970. C'est à partir du 1er octobre que l'entreprise Renon de Châteaugay se charge de la collecte sur la base de 13 F par personne. Celle-ci est déposée dans les carrières de Châteaugay. Enfin après bien des vicissitudes, fin 1979 la municipalité adhère au syndicat du Bois de l'Aumone. Le 1er janvier 1980 prend effet la suppression de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères. Ce service est financé au moyen des recettes fiscales ordinaires. Le problème de décharge des ordures ménagères se pose à nouveau. Le projet d'usine d'incinération de la Combaude étant abandonné le problème reste entier, d'autant plus que le bois de l'Aumone ne pourra bientôt plus accueillir ces déchets.

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La gendarmerie

Gerzat comme toutes les communes de France, connaît sur son sol, vols, coups et blessures et autres méfaits. Il est nécessaire d'avoir des services de police et pour cela il dispose depuis de très nombreuses années des services de la gendarmerie nationale dont la brigade est située à Montferrand. A la fin de la guerre de 1939-1945, la gendarmerie comme de nombreuses administrations subit une réorganisation, un chamboulement destiné à apporter de meilleurs services en étant plus près des habitants. La commune se voit ainsi dotée d'une brigade. Celle-ci est installée, rue Marcel Sembat, dans un immeuble occupé actuellement par son propriétaire M. Pinelli. A la fin du bail en 1954, les services de gendarmerie, trop à l'étroit demandent à la municipalité de lui fournir de nouveaux locaux. En 1957, la commune achète un terrain contigu au groupe scolaire. L'immeuble qui s'y trouve pourrait après aménagement permettre des logements convenables. Restauré en 1958, cet immeuble comprend 4 logements. Un cinquième qui était prévu avec la main d'oeuvre fournie par la gendarmerie, les matériaux nécessaires par la commune, n'a pu se réaliser à cause de la guerre d'Algérie qui mobilise ce corps d'armée. En 1961, un garage est construit pour les véhicules de service. C'est alors qu'en 1961, une rumeur persistante fait état d'une suppression éventuelle de la gendarmerie. Le Conseil municipal

« S’étonne que l'on puisse envisager cette suppression, la brigade étant indispensable dans ce secteur de banlieue où la délinquance est en progression constante. La municipalité a fait récemment l'acquisition et l'aménagement d'un immeuble et est disposée à y apporter les améliorations nécessaires. Elle proteste contre une suppression éventuelle et demande aux services compétents un examen bienveillant pour son maintien. »

La protestation est adressée au préfet, au sénateur maire de Clermont et au docteur Brugière conseiller général. Rassurée par le préfet, la commune va pouvoir poursuivre son effort. C'est ainsi qu'en 1964 commencent les travaux de construction des locaux techniques qui sont terminés courant 1965. Le 1er octobre, la brigade en prend possession. La population augmente et le nombre de délits aussi. Il apparaît vite que la brigade actuelle est insuffisante pour faire face à la délinquance. En 1980, la construction de 6 logements, de 5 garages, à l'emplacement des anciens logements est confiée à l'O.P.A.C. (Office Public d'Aménagement et de Construction du Puy-de-Dôme), ainsi qu'un nouvel aménagement des locaux techniques. Aujourd'hui avec 9.300 habitants se fait sentir à nouveau la nécessité d'avoir une gendarmerie plus grande et mieux étoffée. Des démarches sont actuellement en cours pour sa réalisation.

Les P.T.T. Installé depuis 1902 dans un immeuble rue Marcel Sembat, le service des postes et téléphone qui voit régulièrement augmenter ses prestations se trouve de plus en plus à l'étroit. Aussi cette administration achète en 1932, un immeuble situé face au chœur de l'église rue de la mairie. Ce bâtiment appartient à M. Guélon. Il convient très bien par son emplacement au centre du bourg pour y installer après aménagement, les bureaux des services postaux. L'administration des PT.T.

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demande à la commune une participation qui est refusée étant donnée la situation financière de celle-ci. A mesure que Gerzat grandit, les services de la poste aussi. Une meilleure utilisation des locaux, et divers aménagements en facilitent le travail. En 1965, cette administration qui étend son réseau téléphonique n'arrive plus à satisfaire les besoins de la population, de plus en plus de foyers demandant à être pourvu de téléphones. C'est l'époque où l'on commence à expérimenter le central électronique plus fiable et moins fragile. Beaucoup moins encombrant, il est aussi plus rapide que ses prédécesseurs. C'est seulement après avoir installé le Central de Flarnina - Croix de Neyrat que toutes les demandes peuvent être satisfaites. L'annuaire téléphonique recense plus de 2.750 abonnés, chiffre auquel il faut ajouter ceux qui n'y figurent pas. Ainsi la plupart des foyers ont le téléphone à leur disposition. Le bureau de poste de Gerzat se trouve à nouveau à l'étroit...

L'agrandissement du cimetière En 1923, apparaît la nécessité de procéder dans un proche avenir à l'agrandissement du cimetière. Pour cela la commune doit acquérir plusieurs parcelles de terrain qui le jouxtent et qui appartiennent à MM. le docteur Bellet, Martin Noualhat, Bapeyras Forestier, à M. Abavid et à Mme Vve Livebardon et sa fille mineure. Il s'avère indispensable d'avoir recours à l'expropriation un propriétaire étant mineur. Le maire est chargé d'entreprendre les démarches nécessaires. En mai 1925, les plans sont approuvés et les travaux qui consistent au nivellement du sol et à la construction du mur de clôture sont adjugés début octobre 1926. Ceux-ci terminés, la bénédiction du nouveau cimetière a lieu le 3 juillet 1927, l'abbé Montel étant curé de Gerzat. En 1931, les cercueils de MM. Boyer et Bujadoux anciens curés de Gerzat, qui se trouvent, par suite d'une disposition, plus judicieuse du cimetière, sous une allée, sont exhumés et enterrés dans un emplacement du nouveau cimetière. Nous avons vu que depuis la fin de la guerre 1939-1945, la population augmente rapidement. C'est pourquoi, dès 1962, le nombre de concessions disponibles, fait qu'il est de nouveau indispensable d'envisager l'agrandissement du champ de repos. L'achat d'une bande de terrain de 125 mètres de long sur 40 de large est décidé. Ces terrains appartiennent à MM. Jury - Livebardon, Panetier - Dechaux, Bapeyrat Louis et à Madame Vve Rougier - Forest. En 1973, les travaux sont entrepris et menés à bien rapidement. La pratique la plus fréquente de l'incinération, grâce à la proximité de l'incinérateur de Crouël à Clermont-Ferrand et la mise en place d'un columbarium au cimetière de Gerzat, va retarder d'autant tout nouvel agrandissement du cimetière.

Quelques dates 1900 : Deux thermomètres sont achetés pour contrôler la température dans le vestibule de l'école des garçons et de l'école de filles. Ordre a été donné à la femme de service d'allumer les feux dans la classe quand le thermomètre indique une température inférieure à 10°. 1903 : Les communaux comportent 450 lots qui sont affermés pour 18 ans. 1905 : Des travaux d'aménagement de la mairie sont effectués pour le logement d'un instituteur célibataire.

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1906 : Le Conseil municipal de Gerzat proteste énergiquement contre l'imposition de onze centimes 70 centièmes extraordinaires, votés par le Conseil Général pour une durée de 60 ans, en vue de la construction d'un réseau de tramway et de chemins de fer départementaux d'une longueur totale de 460 km. La protestation indique que la population de Gerzat souffre d'une crise agricole très importante. Les revenus des terres ont baissé de plus de moitié et l'impôt payé par les propriétaires fonciers représente le tiers du revenu réel. Par ailleurs une imposition communale est absolument indispensable pour l'amélioration des chemins vicinaux et ruraux. Le Conseil Municipal émet le vœu que le Conseil d'État repousse le projet qui constitue pour les contribuables une aggravation des charges impossible à supporter. 1907 : (17 mars) Les conseillers municipaux réunis hors séance adressent leurs félicitations à leur sénateur, député et conseiller général pour les nombreux services rendus notamment sur la question des tramways départementaux. 1907 : À la suite d'un sans-gêne caractérisé, un arrêté précise que tous les propriétaires qui voudront construire devront demander l'autorisation à la mairie afin d'appliquer l'alignement prévu sur le plan cadastral. 1908 : La sonnerie civile des cloches a lieu 3 fois par jour. Elle est assurée par M. Avel Jean le matin pour désigner l'heure de la loue des ouvriers agricoles, à 11 heures et demi et le soir en fin de journée. 1908 : La croix du Vignal est classée monument historique. 1910 : Le balayage des classes primaires est effectué par le garde champêtre pour l'école de garçons et par les cantonniers communaux à l'école de filles. 1910 : La toiture du presbytère est remise en état et les persiennes repeintes. 1911 : Le service de balayage des écoles est assuré par une femme. 1912 : Création d'une société de chasse, M. Francisque Toureix en est le président. La commune accorde le droit de chasse sur ses propriétés. 1912 : Le syndicat agricole, sur sa demande, reçoit une subvention du C.M. de 60 francs représentant l'achat de deux pulvérisateurs, à dos d'hommes. Le syndicat procure aux agriculteurs les semences, engrais et instruments agricoles dans les meilleures conditions. 1912 : Le tablier de la bascule est réparé et le plancher remplacé. 1912 : Une caisse des écoles est obligatoire dans chaque commune. Le C.M. vote 200 F comme mise de fonds. 1914 : (août) Par suite de la mobilisation générale, des démarches sont faites pour obtenir l'envoi d'ouvriers militaires agricoles pour une durée d'un mois et demi, afin d'effectuer les travaux des champs en souffrance. Satisfaction est obtenue. 1923 : Vu la surface réduite de la cour, les élèves de l'école de garçons prennent leurs récréations sur la place publique située entre la mairie et l'église. 1923 : Monsieur Marcel Sembat instituteur part en retraite. 1924 : Il est décidé qu'un voiturier et un homme seront chargés chaque samedi du nettoyage des rues et des places. 1926 : M. Chabrillat obtient le marché de l'enlèvement des boues de la voirie en juin. Les dépôts seront numérotés avec interdiction d'en créer de nouveaux. 1929 : Le 24 mai M. Chamaret est tué en gare de Gerzat alors qu'il traversait la voie pour se rendre aux toilettes. 1930 : À l'occasion du départ en retraite de monsieur et madame Beaudonnat, directeur et directrice d'école la municipalité organise un vin d'honneur. 1931 : En vertu des statuts, le bureau de la caisse des écoles est ainsi composé : Président : M. Bardin Antoine, maire Vice président : M. Bardin Victor, 1er adjoint Secrétaire : M. Pachon Germain, 2e adjoint Trésorier : M. Morati, receveur municipal

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Trésorier adjoint : M. Boeuf Joseph, conseiller municipal. 1932 : Acquisition d'une motopompe pour compléter le matériel de lutte contre l'incendie. Une subvention de 10 000 F est obtenue. 1932 : L'Union des sociétés de gymnastique du Puy-de-Dôme et du Massif Central organise à Gerzat, le 25 septembre, une fête présidée par M. Marcombes sous-secrétaire d'État à l'éducation physique, de M. le Préfet du Puy-de-Dôme et des parlementaires. 1932 : Lors de sa visite, le 25 septembre, M. Marcombes sous secrétaire d'État a engagé le Conseil municipal à faire aménager le terrain de la Luminerie, en terrain de sport en promettant son appui pour l'octroi d'une subvention. 1932 : M. Jodas Antonin, gymnaste se voit attribuer la médaille de bronze de l'éducation physique. 1935 : Le crépissage de la façade de la mairie est réalisé par M. Angelo. 1935 : 28 paulownias sont plantés dans les cours d'écoles. 1935 : L'horloge complètement usagée cause des méprises à la population. Elle est remplacée par une horloge mécanique garantie 10 ans. Après avoir subi quelques réparations, elle est encore en service aujourd'hui au grand dam des proches voisins qui sont incommodés la nuit par la sonnerie. 1939 : La couverture des bâtiments de la mairie est refaite avec de la tuile plate. En septembre, en raison de la mobilisation générale et de celle du préposé aux douches scolaires, ce service est suspendu pendant la durée des hostilités. 1940 : L'achat d'un duplicateur Gesteitner est effectué pour les services municipaux. 1941 : Pour faire face aux restrictions alimentaires, M. Godard maire prend des dispositions pour faciliter l'ensemencement de la pomme de terre. Les bains douches viennent de subir des réparations. Ils sont rouverts au public en juin. A cause de l'augmentation du coût de la vie, la redevance due pour la location des communaux est ramenée à dix francs par an. 1943 : La compagnie Hydra-électrique d'Auvergne enlève du beffroi où il est installé, le transformateur alimentant la localité pour l'édifier dans une cabine sise place des Vigeries en bordure du ruisseau. Les travaux de crépissage du beffroi sont entrepris. 1945 : Bien qu'elle n'ait pas un rapport direct avec notre histoire propre, la pénicilline premier antibiotique, est utilisé en France. Elle devient le "remède miracle" qu'espérait la médecine, étant efficace contre toute une gamme de maladies graves. Une des dernières survivances du passé réside dans le fait que les avis officiels sont toujours annoncés au son du tambour. C'est M. Rafy qui est le dernier à remplir cette fonction jusqu'au début des années 50. La publicité des commerçants, soldes, promotions se fait par le même moyen. 1946 : Le 21 juin M. Védrines Rustic, 68 ans est happé par l'autorail Clermont-Riom en voulant traverser la voie ferrée, au passage à niveau de Taillat. Il est tué sur le coup. La fontaine qui a reçu pendant de très longues années, l'eau de Batoin est enlevée de la place de la mairie. 1951 : Un arrêté du maire réglemente à 40 km/h la vitesse des véhicules de tourisme et à 30 km/h celle des poids lourds. 1958 : À la demande des parents d'élèves et de l'Amicale laïque un professeur d'éducation physique est recruté. 1959 : Les pierres de taille du grand portail du terrain des sœurs de la Miséricorde sont vendues. 1962 : Un plateau d'éducation physique est aménagé au groupe scolaire Simone Godard. 1963 : La toiture de l'église vient d'être refaite. L'abbé Toury curé de Gerzat avec une contribution des fidèles participe au financement.

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1964 : Construction du garage municipal, rue du Moulin. L'État de la voirie Départementale, route d'Aulnat et avenue de la gare est déplorable à cause du passage fréquent des camions pour la construction des pistes Michelin de Ladoux. Des protestations s'élèvent de partout. 1970 : Le marché qui se tenait sur la place du Docteur Pommerol, s'installe place de la mairie. 1972 : Création et aménagement du parking Victor Hugo. Réfection de la tour de l'horloge. 1973 : Une deuxième ligne téléphonique est installée à la mairie. 1976 : Installation du téléphone dans les groupes scolaires. 1977 : Trois enfants Laurent Genestine, Philippe Christophe, Dussidour Pascal, âgés de 6 à 8 ans qui s'amusent dans une cave de leur immeuble HLM du Patural meurent dans l’incendie qu'ils ont provoqué. 1985 : Construction des ateliers municipaux, route de Cébazat. Ils portent le nom de Raymond Panefieu, ancien adjoint au maire à l'urbanisme et aux travaux et voirie. 1988 : Le 22 juillet, les coureurs du Tour de France traversent le territoire de la commune par le CD 210, venant de Clermont-Ferrand.

Le passage du tour de France

1989 : Transfert du marché sur le parking des Remparts. Illumination de la tour de l'horloge par fil lumière. 1989 : L'année 1989 a été marquée par un grand nombre de manifestations, consécutives au bicentenaire de la Révolution. Le 10 juin, la fête de la jeunesse a réuni 800 enfants des trois groupes scolaires. Vêtus d'habits révolutionnaires, ils ont retracé chronologiquement les étapes de cette époque sur des évolutions dirigées par les moniteurs d'éducation physique et les enseignants. Le 24 juin les élèves de 5e du collège ont fait une évocation théâtrale "Il était une fois la Révolution" à la

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salle des fêtes devant un nombreux public. Le dimanche 25 juin, les citoyennes et citoyens de Gerzat brûlent les titres censuels et féodaux place de la mairie, rebaptisée place de la Liberté. Le 14 juillet au stade des Ors (complexe sportif Georges Fustier) était planté un arbre de la Liberté. Enfin d'autres manifestations, telles la fête de la musique, la soirée de l'École de danse, etc., se sont déroulées sous le signe de la Révolution.

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1989 : Les travaux effectués pour le passage de l'autoroute A 71, mettent à jour un site archéologique. Situé à l'extrémité est de Gerzat et au nord-est de Clermont-Ferrand entre la départementale 772 et l'autoroute, ce site constitue un des volets d'un programme de recherches sur l'âge de fer dans les Limagnes. Ce programme a pour ambition d'exploiter l'exceptionnelle documentation archéologique afin de comprendre les mécanismes qui ont conduit à l'apparition de la première civilisation de l'Europe tempérée aux 2e et 1er siècle avant J.C. Les fouilles qui se déroulent deux à trois mois par an avec un effectif moyen d'environ 50 personnes sous la direction de John Collis professeur d'archéologie à l'Université de SHEFFIELD (GB) ont permis de découvrir de nombreux fragments d'amphores, des pièces de monnaies, bijoux et quelques sépultures. 1990 : Aménagement de la place du Docteur Pommerol.

La place du Docteur Pommerol rénovée.

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1992 : Le 14 janvier, la flamme des Jeux Olympiques d'Albertville traverse le bourg de Gerzat devant une très grande assistance.

La flamme olympique traverse Gerzat portée ici par Melle Robin Stéphanie (au centre)

1993 : Trente deux arbres sont plantés et une fontaine installée sur la place du Docteur Pommerol. Le 4 avril, le marché change de place. Il est implanté rue Jean Jaurès (entre la place Pommerol et la rue E. Jaloustre) ainsi que sur la place du Docteur Pommerol.

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Liste des maires de Gerzat de la révolution à nos j ours C'est en l'an VIII (1800) qu'est institué le système actuel - un maire, des adjoints et un Conseil municipal - mais tous sont nommés par l'autorité préfectorale. La loi du 18 février 1831 établit l'élection des conseillers municipaux, mais maires et adjoints continuent d'être nommés. Par contre en 1848, le maire, les adjoints et conseillers municipaux, sont élus au suffrage universel pour la première fois, mais pas pour longtemps. En effet la loi impériale du 07 juillet 1852 rétablit la nomination du maire et des conseillers municipaux. II faut revenir sous la troisième République pour que la loi du 28 mars 1882 rétablisse l'élection des maires. Voici la liste de ces derniers depuis la Révolution. 1790 janvier Austremoine Gineste curé de Gerzat 1791 novembre Yves Mazoires notaire royal 1793 novembre Joseph Joal fermier des oratoriens

de Clermont-Ferrand 1801 novembre Fleury chirurgien à l'Hôtel Dieu

de Clermont-Ferrand 1808 Fleury chirurgien à l'Hôtel Dieu

de Clermont-Ferrand 1813 mars Fleury chirurgien à l'Hôtel Dieu

de Clermont-Ferrand 1830 mai Hyacinte Ignace propriétaire

Sampigny comte DISSANCOURT 1830 septembre Bonnet Pommerol propriétaire

(suite à la démission M. Sampigny) 1831 novembre Étienne Martin propriétaire, exploitant 1835 janvier J. Baptiste Pélissière notaire 1837 décembre J. Baptiste Pélissière notaire 1840 octobre J. Baptiste Pélissière notaire 1844 janvier Joseph Faure propriétaire

demeurant à Clermont-Ferrand 1848 18 mars Claude Annet Mabru notaire nomination provisoire suite à une

révocation de J. Faure avec ses conseillers, une commission provisoire est élue à la mairie par les citoyens

1848 29 mars Claude Monestier 1848 24 août Annet Faure 1852 juillet Annet Faure 1855 juillet Annet Faure 1860 août Annet Faure 1863 juillet Joseph Faure (commission spéciale) 1865 août Annet Faure 1870 septembre François Pommerol docteur 1871 mm François Pommerol docteur 1874 mars Antoine de Chazelle (nomination provisoire) 1876 mars Claude Bardin Lacombe (1er adjoint, suite au décès de M.A. de

Chazelle nomination provisoire) 1876 octobre François Pommerol * un seul adjoint du fait de

la diminution de la population. 1878 janvier François Pommerol 1884 mai François Pommerol

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1886 mai François Pommerol 1888 mai François Pommerol 1892 mai François Pommerol 1896 mai François Pommerol 1900 mai François Pommerol 1901 octobre Prevot Bonnet Cognet (Élection complémentaire

suite au décès de M.F. Pommerol) 1903 avril Chambon Bonnet Lachal 1904 mai Chambon Bonnet Lachal 1908 mai Chambon Bonnet Lachal 1912 mai Antoine Vigier Mazoires 1919 décembre Antoine Vigier Mazoires 1925 mai Antoine Vigier Mazoires 1929 mai Antoine Bardin Perichet contrôleur à l'office du blé 1935 mai Antoine Bardin Perichet contrôleur à l'office du blé 1941 mars Louis Godard professeur 1942 février Pierre Montagnon notaire 1944 septembre Marius Grenet nomination provisoire par

le Comité de Libération 1945 mai Marius Grenet 1945 novembre J. Baptiste Cornillon cheminot 1947 octobre J. Baptiste Cornillon cheminot 1953 mai J. Baptiste Cornillon cheminot 1958 juillet Marcel Collange boulanger 1959 mars Marcel Collange boulanger 1965 mars Marcel Collange boulanger 1971 mars Raymond Arnaud cadre d'entreprise 1977 mars Raymond Arnaud cadre d'entreprise 1981 novembre Charles Petit directeur d'école honoraire

Délégation spéciale 1981 décembre Jacques Decorps cadre administratif 1983 mars Jacques Decorps cadre administratif 1989 mars Jacques Decorps cadre administratif Remarque : Le 07 août 1901, le Docteur Pommerol est révoqué quelques jours

avant son décès survenu le 26. Pendant près de 30 ans le docteur Pommerol est resté à la tête de la commune. En reconnaissance et à l'unanimité le Conseil municipal lui a alloué une concession gratuite au cimetière. Dans sa séance du 12 juillet 1909, il décide de dénommer la place de la ville pour lui donner le nom de "place du Docteur Pommerol", perpétué par la pose d'une plaque.

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Conclusion Nous voici arrivés au terme de notre étude. Désormais avec le bulletin municipal annuel et "Gerzat Infos" organe bimensuel et à thème, l'histoire de la cité s'écrit "à chaud". Chacun peut y trouver les informations sur la vie locale à travers les associations, sociétés, clubs et autres renseignements à caractère administratif, départemental, régional voire national. Vous avez certainement remarqué que peu de chiffres sont cités pour les réalisations faites au cours des deux ou trois dernières décennies. Les chiffres ne sont valables, pensons nous, que s'ils peuvent permettre certaines comparaisons. Or l'introduction en juillet 1959 du nouveau franc (NF) qui est la centième partie du franc des années antérieures, ne le permet pas. Ce qui valait 1 000 F le 14 juillet 1959 n'en vaut plus que 10, le lendemain jour d'entrée en vigueur des billets surchargés en nouveaux francs. D'énormes difficultés apparaissent ainsi, plus particulièrement auprès des personnes âgées qui ont le plus grand mal à assimiler le changement. Par ailleurs l'inflation qui varie entre 10 et 13 % par an, dans les années 70 vient encore compliquer la situation. La période que nous venons d'aborder, nous permet d'observer deux modes de gestion. Le premier consiste à consacrer le moins possible à la collectivité, qui faute de moyens financiers ne réalise que ce qui est d'une extrême urgence. Nous l'avons vu avec le projet de construction d'une halle pour un marché couvert considérée urgente et même très urgente pendant près de vingt ans; projet abandonné malgré l'obtention d'une subvention d'état. A cette période avant de prendre une décision sur un projet important, le Conseil municipal doit obligatoirement consulter les PLUS IMPOSÉS de la commune, tous propriétaires terriens. Or la plupart de ceux -ci, n'habitent pas Gerzat. Ils sont donc naturellement peu enclins à donner un avis favorable pour des réalisations dont ils ne bénéficieront pas. Cette situation particulière explique qu'un retard se soit produit pour les équipements collectifs. L'autre mode de gestion est d'utiliser l'emprunt plus largement pour, dans un premier temps, faire face aux impératifs, compenser progressivement le retard accumulé et ensuite répondre dans la mesure du possible à l'amélioration des conditions de vie de chacun. Cette hypothèque sur l'avenir est l'unique moyen de mettre à la disposition du public immédiatement des installations importantes et multiples profitant à plusieurs générations qui en acquitteront progressivement la charge. Les trois dernières décennies ont vu des travaux très importants se réaliser. Cela n'a pu se faire que grâce à l'emprunt. Le remboursement du capital et des intérêts de tous les emprunts en cours, s'élève dans le budget 1993 à 5.464.000 francs sur un montant global de 40.829.000 francs, soit 13,89 %. Chaque année des emprunts prennent fin, ce qui permet à l'administration municipale d'en contracter de nouveaux pour répondre aux demandes des gerzatois, sans trop augmenter les impôts. Nous avons vu les sciences et les techniques se développer. De tout temps, l'homme a cherché à augmenter la production, pour mieux subvenir à ses besoins. Des machines simples, utilisant la force animale, hydraulique, la vapeur, ont permis chacune en leur temps, de développer la production des biens de consommation.

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La révolution de 1789 en libérant d'énormes forces opposées au système féodal a accentué le développement en même temps qu'elle l'a considérablement élargi. Des machines toujours plus perfectionnées ont vu le jour au fil des ans. Si ces dernières ont dans certains cas diminué la fatigue, elles ont multiplié le rendement, créant un phénomène inconnu jusqu'alors, le chômage. Vers les années 1830, en Angleterre les ouvriers du textile ont cassé les machines qui leur avaient supprimé leur gagne pain ... Cependant, il n'est au pouvoir de personne d'arrêter le progrès. D'autres machines encore plus performantes, ont été construites. Le pétrole et ses dérivés, le développement de l'industrie, de la chimie, les multiples applications de la physique, l'électricité, sont venus tout bouleverser, amplifier encore le mouvement. Cette énergie nouvelle produite par les barrages, le charbon, le fuel et maintenant le nucléaire a envahi rapidement toute notre économie, mais aussi notre vie quotidienne. De la mécanique on est passé à l'électronique, des machines transferts aux robots, aux ordinateurs; de l'homme qui a mis le pied sur la lune aux vols interplanétaires, du téléphone à la radiophonie, aux satellites de télécommunication. Ces progrès rapides font qu'en deux siècles les découvertes et les inventions de toutes sortes dépassent largement ce qui a été réalisé au cours des deux millénaires précédents. Elles ont eu pour résultat la suppression d'emplois par milliers et dizaines de milliers entraînant un taux de chômage très important inconnu jusque là. Concernant d'abord les ouvriers cette plaie touche maintenant et pour la première fois, toutes les couches sociales de la population, du manœuvre à l'ingénieur et aux cadres. Ainsi pour les jeunes l'avenir semble incertain, pour le moins très difficile. Mais ce sont les hommes qui font l'histoire ! Il ne fait aucun doute que ces difficultés inhérentes à la crise profonde que nous traversons trouveront au travers d'une très large concertation, une solution conforme à l'intérêt du plus grand nombre, dans l'expression d'une vraie démocratie.

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Remerciements Enfin, nous voulons remercier très sincèrement, toutes les personnes qui ont participé indirectement à la rédaction de cet ouvrage : M. Henri Bardin, président de "Racines Gerzatoises" initiateur pour l'aide apportée dans plusieurs domaines. M. et Mme Bichard René pour l'important travail de consultation des archives communales et départementales qu'ils nous ont fourni. M. Jean Marie Bayle pour son apport sur la naissance des transports en commun. M. Gayte Jean sur la période de la Résistance. M. Gascuel sur les sujets agricoles. M. Le Drogo directeur de la CNC. M. Jacques Pierron président du "Carrefour des Arts Gerzatois" qui nous a fourni gracieusement les dessins illustrant cet ouvrage. M. Marsaud Adrien, Mme Bourgeix Adèle pour leurs récits se rapportant à leur jeunesse. Nous voulons remercier les services municipaux qui nous ont facilité les recherches, les membres de "Racines Gerzatoises", qui ont été mis à contribution, avec leurs souvenirs, leurs recherches et documentation personnelle. Nous voulons également remercier tous ceux qui à l'instar des dirigeants de sociétés nous ont apporté une aide très efficace. Nous n'aurons garde d'oublier le Conseil municipal qui par sa souscription a facilité l'édition de notre ouvrage.

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Bibliographie

- Henri Doniol : La Basse Auvergne - Gilles Levy Francis Cordet : A nous Auvergne, la vérité sur la résistance en Auvergne, 1940 -1944. - Charles Jarry : Odyssée de Charles Jarry déporté résistant. - Bulletin municipal : l'Impossible oubli - (mai 1972). - Archives municipales de Gerzat. - Encyclopédie Bordas : Mémoires du XXe siècle. - Michelin : Les hommes du pneu. - Le journal : La Montagne. - Les récits et souvenirs d'anciens gerzatois.

FIN