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PRATIQUE

nnn 50 ans de journalisme aéronautiqueN’en déplaise à Pierre Sparaco, mais aujourd’hui il est devenu un monument de l’aéronau-tique. C’est là non seulement le privilège de l’âge, mais aussi et surtout le résultat d’une car-rière exemplaire de journaliste spécialisé. Et à ce titre, il vaut bien un livre. Qui mieux que lui pouvait raconter la trajectoire de ce professionnel passionné et intègre qui a commenté les cinquante dernières années de l’actualité aéronautique ? L’idée a fait son chemin. La décision a été d’autant plus mûrement réfléchie que Pierre Sparaco n’a jamais eu l’habitude de se mettre en scène, encore moins en avant, dans les milliers d’ar-ticles qu’il a signé dans les plus prestigieuses revues spéciali-sées aéronautiques françaises et surtout américaines. Celui qui commença sa carrière en 1961 dans Air-Revue et qui la termina près d’un demi-siècle plus tard comme patron du bureau pari-sien du puissant hebdomadaire Aviation-Week a grandi avec le programme Concorde et a acquis sa dimension mondiale avec Air-bus. Il a d’ailleurs consacré à l’un comme à l’autre un livre qui fait le tour de la question. Savourez, il n’y a rien à ajouter…Pierre Sparaco n’est pas un passionné d’aviation qui s’est rabattu sur le journalisme faute d’avoir pu faire une carrière de pilote. Il est journaliste par voca-tion. L’information est sa passion première. Une information qu’il a toujours puisée à la source, qu’il a chaque fois recoupée avant

de la publier. Cette rigueur qui caractérise son travail lui a valu les plus grandes distinctions auxquelles puisse prétendre un journaliste spécialisé en aéro-nautique. Il reste un commenta-teur critique indépendant et à ce titre, son livre est d’actualité. GR50 ans de journalisme aéronautique, par Pierre Sparaco. Editions Pascal Galodé. 285 pages. Prix : 21,90 €. ISBN : 978-2-35593-191-8.

nnn Le BEA, les enquêteurs du ciel à la loupe A travers la présentation d’une suite d’accidents d’avions de tous types, Germain Chambost s’attache dans son nouveau livre à démontrer l’importance du rôle des enquêteurs du Bureau d’en-quêtes et d’analyses (BEA) dans l’amélioration de la sécurité de l’Aviation civile. Ils n’ont pas tou-jours de boîtes noires pour com-prendre ce qui s’est passé. Il leur faut alors remonter la piste à la recherche d’indices qui peuvent les mettre sur la voie. Germain Chambost s’attache à décrire le travail de limiers des enquêteurs du BEA en ra-contant chacune des enquêtes techniques comme s’il s’agissait d’une enquête policière. Le scé-nario du drame s’échafaude à travers la découverte de pièces à conviction, jusqu’au dénoue-ment, c’est-à-dire à la mise en lumière de la suite d’événements qui ont conduit à l’accident. Chaque récit se lit comme une enquête policière truffée d’expli-cations techniques précises enri-chissantes.Ce livre réhabilite le travail des enquêteurs du BEA alors que le

Bureau s’apprête à affronter une nouvelle zone de très fortes tur-bulences à l’occasion de la sortie, en juin prochain, du rapport défi-nitif sur les causes de l’accident du vol AF-447 Rio-Paris. GRLe BEA, les enquêteurs du ciel à la loupe, par Germain Chambost. Editions Altipresse. 164 pages. 22 €. ISBN : 979-1-090465-07-7.

nnn Mirage 2 000NDans la même collection Les matériels de l’armée de l’Air et de l’Aéronavale que l’ouvrage sur le Vautour recensé dans notre précédent numéro, vient ensuite le Mirage 2 000N. Par rapport au biréacteur des Trente Glo-rieuses, le biplace de combat actuellement sous les cocardes est traité de manière plus appro-fondie (bien que sa série dépasse à peine en nombre la moitié de celle du SO-4 050). La pagina-tion est passée de 68 pages à 80 (au même format 20 x 24 cm), et on ne s’en plaindra pas car, tout compte fait, la littérature sur ce genre de jet moderne est somme toute assez rare.Le chapitrage est grosso modo identique, mais la description technique de la cellule (et ses commandes électriques), du moteur, du système d’armes et des divers armements – dont les missiles à tête nucléaire ASMP et ASMP-A – est cette fois bien présente, soutenue par la pré-sence de plans de bonne facture. Après la genèse, la technologie, l’historique de la fabrication en série et les diverses versions, le lecteur se verra décrire le dé-roulé d’une mission en prenant l’avion comme point de repère,

de la préparation de la mission, de celle de la machine, au vol par lui-même, avec ravitaille-ment en vol.Suit l’histoire de chaque esca-dron qui employa le Mirage 2 000N et l’utilise encore (le ciel tricolore n’est pas prêt de le voir disparaître), non sans une évoca-tion de l’opération Harmattan sur la Libye, ainsi qu’une galerie de photos de chacun des 75 exem-plaires en dotation dans l’armée de l’Air depuis 1988, le tout agré-menté de la traditionnelle ky-rielle de profils couleurs.Voici donc un bon concentré documentaire qui réjouira histo-riens, spotters et maquettistes, qui plus est d’un excellent rap-port qualité/prix, donc il ne faut pas s’en priver. JMMirage 2 000N, par Hervé Beaumont, collection Les matériels de l’armée de l’Air et de l’Aéronavale n° 12, éditions Histoire & Collections. Prix : 17 €. ISBN : 978-2-35250-208-1.

nnn Breguet 693Voici une autre monographie de l’éditeur français Histoire & Col-lections, qui n’entre pas dans sa collection consacrée aux maté-riels contemporains. Et pour cause, cet ouvrage de 112 pages au format 21 x 25 est entièrement dédié au bimoteur d’assaut de l’armée de l’Air de 1940, le Bre-guet 691/693/695. Depuis de loin-tains numéros d’Icare relatant les témoignages poignants des acteurs de la Bataille de France, on sait que les rares groupes de bombardement d’assaut furent lancés sans doctrine d’emploi et le plus souvent sans grand entraînement des équipages (la

Biblio

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par Jean MOLVEAU, Pierre-Philippe REILLER, Gil ROY

machine était toute nouvelle), sus aux Panzer et autres convois de la Wehrmacht conquérante. Si les pilotes et mitrailleurs firent preuve d’un indicible courage, ils payèrent un lourd tribut à la Flak – dont la présence en premières lignes constitua une douloureuse surprise – et à la chasse de la Luftwaffe… Les pertes furent effroyables en dépit des indé-niables qualités du petit bimoteur Breguet, et c’est à peine si les dégâts infligés purent retarder les colonnes de l’envahisseur.Le livre est davantage consa-cré aux opérations qu’à la des-cription technique de l’appareil, un manque qui nuit un peu à l’intérêt documentaire. Figurent cependant une grande quan-tité de photos et de profils cou-leurs, ceci pour intéresser les maquettistes. Les témoignages d’époque sont nombreux, exhu-més des archives sonores du Service historique de la défense – département Air, et là réside une grande partie de l’attrait de l’ouvrage. Malheureusement, et je passerai vite là-dessus, la relecture a dû être quelque peu hâtive, car subsistent de trop nombreuses fautes de français, mots manquants ou en double, etc. Qu’importe, on apprend que, bien que globalement solide et réussi, le Breguet 693 fut, sa carrière durant, victime d’un défaut de conception de son train d’atterrissage, qui occasionna pléthore d’accidents. Ceci, plus

la désorganisation régnant très tôt dans les rangs tricolores, les attaques saupoudrées par petits groupes d’avions (moins d’une dizaine en général), souvent sans protection de chasse, en « vol ra-sant » ou en semi-piqué, fit que les cinq GBA n’eurent pas d’effet dans le déroulement des mois de mai et juin 1940… JMBreguet 693, le « lion » de l’aviation d’assaut, par Arnaud Prudhomme, Histoire & Collections. Prix : 24,95 €. ISBN : 978-2-35250-194-7.

nnn Breguet, un siècle d’aviationConstructeur polyvalent par excellence, Louis Breguet com-mença sa carrière comme tous les pionniers du début du XXe

siècle en volant sur les avions qu’il construisait. Puis vint la Première Guerre mondiale qui constitua la rampe de lancement de l’aviation et le démarrage industriel de la société Breguet. Celle-ci pris part à la course à l’armement en donnant nais-sance au bombardier Breguet XIV qui sera construit, selon les estimations, de 5 500 à 8 000 exemplaires. Viendra ensuite le temps des lignes Latécoère défrichées en Breguet XIV, puis celui des grands raids avec le Breguet 19 de Costes et Bellon-te. Durant l’Entre-Deux guerres, Breguet donnera naissance à des hydravions et des avions de transport qui souvent ne dépas-seront pas le stade de prototypes.

C’était la règle à l’époque. Il fau-dra attendre le célèbre Breguet 760 « Deux-Ponts » qui, après la guerre, connaîtra dans les années 1950 une mince carrière commerciale. Breguet participe-ra, comme tous les constructeurs français de l’époque, à la course au réarmement. Commencée trop tard et avec beaucoup trop de handicap, elle sera vaine…Présent sur tous les fronts plus que sur tous les marchés, Bre-guet sera aussi constructeur d’hélicoptères et de planeurs. Le constructeur achèvera sa carrière sur une série de pro-grammes militaires, dont celui du Breguet 1 050 Alizé, ni celui du Breguet 1 150 Atlantic ou encore du Jaguar coproduit avec le bri-tannique BAC.Ce livre hommage à Louis Bre-guet, signé par Emmanuel Breguet, permettra à ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’in-dustrie aéronautique française de remettre de l’ordre dans leurs idées. Les spécialistes resteront sur leur faim. GRBreguet, un siècle d’aviation, par Emmanuel Breguet. Editions Privat. 30 x 24 cm. 114 pages. Prix : 29,50 €. ISBN : 978-2-7089-9232-0.

nnn Enseigne-moi la navigationAprès Dessine-moi un avion ! et Apprends-moi l’avion !, En-seigne-moi la navigation vient compléter la trilogie didactique cosignée par Jean Nicolas et

Pascal Ziegelbaum. En choisis-sant d’ajouter à leur catalogue ces trois ouvrages, les éditions Cépaduès ont trouvé une excel-lente formule pour expliquer l’aviation à des élèves ou même des brevetés PPL. Le genre utilisé, la bande des-sinée, peut paraître audacieux, mais en fait, il facilite la com-préhension d’autant plus que les sujets sont présentés d’une manière très pédagogique. Les rééditions successives (troisième pour la navigation…) donnent raison à l’éditeur. Chaque livre aborde des grands thèmes qui sont découpés en chapitres di-dactiques. Des questions sur le vol lent, le domaine de vol, les in-clinaisons recommandées ; tout est clairement expliqué et illus-tré par des dessins qui rendent la lecture et l’apprentissage aisé. Vous avez toujours été imper-méable à la science de l’ADF, les quelques pages du volume 3 vous aident à surmonter ce blo-cage. Les instructeurs trouve-ront dans ces ouvrages très bien adaptés pour l’enseignement tous les éléments pour préparer leurs briefings et leurs séances en vol ainsi que les réponses aux questions pertinentes que ne manqueront pas de leur poser leurs ouailles. PPREnseigne-moi la navigation par Jean Nicolas et Pascal Ziegelbaum. Editions Cépaduès. 17 x 24 cm. 148 pages. Prix : 26 €. ISBN : 978-2-8542-8994-7.

Voici du beau et du lourd… Dans tous les sens de ces termes.Du beau parce que cet ouvrage de 240 pages au format 30 x 24 entre sans coup férir et en toute légitimité dans la catégorie des « beaux livres ». La qualité de fabrication est épous-touflante, des gaufrages de la couverture à la mise en valeur des photos de l’intérieur, la réalisation est véritablement exceptionnelle : coup de chapeau à la création graphique de l’adjudant Benoit Arcizet, qui allie bon goût et professionnalisme !De lourd parce que les textes sont ceux du lieutenant Charline Redin, jeune journaliste au sein de la rédaction du mensuel de l’armée de l’Air, Air-Actualités. Au moment où l’on évoque le repli, elle a voulu rendre hommage – le résultat est au-delà de ses espérances – à l’engagement des aviateurs, depuis une dizaine d’années, en Afghanistan. A tous les aviateurs, quels qu’ils soient, les pilotes,

certes, d’avions de combat et de transport, de tankers, d’hélicoptères, les opérateurs des drones Harfang, mais également les comman-dos-parachutistes qui « illuminent » les cibles et les hommes en charge du « soutien ». Ainsi, avec l’aval de l’état-major, s’est-elle rendu sur le terrain pour recueillir leurs témoignages,

leurs anecdotes, leurs

souvenirs. Car ce volume est exclusivement tourné vers l’humain, il ne fait aucunement l’apologie des divers matériels tricolores en opérations. Il ne s’agit donc pas d’une valori-sation de l’action de l’armée de l’Air mais bel et bien d’un album-souvenir de ses personnels : de Kaboul à Kandahar en passant par la vallée de la Kapisa, ce livre est un véritable « carnet de missions ». On déplorera toutefois l’anony-mat des témoins, du capitaine H au comman-dant B, mais ne dit-on pas de l’Armée qu’elle est la « grande muette » ? Au nom de la sécu-rité ou du Secret-Défense ?Peu importe. Les textes, bien écrits, sont en corrélation avec une magnifique iconographie, les photographes du Sirpa-Air ont du talent. Et au final, retour à une notion triviale : le prix rase-motte pour un volume d’une telle qua-lité… Que du bonheur… JMAfghanistan, regard d’aviateurs, par Charline Redin, édité par le Sirpa-Air. Prix : 29 €. ISBN :

nnn Afghanistan, regards d’aviateurs