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À 77 ans, Robert Bogey peut se retourner sereinement sur son parcours, jalonné de succès, d’efforts et de découvertes. Coureur de fond couvert de titres et de records, il a croisé le fer avec Michel Jazy et Alain Mimoun à une époque où rien n’était comme maintenant. Originaire de Cusy, dans la “Yaute” mais né à Aix-les-Bains le 25 novembre 1935, Robert Bo- gey est un pur produit des mon- tagnes. Licencié à l’Athlétique Sport Aixois (ASA) depuis 1953, ancien instituteur et pro- fesseur d’éducation physique, il a parcouru le monde, arraché ti- tres et records en pagaille avec un fil conducteur, son terroir. « J’ai attaqué les cours complé- mentaires à Alby-sur-Chéran en 47 » se souvient Robert, « c’était là la pépinière des ins- tit’de Haute-Savoie. Il y avait une sélection entre 5e, 4e et 3e… Les profs devaient jon- gler avec tous ces niveaux… Pfff… Au final, on était trois candidats d’Alby, on a fait 1er, 3e et 5e ». Robert venait d’obte- nir son passeport pour une car- rière professionnelle assurée. « C’est que l’instit’, à l’épo- que, il était sacré et bosser comme fonctionnaire, c’était le top ». Autres temps… Mais déjà, ses capacités de fondeur défraient la chronique : « J’ai été champion de France de cross en 55 à l’office du sport universitaire (OSU). Trois mois après, je suis champion de France junior du 3000m ». Il courait alors avec un certain Gratien Ferrari. « Je restais un vrai pistard » 1956, Robert arrive à Annecy avec le titre d’instituteur, à l’école des Fins. « C’était l’an- née où il avait fait entre -20 et -30 pendant un mois, en fé- vrier. Le lac d’Annecy était gelé, un type l’avait traversé avec sa 4 Chevaux. Y’avait des tarés en ce temps-là… ». Ce qui ne l’empêche pas de finir 4e aux interrégionaux. « Mais cou- rir n’était pas encore démocra- tisé, valait mieux piocher la vi- gne », sourit Robert, qui n’avait pas ménagé ses efforts, durant son enfance. « En 57, je fais 6e à Lille en National et j’ai eu ma première sélection à l’inter- nationale ». Parallèlement, il poursuivait ses entraînements en grimpant modestement le Semnoz : « Tout en accélérations. Mais je restais un vrai pistard mal- gré tout ». Sur des pistes cen- drées, pas le tartan que l’on connaît, dont les appuis et le res- sort sont bien meilleurs. « C’est Johannes Pallières, professeur agrégé d’histoire-géo, qui nous entraînait alors. Il avait été le premier à avoir fait la montée du Revard à pied. Un person- nage truculent. Son entraîne- ment, c’était “sauvage-global et naturel”. On allait à pieds dans la boue, l’été, on allait dans le Chéran ou encore dans les marais de Chautagne… Moi qui pesais à peine 57 kg pour 1m73, j’avais sacrément froid. On l’appelait “Mon- sieur Pallières” ». C’est en 1957 que Robert Bo- gey se révèle, direction le Ba- taillon de Joinville. « On était 16 par piaules, dur ! Mais j’ai fini deux fois champion de France militaire ». Le pro- blème, c’est que le bois de Vin- cennes n’était pas à proprement parlé la montagne savoyarde… « Tu respires pas, là-bas ». Pourtant, il y croise du beau linge, le fleuron du sport d’en France : « Roger Rivière, les footeux du Stade de Reims, Mi- chel Jazy » et quelques autres avec lesquels il aura sportive- ment maille à partir. « Tous les Maghrébins, qui étaient déjà très forts en fond et demi fond. Quand ils gagnaient, ils mon- taient en grade. Moi, j’étais toujours 2e classe malgré mes victoires, ils ne comprenaient pas… L’un d’eux a fait 2e aux Jeux de Rome en 60, tout de même ! » Le Marocain Rhadi Ben Ab- desselam prendra la seconde place du marathon. Devancé par un Éthiopien aux pieds nus, Abebe Bikila. « Lui, il se ré- veillait, mangeait, allait dor- mir, se levait, allait courir… Je lui disais “Combien t’as fait ?” Il me répondait “18 ; 8 pour aller, 8 pour revenir !” Après il se recouchait, allait courir de nouveau, et là, pa- reil : “Combien t’as fait ?” “18, 8 à l’aller, 8 au re- tour…” » Aux Jeux de Rome émousséUn petit tour par la case guerre d’Algérie, dans les mon- tagnes, « un beau pays », puis Robert est libéré en 1960, re- vient à Annecy. Puis, il atterrit à Rumilly puis intègre “Jeunesse et Sports” à Chambéry. « J’ai éclaté : je bas mon record sur 5000m, puis deviens cham- pion de France du 10 000m à Collombes. Le lendemain, champion au 5000m. Cinq jours après, je bas le record de France du 10 000, détenu jus- qu’alors par Alain Mimoun. La 6e performance de tous les temps. Le lendemain, je fais 13,58 au 5000m. C’était trop mais on courait pour la France ». Les courses étaient souvent des matches entre na- tions, « et il fallait à tout prix battre les Anglais ! » Néanmoins, aux Jeux de Rome, Robert arrive émoussé, « je n’avais pas assez travaillé l’hiver ». Alors, en 1961, il de- vient imbattable en Europe et est de tous les meetings. Record- man de France du 3000m, il de- vient champion de France du 5000 et arrache le record, une fois de plus. Son fait d’arme, le record du monde du 4x1500m avec Michel Jazy, Jean Clausse et Michel Bernard. En 62, ses championnats d’Europe de Bel- grade sont ternis par un vilain ténia chopé au Brésil, lors de la Corrida de Sao Paulo. « 7 mois de traitement, j’étais épuisé ». Bilan honorable, il finit 5e du 10 000 et 8e du 5000, tout en at- trapant une nouvelle fois le re- cord du 5000. « On voyageait, c’était bien. On s’entraînait à l’instinct, on n’était pas cha- cun dans notre coin, et sur- tout, on était habitué à l’ef- fort ». 63, record de France du 10 000 à la clé, il se fait offrir, à Moscou, du caviar par Jazy, une promesse après le record du 5000 battu par ce dernier la veille. Une blessure au talon in- terrompra sa marche en avant, tel « une symphonie inache- vée ». Prof de gym, Robert prend sa retraite en 1997 à 62 ans et se pose définitivement à Grésy-sur-Aix. « Et mainte- nant, c’est la fuite inexorable du temps… ». JÉRÔME BOIS Le bâtiment est à peine ter- miné qu’il semble avoir trouvé son port d’attache. Situé face au lac et à la plage municipale, cet immeuble d’habitation et de commerces s’est édifié à l’initia- tive de la CALB dans une dé- marche de logement social en remplacement de l’ancienne pé- niche de transport fluvial bien connue des Aixois. Cette se- maine, son premier habitant y a posé ses quartiers. La vieille “Fraissinet” de 38 mètres, qui tient son nom d’un ingénieur des voies navigables qui inventa l’écluse au gabarit actuel des canaux français, a vécu une première carrière à transporter du sable et du char- bon. Elle a dû être découpée en morceau pour son transport, puis raccourci pour sa deuxième vie nocturne pour fi- nalement être démantelée il y a deux ans, l’ancien bar de nuit ne faisait plus recette depuis 2007 et ne convenait pas aux dé- cideurs du projet d’aménage- ment des bords du lac. Consi- déré comme l’un des point noir à éliminer par la municipalité, son remplacement par un im- meuble de verre et d’acier com- plète la perspective moderne à ce secteur qui a vu en quelques années, la création d’un restau- rant rapide, d’un casino-bow- ling-restaurant, du cinéma 'les toiles du lac' en complément du complexe nautique en cours de rénovation. Un immeuble très moderne Qualifié de bâtiment basse consommation, les futurs rési- dents en plus d’une vue impre- nable sur lac et montagnes vont bénéficier de factures d’énergie réduites en partie due aux pan- neaux photovoltaïques installés sur son toit et à l’isolation ther- mique de dernière technologie. En revanche, les inquiétudes portent sur le bruit issu de la route départementale 1201 et son flot quotidien de près de 25 000 véhicules. Les jours dits “calmes” ne seront pas légion tant cet axe reste une voie de transit et touristique qui se ré- gale des camions mais aussi des motos et des engins bruyants de passage. Avec des valeurs esti- mées autour de 85 décibels (contre 65 requis par la loi anti- bruit pour les constructions à proximité des routes), les balcons de la Péniche risquent de ne pas être des havres de calme et de tranquillité pour ceux qui rêvait d’y nicher en paix. JEAN CHARLES VIGREUX Rue des fontaines : un projet qui fait débat Aujourd’hui, il observe les jeunes pousses de l’Athlétique Sport Aixois. Les riverains du quartier de la rue des Fontaines sont sou- cieux. En effet, dans cette rue parallèle à l’avenue Saint-Si- mond, un projet de 35 loge- ments OPAC devrait voir le jour très prochainement. Les ha- bitants de ce secteur se sont réu- nis en association, “Rue des fon- taines”, crée en assemblée géné- rale constitutive le 13 décem- bre. Pour le président, Jean- Pierre Hourteillan et sa quaran- taine d’adhérents, la mise en place de ces logements entraîne- rait 3 problèmes. Le premier est inhérent à la sécurité de cette voie, en effet cette rue est dan- gereuse autant pour les voitu- res que pour les 2 roues et les piétons, car beaucoup de per- sonnes qui travaillent en ville se garent ici et puis surtout le manque de trottoirs peut cau- ser des accidents aux enfants et aux parents qui les accompa- gnent dans les écoles, celle du centre et celle de Saint-Simond. D’autre part, « un afflux de po- pulation entraînerait une concentration d’élèves dans ces écoles et de plus le collectif pense que 35 familles sur un terrain de 12 700 m² implique- raient une ghettoïsation de ces habitants, sans parler », nous dit Jean-Pierre Hourteillan « du risque potentiel de délin- quance ». Ce projet mené par l’OPAC sera, nous a expliqué Thierry Varisco de l’OPAC, constitué de petites maisons individuel- les à basse consommation d’énergie, dotée chacune d’un garage. Par ailleurs, des places de parking seront mises en place. Sylvie Cochet, adjointe à l’urbanisme, nous informe que la commune doit impérative- ment atteindre 20 % de loge- ment sociaux (notre édition du 20 décembre), que parmi les 35 prévus, 10 seront en accession à la propriété. La Péniche, telle qu’elle était avant, transformée en un bâtiment bien plus moderne face à la bruyante RD 1201. Athlète racé, logiligne, Robert a traversé les meetings avec talent. Un vaisseau immobile de verre et d'acier bientôt habité. Déjà un habitant y a pris ses quartiers. AIX-LES-BAINS Robert Bogey, itinéraire d’un forçat de la piste Le terrain où seront construits 35 logements sera-t-il un terrain d’entente ? Premier habitant pour l'immeuble "la Péniche" 8 L'ESSOR 73 Jeudi 27 décembre 2012

Premier habitant pour l'immeuble la Péniche · 2012. 12. 28. · Néanmoins, aux Jeux de Rome, Robert arrive émoussé, « je n’avais pas assez travaillé l’hiver ». Alors,

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Page 1: Premier habitant pour l'immeuble la Péniche · 2012. 12. 28. · Néanmoins, aux Jeux de Rome, Robert arrive émoussé, « je n’avais pas assez travaillé l’hiver ». Alors,

À 77 ans, Robert Bogeypeut se retournersereinement sur sonparcours, jalonné desuccès, d’efforts et dedécouvertes. Coureur defond couvert de titres etde records, il a croisé le feravec Michel Jazy et AlainMimoun à une époque oùrien n’était commemaintenant.

Originaire de Cusy, dans la“Yaute” mais né à Aix-les-Bainsle 25 novembre 1935, Robert Bo-gey est un pur produit des mon-tagnes. Licencié à l’AthlétiqueSport Aixois (ASA) depuis1953, ancien instituteur et pro-fesseur d’éducation physique, ila parcouru le monde, arraché ti-tres et records en pagaille avecun fil conducteur, son terroir.« J’ai attaqué les cours complé-mentaires à Alby-sur-Chéranen 47 » se souvient Robert,« c’était là la pépinière des ins-tit’de Haute-Savoie. Il y avaitune sélection entre 5e, 4e et3e… Les profs devaient jon-gler avec tous ces niveaux…Pfff… Au final, on était troiscandidats d’Alby, on a fait 1er,3e et 5e ». Robert venait d’obte-nir son passeport pour une car-rière professionnelle assurée.« C’est que l’instit’, à l’épo-que, il était sacré et bossercomme fonctionnaire, c’était letop ». Autres temps… Maisdéjà, ses capacités de fondeurdéfraient la chronique : « J’aiété champion de France decross en 55 à l’office du sport

universitaire (OSU). Troismois après, je suis championde France junior du 3000m ».Il courait alors avec un certainGratien Ferrari.

« Je restais un vraipistard »

1956, Robert arrive à Annecyavec le titre d’instituteur, àl’école des Fins. « C’était l’an-née où il avait fait entre -20 et-30 pendant un mois, en fé-vrier. Le lac d’Annecy étaitgelé, un type l’avait traverséavec sa 4 Chevaux. Y’avait destarés en ce temps-là… ». Cequi ne l’empêche pas de finir 4eaux interrégionaux. « Mais cou-rir n’était pas encore démocra-tisé, valait mieux piocher la vi-gne », sourit Robert, qui n’avaitpas ménagé ses efforts, durantson enfance. « En 57, je fais 6eà Lille en National et j’ai euma première sélection à l’inter-nationale ».

Parallèlement, il poursuivaitses entraînements en grimpantmodestement le Semnoz :« Tout en accélérations. Maisje restais un vrai pistard mal-gré tout ». Sur des pistes cen-drées, pas le tartan que l’onconnaît, dont les appuis et le res-sort sont bien meilleurs. « C’estJohannes Pallières, professeuragrégé d’histoire-géo, qui nousentraînait alors. Il avait été lepremier à avoir fait la montéedu Revard à pied. Un person-nage truculent. Son entraîne-ment, c’était “sauvage-globalet naturel”. On allait à piedsdans la boue, l’été, on allait

dans le Chéran ou encore dansles marais de Chautagne…Moi qui pesais à peine 57 kgpour 1m73, j’avais sacrémentfroid. On l’appelait “Mon-sieur Pallières” ».

C’est en 1957 que Robert Bo-gey se révèle, direction le Ba-taillon de Joinville. « On était16 par piaules, dur ! Mais j’aifini deux fois champion deFrance militaire ». Le pro-blème, c’est que le bois de Vin-cennes n’était pas à proprementparlé la montagne savoyarde…« Tu respires pas, là-bas ».Pourtant, il y croise du beaulinge, le fleuron du sport d’enFrance : « Roger Rivière, lesfooteux du Stade de Reims, Mi-chel Jazy » et quelques autresavec lesquels il aura sportive-

ment maille à partir. « Tous lesMaghrébins, qui étaient déjàtrès forts en fond et demi fond.Quand ils gagnaient, ils mon-taient en grade. Moi, j’étaistoujours 2e classe malgré mesvictoires, ils ne comprenaientpas… L’un d’eux a fait 2e auxJeux de Rome en 60, tout demême ! »

Le Marocain Rhadi Ben Ab-desselam prendra la secondeplace du marathon. Devancépar un Éthiopien aux pieds nus,Abebe Bikila. « Lui, il se ré-veillait, mangeait, allait dor-mir, se levait, allait courir…Je lui disais “Combien t’asfait ?” Il me répondait “18 ; 8pour aller, 8 pour revenir !”Après il se recouchait, allaitcourir de nouveau, et là, pa-reil : “Combien t’as fait ?”

“18, 8 à l’aller, 8 au re-tour…” »

Aux Jeux de Romeémoussé…

Un petit tour par la caseguerre d’Algérie, dans les mon-tagnes, « un beau pays », puisRobert est libéré en 1960, re-vient à Annecy. Puis, il atterrit àRumilly puis intègre “Jeunesseet Sports” à Chambéry. « J’aiéclaté : je bas mon record sur5000m, puis deviens cham-pion de France du 10 000m àCollombes. Le lendemain,champion au 5000m. Cinqjours après, je bas le record deFrance du 10 000, détenu jus-qu’alors par Alain Mimoun.La 6e performance de tous lestemps. Le lendemain, je fais13,58 au 5000m. C’était trop

mais on courait pour laFrance ». Les courses étaientsouvent des matches entre na-tions, « et il fallait à tout prixbattre les Anglais ! »

Néanmoins, aux Jeux deRome, Robert arrive émoussé,« je n’avais pas assez travaillél’hiver ». Alors, en 1961, il de-vient imbattable en Europe etest de tous les meetings. Record-man de France du 3000m, il de-vient champion de France du5000 et arrache le record, unefois de plus. Son fait d’arme, lerecord du monde du 4x1500mavec Michel Jazy, Jean Clausseet Michel Bernard. En 62, seschampionnats d’Europe de Bel-grade sont ternis par un vilainténia chopé au Brésil, lors de laCorrida de Sao Paulo. « 7 moisde traitement, j’étais épuisé ».Bilan honorable, il finit 5e du10 000 et 8e du 5000, tout en at-trapant une nouvelle fois le re-cord du 5000. « On voyageait,c’était bien. On s’entraînait àl’instinct, on n’était pas cha-cun dans notre coin, et sur-tout, on était habitué à l’ef-fort ». 63, record de France du10 000 à la clé, il se fait offrir, àMoscou, du caviar par Jazy,une promesse après le recorddu 5000 battu par ce dernier laveille. Une blessure au talon in-terrompra sa marche en avant,tel « une symphonie inache-vée ». Prof de gym, Robertprend sa retraite en 1997 à 62ans et se pose définitivement àGrésy-sur-Aix. « Et mainte-nant, c’est la fuite inexorabledu temps… ».

JÉRÔME BOIS

Le bâtiment est à peine ter-miné qu’il semble avoir trouvéson port d’attache. Situé face aulac et à la plage municipale, cetimmeuble d’habitation et decommerces s’est édifié à l’initia-tive de la CALB dans une dé-marche de logement social enremplacement de l’ancienne pé-niche de transport fluvial bienconnue des Aixois. Cette se-maine, son premier habitant y aposé ses quartiers.

La vieille “Fraissinet” de 38mètres, qui tient son nom d’uningénieur des voies navigablesqui inventa l’écluse au gabaritactuel des canaux français, a

vécu une première carrière àtransporter du sable et du char-bon. Elle a dû être découpée enmorceau pour son transport,puis raccourci pour sadeuxième vie nocturne pour fi-nalement être démantelée il y adeux ans, l’ancien bar de nuitne faisait plus recette depuis2007 et ne convenait pas aux dé-cideurs du projet d’aménage-ment des bords du lac. Consi-déré comme l’un des point noirà éliminer par la municipalité,son remplacement par un im-meuble de verre et d’acier com-plète la perspective moderne àce secteur qui a vu en quelques

années, la création d’un restau-rant rapide, d’un casino-bow-ling-restaurant, du cinéma 'lestoiles du lac' en complément ducomplexe nautique en cours derénovation.

Un immeuble très moderneQualifié de bâtiment basse

consommation, les futurs rési-dents en plus d’une vue impre-nable sur lac et montagnes vontbénéficier de factures d’énergieréduites en partie due aux pan-neaux photovoltaïques installéssur son toit et à l’isolation ther-mique de dernière technologie.

En revanche, les inquiétudes

portent sur le bruit issu de laroute départementale 1201 etson flot quotidien de près de25 000 véhicules. Les jours dits“calmes” ne seront pas légiontant cet axe reste une voie detransit et touristique qui se ré-gale des camions mais aussi desmotos et des engins bruyants depassage. Avec des valeurs esti-mées autour de 85 décibels(contre 65 requis par la loi anti-bruit pour les constructions àproximité des routes), lesbalcons de la Péniche risquentde ne pas être des havres decalme et de tranquillité pourceux qui rêvait d’y nicher enpaix.

JEAN CHARLES VIGREUX

Rue des fontaines :un projet qui fait débat

Aujourd’hui, il observe les jeunes pousses del’Athlétique Sport Aixois.

Les riverains du quartier dela rue des Fontaines sont sou-cieux. En effet, dans cette rueparallèle à l’avenue Saint-Si-mond, un projet de 35 loge-ments OPAC devrait voir lejour très prochainement. Les ha-bitants de ce secteur se sont réu-nis en association, “Rue des fon-taines”, crée en assemblée géné-rale constitutive le 13 décem-bre.

Pour le président, Jean-Pierre Hourteillan et sa quaran-taine d’adhérents, la mise enplace de ces logements entraîne-rait 3 problèmes. Le premier estinhérent à la sécurité de cettevoie, en effet cette rue est dan-gereuse autant pour les voitu-res que pour les 2 roues et lespiétons, car beaucoup de per-sonnes qui travaillent en villese garent ici et puis surtout lemanque de trottoirs peut cau-ser des accidents aux enfants etaux parents qui les accompa-

gnent dans les écoles, celle ducentre et celle de Saint-Simond.D’autre part, « un afflux de po-pulation entraînerait uneconcentration d’élèves dansces écoles et de plus le collectifpense que 35 familles sur unterrain de 12 700 m² implique-raient une ghettoïsation de ceshabitants, sans parler », nousdit Jean-Pierre Hourteillan« du risque potentiel de délin-quance ».

Ce projet mené par l’OPACsera, nous a expliqué ThierryVarisco de l’OPAC, constituéde petites maisons individuel-les à basse consommationd’énergie, dotée chacune d’ungarage. Par ailleurs, des placesde parking seront mises enplace. Sylvie Cochet, adjointe àl’urbanisme, nous informe quela commune doit impérative-ment atteindre 20 % de loge-ment sociaux (notre édition du20 décembre), que parmi les 35prévus, 10 seront en accession àla propriété.

La Péniche, telle qu’elle était avant, transformée en un bâtimentbien plus moderne face à la bruyante RD 1201.

Athlète racé, logiligne, Robert a traversé lesmeetings avec talent.

Un vaisseau immobile de verre et d'acier bientôt habité. Déjà unhabitant y a pris ses quartiers.

AIX-LES-BAINS

Robert Bogey, itinéraire d’un forçat de la piste

Le terrain où seront construits 35 logements sera-t-il un terraind’entente ?

Premier habitant pour l'immeuble"la Péniche"

8 L'ESSOR 73

Jeudi 27 décembre 2012