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Image 1 Image 1 Légionnaire Romain. Image 2 Image 2 Légionnaire Romain. Image 3 Image 3 Légionnaire Romain. Image 4 Image 4 Carte de France : sièges des légions romaines. Image 5 Image 5 Carte de France: villes possédant des monuments romains (amphithéâtres, arcs de triomphe, etc.). Image 6 Image 6 Arles : amphithéâtre . Histoire Article précédent Article suivant « A Rome le service militaire était obligatoire pour tous les citoyens romains. Il était d’une durée de 15 ans (ou de 25 ans ?). A l’issue de cette période le vétéran recevait un lopin de terre en guise de récompense des services rendus à la nation. ». « On pose la question à Jésus : « Faut-il payer le denier à César ? ». Il répond « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Voilà donc deux propos très anodins, que tout le monde connaît, et qui ne semblent pas poser problème. Étudions tout d’abord la première phrase. Elle est très ambiguë. D’une part le caractère obligatoire du service militaire fait penser à une armée de conscription. Mais, a contrario, la durée de ce service fait penser à une armée de métier. Alors ? armée de conscription ? ou armée de métier ? Très probablement les deux. Nous n’avons pas eu l’occasion de connaître les textes traitant de la question mais nous envisageons qu’il ait pu y avoir une évolution dans le temps. Durant les siècles précédant notre ère chrétienne, l’armée romaine devait être composée de citoyens romains engagés pour une durée relativement courte (un ou deux ans). Puis, au fur et à mesure que la puissance romaine a augmenté, cette armée s’est transformée en armée de métier. Et déjà les légionnaires de César devaient être enrôlés pour une longue durée et convenablement rémunérés. La phrase « A l’issue de cette période le vétéran recevait un lopin de terre en guise de récompense des services rendus à la nation. » amène une autre réflexion : « Au bout de vingt ans de carrière dans les armées le vétéran se retire et touche une petite retraite. Exactement comme les salariés actuels. Tout compte fait c’est très simple ! ». Simple ? Allons donc! Consultons un employé des caisses de retraite et il nous dira si c’est aussi facile que cela. Eh bien, il nous dira que ce n’est pas du tout simple. Le soldat romain a très bien pu être blessé au cours des combats et être incapable de cultiver son lopin de terre. Par contre il peut très bien gérer un débit de boissons. C’est donc un débit de boissons qu’il faut lui donner et non un lopin de terre. Un autre soldat est mort au combat en laissant une veuve ; c’est à la veuve qu’il faut donner un lopin de terres, ou un débit de boissons ou de l’argent. Un autre soldat a préféré « claquer » sa solde et il s’est endetté. En conséquence son lopin de terre, ou plutôt la somme qui doit lui être allouée sera plus petite. Par contre un autre, beaucoup plus économe, a mis de coté une certaine somme d’argent qu’il ne pouvait emporter avec lui au combat. Il l’a donc confiée à son centurion en lui demandant d’obtenir un lopin de terre plus grand. Et ainsi de suite… On voit donc que la situation n’est pas aussi simple qu’on l’imaginait auparavant. Et qu’il faut réaliser un véritable suivi de carrière de l’employé comme le font actuellement toutes les caisses de retraites. En conséquence, un personnel administratif important devait assister les soldats romains : d’où l’importance que devait avoir le siège de la légion. Par ailleurs il faut bien comprendre que, pour que le système marche, il faut de la part des bénéficiaires un maximum de confiance entre les individus et dans la validité du système. Imaginons qu’au bout de 20 ans de bons et loyaux services, le vétéran, venant réclamer son lopin de terre, obtienne la réponse suivante : « Il n’y en a plus ! le dernier a été donné il y a 10 jours. Et tu es le centième à venir faire une réclamation ». A coup sûr une telle réponse ne peut provoquer que des réactions de révolte. Ce qui risque d’être dangereux face à des soldats connaissant le maniement des armes. De fait, pour que le système marche, il faut que le « lopin de terre » ou « le débit de boisson » ou une somme en numéraire, aient été mis de coté dès l’engagement du soldat, vingt ans avant qu’il se retire des armées. Cet ensemble de dispositions suppose une très importante organisation permettant de superviser la vie du soldat : accidents, maladies, décès, promotions, changements de carrière, etc. Permettant aussi de gérer et faire fructifier les énormes sommes mises à disposition de l’organisation. On peut penser que, tout comme nos modernes « fonds de pension » , ces sommes ont pu servir à tous les grands travaux d’infrastructure (routes, ponts, aqueducs, canaux d’irrigation, monuments publics, etc). On peut vérifier cette hypothèse à partir des images 4 et 5. images 4 et 5. Sur l'image 4 image 4 est représentée la carte de France des casernes principales (ou sièges) des légions romaines. Il s’agit de sièges parfaitement documentés : Arles (6 légion), Béziers (7 légion), Narbonne (10 légion), Orange (2 légion), près de Marseille (Fos?)( 4 légion scythique), Strasbourg (8 légion), Saint Pol de Léon( siège ? ou simple annexe d’une légion ?). Il faut néanmoins remarquer que la documentation étant parcellaire d’autres villes comme Vienne, Lyon, Nimes ou Autun ont pu être des sièges de légions. L'image 5 image 5 est aussi révélatrice. Il s’agit aussi d’une carte de France sur laquelle ont été signalés toutes les villes possédant des monuments romains tels que amphithéâtres, théâtres, arcs de triomphe, thermes, forums . On a marqué en rouge en rouge les villes pour lesquelles les monuments sont prouvés et en en bleu bleu lorsqu’ils sont probables. On a considéré qu’il fallait au moins deux monuments pour prouver l’importance d’une ville. Bien sûr il peut y avoir des erreurs ou des oublis. Néanmoins cette carte fait apparaître une grande concentration de villes fortement dotées de monuments romains dans des régions très spécifiques : le Bas-Languedoc (Narbonne, Béziers, Nimes) et la vallée du Rhône (Arles, Orange, Cavaillon, Glanum, Vaison la Romaine, Vienne, Lyon). D’autres régions sont un peu moins bien dotées : la Bourgogne avec Autun, les Pyrénées avec Saint Bertrand de Comminges, la Saintonge avec Saintes. Enfin, pour d’autres, on assiste à une quasi absence de monuments romains. Il existe une corrélation entre les images images 5 et 6 5 et 6 laissant envisager un lien entre la présence en certains endroits de légions romaines et l’existence dans les mêmes endroits de monuments romains. La richesse en monuments romains de ces villes pourrait donc être due à la présence de légions romaines. De telles considérations peuvent permettre d’expliquer pas mal de questions. Comme, par exemple, l’origine du mot « Septimanie ». Le service militaire romain : question banale ? Premier Millénaire L'HISTOIRE ET L'ARCHITECTURE DES ÉDIFICES DE CETTE PÉRIODE Rechercher Accueil Histoire Datation Monuments Bibliographie Contact ème ème ème ème ème ème

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Image 1Image 1Légionnaire Romain.

Image 2Image 2Légionnaire Romain.

Image 3Image 3Légionnaire Romain.

Image 4Image 4Carte de France : sièges des légions romaines.

Image 5Image 5Carte de France: villes possédant des monumentsromains (amphithéâtres, arcs de triomphe, etc.).

Image 6Image 6Arles : amphithéâtre .

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« A Rome le service militaire était obligatoire pour tous les citoyens romains. Il était d’une durée de 15 ans (ou de 25 ans ?). A l’issue de cette période le vétéran recevaitun lopin de terre en guise de récompense des services rendus à la nation. ».

« On pose la question à Jésus : « Faut-il payer le denier à César ? ». Il répond « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».

Voilà donc deux propos très anodins, que tout le monde connaît, et qui ne semblent pas poser problème.

Étudions tout d’abord la première phrase. Elle est très ambiguë. D’une part le caractère obligatoire du service militaire fait penser à une armée de conscription. Mais, acontrario, la durée de ce service fait penser à une armée de métier. Alors ? armée de conscription ? ou armée de métier ?

Très probablement les deux. Nous n’avons pas eu l’occasion de connaître les textes traitant de la question mais nous envisageons qu’il ait pu y avoir une évolution dansle temps. Durant les siècles précédant notre ère chrétienne, l’armée romaine devait être composée de citoyens romains engagés pour une durée relativement courte (unou deux ans). Puis, au fur et à mesure que la puissance romaine a augmenté, cette armée s’est transformée en armée de métier. Et déjà les légionnaires de César devaientêtre enrôlés pour une longue durée et convenablement rémunérés.

La phrase « A l’issue de cette période le vétéran recevait un lopin de terre en guise de récompense des services rendus à la nation. » amène une autre réflexion : « Au boutde vingt ans de carrière dans les armées le vétéran se retire et touche une petite retraite. Exactement comme les salariés actuels. Tout compte fait c’est très simple !».Simple ? Allons donc! Consultons un employé des caisses de retraite et il nous dira si c’est aussi facile que cela. Eh bien, il nous dira que ce n’est pas du tout simple. Lesoldat romain a très bien pu être blessé au cours des combats et être incapable de cultiver son lopin de terre. Par contre il peut très bien gérer un débit de boissons. C’estdonc un débit de boissons qu’il faut lui donner et non un lopin de terre. Un autre soldat est mort au combat en laissant une veuve ; c’est à la veuve qu’il faut donner unlopin de terres, ou un débit de boissons ou de l’argent. Un autre soldat a préféré « claquer » sa solde et il s’est endetté. En conséquence son lopin de terre, ou plutôt lasomme qui doit lui être allouée sera plus petite. Par contre un autre, beaucoup plus économe, a mis de coté une certaine somme d’argent qu’il ne pouvait emporter aveclui au combat. Il l’a donc confiée à son centurion en lui demandant d’obtenir un lopin de terre plus grand. Et ainsi de suite… On voit donc que la situation n’est pasaussi simple qu’on l’imaginait auparavant. Et qu’il faut réaliser un véritable suivi de carrière de l’employé comme le font actuellement toutes les caisses de retraites. Enconséquence, un personnel administratif important devait assister les soldats romains : d’où l’importance que devait avoir le siège de la légion.

Par ailleurs il faut bien comprendre que, pour que le système marche, il faut de la part des bénéficiaires un maximum de confiance entre les individus et dans la validitédu système. Imaginons qu’au bout de 20 ans de bons et loyaux services, le vétéran, venant réclamer son lopin de terre, obtienne la réponse suivante : « Il n’y en a plus ! ledernier a été donné il y a 10 jours. Et tu es le centième à venir faire une réclamation ». A coup sûr une telle réponse ne peut provoquer que des réactions de révolte. Cequi risque d’être dangereux face à des soldats connaissant le maniement des armes.

De fait, pour que le système marche, il faut que le « lopin de terre » ou « le débit de boisson » ou une somme en numéraire, aient été mis de coté dès l’engagement dusoldat, vingt ans avant qu’il se retire des armées.

Cet ensemble de dispositions suppose une très importante organisation permettant de superviser la vie du soldat : accidents, maladies, décès, promotions, changementsde carrière, etc. Permettant aussi de gérer et faire fructifier les énormes sommes mises à disposition de l’organisation. On peut penser que, tout comme nos modernes «fonds de pension » , ces sommes ont pu servir à tous les grands travaux d’infrastructure (routes, ponts, aqueducs, canaux d’irrigation, monuments publics, etc).

On peut vérifier cette hypothèse à partir des images 4 et 5. images 4 et 5. Sur l'image 4 image 4 est représentée la carte de France des casernes principales (ou sièges) des légions romaines. Ils’agit de sièges parfaitement documentés : Arles (6 légion), Béziers (7 légion), Narbonne (10 légion), Orange (2 légion), près de Marseille (Fos?)( 4 légionscythique), Strasbourg (8 légion), Saint Pol de Léon( siège ? ou simple annexe d’une légion ?). Il faut néanmoins remarquer que la documentation étant parcellaired’autres villes comme Vienne, Lyon, Nimes ou Autun ont pu être des sièges de légions.

L'image 5 image 5 est aussi révélatrice. Il s’agit aussi d’une carte de France sur laquelle ont été signalés toutes les villes possédant des monuments romains tels queamphithéâtres, théâtres, arcs de triomphe, thermes, forums . On a marqué en rougeen rouge les villes pour lesquelles les monuments sont prouvés et en en bleubleu lorsqu’ils sontprobables. On a considéré qu’il fallait au moins deux monuments pour prouver l’importance d’une ville. Bien sûr il peut y avoir des erreurs ou des oublis. Néanmoinscette carte fait apparaître une grande concentration de villes fortement dotées de monuments romains dans des régions très spécifiques : le Bas-Languedoc (Narbonne,Béziers, Nimes) et la vallée du Rhône (Arles, Orange, Cavaillon, Glanum, Vaison la Romaine, Vienne, Lyon). D’autres régions sont un peu moins bien dotées : laBourgogne avec Autun, les Pyrénées avec Saint Bertrand de Comminges, la Saintonge avec Saintes. Enfin, pour d’autres, on assiste à une quasi absence de monumentsromains.

Il existe une corrélation entre les images images 5 et 6 5 et 6 laissant envisager un lien entre la présence en certains endroits de légions romaines et l’existence dans les mêmes endroitsde monuments romains.

La richesse en monuments romains de ces villes pourrait donc être due à la présence de légions romaines.

De telles considérations peuvent permettre d’expliquer pas mal de questions. Comme, par exemple, l’origine du mot « Septimanie ».

Le service militaire romain : question banale ?

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Image 7Image 7Trèves : thermes.

Image 8Image 8Autun : porte d’ Arroux.

Image 9Image 9Cavaillon : arc de triomphe (détail).

Image 10Image 10Théâtre d’Orange.

Image 11Image 11Forum de Vaison la Romaine.

Image 1Image 122Arc de Germanicus à Saintes.

« Faut-il payer le denier à César ?». Nous ne nous préoccuperons pas de la réponse de Jésus à cette question estimant que c’est la question elle-même qui pose problème.Essayons de la réactualiser : « Faut-il payer l’impôt à Macron, notre actuel ministres des Finances ? » ,ou bien, : « Faut-il payer l’impôt à Obama, actuel président desUSA? ». Dans chacun des cas la question prête à sourire. Car on sait très bien que, dans le premier cas, on n’a pas le choix : on est bien obligé de payer l’impôt à Macron.Et dans le second cas, la question ne se pose pas non plus : pour quelles raisons irait-on payer un impôt à un étranger ?

Si donc cette question est posée à Jésus, c’est parce que, à l’époque, elle faisait débat au sein de la société juive. Certains étaient partisans de payer un impôt à César,d’autres étaient partisans du contraire. Mais, cette décision ne pouvait être que collective. Ou bien tout le monde payait l’impôt, ou bien tout le monde ne le payait pas.L’armée romaine, quant à elle, ne semble pas s’impliquer dans cette décision. Elle laisse le choix à la communauté juive de décider de payer ou de refuser de payer. Sielle laisse ce choix, c’est parce qu’elle offre quelque chose en échange du denier versé par chacun. Et ce quelque chose ne peut être que la paix.

En conséquence, il faut envisager que l’armée romaine ait été plus une force de maintien de l’ordre qu’une force d’occupation. L’armée romaine ne devait pas être làpour gérer un territoire, mais pour en assurer la paix.

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