Douleurs Évaluation - Diagnostic - Traitement (2008) 9, 315—319

FAITES LE POINT

Première enquête nationale sur les techniques nonmédicamenteuses

First national survey of drug-free techniques used in French pain centers forthe management of chronic pain in adults

Andréa Buchmuller-Cordiera,b,c,∗, Malou Navezd,Émilie Preslesa,c, Édith Veneta,b,c, Olivier Duponte,Bernard Laurentd

a Inserm, CIE3, 42055 Saint-Étienne, Franceb EA3065, université Saint-Étienne, Saint-Étienne, 42023, Francec Service de médecine interne et thérapeutique, hôpital Bellevue, CHU de Saint-Étienne,Saint-Étienne, 42055, Franced CETD, CHU de Saint-Étienne, 42055, Francee Soins de suites et réadaptation, centre hospitalier de Senlis, France

Disponible sur Internet le 20 novembre 2008

MOTS CLÉSCentres de ladouleur ;Douleur chronique ;Techniques nonmédicamenteuses

Résumé Nous avons réalisé une enquête nationale auprès de tous les centres de la dou-leur en France entre août et septembre 2005. Cette enquête concerne les prises en chargenon médicamenteuses de la douleur chronique et constitue un préliminaire à la réalisationd’une évaluation de ces techniques demandée par la direction générale de la Santé (DGS) pardes études cliniques multicentriques. Ce questionnaire, adressé aux 25 centres d’évaluationet de traitement de la douleur (CETD), concerne trois techniques non médicamenteuses : laneurostimulation transcutanée (NST), la relaxation et l’hypnose et leurs indications. Sur les24 réponses, 19 centres pratiquent de manière régulière la NST et/ou la relaxation avec dupersonnel formé. Seuls 14 centres utilisent l’hypnose de manière régulière. Les indications lesplus fréquemment rapportées pour la pratique de ces techniques sont les suivantes : cépha-

lées, douleurs neuropathiques, douleurs arthrosiques et fibromyalgie. La neurostimulation estune pratique la plus souvent proposée dans les douleurs neuropathiques et arthrosiques, larelaxation dans les céphalées. C’est à partir de ces données que deux études cliniques multi-centriques ont été proposées, la première pour une évaluation de la NST dans les lombalgies ou

∗ Auteur correspondant. Inserm CIE3, pavillon 5, hôpital Bellevue, 42055 Saint-Étienne cedex 2, France.Adresse e-mail : andrea-buchmuller@chu-st-etienne.fr (A. Buchmuller-Cordier).

1624-5687/$ — see front matter © 2008 Publie par Elsevier Masson SAS.doi:10.1016/j.douler.2008.09.010

TENS for chronic lumbar pain or lumbar radicular pain, the second for an assessment of relaxa-tion for severe migraine. These trials are currently under way and the results will be publishedat a later date.© 2008 Publie par Elsevier Masson SAS.

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la demande de la DGS de recenser les pratiques actuellese prise en charge de la douleur chronique de l’adulte pares techniques non médicamenteuses, une enquête a étééalisée auprès des CETD en France sur leurs pratiques habi-uelles.

éthode

n questionnaire (Annexe A) a été adressé aux 25 CETDomprenant différents items :

la pratique des techniques comme la relaxation,l’hypnose ou la NST ;les indications de ces techniques en fonction des patho-logies ;l’accord éventuel de participation à un protocole derecherche clinique sur ces pratiques.

ésultats

u total, 24 CETD ont répondu à ce questionnaire.Résultats globaux sur la pratique des centres : sur

es 24 centres, 19 pratiquent de manière régulière laelaxation, 19 la NST et 14 l’hypnose. Au total, ononstate que la NST et la relaxation sont les pratiqueses plus fréquentes dans les CETD, toutes pathologiesonfondues.

La relaxation est le plus souvent pratiquée par des infir-ières (dix infirmières sur 19) et des psychologues (neufsychologues sur 19). Il n’y a pas de différence entre le choixes techniques qui se repartissent de manière équivalententre Schultz, Jacobson et les autres (gestion du stress,

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assage sensitif. . .). Quatorze centres pratiquent la relaxa-ion pour des indications particulières : 11 pour leséphalées, neuf pour les douleurs neuropathiques, sept poures douleurs arthrosiques et la fibromyalgie et un poures douleurs abdominales. Le nombre moyen de patientsar centre et par mois bénéficiant de la relaxation est de7,6 ± 43,2 avec un nombre médian à 12. La relaxation estonc surtout pratiquée pour les céphalées (58 % des centresratiquant la relaxation).

La NST est pratiquée par du personnel formé (médecin ounfirmière indifféremment). Le questionnaire était orientéur les indications de cette technique en dehors du cadreabituel de la douleur neuropathique. Dix-neuf centres pra-iquent la NST pour des indications particulières : 12 poures douleurs arthrosiques, sept pour des céphalées, troisour la fibromyalgie et deux pour l’algodystrophie. La lom-algie et la lombosciatalgie sont citées par la plupart desentres. Le nombre moyen de patients par centre et parois bénéficiant de la NST est de 30,0 ± 45,0 avec un nombreédian à 15. La NST est surtout pratiquée en dehors de neu-

opathies pour les douleurs arthrosiques (63 % des centresratiquant la NST).

L’hypnose est le plus souvent pratiquée par des médecins13 médecins sur 14) avec une prépondérance de l’hypnoseriksonnienne. Elle est surtout proposée pour les céphalées,es douleurs neuropathiques, les douleurs arthrosiques, labromyalgie et les douleurs fonctionnelles (colopathies. . .).e nombre moyen de patients par centre et par mois bénéfi-iant de l’hypnose est de 28,3 ± 28,7 avec un nombre médian16.L’accord de participation à l’évaluation de ces pratiques

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lomboradiculalgies chroniques, la seconde pour une évaluation de la relaxation dans lesmigraines sévères. Ces études sont actuellement en cours et les résultats seront publiés ulté-rieurement.© 2008 Publie par Elsevier Masson SAS.

KEYWORDSPain treatmentcentres;Chronic pain;Drug-free techniques

Summary We conducted a national survey with all the pain treatment centers in France bet-ween August and September 2005. This survey concerned drug-free treatment of chronic painand was a preliminary phase to an assessment of these techniques requested by the Gene-ral Health Direction (direction générale de la Santé [DGS]) for multicentric clinical trials. Thequestionnaire, sent to the 25 CETD (pain treatment and assessment centers), concerned threedrug-free techniques: transcutaneous electrical nerve stimulation (TENS), relaxation and hyp-nosis and the associated indications. Out of the 24 replies, TENS and/or relaxation conductedby trained staff was regular practice in 19 centers. Only 14 centers used hypnosis on a regularbasis. The most commonly reported indications for the use of these techniques were as follows:headache, neuropathic pain, osteoarthritic pain and fibromyalgia. Electrical nerve stimulationwas mostly proposed for neuropathic and osteoarthritic pain and relaxation for headache. Wor-king from this data, two multicentric clinical trials were proposed, the first for an assessment of

été obtenu :pour la relaxation par 16 centres, en sachant que neuf deces centres la pratiquent de manière régulière pour lescéphalées ;

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ldrLcentre et évaluée dans l’indication de céphalées.

Première enquête nationale sur les techniques non médicam

• pour la NST par 19 centres, 15 en ont une pratique régu-lière dont 14 dans le cadre de la lombalgie chronique ;

• pour l’hypnose par 12 centres, dont neuf avec une pra-tique régulière.

Discussion

Cette enquête n’a concerné que les CETD et non pasl’ensemble des structures de la douleur, ce qui représenteune vision parcellaire de la prise en charge non médicamen-teuse de la douleur chronique. Néanmoins, l’originalité dece travail est due à son caractère national et au taux deréponse important obtenu (96 %).

Le questionnaire a été d’emblée orienté vers ces troistechniques les plus fréquemment pratiquées mais toutes lesindications potentielles ont été recensées. Le classements’est fait par grandes pathologies : céphalées, douleurs neu-ropathiques, douleurs arthrosiques, douleurs musculairesdont la fibromyalgie et douleurs abdominales. Ont été

exclues volontairement les douleurs liées au cancer.

Nous avons pu constater que la NST était très fréquem-ment utilisée, en dehors des indications a priori admisescomme la douleur neuropathique, avec une très nette pré-dominance de la douleur arthrosique.

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En ce qui concerne la relaxation et l’hypnose, les résul-ats vont dans le sens d’un consensus entre deux techniques,chultz ou Jacobson pour la relaxation, en revanche, pour’hypnose, les pratiques étaient beaucoup plus hétérogènest peut-être difficilement comparables.

onclusion

partir de cette enquête, le choix pour l’évaluationulticentrique s’est porté vers les deux techniques nonédicamenteuses les plus utilisées en centre et prati-uées de manière relativement homogène : la NST et laelaxation.

La NST sera évaluée dans une population de patientsombalgique et/ou lomboradiculalgiques représentant lesouleurs neuropathiques et/ou arthrosiques avec des cou-ants mixtes (contrôle de porte et contrôle supraspinal).a méthode de relaxation sera laissée au choix de chaque

onflits d’intérêts

ucun.

318 A. Buchmuller-Cordier et al.

Annexe A. Questionnaire douleur chronique et techniques non medicamenteuses

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