37
Présentation de la Polynésie française La Polynésie française > 11 Un territoire grand comme l’Europe > 13 Les cinq archipels > 14 L’environnement naturel > 19 La nature > 19 Le climat > 22 La flore terrestre > 24 La faune terrestre > 26 La faune des rivières > 27 Faune et flore marine > 28 La culture polynésienne > 31 Une culture millénaire originale > 31 Histoire moderne et contemporaine > 34 Les Polynésiens d’aujourd’hui > 38 Les données économiques > 43 Cadre général > 43 Les interventions de l’État > 50 Les institutions > 55 Historique > 55 Les acteurs institutionnels > 57 Les forces de souveraineté > 62

Présentation de la Polynésie francaise

  • Upload
    jmarck4

  • View
    2.373

  • Download
    4

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Présentation de la Polynésie francaise

Présentation de la Polynésie française

La Polynésie française > 11Un territoire grand comme l’Europe > 13

Les cinq archipels > 14

L’environnement naturel > 19La nature > 19Le climat > 22

La flore terrestre > 24La faune terrestre > 26

La faune des rivières > 27Faune et flore marine > 28

La culture polynésienne > 31Une culture millénaire originale > 31

Histoire moderne et contemporaine > 34Les Polynésiens d’aujourd’hui > 38

Les données économiques > 43Cadre général > 43

Les interventions de l’État > 50

Les institutions > 55Historique > 55

Les acteurs institutionnels > 57Les forces de souveraineté > 62

Page 2: Présentation de la Polynésie francaise

La Polynésie française

4 000 km

îles Tuamotu

îles Gambier

Tahiti

îles Australes

Nouvelle-Calédonie

Nouvelle-Zélande

6 000 km

9 500 km

7 500 km

6 50

0 km

France 18 000 km

Australie

États-Unis

Japon

Chili

îles Marquises

5 000 km

> 11

LA POLYNÉSIE FRANÇAISE

Situation La Polynésie française est située dans l’hémisphère sud, au centre de l’océan Pacifique,aux antipodes de la France métropolitaine. Le continent le plus proche, l’Amérique du sud,est distant de 6 500 km, l’Australie est à 6 000 km, l’Asie à près de 10 000 km et l’Europeà 18 000 km. Il y a 12 heures de décalage horaire entre Paris et Papeete (11 heures en hi-ver). Ainsi lorsqu’il est 9 h du matin à Paris, heure d’été, il est 21 h la veille à Tahiti.

Page 3: Présentation de la Polynésie francaise

Les cinq archipels

atoll

île haute

FangatauFakahina

NapukaTepoto

Pukapuka

Pukarua

Reao

Tatakoto

TakumeRaroia

Nihiru

TaengaMakemo

KatiuRaraka

Kauehi

TuanakeHitiTepoto

AnaaTahanea

FaaiteFakarava

Niau

ToauKaukura

ArutuaApatakiAratika

TakapotoTakaroaManihiAhe

Rangiroa

TikehauMataiva

Makatea

HuahineTetiaroa

Tahiti Mehetia

Raivavae

RapaMarotiri

Tubuai

RurutuRimatara

Maria

MaiaoMoorea

Raiatea

Bora BoraTupai

MaupitiMaupihaa

Manuae

Motu One

Tahaa

MotutungaMarutea

Marutea

Morane TaravaiTemoe

AkamaruAukenaMangareva

Tekokota TauereHikueru

MarokauRavahere

Nengonengo Paraoa

Ahunui VairaateaPinaki

Tematangi

Vanavana

Tureia

Moruroa

Fangataufa

Tenararo TenarungaVahanga

Matureivavao

Maria

Nukutavake

Akiaki Vahitahi

Manuhangi

HereheretueAnuanuraro

AnuanurungaNukutepipi

Rekareka

AmanuHao

HaraikiReitoru

Hatuta’aEiao Motu One

Hatu ItiUa Huka

Fatu ’UkuNuku Hiva

Ua PouHiva Oa

Tahuata MohotaniFatuiva

Archipel des Marquises

Archipel de la Société

Archipel des Tuamotu

Archipel des GambierArchipel des Australes

Îles du Vent

Îles Sous-le-Vent≥

N

UN TERRITOIRE GRAND COMME L’EUROPE

La Polynésie française a une superficie de 5,03 millions de km2 soit une superficie aussiimportante que celle de l’Europe. Elle est composée de 5 archipels qui comptent autotal 118 îles (34 îles hautes et 84 atolls) dont 76 seulement sont habités. L’ensemble deces terres émergées représente à peine 3 500 km2 et sont peuplées d’environ 250 000habitants.À titre de comparaison, la France métropolitaine a une superficie de 550 000 km2 etcompte plus de 60 millions d’habitants.

> 13

Page 4: Présentation de la Polynésie francaise

LES CINQ ARCHIPELS

Tous les archipels de Polynésie françaisesont situés dans l’hémisphère sud. Dunord-est au sud-ouest, on distingue 5 ar-chipels à l’identité physique et culturellebien distinctes.

L’archipel des Marquises Fenua enataTout près de l’Équateur et à 1500 km de Ta-hiti, cet archipel a été rendu fameux parGauguin et Brel. Il comprend douze îles etîlots, dont six seulement sont habités (NukuHiva, Hiva Oa et Ua Pou les principales). Parla beauté de ses paysages au relief particu-lièrement tourmenté, par l’originalité de saflore et de sa faune et par la richesse de saculture spécifique, cet archipel possède biendes atouts, à préserver absolument. Au fond des petits vallées isolées, ses habi-tants ont une vie parfois rude, qui se partageentre la pêche, la chasse, l’exploitation dejardins potagers et souvent l’artisanat. Lessculptures des Marquises figurent en effetaujourd’hui parmi les plus remarquablesréalisations de tout le Pacifique et les motifsmarquisiens ont fait le tour du monde, grâceà l’art du tatouage notamment.

L’archipel des Tuamotu Te mau motu TuamotuÀ mi-distance de Tahiti et des Marquises,s’étend du sud-est au nord-ouest sur quel-que 1 600 km, l’archipel des « îles nom-breuses». En effet, 76 atolls composent lesTuamotu, dont les plus connus sont Ran-giroa, Manihi et Fakarava. À peine émergésde l’océan, ces atolls aux couleurs de car-tes postales possèdent des eaux parmi les

14 > Guide d’accueil 2008

La Polynésie française

M A R Q U I S E SNombre d’habitants : 8 712Superficie terrestre : 1 049,3 km2

Nombre d’îles : 6 îles et 6 îlots

Page 5: Présentation de la Polynésie francaise

plus poissonneuses du monde, qui en fontun paradis pour les amateurs de plongéesous-marine. Mais la féerie de ces paysa-ges ne doit pas faire oublier combien il estdifficile d’y vivre. L’eau potable y est rare,comme l’électricité. La pêche et la perlicul-ture y sont les principales activités écono-miques, avec la récolte du coprah.

L’archipel des GambierMangareva maProlongement naturel des Tuamotu vers lesud-est, l’archipel des Gambier, neuf îlesenfermées dans un même lagon, possèdeune langue et des coutumes particulièresqui en font une entité bien distincte, sanscompter l’histoire originale du XIXe sièclequi en fit une place forte du catholicisme, etdont les îles ont gardé la trace. Île centrale,Mangareva est la plus étendue, la plus peu-plée et aussi la plus connue. C’est auxGambier, dit-on, que l’on trouve les plusbelles perles noires de tout le Pacifique.

des services de l’État en Polynésie française > 15

Les cinq archipels

G A M B I E RNombre d’habitants : 1 097Superficie terrestre : 46 km2

Nombre d’îles : 9

T U A M O T UNombre d’habitants : 14 876Superficie terrestre : 680,5 km2

Nombre d’îles : 76 atolls

Page 6: Présentation de la Polynésie francaise

L’archipel de la Société Totaiete maSitué au centre de la Polynésie française etdominée par la grande Tahiti, cet archipelcomprend deux groupes distincts.

Au nord-ouest, les îles Sous-le-Vent (Raro-matai) rassemblent la célèbre Bora Boraau lagon si somptueux et, au large, la mi-nuscule Maupiti ecore bien préservée ;Raiatea au riche passé mytholgique et latranquille Tahaa, deux îles voisines prisesdans un lagon commun ; et, plus au sud,Huahine la rebelle.

Les îles du Vent (Niamatai), exposées auxalizées, comprennent Tahiti, imposante îlecapitale et centre administratif, et Moorea,souvent surnommée l’île sœur, mais aussiTetiaora, petit atoll visible des hauteurs dePapeete et propriété de la famille de Mar-lone Brando, sans oublier les petites Maiao,inaccessible aux visiteurs, et Mehetia, inha-bitée.

Regroupant plus des trois quarts des habi-tants et des activités de la Polynésie fran-çaise, Tahiti, tel un eldorado, continue d’at-tirer chaque année des milliers de jeuneset moins jeunes, en provenance des archi-pels éloignés, à la recherche d’un emploi etde conditions de vie différentes.

L’archipel des Australes Tuha’a paeÀ l’écart des routes commerciales et peu vi-sité, l’archipel des Australes est le moinsconnu des archipels polynésiens. Il necompte que 5 îles habitées, dont seules Ru-rutu, Tubuai et Raivavae sont desserviespar avion et Rapa est l’île la plus au sud detoute la Polynésie. Pourtant, cet archipel,au climat clément, gagne à être connu tantpour l’hospitalité de ses habitants que pourla richesse de son artisanat, dont l’art dutressage, mais aussi de sa table où se mê-lent fruits et légumes tropicaux à ceux despays tempérés. La culture maraîchère y esten effet particulièrement développée, aupoint de faire des Australes le jardin pota-ger de toute la Polynésie.

16 > Guide d’accueil 2008

La Polynésie française

S O C I É T ÉNombre d’habitants : 214 445Superficie terrestre : 1 597,6 km2

Nombre d’îles : 10 îles et 4 atolls

A U S T R A L E SNombre d’habitants : 6 386Superficie terrestre : 147,8 km2

Nombre d’îles : 7

Page 7: Présentation de la Polynésie francaise

LA NATURE

Naissance et évolution des îlesLa naissanceToutes les îles de Polynésie française sontd’origine volcanique. Sans entrer dans ledétail des mécanismes de leur formation,on considère qu’elles reposent sur unegrande plaque rigide de la lithosphère ter-restre, la plaque Pacifique, engendrée à l’estpar la dorsale du même nom. Elle se dé-place vers l’ouest et le nord-ouest à raisond’environ 11 cm par an, et plonge dans lesentrailles de la Terre sous la plaque Eura-sienne, à l’ouest, au niveau des grandes fos-ses du Pacifique (fosses des Aléoutiennes,des Mariannes, des Kouriles…).Sur cette plaque, qui repose par plus de4 000 m de fond, naissent deux types devolcans.

> Ceux apparus au niveau de la dorsale duPacifique-est, zone de fracture favorable aupassage de la lave au travers de la lithos-phère située au grand large de l’Amériquedu sud, puis qui ont dérivé. Il s’agit des plusvieux volcans, dont l’âge est très proche de laplaque sur laquelle ils reposent (40 à 60 mil-lions d’années). C’est le cas des Tuamotu.

> Le deuxième type de volcan, dit de «pointchaud», concerne toutes les autres îles dePolynésie française. Loin des limites desplaques, le magma des couches profondesremonte en effet en panache près du plan-cher océanique, le fait fondre, le perce, puiséjecte ses matériaux, parfois au-delà de lasurface de l’océan, formant ainsi une île.

Le point chaud est fixe, le plancher océani-que se déplaçant vers le nord-ouest, on as-

> 19

L’environnement naturel

L’environnement naturel

Page 8: Présentation de la Polynésie francaise

siste ainsi à la création d’un chapelet d’îlesplus ou moins espacées en fonction durythme des épisodes éruptifs. À titred’exemple, l’archipel des Australes, situéau sud de la Polynésie française, a été créépar le point chaud de Mac Donald, toujoursen activité et actuellement situé à 40 milesau sud-est de Rapa. Le sommet du volcanqu’il est en train de générer n’est plus qu’àquelques dizaines de mètres de la surfacede l’océan.

Les épisodes éruptifs qui ont donné nais-sance aux volcans polynésiens ont été brefset considérables. Brefs, car la vitesse dedéplacement de la plaque sur laquelle ilsreposent étant relativement rapide, ces vol-cans ont été rapidement coupés de leursource de magma. On estime par exempleque le volcan principal de Tahiti a été crééen 0,75 million d’années seulement.

Les phénomènes éruptifs enfin ont étéconsidérables, car ils ont éjecté en peu detemps des quantités formidables de lave.Le volcan de Tahiti a un volume estimé de 8millions de m3. Sa hauteur totale à l’origineétait de 12 000 m ! 3 000 mètres pour la

partie aérienne et 9 000 mètres pour la par-tie sous-marine, si l’on tient compte del’enfoncement que son poids a provoquésur le plancher océanique.

L’évolution des îlesÀ peine formé, le volcan aérien (ou îlehaute) est soumis à différents phénomèneset va progressivement le transformer en îlebasse ou atoll. C’est l’effet dit de « subsi-dence » causé à la fois par l’érosion aé-rienne, l’enfoncement de l’île, la formationde la barrière récifale et la dérive du plan-cher océanique. L’érosion aérienne est di-rectement liée à la violence des phénomè-nes climatiques (pluies tropicales et ventsprincipalement) qui lessivent ses flancs.L’enfoncement du volcan est dû à son pro-pre poids ajouté à celui des coraux, quipoussent bientôt, faisant fléchir le plancherocéanique sur lequel il repose. Tout au longde sa transformation, des coraux se déve-loppent en effet sur les côtes puis au large,formant une barrière et encerclant ainsi l’îled’un lagon. Un fois le volcan totalement ef-fondré, ne reste plus que l’anneau corallienqui émerge, appelé atoll, et qui disparaîtralui aussi.

20 > Guide d’accueil 2008

La Polynésie française

TECTONIQUE DES PLAQUESFORMATION DES ÎLES ET DES ATOLLS

Zone de subduction Zone de subduction

Ride médio-océanique

Point chaud

Plaque pacifique Plaque Nazca

AMERIQUEDU SUD

ASIE

MAGMAMAGMA

11 CM PAR AN

Plaque eurasienne Plaque américaine

Page 9: Présentation de la Polynésie francaise

Le passage du stade d’île haute à ce-lui d’atoll est rapide à l’échelle destemps géologiques puisqu’il ne prendque 5 à 6 millions d’années. En Poly-nésie française, on peut aujourd’huiobserver tous les intermédiaires en-tre ces deux types d’îles, y comprisdes terres totalement immergéessous l’océan, tel le banc de la Mi-nerve aux Tuamotu. Les volcans desMarquises quant à eux n’ont pas évolué enatoll car, pour des raisons encore mal éta-blies, les coraux n’ont pu se développer enquantité suffisante à leur périphérie.

Pour clore ce chapitre sur la formation desîles, on rassurera les futurs résidents enprécisant qu’il n’y a que très peu d’activitévolcanique et sismique en Polynésie fran-çaise, en particulier dans les zones habi-tées. De plus, le laboratoire de géophysi-que, situé sur les hauteurs de Papeete, dis-pose d’un système de surveillance particu-lièrement performant.

Qu’est-ce qu’un atoll ?Selon la définition, un atoll (mot originairedes îles Maldives) est une île annulaire desmers tropicales constituée de récifs coral-liens entourant une lagune centrale, le lagon.

Plus scientifiquement, on parle de bio-construction calcaire sur fond volcanique.Cette définition rend bien compte de la vé-ritable nature d’un atoll. On pourrait ajouterqu’il s’agit d’un mécanisme de formationgéologique presque unique au monde. Eneffet, des organismes non seulement vi-vants mais minuscules, les coraux (ou plusexactement, les madrépores) ont construitpar empilement successif de leurs squelet-tes calcaires, des édifices atteignant des vo-lumes colossaux qui comptent parmi lesmerveilles de notre planète. À y regarder deplus près, les atolls sont aussi le résultatd’une lutte pathétique que les coraux mè-nent pour rester à la lumière, alors queleurs supports s’enfoncent inexorablementvers les profondeurs de l’océan.

des services de l’État en Polynésie française > 21

L’environnement naturel

Page 10: Présentation de la Polynésie francaise

CLIMAT

Une première évidence s’impose, les sai-sons sont inversées par rapport à cellesde la France métropolitaine, les deux par-ties du monde n’étant pas situées dans lemême hémisphère. À l’été métropolitaincorrespond l’hiver austral. Une deuxièmeévidence, qui frappe le voyageur à sa sor-tie de l’avion, il fait chaud et humide. LaPolynésie française jouit en effet d’un cli-mat tropical maritime humide.

> Tropical, car partout les températuresmoyennes annuelles de l’air sont supérieuresà 20° C. > Maritime, car l’ensemble polynésien est in-séré dans un milieu océanique très étendu quijoue le rôle de régulateur thermique. > Humide, car les précipitations annuellessont supérieures à 1 350 mm, à l’exceptiondes Marquises et des Tuamotu de l’est (deReao à Puka Puka), plus sèches.

Saisons> Été austral (de novembre à avril). C’estla saison des pluies, particulièrementchaude et humide.> Hiver austral (de mai à octobre). C’est unesaison plus fraîche et relativement sèche.

HumiditéEn Polynésie française, le taux d’humiditéau niveau de la mer oscille entre 79 % et80 % avec une amplitude jour/nuit de 12 %à 14 %.

PrécipitationsLa saison des pluies dure de novembre àavril et plus particulièrement de décembreà mars. Elle peut se prolonger jusqu’en juil-let aux Marquises. Pendant cette période,les pluies sont fréquentes et abondantes.Les orages éclatent le plus souvent en find’après-midi ou au lever du soleil.

Sur les îles hautes, les variations de préci-pitations peuvent être considérables enfonction des vents dominants et de l’alti-tude. Ainsi, à Tahiti, sur la commune de Hi-tia située sur la côte est (face au vent do-minant), il tombe 3 550 mm d’eau par an.De l’autre côté de l’île, sur la commune dePunaauia, située sous le vent, il ne tombeque 1 500 mm d’eau. Au sommet de l’île,les précipitations annuelles dépassent1 000 mm.

Insolation L’insolation annuelle moyenne en Polynésiefrançaise est comprise entre 1970 heuresau sud sur l’archipel des Australes, et 2270heures par an et plus, sur l’archipel desTuamotu.

Sur les îles hautes, le maximum d’insola-tion intervient entre 9 h et 11 h. Sur lesatolls, le maximum d’insolation se produitentre 10 h 30 et 11 h 30.

VentDurant la saison des pluies, la Polynésiefrançaise est soumise au toerau ou alizésde secteur nord nord-est. Pendant la sai-son fraîche, de juin à octobre, les alizés desud-est, le mara’amu, prédominent. Dansles îles hautes, après la tombée de la nuit,un vent frais descend des sommets, c’est lehupe.

22 > Guide d’accueil 2008

La Polynésie française

Les températures

» La température annuelle moyenne : 25,5° C.» Février est le mois le plus chaud : 24° C à 5 h,

28,5° C à 14 h et en moyenne 25,8° C.» Août est le mois le plus frais : 21,8° C à 5 h,

26,7° C à 14 h et en moyenne 24,3° C. » Température minimale absolue enregistrée : 14,9° C. » Température maximale absolue enregistrée : 34° C.» Les variations de températures journalières

oscillent entre 4,6 et 7,2° C.» La température journalière la plus élevée se situe

vers 13 h, soit une heure après le passage du soleilau méridien.

» La température journalière la plus fraîche peut êtrerelevée au lever du soleil.

» La température de l’eau varie entre 26 et 28° C.

Page 11: Présentation de la Polynésie francaise

Cyclones Les dépressions tropicales fortes ou les cy-clones sont rares en Polynésie française.Ils se déplacent en général selon une dia-gonale nord-ouest sud-est qui passe le plussouvent au sud de Tahiti. Les Marquisessont peu touchées par les cyclones.

Dans le passé, les pertes en vies humainesont pu être importantes, surtout dans les

îles basses. Actuellement, grâce à laconstruction d’abris anticycloniques et àl’amélioration de la qualité des prévisionsmétéorologiques, les populations peuventlargement anticiper les tempêtes. À Tahiti,la période la plus exposée aux cyclones vade novembre à mars.

Il peut se passer plusieurs décennies entredeux cyclones frappant un même secteur.

des services de l’État en Polynésie française > 23

L’environnement naturel

Page 12: Présentation de la Polynésie francaise

FLORE TERRESTRE

Fougères arborescentes, cocotiers parmilliers, gigantesques flamboyants, fleurstoutes plus chatoyantes et parfumées lesunes que les autres (dont l’incontournablefleur de tiare tahiti), forêts de bambous,majestueux fromagers… L’exubérante vé-gétation des îles a largement contribué àla réputation de la Polynésie française.Avec seulement un millier d’espèces indi-gènes, la flore y est pourtant d’une rela-tive pauvreté, si on la compare à celled’autres îles du Pacifique. En Nouvelle-Calédonie, on en dénombre au moins4 000 espèces, ou même 1 500 aux îlesHawaii. L’originalité et l’intérêt de sa florerésident dans la présence de nombreusesespèces uniques au monde, souventconfinées à une seule île, voire à uneseule vallée. Les conditions écologiques,particulièrement difficiles dans les atolls,ont sélectionné une flore pauvre consti-tuant des groupements végétaux monoto-nes. À l’inverse, dans les îles hautes, desmilieux diversifiés ont permis l’installationd’espèces plus nombreuses.

La flore endémique de PolynésiefrançaiseSur les 898 espèces dénombrées en Poly-nésie, 560 sont endémiques, c’est-à-direqu’elles ont connu une évolution particu-lière, différentes des autres endroits, etsont donc caractéristiques d’une région exi-guë. L’île de Tahiti compte à elle seule prèsde 495 espèces indigènes dont 225 endémi-ques. Cela représente un taux d’endé-misme de 45 %, le plus élevé du territoire.

La flore introduite par les premiersPolynésiensIntroduites par les hommes au fil de leursvoyages, la grande majorité des plantespré-européennes sont originaires d’Asie duSud-Est. Parmi les plantes arrivées dansles pirogues des premiers Polynésiens, ci-tons l’arbre à pain (uru), le taro, le cocotier,le manioc, la canne à sucre, la banane, lapomme-cythère et le pandanus.

L’usage de ces plantes a été multiple. Lesplantes à tubercules représentaient la basede l’alimentation polynésienne. Aujourd’hui, sion continue à manger du taro, on consommebeaucoup moins le mape (une sorte de châ-taigne) et le savoir-faire de certaines prépara-tions se perd.

24 > Guide d’accueil 2008

La Polynésie française

Page 13: Présentation de la Polynésie francaise

La médecine par les plantes était très éla-borée. Une vingtaine de plantes étaient sa-vamment utilisées, à différents stadesd’évolution et pour leurs différentes parties(racine, écorce, feuille ou fruit). Certaines,comme le hutu, étaient employées pour lapêche comme poison, sans risque toutefoispour les hommes.

Mais les plantes ne servaient pas que denourriture, puisqu’on les transformait pourfabriquer des colorants, des cordages, despaniers, des habitations et même des tis-sus. Un savoir-faire aujourd’hui perpétrépar l’activité artisanale : la confection detapa (tissus en écorce battue de purau) et denape (cordage), la fabrication de l’huile demonoï, les tressages en pandanus (fara)sont en effet devenus des symboles vivants

de la culture ancestrale.

Les plantes introduites par les Européens

L’oranger, puis l’ananas,ont été introduits par les

premiers navigateurs. Les cul-tures de tomates, aubergines,

carottes, haricots, papayers,maïs et tabac ont été aménagéespar les premiers missionnaires

anglais. On doit aux pères catholi-ques la réussite de plantations tels

que le coton, le lin, le chanvre, la vigne et lamangue «mission» !

Par vagues successives, amiraux ou scien-tifiques introduiront goyaviers, avocatiers,papayes, citrons, sapotilliers, manguiers,plants de vanille…

À la fin du XIXe, quelques colons, dontl’Écossais William Stewart, exploitèrent degrands domaines cotonniers. Des planta-tions de café et de canne à sucre remplace-ront le coton quelques décennies plus tard.

Il n’existe plus de grandes plantations enPolynésie française. Toutefois, depuis quel-ques années, en particulier sur la com-mune de Papara, on a assisté à la mise enplace d’importantes exploitations de cultu-res hydroponiques sous serres produisanttomates, salades, concombres… venduesen grande surface.

des services de l’État en Polynésie française > 25

L’environnement naturel

Page 14: Présentation de la Polynésie francaise

FAUNE TERRESTRE

La pauvreté de la faune polynésienne estliée à son caractère insulaire et à sonéloignement des grandes masses conti-nentales. L’avifaune comporte toutefoisdes caractères originaux et une granderichesse en formes endémiques et enespèces d’oiseaux de mer.

Les oiseaux112 espèces d’oiseaux ont été recensée.L’avifaune marine, avec 27 espèces nicheu-ses, place la Polynésie française parmi lesrégions tropicales les plus riches. L’avi-faune terrestre, en revanche, est l’une desplus pauvres du monde avec 30 espècesseulement. Mais cette pauvreté cache untaux d’endémie très élevé de 32 %.

Avec 13 espèces d’oi-seaux introduites, une nou-

velle avifaune s’est consti-tuée tandis que les espèces au-

tochtones ne cessaient de disparaître.L’ensemble de l’avifaune actuelle reste trèsfragile et 19 espèces sont aujourd’hui me-nacées dont le spectaculaire Carpophagedes Marquises, un pigeon deprès de 50 cm.La réduction du nombred’espèces est un phénomène dûà l’insularité que l’on retrouve par-tout dans le monde. On enregistre enPolynésie française un plus grandnombre d’espèces d’oiseaux terres-

tres dans les îles hautes, plusriches en niches écologiques,que dans les atolls. En revanche,ces derniers abritent généralementdavantage d’oiseaux marins ni-cheurs, sans doute parce que près de lamoitié des atolls reste inhabitée. Parmi les13 espèces introduites, il faut citer le merledes Moluques, connu à Tahiti à partir de1910 environ. Il a conquis la zone littoraleau détriment d’autres espèces, comme leptilope de la Société. Ces dernières années,le pigeon Bizet a fait une percée spectacu-laire à Tahiti et jusqu’aux Marquises.

Les reptilesLes reptiles sont la composante la plus re-présentative de la faune locale des verté-brés terrestres. Ce sont uniquement des lé-zards, répartis en 7 espèces dans 2 familles(les scincidés et les geckkonidés). Ces der-niers sont plus connus sous le vocable de

margouillat.

Les insectesOn compte près de625 espèces d’insectes dont les plus répan-dus sont les moustiques, qui apportent par-fois quelques désagréments.

Le moustique aedes, reconnaissable à sesminuscules pattes blanches et noires, est lepremier vecteur de la dengue et de la fila-riose. Aux Marquises, les nonos de plage etde vallée, aux piqûres qui démangent forte-ment, sont aujourd’hui encore un frein audéveloppement touristique de l’archipel. Lecent-pieds (scolopendre ou mille-pattes,veri en tahitien) adore se cacher dans lesjardins, sous les tas de feuilles ou sous les

pierres. Sa piqûre est très douloureuse.Plus discrets, on peut aussi trouver

de petits scorpions (pata en tahi-tien), sous l’écorce des arbres en

décomposition.

26 > Guide d’accueil 2008

La Polynésie française

Page 15: Présentation de la Polynésie francaise

Quant aux cafards, ils deviennent, avec lesmargouillats, des compagnons de route !

Les mollusquesLes gastéropodes terrestres (escargot, li-mace) présentent une étonnante diversité,dont la majorité est endémique. Les par-tulas de Moorea constituaient un des exem-ples les plus démonstratifs de l’endémismeinsulaire (réduit à une seule vallée parfois)avec 6 espèces différentes.

Les mammifèresIl n’y a pas de mammifères autochtones enPolynésie française. Tous ont été introduits,volontairement ou non, par l’homme. Lechien et le porc furent amenés par les pre-miers Polynésiens au cours de leurs migra-tions, avec le rat, embarqués clandestindans le fond de leurs pirogues. Les Euro-péens ont introduit par la suite des animaux

domestiques et d’élevage, dont des bovidés.La chèvre, le cochon, ou encore le cheval,sont parfois retournés à l’état sauvage, enparticulier aux Marquises.

LA FAUNE DES RIVIÈRES

La faune des mollusques d’eau douce estaujourd’hui pauvre et cosmopolite. Sur les8 espèces existantes, 3 ont été introduitesau cours des dernières décennies et n’ontpas concurrencé les espèces locales.

Ces mollusques vivent col-lés aux rochers des rivièreset des cascades et senourrissent d’algues mi-croscopiques. Les che-vrettes (crustacés d’eaudouce) peuplent les cours d’eaudes îles hautes et occupent uneplace importante dans la gas-tronomie locale. Un petitpoisson qui ressemble à unetruite, le nato, vit également dans lesrivières de Polynésie, souvent en compa-gnie de petites carangues et de mulets, quivivent habituellement dans les lagons.

des services de l’État en Polynésie française > 27

L’environnement naturel

Page 16: Présentation de la Polynésie francaise

FAUNE ET FLORE MARINE

Les poissons de lagon Les lagons polynésiens comptent plus de800 espèces de poissons. Ce sont de loinles animaux les plus colorés et les plus at-trayants pour le plongeur. Autour des pâtéscoralliens, les poissons-papillons se recon-naissent aisément à la forme effilée de leurbouche qui leur permet de prélever les po-

lypes des coraux. Tandis que les poissons-chirurgiens arborent un petit scalpel à labase de la queue. Parmi les plus colorés,les perroquets, au puissant bec, raclent lasurface des coraux et les demoiselles sefaufilent entre les branches de coraux. Loindu regard, dans les anfractuosités, se ca-chent les mérous ou encore les murènes,déterminées à défendre leur trou. Sur lesfonds sableux, se promènent les raies pas-tenague. Comme son nom l’indique, lepoisson-pierre ou nohu, dangereux pour le

venin contenu dans ses bourrelets dorsaux,se confond avec les fragments de corauxmorts ou vivants. Enfin, les requins de la-gon, généralement des pointes noires aucomportement non agressif, vont et vien-nent à l’abri des regards. Les tortues sontaujourd’hui une espèce protégée.

Les poissons du largeLes plus grandes espèces de poissons serencontrent au voisinage des passes, sur

les versants extérieurs du lagon et au large.Les requins, les raies manta, les dauphinset les carangues en sont les principaux re-présentants. Pendant l’hiver austral, lesrencontres avec les baleines à bosse nesont pas rares près du récif et même dansle lagon aux abords des passes. Parmi lespoissons les plus pêchés pour êtreconsommés, citons le coryphère (ou mahimahi), le barracuda (ou ono) mais surtout lethon et la bonite.

28 > Guide d’accueil 2008

La Polynésie française

Page 17: Présentation de la Polynésie francaise

Les mollusques et les crustacésLeur corps est protégé par une coquille cal-caire pour les coquillages et par une cara-pace pour les crustacés. Ces animaux secachent en général dans les anfractuositésdu corail ou dans le sable. Parmi les plusgros coquillages, citons le troca et le bur-gau, tous deux introduits de Nouvelle-Calé-donie pour l’exploitation de leur nacre. Leurcueillette est strictement réglementée.

La famille des cônes est la mieux représen-tée en Polynésie française avec celles desporcelaines.

Attention, la piqûre de certains cônes peutêtre mortelle.

Enfin, parmi les bivalves, citons encore lemajestueux bénitier dont les valves entrou-vertes montre une magnifique robe auxcouleurs électriques, sans oublier l’huîtreperlière qui fait l’objet d’une intense exploi-tation pour la production de perles.

Chez les crustacés, le grand crabe maculé,très recherché pour sa chair, se reconnaît àses taches rouges et vit de préférence surle front du récif, tandis que les langousteset les cigales de mer se trouvent plutôt surle versant océanique du récif. Enfin, le plusprisé des crustacés est une squille ou varo,rappelant par son long abdomen la mantereligieuse. Il vit dans de profonds terrierscreusés dans le sable.

En dépit de la richesse des lagons, de nom-breuses espèces sont menacées, en parti-culier parmi les coquillages. Pour connaî-tre les espèces protégées, renseignez-vousdans les mairies, auprès des affaires ma-ritimes ou dans les gendarmeries.

Les échinodermesLes oursins sont bien représentés dans lesrécifs. L’oursin noir à longs piquants, ap-pelé vana, est très prisé par les populations

locales pour la consommation de ses œufs.L’oursin crayon qui habite le front du récifest trop souvent ramassé pour la beauté deses larges piquants violets. Les étoiles demer ne sont pas très nombreuses, toutefoison citera la taramea, étoile de mer épineusemangeuse de corail et dont les piquantssont venimeux. Enfin, les holothuries ouconcombres des mers répugnent souventles baigneurs par leur aspect.

La flore marineContrairement à la richesse de sa faune, laflore marine est très pauvre. On peut toute-fois mentionner la présence de quelquesalgues, premier maillon de la chaîne ali-mentaire, à commencer par les microsco-piques zooxanthelles, algues unicellulairesdont le corail a besoin pour se développeret construire la barrière récifale.

des services de l’État en Polynésie française > 29

L’environnement naturel

Page 18: Présentation de la Polynésie francaise

> 31

La culture polynésienne

La culture polynésienne

UNE CULTURE MILLÉNAIREORIGINALE

Un peuple de navigateurs :histoire du peuplement On situe aujourd’hui communément l’ori-gine des peuples du Pacifique dans le Sud-Est asiatique. Vers 4 000 avant JC, des peu-ples venus de l’Est, parlant une langue aus-tronésienne, s’infiltrent en Nouvelle-Guinéeet dans l’archipel de Bismark, peuplés dès40 000-30 000 avant JC. Formant une nou-velle culture née de ce contact, ce peupleocéanien qui maîtrise la navigation avec sesfameuses grandes pirogues atteint vers 1300 avant JC la Mélanésie puis les Tonga etles Samoa qui, isolées, développent uneidentité «polynésienne» propre. Entre 300

et 200 avant notre ère, débute une nouvellevague de migration vers l’est : les peuplesdes Samoa et des Tonga atteignent les ar-chipels du centre, c’est-à-dire les Marqui-ses et les îles de la Société, mais aussi lesCook, les Australes et les Tuamotu. Ils se-ront le point de départ de nouveau peuple-ment des autres îles qui composent au-jourd’hui le triangle polynésien : les îles Ha-waii au nord (300-400 après JC), l’île de Pâ-ques à l’est (vers 400-500 après JC) et en-fin, au sud, la Nouvelle-Zélande (seulement700-800 après JC, voire même 1 400 selondes hypothèses récentes). Autant de peu-ples qui partagent encore aujourd’hui uneculture commune, la culture ma’ohi.

Page 19: Présentation de la Polynésie francaise

Une société hiérarchisée et un modede vie proche de la natureLa connaissance de cette culture anciennetrès originale est difficile, à la fois parcequ’elle est dépourvue d’écriture, et parcequ’elle fut anéantie de façon radicale lorsdes premiers contacts avec les Occidentaux.

Elle repose sur une société clanique forte-ment hiérarchisée et profondément reli-gieuse. Le ari’i était le chef suprême, incar-nation du dieu dont il détenait le pouvoir (lemana), veillant à la répartition des biens,instaurant les tapu (interdit) et auquel toutela population devait allégeance. Le tahu’aétait son égal spirituel, le grand prêtre quiprésidait les cérémonies et prononçait lesrahui (interdits temporaires sur la nourri-ture). Les ra’atira, gérant la terre, assu-raient le relais entre les chefs et le peuple(manahune : agriculteurs, pêcheurs, arti-sans, domestiques…). Une autre caste mé-rite attention, celle des ’arioi, artistes chan-teurs et danseurs itinérants, vivant dansune certaine indépendance. Différenteschefferies, plus ou moins puissantes etliées par des rapports d’allégeance souventfondés sur la parenté (mariages entreclans), se partageaient les îles. Elles pou-

vaient aussi entrer en guerre les unescontre les autres ou s’allier pour combattreun ennemi commun.

Les Polynésiens vivaient en bord de mer,mais aussi dans les vallées, comme en té-moignent aujourd’hui les nombreux sitesarchéologiques. Leur habitat se constituaitde fare plus ou moins modestes et de for-mes variées : maisons végétales édifiées àmême le sol, sur un plancher surélevé ousur une plate-forme pavée comme auxMarquises. À Tahiti, des fare de tailles diver-ses avaient chacun une attribution : pourmanger, dormir, faire la cuisine, fabriquerdes étoffes (tapa)… Les Polynésiens vivaientde la culture des jardins potagers, de lacueillette, de l’élevage (porc) mais aussi dela pêche, activité pour laquelle ils avaientdéveloppé un savoir-faire exceptionnel.

Les religions et les cultes anciensLes dieux et demi-dieux polynésiens étaientnombreux, ils avaient des pouvoirs variés etétaient vénérés différemment selon les îleset les périodes. Les principaux se nommentOro, Tane, Tu et Hiro. Dans le panthéon, ondifférencie les dieux célestes, des dieux faitshommes et des fantômes. Les Polynésiensles célébraient sur les marae, le lieu de cultesacré plus ou moins important selon qu’ils’agisse d’un marae familial, clanique oumême «international» comme le fut celui de

Les majestueuses statues en bois ou en pierre,réceptacles et représentations de chefs ou d’an-cêtres divinisés, comme les tiki des îles Marqui-ses, étaient sollicités pour obtenir des dieux laréussite d’un projet ou d’une entre-prise. Le but recherché était toujoursla protection, le bien-être, la pérennitéet l’essor du groupe.

32 > Guide d’accueil 2008

La Polynésie française

Page 20: Présentation de la Polynésie francaise

Taputapuatea à Raiatea. Les plus importantssont formés d’une cour rectangulaire pavéequelquefois enceinte d’un mur ; d’un ahu,partie la plus sacrée, sorte de plate-formeédifiée en blocs de corail ou de basalte, quel-que fois pyramidale et flanquée de trois pier-res dressées ; de pierres-dossiers destinéesaux prêtres et disposées dans la cour et deunu, stèles en bois sculpté représentant lesfamilles liées au marae. Aux proches alen-tours, différents fare accueillaient trésors,idoles (ti’i ou tiki, statue à l’effigie humained’ancêtres déifiés ou servant de support auxdieux lors de leur visite sur terre), images dudieu tutélaire (to’o, morceau de bois entouréde tressage et de plumes) et quelque fois ladépouille d’un humain sacrifié. Les maraeétaient aussi destinés à la vie sociale duclan, cérémonies rituelles, intronisation deschefs… Sachez enfin que les tiki pouvaientégalement être disposés dans la nature pourdélimiter un terrain ou le marquer d’un tapu(interdit).

Les arts et artisanats ancestrauxTrès tôt reconnu pour sa valeur esthétique,l’art polynésien touche des domaines aussivariés que les ornements, les costumes, letatouage, le tressage, la sculpture maisaussi la musique, le chant et la danse. Liéaux rites saisonniers ou sociaux et aux fêtes,ce que l’on nomme aujourd’hui ’ori tahiti(danse) rassemble différents pas, plus oumoins rapides, lascifs ou expressifs maistoujours réalisés en groupe. On a vraisem-blablement su conserver les gestes anciens

malgré les nombreux interdits imposés parles missionnaires qui les jugeaient indé-cents. Tout comme les chanteurs, les musi-ciens accompagnaient les danseurs et utili-saient le pahu (grand tambour à membraneen peau de requin), l’ihara (bambou fendufrappé avec un baton), des flûtes nasales oubuccales, des sifflets et des conques. Met-tant en œuvre le bois et la pierre, la sculp-ture était partout : tiki et objets d’apparat etde prestige destinés aux chefs et aux prêtres(pagaies cérémonielles, batons de comman-dement, éventails, tambours…), mais aussiobjets du quotidien, plus ou moins travail-lés selon la caste et l’utilisation (plats, pilons,tabourets, appui-nuques). Tout comme lasculpture, le tatouage mettait en œuvrequantité de motifs géométriques et parfoisfiguratifs, d’une richesse incontestée. Arthérité des dieux, il était le témoin du passagede l’enfance à l’âge adulte, mais aussi unemarque d’appartenance à un groupe et uneprotection contre les forces maléfiques.Chaque archipel possèdait ses particularitéset c’est aux Marquises que le tatouage aconnu le plus bel épanouissement. Quant autressage, il rythmait le quotidien des Polyné-siens qui ont su exploiter de façon systéma-tique les ressources de la nature pourconfectionner toutes sortes de matériaux :paniers, cordages pour la pêche, ligaturesen tout genre, tresses sacrées du prêtre etdu chef, toitures et cloisons, nattes, costu-mes, parures… Autant de techniques carac-térisées par un soucis de minutie, d’ingénio-sité et d’esthétique.

des services de l’État en Polynésie française > 33

La culture polynésienne

Page 21: Présentation de la Polynésie francaise

HISTOIRE MODERNEET CONTEMPORAINE

Les premiers découvreursC’est l’Espagnol Mendaña qui, en 1595, dé-couvre le premier les îles les plus au nord,qu’il nomme «Las Marquesas de Men-doza» (les Marquises), en l’honneur de lafemme du vice-roi du Pérou. Puis, il faut at-tendre le dernier quart du XVIIIe siècle, pourque les autres îles prennent peu à peu leurplace dans la cartographie. En 1767, l’An-glais Wallis aborde Tahiti, qu’il nomme îledu Roi-Georges-III. Un an plus tard, Bou-gainville croit en être le découvreur et l’ap-pelle la Nouvelle-Cythère tant il est séduitpar ses paysages paradisiaques et la bontésupposée des indigènes, vite assimilés aux«bons sauvages» de Jean-Jacques Rous-seau, théorie philosophique alors en vogueen Europe selon laquelle l’homme n’estbon qu’à l’état primitif. Le mythe polynésienvenait de naître. Puis, entre 1769 et 1779,Cook y mène plusieurs expéditions à carac-tère scientifique, formidables collectes tantethnologiques que géographiques (dontl’observation de la planète Vénus).

Quant aux Polynésiens, qui ont d’abord vudans ces navigateurs des dieux, ils se sontvite intéressés aux nouveaux produits de latechnique occidentale (les matériauxcomme le fer et le verre, les outils, les tis-sus, les bijoux, le tabac mais aussi les ar-mes à feu et bientôt l’alcool…).

L’ascension des Pomare C’est sans aucun doute la chefferie pour-tant secondaire de la baie de Matavai, oùancrent successivement ces grands navi-res, qui tire le plus profit de la présence desEuropéens. En effet, le rôle de Cook dans lamontée en puissance de la dynastie des Tu,devenue Pomare vers 1790, est incontes-table, tout comme le seront les fameux mu-tins de la Bounty revenus sur Tahiti. Petit àpetit, avec leurs nouveaux alliés, les Po-mare imposent leur domination de typemonarchique sur Tahiti, Moorea et les îlesSous-le-Vent. La bataille de Fe’i Pi mené àPanaauia en 1815 contre une coalition re-belle finit d’imposer Pomare II, récemmentconverti au christianisme en 1812, moinspar foi que par pragmatisme pour obtenir lesoutien des protestants anglais de plus enplus influents.

Les premiers évangélistes protestants et les négociantsLe 5 mars 1797 arrivent les premiers mis-sionnaires chrétiens de la London Missio-nary Society. Après des débuts difficiles, leuremprise sur la société grandit et très vite lesavancées des pasteurs sont liées aux victoi-res de Pomare II devenu un allié de choix.C’est ainsi qu’entre 1818 et 1842, on peutdire que Tahiti est un royaume indépendantdont les lois sont écrites par les missionnai-res protestants anglais. On leur doit la tra-duction de la Bible en tahitien, qui a beau-coup contribué au sauvetage de la langue.Si leurs intentions étaient sans doute bon-nes, les conséquences de leur présence serévèlent désastreuses sur la culture polyné-sienne. Le «code Pomare» interdit la plu-part des coutumes anciennes : chants, dan-ses, tatouages et pratiques religieuses sontbannis, les marae sont détruits, les chefs etclans mis à mal. Les temples protestantssont vite bâtis un peu partout. De plus, l’ar-rivée des négociants et des baleinierscontribue à bouleverser la société polyné-sienne : ils introduisent l’alcool qui fait desravages et les maladies jusque là inconnuesen Polynésie qui déciment la population

34 > Guide d’accueil 2008

La Polynésie française

Pom

are

IV

Page 22: Présentation de la Polynésie francaise

déjà affaiblie par les guerres locales et ladisparition de la civilisation traditionnelle.Vers 1850, il ne reste qu’environ 8 500 habi-tants à Tahiti qui en comptait quelque 70 000à l’arrivée de Cook.

Du protectorat à l’annexion de la FranceAlors qu’elle est confrontée à une gravecrise politique et religieuse, Tahiti devientun enjeu politico-religieux entre la Franceet le Royaume-Uni. Mais ce dernier,conquérant de la Nouvelle-Zélande, aban-donne ses prétentions. Le champ est librepour les missionnaires catholiques et laMarine française. La reine Pomare IV ac-cepte le protectorat de la France en sep-tembre 1842 et la même année les Marqui-ses deviennent françaises (les Tuamotu en1864). S’ensuivent quelques années deconflit armé (de 1844 à 1846) à Tahiti etHuahine, mené par les chefs opposés à laprésence française, c’est la guerre franco-tahitienne qui matera les derniers rebelles.

L’action de l’administration française necesse de se développer et, le 29 juin 1880, leroi Pomare V fait don de ses États à laFrance (îles de la Société et Australes rejoi-gnent ainsi Marquises et Tuamotu). La colo-nie s’appellera désormais «Établissementsfrançais de l’Océanie» (EFO). De 1888 à 1897,l’insurrection de Huahine et Raiatea, hostilesaux EFO, marque les dernières escarmou-ches entre Français et Tahitiens. Le déclindémographique cesse avec la mise en placed’un service de santé par la Marine.

À partir de la fin du XIXe siècle, la coloniecroît et vie à son rythme, l’agriculture et lecommerce se développent, tout comme Pa-peete qui accueille bientôt une formidablepopulation cosmopolite. Quelques événe-ments marquent l’histoire du début du XXe

siècle : le bombardement de Papeete pardeux croiseurs allemands le 22 septembre1914 et le départ des «Poilus tahitiens», leralliement à la France-Libre et l’épopée du«Bataillon du Pacifique».

Vers un statut plus autonome et le CEPEn 1957, les EFO deviennent la Polynésiefrançaise et en 1958 la population se pro-nonce par référendum pour le maintien duterritoire de Polynésie française dans le ca-dre français, la loi-cadre votée en 1957 ac-cordant une autonomie interne au territoireest retirée.

L’installation du Centre d’expérimentationsdu Pacifique (CEP), au début des années1960, entraîne le bouleversement du modede vie traditionnel en faisant entrer le terri-toire dans la société de consommation detype occidental. L’argent afflue (c’est la«manne» du nucléaire). Il permet de dé-velopper les communications (constructiond’aéroports, amélioration des infrastructu-res portuaires et routières, ainsi que du ré-seau téléphonique...), de promouvoir le tou-risme (construction de grands hôtels declasse internationale), d’améliorer lesconditions de la vie quotidienne (écoles,protection sanitaire et sociale, confort mé-nager...). La société polynésienne se trouveen partie déstabilisée par ces change-ments : abandon des activités traditionnel-les (pêche, agriculture...), repli vers le ter-tiaire non directement productif mais plusrémunérateur, afflux vers l’agglomérationde Papeete des populations des îles desautres archipels. D’autant que les retom-bées ne profitent pas à tous.

Aujourd’huiLes essais nucléaires ont cessé. Les res-ponsables polynésiens sont conscients desnouvelles limites de l’interventionnismemétropolitain. Dans un contexte statutairefondé sur une très large autonomie au seinde la République (voir aussi le chapitreconsacré aux Institutions), la Polynésiefrançaise travaille à la promotion de sesressources propres (tourisme, perlicul-ture...), de manière à s’assurer un dévelop-pement économique social et culturel équi-libré. Elle tient également à affirmer sonrayonnement au sein du Pacifique insulaire.

des services de l’État en Polynésie française > 37

La culture polynésienne

Page 23: Présentation de la Polynésie francaise

38 > Guide d’accueil 2008

La Polynésie française

LES POLYNÉSIENSD’AUJOURD’HUI

La démographie Les grandes caractéristiques de la popu-lation de Polynésie française sont sa fortecroissance (13,4 % en 2006), sa jeunesse(environ 50 % de la population a moins de25 ans, contre 30 % en métropole), sa ré-partition disparate dans l’espace (entre lesarchipels et même les îles), et enfin, sa di-versité ethnique.

La population de la Polynésie françaises’élevait à 259 800 habitants au 1er janvier2007, contre 256 200 un an plus tôt, soit unehausse de 1,4 %. En constant recul depuisdes années, la fécondité augmente légère-ment depuis 2005 pour atteindre 2,2 en-fants par femme en 2006, tandis que l’espé-rance de vie continue d’augmenter (73 anspour les hommes et 76,9 ans pour les fem-mes). Un nouveau recensement de la popu-lation a eu lieu au second semestre 2007.

La répartition de la population par archipelmontre une grande concentration des Poly-nésiens aux îles du Vent. Selon les chiffresde 2002, avec 241 445 habitants, l’archipelde la Société rassemble même à lui seul87 % des habitants et la seule Tahiti 69 %avec 169 674 habitants ! La croissance ur-baine ne cesse d’augmenter à Papeete etdans son agglomération, véritable pôle éco-nomique qui continue, depuis les années1960, à attirer en foule les îliens. Si la bande

côtière comprise entre Punaauia et Mahinaest très densément peuplée, le pourtour del’île est resté pour ainsi dire sauvage (no-tamment la presqu’île) et uniquement ha-bité en bordure de mer, une autre donnéecommune à toute la Polynésie française oùrares sont les fonds de vallées peuplés.

La diversité ethniqueMême si le recensement par ethnie estproscrit depuis 1996, on distingue générale-ment quatre grands groupes de population.

Les Polynésiens (Ma’ohi). Représentant ap-proximativement 66 % de la population, ilssont peu ou anciennement métissés et sontattachés au modèle culturel océanien tra-ditionnel, même s’ils ne sont pas insensi-bles à l’influence occidentale (surtout amé-ricaine). Ils ne constituent pas pour autantun ensemble homogène et se divisent engroupes ethniques et culturels différentssuivant les archipels.

Les Chinois (Tinito). Ils représentent 5 % dela population. Les premières migrations enprovenance de la Chine du Nord ont eu lieuau milieu du XIXe siècle pour répondre aubesoin de main d’œuvre dans les plantationsde canne à sucre puis au début du XXe siècle.Parfaitement intégrés, les Chinois de Tahitine se sont vu accorder la citoyenneté fran-çaise qu’en 1973. Ils contrôlent aujourd’huiune part importante de l’activité commer-ciale, mais sont aussi très présents dans lesprofessions libérales et l’administration.

Page 24: Présentation de la Polynésie francaise

Les Européens (Popa’a). Essentiellementmétropolitains (Farani), ils occupent 12 %de la population. Beaucoup d’entre eux nesont là que temporairement, comme lesfonctionnaires et les militaires. Les autresse retrouvent dans les grandes sociétés, lecommerce, les métiers de la santé et del’éducation.

Les «Demis». Le vocable complexe et dis-cuté de «demis» couvre une réalité à la foisethnique (métissage) et, surtout, culturelle.Être demi aujourd’hui, c’est en effet assimi-ler deux cultures, la « traditionnelle » maisaussi le mode de vie «à l’occidental». Leterme désigne presque une catégorie so-ciale, d’urbains, possédant un niveaud’éducation élevé et occupant des postes àresponsabilité. Mais la notion reste flouepuisque le métissage entre Européens etMa’ohi, Chinois et Européens ou Chinois etMa’ohi est tellement ancien et divers, qu’unenfant issu d’une union entre un Demi et unMa’ohi «de souche» se considère généra-lement à nouveau comme ma’ohi. Unechose est sûre, le brassage ethnique resteune donnée immanente à la population po-lynésienne. Les Demis représentent envi-ron 17 % de la population.

Les religionsLa religion est très présente en Polynésiefrançaise. Depuis le XIXe siècle, les croyan-ces ancestrales ont fait place au christia-nisme sous toutes ses formes, importé parles missionnaires anglais puis français,responsables, plus encore que la colonisa-tion, de l’acculturation de la société ma’ohi.Les Protestants et les Catholiques consti-tuent aujourd’hui les communautés lesplus importantes, se partageant plus destrois quart des fidèles. Les autres obédien-ces sont en nombre : mormons, adventis-tes, sanitos, témoins de Jéhovah et prati-quants de diverses confessions ou règlesphilosophiques à caractère religieux.

Il est fréquent de rencontrer, dans la mêmefamille, parfaitement unie, des fidèles pro-

fessant des convictions très différentes.L’affirmation de la culture ma’ohi quis’opère depuis une bonne trentaine d’an-nées s’accompagne d’un certain retour oud’un renforcement des croyances et prati-ques mystiques d’autrefois comme la peurdes esprits (tupapa’u), le respect des sitesanciens (tiki et marae auxquels on prête desforces divines), ou le retour à un calendrierpaïen (comme la célébration ses dernièresannées de la «fête de l’adondance»).

Les langues ma’ohiContrairement à une idée reçue, il n’y a pasune langue unique qui s’appelerait le «po-lynésien» mais plusieurs langues, chaquearchipel possédant sa ou ses propres lan-gues : reo tahiti dans les îles de la Société,reo paumotu et quelques variantes auxTuamotu, reo ma’areva aux Gambier, reo en-ana aux Marquises et reo tuha’ape aux Aus-trales. Le français reste la langue officielleet le tahitien (de Tahiti donc) est devenu vé-hiculaire dans toute la Polynésie. Il fautaussi signaler le parler hakka des Chinoisde Tahiti, langue proche du mandarin qui aconnu une évolution propre.

des services de l’État en Polynésie française > 39

La culture polynésienne

Page 25: Présentation de la Polynésie francaise

Identité culturelle et modes de vieLa langue et la terre (te fenua) constituentaujourd’hui les deux piliers de l’identitéma’ohi, celle de la culture ancestrale desanciens Polynésiens. À cette dernière no-tion à laquelle les Polynésiens sont viscéra-lement attachés et qui déchaîne les pas-sions, ajoutons celle de la famille (feti’i), ouplus largement du clan, qui englobe lenoyau dur des enfants, parents et grands-parents, mais aussi des tantes et oncles,neveux et nièces, cousins, beaux-parents…sans oublier les enfants faa’amu («adop-tifs» ou confiés par certains membres de lamême famille élargie qui ne peuvent s’enoccuper). La famille joue un rôle majeurdans la société polynésienne, formidableréseau de solidarité qui prime encore, etmême en ville, sur l’individualisme tout oc-cidental. Mais ce tissu social dense est par-fois synonyme de carcan, quand il ne mon-tre pas ses dérives nettement plus som-bres que sont l’inceste et la violence conju-gale, deux fléaux malheureusement répan-dus en Polynésie française.

Quant au mode de vie, il varie énormémentd’un lieu à l’autre. Très proche de la nature,le quotidien des îliens les plus reculés res-semble encore à celui des Polynésiens des

années 1950 (pêche, cueillette, culture ducoprah et du potager, et chasse comme auxMarquises), tout en intégrant souvent lesdonnées de la modernité (biens de consom-mation, TV satellite et téléphone cellulaire,frigo, voiture 4X4…). En ville, le mode de vieressemble fort à celui des Occidentaux, avecl’Amérique pour référent plutôt que laFrance (alimentation comprise !), baigné dedévotion religieuse chrétienne sur fond decroyances païennes, tout en affirmant hautet fort les données du renouveau culturelma’ohi, dans la pratique du va’a (pirogue tra-ditionnelle), du surf (inventé par les Polyné-siens d’Hawaii), de la danse (ori tahiti) et duchant, mais aussi du tatouage, de l’artisanatancien ou de la pêche.

Pour finir, précisons que les Polynésiensont en commun un sens inné de l’accueil,de la convivialité et de la fête (la «bringue»,à prononcer en roulant bien le r), souventbien arrosée et rythmée au son des ukulele(petites guitares locales), des to’ere (instru-ment de percussion typiquement polyné-sien) ou de la «contrebassine» (instrumentà corde formé d’une bassine renverséedans laquelle on fixe un manche à ballet quisert à maintenir une corde en nylon).

40 > Guide d’accueil 2008

La Polynésie française

Page 26: Présentation de la Polynésie francaise

CADRE GÉNÉRAL

La situation de l’emploi L’emploi salarié a progressé en 2006. Lenombre de salariés déclarés était de 68 040(+ 3 %). La création d’emplois est en légerralentissement en 2006. Ce ralentissementdécoule en partie d’une activité moins dy-namique dans le secteur du BTP.

La répartition des emplois par secteur il-lustre la prédominance du secteur tertiaireet de l’administration publique. Le secteurtertiaire représente 77 % des salariés. Lesemplois tertiaires augmentent de 3,3 % en2006 et représentent 53 900 postes. L’admi-nistration publique, premier employeur duterritoire, contribue fortement aux créa-

tions d’emplois. Les «hôtels et restau-rants» bénéficient de l’ouverture de plu-sieurs unités hôtelières durant l’année. Lesactivités de « pêche, aquaculture, servicesannexes » ont été particulièrement dynami-ques avec 270 postes crées en 2006. Enfin«l’immobilier, location, services aux entre-prises» a aussi créé plus de 200 postes.

Si le taux exact de chômage ne sera connuqu’une fois le retraitement des statistiquesdu recensement 2007 effectué, on peutnéanmoins indiquer que le nombre de de-mandeurs d’emploi en Polynésie françaiseavoisine les 11,7 %. Il est supérieur à celuide la métropole mais inférieur à celui ob-servé dans les autres départements et col-lectivités d’outre-mer.

> 43

Les données économiques

Les données économiques

Page 27: Présentation de la Polynésie francaise

Les salaires Le salaire minimum inter-professionnelgaranti (SMIG) est soumis à un mécanismede revalorisation automatique, dès lors quel’indice des prix à la consommation varie deplus de 2 % par rapport à la précédentemodification. Le SMIG s’élève actuellementà 137 000 Fcfp (1 148 euros) pour 169 heu-res travaillées, soit 810,65 Fcfp (6,79 euros)l’heure. Le SMIG horaire a augmenté de25 % entre 2001 et 2006.

Les prix L’indice des prix de détail à la consomma-tion entre juillet 2006 et juillet 2007 a connuune progression de 1,6 %. L’augmentationdes prix des produits alimentaires est quasicontinue depuis un an. En revanche, onconstate une baisse dans les secteurs sui-vants : produits manufacturés, combusti-bles et énergie, biens vestimentaires…

L’euro est la monnaie de référence du francpacifique (parité fixée le 1er janvier 1999).1 000Fcfp = 8,38 euros.

Les secteurs-clésDepuis le milieu des années 1960, l’écono-mie et la société polynésienne ont connu deprofondes mutations liées à l’implantationdu Centre d’expérimentation nucléaire duPacifique et aux transferts financiers civilset militaires de l’État. Les transferts finan-ciers de l’État représentent environ 30 % duproduit intérieur brut (PIB) de la Polynésiefrançaise.

Dans un contexte international de lente dé-célération des échanges mondiaux, la Po-lynésie française suit la tendance, avec unebaisse des importations et des exportationsau premier trimestre 2007. L’activité dans leBTP semble aussi tarder à repartir en cedébut d’année. Le tourisme, en revanche,se porte bien puisque le nombre de touris-tes ayant visité le fenua sur les deux pre-miers mois de l’année 2007 est en progres-sion de 8 %.

La consommation des ménages se main-tient, parallèlement à une inflation modérée.

L’activité sur le marché de l’emploi est forte,avec un nombre élevé de demandes non sa-tisfaites en mars 2007, mais aussi une netteaugmentation du nombre d’offres d’emploinormal sur un an.

Le bâtiment et les travaux publicsEn 2006, les principaux indicateurs de santéaccusent un léger recul, les alternances po-litiques ayant freiné la commande publique.Seul l’investissement privé s’est maintenu,bénéficiant des mesures de soutien au loge-ment et à l’amélioration de l’habitat misesen place dès 2005 pour les particuliers.

Le tourisme La fréquentation touristique est en haussede 6,5 % en 2006 par rapport à 2005. Cettehausse est essentiellement liée au tou-risme de circuit qui progresse de 24 % enun an.

La durée moyenne des séjours (13 jours)est restée stable. Le coefficient moyen deremplissage des grands hôtels est en lé-gère baisse sous l’effet conjugué de l’ac-croissement de l’offre et d’un recul des tou-ristes terrestres. Pour le premier semestre2007, tous les marchés émetteurs sont enlégère baisse à l’exception du marché duPacifique qui reste stable et du marché ja-ponais qui retrouve son niveau de 2004 avec

46 > Guide d’accueil 2008

La Polynésie française

Page 28: Présentation de la Polynésie francaise

une hausse de 26 %. Le marché canadiencontinue son essor et la nationalité chi-lienne est en de plus en plus présenteparmi les touristes.

La perliculture Après trois années de hausse des exporta-tions de perles de culture brutes, consé-quence des mesures prises pour le redres-sement du secteur, l’année 2006 marqueune pause, avec une baisse de la valeur ex-port. Néanmoins, ce résultat ne semble pasremettre en cause les efforts concernant laqualité de la perle, puisque le prix augramme demeure quasiment stable parrapport à 2005.

Parallèlement, les exportations d’ouvragesen perles ont encore doublé en 2006, créantd’autant plus de valeur ajoutée à la perle deTahiti.

L’agriculture Les exportations de nono (purée et jusconfondus) ont enregistré une baisse an-nuelle en quantité de 18 %, celles de d’huilede coprah de 12 % en valeur et 8 % en vo-lume. En revanche, le monoï a battu son re-cord d’exportation en 2006 aussi bien en vo-lume qu’en valeur. La vanille enregistre satroisième année de baisse des recettes. Etrejoint ainsi les niveaux antérieurs à ceuxde l’année 2000.

Deux nouveaux prétendants à l’export ontfait leur apparition et progressent de 60 %en valeur en 2006. il s’agit de l’huile essen-tielle de tiare Tahiti et de l’huile de Calophyl-lum appelé aussi huile de tamanu.

La pêche On constate une légère reprise des rende-ments en 2006 ainsi qu’une augmentationdu nombre de navires de pêche. La haussede la production a eu des effets bénéfiquessur les exportations de poissons qui aug-mentent pour la première fois en 4 ans.

des services de l’État en Polynésie française > 47

Les données économiques

Page 29: Présentation de la Polynésie francaise

LES INTERVENTIONSDE L’ÉTAT

L’État assure une solidarité financière im-portante en Polynésie française.

Les dépenses de l’État En 2006, les dépenses de l’État et des éta-blissements publics nationaux se sont éta-blies à 159,1 milliards de Fcfp, s’inscrivanten hausse de 7,05 % par rapport à l’annéeprécédente. L’augmentation des dépensesciviles (+10,15 %) explique cette donnée.

> Avec 63,04 milliards de Fcfp, soit 39,6 %du montant total des dépenses réalisées,l’éducation nationale, l’enseignement supé-rieur, la formation, la recherche et la cul-ture représentent la 1ère dépense de l’Étaten Polynésie française.

> 31,24 milliards de Fcfp ont été consacrésà l’exercice des missions régaliennes del’État de justice et de sécurité : dépensesmilitaires, police et gendarmerie nationa-les, sécurité et circulation aérienne, sécu-rité routière et affaires maritimes.

> 17,41 milliards de Fcfp ont accompagnéle développement économique de la Poly-nésie française. Ces dépenses proviennentpour l’essentiel de la convention pour lerenforcement de l’autonomie économiquede la Polynésie française, incluant la dota-tion globale de développement économique(DGDE) et l’ex-FREPF.

> 12,11 milliards de Fcfp ont été dévolusau financement des communes avec prin-cipalement la dotation globale de fonction-nement (DGF), le fonds intercommunal depéréquation (FIP) et le fonds d’investisse-ment au développement économique et so-cial (FIDES).

> Avec 5,53 milliards de Fcfp, les dépensesde cohésion sociale et de santé ont soutenules actions de solidarité et le secteur de lasanté, mais également le financement du

service militaire adapté, les chantiers de dé-veloppement, la dotation de continuité terri-toriale, les bourses et le passeport mobilité.

> Enfin, 29,77 milliards de Fcfp concernentle versement des pensions civiles et militai-res (24 milliards de Fcfp), en hausse régu-lière, le fonctionnement des services duHaut-Commissariat, des services desdouanes, des finances publiques de l’État.

Les dépenses annuelles de l’État représen-tent 620 525 Fcfp par habitant en 2006.Pour rappel, elles étaient de 537 300 Fcfppar habitant en 2002.

À ces dépenses s’ajoutent :– le dispositif de reversement des frais d’as-surance maladie par la caisse nationale desécurité sociale à la caisse de prévoyancesociale de Polynésie française. Mis en placedepuis le 1er janvier 1995, ce dispositif porteen 2006 sur 3,82 milliards deFcfp ;– des mesures de défiscalisation «Loi Gi-rardin» : 66,12 milliards de Fcfp d’investis-sements en Polynésie française ont faitl’objet en 2006 d’une demande de défiscali-sation soumise à l’agrément de la directiongénérale des impôts (26,5 milliards de Fcfpen 2005). Les services du haut-commissa-riat de la République en Polynésie françaiseont traité 45 demandes d’agrément en dé-fiscalisation en 2006. Les principaux sec-teurs d’activité concernés sont l’hôtellerie,les activités liées au tourisme, les trans-ports (aériens, maritimes et terrestres),l’industrie, le BTP et le logement intermé-diaire. La réduction d’impôt sur le revenuaccordée aux investisseurs représente en-viron 50 % de cette somme.

L’ensemble de ces dépenses contribue lar-gement à soutenir l’économie polynésiennedans une perspective de développementdurable.

Les versements de l’État en Polynésie française en 2006 : 159,1 milliards

50 > Guide d’accueil 2008

La Polynésie française

Page 30: Présentation de la Polynésie francaise

Les Dépenses de l'Etat en Polynésie française en 2006 :159,1 M

illiards de FCFPC

OH

ESION

SOC

IALE

ET SAN

TE5,53 m

illiards de FCFP

FINA

NC

EMEN

T DES

CO

MM

UN

ES12,11 m

illiards de

DEVELO

PP

EMEN

T EC

ON

OM

IQU

E17,41 m

illiards de FCFP

AU

TRES D

EPEN

SES29,77 m

illiards de FCFP

JUSTIC

E ET SECU

RITE

31,24 milliards de FC

FP

EDU

CATIO

N - FO

RM

ATION

- R

ECH

ERC

HE - C

ULTU

RE

63,04 milliards de FC

FP

dont :Education nationale et recherche : 58,36 m

illiardsR

FO : 3,24 m

illiardsdont :D

épenses militaires : 19,56 m

illiardsJustice: 3,75 m

illiardsG

endarmerie et P

olice nationale : 3,31 milliards

Service d'Etat de l'aviation civile : 3,3 milliards

dont :P

ensions civiles, militaires, d'invalidité, retraites du com

battant :24 m

illiardsD

ouanes, Finances publiques de l'Etat,… : 3,03 m

illiardsB

udget du Haut-com

missariat : 2,66 m

illiardsdont :

Dotation G

lobale de Développem

ent Economique

et ex-FREP

F : 16,48 milliards

dont :D

otation Globale de Fonctionnem

ent : 6,97 milliards

Fonds Intercomm

unal de Péréquation : 3,39 m

illiardsFonds d'Investissem

ent pour le Développem

ent Econom

ique et Social : 1,29 milliard

Dotation de D

éveloppement R

ural, Dotation Spéciale

Instituteurs et Dotation Elu Local : 64,28 m

illiions

dont :R

SPF : 2,35 m

illiardsSanté et solidarités : 748,4 m

illionsC

ontinuité territoriale : 494,9 millions

Office P

olynésien de l'Habitat : 457,99 m

illionsG

roupement du Service M

ilitaire Adapté : 625,6 millions

Passeport m

obilité : 209 millions

Chantiers de développem

ent : 177,64 millions

66,12 milliards de F CFP

d’investissements en Polynésie française ont fait l’objet en 2006 d’une dem

ande de défiscalisation en Loi G

irardin, soumise à l’agrém

ent de la direction générale des impôts

3,5 %

7,6 %

11,0 %

39,6 %

19,6 %

18,7 %

Page 31: Présentation de la Polynésie francaise

HISTORIQUE

Le statut de la Polynésie française Les relations entre la France et la Polyné-sie sont anciennes : en 1843, un traitéconclu entre le représentant du roi LouisPhilippe et la reine Pomare IV, place les«Etablissements français de l’Océanie»sous protectorat. En 1880, Pomare V cède àla France la souveraineté sur toutes les îlesdépendant de la couronne de Tahiti.

La Constitution du 27 octobre 1946 en faitun territoire d’Outre-Mer. Le nouveau statutjuridique est précisé par un décret du 25octobre 1946, qui charge l’Assemblée re-présentative territoriale des «intérêts pro-pres du Territoire», le gouverneur restantresponsable de la préparation et de l’exécu-tion des décisions.

L’évolution se poursuit avec l’instaurationd’un véritable statut d’autonomie par la loidu 6 septembre 1984. La loi organique du12 avril 1996 transfère ensuite des compé-tences supplémentaires à la Polynésiefrançaise, notamment en matière économi-que, et introduit des aménagements tech-niques en vue d’améliorer le fonctionne-ment des institutions.

La loi organique de 2004Enfin, en 2004, une nouvelle étape a étéfranchie avec la publication de la loi organi-que du 27 février renforçant le statut d’au-tonomie de la Polynésie française.

La principale modalité de fonctionnementdu statut d’autonomie a consisté à confierune compétence de droit commun à la Po-lynésie française, l’État conservant unecompétence d’attribution.

> 55

Les institutions

Les institutions

Page 32: Présentation de la Polynésie francaise

En application de ce principe, la Polynésiefrançaise est compétente dans toutes lesmatières, à l’exception de celles expressé-ment attribuées à l’État. Elle peut, à traversles actes de l’assemblée de Polynésie fran-çaise et de sa commission permanente, dé-finir ses propres règles dans la plupart desdomaines, y compris dans les matières quien métropole relèvent du législateur. L’Étatexerce des compétences d’attribution re-centrées sur ses missions régaliennes.

Grâce aux perspectives ouvertes par la loiconstitutionnelle relative à la décentralisa-tion de 2003, la nouvelle réforme statutaires’inscrit dans le sens d’un renforcementdes compétences des autorités locales.Parmi les évolutions prévues par cette loi,qui réécrit entièrement le titre XII de laConstitution, on peut noter :– l’inscription dans la Constitution de la Po-lynésie française : son statut fixé par une loiorganique en fait un pays d’Outre-mer ausein de la République ;– la sanctuarisation dans la Constitution

d’une liste de compétences régaliennes del’État ;– la possibilité, selon des règles fixées parla loi organique, d’une participation de laPolynésie française, sous le contrôle del’État, à l’exercice de ses compétences ré-galiennes.

Le concept d’autonomie a été mis au pointprogressivement, par un dialogue constantentre les instances polynésiennes et le gou-vernement national. Son application reposesur un partenariat entre l’État garantissantla solidarité nationale et la sécurité globalede la société, et la volonté des Polynésiensde mettre en valeur leurs ressources pro-pres. Elle a permis un développement éco-nomique, social et culturel de la Polynésiefrançaise sans précédent.

La loi organique du 27 février 2004 permetde progresser dans cette direction en of-frant à la Polynésie française un cadreconstitutionnel rénové, sécurisé, clarifié etassoupli.

56 > Guide d’accueil 2008

La Polynésie française

Page 33: Présentation de la Polynésie francaise

LES ACTEURSINSTITUTIONNELS

Les instances localesElles comprennent :– le président de la Polynésie française ;– l’assemblée de la Polynésie française ;– le gouvernement de la Polynésie fran-çaise ;– le conseil économique, social et culturel.

Le président de la Polynésie française Le président est élu par l’assemblée de laPolynésie française. La nouvelle loi organi-que en fait une institution à part entière.Son élection peut se faire en dehors desmembres de l’assemblée.

> Le président prend les actes à caractèreindividuel nécessaires à l’application desréglementations territoriales.

> Il préside le conseil des ministres dont ilfixe l’ordre du jour.

> Il dirige et coordonne l’action des minis-tres ; ses actes sont contresignés le caséchéant par les ministres chargés de leurexécution.

> Il est chargé de l’exécution des lois dupays et des délibérations adoptées par l’as-semblée de la Polynésie française ou encommission permanente.

L’assemblée de la Polynésie française > La nouvelle loi organique a porté à 57membres (49 précédemment) le nombredes représentants à l’assemblée de la Po-lynésie française ; ils sont élus pour 5 ansau suffrage universel direct.

> L’assemblée délibère sur toutes les ma-tières pour lesquelles le territoire est com-pétent et qui ne sont pas dévolues au gou-vernement ; elle examine et adopte les pro-jets de délibération présentées par le gou-vernement.

> Elle vote le budget et approuve lescomptes du territoire.

> Le statut prévoit la responsabilité del’exécutif devant l’assemblée, conformé-ment au régime parlementaire classique.

> Le gouvernement peut être ainsi ren-versé par une motion de censure ; inverse-ment, l’assemblée peut être dissoute pardécret du président de la République, prisen conseil des ministres, à la demande dugouvernement local.

Le gouvernement > Il se réunit en conseil des ministreschargé collégialement et solidairement desaffaires relevant de sa compétence, il arrêteles projets de délibération à soumettre àl’assemblée et les mesures d’applicationnécessaires à leur mise en œuvre.

des services de l’État en Polynésie française > 57

Les institutions

Page 34: Présentation de la Polynésie francaise

> Il a aussi un pouvoir réglementaire trèsétendu.

> Il est obligatoirement consulté, suivantle cas, par le ministre chargé de l’outre-mer ou par le haut-commissaire dans lesdomaines de compétence de l’État.

Le conseil économique, social et culturel. > Il est composé de représentants desgroupements professionnels, des syndi-cats, des organismes et des associationsqui concourent à la vie économique socialeet culturelle de la Polynésie française.

> Il donne un avis sur les projets et propo-sitions d’actes à caractère économique, so-cial ou culturel qui lui sont soumis par legouvernement ou l’assemblée de la Poly-nésie française.

> Il est obligatoirement saisi des projets deplan à caractère économique, social et cul-turel.

> Il peut également réaliser de sa propreinitiative, et à la majorité des deux tiers deses membres, des études sur les thèmesrelevant de sa compétence.

Le haut-conseil L’article 163 de la loi statutaire a prévu lacréation de cette instance consultativechargée de conseiller le président de la Po-

lynésie française et le gouvernement dansla confection des “lois du pays”, des actesréglementaires et des délibérations. Lesmembres du haut-conseil sont nomméspar arrêté en conseil des ministres pourune durée de 6 ans non renouvelable.

Les instances nationales

Le représentant de l’État Dans le cadre du statut d’autonomie de laPolynésie française, l’État reste compétentdans les matières suivantes.

> Nationalité (droits civiques, droit électo-ral, actes de l’état civil…).

> Garantie des libertés publiques (justice,service public pénitentiaire, attributions dumédiateur de la République et du défen-seur des enfants…).

> Politique étrangère.

> Défense (commerce de matériel mili-taire, matières premières stratégiques, liai-sons et communications gouvernementa-les de défense…).

> Entrée et séjour des étrangers.

> Sécurité et ordre public (maintien del’ordre, préparation des mesures de sauve-garde, élaboration et mise en œuvre desplans opérationnels et des moyens de se-

58 > Guide d’accueil 2008

La Polynésie française

Page 35: Présentation de la Polynésie francaise

cours nécessaires pour faire face aux ris-ques majeurs et aux catastrophes, coordi-nation et réquisition des moyens concou-rant à la sécurité civile…).

> Monnaie (crédit, change, trésor…).

> Police et sécurité de la circulation mari-time (surveillance de la pêche maritime,sécurité des navires…).

> Règles relatives à l’administration, à l’or-ganisation et aux compétences des com-munes, de leurs groupements et de leursétablissements publics.

> Fonction publique civile et militaire del’État.

> Communication audiovisuelle.

> Enseignement universitaire.

C’est le haut-commissaire de la Républiquequi dirige les services de l’État en Polynésiefrançaise. Il prend des règlements dans lesmatières relevant de sa compétence et or-donnance les recettes et les dépenses civi-les de l’État.

Il veille en outre à l’exercice régulier deleurs compétences par les autorités de laPolynésie française et par celles des com-munes ainsi qu’à la légalité de leurs acteset assure, au nom de l’État, le contrôle desorganismes et des personnes privées bé-néficiant des subventions de l’État.

La représentation nationale La Polynésie française est représentée auplan national par 2 députés, et 1 sénateur.

À l’occasion du renouvellement sénatorialen 2008, elle disposera de 2 sénateurs (loidu 30 juillet 2003).

Les communes La Polynésie française compte 48 commu-nes créées en 1972 (à l’exception des com-

munes plus anciennes de Papeete, Uturoa,Faa’a et Pirae).

Le code des communes applicable en Poly-nésie française date pour l’essentiel d’avantles lois de décentralisation.

Aussi, les actes des communes polynésien-nes sont soumis à un contrôle préalable del’autorité administrative.

> Les communes votent le budget avecses dépenses obligatoires : paie du person-nel, remboursement d’emprunts, participa-tion aux syndicats de communes…

> Elles doivent également organiser lesservices nécessaires pour satisfaire les be-soins de la population, état-civil, service del’incendie, enlèvement des ordures ména-gères, constructions scolaires.

> Elles gèrent leur domaine public (voiescommunales, parcs publics, mairie, dépôtsd’ordures, marchés, cimetières, réseauxd’eau et d’assainissement, locaux scolaires,stades et piscines…).

> Les communes peuvent se grouper ensyndicat de communes.

Le nouveau statut prévoit que l’État et lesautorités de la Polynésie française peuventapporter leur concours financier et techni-que aux communes ou à leur groupement.Il prévoit également un élargissement descompétences des communes.

Par ailleurs, le statut prévoit deux réformesimportantes pour les communes en coursde finalisation : la mise en place d’un statutpour la fonction publique communale et lepassage au système décentralisé.

des services de l’État en Polynésie française > 59

Les institutions

Page 36: Présentation de la Polynésie francaise

PrérogativesAu plan opérationnel, le COMSUP exerceson commandement sur l’ensemble desformations des trois armées stationnées enPolynésie française ainsi que sur les direc-tions et les services de soutien.

Son autorité s’étend également au groupe-ment du service militaire adapté de Polyné-sie française (GSMA-PF).

Au plan territorial, le COMSUP est l’interlo-cuteur direct et le conseiller du haut-com-missaire pour toutes questions relatives àla défense.

Outre ses responsabilités de COMSUP,l’amiral est également commandant de lazone maritime du pacifique (ALPACI) etcommandant du centre d’expérimentationsdu Pacifique (COMCEP).

Pour exercer ses trois fonctions l’amiraldispose :

> de trois adjoints directs :– un adjoint terre– un adjoint air– un adjoint mer

> d’un état major interarmées (EMIA) ;

> de la Direction des commissariats d’ou-tre-mer (DICOM) ;

> de la direction des travaux de Papeete(DT-PPT) ;

> de la direction interarmées des réseauxd’infrastructure et des systèmes d’informa-tion de Papeete (DIRISI) ;

> de la direction interarmées du service desanté (DIASS).

Les missions des forces de souverainetéElles consistent pour l’essentiel :

– à protéger les intérêts de la France et àaffirmer la présence de la France dans lePacifique ;– à manifester et à garantir la souverainetéfrançaise sur les 5 030 000 km2 de la zoneéconomique exclusive (ZEE) de Polynésiefrançaise et sur les cinq archipels ;– à soutenir dans toute la ZEE la collectivitédans l’exercice de ses compétences ;– à participer aux tâches de service public,en particulier en matière de secours mari-time et de soutien aux populations ;– à assurer, au titre du COMCEP, la surveil-lance radiologique, biologique, et géoméca-

62 > Guide d’accueil 2008

La Polynésie française

LES FORCES DE SOUVERAINETÉ EN POLYNÉSIE FRANÇAISELe commandement supérieur des forces armées en Polynésie française (COMSUP)

Page 37: Présentation de la Polynésie francaise

nique des anciens sites d’expérimentationset à en contrôler leurs accès.

Les moyens des forces de souverainetéOutre un état-major interarmées implantéau Taaone sur la commune de Pirae, l’ami-ral COMSUP, pour remplir ses missions,dispose des moyens des trois armées aux-quels peuvent se joindre, dans certaines cir-constances, le GSMA-PF (catastrophes na-turelles en particulier) ou la gendarmerienationale (missions de défense opération-nelle du territoire).

L’armée de terreLe COMSUP dispose d’un adjoint terre qui estson conseiller dans les domaines spécifiquesd’emploi des forces terrestres, dont il peut sevoir confier le contrôle opérationnel. Lesmoyens «Terre» sont fournis essentiellementpar le Régiment d’Infanterie de Marine du Pa-cifique-Polynésie (RIMaP-P) stationné auquartier Lieutenant-colonel Broche à Arue. Le RIMaP-P effectue des missions :– au profit des populations à la suite de si-nistres,– de surveillance du site de Moruroa,– du chantier de coopération.Le RIMaP-P est renforcé par deux compa-gnies Proterre, intégrées pour quatre moisau régiment.

L’armée de l’airLe COMSUP dispose d’un adjoint air qui estson conseiller dans les domaines spécifiquesd’emploi des forces aériennes, dont il peut sevoir confier le contrôle opérationnel. L’adjointair est également le commandant de la Baseaérienne 190 (BA 190) située à Faa’a.Sur cette base est stationné l’ETOM 00/082Maine, qui dispose de deux avions de trans-port de type Casa, ainsi que d’un hélicop-tère Super-puma et d’un hélicoptère Fen-nec. Ces moyens effectuent des missionsde transport au profit des trois armées,mais aussi au profit des autres services del’État et de la population, en particulieraprès le passage des cyclones.

La marine nationaleLe COMSUP dispose d’un adjoint mer quiest son conseiller dans les domaines spé-cifiques d’emploi des forces maritimes etde l’aéronautique navale, dont il peut se voirconfier le contrôle opérationnel. L’adjointmer est stationné sur la base navale deFare Ute à Papeete. Cinq navires de diffé-rents types concourent à l’exécution de sesmissions. À ces cinq unités, il faut ajouterdeux frégates de surveillance dont l’une estbasée à Nouméa en Nouvelle-Calédonie. La flottille 25F, dont le commandement estimplanté à Faa’a au sein de la BA 190, dis-pose de quatre avions de type Gardian dontdeux sont affectés en Polynésie française etdeux sont détachés à Tontouta en Nouvelle-Calédonie.La présence de ces moyens en Polynésiefrançaise se justifie pour des missions deprésence, de surveillance, de protection, desoutien et de service public.À cet égard, l’adjoint mer est l’adjoint duhaut-commissaire de la République pourl’action de l’état en mer (police des pêches,secours aux naufragés, lutte contre les pol-lutions marines).

Le groupement du service militaireadaptéLe GSMA-PF a vu le jour en Polynésie fran-çaise en 1989. Son état-major se situe surla commune de Mahina à Tahiti. Il com-prend aujourd’hui quatres compagnies deformation professionnelle (à Mahina surl’île de Tahiti, à Hiva Oa aux Marquises, àHao aux Tuamotu-Gambier et à Tubuaï auxAustrales). Il propose aux jeunes volontai-res polynésiens, souvent en situationd’échec scolaire, diverses filières de forma-tion professionnelle et les aide à se placeren entreprise.

Les directions et les servicesPlacés sous les ordres du COMSUP, ils as-surent le soutien des forces armées danstous ces aspects : santé, gestion des per-sonnels, des matériels, des infrastructures,des transmissions, et des essences.

des services de l’État en Polynésie française > 63

Les institutions