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Prévention et promotion de la santé transculturelles en Suisse Abstract et Executive Summary du rapport de synthèse Thomas Pfluger, Andy Biedermann, Corina Salis Gross Avec la collaboration de Béatrice Annaheim, Brigitte Arn, Theres Bauer, Anke Kayser, Catherine Moser, Richard Müller, Domenic Schnoz, Rahel Stuker Soutenu par le Fonds de prévention du tabagisme, le fonds de l'article 43 de la loi fédérale sur l’alcool et par Promotion Santé Suisse A télécharger sous http://www.transpraev.ch

Prévention et promotion de la santé transculturelle en Suisse (executive summary)

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Il existe en Suisse de nombreux professionnels et toute une série d’organisations qui travaillent avec succès auprès de la population migrante. Cependant, les connaissances quant à une approche efficace font défaut ; et, lorsqu’elles existent, elles ne sont pas suffisamment diffusées. Le rapport de synthèse du projet « Prévention et promotion de la santé transculturelles » rassemble les données existantes. Ce document est à la disposition des professionnels et des organisations qui souhaitent renforcer leur travail de prévention et de promotion de la santé auprès de la population migrante. Le projet se fonde sur une approche transculturelle. Le concept de prévention transculturelle et de promotion de la santé aménage le travail des professionnels de manière à lui permettre de s’adapter en tout temps aux besoins de la population migrante et d’apporter des réponses adéquates. Ce rapport de synthèse se réfère à la problématique du tabac et de l’alcool ; il réunit les résultats des recherches et des analyse effectuées dans ces domaines et ceux du travail transculturel réalisé en Suisse.ObjectifsLe projet « Prévention et promotion de la santé transculturelles » cherche à sensibiliser davantage les décideurs aux questions de prévention et de promotion de la santé au profit de la population migrante. Il vise aussi à motiver et à habiliter les professionnels à travailler dans une optique transculturelle. Les données présentées dans le cadre de ce rapport et les recommandations qui y figurent doivent permettre de renforcer le travail de prévention et les mesures de promotion de la santé en faveur des personnes migrantes socialement défavorisées et de les rendre plus efficaces et plus efficientes. Des outils comme le schéma d’analyse des interventions et les questions-type proposées facilitent la mise en œuvre des connaissances acquises.

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Prévention et promotion dela santé transculturelles enSuisseAbstract et Executive Summarydu rapport de synthèse

Thomas Pfluger, Andy Biedermann, Corina Salis Gross

Avec la collaboration de Béatrice Annaheim, Brigitte Arn, TheresBauer, Anke Kayser, Catherine Moser, Richard Müller, DomenicSchnoz, Rahel Stuker

Soutenu par le Fonds de prévention du tabagisme, le fonds del'article 43 de la loi fédérale sur l’alcool et par Promotion SantéSuisse

A télécharger sous http://www.transpraev.ch

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Thomas Pfluger, Andreas Biedermann, Corina Salis Gross

Prévention et promotion de la santétransculturelles en Suisse

Abstract et Executive Summary du rapport de synthèse

Avec la collaboration de Béatrice Annaheim (Institut suisse de prévention del’alcoolisme et autres toxicomanies ISPA), Brigitte Arn (Croix-Rouge suisse CRS),Theres Bauer (Caritas Suisse), Anke Kayser (CRS), Catherine Moser (CRS), Ri-chard Müller, Domenic Schnoz (Institut für Sucht- und GesundheitsforschungISGF), Rahel Stuker (CRS)

Groupe de pilotage : Osman Besic (Croix-Rouge suisse CRS), Andy Biedermann(PHS Public Health Services), Walter Brunner (Caritas Suisse), Verena el Fehri(Association suisse pour la prévention du Tabagisme AT), Rainer Frei (RADIXCentre de compétences suisse en promotion de la santé et prévention), MichelGraf (Institut suisse de prévention de l’alcoolisme et autres toxicomanies ISPA),Ursula Zybach (Ligue suisse contre le cancer)

Commission scientifique : Patrick Bodenmann (Médecin associé, Responsablede l'Unité des Populations Vulnérables, Policlinique Médicale Universitaire de Lau-sanne), Janine Dahinden (Maison d'analyse des processus sociaux MAPS, Uni-versität Neuenburg), Corina Salis Gross (Institut für Sucht- und Gesundheitsfors-chung Zürich ISGF/PHS Public Health Services), Petra Zeyen Bernasconi (Institutfür Sozial- und Präventivmedizin ISPM Bern), Holger Schmid (FachhochschuleNordwestschweiz), Roger Keller (Psychologisches Institut der Universität Zürich,Tabakmonitoring Schweiz)

Commission d’experts : Ganga Jey Aratnam (Integrationsnetz Zug), UmbertoCastra (Forum pour l’intégration des migrantes et des migrants FIMM et ContactNetz Berne), Anna Christen (anciennement responsable du dossier Egalité,TravailSuisse), Ylfete Fanaj (Politforum Zentralschweiz, membre du Parlement dela ville de Lucerne), Barbara Gysel (Pädagogische Hochschule Zentralschweiz,anciennement uvre suisse d’entraide ouvrière OSEO), Mara Hermann(Multikulturelle Suchtberatungstelle beider Basel MUSUB), Nathalie Ljuslin (Centrede rencontres et d'échanges interculturels pour femmes réfugiées, immigrées etsuisses RECIF La Chaux-de-Fonds, anciennement Entraide protestante SuisseEPER), Jean-Claude Métraux (Université de Lausanne), Emine Sariaslan(présidente du Forum pour l’intégration des migrantes et des migrants FIMM etmembre du groupe Migration de l’UNIA), Rupan Sivaganesan (membre duParlement du canton et de la ville de Zoug), Damir Stimac (département del’éducation du canton de Bâle-Ville, anciennement Suchthilfe Baden)

Proposition de citation: Pfluger, T., Biedermann, A., Salis Gross, C. (2008). Pré-vention et promotion de la santé transculturelles en Suisse : informations de baseet recommandations. Herzogenbuchsee: Public Health Services.

Herzogenbuchsee, 1 juin 2009

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Abstract

ContexteIl existe en Suisse de nombreux professionnels et toute une série d’organisationsqui travaillent avec succès auprès de la population migrante. Cependant, les con-naissances quant à une approche efficace font défaut ; et, lorsqu’elles existent,elles ne sont pas suffisamment diffusées. Le rapport de synthèse du projet « Pré-vention et promotion de la santé transculturelles » rassemble les données existan-tes. Ce document est à la disposition des professionnels et des organisations quisouhaitent renforcer leur travail de prévention et de promotion de la santé auprèsde la population migrante. Le projet se fonde sur une approche transculturelle. Leconcept de prévention transculturelle et de promotion de la santé aménage le tra-vail des professionnels de manière à lui permettre de s’adapter en tout temps auxbesoins de la population migrante et d’apporter des réponses adéquates. Ce rap-port de synthèse se réfère à la problématique du tabac et de l’alcool ; il réunit lesrésultats des recherches et des analyse effectuées dans ces domaines et ceux dutravail transculturel réalisé en Suisse.

ObjectifsLe projet « Prévention et promotion de la santé transculturelles » cherche à sensi-biliser davantage les décideurs aux questions de prévention et de promotion de lasanté au profit de la population migrante. Il vise aussi à motiver et à habiliter lesprofessionnels à travailler dans une optique transculturelle. Les données présen-tées dans le cadre de ce rapport et les recommandations qui y figurent doiventpermettre de renforcer le travail de prévention et les mesures de promotion de lasanté en faveur des personnes migrantes socialement défavorisées et de les ren-dre plus efficaces et plus efficientes. Des outils comme le schéma d’analyse desinterventions et les questions-type proposées facilitent la mise en uvre desconnaissances acquises.

MéthodologieLe projet « Prévention et promotion de la santé transculturelles » a donné lieu àune analyse de la littérature et à plusieurs enquêtes réalisées auprès de profes-sionnels de la prévention transculturelle, de professionnels de la prévention del’alcoolisme et du tabagisme, de professionnels d’origine migrante et d’autres mi-grants. Les résultats de ces études forment la base de ce rapport de synthèse. Lestravaux analysés montrent que les approches et les buts visés varient considéra-blement. Ces différences de qualité ont été prises en considération dans les re-commandations.

RésultatsMorbidité et mortalité. Les analyses ont montré que les données sur la santé dela population migrante sont lacunaires et, plus particulièrement, que les maladiesliées à des dépendances n’ont pas encore suffisamment été étudiées. Le taux demortalité parmi la population migrante est légèrement inférieur à celui de la popula-tion suisse ; toutefois, certains groupes présentent des taux de morbidité et demortalité plus élevés.

Comportement. Les différences de consommation de tabac et d’alcool sont plusmarquées entre les groupes de migrants qu’entre la population migrante et la po-pulation indigène. L’origine des migrants ne semble intervenir ni dans la perceptiondu phénomène de dépendance, ni dans la manière d’aborder les problèmes dedépendance. De façon générale, d’autres facteurs que la nationalité se répercutent

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sur l’état de santé d’une personne, notamment la langue, le statut et la durée deséjour ainsi que le statut socioéconomique. Des données comme les comporte-ments à risque, les barrières d’accès aux mesures de prévention, les conditions devie et les réseaux sociaux n’ont pas suffisamment été étudiées jusqu’ici.

Connaissances et conceptions. Dans l’ensemble, les personnes migrantes inter-rogées dans le cadre de ce projet connaissent très peu d’offres de prévention.Cela est principalement dû au fait qu’elles n’ont pas une connaissance suffisantede la langue, qu’elles manquent d’informations sur les dépendances et la santé etqu’elles n’ont pas assez confiance en elles. Souvent également, elles éprouvent unsentiment de honte et de culpabilité, ont peur d’être stigmatisées et craignent denuire à l’image de la famille. Les connaissances et les attitudes de la populationmigrante par rapport au tabac ne varient guère de celles de la population suisse,bien qu’elles tendent à être peu différenciées. L’entourage et la famille exercentune forte influence sur les habitudes tabagiques. La consommation d’alcool estconsidérée comme très répandue en Suisse et même socialement souhaitée. Enraison d’un manque d’informations et du fait qu’ils sont confrontés à d’autres pro-blèmes plus urgents, les migrants ne reconnaissent souvent que très tardivementun problème de dépendance à l’alcool.

Communication avec la population migrante. D’après les études disponibles, laparticipation et l’empowerment (capacitation) sont des conditions primordiales pourun travail efficace auprès de la population migrante. Les relations « fortes » (ausens d’amitié) jouent à cet égard un rôle important. Les réseaux offrant un véritablepotentiel en matière de prévention et de promotion de la santé sont la famille et lecercle d’amis, les organisations au sein de la population migrante et les personnesde référence. Les voies de communication des groupes cibles sont mal connues.Le travail de prévention de terrain est particulièrement important, surtout à l’égarddes groupes défavorisés. Tant que la population migrante n’a pas accès à un largeéventail d’offres de prévention et de promotion de la santé, les médecins de familleet le personnel des pharmacies jouent un rôle-clé. Les cours, les ateliers et lesrencontres d’information proposés en collaboration avec le groupe-cible donnentles meilleurs résultats.

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Recommandations (résumé)1. Promotion transsectorielle : Le travail de prévention auprès des migrantsdépasse largement le cadre de la santé. Les élus politiques ayant un pouvoir de décisionsont invités à considérer la prévention transculturelle et la promotion de la santé comme unélément déterminant de toute action politique (santé et formation, économie, fiscalité,constructions/environnement/trafic, etc.). Une approche transculturelle réussie suppose unebonne collaboration entre les décideurs des milieux politiques et de la société civile.

2. Ancrage et financement : Le principe de la transculturalité doit être consacré dansla stratégie des organisations actives en matière de prévention et de promotion de la santé.Un travail sur le long terme suppose aussi un financement à long terme. Les offres etprestations ayant fait leurs preuves doivent être institutionnalisées.

3. Développement de l’organisation : L’ancrage du travail transculturel suppose undéveloppement continu de l’ensemble de l’organisation. Toutes les offres dans le domainede la prévention et de la promotion de la santé doivent prendre en considération lapopulation migrante. Des personnes d’origine migrante doivent être impliquées à tous lesniveaux de l’organisation d’un projet et dans toutes les phases des offres. L’ouverturetransculturelle de l’organisation va de pair avec un réajustement de la gestion de qualité etla disposition à gérer ouvertement les conflits.

4. Réseaux d’acteurs : La mise en réseau et la coordination de tous les acteurs dela prévention et de la promotion de la santé en Suisse doivent être encouragées, parexemple au moyen d’incitations à collaborer (incitation financière à mener des projetsconjoints, documentations, plateformes d’échanges). Il y a lieu, plus particulièrement,d’associer les médecins et le personnel soignant aux projets. La possibilité d’unecollaboration transnationale1 et translocale doit être étudiée. Il est également essentield’entretenir des bons contacts avec les milieux politiques.

5. Participation et dialogue : Les personnes d’origine migrante doivent davantagefaire valoir leur opinion et leurs expériences dans le cadre des projets. La collaboration avecdes associations, des réseaux informels et des responsables de collectivités migrantes(également au-delà de frontières régionales et nationales) constitue un aspect important dutravail transculturel. Les médiateurs interculturels jouent un rôle central2 ; de ce fait, ilsdoivent faire partie de l’organisation. Un mode de travail participatif prend du temps, surtoutau début d’un projet (analyse du groupe-cible, prise de contact avec des personnes deréférence, association au projet, etc.). L’interaction entre professionnalisme et informalitéreprésente une difficulté majeure pour les professionnels de la prévention et les personnesde référence de la population migrante.

6. Empowerment and Health Literacy : L’empowerment (capacitation) est unélément déterminant de l’égalité des chances. Dans cette optique, il y a lieu de supprimerles barrières structurelles existantes, de solliciter activement les ressources disponibles etde reconnaître, encourager et gratifier l’engagement des groupes-cibles. L’empowermentsuppose aussi la transmission d’informations ainsi que des mesures de formation et deperfectionnement à l’intention de membres de collectivités migrantes. La compétencesanitaire (Health Literacy) des groupes-cibles doit être renforcée. Les mesures de formationet de formation continue pour les médiateurs interculturels, la sollicitation de ces personneset la reconnaissance du travail effectué sont d’importants outils de capacitation, tout commela collaboration avec des réseaux et des associations de la population migrante.L’empowerment peut être à l’origine de profonds changements au sein des communautésmigrantes. Il faut tenir compte de cet aspect lors de la planification d’un engagement à pluslong terme et prévoir des ressources en conséquence.

1 Voir glossaire2 Nous utilisons la terminologie officielle de „médiateur interculturel“, selon l’Association suisse pourl’interprétariat communautaire et la médiation culturelle (interpret) ; cette terminologie a été arrêtéeavant l’élaboration du concept de compétence transculturelle.

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7. Analyse du groupe-cible : Toutes les offres doivent, par principe, aussi êtreaxées sur la population migrante. La migration doit être considérée comme un facteur parmid’autres pouvant avoir des répercussions sur la santé, au même titre que le statutsocioéconomique, l’âge, le sexe, etc. Dans la mesure du possible, le groupe-cible doit êtresélectionné sur la base d’un besoin scientifique attesté ; cependant, il peut aussi êtrecirconscrit en fonction de nécessités exprimées et reconnues. Il faut tenir compte du fait quecertains groupes-cibles ont de la peine à se faire comprendre et à comprendre la languelocale.

8. Prévention structurelle et prévention centrée sur la personne : Les mesuresdoivent cibler des changements structurels et aussi, directement, des modifications ducomportement personnel en matière de santé.

9. Approche par setting : Cette approche s’efforce d’aménager les conditions-cadres de la population migrante dans une optique de promotion de la santé. La promotiontransculturelle de la santé orientée setting signifie arranger sur un plan structurel ledomaine considéré (généralement école, lieu de travail, commune, associations de quartier)pour favoriser des comportements sains. Elle tient compte des caractéristiques sociales dela population migrante. Dans cette approche, l’implication des migrants et un travail via desrelations fortes (climat de confiance) joue un rôle central.

10. Travail sur le terrain – Faciliter l’accès aux offres de prestation : La demanded’offres doit être encouragée. A cet effet, les obstacles qui entravent l’accès aux prestationsdoivent être supprimés et il faut surtout développer le travail sur le terrain. Les intervenantsvont au-devant des groupes-cibles et s’intéressent à leur vision de l’existence, leurs usages,leur compétence sanitaire (Health Literacy), leur caractère non formel et à l’importanceaccordée aux relations dites fortes.

11. Adapter les méthodes de communication : Le contenu, la forme et les vecteursde communication doivent tenir compte des habitudes des groupes-cibles. Souvent, desadaptations de contenu sont moins décisives que les efforts visant à renforcer lacommunication avec la population migrante. Les modes de communication au sein de lapopulation migrante doivent être analysés plus en détail. Il faut proposer des consultationsdans la langue maternelle et des supports d’information traduits. Des approches novatrices,moins axées sur l’expression orale, peuvent s’avérer utiles et sont nécessaires là où lalangue ne permet pas une communication suffisante. Les interlocuteurs de référence jouentun rôle important dans la communication ; ils doivent être soigneusement choisis. Il fauts’interroger sur la manière de transmettre facilement des informations, également à l’échelletransnationale et translocale, via les médias qui ont la préférence des groupes-cibles.

12. Documentation, évaluation, transfert de connaissances : Tout projet ouprogramme doit être accompagné d’une bonne documentation et faire l’objet d’uneévaluation. Des recommandations de bonne pratique sont élaborées à partir des résultatsd’efficacité.

13. Recherche : La recherche dans le domaine de la prévention transculturelle doitêtre développée, ce qui permettra de collecter des données concrètes, basées surl’évidence. Les futurs travaux de recherche doivent être coordonnés et répondre à descritères d’interdisciplinarité ou de transdisciplinarité. Des données collectéessystématiquement et évaluées spécifiquement permettent des déclarations différenciées etse prêtent à l’élaboration de recommandations solidement étayées.

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Executive Summary

ContexteLa population migrante représente plus d’un cinquième de la population suisse.Etant donné qu’il s’agit d’une population hétérogène et dynamique, les comporte-ments en matière de santé et la perception des risques varient considérablementd’un groupe à l’autre. Une grande souplesse est requise lors de la conception et dela mise en uvre d’offres de prévention et de promotion de la santé.

Il existe en Suisse de nombreux professionnels et toute une série d’organisationsqui travaillent avec succès auprès de la population migrante. Cependant, les con-naissances quant à une approche efficace font défaut ; et, lorsqu’elles existent,elles ne sont pas suffisamment diffusées. Le rapport de synthèse du projet « Pré-vention et promotion de la santé transculturelles » rassemble les données existan-tes. Ce document est à la disposition des professionnels et des organisations quisouhaitent renforcer leur travail de prévention et de promotion de la santé auprèsde la population migrante.

Le projet se fonde sur une approche transculturelle. Les professionnels de la pré-vention et de la promotion de la santé n’y trouveront pas une méthode de travailclairement structurée. Le projet a davantage pour objectif de suggérer aux profes-sionnels comment affiner leur travail pour qu’il réponde aussi, et en toutes circons-tances, aux besoins de la population migrante.

ObjectifsLe projet « Prévention et promotion de la santé transculturelles » cherche à sensi-biliser davantage les décideurs aux questions de prévention et de promotion de lasanté au profit de la population migrante. Il vise aussi à motiver et à habiliter lesprofessionnels à travailler dans une optique transculturelle. Les données présen-tées dans le cadre de ce rapport et les recommandations qui y figurent doiventpermettre de renforcer le travail de prévention et les mesures de promotion de lasanté en faveur des personnes migrantes socialement défavorisées et de les ren-dre plus efficaces et plus efficientes. Enfin, ce projet vise à réduire les écarts desanté entre les différents groupes et s’efforce d’améliorer globalement la santé dela population en Suisse. Des outils comme le schéma d’analyse des interventionset les questions-type proposées facilitent la mise en uvre des connaissancesacquises.

Initialement, il avait été prévu de traiter ensemble et systématiquement quatre desprincipaux facteurs de risque de maladies chroniques (tabac, alcool, alimentation,exercice physique) et d’obtenir ainsi d’importants effets de synergie. Par manquede ressources, seuls les volets tabac et alcool ont été analysés. Les études cor-respondantes ont été financées par le Fonds de prévention du tabagisme et lefonds prévu à l’art. 43a de la loi sur l’alcool. Ce rapport de synthèse rassemble lesrésultats des recherches et des analyses consacrées au tabac et à l’alcool qui ontpermis de tirer des conclusions significatives dans l’optique d’une approche trans-culturelle en Suisse. Pour la plupart, les résultats sont d’ordre général et ne sontpas liés à des facteurs de risque. Ils s’appliquent dans une large mesure à d’autresdomaines de prévention et à la promotion de la santé.

Le projet « Prévention et promotion de la santé transculturelles » avait pour inten-tion première d’améliorer la prévention centrée sur la personne au sein de la popu-lation migrante. En effet, ce type de prévention néglige généralement les groupessocialement défavorisés alors que les mesures de prévention structurelle ont géné-ralement aussi des effets positifs sur les groupes en question. Au fur et à mesurede l’avancement de cette étude, il est toutefois apparu qu’une prévention trans-

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culturelle et une promotion de la santé globales n’allaient pas sans changementsde fond et que, de ce fait, des mesures de prévention structurelle étaient égale-ment nécessaires.

MéthodologieLe projet « Prévention et promotion de la santé transculturelles » a donné lieu àune analyse de la littérature et à plusieurs enquêtes réalisées auprès de profes-sionnels de la prévention transculturelle, de professionnels de la prévention del’alcoolisme et du tabagisme, de professionnels d’origine migrante et d’autres mi-grants. Les résultats de ces études forment la base de ce rapport de synthèse.D’autres études ont également été considérées.

La littérature étudiée s’est révélée être de qualité très inégale et se fondait surdifférentes méthodes de travail. Les études qualitatives sont plus nombreuses queles études quantitatives ; il n’existe que peu d’études quantitatives consacrées à lapopulation migrante en Suisse.

Les enquêtes ont permis de regrouper les expériences faites en matière de pré-vention et de promotion de la santé auprès de la population migrante et les métho-des utilisées dans les offres et les projets existants. Les besoins de la populationmigrante et ceux des professionnels de la prévention et de la promotion de la san-té ont été recensés en même temps que les attitudes et les opinions des person-nes concernées, plus particulièrement en ce qui concerne la consommation detabac, la consommation d’alcool et la prévention.

Les travaux analysés montrent que les approches et les buts visés varient considé-rablement. Ces différences de qualité ont été prises en considération dans lesrecommandations.

Résultats

Chapitre 4: La santé de la population migrante en SuisseLa santé des personnes d’origine migrante n’est étudiée de manière différenciéeque depuis peu. Pour des raisons de santé publique et de coûts, les études récen-tes se concentrent sur les grands groupes de population étrangère. Globalement,les personnes étrangères présentent un taux de mortalité inférieur à celui de lapopulation indigène. On observe toutefois que certains groupes de migrants sontparticulièrement souvent affectés par des troubles de santé.

Les maladies liées à des dépendances chez les migrants n’ont pas encore suffi-samment été étudiées et les données sont rares. Par rapport à la populationsuisse, la consommation de tabac est nettement plus élevée chez les personnesoriginaires de Turquie et légèrement plus élevée chez les ressortissants des paysde l’ex-Yougoslavie, alors que le pourcentage de fumeurs est très bas chez lespersonnes originaires du Sri Lanka et les requérants d’asile provenant du Kosovo.Les données disponibles permettent de dire que, dans l’ensemble, les personnesd’origine migrante consomment moins d’alcool que les Suisses. Il existe toute-fois des écarts importants entre les différents groupes. De manière générale, lesfemmes consomment moins d’alcool que les hommes. La consommation exces-sive d’alcool est moins répandue parmi les personnes de bas niveau socioécono-mique que parmi celles qui jouissent d’un statut socioéconomique plus élevé.D’après les études disponibles, les jeunes étrangers en âge scolaire consommentdes boissons alcoolisées en même quantité que les jeunes Suisses, voire moinsselon certaines études.

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En plus de la nationalité, il faut davantage tenir compte de l’influence qu’exercentsur la santé des facteurs tels que la langue, le statut et la durée de séjour et lestatut socioéconomique. Les comportements à risque ainsi que d’autres paramè-tres, comme les barrières d’accès, les conditions de vie et les réseaux sociaux,n’ont pas encore suffisamment été étudiés. Les données obtenues à partird’études consacrées à la consommation de tabac et d’alcool sont souvent trèsgénérales ; elles peuvent vraisemblablement être transposées à d’autres domainesde prévention et à la promotion de la santé.

Chapitre 5: Réseaux de la population migranteUne série d’études effectuées récemment relatives au potentiel offert par les ré-seaux de la population migrante a montré l’importance des « relations fortes » (ausens d’une amitié). La confiance est considérée comme indispensable pour com-muniquer avec les groupes-cibles de la population migrante. Les réseaux offrantun véritable potentiel en matière de prévention et de promotion de la santé sont lafamille et le cercle d’amis, les organisations au sein de la population migrante etles personnes de référence. D’après ces études, l’interaction entre informalité etprofessionnalisme, le passage de réseaux liés à l’origine des personnes à desréseaux davantage ciblés sur des thèmes spécifiques et des compétences ainsique la reconnaissance du travail effectué par des associations de migrants et despersonnes d’origine migrante sont les principales difficultés auxquelles peuts’achopper une collaboration avec des réseaux. Travailler avec des réseaux de lapopulation migrante implique aussi de systématiquement tenir compte des lienstransnationaux et translocaux.

Chapitre 6: Communication avec la population migranteLes moyens d’échanger et de communiquer de la population migrante varient con-sidérablement d’un groupe à l’autre, d’où la nécessité de procéder à chaque fois àune analyse systématique. Des représentants du groupe-cible doivent impérative-ment être associés à ces analyses.

Les caractéristiques du groupe-cible déterminent la conception des contenus. Lecontexte socioculturel et les conventions sociales, le degré de connaissances, leniveau de formation, les normes, les valeurs, la conception de la santé et de lamaladie ainsi que des différences spécifiques liées au genre doivent être pris enconsidération.

Le contact personnel est le meilleur moyen d’entrer en relation avec la populationmigrante. Le travail de prévention de terrain est particulièrement important, surtoutà l’égard des groupes défavorisés. Tant que la population migrante n’a pas accèsà un large éventail d’offres de prévention et de promotion de la santé, les méde-cins de famille et le personnel des pharmacies jouent un rôle-clé. Ces personnesbénéficient en effet de la confiance de larges couches de la population migrante,aussi de celle des personnes marginalisées.

Les cours, les ateliers et les rencontres d’information proposés en collaborationavec le groupe-cible donnent de bons résultats. La musique et le théâtre peuventaussi être un moyen de sensibilisation. Des mesures comme une approche utili-sant exclusivement des supports écrits, des ateliers composés de participants auprofil par trop hétérogène (langue, niveau de formation), la transmission pure etsimple d’informations, c’est-à-dire sans entretien personnel, et une collaborationnon professionnelle avec des personnes de référence et des médiateurs intercultu-rels sont restées sans effets.

Les études disponibles indiquent que les médias dans la langue du pays d’origineont davantage d’impact sur la population migrante que les médias locaux. La télé-

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vision est le média préféré des migrants, surtout en ce qui concerne la premièregénération. Internet représente un média important pour les jeunes et les migrantsde la deuxième génération. L’usage fait des médias imprimés a encore rarementété analysé en Suisse ; ce qui est certain, c’est qu’il existe là aussi une grandehétérogénéité. La population migrante s’informe à la fois via les médias du paysd’origine et ceux du pays d’accueil ; les jeunes, eux, s’informent toujours davan-tage via les médias du pays d’accueil.

Chapitre 7: Etat des connaissances et comportements en matière de tabac,d’alcool et d’offres de préventionRares sont les études consacrées à la manière dont les personnes d’origine mi-grante perçoivent les dépendances, appréhendent la nocivité du tabac et del’alcool, se comportent à l’égard de ces substances et se situent par rapport auxmesures de prévention et aux traitements proposés. L’évaluation des conditionsprévalant en Suisse repose la plupart du temps sur des observations individuelles.Cette particularité doit être prise en compte dans l’interprétation des résultats quisuivent.

La compréhension du phénomène de dépendance et la manière d’aborder lesproblèmes de dépendance ne sont pas spécialement liées à l’origine des migrants.Les personnes établies en Suisse depuis un certain temps ainsi que les parentsdont les enfants ont été sensibilisés à l’école aux problèmes de dépendance ontune meilleure connaissance de la question.

Bien que peu différenciées, les connaissances et les comportements en matière deconsommation de tabac sont à peu près identiques dans la population migranteet la population suisse. Les hommes et les femmes perçoivent différemment le faitde fumer : fumer est associé à la virilité. Le cercle d’amis et la famille influencentdans une large mesure les habitudes de consommation. Certaines personnes – surtout des femmes et des jeunes – éprouvent de la honte à fumer ; elles ont alorstendance à le cacher. D’autres trouvent inacceptable et peu respectueux que desenfants (aussi à l’âge adulte) fument en présence de leurs parents. Il est permis depenser que les personnes qui ont vécu des expériences traumatisantes trouventun soutien important dans le fait de fumer. En outre, plus la durée de séjour enSuisse est longue, meilleure est la réceptivité aux messages de prévention.D’après les études disponibles, les migrants se renseignent sur les effets nocifs dutabac dans la sphère privée, au contact de professionnels de la santé et parl’intermédiaire de campagnes publiques d’information, aussi bien dans le paysd’origine qu’en Suisse. Les campagnes publiques (dans les écoles par exemple) etles informations diffusées via la télévision semblent avoir un impact particulier surles groupes-cibles.

La consommation d’alcool est perçue comme une pratique largement répandue enSuisse, voire souhaitée sur un plan social; certains disent même se sentir obligésde boire dans certaines situations. En raison d’une information insuffisante ou deproblèmes plus urgents, les personnes d’origine migrante parlent souvent trèstardivement de leur dépendance à l’alcool. Celles qui n’ont jamais connu de pro-blèmes d’alcool ou qui n’ont pas conscience de leur dépendance tendent à banali-ser la consommation d’alcool. En revanche, les personnes qui ont déjà été con-frontées à un problème de dépendance soulignent d’emblée la dangerosité duproduit. Les personnes d’origine migrante interrogées dans le cadre de l’étude« Prévention et promotion de la santé transculturelles » ont une très mauvaiseconnaissance des offres de prévention. Les obstacles structurels qui empêchentd’accéder aux offres de prévention et de soins sont, notamment, une connaissanceinsuffisante de la langue locale, des informations lacunaires en matière de dépen-dance et de santé et un manque de confiance. Au nombre des barrières culturellesen lien avec l’origine des migrants mentionnons les sentiments de honte et de cul-pabilité, la peur d’être stigmatisé et la crainte de nuire à la réputation de la famille.

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Chapitre 8: Offres de prévention et de promotion de la santé à l’intention dela population migrante en SuisseLa littérature étudiée dans le cadre de ce projet avait pour objectif de recenser desprojets de prévention du tabagisme et de l’alcoolisme ciblés sur la population mi-grante. Initialement, il était prévu de considérer exclusivement des projets ayantfait l’objet d’une évaluation. En définitive, cela n’a pas été possible car il n’existeguère d’interventions dûment évaluées consacrées aux personnes d’origine mi-grante. Les études détaillées sont rares.

Des offres ouvertes existent seulement depuis peu. Deux organismes de préven-tion des dépendances ciblent exclusivement la population migrante : l’organisationzurichoise FISP (Zürcher Fachstelle für interkulturelle Suchtprävention und Ge-sundheitsförderung) et la structure bâloise MUSUB (Multikulturelle Suchtberatung-sstelle beider Basel). Quant à la fondation Réseau Contact (groupement bernoisd’aide en matière de dépendances), elle a su concrétiser l’approche transculturellede manière exemplaire : même si ses offres ne visent pas exclusivement la popu-lation migrante, l’organisation et toutes ses prestations se sont ouvertes à la trans-culturalité.

Différents projets ont été réalisés le cadre de la stratégie Migration et santé 2002-2007 de l’Office fédéral de la santé publique : en matière de prévention, il y a eu unfonds pour soutenir financièrement les projets de lancement et de développementde mesures de prévention, le projet-pilote « Migration et dépendance » et uneétude nationale de faisabilité du modèle « Migration et dépendance » ; en matièrede promotion de la santé, une aide a été apportée à l’organisation FemmesTischeet à SUPPORT, une offre ciblée sur les projets de promotion de la santé de per-sonnes d’origine migrante.

Les offres cantonales destinées à la population migrante portent principalementsur l’alimentation et l’exercice physique, l’éducation et la famille, les mesures deprévention du cancer, le VIH/sida et la santé sexuelle. La majorité de ces offresinclut du matériel d’information, des rencontres d’information et des consultationsdans des langues autres que les langues nationales.

Chapitre 9: Besoins des personnes en rapport avec la prévention dutabagisme et de l’alcoolismeIl n’existe guère d’études qui décriraient de manière précise les besoins de la po-pulation migrante en matière de prévention. Dans le cadre de ce projet, les mi-grants ont également été questionnés sur leurs besoins par rapport à la préventiondu tabagisme et de l’alcoolisme.

Les besoins généraux en matière de prévention et de promotion de la santé por-tent sur un renforcement des stratégies de terrain et sur une consolidation du rôledes personnes de confiance. Les migrants souhaitent davantage d’informationsorales, une adaptation des informations écrites à leurs besoins linguistiques et uneutilisation plus fréquente de supports visuels. Ils apprécient les mesures de pré-vention structurelle. Plus généralement, les personnes d’origine migrante souhai-tent être davantage intégrées.

Parmi les besoins spécifiques de prévention du tabagisme, les personnes migran-tes citent un renforcement de l’environnement personnel. Elles demandent égale-ment des informations plus complètes sur la dépendance à la nicotine et les théra-pies existantes. En matière de prévention de l’alcoolisme, elles considèrent qu’ilest important de renforcer le rôle du médecin de famille et de favoriser une prisede conscience de la dépendance dans la population migrante.

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Transkulturelle Prävention und Gesundheitsförderung:Zusammenfassung des Syntheseberichts

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Prévention et promotion de la santé transculturelles:recommandations (Executive Summary)

1. Promotion de la transsectorialitéEn Suisse, l’égalité des chances et l’accès aux soins pour tous constituent desobjectifs politiques majeurs. Dans sa stratégie « Migration et santé » (phase II,2008-2013), la Confédération a choisi l’approche mainstream, dont le but estd’amener les acteurs de la politique, de l’administration et de la société civile àinclure la dimension migratoire dans la planification, la mise en uvre etl’évaluation de projets. Par ailleurs, la nouvelle loi fédérale sur les étrangers consi-dère explicitement l’encouragement des mesures de prévention en matière desanté comme un objectif d’intégration des étrangers et demande à la Confédéra-tion, aux cantons et aux communes d’en tenir compte dans l’accomplissement deleurs tâches (art. 53).

La prévention transculturelle et la promotion de la santé peuvent contribuer àrenforcer l’égalité des chances et l’intégration si elles sont perçues et encouragéesdans une optique transsectorielle. Les décideurs politiques peuvent participer àl’égalité des chances et à l’intégration de la population migrante en faisant de laprévention et de la promotion transculturelles un élément important dans tous lesdomaines de l’action politique (santé et formation, économie, fiscalité,constructions/environnement/trafic, etc.) En outre, il faut davantage sensibiliser lesacteurs de la politique, de l’administration et de la société civile à cetteproblématique, les convaincre de la nécessité d’agir et les contraindre à intervenir.On pourrait envisager, par exemple, un travail d’information ciblé à l’intention desdécideurs et des médias.

2. Ancrage et financementAncrage structurelDes mesures s’imposent à chaque fois que la prévention et la promotion de lasanté ne sont pas suffisamment ancrées dans les institutions et les structures.L’ancrage transculturel se justifie par le fait que certains groupes de migrants ac-cèdent difficilement aux prestations de santé et que, de ce fait, le principe del’égalité des chances n’est pas réalisé. La population suisse socialement défavori-sée se trouve dans la même situation ; une prévention de type transculturel leurprofitera également.

Plusieurs facteurs concourent à cet ancrage, à savoir :§ le travail au niveau politique (législation),§ l’ancrage de l’approche transculturelle dans des documents d’importance

stratégique (principes directeurs, stratégies, programmes couvrant plusieursannées),

§ l’évolution durable d’institutions compétentes en matière de prévention et depromotion de la santé,

§ l’allocation de ressources financières et en personnel, en particulier pourl’élaboration et l’entretien de réseaux.

Sur un plan organisationnel, l’ancrage structurel favorise un développement dura-ble des institutions actives en matière de prévention et de promotion de la santé.Les projets ponctuels de durée limitée doivent être remplacés par des programmescontinus et des offres disponibles en permanence.

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Financement à long termeDes contrats de prestations à long terme avec des organisations choisies et desprojets de durée suffisamment longue sont indispensables pour assurer un travaildurable et l’intégration structurelle des principes de la transculturalité. Le finance-ment d’un projet doit tenir compte des charges supplémentaires occasionnées parle travail de mise en place et l’approche participative. Les projets qui ont fait leurspreuves doivent être institutionnalisés.

3. Développement organisationnelLe modèle élaboré par Domenig (2007) dit que le développement transcultureld’une organisation couvre trois niveaux : le niveau stratégique, le niveauorganisationnel et celui des processus. L’auteur relève aussi que ledéveloppement transculturel d’une organisation améliore à la fois l’efficacité dutravail (donc le rapport coût-bénéfice) et la satisfaction des collaborateurs puisqueleurs interventions reçoivent le soutien de l’ensemble de l’organisation et de ladirection.

Niveau stratégiqueL’ancrage du travail transculturel suppose un développement continu del’organisation. Tous les secteurs de travail et l’ensemble du personnel (nonexclusivement les personnes travaillant avec la population migrante) sontconcernés. La population migrante doit être associée à toutes les offres deprévention et de promotion de la santé. L’élaboration d’une stratégie globale dudéveloppement de l’organisation est nécessaire. Il est impératif que la direction del’organisation adhère pleinement à la dimension transculturelle (Dahinden, Delli,Grisenti 2005).

Niveau opérationnelAu niveau opérationnel, le modèle de Domenig (2007) prévoit des mesurestransculturelles dans trois domaines, à savoir la gestion-système, la gestion-marketing et la gestion des ressources. La gestion-système couvre des aspectsqui concernent l’ensemble de l’organisation, par exemple l’analyse de la situationréelle/théorique ciblée migration, la désignation d’un responsable des questions demigration - de préférence un membre de la direction - et l’adaptation des offres etde la documentation (standards de qualité, etc.) compte tenu de la problématiquemigratoire. La gestion-marketing inclut différentes mesures, dont la formation descollaborateurs à la compétence transculturelle (formations initiales/formationscontinues). Quant à la gestion des ressources, elle porte sur l’organisation desmoyens, la promotion des personnes d’origine migrante et la création d’un servicede traduction.

Equipes transculturellesDes personnes d’origine migrante doivent être associées à toutes les phases deplanification et de mise en uvre d’une offre (Kaya 2007). Il faut constituer deséquipes hétérogènes (non seulement sur la base migratoire, mais aussi d’après lesexe, l’âge, l’origine socioculturelle, la langue) et les encourager. Lescollaborateurs devraient, pour la plupart, être d’origine migrante, d’une part pourgarantir la participation au projet, d’autre part pour la confiance qu’ils inspirent(personne de confiance) à la population migrante du fait de leur origine. Leséléments suivants doivent être observés :§ Le travail avec des personnes de la population migrante est une tâche qui

incombe à tous les collaborateurs (Dahinden, Delli et Grisenti 2005).§ Les équipes transculturelles et leurs responsables doivent bénéficier d’un sou-

tien professionnel.§ Le style de conduite doit régulièrement faire l’objet d’une remise en question.

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§ Des possibilités d’intervisions et de supervisions transculturelles doivent êtreproposées.

§ Les remaniements au niveau de la collaboration doivent être proposés par tousles membres de l’équipe et pas exclusivement par les membres d’origine mi-grante.

§ Il ne faut pas accorder trop d’importance à l’expression écrite des profession-nels d’origine migrante.

§ Il faut tenir compte du fait que les documents rédigés par des professionnelsissus de la migration doivent souvent être retravaillés du point de vue stylisti-que.

§ Au sein des équipes transculturelles, la langue de travail est l’allemand stan-dard et non le dialecte.

Doter les collaborateurs d’une compétence transculturelleEn Suisse, un certain nombre de professionnels possèdent les connaissances etl’expérience leur permettant de se prévaloir d’une compétence transculturelle.Cependant, cette compétence n’est pas encore largement répandue. Une enquêteeffectuée auprès de professionnels de la prévention du tabagisme et del’alcoolisme et de professionnels de la prévention transculturelle montre que leslacunes sont importantes. Les institutions sont invitées à planifier et mettre en

uvre, pour leurs collaborateurs, une formation continue axée sur la compétencetransculturelle. Les responsables d’offres et de prestations en matière deprévention et de promotion de la santé ainsi que leurs collaborateurs doiventprésenter le profil suivant ou faire le nécessaire pour y répondre :§ très bonnes compétences sociales§ grande facilité à communiquer et établir des contacts, aussi avec des person-

nes à bas niveau d’instruction§ connaissances techniques dans le domaine de la migration et de la santé§ disposition à travailler dans un cadre informel§ connaissance du concept de familiarisation3 et de sa mise en uvre orientée

ressources§ grande disposition à apprendre§ selon les exigences du poste : intérêt et aptitude à effectuer une prévention sur

le terrain

D’après les professionnels interrogés, des médiateurs interculturels dûment forméssont indispensables pour faire du bon travail auprès de la population migrante (voirchiffre 10.1.5, Participation et dialogue). Au vu des tâches complexes qui leurincombent et de la solide compétence qui leur est demandée, les médiateursinterculturels doivent être intégrés dans l’organisation sous une forme appropriée.A ce jour, rares sont les organisations qui ont engagé des médiateursinterculturels. Il faut prévoir suffisamment de temps et de ressources pour trouverdes personnes correspondant au profil requis. Une indemnité en rapport avec lesexigences doit leur être proposée.

Les professionnels travaillant dans le domaine de la transculturalité sont pris dansun champ de tension entre professionnalisme et informalité : pour entrer en contactavec le groupe-cible, ils doivent se montrer informels et s’appuyer sur des relationsfortes et, parallèlement, ils doivent garder une distance professionnelle à l’égarddes membres du groupe. Les professionnels apprendront à gérer cette situation demanière productive dans le cadre de formations et de formations continues.

3 Voir glossaire.

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Instruments du développement transculturel d’une organisationDomenig (2007c) a décrit de manière détaillée le développement transcultureld’une organisation. Elle cite les mesures suivantes :§ commitment transculturel au niveau stratégique§ analyse réelle/théorique ciblée migration§ institution d’un responsable des questions de migration avec cahier des

charges correspondant§ adaptation des offres centrée migration§ adaptation des documents centrée migration (stratégies, images directrices,

etc.)§ formation initiale et continue en matière de compétence transculturelle§ dynamique de groupe transculturelle (discussion de cas, intervisions)§ développement des compétences sanitaires (Health Literacy) des personnes

d’origine migrante§ collaboration avec des communautés de la population migrante§ création de réseaux avec d’autres organisations actives auprès de la

population migrante§ développement de la recherche§ développement des ressources pour le travail transculturel§ soutien aux professionnels d’origine migrante§ création d’un service de traduction§ gestion du changement§ gestion de la qualité

Dahinden, Delli et Grisenti (2005) ont analysé l’évolution transculturelle de lafondation Réseau Contact (voir également encadré sous chiffre 8.3). Ils ont retenules instruments suivants:§ image directrice, directives, stratégies et objectifs annuels ciblés sur le travail

transculturel et le travail auprès de la population migrante§ adaptations structurelles au niveau de la direction§ remaniement de la direction opérationnelle : désignation d’une personne ou

d’un service en charge des questions migratoires, création d’un groupeMigration au sein de l’organisation, adaptation des profils des postes

§ groupes professionnels d’accompagnement§ mesures de formation continue, de supervision et d’intervision à l’intention des

collaborateurs ; transfert de savoir-faire entre les collaborateurs d’un mêmeniveau hiérarchique et de niveaux hiérarchiques différents

§ engagement de collaborateurs d’origine migrante§ instrument divers comme liste d’adresses des personnes de référence et

d’organisations du groupe-cible, supports d’information traduits§ manifestations et publications en rapport avec l’échange de connaissances et

d’expériences.

Le concept « Managing Diversity »4 est également recommandé. Il s’agit d’unconcept de direction d’entreprise qui prend en considération la diversité descollaborateurs et des clients, dans l’intérêt des parties concernées et de celui del’organisation (Saladin 2006, Déclaration d’Amsterdam 2004).

Le développement transculturel d’une organisation suppose l’existence de res-sources en suffisance. Les petites organisations peuvent elles aussi obtenir debons résultats avec des moyens financiers raisonnables. Il peut être utile de pro-céder par étapes. Ce qui importe, c’est de viser un changement transculturel globalsur un plus long terme.

4 Voir Glossaire.

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4. Réseaux d’acteurs

Coordination des acteurs suissesSelon l’enquête effectuée auprès des professionnels de la promotion transcultu-relle, l’une des principales tâches de la Confédération consiste à coordonner lesactivités des différents acteurs du domaine de la prévention transculturelle et de lapromotion de la santé (Bauer, 2008). La Confédération, les cantons, les commu-nes et les ONG jouent des rôles importants, mais différents, en matière de préven-tion et de promotion de la santé de la population migrante. Ces rôles méritentd’être davantage précisés. Une harmonisation ou coordination insuffisantes desdifférentes mesures entrave le développement et la mise en uvre à vaste échellede la prévention transculturelle.

Il est recommandé d’encourager la collaboration au moyen d’incitations. On pour-rait penser à des incitations pour le financement de projets, de documentations oude conférences réalisés conjointement, en se référant aux activités déployées del’OFSP dans le domaine hospitalier. La question d’une plateforme Internet pourcoordonner, mettre en réseau et échanger des expériences doit également êtreétudiée. On pourrait envisager l’extension de plateformes déjà opérationnellescomme www.migesplus.ch (site de coordination des supports d’information del’Office fédéral de la santé publique et de la Croix-Rouge suisse dans le domainede la migration) ou www.infoset.ch (site de coordination dans le domaine des dro-gues et des dépendances). Des plateformes étrangères (par exemple en Allema-gne) peuvent aussi être exploitées, notamment pour l’échange transnationald’informations.

Constitution de réseaux avec des organisations partenairesLes professionnels de la prévention du tabagisme et de l’alcoolisme pensent queles offres transculturelles devraient être élaborées et proposées en collaborationavec des organismes de coopération transculturelle. Des partenariats avec desorganisations et des associations du domaine de la santé, en particulier les méde-cins, permettent de diffuser plus largement les concepts de la prévention trans-culturelle et de la promotion de la santé et de mieux faire connaître les offres pro-posées. Des séminaires, des publications et d’autres mesures contribuent à ren-forcer les réseaux et l’échange de connaissances, d’expériences et de bonnespratiques dans ce domaine encore peu institutionnalisé qu’est la transculturalité.La planification de mesures, mais aussi leur mise en uvre doit s’effectuer encollaboration avec d’autres acteurs. Il est recommandé de créer des structurescommunes permettant d’identifier une réaction à des problèmes de santé identi-fiés. Une collaboration avec des organisations à l’étranger est également conseil-lée.

Collaboration translocale et transnationaleLa plupart des membres des collectivités migrantes ont des contacts dans toute laSuisse, dans leur pays d’origine et dans d’autres pays (p. ex. parents,organisations) et regardent volontiers les programmes des chaînes télévisées dechez eux. Ceci amène à dire que les informations de santé dont ils disposent neproviennent pas seulement de Suisse, ce que confirment d’ailleurs plusieursétudes et enquêtes. On peut penser que certaines personnes ou des servicesétrangers avec lesquels les migrants sont en contact seraient à même de relayerdes informations ou de jouer un rôle utile dans la mise en uvre de programmesde prévention. Il pourrait s’agir de professionnels, d’associations, d’organismes deprévention ou d’administrations. Les médias étrangers que la population migranted’ici lit, écoute ou regarde pourraient être utilisés pour diffuser des informations surla prévention et la promotion de la santé.

Déjà depuis les années 90, des publications suisses sont élaborées encollaboration avec les pays d’origine de certains groupes de migrants (Burgi et al.,

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1995). Cette expérience doit se poursuivre, étant entendu que les particularitésdes groupes de migrants établis en Suisse doivent être prises en considération.

Constitution de réseaux avec des décideurs politiquesLes professionnels de la prévention transculturelle soulignent l’importanced’entretenir des contacts avec les politiciens, du fait notamment que des paramè-tres d’autres domaines de la vie politique peuvent affecter la santé de la populationmigrante (p. ex. conditions de l’autorisation de séjour). Les politiciens doivent êtreinformés des enjeux de la prévention transculturelle, des résultats que l’on est endroit d’attendre et des mesures, tous secteurs confondus, qui peuvent avoir uneffet bénéfique. Il est également intéressant de créer des réseaux transnationauxavec des décideurs politiques.

5. Participation et dialogue

Il ressort des enquêtes qui ont été effectuées que les mesures de préventiontransculturelle et de promotion de la santé sont vouées à l’échec en l’absence dedialogue et de participation. Le dialogue avec les groupes-cibles permet de cernerdes problématiques spécifiques à une collectivité, d’assurer une mise en uvreadéquate des mesures, de faire tomber des barrières souvent considérables etd’établir un contact véritable. L’essentiel ici est de créer un climat de confiance.Les projets participatifs demandent du temps et de la persévérance. Il faut égale-ment de la patience pour pouvoir ajuster des positions et des méthodes de travaildifférentes et établir une relation de partenariat.

ParticipationLes professionnels interrogés estiment qu’il faut donner aux personnes et groupesde personnes d’origine migrante les moyens de concevoir activement leur visionde l’existence et leur santé et d’en assumer la responsabilité (Stucker et al., ;Bauer 2008). Les ressources sociales et en personnel dont disposent les groupes-cibles doivent être sollicitées et utilisées, en priorité le capital humain (formation,expérience professionnelle) et les ressources informelles (expérience de la migra-tion, connaissances transculturelles, compétences linguistiques, connaissancesponctuelles en matière de santé et de maladie). Cela suppose une participationadéquate des personnes d’origine migrante à toutes les étapes d’un projet (Kaya2007; voir aussi supra « Développement de l’organisation »). Parallèlement, il y alieu de développer les aptitudes des proches des migrants et leur compétencesanitaire (Health Literacy)5,

Les ressources des groupes-cibles et d’autres normes sociales jouent un rôle im-portant à cet égard car elles déterminent dans quelle mesure une autonomied’action est vraiment possible (Domenig 2007).

La collaboration avec la population migrante, plus particulièrement la collaborationavec le groupe-cible au sein de la population migrante, s’effectue par settings etfait intervenir quatre types d’acteurs :§ des professionnels d’origine migrante§ des organisations de la population migrante§ des personnes de référence de la population migrante (membres du groupe-

cible)§ des médiateurs interculturels

5 Voir Glossaire.

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Professionnels d’origine migranteUn travail efficace au profit de la population migrante suppose que des personnesd’origine migrante y soient associées, si possible au plus haut niveau del’organisation et à toutes les étapes d’un projet. Les collaborateurs d’originemigrante n’ont pas seulement un rôle à jouer quand il s’agit de définir desproblèmes et des besoins ; ils doivent aussi pouvoir participer à la direction, à lamise en uvre et à l’évaluation des projets (Kaya et Efionayi-Mäder, 2007: 22).

Organisations de la population migranteLe travail en réseau, effectué à différents niveaux, avec des organisations de lapopulation migrante favorise une forte participation du groupe-cible. Une bonnecollaboration avec les organisations et des échanges réguliers sont nécessairespour obtenir des informations sur la population migrante et associer les groupes-cibles aux processus de décisions. La population migrante doit être prise encompte dans toute sa diversité. Par exemple, il ne faut pas seulement s’en teniraux organisations reconnues, mais aussi établir des liens avec des groupementsmoins formels, qui tiennent souvent une place plus importante dans la vie des mi-grants. Le réseautage prend du temps ; les connaissances d’un expert externepeuvent éventuellement être nécessaires pour arriver à se faire une idée précisedes formes d’organisation des groupes cibles.

Les personnes de référenceLes personnes de référence jouent un rôle important (Moret et al., 2007a; Stuker etal., 2008; Bauer, 2008). Etant donné que leurs compétences sont reconnues depart et d’autre et qu’elles inspirent confiance, elles peuvent intervenir comme in-termédiaires entre les professionnels et les groupes-cibles. Les personnes de réfé-rence doivent être choisies de cas en cas, en fonction de la place qu’elles occupe-ront dans un projet et des caractéristiques du groupe-cible. Selon la nature de leurtravail, les acteurs peuvent présenter un profil très différent (voir encadré).

Les organisations et personnes de référence susceptibles d’exercer une influencesur la population migrante ne sont pas forcément établies en Suisse. Une appro-che transnationale permettrait d’obtenir des informations supplémentaires et derenforcer la participation.

Médiateurs interculturelsLes professionnels de la prévention du tabagisme et de l’alcoolisme soulignentl’importance particulière que revêtent les médiateurs interculturels dans le cadrede la prévention transculturelle (Müller, 2008; Bauer, 2008; Stuker et al., 2008).Ces intervenants contribuent à combler des lacunes en matière d’information et àdépasser des inhibitions. Ils représentent une sorte de passerelle entre lesprofessionnels et les groupes-cibles. D’après l’Association suisse pourl’interprétariat communautaire et la médiation culturelle (interpret), les médiateursrenseignent les personnes d’origine migrante et les fournisseurs de prestationspubliques, selon leurs besoins respectifs, sur les particularités culturelles d’unecommunauté, les principes régissant le système politique et social d’un pays et lesusages propres à une société. Ils servent d’intermédiaire entre les personnesd’origine migrante et les organismes de formation et de consultation et veillent àune bonne compréhension entre le médecin et son patient, l’avocat et son client,l’enseignant et les parents. Seuls ou en équipe, ils participent à l’organisation et àla réalisation de projets de prévention, de rencontres d’information pour lespersonnes d’origine migrante ou à d’autres projets en lien avec l’interculturalité. Ilsconnaissent les interdits d’une société et les comportements dictés par des normessocioculturelles. Des pools comme Interpret et Imprenti permettent aux médiateursinterculturels de travailler dans des conditions acceptables. Sur son site Internet,l’Association suisse pour l’interprétariat communautaire et la médiation culturelle(interpret) propose un registre des services professionnels d’interprétariat

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communautaire et un argumentaire pour le recours à des interprètescommunautaires (www.inter-pret.ch).

6. Empowerment et Health Literacy

L’empowerment6 est une condition essentielle à la réussite de mesures en faveurde la santé des migrants; à ce titre, il doit être encouragé (Moret et al., 2007 a et b,OFSP, 2007c; Kaya, 2007; u.a.). Ce concept est aussi un facteur déterminant del’égalité des chances et de l’auto responsabilisation de groupes défavorisés de lapopulation.

L’empowerment de groupes socialement défavorisés implique la suppression debarrières structurelles. Cela signifie d’une part que l’on utilise activement lesressources existantes (p. ex. formation de conseils constitués de membres dugroupe-cible qui donnent leur avis lors de la planification et de la mise en uvred’offres), d’autre part que l’on s’engage à solliciter et reconnaître le groupe-cible(BZgA, 2006b). L’empowerment a pour objectifs une répartition plus équitable desressources et le dépassement du sentiment d’impuissance (Domenig, 2006a).

Ce concept signifie aussi transmettre des informations et proposer des mesures deformation de base et de formation continue aux membres de la populationmigrante. Renforcer la compétence sanitaire (Health Literacy)7 des groupes-ciblesfait donc partie de la prévention transculturelle et de la promotion de la santé. A cetégard, certaines règles en matière de communication doivent être respectées(chapitre 5, Réseaux de la population migrante).

Les enquêtes Stuker et al. (2008) et Bauer (2008) indiquent que les personnesd’origine migrante sont vivement intéressées à participer à la conception de leursanté et de leurs conditions de vie. Cette ressource doit absolument être exploitée.La formation de base et la formation continue, la sollicitation et la reconnaissancedes médiateurs interculturels et d’autres personnes de référence d’originemigrantes sont des instrument d’empowerment importants, de même que lacollaboration avec des réseaux et les organisations de la population migrante.

L’empowerment peut être à l’origine de profonds changements dans lescommunautés migrantes (More, Meffre et Dahinden, 2007 a et b). Unecollaboration plus soutenue avec des professionnels et des organisations de lapopulation migrante conduit à une professionnalisation de ces milieux. La chargede travail qui en découle pour les membres actifs de la population migrante peutdevenir telle qu’un travail bénévole, comme on le conçoit encore aujourd’hui, n’estplus possible, ou alors plus dans la même mesure (Moret, Meffre et Dahinden,2007 a et b). La professionnalisation peut aussi amener les personnes concernéesà se détacher des réseaux existants et à rechercher d’autres environnementssociaux (Moret, Meffre et Dahinden, 2007 a et b). Ces changements doivent êtrepris en compte lors de la planification d’un engagement à plus long terme enfaveur de la population migrante.

6 Voir glossaire.7 Voir glossaire.

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7. Groupe-cible

Les activités de prévention et de promotion de la santé doivent toutes s’adresseraussi aux personnes d’origine migrante. Le groupe-cible ne doit pas forcément êtredéfini d’après le statut migratoire ; dans bien des cas (par exemple dans uneapproche setting), d’autres critères peuvent être retenus, comme la situationsocioéconomique. Dans le domaine de la transculturalité, de même que pour laproblématique genre, il est impératif d’adapter les méthodes et les instruments auxsituations de vie et aux problèmes particuliers des personnes d’origine migrante(Kaya 2007). Les différents groupes de personnes d’origine migrante peuvent avoirdes problèmes et des besoins distincts, ce que montrent aussi les groupes que l’onrencontre dans la population indigène. Etant donné que la population migrante estaussi peu homogène que la population indigène, le groupe-cible doit être définipour chaque projet séparément.

Choix du groupe-cibleCertaines connaissances sont nécessaires pour pouvoir justifier le choix d’ungroupe-cible. Dans la mesure du possible, le choix s’effectue sur la base d’un be-soin scientifiquement prouvé. Le groupe-cible peut aussi être défini d’après desproblèmes exprimés et reconnus. Il faut savoir que certains groupes-cibles peuventavoir du mal à s’exprimer du fait de leurs conditions de vie. Lors de l’élaborationd’une offre, les moyens de communication du groupe-cible doivent être systémati-quement analysés et discutés avec les représentants du groupe-cible. Il est impor-tant de tenir compte des ressources sociales et en personnel du groupe-cible et deles utiliser dans le cadre du projet plutôt que de partir de déficits (Kaya 2007). Letableau 10.1 peut être utile pour sélectionner les facteurs déterminants. Les appro-ches ciblées sur la migration conservent toute leur importance une fois que lesinstitutions se sont ouvertes à la population migrante. Quel que soit le choix effec-tué, la méthode doit toujours s’inspirer de principes transculturels.

8 Prévention structurelle et prévention centrée sur lapersonne

Les activités de prévention doivent viser à la fois des améliorations structurelles etle comportement individuel en matière de santé. (BZgA 2006). Les enquêtespermettent de penser qu’un renforcement des mesures d’ordre structurel sera bienaccepté par la population migrante (notamment protection contre la fumée passivesur le lieu de travail, restaurants sans fumée, restrictions d’âge et d’achat).

Ce qui est déterminant, c’est un « bon mélange » des deux formes de prévention.La prévention structurelle pose les conditions-cadres qui permettent modifier lescomportements en matière de santé et de dépendances. Dans la mesure dupossible, les changements structurels doivent relever des objectifs ou, pour lemoins, de la vision d’une offre. Pour les concepteurs d’offres et de projets, celasignifie qu’ils doivent connaître la littérature scientifique des deux formes deprévention. Comme pour le groupe-cible, le choix d’une méthode doit, dans lamesure du possible, se fonder sur des données et des analyses. Les éventuellesexpériences faites dans le cadre d’autres interventions doivent être prises enconsidération. Dans bien des pays, la prévention structurelle est nettement plusavancée qu’en Suisse, en matière de tabac plus spécialement (p. ex. en Turquie,une loi interdisant de fumer sur le lieu de travail entera en vigueur en 2009). Lesdispositions applicables dans le pays d’origine pourraient être discutées et servirde point de départ à un échange.

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9. Approche setting

L’approche setting s’efforce d’aménager les conditions-cadres de la populationmigrante dans une optique de promotion de la santé. Il s’agit d’une approchecentrale pour les groupes de population qui évoluent dans un milieuparticulièrement défavorable pour la santé, comme c’est le cas pour certainsgroupes de migrants. La promotion transculturelle de la santé orientée settingsignifie arranger sur un plan structurel le domaine considéré (généralement école,lieu de travail, commune, associations de quartier) pour favoriser descomportements sains. Elle tient compte des caractéristiques sociales de lapopulation migrante.

Les settings sont des systèmes sociaux (BZgA 1996). De ce fait, la préventiontransculturelle et la promotion de la santé doivent tenir compte des particularitéssociales présentées par la population migrante des settings considérés.L’approche participative et le travail par l’intermédiaire de relations fortes (climat deconfiance) jouent ici un rôle central.

Deux exemples d’une approche transculturelle par setting :§ La promotion de la santé en entreprise doit aussi être mise en uvre dans des

secteurs professionnels qui occupent un nombre particulièrement élevé depersonnes d’origine migrante. Les migrants doivent être associés à laplanification de mesures internes de promotion de la santé.

Dans une intervention setting en milieu scolaire, il faut, dans la mesure du possi-ble, s’efforcer de planifier et de réaliser les activités de prévention et de promotionde la santé en collaboration avec les enseignants, les élèves et les parentsd’origine migrante. Sur le plan de la communication, il faut veiller à cibler aussi lespersonnes qui ont une moins bonne compréhension de la langue locale et sontdifficilement accessibles par des messages sous forme écrite.

10. Approche terrain – Faciliter l’accès aux offresTravail de prévention sur le terrainLes professionnels interrogés confirment que l’approche « terrain » présente unintérêt majeur dans l’optique d’un travail de prévention auprès des personnesd’origine migrante. L’expérience monte en effet que ces personnes, et surtout lespersonnes socialement défavorisées (BZgA 2006), s’adressent très tardivement àdes institutions. Le travail de prévention participatif, sur le terrain, doit être considé-ré comme une stratégie importante et être mise en uvre en tant que telle. Il s’agitaussi d’éviter une prévention de type « top-down ». Le travail sur le terrains’effectue par l’intermédiaire de réseaux (voir chiffre 10.1.5., Participation et dialo-gue). Les objectifs et les groupes-cibles doivent être clairement définis.L’adaptation transculturelle du travail sur le terrain signifie obtenir des informationssur les influences sociales et les normes – elles changent d’un groupe à l’autre –d’une communauté et se familiariser avec les settings des groupes-cibles, leursnormes, leurs structures et leurs sous-cultures. Les intervenants vont au-devantdes groupes-cibles et s’intéressent à leur vision de l’existence, leurs usages, leurcompétence sanitaire (Health Literacy), leur caractère non formel et à l’importanceaccordée aux relations dites fortes. Force est de constater que les lacunes sontencore importantes sur le plan du travail conceptuel et de la réalisation d’une ap-proche dite de terrain.

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Adaptation des prestationsLes professionnels de la prévention transculturelle considèrent que les prestationsgénérales doivent être adaptées comme suit :§ interlocuteurs réguliers§ accessibilité correspondant aux besoins de la population migrante (heures

d’ouverture, présence sur Internet, répondeur téléphonique)§ amélioration de la qualité des consultations destinées à la population migrante§ mode de communication simple en français/allemand/italien et dans plusieurs

autres langues.

Renforcer la visibilité des offresBien souvent, les offres à la disposition des personnes d’origine migrante ne sontpas suffisamment connues. Les professionnels recommandent de faire davantagede publicité, par exemple : annonces dans la presse lue par la population migrante,dans les journaux gratuits et dans les transports en communs.

11. Adapter les méthodes de communication

Conception de la communication

La manière la plus efficace de communiquer avec la population migrante reste lecontact personnel. L’importance d’une information écrite (même dans la langue dela population concernée) ne doit pas être surestimée. Il faut considérer lessupports écrits comme une aide et, surtout, comme un moyen d’entrer en contactavec la population migrante. Lorsque la langue constitue un écueil ou ne suffit pasà communiquer, il faut privilégier d’autres formes de communication (images,scènes, actions, musique, films, etc.). Les différentes formes de communicationpeuvent être perçues très différemment d’un groupe à l’autre de la populationmigrante.

Manières d’entrer en contact avec la population migrante

L’objectif prioritaire de l’approche transculturelle de la prévention et de la promo-tion de la santé est d’offrir à la population migrante – ainsi qu’aux groupes de per-sonnes marginalisées – l’accès à un vaste choix d’offres et de prestations. Tantque cet objectif n’est pas atteint, les moyens d’entrer en contact avec la populationmigrante méritent une attention particulière. Il faut accorder une place importanteau travail sur le terrain ; cette recommandation ne vaut pas seulement pour la po-pulation migrante. Le travail sur le terrain est déterminant. Il faut aussi étudier lapossibilité de solliciter les médecins traitants et les pharmaciens qui, générale-ment, jouissent de la confiance de la population migrante. Les cours, les séminai-res de travail et les rencontres d’information peuvent constituer des formules inté-ressantes ; il faut les proposer en collaboration avec les groupes-cibles. Les parti-cipants à ce type d’interventions doivent pouvoir associer les messages de préven-tion à leurs expériences personnelles. La musique ou l’expression théâtrale peu-vent aussi constituer des outils de sensibilisation, à la condition que les représen-tants du groupe-cible s’investissent dans cette démarche. Parmi les mesures quine donnent aucun résultat, relevons : les interventions strictement écrites, les ate-liers accueillant un public hétérogène (langue, niveau de formation), la transmis-sion - sans suivi - d’informations à des présidents d’associations de migrants, laprojection de films documentaires sur la prévention non accompagnée d’un débat,des interventions à un moment inopportun, enfin, une collaboration manquant deprofessionnalisme avec des personnes de référence et des médiateurs intercultu-rels (voir chapitre 5, Réseaux de la population migrante).

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On s’accorde à penser que les personnes de référence de la population migrantejouent un rôle important quand il s’agit d’entrer en contact avec cette population etde diffuser des informations (personnes de référence, voir encadré, chiffre 10.1.5,Participation et dialogue). Pour être pleinement efficace, la personne de référencedoit jouir de la confiance de la population migrante, exercer une certaine influencesur elle et posséder une formation suffisante. Les avis divergent considérablementau sujet du rôle joué par les associations et d’autres organisations de la populationmigrante dans la diffusion d’informations sur la santé. Les professionnels leursaccordent une grande importance. Quant aux associations diverses, elles semontrent intéressées par des activités telles que des séances d’information et desprogrammes stop-tabac, à la condition que ces mesures soient accompagnées etqu’elles ne constituent pas une charge trop lourdes pour des structures qui,souvent, manquent déjà de moyens (Güngör et al., 2000, Salis Gross et al. 2007).

Communication via les médias

S’adresser à la population migrante via les médias suppose que l’on s’interroge aupréalable sur le groupe-cible considéré. De manière générale, les personnesmigrantes apprécient les médias dans la langue de leur pays d’origine. Latélévision est le premier média utilisé par la population migrante, surtout au niveaude la première génération. Une présence sur Internet est conseillée pour accéderaux jeunes de la deuxième/troisième génération. A ce jour, l’importance de lapresse écrite pour la population migrante n’a guère été étudiée en Suisse ; ce quel’on sait, c’est que la situation varie considérablement selon le pays d’origine. Lapopulation migrante se sert aussi bien des médias du pays d’origine que desmédias suisses ; les jeunes ont tendance à se tourner davantage vers les médiasdu pays d’accueil. Une collaboration transnationale avec les médias doit êtreétudiée, là où l’investissement semble en valoir la peine. A ce jour, il n’existe pas(encore) d’émissions ou de fenêtres publicitaires suisses dans les médiasétrangers.

En Suisse, plusieurs médias (principalement des revues) sont faits par et pour lesmigrants ou des groupes de migrants. Une collaboration avec ces médias estconseillée, étant entendu que la manière d’opérer doit s’adapter de cas en cas auxparticularités des groupes visés.

Adaptation de la communication au groupe-cibleLes caractéristiques du groupe-cible déterminent les contenus d’information. Lesmessages de prévention doivent tenir compte du contexte socioculturel, du degréde connaissances et du niveau de formation de la population migrante ainsi que deses principes, valeurs et conceptions en matière de santé et de maladie. Lesconsidérations de genre doivent être intégrées. Une combinaison des approchespeut s’avérer fructueuse : les thèmes bien acceptés par le groupe-cible peuventouvrir la voie à des sujet plus difficiles à aborder ou qui sont passés sous silence.

12. Documentation, évaluation et transfert deconnaissances

Une solide documentation et une évaluation rigoureuse sont indispensables pouraméliorer les offres et diffuser des recommandations de bonne pratique (p. ex.dans le cadre de congrès et de publications) (OFSP, 2007c). L’efficacité des mesu-res doit être analysée et documentée. Une documentation et une évaluation doi-vent être demandées pour tous les projets d’une certaine importance et lesmoyens financiers nécessaires à leur réalisation doivent être discutés.

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Les professionnels interrogés accordent une grande importance à l’évaluation desprocessus car c’est ce qui contribue à améliorer un projet en permanence (Müller,2008). Toutefois, avant de se prononcer sur le bénéfice et l’efficience d’un projet, ilfaut évaluer au préalable l’efficacité des offres de prévention.

L’orientation transculturelle des offres de promotion et de prévention estencouragée par un transfert ciblé de connaissances et de moyens opérationnels(BAG, 2007c), par exemple dans le cadre de conférences, d’ateliers et via desplateformes Internet (voir chapitre 5, Réseaux de la population migrante).

13. Recherche

La recherche dans le domaine Migration et santé doit être encouragée, toutparticulièrement au niveau de la prévention transculturelle et de la promotion de lasanté (Kasper et al., 2008). Elle doit être bien coordonnée et menée eninterdisciplinarité.

Problématiques précises et méthodes adéquatesLes problématiques restées ouvertes doivent être discutées avec lesprofessionnels de la prévention transculturelle et de la promotion de la santé. Ilincombe à la recherche d’élaborer et d’appliquer de cas en cas la méthode la plusadaptée. Les lacunes sont encore considérables en la matière.

Collecte systématique de données spécifiquement exploitablesPour pouvoir observer sur le long terme l’état de santé, les conceptions de vie etles comportements en matière de santé des personnes d’origine migrante etdéceler d’éventuels besoins de prévention, il est indispensable de pouvoir seréférer à une base de données régulièrement et systématiquement mise à jour, quise prête à des comparaisons (Kasper et al., 2008).

Interprétation combinée des données qualitatives et quantitativesLa recherche se fonde de manière croissante sur des approches relevant dessciences sociales et des approches combinant sciences sociales-épidémiologie.Ce faisant, elle fournit des informations sur la manière de penser et lescomportements des individus, donc des données importantes dans une optique deprévention et de promotion de la santé. Les bases scientifiques analysées dans lecadre du projet amènent à dire que la recherche empirique doit se poursuivre etêtre renforcée, ce qui permettrait la mise en place de stratégies basées surl’évidence. Les données qualitatives et quantitatives doivent être interprétéesensemble (et non séparément), ce qui renseignera sur manière dont la réalitésociodémographique agit sur la santé.

Facteurs de risque spécifiques à la problématique migratoirePour certaines maladies, principalement celles en lien avec la consommation detabac et d’alcool, l’alimentation et le manque d’exercice physique, la mortalité despersonnes d’origine migrante doit être analysée de manière différenciée, demanière à fournir des informations sur des groupes présentant des risquesspécifiques. Ainsi, il sera possible de mettre au point des offres correspondantes.Pour les jeunes, la recherche doit se poursuivre et analyser les données denationalité en combinaison avec des informations sur l’origine migrante, le statutsocioéconomique, etc. Une analyse plus détaillée de l’influence sociale (p. ex. peergroups ou famille) sur les différents groupes de migrants fournirait de précieusesinformations. Par ailleurs, il faudrait étudier quels obstacles entravent l’accès auxmesures de prévention et de promotion de la santé parmi les sous-groupes de lapopulation migrante.

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Exploitation des médiasL’utilisation des médias par les personnes d’origine migrante n’a pas étésuffisamment analysée à ce jour. Les personnes d’origine migrante devraient êtrerecensées systématiquement dans le panel correspondant ; l’origine migrantedevrait être analysée en combinaison avec d’autres facteurs, comme le statutsocioéconomique (Piga A in Bonfadelli et Moser, 2007). S’agissant descampagnes d’affichage et des spots publicitaires en matière de prévention dutabagisme et de l’alcoolisme - éventuellement aussi pour cette épidémie qu’est lasurcharge pondérale -, il faut se demander quels changements plusspécifiquement centrés sur la migration seraient les bienvenus.

Analyser l’utilisation et le potentiel des réseauxLes réseaux jouent un rôle majeur dans la prévention transculturelle et la promo-tion de la santé. Cet aspect a encore peu été étudié. Il y a lieu de poursuivre lesrecherches dans ce domaine.

InstrumentsL’enquête auprès de professionnels oeuvrant dans le domaine transculturel met enévidence que les normes de qualité, les check-lists et les évaluations doivent êtreélaborées en collaboration avec des institutions qui ont une certaine expérience enmatière de transculturalité (Bauer, 2008).

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Recommandations pour une prévention du tabagismecentrée sur la migration

§ Il est primordial de proposer davantage d’offres de prévention à la populationmigrante ou d’axer plus fortement les offres existantes sur cette population.Moyennant des adaptations négligeables, de nombreuses offres peuvent aussiêtre utiles à la population migrante ; inversement, des mesures en faveur desgroupes socialement défavorisés de la population migrante peuvent aussiprofiter à d’autres groupes de la population.

§ Les projets actuels et à venir de lutte contre le tabagisme doivent traiter lapopulation migrante de manière différenciée

§ Des mesures spécifiques au sexe et à l’âge doivent être introduites. Il faut plusparticulièrement s’adresser aux hommes, car ils fument nettement plus que lesfemmes, indépendamment de leur origine. Le Monitoring de l’état de santé dela population suisse indique un besoin de prévention chez les femmes âgéesde 29 à 50 ans. Les femmes bien intégrées au niveau de la langue onttendance à fumer davantage, suivant ainsi une habitude largement répanduechez les Suissesses (Gabadinho, Wanner et al., 2006).

§ Des interventions axées spécifiquement sur certains groupes sontrecommandées pour les grands groupes ou sous-groupes et en cas defréquence de consommation élevée car l’impact escompté est grand.

§ Les informations sur le syndrome de la dépendance doivent être transmisesspécifiquement. L’accent doit être mis sur les effets de la nicotine au niveauphysiologique et l’efficacité des médicaments en cas d’arrêt de consommation.

§ De nombreux fumeurs ont, ou ont eu, dans leur entourage des personnes quiont développé une maladie liée au tabac ou qui en sont mortes. Cetteexpérience peut être utilisé dans le cadre de mesures de prévention.

§ La prise de conscience croissante des dangers du tabagisme passif, enparticulier pour les enfants, peut être exploitée.

§ Des informations ciblées à l’intention des parents sont conseillées, p. ex. dansle cadre de cours de préparation à la naissance ou de soins aux nourrissons.

§ L’image du non-fumeur digne d’admiration doit être valorisée ; voir quellespersonnes dans la population migrante peuvent être des modèles pour legroupe-cible.

§ Dans certains groupes de migrants, le comportement à l’égard du tabac depersonnes qui bénéficient d’une estime particulière influence considérablementcelui des autres personnes. Voir quelles personnes au sein du groupe peuventtenir ce rôle.

§ Chez les musulmans, le ramadan peut être une bonne occasion d’inviter lesfumeurs à arrêter de fumer (pendant cette période, les musulmans pratiquantsont l’interdiction de fumer durant la journée).

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Recommandations pour une prévention de l’alcoolismecentrée sur la migration

§ Il est primordial de proposer davantage d’offres de prévention à la populationmigrante ou d’axer plus fortement les offres existantes sur cette population.

§ La prévention de l’alcoolisme a besoin de plus d’offres axées spécifiquementsur l’origine des migrants et qui intègrent des facteurs importants pour lesgroupes-cibles concernés, notamment sexe, âge et statut socioéconomique.

§ La population migrante doit davantage être prise en compte par les offres deprévention de l’alcoolisme s’adressant à l’ensemble de la population.

§ Les offres doivent tenir compte du sexe et de l’âge (les hommes boiventdavantage que les femmes et la consommation d’alcool augmente avec l’âge).Le cliché selon lequel il faut boire pour être un homme doit être combattu. Lesapproches visant un changement de comportement des hommes doivent êtreétudiées en vue d’une adaptation ciblée spécifiquement sur la populationmigrante.

§ Le rôle de la famille et de son potentiel doit être intégré lors de la planificationd’interventions.

§ Il faut renforcer le soutien aux personnes vivant dans l’environnement social depersonnes confrontées à un problème d’alcoolisme et les conseiller.

§ Il faut briser le silence qui entoure un comportement à risque en matièred’alcool et informer des dangers d’une consommation excessive.

§ Une attitude positive à l’égard des personnes abstinentes doit être encoura-gée.

§ Les mesures répressives sanctionnant une conduite en état d’ébriété doiventêtre encadrées par des mesures d’accompagnement individuel d’une certainedurée.

§ Il faut proposer un accompagnement régulier, par un professionnel, après unretrait du permis de conduire imputable à une consommation d’alcool.

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