Prières des Bénédictins€¦ · PRIÈRES DES BÉNÉDICTINS 16 grand auteurs s monastiques traditionnels, des aspects plus méconnu de la spiritualité bs éné-dictine moderne

Prières des Bénédictins

148131PBN_PRIERE.fm Page 3 Lundi, 7. décembre 2009 10:58 10

Extrait de la publication

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2009

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Daniel-Odon Hurel

Prièresdes Bénédictins

XVIe-XXeÞsiècle

Éditions du Seuil27 rue Jacob, Paris VIe


© Éditions du Seuil, janvierÞ2010

ISBN 978-2-02-097312-0

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À la mémoire de Louis-Gabriel Hurel



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Introduction

La prière bénédictine du XVIe au XXeÞsiècle

Lorsque l’on envisage la prière bénédictine,on pense traditionnellement à la période médié-vale de la même manière que, dans l’esprit dupublic cultivé, nourri en cela par une longuetradition historiographique et une certainevision patrimoniale et culturelle, le monachismeest une affaire médiévale. C’est d’ailleurs danscet esprit que certaines notices de dictionnairessemblent envisager l’histoire de la prière monas-tique. Ainsi, dans le Dizionario degli Istituti diperfezione, l’article «ÞPreghieraÞ» concentrel’analyse de la prière monastique occidentale surle Moyen Âge, voire sur la période qui précèdela création des Dominicains au XIIIeÞsiècle1.

1. Article «ÞPreghieraÞ», in Dizionario degli Istituti



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Cependant, le monachisme bénédictin enparticulier ne s’arrête pas au seuil de l’époquemoderne et d’autres travaux récents envisagentcette histoire monastique comme s’insérantdans une longue durée au cours de laquelle lemonachisme est totalement inséré dans desproblématiques à la fois religieuses, cultu-relles, politiques, sociales et économiques1.

À la chronologie traditionnelle qui fait sesuccéder des formes de vie consacrées àd’autres formes de vie religieuse, il faut doncsubstituer une certaine continuité des diffé-rentes conceptions de la vie régulière à traversles périodes, permettant ainsi de mieux saisirles rapprochements, les relectures de tradi-tions et les influences en matière de prièrecomme en matière d’organisation interneou de liturgie. Il n’y a donc pas de travaild’historien sans déconstruction ni reconstruc-tion. La prière n’échappe pas à cette néces-sité. C’est en particulier évident lorsque l’onregarde les écrits monastiques consacrés à la

1. Daniel-Odon Hurel (dir.), Guide pour l’histoire desordres et des congrégations religieuses (France, XVIe-XXeÞsiècle),Turnhout, Brepols, «ÞBibliothèque de l’École pratiquedes hautes étudesÞ», 2001.

perfezione, Rome, Edizione Paoline, 1973, col.Þ580-719.


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prière entre le XVIe et le XXeÞsiècleÞ: pournous, ces textes sont à la fois des sources etune suite de regards sur la tradition elle-même. Il faut donc bien avoir conscience quetoute prière, tout texte sur la prière, touteméthode normative au sujet de la prièreémane d’une société, que cet ensemble docu-mentaire exprime des réalités à la fois spiri-tuelles, religieuses, sociales et politiques, et enfinqu’il évolue dans ses contenus. Même si l’objetde la prière, la raison d’être de la prière sontimmuables, les formes et les contenus évoluentà partir des mêmes fondements textuels, théo-logiques et ecclésiologiques, par exemple1.

Il reste une question de définition.Qu’entend-on par prière «ÞbénédictineÞ»Þ?Dans l’absolu, il s’agirait de prendre encompte toutes les familles monastiques quiutilisent comme fondement la Règle de saintBenoît et intégrer en particulier Fontevraud,les Camaldules, les Célestins, les Olivétains et,bien entendu et peut-être surtout, la famille

1. Voir en particulierÞ: Jean-François Cottier, étudesréunies par, La Prière en latin de l’Antiquité au XVIeÞsiècle.Formes, évolutions, significations, Turnhout, Brepols,«ÞCollection d’études médiévales de NiceÞ», 6, 2006Þ;en particulier, l’introduction de Patrick Henriet,p.Þ197-207.




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cistercienne. En privilégiant la famille béné-dictine plus ou moins héritée de la traditionclunisienne, ce que l’on appelle souvent lesbénédictins «ÞnoirsÞ», nous avons bien cons-cience du risque d’une certaine schématisation.Cependant, le poids, à l’époque moderne,deþces familles (en particulier des congré-gations de Saint-Vanne et de Saint-Maur)dans la vie monastique et dans l’histoire del’Église apparaît comme suffisamment signi-ficatif.

L’histoire de la prière bénédictine s’incarneainsi dans une histoire de la spiritualité, elle-même envisagée comme une composanted’une histoire culturelle et sociale. La prièrebénédictine, entre le XVIe et le XXeÞsiècle, semanifeste donc dans une histoire sur laquelleles courants de spiritualité, autrement appe-lés «ÞécolesÞ», souvent extérieurs au mondemonastique, peuvent influer. Enfin, la prièrebénédictine s’exprime aussi dans la définitionmême que les moines donnent de leur statutdans l’ÉgliseÞ: prière privée et prière publiquene sont pas perçues de la même façon chezLouis de Blois, Augustin Baker, le père Josephlorsqu’il réorganise la vie bénédictine fémi-nine ou dom Guéranger lorsqu’il refonde lemonachisme bénédictin dans les années 1830.



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Au commencement était la Règle. La viemonastique bénédictine s’appuie essentielle-ment sur la Règle de saint Benoît, texte court etpourtant complet, soumis à des relecturesconstantes depuis le Moyen Âge. C’est essen-tiellement ce texte qui détermine la physiono-mie de la prière «ÞbénédictineÞ». Pour autant,celle-ci n’étant que le fruit d’une expérience etde la réception de traditions antérieures, la spi-ritualité qui en découle est aussi le reflet de pra-tiques partagées en dehors du monachisme«ÞbénédictinÞ». La diffusion de la Règle parmiles professionnels de la prière, au Moyen Âge, aencore amplifié son influence. C’est donc de laRègle qu’il faut partir, en particulier des diffé-rents chapitres consacrés à la prièreÞ: les cha-pitresÞ8 à 20 pour ce qui est de l’organisation del’office divin mais aussi le 52e consacré à l’ora-toire du monastère auquel il faut ajouter les 45e

et 50e qui évoquent différents aspects de l’officedivin. Ces passages sont commentés au gré desréformes, internes ou imposées de l’extérieur,en particulier à l’occasion de la fondationdeþnouvelles familles bénédictines plus oumoins centralisées, phénomène important dela vieþmonastique du XVIe au XVIIeÞsiècle et auXIXeÞsiècle. Parmi ces relectures, certaines sontnormatives et d’autres spirituelles, reflétant




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ainsi le contenu même du texte «ÞfondateurÞ».Cependant, quelles qu’elles soient, ces relec-tures considèrent toutes le texte fondateurcomme une illustration des principes évangé-liques, comme un ensemble de moyens oud’outils pour parvenir à l’union personnelle àDieu, mais aussi comme une œuvre équilibréeet cohérente1.

Plus largement et en marge de l’office divinréparti dans la journée, la spiritualité monas-tique se nourrit également de textes quiconstituent des prières transmises de façonplus ou moins aléatoire et qui révèlent une pra-tique importante, voire centrale de la prièreindividuelle dans le monachisme, reflet del’intimité d’une relation à DieuÞ: paraphrasesdes psaumes, oraisons jaculatoires (le plus sou-vent de courts versets bibliques), invocationssyllabiques, prières de dévotion en latin et enlangue vulgaire, méditations construites, pré-dications…

Ainsi, de cette diversité d’approches, il sedégage trois dimensions de la présence de laprière chez les bénédictins modernes etcontemporainsÞ: la norme, qui fixe le cadre de

1. Dom Guy-Marie Oury, La Tradition bénédictine,Tours, CLD, 1978.



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la prière, le plus souvent liturgique mais pasuniquement, le discours sur la prière, qui définitles contenus et souligne les points essentiels, etenfin la «ÞproductionÞ» de prières, dans laquelleon aurait tort de voir uniquement une prièrepersonnelle, déconnectée de la prière commu-nautaire qui justifie en grande partie la vie céno-bitique selon la Règle de saint Benoît. Cette«ÞproductionÞ» de prières contribue aussi à unecertaine pastorale bénédictine, hors du seulespace liturgique, qui rejoint une forme tradi-tionnelle de religiosité «ÞpopulaireÞ», à traversla dévotion spécifique à saint Benoît, autour desreliques du saint et de la médaille qui lui estconsacrée. Chez les bénédictins contempo-rains, dom Guéranger en particulier, cettemédaille fait l’objet d’explications soignées quilui confèrent une légitimité pastorale évidente,en marge de l’assistance à l’office divin.

Cette anthologie se divise donc en troisparties qui tentent de cerner, à partir d’unéchantillon d’auteurs et de textes, la réalité etl’évolution de la prière à l’époque moderne etcontemporaine en milieu bénédictin, masculinet féminin. Ces textes sont le reflet d’une réa-lité historique mais leur choix est aussi dictépar la volonté de mettre en valeur, à côté de



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grands auteurs monastiques traditionnels, desaspects plus méconnus de la spiritualité béné-dictine moderne (les bénédictines du Calvairepar exemple), des textes issus de livres nor-matifs, constitutions et cérémoniaux, peu luscar souvent difficilement accessibles, mais quisont pourtant au cœur de la vie monastique. Sil’aire géographique retenue est plutôt «Þfran-cophoneÞ», en raison notamment de la dispo-nibilité de textes en français, il ne faudrait paspour autant négliger la place de la spiritualitébénédictine italienne, en particulier issue dela congrégation de Sainte-Justine de Padouedont l’influence est importante sur les congré-gations françaises du XVI au XVIIIeÞsiècle, nicelles des congrégations de Bursfeld ou deMelk ou encore, en Espagne, de Valladolid1.

La prière monastique a donc une histoire.Même s’il est difficile d’isoler le monde béné-dictin «ÞnoirÞ» du monde cistercien, surtoutlorsque l’on connaît l’influence considérablede saint Bernard aux XVIe et XVIIeÞsiècles, iln’est pas inutile de se poser la question de

1. Dom Philibert Schmitz, Histoire de l’ordre de saintBenoît, Maredsous, 1942-1956, 7 vol.Þ; Antonio LinageConde, San Benito y los benedictinos, Braga, 1991-1993,7 vol.



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l’existence d’une spécificité de la prière enmilieu bénédictin. Au cœur du temps desréformes, entre Devotio moderna et recherched’un «ÞespritÞ» bénédictin telle que l’exprimele XVIIeÞsiècle, des influences contradictoires etdes situations particulières témoignent de ten-sions entre la prière individuelle et la prièrecollective, entre la prière privée et la prièrepublique. Ces tensions puisent leurs sourcesdans l’histoire de la définition du monachismemoderne au cœur des conflits religieuxÞ: audébut du XVIIeÞsiècle, un bénédictin anglais enexil entre France et Italie, comme AugustinBaker, ne peut avoir la même conceptioncommunautaire de la prière qu’un moine desjeunes congrégations structurées de Saint-Vanne ou de Saint-Maur, dans lesquelles laplace des textes normatifs et liturgiques unifor-misant les pratiques et l’observance monastiquesemble laisser peu de place à une expressionpersonnelle de la prière au profit de l’officedivin, même si celui-ci est récité en privé.

On l’aura compris, il est nécessaire de préci-ser les caractères principaux de cette prièrebénédictine moderne, une prière qui ne naîtbien entendu pas au XVIeÞsiècle mais quis’insère dans une tradition à la fois spirituelle




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et faite d’usages et de coutumes. L’abandon dela vie commune, la commende et le systèmebénéficial appartiennent aussi à l’histoire de laprière monastique, par les conséquencesqu’ils ont sur les pratiques régulières et lesobservances, phénomènes contre lesquels lesréformes bénédictines modernes s’élèverontpour aboutir à une remise en vigueur des prin-cipes de la Règle – la vie commune, la sépara-tion du monde et la pauvreté individuelle1.

L’enracinement de la prière bénédictine moderneÞ: l’héritage médiéval

La prière bénédictine, non seulement s’ins-crit dans l’histoire de la prière chrétienne, maiselle a nourri cette même prière, une prièredont les formes nombreuses sont parfois diffi-ciles à saisir mais dans laquelle la Bible joue unrôle capitalÞ: le Livre alimente en effet la prièreliturgique individuelle. Ainsi, même en dehorsdu psautier et des textes liturgiques, l’insis-tance sur la place de l’Écriture sainte et de latradition patristique dans la prière est un

1. Sur les réformes monastiques du XVIeÞsiècleÞ: Jean-Marie Le Gall, Les Moines au temps des réformes, France(1480-1560), Paris, Champ Vallon, 2001.


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élément essentiel du monachisme bénédictinréformateur, en particulier au XVIIeÞsiècle puisau XIXeÞsiècle. Le XVIIeÞsiècle, en relisant laRègle, prend conscience de cet héritage spéci-fique tandis que, au XIXe, le primat de la prièreliturgique de l’office divin sera affirmé au détri-ment des méthodes de prière personnelle – sansque cette dernière, composante essentielle de lavie monastique, soit condamnée pour autant.Cette réflexion sur l’histoire de la prière évoquedonc des expériences de la prière, en lien avecles évolutions de la vie des moines et moniales.

La Règle de saint Benoît définit ou encadredes pratiques de la prière. Elle organise laprière collective, celle de l’office divin, maistend à laisser la prière personnelle à l’initiativede chacun. Dans la prière de l’office divin, laplace du psautier est centrale, tout commel’idée de la cohérence, dans la prière, de la voixet de l’âme. Importante aussi est l’idée d’unemodération de la prière personnelle et de sabrièveté. Mais si la prière personnelle est peuévoquée dans la Règle, c’est parce que celle-cis’occupe avant tout de l’organisation et de ladéfinition d’un équilibre communautaire. Unelecture attentive montre combien cette prièrepersonnelle est suggérée et évoquée peut-êtredans la tonalité générale du texte et dans l’idée



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omniprésente de la présence continuelle deDieu dans tous les actes de la vie du moine. LaRègle propose donc une théologie de la prièredans laquelle la prière personnelle du moinedoit se fondre dans la vie commune, sous leregard attentif de l’abbé. Cela explique aussil’organisation de temps de méditation en com-mun, à l’oratoire par exemple, à deux momentsau moins de la journée, le matin et le soir. Cettepratique ancienne se généralise et s’uniformiseaux Temps modernes. Les moines médiévauxeux-mêmes avaient contribué à développercette prière individuelle et personnelle. Un seultexte de Pierre Damien, mort en 1072, tiré d’unsermon en l’honneur de saint Benoît est révéla-teur de cette corrélation entre prière liturgiqueet individuelle, entre prière et parole de DieuÞ:

Si nous avons le souci d’offrir chaque jour àDieu des prières d’une pureté parfaite, sitoute l’inclination de notre cœur est de nousdélecter à entendre sans cesse la parole deDieu, afin que ce soit le Christ qu’onentende dans nos paroles […], qu’il soit dansnotre cœur comme sur nos lèvres1.

1. Texte cité dans Saint Benoît et ses Fils, édition etintroduction de dom M. F.ÞLacan, Paris, Fayard, 1961,p.Þ263.



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L’ensemble du monachisme bénédictinmédiéval contribue d’ailleurs à définir desméthodes de méditations comme le montrentles écrits de saint Anselme1 et, bien entendu,l’œuvre de saint Bernard. Chez les Bénédictins(on pourrait citer les grands commentateursmédiévaux que furent, au IXeÞsiècle, Benoîtd’Aniane ou Smaragde, relus par les bénédictinsmodernes), en définitive, ce qui réunit la prièreliturgique et la prière privée pour une part nonnégligeable, c’est la place que doit y tenirl’Écriture sainte. On peut d’ailleurs se deman-der si les réserves modernes et celles duXIXeÞsiècle bénédictin à l’égard des singularitésde la prière privée ne sont pas liées à la dis-tance prise par les méthodes de méditationmodernes avec les textes sacrés, de la mêmefaçon que l’évolution médiévale du mona-chisme bénédictin avait souvent fait perdre lesens de la vie commune avant les grandesréformes du XVe au XVIIeÞsiècle.

Si, au Moyen Âge, le monachisme apparaîtcomme la «Þmatrice essentielleÞ» de la prière

1. Dom Guy Oury, L’Héritage de saint Benoît. Initia-tion aux auteurs spirituels de l’Ordre, Solesmes, Éditionsde Solesmes, 1988, p.Þ113-120.



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chrétienne1, c’est sans doute différent àl’époque moderne qui hérite d’un élargis-sement et d’une diversification des pratiquesreligieusesÞ: évêques, religieux mendiants,clercs ont aussi construit une théologie de laprière sans doute plus réactive, en lien avec lapastorale, le rôle et le statut de nouvellesformes de vie consacrée et les transformationsde la société. L’emploi de la langue vernacu-laire dans la prière2, le débat entre prière per-sonnelle et prière communautaire tournent àl’avantage de l’intériorité, encouragée par laprédication. Parallèlement, à la fin du MoyenÂge, triomphent à la fois la prière privée et denouvelles pratiques comme la piété eucharis-tique, mouvements portés par les confréries,mais surtout par l’imprimerie qui facilite la dif-fusion de nouveaux modèles parmi lesquelsl’Imitation de Jésus-Christ, au XVeÞsiècle, préludeau succès des Exercices de saint Ignace, un siècleplus tard.

1. Nicole Bériou, Jacques Berlioz, Jean Longère, Prierau Moyen Âge. Pratiques et expériences (Ve-XVeÞsiècle), Turn-hout, Brepols, 1991, p.Þ13-20.2. Bruno Petey-Girard, «ÞLatin ou langue vulgaire.

La prière catholique en France à la fin du XVIeÞsiècleÞ»,in Jean-François Cottier, La Prière en latin, de l’Antiquitéau XVIeÞsiècle, op.Þcit., p.Þ379-389.



TEXTE S NORMAT I F S ET CON SE I L S…

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lement sa place parmi les instituts «Þintégra-lement ordonnés à la contemplation1Þ». Parleur vocation, ses membres vaquent «Þà Dieuseul dans la solitude et le silence, dans la prièreassidue et une joyeuse pénitence2Þ».

5. Dans le corps mystique du Christ, où«Þtous les membres n’ont pas la même fonc-tion3Þ», semblable vie «Þgarde toujours uneplace de choix4Þ». Participant très intimementau mystère du salut, elle témoigne par son rôlede louange et d’intercession que Dieu estau-dessus de tout et en toutÞ; elle est dans lepeuple chrétien comme un signe de sainteté etannonce la venue du Royaume des cieux.

ChapitreÞ4 de la Règle Quels sont les instruments des bonnes œuvres

Déclaration29. Dans notre congrégation, le moine,

fidèle aux instructions de dom Guéranger,choisit la prière, la vie de retraite et le reposlaborieux du cloître, afin d’habiter avec Dieuet d’avoir en pensée les années éternelles.

1. Ibid., n°Þ7Þ; Code de droit canonique, 674.2. Perfectae caritatis, n°Þ7.3. RmÞ12,4.4. Cf. Perfectae caritatis, n°Þ7.




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ChapitreÞ16 de la RègleComment célébrer les divins offices pendant le jour

Déclaration39. L’œuvre de la prière liturgique s’accom-

plira par la célébration intégrale, au chœur, del’office divin de chaque jour. La messe conven-tuelle et les Vêpres seront toujours chantéesÞ;le reste de l’office le sera au moins en partie,selon l’importance des fêtes.

39. Les petites Heures et Complies pour-ront être récitées en commun même en dehorsdu chœur, mais seulement dans des cas parti-culiers et rarement.

40. Si un moine de chœur profès solenneln’est pas présent à la célébration de l’officedivin, il doit réciter chacune des Heures enprivéÞ; l’abbé peut cependant, chaque fois qu’ille jugera nécessaire ou opportun, dispenser decette récitation ou la remplacer par d’autresprières.

41. Les moines qui n’ont pas fait professioncomme moine de chœur, même s’ils ont lesautres droits et obligations des moines dechœur, peuvent être dispensés de l’assistanceau chœur, même habituellementÞ; ils ne sont



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