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Digital Object Identifier (DOI) 10.1007/s002080100239 Math. Ann. 321, 569–585 (2001) Mathematische Annalen Probl` eme du bord dans les vari´ et´ es q -convexes et ph´ enom` ene de Hartogs-Bochner Vincent Koziarz · Fr´ ed´ eric Sarkis Received: 27April 2000 / Published online: 23 July 2001 – © Springer-Verlag 2001 esum´ e. Soient E un fibr´ e vectoriel holomorphe au dessus d’une vari´ et´ e q -compl` ete X et M une sous-vari´ et´ e r´ eelle de dimension 2p 1(p q + 1) de E. Nous montrons que le probl` eme du bord pour M est r´ esoluble si et seulement si M est maximalement complexe. Dans le cas o` u X = P n (C)\P nq (C) nous retrouvons le th´ eor` eme de Harvey et Lawson [17]. Comme cons´ equence nous obtenons une g´ en´ eralisation du th´ eor` eme de Hartogs-Bochner pour les applications CR- eromorphes ` a valeurs dans une vari´ et´ e q -convexe et une g´ en´ eralisation au cas CR-m´ eromorphe du th´ eor` eme d’extension de Chazal [5]. Abstract. Let E be a holomorphic vector bundle over a q -complete manifold X and M be a real submanifold of dimension 2p 1(p q + 1) of E. We prove that M has a solution to the boundary problem in X if and only if M is maximally complex. In the case X = P n (C)\P nq (C), this is a result of Harvey and Lawson [17]. As a consequence, we obtain a generalization of the Hartogs-Bochner theorem for CR-meromorphic maps taking their values in q -convex manifolds and a generalization to the CR-meromorphic case of a theorem of Chazal [5]. Mathematics Subject Classification (2000): 32F25, 32F10, 32C16, 32A20, 32C30 1. Vari´ et´ es q -convexes Nous rappelons ici les d´ efinitions de vari´ et´ es q -convexes et q -compl` etes, et nous citons quelques r´ esultats tir´ es du livre de G.M. Henkin et J. Leiterer [19] qui nous seront utiles. Soit X une vari´ et´ er´ eelle C de dimension m, et soit ϕ C 2 (X, R). Si x est un point critique de ϕ (i.e. dϕ(x) = 0), on dit que x est un point critique non d´ eg´ en´ er´ e de ϕ si pour tout syst` eme de coordonn´ ees C x 1 ,...,x m dans un voisinage de x , det 2 ϕ ∂x j ∂x k (x) 1j,km = 0. Sinon, x est appel´ e un point critique d´ eg´ en´ er´ e de ϕ. Nous avons les r´ esultats suivants (voir [19] pages 241 et 242) : V. Koziarz Institut Elie Cartan, UMR 7502, Universit´ e Henri Poincar´ e Nancy 1, B.P. 239, F-54506 Vandoeuvre-l` es-Nancy Cedex, France (e-mail: [email protected]) F. Sarkis Institut Fourier, UFR de Math´ ematiques, UMR 5582 BP 74, 38402 Saint-Martin d’H` eres Cedex, France (e-mail: [email protected])

Problème du bord dans les variétés q-convexes et phénomène de Hartogs-Bochner

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Digital Object Identifier (DOI) 10.1007/s002080100239

Math. Ann. 321, 569–585 (2001) Mathematische Annalen

Probleme du bord dans les varietesq-convexeset phenomene de Hartogs-Bochner

Vincent Koziarz · Frederic SarkisReceived: 27 April 2000 / Published online: 23 July 2001 – © Springer-Verlag 2001

Resume. SoientE un fibre vectoriel holomorphe au dessus d’une vari´eteq-completeX etM unesous-variete reelle de dimension 2p − 1 (p ≥ q + 1) deE. Nous montrons que le probl`eme dubord pourM est resoluble si et seulement siM est maximalement complexe. Dans le cas o`uX =Pn(C)\Pn−q(C) nous retrouvons le th´eoreme de Harvey et Lawson [17]. Comme cons´equencenous obtenons une g´eneralisation du th´eoreme de Hartogs-Bochner pour les applications CR-meromorphes `a valeurs dans une vari´eteq-convexe et une g´eneralisation au cas CR-m´eromorphedu theoreme d’extension de Chazal [5].

Abstract. Let E be a holomorphic vector bundle over aq-complete manifoldX andM be areal submanifold of dimension 2p − 1 (p ≥ q + 1) ofE. We prove thatM has a solution to theboundary problem inX if and only ifM is maximally complex. In the caseX = Pn(C)\Pn−q(C),this is a result of Harvey and Lawson [17]. As a consequence, we obtain a generalization of theHartogs-Bochner theorem for CR-meromorphic maps taking their values inq-convex manifoldsand a generalization to the CR-meromorphic case of a theorem of Chazal [5].

Mathematics Subject Classification (2000):32F25, 32F10, 32C16, 32A20, 32C30

1. Varietesq-convexes

Nous rappelons ici les d´efinitions de vari´etesq-convexes etq-completes, et nouscitons quelques r´esultats tires du livre de G.M. Henkin et J. Leiterer [19] qui nousseront utiles. SoitX une variete reelleC∞ de dimensionm, et soitϕ ∈ C2(X,R).Si x est un point critique deϕ (i.e. dϕ(x) = 0), on dit quex est unpoint critiquenon degeneredeϕ si pour tout syst`eme de coordonn´eesC∞ x1, . . . , xm dans unvoisinage dex,

det

(∂2ϕ

∂xj∂xk(x)

)1≤j,k≤m

= 0.

Sinon,x est appel´e unpoint critique degenere deϕ. Nous avons les r´esultatssuivants (voir [19] pages 241 et 242) :

V. KoziarzInstitut Elie Cartan, UMR 7502, Universit´e Henri Poincar´e Nancy 1, B.P. 239, F-54506Vandoeuvre-l`es-Nancy Cedex, France (e-mail: [email protected])

F. SarkisInstitut Fourier, UFR de Math´ematiques, UMR 5582 BP 74, 38402 Saint-Martin d’H`eres Cedex,France (e-mail: [email protected])

570 V. Koziarz, F. Sarkis

Proposition 1 Dans la situation pr´ecedente,

(i) les points critiques non d´egeneres deϕ sont isoles;(ii) si on suppose de plus queϕ est sans point critique d´egenere, siK ⊂ X est

compact, et siψ ∈ C2(X,R) a des derivees des premier et second ordressuffisamment petites, uniform´ement surK, alors ϕ + ψ n’a pas de pointcritique degenere surK;

(iii) si on suppose de plus queX est une sous-vari´ete C∞ de Rn, alors, pour

presque toute formeR-lineaireL sur Rn, ϕ + L|X est sans point critique

degenere surX.

SoitX une variete analytique complexe de dimensionn. Une fonctionϕ ∈C2(X,R) est ditefortementq-convexeenx ∈ X (q ≥ 1), si id′d′′ϕ(x) a au moins(n−q+1) valeurs propres strictement positives (convention d’Andreotti-Grauert[2]). Siq = 1, on dit aussi queϕ eststrictement plurisousharmonique(st. psh) enx. Une fonctionϕ ∈ C0(X,R) est uneexhaustionsi pour toutc ∈ R, les ouvertsϕ < c sont relativement compacts dansX. La variete X est diteq-convexes’il existe un compactK ⊂ X (appelecompact exceptionnel), et une exhaustionϕ ∈ C∞(X,R) tels queϕ est fortementq-convexe entout point deX\K. SiK = ∅, X est diteq-complete. Les varietes de Stein sont donc exactementles varietes 1-compl`etes. Un exemple simple d’espaceq-complet est l’espaceprojectif complexe de dimensionn prive d’un (n − q)-plan, que nous notonsPn(C)\Pn−q(C). Si [z0 : · · · : zn] sont des coordonn´ees homog`enes surPn(C),et siPn−q(C) = [z] ∈ Pn(C) ; zq = · · · = zn = 0, alors on voit facilementqu’une exhaustionϕ strictementq-convexe dePn(C)\Pn−q(C) est donn´ee par

ϕ([z]) =

∑nk=q |zk|2∑q−1j=0 |zj |2

.

Signalons aussi que d’apr`es un resultat de Greene et Wu [13], siX est sanscomposante irr´eductible compacte, alors elle estn-complete.

Proposition 2 Soitϕ ∈ C∞(X,R) une exhaustion fortementq-convexe hors deK = ϕ ≤ 1. Alors il existe une suite d´ecroissante de compacts

(Kk

)k∈N

telsque∩k∈NKk = K, et une suite

(ϕk

)k∈N

de fonctionsC∞ exhaustives, fortementq-convexes hors deKk et sans point critique d´egenere. SiK = ∅, il existe uneexhaustionϕ0 ∈ C∞(X,R) fortementq-convexe surX et sans point critiquedegenere.

Preuve.On peut supposer queX est une sous-vari´eteC∞ deRm, m > 0, et on

fixe une suite(Uj

)j≥0 d’ouverts deX tels queK ⊂ U0 ⊂⊂ X,Uj ⊂⊂ Uj+1 pour

tout j ≥ 0, et∪j≥0Uj = X. Soit, pour toutj ≥ 0, χj ∈ C∞(X,R) a supportcompact dansUj+1\Uj−2, telle que 0≤ χj ≤ 1, etχj = 1 surUj\Uj−1 (onconsidere queU−1 etU−2 sont vides).

Probleme du bord dans les vari´etesq-convexes 571

Nous allons construire, par r´ecurrence surj , des fonctionsϕjk sans pointcritique degenere surUj , fortementq-convexeshors de compactsKk verifiantles hypotheses de la proposition, et nous poseronsϕk = limj−→∞ ϕ

j

k . D’apres laproposition 1 (iii), il existe des formes lin´eairesL0

k surRm telles queϕ0k := ϕ +

χ0L0k |X est sans point critique d´egenere surU0, et (siL0

k est de norme assez petite)ϕ0k est fortementq-convexe sur lecomplementaire deKk := ϕ0

k ≤ 1+1/k. Onpeut faire en sorte que∩k∈NKk = K. Supposons maintenant queϕjk est construitepour toutk, et pour toutj ≤ j0 − 1 ou j0 ≥ 1. D’apres la proposition 1, (ii) et(iii), il existe des formes lin´eairesLj0

k surRm telles que

ϕj0k := ϕ

j0−1k + χj0 L

j0k |X

est sans point critique d´egenere surUj0, et ϕj0k est fortementq-convexe sur

ϕ0k > 1+1/k. Ceci ach`eve la preuve dans le casq-convexe(l’exhaustivite des

ϕk est garantie si lesLj

k sont de norme assez petite). SiX estq-complete, on nefait la construction que pourk = 0, en posantK0 = ∅.

Soit n ∈ N. Nous notonsz1, . . . , zn les coordonn´ees dansCn, ||z||2 =∑n

j=1 |zj |2, et∆n = z ∈ C

n ; sup1≤j≤n |zj | < 1. SiK ⊂ C

n est un compact,on notera

K = z ∈ Cn ; ∀P ∈ C[X1, ...Xn], |P(z)| ≤ sup

w∈K|P(w)|

l’enveloppe polynomialement convexedeK. Nous aurons besoin du lemme bienconnu suivant.

Lemme 1 SoitK un compact polynomialement convexe deCn. Alors il existe

des fonctionsϕk ∈ C∞(Cn,R) telles que pour toutk,

(i) ϕk est une exhaustion st. psh deCn sans point critique d´egenere;

(ii) les complementaires dansCn des ensemblesVk := z ∈ C

n ; ϕk(z) ≥ 1

forment une base de voisinage deK.

Preuve.Le compactK etant polynomialement convexe, il admet une base devoisinages par des poly`edres polynomiaux de la forme

Ul = z ∈ Cn ; |P1,l(z)| < 1, . . . , |Pnl,l(z)| < 1

avecnl > n, P1,l(z) = λ1z1, . . . , Pn,l(z) = λnzn et λi > 0 pour chaquei ∈ 1, . . . , n. Il suffit donc de montrer le lemme pour de tels poly`edres poly-nomialement convexes. L’application

Ψl : Ul → ∆nl , Ψ (z1, ..., zn) = (P1,l(z), . . . , Pnl,l(z))

572 V. Koziarz, F. Sarkis

est par construction injective et propre. La fonctionχl ∈ C0(Cnl ,R) definiepar χl(z) = sup1≤j≤nl |zj |2 est plurisousharmonique. Soit(ρm)m∈N une suiteregularisante de fonctions surC

nl , et soitψlm := ρm ∗ χl ∈ C∞(Cnl ,R). Lesfonctionsψlm sont plurisousharmoniques et, comme elles convergent versχluniformement sur tout compact deCnl , il existe deux suites(αk) et (εk) dereels strictement positifs (tendant chacune vers 0) telles que, en posantϕk :=(ψlm/(1 + εk) + αk ||z||2) Ψl, les ensemblesVk verifient (ii) (ou m est assez

grand, dependant del). La condition (i) s’obtient alors grˆacea la proposition1.

2. Probleme du bord

SoientX une variete complexe de dimensionn et [Γ ] un courant rectifiable dedimension 2p− 1 deX (on noteraΓ le support de[Γ ]). On appellerap-chaıneholomorphetoute combinaison lin´eaire localement finie `a coefficients entiersde sous-ensembles analytiques de dimension purep deX\Γ . Elle definit uncourant d’integration ferm´e de bidimension(p, p) deX\Γ . On appellevolumede lap-chaıne holomorphe[T ] = ∑

ni[Ti], l’expression

Vol [T ] =∑

|nj |Vol Vj

ou Vol Vj (ou encoreH2p(Vj )) est le volume de Hausdorff 2p-dimensionnel del’ensemble analytiqueVj ; Vol [T ] est aussi la masse du courant[T ]. On noteraT le support de lap-chaıne holomorphe[T ] (i.e. T = ∪j ;nj =0Vj ). Si unep-chaıne holomorphe est de volume localement fini dansX, elle definira uncourant d’integration dansX, non ferme en general. La recherche de conditionsnecessaires et suffisantes pour que[Γ ] soit le bord au sens des courants d’unep-chaıne holomorphe deX\Γ de masse localement finie dansX est appel´eeleprobleme du bord.

Par exemple, soientX = C, [S1] (resp.[S2]) le courant d’integration sur lecercleS1 (resp.S2) oriente positivement, de centre l’origine et de rayon 1 (resp.de rayon 2),[∆] le courant d’integration sur le disque unit´e∆ deC et[C(1,2)] lecourant d’integration sur la couronne C(1,2) = z ∈ C ; 1 < |z| < 2. Commeles sous-ensembles analytiques∆ et C(1,2) de C\(S1 ∪ S2) sont de volumelocalement fini dansC, les courants d’int´egration[∆] et [C(1,2)] definis dansC\(S1 ∪ S2) admettent une extension simple `a C. Les courants d’int´egration[S1] et [S2] − [S1] admettent des solutions au probl`eme du bord qui sont descourants d’integration sur des sous-ensembles analytiques car[S1] = d[∆] et[S2]−[S1] = d[C(1,2)]. Le courant d’integration[S2]+[S1] n’admet pas de tellesolution au probl`eme du bord. Par contre, on a[S2]+[S1] = [S2]−[S1]+2[S1] =

Probleme du bord dans les vari´etesq-convexes 573

d[C(1,2)]+2d[∆] = d([C(1,2)]+2[∆]) et donc[S2]+[S1] admet une solutionau probleme du bord qui est une 1-chaˆıne holomorphe.

Pour qu’un courant rectifiable[Γ ] admette une solution au probl`eme du bord,il faut necessairement que[Γ ] soit la somme de deux courants de bidimension(p, p − 1) et (p − 1, p), (un tel courant sera ditmaximalement complexe) etqu’il soit ferme. En effet, supposons que[Γ ] = d[A] ou [A] est unep-chaıneholomorphe deX\Γ et de masse localement finie dansX. Alors necessairement

d[Γ ] = d(d[A]) = 0.

De plus, comme[A] est un courant de bidimension(p, p),

[Γ ] = d[A] = (∂ + ∂)[A] = ∂[A] + ∂[A]est maximalement complexe.

Dans le cas o`u X = Pn(C)\Pn−q(C) et [Γ ] est un courant maximalementcomplexe et d’int´egration sur une vari´ete reelle orientee fermee de classeC1 etde dimension 2p − 1 (p ≥ q + 1), R. Harvey et B. Lawson [16,17] ont prouv´eque le probleme du bord est toujours r´esoluble pour[Γ ]. Dans [6], ce r´esultat estetendu au cas o`u X = C

n\K ou K est un compact polynomialement convexe.Ces deux r´esultats sont les seuls cas connus o`u la seule complexit´e maximalede [Γ ] permet de r´esoudre le probl`eme du bord. Par exemple, dans les vari´etesprojectives ou k¨ahleriennes, le probl`eme du bord n’est pas toujours r´esoluble pourles varietes maximalement complexes (voir [9,7,29]). Un des points importantsdans la d´emonstration du th´eoreme de Harvey-Lawson est la r´esolution du∂pour le courant[Γ ]. Ceci explique la restriction sur la dimension de[Γ ] dans lecas ou X = Pn(C)\Pn−q(C). En effet,X est alorsq-complete, et le th´eoremed’Andreotti-Grauert montre que la dimension impos´ee sur[Γ ] est precisementcelle necessaire pour pouvoir r´esoudre le∂.

Dans ce paragraphe, nous donnons une r´eponse affirmative `a la questionnaturelle (pos´ee par Jean-Pierre Demailly) de savoir si le th´eoreme de Harvey-Lawson est encore valide dans les vari´etesq-convexes.

Le point de vue que nous allons adopter est celui de T.C. Dinh [7]. En parti-culier, comme on le verra lors de la d´emonstration, on ne pourra pas se restreindreau cas o`u [Γ ] est un courant d’int´egration sur une vari´eteΓ de classeC1 mais onvaetre amen´ea considerer le cas o`u [Γ ] est un courant rectifiable dont le supportΓ est de classeA2p−1 (i.e.Γ estH2p−1-rectifiable et en presque tout point, soncone tangent g´eometrique est un espace lin´eaire de dimension r´eelle 2p−1, voir[7]). Nous rappelons le th´eoreme de tranchage des courants : soientX, Y deuxvarietes reelles lisses,Y de dimensionp ≤ m, f : X → Y une applicationC∞etΓ un courant plat de dimensionm deX (en particulier les courants rectifiablessont plats).Alors pourHp-presque touty ∈ Y , la tranche[Γ, f, y] est un courantplat de dimensionm− p deX de support inclus dansΓ ∩ f −1(y) verifiant :∫

Y

Φ(y)([Γ, f, y], Ψ )Ω = ([Γ ], f ∗(ΦΩ) ∧ Ψ )

574 V. Koziarz, F. Sarkis

ouΨ est une(m− p)-formea support compact deX,Φ une fonctiona supportcompact etΩ est la forme volume deY (voir [10]).

Soit[Γ ] un courant rectifiable dont le supportΓ est de classeA2n+1 deCn+m.

Alors, pour presque tous lesm-plans affinesCnν ⊂ C

n+m et pour presque tous lespointsz ∈ C

nν , la tranche[Γ, πν, z] (ou πν est la projection orthogonale surC

nν)

est un courant rectifiable dont le support est de classeA1 (voir [7] Lemme 1.4).

Proposition 3 ([7,29])Soit[Γ ] un courant rectifiable maximalement complexe,ferme, de dimension2p−1 (p ≥ 2) de∆p−1 ×C

m, dont le support est de classeA2p−1 et est inclus dans∆p−1 × ∆m. SoitW un ouvert non vide de∆p−1.Supposons que pour toutν ∈ W , la tranche[Γ, π, ν] de [Γ ] par la fibre de laprojectionπ : ∆p−1 × C

m → ∆p−1 au-dessus deν est bien d´efinie et est un1-courant rectifiable ferm´e dont le support est de classeA1. Alors, les propositionssuivantes sont ´equivalentes :

1. Pour toutν ∈ W , il existe une1-chaıne holomorphe[Sν] de masse finie de(∆p−1 ×∆m)\Γ telle qued[Sν] = [Γ, π, ν].

2. Il existe unep-chaıne holomorphe[T ] de(∆p−1 ×∆m)\Γ , de volume2p-dimensionnel localement fini dans∆p−1 ×∆m et telle qued[T ] = [Γ ].

Dans le cas o`u il existe un ouvertU de∆p−1 tel queΓ ∩ (U × Cm) = ∅ alors la

condition 1 est toujours v´erifiee et[Γ ] admet une solution au probl`eme du borddans∆p−1 × C

m.Notre resultat principal est le th´eoreme suivant :

Theoreme 1 SoientE un fibre holomorphe au dessus d’une vari´eteX q-con-vexe,π : E → X la projection sur la base etϕ : X → R l’exhaustion associ´eeaX. Soitc ∈ R tel queϕ ≤ c contient le compact exceptionnel deϕ. NotonsUl’ouvertπ−1(ϕ > c). Soit[Γ ] un courant rectifiable maximalement complexe,ferme, de dimension2p− 1 (p ≥ q + 1) deU dont le supportΓ est un compactde classeA2p−1 deE. Alors il existe une uniquep-chaıne holomorphe[T ] deU\Γ , de volume localement fini dansU , de support relativement compact dansE et telle que[Γ ] = d[T ] dansU .

En fait, siE est une fibration localement triviale (mais non n´ecessairement vec-torielle) telle que les fibres soientr-completes, le th´eoreme 1 est encore validepourp ≥ q + r.

Soit X une variete q-convexe, enprenantY le fibre trivial X × 0, nousobtenons le corollaire suivant :

Corollaire 1 SoientX une variete q-convexe etϕ : X → R l’exhaustion as-sociee. Soitc ∈ R tel queϕ ≤ c contient le compact exceptionnel deϕ. NotonsU l’ouvert z ∈ X ;ϕ(z) > c. Soit [Γ ] un courant rectifiable maximalementcomplexe, ferm´e, de dimension2p−1 (p ≥ q+1) deU dont le supportΓ est uncompact de classeA2p−1 deX. Alors il existe une uniquep-chaıne holomorphe

Probleme du bord dans les vari´etesq-convexes 575

[T ] deU\Γ , de volume localement fini dansU , de support relativement compactdansX et telle que[Γ ] = d[T ] dansU .

D’apres le lemme 1, en utilisant l’unicit´e de la solution au probl`eme du bord, ceresultat generalise le th´eoreme de Chirka [6] dansCn\K (ou K est polynomi-alement convexe) au cas des vari´etesq-convexes.

Dans le cas o`uX estq-complet (i.e.K = ∅) nous obtenons l’´enonce suivantqui generalise le th´eoreme de Harvey-Lawson dansPn(C)\Pn−q(C).Corollaire 2 SoientX une varieteq-complete et[Γ ] un courant rectifiable ma-ximalement complexe, ferm´e, de dimension2p − 1 (p ≥ q + 1) deX et dontle support est un compact de classeA2p−1. Alors il existe une uniquep-chaıneholomorphe[T ] deX\Γ , de volume fini, de support compact et telle que[Γ ] =d[T ] dansX.

3. Demonstration du theoreme 1

Dans un premier temps, montrons l’unicit´e de la solution du probl`eme du bordsi elle existe :

Proposition 4 Il y a unicite de la solution au probl`eme du bord pour[Γ ]. Deplus siΓ est inclus dans un ouvert de la formeπ−1(ϕ < t) alors le support dela solution au probleme du bord pourΓ l’est aussi.

Preuve.Soient [A1] et [A2] deux solutions au probl`eme du bord pour[Γ ].Alors le courant[A] = [A1] − [A2] est unep-chaıne holomorphe ferm´eed’apres [18] et s’ecrit donc[A] = ∑k

i=1 ni[Ai] ou ni ∈ Z et les[Ai] sont lescourants d’integration sur des sous-ensembles analytiques deU , relativementcompacts dansE. Montrons par l’absurde que[A] = 0. Supposons qu’il existei ∈ 1, . . . , k tel queni = 0. Par definition, [A1] et [A2] sont des solutions `asupport relativement compact dansE et donc[A] est aussi `a support relativementcompact dansE. En particulier, pour toutx ∈ π(U), π−1(x) ∩ Ai est un sous-ensemble analytique relativement compact dans l’espace vectorielπ−1(x) et estdonc de dimension 0. Par cons´equent,π(Ai) est un sous-ensemble analytique deπ(U) de dimensionp. Soient

r = supt ∈ R ; π(Ai) ⊂ ϕ < t,x ∈ Ai ∩ ϕ = r, et Vx un voisinage dex biholomorphe `a un ouvert deCn

(ou n = dimX) (on identifiera pas la suiteVx et ce voisinage) et soitCn−q+1x

un (n− q + 1)-plan deU passant parx et dans la direction des valeurs propresstrictement positives deϕ (i.e. tel que la restriction deϕ aC

n−q+1x soit st. psh au

voisinage dex dansCn−q+1x ). Quittea bouger legerementCn−q+1

x ,π(Ai)∩Cn−q+1x

est un sous-ensemble analytiqueS de dimension sup´erieure ou ´egalea 2. Par

576 V. Koziarz, F. Sarkis

construction, la restriction deϕ a S est st. psh et admet un maximum local auvoisinage dex ce qui donne la contradiction recherch´ee et prouve l’unicit´e. Ledeuxieme point se montre exactement de la mˆeme mani`ere.

D’apres la proposition 2 et l’unicit´e de la solution au probl`eme du bord, onpeut supposer sans perte de g´eneralite que l’exhaustionϕ : X → R est positive,sans point critique d´egenere et queϕ est fortementq-convexe surl’ensembleϕ ≥ c. Si Y est un ouvert deX tel que le theoreme 1 est valide dansπ−1(Y ),nous dirons que le probl`eme du bord est toujours r´esoluble au dessus deY .Nous allons montrer le th´eoreme 1 en nous inspirant de la m´ethode classique desbosses. Pour cela, nous avons la proposition suivante :

1

f

[A2]

[A3]

1(ff = g)

1(ff = 0g)

1(f = t "2g)

1(f e = tg)

1(f = tg)

W

V

Proposition 5 Soitψ : X → R une exhaustion sans point critique d´egenere etfortementq-convexe sur l’ensembleψ ≥ c. Supposons qu’il existet ∈ R tel quele probleme du bord soit toujours r´esoluble au-dessus de l’ouvertUt = ψ < t.Alors pour toutz ∈ ψ = t, il existe un voisinageVz de z dansX tel que leprobleme du bord soit toujours r´esoluble au-dessus deUt ∪ Vz.

Dans la suite,z1, . . . zn designeront les coordonn´ees dansCn. Pour tous r´eelsr,s tels quer > s > 0, nous notons

B(0, r) = z ∈ C

n ; ||z|| < r, S(0, r) = ∂B(0, r) =

z ∈ Cn ; ||z|| = r

.

SiU est un ouvert deCn, etϕ ∈ C2(U,R), nous notons pour tousj etk comprisentre 1 etn,

ϕj = ∂ϕ

∂zj, ϕjk = ∂2ϕ

∂zj∂zk, ϕjk = ∂2ϕ

∂zj∂zk.

Pour le lemme suivant, nous utilisons une id´ee issue du livre de R.C. Gunninget H. Rossi [14] (la d´emonstration du cas o`u ϕ n’est pas singuli`erea l’origine setrouve dans [19]).

Probleme du bord dans les vari´etesq-convexes 577

Lemme 2 SoientU un voisinage convexe de0 dansCn etϕ ∈ C2(U,R), forte-

mentq-convexe surU , telle queϕ(0) = 0. Alors, il existe des r´eelsr > s > 0,λ > 0 et une application holomorphef : U −→ C

q (en fait, les composantesdef sont des polynˆomes de degr´e un ou deux) et un voisinage connexe et deSteinV de0 dansC

q tels que,

(i) B(0, r) ⊂ U ;(ii) f = 0 ∩ B(0, r) ∩ ϕ = 0 = 0 (en particulier,f (0) = 0);

(iii) pour tout α ∈ V , Yα ∩ S(0, r) ⊂ ϕ > 0 (ou Yα := f = α ∩ B(0, r))(iv) Yα ⊂ ϕ > λ pour toutα dans un ouvertW non vide deV ;(v) B(0, s) ⊂ f −1(V ).

Preuve.SoitE un sous-espace vectoriel de dimension(n−q+1) deCn tel que

ϕ|E∩U soit st. psh en 0. Sir > 0 est assez petit, tel que B(0, r) ⊂⊂ U , ϕ|E∩B(0,r)

est st. psh. Nous pouvons supposer queE = z ∈ U ; z1 = · · · = zq−1 = 0.On effectue un d´eveloppement de Taylor deψ = ϕ|E∩U a l’ordre 2, en 0. Pourtout z ∈ E ∩ U ,

ψ(z) = 2 Re( ∑q≤j≤n

ϕj (0)zj +∑

q≤j,k≤nϕjk(y)zj zk

)+

∑q≤j,k≤n

ϕjk(y)zj zk

avecy sur le segment[0, z]. Commeψ est st. psh, il existe une constanteM > 0telle que ∑

q≤j,k≤nϕjk(t)ajak ≥ M ||a||2 pour toust ∈ B(0, r), a ∈ C

n.

En outre, par continuit´e des fonctionsϕjk, q ≤ j, k ≤ n, si r est assez petit, on a

ψ(z) ≥ 2 Re( ∑q≤j≤n

ϕj (0)zj +∑

q≤j,k≤nϕjk(0)zj zk

)+ M

2||z||2.

Nous posonsf (z) = (f1(z), . . . , fq(z)

), avec

fj (z) = zj si 1 ≤ j ≤ q − 1fq(z) = ∑

q≤j≤n ϕj (0)zj + ∑q≤j,k≤n ϕjk(0)zj zk.

Le polynomefq n’est jamais nul, sauf si 0 est un minimum local isol´e deψ . Maisdans ce cas, tout polynˆome holomorphe en les variableszq, . . . , zn, de degr´e 1et nul en 0, convient. On peut toujours supposerr assez petit pour que(i) soitverifie. Par ailleurs, sif (z) = 0, alorsϕ(z) ≥ M/2 ||z||2, donc on a(ii) . Enparticulier si||z|| = r et f (z) = 0, on aϕ(z) ≥ Mr2/2 et donc par continuit´edeϕ, si V est un voisinage de Stein assez petit de 0 dansC

q , pour ||z|| = r

et f (z) ∈ V on aϕ(z) ≥ Mr2/4, donc on a(iii). Enfin, siλ > 0 est tel quevλ := (0,0, . . . ,0, λ) appartient `aV , alors pour toutz ∈ Yvλ , ϕ(z) ≥ 2λ, d’ouVα ⊂ ϕ > λ siα est proche devλ, ce qui donne(iv). Du fait quef est continue

578 V. Koziarz, F. Sarkis

et quef (0) = 0, f −1(V ) contient un voisinage de l’origine, il suffit alors deprendres assez petit pour que B(0, s) ⊂ f −1(V ) ce qui donne(v) et termine lademonstration du lemme. Preuve de la proposition 5.Soit z ∈ ψ = t, et soitUz un voisinage dezbiholomorphe `a un ouvert deCn tel quez s’envoie sur l’origine (on supposeraqueUz est inclus dans un ouvert de trivialisation du fibr´eE). Par la suite, nousidentifieronsUz a cet ouvert. Soientr, s, λ les reels donn´es par le lemme 2applique aUz et ϕ = ψ − ψ(z). Soit χz une fonction plateau (0≤ χz ≤ 1),valant 1 dans B(0, s2) et dont le support est inclus dans B(0, s). Soitλz > 0 unreel verifiantλz < λ et tel queψ = ψ−λzχz soit encore fortementq-convexe etsans point critique d´egenere. PosonsVz = B(0, s)∩ ψ < t et montrons que leprobleme du bord est toujours r´esoluble au-dessus deUt∪Vz. Soit[Γ ] un courantrectifiable maximalement complexe, ferm´e, de dimension 2p−1 (p ≥ q+1) deπ−1(Ut ∪ Vz) ∩ U dont le supportΓ est un ferm´e de classeA2p−1 relativementcompact dansπ−1(Ut ∪ Vz).

Lemme 3 Il existe ε > 0 tel que le probleme du bord pour[Γ ] admet unesolution[A2] au-dessus de l’ouvertVz ∩ ψ > t − ε.Preuve.Soitε > 0 assez petit pour queΓ ∩π−1(ψ > t−ε) ⊂ π−1(Vz∩ψ >

t − ε). Nous rappelons queV et W sont les ouverts d´efinis dans le lemme2. NotonsS l’ouvert de Steinf −1(V ) ∩ B(0, r). Soit Y = (y, x) ∈ V ×π−1(S) ; y = f π(x) et[Γf ] l’image directe de[Γ ] par l’application injectiveΨ : π−1(S) → V × π−1(S) definie parΨ (x) = (f π(x), x). L’applicationΨ etant un biholomorphisme entreπ−1(S) et Y , le courant[Γf ] est encore uncourant rectifiable, maximalement complexe, ferm´e et dont le supportΓf estde classeA2p−1. D’apres le lemme 2,ψ < t + λ ∩ f = y = ∅ pourtout y ∈ W . Commeλz < λ, on a alorsψ < t ⊂ ψ < t + λ et doncΓf ∩ (y ×π−1(S)

) = ∅ pour touty ∈ W . Donc, d’apres la proposition 3,[Γf ]admet une solution au probl`eme du bord dansV ×π−1(S) qui est incluse dansYd’apres le principe du maximum. Par cons´equent, en projetant cette solution surπ−1(S), on montre que[Γ ] admet lui aussi une solution au probl`eme du bord[T ] dansπ−1(S). La restriction[Γ ] de[Γ ] a l’ouvertπ−1(ψ > t − ε) admetcomme solution au probl`eme du bord la restriction[T ] de[T ] a ce meme ouvert.CommeΓ ⊂ ψ < t, d’apres la proposition 4, cette solution est unique et a unsupport inclus dansψ < t. Par cons´equent[T ] a bien un supportT inclus dansπ−1(S)∩ψ < t. Or, commeΓ ∩π−1(ψ > t−ε) ⊂ π−1(Vz∩ψ > t−ε), larestriction de[T ] a l’ouvertπ−1(Vz ∩ψ > t− ε) est une solution au probl`emedu bord pour[Γ ] au dessus de l’ouvertVz∩ψ > t−ε ce qui termine la preuvedu lemme.

Soit ε2 un reel verifiant 0< ε2 < ε et tel queε2 soit une valeur r´eguliereau sens du th´eoreme de Sard pourψ . Alors la restriction de[A2] a l’ouvert

Probleme du bord dans les vari´etesq-convexes 579

π−1(Vz ∩ ψ > t − ε2) est unep-chaıne holomorphe deπ−1(Vz ∩ ψ >

t − ε2)\Γ admettant une extension simple `aπ−1(Vz) dont le bord[Γ2] est uncourant rectifiable ferm´e, maximalement complexe, de dimension 2p−1 dont lesupport est de classeA2p−1 et estegala[Γ ] dans l’ouvertπ−1(Vz∩ψ > t−ε2).Le courant[Γ3] = [Γ ]−[Γ2] est un courant rectifiable maximalement complexe,ferme, de dimension 2p − 1 dont le support est de classeA2p−1 et est inclusdansπ−1(ψ ≤ t − ε2), donc relativement compact dansπ−1(Ut). D’apresl’hypothese faite surUt , [Γ3] admet une solution au probl`eme du bord au-dessusdeUt que l’on notera[A3]. Le courant[A] = [A2] + [A3] est alors lap-chaıneholomorphe solution au probl`eme du bord pour[Γ ] ce qui termine la preuve dela proposition 5. Fin de la preuve du th´eoreme1. SoitF l’ensemble dess ∈ R tels que le probl`emedu bord soit toujours r´esoluble au-dessus de la vari´eteq-convexeY = ϕ < s.D’apres la proposition 4,F est un intervalle de la forme[c, t] ou t ≥ c. Pourmontrer le theoreme 1, il faut montrer queF = [c,+∞[. Pour cela, proc´edonspar l’absurde et supposons quet < +∞. Pour tout pointz ∈ ϕ = t, associonsl’ouvert Vz defini dans la proposition 5 pourψ = ϕ. L’ensembleϕ = t etantcompact, nous pouvons extraire un recouvrement fini deϕ = t par des ouvertsVz1, . . . , Vzk (ou z1, . . . , zk ∈ ϕ = t). D’apres la proposition 5 appliqu´eeaψ = ϕ, le probleme du bord est toujours r´esoluble au dessus deϕ < t ∪ Vz1

(nous noteronsϕz1 la deformation deϕ ainsi obtenue). En appliquant `a nouveaula proposition 5 pourψ = ϕz1 (nous noteronsVz2 (resp.ϕz2) l’ouvert (resp.la deformation deϕz1) ainsi obtenu), on obtient que le probl`eme du bord estresoluble au dessus de l’ouvertϕ < t∪Vz1 ∪Vz2. En iterant le meme processus,on montre que le probl`eme du bord est r´esoluble au dessus d’un ouvert de la formeL = ϕ < t ∪ Vz1 ∪k

j=2 Vzj . Or, en remarquant que dans la proposition 5, lataille de l’ouvertVz ne depend que deϕ et de son d´eveloppement de Taylor `al’ordre 2, on montre que si les ouvertsVz sont choisis assez petits au d´epart,les ouvertsVz construits apr`es les d´eformations successives deϕ peuventetrechoisis aussi proches que l’on veut des ouvertsVz. On en deduit que l’ouvertLcontient un voisinage ouvert deϕ ≤ t ce qui montre queF est ouvert et donnela contradiction recherch´ee.

4. Theoreme de Hartogs-Bochner

Une des applications classique du probl`eme du bord consiste `a montrer le th´eo-reme de Hartogs-Bochner en appliquant la r´esolution du probl`eme du bord pourle graphe de la fonction CR consid´eree. Plus g´eneralement, la r´esolution duprobleme du bord permet d’obtenir le th´eoreme de Hartogs-Bochner pour lesfonctions CR-m´eromorphes (voir [16,28]). Nous rappelons qu’un sous-ensem-bleΓ , ferme et de mesure de Hausdorffk-dimensionnelle localement finie d’une

580 V. Koziarz, F. Sarkis

variete metriqueX est ditvariete a singularite negligeable de classeC1 et dedimensionk s’il existe un sous-ensembleτ ⊂ Γ de mesure de Hausdorffk-dimensionnelle nulle tel queΓ \τ soit une sous-vari´ete de classeC1, fermee etde dimensionk deX\τ .

Definition 1 SoientM une sous-vari´ete reelle maximalement complexe de di-mensionm d’un ouvertW deC

n (n ≥ 2) etY une variete complexe. On appelleraapplication CR-m´eromorphe d´efinie surM et a valeurs dansY la donnee d’uneapplication CRf definie et de classeC1 sur un ouvert denseU deM, a valeurslocalement born´ees dansY (i.e. pour tout compactK ⊂ M, il existe un compactL ⊂ Y tel quef (K ∩ U) ⊂ L) et dont l’adherence du graphe dansW × Y estune variete a singularites negligeables de classeC1, de dimensionm, fermee etmaximalement complexe.

On remarquera que dans le cas o`u m est pair,M est analytique etf est me-romorphe au sens habituel d’apr`es [22]. Contrairement aux applications CRclassiques, les applications CR-m´eromorphes peuvent avoir des points d’ind´e-termination comme le montre l’exemple suivant : soitf : C

2 → P1(C) definieparf (z1, z2) = [z1 : z2]. La restriction def sur la sph`ereS de centre le point(−1; 0) et de rayon 1 n’est pas une application CR surS mais est une applicationCR-meromorphe ayant un point d’ind´etermination `a l’origine.

Par la meme methode que pour le th´eoreme 1, nous obtenons le r´esultatd’extension m´eromorphe suivant :

Theoreme 2 Soientm, n, p, q, r des entiers naturels tels quep ≥ 1, q ≥ 1etm ≥ p + q. SoientX une variete complexe de dimensionm + r, p-convexeet Y une variete complexeq-complete et de dimensionn. Soitϕ l’exhaustionassociee a X et c ∈ R tel que ϕ ≤ c contienne le compact exceptionnelde ϕ. NotonsK = ϕ ≤ c. SoitM une sous-vari´ete de classeC1, connexe,de dimension2m − 1, orientee, ferm´ee, maximalement complexe deX\K etrelativement compacte dansX. Supposons queM est le bord au sens des courantsd’un sous-ensemble analytiqueA deX\(K ∪M) qui est relativement compactdansX. Alors les applications CR-m´eromorphesf : M → Y admettent uneextension m´eromorphe `aA.

Preuve.Nous notonsψ l’exhaustion fortementq-convexe surY et nous lachoisissons strictement positive. Nous ne pouvons pas appliquer directementle theoreme 1, carX × Y n’est pas(p + q − 1)-convexe.Cependant, siε > 0,l’exhaustionϕ+εψ deX×Y est fortement(p+q−1)-convexehors deK×Y .SoitΓf l’adherence du graphe def dansX×Y . La sous-vari´eteM etant orient´eeet de dimension 2m− 1, [Γf ] l’est aussi et d´efinit un courant d’int´egration[Γf ],maximalement complexe, ferm´e et de dimension 2m − 1 de(X\K) × Y . Pouretendre m´eromorphiquementf , nous allons r´esoudre le probl`eme du bord pour[Γf ]. Par unicite du probleme du bord (voir proposition 4), il suffit de montrer

Probleme du bord dans les vari´etesq-convexes 581

que pour toutc′ > c, le probleme du bord est r´esoluble pour la restriction de[Γf ] a l’ouvert ϕ > c′ × Y . Soit c′ > c, et choisissonsε > 0 et un reel d,c′ > d > c, tels queΓf ∩ (ϕ > c′ × Y

) ⊂⊂ Γf ∩ ϕ + εψ > d. Ceciest possible car (par d´efinition def ), il existe un compactLc′ de Y tel quef (U ∩ ϕ > c′) ⊂ ϕ > c′ × Lc′ (ouU est l’ouvert dense deM sur lequelfest de classeC1). En procedant comme pour le th´eoreme 1, on montre qu’il existeunem-chaıne holomorphe[T ] de masse localement finie dansV = ϕ > c′×Y ,solution au probl`eme du bord pour[Γf ] dansV . La varieteM etant connexe,Γfl’est aussi. D’apr`es la proposition 4.7 de [16],[T ] est le courant d’int´egrationsur un sous-ensemble analytique irr´eductible deV \Γf . Soitπ : V → ϕ > c′la projection sur le premier membre du produit. Sa restriction `aT est propre, eton a :

d(π∗[T ]) = π∗(d[T ]) = π∗([Γf ]|V ) = [M]|π(V ) = (d[A])|π(V )et doncπ∗([T ]) = [A]|π(V ) par unicite du probleme du bord pour[M]. On endeduit alors queπ|T : T → A est un revˆetement `a un feuillet deA et donc queπ−1 definit une application m´eromorphe `a valeurs dansY qui coıncide avecfsurM.

Dans le casX = Cn, Y = C et K est polynomialement convexe, nous

retrouvons le r´esultat de G. Lupacciolu [25].Dans le cas o`uK = ∅ (i.e.X estp-complete) etr = 0, on obtient le th´eoreme

d’extension de Hartogs-Bochner suivant :

Corollaire 3 SoitX (resp.Y ) une variete complexep-complete (resp.q-com-plete) et de dimensionm ≥ p+ q (resp. de dimensionn). SoitΩ un domaine deX a bord∂Ω connexe et de classeC1. Alors les applications CR-m´eromorphesf : ∂Ω → Y admettent une extension m´eromorphe `aΩ.

Dans le casp = 1 etq = 1,X etY sont de Stein et nous retrouvons le r´esultatde Hartogs-Bochner classique.

Dans le cas o`u Y est de Stein, etX est une vari´ete (m − 1)-complete nousretrouvons un r´esultat de A. Andreotti et D. Hill [3].

De la meme mani`ere que pr´ecedemment, en consid´erant le graphe d’unesection CR d’un fibr´e holomorphe et en appliquant le th´eoreme 1, nous retrouvonsle resultat de C. Laurent-Thi´ebaut et J. Leiterer [24] suivant :

Corollaire 4 SoientE un fibre vectoriel holomorphe au-dessus d’une vari´eteX(m−1)-convexe (o`um = dimC X), ϕ l’exhaustion associ´eeaX etc ∈ R tel quele compactϕ ≤ c contienne le compact exceptionnel deϕ. SoitΩ un domainedeϕ > c a bord∂Ω connexe et de classeC1. Alors les sections CR `a valeursdansE, de classeC1 et definies sur∂Ω admettent une extension holomorphe `aΩ.

582 V. Koziarz, F. Sarkis

Dans le cas o`u X est une vari´ete de Stein de dimensionm et Y une varietecomplexe quelconque de dimensionn = m− 1, F. Chazal [5] a montr´e que lesapplications m´eromorphes dans un voisinage connexe d’un domaineΩ ⊂ X

et a valeurs dansY admettent une extension m´eromorphe `a Ω. Si ∂Ω est declasseC2, on en deduit que le th´eoreme de Hartogs-Bochner est valide pour lesapplications CR lissesf : ∂Ω → Y . En effet, d’apres [21],∂Ω est alors unevariete CR globalement minimale deX. Par cons´equent, les applications CRsur ∂Ω admettent une extension holomorphe `a un voisinage `a un cote de∂Ωet on est alors ramen´e au resultat de F. Chazal (voir [27,28]). Si on suppose deplus quem = 2 (et donc queY est une surface de Riemann), ce dernier r´esultata ete montre dans le cas lisse dans [9,27] et dans [28] pour le cas g´eneral desapplications CR-m´eromorphes. La d´emonstration de [28] consiste `a se ramenerau cas o`uf evite un point deY et donc au cas o`uf esta valeurs dans une surfacede Riemann ouverte. Cette mˆeme demonstration s’applique ici dans toute sageneralite et permet de retrouver le r´esultat de F. Chazal, et mˆeme d’etendre letheoreme de Hartogs-Bochner au cas des applications CR-m´eromorphes.

Theoreme 3 SoientX une variete de Stein etM une sous-vari´ete orientee, con-nexe, de dimension2m − 1 (m ≥ 2), maximalement complexe, compacte, declasseC1 deX, et bord (au sens des courants) d’un sous-ensemble analytiqueA de volume2m-dimensionnel fini deX\M. SoitY une variete complexe de di-mension inf´erieure ouegalea (m− 1). Alors les applications CR-m´eromorphesf : M → Y de classeC1 admettent une extension m´eromorphe `aA.

Preuve.On plonge la vari´eteX dans un espace num´eriqueCn. On peut supposer

queY est connexe, car la vari´eteM etant connexe, l’adh´erence de l’image defdansY est incluse dans une composante connexe deY . SiY n’est pas compacte,ou si dimY < p − 1, le theoreme 2 nous donne imm´ediatement le r´esultatrecherch´e puisqueY est alorsp-complete d’apres [26]. Dans le cas o`u Y estcompact et de dimensionp− 1, il suffit d’appliquer la d´emonstration de [28] enremplacant juste l’utilisation du th´eoreme de Chirka par notre th´eoreme 1. Pourplus de clart´e, nous donnons l’id´ee de la d´emonstration :Dans un premier temps, supposons quef est une application CR de classeC1

definie surM. Nous rappelons (voir [7]) que siγ est une courbeC1 a singularitesnegligeables, alorsγ \γ est un sous-ensemble analytique de dimension pure 1et de volume fini deCn\γ (ou γ est l’enveloppe polynomialement convexe deγ ). D’apres le theoreme de Sard, pour presque toutc ∈ Y , γc = f −1(c) est unereunion finie de courbes de classeC1 deM. Soienta etb deux points r´eguliersdef . Le sous-ensemble analytiqueSa = γa\γa deC

n\γa est de dimension pure1. La restriction def aM\γa est une application CR-m´eromorphe `a valeurs dansY\a qui n’est pas compacte. D’apr`es le theoreme 2,f admet une extensionmeromorphe `aA\γa. En faisant de mˆeme pour le pointb, on montre quef admetune extension m´eromorphe surA\(γa ∩ γb). Orγa etγb etant disjoints etSa etSb

Probleme du bord dans les vari´etesq-convexes 583

etant des sous-ensembles analytiques de dimension 1,γa ∩ γb est un ensemblefini de points. La d´emonstration du th´eoreme s’obtient alors par application dela proposition ci-apr`es pourZ = γa ∩ γb.Dans le cas o`u f est une fonction CR-m´eromorphe, le mˆeme raisonnement estencore valide `a la difference queγa ∩ γb peut ne pas ˆetre vide et par cons´equent,on obtient une extension m´eromorphe def dansA\(γa ∩ γb) qui cette foisest un sous-ensemble analytique deA non necessairement isol´e. La encore, laproposition ci-apr`es permet de conclure. Proposition 6 SoientA,M, Y etf comme dans l’enonce du theoreme3,Z ⊂ A

un sous-ensemble analytique de codimension au moins1. Supposons quef admetune extension m´eromorpheF surA\Z. Alorsf admet une extension m´eromor-pheaA.

Preuve.SoientΓf l’adherence du graphe def dansM × Y etπ : Cn × Y → Y

la projection canonique sur le deuxi`eme membre du produit. Dans le cas o`uπ(Γf ) = Y ou que dimY < m − 1, la proposition est une cons´equence dutheoreme 2. Par la suite, nous supposerons donc queπ(Γf ) = Y et que dimY =m − 1. Soitω une (1,1)-forme kahlerienne surCn et γ une 1-forme surCn

telle queω = dγ . Par definition deF , il existe un sous-ensemble analytiqueH deA\Z tel queF soit une application holomorphe surA\(Z ∪H). Commeπ(Γf ) = Y , il existe un sous-ensemble analytiqueG deA\(Z ∪ H) tel quefsoit de rang maximal surA\(Z ∪ G ∪ H). SoitT l’adherence du graphe deFdans(A\Z) × Y et T son adh´erence dansA × Y . Il faut montrer queT est unsous-ensemble analytique deA× Y . Pour cela, d’apr`es le theoreme de Bishop,il suffit de montrer queT est de volume de Hausdorff de dimension 2p fini dans(A\Z)×Y . CommeF est meromorphe au voisinage deGetH dansA\Z, il suffitde montrer que la restriction (que l’on noteraS) deT a(A\(Z∪G∪H))×Y estde volume de Hausdorff de dimension 2p fini. SoitΨ une(1,1)-forme associ´eea une metrique hermitienne surY .

Vol(S) =∫S

(ω + Ψ )n

n! =n∑

k=0

Ckn

n!∫S

ωk ∧ Ψ n−k =

(Y etant de dimensionn− 1,Ψ n = 0)

=n−1∑k=0

Ck+1n

n!∫S

ω ∧ ωk ∧ Ψ n−k−1 = 1

(n− 1)!∫S

ω ∧ Ψ n−1

(carF est de rang maximal surA\(Z ∪G∪H)). D’apres le theoreme de Fubinion a : ∫

S

ω ∧ Ψ n−1 =∫y∈Y

(∫F=y

ω

)Ψ n−1

584 V. Koziarz, F. Sarkis

D’apres le theoreme de Sard, pour presque touty ∈ Y , γy = z ∈ M ; (z, y) ∈Γf est une courbeC1 a singularites negligeables. Or, d’apr`es [7], l’ensembleγy\γy est un sous-ensemble analytique de volume 2-dimensionnel fini deC

n\γyet contient l’ensemble analytiqueF = y defini surA\(Z ∪ G ∪ H). Donc,d’apres le theoreme de Stokes, on a pour presque touty ∈ Y ,∫

F=yω =

∫F=y

dγ =∫γy

γ

Finalement, on obtient

(n− 1)! Vol(S) =∫y∈Y

(∫F=y

ω

)Ψ n−1

=∫y∈Y

∫γy

γ ∧ Ψ n−1 =∫Γf

γ ∧ Ψ n−1 < +∞

ce qui termine la preuve de la proposition.

Remarques:

1. Le theoreme 2 est `a rapprocher du r´esultat suivant de S. Ivashkovich etA. Silva [20] : les applications m´eromorphes d´efinies dans une figure deHartogsq-concave et `a valeurs dans une vari´eteq-complete admettent uneextension m´eromorphe au polydisque.Cependant, ces r´esultats sont de natures diff´erentes et ne s’impliquent pasl’un l’autre (voir le contre-exemple de [11]).

2. Le theoreme 2 associ´e au resultat de [23] permet de montrer le r´esultatsuivant :soientX une variete (n− 1)-convexe,K le compact exceptionnelassocie etΩ un domaine `a bord∂Ω de classeC1 et connexe. Supposons deplus que∂Ω∩K = ∅, alors les fonctions CR de classeC1 sur∂Ω admettentune extension holomorphe `aΩ.

Remerciements.Cet article a ´eteecrit alors que les deux auteurs ´etaient au sein de l’Institut Fouriera Grenoble. Nous remercions les membres de l’Institut pour leur hospitalit´e. En particulier, nousremercions Jean-Pierre Demailly pour avoir pos´e la question qui a ´ete a l’origine de ce travail etChristine Laurent-Thi´ebaut pour de nombreuses discussions sur le sujet.

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