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Production d'épreuve de TPE - Strasbourg. - Accueil · 6 qu’il faut enlever tout tabou sur ce sujet. Le moment est venu d’informer les individus sur l’un des facteurs le plus

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SOMMAIRE

Introduction (p.5 à 6)

I. La beauté : une notion ambiguë (p.7 à 16) 1.1 Définition de la beauté (p.7 à 11) 1.2 Les évolutions de la beauté dans la littérature et l’art

occidental (p.12 à 16)

II. La beauté, une clé sociale (p.17 à 24) 2.1 Clé du succès scolaire (p.17 à 19) 2.2 La beauté favorise l’estime de soi (p.20 à 24)

III. L’apparence physique à l’origine de distinctions sociales (p.25 à

33)

3.1 Vie professionnelle : un sujet tabou (p.25 à 29) 3.2 Beauté et amour vont de paire (p.29 à 33)

Conclusion (p.34-35)

Annexe A (p.36 à 50)

Annexe B (p.51 à 52)

Annexe C (p.53)

Webographie (p.54)

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INTRODUCTION

Pamela, 27 ans, 110 kg, 1,64 m, vient de finir son doctorat en médecine dans la même promotion que son amie, Anne-Sophie, 27 ans, 50 kg, 1,70 m. Ces dernières, en ce mardi 12 janvier, ont reçu les réponses à leur précédente postulation pour le poste de médecin généraliste au N.H.C. (Nouvel Hôpital Civil). Pamela n’a pas reçu de réponse favorable à sa demande d’emploi tandis que son amie, ayant le même cursus professionnel, a eu suite à sa demande. Très vite, Pamela s’est rendu compte qu’elle aurait du mal à s’intégrer dans la vie professionnelle à cause de son apparence physique.

Le peu d’auteurs (sociologues, économistes et psychologues) qui se sont interrogés sur ce sujet, ont été vivement critiqués car l’apparence physique n’est pas considérée comme un marqueur social au même titre que l’origine raciale ou encore le niveau d’étude.

De nos jours, nous admirons et aimons des personnes dont l’apparence physique est très dissemblable. Nos amis sont tous différents les uns des autres et nous les aimons pour des raisons variées qui n’ont le plus souvent aucun rapport avec leur physique. De plus, la majorité des couples ne sont pas des standards de beauté, ce qui n’empêche pas pour autant l’attirance en leur sein. L’expérience quotidienne laisse donc à penser que la beauté n’obéit pas à des modèles très stricts.

Néanmoins, certaines personnes sont belles et le savent ; cela n’est pas seulement le fruit du hasard, car depuis l’enfance, on ne cesse de le leur répéter. En outre, quand il s’agit de trouver un consensus à propos d’une personne extrêmement belle ou extrêmement laide, les individus ont vite fait de se mettre d’accord. L’attirance pour un visage, un corps, une personne, n’est donc pas aléatoire. On peut ainsi parler d’un point de vue objectif et affirmer que des normes sociales existent et qu’elles ont des conséquences majeures, même si celles-ci sont inconnues.

Mais nous, élèves de 1ère ES au lycée Marcel Rudloff (DILLENSEGER Laëtitia, YILDIRIM Hakan, STEINER Sophie et MATZ Mélanie), pensons

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qu’il faut enlever tout tabou sur ce sujet. Le moment est venu d’informer les individus sur l’un des facteurs le plus méconnu et incompris de la discrimination sociale. Nous voulions traiter ce sujet car il nous concerne tous, nous-mêmes sommes peut-être des victimes inconscientes de normes auxquelles personne ne nous contraints, mais qui semblent s’imposer à nous. De plus, ce sujet peut nous apporter une certaine ouverture d’esprit et une meilleure compréhension de la société dans laquelle nous vivons.

Nous nous sommes donc demandé dans quelles mesures l’apparence physique peut-elle être une clé sociale et un facteur de reproduction des inégalités qui s’introduisent dans le thème « l’homme et la nature » ? Dans un premier temps, nous allons démontrer que la beauté est une notion ambiguë. Puis, nous prouverons qu’il s’agit d’une clé sociale. Et dans un troisième temps, nous allons étudier les distinctions sociales qu’entraîne l’apparence physique.

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I. La beauté : une notion ambiguë

1.1 définitions de la beauté

1.1.1 La beauté au pluriel

Avant de parler de la beauté qui est l’élément fondamental de notre TPE, il faut la définir. D’après le dictionnaire Larousse, la beauté est le « caractère de ce qui est beau, conforme à un idéal esthétique ». Dans un deuxième temps, le dictionnaire détermine la beauté comme étant « le caractère de ce qui est intellectuellement ou moralement digne d’admiration ».

Dans nos enquêtes (lycéen, vie professionnelle cf. annexe), nous avons demandé à plusieurs personnes de définir ce qu’était la beauté. Beaucoup de réponses convergent, nous les étudierons au cours de notre analyse. D’après une déléguée à la tutelle, la beauté serait « un ensemble de critères esthétiques qui varient suivant les époques (ex : Rembrandt peignait des femmes callipyges alors qu’aujourd’hui, on nous vend des mannequins squelettiques). Mais la beauté est aussi culturelle (critère en vigueur à une époque) et parfois intemporelle. C’est pourquoi, certaines œuvres d’art traversent les siècles avec toujours autant de succès (ex : la vénus de Milo) ». Dans un premier temps, nous allons montrer que la beauté a une facette multiculturelle.

a) Définition de la beauté au Japon.

Le japon est ancré dans une culture machiste depuis des décennies. Cette civilisation ainsi que sa façon de pensée a de multiples conséquences sur la définition même de la beauté.

L’archétype de la beauté japonaise est resté figé dans le temps : teint d'albâtre, lèvres rouges et sourcils haut perchés sur un petit visage ovale. La figure emblématique de la beauté japonaise est la geisha. Au Xème siècle, apparaît la recherche du visage blanc qui est une couleur sacrée, symbole de pureté, mais aussi le signe de l'aristocratie. Pendant cette période, les femmes se poncent la peau avec de la fiente de rossignol, blanchissent leur visage avec de la céruse ou de la poudre de riz, et, pour se distinguer des animaux, se laquent les dents en noir, au pinceau, avec de l’émail de métal délayé dans du thé ou du saké. D’après Dominique Buisson, professeur d'arts plastiques et auteur du Corps japonais (Hazan) «Au

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Japon, le maquillage n'est pas qu'une esthétique ; il masque les sentiments et symbolise une disparition, celle de la femme qui se cache derrière son rôle social.» Cette phrase résume bien les années phallocentriques de la culture japonaise se traduisant par « un masque » qui gomme toutes traces de personnalité propre au nippone.

De nos jours, on compte encore de 3.000 à 5.000 geishas à Kyoto. « Les japonaises d’aujourd’hui dépensent en moyenne 300 € par mois en produits de beauté et passent environ une heure chaque matin devant leur miroir », affirme Nathalie OMORI, fondatrice du site Parissmooz.com, consacré au marché nippon. Petit à petit, la vision esthétique nippone s’est diffusée dans tous les pays occidentaux : en 2003, l’Oréal rachète Shu Uemura. En outre, Kanebo Cosmétiques France a importé plusieurs concepts nippons en France, tels que les lignes Double Nettoyage et Double Hydratation. De plus, les japonaises nous ont transmis les techniques de maquillage les plus récentes dans les pays occidentaux : le fond de teint, des petits papiers poudrés qui enlèvent l'excès de sébum et un compact œil sourcils, avec eye-liner, poudre et brosse. Par conséquent, on peut donc parler d’une « mondialisation » des normes de beauté.

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b) La définition de la beauté en Afrique

Au Sénégal, Bénin, Togo, Cameroun, en Côte-d'Ivoire et Afrique du Sud, l’idéal féminin contraste beaucoup avec le stéréotype occidental. Une femme est un canon de beauté lorsqu’elle a des formes généreuses au niveau de la poitrine, du bassin et des hanches. La femme moyenne doit avoir les mensurations suivantes: 111 cm de tour de poitrine, 92 cm de tour de taille et 143 cm de tour de hanche. L’expansion des concours de beauté à femmes rondes n’a cessé de croître ces dernières années. Prenons l’exemple d’Amélie Sorgho qui a gagné le concours national en décembre 2004, elle pesait 110 kg pour 1,72m. Car, contrairement aux concours de miss en occident, le but n’est ni de mesurer, ni de peser, car tout est subjectif.

Comme on le sait, l’Afrique fait partie de l’un des continents les plus pauvres et donc des moins urbanisés. Paradoxalement, la France à l’époque où le pays était encore rural, possédait les mêmes normes de beauté qu’en Afrique. Cela s’explique en partie par les mentalités qui convergent. Car en Afrique, être mince est signe de mal nutrition, tout comme à l’époque du romantisme. Pour conclure, on peut donc se demander si l’évolution de la beauté ne rejoint pas l’évolution du niveau de vie.

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1.1.2. La beauté, une notion universelle

De nos jours, la théorie qui définirait un « beau » visage serait l’harmonie, l’équilibre et la symétrie des proportions et des formes dans un visage ou un corps. Selon des études récentes, un visage homogène serait synonyme de jeunesse, car les visages d’enfants sont plus symétriques que ceux des adultes. De plus, si l’on fait un rapport avec l’espèce animale, on constate que la concordance va de paire avec la bonne santé, la croissance, la fécondité et la survie. La femme belle entre toutes serait une femme moyenne, non pas désespérément moyenne, mais remarquablement moyenne. Récemment, le professeur J.C Polard de l’Université de Canterbury en Nouvelle-Zélande a réalisé un visage de femme à partir de six visages féminins d’origine ethnique différente. Par la suite, il a créé un échantillon de la population en se basant sur des étudiants nigérians, chinois, indiens et néozélandais et leur a demandé de choisir leur visage préféré. Au final, l’image de synthèse a été majoritairement choisie. On peut donc en conclure que certaines personnes détiennent un capital de beauté supérieur, plus ils s’approchent de la moyenne. De plus, cet avantage est fortement reconnu et envié par la plupart des individus quels que soit leur ethnie.

D’après une seconde étude britannique de l’université de St. Andrews, Jean-François AMADIEU a conclu que : « le visage considéré comme le plus beau n’était pas la moyenne de tous les visages, mais plutôt la moyenne des visages eux-mêmes considérés comme les plus beaux ». Il est vrai qu’un physique moyen est farouchement agréable à regarder. Néanmoins, nous avons pour coutume de préférer les hommes et les femmes qui se distinguent par des caractéristiques peu communes les écartant de la moyenne.

Malgré les différences de normes en fonction des cultures, des évolutions temporelles, certains standards de beauté outrepassent les frontières géographiques, les cultures et les milieux sociaux. L’archétype occidental s’est donc étendu jusqu’en Afrique par le biais des magazines, de la télévision et du cinéma. Pour conclure avec une citation de Marilou Bruchon-Schweitzer : « on pourrait penser, à première vu, que nos préférences esthétiques vis-à-vis des corps et visages que nous côtoyons sont originales et individuelles. De très nombreuses études réalisées dans divers pays et sur des sujets fort différents,

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montrent en réalité l’uniformité frappante de jugements de beauté que nous émettons, quels que soient nos caractéristiques personnelles (l’âge, le sexe, la catégorie sociale et l’ethnie) et celles des sujets que nous évaluons ».

Il s’est avéré qu’un enfant, dès l’âge de trois ans, commence à s’adapter aux normes de beauté. A partir de 6 ans (un peu plutôt chez les filles), il classe les individus qui l’environnent du plus laid au plus beau, au même titre que les adultes. Ainsi, nous avons demandé aux élèves du Lycée Marcel Rudloff ainsi qu’à un échantillon de la population strasbourgeoise d’actifs occupés, de mettre une note sur 5 à leur physique, nous avons donc obtenu le tableau suivant :

Beaux et laids : la répartition

1 : apparence très inférieure à la moyenne : 3 % 2 : apparence plutôt inférieure à la moyenne : 13 % 3 : apparence moyenne : 49 % 4 : apparence supérieure à la moyenne : 25 % 5 : extrêmement belle apparence : 10 %

Sondage effectué sur 80 étudiants du Lycée Marcel Rudloff.

Beaux et laids : la répartition  

1 : apparence très inférieure à la moyenne : 7 % 2 : apparence plutôt inférieure à la moyenne : 13 % 3 : apparence moyenne : 52 % 4 : apparence supérieure à la moyenne : 18 % 5 : extrêmement belle apparence : 10 %   

En 2010, 52 % des actifs occupés jugent avoir une apparence moyenne.

Ces tableaux nous permettent donc d’affirmer que la beauté résulte d’un double mouvement : Les individus intériorisent des normes de beauté depuis l’âge de trois ans, puis ils l’extériorisent en se plaçant eux-mêmes sur le graduant des apparences physiques qu’ils ont établi.

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1.2 Les évolutions de la beauté dans la littérature et l’art occidental

Comme le dit l'historien, Georges Vigarello, pendant longtemps, la beauté s'est conjuguée au féminin. Ne faudrait-il pas parler plutôt des beautés, tant celle-ci apparaît comme une valeur changeante, fonction de la subjectivité des hommes de son temps ? D’après l’histoire de la beauté d’Umberto Ecco, il existe quatre époques.

1.2.1 La période hellénique

Cette période met en valeur la finesse d’esprit de la femme et son tempérament : les aspects physique et moral sont étroitement liés. Ainsi, la femme s’impose comme une séductrice invétérée dans le tableau de BOTTICELLI La naissance de Vénus vers 1485 (cf. image 1.2.2.). Par surcroît, John William Waterhouse, Undine

1872 (cf. annexe) décrit une nymphe au physique extraordinaire au point d’en être presque parfait. Ainsi, les nymphes fréquentent des eaux courantes (rivières, étangs …). De même, les ondines, considérées au même rang que les divinités, étaient adulées par la population qui leur déposait diverses offrandes au bord des fontaines. Enfin, ROUSSEAU, Les Muses galantes, (cf. ci-dessous) nous décrit trois muses : Clio (histoire) Euterpe (musique) et Thalie (poésie pastorale). De ce fait, Les Muses sont les neuf filles de Zeus et de Mnémosyne, elles représentent la beauté de l’esprit ainsi que la beauté physique et sont le symbole de l’inspiration des poètes, peintres … de l’époque.

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ROUSSEAU, Les Muses galantes

1.2.2 A l’époque de la Renaissance

A l’époque de la Renaissance, l’image de la femme et de son corps se modifie. L’archétype de la belle jeune femme blonde aux cheveux longs, à la peau claire et aux mensurations proportionnées se développe. Le poète RONSARD, Odes, l.17 : « A Cassandre » - XVIème siècle, (cf. annexe) « Cueillez, cueillez votre jeunesse : Comme à cette fleur, la vieillesse Fera ternir votre beauté ». Compare la beauté à une fleur. La femme est donc considérée comme fraîche, jeune et dont l’apparence est éphémère. On peut donc en conclure que la beauté est idéalisée à l’époque de la Renaissance. BOTTICELLI, « la naissance de la Vénus », est une allégorie de la Vénus mythologique (Aphrodite) au moment où elle sort des eaux. Aphrodite était considérée comme la plus belle femme de l’antiquité grecque: les cheveux au vent, les fleurs volantes, tout pour accentuer cette impression de légèreté. Vénus représente la perfection de la beauté et appelle le spectateur à la regarder comme telle, beauté du corps, beauté de ce qu'elle représente, l'amour entre les hommes, mais aussi envers Dieu. Le tableau est donc porteur d'un message universel. Ce tableau est l’allégorie même de la beauté au XVIème siècle. (cf. ci-dessous)

BOTTICELLI La naissance de Vénus vers 1485

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1.2.3 L’époque baroque

A l’époque baroque, la religion catholique base sa propagande sur l’art. Elle représente la femme de manière misogyne en lui décernant comme seul attribut la maternité. Ainsi, la doctrine de la femme épouse et mère imprègne les mœurs de l’époque. De cette façon, le tableau de VINCI, La Vierge et l'Enfant avec Ste Anne

(voir ci-dessous) est l’exemple même de la diffusion des dogmes de la religion catholique. Les personnages sont représentés dans un ordre hiérarchique et Marie qui est censée être un être surhumain, est exposée comme anodine ressemblant au commun des mortels. C’est bien là la représentation traditionnelle de la femme à l’époque baroque.

VINCI, La Vierge et l'Enfant avec Ste Anne

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1.2.4. A l’époque romantique

A l’époque romantique, la grâce était valorisée, la représentation devenait moins allégorique et beaucoup plus réelle. On distinguait deux types de beauté. Dans un premier temps, les paysans et les artisans, qui la plupart du temps avaient un teint mat, la peau tannée et étaient musclés, dus aux activités physiques extérieures (travail dans les champs, travail manuel etc.…) qu’ils exerçaient. Ce physique était considéré comme « bas » en opposition au physique « noble » qui lui se traduisait par un fort embonpoint dû à la sédentarité, c'est-à-dire l’abondance de nourriture et au manque d’activité physique. Car à cette époque, une forte corpulence était synonyme de richesse. Alexandre DUMAS représentait son idéal féminin comme « hardie de poitrine, cambrée de hanches, ardente de regard » .La nouvelles de GUY DE MAUPASSANT, « boule de suif » nous décrit une prostituée de luxe considérée comme le stéréotype de la « femme fatale » du XIXème siècle. Elle est dépeinte à l’instar des physiques « nobles », ayant une certaine adiposité, presque proche de l’obésité et considérée comme « bonne mangeuse » (cf. annexe). De plus, RUBENS, Les trois grâces sont représentées avec des visages ronds et empâtés, des bras épais. Elles ont des poignées d’amour, un ventre mou et sans muscle, des fesses et des cuisses envahies par une cellulite peinte avec un grand luxe de détails par l’artiste. Et enfin, les mollets sont ronds et solides, ce qui paraît normal, en raison du poids à supporter. Ainsi, cette peinture est le symbole des standards de beauté au XIX ème siècle.

RUBENS, Les trois grâces 1636-38

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1.2.5 A l’époque contemporaine

L’étude de Marilou Bruchon-Schweizer, professeur de psychologie à la faculté de bordeaux et auteur de « Une psychologie du corps » prouve que même si les individus ont une vision subjective de la beauté qui converge en fonction de la culture, des normes de beauté existent. Elle a choisie au Louvre 12 silhouettes de femmes représentatives de toutes les périodes de l’histoire et les a soumises à un échantillon représentatif de la population, comprenant divers ethnies de 240 personnes, leur but étant de les classer des plus attirantes au moins attirantes. Dans un premier temps, le stéréotype actuel est ressorti : Elancées, minces tout en gardant des proportions grecques. A la dernière place, se retrouvent les physiques ayant un fort embonpoint, tels que RUBENS, Les trois grâces 1636-38 (voir 1.1.4). Cette étude nous montre bien que l’évolution de la beauté a eu des conséquences majeures sur le mode de vie des individus et leur perception de la société, et que la beauté n’est pas fondée sur un « déterminisme » des ses normes, mais qu’au contraire, elles peuvent changer du tout au tout en quelques siècles.

L'histoire de la beauté rejoint celle des différentes visions que l’on a des idéaux de beautés. Ces idéaux ne sont pas régis par une figure emblématique, mais comme le dit si bien le philosophe Yves Charles Zarka, «c’est un maître anonyme, sans nom propre, qui par de nouvelles voies (processus, consensus, production d’idéaux ou de croyance …), instaure une domination d’un nouveau genre et de nouvelle servitude » Ceci varie en fonction d’une époque donnée. Son histoire s’accompagne aussi par l'assouplissement de la morale, des changements de mode de vie, sans oublier les évolutions du genre, ni la montée progressive de l'individu et de son autonomie.

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II. La beauté, une clé sociale

2.1 Les clés du succès scolaire Lors de cette étude, nous allons démontrer que les beaux sont favorisés

dans leurs études et réussissent plus facilement un parcours brillant. Cela aura donc des impacts sur leur habitus culturel.

2.1.1 Beaux et bien notés

Nos recherches nous ont permis de constater que dès le plus jeune âge, la beauté joue un rôle social et entraîne un succès scolaire plus ou moins important. On peut voir que dès l’école maternelle, les enfants ayant une apparence physique supérieure à la moyenne sont valorisés par les enseignants. Leur complaisance engendre une montée de l’estime de soi chez l’enfant. Ainsi, un processus d’auto valorisation va leur permettre d’accéder plus facilement aux grandes universités. Réciproquement, les enfants ayant un capital beauté très inférieur à la moyenne seront exclus et en permanence dévalorisés par les professeurs, ces derniers le faisant la plupart du temps inconsciemment. Très vite, les professeurs repèrent des « jeunes à potentiel », qui, selon eux, réussiront mieux leur parcours professionnel. D’après le journal of personality and social psychology, les enseignants auront tendance à noter moins rigoureusement un élève qualifié de « beau » et à faire l’impasse sur leur indiscipline. De plus, ils leur réserveront des attentions toutes particulières : sourire fréquent, encouragements, petits mots, bienveillance et soutien pédagogique. Ainsi, par tous ces mécanismes inconscients développés par les instituteurs, on comprend pourquoi les beaux sont meilleurs pendant toute leur période scolaire, et cela dès la maternelle. En outre, les personnes ayant un capital beauté supérieur à la moyenne se créent un réseau social entre eux, cela s’explique par leurs points communs qui facilitent leur rapprochement, ils en tireront donc avantage et augmenteront leur capital social. Par conséquent, une dynamique de succès ou d’échec scolaire se met en place.

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2.1.2 L’effet pygmalion

Dans un premier temps, nous allons définir le terme « effet pygmalion ». Il résulte d’un double mouvement : l’intériorisation établie par la socialisation primaire et secondaire dont les points de vue convergent, puis l’extériorisation qui va se traduire par un brillant parcours ou un échec scolaire total. On peut lui attribuer comme synonyme « prédiction créatrice » et « prophétie autoréalisatrice ».

Pour illustrer ce terme, lors de notre enquête, nous avons demandé si les élèves se sont déjà sentis moins bien notés par rapport à l’un de leur camarade :

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sondage effectué sur 80 étudiants du Lycée Marcel Rudloff.

Ainsi, on constate qu’en 2010, 75 % des élèves du Lycée Marcel Rudloff de Strasbourg ayant une apparence très inférieure à la moyenne, se sont déjà sentis rabaissés par un professeur. Paradoxalement, à 70 %, des élèves ayant une apparence extrêmement belle, ne se sont jamais sentis moins bien notés par rapport à l’un de leur camarade. On comprend donc mieux que les « laids » soit en déchéance scolaire.

Les beaux et les laids se sentent-ils discriminés dans la notation par leur professeur ?

 

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30%

40%

50%

60%

70%

80%

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Apparence très inférieure à la moyenne

Apparence inférieure à la moyenne

Apparence moyenne

Apparence supérieure à la 

moyenne

Apparence extrêmement 

belle

Sans avis

Non

Oui

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Quels sentiments les professeurs prêtent-ils à leurs élèves ?

Sondage effectué sur 80 étudiants du Lycée Marcel Rudloff.

De plus, on a pu remarquer qu’en 2010, 50 % des élèves du Lycée Marcel Rudloff de Strasbourg qui ont une apparence très inférieure à la moyenne, ressentent un sentiment d’injustice de la part de leurs professeurs. A l’inverse, les élèves ayant un physique extrêmement beau, se sentent à 45% encouragés par les professeurs. Par conséquent, cette prophétie auto réalisatrice n’est pas le fruit du hasard.

.

   

 

 

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10%

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40%

50%

60%

apparence très inférieure à la moyenne

apparence inférieure à la moyenne

apparence moyenne

apparence supérieure à la moyenne

apparence très supérieure à la moyenne

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2.2 La beauté favorise l’estime de soi

Tout d’abord, nous allons étudier que la beauté est un talent qui se manifeste notamment par l’estime de soi lors du cursus professionnel. Mais, nous verrons aussi que dans la vie réelle, les situations qui impliquent des interactions se comptent par centaines ou par milliers, et l’effet cumulé de tous les petits avantages remportés à la faveur de ces petites coopérations finit par peser d’un bon poids. De plus, ces dernières profitent aux personnes ayant un physique attrayant.

2.2.1 La beauté est un talent

On a pu constater, d’après l’étude de J.Maisonneuve et M.Bruchon-Schweitzer, Le Corps et la beauté, que les capacités des élèves au lycée varient en fonction de leurs atouts de séduction. Ainsi, lors de notre enquête, nous avons essayé de démontrer que la réussite scolaire des plus beaux était en majeure partie due à leur aisance supérieure à l’oral :

Les beaux et les laids participent-ils beaucoup à l’oral en classe ?

Sondage effectué sur 80 étudiants du Lycée Marcel Rudloff.

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apparence très 

inférieure à la 

moyenne

apparence inférieure 

à la moyenne

apparence moyenne

apparence supérieure 

à la moyenne

apparence très 

supérieure à la 

moyenne

participation orale très élevée

participation orale élevée

participation orale moyenne

participation orale faible

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De ce fait, en 2010, 50 % des élèves du Lycée Marcel Rudloff de Strasbourg ayant une apparence physique extrêmement belle ont une participation très élevée en classe, contrairement aux 50% des élèves qui ont une apparence physique très inférieure à la moyenne et qui s’investissent beaucoup moins en cours.

A priori, ce problème parait irréversible. Malgré cela, le système éducatif français tente d’enrayer la dictature de l’apparence, même si celle-ci reste enracinée dans notre société. L’anonymat des candidats à un concours ou à un examen est un élément essentiel en faveur de cette lutte. Par conséquent, le contrôle continu s’est développé à l’insu des épreuves écrites qui se sont avérées inégalitaires. De plus, à travers nos enquêtes, nous sommes arrivés à la constatation que la beauté, et par conséquent l’estime de soi, se retrouvent au sein des familles aisées :

Les différents milieux entraînent-ils une meilleure maitrise de soi ?

Sondage effectué sur 80 étudiants du Lycée Marcel Rudloff.

Ainsi, en 2010, 73 % des filles de cadres et professions intellectuelles supérieurs du Lycée Marcel Rudloff de Strasbourg ont un miroir en permanence sur elles. Réciproquement, seulement 12% des filles d’ouvriers en ont un sur elles. Cela nous démontre bel et bien que les cadres et professions intellectuelles supérieurs ont une maitrise d’eux-mêmes poussée à l’extrême, au point qu’ils tentent de tout contrôler et de ne rien laisser échapper de leur apparence physique. Ces gestes sont ainsi réalisés de façon inconsciente.

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Agriculteurs exploitants

Artisans, commerçants 

et chefs d'entreprises

Cadres et professions 

intellectuelles supérieurs

Professions intermédiares

Employés Ouvriers

Oui

Non

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Sondage effectué sur 80 étudiants du Lycée Marcel Rudloff.

De même, en 2010, 47 % des enfants d’ouvriers, du Lycée Marcel Rudloff de Strasbourg, ne pratiquent aucune activité sportive. A l’opposé, 75% des enfants de cadres et de professions intellectuelles supérieurs exercent une activité sportive individuelle, telle que le tennis. On peut conclure que les ouvriers, à l’inverse des cadres, n’accordent pas autant d’importance à la maitrise de leur corps. Les cadres, eux, sont habitués dès l’enfance à acquérir une certaine autonomie par la pratique massive de sport individuel. De ce fait, ils apprennent à ne compter que sur eux-mêmes.

Cependant, les grandes écoles françaises gardent une façon de penser élitiste, telle que l’ENA ou encore les écoles préparatoires au grands diplômes où l’oral joue un rôle majeur lors du concours d’entrée. Pour limiter les dégâts, il faudrait aider les étudiants à maîtriser les critères qui seront utilisés dans la vie professionnelle. Pour cela, l’entrainement à la prise de parole est primordiale dés l’enseignement primaire. Hélas, l’école de la république pour maintenir ses principes a encore beaucoup d’efforts à faire, l’un d’eux étant de mieux préparer à la présentation d’idées et à la mise en scène de soi que supposent l’entretien en face à face et la prise de parole en réunion ou en public .

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Aucunes pratiques sportivesSport individuel (tennis…)

Sport collectif (football…)

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2.2.2 Les beaux plaisent

« Les privilèges de la beauté sont immenses, elle agit même sur ceux qui ne la constatent pas »

Jean COCTEAU

Ainsi, ce cercle vertueux que nous avons étudié précédemment se poursuit dans la vie active. Les compétences des plus beaux sont augmentées par la bienveillance dont ils bénéficient auprès de leurs collègues de travail. De ce fait, nous avons pu établir que les individus ayant un capital physique important, possèdent un atout majeur car les autres personnes cherchent leur compagnie ou leur partenariat :

Réseaux sociaux, en dehors du travail, des beaux et des laids

Sondage effectué sur 70 actifs occupés.

On remarque qu’en 2010, 71 % des actifs occupés de Strasbourg ayant une apparence très inférieure à la moyenne n’entretiennent pas de liens d’amitiés avec leur(s) collègue(s) en dehors du travail, tandis que 83 % des individus extrêmement beaux côtoient leurs collègues en dehors du travail. On peut donc en conclure que les beaux sont beaucoup plus plébiscités par rapport aux personnes possédant un capital beauté faible. Ce sentiment de beauté qu’ils développent est conforté par les autres. Au final, les occasions de succès et la confiance s’en trouvent renforcées.

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apparence physique très inférieure à la moyenne

apparence physique 

inférieure à la moyenne

apparence moyenne

apparence supérieure à la moyenne

apparence extrêmement 

belle 

Non

Oui

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Avec cette affirmation, on comprend donc mieux pourquoi les hommes et les femmes dont le physique est agréable sont davantage recrutés pour des emplois supposant des contacts fréquents avec les collègues ou la clientèle :

Sondage effectué sur 70 actifs occupés

Pour conclure, en 2010, 91 % des actifs occupés de Strasbourg pensent que le physique et le style vestimentaire jouent un rôle important lors d’un entretien d’embauche. Les stéréotypes sont tels qu’une apparence physique avantageuse est un critère implicite d’embauche.

Plus généralement, les personnes ayant un physique attrayant occupent en grande partie des postes qui impliquent des tâches de négociation, de formation, de supervision, de persuasion, de divertissement et de communication, en somme tous les postes en contact avec le client.

91%

7%

2%

L'importance du physique et du style vestimentaire lors d'un entretien d'embauche

Oui

Non

Sans avis

25  

III L’apparence physique à l’origine de distinctions sociales

3.1 Vie professionnelle : un sujet tabou

« La beauté est une meilleure recommandation que n’importe quelle lettre ». Aristote

Dans la vie professionnelle, l’apparence physique tient un rôle de haut rang. Connaissez-vous une seule personne qui n’est pas soucieuse de son style vestimentaire avant un entretien d’embauche ? Cependant, ce marqueur social reste non reconnu par les patrons, les clients et les collègues de travail. Or, son importance est décisive, non seulement au moment de l’embauche, mais aussi lorsqu’il s’agit de s’intégrer dans l’entreprise ou encore pour l’ascension professionnelle d’un individu.

3.1.1 Un sujet prohibé

En France, l’importance que l’on attache à la beauté lors d’un entretien d’embauche est très peu évoquée. De plus, ce sujet est rarement évoqué dans les ouvrages consacrés à l’accès à l’emploi.

Mais, d’où vient cette « censure sur l’apparence physique » ? Ces causes sont diverses. En premier lieu, cette thèse est soi disant triviale. Ensuite, mettre en évidence l’importance des codes physiques et vestimentaires risquerait de faire perdre de la légitimité à l’employeur, même si celui-ci est en réalité influencé par le physique du candidat, il ne l’admettra pas volontiers. Les mettre au jour reviendrait donc à dévoiler une des clefs de sélection et le « filtre » utilisé par les recruteurs perdrait de son efficacité. Toutefois, les chefs d’entreprises sont de plus en plus préoccupés par l’apparence de leurs salariés. Le sociologue, Gérard Mermet, résume bien la situation : « les entreprises attachent une importance croissante à l’aspect corporel de leurs employés. Sans parler de la beauté physique, la taille et le poids, la façon de s’habiller ou de se coiffer, le port de la barbe ou de bijoux (chez les hommes comme chez la femme) peuvent être des atouts ou des handicaps. » .

26  

En 2010, 95 % des actifs occupés de Strasbourg pensent que les gens ayant un physique agréable auront plus facilement accès au poste en contact avec le client :

Sondage effectué sur 70 actifs occupés.

3.1.2 La gueule de l’emploi

Les évolutions récentes du travail, telles que la progression des emplois de service qui impliquent des relations avec la clientèle et les fournisseurs, ont engendré une formidable montée du secteur tertiaire, au point qu’il représente plus de deux tiers de l’emploi total. De ce fait, les salariés deviennent de plus en plus polyvalents, ils se montrent capables d’échanger des informations, d’entretenir des relations avec des autres services ou encore de négocier. Toutes ces compétences génèrent une réelle mis en scène de soi, mais aussi la mobilisation de certaines attitudes ou comportements qui se traduisent, non pas par un « savoir faire », mais un « savoir être ».

Dans un deuxième temps, nous allons analyser le point de vue des entreprises. Celles-ci deviennent soucieuses de leur « image », laquelle passe surtout par les vêtements portés par le personnel lorsqu’il est en contact avec le client. Ainsi, lors de notre enquête, nous avons demandé à un échantillon de la population active de Strasbourg si le monde du travail entraîne les gens à changer leur style vestimentaire.

Sondage effectué sur 70 actifs occupés.

95%

4% 1%

L'importance du physique lors d'un entretien d'embauche

Oui

Non

Sans avis

68%

23%

9%

L'influence de la vie professionnelle sur le style vestimentaire

Oui

Non

Sans avis

27  

Ainsi, en 2010, 68% des actifs occupés de Strasbourg pensent que le monde du travail a une influence sur le style vestimentaire. De plus, nous avons demandé aux gens pourquoi le monde du travail a-t-il un impact sur l’accoutrement des individus ? Dans un premiers temps, il s’est avéré que les opinions s’orientent vers une optique pratique ou encore pour montrer l’appartenance à un métier, comme l’explique une déléguée à la tutelle « Le vêtement est fonctionnel (praticité), il indique la position (infirmière = blanc, auxiliaire = bleu) et l’appartenance à un corps de métier (uniforme pour les militaires, police). De plus, certains vêtements passeront très bien dans certains milieux, tandis que d’en d’autres, non. Chacun ses codes. » De ce fait, l’on pourrait croire que le style vestimentaire n’a qu’un rôle de différenciation hiérarchique ou bien qu’il ne sert qu’à distinguer certaines professions et catégories socio professionnelles et qu’il est en quelque sorte obligatoire.

Pourtant, nous avons recueilli certains témoignages expliquant que le style vestimentaire reflète « l’image de l’entreprise », mais encore, selon un technicien traiteur de l’information « l’habillement représente l’adaptation à la culture de l’entreprise, mais il montre aussi le besoin d’appartenance à un groupe. C’est un facteur d’intégration. » Par conséquent, le critère de l’apparence serait d’autant plus important qu’il révèle l’adhésion du salarié à la « culture de l’entreprise ». Cet ensemble de valeurs et de normes comportementales fédèrent les individus au sein d’une organisation. Prenons l’exemple d’IBM entreprise dans laquelle le costume typique du cadre moyen est un pantalon gris accompagné d’une veste bleu marine. Cet accoutrement étant sans rapport avec l’activité de l’entreprise, il reste tout de même quasi obligatoire, considéré comme une preuve de l’attachement à la firme. A l’opposé, l’atmosphère chez Apple se traduit par une tenue décontractée où le port du jeans et de baskets est censé indiquer une ambiance jeune et plus entreprenante. Paradoxalement, aux Etats-Unis et au Japon, des défilés de mode sont ainsi organisés dans les entreprises et des vidéos sont diffusées au personnel pour permettre à chacun de mieux connaître les normes régissant la tenue soi disant « décontractée » et naturelle qui est en vigueur certains jours.

28  

3.1.3 La face cachée du recrutement

« A côté de la beauté, l’esprit et le cœur font toujours l’effet de parents pauvres » Etienne REY

« Ce qui est beau est bon, ce qui est beau est récompensé » Cette citation résume une multitude de travaux scientifiques menés en France et à l’étranger. Ils reprennent l’idée d’ « effet pygmalion » (cf 2.1.2), qui agit dès le plus jeune âge et se poursuit dans la vie professionnelle. Par conséquent, selon Jean François AMADIEU « Dans la vie active, les recruteurs, les clients, les collègues de travail, et les supérieurs hiérarchiques partagent la croyance, largement inconsciente, selon laquelle l’apparence extérieure reflète des capacités et une personnalité favorables ».

Cette règle est réelle et très avantageuse pour les hommes. Néanmoins, les femmes ont longtemps été les cibles des clichés associant la beauté à la bêtise, et cela encore à la fin du XX siècle. Cette discrimination s’étendait en particulier aux postes de niveau élevé. De nos jours, heureusement les mœurs ont changé. La plupart du temps, la féminité est préservée et loin d’être un handicap, elle peut servir d’atouts. Ce critère est d’ailleurs l’un auquel les spécialistes du recrutement accordent le plus d’importance. Notre enquête par questionnaire menée auprès de 80 actifs occupés nous indique l’ampleur du phénomène.

L’apparence compte donc beaucoup si l’on compare ces critères à ceux de l’étude réalisée par G.Azzopardi. Un aspect peu soigné aurait presque autant de répercutions qu’un trou dans un CV (premier critère fatal) et il aurait un plus grand impact qu’un parcours professionnel incohérent (critère arrivant au quatrième rang). Avoir les mains moites ou un physique disgracieux est très mal

Rang de rejet sur 9 critères

Estimez-vous que les caractéristiques mentionnées lors d’un entretien d’embauche sont …

fatale

Négatives dans la plupart des cas

Négatives dans certains cas

Sans importance

8 Tenues décontractées 10 % 19 % 46 % 25 % 6 Obésité 13 % 23 % 48 % 16 % 7 Personnes de couleur 12 % 26 % 34 % 28 % 9 Fumeur 0 % 6 % 21 % 73 % 1 Aspect peu soigné 42 % 28 % 24 % 6 % 2 Extrême nervosité 27 % 42 % 21 % 10 % 3 Tics 19 % 21 % 48 % 12 % 4 Mains moites 15 % 18 % 32 % 35 % 5 Physique disgracieux 14 % 26 % 42 % 18 %

29  

vu alors qu’être autodidacte (personne qui a appris par elle-même, en dehors des institutions éducatives) n’est pas un problème.

Comment peut-on expliquer que l’apparence physique à de telles conséquences lors du recrutement ? Les préjugés sont tellement nombreux à l’égard des beaux et négatifs à l’égard des laids que même les spécialistes du recrutement s’y trompent et favorisent inconsciemment les personnes ayant un capital beauté important.

3.3 Beauté et amour vont de paire

D’après la plupart des personnes interrogées, la beauté serait « intérieure», et le physique ne serait qu’une « enveloppe corporelle éphémère » Cependant, beaucoup de scientifiques à travers de nombreuses enquêtes ont démontré que l’aspect physiologique détenait une place importante dans les relations amoureuses. Décriée comme étant un critère déterminant, elle opère en réalité une sélection drastique la plupart du temps inconsciente chez les individus.

3.3.1 Définition de l’homme idéal

Au cour de notre enquête, nous avons demandé à 60 femmes de choisir sur une liste de 12 critères, lesquels elles attribueraient à leur homme idéal :

Sondage effectué sur 60 femmes actives occupées.

En 2010, 21% des femmes de la population active de Strasbourg pensent que le critère essentiel de l’homme idéal est gentil et attentionné A priori, la beauté et l’attirance sexuelle auraient un rôle secondaire. Or, il s’est avéré, lors du dépouillage de nos enquêtes, lorsque nous demandions aux individus de décrire leur homme/femme idéal(e), ils ont répondu majoritairement en donnant dans un premier temps des caractéristiques physiques.

Critères essentiels de l’homme idéal :

Gentil, attentionné 21 % Bon père 19 % Responsable sur qui on peut compter 15 % Intelligent 12% Drôle 9 % Tendre 7% Généreux 4% Bon amant 2% Beau 2% Ayant réussi socialement 1% Surprenant 1%

30  

Sondage effectué sur 80 élèves du Lycée Marcel RUDLOFF

En 2010, 60 % des élèves du Lycée Marcel Rudloff de Strasbourg ont décrit leur homme/femme idéal(e) d’après des caractéristiques physiques.

D’après le graphique ci-dessus, on peut affirmer que les réponses données précédemment (cf. tableau homme idéal) sont purement illusoires. Pour preuve, on sait que les femmes pratiquent l’endogamie, c'est-à-dire qu’elles choisissent des hommes d’un niveau comparable ou supérieur au leur. Par conséquent, un homme gentil, bon père, responsable et drôle, ayant pour profession boulanger, aura peu de chance d’être sélectionné comme conjoint par une femme sortant d’une grande école de commerce. L’homogamie reste donc très présente en France et les critères les plus importants pour une femme dans la recherche d’un partenaire restent la beauté et la position sociale.

Toujours dans notre sondage, nous avons demandé aux femmes de définir leur principale arme de séduction. Leurs réponses sont les suivantes :

Sympathie : 29 %

Sens de l’humour : 25 %

Intelligence : 22 %

Visage : 11 %

Silhouette : 8 %

Regard : 5 %

Une fois encore, il semblerait que l’apparence physique joue un rôle secondaire. Cependant, les femmes passent des heures dans des salles de musculation, utilisent pour 80% d’entre elles des produits de beauté et enfin vont en moyenne une fois tout les trois mois chez le coiffeur. Comment peut-on expliquer que la silhouette et le visage sont en bas du classement alors qu’elles ne cessent d’en prendre soin ? Une thèse se présente, les personnes interrogées répondent de manière traditionnaliste par convention ou encore par peur de ne pas rentrer dans les normes sociales. Ainsi, elles dissimulent leur véritable réponse.

60%

40%

Homme / femme idéal ( e )

caractéristiques physiques

caractéristiques morales

31  

3.2.2 Le capital beauté

  Les hommes au physique agréable possèdent un capital, qui, sur le plan social, sexuel, matrimonial, scolaire et professionnel leur sera reconnu comme un avantage majeur. Parallèlement, les études probantes de D.S. HAMERMESH et J.E. BIDDLE ont prouvé que les femmes possédant un physique ingrat se mariaient avec des hommes ayant un niveau d’études inférieur au leur. Par conséquent, l’homogamie serait donc régulée par un « coefficient laideur ». De ce fait, ce dernier a des répercussions sur le devenir professionnel de l’épouse étant donné qu’il se trouve amoindri par le capital économique et relationnel de la situation du mari.

Toutefois, les normes de beauté diffèrent selon les classes sociales. Il s’est avéré que les jeunes filles issues d’un milieu ouvrier considèrent qu’un beau mariage suppose un physique peu ordinaire. Cela s’explique en partie par les différences de normes concernant la corpulence (l’obésité définit quelqu'un de jovial), les soins du corps (comme nous l’avons vu précédemment, les ouvriers ont une maîtrise minimaliste de leur anatomie) et la coiffure. Cependant, les jeunes filles séduisantes quelles que soient leurs origines ont conscience de détenir un capital rare et précieux. Ce capital beauté est bien entendu entretenu, on en usera afin d’obtenir un beau mariage ou une belle carrière professionnelle.

3.2.3 La reproduction sociale

Les femmes dont le conjoint appartient à un groupe social élevé, correspondent davantage au canon actuel de la beauté, C’est-à-dire qu’elles possèdent une silhouette plutôt fine et élancée. En outre, elles se considèrent supérieures à la moyenne. On ne peut pas réellement définir le sentiment exact que ces femmes possèdent vis-à-vis de l’estime de soi. Cependant, il est sûr qu’il reflète une grande confiance en soi, ce qui va de paire avec leur réussite professionnelle ou matrimoniale. L’apparence physique doit être considérée comme un capital précieux qui doit être en permanence préservé par l’usage intensif de soin du corps, de maquillage et parfois même de chirurgie esthétique. Ainsi, elles se persuadent elles même d’être belles et font tout pour le paraître ou le rester. Il est d’ailleurs fort probable qu’elles le soient réellement étant donné la sélection initiale du marché matrimoniale.

32  

Quel est le physique des conjoints des beaux et des laids ?

Sondage effectué sur 70 actifs occupés. 

En 2010, 80% des personnes ayant un physique inférieure à la moyenne ont un conjoint au physique ingrat. On peut donc en déduire que les beaux se retrouvent entre eux et parler de reproduction sociale. Néanmoins, il est vrai que les individus ont tendance à mettre une note supérieure à leur conjoint par rapport à la leur. Cela s’explique par l’idéalisation de leur partenaire et leur manque de confiance en eux. De plus, on peut voir que les individus possédant un capital de beauté supérieur à la moyenne ont plus de conquêtes sexuelles que les autres :  

Quel est le nombre de relations amoureuses des jeunes lycéens en fonction de leur apparence ?

Sondage effectué sur 70 actifs occupés.

0

20

40

60

80

100

120

apparence très 

inférieure à la moyenne

apparence inférieure à la moyenne

apparence moyenne

apparence supérieure 

à la moyenne

apparence très 

supérieure à la 

moyenne

5. conjoint au physique parfait

4. conjoint au physique supérieur à la moyenne

3. conjoint au physique moyen

2.conjoint au  physique  inférieur à la moyenne

1. conjoint au physique ingrat

0%10%20%30%40%50%60%70%80%

apparence très 

inférieure à la moyenne

apparence inférieure à la moyenne

apparence moyenne

apparence supérieure à la moyenne

apparence très 

supérieure à la moyenne

0 relation

1 relation

de 2 à 5 relations

plus que 5 relations

33  

 

Ainsi, l’apparence est un capital et un marqueur social qui se transmet d’une génération à une autre, tout comme le capital économique, social et culturel. De plus, il se maintient et se renforce au fil des années pour plusieurs raisons. Parmi elles, nous pouvons citer l’homogamie, le succès professionnel individus les plus séduisants. On peut donc en conclure que les inégalités entre les individus sur le marché matrimonial s’expliquent en grande partie par l’inégalité des apparences.

34  

CONCLUSION

En premier lieu, nous voulions démontrer à travers notre enquête que l’apparence physique crée un réseau social entre tout individu et qu’elle se trouve dans les milieux sociaux les plus élevés. Cette hypothèse nous a été confirmée lors du dépouillage de nos enquêtes car nous on avons pu voir qu’il y a une « reproduction » des inégalités dans le domaine de l’apparence physique. C’est-à-dire que la catégorie socio professionnelle cadre et professions intellectuelles supérieures a tendance à prendre plus soin de son apparence (ex : utilisation de produits de beauté, activité sportive régulière …), contrairement aux ouvriers (cf. tableau « maîtrise de soi » en annexe). De plus, les personnes ayant un physique agréable exercent un « pouvoir d’attraction » sur leur entourage qui est attiré par leur physique et veut ainsi se nouer des liens d’amitiés avec les plus beaux lors des interactions de la vie quotidienne (cf. graphique p.20). A ce moment-là, les gens ont tendance à réfuter cet argument en disant que les grands intellectuels ne sont pas pour la plupart des « canons de beauté ». En effet, les hommes et les femmes qui réussissent leur vie n’ont pas forcément un physique extraordinaire, ce qui est compréhensif étant donné que la majeure partie de la population n’est ni extrêmement belle, ni extrêmement laide. Ils sont donc représentatifs de l’échantillon de la population. Au final, notre thèse est confirmée.

Dans un deuxième temps, notre but était de prouver qu’il existe des traitements discriminatoires inconscients à l’égard des individus ayant un faible capital beauté. Ainsi, nous pouvons affirmer que les personnes ayant un physique ingrat subissent ce qu’on appelle « l’effet pygmalion » ( cf. graphique p. 15 ). En outre, le physique joue rôle pendant la vie active, notamment lors de l’entretien d’embauche (cf. p. 25 et 21) .On peut dès lors se demander que faire ? Si ce déterminisme social existe vraiment. Eh bien, ne vous inquiétez pas, car même si la beauté est un facteur de discrimination, elle ne remplacera jamais une intelligence hors normes, une grande puissance de travail et un comportement assidu. De plus, l’origine sociale et les réseaux sociaux sont aussi un facteur de réussite sociale. L’apparence joue un rôle complémentaire et aggrave ces facteurs de reproduction sociale. Néanmoins, il est prouvé que le niveau de réussite des individus séduisants est plus élevé que celui des personnes ayant un physique ingrat et que les beaux ont de moindres efforts à accomplir pour voir leur mérite ou leur travail reconnu. La réussite s’obtient donc plus difficilement pour certains. Par conséquent, les moins beaux seront

35  

obligés de compenser leurs « lacunes » physiques par d’autres compétences, telles que s’investir dans leurs études.

Au final, notre dernière hypothèse avait pour but d’établir que l’estime de soi varie en fonction du capital beauté. Encore une fois, cette supposition s’est avérée réelle (cf. graphique p. 17). Mais, lorsque nous croyons que la beauté n’entre pour rien dans un phénomène, un examen plus approfondi révèle qu’elle a des effets insoupçonnés.

Parvenus au terme de notre étude, nous pouvons affirmer que l’apparence joue, sans conteste possible, un rôle majeur et permanent dans notre société, tout en étant ambiguë, diffuse et transparente.

 

  

36  

Annexe A 

Enquête vie professionnelle sur l’apparence physique

Sociographe : 

Sexe : Age : Religion : Travail : Niveau d’étude : Situation matrimoniale (ex : pacsé, veuf, union libérale… ) ; Lieu de résidence : Profession des parents : Père : Mère : Niveau d’étude des parents : Père : Mère :

1. Entretenez-vous des liens d’amitiés avec vos collègues (en dehors du travail) ?

Oui

Non

Sans avis

2. Le physique du vendeur vous incite-t-il à acheter ?

Oui

Non

Sans avis

3. Selon vous, lors d’un entretien d’embauche, les personnes ayant un physique agréable auront-elles plus facilement accès au poste en contact avec le client ?

Oui

Non

Sans avis

4. Pensez-vous que les sites de rencontres peuvent nous faire déboucher sur une relation sérieuse ?

Oui

Non

Sans avis

5. Utilisez-vous des produits de beauté (soin du visage, maquillage …) ?

Oui

Non

37  

Sans avis

6. Pensez-vous que le physique et le style vestimentaire jouent un rôle important lors d’un entretien d’embauche ?

Oui

Non

Sans avis Si oui ou non, pourquoi ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

7. Selon vous, le monde du travail entraîne-t-il les gens à changer leur style vestimentaire ?

Oui

Non

Sans avis Si oui, pourquoi ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

8. Etes-vous déjà allé(e) sur un site de rencontres ?

Oui

Non

Sans avis

Si oui, dans quel but (recherche d’amis, de relation amoureuse…) ? …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

9. Pratiquez-vous une ou plusieurs activités sportives ?

Oui

Non

Sans avis

Si oui, laquelle ou lesquelles ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

10. Quelle note donneriez-vous à votre physique (1 : ingrat et 10 : parfait) ? (Entourez la réponse)

38  

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

11. Si vous avez un conjoint(e), quelle note mettriez-vous à son physique ? (1 : ingrat et 10 : parfait) (entourez la réponse)

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

12. Combien de relation(s) amoureuse(s) avez-vous eue(s) ? (qui ont compté) (Entourez la réponse)

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 et plus

13. Parmi les choix vestimentaires suivants, dites lesquels vous font penser à un ouvrier ou à un cadre (en général) ?

Ouvrier Cadre Porte des habits de marque voyants Porte des habits de marque discrets Porte des baskets pour travailler Porte des chaussures de ville pour travailler

Met un costume lorsqu’il est invité chez un ami

Met un pull et un jeans lorsqu’il est invité chez un ami

14. Parmi les expressions (visage et corps) suivantes, dites lesquelles vous font penser à un ouvrier ou à un cadre (en général) ?

Ouvrier

Cadre

Silhouette mince

Silhouette assez forte (gros)

Porte des lunettes

Prend soin de son apparence (pratique sportive, produit de beauté …)

Souriant, jovial et accueillant

sévère

39  

15. Estimez-vous que les caractéristiques mentionnées lors d’un entretien d’embauche sont :

fatale

Négatives dans la plupart des cas

Négatives dans certains cas

Sans importance

Tenues décontractées obésité Personnes de couleur Fumeur Aspect peu soigné Extrême nervosité Tics Mains moites Physique disgracieux

16. Quels sont les critères auxquels vous faites le plus attention en regardant un homme/une femme ? (Donnez en 3 au maximum)

Ses fesses

Sa poitrine

Ses yeux

Son nez

Sa bouche

Ses mains

Ses jambes

Son torse

Ses muscles

Sa coiffure

Son sourire Autres : ……………………………………………………………………

17. Quelles sont les qualités essentielles que doit avoir un homme/ femme pour vous (donnez en 3 au maximum) ?

Gentil(le), attentionné(e)

Responsable

Intelligent(e)

Tendre

Beau/belle

Ayant réussi socialement

Bon père, bonne mère

Drôle

Généreux (se)

Bon amant, bonne maîtresse

Surprenant (e) Autres :………………………………………………………………………………

40  

18. Quelle est votre principale arme de séduction ?

Silhouette

Sympathie

Visage

Sens de l’humour

Intelligence

Sourire

Regard Autres :………………………………………………………………………………..

19. Parmi ces héritages, selon vous, lequel nous aide le plus à s’élever dans la société ?

Héritage de fortune (capital économique)

Héritage de savoir, qui nous permet de faire de longue étude (capital culturel)

Avoir des relations hautes placées, des pistons grâce à nos parents (capital social )

Avoir un physique agréable donc se développer un réseau d’amis (capital beauté)

20. Comment serait votre homme/femme idéal(e) ? …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….………………………………………………………………………………

21. Quel métier voudriez-vous que votre homme/femme idéal(e) exerce ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

22. Si vous avez un conjoint(e), où l’avez-vous rencontré(e) ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

41  

23. Que pensez-vous de la future réforme qui consiste à faire des CV anonymes ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

24. Au final, qu’est pour vous la beauté ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….…………………………………………………………………………

Enquête lycéen sur l’apparence physique 

 

  

Sociographe :

Sexe : Age : Religion : Travail :

Niveau d’étude : Situation matrimoniale (ex : pacsé, veuf, union libérale…) ; Lieu de résidence : Profession des parents : Père : Mère : Niveau d’étude des parents : Père : Mère : 1) Avez-vous déjà redoublé ?

Oui

Non

Sans avis 2) Vous sentez-vous intégrez dans votre classe ?

Oui

Non

Sans avis

42  

3) Vous sentez-vous intégré(e) dans la classe ?

Oui

Non

Sans avis

4) Entretenez-vous des liens d’amitiés en dehors du lycée avec vos camarades ?

Oui

Non

Sans avis

5) Utilisez-vous des produits de beauté (soin du visage, maquillage …) ?

Oui

Non

Sans avis

6) Avez-vous déjà eu des difficultés à vous intégrer dans un groupe ?

Oui

Non

Sans avis Si oui, pourquoi ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

7) Pratiquez-vous une ou plusieurs activités sportives ?

Oui

Non

Sans avis

Si oui, laquelle ou lesquelles ?

………………………………………………………………………………………

8) Un professeur vous à t’il déjà rabaissé en disant que vous n’arriveriez à rien dans la vie (de façon implicite ou explicite) ?

Oui

Non

Sans avis

D’après-vous quelle en était la cause ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

43  

9) Avez-vous déjà eu l’impression d’être moins bien noté, de façon injuste par rapport à l’un de vos camarades ?

Oui

Non

Sans avis

D’après-vous l’apparence physique à t’elle joué un rôle ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

10) Combien d’amis proches avez-vous (ceux qui ont de l’importance) ? 0 à 5 5 à 10 10 à 15 15 à 20 20 et plus

11) Combien de relations amoureuses avez-vous eût (qui on compté) ? 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

12) Quelle note donneriez vous à votre physique ? (1 : ingrat et 10 : parfait )(entourez la réponse)

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

13) Si vous avez un conjoint(e), quelle note mettriez-vous à son physique ? (1 : ingrat et 10 : parfait )(entourez la réponse)

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

14) Donnez deux sentiments que les professeurs dégagent le plus envers vous :

Bienveillance

Admiration

Injustice

Soutien

Dédain

Encourageant

Tolérance

Dévalorisant

Ignorance

44  

15) Quels sont les critères auxquels vous faites le plus attention en regardant un homme/une femme (donnez en 3 au maximum) ?

Ses fesses

Sa poitrine

Ses yeux

Son nez

Sa bouche

Ses mains

Ses jambes

Son torse

Ses muscles

Sa coiffure

Son sourire Autres : ……………………………………………………………………

16) Quelles sont les qualités essentielles que doit avoir un homme/ femme pour vous (donnez en 3 au maximum) ?

Gentil(le), attentionné(e)

Responsable

Intelligent(e)

Tendre

Beau/belle

Ayant réussi socialement

Bon père, bonne mère

Drôle

Généreux (se)

Bon amant, bonne maîtresse

Surprenant (e) Autres : ……………………………………………………………………………………

17) Quelle est votre principale arme de séduction ?

Silhouette

Sympathie

Visage

Sens de l’humour

Intelligence

Sourire

Regard Autres : …………………………………………………………………………………..

45  

18) Quelle note mettriez-vous à votre participation orale ? (1 : faible, 5 fort)

0 1 2 3 4 5

19) Quelle tenue mettriez-vous à un oral ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

20) Comment serait votre homme/femme idéal(e) ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

21) Au final, qu’est ce que la beauté pour vous ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Enquête pour les professeurs sur l’apparence physique

Sociographe : 

Sexe : Age : Religion : Travail : Niveau d’étude : Situation matrimoniale (ex : pacsé, veuf, union libérale…) ; Lieu de résidence : Profession des parents : Père : Mère : Niveau d’étude des parents : Père : Mère :

46  

1) Entretenez-vous des liens d’amitiés avec vos collègues (en dehors du travail) ?

Oui

Non

Sans avis

2) Le physique du vendeur vous incite-t-il à acheter ?

Oui

Non

Sans avis

3) Selon vous, lors d’un entretien d’embauche, les personnes ayant un physique agréable auront-elles plus facilement accès au poste en contact avec le client ?

Oui

Non

Sans avis

4) Pensez-vous que les sites de rencontres peuvent nous faire déboucher sur une relation sérieuse ?

Oui

Non

Sans avis

5) Avez-vous tendance à favoriser les élèves qui participent en classe ?

Oui

Non

Sans avis

6) Utilisez-vous des produits de beauté (soin du visage, maquillage …) ?

Oui

Non

Sans avis

7) Pensez-vous que le physique et le style vestimentaire jouent un rôle important lors d’un entretien d’embauche ?

Oui

Non

Sans avis Si oui ou non, pourquoi ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

47  

8) Vous est-il déjà arrivé de sur-noter un/une élève ?

Oui

Non

Sans avis

Si oui ou non, pourquoi ? …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

9) A l’inverse, vous est-il déjà arrivé de sous-noter un/une élève ?

Oui

Non

Sans avis

Si oui ou non, pourquoi ? …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

10) Pensez-vous que les professeurs en général, sont plus cléments lors d’un examen oral avec les personnes ayant un physique agréable ?

Oui

Non

Sans avis

Si oui ou non, pourquoi ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

11) Selon vous, le monde du travail entraîne-t-il les gens à changer leur style vestimentaire ?

Oui

Non

Sans avis Si oui, pourquoi ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

48  

12) Etes-vous déjà allé(e) sur un site de rencontres ?

Oui

Non

Sans avis

Si oui, dans quel but (recherche d’amis, de relation amoureuse…) ? …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

13) Pratiquez-vous une ou plusieurs activités sportives ?

Oui

Non

Sans avis

Si oui, laquelle ou lesquelles ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

14) Quelle note donneriez-vous à votre physique (1 : ingrat et 10 : parfait) ? (Entourez la réponse)

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

15) Si vous avez un conjoint(e), quelle note mettriez-vous à son physique ? (1 : ingrat et 10 : parfait) (Entourez la réponse)

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

16) Combien de relation(s) amoureuse(s) avez-vous eue(s) ? (qui ont compté) (Entourez la réponse)

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 et plus

17) Parmi les choix vestimentaires suivants, dites lesquels vous font penser à un ouvrier ou à un cadre (en général) ?

Ouvrier Cadre Porte des habits de marque voyants Porte des habits de marque discrets Porte des baskets pour travailler Porte des chaussures de ville pour travailler

Met un costume lorsqu’il est invité chez un ami

Met un pull et un jeans lorsqu’il est invité chez un ami

49  

18) Parmi les expressions (visage et corps) suivantes, dites lesquelles vous font penser à un ouvrier ou à un cadre (en général) ?

Ouvrier

Cadre

Silhouette mince

Silhouette assez forte (gros)

Porte des lunettes

Prend soin de son apparence (pratique sportive, produit de beauté …)

Souriant, jovial et accueillant

sévère

19) Estimez-vous que les caractéristiques mentionnées lors d’un entretien d’embauche

sont :

fatale Négatives dans la plupart des cas

Négatives dans certains cas

Sans importance

Tenues décontractées obésité Personnes de couleur Fumeur Aspect peu soigné Extrême nervosité Tics Mains moites Physique disgracieux

20) Quels sont les critères auxquels vous faites le plus attention en regardant un homme/une femme (Donnez en 3 au maximum) ?

Ses fesses

Sa poitrine

Ses yeux

Son nez

Sa bouche

Ses mains

Ses jambes

Son torse

Ses muscles

Sa coiffure

Son sourire Autres : ……………………………………………………………………

50  

21) Quelles sont les qualités essentielles que doit avoir un homme/ femme pour

vous (donnez en 3 au maximum) ?

Gentil(le), attentionné(e)

Responsable

Intelligent(e)

Tendre

Beau/belle

Ayant réussi socialement

Bon père, bonne mère

Drôle

Généreux (se)

Bon amant, bonne maîtresse

Surprenant (e) Autres : ……………………………………………………………………………………

22) Quelle est votre principale arme de séduction ?

Silhouette

Sympathie

Visage

Sens de l’humour

Intelligence

Sourire

Regard Autres : ……………………………………………………

 

 

 

 

      

 

 

51  

Annexe B

 

RONSARD, Odes, l.17 : « A Cassandre » - XVIème siècle

MAUPASSANT, contes et nouvelles, boule de suif 1880

52  

John William Waterhouse, Undine 1872

53  

Annexe C

Maitrise de soi dans les différents milieux

Sondage effectué sur 80 étudiants du Lycée Marcel Rudloff.

En 2010, 83 % des enfants de cadre et professions intellectuels supérieurs, du lycée Marcel Rudloff de Strasbourg, utilisent des produits de beauté (crèmes, maquillage …)

Oui Non 1. Agriculteurs 61 % 39 % 2. Artisans, commerçants, chefs d’entreprises

72 % 28 %

3. Cadres et professions intellectuelles supérieurs

83 % 17 %

4. Professions intermédiaires 57% 43%

5. Employés 66% 34 % 6. Ouvriers 57 % 43 %

54  

Webographie

Jean-François AMADIEU, le poids des apparences .Beauté, amour et gloire. 2002

Evelyne JARDIN. La tyrannie des apparences, Sciences Humaines, juillet 2005, n°162

http://www.clioetcalliope.com/oeuvres/peinture/venus/venus.htm

http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_article=4379

http://www.renaissance-amboise.com/dossier_renaissance/ses_personnages/les_ecrivains/oeuvres.htm

http://www.marketing-professionnel.fr/tribune-libre/representation-du-corps-ideal-beaute-mannequin-canons-de-beaute.html

http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.memo.fr/Media/JJR_Muses_Clio.jpg&imgrefurl=http://www.memo.fr/article.asp%3FID%3DJJR_OEU_039&usg=__ZNJp19Bcbl6uQZy3cV5USpAAQW4=&h=298&w=300&sz=37&hl=fr&start=3&um=1&itbs=1&tbnid=7G5vhZWUQbpWxM:&tbnh=115&tbnw=116&prev=/images%3Fq%3Dmuses%26hl%3Dfr%26rlz%3D1R2ASUS_fr%26um%3D1

http://genma.free.fr/ninoto/article.php3?id_article=180

http://www.lexpress.fr/styles/mode-beaute/beaute/l-ovale-epure-de-la-japonaise_490206.html$

http://www.larousse.com/dictionnaires/francais/beaut%C3%A9/8533

http://www.lagrandeepoque.com/LGE/Arts-et-cultures/Criteres-de-beaute%A0-a-vous-de-juger.html

http://www.vivelesrondes.com/briquette0bric0a0brac/7485/