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REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 1/4 Bulletin n° 1 Vendredi 30 juillet 2010 Productions horticoles sous serre Le thrips californien : des niveaux de populations très élevées Dans les Alpes-Maritimes et dans le Var, des populations très importantes (Frankliniella occidentalis) ont été observées sur les cultures de rosier, de gerbera et Alstromeria (fleurs coupées) sous serres. Les observateurs ont pu noter des populations de thrips particulièrement élevées sur les parcelles conduites en Protection Biologique Intégrées. Il est à noter que ce thrips, polyphage, transmet des virus (INSV, TSWV, TYLCV…) qui peuvent déprécier la valeur esthétique des plantes en pot et des fleurs coupées. Les conditions climatiques sont potentiellement favorables au développement des populations de thrips californien. Les contrôles visuels, les observations à partir de frappages ou de pièges olfactifs permettent d’évaluer le risque à la parcelle. Une attention particulière doit être portée sur les nouvelles plantations (anémone, renoncule…). Echinothrips americanus D’importants foyers d’E. americanus ont été observés dans le Var sur nérine et anthurium et ont justifié des interventions phytosanitaires. Il est souvent signalé dans les serres de production, à la vente en jardinerie et chez les fleuristes sur de nombreuses plantes ornementales Anthurium, Arum, Capsicum Dieffenbachia, Ficus, hibiscus, Impatiens, Homalomena, philodendron, Spathiphillium, Syngonium et de nombreuses autres Araceae et Balsaminaceae. Il est possible de le trouver sur des cultures de fleurs coupées d’anthurium, d’arum, de nérine, d’orchidées et de roses. En France, sa biologie ne lui permettrait pas de se maintenir à l’extérieur des serres chaudes. Par contre la lumière n’est pas un frein, notamment pour l’adulte que l’on observe souvent sur la face supérieure des feuilles. Bien qu’il soit pourvu d’ailes, il vole peu. Les populations mobiles prospectent très peu, elles restent sur la feuille tant que celle-ci conserve suffisamment de surface foliaire. L’adulte insère séparément les œufs dans les fentes des tissus foliaires en les répartissant au hasard. La reproduction se fait de manière sexuée ou asexuée. Une femelle pond approximativement 80 œufs pendant environ 40 jours, selon la culture. Les populations d’E. americanus comprennent toujours plus de femelles que de mâles.

Productions horticoles sous serre - fredonpaca.fr · Si l’hygrométrie ambiante ne semble pas avoir d’impact sur son cycle biologique, la température et la plante hôte sont

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REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE – page 1/4

Bulletin n° 1 Vendredi 30 juillet 2010

Productions horticoles sous serre

Le thrips californien : des niveaux de populations très élevées Dans les Alpes-Maritimes et dans le Var, des populations très importantes (Frankliniella occidentalis) ont été observées sur les cultures de rosier, de gerbera et Alstromeria (fleurs coupées) sous serres. Les observateurs ont pu noter des populations de thrips particulièrement élevées sur les parcelles conduites en Protection Biologique Intégrées. Il est à noter que ce thrips, polyphage, transmet des virus (INSV, TSWV, TYLCV…) qui peuvent déprécier la valeur esthétique des plantes en pot et des fleurs coupées. Les conditions climatiques sont potentiellement favorables au développement des populations de thrips californien. Les contrôles visuels, les observations à partir de frappages ou de pièges olfactifs permettent d’évaluer le risque à la parcelle. Une attention particulière doit être portée sur les nouvelles plantations (anémone, renoncule…).

Echinothrips americanus D’importants foyers d’E. americanus ont été observés dans le Var sur nérine et anthurium et ont justifié des interventions phytosanitaires. Il est souvent signalé dans les serres de production, à la vente en jardinerie et chez les fleuristes sur de nombreuses plantes ornementales Anthurium, Arum, Capsicum Dieffenbachia, Ficus, hibiscus, Impatiens, Homalomena, philodendron, Spathiphillium, Syngonium et de nombreuses autres Araceae et Balsaminaceae. Il est possible de le trouver sur des cultures de fleurs coupées d’anthurium, d’arum, de nérine, d’orchidées et de roses.

En France, sa biologie ne lui permettrait pas de se maintenir à l’extérieur des serres chaudes. Par contre la lumière n’est pas un frein, notamment pour l’adulte que l’on observe souvent sur la face supérieure des feuilles. Bien qu’il soit pourvu d’ailes, il vole peu. Les populations mobiles prospectent très peu, elles restent sur la feuille tant que celle-ci conserve suffisamment de surface foliaire. L’adulte insère séparément les œufs dans les fentes des tissus foliaires en les répartissant au hasard. La reproduction se fait de manière sexuée ou asexuée. Une femelle pond approximativement 80 œufs pendant environ 40 jours, selon la culture. Les populations d’E. americanus comprennent toujours plus de femelles que de mâles.

REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE – page 2/4

Si l’hygrométrie ambiante ne semble pas avoir d’impact sur son cycle biologique, la température et la plante hôte sont des facteurs importants du développement. A 20°C sur Impatiens, de l’œuf à l’adulte le cycle est de 33,8 jours en comptant 15 jours entre la ponte et l’émergence de la larve. A 30°C son cycle complet est de 11,4 jours dont 5,8 jours entre la ponte et la larve. Au dessous de 15°C, le développement des larves est inachevé, au dessus de 35°C, les femelles ne pondent plus ou les œufs n’éclosent pas. A cette température, aucun immature ne termine son développement. De même qu’à 0° C seuls les stades d’E. americanus les plus âgés peuvent survivre quelques heures. Ils sont donc incapables d’hiverner dehors sur le territoire français. Cependant, certains individus parviennent à survivre à une température avoisinant les 4°C pendant deux semaines. Sous serre chauffée, il est possible d’observer tous les stades d’E. americanus durant toute l’année.

Le tétranyque tisserand Dans le Var, les températures assez chaudes de la période fin juin, début juillet ont entraîné un développement important des populations d’acariens Tetranychus urticae dans certaines serres de rosier du Var. Aux environs du 20 juillet, des acariens ont aussi été observés sur les cultures de célosie, crête de coq. Dans l’ensemble les populations ont pu être maîtrisées par les professionnels. Les observateurs des Alpes Maritimes ont noté une forte pression des populations de Tetranychus urticae sur les cultures de rosier et d’œillet. Les conditions climatiques restent favorables au développement des populations de tétranyque tisserand. Les suivis parcellaires permettent d’évaluer le risque au sein de l’exploitation.

Aleurodes Actuellement, les populations d’aleurodes sont très fluctuantes d’une culture de roses à l’autre. Dans l’ensemble les populations ce ravageur sont bien contrôlées. Dans les Alpes Maritimes, les observateurs ont noté la présence de populations de genre Trialeurodes dans les cultures de Zinnia à la mi-juillet. Les conditions climatiques restent particulièrement favorables au développement de ces populations.

Les noctuelles Sur cultures de rosiers, dans le Var, d’importantes populations de chenilles ont été observées au printemps après les fortes précipitations, mais peu sur boutons floraux. La semaine 30, quelques foyers ont été repérés sur célosie. Les noctuelles commencent à se développer dans certaines cultures varoises de lisianthus. Les observateurs notent un retard par rapport aux années précédentes. Il est à noter qu’au 15 juillet (semaine 28), dans les Alpes Maritimes, les noctuelles sont déjà assez présentes dans les cultures de cyclamen. Des populations de Chrysodeixis chalcites ont été repérées par le réseau de piégeage suivi par le Scradh, en partenariat avec le Groupement de producteurs Phila Flor, dans le cadre du projet Florsud. Le pic de vol de la semaine 29 n’a jamais été aussi haut depuis le début de la campagne atteignant 120 individus sur un site (Graphique ci-dessous). La pression de la population peut se maintenir durant une quinzaine de jours.

Moyenne des dynamiques de vol de Chrysodeixis chalcites entre Ollioules et Hyères, Var (Source : Scradh)

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Pic de vol = haut risque de pontes suivi d'une émergence de chenilles

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Pucerons Dans les Alpes Maritimes, les observateurs ont noté d’importantes attaques dans les cultures de surfinia aux alentours du 15 juillet. Dans le Var, les observateurs notent ponctuellement des foyers sur cultures d’Amaranthe. Par ailleurs on note globalement la présence de la faune auxiliaire indigène aphidiphage (syrphe, coccinelle, chrysope, cécidomyie, parasitoïdes…).

Oïdium Les observateurs du Var ont noté quelques foyers sur les cultures de rosier, qui restent maîtrisés dans l’ensemble. Les fortes températures du mois de juillet ont pu limiter son développement. Il est à noter toutefois que les conditions climatiques printanières et de début d’été ont été extrêmement favorables au développement des oïdiums. Le risque

Botrytis Les observateurs du Var et des Alpes Maritimes n’ont noté aucune présence de botrytis au cours de la période de juillet. Le risque très faible en cette saison.

Observation de problèmes parasitaires divers Dans les Alpes maritimes, les premières observations sur cyclamen ont eu lieu à la mi juillet, les fortes chaleurs estivales accentuent l’expression des symptômes. Sur gerbera on note une forte pression de mineuses.

Productions horticoles d’extérieur

Charançon rouge du palmier : captures confirmées dans les secteurs infestés Depuis la fin avril les piégeurs du réseau capturent des adultes dans les territoires contaminés du Var et des Alpes Maritimes. Le nombre d’adultes essaimant va s’accroître dans les prochains mois. La manipulation de pièges olfactifs pour la détection de charançon rouge doit être effectuée avec une extrême prudence au risque d’aboutir à une perte d’efficacité (risque de perte d’efficacité qui peut contribuer à la dissémination de l’insecte ou à une augmentation du nombre de palmiers infestés). L’arrêté de national du 21 juillet 2010 relatif à la lutte contre le charançon est disponible sur le site de la DRAAF PACA (http://draaf.paca.agriculture.gouv.fr ) en suivant le chemin suivant : Accueil > Sécurité et qualité des productions animale et végétale > Production végétale > Santé des végétaux > Charançon rouge des palmiers.

Papillon palmivore : présence des adultes confirmée dans le Var dès la mi-juin Cette année nous recevons de nombreux signalements indiquant la présence de plus en plus fréquente du ravageur dans le département du Vaucluse et des Bouches du Rhône (Cabannes, Cavaillon, Saint Andiol…). A ce jour en région PACA, le papillon palmivore est présent dans les Bouches du Rhône, les Alpes Maritimes, le Var et le Vaucluse. La présence des exuvies de chrysalides témoigne de l’émergence des adultes de Paysandisia archon. Cette période s’étale entre le premier juin et la fin septembre, avec un pic de vol situé courant juillet. Le risque de contamination par les pontes des papillons est par conséquent élevé sur tous les territoires infestés. Par ailleurs le risque de contamination lié à l’achat de plants infestés reste élevé toute l’année, quelle que soit la saison.

Metcalfa pruinosa, Des populations de M. pruinosa ont été observées dans le Var cette saison notamment dans les cultures extérieures ou semi-couvertes telles que les arums ou les agapanthes.

Vigilance au cynips du châtaigner

Originaire de Chine, le Dryocosmus kuriphilus est présent au Japon, Corée et Etats Unis. En Europe, il est présent en Italie (Toscane, Viterbe, Latium, Lombardie, Abruzze et Campagnie) depuis 2002, en France depuis 2007 et en Suisse (canton du Tessin) depuis 2009. En France, suite à l’éradication de microfoyers en PACA (2005) et Midi Pyrénées (2007), un premier foyer a été repéré dans les Alpes Maritimes en 2007. Ces derniers mois (octobre 2009 à juin 2010), d’importants foyers ont été repérés en région Rhône Alpes, aussi bien en vergers qu’en taillis (Drome, Ardèche, Savoie et Hte Savoie). Il vient également d’être

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repéré dans le Var (La Garde-Freinet) et en Corse (juin 2010).

La vigilance est de rigueur en pépinière et lors d’achat de végétaux de châtaigner.

Le cynips (taille de l’adulte : 2 mm) pond en juin-juillet dans les bourgeons. Les larves y passent l’hiver, sans symptôme apparent. Au printemps, lors du débourrement, des galles apparaissent, causant une diminution de croissance des rameaux et une baisse importante de la production. Elles peuvent être observées sur tous les organes verts : nervure ou pétiole de la feuille, inflorescence, rameau…

Les caractéristiques des galles varient suivant les variétés de châtaignier : leur diamètre varie de 5 à 20 mm, leur couleur va du rouge au vert, leur nombre est également variable.

Certaines variétés sont extrêmement sensibles comme Marsol ou Marigoule (M15). Jusqu’à ce jour, la variété Bouche de Bétizac est résistante au cynips. A noter que les galles restent présentes pendant plusieurs mois : il est alors possible d’observer sur les arbres atteints des galles sèches ainsi que des feuilles et des rameaux secs au cours de l’été et jusqu’au printemps suivant.

Procédure en cas d’observation de symptômes douteux 1/ Marquer les arbres présentant des symptômes à la bombe de peinture ou à la

rubalise de chantier.

2/ Isoler les plants infestés.

3/ Contacter votre service technique ou le Service Régional de l’Alimentation de

votre région afin que des échantillons soient prélevés pour confirmation par une analyse officielle. LES OBSERVATIONS CONTENUES DANS CE BULLETIN ONT ETE REALISEES PAR LES PARTENAIRES SUIVANTS : CHAMBRES D’AGRICULTURE DES ALPES MARITIMES ET DU VAR, LE SCRADH, PHILA FLOR ET LA FREDON PACA COMITE DE REDACTION DE CE BULLETIN : Jean Luc BELLIARD, Eric CHAPIN, Marc HOFMANN, Ange LHOSTE-DROUINEAU, Laurène PEREZ.

N.B. Ce Bulletin est produit à partir d’observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S’il donne une tendance de la situation sanitaire, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre régionale d’Agriculture et l’ensemble des partenaires du BSV dégagent toute responsabilité quant aux décisions prises pour la protection des cultures. La protection des cultures se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s’appuie, le cas échéant, sur les préconisations issues de bulletins techniques.