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20e Journée de l’énergie : Youmel’ilm : Pour un développement humain durable de l’Algérie.
Salle O. Khouani Sonatrach 16 avril 2016
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Professeur Chems Eddine Chitour
Transition énergétique et Développement Humain Durable :
Un SNAT ambitieux pour le Sud
20e Journée de l’énergie : Youmel’ilm : Pour un développement humain durable de l’Algérie.
Salle O. Khouani Sonatrach 16 avril 2016
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Transition énergétique et Développement Humain Durable :
Un SNAT ambitieux pour le Sud
Professeur Chems Eddine Chitour Laboratoire de Valorisation des Energies
Fossiles. Ecole Nationale Polytechnique BP 182 Alger.
E-mail : [email protected]
« L’avenir ne s’écrit pas dans les richesses du sous sol mais dans les têtes ».
Jacques Attali
Résumé : Le changement climatique est depuis longtemps reconnu
comme l’un des facteurs déterminants sur le long terme sur lesquels il
convient d’agir Nous devons sur la base d’un nouveau paradigme : Une
transition énergétique vers un Développement Humain Durable présenté
une série de stratégies à long terme dans des domaines comme le transport,
l'énergie et le changement climatique Pour cela il est nécessaire de faire un
Etat des Lieux sans complaisance du mode de consommation débridé guidé
par la demande L’approche adoptée repose sur l'idée qu’il est nécessaire, de
mettre en place un modèle de consommation où c’est l’offre qui guidera notre
stratégie et imposera un tempo Il nous faut aboutir à des solutions qui font
d’abord la chasse au gaspillage multiforme . Etant convaincu que le meilleur
gisement d’énergie du pays est celui des économies d’énergie.
Dans le bouquet énergétique que nous devons mettre en place et qui
comprendra outre la rationalisation de la consommation d’énergie, la part de
développement des énergies fossiles ( pétrole, gaz naturel) mais aussi
charbon et gaz de schiste à une échéance donnée si la technologie est mature
et respectueuse de l’environnement ; un Plan Marshall pour le
développement des énergies renouvelables .Il nous faut aussi nous concentrer
sur des solutions innovantes pour mobiliser les investissements dans les
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domaines de l’énergie, des transports, de l’industrie et des technologies de
l’information et de la communication notamment les smart grids qui
permettent de gagner du temps et de l’argent et, d’autre part, de se concentrer
davantage sur des politiques d’efficacité énergétique.
La stratégie Algérie 2030 devra prendre en charge aussi les engagements de
l’Algérie dans le cadre de la conférence des parties sur le climat COP 21. La
transition vers une économie compétitive à faible intensité de carbone signifie
signifie pour l’Algérie : Consommer moins en consommant mieux Le Plan
énergie renouvelable du gouvernement fixe des échéances concernant –
impossibles à atteindre, de notre point de vue, avec le rythme et les méthodes
actuelles- uniquement la production d’énergie électrique alors que la
stratégie, un bouquet énergétique, un mix énergétique- avec non seulement
un rythme de production pour chaque énergie mais des mesures
plurisectorielles. De mon point de vue la Stratégie énergétique du pays à
savoir cette Transition Energétique vers le Développement Humain Durable
n’est pas et ne doit pas être du ressort unique du Ministère de l’énergie mais
pratiquement de tous les secteurs à des degrés divers ;
C’est d’abord le secteur du Commerce qui, par des règles , règlements
,normes arrête d’acheter des équipements énergivores comme c’est le cas
actuel malgré un réveil tardif de ce département mais qui n’a pas les moyens
de contrôle des entrants C’est aussi les départements du transport et des
travaux publics qui se doivent d’avoir une stratégie qui est un sous ensemble
de la politique globale. C’est le cas aussi du ministère des ressources en eau
dont l’optimisation nécessite une politique rigoureuse pour un pays en stress
hydrique C’est aussi de la responsabilité du ministère de l’Education d la
Formation Professionnelle et de l’enseignement supérieur qui se doivent de
former à l’école et à l’université l’éco-citoyen de demain et de proposer un
baccalauréat du Développement Durable ainsi que la mise en place des
métiers du Développement Durable autour de l’énergie, de l’écologie des
économies d’énergie, les métiers d’ingénieurs et de techniciens dans le
domaine pétrolier, et minier
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Sur la base des projections raisonnables basées sur consommation moyenne
mondiale par exemple celle de l’ énergie électrique d et qui est actuellement
de 2500 kWH/habitant et par an ( actuellement nous sommes à
1100kWh/hab/an) Cette projection nous permettra de dimensionner le parc
électrique à mettre en place pour satisfaire 100TWh soit l’équivalent de
40.000 MW ( actuellement environ 17.000MW) à mettre en place avec
d’abord
1° des économies d’énergie drastiques diminution de l’intensité énergétique
2°L’appel raisonnée aux énergies
3° L’apport conséquent des énergies renouvelables ( Plan Marshall )
pluridimensionnel il s’agira d’avoir un Plan Solaire un Plan éolien, un
Plan géothermie un Plan Hydraulique,
4° Il nous nous pencher aussi sur l’énergie nucléaire et sortir des vœux pieux
5° la politique des transports devrait être fondamentalement revue
L’Algérie ne devrait plus importer des voitures énergivores, elle devrait
favoriser l’utilisation du sirghaz er du GNC notamment pour les flottes
captives. Le Mode de transport Il s’agira partout où c’est possible privilégier
le rail électrique notamment avec l’ambition de développement de ce mode
aussi bien au Nord qu’au Sud dans le cadre d’un Schema National
D’Aménagement du Territoire ( SNAT du 21e siècle avec l’ambition de
désengorger le nord de créer des villes nouvelles de mettre à la disposition
des jeunes pionniers des ^périmètres pour le développement de l’agro-
industrie
6° Réduction de la consommation d’énergie du bâti C’est une politique
nouvelle car toutes ces mesures sont créatrices de richesse par des
universitaires ( start up) en fait ce sont des Ansej de l’intelligence qu’il nous
faudra encourager
7 La vérité des Prix
Rien ne peut se faire si on ne met pas en place une stratégie de ciblage des
subventions raisonnées vers les couches vulnérables en pratiquement une
vérité des prix des carburants , de l’eau de l’électricité. Tout ceci se fera dans
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le cadre d’une concertation . Nous ne pouvons pas faire l’économie d’un
débat avec les citoyens et d’une explication pédagogique des enjeux . Si la
société adhère, elle acceptera les mesures rendues nécessaires Pour cela ces
mesures doivent être justes et d’abord appliquées par l’exécutif qui doit en
donner l’exemple
1. Introduction au Développement Humain Durable
Destiné à répondre « aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins », selon la
définition de la Commission des Nations Unies présidée en 1987 par Gro
Harlem Brundtland, le développement durable prône une prise en compte de
l'environnement dans les politiques de développement. Il englobe aussi les
dimensions économiques et sociales, comme cela a été rappelé lors du
Sommet de Johannesburg en 2002, mais aussi culturelles. De fait, la
prévention des catastrophes naturelles, la gestion de l'eau ou encore la
réduction de la pauvreté relèvent de ce concept. À la différence de
l'éducation à l'environnement, qui vise la préservation des ressources
naturelles, le développement durable est centré sur l'homme », précise Claude
Villeneuve, directeur de la chaire en écoconseil à l'université du Québec à
Chicoutimi (Canada). Et c'est bien l'homme, invité à changer ses
comportements, qui est au cœur de la Décennie des Nations Unies pour
l'éducation en vue du développement durable (2005-2014).
Le défi est de taille. La destruction des écosystèmes et l'épuisement
des ressources menacent le bien-être de l'homme à moyen terme. Un exemple
: la quantité d'eau disponible par habitant est passée de 12 900 m3 en 1970 à
moins de 7 000 m3 aujourd'hui et elle devrait descendre à 5 100 m3 en 2025.
Le 1er janvier 2016, les 17 Objectifs de développement durable du
Programme de développement durable à l’horizon 2030 – adopté par les
dirigeants du monde en septembre 2015 lors d’un Sommet historique des
Nations Unies – sont entrés en vigueur. Au cours des 15 prochaines années,
grâce à ces nouveaux objectifs qui s’appliquent à tous, les pays mobiliseront
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les énergies pour mettre fin à toutes les formes de pauvreté, combattre les
inégalités et s’attaquer aux changements climatiques, en veillant à ne laisser
personne de côté. Les objectifs de développement durable s’appuient sur le
succès des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et visent à
aller plus loin pour mettre fin à toutes les formes de pauvreté. Les OMD ont
montré qu’établir des cibles à atteindre est efficace. Ces nouveaux objectifs
sont uniques dans le sens où ils sont un appel à l’action par tous les pays –
pauvres, riches ou au revenu moyen – en vue de promouvoir la prospérité
tout en protégeant la planète. Avec ces objectifs, les dirigeants reconnaissent
que l’élimination de la pauvreté doit s’accompagner de stratégies qui
renforcent la croissance économique et répondent à un éventail de besoins
sociaux, parmi lesquels l’éducation, la santé, la protection sociale et les
possibilités d’emploi, tout en luttant contre les changements climatiques et en
protégeant l’environnement.
Bien que les Objectifs de développement durable ne soient pas
juridiquement contraignants, il est attendu des gouvernements qu’ils prennent
les choses en main et mettent en place des cadres nationaux pour atteindre les
17 objectifs. C’est aux pays qu’incombe au premier chef la responsabilité de
suivre et d’examiner les progrès accomplis en la matière, ce qui nécessitera de
recueillir en temps utile des données de qualité et facilement accessibles. Le
suivi et l’examen régionaux s’appuieront sur les analyses nationales et
contribueront au suivi et à l’examen au niveau mondial. (1) Dans ce contexte, l'éducation a un rôle clé à jouer. Mais ayant à voir aussi
bien avec nos modes de production, de transports, d'alimentation ou de
construction, le développement durable ne peut être enseigné comme une
autre matière, au même titre que la biologie ou l'algèbre. « Il s'agit moins d'un
corpus théorique que de l'exploration concrète de certaines questions.
L'éducation au développement durable doit être proche de celui à qui on
s'adresse et en phase avec la vraie vie », précise Stephen Sterling, consultant
indépendant britannique en éducation à l'environnement et au développement
durable. « Il est important de partir du quotidien des gens pour que la
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question devienne pertinente à leurs yeux. Ensuite, on peut élargir la
perspective », ajoute Clayton White.
Il s'agit donc moins de faire sien un concept abstrait que de cultiver
une forme de citoyenneté appliquée à nos gestes quotidiens. Chacun peut en
faire l'expérience, en préférant par exemple les produits de saison. Une fraise
importée par avion et achetée en France en mars consomme en effet 24 fois
plus d'énergie que le même fruit acheté en juin et cultivé localement. Savoir
que la consommation annuelle de papier dans les bureaux est de 75 kg par
personne, soit l'équivalent d'un arbre, peut aussi inciter à être plus économe.
Ainsi, plutôt que de délivrer un cours théorique sur le recyclage des
déchets, Claude Villeneuve a incité ses étudiants de l'université de Québec à
Chicoutimi (Canada) à étudier de manière très concrète la manière dont cet
établissement gérait ses ordures. Premier constat : l'université ne triait que le
papier et la quantité de déchets nécessitait la venue quotidienne d'un camion
poubelle. Coût annuel de l'opération : 45 000 dollars. « Partant de là, nous
avons trouvé des filières pour recycler les vieux ordinateurs, le plastique, le
métal et nous avons fait appel à une société qui traite les déchets organiques
et qui vient les récupérer sans frais », explique Claude Villeneuve. Et certains
des matériaux recyclés, comme le bois, sont désormais traités par des sociétés
employant des travailleurs socialement fragilisés. Résultat, la quantité de
déchets a été réduite considérablement et le coût de traitement a baissé de 80
%. Tout le monde y a gagné. « Le développement durable commence à sa
porte. Il suffit de prendre conscience que chacun de ses actes compte »,
insiste Claude Villeneuve. Reste ensuite aux autres acteurs de la société à
prendre le relais. Changer les attitudes est important et l'éducation peut y
aider, précise Clayton White, mais nous devons aussi créer les institutions
sociales, économiques et politiques qui permettent d'inscrire le
développement durable dans les faits ».
A sa façon élégante Nicolas Hulot ne s’arrête pas d’attirer l’attention
des décideurs et des citoyens su l’imminence du danger climatique. Le long
métrage « Le Syndrome du Titanic », de Nicolas Hulot est annoncé comme
un « cri d’alarme et un cri d’espoir » Il appelle à un changement radical et
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immédiat de notre consommation. Les Terriens accumulent, utilisent et
ingurgitent trop et mal. Les chiffres donnent le vertige : chaque année,
760 millions de téléphones portables finissent à la poubelle, 330 millions de
tonnes de papier sont utilisées, 1,55 milliard de tonnes équivalent pétrole sont
absorbées par le transport mondial. Nous envoyons chaque jour dans
l’atmosphère 75 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, c’est à dire 3
millions de tonnes de CO2 à l’heure, ou encore 50.000 tonnes de CO2 à la
minute (2)
« Je cite souvent écrit Nicolas Hulot, cette pensée d’Einstein : « Notre
époque se caractérise par la profusion des moyens et la confusion des
intentions. » Nous ne manquons pas de moyens mais il nous faut préciser nos
intentions, exercer notre choix. Or, choisir c’est renoncer : nous ne pourrons
pas être sur tous les fronts. Pouvons-nous, par exemple, continuer de mettre
chaque année dans les budgets militaires des sommes 30 fois supérieures à ce
qui permettrait de sortir l’humanité de la misère ? Si tous les habitants de
notre planète, demain, consommaient comme un Parisien une seule planète ne
suffirait pas ».(2)
Cette impasse décrite par le club de Rome au début des années 1970
est désormais largement admise. e drame de notre affaire, écrit Jean marc
Jankovici et LA vérité qui dérange vraiment, c'est que même un français
modeste consomme 4 à 5 fois trop d'énergie par rapport à ce que la planète va
pouvoir fournir à quelques milliards d'hommes plus de quelques dizaines
d'années. Quiconque regarde la situation en profondeur conclut que le
pouvoir d'achat matériel actuel ne va pas durer, et vous comprendrez
facilement que si ca ne dure pas, c'est que "quelque chose" va se charger d'y
mettre fin. Ou bien on accepte cette conclusion très dérangeante et à ce
moment on essaie de le gérer, ou bien on ne l'accepte pas et ce qui se chargera
de régler la situation s'appellera des récessions dures, des régimes pas
démocratiques, des guerres et des maladies.» (3)
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2.La situation de la planète
Après avoir décrit la situation peu reluisante de la Terre, il est opportun
de dire quelques mots à propos du développement durable et des deux
indicateurs qui permettent de le mesurer : le bilan carbone et l’empreinte
écologique On mesure les émissions de CO2 soit en tonnes de carbone (C)
ou en équivalent CO2. 1 tonne de CO2=273kg de C Pour les autres gaz,
l'équivalent carbone vaut : équivalent carbone = PRG relatif x 0,272 La
croissance de la production industrielle - qui, en volume, augmente sans
discontinuer depuis cette époque,
Figure . Répartition par activité des émissions de CO2 (source
GIEC2007).
A titre de comparaison, brûler 1 litre d'essence dégage 2,3 kilos de
CO2. Le cycle de vie d'une voiture correspond à 50 tonnes de CO2. Une
recherche sur Google au moins 0,02 grammes - voire 7 grammes selon un
scientifique. Quant aux chiffres mondiaux, les activités des 7 milliards et
quelque d'êtres humains ont dégagé environ 35 milliards de tonnes de CO2 en
2014 soit 5 tonnes par personne et par an.
Il nous a paru intéressant les différentes définitions qui toutes se
rejoignent sur la nécessité de la prendre de plus en plus comme un facteur
important notamment pour situer les dépassements anthropiques par rapport à
ce que peut donner chaque année. la nature L’empreinte écologique est
une mesure de la pression qu’exerce l’homme sur la nature. C’est un outil qui
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évalue la surface productive nécessaire à une population pour répondre à sa
consommation de ressources et à ses besoins d’absorption de déchets
L’empreinte écologique d’une population humaine correspond à la surface
écologique productive nécessaire au maintien durable de la population à son
niveau de vie actuel, c’est-à-dire
Si on considère le monde entier, limité aux dimensions de la planète
Terre, et sa population humaine totale, on calcule que la surface écologique
productive disponible par personne est de environ 2,2 hectares. D’autre part,
si on cherche à savoir quelle est l’empreinte écologique globale de
l’humanité, on s’aperçoit qu’elle ne cesse de progresser, qu’elle a même
doublé au cours des 35 dernières années à tel point que, depuis 1976, elle est
devenue supérieure à la surface disponible! En clair nous vivons à crédit sur
un viatique que la Nature nous donne pour une année et que nous épuisons
avant . Cette année l’over shoot day se situait en aout Si le monde entier
vivait à la manière d’un américain, il faudrait 5 planètes supplémentaires pour
vivre durablement ! (et deux planètes et demi supplémentaires pour vivre
comme un français).
En effet, l’empreinte écologique moyenne par personne est de 2,9
hectares alors que la surface écologique productive disponible sur notre
planète n’est que de 2,2 hectares par personne environ ! Cela signifie que
pour durer comme ça, il faudrait une planète et demie pour subvenir
3. Les changements climatiques
Après 16 jours de débat la COP21 a abouti à un accord diversement apprécié
. L’impression générale est qu’il n’ya aucune contrainte Il faut cependant
noter que les petits pays n’ont pas été entendus Greenpeace a estimé
pourtant que le projet marque un “tournant” et relègue les énergies fossiles
“du mauvais côté de l’Histoire Il est indéniable que la COP21 profitant de
l’avancée de Copenhague en 2009 et des informations sur la responsabilité
anthropique jointe à des convulsions climatiques de plus en plus récurrentes a
amené les participants à être déterminées à faire quelques chose. Mieux
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encore des pays comme l’Inde que l’on disait réfractaires ont- politique
ambitieuse et opérationnelle en énergies renouvelables de Narendhra Modi –
ont nuancé leurs propos à propos des énergies fossiles ( charbon dont il
dépend à 70%) La mention du seuil de 1,5 °C a surtout une portée
symbolique et politique, rester sous le plafond de 1,5°C étant irréaliste en
l’état actuel des émissions mondiales de gaz à effet de serre Ce volontarisme
est contrebalancé par la faiblesse de l’objectif à long terme de réduction des
émissions mondiales. Il est seulement prévu de viser « un pic des émissions
mondiales de gaz à effet de serre dès que possible ». Des versions antérieures
retenaient un objectif de baisse de 40 % à 70 %, ou même de 70 % à 95 %,
d’ici à 2050 comme le préconisait le GIEC. Ces mentions, jugées trop
contraignantes par certains pays, ont été gommées.(5)
Le texte passe à travers les gouttes de pluie pour ne fâcher personne et
surtout les grands Il rappelle le principe des « responsabilités communes
mais différenciées » les efforts doivent être accomplis « sur la base de
l’équité », et acte que « les pays développés continuent de montrer la voie en
assumant des objectifs de réduction des émissions en chiffres absolus ».Les
pays en développement « devraient continuer d’accroître leurs efforts
d’atténuation (…) eu égard aux contextes nationaux différents », formulation
qui prend donc en compte leur niveau de développement. Enfin, l’accord
souligne qu’« un soutien doit être apporté aux pays en développement » par
les nations économiquement plus avancées.(5)
On remarquera que la formulation ne peut pas être plus vague. Il n’a pas été
question dans cette COP21 d’engagement chiffré. Si l’accord reconnaît « la
nécessité d’éviter et de réduire au minimum les pertes et dommages associés
aux effets négatifs du changement climatique, et d’y remédier, ainsi que le
rôle joué par le développement durable dans la réduction du risque de pertes
et dommages ». La solution serait que les parties « devraient renforcer la
compréhension, l’action et le soutien » Il exclut toute « responsabilité ou
compensation » des pays du Nord . Le texte renvoie ensuite aux calendes
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grecques tout les 5ans la révision des contribution des Etats. De plus pour
entrer en vigueur en 2020, l’accord devra être ratifié, accepté ou approuvé par
au moins 55 pays représentant au moins 55 % des émissions mondiales de
gaz à effet de serre. Mais, « à tout moment après un délai de trois ans à partir
de l’entrée en vigueur de l’accord pour un pays », celui-ci pourra s’en retirer,
sur simple notification (5).
Dans l’accord sur le climat, le mot le plus crucial est sans
doute shall [« doivent »]. Car dans ce cadre, shall est juridiquement
contraignant », écrivait dès le 5 décembre The New York Times sur les
négociations de la COP21. (…) Ces cinq lettres, apparues dans la version
finale de l’accord, ont affolé l’administration Obama (…) Il était alors écrit
que « les pays développés doivent continuer à être en première ligne
pour mener à bien des plans nationaux de réduction d’émissions de gaz à effet
de serre ». « Quand j’ai vu ça, j’ai dit : “On ne peut pas faire ça et on ne va
pas faire ça.” Soit le terme était changé, soit le président et les Etats-Unis ne
pourront pas être en mesure de soutenir ce texte », a raconté le secrétaire
d’Etat américain John Kerry à Politico après la ratification de l’accord. (…)
Car, la phrase en l’état aurait sans doute conduit le texte à passer devant le
Sénat, ce que voulait à tout prix éviter l’administration Obama.(…) Reste
que le remplacement du mot a été perçu par certains pays comme un
changement significatif justifiant une réouverture des négociations rapporte
ABC. Le Nicaragua, farouchement opposé au texte (.. ;) Pékin a fait
largement pression pour que les autres nations valident l’utilisation du
« should » à la dernière minute. si les Etats-Unis n’étaient pas partie prenante
de l’accord, la Chine ne l’aurait pas non plus signé (6)’ aux besoins de
l’humanité !
Les changements climatiques ont déjà des répercussions sur la santé
publique, la sécurité alimentaire, la sécurité de l’approvisionnement en eau, la
migration, la paix et la sécurité. S’ils ne rencontrent aucune opposition, ils
nous feront perdre les avancées que nous avons obtenues ces dernières
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décennies en matière de développement et rendront toute nouvelle avancée
impossible. Les investissements dans le développement durable aideront à
lutter contre les changements climatiques en réduisant les émissions de gaz à
effet de serre et en renforçant la résilience face aux changements climatiques.
Inversement, en luttant contre les changements climatiques, on fera
progresser le développement durable. La lutte contre les changements
climatiques et la promotion du développement durable sont deux faces d’une
même pièce : on ne peut parvenir au développement durable sans mener une
action pour le climat et, inversement, objectifs de développement durable
portent sur les facteurs clés des changements climatiques » (7)
4.L’Equation de Kaya
L'équation de Kaya a été développé par Yoichi Kaya, un économiste de
l'énergie japonais, dans son ouvrage Environment, Energy, and Economy :
strategies for sustainability. L’équation qui nous permet de savoir ce qu’il
faut faire pour limiter l’augmentation de température due à la consommation
d’énergie fossile L’équation de Kaya se définit comme le produit des ratios
faisant intervenir la population , le PIB, et l’énergie.
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Si nous voulons limiter la hausse de la température à 2 degrés en moyenne sur
la planète d’ici 2050, nous devons diviser les émissions de CO2 par 3 d’ici à
2050 à l’échelle mondiale. En tenant compte de la hausse de la population et
du pouvoir d’achat, il faut diviser les ratios Energie/PIB et CO2/Energie
par 10, ce qui revient par exemple à diviser chacun des ratios par 3.
*PIB / population : c’est notre pouvoir d’achat.
*Energie / PIB: c’est le nombre de kWh nécessaires pour fabriquer un
produit ou fournir un service l’efficacité énergétique.
*CO2 par énergie : il reflète le mix énergétique Ce ratio s’est amélioré de
10% seulement en 35 ans (1970 à 2005).
La division par 3 de ce ratio suppose une pénétration massive des énergies
« sans carbone » dans le mix énergétique. L'intensité énergétique du PIB
(Energie/PIB) ne baisse plus depuis 2001, ce qui signifie qu’on a du mal à
améliorer l’efficacité énergétique mondiale.
L'intensité CO2 de l'énergie de 2011 ... est remontée au niveau de 1971, ce
qui veut dire que malgré le développement des énergies renouvelables, on
continue à faire tourner toujours plus les centrales thermiques.(8)
On constate sur le graphique suivant que nous ne prenons pas le bon chemin
!
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Figures : Evolution du PIB de l’énergie et du CO2 Source : Banque Mondiale
L'intensité énergétique du PIB (Energie/PIB) ne baisse plus depuis 2001, ce
qui signifie qu’on a du mal à améliorer l’efficacité énergétique mondiale.
L'intensité CO2 de l'énergie de 2011 ... est remontée au niveau de 1971, ce qui
veut dire que malgré le développement des énergies renouvelables, on
continue à faire tourner toujours plus les centrales thermiques.(8)
En clair nous ne pourrons pas limiter le réchauffement à moins de 2°C
surtout que la COP21 ne pose aucune contrainte . Les émissions devraient
être plafonnées à moins de 15milliards de tonnes de CO2 ; Elles sont
actuellement de près de 40 et elles iront à ce rythme à 60 milliards de tonnes
C’est à chaque pays de chercher sa solution Pour trouver la bonne trajectoire,
il faut agir sur les 4 facteurs de l'équation de Kaya (8)
5. Situation des prix du pétrole au 1er avril 2016
On sait que depuis juin 2014 le pétrole qui était autour de 120 $ le baril a
commencé à chuter pour finir l’année 2015 autour de 40 $ ; Pire il a attient le
fond en janvier février autour de 30 dolalrs depuis il est remonté autour de 40
$Les marchés pétroliers ont fermés la semaine juste au- dessous 40 $ par
baril. En fait, les prix ont chuté vendredi après quelques commentaires de
Prince Mohammed bin Salman de l' Arabie Saoudite curieusement Les
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Sociétés de schiste en faillite produisant encore. Plus de 50 sociétés
pétrolières et gazières en Amérique du Nord ont déclaré faillite depuis le
début de 2015, un chiffre qui devrait continuer à grimper. Mais , selon une
*Reuters analyse, les foreurs qui ont déjà passé dans le processus de faillite
n’ont pas ralenti leur production de pétrole et de gaz.
L' Arabie saoudite affirme qu'elle va geler sa production si l' Iran en fait
de même Le Prince Mohammed bin Salman de l' Arabie Saoudite a déclaré
dans une interview avec Bloomberg cette semaine que son pays gélera la
production de pétrole que si l' Iran accepte de faire la même chose, en
prévision de la réunion de Doha du 17 Avril L' Iran a déjà dit qu'il ne
participerait pas jusqu'à ce qu'il soit en mesure de retourner sa production de
pétrole à des niveaux pré-sanctions, ce qui signifie qu'il prévoit sur l' ajout
d' au moins 1 million de barils par jour de la production supplémentaire. "Si
tous les pays , y compris l' Iran, la Russie, le Venezuela, pays de l' OPEP et
tous les principaux producteurs décident de geler la production, nous serons
parmi eux», a déclaré l’Arabie saoudite
De fait l' Arabie saoudite pense à l'économie post-pétrole. Elle
envisage de construire son Fonds d' investissement public (PIF), un fonds
souverain, afin de planifier pour l'avenir. Le prince Mohammed Ibn Salman
a déclaré que le gouvernement espère faire croître le PIF à 2 billions $ en
actifs, et l' utiliser pour aider à la transition de l'économie saoudienne à un
monde au - delà du pétrole. L'introduction en bourse partielle de Saudi
Aramco fournira une partie des fonds, et l'offre publique pourrait se produire
dès 2017 Pour lui dans les 20 ans, L’économie de l' État ne dépendra pas
essentiellement du pétrole » (8)
Beaucoup d’analystes pensent que le pétrole ne pourra pas dépasser les 55 -
60 dollars à la fin 2016. Si les prix augmentent au-delà les pétroles de schiste
seraient plus compétitifs et pourraient revenir sur le marché et précipiter les
prix à la baisse . Il faut ajouter que la majorité des pays occidentaux ont
constitué des stocks exceptionnels . A titre d’exemple les stocks américains
ont augmenté de 100 millions de barils de janvier 2015 à janvier 2016
portant le total à plus de 530 millions de barils.(8)
20e Journée de l’énergie : Youmel’ilm : Pour un développement humain durable de l’Algérie.
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4.Situation des énergies renouvelables
Nous allons dans ce qui suit faire le point des énergies renouvelables seules
capables d’inverser En 2015 le solaire et l’éolien ont occulté les énergies
fossiles aux USA En 2015, les énergies renouvelables ont amélioré leur
compétitivité. En moyenne, le prix de l’électricité des contrats à long terme
vaut $71/MW alors que pour l’éolien il est de $30/MWh et pour le solaire il
oscille entre $50/MWh et $80/MWh. Dans ces conditions, les énergies
renouvelables sont compétitives dans 22 Etats sur les 50 que compte le pays".
En 2015, les énergies renouvelables ont amélioré leur compétitivité. En
moyenne, le prix de l’électricité des contrats à long terme vaut $71/MW alors
que pour l’éolien il est de $30/MWh et pour le solaire il oscille entre
$50/MWh et $80/MWh. Dans ces conditions, les énergies renouvelables sont
compétitives dans 22 Etats sur les 50 que compte le pays. Par ailleurs, la
réduction de la part du charbon dans la production d’électricité a permis de
réduire de 18% les émissions de gaz à effets de serre du secteur de l’énergie
depuis 2005 ce qui place les Etats-Unis à mi-chemin des objectifs fixés par
Obama d’ici à 2030. D’après le Fourth Quarter 2015 Market Report de
l’American Wind Energy Association (AWEA), au cours du dernier semestre
2015, l’industrie éolienne américaine a installé 5 001 MW de capacité
éolienne, soient plus qu’au cours des trois précédents trimestres de l’année
2015 et davantage que le bilan annuel de 4 854 MW en 2014. Comme le
montre le graphique de l’AWEA ci-dessous, ce record d’installations fait du
dernier semestre de l’année 2015 le second meilleur trimestre jamais
enregistré.
En 2015, l’éolien a affiché une croissance de 8.5GW pour atteindre un
total de 72.5GW. Environ 53% des constructions éoliennes étaient localisées
au Texas La Solar Energy Industries Association (SEIA) et la GTM Research
ont récemment publié le Solar Market Insight 2015 Q4 qui vient compléter le
bilan de l’énergie solaire pour 2015. Ce rapport montre que le réseau de
panneaux solaires photovoltaïques américain génère 7 260 MW crête, soit
16% de plus qu’en 2014. L’année 2015 se place dans la continuité de
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tendances impulsées au cours des années précédentes. Au niveau national, les
dix premiers Etats solaires concentrent 87% des installations de panneaux
photovoltaïques et les vingt premiers 96% du marché. En 2015, treize Etats
ont d’ailleurs installé de quoi produire plus de 100 MW crête d’énergie
solaire, contre neuf en 2014. L’énergie solaire générée dans le secteur
résidentiel enregistre pour la quatrième année consécutive une hausse de plus
de 50%. Actuellement, on recense plus de 900 000 projets individuels et au
terme du premier trimestre 2016, les Etats-Unis devraient logiquement
atteindre leur millième installation de panneaux solaires photovoltaïques, En
2015, ces nouvelles installations ont représenté 2 099 MW crête, soit une
hausse de 66% par rapport à 2014, ce qui porte à 12GW la puissance totale
installée en solaire photovoltaïque résidentiel. (9)
Le solaire thermique prospère outre-Rhin
L’Allemagne s’est équipée de plus de 100000 nouveaux systèmes
dédiés solaire thermique l’an passé, portant le parc total à plus de 2 millions
d’unités, La vente de collecteurs a reculé de 10% sur l’ensemble de l’année
2015, prix bas des fossiles oblige, mais un 4e trimestre plus porteur laisse
augurer de temps meilleurs. L’année 2016 devrait toutefois s’afficher en
forte croissance pour le solaire thermique surtout grâce à la hausse des
subventions qui ont augmenté de 20% au 1er janvier 2016, aussi pour le
solaire thermique. Le marché du solaire thermique garderait aussi le vent en
poupe en Allemagne grâce à la mise en place d’un label énergie obligatoire
(de A++ à E) à l’automne 2015 pour les nouvelles installations, et à partir de
janvier 2016 progressivement pour les installations existantes. (10)
5.La problématique de l’électricité
Dans le schéma suivant nous montrons que le développement des énergies
renouvelables est du à la politique des prix pratiqués Ce qui explique dans
uen certaine mesure D’après le site EnergyTrend, filiale de TrendForce, les
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pays à fort ensoleillement, aussi dits de la région Sunbelt, auraient révisé à la
hausse leurs objectifs de déploiement de sources d’énergies renouvelables sur
la période 2020-2030, avec notamment plus de 400 GW de solaire
photovoltaïque. Près de la moitié des pays émergents auraient déjà atteint la
parité réseau. (11)
Figure : Les différents pays et leurs programmes fonction du prix du KWh
« La baisse du coût de production de l’électricité solaire et de nouvelles aides
financières tirent la demande dans les marchés émergents », souligne Patrick
Lin, analyste d’EnergyTrend, qui s’attend ainsi à une croissance du marché
mondial du photovoltaïque jusqu’en 2020. Après la croissance sur des
marchés comme le Japon, les États-Unis et l’Inde, l’analyste mise sur une
hausse de la production d’électricité essentiellement dans les pays émergents.
Ces derniers seraient ainsi les moteurs du futur déploiement PV, en particulier
dans le secteur des grandes centrales solaires au sol. Les modules PV d’entrée
de gamme seraient les plus demandés sur ces marchés, avec des sociétés
comme Trina et Canadian Solar gagnant des parts de marché. (11)
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Tableau : Liste des pays ayant annoncé des programmes solaires
L’Inde, la Thaïlande, les Philippines et le Chili sont déjà des marchés
porteurs. La liste s’allongerait avec le Mexique, le Brésil, le Nigeria, la
Turquie, la Tunisie, le Pakistan, l’Indonésie, le Vietnam et les Émirats Arabes
Unis.
6.Le marché mondial du photovoltaïque
Il continue d’afficher un taux de croissance important. La nouvelle puissance
installée augmenterait de 20% cette année, à 53 GW, et de 11% l’an prochain,
à 59 GW, grâce à des marchés existants encore porteurs et au déploiement sur
des marchés émergents.
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Figure : La demande globale en photovoltaique 2015-2016 ( Energy Trend)
La Chine, les Etats-Unis et le Japon devraient représenter 61% du volume
installé l’an prochain. L’Europe verrait sa part diminuer à 15% cette année, et
à 10% l’an prochain. Les indicateurs resteraient au vert jusqu’en octobre
2016, estime l’analyste Patrick Lin qui voit quatre tendances principales pour
l’année prochaine : le volume PV déployé dans les pays émergents serait en
hausse mais le contexte resterait incertain ; la baisse des aides au déploiement
PV dans les pays traditionnels limiterait les bénéfices des installateurs ; les
fabricants devraient augmenter les investissements dans leurs usines de
production, ce qui pourrait entraîner une surcapacité sur un marché mondial
avec un développement ralenti dès 2017 après l’explosion des installations en
2016 ; la baisse des prix serait dorénavant plus liée à l’innovation
technologique. (12)
L’analyste Patrick Lin néanmoins à une hausse de 50% de la nouvelle
puissance PV qui y sera installée en 2016, à quelque 15 GW. Parmi les pays
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émergents, il note que l’Inde devrait tirer la croissance mais sans atteindre son
objectif, et y prévoit un volume PV installé de 5,5 GW l’an prochain. Le Chili
et l’Afrique du Sud passeraient tous deux le cap du GW, alors que les autres
pays émergents resteraient autour des 500 MW voire plus ou moins nettement
en-dessous (12).
7. La production d’électricité à partir des décharges
A côté des procédés classiques de production d’électricité à partir des
énergies fossiles génératrices de pollution tels que le CO2 en rappelant qu’il y
aurait 900 milliards de tonnes de CO2 produites depuis la révolution
industrielle et dont les trois quarts sont imputables aux pays industrialisés
occidentaux et au Japon. A côté de l’électricité nucléaire dont on connait les
dangers en se souvenant de Fukushima et plus loin de Tchernobyl et Three
Mile Island sans oublier aussi l’impossible traitement définitif des déchets , il
existerait une solution pour contenir la température au dessous de 2°C.
C’est celle de ne plus consommer que 25% de l’énergie fossile restante pour
ne pas dépasser les 450 ppm de CO2. Ceci est impossible malgré les
promesses sans aucune contrainte de la kermesse de la COP21 qui s’avère
être un gigantesque canular
IL faut cependant aller à marche forcée vers les énergies non carbonées.
On sait qu’il existe des multiples méthodes de production d’énergie électrique
notamment à partir du solaire de l’éolien de la géothermie de l’hydraulique.
La Chine, les Etats Unis, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne mais aussi l’Inde
sont les premières nations à avoir une politique cohérente déterminée en
l’occurrence.
A titre d’exemple les Etats Unis arrivent à produire de l’énergie électrique
à partir des ordures ménagères. Ce pays à produit en 2013, 254 millions de
tonnes d’ordures ménagères. D’après l’Agence américaine de l’énergie EIA
29 millions de tonnes ont été utilisées pour une capacité installée de 2,3GW
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Génération d’électricité à partir des ordures entre 1980 et 2015
Figure : Génération d’électricité à partir des décharges entre 1980-2015
8.Les prix de l'électricité au niveau mondial
Le prix de l'électricité est mesuré en kWh. Il est constitué du coût de
génération de l'électricité et de taxes. Un kilowattheure peut coûter en France
entre 6,65 centimes d'euros (offre Directe de Direct Energie, heures creuses)
et 13 centimes d'euros (EDF offre à prix de marché, heures pleines). Le tarif
réglementé se situe en moyenne à 10 centimes d'euros par kWh.
Prix de l'électricité en Allemagne Chez E wie Einfach, filiale du groupe EON,
un kilowattheure coûte 23,3 centimes d'euro (simulation pour Düsseldorf,
PLZ 40210).
Prix de l'électricité en Autriche Chez le fournisseur d'électricité
autrichien Verbund, le kilowattheure coûte 8,76 centimes d'euro.
Prix de l'électricité en Espagne Le groupe Endesa vend son électricité à
Barcelone à 13,6 centimes d'euro par kilowattheure.
Prix de l'électricité en Italie Chez ENEL, fournisseur le kilowattheure coûte
6,8 centimes d'euro au consommateur résidentiel (offre e-light).
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Prix de l'électricité au Royaume-Uni La filiale anglaise d'EDF, EDF Energy,
commercialise de l'électricité à 9,68 pence/kWh soit 11,5 centimes d'euro.
Prix de l'électricité au Sénégal Senelec, l'EDF Sénégal, vend le kilowattheure
au tarif réglementé à 117 francs CFA, soit 17 centimes d'euro.
Prix de l'électricité au Japon Ils évoluent par palier: les premiers
kilowattheures coutent 17 yen, 15 centimes d'euros, mais au delà de 300 kWh
de consommation, le prix est de 24 yen, soit plus de 21 centimes. (13)
Prix de l'électricité aux Etats-Unis Le marché américain de l'électricité
manque d'unité. Le prix varient entre moins de 8 cents (6 centimes d'euro)
dans certains Etats et plus de 12 (10 centimes d'euro) dans d'autres. (13)
Si on le compare au prix pratiqué en Algérie même après les dernières
augmentations, avec environ une moyenne de 6 Da soit 4 centimes d’euros,
on voit que ces prix même s’ils sont dans la première zone ne sont pas
incitatifs. Il est vrai qu’il est important de serrer les prix au juste notamment
en évaluant les pertes réseaux et les possibilités d’améliorer les rendements.
De toutes façons notre pays n’a pas le choix, il est vital d’aller vers un
véritable plan Marshall en mobilisant toutes les potentialités nationales
publics et privés en garantissant un prix d’achat attractif et surtout ne
s’adossant à un pays ayant fait ses preuves dans ce domaine. Je citerai la
Chine, l’Allemagne et les Etats Unis qui sont les trois leaders mondiaux
9.La Révolution dans les transports : Le futur de l’automobile
On peut s’interroger à juste titre comment sera 2030 dans un contexte qui
quoi qu’en dise sera marqué par la fin du pétrole en tant que structurant les
bilans énergétiques mondiaux, les changements climatiques qui seront de plus
en plus récurrents comment vont être les transports et notamment qu’elle sera
l’automobile de demain ? Telsa nous dit à la suite de Toyota il y a quelques
années avec la Prius, qu’elle sera électrique et qu’elle coutera de moins en
moins chère Tesla présente la Model 3, une voiture 100% électrique mais
dont le prix vise à lui ouvrir le marché grand public et donner un coup de
fouet au marché des véhicules propres. Il s'agira d'une voiture destinée à être
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distribuée en grande série, Son prix devrait s'établir autour de 35.000 dollars
(31.500 euros) La Model 3 serait une berline compacte s'alignant dans le
segment de l'Audi A4, avec quatre roues motrices, L'autonomie devrait être
comprise entre 300 et 500 km La batterie devrait être d'une capacité de 75
kilowattheure (kWh) ou 90 kWh. Le segment électrique est de 0,4%. (14)
Le problème qui se pose est que sera l’énergie primaire sera –elle fossile ou
renouvelable ? Du point de vue climat l’idéal serait qu’elle soit d’origine
solaire ou éolien. En tout cas les pays occidentaux se lancent sur ce segment
et aux Etats Unis les prises de courant pour le chargement sont de plus en
plus courantes.
« L’Algérie devra absolument dans le cadre de sa stratégie à 2030 investir ce
créneau car même en brulant du gaz naturel ou du sirghaz elle produirait de
l’énergie électrique avec un bilan CO2 deux fois plus faibles qu’avec le gas
oil ou l’essence C’est tout le challenge que l’Algérie doit faire. Affronter la
réalité des changements climatiques et de l’abandon progressif à l’échelle
mondiale des énergies fossiles Nous ne devons plus vendre du pétrole mais
des produits pétrochimiques et des carburants en misant sur la production
d’électricité renouvelables nous devrons acquérir graduellement des
véhicules hybrides et électriques. L’électricité devra être disponible pour
alimenter les véhicules (mise en place de centaines de bornes électriques) et
à terme chez les particuliers qui peuvent recharger les batteries la nuit.
Mieux encore pourquoi ne pas faire comme dans certains pays alimenter les
voitures en sirghaz ou GNV à partir de bornes domestiques . Cela rendrait
disponibles graduellement les carburants pour l’exportation tarissant
graduellement les hémorragies aux frontières dont il n’est pas utile d’en
signaler les dégâts sans proposer de solutions réalistes qui font appel à
l’intelligence. Nous n’avons pas le choix, le pétrole sera de plus en plus mal
vu et bradé. Changeons totalement de vision ; C’est cela la transition
énergétique vers un Développement Humain Durable que j’appelle de mes
vœux depuis plus de vingt ans Dans le fond la COP 21 ne sauvera pas la
Terre et rien de nouveau sous le soleil. Il ne restera aux insulaires que les
yeux pour pleurer… Business as usual dit on (15)
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Etat des lieux de la scène énergétique en Algérie
1.Introduction
L’Algérie vit présentement une situation délicate dans un contexte
international difficile avec des défis à la fois internes et externes avec la
dégringolade des prix du pétrole. Dans cette contribution je vais donner mon
avis sur ce que devrait être selon moi un scénario de sortie de crise. La chute
des prix du pétrole est due non seulement à des facteurs économiques,
comme le ralentissement de la demande mondiale, mais à des facteurs
géopolitiques. Curieusement, le baril de pétrole de schiste n’est rentable
qu’autour de 70-80 dollars le baril alors que nous sommes à 40 dollars et les
Etats-Unis laissent l’Arabie saoudite noyer le marché et s’opposer aux quotas.
Il est vrai qu’ils attendent la chute de la Russie et de l’Iran.
L’Algérie est une victime collatérale d’une géopolitique mondiale qui la
dépasse. La tentative de mettre à genoux la Russie aura des répercussions
mondiales et les rodomontades des vassaux de l’Empire feront long feu .
Quand à l’Arabie Saoudite celle par qui la perturbation est arrivée , c’est une
victoire à la Pyrrhus , car comme l’écrit si bien Ignacio Ramonet ancien
directeur du Monde Diplomatique, : « l’Empire n’a pas d’alliés, il n’a que des
vassaux »
Il est temps d’aller vers la rationalisation de la consommation énergétique,
le passage d’un modèle d’«ébriété» à celui de la «sobriété». L’opportunité
selon cet universitaire en thermodynamique et économie d’énergie de plaider
la mise en œuvre d’une stratégie énergétique, le réajustement des tarifs et la
promotion des énergies renouvelables. Cela, tout en insistant sur la nécessité
de bien en expliquer les enjeux aux Algériens, de manière pédagogique,
graduelle et consensuelle.
La situation est délicate. Nos dépenses sont supérieures à nos entrées en
devises. Actuellement, nous sommes, à peu près, à 40 dollars le baril. Nous
avons perdu l’équivalent de 70 dollars depuis un an. nos recettes à la fin de
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l’année 3015 étaient d’environ 35 milliards de dollars. Donc, on ne peut pas,
de cette façon, continuer à dépenser comme par le passé. Avec une facture
des importations qui tourne autour de 60 milliards de dollars, il y aura
forcément un déficit. Avec l’arrivée d’au moins 1 million de barils/jour
iranien qui vont tirer encore plus le pétrole vers le bas, ce serait un miracle si
le niveau des prix se stabilise à 55-60 dollars. Est-ce la solution de pomper de
façon frénétique ou faut-il prendre le risque de dire la vérité aux Algériens en
leur proposant un nouveau paradigme qui nous permette de consommer
beaucoup moins en consommant mieux ?
La tendance globale, historique et géologique, c’est que le pétrole est sur
une tendance baissière. L’opulence actuelle et qui peut durer fait apparaître
un excédent de l’offre qui est dû principalement à trois facteurs. La situation
de l’énergie aux Etats-Unis, le ralentissement de la croissance même en Chine
ainsi que les facteurs géopolitiques déstabilisants orchestrés par l’Arabie
Saoudite qui veut régenter elle seule le marché, l’Opep étant virtuellement
morte depuis qu’elle a perdu son marker crude «l’Arabian Light» au profit du
Brent. Nous avons dépassé le peak-oil (pic pétrolier, le moment où la
production plafonne avant de commencer à décliner du fait de l’épuisement
des réserves exploitables) dans beaucoup de pays et notamment en Algérie
pour les puits exploités dans le monde. Ce qui veut dire forcément que le
pétrole, le gaz, les énergies fossiles vont devenir de plus en plus chers.
Nous vivons, présentement, une situation spéciale. La perturbation du
marché par les Etats-Unis est due à l’augmentation de la production de
pétrole et de gaz de schiste. De mon point de vue le développement du gaz
de schiste est une bulle, un moment ou à un autre, elle va exploser. Les
gisements américains aussi bien conventionnels et non-conventionnels sont
sur le déclin. Ce qui signifie que dans l’attente de ce déclin, les prix vont
chuter encore plus surtout avec le retour de l’Iran, peut-être de la Libye et
même de l’Irak. Cette attente peut être catastrophique pour notre pays qui est
mono-exportateur dépendant à 98% du pétrole. Mais que l’on ne s’y trompe
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pas, nous n’exportons pas de la richesse fruit de notre labeur, voire de notre
intelligence. Nous exportons des minerais (phosphates, fer…), des dattes, du
vin. Bref, principalement des produits du sol et du sous-sol.
Si on ne fait rien, c’est la situation de 1986 qui risque de se reproduire, avec
toujours le même pays pour nous déstabiliser. En 1986, l’Arabie Saoudite
voulait concurrencer les hors-Opep (principalement le Royaume-Uni) en
noyant le marché. Résultat des courses, le pétrole est descendu au-dessous de
10 dollars le baril et un petit pays comme l’Algérie a perdu 18 milliards de
dollars entre 1986 et 1990. En raison de l’augmentation de l’offre de l’Arabie
Saoudite, les prix de l’or noir ont chuté. Nous avons été obligés de nous
endetter pour importer de la nourriture. Mais les prêts pour «manger» sont
beaucoup plus chers que ceux pour investir. Nous avons subi des plans
d’ajustement plusieurs fois. Certes, avec la remontée des prix, nous avons
bénéficié d’une manne inouïe depuis 2000, quelque 800 milliards de dollars.
Soit au total, près de 1 000 milliards depuis l’indépendance.
On a fait beaucoup de social (construction de 3 millions de logements,
achats de véhicules… l’autoroute construction d’infrastructure pour le
système éducatif). C’est bien. Mais j’observe que l’Algérien de 2014, de 2015
croit que tout lui est dû sans effort, il pense que c’est sa part de pétrole. Or,
regardez la Norvège qui dispose d’un Fonds spécial de 250 milliards de
dollars et dont les exportations d’hydrocarbures ne représentent que 25% des
ventes. Chez nous, les exportations représentent 98%. Ajoutez à cela la
facture alimentaire (8 milliards de dollars), le coût des services. Nous allons
droit dans le mur !si on n’y prend pas garde par des mesures courageuses
mais qu’il faut expliquer aux citoyens
Regardez l’état de la consommation énergétique dans le pays. Dans les
hydrocarbures, nous consommons 1,2 tonne de pétrole par habitant, par an.
Dans ces conditions, on ne peut pas continuer comme ça. Le meilleur
gisement de l’Algérie est celui des économies d’énergie que l’on peut évaluer
à 25%. Concernant l’électricité, l’on observe 7 à 10% d’augmentation de la
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consommation, soit 1 200 kWh/h/an. Le plan de développement des énergies
renouvelables de 22 000 mW projetés à l’horizon 2030 est pratiquement
impossible à atteindre, parce que le rythme de construction de ces usines, le
rythme de mise en place du plan solaire ne permettent pas de construire un
minimum de 1 500 mW/an. On sait seulement que 500 mW de solaire vont
être installés sans transfert de savoir-faire par les Chinois. Et après ? Mais il
n’y a pas une industrie de création de richesses dans ce domaine. Nous
faisons dans l’urgence. L’on compte construire 8 000 MW de centrales
thermiques, alimentées à partir du gaz naturel. C’est une erreur de croire que
le gaz naturel sera là ad vitam æternam (à jamais). La réalisation d’une telle
centrale nécessite 40 ans. Qui garantit que le gaz naturel sera là d’ici 2055 ?
. Mais aussi en n’étant pas obnubilé par l’éphémère, telle cette incitation à
bavarder dans le vent avec un budget publicitaire faramineux (2 milliards de
$) tandis que l’agence chargée des économies d’énergie n’a pas de budget
pour inciter les Algériens et les Algériennes à ne pas gaspiller. (16)
L’aide, le soutien des prix profite aux classes aisées à 78% et à 22% aux
classes démunies. Il y a là quelque chose qui ne va pas ! Sachez que le kWh
en France, c’est l’équivalent de 60 dinars. Ici, c’est à 6 dinars ! Le mètre cube
d’eau, c’est 2 euros en Allemagne l’équivalent de 250 dinars contre 6 dinars
ici, soit 40 fois plus cher. Le litre d’essence en Europe, c’est 1,6 à 1,7 euro,
soit dix fois plus cher qu’en Algérie. Au Maroc et en Tunisie, c’est 0,8 euros
le litre. Comment voulez-vous qu’il n’y ait pas d’hémorragie aux frontières ?
Nous avons acheté pour 3,5 milliards de dollars en 2014 à l’étranger avec un
gasoil à 1 dollar le litre que nous bradons, 7 fois moins cher. (16)
Nos ressources ne sont pas infinies. Expliquons simplement la situation.
Nous avons 12 milliards de barils de pétrole d’après BP 2014, et au rythme de
consommation moyen de 1 million de barils/jour en l’absence de découvertes
majeures, nous en avons pour 15 ans. Nous avons 4 000 milliards de m3 de
gaz naturel dont on a consommé quelque 2 000 milliards. A la cadence
actuelle, si on continue sur le même rythme, nous consommerons 100
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milliards de m3 par an, sans prendre en considération ce qui peut être exporté.
Nous en avons pour 20 ans. Or, le rythme de consommation est trop effréné,
il n’y a pas d’efficacité énergétique. On gaspille beaucoup. Parce que c’est
gratuit ! Regardez les transports, la circulation routière, les embouteillages.
Nous avons noté que les bouchons dans les trois grandes villes font perdre
150 millions de dollars au pays ! Pour chaque heure passée dans les
embouteillages, c’est quelque 0,5 litre d’essence qui est perdu. Soit un litre
perdu en deux heures d’attente. Il y a 500 000 véhicules qui circulent de
manière continue, soit 500 000 litres d’essence qui partent en fumée chaque
jour. Nous importons des climatiseurs qui consomment 3 fois plus que la
norme. Au lieu d’acheter des climatiseurs de type A ou A+, nous importons
des appareils de type H ou G. A la limite, c’est une question de coût. Nous
achetons des fours qui consomment quatre fois plus que ceux de marques
réputées. Ça ne fait rien, l’électricité est gratuite.
Dans ce domaine, il faut des normes. Il faut que tout ce qui rentre obéisse
à des normes. . En Europe , les véhicules qui consomment plus de 120
grammes de CO2 au kilomètre sont interdits. En Algérie, la moyenne est de
145 grammes pour les véhicules qui rentrent. C'est-à-dire qu’on perd 20%
d’énergie d’essence pour rien. (16)
3.Que devons nous faire ? Le Développement Humain Durable
C’est un problème de fond Nous devons changer de fusil d’épaule Il serait
opportun de parler alors d’une stratégie énergétique, d’une transition
énergétique. Il faut passer d’une situation d’ébriété en toutes choses
notamment énergétique vers une situation de sobriété énergétique.
L’ébriété, c’est quand tout est gratuit et qu’il n’y a pas de garde-fous. La
transition énergétique vers le développement durable est une nouvelle vision
de société basée sur la sobriété en toutes choses, les économies multiformes,
et de protéger à la fois l’homme et l’environnement . On parle de plus en plus
d’écologie étant entendu que l’Homme fait partie de la nature il doit y
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trouver sa place mais rien que sa place en ne sollicitant la Nature que sur ce
qu’elle peut donner ! La nécessité de donner une seconde vie aux choses est
un impératif, il faut recycler réutiliser avec des cycles de réutilisations
permanents Rien n’est irréversible si on s’y prend à temps !.
Le plus grand poste de consommation est la consommation des transports
viennent ensuite le résidentiel avec 40 % aussi et l’agriculture et le l’industire
avec à peine 20 %
A titre d’exemple s’agissant du transport, comment rationaliser la
consommation ? , nous avons voulu aller plus loin. Le modèle élaboré par des
élèves ingénieurs de l’Ecole polytechnique prend en charge l’analyse
historique de la consommation et établit différents scénarios. C’est de dire
quelle est la consommation moyenne de chacun, ce que l’Etat peut lui donner
en termes de subventions. On a noté que l’Algérien consomme en moyenne
20 000 km par an en carburant. Avec 7 litres aux 100 km, pour une voiture
qui roule normalement, cela représente une consommation de 1 200 litres
d’essence (1 tonne d’essence), soit une tonne de pétrole. Vos 1 200 litres,
l’Etat vous les fait payer à un prix administré qui est dérisoire, 25 à 30
dinars.
On n’innove pas concernant la carte-carburant. Les Égyptiens l’ont déjà mise
en place. En Égypte, la carte à puce sert à se nourrir, à l’énergie, à faire des
achats. Elle indique ce à quoi vous avez droit pour le mois. Si vous ne le
consommez pas, vous pouvez en faire ce que vous voulez. L’Etat garantirait
environ en moyenne 1 tonne d’essence à un prix administré avec la carte-
carburant. Elle équivaut à 30 000 dinars ou 36 000 dinars pour une
consommation de 1 200 litres dans l’année. Cette somme représente environ
5% du budget. Comme une carte bancaire, elle déterminera le niveau de
consommation et sera octroyée pour une année. Si vous ne le dépassez pas,
vous pourrez reporter le restant. Mais si vous le dépassez, si vous épuisez
votre quota, vous payerez l’essence à un prix différent, de 20 à 30% plus
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élevé au départ. Toutefois, certaines niches (taxis, transporteurs en
commun…) doivent être protégées et ne seront concernées par la carte-
carburant que pour 100 000 km.
Pour un parc de 6 millions de véhicules, et donc 6 millions de tonnes à un
prix subventionné, le reste de la consommation sera au prix réel. Dans la
mesure où l’Algérie consomme quelque 14 millions de tonnes d’essence, les
8 millions restants seront distribués à un prix qui se rapprochera,
graduellement, du prix réel. Il faudra commencer par mettre en place une
politique progressive qui s’étale sur 15 ans, de telle façon à arriver au prix
réel (80 dinars le litre). Nous pourrions commencer dans un premier temps à
nous aligner sur la tarification de nos voisins qui n’ont pas les mêmes moyens
que nous mais qui payent les carburants 4 à 7 fois plus cher que nous. Notez
qu’en 2013, nous avons importé pour 3,5 milliards de dollars de carburant
dont une grande partie a servi à «aider» nos voisins. Avec un prix à la pompe
de 80 dinars, la fuite sera minime ou nulle.
La transition énergétique, c’est en gros la rationalisation de la
consommation pour arriver encore une fois à consommer d’une façon
optimale une ressource de plus en plus rare. Il n’y a pas que la mise en place
de la carte. Il y a aussi la question des vignettes automobiles. Actuellement,
nous observons que le différentiel entre les vignettes est assez faible, variant
de 1 à 4 selon le type de véhicules alors que c’est un rapport de 1 à 20 en
fonction du coût de l’automobile. A ce titre, il va falloir arriver à trouver une
indexation de la vignette sur le coût du véhicule. Nous devons peut-être, dans
le même ordre, octroyer une vignette verte gratuite pour les véhicules roulant
au sirghaz. La question concerne également le diesel. C’est une horreur du
point de vue santé. En Algérie, le diesel algérien est très polluant (800 ppm de
particules dangereuses) alors qu’en Europe, la norme Euro 5 est de 5 ppm.
Les Algériens par la force des choses peuvent être malades. Il y a un coût réel
pour la santé (asthmes, maladies cardiovasculaires, problèmes respiratoires).
Pour inverser graduellement la tendance, le parc automobile qui est diésélisé
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à 78%, il est nécessaire de diminuer la consommation de carburant gasoil. Il
s’agira de même d’aligner le prix du diesel sur celui de l’essence à un niveau
que l’Etat décidera, de l’ordre de 30 dinars par exemple, et continuera à
supporter, et de faire en sorte de rendre le sirghaz attractif à 10 dinars et
permettre au citoyen aidé par l’Etat d’installer un dispositif de sirghaz à un
prix raisonnable. L’Etat aura de ce fait à économiser de l’essence ou du gasoil
qui sera disponible pour l’exportation ou encore mieux, à laisser dans le sous-
sol, tant il est vrai, comme je n’arrête pas de le marteler aux élèves ingénieurs
de l’Ecole, «notre meilleure banque est notre sous-sol». (1-)
Le citoyen adhérera si nous lui expliquons que l’Etat ne peut aider tout le
monde mais continuera de soutenir les citoyens à faible pouvoir d’achat. Il
faut y aller graduellement au prix réel, ne pas brusquer mais il faut expliquer.
Il faut de la pédagogie. Si vous expliquez bien, posément, que le prix de
l’essence ne restera pas à 25 dinars mais rejoindra le prix réel, et que la
protection des classes laborieuses sera maintenue, il n’y aura pas de risque.
Ça marchera. C’est la même chose pour l’électricité et l’eau, il faut revoir les
tarifs mais avec pédagogie. Il sera nécessaire éduquer notre jeunesse , en
matière de développement durable, et ça commence à l’école. Il faut former
l’éco-citoyen de demain. Celui qui veut consommer davantage, on ne le lui
interdit pas. Ce n’est pas du rationnement mais de la rationalisation. La
rationalisation, c’est consommer mieux en consommant moins. Vous
consommez plus, soit, mais il faudra payer. Il s’agit également d’acheter des
véhicules qui consomment moins d’énergie, de favoriser les transports en
commun, le covoiturage. C’est une stratégie d’ensemble. (16)
Il y aura un moment où les prix administrés rejoindront le prix réel. Mais il
ne faut pas attendre qu’il ne reste plus de pétrole ! Rappelons que les
carburants sont subventionnés à hauteur de 10 milliards de dollars. il sera
nécessaire de redéfinir la politique sociale et le soutien d l’Etat aux classes
vulnérables. C’est d’ailleurs ce que recommande le FMI : « Au lieu de
subventionner tout azimut l’énergie, l’eau les denrées alimentaires, électricité
et le gaz, il faut cibler les couches sociales nécessiteuses et libérer les prix
pour les autres » . C’est une question de pédagogie. Le meilleur gisement
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d’énergie réside dans l’économie d’énergie, dans la rationalisation de la
consommation. Sur 40 millions de tonnes de pétrole qu’on consomme
annuellement, une moyenne de 10 millions de tonnes sous différentes formes
(essence, gasoil, électricité, gaz naturel...) est gâchée. C’est ce qu’il faut
expliquer aux Algériens.
En 2030, le paysage énergétique de l’Algérie va changer. L’énergie ne
sera plus le facteur déterminant. Or, la transition, c’est faire durer, développer
les énergies renouvelables à marche forcée. Au-delà du solaire, de l’éolien,
nous avons 250 sources d’énergie géothermique recensées mais on ne fait rien
ou si peu ! Or, il serait opportun de valoriser ces sources. Ce qui permettra de
ne plus avoir besoin d’utiliser le gaz naturel pour la génération d’énergie.
Mais aussi créer des niches d’activité pour les jeunes. Autre opportunité,
l’installation de chauffe-eaux solaires (CES). Dans la mesure où un
appartement consomme une tonne de pétrole, l’implantation de CES
permettra un gain d’énergie fossile. Alors que plus de 100 000 chauffe-eaux
solaires sont installés en Tunisie, il n’y en a pas une centaine ici en Algérie.
Or, l’utilisation des CES peut contribuer au développement d’une industrie du
chauffage thermique, l’Etat pouvant aider les promoteurs. Nonobstant le
problème du coût, il faut créer de la richesse, voire créer une Ansej de
l’intelligence. Certes, des dispositifs d’encouragement à l’utilisation du GPL,
de Sirghaz ont été initiés mais ils manquent, cependant, de souffle. L’Etat
devrait donner l’exemple, concernant la gestion de son parc véhicules. C’est
toute une vision. Mais à chaque fois, il y a un problème de pédagogie. Quand
vous expliquez de cette manière aux Algériens, le peuple va adhérer, il sera
même imaginatif.
La stratégie énergétique, voire la transition énergétique vers un
développement humain durable n’est pas uniquement l’affaire du
ministère de l’Energie. C’est l’affaire de tout le monde. Chaque
département ministériel est concerné. Chacun doit se sentir concerné. Même
les partis politiques doivent aussi s’emparer de cette cause nationale qui
concerne l’avenir du pays. La société civile aussi. Il faut, à vrai dire, un
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consensus dans le pays sur les grands problèmes, et donc il eût été normal que
l’on consulte. Il va falloir mettre tout le monde autour d’une table pour leur
expliquer la stratégie énergétique. C’est une vision nouvelle qui, si elle est
bien expliquée, sera féconde. Cela permettra de créer un lien entre les
pouvoirs publics et la société civile. Mais il faut informer. Expliquer, de
manière pédagogique. Il faudra faire de la publicité dans les médias,
expliquer par des spots bien faits. Faire comprendre la nature de l’enjeu
: la situation actuelle et le risque que si on continue comme ça, c’est le chaos
dont on ne veut pas pour notre patrie. Il s’agit d’œuvrer à convaincre et non à
contraindre. Je pense qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire.
De mon point de vue, le Conseil national de l'énergie est une instance
consultative sur ce que devraient être les grandes lignes d'une stratégie
énergétique dynamique, évolutive et qui s'adapte constamment à la réalité
mondiale de la disponibilité, de la psychologie des grands acteurs de
l'énergie. La vocation de cette instance est d’agir en vue d'optimiser la
ressource énergétique et assurer une transition énergétique vers le
développement durable qui permettrait de garantir un avenir acceptable aux
générations futures. C'est de mon point de vue une boussole qui guide le pays.
Ce ne sont donc pas des fonctionnaires qui «fonctionnent» épisodiquement,
mais un immense think tank qui réfléchit constamment et qui avertit le
gouvernement périodiquement sur les enjeux et les défis pour le pays. Son
utilité technique scientifique économique est indiscutable. Son opportunité
politique est un autre débat qui n'a rien à voir avec l'avenir du pays.
La stratégie énergétique vers le Développement Humain Durable devra
déboucher sur un «bouquet énergétique» dans lequel chaque énergie sera
exploitée rationnellement, y compris le gaz de schiste si d’ici là la technologie
devient mature, respectueuse de l’environnement et ne compromettra pas le
capital humain, faunesque et floral au Sahara. L’école aura un rôle à jouer en
formant l’éco-citoyen au lieu de l’ego-citoyen actuel, en mettant en place un
baccalauréat du développement durable. L’université devra s’approprier les
métiers féconds du développement durable. Le commerce, par une mise en
place de normes d’économies d’énergie notamment pour les appareils
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électroménagers, est en première ligne dans les achats. Enfin, même les
prêches devraient aussi parler du développement durable et de la nécessité de
ne pas gaspiller. Ce plan Marshall ne peut réussir que si tout le monde s’y
met. Nous n’avons pas le choix, l’avenir du pays est à ce prix.
Je suis convaincu que la crise pétrolière peut être une possibilité pour le
pays de rebondir et de se redéployer en allant vers de nouvelles stratégies. Il
vient qu’une transition énergétique vers le développement humain
durable de l’Algérie est la voie qui peut nous permettre de rebondir. Un
modèle énergétique et l’optimisation de l’efficacité énergétique pourraient,
elles aussi, contribuer à prolonger la durée de vie des gisements
conventionnels. Il s’agit en particulier d’encourager l’énergie solaire en
renforçant la construction de centrales électriques hybrides (gaz solaire)
destinées à répondre aux besoins du marché interne pour libérer des quantités
supplémentaires d’hydrocarbures pour l’exportation. Nous avons plus de
deux sources d’énergie géothermique qui peuvent être exploitées pour le
chauffage des habitations mais aussi à usage industriel en dehors de l’aspect
médical . Ces sources ont aussi des vertus curatives Cependant, il faut le
marteler la plus grande réserve de gaz et de pétrole pour l’Algérie, ce sont les
économies d’énergie pouvant aller à 15/20%. Au vu de la consommation
actuelle 4 milliards de mètres cubes gazeux par an cumulés horizon
2015/2030, avec une progression arithmétique c’est plus de 90/100 milliards
de mètres cubes gazeux d’épargné
C’est une pédagogie de tous les jours qui amènera le citoyen à consommer
algérien. En France, le slogan est : « Nos emplettes sont nos emplois » . Le
patriotisme économique n’est pas passé de mode. On l’aura compris, il sera
nécessaire de mettre en place une information fiable, sérieuse, itérative, à
travers tous les médias lourds et autres publics et privés, en leur faisant
comprendre que c’est une cause nationale à laquelle ils se doivent d’apporter
leur concours La responsabilité du ministère du commerce dans le contrôle
des entrants est importante. L’importation de l’accessoire et de l’inutile
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devrait être banni. Sur la base des recommandations des normes édictées par
le ministère de l’industrie, il nous faudra rapidement mettre en place des
laboratoires de références dans les ports , pour contrôler, les entrants en ayant
à l’esprit trois paramètres, * l’utilité de l’achat et la nécessité de la protection
de la production nationale à qualité approchante.* La conformité avec les
normes * La protection sanitaire
Il n’y a pas de petites économies, la plus petite des communes a un rôle à
jouer dans la diminution du gaspillage en créant le tri sélectif sachant que les
décharges sont de véritables trésors qui contiennent la moitié d ce que nous
achetons en devises ( plastiques à recycler, métaux, verre, papiers..) et même
production de gaz , les déchets restants étant d’excellents engrais
De plus, en allant vers une transition énergétique vers le Développement
Humain Durable il sera nécessaire de mettre en place et ce n’est pas trop
tard, une agence de protection de l’environnement . Quand la technologie
sera respectueuse de l’environnement , quand il n’y aura aucun risque, pour
l’eau pour les populations pour la faune et la flore ; quand on aura formé les
cadres nécessaires le gaz de schiste aura toute sa place dans le cadre d’une
stratégie énergétique Dans cette transition il nous faut un plan Marshall
pour les énergies vertes, pour la mise en place d’un développement durable
qui doit concerner tout le monde tous les départements ministériels, la société
civile, l’université… qui se doivent d’être mobilisés.(16)
4. Pour un Schéma National du Développement Humain Durable (SNAT)
Nous avons au Sahara un écosystème unique avec un rayonnement solaire
l’un des plus importants au Monde à la fois en terme de surface qu’en
intensité du rayonnement. Un pays comme l’Allemagne a décidé de sortir du
nucléaire en misant sur l’éolien et surtout le solaire avec un rayonnement
trois fois moindre. Il est faux de dire que ce n’est pas rentable ce qui explique
que les énergies renouvelables représentaient en 2015 moins de 1%
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S’agissant de la nouvelle vision du futur il pourra s’avérer nécessaire de
réfléchir à une instance qui s’occuperait « à demeure » de cet immense
challenge. Il aura pour mission d’offrir des opportunités aux Algériens du
Nord et du Sud dans la même sollicitude. Je suis convaincu qu’un projet
d’ensemble sur une stratégie globale bien expliquée emportera l’adhésion du
plus grand nombre et notamment aussi des habitants du Sud
Nous allons d’abord donner la parole à Kaid Ahmed ancien ministre des
finances qui fut l’un ds pieux qui avait compris d’une vision d’ensemble qui
concernerait tout les départements ministériels et qui nous donne ce faisant
sa vision du développement de l’Algérie consubstantielle de l’aménagement
du territoire ensuite nous donnerons quelques idées sur la nécessité d’y
revenir Nous l’écoutons : « (…) La planification au sens strict du terme ne
peut être complète et totale sans une planification financière et un
aménagement cohérent du territoire. C’est là, la viabilité et l’homogénéité de
tout système planifié. (…) Il est donc admis que la planification repose sur
une stratégie globale de développement. L’aménagement du territoire autour
duquel, tout s’appuie et s’articule, s’insère dans cette stratégie globale et cette
politique de planification. Cet aménagement du territoire se caractérise, en
conséquence, par la recherche constante dans un cadre géographique donné
du maximum d’équilibre, de rentabilité des potentialités matérielles et
humaines par une meilleure répartition des ressources naturelles entre les
activités économiques, sociales, culturelles dans un rapport dialectique
constant avec le milieu naturel environnant » (17).
« Il s’agit donc d’une politique cohérente poursuit il nettement plus
efficiente que l’empirisme, le laisser-aller et le laisser faire. Il s’agit en
l’occurrence, de résoudre un véritable problème de civilisation dont la
complexité ne doit échapper à personne. L’aménagement du territoire fixe en
conséquence, juridiquement et institutionnellement, ces rapports.
L’intervention de la notion d’utilité publique intervient dans ce cadre. En
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dehors de celui-ci, le pays encourt de graves préjudices découlant de risques
d’injustices, de faits du prince. (…) Il s’agit d’équilibrer, les effets de la
production avec la nature de la région à promouvoir, les exigences de
l’homme et partant de la société toute entière. (…) C’est la raison qui rend
nécessaire la cohésion au niveau de la planification entre les différentes
composantes du développement, à savoir la croissance économique dans les
secteurs de l’industrie, de l’agriculture, de l’urbanisation et de l’aménagement
du territoire. Aussi est-il utile de s’y arrêter. Il ne s’agit pas, en effet, de
reboiser pour reboiser n’importe comment et à n’importe quel prix, mais
d’obéir à une conception générale, à une politique économique du
reboisement et de la conservation des forêts et des nappes alfatières.»(17)
Toutes ces affirmations de bon sens C’est en définitive, le problème actuel.
Cinquante après , l’Algérie n’a pas d’instance de planification véritable chef
d’orchestre du développement. Nous avons un ersatz d’aménagement qui
ressemble plus à un empilement de vertèbres sans articulation entre elles. Le
résultat est connu il n’ya pas de cohérence et le résultat est une distorsion qui
amène à des logiques sectorielles sans vision d’ensemble. Les chantiers
auxquels appellent Kaid Ahmed sont d’une brûlante actualité. Il s’agit de
changer de paradigme en tournant le dos à la rente, en développant
l’agriculture et la forêt en redynamisant le barrage vert et en faisant du Sahara
une seconde Californie avec la disponibilité de l’eau de l’électricité grâce au
solaire à l’éolien aux sources géothermiques Dans ces assises, pour la
première fois, il faut s'en féliciter ; on parlera dans le thème :
« Développement humain durable » de la valorisation des ressources
humaines, et la nécessité de les placer au centre de tout projet de
développement de l'élément humain, et l'acteur primordial.
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5.Les villes nouvelles en Algérie Développement du Sud dans le domaine
des énergies renouvelables et de l’agriculture
Comme annonçait dans le document du Snat on sait que l'importance des
pressions sur les ressources naturelles, à l'horizon 2030, au sein des espaces
densément peuplés, notamment au nord qui représente 4% du territoire où
vivent 63% des Algériens. La concentration de la population et des activités
sur le littoral produit des déséquilibres dans l'usage des ressources en eau, les
sols et l'ensemble des espaces sont sensibles aux risques majeurs.
De ce fait, il était prévu déjà dans ce Snat 2010 la création de Villes
nouvelles qui auront trois missions : un levier de desserrement des pressions
autour des grandes villes du Nord, un levier de redéploiement du peuplement
et des activités vers les Hauts-Plateaux et le Sud et enfin un levier de
rééquilibrage de l'armature urbaine et de son organisation spatiale. Il est dit
que Les grandes villes vont tripler en 2030 et 30 nouvelles grandes villes
moyennes passeront de huit actuellement à 87.
Le Sud dans le document Snat n'accueillera selon les prévisions des experts
du Snat qu'une seule grande ville ! La vision qui prévalait n’était pas de
notre point de vue totale ; Celle que nous proposons allie à la fois, la
nécessaire répartition géographique du Nord vers le Sud mais aussi une
vision du développement humain durable sur le plan des énergies
renouvelables qui devront être le moteur du développement de l’agriculture
notamment l’agro-industrie mais aussi un peuplement nouveau d’Algériennes
et d’Algériens qui vont créer de la richesse en bénéficiant d’(une politique
des grands travaux qui vont développer le rail le plus loin possible, seule
artère vitale, qui vont développer des villes nouvelles autour des hubs pour
l’eau et l’électricité solaire et éolienne voire aussi des 100 sources d’énergie
que compte le Sud . Cette nouvelle dynamique permettra de créer des espaces
de vie, permettra de développer l’éco-tourisme et même le tourisme
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archéologique nous disposons du plus grand gisement ciel ouvert qui attend
d’être valorisé et protégé !
On peut alors, imaginer que les futurs programmes de logements
soient inscrits en priorité pour le Sud . Si seulement 200.000 logements
sont construits dans le Sud ; c'est au moins une dizaine de villes de 60 à
80.000 habitants à terme qui seront implantés en fonction des périmètres
agricoles, du développement du rail, de la transsaharienne, des points d'eau et
des centrales d'énergie renouvelable. Nous devons aller vers une transition
énergétique, vers le Développement durable qui sera basée sur des états
généraux qui doivent aboutir à un modèle énergétique flexible un bouquet
énergétique qui mise d'abord sur les économies d'énergie. Chaque calorie
exportée devrait correspondre aussi à l'acquisition d'un savoir-faire. « Il est
nécessaire de développer à marche forcée les énergies renouvelables, solaire,
éolien, géothermie avec 280 sources (avec celles du Nord) qui peuvent
valablement être valorisées dans les stations thermales.
La création de villes nouvelles adossées à des périmètres agricoles irrigués
dégorgeront le Nord sur la dorsale In Salah-Tamanrasset longue de 700 km
avec la disponibilité de l'eau et de l'électricité renouvelable. C'est donc vers
un nouveau schéma d'aménagement du territoire pour les années à venir que
nous pourrions envisager en complémentarité avec ce qui a été retenu..
Les changements climatiques sont là. L'avancée du désert peut et doit être
freinée. Le Barrage vert devrait être réhabilité avec la nouvelle vision du
développement durable. La richesse du Sahara, ce n'est pas seulement les
énergies fossiles, la disponibilité d'une nappe phréatique de 45.000 milliards
de m3, c'est aussi et surtout ce que l'on pourrait faire pour développer
l'agriculture. La richesse du Sahara c'est aussi l'écotourisme, l'archéologie, les
sources géothermiques à vocation multiples. Le système éducatif aura à jouer
son rôle dans ce challenge. (18)
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6.Faire reverdir le Sahara: l’avenir réel de l’Algérie
On identifie à tort le Sahara au désert. Le Sahara est un écosystème unique
il y a une vie, il y a une flore, il y a des habitants qui sont là depuis la nuit des
temps; forer à trente kilomètres ce n’est pas rien, c’est réellement prendre des
risques. La plus grande richesse au Sahara c’est l’eau, source de vie. Songez
que nous sommes à la latitude de la Californie qui est un véritable jardin ou
mieux encore, plus près de nous, de Marrakech, autre jardin, et il ne tient qu’à
nous d’en faire de même. Le développement du Sud est le véritable challenge
à lever en mobilisant toutes les énergies, le patriotisme n’est pas passé de
mode quand on le met au service d’une cause. Les jeunes suivront s’ils sont
convaincus du parler vrai..
Dans le même ordre une contribution lue sur El Watan mérite d’être
rapportée . Il s’agit de reverdir le Sahara. Je lis le commentaire du journaliste
qui a visionné une vidéo sur les prouesses agricoles des Laghouatis:
«Enclencher une «révolution verte» dans le sud du pays est, à l’évidence, un
fabuleux challenge, tout à fait à la portée des Laghouatis qui ont, de tout
temps, démontré leur pugnacité et leur ingéniosité à surmonter les adversités
d’où quelles viennent. (…) Le défi porté à bout de bras par cette équipe
d’experts et d’étudiants volontaires vise non seulement à faire renaître de ces
cendres la merveilleuse oasis – A un moment, en regardant défiler les
prometteuses images de cette vidéo, je me suis senti transporté dans un des
espaces de la Silicone Valley où des hommes de bonne volonté, armés du bon
sens que procure le recours à l’investigation scientifique et à la concertation
sans exclusive, réussissent à réaliser des miracles.»(19)(20)
«La ferme privée de Hadj Mohamed Brik est devenue, à force de
persévérance, un véritable jardin d’essai où l’on peut rencontrer de longues
rangées de palmiers dattiers de toutes espèces, …). Les Américains n’ont-ils
pas réussi, en Californie, la culture du palmier Deglet nour dont les rejets-
souche (djabar) ont été convoyés depuis Tolga (Biskra)? Le fait d’associer, en
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parfaite symbiose, les anciens férus de pragmatisme et la jeunesse locale
aspirant au savoir scientifique ouvert sur l’universalité, est un signe probant
d’un bel avenir».Le gigantesque désert de Californie n’a pu être transformé
en paradis que grâce à l’enviable démarche de ses concepteurs qui se sont
rendu compte, après le constat d’une série de couacs, que le secret de la
réussite d’une si vaste mise en valeur reposait sur l’association des
populations autochtones et riveraines. (…)Les milliards de dollars alloués à
l’importation de produits alimentaires est une insulte, pis, une avanie à
l’adresse de la paysannerie algérienne, surtout à celle du sud du pays qui se
dépêtre dans d’innombrables difficultés à l’effet de prendre le relais d’un
Sahel mité par une «bétonisation» débridée et où se bousculent plus de 80%
de la population nationale sur une bande littorale représentant moins de 5%
de la superficie totale du territoire national.» (19)
«Il n’ y a plus lieu de se voiler la face: l’avenir de l’agriculture est dans le
sud du pays. Le plus clair des moyens doit être impérativement translaté sur
ses vastes contrées. (…) L’indépendance du pays en dépend.» (19)(20)
Pour mener à bien cette utopie à notre portée , en formant les Algériennes
et les Algériens à même de concrétiser cela, nous devons nous référer en
premier recours à la formations. Il est urgent de former des milliers
d’ingénieurs de techniciens supérieurs de techniciens. Nous devons dans cette
phase réhabiliter résolument les disciplines scientifiques ( baccalauréat
mathématiques) en imaginant une façon de valoriser par une passerelle les
LMD actuels et qui ne correspondent pas à la demande des secteurs
utilisateurs Dans ce cadre les formations d’ingénieurs agronomes, de
techniciens de l’agriculture et même les anciens lycées agricoles qui ont
disparu devraient être réhabilités. Ce sont elles et eux qui partiront à la
conquête d’un Sahara riche aussi bien en surface qu’en sous sol, songeons
que nous pouvons le reverdir, créer des villes nouvelles, réaménager
l’espace ; Construire les logements au Sud en donnant des facilités pour les
jeunes pionniers. Notre meilleure banque est notre sous-sol, aussi bien en
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capacité hydrique avec une nappe de près de 45.000 milliards de m3 , qu’en
capacité en terme d’énergie fossiles. (20)
Un Snat de l’intelligence pour développer l’Algérie du Sud
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L’humanité a-t-elle un avenir durable ?
Aujourd’hui, nous sommes entrés dans un tournant capital pour notre
avenir. D’une part, les ressources de la planète viennent à manquer, d’autre
part, la consommation que nous en faisons menace les équilibres écologiques.
Il y dix ans encore, nous pouvions ignorer les faits. Aujourd’hui, rien ne va
plus. Le changement climatique est bien réel, les ressources viennent
sérieusement à manquer, la faim s’étend plus qu’elle ne se résorbe. Devant
pareil enjeu, de survie pour notre société, il est bon de revenir en arrière. Et
de constater que les civilisations sont éphémères, disparaissent parfois en
quelques années, parfois en plusieurs siècles. Certaines au contraires
subsistent. Nous savons que l’empire mésopotamien s’est effondré suite à
une désertification casée par une irrigation excessive, la civilisation de l’île de
Pâque s’est épuisée par le manque de bois. Plus prés de nous, la fin de la
monarchie française est pour une bonne part due aux famines à répétition
subie par la population ». (21)
« L’humanité peut être durable si elle veut s’en donner les moyens, ce qui
passe notamment par le partage et l’autolimitation. C’est justement ce
monde fragmenté où le bonheur est nulle part que nous confions aux
générations futures ;Il est bien connu que les millénarismes ont eu pour but,
entre autre, de faire émerger un "homme nouveau" dont le comportement
moral serait plus exemplaire. Nous savons que "la terreur de l’an 1000" a vu
une frénésie de religion s’emparer des hommes qui s’accusant de tous les
maux étaient convaincu que la fin du monde approchait , l’apocalypse et la
parousie du Christ venant il fallait expier. Le XXe siècle, a été, pour la
majorité des peuples des continents du Sud, celui de la tyrannie sous une
forme ou sous une autre d’un Occident européen au fait de sa puissance,
bardé de certitudes et imprimant au reste du monde sa marque : celle d’une
façon de vivre où l’homme n’est plus au centre de la préoccupation mais un
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rouage, en un mot :un produit marchand. Fait nouveau, cette façon de vivre
débridée fait du gaspillage des ressources de la Terre, forcément limitées,
l’alpha et l’oméga du progrès. Tragique erreur s’il en est ! la Terre proteste et
nous le fait savoir par des signes de plus en plus récurrents : les perturbations
climatiques.
Aurons-nous assez de ressources pour nous nourrir ? Au-delà des angoisses
et des peurs, la véritable grande question posée par le peuplement sera celle
des ressources : les pays, les sols, la Terre pourront-ils nourrir - et supporter -
une population de 9 ou 10 milliards d’habitants ? Aujourd’hui, 850 millions
de personnes souffrent de malnutrition dans le monde. Les agronomes
rappellent combien, depuis un demi-siècle, sans se soucier des populations
locales, les pays du Nord ont financé les cultures d’exportation des pays du
Sud- le coton, l’herbage d’élevage - au détriment des cultures vivrières.
La crise est aujourd’hui une réalité concrète pour tous les citoyens de la
planète. Elle nécessite des changements radicaux pour mettre fin au
néolibéralisme qui vient de nous mener au bord du gouffre. Même dans les
pays industrialisés cette course vers le profit a démantelé toutes les conquêtes
sociales. Ainsi en France et comme l’écrivent Patrick Braouezec et Michel
Onfray « (...)Retirer toutes les protections collectives, l’en-commun qui
permet à chacun d’être concepteur et acteur d’un avenir humain partagé, pour
livrer les individus, marchandises parmi d’autres, au service d’une économie
mondialisée conçue comme source de profits financiarisés bien davantage que
comme moteur de progrès. (..) L’économie ne saurait se résumer à la course
au profit, au mépris des hommes et de la civilisation ; et que tout système
économique et politique, pour avoir un avenir, se doit de porter un
mouvement de l’humanité vers le progrès. (...) Le refus de la marchandisation
générale, y compris de l’homme, est non seulement le fondement d’un
humanisme contemporain, mais est aussi indispensable au mouvement de la
société si on considère que ses évolutions ont pour but d’améliorer toujours la
condition humaine. Chaque fois que l’organisation sociale a nié l’homme, la
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civilisation a reculé. A l’inverse, les avancées de civilisation émancipatrices
sont toujours le résultat de conquêtes gagnées dans les luttes et les révoltes
populaires. »(22)
Il s’agirait, entend-on, de proclamer avec force que l’argent ne fait pas
le bonheur, qu’il y a autre chose dans la vie que l’accumulation de biens
matériels. C’est naturellement faire abstraction des couches sociales qui, de
plus en plus larges, peinent à joindre les deux bouts, qui n’ont d’autre choix
que mal manger, mal se vêtir et mal se loger. Le remède miracle : le bien-être,
notion subjective s’il en est. Il ne faudrait plus « maximiser » la croissance,
mais le bien-être et le bonheur. Avec raison en 1997, Pierre Bourdieu avec sa
lucidité coutumière se posait la question « des coûts sociaux de la violence
économique et avait tenté de jeter les bases d’une économie du bonheur. »
C’est en fait de cela qu’il s’agit : le bonheur est-il indexé, - comme en
Occident - sur la possession toujours plus boulimique des biens matériels ?
Ne devons-nous pas chercher une autre façon d’être heureux en consommant
mieux ? en consommant moins ?. Ce qui passe , naturellement , par le partage
pour éviter un bouleversement irréversible de la vie sur Terre, notre seule et
unique Terre, à moins de faire comme une compagnie américaine qui vend
des lots de terrain...sur la Lune ! (22)
Deni Lefay a voulu en avoir le cœur net, il est aller consulter un oracle
Pour Pierre Rabhi agro-écologiste philosophe la véritable est humaniste. Il
écrit : « Pierre Rabhi cultive bien davantage que l'agro-écologie : une
conception de l'existence humaine réconciliée avec la nature, c'est-à-dire une
civilisation qui sanctuarise cette même beauté vivante qu'elle a fait le choix,
au contraire, de détruire. Pierre Rabhi place chacun face à sa conscience, à ses
responsabilités. A sa quête de sens. Celui que l'investigation de son humanité
et le rapport à la nature ont rendu "milliardaire" livre un cri précieux ».(23)
Nous lui donnons la parole pour développer son plaidoyer : « Qu'est-ce que
le bonheur ? Il est (presque) toujours relatif. Parts heureuse, moins heureuse,
et pour certains dramatique, de la vie s'entrecroisent. on ne peut pas fonder
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l'avenir sur l'exploitation irraisonnée des ressources naturelles, de la
technologie, et de la science. Alors, suis-je heureux ? J'ai développé une
agriculture écologique, dite agroécologie, respectueuse des lois de la vie qui
ne détruit pas, une agriculture conforme à mes convictions sur le sens de la
vie. J'ai emprunté une voie qui assouvit ma quête de sens et de cohérence.
(…) « La véritable crise est humaniste. Cette crise, nous la devons à notre
capacité à exploiter sans retenue, sans morale, sans conscience et aux seules
fins de pouvoir et de mercantilisme, tout ce que la planète offre de générosité,
de prodigalité, de beauté. Nous transformons cette offrande en gisements, en
ressources, en moyens de manifester notre "puissance" et de "produire". De
produire toujours plus. Cette planète qui pourrait nous envahir de joie, nous
faisons le choix de la maltraiter. Nous subissons les répercussions de notre
propre vision du monde et de la société ; nous sommes donc les seuls
responsables des crises que nous déplorons. Cette crise de "vision" résulte
d'une déconnexion totale d'avec les lois éternelles de la pérennité de la vie.
Notre agitation créative, prolifique, n'est malheureusement pas éclairée par
l'intelligence. (…) Cette crise humaniste est celle de la non intelligence
humaine ».(23)
« Nous sommes tous dépendants des lois de la vie. nous naissons et
mourrons un jour. Des autres mammifères, nous nous différencions par la
performance de notre cerveau grâce à laquelle nous avons "conscience",
notamment de notre finitude. Ce n'est pas de prise de conscience que nous
avons besoin, mais d'une élévation de conscience. Laquelle récompense un
effort, comme lorsqu'à l'issue d'une longue marche on découvre un
merveilleux panorama. Le problème est que la société du "tout avoir au
plus vite" décourage l'effort. Chacun est concerné par la vie puisque chacun
est être humain. Dès lors, la problématique écologique devrait être totalement
transversale et intervenir au niveau premier du débat national. Pourquoi doit-
on défendre une forêt ? Parce qu'elle est précieuse et participe à l'équilibre de
la biodiversité dont nous dépendons, mais aussi parce qu'elle est belle et qu'on
ne peut pas se priver de la beauté de la vie. Et parce que nous ne pouvons
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prendre le pouvoir sur la vie. Notre conscience devrait s'organiser autour de
trois dimensions : celle, factuelle, qui répond à l'exercice indispensable de la
vie. Celle, ensuite, de l'admiration : la nature vivante est beauté, et on doit
poser sur elle un regard "gratuit" et désintéressé. Enfin, celle du mystère.
Socrate partagea un propos absolument essentiel, absolument fondamental,
absolument rigoureux, qui circonscrit la fulgurance de l'intelligence : "Je sais
que je ne sais pas". Je peux être le plus grand des savants, en réalité je ne sais
pas. Ce constat ouvre au mystère. Mystère auquel est adjoint ce que la
civilisation a détruit espérant y conjurer l'angoisse : le silence. » (23)
« A l'échelle de la naissance supposée de la terre, poursuit Pierre Rabhi,
cinq milliards d'années, l'apparition de l'homme est tardive. Très tardive. Sa
présence représente 2 à 3 minutes sur une horloge de 24 heures. La terre a
donc fonctionné sans l'homme, ce qui doit interroger ce dernier sur sa
vocation. En tant que phénomène et espèce, quelle est sa raison d'être ? Il
possède la capacité de penser, de s'émerveiller, d'agir, d'organiser son histoire
pour le meilleur mais aussi pour le pire. Lorsqu'on a conscience que la
planète, c'est-à-dire l'ensemble de la vie animale, organique, florale…,
pourrait parfaitement se passer de l'homme, on modifie les paramètres de son
existence. Tout être vivant est prédateur. Ce qui distingue le lion de
l'homme, c'est que le premier chasse l'antilope mais une fois rassasié,
cesse la traque. Cette chasse, le second, de son côté, va la développer et
l'industrialiser. Le premier tue pour se nourrir, le second pour
s'enrichir. Le premier ne vit pas au détriment de la vie des autres, le second
s'est arrogé impunément ce pour quoi il devrait être éternellement
reconnaissant (23)».
« L'humanité, notamment en occident, est scindée en deux clans : celui
du rêve et celui du réalisme. Et nous tous d'être ligotés à des injonctions
paradoxales. Par exemple, celle de sauver coûte que coûte un système
économique et financier que l'on sait pourtant dévastateur aux plans social et
environnemental. Agir de manière responsable et courageuse, n'est-ce pas être
davantage dans le "douloureux" réalisme que dans le "doux" rêve ? L'utopie
est indispensable. Au contraire des gens raisonnables enfermés dans un
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conformisme paralysant et rétifs à la transgression, les utopistes font avancer
l'histoire. Parce qu'elle induit le champ, même lointain, du possible, l'utopie
est à mi-chemin entre la chimère, illusoire et inatteignable, et la réalité…
Effectivement, l'utopie est d'une autre nature. Elle est du registre de ce qui
s'éveille en nous, met en route notre intuition, innerve nos croyances, nos
espérances, et notre volonté de faire. Combien d'utopistes ont été considérés
fous avant qu'on constate, plus tard, qu'ils avaient raison ? (23)
« Nous assistons à la déliquescence de l'humanité. Des gens que la
suralimentation rend obèses sont à une heure d'avion de peuples entiers
frappés par la famine. Dans nos villes, les limousines les plus luxueuses
passent devant des hommes anéantis par le chômage, la misère, la maladie.
L'humanité dans sa globalité et l'homme dans son individualité sont rongés
par la vanité, celle de croire qu'ils peuvent tout dominer, y compris le destin,
Dieu, ou la nature. Peuvent-ils être maîtres du monde ? Non, bien sûr. Nous
faisons face à notre déconvenue, à notre échec. Est-ce inéluctable ? Pas
davantage. Car à l'incapacité et à la culpabilité des classes dirigeantes,
notamment politiques, ripostent le génie créateur, l'espérance, la mobilisation
et les initiatives souvent vitales d'une multitude de femmes et d'hommes
disséminés dans la société civile. Eux ont pris leurs responsabilités. Ils
inventent les moyens de se nourrir, de se soigner, de bâtir leur maison
autrement. Des moyens respectueux de l'environnement naturel et social, et
destinés à être partagés et à essaimer. L'enjeu est de créer entre eux une
dynamique collective vertueuse ».(23)
« Il faut changer de modèle. Radicalement. Le rafistolage, comme s'y
emploie la classe politique, n'est d'aucune utilité ; il consolide les logiques
délétères - notamment celle de la croissance coûte que coûte - et ne fait que
repousser l'échéance. Ce modèle, nous devons désormais le repenser
autrement. La "sobriété heureuse", à laquelle je me suis attelé, est une
réponse, puissante, au capitalisme. Un capitalisme en réalité faible, et dont les
séides pensent combler la vulnérabilité par le déploiement de moyens
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dévastateurs. Les solutions les plus pertinentes sont souvent les plus simples.
Cette sobriété ne consiste nullement en une discipline personnelle d'ascète,
elle explore la manière de générer davantage d'être en réduisant l'avoir. Cet
avoir que l'on accumule sans fin et qui permet de tout acheter, sauf l'essentiel
: le bonheur. La célèbre expression populaire est celle du bon sens… Lorsque
je suis en Afrique, qu'y vois-je ? Des gens qui auraient toute raison de
s'inquiéter parce que leur repas du lendemain n'est pas assuré, et qui au
contraire sont dans la joie. Pourquoi ? Parce qu'ils saisissent chaque instant, et
y introduisent de la convivialité, de la simplicité, de la fraternité, de la
solidarité. Quand je pense à notre société occidentale où l'on consomme des
médicaments parce qu'on mange trop ou qu'on est trop anxieux… L'angoisse
existentielle ne cesse de prospérer là où au contraire où elle devrait être
abolie. Et personne ne s'en offusque » (23)
« On ne peut envisager de changement "de société", sans changement
"humain" et, préalablement, sans changement "en chacun de nous".
Nous sommes les déterminants de l'histoire et de la société, charge à nous de
les modifier. Cela, quelle que soit notre place dans les systèmes qui régissent
ladite société. Et ce changement doit intervenir dès les premiers pas
éducationnels des enfants. Plutôt que de les dresser dans l'esprit de rivalité et
de compétition, pourquoi ne cultive-t-on pas la candeur, la générosité,
l'innocence qui les caractérisent naturellement ? Une fois adultes, sans doute
déclareraient-ils moins la guerre à la vie. Laissez-moi vous conter la légende
du colibri, auquel j'ai d'ailleurs donné le nom d'un des mouvements que j'ai
créé. Il est dans la forêt, en proie à un incendie. Il s'active, cherche des
gouttes d'eau qu'il verse au-dessus des flammes. Un tatou, agacé par cette
agitation dérisoire, lui dit : "Tu n'es pas fou ? Ce n'est pas avec des petites
gouttes que tu vas éteindre l'incendie". Et le colibri répond : "Je sais. Mais je
fais ma part" » (23).
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Voilà ce que doivent la conscience, la responsabilité, l'aspiration de chacun
: simplement faire sa part. Car si chacun adoptait cette posture, si chacun
acceptait que dans son petit royaume il est souverain pour agir, la somme de
ces parts formerait la solution… C'est là qu'intervient le "mystère", auquel
chacun doit s'ouvrir pour que l'agglomération des initiatives prenne forme
collectivement. Ce mystère ne relève pas de l'autorité et de la puissance,
comme le croient les religions. Il est au contraire une réalité personnelle, qui
n'a pas d'autre vocation que de proposer un sens et un contenu à notre
existence. Place alors à l'apaisement. Si nous disposions de cette capacité,
nous évoluerions dans la sérénité. C'est pourquoi j'invite chacun à goûter aux
joies de l'instant, source de sagesse. Les opprimés sont des oppresseurs en
devenir, rappelez-vous, et il en sera toujours ainsi tant que chaque individu
n'aura pas éradiqué en lui-même les germes de l'oppression. Le principe
même de vivre ensemble a, depuis toujours, consisté à opposer oppresseurs à
opprimés. Le bien et le mal sont partie intégrante de l'espèce humaine (23)
« Le "vivre ensemble" n'a paradoxalement jamais été autant espéré et
malmené. De l'éducation à l'aménagement du territoire, de l'économie aux
relations sociales et à l'énergie, l'enjeu innerve chaque pan du quotidien. Sa
restauration constitue un champ infini qui, jugez-vous, "s'offre à l'imagination
des bâtisseurs du futur De plus en plus l'éducation s'inscrit dans un monde
virtuel, inconsistant, face à des écrans. L'être humain dispose de facultés
considérables que le système éducatif ne sait pas faire prospérer. Notamment
en matière manuelle. Nos mains constituent des outils merveilleux.
Extraordinaires. N'oublions pas que notre civilisation est la plus vulnérable
de toute l'histoire de l'humanité. La plus vulnérable car la plus dépendante des
ressources naturelles qu'elle exploite sans retenue. Essayez de vivre sans
pétrole, gaz, et électricité… Plus rien ne fonctionnerait, et en premier lieu les
transports et la communication, "sacrés" dans notre système ».(23)
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« "Le progrès va libérer l'être humain". Voilà l'espérance communément
répandue. Or, je constate l'inverse : jamais on n'a vu plus aliéné que l'homme
moderne. Le bon progrès est celui qui génère de l'équité, qui crée une société
conviviale, qui lorgne l'"amour" - pas entre humains mais en tant que
puissance génératrice de bonheur et de cohérence -, qui invite à s'intégrer à la
"symphonie du monde". Symphonie à laquelle chacun peut participer,
maîtrisant son propre instrument mais jouant la même partition. Ainsi
produirait-on bien plus utile qu'un PNB : une mélodie partagée. Or
aujourd'hui qui donc s'égare dans les fausses notes et défigure la splendeur du
monde ? L'homme. Dans un monde qui se désertifie économiquement,
socialement, humainement, chacun sera de plus en plus seul face à
l'inéluctable. L'organisation sociale peut décourager l'élan solidaire dès
lors qu'elle s'est en partie substituée à nos capacités individuelles de
"produire" de l'altruisme. Notamment cet altruisme direct, de proximité
- si essentiel, car sans lui il n'y a pas de solidarité planétaire ».(23)
« Prenons un exemple poursuit Pierre Rabhi parlant de son enfance près de
Béchar : dans ma culture, tout enfant qui ne prend pas en charge ses parents
âgés est banni. Or, à quoi répondent les maisons de retraite si ce n'est à
s'affranchir de cette responsabilité ? Travaillons à rompre l'isolement, à créer
de nouvelles formes de solidarité, à mutualiser nos savoirs (faire). C'est à cela
que nous devons consacrer désormais notre créativité. Ainsi regroupés, nous
serons plus forts face à l'adversité et à la déliquescence du système. Or, à
l'aune des initiatives, même modestes, que je vois fleurir partout dans le
monde, je suis plein d'espoir.
Pour Edgar Morin: qui rejoint dans son analyse Pierre Rabhi «Il y a deux
grands périls pour l'humanité» : « C'est vrai, écrit il, que dans notre
civilisation occidentale, qui a permis un développement de l'individualisme
pour le meilleur, c'est-à-dire au sens où on peut prendre des responsabilités
personnelles, ou choisir son destin plus ou moins, et dans le mauvais sens, où
l'individualisme peut se racornir en égoïsme, ce développement de
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l'individualisme a été en même temps la dégradation des solidarités. Il y avait
des solidarités qui n'existent plus (famille, couple, travail, voisinage). Or dans
la perte des solidarités, il y a une dégradation aussi du sentiment de la
communauté nationale et une dégradation du citoyen. Je pense que tout
n'est jamais perdu et que même, comme disait Guillaume d'Orange, «il n'est
pas nécessaire d'espérer pour entreprendre», il vaut mieux avoir un espoir,
mais l'espoir n'est jamais la certitude. En même temps, sans espoir on ne peut
pas vivre. Les deux grands périls de l'humanité aujourd'hui sont
domination incroyable et sans aucun frein de la finance internationale et une
vision du monde où tout est quantifié, tout est chiffré. C'est-à-dire, au lieu de
voir des êtres humains, leurs souffrances et leurs vies, on voit des chiffres,
des PIB… La deuxième, ce sont les différentes formes de fanatisme. Voilà les
deux choses contre lesquelles à mon avis nous devons résister, je ne le dis pas
avec colère mais avec conscience et détermination ».(24)
Pour le scientifique Albert Jacquart : « L’hypothèse d’un suicide collectif se
manifeste sous deux formes majeures. La forme brutale d’une guerre
atomique toujours possible, et une deuxième forme plus insidieuse qui
consiste en une lente et irrémédiable destruction du climat de la planète. Au
lendemain de la seconde guerre mondiale l’écrivain Paul Valéry parlant des
limitations physiques de notre système énonçait : « Le monde du temps fini
commence ». …La sagesse est d’admettre que nous sommes
définitivement assignés à résidence sur Terre. Il nous faut un projet pour
demain sur place. Les hommes devraient retrouver le goût de se rencontrer, il
faut enseigner l’art de la rencontre et l’apprendre toute la vie. J’essaie de
décrire une société où les humains sont constamment occupés à s’interroger et
à interroger l’autre ». (25)
Conclusion
Le mot écocitoyenneté (ou "éco-citoyenneté") est bâti sur
l'assemblage de l'abréviation de "éco" pour écologie et du mot citoyenneté.
L’éco-citoyen a conscience d'appartenir à un territoire (terre, continent, ou
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pays selon l'échelle) qui garantit son existence, ce qui implique pour lui des
droits et des devoirs par rapport à l'environnement. Par exemple : le droit de
jouir d'un environnement sain et le devoir de ne pas le polluer pour conserver
cette environnement sain. Chaque écocitoyen a les moyens d’assurer un
développement durable par ses actions quotidiennes ou d'en défendre l'idée
auprès des autorités (vote, pétitions...etc).
Le respect des niches écologiques et de l’espace vital propres aux
autres grandes espèces n’a pas été prévu dans les calculs de l’empreinte
écologique Pour saisir cet aspect des choses, il suffirait d’imaginer notre
destin si, à notre instar, gorilles, orangs-outangs, chimpanzés, éléphants,
rhinocéros, buffles, girafes, cerfs, chevreuils, sangliers… se taillaient aussi la
part du gâteau avec plus de 6 milliards de représentants ! Qu’adviendrait-il de
nous ? Nous ne sommes pas la seule espèce à jouir de la biosphère et toutes
les espèces sont colocataires dans un mutualisme nécessaire.
Sans être malthusien il semblerait que pour s’inscrire dans un réel
équilibre naturel et pérenne, l’effectif humain ne devrait pas dépasser tout au
plus un milliard, voire seulement 300 millions selon d’autres points de vue.
Comme nous n’étions que 250 millions en l’an 1, ce qui est proposé n’est
qu’un retour « à la normale », très christique qui plus est ! Qu’en serait-il ?
Notre espèce vivrait naturellement, écologiquement, ne serait plus mise en
danger. La biodiversité serait respectée. Les pollutions biologiques seraient
absorbées et neutralisées. Une production naturelle mettrait tout le monde à
l'abri des famines et des maladies artificiellement inculquées. Nous n’aurons
bientôt plus que 800, 400, 200, 50… mètres carrés pour vivre, sur un sol
biologiquement mort, dans un décor nu, pollué, galvanisé. Dieu a dit à
Adam et à Eve : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et
soumettez-là ; ayez autorité sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des
cieux, sur tout ce qui est vivant et qui remue sur la terre. » (Genèse 1,28).
C’est à partir de ce précepte que l’Occident définit notre empreinte
écologique. Elle n’a donc rien d’écologique, comme tout ce qui est
environnementaliste. Peut être faut-il lui méditer un hadith du Coran ! à
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propos de la nécessité d’épargner les créatures vivantes : « Irhamou man Fi
el ardh yarhamkoum man fi sama ». » « Prenez soin de ceux qui sont sur
Terre, il sera pris soin de vous au ciel » Tout est dit .
1.http://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/development-agenda/
2. : Interview http://www.terra-economica.info/a4459.html Walter ,
Yannick Labrousse Nicolas Hulot : « Nos écogestes ne sont pas à la hauteur
des enjeux »/Temps machine Le 30/03/2009
3.J.M. Jancovici, www.manicore.com/ documentation /esclaves.html jeudi
19 mars 2009
5.Chems Edidne Chitour http://www.mondialisation.ca/fraude-et-
escroquerie-intellectuelle-la-cop21-ne-sauvera-pas-la-terre/5495577?print=1
4. William Rees et Mathis Wackernagel “Notre empreinte écologique” (Éd.
Écosociété, 1999) . www.passerelleco.info ou http://empreinte.kiosq.info
6.http://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/12/13/cop21-les-six-lettres-qui-
ont-sauve-l-accord-sur-le-
climat_4830715_4527432.html#Tq26ZilQPRMV4Cq4.99
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mondial-r%C3%A9soudre-l%E2%80%99%C3%A9quation-de-kaya
9.http://www.france-science.org/En-2015-le-solaire-et-l-eolien-ont.html
10.http://www.lechodusolaire.fr/solaire-thermique-prospere-outre-rhin/
11.http://www.lechodusolaire.fr/potentiel-pv-pays-emergents-a-fort-
ensoleillement-depasserait-400-gw/08/03/2016
12.http://www.lechodusolaire.fr/trendforce-voit-le-marche-mondial-du-pv-a-
59-gw-en-2016/
13.http://www.fournisseurs-electricite.com/fournisseurs-etrangers/actu-des-
producteurs/1060-prix-de-lelectricite-dans-le-monde
14.Luc Olinga 27 mars 2016 https://fr.news.yahoo.com/tesla-
d%C3%A9voile-berline-toujours-100-%C3%A9lectrique-bon-
march%C3%A9-053821535--finance.html
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15.Chems Edidne Chitour http://www.mondialisation.ca/fraude-et-
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16. C.E. Chitour http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2015/07/20/
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17.Kaid Ahmed le SNAT 1965
18.http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_
chitour/231747-intelligence-et-innovation.html
19.Mohamed-Seddik Lamara: Plaidoyer pour une révolution verte dans le
Sud algérien El Watan le 03.01.15
20C.E. Chitour http://www.mondialisation.ca/le-vrai-developpement-durable-
du-sahara-la-future-californie/5425280?print=1
21.Jean-Paul Foscarvel L’ humanité est-elle durable ? Agoravox 5 07 2008
22.Patrick Braouezec et Michel Onfray, Une politique de régression. Le
Monde du 21.01.08
23. http://acteursdeleconomie.latribune.fr/debat/2012-07-26/pierre-rabhi-la-
veritable-crise-est-humaniste.html
24. Edgar Morin «Il y a deux grands périls pour l'humanité»
http://www.ladepeche.fr/article/2015/09/06/2171471-edgar-morin-deux-
grands-perils-humanite.html
25.Albert Jacquart : L’utopie ou la mort. Propos recueillis par Julie Chupin.
Le Monde de l’Education p. 49. N° 338, Juillet août 2005.