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376 Communications affichées : épidémiologie / Néphrologie & Thérapeutique 9 (2013) 371–379 de 40 ans sont plus fréquemment des glomérulonéphrites (41 % contre 34 % p = 0,027). Cinquante-trois patients âgés de 20 à 60 ans incidents en dialyse en 2011 ont répondu au questionnaire. Les patients cas ont des critères de précarités majeurs mais identiques aux témoins (10 % vivent en foyer, 52,8 % (cas) et 60 % (témoins) sont peu diplômés, 45,3 % et 46 % des patients n’ont pas de complé- mentaire santé). Discussion et conclusion.– Les patients incidents en dialyse en Seine-Saint-Denis présentent une prévalence plus importante de néphropathie glomérulaire primitive avant 40 ans, ainsi qu’une prévalence plus importante de diabète entre 50 et 60 ans. Les indicateurs de précarité sont présents et partagés par l’ensemble des patients débutant la dialyse à Paris et dans l’ensemble des départements limitrophes, indicateurs nettement plus élevé que dans la population générale. Ces résultats doivent nous inciter à dépister les maladies rénales notamment gloméru- laires chroniques longtemps « silencieuse » dans la population jeune ce d’autant qu’elle est émigrée et précaire et à amélio- rer la prise en charge des patients diabétiques notamment en Seine-Saint-Denis. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.344 AE015 Profil épidémiologique, clinique et évolutif des hémodialysés B. Agboton a , G. Agboton b , J. Vigan a , A. Digny a , U. Assogba Gbindoun c a Néphrologie-dialyse, centre hospitalier universitaire Hkm de Cotonou, Cotonou, Bénin b Unité de dialyse, hémodialyse chronique, centre hospitalier et universitaire Hkm de Cotonou, Cotonou, Bénin c Néphrologie-dialyse-transplantation rénale, hôpital Pitie-Salpêtrière, AP–HP, Paris, France Objectifs.– Établir le profil épidémiologique, clinique et évolutif des hémodialysés d’un centre. Patients et méthodes.– Les auteurs ont mené une étude rétrospective sur les hémodialysés entre octobre 2003 et décembre 2012 dans un centre de dialyse privé selon nos critères d’inclusion. L’analyse statistique a été faite grâce au logiciel SPSS 16.0. Résultats.– Soixante-dix-neuf (79) dossiers étaient retenus appar- tenant à 55 hommes et 24 femmes. L’âge variait de 15 à 70 ans avec une moyenne de 39 ans et une médiane de 40 ans. Avant la dialyse, 97,3 % des patients étaient anémiés (hémoglobine entre 2,90 g/L à 12 g/L avec une moyenne de 6,59 g/L et une médiane de 6,45 g/dl). 17,7 % étaient rec ¸ us dans un état clinique d’insuffisance rénale ter- minale avec œdème aigu du poumon. L’état général était altéré chez 70,9 % des patients. Selon le mode d’admission, 49,4 % étaient trans- férés d’un centre de santé de niveau inférieur et 26,6 % admis aux urgences du CNHU. Sur le plan étiologique, la néphroangiosclérose était en tête avec 77,2 % des patients ; la néphropathie diabétique 5,1 % et la néphropathie glomérulaire chronique d’origine indéter- minée 11,4 %. On note que 75,9 % des patients avaient un antécédent d’hypertension artérielle et 22,8 % un antécédent d’hypertension artérielle familiale. Les valeurs de la créatinine au moment de la dia- lyse variaient de 31 mg/L à 432 mg/L. La kaliémie varie de 2,60meq/L à 7,60 meq/L et le taux d’hémoglobine de 2,54 g/L à 12 g/L. Seul quatre patients avaient leur fistule artérioveineuse avant la dialyse. Selon l’évolution 28 patients sur 79 sont décédés, soit 35,4 %. Discussion et conclusion.– Devant la part de responsabilité impor- tante de l’hypertension dans notre population, une médecine préventive visant un contrôle des chiffres tensionels et à la maîtrise des facteurs de risque cardiovasculaires permettraient de réduire l’incidence des maladies rénales. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.345 AE016 Enquête des états généraux du rein : la détresse des patients traités pour insuffisance rénale terminale C. Baudelot a , Y. Caillé a , S. Mercier b a Association de patients, Renaloo, Paris, France b Association de patients, Renaloo, Chambéry, France Objectif.– Explorer l’impact des maladies rénales sur toutes les dimensions de la vie des patients. Patients et méthodes.– Le questionnaire a fait l’objet d’une élabora- tion collective, à laquelle ont participé toutes les parties prenantes des États généraux du rein (EGR). Soixante-dix mille questionnaires papiers ont été diffusés par les associations de patients auprès de leurs adhérents, par la FHF et la FEHAP dans les lieux de soins néphrologiques en France. Une version Internet a également été mise en place. La passation s’est étendue sur six mois, de juillet à décembre 2012. Résultats.– Huit mille six cent questionnaires ont été retournés remplis, dont 6185 en version papier et 2415 par internet. Plus du dixième de la population des personnes au stade terminal (environ 70 000 au total) a participé à l’enquête. Beaucoup (n = 2400) ont saisi l’occasion de s’exprimer via la question ouverte, joignant parfois plusieurs pages supplémentaires à leur questionnaire. Discussion et conclusion.– Tel qu’il est mesuré dans l’enquête, le bien-être regroupe des dimensions physiques (état de santé aujourd’hui et évolution depuis douze mois), psychosociales (sen- timent de mener une vie normale) et psychologiques (ressentis lié à la maladie). Les indicateurs de bien-être montrent que la santé et le moral des personnes vivant avec une maladie rénale sont très dégradés : moins d’une sur deux a le sentiment de mener une vie normale, près d’une sur deux a le sentiment que ses pro- blèmes de santé lui gâchent la vie. Les personnes traitées par dialyse ou greffe accusent un fort déficit en matière d’intégration au marché du travail. Alors que dans la population générale, plus de neuf hommes sur dix âgés de 25 à 49 ans sont actifs, ce n’est le cas que de moins de six sur dix parmi les patients en IRT. Ces différents éléments permettent de dresser un tableau sans complaisance de la dureté des maladies rénales, notamment au stade de suppléance. Moins médiatisées et plus silencieuses que les cancers ou le VIH, les pathologies rénales exercent des effets ravageurs sur la vie des personnes touchées, dans toutes ses dimensions. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.346 Maladies rénales chroniques AE017 Insuffisance rénale chronique en Mauritanie (à propos de 453 cas) A. Ould Mohamed , S. Ould Mohamed Mahmoud , M. Ould Teyib , A. Ndiaye , S. Ould Baba , S. Ould Moustapha , K. Ould Isselmou Néphrologie-dialyse, centre hospitalier national de Nouakchott, Nouakchott, Mauritanie Introduction.– L’insuffisance rénale chronique (IRC) est un problème majeur de santé publique en Mauritanie. L’objectif de cette étude est de décrire les aspects épidémiologiques, étiologiques, thérapeu- tiques et évolutifs des patients en insuffisance rénale chronique (IRC) au centre hospitalier de Nouakchott. Patients et méthodes.– Analyse rétrospective des dossiers de 453 patients admis au service de néphrologie hémodialyse du centre hospitalier de Nouakchott, durant une période de 36 mois,

Profil épidémiologique, clinique et évolutif des hémodialysés

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376 Communications affichées : épidémiologie / Néphrologie & Thérapeutique 9 (2013) 371–379

de 40 ans sont plus fréquemment des glomérulonéphrites (41 %contre 34 % p = 0,027). Cinquante-trois patients âgés de 20 à 60 ansincidents en dialyse en 2011 ont répondu au questionnaire. Lespatients cas ont des critères de précarités majeurs mais identiquesaux témoins (10 % vivent en foyer, 52,8 % (cas) et 60 % (témoins)sont peu diplômés, 45,3 % et 46 % des patients n’ont pas de complé-mentaire santé).Discussion et conclusion.– Les patients incidents en dialyse enSeine-Saint-Denis présentent une prévalence plus importante denéphropathie glomérulaire primitive avant 40 ans, ainsi qu’uneprévalence plus importante de diabète entre 50 et 60 ans. Lesindicateurs de précarité sont présents et partagés par l’ensembledes patients débutant la dialyse à Paris et dans l’ensembledes départements limitrophes, indicateurs nettement plus élevéque dans la population générale. Ces résultats doivent nousinciter à dépister les maladies rénales notamment gloméru-laires chroniques longtemps « silencieuse » dans la populationjeune ce d’autant qu’elle est émigrée et précaire et à amélio-rer la prise en charge des patients diabétiques notamment enSeine-Saint-Denis.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.344

AE015Profil épidémiologique, clinique etévolutif des hémodialysésB. Agboton a, G. Agboton b, J. Vigan a, A. Digny a,U. Assogba Gbindoun c

a Néphrologie-dialyse, centre hospitalier universitaire Hkm deCotonou, Cotonou, Béninb Unité de dialyse, hémodialyse chronique, centre hospitalier etuniversitaire Hkm de Cotonou, Cotonou, Béninc Néphrologie-dialyse-transplantation rénale, hôpitalPitie-Salpêtrière, AP–HP, Paris, France

Objectifs.– Établir le profil épidémiologique, clinique et évolutif deshémodialysés d’un centre.Patients et méthodes.– Les auteurs ont mené une étude rétrospectivesur les hémodialysés entre octobre 2003 et décembre 2012 dansun centre de dialyse privé selon nos critères d’inclusion. L’analysestatistique a été faite grâce au logiciel SPSS 16.0.Résultats.– Soixante-dix-neuf (79) dossiers étaient retenus appar-tenant à 55 hommes et 24 femmes. L’âge variait de 15 à 70 ans avecune moyenne de 39 ans et une médiane de 40 ans. Avant la dialyse,97,3 % des patients étaient anémiés (hémoglobine entre 2,90 g/L à12 g/L avec une moyenne de 6,59 g/L et une médiane de 6,45 g/dl).17,7 % étaient recus dans un état clinique d’insuffisance rénale ter-minale avec œdème aigu du poumon. L’état général était altéré chez70,9 % des patients. Selon le mode d’admission, 49,4 % étaient trans-férés d’un centre de santé de niveau inférieur et 26,6 % admis auxurgences du CNHU. Sur le plan étiologique, la néphroangioscléroseétait en tête avec 77,2 % des patients ; la néphropathie diabétique5,1 % et la néphropathie glomérulaire chronique d’origine indéter-minée 11,4 %. On note que 75,9 % des patients avaient un antécédentd’hypertension artérielle et 22,8 % un antécédent d’hypertensionartérielle familiale. Les valeurs de la créatinine au moment de la dia-lyse variaient de 31 mg/L à 432 mg/L. La kaliémie varie de 2,60meq/Là 7,60 meq/L et le taux d’hémoglobine de 2,54 g/L à 12 g/L.Seul quatre patients avaient leur fistule artérioveineuse avantla dialyse. Selon l’évolution 28 patients sur 79 sont décédés, soit35,4 %.Discussion et conclusion.– Devant la part de responsabilité impor-tante de l’hypertension dans notre population, une médecinepréventive visant un contrôle des chiffres tensionels et à la maîtrisedes facteurs de risque cardiovasculaires permettraient de réduirel’incidence des maladies rénales.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.345

AE016Enquête des états généraux du rein : ladétresse des patients traités pourinsuffisance rénale terminaleC. Baudelot a, Y. Caillé a, S. Mercier b

a Association de patients, Renaloo, Paris, Franceb Association de patients, Renaloo, Chambéry, France

Objectif.– Explorer l’impact des maladies rénales sur toutes lesdimensions de la vie des patients.Patients et méthodes.– Le questionnaire a fait l’objet d’une élabora-tion collective, à laquelle ont participé toutes les parties prenantesdes États généraux du rein (EGR). Soixante-dix mille questionnairespapiers ont été diffusés par les associations de patients auprès deleurs adhérents, par la FHF et la FEHAP dans les lieux de soinsnéphrologiques en France. Une version Internet a également étémise en place. La passation s’est étendue sur six mois, de juillet àdécembre 2012.Résultats.– Huit mille six cent questionnaires ont été retournésremplis, dont 6185 en version papier et 2415 par internet. Plus dudixième de la population des personnes au stade terminal (environ70 000 au total) a participé à l’enquête. Beaucoup (n = 2400) ont saisil’occasion de s’exprimer via la question ouverte, joignant parfoisplusieurs pages supplémentaires à leur questionnaire.Discussion et conclusion.– Tel qu’il est mesuré dans l’enquête,le bien-être regroupe des dimensions physiques (état de santéaujourd’hui et évolution depuis douze mois), psychosociales (sen-timent de mener une vie normale) et psychologiques (ressentislié à la maladie). Les indicateurs de bien-être montrent que lasanté et le moral des personnes vivant avec une maladie rénalesont très dégradés : moins d’une sur deux a le sentiment de menerune vie normale, près d’une sur deux a le sentiment que ses pro-blèmes de santé lui gâchent la vie. Les personnes traitées pardialyse ou greffe accusent un fort déficit en matière d’intégrationau marché du travail. Alors que dans la population générale, plusde neuf hommes sur dix âgés de 25 à 49 ans sont actifs, ce n’estle cas que de moins de six sur dix parmi les patients en IRT.Ces différents éléments permettent de dresser un tableau sanscomplaisance de la dureté des maladies rénales, notamment austade de suppléance. Moins médiatisées et plus silencieuses queles cancers ou le VIH, les pathologies rénales exercent des effetsravageurs sur la vie des personnes touchées, dans toutes sesdimensions.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.346

Maladies rénales chroniques

AE017Insuffisance rénale chronique enMauritanie (à propos de 453 cas)A. Ould Mohamed , S. Ould Mohamed Mahmoud ,M. Ould Teyib , A. Ndiaye , S. Ould Baba ,S. Ould Moustapha , K. Ould IsselmouNéphrologie-dialyse, centre hospitalier national de Nouakchott,Nouakchott, Mauritanie

Introduction.– L’insuffisance rénale chronique (IRC) est un problèmemajeur de santé publique en Mauritanie. L’objectif de cette étudeest de décrire les aspects épidémiologiques, étiologiques, thérapeu-tiques et évolutifs des patients en insuffisance rénale chronique(IRC) au centre hospitalier de Nouakchott.Patients et méthodes.– Analyse rétrospective des dossiers de453 patients admis au service de néphrologie hémodialyse ducentre hospitalier de Nouakchott, durant une période de 36 mois,