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Rencontre avec Sébastien Betbeder réalisateur d’Ulysse & Mona MARDI 5 FÉVRIER À 20h15 pré-vente des places à l’Eldo De Valeria Bruni Tedeschi. France. 2018. 2h08. Avec Valeria Bruni Tedeschi, Pierre Arditi, Valeria Golino… Il y aurait presque de la rumba dans l’air, si ce dernier n’était pas si lourd cet été-là. Dans la gran- diloquente maison de maître qui surplombe la côte d’Azur, sous le soleil exactement, quelque chose semble soudain moins futile, plus pesant. Pourtant ce sont les mêmes membres de la même famille très élargie qui se retrouvent-là comme chaque année. Rituel tout aussi rassurant qu’un brin an- goissant, qui fige le temps aussi bien que les rides. Les voilà tous pris au piège de la cage dorée des souvenirs. Mais si, cette fois, rien n’a la même saveur pour Anna, c’est que l’amour de sa vie est en train d’hésiter, de vouloir la quitter, ou peut-être même l’a-t-il déjà fait sans qu’elle veuille le com- prendre. Le ciel soudain semble d’un bleu indé- cent : nul orage, pas la plus petite goutte de pluie en vue qui puisse témoigner au monde entier de l’état de son coeur qui se brise. Pire, tous gravitent autour d’elle, avec leurs pompes trop bien cirés pour être hon- nêtes, sans se rendre compte, sans se douter un seul instant que son couple s’effondre, retournant le cou- teau dans la plaie : quand arrive-t-il, ton homme ? Luca… Luca qu’elle espère, mais qui sans doute ne vien- dra pas, même pour faire bonne fi- gure, sauver les apparences. Au milieu de tout ça, il y en a une tout de même qui dépare, un élément rapporté : c’est Nathalie. Venue-là pour aider Anna a écrire le scénario de son prochain film, elle navigue entre deux eaux. Ne faisant ni partie des domestiques, ni de cette haute bourgeoisie mal odorante. Nathalie aime tellement Anna qu’elle accepte ses excès, com- prend ses failles, l’attend, poireaute, puis déses- père et étouffe de plus en plus en assistant aux agitations de ce beau monde tourné vers son seul nombril. Au milieu de cette nef des fous navigue Celia, la fille adoptive d’Anna. La seule « sage » de l’affaire, qui du haut de ses dix ans observe ce monde avec un regard plus adulte que ceux qui sont censés l’être. Petite touche de fraîcheur déta- chée, porteuse d’espoir, pour qui la barrière des classes sociales ne semble pas encore exister. Comme souvent dans les films de la réalisatrice, on passe d’un rire à gorge déployée à un autre qui se fait plus grinçant. Et de se demander si la criti- que sociale cinglante est totalement voulue et maî- trisée ou si elle échappe à celle qui semble tou- jours hésiter entre deux clans… Une chose est sûre : c’est terriblement décapant. www.cinema-eldorado.fr À L’AFFICHE > SI BEALE STREET POUVAIT PARLER de Berry Jenkins > LES ESTIVANTS de Valeria Bruni Tedeschi > TOUT CE QU’IL ME RESTE DE LA RÉVOLUTION de Judith Davis > LA DERNIÈRE FOLIE DE CLAIRE DARLING de Julie Bertuccelli > ULYSSE & MONA de Sebastien Betbeder > LA MULE de Clint Eastwood > UN BERGER ET DEUX PERCHÉS À L’ÉLYSÉE de P. Lespinasse et P. Carles > LE CHÂTEAU DE CAGLIOSTRO de Hayao Miyazaki > BORDER d’Ali Abbasi > UNE AFFAIRE DE FAMILLE de Hirokazu Kore-eda SÉANCES SPÉCIALES > CARTE BLANCHE LYCÉEN : BLOW OUT de Brian De Palma > HISTOIRE DE L’ART & CINÉMA : MUR, MURS d’Agnès Varda CINÉ-MÔMES > LE CHÂTEAU DE CAGLIOSTRO de Hayao Miyazaki > LES RITOURNELLES DE LA CHOUETTE d’A. Sorrentino, F. Standaert, J. Mazurek, C. Tisserant, C. Tocco Programme du 30 janvier au 12 février 2019 De Barry Jenkins. USA. 2019. 1h57. VOST Avec KiKi Layne, Stephan James, Regina King... Il n’y a pas que les humains qui parlent, il y a aussi les rues comme le dit le titre. Et puis les images. Celles de ce Harlem des années 70 sont d’une beauté limpide. Tout autant que l’est le noir lumi- neux des yeux de la jeune Tish qui expriment tant d’amour, tant de confiance quand elle les plonge dans ceux de Fonny. Ces deux-là se connaissent depuis leurs plus tendres années. Lorsqu’au sortir de l’enfance ils se déclarent leur flamme, elle n’est que le prolongement d’une grande complicité har- monieuse. C’est une relation sans l’ombre d’un doute qui se vit-là, pleine d’espoir : celui de l’avenir radieux promis à ceux qui vont de l’avant, coura- geux devant l’adversité, les obstacles. Seulement c’est compter sans le défaut majeur qu’ils affichent aux yeux de l’Amérique dominante de l’époque : ils sont noirs de peau… Ce qui aurait pu n'être qu’une idylle heureuse va donc prendre une ampleur politique, mê- lant l’intime au propos universel, et se transformer en critique lucide d’un système inique. Alors que Fonny et Tish, soutenus par la famille de cette dernière, cherchent déses- pérément un appartement pour fonder leur foyer, va se produire au détour d’une rue un événement qui va changer le cours de leur vie qu’ils rêvaient sans vagues… Rap- pel cruel que l’ascension sociale promise par le fameux rêve américain n’est souvent accessible qu’à ceux qui sont nés aussi blancs que des cachets d’aspirine et, de plus, dans les bons quartiers. Le film tire sa force de la reconstitution très fidèle à l’esprit du roman épo- nyme de James Baldwin et de l’époque. Il s’en dégage une ambiance douce, sans amertume, où violence et révolte restent feutrées, mais cela les rend d’autant plus prégnantes. Il pourrait y avoir de l’aigreur face à l’injustice. C’est justement son ab- sence qui renforce la puissance du récit, laissant les sentiments des spectateurs prendre le relais. Les moteurs qui animent les personnages princi- paux sont toujours nobles et font d’autant plus ressortir, par contraste, les vilenies de leur temps, si lointain, toujours proche. Tandis que le racisme crasse essaie de les diminuer, les personnages avancent fiers et droits, refusant les raccourcis, la haine aveugle, cultivant la beauté, refusant la lai- deur. Tout ici n’est que poésie, musique, chants d’espérance.

Programme du 30 janvier au 12 février 2019 · > HISTOIRE DE L’ART & CINÉMA : MUR, MURS d’Agnès Varda CINÉ-MÔMES > LE CHÂTEAU DE CAGLIOSTRO de Hayao Miyazaki > LES RITOURNELLES

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  • Rencontre avec Sébastien Betbeder

    réalisateur d’ Ulysse & Mona MARDI 5 FÉVRIER À 20h15

    pré-vente des places à l’Eldo

    De Valeria Bruni Tedeschi. France. 2018. 2h08. Avec Valeria Bruni Tedeschi, Pierre Arditi, Valeria Golino… Il y aurait presque de la rumba dans l’air, si ce dernier n’était pas si lourd cet été-là. Dans la gran-diloquente maison de maître qui surplombe la côte d’Azur, sous le soleil exactement, quelque chose semble soudain moins futile, plus pesant. Pourtant ce sont les mêmes membres de la même famille très élargie qui se retrouvent-là comme chaque année. Rituel tout aussi rassurant qu’un brin an-goissant, qui fige le temps aussi bien que les rides. Les voilà tous pris au piège de la cage dorée des souvenirs. Mais si, cette fois, rien n’a la même saveur pour Anna, c’est que l’amour de sa vie est en train d’hésiter, de vouloir la quitter, ou peut-être même l’a-t-il déjà fait sans qu’elle veuille le com-prendre. Le ciel soudain semble d’un bleu indé-cent : nul orage, pas la plus petite goutte de pluie en vue qui puisse témoigner au monde entier de l’état de son cœur qui se brise. Pire, tous gravitent autour d’elle, avec leurs pompes trop bien cirés pour être hon-nêtes, sans se rendre compte, sans se douter un seul instant que son couple s’effondre, retournant le cou-teau dans la plaie : quand arrive-t-il, ton homme ? Luca… Luca qu’elle espère, mais qui sans doute ne vien-dra pas, même pour faire bonne fi-gure, sauver les apparences. Au milieu de tout ça, il y en a une tout de même qui dépare, un élément rapporté : c’est Nathalie. Venue-là pour aider Anna a écrire le scénario

    de son prochain film, elle navigue entre deux eaux. Ne faisant ni partie des domestiques, ni de cette haute bourgeoisie mal odorante. Nathalie aime tellement Anna qu’elle accepte ses excès, com-prend ses failles, l’attend, poireaute, puis déses-père et étouffe de plus en plus en assistant aux agitations de ce beau monde tourné vers son seul nombril. Au milieu de cette nef des fous navigue Celia, la fille adoptive d’Anna. La seule « sage » de l’affaire, qui du haut de ses dix ans observe ce monde avec un regard plus adulte que ceux qui sont censés l’être. Petite touche de fraîcheur déta-chée, porteuse d’espoir, pour qui la barrière des classes sociales ne semble pas encore exister. Comme souvent dans les films de la réalisatrice, on passe d’un rire à gorge déployée à un autre qui se fait plus grinçant. Et de se demander si la criti-que sociale cinglante est totalement voulue et maî-trisée ou si elle échappe à celle qui semble tou-jours hésiter entre deux clans… Une chose est sûre : c’est terriblement décapant. �

    www.cinema-eldorado.fr À L’AFFICHE

    > SI BEALE STREET POUVAIT PARLER de Berry Jenkins

    > LES ESTIVANTS de Valeria Bruni Tedeschi

    > TOUT CE QU’IL ME RESTE DE LA RÉVOLUTION de Judith Davis

    > LA DERNIÈRE FOLIE DE CLAIRE DARLING de Julie Bertuccelli

    > ULYSSE & MONA de Sebastien Betbeder

    > LA MULE de Clint Eastwood

    > UN BERGER ET DEUX PERCHÉS À L’ÉLYSÉE de P. Lespinasse et P. Carles

    > LE CHÂTEAU DE CAGLIOSTRO de Hayao Miyazaki

    > BORDER d’Ali Abbasi

    > UNE AFFAIRE DE FAMILLE de Hirokazu Kore-eda

    SÉANCES SPÉCIALES

    > CARTE BLANCHE LYCÉEN : BLOW OUT de Brian De Palma

    > HISTOIRE DE L’ART & CINÉMA : MUR, MURS d’Agnès Varda

    CINÉ-MÔMES

    > LE CHÂTEAU DE CAGLIOSTRO de Hayao Miyazaki

    > LES RITOURNELLES DE LA CHOUETTE d’A. Sorrentino, F. Standaert, J. Mazurek, C. Tisserant, C. Tocco

    Programme du 30 janvier au 12 février 2019

    De Barry Jenkins. USA. 2019. 1h57. VOST Avec KiKi Layne, Stephan James, Regina King... Il n’y a pas que les humains qui parlent, il y a aussi les rues comme le dit le titre. Et puis les images. Celles de ce Harlem des années 70 sont d’une beauté limpide. Tout autant que l’est le noir lumi-neux des yeux de la jeune Tish qui expriment tant d’amour, tant de confiance quand elle les plonge dans ceux de Fonny. Ces deux-là se connaissent depuis leurs plus tendres années. Lorsqu’au sortir de l’enfance ils se déclarent leur flamme, elle n’est que le prolongement d’une grande complicité har-monieuse. C’est une relation sans l’ombre d’un doute qui se vit-là, pleine d’espoir : celui de l’avenir radieux promis à ceux qui vont de l’avant, coura-geux devant l’adversité, les obstacles. Seulement c’est compter sans le défaut majeur qu’ils affichent aux yeux de l’Amérique dominante de l’époque : ils sont noirs de peau… Ce qui aurait pu n'être qu’une idylle heureuse va donc prendre une ampleur politique, mê-lant l’intime au propos universel, et se transformer en critique lucide d’un système inique. Alors que Fonny et Tish, soutenus par la famille de cette dernière, cherchent déses-pérément un appartement pour fonder leur foyer, va se produire au détour d’une rue un événement qui va changer le cours de leur vie qu’ils rêvaient sans vagues… Rap-pel cruel que l’ascension sociale promise par le fameux rêve américain n’est souvent accessible qu’à ceux qui sont nés aussi

    blancs que des cachets d’aspirine et, de plus, dans les bons quartiers. Le film tire sa force de la reconstitution très fidèle à l’esprit du roman épo-nyme de James Baldwin et de l’époque. Il s’en dégage une ambiance douce, sans amertume, où violence et révolte restent feutrées, mais cela les rend d’autant plus prégnantes. Il pourrait y avoir de l’aigreur face à l’injustice. C’est justement son ab-sence qui renforce la puissance du récit, laissant les sentiments des spectateurs prendre le relais. Les moteurs qui animent les personnages princi-paux sont toujours nobles et font d’autant plus ressortir, par contraste, les vilenies de leur temps, si lointain, toujours proche. Tandis que le racisme crasse essaie de les diminuer, les personnages avancent fiers et droits, refusant les raccourcis, la haine aveugle, cultivant la beauté, refusant la lai-deur. Tout ici n’est que poésie, musique, chants d’espérance.�

  • De Hayao Miyazaki. Japon. 1979. 1h40. VF & VOST. Avec Yasuo Yamada…

    Le célèbre Lupin dévalise un casino mais s’aperçoit que les billets volés sont des faux. En compagnie de son acolyte Jingen, Lupin enquête sur cette fausse monnaie qui le conduit au château de Cagliostro. Ils appren-nent alors qu’une princesse, enfermée dans le château, détiendrait la clé d’un fabuleux trésor… Après avoir orchestré quelques sé-ries animées à la fin des années 1970, Hayao Miyazaki livre son premier long-métrage avec Le Château de Cagliostro. L’œuvre de jeu-nesse du maître de l’animation rend aussi bien hommage à la poésie du Roi et l’oiseau de Paul Grimault qu’à Arsène Lupin, l’in-contournable best-seller de Maurice Leblanc. Près de quarante ans après sa sortie au Ja-pon, le film sort cette année au cinéma pour la première fois en France, pour notre plus grand bonheur ! �

    De Judith Davis. France. 2019. 1h28. Avec Judith Davis, Malik Zidi…

    « Jolie fleur du mois de mai ou fruit sauvage… Une plante bien plantée sur ses deux jambes… Qui nous donne envie de vivre, qui donne envie de la suivre… jusqu’au bout ! » Qui se souvient en-core des refrains de ces lendemains prometteurs qui chantaient au soleil ? Georges Moustaki, sans la nommer, nous parlait alors de la révolution per-manente. Cinquante ans plus tard, c’est à ces idéologies, leurs mythes, à un monticule de trahi-sons et de déceptions que s’attaque de façon complètement hilarante et pertinente le premier

    film en tant que réalisatrice de l’actrice Judith Da-vis. Angèle, silhouette rousse d’éternelle révoltée, est de celles qui n’abdiquent jamais. Son dessin favori est sans doute ce doigt d’honneur qu’elle placarde sur les distributeurs de billets, les publicités débi-les ou sexistes. Ça ne change pas la face du monde, mais qu’est-ce que ça fait du bien, cette modeste contestation du quotidien ! Sa colère légi-time l’aide à se tenir droite dans les pire moments, elle en fait son carburant. En même temps, côté cœur c’est la Bérézina. Avoir grandi dans l’ombre écrasante de la génération 68 ne laisse pas grand place à la construction individuelle. Alors que sa grande sœur, plus cynique, en a soupé des enga-gements militants de ses parents, Angèle baigne inlassablement dans les idéaux d’alors, qu’elle a fait siens. Chaque jour elle se prend une nouvelle portière dans la figure, une nouvelle désillusion, un revers de manche, chaque jour elle trébuche mala-droitement. Qu’importe, elle a la fougue de ceux qui se sentent investis par de justes causes ! Tout ce qu’il me reste de la révolution est un film formidable, gorgé d’une intelligence et d'une éner-gie qui mettent du baume au cœur et donnent la niaque d’avancer ! �

    Programme de court-métrages. France, Belgique. 2019. 0h49. VF. A partir de 3 ans.

    La Chouette du cinéma a rassemblé dans ce nouveau programme cinq histoires à ritournel-les. La petite fourmi qui a plein d’amis, l’es-cargot farceur démasqué, la sage tortue d’or, l’humble tailleur de pierre et le candide Basile nous invitent à ne pas nous croire les plus forts ni les plus malins, et à rester modestes. Les Ritournelles de la Chouette composent ainsi une amusante et délicate exhortation au vivre ensemble dans la simplicité. Écrits comme des chansons à refrain, ces courts métrages offrent aux enfants le plaisir sécuri-sant de la répétition. Mais ils titillent aussi la curiosité, car, en de légères variations, leurs refrains évoluent avec suspens vers une fin surprenante. Et qui délivre au passage un joli message de sagesse.�

    De Sébastien Betbeder. France. 2018. 1h22. Avec Manal Issa, Eric Cantona, Ma-this Romani…

    Le film suit l'évolution de la relation d'amitié sur-prenante que nouent deux individus dont les ap-proches de la vie sont diamétralement opposées : Ulysse, artiste à la retraite qui a perdu toute foi en l'art et l'être humain, incarné par Éric Cantona (Les Rencontres d’après minuit, The Salvation, Looking for Eric) et Mona, une étudiante aux Beaux-Arts enjouée, interprétée par Manal Issa (Peur de rien, Nocturama), qui brûle de devenir l'assistante per-

    sonnelle d'Ulysse pour l'inciter à reprendre le che-min de la création, abandonné par lui depuis long-temps. C'est la jeune fille qui arrange leur ren-contre. Obsédée, aveuglément, par son désir de connaître Ulysse, Mona s'introduit plusieurs fois chez lui, mais elle se fait chasser des lieux à cha-que fois. Cependant, un jour, à son énième viola-tion de domicile, Mona trouve son idole incons-ciente sur son cours de tennis privé. Sous ses allures de comédie sombre, Ulysse & Mona cache un propos inattendu et plein de vitalité sur les se-condes chances et le pouvoir de l'amitié. Betbeder parvient à inoculer dans tout le récit un humour ironique qui repose sur un beau travail de direction d'acteurs, particulièrement remarquable dans l'in-terprétation d'Éric Cantona. L'ancien sportif brille notamment quand il met en avant l'insensibilité de son personnage dans les situations où s'exprime son hilarante gaucherie dès qu'il entre en contact avec d'autres êtres humains. �

    Rencontre avec le réalisateur Sébastien Betbeder

    Mardi 5 février à 20h15

    Pré-vente des places à l’Eldo

    De Julie Bertuccelli. France. 2018. 1h34. Avec Catherine Deneuve, Chiara Mas-troianni, Samir Guesmi, Laure Calamy…

    L’univers intime de la classieuse Claire Darling gardera toujours une part de mystères insonda-bles. Oasis inviolable, passerelle entre plusieurs mondes : celui des vivants, celui des souvenirs et le dernier sans doute imaginaire. Mais ses quel-ques échanges avec les êtres invisibles vont pro-voquer un profond bouleversement dans la vieille demeure bourgeoise. La tête haute, Claire convo-que les vivants qu’elle croise sur son passage pour l’aider à vider subitement et entièrement sa maison. Tout doit disparaître ! Les antiquités, les tableaux signés, l’argenterie, ses automates ché-ris, ses collections venues du fond des temps. Oui ! Tout doit disparaître, car ce soir elle ne sera plus là. « Ils » le lui ont annoncé au réveil…Les quatre jeunes gars bien charpentés qu’elle débau-che du cirque d’à côté ont l’impression d’accomplir un travail de Sisyphe. Ils ont beau décharger des tonnes d’objets dans la cour devant la maison, il semble qu’il en reste toujours autant à l’intérieur. Pendant ce temps, l’unique pancarte qui annonce

    le vide-grenier improvisé fait son office. Le bou-che-à-oreille fonctionne vite et tout le village rappli-que. Parmi eux, Martine, une amie d’enfance de Marie, la fille de Claire. Elle est bien la seule à éprouver quelques remords et à se préoccuper de Madame Darling, qui semble passer d’un instant à l’autre par tous les états. Martine, de plus en plus inquiète, décide alors d’appeler Marie (Chiara Mastroianni, la véritable fille de Catherine De-neuve) à la rescousse. Vingt ans qu’elle a mis une distance salutaire entre elle et sa mère, qu’elles ne se sont pas vues…�

  • D’Agnès Varda. France. 1981. 1h20. VOST.

    À Los Angeles, les murs ont la parole. D’innombra-bles fresques murales, souvent anonymes, recou-vrent les murs gris et lépreux de couleurs flam-boyantes. La réalisatrice a enquêté durant plus de quatre mois – maniant avec délicatesse et subver-sion sa voix si reconnaissable et sa caméra 16mm – sur cette forme détonante d’art brut. Scènes d’apocalypse guerrière, imitations de toiles classiques, thèmes religieux, héros de cinéma – aux abords des grands studios hollywoodiens – ou de bandes dessinées, mais aussi revendications des minorités portoricaines, noires, féministes, mexicaines : les sujets sont variés, hautement poé-tiques et politiques. Chacun à leur manière et selon leurs moyens, les artistes démontrent que l’art ne se trouve pas uniquement dans les musées, et que la ville appartient à ceux qui la vivent, la peuplent, l’habitent…

    Dimanche 10 février à 12h00 Séance unique présentée par Laure Ménétrier, responsable des musées de Beaune, dans le

    cadre du cycle Histoire de l’art & Cinéma

    � Tous les jours à 12h00 & 14h00 : 4,50€

    � Groupes (scolaires...) : 4€

    � Carte Culture Étudiant : 3€50

    � Jeunes (jusqu’à 18 ans) : 4,50€

    � Cartes d’abonnement 10 places : 52€

    � Tarif réduit : 6,50€

    � Tarif Plein : 8€

    Le court-métrage présenté avant votre film

    Du 30 janvier au 5 février Leçon de choses de Pierre Dugowson 4'20''

    Du 6 au 12 février Eterno Returno de Txema Liron de Robles García 3'53''

    De Pierre Carles et Philippe Lespinasse. France. 2018. 1h40. Avec Jean Lassalle, Pierre Carles...

    Ancien berger qui a vu les ours, les aigles, qui ne craint ni Vladimir, ni Bachar, ni le ridicule, Jean Lassalle est candidat à la présidentielle. Deux ré-alisateurs mythomanes et pas peu fiers sont em-barqués dans sa croisade comme conseillers de campagne. Les deux "perchés" le voient comme le futur président qui va jumeler la France avec des pays révolutionnaires d’Amérique latine. Malgré leur amateurisme et les balles dans le pied de leur candidat, le montagnard béarnais parvient contre toute attente à se qualifier pour le premier tour de l’élection ! Victoire ? Les deux "spins doctors" au-toproclamés et leur champion ne sont pas au bout de leurs surprises… Depuis quelques années le travail de Pierre Carles (La sociologie est un sport de combat, Pas vu pas

    pris, Fin de concession…) se double d’une mise en doute de plus en plus drôlatique de la capacité du cinéma à changer le monde. Il trouve aujour-d’hui son Monsieur Hulot en la personne de Jean Lassalle et signe son film le plus comique.�

    De Ali Abbasi. Suède. 2018. 1h41. VOST. Avec Eva Melander, Eero Milonoff…

    Tina a un physique étrange, et disons-le, avec ses traits bestiaux, un visage réellement disgracieux. Tellement différent qu’on se demande – et cette première réaction nous démontre immédiatement à quel point le propos du film est essentiel ! – com-ment son père, qu’elle visite tendrement en mai-son de retraite, ou ses collègues de travail, arri-vent à la regarder sans ciller… Tina est employée

    des douanes : la meilleure pour renifler, au sens propre, narines dilatées comme une louve, non seulement les substances illicites que tentent de faire passer les voyageurs qui descendent du fer-ry, mais, surtout, leurs… émotions. Quand ils transpirent la honte, la peur, la culpabilité, Tina le sent, et ne se trompe jamais. La police sollicite même son « super pouvoir » pour débusquer, dans un immeuble, des pédophiles qui ont l’air au-dessus de tout soupçons. Un jour, à son poste de douane, passe un homme qui lui ressemble : un physique aussi dérangeant qu’elle, une manière de bouger, de regarder, de sentir de tous ses sens… Tina aurait-elle, enfin, trouvé son semblable ? Intriguée, fascinée, elle le piste, et le découvre, dans les bois, à l'aise comme un animal qui retrouverait son milieu naturel… Commence, alors une relation sauvage, très sur-prenante, où Tina va découvrir ce qu’elle est : un véritable choc existentiel pour elle, et cinématogra-phique pour nous, où un lac, un orage, la pleine lune sont autant d’éléments qui poussent à la mé-tamorphose, dans la douleur comme le plaisir.�

    De Clint Eastwood. USA. 2018. 1h56. VOST. Avec Clint Eastwood, Bradley Coo-per, Laurence Fishburne… À plus de 80 ans, le vétéran Earl Stone, est horti-culteur et s’intéresse plus à ses fleurs qu’à n’im-porte qui dans sa vie. Il est non seulement fauché et seul, mais sa petite entreprise risque d’être sai-sie. Il ne lui reste finalement plus rien d’autre que le vieux pick-up rouillé cabossé qui le traîne depuis des années. Il accepte alors un boulot qui – en apparence – ne lui demande que de faire le chauf-feur. Sauf que, sans le savoir, il s’est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain. Les agents des stups s’intéressant visiblement aussi peu aux Seniors que le reste de l’Amérique, Earl s’adonne à son nouveau job en toute impunité et devient même un passeur extrêmement perfor-mant. Ce qui pousse les chefs du cartel, toujours méfiants, à lui imposer un «supérieur» chargé de le surveiller. Mais ils ne sont pas les seuls à l’avoir dans le viseur : l’agent de la DEA Colin Bates est

    plus qu’intrigué par cette nouvelle «mule». Entre la police, les hommes de main du cartel et les fantô-mes du passé menaçant de le rattraper, Earl est désormais lancé dans une vertigineuse course contre la montre... On contemple depuis les fenêtres du pick-up l’Amérique profonde au son de Ricky Nelson et Dean Martin, la noirceur et l’étendue du trafic de drogues et l’économie sans pitié d’un pays qui laisse des octogénaires comme Earl sans aucune ressource après une vie de travail acharné.�

    De Brian de Palma. États-Unis. 1982. 1h47. VOST. Avec John Travolta, Nancy Allen…

    Un soir, dans un parc, Jack Terry, ingénieur du son, enregistre des ambiances pour les besoins d’un film. Il perçoit soudain le bruit d’une voiture arrivant à vive allure. Un pneu éclate. Le véhicule fou dé-fonce le parapet et chute dans la rivière. Jack plonge et arrache à la mort une jeune femme, Sally. Mais le conducteur est déjà mort… �

    JEUDI 7 FÉVRIER À 20H00 Séance présentée et discutée par les lycéens du

    Castel, Hyppolite Fontaine, Simone Weil et Carnot.

    UNE AFFAIRE DE FAMILLE De Hirokazu Kore-eda. Japon. 2018. 2h01. VOST. Avec Lily Franky, Sakura Andô...Palme d’Or Cannes 2018 La famille Shibata tout entière est passée experte dans l’art du système D. Sous la houlette d’Osamu, le père, attentif et jovial, chacun de ses membres apprend l’art de la débrouille en faisant parfois preuve d’une remarquable inventivité. Le soir venu, on se rassemble, on rigole beaucoup, on se dorlote tendrement en partageant le butin modique autour de l’adorable grand-mère. �

  • Mer

    30

    12h00 Cagliostro VO

    11h40 Une affaire de famille

    11h50 Border

    13h50 Si Beale Street...

    13h50 Ulysse et Mona

    14h00 La Mule

    16h00 Les estivants

    16h10 La Mule

    18h15 Si Beale Street...

    18h15 Les estivants

    20h30 Si Beale Street...

    20h30 Les estivants

    20h30 La Mule

    Jeu

    31

    11h50 Border

    11h40 Une affaire de famille

    13h50 Si Beale Street...

    14h00 Ulysse et Mona

    16h00 Les estivants

    15h30 La Mule

    18h15 Si Beale Street...

    17h45 Les estivants

    20h30 Si Beale Street...

    20h30 Les estivants

    20h00 La Mule

    Ven

    1er

    12h00 Ulysse et Mona

    11h40 Une affaire de famille

    11h50 Border

    13h50 Si Beale Street...

    14h00 Les estivants

    14h00 La Mule

    16h00 Les estivants

    17h00 Ulysse et Mona

    16h10 La Mule

    18h15 Si Beale Street...

    19h00 Un berger et 2 perchés...

    18h15 Les estivants

    20h30 Si Beale Street...

    20h45 Cagliostro VO

    20h30 La Mule

    Sam

    2

    12h00 Un berger et 2 perchés...

    11h40 Une affaire de famille

    11h50 Border

    13h50 Si Beale Street...

    13h50 Ulysse et Mona

    14h00 La Mule

    16h00 Les estivants

    16h10 La Mule

    18h15 Si Beale Street...

    18h15 Les estivants

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    12h00 Cagliostro VO

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    13h50 Ulysse et Mona

    14h00 La Mule

    16h00 Les estivants

    16h10 La Mule

    18h15 Si Beale Street...

    18h15 Les estivants

    20h30 Si Beale Street...

    20h30 Les estivants

    20h30 La Mule

    Lun

    4

    12h00 Border

    11h40 Une affaire de famille

    13h50 Si Beale Street...

    14h00 Ulysse et Mona

    16h00 Les estivants

    15h30 La Mule

    18h15 Si Beale Street...

    17h45 Les estivants

    20h30 Si Beale Street...

    20h30 Les estivants

    20h00 La Mule

    Mar

    5

    11h40 Une affaire de famille

    11h50 Border

    13h50 Si Beale Street...

    14h00 Les estivants

    14h00 La Mule

    16h00 Les estivants

    16h15 Un berger et 2 perchés...

    16h10 Cagliostro VO

    18h15 Si Beale Street...

    18h15 Les estivants

    18h00 La Mule

    20h30 Si Beale Street...

    20h30 La Mule

    Mer

    06

    12h00 Un berger et 2 perchés...

    12h00 Ulysse et Mona

    12h00 La Mule

    13h50 Si Beale Street...

    14h00 Tout ce qu’il me reste...

    14h15 La dernière folie...

    16h00 Les estivants

    16h00 La dernière folie...

    18h15 Si Beale Street...

    17h45 La Mule

    20h30 Si Beale Street...

    20h30 Tout ce qu’il me reste...

    20h00 La dernière folie...

    Jeu

    07

    12h00 Un berger et 2 perchés...

    12h00 Cagliostro VO

    13h50 Si Beale Street...

    14h00 Ulysse et Mona

    14h00 Tout ce qu’il me reste...

    16h00 Les estivants

    15h45 La Mule

    16h00 La dernière folie...

    18h15 Si Beale Street...

    18h00 Les estivants

    18h00 Tout ce qu’il me reste...

    20h30 La dernière folie...

    20h15 La Mule

    Ven

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    12h00 Un berger et 2 perchés...

    12h00 Ulysse et Mona

    13h50 Si Beale Street...

    14h00 Tout ce qu’il me reste...

    14h15 La dernière folie...

    16h00 Les estivants

    16h00 Cagliostro VO

    16h00 La Mule

    18h15 Tout ce qu’il me reste...

    18h15 Ulysse et Mona

    18h15 La dernière folie...

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    20h00 Les estivants

    20h15 La Mule

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    12h00 Un berger et 2 perchés...

    12h00 Ulysse et Mona

    12h00 La dernière folie...

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    14h00 Tout ce qu’il me reste...

    14h00 La Mule

    16h00 Les estivants

    16h15 La dernière folie...

    18h15 Si Beale Street...

    18h00 La Mule

    20h30 Si Beale Street...

    20h30 Tout ce qu’il me reste...

    20h15 La dernière folie...

    Dim

    10

    12h00 La dernière folie...

    11h45 Si Beale Street...

    13h50 Si Beale Street...

    14h00 Tout ce qu’il me reste...

    14h15 La dernière folie...

    16h00 Les estivants

    16h00 La Mule

    18h15 Tout ce qu’il me reste...

    18h40 Ulysse et Mona

    18h15 La dernière folie...

    20h15 Si Beale Street...

    20h15 Les estivants

    20h15 La Mule

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    11

    12h00 Un berger et 2 perchés...

    12h00 Ulysse et Mona

    13h50 Si Beale Street...

    14h00 Tout ce qu’il me reste...

    14h00 La Mule

    16h00 Les estivants

    16h00 Ulysse et Mona

    16h15 La dernière folie...

    18h15 La dernière folie...

    18h00 Cagliostro VO

    18h00 Tout ce qu’il me reste...

    20h15 Si Beale Street...

    20h15 Les estivants

    20h00 La Mule

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    12h00 Un berger et 2 perchés...

    12h00 Ulysse et Mona

    13h50 Si Beale Street...

    14h00 Tout ce qu’il me reste...

    14h00 La Mule

    16h00 Les estivants

    16h00 Ulysse et Mona

    16h15 La dernière folie...

    18h15 Les estivants

    18h00 Cagliostro VO

    18h00 La Mule

    20h30 Si Beale Street...

    20h00 Tout ce qu’il me reste...

    20h15 La dernière folie...

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    PROCHAINEMENT : Deux fils de Félix Moati (13 fév.) - Le silence des autres de A. Carracedo et R. Bahar (13 fév.) - Grâce à Dieu de François Ozon (20 fév.) - La chute de l’empire américain de Denys Arcand (20 fév.) - Wardi de Mats Grorud (27 fév.) - Santiago, Italia de Nanni Moretti (27 fév.) - Sibel de Guillaume Giovantti et Çagla Zencirci (6 mars) - Ma vie avec John F. Donovan de Xavier Dolan (13 mars) - J’veux du soleil de François Ruffin et Gilles Perret (3 avril)…

    FESTIVAL TÉLÉRAMA ENFANTS pendant toutes les vacances de février avec Dilili à Paris, Pachamama, Mary et la fleur de la s orcière, Paddy la petite souris,

    Petits contes sous la neige, La chasse à l’ours, Pa rvana, Cagliostro

    Cinéma ELDORADO / 21 Rue Alfred de Musset 21000 DIJ ON Pour se rendre à l’Eldo : Lignes 5 et 12 arrêt Alfred de Musset / Station Vélodi www.cinema-eldorado.fr / [email protected] / @CinmaEldorado & CinemaEldorado

    GRÂCE À DIEU de François Ozon

    15h20 Cagliostro VF 17h10 Un berger et 2 perchés... 19h00 Ulysse et Mona

    15h45 La chouette 16h45 Ulysse et Mona 18h15 Les estivants

    15h20 Cagliostro VF 17h10 Un berger et 2 perchés... 19h00 Ulysse et Mona

    15h20 Cagliostro VF 17h10 Un berger et 2 perchés... 19h00 Ulysse et Mona

    15h20 Cagliostro VO 17h10 Un berger et 2 perchés... 19h00 Ulysse et Mona

    15h20 Cagliostro VO 17h10 Un berger et 2 perchés... 19h00 Ulysse et Mona

    15h45 La chouette 16h45 Ulysse et Mona 18h15 Les estivants

    15h45 La chouette 16h45 Cagliostro VF