Programme *populaire d'urbanisme - Saint-Roch secteur sud

Programme *populaire d’urbanisme du quartier Saint-Roch secteur sud

Coalition citoyenne – Avril 2015

2 La Coalition citoyenne, 7 avril 2015 http://coalcitoyenne.blogspot.ca/

Table des matières

1. Résumé des principales recommandations .................................................................. 3

2. Présentation du Programme *populaire d’urbanisme .................................................... 4

3. Présentation des collaborateurs de la Coalition citoyenne ............................................ 5

4. Stationnement Dorchester ............................................................................................ 6

5. Verdissement ............................................................................................................... 8

6. Mobilité durable ......................................................................................................... 14

7. Espaces et équipements publics ................................................................................ 18

8. Conclusion ................................................................................................................. 22


1. Résumé des principales recommandations

1.1 Concernant le développement de sites spécifiques

Stationnement Dorchester

− Que la Ville de Québec favorise le développement de ce site comme une extension du secteur

résidentiel de l’îlot des Tanneurs, avec prolongement des rues Narcisse-Belleau et des Voltigeurs;

− Qu’une portion du site accueille un marché public (intérieur et extérieur) pour la population des

quartiers centraux.

Îlot Fleurie

− Que la Ville de Québec privilégie pour ce site une mixité d’usages et des installations récréatives

permettant son utilisation en toute saison;

− Que la Ville de Québec y autorise des événements et animations propices à une cohabitation

harmonieuse avec le voisinage résidentiel;

− Que la Ville de Québec ajoute des arbres en bordure du site.

Parc de la Jeunesse et Centre récréatif

− Que la Ville de Québec procède à des interventions (aménagement, signalisation, entretien) pour

sécuriser et revaloriser le parc de la Jeunesse;

− Que la Ville de Québec dote le quartier Saint-Roch d’un véritable centre récréatif communautaire

comparable à ceux des autres quartiers.

1.2 Concernant le transport actif et la sécurité des déplacements dans le quartier

− Que la Ville de Québec applique son Plan de mobilité durable et qu'elle en adopte un

spécifiquement pour le centre-ville;

− Que la Ville de Québec développe un réseau de rues résidentielles partagées à l’intérieur du

quartier Saint-Roch;

− Que la Ville de Québec place les piétons et les cyclistes au cœur de ses stratégies de mobilité.

1.3 Concernant le verdissement

− Que la Ville de Québec se dote d'un véritable plan de verdissement, et que sa réglementation soit

ajustée pour favoriser des initiatives de verdissement adaptées aux espaces publics et propriétés

privées du quartier;

− Que la Ville de Québec hausse le pourcentage d'aire verte exigé à 10 % et plus dans les zones où il

est inférieur à ce taux et qu’elle exige une marge de recul pour les nouvelles constructions;

− Que la Ville de Québec prévoie l’aménagement de parcs accessibles dans les secteurs résidentiels

du quartier.


2. Présentation du Programme *populaire d’urbanisme

Démarche de la Coalition citoyenne

Suivant l’annonce du PPU – portion sud de Saint-Roch à l’automne 2014, le Comité citoyen de Saint-

Roch a sollicité un soutien de la Table de quartier L’EnGrEnAgE de Saint-Roch pour proposer aux

résidentes, résidents et regroupements du quartier une démarche collective en marge de la consultation

préliminaire de la Ville de Québec. L’objectif était de se mobiliser, de poursuivre les réflexions et les

échanges sur l’aménagement du quartier, de doter les citoyennes et citoyens d’une tribune supplémentaire

pour élaborer et déposer des propositions concrètes : un Programme *populaire d’urbanisme (P*PU)

Au total, environ 25 personnes – des représentants du Comité citoyen, de Verdir et Divertir, de Bien vivre

à Saint-Roch, des gens impliqués à la Table de quartier l’EnGrEnAgE et d’autres résidentes et résidents –

ont participé aux rencontres de la Coalition et aux cinq chantiers spécifiques du Programme *populaire

d’urbanisme : aménagement du stationnement Dorchester; verdissement; mobilité et déplacements; îlot

Fleurie; parc de la Jeunesse et Centre récréatif Saint-Roch.

La démarche et les recommandations du P*PU ont aussi été alimentées par les idées, commentaires,

préoccupations de centaines d’autres personnes membres des collectifs participants ou rejointes lors de

leurs activités de réflexion et de consultation sur les enjeux urbanistiques du quartier.

Par exemple, le Comité citoyen a tenu une consultation lors de la fête du quartier Saint-Roch de 2013 afin

de recueillir les coups de cœur et les coups de gueule des gens qui fréquentent le quartier. L'organisme

Verdir et Divertir, actif dans l'îlot des tanneurs, a quant à lui mené des consultations sur les rues partagées

et le verdissement de façade. L'EnGrEnAgE a recueilli plusieurs témoignages concernant l’aménagement

et le verdissement du parvis de l'église Saint-Roch, les intersections dangereuses, les parcs et la mobilité

durable dans le quartier.

Comme suite aux propos recueillis lors de ces consultations citoyennes, il a été facile pour la Coalition

d'identifier ses chantiers. Trois rencontres ont été tenues – une rencontre d’info-discussion le 15 janvier,

un atelier de design (« carto-atelier ») le 12 février, une réunion plénière le 23 février – afin de dégager

des propositions finales des citoyennes et des citoyens de Saint-Roch.

L'ensemble de cette démarche s’est tenu de manière bénévole et dans l'espoir que ces propositions soient

prises en considération par l'administration municipale. La déception concernant la procédure qui a mené à

l'adoption du PPU secteur nord est généralisée, mais c'est de bonne foi que nous avons pris part au second

processus de consultation, lors du Forum de discussion, en ligne et par notre initiative collective. Nous

l’avons fait avec l’espoir, évidemment, de voir les résultats de notre démarche pris en compte dans la

version définitive du PPU – portion sud.


3. Présentation des collaborateurs de la Coalition citoyenne

Le Comité citoyen de Saint-Roch

Le Comité citoyen de Saint-Roch a été formé en 2012 dans la foulée du PPU d’entrée de ville. Il s'agit

d'un réseau informel d'une quinzaine de citoyennes et de citoyens ayant à cœur la qualité de vie dans

Saint-Roch.

Verdir et Divertir

Organisme à but non lucratif, Verdir et Divertir a été fondé en 2009 par Frédéric Dutil et Anne Bureau et

constitué en OBNL en 2010. Par des actions basées sur la consultation, la sensibilisation, la mobilisation,

il favorise et soutient l’appropriation par les résidentes et résidents de leur milieu et de leur qualité de vie.

Ses actions et valeurs s’inscrivent dans une perspective globale à l’échelle locale, à travers la participation

citoyenne. Elles touchent le verdissement et l’aménagement urbains, la valorisation de la culture locale et

du commerce de proximité, les rapprochements artistes/communauté, plus spécifiquement dans l’îlot des

Tanneurs.

Collaborations spéciales

Bien vivre à Saint-Roch

Bien vivre à Saint-Roch est un regroupement de citoyens et de citoyennes de la partie nord du quartier

adoptant des initiatives de verdissement. Des citoyens du regroupement ont participé à la démarche de la

coalition. Bien que leur participation fut à titre individuel, elle a amené une expertise en verdissement au

sein de la Coalition.

L'EnGrEnAgE

La Table de quartier l’EnGrEnAgE de Saint-Roch est un lieu de réflexion, d’échange et d’action pour les

groupes communautaires et les citoyens de Saint-Roch qui partagent le désir d’améliorer la qualité de vie

dans le quartier. L'EnGrEnAgE a assuré un rôle fédérateur au sein de la Coalition en facilitant la

mobilisation et l'organisation des activités. Un stagiaire en urbanisme, Alexandre Jobin, nous a aussi

soutenus dans nos démarches.

Commun’Action 0-5 ans Saint-Sauveur Saint-Roch

Commun’Action 0-5 ans Saint-Sauveur et Saint-Roch est un regroupement de partenaires et de parents de

la Basse-Ville de Québec mobilisés autour de la petite enfance et ayant comme mission de développer

avec les familles un environnement favorisant le développement global de l’enfant de 0-5 ans et de

favoriser son intégration à l’école. L’agente de liaison de l’organisme a animé l’un des groupes de travail

sur le parc de la Jeunesse et le Centre récréatif Saint-Roch lors de la rencontre du 12 février.

Et plusieurs autres acteurs et actrices du quartier!


4. Stationnement Dorchester

Le grand stationnement Dorchester, surnommé le « stationnement Kevlar », est une source d'inquiétude

pour les citoyennes et citoyens du quartier. La peur d'un « gros bloc genre Place Québec » (sic) a été

exprimée.

Le carto-atelier du 12 février a permis de préciser certaines idées au sujet de l’avenir de ce stationnement.

Dans les discussions, les points suivants reviennent : il faudrait inclure un ou deux parcs publics pour la

verdure; un petit marché serait intéressant; les constructions ne devraient pas dépasser 3 ou 4 étages; le

site devrait être consacré à de l’habitation avec possibilité de commerces au niveau de la rue. Certaines

personnes demandaient des arbres sur la rue Saint-Vallier. L'idée de fragmenter le site par la prolongation

des rues Narcisse-Belleau et des Voltigeurs passait très bien.

COMPTE TENU des opinions entendues et des idées d’aménagements émises;

COMPTE TENU des préoccupations et des idées qui ressortent du rapport du Forum de discussion tenu

par la Ville de Québec et le Conseil de quartier de Saint-Roch en décembre 2014;

COMPTE TENU de la présence d’îlots de chaleur dans le secteur concerné;

LA COALITION PROPOSE que ce terrain soit développé comme une extension du secteur résidentiel

de l’îlot des Tanneurs (entre la rue Saint-Vallier Est et le coteau Sainte-Geneviève). Les rues Narcisse-

Belleau et des Voltigeurs y seraient prolongées jusqu’à la rue de Sainte-Hélène et des petites places

publiques seraient aménagées aux extrémités du site (Figure 1).

Figure 1 Plan proposé pour le site du stationnement Dorchester. Crédit : Alexandre Jobin.


Plutôt qu’un édifice de fort gabarit, des maisons de ville mitoyennes d’au plus quatre étages (Figure 2),

avec cour arrière et toits verts, seraient construites sur ce terrain. Leur rez-de-chaussée pourrait

accueillir une fonction commerciale et une partie du site serait occupée par un marché public (intérieur

et extérieur) ciblant d’abord la population des quartiers centraux.

En cohérence avec la trame urbaine environnante, ces propositions favoriseraient la densification du

secteur. Elles s’inscrivent dans un souci de préserver la marchabilité du quartier, à proximité des escaliers

Badelard et Lavigueur. Elles contribueraient aussi à maintenir la diversité de l’offre de logement, à

combler des besoins en services de proximité, à ajouter du verdissement au sol et en hauteur.

L’ensemble pourrait contenir de 100 à 130 unités d’habitation de type 3 ½ ou 4 ½, et viendrait bonifier

substantiellement l’offre de logement tout en respectant les caractéristiques du secteur de l’îlot des

Tanneurs.

Figure 2 Esquisse d’une extension de l’îlot des Tanneurs dans le stationnement Dorchester. Crédit : Marc Boutin.

Le type de bâtiments suggéré permet une ventilation naturelle des appartements et profite de l’effet

rafraîchissant de la verdure dans les cours. Les maisons sur l’étroite rue Sainte-Hélène profitent de la

lumière du côté sud.

La prolongation de la rue Narcisse-Belleau viendrait renforcer le lien piéton entre l’escalier Badelard, la

rue Narcisse-Belleau actuelle et l’important arrêt d’autobus à côté de l’édifice La Fabrique.

La petite place publique à proximité de cet arrêt d’autobus agrémenterait aussi la zone près de

l’intersection de Dorchester et Sainte-Hélène.


5. Verdissement

En matière de verdissement, les résidentes et résidents du quartier se questionnent beaucoup sur ce qui est

autorisé et sur les démarches à effectuer. Les normes pour verdir leur maison ou édifice de copropriétés

leur semblent restrictives. Ils se demandent également quelles sont les initiatives mises de l’avant par la

Ville pour favoriser l’ajout de verdissement, tant pour les terrains privés que les espaces publics.

La Direction régionale de santé publique de Québec indique dans son portrait de santé 2006-2010 que la

population de Basse-Ville-Limoilou-Vanier vit 3,3 ans de moins que l’ensemble de la population de

Québec. Le centre-ville de Québec est exposé à des concentrations importantes de polluants

atmosphériques générées par ses activités industrielles et la circulation automobile. On y retrouve aussi

des températures estivales écrasantes induites par la grande minéralisation du milieu, soit le

phénomène des îlots de chaleur. Les impacts sont réels sur la santé humaine.

La végétation apparaît donc comme un élément essentiel dans l’attraction et la rétention de nouvelles

résidentes et de nouveaux résidents, pour une densification réussie. Pour les familles, la localisation des

parcs où les enfants peuvent jouer est une préoccupation. En effet, ceux-ci sont surtout concentrés dans la

portion nord du quartier, au-delà d’artères de circulation à fort débit qui les rendent difficilement

accessibles à vélo, à pied, par des enfants, aînés, personnes à mobilité réduite (Figure 3).

Figure 3 Localisation des parcs. Crédit : Alexandre Jobin.


Ces constats ont été faits à maintes reprises, tant à l’occasion des activités de Bien vivre à Saint-Roch et

de Verdir et Divertir au fil des années que lors des récentes rencontres de la Coalition.

COMPTE TENU de la présence d’îlots de chaleur dans Saint-Roch et de leurs effets néfastes avérés sur la

santé, la qualité de l’air et la qualité de vie;

COMPTE TENU du souhait de beaucoup de résidentes et résidents de verdir leur propriété et de voir

davantage de verdure dans l’espace public;

COMPTE TENU de la rareté des espaces non bâtis ou minéralisés pouvant accueillir des végétaux;

COMPTE TENU des grilles de spécification qui fixent actuellement à 0 % le pourcentage d’aire verte

exigé dans plusieurs secteurs du quartier;

LA COALITION PROPOSE d’intégrer au PPU un plan de verdissement et de réviser la

réglementation de zonage pour hausser le pourcentage d’aire verte exigé qui est actuellement de

0 % pour la majorité des sites non construits (Figure 4). La réglementation devrait exiger plus de 10 %

pour toute nouvelle construction ou rénovation majeure et tenir compte des surfaces verdies

verticalement.

Figure 4 Pourcentages d’aire verte exigés. Crédit : Alexandre Jobin.


LA COALITION PROPOSE que soit imposée pour toutes nouvelles constructions une marge de recul

(Figures 5 et 6) en façade pour la plantation de végétaux. Elle propose que soient autorisées et favorisées

des solutions de verdissement innovantes adaptées aux contraintes urbaines, notamment au moyen de

plantes grimpantes sur les murs des édifices ou sur des structures pouvant remplir diverses fonctions

dans l’espace public.

Figure 5 Marge de recul en façade. Photo : Verdir et Divertir.

Figure 6 Marge de recul en façade. Photo : Verdir et Divertir.


Les plantes grimpantes peuvent coloniser dans l’espace public des structures de différentes formes qui

peuvent aussi avoir la fonction de bollards ou de supports à vélo, et ce, avec une emprise au sol

minimale et un déploiement contrôlé (Figures 7 et 8).

Figure 7 Exemple de structures colonisées de lierre qui remplacent les bollards. Photo : Google Street View. Infographie : Verdir et Divertir

Figure 8 Exemple de structures colonisées de lierre sur lesquelles on peut attacher un vélo. Photo : Google Street View. Infographie : Verdir et Divertir


Actuellement, la majorité des rues étroites de Saint-Roch n’ont aucun espace pour la plantation. Il faut

trouver des façons de libérer de l’espace à des fins de verdissement, telles qu’une marge de recul par

rapport à la ligne de lot en façade des nouvelles constructions, ou une ouverture sur leur cour verdie.

L’espace laissé libre entre l’édifice et le trottoir serait planté d’arbustes, de lierres, de fleurs ou encore

d’arbres filiformes (Figure 9). On augmente ainsi la valeur du projet tout en bonifiant l’espace

collectif.

Figure 9 Marge de recul actuelle de l’édifice La Fabrique. Photo : Google Street View

Avec les plantes grimpantes sur les murs des édifices, le potentiel de verdissement peut dépasser de

quatre fois celui de l’empreinte au sol du bâtiment. Cette solution est d’ailleurs largement implantée

dans les grandes villes pionnières en matière de verdissement (Portland, Seattle, Berlin, Malmö).

LA COALITION RECOMMANDE, enfin, que le PPU prévoie l’implantation de nouveaux parcs à

l’intérieur des secteurs résidentiels, et l’acquisition de terrains à cette fin. Ces parcs à l’échelle locale

doivent être facilement accessibles et desservis par des corridors piétons et cyclables.

Les mesures proposées permettraient de combler un besoin criant de végétalisation à Saint-Roch, qui a du

retard en la matière. Ingrédient du quartier idéal identifié lors du Forum de discussion de décembre

2014, le verdissement est présenté comme un enjeu prioritaire de l’arrondissement. Il a été intégré dans

d’autres PPU au Québec, notamment à Griffintown (Montréal), quartier central industriel et ouvrier en

revitalisation.


Pour les prochaines années, l’administration municipale s’est donnée comme objectif de densifier le

centre-ville, ce qui est possible puisque plusieurs terrains sont disponibles pour le faire. Le verdissement

apparaît comme une des conditions sine qua non à l’atteinte de l’objectif désiré. La qualité des villes ne se

mesure plus par la hauteur de ses gratte-ciel, mais plutôt par sa quantité d’espaces verts. La nouvelle

norme ISO 37120 sur la qualité des villes inclut le verdissement comme critère de pondération.

Comme quoi les villes du futur prennent cette mesure très au sérieux!


6. Mobilité durable

Le quartier Saint-Roch semble posséder, a priori, les caractéristiques idéales pour la marche et le

vélo : localisation centrale, densité appréciable, services de proximité à distance de marche de

toutes les résidences, trame urbaine perméable. Malheureusement, ce potentiel ne peut pas

s’exprimer pleinement en raison de plusieurs contraintes.

Les participants et les participantes à l’atelier de cartographie ont signalé plusieurs points

névralgiques dans le quartier et ont proposé des actions concrètes, dont la plupart ont fait l'objet

de consensus. Des problèmes de sécurité ont d'abord été dénoncés en lien avec certaines

intersections dangereuses et, de façon plus générale, la difficulté de circuler à pied et à vélo de

manière fluide et sécuritaire a aussi été déplorée. Selon ces participantes et participants, la Ville

de Québec devrait appliquer son Plan de mobilité durable et en développer un spécifiquement

pour son centre-ville, le quartier Saint-Roch, en mettant l’accent sur les déplacements actifs.

Plus spécifiquement, voici donc ce que la Coalition propose.

6.1 Les intersections dangereuses et les feux piétons

Les feux piétons doivent être intégrés au cycle des feux de circulation automobile afin de

diminuer le temps d'attente et d’améliorer la sécurité des citoyens. Par exemple, les piétons

devraient pouvoir traverser la rue dans le même sens que la circulation automobile avec un feu

indicateur sécuritaire. De plus, il est essentiel que les passages piétons exclusifs soient obtenus

rapidement sur demande.

Les intersections suivantes ont été reconnues dangereuses. Nous proposons un réaménagement de

la chaussée afin de les sécuriser.

Langelier — Charest Est — Saint-Vallier Est

De la Couronne — côte d'Abraham (en face de l’escalier du Faubourg)

De la Couronne — du Prince-Édouard

Saint-Anselme — Simon-Napoléon-Parent (l’accès au parc Victoria)

Le point de jonction entre Dorchester et l’autoroute Laurentienne

Charest — Monseigneur-Gauvreau

Les bretelles d’entrée et de sortie de l’autoroute 440

Il existe d’autres intersections dangereuses, pour lesquelles le problème pourrait cependant être

réglé en posant des panneaux ARRÊT ou des feux piétons fonctionnels (sans délai sur demande

ou intégré au cycle des lumières).

Prince-Édouard et Saint-Dominique

Prince-Édouard et Caron

Langelier et des Commissaires

Saint-Anselme et des Commissaires

Saint-Roch et du Roi

Saint-Dominique et Charest Est

De la Couronne et du Roi

De la Couronne et Saint-Joseph


De la Couronne et Charest Est

Dorchester et Saint-Joseph

Dorchester et Charest Est

Arago et Narcisse-Belleau

6.2 Les pôles d'attraction

Plusieurs pôles d'attraction existent dans le quartier. Il importe d’en tenir compte dans nos

actions, car ces pôles attirent beaucoup de gens, de l’intérieur ou de l’extérieur du quartier.

Plusieurs supports à vélo devraient être installés à proximité de ces pôles d’attraction et des

traverses piétonnières sécuritaires aménagées pour s’y rendre. Voici les principaux pôles

d'attraction qui ont été soulignés.

La bibliothèque Gabrielle-Roy.

L’ascenseur du Faubourg.

Le Théâtre de la Bordée.

L'Intermarché Saint-Roch, le Métro, les Escomptes Lecompte et les autres commerces de

proximité de la rue Saint-Joseph.

Le parc de la Jeunesse et la rivière Saint-Charles.

Le parc Victoria.

L'École des Berges.

Le Jardin Saint-Roch.

6.3 Les liens

Les liens qui nous unissent aux quartiers voisins ont aussi été portés à notre attention étant donné

leur importance. Nous proposons que ces liens fassent l'objet d'aménagements favorisant le

transport actif.

La rue du Pont et le pont Dorchester.

Le pont Drouin et la passerelle du parc Victoria.

L'ascenseur du Faubourg ainsi que tous les escaliers du quartier.

La rue Saint-Joseph et sa continuité vers le quartier Saint-Sauveur.

Le boulevard Charest Est et la piste cyclable de la rivière Saint-Charles, comme lien avec

le Vieux- Port.

Le boulevard Charest Est et sa continuité vers le quartier Saint-Sauveur.


Figure 10 Carte - Mobilité Saint-Roch


6.4 Le transport à vélo

En tant que quartier central densément peuplé, nous croyons que Saint-Roch a tout à gagner à

favoriser la circulation à vélo. Comme il est actuellement difficile de circuler sur deux roues dans

le quartier, la Coalition propose des solutions simples et peu coûteuses qui encourageront ce

mode de déplacement écologique.

Installer plusieurs supports à vélo, et ce, à proximité des endroits achalandés.

Autoriser la circulation à vélo à double sens sur les rues à sens unique, mais

principalement sur Saint-Vallier Est, Saint-Joseph Est, Arago Est, du Parvis et du Pont.

Mettre en place de pistes cyclables sur les artères à fort débit telles que le boulevard

Charest, la rue du Prince-Édouard, la côte d'Abraham et le boulevard Langelier.

6.5 Le partage de la chaussée

La Coalition propose que toutes les rues secondaires du quartier deviennent des rues partagées,

soit des rues où la ségrégation des usages est abolie et où un moyen de transport n'a pas préséance

sur les autres. La limite de vitesse de ces rues devrait être de 20 km/h.

La rue du Parvis serait particulièrement pressentie pour devenir une des premières à obtenir le

statut de rue partagée. En effet, elle est centrale et offre un lien direct au parc de la Jeunesse, à la

marina et à la rivière Saint-Charles. Elle devrait donc être mise en évidence et offrir un moyen

sécuritaire pour traverser le boulevard Prince-Édouard.


7. Espaces et équipements publics

Lors des rencontres de la Coalition, dans les échanges sur les espaces publics, les résidentes et résidents

ont signalé le manque de toilettes publiques, de bancs et rappelé la présence des itinérants. Le peu de

services et équipements communautaires récréatifs et sportifs dans Saint-Roch, déploré depuis plusieurs

années, a été réitéré. Les incertitudes quant au sort du Centre récréatif actuel ou à un éventuel nouveau

centre ont inspiré des propositions pour tirer le meilleur parti du site actuel.

L’îlot Fleurie a été identifié comme autre site à mieux valoriser. Un projet de vélo-parc élaboré en 2010-

2011, inspiré par des aménagements semblables dans des villes américaines dont Seattle (Figures 14 et 15),

avait déjà retenu l’attention, et l’un des porteurs du projet initial, Pietr Agneessens, a participé aux

échanges. L’historique du site à l’époque du Groupe d’animation de l’îlot Fleurie a aussi été rappelé.

Figure 11 Projet Vélo-parc - îlot Fleurie (2011) par Pieter Agneessens (en ligne sur SlideShare.com), avec l’Association pour le développement des sentiers de vélo de montagne au Québec

COMPTE TENU des besoins du quartier Saint-Roch en matière d’équipements et de services récréatifs et

sportifs communautaires;

COMPTE TENU des possibilités de l’îlot Fleurie et du parc de la Jeunesse en tant qu’aires vertes du

quartier où des arbres peuvent pousser;

COMPTE TENU du potentiel et de la localisation avantageuse de ces deux sites, et du fait qu’ils sont

sous-exploités;

LA COALITION PROPOSE de miser sur des usages et équipements récréatifs communautaires afin

de revaloriser ces deux espaces publics tout en répondant aux besoins des citoyennes et citoyens de

Saint-Roch.

7.1 Îlot Fleurie

Pour l’îlot Fleurie, la Coalition prône une mixité d’usages et une cohabitation harmonieuse avec le

voisinage résidentiel. Elle propose l’aménagement d’un vélo-parc sur la portion dénivelée (sud).

La Coalition propose également un terrain de basketball sur la portion plane (nord), sous les bretelles

d’autoroute. Elle recommande que le reste du site demeure une aire libre, avec une patinoire de glace

naturelle l’hiver (Figure 12).


Figure 12 Îlot Fleurie - Éléments proposés. Carte : OpenStreetMap

Figure 13 (gauche) Îlot Fleurie (rue de l’Éperon). Source : Google Street View (2014) Figure 14 (droite) Piste et rampe, vélo-parc I-5 Colonnades, Seattle (2014)

Figure 15 Rendu visuel (2013), projet Gateway Green, Porland, Oregon. Source : International Mountain Bicycling Association.


La Coalition estime que le parc peut accueillir événements et animation n’impliquant pas une occupation

trop longue et bruyante. Un passage piéton et cyclable reliant l’îlot résidentiel et le coin Charest –

Monseigneur-Gauvreau est aussi suggéré. Enfin, puisque l’îlot Fleurie est un des seuls sites du quartier qui

le permet, la Coalition demande l’ajout d’arbres à petit déploiement en bordure.

La Coalition estime par ailleurs que le PPU – portion sud offrirait une belle occasion de souligner, en

l’immortalisant, l’histoire de l’îlot Fleurie, intimement liée au développement du quartier et au rôle qu’y

ont tenu les artistes et la participation citoyenne. Il subsiste de cette histoire quelques œuvres, du côté est

de la rue de l’Éperon, et des traces d’aménagements au pied du coteau. Un jardin de sculptures, avec

plaques et panneau d’interprétation, pourrait être aménagé. Une programmation culturelle ouverte à tous

contribuerait à perpétuer l’esprit du lieu.

Enfin, les membres de la Coalition qui ont participé au Carto-atelier portant sur ce site ont insisté sur

l’importance d’en faciliter l’accès à vélo et sur sa localisation stratégique, non seulement pour le

quartier, mais pour améliorer le lien entre Saint-Roch et le secteur du Vieux-Port et du Vieux-Québec. Un

lien mécanique accessible aux piétons, poussettes, vélos leur semblerait avantageux à cette hauteur de la

falaise pour relier la Basse-Ville et la Haute-Ville. Ils tiennent par ailleurs à la forêt urbaine dans le

coteau et espèrent ne pas la voir disparaître sous des constructions.

7.2 Parc de la Jeunesse

Rendre le site du parc de la Jeunesse plus sécuritaire

L’aménagement du parc de la Jeunesse, situé près de la rivière Saint-Charles et de l’École des Berges,

présente certains problèmes liés aux diverses utilisations qui en sont faites. En effet, il est utilisé en

journée par des enfants, des familles, des marcheurs et des cyclistes; en soirée et pendant la nuit, il attire

notamment des personnes consommatrices de drogues. De plus, pour accéder au parc, il faut traverser des

artères à fort débit, ce qui nuit à la sécurité des utilisateurs. La Coalition croit que des modifications au

parc et à ses alentours permettraient de le rendre plus sécuritaire :

poser une barrière entre les terrains de jeux et la piste cyclable;

changer la signalisation de la piste cyclable pour réduire la vitesse de circulation;

ajouter de l’éclairage et tailler les buissons plus près du sol pour diminuer les utilisations

indésirables du parc;

faciliter l’accès au site par les rues du Pont et Prince-Édouard pour les piétons.

Revaloriser le parc de la Jeunesse et le Centre récréatif Saint-Roch

La localisation stratégique du parc de la Jeunesse et du Centre récréatif Saint-Roch, à laquelle s’ajoute

l’absence d’un véritable centre sportif dans le quartier, font regretter à plusieurs que les installations et

activités récréatives n’y soient pas plus nombreuses. Celles et ceux qui ont participé aux consultations de

la Coalition ont soumis plusieurs idées pour que le site soit plus vivant et qu’il réponde mieux aux besoins

de la population :

aires de soccer et de basketball;

sentier de ski de fond ou de patin et butte de neige pour la glissade l’hiver;

jeux d’eau;

activités nautiques (kayak, canot, baignade, etc.) sur la rivière Saint-Charles;

aménagement favorisant le lien entre la marina et le Centre récréatif;


animation du Centre récréatif par un organisme du milieu pour constituer une véritable offre

d’activités destinée, entre autres, aux familles, aux personnes défavorisées et aux personnes à

mobilité réduite;

agrandissement du Centre récréatif actuel, en empiétant sur une partie du stationnement et,

considérant la contamination du sol, en construisant en surface (sur dalle de béton, pilotis, etc.).

Figure 16 Parc de la Jeunesse, Centre récréatif. Vue satellite : Google Maps (2014)

Autres propositions liées aux espaces et équipements publics

Afin de rendre les espaces publics plus propices à la détente et plus adaptés aux besoins des personnes qui

les fréquentent, la Coalition propose :

de rendre des toilettes publiques disponibles à la population près des pôles d’attraction

(bibliothèque, parcs, etc.);

d’ajouter des bancs non seulement dans les parcs, mais aussi sur les rues à forte affluence (par

exemple Saint-Joseph);

que du mobilier urbain varié (par exemple des fontaines d’eau) soit ajouté aux parcs en fonction

de leurs utilisations.


8. Conclusion

Avec ce mémoire présentant les propositions d’un Programme *populaire d’urbanisme, la Coalition et les

personnes ayant participé à cette démarche ont souhaité apporter une contribution substantielle au débat

public dans le cadre de la consultation préliminaire pour le Programme particulier d’urbanisme de

Saint-Roch – portion sud.

L’invitation à participer à cette consultation en amont lancée par la Ville de Québec portait le titre

« Vision pour l’aménagement du quartier Saint-Roch ». La coalition a répondu à l’appel et présente une

vision d’un quartier mieux aménagé en y allant de propositions concrètes selon quatre grand thèmes : le

développement immobilier du site du stationnement Dorchester, le verdissement, la mobilité durable,

ainsi que les espaces et équipements publics sur certains sites (îlot Fleurie, parc de la Jeunesse).

Malgré la déception consécutive au précédent PPU (entrée de ville), où la voix citoyenne ne semble pas

avoir été prise en compte, la Coalition a participé de bonne foi à cette nouvelle consultation, la Ville de

Québec affirmant vouloir consulter en amont afin d’intégrer les propositions des gens du quartier avant

que les plans du nouveau PPU (Saint-Roch Sud) ne soient finalisés.

Les membres de la Coalition n’ont pas ménagé leur temps ni leurs efforts afin d’élaborer une grande

variété de propositions réalisables – qui existent ailleurs – visant à améliorer le quartier. Un grand

nombre de ces propositions rejoignent d’ailleurs des préoccupations citoyennes exprimées et faisant

largement consensus lors des consultations organisées par la Ville de Québec : remue-méninges auprès de

groupes-témoins de novembre 2014, Forum de discussion du 8 décembre 2014.

La Coalition citoyenne a choisi de participer à cette consultation, mais la Ville de Québec doit être bien

consciente que si ses propositions et celles d’autres personnes ou groupes populaires du quartier ne sont

pas prises en considération, la confiance dans l’administration municipale sera durablement ébranlée.

Il ne faudrait pas développer le quartier contre ses habitantes et habitants, mais pour et avec eux : tel

devrait être le mandat des élus les représentant. Pour densifier Saint-Roch, pour voir plus de résidents s’y

installer durablement, il est impératif d’en faire un quartier à échelle humaine, agréable à vivre et habiter.

Viser une amélioration de la qualité de vie devrait donc être une préoccupation tant pour la Ville de

Québec que pour les promoteurs immobiliers : c’est dans leur propre intérêt autant que dans celui des

citoyennes et citoyens. C’est une condition essentielle d’un développement harmonieux, qui permet de

concilier dynamisme économique et épanouissement des citoyens.

Documents

Programme *populaire d'urbanisme - Saint-Roch secteur sud