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LA LOIRE ET SA REGION Politique Economie Rédaction : 6 Esplanade de France, CS16438, 42964 Saint-Etienne Cedex 9 - 04 77 91 47 47 - Fax : 04 77 91 48 99 - [email protected] «S i le débat sur le mariage pour tous avait traîné plus longtemps, il y aurait eu encore plus de dérapages » estime Régis Juanico. Le député socia- liste de la 1 re circonscription n’est donc pas mécontent que la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe, ait définitivement été adoptée, en deuxième lec- ture mardi à l’Assemblée natio- nale. « Il était temps qu’on en finisse » soupire le Stéphanois. « On y a consacré beaucoup trop de temps » reconnaît éga- lement son collègue socialiste Jean-Louis Gagnaire. « Ça n’a pas favorisé l’évolution des mœurs et l’homophobie, j’espère que cela s’apaisera ». Ce marathon législatif de quatre mois a, en effet, déclen- ché maints débordements dans la rue, lors des manifesta- tions d’opposants ou de défen- seurs du projet, mais aussi dans l’hémicycle. Quelques jours après le fameux vote solennel, les passions demeu- rent vives. Le ton emporté de François Rochebloine en est une illustration. « Quand on veut une France apaisée, on ne provoque pas » tonne le député centriste du Gier. « On nous a même traités d’homophobes. Alors quand on nous provoque, on répond par la provocation » s’énerve le Saint-Chamonais. « Mais bien sûr, je n’approuve pas ce qui s’est passé dans l’hémicycle, mais on peut le comprendre » insiste M. Rochebloine. Un point de vue que partage Yves Nicolin. « Parce que l’on n’est pas favorable à un texte, il y a des sous-entendus d’intoléran- ce, d’homophobie, je com- prends que l’on ait envie de donner des claques » juge le député UMP du Roannais. « Et les débordements les plus intenses se sont passés à 3-4 heures du matin, quand tout le monde est fatigué. D’accord, ça n’excuse pas, mais ça expli- que. Et puis, ces débordements in fine, ce ne sont que des pec- cadilles ». Yves Nicolin, de la fenêtre de son bureau de l’Assemblée nationale a aussi vu les dérives de certains quidams en bas du Palais Bourbon. « Alors oui, bien sûr que je les condamne, mais ils sont l’œuvre de cas- seurs. D’ailleurs je me deman- de s’ils n’ont pas été orchestrés pour décrédibiliser la manifes- tation » insinue même le Roan- nais. « Parce que l’ensemble des opposants ont toujours manifesté dans un esprit bon enfant. Paul Salen, lui aussi montre du doigt ces casseurs « qu’il ne faut pas confondre avec la majorité des oppo- sants ». Un point essentiel pour le député UMP du Forez « qui est contre toute forme de vio- lence ». À l’intérieur de l’Assemblée nationale comme à l’extérieur. « On peut ne pas être d’accord, on peut échanger, mais s’invec- tiver non : quand on est élu on doit montrer l’exemple » souli- gne M. Salen. « Un exemple que l’entourage de ministres n’a pas montré. Certains étaient très arrogants ». « Quand on veut faire passer un texte comme cela, on fait un référendum. Il n’y aurait pas eu de débordement » regrette M. Rochebloine. « Régis Juanico « comprend » certes « les crispations parce que le débat était sociétal. On se souvient de la dureté du débat sur le Pacs. Et après c’est rentrée dans les mœurs. » « Tout rentera dans l’ordre quand ça va se mettre en place » assure Jean-Louis Gagnaire. » Véronique Miot « Ce débat sur le mariage pour tous, il était temps que l’on en finisse » Vu de la Loire. De droite, de gauche, du centre, les députés du département condamnent les débordements dans l’hémicycle, comme dans la rue. Mais évidemment, ils en font une lecture différente selon s’ils défendaient ou s’opposaient au texte, voté mardi. Yves Nicolin (UMP) : « Les débordements les plus intenses se sont passés la nuit, quand tout le monde est fatigué ». Ph Claude Essertel Régis Juanico (PS) : « Je comprends les crispations parce que le débat était sociétal ». Ph Philippe Vacher « Ces débordements : des peccadilles » Yves Nicolin député UMP de la 5 e circonscription A Vienne, un arrêté pour permettre à

Progres 27.04.13 mpt

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LA LOIRE ET SA REGION Politique EconomieRédaction : 6 Esplanade de France, CS16438, 42964 Saint-Etienne Cedex 9 - 04 77 91 47 47 - Fax : 04 77 91 48 99 - [email protected]

12 ! LE PROGRES - SAMEDI 27 AVRIL 2013 LOI

« Si le débat sur lemariage pour tousavait traîné plus

longtemps, il y aurait eu encoreplus de dérapages » estimeRégis Juanico. Le député socia-liste de la 1re circonscriptionn’est donc pas mécontent quela loi ouvrant le mariage etl’adoption aux couples demême sexe, ait définitivementété adoptée, en deuxième lec-ture mardi à l’Assemblée natio-nale. « Il était temps qu’on enfinisse » soupire le Stéphanois.« On y a consacré beaucouptrop de temps » reconnaît éga-lement son collègue socialisteJean-Louis Gagnaire. « Ça n’apas favorisé l’évolution desmœur s et l ’h o m o p h obie ,j’espère que cela s’apaisera ».Ce marathon législatif dequatre mois a, en effet, déclen-ché maints débordementsdans la rue, lors des manifesta-tions d’opposants ou de défen-seurs du projet, mais aussi

dans l’hémicycle. Quelquesjours après le fameux votesolennel, les passions demeu-rent vives. Le ton emporté deFrançois Rochebloine en estune illustration.

« Quand on veut une Franceapaisée, on ne provoque pas »tonne le député centriste duGier. « On nous a même traitésd’homophobes. Alors quandon nous provoque, on répondpar la provocation » s’énerve leSaint-Chamonais. « Mais biensûr, je n’approuve pas ce quis’est passé dans l’hémicycle,mais on peut le comprendre »insiste M. Rochebloine. Unpoint de vue que partage YvesNicolin. « Parce que l’on n’est

pas favorable à un texte, il y ades sous-entendus d’intoléran-ce, d’homophobie, je com-prends que l’on ait envie dedonner des claques » juge ledéputé UMP du Roannais. « Etles débordements les plusintenses se sont passés à 3-4heures du matin, quand tout lemonde est fatigué. D’accord,ça n’excuse pas, mais ça expli-que. Et puis, ces débordementsin fine, ce ne sont que des pec-cadilles ».Yves Nicolin, de la fenêtre deson bureau de l’Assembléenationale a aussi vu les dérivesde certains quidams en bas duPalais Bourbon. « Alors oui,bien sûr que je les condamne,mais ils sont l’œuvre de cas-seurs. D’ailleurs je me deman-de s’ils n’ont pas été orchestréspour décrédibiliser la manifes-tation » insinue même le Roan-nais. « Parce que l’ensembledes opposants ont toujoursmanifesté dans un esprit bon

enfant. Paul Salen, lui aussimontre du doigt ces casseurs« qu’il ne faut pas confondreavec la majorité des oppo-sants ». Un point essentiel pourle député UMP du Forez « quiest contre toute forme de vio-l e n c e » . À l ’ i n t é r i e u r d el’Assemblée nationale commeà l’extérieur.« On peut ne pas être d’accord,on peut échanger, mais s’invec-tiver non : quand on est élu ondoit montrer l’exemple » souli-gne M. Salen. « Un exempleque l’entourage de ministresn ’a pas montré. Cer t a ins

étaient très arrogants ».« Quand on veut faire passerun texte comme cela, on fait unréférendum. Il n’y aurait pas eude débordement » regrette M.Rochebloine. «Régis Juanico « comprend »certes « les crispations parceque le débat était sociétal. Onse souvient de la dureté dudébat sur le Pacs. Et après c’estrentrée dans les mœurs. »« Tout rentera dans l’ordrequ a n d ç a v a s e m et t r e e nplace » assure Jean-LouisGagnaire. » !

Véronique Miot

« Cedébat sur lemariagepour tous,il était tempsque l’onen finisse »Vu de la Loire. Dedroite, de gauche, du centre, les députés dudépartementcondamnent les débordements dans l’hémicycle, commedans la rue.Mais évidemment, ilsen font une lecture différente selon s’ils défendaient ou s’opposaient au texte, votémardi.

! Yves Nicolin (UMP) : « Lesdébordements les plus intensesse sont passés la nuit, quand tout lemonde est fatigué ». Ph Claude Essertel

! Régis Juanico (PS) :« Je comprends les crispationsparce que le débat était sociétal ».Ph Philippe Vacher

« Cesdébordements :des peccadilles »Yves Nicolin député UMP de la 5e circonscription

« S’il y a des demandes, je célébreraides mariages d’homosexuels, sans état d’âme »Jean-Pierre Taite, maire UMP de Feurs

« Je n’ai pas de com-mentaires à faire sur le

choix de Jacques Remiller, le maireUMP de Vienne, qui refuse de célébrerdes mariages d’homos et veut les fairecélébrer par l’opposition.Mais, moi, je pars du principe qu’unmaire doit faire respecter la loi sur sacommune et doit être le premier à larespecter. S’il y a des demandes, jecélébrerai donc des mariages d’homo-

sexuels à Feurs, sans état d’âme.En revanche, je n’aurais pas de juge-ment si un ou plusieurs de mesadjoints refusaient de le faire. D’ailleurs,nous en avons déjà discuté ensemble.Certains n’y voient aucun inconvénient,d’autres si. Donc on s’organisera.Les homosexuels, s’ils souhaitent semarier à Feurs pourront, donc, sansaucun problème se marier à Feurs. »

V.M.

AVienne, unarrêtépourpermettre àAVienne, unarrêtépourpermettre àl’oppositiondecélébrer lesmariages ?l’oppositiondecélébrer lesmariages ?

Jacques Remiller, maire UMP decette commune iséroise d’envi-ron 30 000 habitants, ville dont

est issu le rapporteur socialiste duprojet de loi sur le mariage pourtous, Erwann Binet, veut faire célé-brer les mariages homosexuels parson opposition municipale, refu-sant de s’en charger lui-même,a-t-il annoncé.« Je ne le ferai pas [Ndlr, célébrerun mariage homosexuel] quellesqu’en soient les conséquences », adéclaré M. Remiller. « Je ne parta-ge p a s c e p r o j et d e l o i . S i u nadjoint veut le faire, il le fera. Pourl’instant je n’en ai pas. Sinon, je

prendrai un arrêté municipal pourper mettre à l ’opposition de lefaire », a-t-il ajouté, confirmantune information de France BleuIsère.« Ce sera un honneur pour les con-seillers municipaux d’opposition dem a r i e r d e s c o u p l e s d e m ê m esexe », a réagi Erwann Binet, qui aquitté le conseil municipal deV i e n n e a p r è s s o n é l e c t i o n àl’Assemblée nationale. Selon ledéputé socialiste, Jacques Remiller« n’a pas avalé sa défaite ».« Le fait que les Viennois aient undéputé qui travaille, ça le renddingue », a-t-il affirmé. !