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1 LAFONT Guillaume Promotion 2010 Stage 2 ème année Projet de gestion de déchets dans le village de Kpélé-Dougba (TOGO) Juillet – Aout 2012 Association LUPAJOTE

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LAFONT Guillaume

Promotion 2010

Stage 2ème

année

Projet de gestion de déchets dans le village de Kpélé-Dougba (TOGO)

Juillet – Aout 2012

Association LUPAJOTE

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SOMMAIRE

1 Introduction .................................................................................................................................................... 4

2 Présentation de l’association LUPAJOTE et du contexte de travail. .............................................................. 5

2.1 Situation géopolitique du Togo ............................................................................................................. 5

2.2 L’association .......................................................................................................................................... 6

2.3 Le groupe du projet................................................................................................................................ 6

3 Démarche et travaux réalisés .......................................................................................................................... 7

3.1 Les missions du stage ............................................................................................................................ 7

3.2 Préparation du stage ............................................................................................................................... 8

3.3 Recherches bibliographiques ................................................................................................................. 8

3.4 Etat des lieux de la gestion des déchets du village ................................................................................ 9

3.5 Détermination des actions à entreprendre et formation des villageois................................................... 9

3.6 Construction des poubelles et dépotoirs .............................................................................................. 10

3.7 Utilisation du compost ......................................................................................................................... 10

3.8 Bilan des travaux réalisés .................................................................................................................... 12

4 Constats et étonnements ............................................................................................................................... 12

4.1 Collectivisme ....................................................................................................................................... 12

4.2 Rythme de vie ...................................................................................................................................... 13

4.3 La gestion des déchets au Togo ........................................................................................................... 13

5 Conclusion .................................................................................................................................................... 14

6 ANNEXE 1 : Méthodologie d’un projet de gestion des déchets .................................................................. 15

Table des illustrations Figure 1: Carte du Togo .......................................................................................................................................... 5

Figure 2: Lieux de notre mission............................................................................................................................. 7

Figure 3: l'équipe du projet ..................................................................................................................................... 7

Figure 4: Tract informatif distribué aux villageois................................................................................................ 11

Figure 5: Réunion avec les responsables de quartier ............................................................................................. 11

Figure 7: Poubelle mise en place par une ONG dans le village d'Aného .............................................................. 13

Figure 6: Poubelle mise en place par la mairie dans la ville de Kpalimé .............................................................. 13

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Avertissement

« L’Ecole des Mines de Nancy n’entend donner aucune approbation ni improbation au

contenu et aux opinions émises dans ce rapport. Ces opinions doivent être considérées comme

propres à leur auteur ».

Remerciements

Je tiens à remercier tout particulièrement Monsieur Nestor-Joseph KUAGBENU, directeur de

l’association LUPAJOTE, pour nous accueilli au sein de son association. L’instituteur

Agbodjé Kodjo Anani pour nous avoir hébergé pendant toute la durée du séjouret nous avoir

orienté vers les bonnes personnes.

Je remercie toutes les personnes qui ont pris part au projet, notamment Mr Kossi YOVO, le

responsable de la perenité de notre projet dans le village de Kpélé Dougba.

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1 Introduction

Le choix du type de stage de 2ème

année à l’école des Mines de Nancy est laissé aux

étudiants. Il a pour vocation de permettre aux étudiants de découvrir un autre environnement

de travail ou d’approfondir certains points dans la construction du projet professionnel des

élèves.

Ayant comme projet de 3ème

année une succession de 2 stages de césure (le premier en

recherche appliquée, le 2ème

en exploitation minière), j’ai décidé d’effectuer mon stage dans

un environnement de travail très différent : le Togo. Le stage effectué dans l’association

LUPAJOTE se rapprochait plus d’une mission de solidarité internationale que d’un stage

« classique » mais avait une part d’adaptation culturelle beaucoup plus importante. Ce stage

s’est déroulé du 10 juillet 2012 au 14 aout 2012, la durée de 35 jours étant déterminée par les

impératifs de préparation du stage de césure.

J’ai choisi ce type de stage pour son apport culturel, la vie et le travail dans un pays

africain beaucoup moins développé que la France étant sensiblement différents. Par le biais de

l’association « Ingénieur Sans Frontière » dont je fais partie, j’avais déjà participé à des

réflexions sur le rôle de l’ingénieur dans des projets de développements dans les pays en voie

de développement. Ce stage permettait une mise en pratique de ces réflexions.

Après une brève présentation de l’association et du contexte de travail Togolais, ce

rapport reprendra les étapes de la démarche du projet que l’équipe a mené pour finir par un

développement des 2 points suivants : le collectivisme et le rythme de vie au Togo ainsi que

d’un constat sur la gestion des déchets au Togo.

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2 Présentation de l’association LUPAJOTE et du contexte de travail.

2.1 Situation géopolitique du Togo

Le Togo est un pays d’Afrique de l’Ouest d’environ 6 millions d’habitants. D’une superficie assez faible par rapport aux autres états d’Afrique. Ce pays est reconnu par la grande diversité de ses paysages : paysage cotier au sud (plages de sable et cocotiers), collines et plaines verdoyantes au milieu du pays, paysage de savane au nord.

Figure 1: Carte du Togo

Ce pays a d’abord signé un traité de protectorat avec l’Allemagne, puis à la fin de la

première guerre mondiale, elle devient une colonie qui sera divisée entre la France et

l’Angleterre. Le pays passe sous le contrôle de l’ONU en 1946 et obtient son indépendance en

1960.

Depuis 1967, c’est la même famille qui reste au pouvoir : la famille Gnassibé-Eyadema,

réélue à chaque fois et parfois dans des conditions controversées. L’exemple le plus frappant

est celui des élections de 2005 ou le candidat de l’opposition va se déclarer vainqueur avec

70% des voix alors que le gouvernement déclare Faure Gnassibé élu. Cet incident va conduire

à des émeutes réprimées par l’armée. Une nette amélioration des conditions d’accession au

pouvoir s’est depuis faite sentir, renforçant la confiance de l’Union européenne dans ce pays

pour dans lequel elle finance de nombreux projets.

Actuellement, l’économie du Togo repose sur l’exploitation de ressources vivrières 65% des

travailleurs, le reste des travailleurs travaille dans l’exploitation du café, cacao, coton et de la

richesse minière de phosphate (5ème

pays au monde).

De nombreuses religions sont représentées dans ce pays où nos idées laïques étaient

incomprises. Elles cohabitent dans un contexte de tolérance et de respect. La population reste

principalement animiste (présence de nombreux témoins des croyances vaudou) à 50%, puis

viennent le catholicisme (26%), l’islam (15%) et le protestantisme (9%). Durant notre séjour,

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nous avons eu la chance de pouvoir assister à des messes de plusieurs églises (pentecôte,

évangéliste), cela nous a permis d’avoir un aperçu de ces croyances.

L’éducation au Togo est gratuite en école primaire mais devient payante au collège. Cela

constitue un problème pour les familles de paysans qui n’ont pas les moyens de payer la

scolarité de leurs enfants et les font travailler aux champs. Nous avons pu rencontrer des

étudiants à l’université de Lomé dont pour la plupart, l’objectif est de pouvoir aller travailler

en France. Les enfants apprennent le Français à l’école cependant il existe 42 dialectes

différents dans le pays. Nous avons pu apprendre quelques rudiments d’ewe (dialecte parlé à

Lomé et à Kpalimé) au cours de notre séjour.

2.2 L’association

L’association LUPAJOTE, « Lutte pour la Paix et la Joie sur Terre » est une organisation

apolitique à but non lucratif (régie par la loi N° 40 –484 du 1er juillet 1901). Elle est donc

enregistrée au Ministère de l'Administration Territoriale, de la décentralisation et des

Collectivités locales, Récépissé N°0742/MATDL-SG-DAPLP-DOCA. Elle propose des

stages aux étudiants Français, en rapport avec leurs études, mais également des séjours plus

courts pour des jeunes souhaitant mettre à profit leur temps libre au service d'une cause

humanitaire. Cette association comporte 4 salariés, de nombreux coordinateurs dans différents

pays (Norvège, Suède, Grande-Bretagne, France) et des contacts bénévoles dans de

nombreuses entreprises qui se chargent des stagiaires.

Les fonds de l'association sont ceux de Nestor-Joseph KUAGBENU, qu'il a investi lors de la

création de l'association. LUPAJOTE reçoit également des aides de temps à autres de la part

d'ONG françaises et du gouvernement Togolais, en particulier lorsqu'elle essaye de mettre en

place des projets particuliers qui nécessitent des fonds. Elle reçoit également des aides

matérielles (vêtements, fournitures scolaires…) de la part d'associations françaises qu'elle

redistribue dans les villages. Enfin, les étudiants qui effectuent leur stage dans l’association

doivent payer une petite somme d'argent au début de leur stage afin de subvenir aux frais

d’hébergement des stagiaires et de fonctionnement de l’association.

Depuis quelques années, le nombre de stagiaires postulant pour effectuer leur stage dans

l’association est en forte croissance. Il y a 2 ans, Mathieu JALARD et Laurianne RAT-

TUDAL étaient les premiers stagiaires à venir dans l’association. Cette année, ce sont 40

stagiaires de différentes formations (école de commerce, école d’ingénieur, école de gestion,

étudiants en culture et patrimoine…) qui sont venus faire leur stage au Togo.

2.3 Le groupe du projet

Le projet de gestion des déchets qui nous a été confié en totale autonomie se déroullait dans le

village de Kpélé Dougba, situé à environ 35 km de Kpalimé (soit environ 170km de la

capitale Lomé), la 4ème plus grande ville du Togo (à l’ouest du pays) :

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Figure 2: Lieux de notre mission

Nous étions 4 étudiants à nous charger de ce projet : 3 étudiants de l’école des Mines de

Nancy (Vincent BARRERE, Thibaud PFLIEGER et Moi-même) et 1 étudiant en faculté de

Prévention de Risques Environnementaux à Rouen (Mathieu BRIERE).

Figure 3: l'équipe du projet

3 Démarche et travaux réalisés

3.1 Les missions du stage

L’objectif du stage énoncé dans la convention était le suivant :

Lutte contre la pollution de l’environnement par la valorisation des déchets solides,

métalliques et plastiques (gestion des déchets).

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Pour y parvenir, plusieurs étapes intermédiaires concrètes étaient proposées :

1- Identification des types (organiques, plastiques, métalliques) et la quantité de déchets

produits par les villageois.

2- Création de déchèteries pour le tri des déchets.

3- Proposition des solutions de recyclage des déchets solides pour leur valorisation.

4- Effectuer un travail d’amélioration de la qualité des décharges en collaboration avec le

village.

5- Identification des besoins sanitaires et environnementaux sur la mauvaise gestion des

déchets solides, métalliques et plastiques.

6- organiser des sensibilisations sur la protection de l’environnement

7- Installation de deux types de poubelles permettant aux élèves de faire le tri des

déchets ou ordures dans leur établissement. 8- Formation des agriculteurs sur le compost naturel issu des déchets pour l’agriculture au

village.

9- Faire connaître aux agriculteurs, les différents types d’engrais et leurs avantages.

10- Informer les villageois sur les conséquences négatives (sur la santé humaine, le sol, l’eau. La

faune et la flore) liées à la brûlure des ordures.

3.2 Préparation du stage

Pour ne pas être trop décontenancé par ce changement d’environnement de travail et

pour m’informer sur la démarche à suivre pour gérer un projet de gestion des déchets, j’ai

contacté pendant la période préliminaire au stage plusieurs personnes plus compétentes :

- Mathieu CHAUSSI, chargé de mission déchets du Conseil Général de la Sarthe m’a

envoyé une méthodologie contenant les bonnes questions à se poser pour mettre en place un

réseau de tri des déchets ainsi que des conseils pour la sensibilisation (voir annexe1).

- Bernard MAESTRALI, président de l’association « Les amis de Gnomponsom »

située à Grenoble, une association qui fait de nombreuses actions au Burkina-Faso et qui a

l’habitude de travailler avec des populations locales. Ses conseils m’ont étés très utiles, à

savoir d’être conscient que le rythme de vie n’est pas du tout le même qu’en Europe car notre

peuple et le leur sont construit sur des bases qui n’ont pas grand-chose à voir.

- Laurianne RAT-TUDAL, une ancienne élève des Mines de Nancy (promotion 2008)

ayant fait son stage dans cette association sur le même sujet il y a 2 ans, dont j’avais lu le

rapport de stage, afin de connaitre un peu son ressenti post stage et les points qu’elle aurait

souhaité améliorer.

3.3 Recherches bibliographiques

Les 2 premiers jours du stage se sont déroulés au siège de l’association à Lomé, et ont

étés occupés, outre les démarches administratives à faire des recherches bibliographiques sur

les différents projets liés à la gestion des déchets : des solutions de recyclage des sacs

plastiques pour en faire des pavés ou les tresser pour en faire des paniers, de exemples de

poubelles fabriqués avec des matériaux de récupération….Nous avons pu prendre

connaissance des comptes rendus des autres projets menés par l’association dans le pays.

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3.4 Etat des lieux de la gestion des déchets du village

Les premiers jours au village de Dougba ont étés occupés à la présentation avec les

villageois et les personnes importantes susceptibles de nous aider dans la gestion de notre

projet (régent, chef CVD, instituteur…). Nous avons de même pu établir un constat

environnemental du village assez alarmant. Les habitants jetaient leurs déchets tant plastiques,

que cartons et organiques dans les rues sans soucis de propreté ou de prévention de la

polution. On pouvait observer des enfants qui jouaient avec des piles usagées (voir les mettre

dans la bouche). Nous n’avons pas pu faire de lien entre les maladies présentes chez les

habitants et la pollution présente mais on pouvait déjà observer les répercussions sur

l’hydrologie. Le drainage des aux eaux de pluie pendant la saison humide étant accentué par

tous les plastiques présents dans le sol et empêchant l’absorption de toute cette eau. On a pu

ainsi observer des dalles de béton coulées pour être au niveau de la route qui étaient à présent

surélevées d’une vingtaine de cm et donc inexploitables.

Même si la quantité de déchets émise dans ce village rural du Togo n’a rien à voir avec

la quantité produite dans un village de cette taille en France, le fait que tous les déchets soient

jetés à la vue de tous donne une image « sale » et insalubre du village. On trouve des fois au

détour d’un chemin des dépotoirs improvisés.

3.5 Détermination des actions à entreprendre et formation des villageois

Comme dans tous les projets ayant des répercussions sur le mode de vie des villageois,

leur implication dans sa réalisation était fondamentale. Nous avons donc préalablement

organisé une rencontre avec le plus grand nombre de villageois possible pour présenter notre

projet et recenser les volontaires qui étaient motivés pour nous aider. Ensuite, avec ces

volontaires, nous avons déterminé le type des actions à entreprendre.

Nous avons repris les attentes données dans l’énoncé du stage actualisées avec le constat

environnemental et nous les avons proposés aux volontaires. Il était par exemple inutile

d’entamer un tri trop sélectif des déchets (piles, plastiques, carton) car il n’existe pas au Togo

de structure pouvant traiter ces différents matériaux. Nous avons donc décidé d’adopter le

plan d’action suivant :

Dans chacun des 5 quartiers de Dougba, nous allions construire un bac à compost et une

poubelle en plastique qui seraient placés dans des endroits de passage. Parallèlement à

cette mise en place de poubelles, nous souhaitions former 2 responsables par quartier et

un responsable du projet à l’échelle du village qui auraient pour mission de sensibiliser

les habitants du quartier à l’utilisation de ces poubelles, de veiller au bon

fonctionnement du projet (qu’il n’y ait pas de déchets plastiques dans le bac à compost)

et assurer l’entretien de ces poubelles : retourner régulièrement le compost, vider la

poubelle à plastique dans les dépotoirs.

Nous nous sommes demandés si un ramassage des déchets était possible à Dougba

Nous avons rencontré le préfet de la région et la responsable des déchets de la ville de

Kpalimé (Chef-lieu de la région). Ceux-ci nous ont assurés de leurs encouragements pour

notre projet mais nous ont dit que la mise en place du ramassage était très difficile (en test

dans la ville de Kpalimé mais encore peu efficace), d’autant plus que le village était situé à

35km de cette ville.

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3.6 Construction des poubelles et dépotoirs

Pendant 1 semaine, nous avons chaque jour construit un bac à compost dans un quartier

différent en demandant au préalable aux responsables de mobiliser les villageois pour obtenir

la matière première : petits troncs pour la structure et bambous pour la couverture. Nous

avons organisé des collectes avec tous les jeunes du village et des travaux en commun .Le but

de ces constructions était de faire participer les jeunes du village. Durant cette étape, il y avait

des véritables échanges chacun proposait ses idées.

De même, nous avons mis en place 3 dépotoirs dans le village. Nous avons choisi des

endroits un peu à l’écart des habitations pour éviter les contaminations et odeurs tout en étant

facilement accessible si un jour, un ramassage des déchets peut être mis en place. Ces

dépotoirs n’étaient en fait que des parcelles de terrain délimités par des barrières. La solution

du stockage étant en soi une solution à court terme mais qui nous a paru moins nocive que

l’incinération en plein air ou le stockage en profondeur.

Figure 4: Travaux de construction des poubelles

3.7 Utilisation du compost

Les rejets des habitants de village étaient constitués à 60% de déchets organiques

(d’après une étude menée par la cellule de gestion des déchets de la mairie de Kpalimé), la

mise en place d’un compost nous a paru être une bonne idée. Pour former les responsables de

quartier à la mise en place de cet « engrais naturel », nous leur avons distribué le « guide du

compostage » qui avait été rédigé par Laurianne Rat-Tudal et Mathieu Jalard 2 ans

auparavant. Ce petit guide de quelques pages donnait les conseils pour fabriquer et utiliser du

compost, des avertissements sur les choses à ne pas faire…Nous faisions attention à rester à

l’écoute des remarques de la population et à les informer sur nos actions, nous procédions

pour cela à des distributions de prospectus informatifs :

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Figure 5: Tract informatif distribué aux villageois

Nous avons pu visiter une usine pilote de fabrication de sac de compost à partir des

déchets ramassés dans la ville de Lomé et récupérer un échantillon de cet engrais qui était

commercialisé. Les images à l’appui ont permis d’appuyer notre discours sur les bienfaits du

compost. Les bacs que nous avons disposés dans le village n’avaient pas pour objectif d’être

répandus dans les champs des paysans mais plutôt dans les petites plantations autour des

maisons. Nous leur avons conseillé de mettre en place des composts aux environs de leurs

champs pour bénéficier de ses avantages.

Figure 6: Réunion avec les responsables de quartier

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3.8 Bilan des travaux réalisés

Tous les travaux que nous avons pu réaliser n’ont pu être possible que grâce à l’aide et à

la motivation des villageois. En effet, grâce aux discussions que nous avons eues avec les

autres stagiaires de l’association qui réalisaient le même type de projet dans d’autres villages,

nous nous sommes rendu compte que cette émulation des jeunes était propre à Dougba. Elle

s’explique par la présence d’un responsable des jeunes qui avait beaucoup d’influence et qui

nous encourageait beaucoup dans notre projet. De plus, notre groupe de 4 stagiaire s’est très

bien intégré à la vie des jeunes (nous participions aux entrainements et matchs de football,

nous aidions aux travaux de communauté : veille funéraire, cérémonies), cette proximité a

permis d’échanger avec eux et de les sensibiliser de manière informelle aux conséquences

d’une mauvaise gestion des déchets.

La formation du responsable de village se faisait au jour le jour. Kossi YOVO était

assez disponible et nous accompagnait dans toutes nos actions, il nous traduisait les

conversations avec les villageois, motivait les personnes. Son choix en tant que responsable

du projet a été déterminé suite à une élection parmi les responsables de quartier. Ces

responsables de quartier étaient quant à eux formés lors des réunions hebdomadaires (voire

bihebdomadaires) que nous réalisions. Dans ces réunions, nous faisions d’abord un rapport

d’avancement des missions que nous avions donnés la réunion précédente, puis nous

détaillions un point important (réalisation du compost, dangers de la pollution, nécessité du

changement de comportement). Nous avons eu l’occasion d’aller sensibiliser les commerces

(oralement et mise en place de panneaux indicateurs) pour les inciter à donner moins de sacs

plastiques.

Nous sommes globalement très satisfaits des actions menées et de la manière dont nous

avons pu les réaliser. La principale inquiétude étant celle de la pérennité du projet une fois

notre départ. Nous avions entendu de nombreuses personnes nous prévenir que les togolais

étaient toujours très motivés lorsque les occidentaux étaient présents mais que dès leurs

départs, les efforts mis en place se ralentissaient jusqu'à disparaitre.

4 Constats et étonnements

La manière de travailler dans un pays comme le Togo est vraiment totalement différente

de la conception Française du travail, les moyens financiers et matériels ne sont pas les

mêmes et surtout, nos civilisations ne sont pas construites sur les mêmes bases. Dans les

paragraphes suivants, nous allons revenir sur 2 points qui m’ont vraiment étonné : l’aspect

collectif de la vie et le rythme de vie. Nous reviendrons de même sur un constat reportant les

différentes manières de faire face au problème des déchets dans ce pays.

4.1 Collectivisme

La différence culturelle entre la France et le Togo est très frappante pour les personnes

qui ont eu la chance de travailler dans les 2 pays. Un des aspects qui m’a le plus marqué est le

fait que toute la vie au Togo est organisée autour de celle de la communauté. Déjà,

l’organisation pratique du village laisse libre accès à la visite des voisins, il n’y a pas de

barrières, pas de limitation propres de la propriété privée. Ainsi, les voisins, enfants du village

peuvent aller en venir librement. De même, dès qu’il y a des taches communes à

faire (cérémonies, funérailles), c’est vraiment toute la population qui est mise à contribution.

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Nous avons par exemple assisté au creusement d’une tombe en vue de préparation de

funérailles, pendant 1 matinée, les hommes du village étaient donc tous réquisitionnés (alors

que 2 ou 3 auraient suffi). Les tâches communes ou pour rendre service ont une importance

primordiale pour ces habitants, ainsi, il est beaucoup plus facile de mobiliser des jeunes pour

une action volontaire qu’en France par exemple pour une association. Les disponibilités

matérielles et financières étant beaucoup moindres, cela développe chez les gens un sentiment

de solidarité et de débrouillardise.

Les habitants avec lesquels on parlait de la France, avaient tous une image idéale de la

vie dans ce pays développé et espéraient tous y aller un jour ou l’autre. Nous leur expliquions

que c’était très différent du Togo par le fait que les personnes étaient beaucoup plus

individuelles dans leur vie et qu’il n’y avait pas du tout le même esprit de vie.

4.2 Rythme de vie

Le rythme de vie et la conception des horaires, délais est vraiment différente de celle

que l’on a en France. Les journées s’organisent en fonction du soleil : le lever est très matinal

(entre 4h et 5h du matin) puis les personnes travaillent jusqu’à 11h-midi avant d’entamer une

pause/sieste jusqu’à 15h. Nous avons donc dû nous habituer à ce rythme de vie, ce que nous

avons fait relativement facilement.

Il faut aussi accepter de mettre son impatience en veille et de parfois attendre quelques

heures qu’une personne se libère. Le retard n’est pas considéré comme une offense, les

personnes sont très compréhensives des problèmes que peuvent avoir les gens : la santé et la

famille sont des priorités absolues. Comme exemple de leur patience, nous avons croisé des

camions en panne en traversant le pays qui attendaient depuis 3 jours sur le bord de la route

qu’arrive la pièce manquante. Ce type de situation serait absolument inconcevable en France.

4.3 La gestion des déchets au Togo

Nous avons eu 1 semaine pour aller visiter les autres régions du Togo et en profiter pour

remarquer les systèmes de ramassage des déchets mis en places dans les différents

villages/villes :

Figure 8: Poubelle mise en place par la mairie

dans la ville de Kpalimé Figure 7: Poubelle mise en place par une ONG dans

le village d'Aného

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Les moyens mis en place dépendaient vraiment des efforts faits à l’échelle des villages

ou des ONG/Association qui venaient faire des projets dans ces villages. Souvent, ce sont

l’enfouissement et l’incinération directement effectuée par les particuliers qui prévalait. La

majorité des personnes avec qui nous pouvions parler étaient conscientes de ce problème de

pollution et attendaient beaucoup des occidentaux pour venir les aider à les résoudre. Nous

leur expliquions que nous devions faire face aux mêmes problématiques en Europe et que

chaque pays devait faire changer les comportements des habitants en interne pour éviter de

polluer.

On peut noter aussi un projet assez remarquable que nous avons pu visiter à Lomé : une

usine de fabrication de compost. Les employés allaient ramasser les ordures dans la rue puis

les triaient et séparaient la matière organique du reste pour en faire du compost. Ce compost

était vendu à des agriculteurs pour un prix raisonnable. Bien que cette structure ne soit pas

encore rentable financièrement et dépendante des subventions, nous avons trouvé l’initiative

très encourageante pour la suite.

5 Conclusion

Autrefois surnommée "Lomé la belle", la capitale du Togo est aujourd'hui devenue

"Lomé-poubelle". Des déchets plastiques, végétaux et métalliques ont envahi les rues de la

ville. Or l'avenir des pays en voie de développement ne peut s'envisager sans considérations

environnementales. La sensibilisation à la gestion des déchets est donc un sujet primordial

pour le développement d'un pays comme le Togo. La gestion actuelle des déchets au Togo

étant quasi-inexistante, il était nécessaire d'expliquer aux gens que leurs pratiques pouvaient

être néfastes pour leur santé et l'environnement. En effet, à l'heure actuelle les déchets sont

soit enfouis soit brûlés, et il n'existe aucune filière de recyclage des déchets. Ce stage a donc

été l'occasion pour nous de mettre en œuvre nos connaissances en termes de gestion des

déchets mais surtout de tester nos capacités d'organisation et d'adaptation.

Pendant ce stage, nos missions principales ont été de mettre en place avec l’aide de la

population locale des poubelles à plastique et des bacs à compost. Une grande partie de notre

projet a porté sur la sensibilisation des jeunes et la formation de responsables afin d’assurer la

pérennité du projet. A travers les réunions, les travaux en commun, les affichages et tracts que

nous avons pu mettre en place, nous avons rencontré des villageois conscients des problèmes

environnementaux et d’insalubrité auxquels ils faisaient face et motivés pour agir.

Ce stage a été pour moi un apport personnel considérable. Il m’a énormément apporté sur le

plan humain et relationnel. Nous avons été très bien accueilli par les populations locales

partout où nous allions et ainsi construire des échanges formateurs. Les séjours dans des pays

Africains permettent de nous faire prendre conscience du confort dont nous disposons dans

notre société et des facilités d’organisation. De plus, effectuer de la gestion de projet dans un

pays d’Afrique permet vraiment de développer ses capacités d’adaptation.

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6 ANNEXE 1 : Méthodologie d’un projet de gestion des déchets

A - Identification des gisements et des exutoires:

Que jette-t-on sur le territoire d'étude, en quantité et en qualité? Volume, poids, nature des

matières et matériaux jetés. Où jette-t-on? Que fait-on des déchets? Sont-ils abandonnés dans

des décharges ou sont-ils brûlés? Ce point va révéler une partie de la perception de la

population face aux déchets: Est-ce une problématique que l'on cache en enfouissant à l'écart?

Est-ce un problème que l'on veut voir disparaître (via notamment le brûlage)? Dans certains

pays les déchets sont entassés, dans le village, sans aucun traitement à part un brûlage

sommaire et apériodique par des autorités locales. C'est le cas dans certains pays africains ou

asiatiques.

B - Faisabilité des filières locales: Selon les déchets séparables et leurs volumes respectifs,

existe-il des structures capables de retraiter les matières collectées séparativement? Exemple:

Un papetier pour le papier / carton, un métallurgiste pour les métaux ferreux ou non, etc. Si

oui, à quelle distance sont-ils? A quel coût de transport? Quelle structuration (technique et

financière) du service de collecte? La revente de produits couvre-t-elle partiellement ou

complètement les coûts de mise en place de la filière de collecte?

C - "Sécurisation" de la ressource: Si un "business model" peut être viable sur certains flux de

déchets, il faut le sécuriser à tout point de vue: - Il faut s'assurer d'une séparation pérenne des

matériaux avec une collecte adaptée (moyens de collecte adaptés, "communication" pertinente

pour s'assurer la participation de tous). Les erreurs de tri font perdre de la valeur à la

ressource. La séparation des matériaux se fait-elle par les usagers ou par une action de

démantèlement quelconque? - Il faut également s'assurer d'œuvrer sur un gisement viable dans

le temps: A l'époque des écrans plats, se doter un process de recyclage des tubes cathodiques

serait contreproductif. - Quid de la variabilité des coûts de rachat de certains matériaux?

Certains déchets ont des cours très volatils, ce qui peut précariser la crédibilité de mise en

place de filières, ou à l'inverse assurer la rentabilité des investissements (comme l'alu par

exemple). - Collecter = Stocker. Stocker, c'est s'exposer aux dommages sur personnes et sur le

stock en lui-même (dégradations physiques, mécaniques, etc.).

D - Participation des publics-cible: Rien ne se passe sans le concours des publics à qui on met

des filières à disposition. La filière de collecte doit convenir aux standards culturels locaux ou

à défaut, s'il on fait opérer de grands changements, répondre à une préoccupation collective

déjà identifiée: Hygiène, santé, économies réalisées, etc. La communication doit se faire sur le

long terme, la pédagogie étant faite de répétition. Il semble pertinent d'être appuyé de relais

locaux adaptés et crédibles.