Rapport de stage 2A - Lupajote Togo de stage... · Rapport de stage 2A Projet de gestion des déchets dans un ... bibliothéconomie, secrétariat, eau et assainissement, transport

Rapport de stage 2A

Projet de gestion des déchets dans un village au Togo

Thibaud PFLIEGER Promo 2010 Association Lupajote

1. Dépotoir sauvage au sein de la ville d'Adeta

Thibaud Pflieger Promo 2010

Gestion des déchets dans un village au Togo Page 2



Avertissement

«L’Ecole des Mines de Nancy n’entend donner aucune approbation ni improbation au

contenu et aux opinions émises dans ce rapport. Ces opinions doivent être considérées comme

propres à leur auteur.»

Remerciements

Je tiens tout d’abord à remercier Monsieur Nestor-Joseph Kuagbenu pour m‘avoir accepté au

sein de son association Lupajote, sans qui je n’aurai pas pu réaliser ce projet.

Merci aussi à tous les villageois de Dougba qui œuvré pour la réussite de nos actions, en

particulier Monsieur Kossi Yovo, qui, grâce à son zèle et son dynamisme, a rendu le travail efficace et

avec qui la collaboration a été parfaite.

Enfin, je remercie mes collègues et amis Guillaume Lafont, Vincent Barrère et Maxime Brière

pour leur motivation et leur sérieux durant ces deux mois. Sans eux le travail effectué n’aurait

certainement pas été aussi profitable pour le village.



Sommaire Avertissement ......................................................................................................................................... 3

Remerciements ....................................................................................................................................... 3

Introduction ............................................................................................................................................. 5

I) Présentation de l’association et du lieu de mission ........................................................................ 5

1. Le Togo ........................................................................................................................................ 5

2. L’association Lupajote ................................................................................................................. 6

3. La mission .................................................................................................................................... 7

II) Descriptif des actions effectuées .................................................................................................... 7

1. Documentation et prémices de plan de gestion des déchets ..................................................... 7

2. Mise en place du plan de gestion des déchets au sein du village ............................................... 9

a) Présentation et sensibilisation ................................................................................................ 9

b) Formation d’un comité de villageois ..................................................................................... 11

c) Actions concrètes .................................................................................................................. 11

3. Pérennisation du projet ............................................................................................................. 14

III) Impressions quant au stage ....................................................................................................... 15

1. Ponctualité et présence ............................................................................................................. 15

2. Les relations entre européens et africains ................................................................................ 15

3. L’importance de la future génération ....................................................................................... 16

Conclusion ............................................................................................................................................. 16

Annexes ................................................................................................................................................. 17

1. Liste des responsables du comité villageois .............................................................................. 17

2. Guide de compostage distribué aux villageois .......................................................................... 18

Bibliographie.......................................................................................................................................... 25



Introduction

J’ai appris pendant l’année, au cours d’une rencontre qui avait été organisée entre des élèves

de troisième année et les deuxièmes années, qu’il était possible d’effectuer son stage de deuxième

année au sein d’une association humanitaire ou d’une ONG. J’ai depuis lors eu très envie de réaliser

un projet de ce genre. Ayant déjà réalisé deux actions humanitaires au Maroc et en Tanzanie d’un

mois chacune, je voulais profiter de ce stage pour effectuer une action plus longue et qui aurait donc

plus d’impact sur la population locale concernée. J’ai été mis au courant par un ami que l’association

Lupajote Togo pouvait me proposer des stages intéressants. Après avoir pris contact avec Mr

Kuagbenu, le directeur de l’association, il m’a été proposé de réaliser une action de gestion des

déchets dans un petit village togolais. Ce projet m’a tout de suite plu puisqu’il combinait mon envie

de partir en humanitaire à l’étranger et une notion abordée en cours de département P2E, le

traitement des déchets.

J’ai réalisé ce projet en compagnie de Vincent Barrère, Guillaume Lafont (étudiants à l’Ecole

des Mines) et Maxime Brière (étudiant à Rouen). Notre action s’est structurée eu trois grandes

parties, tout d’abord une documentation quant au problème sur place, puis une présentation du

projet et de la sensibilisation auprès des villageois, et enfin des actions concrètes menées au village.

Je vous présenterai ceci après une description de l’association et du pays, pour finir sur mes

impressions quant à ce stage.

I) Présentation de l’association et du lieu de mission

1. Le Togo

Le Togo est un état d’Afrique de l’Ouest, comptant environ 6 millions d’habitants. Sa capitale

est la ville de Lomé, également la plus grande ville du pays. Il s’étend sur une superficie de 56786

km2, et est frontalier au Nord avec le Burkina-Faso, à l’Ouest avec le Ghana, et à l’Est avec le Bénin.

Au Sud, il débouche sur le Golfe de Guinée. La langue officielle est le français, de par l’héritage

colonial, mais cependant les togolais préfèrent utiliser les différentes langues régionales (au total 42

recensées dans tout le pays), en particulier l’Ewé (au Sud) ou le Kabiyè (au Nord), les deux

principales.



La monnaie du Togo est le franc CFA (1 FCFA = 1 centime de franc français, donc 1€ = 656

FCFA). A cause de nombreuses difficultés, principalement politiques, depuis son indépendance

(régime autoritaire du Général Gnassingbé Eyadema de 1967 à 2005), le Togo accuse un important

retard de développement (le pays occupait en 2007 la 159ème place sur 182 en termes d’IDH). Par

conséquent, ce pays demande de nombreuses aides internationales1. Il abrite en particulier de

nombreuses associations humanitaires, dont Lupajote, association avec laquelle je suis parti pendant

deux mois.

2. L’association Lupajote

L’association Lupajote Togo (LUtte pour la PAix et la JOie sur TErre), est une association

apolitique à but non lucratif, tenue par trois membres à plein temps depuis maintenant deux ans. Le

président, également fondateur de l’association, est M. Nestor-Joseph Kuagbenu. Il a créé cette

organisation dans le but de lutter pour le bien-être des communautés, surtout les plus défavorisées.

Pour ce faire, il accueille de nombreux volontaires, principalement des étudiants européens, qui

peuvent venir effectuer des stages dans des domaines très variés : éducation, santé, activités

socioculturelles, gestion des déchets, gestion de projets, gestion des conflits, communication,

bibliothéconomie, secrétariat, eau et assainissement, transport et logistique, informatique, etc. La

variété des projets permet à des étudiants de domaines totalement différents de se retrouver

volontaires au sein de la même association2.

1 Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Togo

2 Source : http://www.lupajote.org/

2. Drapeau du Togo

3. Localisation du Togo en Afrique



Le siège social de l’association est basé à Lomé (quartier Adidogomé). Les stagiaires intégrés

aux entreprises travaillent la plupart du temps à la capitale, cependant de nombreuses missions, à

l’instar de la notre, ont lieu loin de Lomé, dans des petits villages dans le besoin.

3. La mission

La mission qui nous a été proposée se déroulait

dans le village de Dougba (environ 300 habitants), au

sein de la préfecture du Kpélé, à environ 30km au

nord de Kpalimé, une des plus grandes villes du Togo.

Elle consistait en l’implantation d’un système de

gestion des déchets dans ce village. En effet, les

villageois font face à un terrible problème de

pollution des sols, tant les divers sachets plastique et

autres piles jonchent le sol par endroits, aucun

système de collecte des déchets n’étant mis en place.

Cette action a été réalisée sur une durée

d’environ deux mois, et nous étions quatre étudiants

sur le coup, trois des Mines et un étudiant en Master

science et gestion des risques environnementaux à

l’université de Rouen.

II) Descriptif des actions effectuées

1. Documentation et prémices de plan de gestion des déchets

Comme avant la mise en place de tout plan d’action, il faut d’abord réfléchir à la façon dont il

va être mis en place. Pour ce faire nous avons, lors des premiers jours, effectué une phase de

documentation. Nous avons, en amont du départ au village, fais quelques recherches quant au tri et

au retraitement des déchets, ainsi que sur le compostage. Il s’est avéré qu’il existait une association à

Lomé, Environnement Plus, qui rachetait le plastique aux collectivités pour le recycler.

Malheureusement, notre village étant assez loin de Lomé, il n’était pas possible que le ramassage

aille jusque là.

4. Carte du Togo



Au sein même du village, nous avons alors regardé les solutions que les villageois avaient

déjà mises en place pour jeter leurs déchets. Ils procèdent en fait de la manière suivante : les déchets

sont jetés à même le sol, puis les maisons sont balayées et ce qui est ramassé est soit rejeté plus loin,

soit amené jusqu’à un dépotoir. Par contre, les parties communes du village ne sont balayées que par

le vent, et personne ne vient y ramasser les détritus.

Nous avons pris rendez vous avec le préfet du Kpélé (dont notre village de Dougba fait partie)

pour discuter des différentes solutions de ramassage qui existent dans la préfecture. Celui-ci n’était

pas très au courant, et nous a encouragé à aller voir à la mairie de Kpalimé, la grande ville la plus

proche. Là bas nous avons pu discuter avec une française originaire de la ville jumelée avec Kpalimé,

qui s’occupait du traitement des déchets sur place depuis quelques mois. Elle a été à même de nous

expliquer la situation actuelle quant aux déchets au Togo. Il n’y a en fait qu’à Lomé, la capitale, qu’un

grand système de ramassage a été mis en place, où les gens payent pour être inscrits sur une liste, et

un camion vient chercher leurs ordures. A Kpalimé il n’y a que très peu de foyers qui sont inscrits sur

une liste de ce genre (10% des foyers), et le ramassage se fait à traction humaine. La possibilité

d’étendre le ramassage de Kpalimé jusqu’à Dougba n’était donc pas envisageable.

Sur un autre sujet, elle nous a appris que l’ONG Enpro avait développé à Lomé un grand

système de compostage en tas avec les déchets ramassés dans la ville. Nous sommes donc allés le

visiter, et nous avons appris qu’avec le climat togolais, le compost pouvait être prêt en trois ou

quatre mois. Ils vendent les sachets de compost de 50kg à 2500 FCFA afin de financer leur initiative,

et ils ont aussi réalisé un petit champ test, où poussent sur des parcelles des plantes avec et sans

compost, montrant l’efficacité du compost réalisé.

5. Centre de compostage



6. Tas de compost en décomposition

Nous avons donc décidé, au niveau du village, de réaliser deux ramassage différents, un de

déchets naturels pour faire du compost, et un avec les autres déchets, afin de les stocker dans un

dépotoir contrôlé et accessible aux véhicules. De cette manière, nous stockons les déchets de

manière provisoire, et lorsque le ramassage des déchets sera plus développé, des camions pourront

aller récupérer les déchets des dépotoirs de Dougba et des villages alentours.

2. Mise en place du plan de gestion des déchets au sein du village

a) Présentation et sensibilisation

La première partie du projet consistait à nous présenter aux villageois et à présenter notre

action. Nous avons donc premièrement fait un tour du village afin d’aller directement à la rencontre

des habitants, pour qu’ils nous tiennent au courant d’attentes particulières concernant le projet ou

de remarques générales. Nous avons également réalisé une réunion générale sur la place du village

où tout le monde était convié. A la fin de cette réunion, nous avons pu recruter quelques volontaires

qui se sentaient prêts à travailler avec nous pour le bon déroulement de notre action. Nous avons

aussi distribué une fiche de présentation de notre action aux présents. Ce qui est ressorti de ces

rencontres avec les villageois est qu’ils sont conscients de leur problème de pollution, et qu’ils

veulent avoir un village propre, ce qui pourra après rayonner sur les village alentours et améliorer les

conditions de vie à plus grande échelle que simplement le village. De même, ils nous ont fait d’autres

demandes, comme la création de rues dans le village ou de sanitaires, mais que nous n’avons

malheureusement pas pu honorer, faute de temps et de moyens.



7. Fiche d'information distribuée lors de la réunion

Forts de ces renseignements, nous avons commencé à sensibiliser les villageois sur

l’importance de ne pas jeter tout par terre n’importe comment, mais de tout stocker dans des

dépotoirs que nous construirons. Nous somme aussi allés voir les commerçants du village, afin de

leur dire de réutiliser les sacs plastique au maximum, et de prévenir chaque client de cette initiative.

Il faut dire qu’au Togo les sacs plastique sont utilisés à outrance pour emballer les aliments, et

ensuite jetés dans la nature sans scrupules. De même, un gros problème que nous avons constaté est

la présence de piles. En effet, les piles usagées jonchent le sol, et les enfants jouent ensuite avec, en

les mettant parfois dans la bouche. Nous avons donc aussi signalé aux villageois la possibilité de

garder toutes les piles dans un sachet ou une bouteille en plastique vide, afin d’éviter que les liquides

des piles se répandent dans le sol ou que les enfants ne les avalent. Nous avons aussi participé aux

entraînements de l’équipe de football du village, afin de pouvoir parler aux jeunes, qui sont l’avenir

du village. En effet, presque tous les jeunes sont présents lors des entraînements, et il est alors facile

de leur délivrer un message. L’entraîneur était d’ailleurs content de nous aider en faisant un discours

pour nous à la fin de chaque entraînement. Ceci fut une bonne idée, puisque beaucoup de jeunes se

sont ensuite mobilisés pour nous aider.



b) Formation d’un comité de villageois

Après la réunion, nous avions un certain nombre de volontaires pour travailler avec nous.

Nous les avons réunis un matin afin de leur présenter plus en détail notre projet, et de trouver des

responsables pour chaque quartier. En effet, le village est découpé en cinq quartiers (Bamé,

Agamapé, Djemaruipe, Fiakome 1 et Fiakome 2). Le but était donc de trouver deux responsables par

quartier (idéalement un homme et une femme), qui s’occupent des futures poubelles et servent de

référent. De même, un président et vice-président ont été élus, afin de chapeauter le projet avec

nous, et surtout assurer la suite du projet après notre départ3. Ce comité de villageois n’a pas été

simple à former. En effet, dans certains quartiers, une fois les responsables nommés, les habitants du

quartier nous faisaient savoir qu’ils étaient mécontents de ce choix. Il a donc fallu aller dans chacun

de ces quartiers pour voir qui serait le plus à même de tenir le rôle de responsable. Nous avons eu le

même problème avec le président, mais suite à des élections, celui désigné au départ est resté en

place. Le vice-président est aussi membre de la commission salubrité du CVD (Comité Villageois pour

le Développement, comité présent dans chaque village togolais qui s’assure du développement du

village) de Dougba, afin que notre comité soit vraiment au cœur de toutes les actions effectuées pour

que le village devienne propre, tant au niveau préfectoral et national que local.

Des réunions avaient lieu une à deux fois par semaines, afin tout d’abord de signaler aux

responsables de quartiers nos actions que nous comptions réaliser d’une semaine à l’autre, et aussi

pour suivre l’évolution des tâches que nous leur avions confié. Ces tâches étaient majoritairement

d’informer les villageois de nos actions et de surveiller que les poubelles étaient utilisées à bon

escient.

c) Actions concrètes

La première action concrète que nous avons réalisée a été de construire des poubelles à

déchets naturels, qui sont en fait des grands bacs à compost de 2m3. Pour ce faire il a fallu chercher

les matières premières, à savoir le bois et le bambou. Avec l’aide des jeunes du village, nous sommes

donc allés aux champs pour chercher le nécessaire. Tous les villageois ont vraiment apprécié de nous

voir travailler en collaboration avec eux, ce qui les a motivés d’avantage pour la suite du projet. Une

fois les matières premières récupérées, nous avons donc commencé à construire les cinq poubelles,

une pour chaque quartier. Cette construction a pris beaucoup de temps, puisque nous n’avions pas

d’outils et les villageois non plus (hormis les machettes pour couper le bois), il fallait par exemple

sans cesse aller emprunter le marteau au menuisier, qui n’était pas forcément présent ou qui pouvait

avoir besoin de son matériel, il fallait donc se débrouiller pour pouvoir construire ces poubelles

malgré tout.

Les deuxièmes poubelles que nous avons installées sont des paniers en osier destinés à

contenir les déchets non naturels (plastique, piles, métal, …). Ceux-ci ont été fabriqués par un vieux

du village, et il fallait donc le payer. Nous voulions organiser une collecte dans le village afin de

récolter assez de fonds, et surtout pour impliquer les villageois et qu’ils prennent ensuite soin de ces 3 Voir en annexe la feuille de recensement des responsables



poubelles. Malgré tout nous n’avons pas pu réaliser cette collecte car seulement une personne a

donné. Nous avons donc du demander à l’association Lupajote de financer ces poubelles. Nous avons

ensuite peint sur chaque poubelle le nom de l’association et du quartier à laquelle elle appartient.

8. Poubelle à déchets plastique avec affiche explicative

Afin de simplifier le tri des déchets, nous avons réalisé des affiches à placer sur celles-ci, qui

indiquent ce qu’il faut jeter et où il faut le faire. Nous les avons réalisées en demandant l’aide des

enfants, afin qu’ils les colorient. Ce fut une bonne idée, puisque nous avons ainsi pu les toucher

quant au sujet de la gestion des déchets, et répondre à leur questions.



9. Poubelle à compost et à plastique

Les dernières actions que nous avons réalisées ont été la fabrication de plus petites

poubelles, placées à côté des commerces et de la route nationale (là où il y a le plus de déchets dans

le village), et une grande collecte de déchets avec l’aide des jeunes et des enfants sur une journée,

afin d’essayer de nettoyer le village (« opération village propre »). Les poubelles ont été fabriquées

grâce à des grands bidons d’huile vidés et nettoyés, troués en dessous pour éviter que les pluies ne

les remplissent. La collecte a permis d’inculquer aux plus jeunes quelques gestes simples, comme par

exemple jeter un sachet usagé à la poubelle.

Nous avons également construit trois dépotoirs dans des endroits stratégiques. Ces dépotoirs

délimités évitent que les déchets s’étendent partout, et surtout pour éviter la multiplication de petits

dépotoirs près des habitations, qui entraînement pollution visuelle, odorante, et surtout sanitaire.

10. Poubelles placées près des commerces



11. Dépotoir délimité par des barrières en bois

3. Pérennisation du projet

Une des problématiques qui nous a le plus mobilisés tout au long du stage à été de trouver une

manière efficace de pérenniser le projet, afin que notre travail sur deux mois n’ait pas été inutile.

Pour y arriver, nous avons formé les volontaires au compost en leur donnant des « cours » et surtout

en leur distribuant un guide de compostage4. Ce guide a été réalisé par Laurianne Rat-Tudal et

Mathieu Jalard en 2010, nous l’avons utilisé après avoir rajouté quelques informations, car il était

très complet. Grâce aux connaissances que nous leur avons apprises, les villageois seront à même de

réaliser eux même le compost et de l’utiliser. En effet, nous restions seulement deux mois sur place,

et comme le compost est prêt en minimum trois mois, il ne nous était pas possible d’assister à toutes

les étapes du compostage et de les aider à réaliser les premières semences. Les responsables de

quartier et le président du comité villageois sont pleinement aptes à faire du compost sans nous.

Aussi, nous leur avons ramené un échantillon de compost du centre de compostage de Lomé, afin

qu’ils voient de leurs yeux à quoi ressemble le compost une fois prêt et qu’ils puissent faire un

premier test de semence.

Aussi, nous avons appris à la fin du stage qu’un autre volontaire de l’association Lupajote sera

envoyé à Dougba pour deux mois en septembre. Nous avons donc rédigé à son intention un petit

guide de présentation de ce que nous avons fait et des idées que nous n’avions pas eu le temps de

mettre en place, afin que son travail commence vite et que les besoins de la population soit cernés

au mieux.

4 Disponible en annexe (réalisé par Mathieu Jalard et Laurianne Rat-Tudal en 2010)



III) Impressions quant au stage

1. Ponctualité et présence

Un problème récurrent que rencontre un européen qui vient travailler en Afrique est la

ponctualité. J’avais déjà pu constater cela lors d’une action humanitaire de réfection de route que

j’avais effectué en Tanzanie en 2009. Mais ici c’était un peu plus problématique, étant donné que

nous avons organisé beaucoup de réunions. Il était souvent difficile de parler à tous les représentants

de quartier en même temps, puisqu’ils venaient au compte goutte jusqu’à 1h30 après le début

annoncé de la réunion. Dès lors nous devions recommencer le même discours plusieurs fois, afin que

tous les concernés reçoivent le message… Il existe même un proverbe africain à ce sujet : « Les

européens ont des montres, les africains ont le temps ». Nous nous sommes finalement habitués à ce

rythme et donnions rendez vous 30mn avant le début de la réunion, ce qui permettait d’avoir

presque tous les représentants en même temps.

Aussi, la procrastination est souvent de mise au Togo. En effet, si quelqu’un n’a pas envie de

faire un certain travail aujourd’hui, il le repoussera au lendemain. C’est pour cela que nous avons pu

constater un nombre important de constructions commencées mais non achevées à travers le Togo.

Mais les jeunes semblaient moins atteints par ce syndrome, et il a été plus facile de les motiver pour

travailler avec nous.

2. Les relations entre européens et africains

La grande majorité des togolais que nous avons rencontrés sont très accueillants. Cependant,

avec certaines personnes, les relations étaient un peu plus ambigües. En effet, certains voient les

blancs somme des gens très riches qui peuvent leur donner de l’argent. Il n’est donc pas rare de se

faire aborder dans la rue par quelqu’un réclamant de l’argent ou un cadeau. Aussi, nous ne voulions

pas ce genre de relations avec les villageois, c’est pourquoi nous avons choisi de ne rien acheter et de

construire les poubelles par nous-mêmes, en utilisant des matières premières cherchées dans la

forêt. Ainsi, les villageois disposent d’un outil qu’ils ont participé à construire, et pas d’une poubelle

« balancée » par un blanc grâce à son argent.

Il est aussi des fois très gênant de voir à quel point les blancs peuvent avoir droit à tous les

honneurs, être servis les premier et le mieux. Nous voulions faire partie du village et non être traités

comme des invités de marque. C’est pourquoi il était au début difficile de participer aux tâches

ménagères, puisqu’on ne nous laissait pas faire, mais nous avons finalement pu nous intégrer dans

leur système. Ce qui a grandement aidé notre intégration a été notre effort pour apprendre la langue

locale. En effet, les villageois étaient à chaque fois étonnés et très satisfaits de nous voir répondre à

leurs salutations en éwé. Il venait même par après nous voir à notre logement rien que pour nous

dire bonjour.



3. L’importance de la future génération

Au Togo, les moins de 16 ans représentant un peu plus de 40% de la population, et il n’est

pas rare de voir des familles avec une dizaine d’enfants. Ainsi, la nouvelle génération est vraiment

une force pour le futur togolais. Nous avons donc mis un point d’honneur à parler le plus possible

avec les jeunes et les enfants, en leur expliquant l’importance et les enjeux de la protection de

l’environnement par la gestion des déchets. Pour ce faire, nous jouions souvent avec les plus jeunes,

et leur avons proposé de colorier nos différentes affiches explicatives (pour le tri dans les poubelles

et pour indiquer les dépotoirs). De ce fait, ils ont pris conscience du problème, et beaucoup se sont

proposés pour nous aider à réaliser notre action « opération village propre », qui consistait à

ramasser les ordures dans le village. Nous espérons que les enfants qui vont partir dans d’autres

villes et villages vont véhiculer l’information, l’inculquer à leurs familles et amis, afin que l’action

initiée à Dougba puisse pérenniser et surtout s’étendre.

Conclusion

En conclusion, je suis très heureux d’avoir pu réaliser mon stage de deuxième année au sein

d’une association humanitaire, qui a été très formateur sur différents points.

Tout d’abord sur un plan humain, j’ai pu constater à quel point il est différent de grandir en

France et au Togo. Après avoir beaucoup parlé à certains jeunes, j’ai aussi pu saisir les problèmes de

l’accès à l’éducation et au travail, où les postes intéressants sont souvent bloqués par des gens

proches du pouvoir. L’échange culturel a aussi été grand, lorsque nous comparions nos différences.

Nous avons aussi participé à tous leurs rituels, que ce soit des funérailles ou de simples fêtes, afin de

s’intégrer au mieux à la population.

Sur le plan du travail en équipe, il était intéressant de mener ce projet, étant donné que nous

ne partions de rien du tout. Aussi, ayant été membre de BDE de l’Ecole des Mines avec Vincent, et

Guillaume, je savais que nous pourrions travailler ensemble. L’intégration du quatrième membre de

l’équipe s’est très bien faite, et tout le monde a trouvé sa place et s’est senti impliqué dans le projet.

Et finalement un point important sur lequel j’ai évolué est l’adaptation. En effet, nous

prévoyions des activités, et nous devions souvent changer de programme, car untel n’était pas

présent, ou parce que nous ne pouvions pas faire telle activité pour cause de funérailles. Nous avons

finalement pu prendre en compte tous les aspects culturels du village dans lequel nous étions pour

adapter au mieux notre plan d’action.



Annexes

1. Liste des responsables du comité villageois

BUREAU EXECUTIF

Poste Nom et prénom Téléphone

Président YOVO Kossi

Vice-Président ABOTSI Dzidjinyo

RESPONSABLES DE QUARTIER

Quartier Nom et prénom Téléphone

BAME AYESSDU Yao ATITSO Yao Pascal

MONDJINOU Kossiwa ATITSO Delavi

92 01 22 38

98 64 85 03

AGAMAPE AMEKO Sennyo SENYO Essenam DJIFANOU Kossi

91 66 62 04 99 34 23 64 99 41 11 90

DJEMARUIPE ADEMENYANOU Komla KINHODE Ayaba

98 19 45 60 90 69 84 92

FIAKOME 1 AMEGAN Atsou LIMEYA Chantal

99 59 71 33 99 34 26 54

FIAKOME 2 EKLOU Mathieu AGBOSSOU Kekeli CLEMENT Rosaline

VOLONTAIRES AU PROJET

KOFFICAN Komla Dodzi

YOVO Kossi 90 67 28 68

TAKOU K. Sitopé

ABOTSI Dzidjinyo

SIMLE A. Komi 92 01 22 40

AKOU Wilson

DOTSEVI Anani

ATIKPO Etse B

DOTSE K Delphine 99 36 14 70

DOVITO Joseph

TOUAKO Amani

DOUKPO Kossi

AGBLE Kossi Apenyo 90 81 45 83

DAVID Komla

ABOTSI Barthelemy 92 28 65 80

MONDJINOU Jacques



MONDJINOU Catérine

AHOLOU Jacques

AGBODJE K. Anani 99 17 68 17

ATITSO Adjovi

AMENYOGBE Kokou Seyram

2. Guide de compostage distribué aux villageois



Vincent BARRERE

Maxime BRIERE

Guillaume LAFONT

Thibaud PFLIEGER

Association LUPAJOTE

Guide de compostage



Guide de fabrication du compost

Pourquoi faire du compost ? L’intérêt du compost réside dans le fait que ce dernier constitue un engrais gratuit, naturel et non nocif pour l’environnement. En effet, la plupart des agriculteurs utilisent des engrais chimiques qui coutent cher (11 000 FCFA), et qui polluent l’environnement. De plus, le maïs, le manioc… issus d’une culture avec engrais chimiques sont plus pauvres en vitamines que ceux issus d’une agriculture plus naturelle. A chaque nouvelle génération, les terres cultivables s’appauvrissent au fil des années, car ils sont cultivés sans interruption, et jamais laissés au repos. Ils perdent leurs matières nutritives à force d’être trop cultivés, car les plantes se nourrissent de ses matières nutritives pour pousser. Ainsi, une quantité d’engrais toujours plus importante est nécessaire pour faire pousser les plantes des agriculteurs. Pour remédier à ce problème, une solution est de rendre à la nature ce qu’elle a perdu au fil des années. Le compost, engrais « propre » issu de la décomposition d’éléments naturels, permet de rendre aux sols tous les éléments nutritifs qu’ils ont perdus. Mais en plus de cela, il permet aussi d’utiliser moins d’eau pour les champs, et présente un autre intérêt : il sent moins mauvais que le fumier… De plus, les mauvaises herbes poussent moins dans les champs où on utilise du compost à la place des engrais chimiques ou du fumier. Enfin, l’utilisation de compost permet au sol de mieux absorber l’eau de pluie, ce qui évite la formation de mares d’eau stagnante qui sont une source de bactéries et de maladies pour l’homme et les animaux. Ainsi, le compost permet de valoriser certains déchets tout en améliorant de manière naturelle et saine le rendement des cultures.

Comment faire du compost ?

Il existe deux techniques utilisées pour faire du compost : le compost en tas et le compost en trous.

Compost dans des trous Première étape :

Creuser un ou plusieurs trous d’environ 1m². La profondeur du trou est laissée à l’appréciation de

l’agriculteur. En général, la profondeur choisie est d’environ 1m. Faire plusieurs trous (l’idéal est

d’en faire trois), permet de remplir un trou entièrement, puis de remplir le suivant quand le premier est plein etc etc… Lorsque le compost est prêt dans les premiers trous, on peut vider le compost dans le dernier trou, qui ne sert qu’à stocker le compost déjà prêt.



Deuxième étape : Remplir le fond du trou avec des branches mortes ou des pierres. Cela permettra une meilleure aération du compost. Troisième étape :

Alterner les couches de matières azotées (branches de maïs, feuilles vertes de toutes sortes, épluchures de légumes et de fruits…) et les couches de matières carbonées

(excréments d’animaux herbivores : chèvres, moutons, vaches, poules, cendres de bois, branches sèches, restes de repas).

Remplir ainsi le trou.

Figure 1 : Schéma de fabrication du compost

Quatrième étape :

Remuer environ tous les mois le mélange pour l’aérer, pendant 3 à 4 mois. Les 2 premiers mois, il

est même recommandé de le retourner toutes les 2 semaines. Il est conseillé d’essayer de ramener au centre du trou les déchets qui étaient situés à l’extérieur.

+



Compost en tas : Il est également possible de faire du compost non pas dans un trou mais en tas. La méthode est identique, il faut toujours empiler les déchets en couches (les couches sont identiques au cas précédent), et former ainsi des tas d’environ 1,5 à 2m de haut. Entre les différentes couches on peut rajouter des branches sèches pour que le tas soit plus aéré.

Comment savoir que le compost est prêt ?

Il y a plusieurs critères qui permettent de savoir si le compost est prêt :

Lorsque la quantité de compost est nettement inférieure à la quantité initiale de déchets

Lorsqu’il ressemble à une terre noire homogène

Lorsqu’il est friable et peut s’émietter

Lorsque l’on ne peut plus distinguer les différents éléments de départ

Figure 2 : Compost prêt à l’utilisation

Si le compost prêt est stocké dans un trou en attendant d’être épandu sur les cultures, il faut penser

à couvrir le trou avec des nattes pour le protéger du soleil et de la pluie. Cela évitera qu’il ne

pourrisse ou que les éléments nutritifs disparaissent. De même s’il est stocké dans un bac (par

exemple, une poubelle).

Quand utiliser le compost ?

Pour utiliser le compost, il est conseillé d’utiliser environ 3 à 5 kg de celui-ci qu’il faut mélanger avec

1 m2 de terre. Ensuite, on répand cette nouvelle terre dans le champ, et l’on plante ensuite les

graines dedans.

Il est inutile d’en mettre beaucoup plus, car cela pourrait détruire les plantations. Le compost peut aussi être utilisé une fois que les plantes ont déjà commencé à pousser. Il faut alors étendre le compost au pied des plantes, et l’y laisser quelques jours. Il faut ensuite enfoncer le compost dans la terre, à une profondeur comprise entre 5 et 15 cm.



Dangers liés au compost

Attention, le compost ne pourra pas remplacer totalement les engrais chimiques, cependant il permet de réduire les quantités d’engrais utilisés.

Attention, si le compost est répandu sur les champs alors qu’il n’a pas encore atteint un stage avancé, il peut provoquer la destruction des cultures. Il est recommandé de tester son compost sur un coin du champ avant de l’épandre partout. En général, l’utilisation de compost non encore fini, fait pousser les plantes plus vite au début, mais provoque une destruction de la plante juste après cette phase de croissance accélérée.

Il n’est pas recommandé de planter directement dans le compost les semences. Seules les tomates peuvent réussir à pousser directement dans le compost. Il faut en effet éviter que les graines soient directement en contact avec le compost. Seules les racines doivent entrer en contact avec le mélange terre/compost. Cela permet à la plante de mieux pousser en puisant dans le sol, via ses racines, les éléments nutritifs nécessaires à son développement.

De même, une utilisation abusive du compost peut provoquer la perte des récoltes. Il faut

veiller à ne pas utiliser trop de compost, et respecter les doses préconisées (3 à 5 kg de compost par m² et par an).

Remarques générales

La fabrication du compost passe par une dégradation naturelle des éléments qu’il contient. Ainsi, si la température du mélange augmente, il ne faut pas s’inquiéter. Cette augmentation de température est le signe que le compost est en train de se faire.

De même, il ne faut pas s’inquiéter si certains insectes ou araignées viennent se loger dans le compost. Ils permettent au contraire l’accélération du processus de dégradation des éléments.

Ne pas s’inquiéter non plus, si de la fumée se dégage du tas de compost. C’est de la vapeur d’eau qui se dégage, suite à une élévation de la température du compost.

Il peut être bénéfique, en plus du compost, d’utiliser une technique de paillage : mettre des branches de maïs entre les rangées de plantes, afin que la décomposition de ces branches apporte des matières nutritives au sol.

Pour faire du compost, il faut veiller à ce que le taux d’humidité soit compris entre 40 et 60%. Pour vérifier rapidement cela, on peut faire le test suivant : lorsqu’on prend une poignée de compost et qu’on sert fort la main, il ne faut pas qu’il y ait de l’eau qui s’échappe, mais la



main doit rester un peu mouillée. Si la main ressort trop sèche, il faut arroser le tas de compost. Si elle est trop humide il faut remuer plus souvent le tas de compost. Il faut penser à faire ce test régulièrement, surtout au début (durant les premières semaines).

Il est inutile de tasser le compost dans le trou, car cela empêche l’air de circuler entre les déchets et ralentit ainsi le processus de décomposition.



Bibliographie

http://fr.wikipedia.org/wiki/Togo

http://www.tourisme-en-afrique.net/Drapeau/togo.html

http://www.ph-ludwigsburg.de/html/2b-frnz-s-01/overmann/baf4/Togo/index.html

http://www.lupajote.org/

Rapport de stage de Matthieu Jalard et Laurianne Rat-Tudal, en 2010



J’ai effectué mon stage de deuxième année dans une association humanitaire au Togo,

appelée Lupajote, concernant la gestion des déchets.

Mes trois camarades et moi-même étions chargés d’améliorer les conditions de vie et de

santé des habitants du petit village de Dougba, en sensibilisant la population à ce problème

et en installant les structures nécessaires à une bonne gestion des déchets.

Après quelques difficultés pour trouver la méthode avec laquelle aborder ce problème, nous

avons finalement agi efficacement en collaboration avec les villageois pour faire de Dougba

un lieu propre.

L’adaptabilité, l’ouverture d’esprit et un bon contact humain ont été les principaux atouts de

ce stage.

Lupajote – Togo – association humanitaire – gestion des déchets – Dougba

I did my work experience at Lupajote, a humanitarian organization, in the field of the waste

management.

My colleagues and I were in charge of improving the living conditions and health of the

inhabitants of the small town of Dougba, making people aware of that issue and creating all

the structures needed to manage the wastes.

After a few difficulties to find the right method to face the problem, we finally efficiently acted

in collaboration with the inhabitants, in order to make Dougba a clean place.

Adaptability, open-mindedness, and a good feeling with other people have been the main

advantages of this experience.

Lupajote – Togo – humanitarian organization – waste management – Dougba

Documents

Rapport de stage 2A - Lupajote Togo de stage... · Rapport de stage 2A Projet de gestion des déchets dans un ... bibliothéconomie, secrétariat, eau et assainissement, transport