LLAA VVIILLLLEE MMUUTTAANNTTEE ..

SSaaiiggoonn SSoouutthh ((11999933--22001144))

Ecole Doctorale de Géographie de Paris

Espaces, Sociétés, Aménagement

PPrroojjeett ddee tthhèèssee

Nguyen Thuy An PHAM

Sous la Direction de

Christian PEDELAHORE

2

LA VILLE MUTANTE.

Saigon South (1993-2014)

1. Contexte et choix du thème : ................................................................................. 3

2. Problématique : ........................................................................................................ 7

3. Hypothèses : ............................................................................................................. 8

4. Etat de l’art : .............................................................................................................. 9

5. Terrain d’étude : ..................................................................................................... 10

6. Bornage temporel : ................................................................................................ 13

7. Méthodes de recherche : ...................................................................................... 13

8. Plan de thèse : ........................................................................................................ 16

9. Planning prévisionnel : ......................................................................................... 19

10. Projet professionnel : ............................................................................................ 20

11. Bibliographie : ........................................................................................................ 21

12. Annexes : ................................................................................................................. 29

3

1. Contexte et choix du thème :

Au cours des dernières décennies, comme d’autres pays asiatiques, le Vietnam a

connu des transformations très importantes par rapport à la période précédente, soutenues

par les flux de la mondialisation (LO et MARCOTULLIO, 2000). La mondialisation touche

tous les domaines de la vie sociale, économique, culturelle et politique du pays. Dans ce

nouveau contexte, beaucoup de villes vietnamiennes ont connu des taux de croissance

économique très élevés, en même temps qu’un rythme d’urbanisation accéléré (LÊ Van

Thanh, 2000).

Après l’adoption d’un programme de réformes socioéconomiques (« Đổi mới »1 en

vietnamien ou littéralement « Renouveau ») lancé lors du VIe Congrès du Parti

Communiste Vietnamien en 1986, ce pays a ouvert ses frontières au commerce, aux

investissements étrangers et aux touristes. Le PIB par habitant, qui était de 220 USD en

1994, a été multiplié par trois entre 2002 et 2010, pour atteindre 1.755 USD par habitant en

2013. Il n’a pas beaucoup souffert de la crise économique internationale de 2008 avec un

taux de croissance de 6,2% en 2011, 5,2% en 2012 et 5% en 2013. Les perspectives de

croissance pour l’année 2014 restent parmi les plus élevées d’Asie (5,5%).2

Tableau 1 : Indicateurs de croissance du Vietnam

Indicateurs de croissance 2010 2011 2012 2013 2014 (e)

PIB (milliards USD) 112,83 134,58 155,57e 170,02 187,05

PIB (croissance annuelle en %, prix constant) 6,4 6,2 5,2e 5,3e 5,4

PIB par habitant (USD) 1.298 1.532 1.753 1.896e 2.064

Endettement de l’Etat (en % du PIB) 51,7 47,9e 51,3e 50,4 50,5

Taux d’inflation (%) 9,2 18,7 9,1e 8,8 7,4

Taux de chômage (% de la population active) 4,3 4,5 4,5 4,5 4,5

Balance des transactions courantes (milliards USD) -4,29 0,23 9,06e 9,56e 6,24

Balance des transactions courantes (en % du PIB) -3,8 0,2 5,8e 5,6e 3,3

Source : FMI-World Economic Outlook Database - dernières données disponibles. (e) Donnée estimée

Avec environ 89,7 millions d’habitants et une densité moyenne de 271 hab./km² (en

2013)3, il se classe au second rang des pays les plus peuplés d’Asie du Sud-Est. Selon le

rapport intitulé « Evaluation de l’urbanisation au Vietnam », publié par la Banque Mondiale au

Vietnam, le taux d’urbanisation de ce pays est de 30%, et le taux de croissance de la

population urbaine le plus élevé en Asie du Sud-Est a atteint 3,4% au cours des dix dernières

1 « Đổi mới » : politique du renouveau, marquée par une ouverture à l’économie de marché et

inaugurée en 1986 au Vietnam, puis généralisée à tous les domaines à partir du 15 juin 1997.

2 Voir : http://www.planet-expert.com/fr/pays/vietnam/contexte-economique (consulté le 2/8/2014)

3 Selon les données statistiques en 2012 du Bureau des statistiques générales du Vietnam.

4

années, notamment dans les deux grandes villes de Hanoi et Ho Chi Minh-Ville (HCMV4). Si

la proportion de la population urbaine était de 19% (environ 11,8 millions d’habitants) en

1986, elle a augmenté à 30,5% (environ 26,3 millions d’habitants)5. Selon le rapport du

Ministère de la Construction, de 2010, chaque mois, ce pays a, en moyenne, un projet

d’extension urbaine supplémentaire et le taux d’urbanisation a augmenté de près de 10%

par rapport à la période de 1999 à 2011 (de 20,7% à 30,5%)6. Cette croissance urbaine a

conduit à la transformation rapide et polymorphe de ses espaces urbains.

Dans ce contexte global, il possède aussi des particularités propres. Son contexte

historique marqué par de longues guerres pour l’indépendance a eu une influence majeure

sur tous les aspects tels que l’économie, la politique, la culture et le mode de vie des

Vietnamiens. En effet, au cours de plus de 4000 ans d’histoire, ce pays fut dominé par le

régime féodal de la Chine pendant 1000 ans, et conquis par les Français en 1859 (cette

période coloniale durant près de 100 ans), puis également occupé, en partie, par les

troupes japonaises depuis 1940. Après la proclamation de l’indépendance en 1945, le

Vietnam a connu la guerre contre les Américains pendant vingt ans.

Long d’environ 1700 km du nord au sud, le pays sur la côte orientale de la mer de

Chine est traversé par deux grands fleuves correspondant à deux grandes plaines

alluvionnaires riches : le delta du fleuve Rouge au nord (qui coule sur environ 510km), et le

delta du Mékong au Sud (long de 4220 km dont 220 km au Vietnam)7. Sa civilisation

agraire se développe en se basant sur la riziculture. En réalité, les rizières occupent la

moitié de la surface cultivée et le Vietnam est le deuxième exportateur mondial de riz.

Les villes vietnamiennes sont soumises au régime de la mousson d’été et présentent

un certain nombre de caractéristiques végétales du fait de ses conditions géographiques.

Le site, la végétation et la nature font partie de sa spécificité. Par ailleurs, avec un réseau

de rivières et de canaux très dense, l’eau est depuis longtemps devenue un élément

central dans la structure urbaine au Vietnam. L’eau est omniprésente dans toutes ses

villes. Qu’elle soit ressource vitale, voie de communication ou milieu aquatique et humide,

les Vietnamiens l’intègrent dans leur culture au point de dénommer leur territoire national «

Đất nước » (la terre et l’eau) ou simplement « nước » (l’eau). Les territoires qui associent

deux éléments : la terre (ou la ville) – « élément solide » et l’eau – « élément liquide »,

« sont multiples et complexes »8.

4 HCMV : abréviation de « Ho Chi Minh-Ville »

5 Voir : http://ashui.com/mag/chuyenmuc/quy-hoch-o-th/5296-thach-thuc-do-thi-viet-nam.html

6 Voir : http://www.baomoi.com/Nguoi-dan-khong-duoi-kip-toc-do-do-thi-hoa/148/8224572.epi

7 Voir : http://vietnamconsulateinhouston.org/vi/general-information/mot-so-thong-tin-dia-ly-viet-nam

8 Claude PREROLENZO ; Philipe DEHAN ; Virginie PICON-LEFEBVRE ; Cyrille SIMMONET : La

ville au bord de l’eau, une lecture thématique d’Europan 2, Ed. Parenthèse, Marseille, 1993, p. 8.

5

L’ancienne Saigon (aujourd’hui Ho Chi Minh-Ville) possède aussi l’avantage des

conditions bioclimatiques des zones tropicales humides des moussons avec la température

et l’humidité relativement élevées. De telles conditions sont propices au développement

rapide des divers types de végétation en ville. Comme d’autres villes vietnamiennes, ce

territoire, façonné ainsi en fonction de « la civilisation du végétal »9, était et est toujours

majoritairement agricole avec des rizières et naturels. Avec le développement urbain, les

espaces ruraux, autrefois dominants, s’en trouvent transformés et les Saïgonnais passent

de plus en plus aux espaces urbains.

Saigon était également comme une ville sur l’eau connue par la présence bénéfique

de l’eau ainsi que la coprésence des composantes végétales, aquatiques et construites.

Cette ville dispose d’un réseau hydrographique comprenant la rivière de Saigon, et un

réseau de canaux et des « arroyos », « selon appellation héritée des alliés espagnols de la

conquête pour désigner un canal de liaison entre deux cours d’eau naturels »10. Ce réseau

hydrographique est une des « raison(s) d’être »11 de la ville de Saigon, c’est un élément

naturel ou artifice, « perçu comme un élément fonctionnel » qui change avec le temps et

l’évolution de la ville12.

C’est la raison pour laquelle les liens entre ville, végétal et eau sont très importants sur

le plan physique et géomorphologique. Dans le passé, les cours d’eau étaient les voies de

transport. En effet, les activités de commerce et de communication des habitants se

pratiquaient essentiellement sur les canaux. Les bateaux étaient très fréquents. Plusieurs

centaines de milliers de personnes vivent dans des sampans et des péniches. Beaucoup

de grands canaux jouent un rôle important, reliant la ville Saigon – Cho Lon aux zones

urbaines adjacentes et assurant l’échange et le transport de marchandises avec les

provinces lointaines. Cette ville est connue à l’époque ancienne pour son réseau fluvial,

notamment les paysages de la rivière de Saigon et de ses canaux13.

9 Pierre GOUROU : « La civilisation du végétal », in : Indonésie, n° 5, 1948, pp. 385-396, (Réed.

Recueil d’articles, Société royale belge de géographie, Bruxelles, 1970, pp. 225-236.

10 LE BRUSQ, Arnauld : Vietnam à travers l’architecture coloniale, Ed. Patrimoines et médias,

Chaudray ; Ed. De l’amateur, Paris, 1999, p. 39.

11 Thanh Tam QUACH-LANGET : « Saigon, capitale de la république du Sud Vietnam (1954-1975),

ou une urbanisation sauvage », in LAFONT Pierre-Bernard (dir.), Péninsule indochinoise : études

urbaines, l’Harmattan, Paris, 1991, p. 193.

12 PHAM NGUYEN Hoang Nguyen, (sous la direction de Charles Goldblum) : Revalorisation du

réseau hydrographique à Ho Chi Minh-Ville, Mémoire de DEA Le Projet urbain et Architecture,

septembre 1999, p. 3.

13 Voir : http://us.eva.vn/nha-dep/sai-gon-song-nuoc-c169a167883.html (Consulté 12/2/2014)

6

Suite à la politique de Renouveau en 1986, qui a donné une impulsion nouvelle, Ho

Chi Minh-Ville se développe dans toutes les directions et devient un grand pôle d’attraction

des investissements étrangers grâce à la libéralisation économique entraînant l’ouverture

des frontières. Dans le processus de la métropolisation, les deux principaux défis sont

maintenant la taille de la population qui est très importante (7,7 millions d’habitants en

2012)14, et une forte progression démographique, surtout des flux migratoires massifs

depuis ces dix dernières années. La prévision de population à l’horizon 2025 est d’environ

10 millions d’habitants, non compris les visiteurs.15 L’accroissement démographique et le

développement économique conduisent à un profond changement dans la société et aux

mutations urbaines.

Croissance démographique d’Ho Chi Minh-Ville de 1975 à 2014

Source : Graphique réalisé par l’auteur d’après les données statistiques du Bureau des statistiques d’HCMV.

HCMV est entrée dans une période de « boom » de la construction. Le volume total de

la construction immobilière augmente chaque année partout dans la ville, surtout dans le

centre-ville. En observant la figure de la page suivante, on peut remarquer que la zone

bâtie a presque doublé au cours des 20 dernières années. Le prix du foncier croît

progressivement et la valeur économique des zones centrales (les Districts16 1 et 3) étant

plus importante. Alors, plusieurs terrains sont réservés en priorité à la construction de

logements, de centres commerciaux ou de gratte-ciels. Le développement et la

construction de nouveaux parcs et jardins ont donc connu des difficultés. Plusieurs canaux

et arroyos sont ainsi souvent obturés ou nivelés pour construire les bâtiments. Le respect

de la planification, l’élaboration d’un paysage harmonieux entre l’espace bâti, la nature et

l’eau, deviennent aujourd’hui les véritables défis. Sans contrôle strict, ces développements

détruiront les paysages urbains.

14

Selon les données statistiques en 2012 du Bureau des statistiques générales du Vietnam.

15 Décision sur l’ajustement de la planification globale de Ho Chi Minh-Ville vers 2025, n° 24/QD-

TTg du 6 janv. 2010. 16

Le district (Quận) est défini au Vietnam comme un arrondissement à vocation urbaine. Le district

rural (Huyện) est un arrondissement rural. Les unités administratives immédiatement inférieures à

l’arrondissement sont les « phường » (en milieu urbain) ou les « xã » (en milieu rural). On peut

appeler les quartiers.

7

Divers projets de construction de « nouvelles zones urbaines » (« hu th mới » 17

en vietnamien ou KDTM18) ont vu le jour dans les zones périphériques de la ville afin de

répondre aux besoins de logements et de limiter décongestionner la population du centre

ville. Le but est également d’éviter à la population de s’étaler sans contrôle et d’empiéter

sur les terres agricoles. Il s’agit des quartiers à dominante résidentielle qui se compose de

tours d’habitations, maisons individuelles, grandes surfaces commerciales et équipements

publics.

Bref, au cours de plus de trois cent ans depuis sa naissance, Ho Chi Minh-Ville,

anciennement dénommé Saigon, s’est transformée au fur à mesure de son développement

urbain. C’est la raison pour laquelle nous étudierons les transformations contemporaines et

les structurations des espaces urbains de cette ville.

2. Problématique :

La poursuite de l’urbanisation s’accompagne d’une métropolisation. Cependant, sur le

plan spatial, les tissus urbains ne sont pas adaptés à cette nouvelle échelle de

développement. Sous l’empire de la mondialisation, le constat est celui de l’ampleur des

transformations qui affectent la ville et la structuration des espaces métropolitains.

17

« hu th mới » : est définie comme une nouvelle zone urbaine développée dans la continuité

de la zone urbaine existante ou dans la création d’une ville séparée de la ville existante. Cette

zone a des réseaux d’infrastructure complets répondant au nombre de logements et aux autres

bâtiments sociaux publics, et ce, avec l’objectif d’une rentabilité financière. Le master plan doit

respecter le plan d’aménagement approuvé. La superficie est supérieure à 50 ha, mais si le projet

est celui de rénovation urbaine de la ville existante, sa superficie peut être plus petite, au moins de

20 ha. Le nombre d’habitants est supérieur à 5.000 habitants, équivalant à environ 1.000

logements pour tous les types de ménages (d’après la Circulaire sur les lignes directrices

d’évaluation, de reconnaissance de la nouvelle zone urbaine modèle, n°15/2008/TT-BXD du 17

juin 2008, p. 2).

18 KDTM : abréviation en vietnamien de « hu th mới » ou « nouvelle zone urbaine »

Figure 1 : L’évolution de zone bâtie au nord et au centre de Ho Chi Minh-Ville

Source : Thi Van TRAN, Duong Xuan Bao HA, 2007.

2006 2002 1989

Built-up land

Agricultural land

Water

8

Dans ces circonstances, il importe d’analyser comment se forment et se produisent

les mutations spatiales et leurs effets sur le territoire de Ho Chi Minh-Ville ?

Le processus de ces transformations urbaines est complexe et dont le principe est à

la croisée de plusieurs questions telles que celles de la gestion urbaine et du

développement, un mode d’interrogation des acteurs et des habitants sur le projet, la

technologie et les modes de vie. En terme de stratégies d’aménagement, nous étudierons

comment les politiques urbaines innovantes favorisent l’émergence de nouvelles formes

architecturales et urbaines. Par ailleurs, à ce jour, outre les acteurs vietnamiens, beaucoup

d’acteurs étrangers participent à la fabrique urbaine. En terme de structure urbaine, nous

présenterons comment cette ville se construit aujourd’hui à partir de très grands projets tels

que les deux KDTM de Saigon South et de Thu Thiem. Les transformations portent aussi

un enjeu technique et culturel dans le renouvellement des matériaux, des types édilitaires,

des savoirs et des usages.

L’objectif de cette thèse est de mettre en évidence les transformations d’Ho Chi Minh-

Ville dans le processus d’urbanisation contemporaines vietnamienne. Cette recherche

nous permet d’approfondir nos connaissances quant aux formes urbaines émergentes

vietnamiennes. Ce que nous pouvons retenir dans cette étude permettra également

d’ouvrir une nouvelle réflexion afin d’améliorer la qualité des paysages urbains et de

développer un modèle urbain spécifique en gardant l’identité vietnamienne.

3. Hypothèses :

Après avoir abordé la question centrale et la problématique, nous retiendrons les

hypothèses suivantes qui seront vérifiées, l’une après l’autre, tout au long de notre travail

de recherche.

A partir du Renouveau, la libéralisation économique se manifeste au niveau de la

politique urbaine par une diversification des acteurs et des types de capital-investissement.

Ces changements ont eu de fortes répercussions sur l’expansion territoriale de HCMV et

sont à l’origine de formes urbaines cosmopolites. ls traduisent les mutations en cours et

participent à leur ra onnement, via, notamment, les grands projets urbains et

l’aménagement des espaces publics. Cette politique a favorisé l’émergence du secteur

privé qui est devenu l’acteur majeur de l’aménagement urbain et du territoire pour la

construction des logements, des infrastructures. Comme nous allons le voir dans les

pratiques du développement spatial de cette ville ainsi qu’au Vietnam, non seulement

les investisseurs sont étrangers, mais également les concepteurs et les experts.

9

La création de nouvelles zones urbaines joue un rôle central dans la transformation

spatiale de Ho Chi Minh-Ville par l’apparition de nouveaux tissus urbains et par le

traitement du contact avec l’eau et la végétation. Depuis l’expression « Đ th h a »

(« Urbanisation »), apparaît au Vietnam en 1992-1996, le concept de la ville nouvelle -

« hu th mới » - progressivement défini, cette forme a été intégrée aux projets

d’extensions périurbaines. De nos jours, le développement des KDTM respectant les plans

directeurs approuvés est devenu incontournable et fait partie intégrante des stratégies au

niveau régional et national.

Les extensions ont profondément changé le territoire de HCMV. Par la participation

d’investisseurs, de nouveaux concepteurs, les compositions architecturales et urbaines

vont vers une répétition de modèles génériques. Cependant ils sont parfois chaotiques,

sans liaison harmonique avec les paysages naturels et historiques. Cette mutation introduit

une ségrégation et une homogénéité urbaine. Mon hypothèse est aussi que l’urbanisation

la plus contemporaine questionne l’eau et la végétation pour redonner des valeurs

caractéristiques aux paysages de Ho Chi Minh-Ville.

Enfin, les nouvelles technologies de l’information et de la communication ainsi que les

matériaux de construction permettent de bâtir de grandes tours en ville. Les gratte-ciels

semblent être l’une des formes choisies pour exprimer un prestige, un pouvoir ou une

image contemporaine et attractive de la ville.

4. Etat de l’art :

De nombreux chercheurs vietnamiens et étrangers ont travaillé sur le développement

urbain du Vietnam en général, et de HCMV en particulier. Leurs études ont porté sur divers

questions et approches différentes pour participer à l’invention d’un avenir meilleur des

villes.

Christian PÉDELAHORE19 est l’un des premiers chercheurs étrangers, dont les études

portent spécifiquement sur l’analyse urbaine et architecturale des villes indochinoises dans la

globalisation, et notamment au Vietnam. Il a étudié à la fois les formes urbaines, les

structures, les mutations des cultures spatiales, le processus et les acteurs de la ville

vietnamienne contemporaine. Face à la mondialisation et à la crise identitaire, ses études

sont menées sur la réactivation des identités architecturales et urbaines de ce pays.

Pour comprendre ces villes, leur histoire et leur évolution, il existe plusieurs ouvrages en

français tels ceux de Didier LAURAS (1997), Arnauld LE BRUSQ (1999), Philippe PAPIN

(2003) ou Mike DOUGLASS et Liling HUANG (2007).

19

Christian PÉDELAHORE, architecte DPLG, urbaniste, docteur en architecture, HDR, Professeur

titulaire des ENSA, Cofondateur de l’équipe de recherche AHTTEP.

10

Quant aux ouvrages en vietnamien, dans son livre publié en 2005, DANG Thai Son a

abordé la nouvelle approche de la méthode de planification et de gestion urbaine. DAM

Thu Trang a parlé de la conception architecturale du paysage dans les zones d’habitation

(2006). LÊ Trong Hai a étudié le problème de l’habitat et les paysages des canaux de

HCMV (2006). D’autres auteurs ont des publications sur les questions de l’architecture du

paysage tels HAN Tat Ngan (1999) et LUU Trong Hai (2006). Il existe également plusieurs

rapports, thèses et mémoires menés sur cette ville tels ceux de NGUYEN Duong Cam Ly

(2013), LÊ Van Thanh (2006), Laurence NGUYEN (1998) et PHAM NGUYEN Hoang

Nguyen (1999).

Concernant l’analyse des changements urbains au niveau architectural, qu’une

recherche de l’IPRAUS a été menée sur Hanoi sur les « Métamorphoses urbaines »

(CLEMENT et LANCRET, 2001), mais cette recherche n’est pas encore beaucoup

développée sur la ville du Sud du Vietnam.

5. Terrain d’étude :

Nous avons sélectionné la ville d’Ho Chi Minh-Ville située au Sud du Vietnam, à

environ 50 km de la mer, sur les rives de la rivière de Saigon (plus de 1700 km séparent

HCMV de Hanoi - la capitale du pays). Au Sud de cette ville commence le Delta du

Mékong qui est une région agricole clef.

HCMV s’est constituée autour de deux anciens noyaux de Saigon (qui correspond au

District 1) et de Cholon (qui correspond au District 5). Elle se divise en 19 districts urbains

ou semi-urbains et 5 districts ruraux (2012). Les arrondissements urbains sont numérotés

de 1 à 12. S’y ajoutent ceux de Tan Binh, Binh Thanh, Phu Nhuan, Thu Duc, Go Vap, Binh

Tan et Tan Phu. Les districts ruraux sont Nha Be, Can Gio, Hoc Môn, Cu Chi, Binh Chanh

(voir annexe A). La plupart des districts sont conçus comme des centres urbains avec une

zone d’économie tertiaire et une zone résidentielle, plus éventuellement une zone

industrielle.

Nous pouvons distinguer aujourd’hui les centres-villes nouveaux « trun t m mới »)

et anciens « trun t m cổ » ou « trun t m c »). Ce terme urbanistique « centre » ou

« trung tâm » en vietnamien, c’est-à-dire « au cœur », « indique, en général, un secteur

urbain, où existent les services essentiels pour la vie des habitants »20, et « ville » ou

« thành ph th » en vietnamien. On dit souvent « trung tâm thành ph » centre-ville en

ran ais pour parler du centre ur ain à l’échelle de la ville. Afin d’analyser les mutations de

20

NGUYEN Duong Cam Ly (sous la direction de Charles Goldblum) : Outils d’urbanisme et

investissement immobiliers privés fabrication de l’espace central de Ho Chi Minh-Ville, thèse de

doctorat, Ecole doctorale Ville, Transports, Territoires, décembre 2013, p. 24.

11

la ville passée, nous travaillons essentiellement sur le centre ville, dont la limite est

déterminée par la Décision du Ministère de la Construction datée de 1997. Il est nommé

« trun t m hiện h u » ou « centre existant »21 pour le différencier des nouveaux centres.

C’est parce que ce centre présente une situation particulière et des transformations

importantes sous l’effet de l’économie de marché ainsi que par la vitesse et l’ampleur d’une

urbanisation très dense. En même temps, il comporte encore les vestiges de l’influence

coloniale française dans son architecture et sa structure viaire.

En 2007, sous la pression immobilière, le Service de l’Urbanisme et de l’Architecture

d’HCMV a décidé l’extension du vieux centre ville vers le nord et vers le sud le long de la

rivière principale. Cette décision permet de mieux relier l’ancien centre avec la péninsule

de Thu Thiem conçue en 2005 comme le nouveau centre d’affaire d’HCMV. Quant aux

Saïgonnais, « ils considèrent généralement l’espace comprenant quelques grand

boulevards et les édifices prestigieux de l’époque coloniale comme centre de la ville ».22

A l’échelle locale, nos recherches se concentrent sur l’urbanisation contemporaine de

Saigon South - une ville-satellite développant pour la première fois le Sud de la ville. C’est

un grand projet d’extension urbaine asiatique, dont « le master plan est élaboré

conformément aux normes internationales »23 suite au premier concours international

urbain réalisé au Vietnam, en 1993.

Le plan directeur de Saigon South, dessiné en 1993 par la compagnie SOM

(Skidmore, Owings and Merrill LLP24), a gagné plusieurs prix internationaux prestigieux : le

21

L’expression est utilisée souvent dans plusieurs plans d’aménagement et d’urbanisme ainsi que

dans les textes législatifs concernant l’aménagement et la gestion urbaine.

22 NGUYEN Duong Cam Ly, op. cit., p. 25.

23 Michae WAIBEL : « The development of Saigon South New Urban Area – A Sign of an Increasing

Internationalization and Polarization in Vietnamese society », Pacific News, n°22, July-August 2004,

p.p. 10-13. Voir : http://www.michael-waibel.de/pn22-waibel.pdf

24 SOM (Skidmore, Owings & Merrill LLP) est l’une des plus grandes et anciennes agences

américaines dans l’architecture, l’urbanisme, le design d’intérieur et l’ingénierie au niveau mondial,

avec une réputation de 75 ans pour l’excellence de son design et pour son portfolio qui comprend

quelques-unes des plus grandes réalisations architecturales des XXe et XXIe siècles. Depuis sa

création, SOM a été un leader dans la recherche et le développement de technologies spécialisées,

de nouveaux processus et d’idées innovatrices, parmi lesquels plusieurs ont eu un impact manifeste

et durable sur la profession de designer et l’environnement physique. Le leadership de longue date

de la société en matière de design et de technologie du bâtiment a été récompensé par plus de

1700 prix remis pour la qualité, l’innovation et la gestion. L’American Institute of Architects a reconnu

SOM par deux fois en lui remettant son prix le plus prestigieux, l’Architecture Firm Award, en 1962

et 1996.

12

prix d’architecture urbaine du 42e « Annual Progressive Architecture Citation » en 1995, et

le prix d’honneur de l’Institut Américain d’Architecture (AIA) en 1997. C’est la première fois

qu’une ville nouvelle d’Asie remportait un prix d’excellence pour la planification urbaine

marquée par la recherche d’un environnement écologique harmonieux et durable. De plus,

en 2008, dix ans plus tard, le nouveau quartier Phu My Hung (PMH25) de Saigon South a

reçu un diplôme délivré par le Ministère de la Construction du Vietnam, confirmant qu’elle

est « Une ville nouvelle modèle »26 avec une excellente qualité de vie des habitants. Le

centre de Saigon South (District 7) et celui de Thu Thiem (District 2) sont actuellement les

deux principaux centres d’extension d’HCMV.

Voir : http://www.som.com

25 PMH : abréviation en vietnamien de Phu My Hung

26 Décision sur le certificat « Une ville nouvelle modèle » pour Phu My Hung, n° 860/QĐ-BXD du 26

juin 2008.

27 http://www.saigonsouth.com/ss/saigonsouth/ss3b1.htm (consulté le 8/6/2010).

Figure 2: Plan directeur de Saigon South.

Source : Phu My Hung & Tan Thuan Corporation - The Master Plan27

(Légendes traduites par l’auteur)

Centre existant

d’HCMV

SSSaaaiiigggooonnn SSSooouuuttthhh

Zone commerciale, d’habitat et mixte

Développement à usages mixtes et zone d’habitat

Zone industrielle

Espaces ouverts

Zone industrielle, de production alimentaire, commercial et usages mixtes

Centre de

Thu Thiem

Centre

13

6. Bornage temporel :

Nous étudions les changements ur ains depuis la mise en œuvre des ré ormes

économiques en 1986, ayant eu pour conséquence des mutations spatiales suite à

l’intégration économique du Vietnam dans le marché capitaliste mondial. Cette étude se

concentre tant sur les formes urbaines et architecturales que sur les stratégies et les

politiques urbaines qui permettent leur apparition et leur développement.

Cependant, pour caractériser ces transformations, il est indispensable de faire retour à

la période ancienne et au processus du développement de la ville au cours de temps. Après

la période de l’implantation officielle de l’ancien Saigon – Cholon (1698-1859), les

Saïgonnais sont entrés dans celle de la colonisation (1859-1954). Cette période est majeure

car l’arrivée des colonisateurs a conduit à des changements importants des espaces

urbains. N’effaçant pas les traces anciennes, mais au contraire développant Saigon dans

un certain respect de l’existant. La période suivante s’étend de 1955 à 1986. Suite à la

défaite de Dien Bien Phu, et par les accords de Genève en 1954, le Vietnam est divisé en

deux parties, le Nord et le Sud. Pendant la guerre du Vietnam, Saigon est sous domination

américaine, tandis que le Nord commençait à se reconstruire sous le modèle collectiviste.

Après la réunification (1975-1986), avec l’impact négatif de la guerre et du mécanisme de

subvention, Ho Chi Minh-Ville s’est développée de manière lente et irrégulière, sans réelle

planification, selon les nécessités et la disponibilité des terrains.

Dès le « Renouveau » en 1986, après une longue période de préparation (1986-1995),

le développement urbain de HCMV a bénéficié de la participation des acteurs privés et

internationaux dans la mise en œuvre des projets urbains. De 1996 à ce jour, cette ville a

connu une période d’urbanisation extrêmement soutenue, avec de multiples

transformations, et notamment, l’apparition de nouvelles zones urbaines. Ainsi, le KDTM28

Saigon South a plus de vingt ans d’évolution.

7. Méthodes de recherche :

Cette recherche est réalisée en utilisant plusieurs méthodes d’investigation afin

d’obtenir une analyse approfondie et précise des mutations métropolitaines. Parmi celles-

ci, nous avons choisi la méthode analytique qui se concentre sur les mutations spatiales

ainsi que sur la politique et les jeux d’acteurs avant d’en faire une lecture critique. Elle

consiste dans l’étude des documents de première main, de la cartographie et des images,

ainsi que dans des entretiens auprès des acteurs locaux et des interviews des Saïgonnais.

28

KDTM : Nouvelle zone urbaine ou « hu th mới » en vietnamien.

14

Méthode d’analyse des documents bibliographiques et des textes législatifs :

Elle associe la remontée des filières bibliographiques et la recherche systématique.

Les sources utilisées, provenant soit du Vietnam, soit de France, sont les diverses revues

et livres abordant l’organisation des espaces urbains. Ces ressources existent au centre de

documentation de l’École nationale supérieure d’Architecture d’Ho Chi Minh-Ville. En outre,

certaines études internationales sur HCMV, puisées dans les laboratoires de recherche,

les Centres français de documentation de l’Urbanisme et les bibliothèques des écoles

d’architecture, la Bibliothèque historique de la ville de Paris (documents sur l’Indochine), le

Centre des archives d’Outre-mer d’Aix-en-Provence.

L’étude des documents officiels est également une source importante d’informations

sur les règlements liés à l’organisation des espaces urbains tels que les décisions, les

arrêtés et les circulaires municipales. Cette investigation exploite également les nouvelles

sources qui constituent de nombreux sites Internet consacrés aux questions du

développement urbain.

- Documents législatifs : textes législatifs de l’époque coloniale et contemporaine,

Lois d’Urbanisme de 2009, Circulaire sur les lignes directrices d’évaluation et de

reconnaissance des nouvelles zones urbaines modèles, Règlementation de

gestion architecturale et urbaine du centre ville d’HCMV.

Méthode d’analyse de la cartographie et de la photographie :

C’est une analyse comparative chronologique et généalogique des plans, des

photographies anciennes et récentes ainsi que des cartes sur la période étudiée pour

identifier les transformations urbaines et l’évolution de la ville. Une synthèse historique des

changements essentiels des formes architecturales et urbaines à travers les époques,

notamment dans la configuration du centre ville, sera réalisée.

- Plans d’urbanisme collectés : Plan de Saigon en 1795 d’après Olivier de

Puymanel et Théodore le Brun29, Plan de Saigon - Cho Lon en 194230, Plan de la

ville de Saigon 1867, Schémas directeurs d’Ho Chi Minh-Ville à l’horizon 2020

élaboré en 1998) et à l’horizon 2025 en 2010), Plan d’urbanisme des Districts 1

et 3, Master plan du projet de la nouvelle zone urbaine de Saigon South approuvé

en 1994.31

29

Arnauld LE BRUSQ : Vietnam à travers l’architecture coloniale, Ed. Patrimoines et médias,

Chaudray ; Ed. De l’amateur, Paris, 1999, p. 27.

30 Source : Service de l’Ur anisme et de l’Architecture d’Ho Chi Minh-Ville

31 Plan repris dans l’ouvrage d’Hilda Arnold, 1949.

15

- Photos anciennes collectées : photos aériennes de la ville Saigon en 195532;

photos extraites de l’album illustré de 456 gravures sur cuivre intitulé « La

Cochinchine » publié en 192633; photos du Centre des archives d’Outre-mer et

une centaine de photos représentant la ville de Saigon et Cholon au début des

années 192034.

- Campagnes photographiques personnelles de HCMV et de Saigon South

réalisées en 2010 et en 201235. Une nouvelle campagne de terrain sera réalisée

lors de mon prochain sé our à Ho Chi Minh-Ville (2015) consacré également aux

enquêtes de terrain et aux interviews.

Méthode d’observation directe de terrain :

Aux fins de construire une vision globale et concrète, nous étudierons l’état spatial

actuel de Ho Chi Minh-Ville, notamment les Districts 1 et 3 (qui correspondent au centre-

ville historique). Ensuite, nous travaillerons à KDTM Saigon South, dans le nouveau

quartier de Phu My Hung.

Notre premier terrain est prévu de janvier à février 2015 pour compléter le recueil

d’informations, procéder à des observations et à la réalisation des relevés et des

enquêtes. Le deuxième aura lieu de janvier à février 2016 afin de vérifier et d’abonder

nos analyses et synthèses.

Entretiens avec les acteurs locaux et interviews des habitants :

Notre étude aborde des entretiens ouverts auprès des gestionnaires et des

professionnels : architectes, urbanistes et paysagistes, des interviews avec les

responsables du Service de l’Urbanisme et de l’Architecture d’HCMV, de l’Institut

d’Urbanisme et de la Construction sur la conception, l’organisation des espaces urbain et

particulièrement sur le projet de construction de KDTM Saigon South.

32

Photos prises par le photographe français Raymond CAUCHETIER.

33 Photos du célèbre photographe de la rue Catinat à Saigon, Nadal.

34 Photos de Ludovic Crespin

35 PHAM Nguyen Thuy An (sous la direction de Sabine Barles) : L’inté ration de la vé étation à Ho

Chi Minh-Ville : le cas des nouvelles zones urbaines, Mémoire du Master 2 Urbanisme et

Aménagement, Université de Paris , nstitut Fran ais d’Ur anisme, octo re 2010.

PHAM Nguyen Thuy An (sous la direction de Pascal Aubry) : Mise en évidence des paysages

urbains de Ho Chi Minh Ville et principes de mise en valeur, Mémoire du DSA Projet urbain et

Architecture, Thématique Paysage, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Paris La Villette,

septembre 2012.

16

Par ailleurs, nous conduirons des interviews avec les habitants de Phu My Hung -

leurs savoirs faires tout comme leurs perceptions des mutations spatiales. Cela nous

permettra de dresser le portrait de cette grande opération territoriale du programme idéal à

la réalisation concrète, ainsi qu’à ses développements les plus récents.

8. Plan de thèse :

Notre thèse sera constituée de trois parties : la première est consacrée à l’analyse

spatiale de la ville d’hier et de ses transformations contemporaines, la deuxième s’appuie

sur l’étude de cas de la nouvelle zone urbaine « Saigon South » et la dernière esquisse

ensuite une analyse prospective de l’avenir de Ho Chi Minh-Ville.

Dans la première partie, nous restituons l’histoire urbaine et territoriale sur le temps

long, puis nous procédons à la caractérisation des organisations spatiales. Nous analysons

ensuite la notion de ville végétale (en nous se référant aux travaux de Pierre Gourou36), la

culture et les modes de vie symbiotiques ainsi que les conceptions philosophiques se

rapportant aux territoires anthropisés. Le dernier chapitre s’attache à identifier les

questions spatiales contemporaines de la ville. Nous étudions aussi l’émergence des

nouveaux projets urbains, les mutations spatiales et la mixité retrouvée des fonctions et

des usages.

Dans la deuxième partie, nous examinerons le cas de « Saigon South » (1993-2016),

du projet original à la réalisation. Nous observons à la fois les tissus urbains, les espaces

publics et le rapport à l’eau et à la végétation. Ensuite, nous étudions les rétro-impacts sur

le développement urbain et économique, sur l’environnement et sur la vie communautaire.

Pour conclure, nous évaluerons la ville nouvelle de Saigon South au regard de la

construction d’un un nouveau modèle urbain.

La dernière partie étudie en tendance, l’avenir d’Ho Chi Minh-Ville. Le premier

chapitre pose la question du « Skyline » et du paysage urbain. Le deuxième évalue les

risques climatiques et hydrauliques de la métropole. Dans le chapitre suivant, est abordée

la crise identitaire et l’annonce d’un retour au végétal et à l’eau par le iais de la

récupération patrimoniale. Pour conclure, nous examinerons la transformation du rôle des

institutions encadrant les processus du développement urbain.

36

Pierre GOUROU (1900-1999), grand géographe français, spécialiste du monde rural en

Indochine, spécialement dans le delta tonkinois.

17

SOMMAIRE PROSPECTIF

INTRODUCTION GENERALE 20 pages

Contexte et choix du thème

Problématique

Hypothèses

Etat de l’art

Méthodes de recherche

Plan de thèse

PARTIE I : HO CHI MINH-VILLE, HERITAGES ET TRANSFORMATIONS CONTEMPORAINES

100 pages

Chapitre 1 : Histoire urbaine et territoriale

Avant la colonisation (1698-1858)

Pendant la période coloniale (1859-1954)

Pendant les guerres du Vietnam (1955-1975)

Après la réunification (1975-1986)

Depuis « le Doi Moi » (1986-2016)

Chapitre 2 : Spatialités fondatrices

Ville végétale

Culture et modes de vie symbiotiques

Conceptions philosophiques et paysage

Chapitre 3 : Métropolisation

Emergence de nouveaux projets urbains

Mutations spatiales

Mixité des fonctions et des usages

Conclusion

PARTIE II : ETUDE DE CAS : « SAIGON SOUTH » (1993-2016) 130 pages

Chapitre 1 : Du projet à la réalisation

Le concours urbain (1993)

Cadre règlementaire

Stratégies d’acteurs

Mise en marché et vente immobilières

Chapitre 2 : Fabrique spatiale

Formes urbaines

Logements

Espaces publics

Rues

18

Chapitre 3 : Rapport à l’eau et à la végétation

Réalisations hydrauliques

Création d’espaces verts

Chapitre 4 : Retro-impacts

Sur le développement urbain

Sur le développement économique

Sur l’environnement

Sur la vie communautaire

Chapitre 5 : « Saigon South » : un nouveau modèle urbain ?

Le point de vue des acteurs spécialisés

Le point de vue des habitants

Conclusion

PARTIE III : L’AVENIR D’HO CHI MINH-VILLE 100 pages

Chapitre 1 : « Skyline » et paysage urbain

Nouvelles tendances

Formes architecturales renouvelées

Transformations de l’image de la ville

Chapitre 2 : Risques climatiques et inondations

Risques climatiques

Eau, une source de menace

Préservations de zones naturelles

Chapitre 3 : Vers l’identité de la ville

Crise d’image

Retour à la végétation et à l’eau

Protection du patrimoine architectural et paysager

Chapitre 4 : Rôle des institutions

Encadrement et normes

Règlementation

Conclusion

CONCLUSION GENERALE 20 pages

BIBLIOGRAPHIE 10 pages

ANNEXES 20 pages

Environ 400 pages

19

9. Planning prévisionnel :

Faisant suite à la préparation de mon projet de recherche depuis 2012, nous

consacrerons le triennal (2014-2017) au traitement et à la mise en forme de nos enquêtes

et travaux bibliographiques ainsi que de terrain. Pour ce fourni, je me propose d’exécuter le

calendrier suivant :

Préparation et dépôt du dossier de thèse :

2013 - 2014 :

Octobre 2014 :

- Définition et élaboration du programme de recherche (sujet,

problématique, hypothèses, état de l’art, terrain d’étude,

méthodes de recherche et sommaire projectif).

- Recherches documentaires afin de constituer une bibliographie

qui sera développée tout au long de la thèse.

- Inscription en thèse.

Collecte et analyse des informations :

Nov. 2014 - Déc. 2014 :

Jan. 2015 - Fév. 2015 :

Mars 2015 - Août 2015 :

- Étude de documents et constitution des corpus.

- Élaboration du plan détaillé.

- Construction du questionnaire pour les interviews.

- O servations et réalisation de relevés et d’enquêtes in situ.

- Classement et analyse des documents et des résultats,

établissement de la cartographie analytique ainsi que de

l’iconographie.

Rédaction :

Sep. 2015 - Déc. 2015 :

Jan. 2016 - Fév. 2016 :

Mars 2016 – Août 2016 :

- Analyse comparative et synthèse des informations collectées.

- Vérification et classement des analyses et des synthèses

réalisées in situ.

- Rédaction de la première version écrite, participation à des

colloques spécialisés.

Finalisation et soutenance de la thèse :

Programme post thèse :

Août 2017 :

À partir de sept 2017 :

- Retour au Vietnam.

- Insertion professionnel

Sep. 2016 - Fév. 2017 :

Mars 2017 - Mai 2017 :

Juin 2017 - Juil. 2017 :

- Rédaction finale.

- Remise du travail aux lecteurs et corrections.

- Soutenance de la thèse et formalités administratives.

20

10. Projet professionnel :

Mes études de doctorat devraient me permettre d’avancer vers mon objectif de

devenir professeur à l’Ecole nationale supérieure d’Architecture de Ho Chi Minh-Ville.

Après la soutenance de ma thèse, je retournerai donc au Vietnam (août 2017) pour un

dé ut d’activité en septembre. Je devrais ainsi faire partie des jeunes doctorants à même

de transmettre des systèmes de connaissances actualisées à un large public d’étudiants

comme d’acteurs du développement urbain. En parallèle de ce travail d’enseignement, je

souhaiterais développer des activités post-doctorales sur la recherche urbaine.

21

11. Bibliographie :

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http://www.bqlkhunam.hochiminhcity.gov.vn/

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http://www.wdl.org/fr/item/310/pages.html?ql=fra&c=VN&view_type=gallery#volume/1/page

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Bureau des statistiques d’HCMV : http://www.pso.hochiminhcity.gov.vn/

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Central Trading & Development Group 2004: http://www.saigonsouth.com/saigonsouth/

Centre d’Information de la Planification de HCMV (PLANIC) : http://planic.org.vn/

Département de la Planification et de l’architecture d’HCMV: http://qhkt.hochiminhcity.gov.vn/

Institut de la recherche pour le développement d’HCMV (Institutes of Development Studies

-IDS) : http://www.hids.hochiminhcity.gov.vn/

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http://www.monre.gov.vn/

http://belleindochine.free.fr/

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12. Annexes :

Annexe A – Carte administrative d’ensemble d’Ho Chi Minh-Ville.

Source : Gubry P. (dir.), 2002, Ho Chi Minh-Ville et Hanoi, populations et migrations intra urbaines.

Programme de Recherche Urbaine pour le Développement, IRD, ISTED, GEMDEV, p. 39.