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Bernard Guinard - juin 2011 projet pour la centre de ressources du spectacle vivant

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Bernard Guinard - juin 2011

projet pour la

centre de ressourcesdu spectacle vivant

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2011

«Dans la vie, il y a deux caté-

gories d’individus : ceux qui

regardent le monde tel qu’il

est et se demandent pour-

quoi. Ceux qui imaginent le

monde tel qu’il devrait être et

se disent : pourquoi pas?»

George Bernard SHAW

« Dans la vie, il y a deux catégories d’individus : ceux qui regardent le monde tel qu’il est et se demandent pourquoi. Ceux qui imaginent le mon-de tel qu’il devrait être et se disent : pourquoi pas ? »

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sommaireUn contexte complexe et des modèles à réinventer p 4

Les objectifs et les publics p 5 - Les objectifs généraux : accompagner les politiques publiques et soutenir la structuration du spectacle vivant professionnel - Les publics : travailler davantage en proximité avec les élus et les artistes

Une philosophie d’action revendiquée p 6 Faire avec les porteurs de projet et pas seulement pour eux

Des valeurs partagées, trois cadres de référence p 7 - L’Éducation Populaire, - La Charte de Service Public de Catherine Trautmann, - La déclaration Universelle de l’UNESCO sur la Diversité Culturelle

Quatre thématiques au cœur du projet 1 : Entreprenariat artistique et culturel p 8 2 : Mobilité des artistes : favoriser la diffusion p 10 3 : Accompagner le développement culturel en région p 12 4 : Numérique p 13

Les actions au service des projets : Une écoute de la demande et des réponses adaptées p 14 -Les actions formatives -L’accompagnement -La ressource

Conclusion p 16

contexte

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le contexteLe spectacle vivant est un secteur d’activité ar-tistique d’une grande vitalité qui génère des re-tombées économiques importantes, de l’emploi, de l’attractivité, du savoir-vivre ensemble... Les lieux de production et de diffusion et les équipes professionnelles n’ont jamais été aussi nom-breux, notamment sur le territoire rhônalpin. L’offre de spectacles est forte, diversifiée, inno-vante et la plupart du temps de qualité.

Pour autant, nous sommes aujourd’hui confrontés à plusieurs « crises »: une crise du régime d’as-surance chômage des intermittents qui a émergé en 2003, suivie d’une «crise» des modèles éco-nomiques révélant le déséquilibre entre produc-tion et diffusion et plus globalement d’une crise économique et financière qui impacte lourde-ment les politiques publiques dans leur ensemble depuis 2008. Par ailleurs, les observateurs de ce secteur s’entendent pour admettre que nous tra-versons une crise « éthique et idéologique » dans la mesure où le modèle qui prévaut depuis plus de trente ans – l’exception culturelle française- semble avoir atteint ses limites.

En termes de politique publique, de nombreuses collectivités constatent le décalage entre l’empi-lement des dispositifs et les effets produits ; la structuration du secteur autour de «labels» vou-lue par l’Etat est aujourd’hui contestée et ne per-met pas de satisfaire les besoins de l’ensemble de la population. En termes économiques, le développement des projets habituellement sub-ventionnés depuis les années soixante dix se heurte désormais à une compression des dé-penses publiques. Aujourd’hui, de nombreuses collectivités exsangues ne réussissent que diffici-lement à financer l’existant. Or il est nécessaire de permettre le renouvellement, l’émergence, l’innovation artistique ce qui suppose d’envisa-ger des alternatives. Les artistes sont de plus en plus nombreux à connaître une grande précari-té. L’augmentation de l’offre de spectacles et la grande concurrence qui en résulte, la difficulté du secteur culturel à se rassembler et à s’organi-

ser, comme en témoigne le taux particulièrement faible de syndicalisation, nous incitent à penser qu’il est plus que jamais nécessaire de créer du lien, de rechercher des alternatives à la pré-dominance de l’intermittence - comme modèle unique-, d’expérimenter des formes d’organisa-tion collective.

Le projet de la NACRe doit prendre en compte ce contexte dans lequel vivent les acteurs pro-fessionnels et la complexité des processus de co-construction des politiques menées par les collectivités territoriales. Ce projet doit préparer les conditions d’un modèle économique renou-velé du spectacle vivant à l’ère de la transversa-lité des champs artistiques, du numérique et du développement durable, induisant de nouvelles coopérations et une ouverture à d’autres champs que celui du « culturel »…

innover (def.): introduire dans une chose établie

quelque chose de nouveau, d’encore inconnu.

objectifs

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les objectifsles publics

Objectifs généraux

En tant qu’agence Régionale, centre de ressources porté par le Conseil Régional et la Direction Ré-gionale des Affaires Culturelles Rhône-Alpes, la NACRe s’est vu confier deux grandes missions qui peuvent être résumées de la façon suivante :

Accompagnement des politiques publiques. Appui au développement culturel dans l’ob-jectif d’une plus grande équité et cohérence territoriale.Cet objectif induit la volonté de mener des ac-tions de médiation entre les politiques de l’Etat et de la Région et nos différents publics, de tra-vailler aux côtés des services de ces deux insti-tutions en complémentarité et en confiance. Il signifie aussi la nécessité d’engager des actions en faveur de l’aménagement culturel du territoire régional, en soutien aux élus et aux agents des différentes collectivités territoriales. La NACRe est aujourd’hui insuffisamment présente sur le terrain de l’accompagnement du développement culturel en région, ce qui doit devenir aujourd’hui une des priorités de la structure. Pour ce faire, les efforts doivent porter en particulier sur les domaines de l’observation, du conseil et de l’ex-pertise en direction des communes et des inter-communalités. L’accompagnement par la NACRe d’équipes artistiques ayant fait le choix de s’im-planter dans des territoires ruraux, semi-ruraux ou sur des quartiers confrontés à de graves pro-blèmes d’exclusion aurait d’autant plus de sens qu’une partie des besoins en ingénierie culturelle n’est pas comblée. En 2011, deux départements seulement sur les huit que compte la région Rhône-Alpes ont fait le choix de s’appuyer sur des agences départementales (ADDIM de l’Ain et DIAPASON en Savoie). A cet égard, la Charte de service public de la culture voulue par Catherine Trautmann doit constituer une des références fortes de l’action de la NACRe (voir page 7).

Appui à la structuration du spectacle vivant professionnel, développement des projets artistiques. Selon des modalités énoncées dans le texte qui suit, la NACRe doit valoriser et renforcer les équipes artistiques, aider à qualifier les projets, apporter l’information et l’expertise nécessaires à un secteur qui connaît des différences de struc-turation et de professionnalisation considérables. Si de nombreuses problématiques sont trans-versales à l’ensemble des champs artistiques, il n’en demeure pas moins qu’il reste des spéci-ficités suivant les esthétiques qu’il faut prendre en compte. L’animation des réseaux et leur ren-forcement fait également partie des missions fondamentales de la NACRe. Ces réseaux pro-fessionnels sont nombreux en Rhône-Alpes et la diversité des projets, de leur niveau d’avance-ment nécessite des réponses différenciées.

Fédérer, mutualiser,

expérimenter,

innover,

être force de

conviction et

de proposition.

6

Les PublicsLa question des objectifs doit nécessairement être associée à celle des publics visés. La NACRe a déve-loppé de nombreuses compétences et savoir-faire auprès des personnels qui encadrent les artistes que sont les administrateurs, les chargés de production et les chargés de diffusion. Ces personnels consti-tuent aujourd’hui l’essentiel des usagers et des bénéficiaires de la structure. Je propose que nous nous attachions, sans nous détourner de ces publics, à nous rapprocher des artistes, des élus et des person-nels des collectivités – comme des Directeurs des Affaires Culturelles par exemple- et de ne pas exclure la possibilité d’intégrer des techniciens à nos travaux et à nos réflexions. Le spectacle vivant s’appuie bien sur trois logiques complémentaires : l’artistique, l’administratif et le technique. La mixité des publics est la plupart du temps une source d’enrichissement réciproque.

Les décideurs publics : leur apporter un appui dans leurs états des lieux, leur expertise et dans l’éla-boration de dispositifs. Sont concernés la DRAC et la Région en premier lieu, les élus d’autres collectivi-tés territoriales comme les intercommunalités mais aussi les partenaires autour de l’emploi et ceux de l’économie sociale et solidaire.

Les structures de création : les conseiller et les suivre dans la conduite de leur projet et dans leur structuration. Il s’agit des artistes, des techniciens et de l’ensemble des administratifs comme les admi-nistrateurs, les chargés de production et de diffusion, les chargés de communication, les médiateurs culturels… Il s’agit de couvrir l’ensemble du spectacle vivant que ce soit la danse, le théâtre, la musique, les arts de la rue et de la piste...

Les structures de diffusion régulières ou occasionnelles : les aider dans leur développement. Ce sont les lieux de diffusion et les intermédiaires, les organisateurs de manifestation, les lieux labellisés… et leurs réseaux professionnels régionaux.

Les médiateurs des organisations non culturelles : les ouvrir aux enjeux du secteur culturel et permettre une compréhension mutuelle. Citons les agents de développement territoriaux, les agents de développement dans les hôpitaux, l’Education Nationale, l’administration pénitentiaire, l’Education populaire…

une philosophie d’action revendiquéeEtre plus proches des porteurs de projets, concevoir et construire nos interventions avec eux et pas seulement pour eux

Chaque proposition et chaque action de la NACRe doit être conditionnée par plusieurs critères connexes :

- La non substitution : en clair, ne pas initier des projets mis en place par d’autres sur le territoire régional ou pour le dire autrement : ne pas faire à la place de ; éviter les « doublons » et les concur-rences inutiles.

- Un partenariat systématisé : sauf exception, s’assurer avant toute initiative de la collaboration de personnes ou de groupes de personnes, tels que les réseaux, liés aux professionnels ou aux élus, ce qui permettra d’en vérifier la pertinence et l’opportunité… .- Favoriser une culture de co-construction : privilégier le « faire avec » et le « faire ensemble ». La coopération, définie comme l’action de participer à un projet commun et la capacité à collaborer, est un mode d’organisation qui peut convenir pour de nombreux projets partagés.

- Réactivité et réponse adaptée : se soucier à chaque instant de sa réactivité par rapport à la vie du secteur et de sa capacité d’adaptation aux problématiques rencontrées.

valeurs

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des valeurs partagéesAprès avoir exposé les grandes missions et cer-né les publics visés, il est nécessaire d’exposer les valeurs et la philosophie d’action qui sous tendent ce projet.

Le partage d’un socle commun de valeurs et de convictions entre l’équipe professionnelle et les élus associatifs est une condition « sine qua non » de la réussite de cette aventure collective que représente la NACRe.

1) L’idée longtemps portée par l’Education Populaire, qui soutient que l’art et la culture participent de la construction de la dignité et de l’émancipation des personnes en aidant à la compréhension du monde et de notre société doit être la nôtre. C’est en cela que l’art et la culture rendent plus libres.

2) Dans le prolongement de ces principes, nous affirmerons notre attachement à l’intérêt général et au service public de la culture, à l’heure du marché unique et concurrentiel : un service pu-blic qui garantit la diversité sociale, économique artistique et culturelle, l’équité et la cohérence territoriale.

La charte des missions de service public pour le spectacle, initiée en 1998 par la Ministre Ca-therine Trautmann définit les principes géné-raux de l’Etat et fixe les responsabilités des asso-ciations régionales comme la NACRe, personnes de droit privée auxquelles « le Ministère confie des missions de service public : La situation de la culture dans notre pays est à l’évidence étroi-tement dépendante des évolutions économiques, sociales, et idéologiques en France et dans le monde : la mondialisation des échanges, la pri-mauté de l’audiovisuel, les grandes potentialités

qu’offre la construction européenne transforment l’environnement de la production artistique et les modalités d’accès à la culture (…) L’atten-tion portée à une offre artistique équitable sur un territoire et à un service régulier offert à sa population est l’une des missions fondamentales qui justifie le soutien de l’Etat au fonctionne-ment des institutions du spectacle vivant.(...) Il est aujourd’hui du devoir civique de chacun des organismes culturels bénéficiant de fonds publics de prendre une part dans l’atténuation des iné-galités ».Ces affirmations déterminent les choix qui suivent.

3) Enfin, les objectifs d’équité et de solidarité, de participation citoyenne et de démocratie véhi-culés par l’économie sociale et solidaire et re-layés par les tenants du développement durable viennent conforter l’esprit du projet. La Déclara-tion Universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle du 02 novembre 2001 constitue un de ses cadres de référence.

mutualiser (def.):répartir à égalité parmi les membres

d’un groupe, mettre en commun.

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quatre thématiquesLes missions de la NACRe couvrent aujourd’hui un champ très étendu et ce champ a tendance à s’étendre de façon illimitée comme le souligne le rapport de Jérôme Bouët publié en octobre 2010. Tenant compte du contexte général évo-qué plus haut et en complémentarité avec les autres centres de ressources régionaux, le projet de notre agence régionale met en avant quatre axes prioritaires.

Ces thématiques, choisies en fonction des préoc-cupations actuelles des acteurs du secteur cultu-rel et des valeurs portées par la NACRe, fédèrent les compétences et les savoir-faire des salariés. C’est pourquoi nous affichons une réelle exper-tise et jouons pleinement notre rôle de centre

régional de ressources. Pour chaque théma-tique, l’observation, le centre de documentation, les bases de données, la formation, le conseil peuvent être sollicités, créant de ce fait une véri-table synergie au service des porteurs de projet artistiques et culturels de la région. La NACRe peut ainsi démontrer sa capacité à mobiliser et à développer ses capacités d’expertise, ses capaci-tés fédératrices entre acteurs publics et acteurs culturels, ses ressources en veille stratégique et en développement d’outils méthodologiques.

Ces quatre axes constituent la « colonne verté-brale » du projet pour les trois années à venir.

1 Entreprenariat artistique et culturel

Considérant que l’emploi dans le secteur culturel est un indicateur pertinent, les études produites par la NACRe dans ce domaine constituent des sources précieuses d’information. Soulignons quelques éléments marquants :

Rhône-Alpes est la deuxième région en France en terme d’emplois dans le spectacle après l’Ile-de-France. Elle compte 59 000 postes correspon-dant à 9 200 temps équivalents temps plein soit 8 postes dans le spectacle vivant pour un temps plein – ce qui est loin d’être négligeable !- et 2 100 employeurs d’intermittents. Le nombre de professionnels en exercice continue donc de croître de façon forte et constante alors que l’offre de travail augmente de façon plus mesu-rée. Un déséquilibre structurel entre l’offre et la demande d’emploi perdure, générant une préca-rité durable. Le nombre de demandeurs d’emploi en Rhône-Alpes incluant les intermittents est de 10 200. Si le recours massif aux emplois aidés n’est pas propre à la région Rhône-Alpes, un in-

dicateur mérite notre intention, celui du nombre d’employeurs non professionnels du spectacle vi-vant, comme les organisateurs GUSO, qui est su-périeur à celui de l’Ile-de-France. Les entreprises telles que compagnies, producteurs, diffuseurs, exploitants de salle, prestataires techniques, etc. s’inscrivent dans une économie risquée et ins-table. Majoritairement de très petite taille, forte-ment dépendantes d’aides publiques ou profes-sionnelles, la plupart d’entre elles ne disposent pas des moyens permettant la pérennisation. Elles connaissent fréquemment des difficultés à identifier précisément les besoins de compé-tences et ne parviennent pas à concevoir un dé-veloppement stratégique de leur projet.

Forte de ces constats, la NACRe doit renforcer son intervention en matière de conseil straté-gique que ce soit la recherche de partenaires, le développement de carrière, la mise en réseau technique, artistique, etc. et proposer un appui à la gestion des entreprises culturelles par dif-

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férents biais : mise à disposition d’outils de ges-tion budgétaires et juridiques comme des fiches techniques par exemple, conseil, expertise, ac-compagnement via l’Atelier 26, les Dispositifs Lo-caux d’Accompagnement, les actions formatives. En incitant au travail en réseau et à la mutua-lisation, nous aiderons les porteurs de projet à faire des choix judicieux et efficaces de modes de gestion et de statuts juridiques. Les groupe-ments d’employeurs, les coopératives comme les SCOP, sociétés coopératives et participatives, les Coopératives d’Activités et d’Emploi sont par exemple encore trop peu connus dans le secteur culturel. Notre approche est transversale aux dif-férentes esthétiques mais nous adapterons nos réponses selon les besoins plus spécifiques des champs artistiques.

Nous devons positionner la NACRe comme centre de ressources régional pour les questions de mu-tualisation ce qui signifie la formation des per-sonnels et référents au sein de la structure, la création d’un fonds documentaire dédié, l’orga-nisation de rencontres professionnelles... A court terme, nous envisageons de produire des fiches techniques et des dossiers documentaires, d’étu-dier les conditions de faisabilité de micro-crédits, la constitution d’un fonds de solidarité finan-cière...

Le travail entrepris par la NACRe, notamment par le biais du Contrat d’Objectif Emploi Formation, sur les questions d’emploi et de formation dans le secteur culturel devra être poursuivi et amplifié. Les questions relatives à l’entrée dans la profes-sion, au parrainage, au statut de l’artiste seront abordées avec une attention toute particulière.

Le secteur de l’entreprenariat culturel relève ma-joritairement de l’Economie Sociale et Solidaire. Cette « économie qui sait où elle va », au ser-vice de l’intérêt collectif, porte des valeurs qui ont du sens à nos yeux : la démocratie, l’équité, la solidarité. Ses cinq principes fondateurs sont la libre adhésion, l’utilité sociale ou collective du

projet, la gestion démocratique et participative, l’ancrage territorial et la lucrativité limitée ou redistribuée dans le collectif. La mixité des res-sources privé/public est par ailleurs souvent mise en avant. L’économie sociale et solidaire corres-pond à une volonté «d’entreprendre autrement ». Elle mobilise les acteurs et porteurs de projets sur des enjeux territoriaux et de citoyenneté et apporte un éclairage pertinent à l’engagement de la NACRe. L’ESS comprenant les associations, les mutuelles, les banques coopératives, etc. repré-sente aujourd’hui plus de 12% de l’emploi salarié en France, soit 2,3 millions de salariés, cinq fois plus d’emplois que dans le secteur automobile !

Quelques actions significatives

à développer ou à initier:

Création et développement de l’Atelier 26, ani-

mation de « Culture S » qui est un réseau de

clusters incluant une initiative grenobloise, une

stéphanoise et l’Atelier 26, développement de

l’extranet conseil, animation du réseau des admi-

nistrateurs, participation aux travaux intersec-

toriels de la Chambre Régionale de l’Economie

Sociale et Solidaire, édition de fiches techniques

sur le cumul d’activités par exemple, rencontres

professionnelles autour des problématiques de

mutualisation, création d’un fonds documentaire,

animation d’un groupe de travail « groupements

d’employeurs », organisation de journées d’infor-

mation délocalisées, mise en oeuvre de « pla-

teaux solidaires »...

au coeur du projet

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2 Mobilité des artistes : favoriser la diffusion

Depuis plusieurs années, nous assistons à la généralisation des échanges dans les activités artistiques à l’échelle interrégionale, européenne et mondiale. La diffusion est aujourd’hui au centre des préoccupations des milieux artistiques et des institu-tions. La NACRe doit en conséquence contribuer de différentes manières à la valori-sation et à la circulation des productions rhônalpines, à la circulation des équipes et des experts tels que les directeurs de lieux et de festivals, les programmateurs.

A l’échelle régionale et interrégionale : une connaissance fine des porteurs de projets de la région et de leurs productions s’impose pour prétendre apporter des conseils utiles et efficaces. Pour ce faire, nous prendrons des initiatives en matière d’observa-tion du secteur permettant d’analyser l’offre et la demande de spectacles en Rhône-Alpes. Nous prêterons une attention particulière sur les mécanismes propres aux différentes esthétiques en matière de circulation des productions. De même, l’ac-compagnement et la structuration des réseaux d’acteurs de Rhône-Alpes, entrepris depuis plusieurs années, devront être confortés et développés. Nous devrons notam-ment travailler à faciliter les échanges entre les directeurs de structures culturelles et les artistes et leurs représentants. Enfin, les échanges interrégionaux pourront être d’autant facilités que les relations de la NACRe avec les offices régionaux et les agences régionales implantés sur l’ensemble du territoire national seront consolidées.

Quelques actions significatives à développer ou à initier :

déplacements avec des équipes artistiques sur certains marchés, salons et festivals en

France: Babel Med, Printemps de Bourges, Chaînon Manquant... ; rapprochement avec plu-

sieurs réseaux nationaux : Fédurok, Fédération des Arts de la Rue, FNTAV Réseau Chaînon,

UFISC... ; rapprochement en cours avec les réseaux régionaux : Tagada Tsoin Tsoin, GRAL,

FEPPRA, CMTRA, JAZZ RA, le Maillon, le Groupe des 20, ADACRA...

INFORMER, CONSEILLER ETACCOMPAGNER LES EQUIPES ARTISTIQUES RHONALPINES

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Quelques actions significatives à développer ou à initier :

édition régulière de « fiches pays », réunions publiques d’information à propos des diffé-

rents dispositifs européens. Adhésion à l’IETM, Réseau International des arts du spectacle,

qui regroupe plus de 400 organisations venant de 45 pays, adhésion au réseau Culture

Action Europe. Poursuite de la contribution de la NACRe au portail « Euro Région Alpes

Méditerranée ».

A l’échelle européenne et internationale: la co-production à l’international, la diffu-sion des productions artistiques à l’étranger, l’inscription des structures et des projets dans des réseaux européens nécessitent des compétences spécifiques qui doivent être mises en œuvre dès la conception du projet artistique. La NACRe, Pôle régional Culture Europe, devra assurer une veille et proposer des temps de rencontres pro-fessionnelles et de formation permettant notamment de qualifier les chargés de pro-duction et de diffusion des artistes et les compagnies engagées ou ayant le projet de s’engager dans un projet européen. De même, pour la dimension internationale, nous nous attacherons à réaliser et à publier régulièrement des « fiches pays » permettant d’informer de façon complète et fiable sur les réalités du spectacle vivant dans les pays étrangers. Nous essaierons de provoquer des échanges entre les équipes artis-tiques bénéficiaires du FIACRE sur le volet mobilité internationale et d’organiser régu-lièrement des rencontres à l’occasion de la venue en région d’équipes étrangères, à l’occasion d’échanges artistiques ou de formations. Enfin, une politique de veille spécifique devrait nous permettre de diffuser régulièrement l’actualité du spectacle vivant international, les appels d’offre et à candidature.

fédérer (def.): grouper de ma-nière à former une association sous une autorité commune.

DANS LEUR APPROCHE EUROPEENNE ET INTERNATIONALE.

312

3 Accompagner le développement culturel en région

Seconde région de France par sa taille et par son nombre d’habitants, Rhône-Alpes compte 2 879 communes dont 2 801 communes de moins de 10 000 habitants et 2 261 communes de moins de 2 000 habitants. La région présente un équi-libre fragile en termes de développement culturel du territoire entre les zones metropolitaines qui portent la centralité régionale, les zones péri-mé-tropolitaines et les zones rurales parfois difficiles d’accès (zones montagneuses).

Depuis les années 90 et particulièrement depuis la loi CHEVENEMENT de 1999, l’intercommunalité s’est beaucoup développée : en 2011, il existe 238 EPCI en région (une communauté urbaine (Le Grand Lyon), 18 communautés d’agglomé-ration et 219 communautés de communes) Pour autant, l’engouement apparent des acteurs in-tercommunaux pour la culture masque souvent des pratiques hétérogènes où le traitement de la culture reste bien souvent marginal et fragile.

Une présence renforcée de la NACRe , des interventions mieux réparties à l’échelle régionale :

En lien avec les partenaires publics, la NACRe doit soutenir les élus, les porteurs de projet, dans l’ob-jectif d’une répartition équilibrée de l’offre cultu-relle et d’un accès à la culture par tous les publics.

Les moyens mis en œuvre :

- Rapprochement avec les fédérations d’élus, les associations des maires,

- Appui auprès des élus en matière d’ingé-nierie culturelle. L’établissement de diagnostics territoriaux, par exemple, constituent des outils précieux d’aide à la décision. Au fil des années, plusieurs agences départementales ont disparu (seulement deux structures subsistent en Savoie et dans l’Ain) alors que les besoins d’information, de conseil, d’expertise, des équipes artistiques et des élus sont avérés.

- Organisation de rencontres profession-nelles et permanences « délocalisées » : la multiplicité des acteurs du spectacle a contribué à l’émergence de plus de 150 lieux de ressources

et de documentation à leur destination, dont la plupart sont situés dans les grandes villes (1/3 à Lyon). La NACRe doit s’attacher à la mise en réseau de ces lieux ressources et à faire que les autres territoires soient mieux irrigués.

- Le Conseil Régional a initié depuis de nom-breuses années des contrats de développement durables (CDDRA) et une politique volontariste en direction des Parcs Naturels Régionaux. L’ambition affichée est de faire que ces entités se dotent de projets culturels qui contribuent à l’amélioration du cadre de vie et donc à l’at-tractivité des territoires. En 2011, les services de la Région accompagnent de façon différen-ciée les projets de 45 territoires délimités par le biais des CCDRA (contrats de développement durable). Aujourd’hui ces projets traitent avant tout de problématiques économiques, sociales et environnementales...l’expertise de la NACRe se-rait probablement très utile dans ces espaces de concertation et de projets.

Le développement durable et l’Agenda 21 de la Culture :

Popularisé par le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, le développement durable s’est affirmé comme un concept central. En France, il a acquis une place importante, dont témoigne l’instauration d’un ministère du Développement Durable. Il est désormais une préoccupation des états, des régions, des communes et détermine de ce fait bon nombre de leurs politiques sur la base de ces critères.

Pour être durable, le développement doit être à la fois économique, social et environnemental :

Quelques actions significatives :

Présence renforcée de la NACRe sur les terri-

toires, appui auprès des élus en matière d’ingé-

nierie culturelle, organisation d’un forum consa-

cré à la méthodologie de « forum ouvert » en

2011, organisation de journées destinées aux

professionnels, aux élus, aux techniciens des

collectivités, étude sur la démocratisation des

pratiques culturelles...

413

4 Numérique: nouveaux outils, nouveauxusages, impacts et perspectives

Depuis vingt ans, internet et les technologies de l’information et des communications ont transfor-mé notre rapport au monde en traversant tous les aspects de nos sociétés, du point de vue écono-mique, social ou culturel. Ces TIC engendrent des pratiques professionnelles nouvelles, des pratiques diversifiées et de nouveaux espaces de création pour les artistes.

Des pratiques professionnelles nouvelles : elles sont multiples tant dans notre relation au temps que dans notre façon d’organiser le travail et de communiquer. Mais le numérique est avant tout l’ère des réseaux. Aujourd’hui, les acteurs culturels doivent être capables de s’inscrire et de fonctionner en réseau pour pouvoir mener à bien leurs missions.

Des pratiques culturelles diversifiées : la pré-sence d’une multitude d’écrans dans notre vie quo-tidienne et la dématérialisation des supports ont transformé et démultiplié les formes d’accès à la culture, notamment via le téléchargement, sans pour autant faire disparaître les pratiques plus tra-ditionnelles comme le concert.Le public jeune en particulier adopte des compor-tements résolument nouveaux qu’il faut prendre en compte aujourd’hui dans l’offre artistique et cultu-relle.

De nouveaux espaces de création : les artistes se sont emparés d’internet et de toutes les nou-velles technologies de l’information pour explorer

les frontières des champs artistiques existants et pour créer de nouvelles esthétiques marquées par l’interdisciplinarité. L’ensemble des champs artis-tiques dits traditionnels est touché. On retrouve autant de productions hybrides dans la danse, le théâtre que la musique. L’un des enjeux actuels est la diffusion de ces œuvres ou processus parfois dif-ficilement identifiables, qui nécessitent des techno-logies de pointe.

Quelques actions significatives :

Formation dans le domaine juridique (pro-

priété intellectuelle), la conduite de projet

(gestion de la veille et des nouveaux modes

de mise en relation), la médiation (accès aux

œuvres, nouveaux publics), spécialisation du

fonds, rapprochement et mutualisation avec

IMAGINOVE et FACTORY, animation d’un

groupe de travail

« médiateurs des arts numériques » visant à

favoriser l’échange sur les pratiques, numéri-

sation du fonds documentaire de la NACRe...

expérimenter (def.):provoquer un phénomène

et l’étudier.

« le pilier économique vise des objectifs de crois-sance et d’efficacité économiques, le pilier social vise à satisfaire les besoins humains et à répondre à des objectifs d’équité et de cohésion sociale, le pilier environnemental vise à préserver, améliorer et va-loriser les ressources naturelles sur le long terme ».

L’Agenda 21, en tant que programme offre un cadre de travail aux collectivités locales et à leurs habitants pour mettre en œuvre les concepts du développement durable. Le processus est long puisqu’il se déroule sur 3 ou 4 ans en moyenne et nécessite un diagnostic, la concertation et l’écriture du plan d’actions.

La culture est le quatrième pilier du développement durable selon l’UNESCO, étant donné que « la diversité culturelle est, pour le genre humain, aussi nécessaire qu’est la biodiversité dans l’ordre du vivant ». L’Agenda

21 de la culture s’articule autour de grands principes qui sont les éléments fondamentaux du développe-ment durable. Il s’agit de protéger et promouvoir la diversité culturelle, de développer la démocra-tie participative et d’encourager la transversalité dans les politiques publiques (Rapport de Christelle Blouet : L’agenda 21 de la Culture en France. Etat des lieux et perspectives .

Ce concept de développement durable est au cœur d’un nouveau projet de société. Il est au cœur du projet de la NACRe. Il représente une occasion d’ex-plorer de nouvelles façons de faire, d’être et de sa-voir. Les professionnels du secteur culturel, les élus mais aussi la société civile ont souvent conscience de l’importance de cet enjeu et sont demandeurs d’éclaircissements qui puissent leur permettre de s’approprier toutes les dimensions du concept.

form

ati

on

accompagnement14

une écoute de la demandeLes actions formatives : La qualification des professionnels est un enjeu important. La pro-duction, la diffusion, la promotion d’une création ou le développement d’une carrière d’artiste nécessitent des compétences spécifiques qui plus est sans cesse renouvelées. De plus, de nombreuses équipes artistiques emploient des personnels jeunes, inexpérimentés et souvent isolés. Nous serons donc amenés à prendre des initiatives en matière de formation que ce soient des formations qualifiantes, de la Validation des Acquis par l’Expérience, de la formation à dis-tance, de la formation en alternance, etc. en lien avec le COEF et en tenant compte de l’offre régionale existante.En complément, seront mis en place des temps de formation et d’échanges plus légers que sont les débats, rencontres et journées professionnelles avec pour objectif d’informer, de débattre, d’échanger à partir de l’actualité culturelle et des besoins des acteurs du secteur.

Actions nouvelles à envisager :- Recensement des besoins en formation en collaboration avec les réseaux professionnels, notamment le réseau des administrateurs et celui des chargés de diffusion que la NACRe anime- Développer la décentralisation de sessions de formation en région- Mettre en place des débats sur les questions d’actualités.

L’accompagnement : Les besoins de conseil et d’échange des équipes artistiques sur le développement de leurs projets et de leurs entreprises est important du fait de la complexification croissante des questions juridiques et administratives et de la néces-sité de se placer sur un marché concurrentiel. L’accompagnement porte à la fois sur des questions d’ordre stratégique, sur le développement des carrières d’artistes et sur des questions administratives et juridiques. L’équipe de la NACRe doit être en mesure de mobiliser les compétences nécessaires et un niveau d’expertise élevé rendu possible par une formation permanente.

Actions nouvelles à envisager :Développer la dimension « conseil en communication » auprès de porteurs de projets qui sont très demandeurs de conseils individuels et collectifs autour de la définition d’une stratégie de communication, du choix des outils, etc.

ress

ou

rce

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La ressource : La mise à disposition de res-sources est un enjeu de service public. La NACRe dispose d’un fonds documentaire et de produits documentaires divers issus de sa mission d’ob-servation. Nous serons attentifs à valoriser les productions régulières de l’observation et à faire vivre le centre de documentation. L’accès à l’information a été largement facilité par une technologie toujours plus performante et les besoins de nos publics se sont modifiés. Dans un contexte de surinformation, la NACRe doit être en capacité de classer et de qualifier les données collectées. L’internaute ne veut pas passer plus de quelques secondes à l’obtention d’une réponse à ses interrogations, les supports dématérialisés nous amènent à reconsidérer la nature même des documents et des données stockés. Des dossiers thématiques aussi com-plets et exhaustifs que possible seront notam-ment constitués autour des quatre axes structu-rant le projet.L’observation à la NACRe est un outil qui permet l’élaboration de connaissances au service des opérateurs culturels, des élus et des profession-nels. L’équipe peut être amenée à réaliser des études transversales sur l’emploi, la formation, les financements publics de la culture que ce soit par territoire ou par secteur d’activité. L’obser-vation constitue une aide à la décision particu-lièrement utile aux élus amenés à concevoir et à mettre en œuvre des politiques culturelles et des projets d’équipement.

Actions nouvelles à envisager :Réflexion autour de la numérisation du fonds documentaire de la NACRe.

et des réponses adaptées

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conclusion

L’idée forte de ce projet est la volonté de soutenir le dé-veloppement des projets artistiques dans l’ensemble du spectacle vivant et d’intervenir en appui aux élus et aux techniciens des collectivités territoriales. Pour mener à bien

ce soutien et cet appui, la NACRe doit être un espace d’expérimentation et

d’élaboration de connaissances.

Aux côtés des services du Conseil Régional et de la DRAC Rhône Alpes, la

NACRe doit soutenir les expériences existantes et expérimenter de nou-

veaux dispositifs, participer à leur évaluation et à la formulation de préco-

nisations. Avec le soutien de ses deux financeurs principaux, la structure

peut ainsi prétendre devenir une sorte de « laboratoire de l’intervention

publique ».

L’ambition que je souhaite partager largement pour la Nouvelle Agence

Rhône-Alpes du spectacle vivant peut être formulée de façon synthétique :

fédérer, mutualiser, expérimenter, être force de conviction et de proposition.

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Fédérer, mutualiser, expérimenter, être force de conviction et de proposition

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à l’équipe de la NACRe pour ses contributionsà Isabelle Faure pour son aideà La Belle Ouvrage pour son accompagnement

remerciements