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Langue : Français
Original : Anglais
PROJET : PROJET DE RÉHABILITATION DE LA ROUTE
ISEBANIA-KISII-AHERO
PAYS : RÉPUBLIQUE DU KENYA
RÉSUMÉ DE L’ÉVALUATION DE L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL
Date : Juillet 2015
Équipe
d’évaluation
Chef d’équipe : G. Makajuma, spécialiste en infrastructures, EARC
Membres de l’équipe : Z. Tessema, ingénieur des transports en chef,
EARC/OITC.2
N. Kulemeka, socioéconomiste en chef, ONEC.3/SARC
E. Ndinya, spécialiste principal de l’environnement,
ONEC.3/SARC
J. Aguma, économiste supérieur des transports, OITC.1
P. Owuori, principal chargé de la passation des marchés,
ORPF.1/EARC
D. Mutuku, spécialiste principal de la GF, ORPF.2/EARC
Directeur sectoriel : A. Oumarou (OITC)
Directeur régional : G. Negatu (EARC)
Chef de division sectorielle : A. Babalola (OITC.2)
1
RÉSUMÉ DE L’ÉVALUATION DE L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL
(EIES)
Intitulé du projet : Projet de réhabilitation de la route Isebania-Kisii-Ahero
Réf. du projet : P-KE-DB0-023 Pays : Kenya
Département : OITC Division : OITC.2
Catégorie du projet : Catégorie 1
1. INTRODUCTION
Le gouvernement de la République du Kenya envisage, grâce au budget de développement et
à l’appui de la Banque africaine de développement (BAD), de réhabiliter la route Isebania-
Kisii-Ahero (A1), sur 167 km. C’est à cette fin que le gouvernement a engagé un consultant,
Zamconsult Consulting Engineers Ltd pour analyser et actualiser le projet de rapport sur
l’évaluation de l’impact environnemental et social (EIES) réalisée en 2011, pour préparer le
Plan d’action pour la réinstallation (PAR) et procéder à une analyse sexospécifique pour la
réhabilitation proposée de la route (A1) de 167 km qui relie Isebania à Ahero, en passant par
Kisii.
Selon les directives de la BAD en matière d’examen environnemental préalable, tout projet
faisant intervenir la modernisation et la réhabilitation des grands axes routiers est classé dans
la catégorie 1 et doit faire l’objet d’une évaluation détaillée de l’impact environnemental et
social. De la même manière, d’après la Loi sur la gestion et la coordination environnementales
(EMCA), adoptée par le gouvernement du Kenya en 1999, et la réglementation en matière
d’études et d’audits des impacts sur l’environnement, le projet de construction routier proposé
figure parmi les activités exigeant une EIE obligatoire. Le projet de modernisation de la route
répond à la liste de critères concernant les projets exigeant une évaluation complète des impacts
environnementaux et sociaux, conformément aux règlements susmentionnés.
L’étude EIES concernant cette route ayant été réalisée conformément à ces exigences, elle sera
présentée à l’Autorité nationale de gestion de l’environnement pour examen et diffusion auprès
du public, conformément à la Loi sur la gestion et la coordination environnementales (EMCA)
de 1999. Ce résumé de l’EIES a été préparé à partir des documents du projet, conformément
aux procédures d’évaluation environnementale et sociale de la BAD (ESAP). Par ailleurs, le
projet aura pour conséquence, le déplacement involontaire de plus de 200 personnes. Un Plan
d’action détaillé de réinstallation (PAR) a été élaboré et est présenté à l’annexe 1.
2. CADRE POLITIQUE, JURIDIQUE ET ADMINISTRATIF
La Loi de 1999 sur la gestion et la coordination environnementales (EMCA) prévoit la création
d’un cadre juridique et institutionnel pour la gestion de l’environnement et pour les questions
connexes ou subsidiaires. Tout comme la nouvelle Constitution du Kenya, la deuxième
partie de ladite loi de 1999 dispose que toute personne a droit à un environnement propre et
salubre et prévoit l’application judiciaire de ce droit. En vertu de la nouvelle Constitution et de
l’EMCA, l’organe d’exécution du projet et l’entrepreneur sont tenus de travailler dans un
environnement propre et de ne pas transgresser ce droit pour les personnes concernées.
L’EMCA a rendu possible l’élaboration de plusieurs textes de loi et directives régissant la
gestion de l’environnement et présentant un intérêt pour la mise en œuvre du projet,
notamment :
2
Réglementations environnementales (évaluation et audit des impacts) de 2003,
notification juridique n° 101 ;
Règlementations relatives à la coordination et à la gestion environnementale
(gestion des déchets) de 2006, notification juridique n° 121 ;
Règlementations relatives à la coordination et à la gestion environnementale
(qualité de l’eau) de 2006, notification juridique n° 120 ;
Règlementations relatives à la coordination et à la gestion environnementale
(lutte contre le bruit et les vibrations excessives) de 2009, notification juridique
n° 61 ;
Règlementations relatives à la coordination et à la gestion environnementale
(conservation de la diversité et des ressources biologiques, accès aux ressources
génétiques et partage des avantages) de 2006, notification juridique n° 160 ;
Règlementations relatives à la coordination et à la gestion environnementale
(lutte contre les émissions de combustibles fossiles) de 2006, notification
juridique n° 131 ;
Règlementations relatives à la coordination et à la gestion environnementale
(substances réglementées) de 2007, notification juridique n° 73.
Les principaux organes chargés de l’évaluation et du suivi environnemental sont les suivantes :
Le Conseil national de l’environnement - il est chargé de la formulation et de
l’orientation des politiques aux fins de l’élaboration de l’EMCA. Le Conseil fixe
également les buts et objectifs à l’échelle nationale et définit les politiques et les
priorités en matière de protection de l’environnement.
L’Autorité nationale de gestion de l’environnement (NEMA) - Il est responsable
de la supervision générale et de la coordination de toutes les questions relatives
à l’environnement. C’est le principal instrument de l’État pour la mise en œuvre
de toutes les politiques environnementales. Elle est également chargée de
contrôler le respect de toutes les réglementations de la NEMA.
Le Comité d’examen des normes et de leur application (SERC) – la NEMA a
établi, à travers l’EMCA, des normes pour les divers paramètres
environnementaux devant être gérés, notamment les normes relatives à la qualité
de l’eau, à la lutte contre le bruit et les vibrations, et à la gestion des déchets. Le
SERC, par le biais du département de la conformité et de l’application des lois
de la NEMA, contrôle le niveau de conformité du projet pour veiller à
l’application des normes environnementales. Le Comité assure par ailleurs le
suivi des plaintes introduites par le public.
Les comités de l’environnement au niveau du comté – ces structures contribuent
à la décentralisation des activités menées par la NEMA et permettent ainsi aux
populations locales d’avoir accès aux informations relatives à la gestion de
l’environnement. Ils effectuent des visites rapides sur le terrain et examinent les
rapports de projets afférents aux questions d’environnement, et peuvent assister
occasionnellement à des rencontres sur les sites de projets.
La Loi de 2007 sur la sécurité et la santé au travail, votée par le Parlement, porte sur la sécurité,
la santé et le bien-être de tous les travailleurs et de toutes les personnes présentes légalement
sur le lieu de travail. Cette loi du Parlement prévoit la création du Conseil national pour la
3
sécurité et la santé au travail et les mesures connexes. Elle s’applique à tous les lieux de travail
et à tous les travailleurs concernés, qu’ils soient employés à titre temporaire ou permanent, et
a pour objectif principal de préserver la sécurité, la santé et le bien-être des travailleurs comme
des non-travailleurs. Il est donc recommandé d’observer tous les articles de cette loi
relativement au projet, notamment la fourniture de vêtements de protection, d’eau potable et
d’une assurance pour protéger les travailleurs contre les accidents du travail et les autres risques
pour la santé.
Des lois et réglementations sectorielles ont été mises en place relativement aux divers aspects
environnementaux qui se rapportent au projet routier. Elles ont été examinées au même titre
que les traités et accords internationaux que le Kenya a ratifiés et ont été incorporées dans le
présent rapport d’EIES. La politique de la Banque africaine de développement en matière de
sauvegardes intégrées a par ailleurs été appliquée lors de la préparation des EIES et du PAR.
Le Système de sauvegardes intégrées de la BAD a également été pris en compte. Les projets
routiers dépassant le seuil de 50 km établis par la Banque et susceptibles de créer des
perturbations et d’avoir des effets importants sur les activités des commerçants, des entreprises
et des villages situés le long du corridor routier déclenchent automatiquement les sauvegardes
opérationnelles (SO) 1 sur l’évaluation environnementale et SO 2 sur la réinstallation
involontaire. Le projet routier suivra en grande partie le tracé actuel. De ce fait,
l’environnement le long du corridor ne fera pas l’objet de modifications, et la sauvegarde
opérationnelle 3 sur la biodiversité ne sera pas appliquée. La SO 4 sur la prévention de la
pollution et les substances dangereuses est appliquée du fait que les travaux de construction
feront intervenir le recours à des carburants et vraisemblablement à certaines matières
dangereuses. La SO 5 sur la main-d’œuvre, les conditions de travail, la santé et la sécurité au
travail est déclenchée, du fait que les travaux de construction nécessiteront le recrutement d’un
nombre important de travailleurs de la construction. En ce qui a trait au changement climatique,
le projet a été classé dans la catégorie 2, conformément au système de sauvegardes climatiques
de la Banque. Ce qui implique que le projet pourrait être vulnérable au changement climatique
et donc nécessiter des études plus poussées visant à recenser les tendances climatiques
générales et à mettre en place des mesures pratiques de gestion du risque climatique et
d’adaptation, susceptibles d’être intégrées dans la conception et les plans d’exécution du projet.
3. DESCRIPTION ET JUSTIFICATION DU PROJET
Le projet routier Isebania-Mukuyu-Kisii-Ahero couvre environ 172 km et traverse quatre
comtés : Migori, Kisii, Homa Bay et Kisumu. Il débute à la jonction d’Ahero, sur la route B1,
se dirige ensuite vers le sud, via Katito, Onyuongo et Nyabondo pour atteindre Sondu. À Sondu,
il prend la direction sud-ouest via Kabondo, Ringa, Ober pour atteindre Oyugis, où il croise la
C26. À partir d’Oyugis il reprend la direction sud via Mosocho et Nyamataro, où il croise la
route B3, dans la ville de Kisii et prend la direction sud-ouest via Suneka, Gesonso, Gasero,
Kamagambo, Rongo, Ranen, Awendo, Uriri, Kakrao près de Mukuyu, Migori, pour s’arrêter à
la frontière d’Isebania (Sirare).
Les principaux marchés et centres-villes traversés en direction du sud sont : Ahero, Awach,
Katito, Onywongo, Sondu, Chabera, Kadongo à Kabondo-Kasipur, Ringa, Oyugis, Mosocho,
Nyakoe, Kisii, Suneka, Kamagambo, Rongo, Gucha, Ranen, Sare (Awendo), Uriri, Kakrao
(Mukuyu), Migori, Isebania et Nyabikaye.
L’état de la route concerné par le projet s’est détérioré au fil des années en raison de
l’augmentation du trafic de transit. À l’heure actuelle, la chaussée est large de 4 à 5 m, et
4
constitue un obstacle de plus en plus contraignant pour les principales activités économiques
dans le bassin du lac Victoria. Les accidents de la circulation ont augmenté en raison de
l’étroitesse de la route et des nombreux nids-de-poule. La plupart des véhicules de transport
public de la région évitent désormais cette route, ce qui réduit les services de transport aux
populations qui étaient jusque-là directement desservies par cette route nationale. Celle-ci
nécessite aujourd’hui un revêtement beaucoup plus robuste ainsi que des caractéristiques
géométriques plus adaptées.
La réhabilitation du tronçon Isebania-Kisii-Ahero (172 km) du corridor Tanzanie-Kenya-
Soudan du Sud facilitera les mouvements transfrontaliers des passagers comme des
marchandises, tout en améliorant l’accès aux marchés régionaux et aux centres sociaux et
économiques, notamment grâce à la modernisation des quelque 75 km de routes de dessertes
contiguës à l’artère principale reliant la route du projet aux marchés et centres sociaux et
administratifs, notamment les routes : Oyugis-Kendu Bay (19,5 km), Nyachenge-Tabaka-
Ogembo (15 km), Sondu-Nyabondo (6 km), Oyugis-Gamba (7 km), Suneka-Rangwe (18 km) et
Misambi-Ekerenyo (11 km). Ce projet d’amélioration routière prévoit des voies de desserte
d’une largeur de 5 m sur les deux côtés de la route principale à hauteur des grands centres
d’échanges commerciaux situés le long du corridor du projet, en vue d’améliorer l’accessibilité
aux entreprises.
L’amélioration de la géométrie et du revêtement de la chaussée permettra de relever le niveau
de service du trafic de transit. La construction de terminaux d’autobus, assortis d’étals de
marché à Oyugis et Migori, et de marchés en bord de route à Katito, Sondu, Chabera, Kadongo,
Mosocho, Nyachenge et Ranen, vise à séparer la circulation locale du trafic de transit sur
l’artère principale et à maintenir ainsi un niveau de service acceptable pour la circulation de
longue distance en plus d’améliorer la sécurité routière pour nombre de petits commerçants
installés sur les abords de la route, dont la plupart sont des femmes. Les autres composantes du
projet prévoient, entre autres : l’établissement d’un Centre de traitement des traumatismes et
blessures imputables aux accidents de la route à l’hôpital Nyabondo, composé d’une nouvelle
unité chirurgicale, d’équipements médicaux d’urgence, de cinq (5) ambulances, d’une unité de
prise en charge après accident et de points d’approvisionnement en eau pour l’hôpital
Nyabondo et la communauté environnante.
Par conséquent, et pour tenir compte de cette situation, le projet de route a été identifié dans le
Document de stratégie pays (DSP 2013-2017) comme une priorité de développement. Par
ailleurs, ce projet était aligné sur le pilier stratégique d’infrastructures régionales du Document
de stratégie d’intégration régionale (DSIR) est-Africain (2011-2015), qui porte sur les
infrastructures de transport et de facilitation du commerce régional. En effet, le Plan directeur
pour le transport de la CAE (2012) a retenu les liaisons routières du tronçon Isebania-Kisii-
Ahero comme l’un des principaux corridors économiques (Corridor n° 3) nécessitant une
attention urgente, et a reconnu la nécessité d’accroître la capacité de cet axe routier, qui devrait
permettre une nette amélioration des liaisons routières dans la région de la CAE dans son
ensemble.
5
Figure 1 :plan de l’autoroute Isebania-Kisii-Ahero (A1)
Le projet prévoit l’amélioration des routes de desserte reliant la route du projet au réseau
routier rural inférieur, en vue d’améliorer les liaisons connexes. La route du projet croise les
principales routes classées, notamment à Ahero (B1), Sondu (C25), Oyugis (C18, C26 et
D220), Suneka (D215), Rongo (C20), Awendo (D202).
4. DESCRIPTION DE L’ENVIRONNEMENT DU PROJET
Conditions climatiques – Dans le sous-comté de Nyando, les altitudes varient de 1 100 m au-
dessus du niveau de la mer (le long de la plaine de Kano) à 1 800 m ASL (sur le plateau de
Nyambondo). La pluviométrie annuelle se situe entre 600 mm et 1 630 mm. Toutefois, le
régime pluviométrique de la région est bimodal et les précipitations sont très inégalement
réparties. Le sous-comté de Rachuonyo a un climat équatorial continental qui est influencé par
l’altitude et la proximité du lac Victoria. Au niveau local, les températures sont relativement
élevées. Dans ce district, les précipitations sont liées à la convergence des vents d’ouest et de
sud-est, qui provoque de fortes averses et des orages, en particulier l’après-midi. Le sous-comté
est caractérisé par deux saisons principales : la grande saison des pluies» (qui va de la fin du
mois de février à juin, avec une pluviométrie qui varie entre 500 mm et 1 000 mm) et la petite
saison des pluies (qui va d’août à novembre, avec des précipitations qui varient entre 250 mm
et 700 mm.)
Le comté de Kisii a un climat équatorial de hauts plateaux qui se traduit par un régime
pluviométrique bimodal avec une pluviométrie annuelle moyenne de 1 500 mm. La grande
saison des pluies se situe entre mars et juin, tandis que la petite saison des pluies intervient
entre septembre et novembre, la période allant de janvier à juillet étant relativement sèche. Les
températures maximales dans le comté varient entre 21 °C et 30 °C, et les températures
6
minimales entre 15 °C et 20 °C. Les districts de Gucha et Migori ont un climat similaire, avec
deux saisons des pluies, comme dans la majeure partie du Kenya, les plus fortes précipitations
se situant entre mars et mai. La pluviométrie moyenne est de 1 200 mm, au minimum.
Géologie – Le site du projet fait partie des hauts plateaux de Kisii, un paysage vallonné,
constitué de roches volcaniques du précambrien (système Bukobien) fortement érodées, au sein
des systèmes rocheux Nyanzien et Kavirondien. Le sol est constitué en majeure partie de
basalte et de tuf basaltique, de quartzites et de cherts, de rhyolites et de tufs, de felsites
porphyriques et non porphyriques, et d’andésite. Les basaltes non porphyriques Bukobiens se
retrouvent à l’ouest de Kisii, caractérisés par un grain fin d’un bleu gris à verdâtre. Les
quartzites et le chert Bulkobiens affleurent le long de l’escarpement de Manga, au nord de Kisii.
Ils sont caractérisés par un grain fin à mi-fin de couleur blanchâtre à bleu. Ils seraient le résultat
d’un processus de sédimentation dans des eaux peu profondes. L’andésite et les felsites
bulkobiens recouvrent les quartzites, et se caractérisent par un grain fin d’une couleur rouge
profond à pourpre, recouvrant le site du projet.
La géologie, de l’autre côté du Riana River Bridge, consiste en basaltes gris foncé, qui
expliquent le développement local de la stéatite de Kisii. Cette formation rocheuse affleure
dans la vallée du fleuve et est directement recouverte par un sol limoneux brunâtre. La géologie
de la région d’Oyugis est composée pour l’essentiel en rhyolites du Nyanzien, intercalés de
tufs et d’agglomérats volcaniques. La géologie de Sondu consiste en granodiorites compactes
du précambrien post-nyanzien qui affleurent dans le lit et la vallée du fleuve. Dans la région
du fleuve Asawo et de Store Pamba, la géologie consiste en gneiss granitoïdes indifférenciés
recouverts d’une couche très fine de silt limoneux.
Sols – La plupart des régions traversées par le projet de route présentent un sol rouge profond,
riche en matières organiques, mais aussi certaines zones de sol argileux, limoneux et sableux
de couleur rouge. La région compte divers types de sols : vertisols, phénosols, gleysols,
phaezems et cambisols. Les sols tourbeux sont essentiels pour la fabrication de briques, de
poteries et de céramiques. Les sols volcaniques rouges constituent la base des cultures
commerciales comme le thé, le café, le pyrèthre, le maïs, les haricots, les pommes de terre et
les bananes.
À partir d’Ahero (km 0+000) au km 18+000, les sols de fondation sont pour l’essentiel des
terres noires à coton, typiques des plaines de Kano. Du km 18+000 à l’extrême limite du projet,
les sols de fondation sont principalement des sols limoneux rouges, parsemés de zones de
graviers bien distribuées. Les plaines de Kano et les zones contiguës sont propices à la culture
du coton et du riz par irrigation.
Hydrologie et ressources en eau – La zone du projet compte plusieurs fleuves qui influent sur
l’hydrologie de l’emprise de la route. Il s’agit essentiellement de l’hydrologie du lac Victoria :
le fleuve Ragana traverse Suba Kuria et rejoint le fleuve Migori ; le fleuve Oyani qui est aussi
un bras du fleuve Transmara et rejoint le fleuve Gucha ; le fleuve Migori, dont le bassin versant
commence à partir de la région de Kilgoris et traverse la route du projet à hauteur de Migori,
rejoint le fleuve Gucha ; le système fluvial de Gucha qui comprend les rivières Sare et Gucha
(encore appelé Kuja). Le fleuve Gucha (Kuja) draine l’ensemble des hauts plateaux de Kisii et
compte plusieurs affluents en amont du passage routier du marché de Kuja. Ces affluents sont
le fleuve Enyangweta, dont la confluence avec le fleuve Gucha se situe à la limite des comtés
de Kisii et de Migori ; le fleuve Omogonga qui rejoint le Gucha au niveau d’Ogembo et qui
s’écoule des régions de Ramosha, Masimbu et du fleuve Echirichiro, lequel s’écoule de la
région de Keroka. Il est rejoint par le fleuve Kemera qui prend sa source dans la région est des
7
monts Manga, au marché de Chabera. Le cours principal du fleuve Gucha prend sa source à
Kiabonyora, près du marché de Kebiringo.
Sur le tronçon de la route Kisii-Ahero se trouve le fleuve Mogusii (fleuve Nyakoe) qui traverse
la route au niveau du marché de Nyakoe avec son affluent, le Mosocho qui lui traverse la route
à Mosocho. Ce fleuve s’écoule du flanc occidental des monts Manga pour se jeter dans le lac
Victoria et prendre le nom de fleuve Oluchi. Le fleuve Oluchi est utilisé à des fins d’irrigation
du réseau Oluchi-Kimira. Les autres grands cours d’eau qui traversent la route sont les fleuves
Sondu et Awach.
Forêts – Les ressources forestières des comtés sont les biens les plus importants en ce qui
concerne la satisfaction des besoins fondamentaux, la conservation et l’amélioration des
conditions physiques de la région. Elles fournissent les produits ligneux essentiels et créent des
possibilités d’emploi. Elles constituent, en outre, des sources de revenus ainsi qu’un moyen de
lutte contre l’érosion des sols et de conservation des bassins versants. Le comté d’Homa Bay
compte deux forêts classées couvrant 29,6 km². Ces forêts se situent sur les coteaux de Gwassi
et Wire. On y trouve également huit forêts non classées couvrant environ 128 km². Celles-ci se
situent sur les coteaux de Ngorome, Ruri et Gembe, ainsi que sur les pentes de Mfangano,
Homa, Asego et Kodera. Le comté de Kisii ne compte aucune forêt classée. Le comté de Migori
présente quant à lui une bonne couverture forestière, notamment la forêt de Kibiriri, qui est le
prolongement de la forêt de God Kwer à Migori.
Végétation – On trouve, dans l’ancienne province de Nyanza, une diversité d’espèces végétales
utilisées comme médicaments, bois de chauffe, matériaux de construction et légumes et à
d’autres fins. La dégradation de la végétation est le résultat de la demande de terres agricoles
et de sites de peuplement. La situation a empiré dans la province en raison du taux de croissance
démographique élevé et du libre accès aux régions où se trouvent ces plantes.
Pêche – La pêche est l’une des principales activités économiques du comté de Kisumu qui se
déroule essentiellement dans le lac Victoria. Les ménages ont investi dans le développement
des étangs piscicoles, qui sont plus de 1 330 dans le comté. Celui-ci compte quelque 3 275
pécheurs et 189 familles tributaires de la pisciculture. Les poissons pêchés dans la région sont
notamment le Rastrineobola argentea, le tilapia et la perche du Nil. Le matériel de pêche utilisé
comprend les filets de pêche, la pêche à l’hameçon et à la nasse, ainsi que les bateaux à moteur.
Le comté de Kisumu compte aussi plusieurs plages : la plage de Kaloka, l’île de Ndere, le port
de Kisumu, ainsi que les plages de Dunga, Sango et Kusa. La pêche demeure une activité
prédominante dans le comté d’Homa Bay, occupant plus de 18 300 personnes et 3 600 familles.
Les principales espèces de poissons que l’on y pêche sont la perche du Nil, le tilapia et le
clarias (Omena). D’après l’enquête aréolaire de 2010, le comté affichait une prise de 12 000
tonnes, évaluée à 9 milliards de shillings kényans. Le comté compte 151 débarcadères gérés
par 133 Unités de gestion des débarcadères. Le comté de Kisii compte environ 2 399
pisciculteurs et 2 808 étangs piscicoles couvrant une superficie estimée à 728 727 m².
Agriculture et production végétale – Le site du projet est doté de diverses ressources,
notamment des sols riches des hauts plateaux de Kisii et bénéficie d’une bonne pluviométrie
qui favorisent l’agriculture et l’élevage, des vastes masses d’eau, diverses ressources minérales
et forestières ainsi qu’une faune sauvage. Les plaines de Kano et les zones contiguës sont
propices à la culture du coton et du riz irrigué.
L’exploitation des ressources naturelles est variable : certaines sont presque entièrement
exploitées tandis que d’autres le sont partiellement. L’on y observe en général une combinaison
8
de productions vivrières commerciales et de subsistance. Les cultures vivrières sont notamment
le maïs, le sorgho, les haricots, les arachides, le manioc et les patates douces. Au nombre des
cultures commerciales figurent, le thé, le café, le coton, le riz, le tabac, la canne à sucre et les
bananes. Certaines cultures commerciales servent aussi de culture de subsistance.
Population – La région couverte par le projet (l’ancienne province de Nyanza) compte, d’après
le recensement de 2009 fait par le Bureau national des statistiques du Kenya, 442 711 habitants,
dont 2 824 977 femmes et 2 617 734 hommes.
VIH-sida – Le VIH-sida est un problème majeur de santé publique. Les quatre comtés du projet
figurent parmi les 10 comtés accusant le plus grand nombre de personnes vivant avec le
VIH/sida.
Tableau 1
Statistiques 2014 du NACC HIV/sida au Kenya pour les comtés du projet Nom Taux
général de
prévalence
du VIH
dans le
comté
Taux de
prévalence
du VIH chez
les hommes
du comté
Taux de
prévalence
du VIH chez
les femmes
du comté
Classement
national
concernant la
prévalence du
VIH, le taux
le plus élevé
étant 47
Classement
national pour
les nouvelles
infections à
VIH
% de la
population
n’ayant jamais
fait l’objet de
dépistage du
VIH en 2009
Classement du
comté pour la
couverture
TAR, le taux
le plus élevé
étant 47
Homabay 25,7 23,7 27,4 47 47 31 25
Kisii 8,0 7,3 8,5 42 43 73 37
Kisumu 19,3 20,6 17,8 45 46 73 4
Migori 14,7 13,6 15,7 44 44 73 15
La prévalence nationale moyenne du VIH est de 6,04 %. Le taux de prévalence du VIH dans
l’ensemble des comtés est par conséquent plus élevé que la moyenne nationale. En effet, à
l’exception du comté de Kisii, la prévalence du VIH dans la région se situe dans la catégorie
« hyper endémique » - soit une maladie présente en permanence, à un taux d’incidence et/ou
un taux de prévalence élevé, touchant toutes les tranches d’âge, sans distinction. Les comtés
connaissent en outre un taux élevé de nouvelles infections par le VIH.
La population féminine de ces comtés et nettement plus exposée que les hommes à l’infection
à VIH. Les statistiques révèlent que le pourcentage le plus élevé (60 %) d’adultes qui sont
enregistrés pour la prise en charge du VIH l’ont été à la faveur de conseils et de dépistages
volontaires, suivis des personnes dont le point d’entrée est la prévention volontaire de la
transmission de la mère à l’enfant (38 %). Le pourcentage d’adultes enregistrés pour le
traitement du VIH en raison d’admissions dans des services médicaux, de la tuberculose ou
d’autres maladies, reste négligeable dans l’ensemble et représente moins de 3 %. Cette situation
montre que les possibilités de prise en charge des personnes infectées par le VIH dépendent en
grande partie des conseils et des dépistages volontaires.
Régime foncier – Dans le comté de Kisumu, le pourcentage de terres ayant un titre de propriété
est de 61,3 %. Les terres de ce comté sont détenues dans leur vaste majorité par des particuliers
(78,8 %), dont 10,7 % sont affermées ou louées, 4,9 % sont détenues par des clans ou des
familles et 0,4 % appartient à la communauté. Les autres biens fonciers sont détenus par
diverses autorités locales. Le pourcentage de terres assorties d’actes de propriété dans le comté
d’Homa Bay est de 48 %. La plupart des terres de ce comté sont rurales. Le nombre de
particuliers détenant un titre de propriété dans le comté de Kisii est estimé à 40 % environ. Il
s’agit dans une majeure partie de terres ancestrales, et donc héritées, pour lesquelles une grande
partie de la population n’a pas pris conscience de l’intérêt d’obtenir les titres de propriété. Le
9
pourcentage de la population détenant des actes de propriété à Migori est faible, notamment en
raison de la lenteur du processus d’adjudication des terres dans ce comté.
5. OPTIONS DE PROJET ALTERNATIVES
Option « sans projet » - L’option consistant à ne pas mettre en œuvre le projet reviendrait à ce
que la route de classe A qui relie Isebania à Ahero via Kisii - une importante liaison routière -
soit maintenue dans son état actuel. Cette décision n’est pas judicieuse si l’on veut réaliser les
objectifs plus généraux relatifs au développement économique régional, national et
international. L’option « sans projet » ne va probablement pas perturber la biodiversité,
toutefois, le manque d’accès au reste du pays, aux marchés et aux services éducatifs et de santé
ainsi que les délais de passage des frontières internationales auront des incidences négatives
sur les conditions sociales. L’option « sans projet » se traduirait par l’isolement permanent de
cette région qui présente un important potentiel agricole et touristique. De ce fait, le
gouvernement continuera à supporter des coûts de maintenance élevés dus à l’usure et à la
réparation des véhicules qui empruntent cette voie.
Tracé de la route – Le projet concerne une route existante qui traverse des régions rurales
densément peuplées, tributaires d’une agriculture commerciale et de subsistance, ainsi que de
l’échange de produits de consommation des ménages. Toute déviation de l’emprise existante
entraînerait par conséquent le déplacement d’un grand nombre de personnes, de propriétés et
d’entreprises. C’est pourquoi le tracé général de cette route a été conçu de manière à minimiser
les frais d’indemnisation et de réinstallation des personnes.
Voies de contournement ou l’élargissement de la route au niveau des centres de commerce –
certaines améliorations locales au niveau des zones et intersections urbaines et de marché
encombrées ont été envisagées lors des étapes préliminaires de la conception. Une des solutions
consistait à construire une voie de contournement d’une dizaine de kilomètres à l’est de la ville
d’Oyugis, ainsi qu’une autre reliant Suneka à Nyakoe, près de la ville de Kisii. Cette option n’a
toutefois pas été retenue en raison de son coût élevé et du fait qu’elle ne pouvait garantir que
le trafic de transit ciblé utiliserait ces voies de contournement au lieu du tracé existant. Il a par
ailleurs été possible d’inclure des améliorations plus rentables au niveau d’Oyugis, pour régler
la question des embouteillages et les conflits éventuels entre la circulation locale et de transit.
L’option actuelle visant à séparer la circulation locale et le trafic de transit à Oyugis et à
aménager un carrefour giratoire à Kisii a par conséquent été retenue.
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6. IMPACTS POTENTIELS
Impacts positifs
Perspectives d’emploi – Durant la construction, le projet devrait créer plusieurs possibilités
indirectes d’emploi pour une main-d’œuvre tant qualifiée que non qualifiée et attirer ainsi des
travailleurs à l’échelle locale et au-delà. Environ 3 600 autochtones, dont 30 % de femmes
devraient en principe être recrutées pour des emplois semi-qualifiés et non qualifiés durant la
construction et 400 pour la maintenance. D’autres perspectives d’emplois indirects seront
créées, notamment pour la fourniture de biens et de services au personnel employé de façon
permanente ou temporaire. Une fois la route achevée, des emplois indirects seront créés dans
les secteurs du commerce et des échanges, du transport et du tourisme, ainsi que dans
l’exploitation minière et l’agriculture irriguée.
Grâce au recrutement de la main-d’œuvre à l’échelle locale, les travailleurs auront la possibilité
de développer diverses compétences en matière de construction des routes. Bien que difficile
à quantifier, cet aspect sera considéré comme un impact positif. Ces compétences seront
disponibles sur le marché du travail local en fonction des besoins, une fois le projet terminé.
En outre, les entrepreneurs seront tenus d’élaborer un code de conduite pour éviter tout risque
de mauvais traitements sur le lieu de travail. Des installations adaptées, notamment des toilettes
mobiles et des lavabos, seront mises en place tant pour les femmes que pour les hommes.
Formation des femmes et des jeunes entrepreneurs – Le projet prévoit un volet de formation
pour environ 500 femmes et jeunes entrepreneurs. L’objectif est, d’une part, d’assurer aux
propriétaires d’entreprises, hommes ou femmes, une formation en vue de renforcer leurs
capacités en matière d’entretien des infrastructures dans les comtés bénéficiaires du projet et,
d’autre part, d’aider au développement des capacités entrepreneuriales et de gestion, et ce
faisant, contribuer à la pérennisation de ces microentreprises et les aider à devenir des PME.
Ces mesures visent à encourager l’autonomisation économique et l’égalité des sexes dans
l’industrie de la construction.
Meilleur accès et réduction du temps de trajet– De façon générale, le projet améliorera l’accès
à la région et le temps de trajet sera réduit avec un meilleur confort. L’amélioration de l’état de
la route devrait faciliter l’accessibilité aux infrastructures sociales et en particulier aux marchés
et aux voies de desserte ; un aspect important est l’accessibilité aux services de santé pour les
populations défavorisées des communautés locales, en particulier les femmes. Un meilleur
accès à des soins de santé de meilleure qualité, dans des délais plus courts, contribuera à la
réduction des taux de mortalité dans la région et au-delà.
Impacts sur l’économie locale – Les bénéficiaires plus immédiats seront les transporteurs, les
commerçants et les expéditeurs de fret, établis à Nairobi, Isebania ou dans les centres
régionaux. Il s’agit d’activités à forte intensité de main-d’œuvre qui créeront de nouvelles
possibilités d’emploi non négligeables. Il existe une relation étroite entre le transport et la
production primaire (agriculture, élevage, pêche, foresterie et exploitation minière). La
production primaire est difficilement envisageable sans accès aux moyens de transport, dont
l’existence attire non seulement les commerçants et les transporteurs, mais aussi les acteurs des
secteurs de l’agriculture, de l’élevage et autre service de vulgarisation. Cette situation peut
entrainer la création de valeur ajoutée du fait de la consommation de subsistance, grâce à la
construction d’entrepôts frigorifiques qui permettront de vendre le poisson sur les grands
marchés de Kericho et ailleurs.
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Tout aussi importante est l’amélioration escomptée des services sociaux et d’éducation
directement induite de cet accès modernisé, ainsi que des services de santé qui sont essentiels
à la population pour que celle-ci se développe et tire parti de l’activité économique accrue. Une
fois le projet achevé, le prix des denrées comme les biens de consommation et les intrants
agricoles devrait diminuer, du fait de la chute des coûts de transport sur le tracé du projet,
laquelle devrait avoir des retombées économiques très favorables dans la région.
Impacts défavorables
Réquisition de terres – Les terres se trouvant dans l’emprise du projet routier seront
réquisitionnées dans le cadre des activités d’amélioration de la route, notamment les travaux
de terrassement, de déviation, d’installation de canalisations d’eaux pluviales, des accotements
et autres ouvrages de drainage. Des terres seront réquisitionnées pour le pont-bascule de Rongo
et le carrefour giratoire de Kisii. D’autres terres seront par ailleurs réservées aux travaux
auxiliaires concernant l’aménagement de bureaux, de camps d’hébergement, le traitement des
matériaux comme les sites d’excavation et de carrière. Aucune réquisition de terre n’est prévue
pour l’amélioration des routes de desserte, les places de marché et autres infrastructures
sociales faisant partie du projet. Les opérations auront les effets suivants : i) perte de biens tels
que les clôtures, les barrières, ponceaux d’accès, structures de bâtiments, structures
commerciales, arbres et cultures, ii) perte des moyens de subsistance provoquée par la
perturbation des activités commerciales et des kiosques situés sur le bord de la route.
Accidents – À l’heure actuelle, les accidents sont provoqués par les sorties de route des petits
véhicules qui circulent sur cette voie étroite. Il y aura probablement, le long de la route, un plus
grand nombre d’accidents impliquant des personnes ou des animaux puisque la vitesse des
véhicules augmentera sans que celle des personnes et des animaux qui traversent n’augmente.
Il y aura une probabilité accrue d’accidents entre les véhicules et avec les utilisateurs de moyens
de transport non motorisés (les cyclistes, par exemple) et avec les piétons.
Impacts sur la santé publique – Des problèmes de santé et de sécurité publiques peuvent se
poser et auront directement ou indirectement un lien avec les activités du projet. Les impacts
directs concernent les effets liés à la poussière, au bruit et aux émanations des machines et du
trafic de construction, ainsi qu’au bruit et aux émanations de la circulation accrue de camions
le long de la route. Les ouvriers seront plus particulièrement exposés à ces impacts directs
durant la phase de construction. Le bruit et les vibrations durant les phases de construction et
d’exploitation pourraient avoir des impacts sur la santé dans les centres urbains et les zones
rurales.
Il est probable que l’on assiste à une migration des professionnels du sexe en raison de la
présence d’ouvriers de la construction durant le projet et pendant les haltes des chauffeurs
routiers qui effectuent de longs trajets. Cette situation pourrait avoir des effets indirects sur la
santé et la sécurité des ouvriers du projet, notamment la transmission éventuelle de maladies
sexuellement transmissibles (MST) et du VIH-sida. La zone du projet a en effet une forte
prévalence du VIH-sida.
Un autre impact concerne l’apparition d’un terreau fertile pour les maladies d’origine hydrique,
en particulier le paludisme qui est l’une des principales causes de mortalité dans la région, de
même que la typhoïde et la bilharziose. Les activités de construction risquent de créer des fossés
et autres masses d’eau stagnante, en particulier dans les régions plates non drainées du Nyando.
Sans parler des containers non couverts qui peuvent retenir de l’eau stagnante pendant des jours
et ainsi constituer des lieux de reproduction pour les moustiques.
Impacts liés au changement climatique – Le changement climatique aura probablement des
impacts environnementaux et sociaux, directs et indirects à long terme liés à la construction et
12
à l’exploitation du projet. Lors de l’évaluation l’effet du projet proposé sur le changement
climatique, il a été observé qu’en général, le transport routier est perçu comme l’un des
principaux secteurs émetteurs de gaz à effet de serre (GES) comme le CO2 et le projet proposé
ne fait pas exception.
Durant la phase de construction, les émissions de particules, de même que d’oxyde d’azote
(NOx) et d’oxyde de soufre (SOx) rejetés par les moteurs diesel et les moteurs à essence
augmenteront du fait de la circulation des véhicules de construction – camions, engins de
terrassement, camions-citernes, concasseurs, niveleuses et autres vibrateurs. Durant la phase
d’exploitation de la route, les émissions de particules, de NOx et autres SOx rejetés par les
moteurs diesels et gasoils sur l’autoroute augmenteront par rapport aux émanations actuelles
en raison de la croissance des volumes de trafic à prévoir des suites de l’augmentation des
échanges entre le Kenya et la Tanzanie. D’un autre côté, la vulnérabilité du projet proposé à la
variabilité et au changement climatique a elle aussi été évaluée. Des inondations et des
débordements des ponceaux et autres ponts sont à craindre, en effet, en raison de la fréquence
et de l’intensité accrues des précipitations.
Impacts de l’extraction des matériaux – La construction des routes aura des effets qui sont
directement liés à l’excavation, à l’exploitation de carrières et aux dépôts de matériaux de
déblai. Le projet a identifié quatre carrières de pierre : deux sites existent déjà au km 40+300
(côté droit-Otuchi) et au km 80+500 (Nyakoe) et deux autres sont prévues au km 27+500
(plateau de Nyabondo) et au km 42+800 (côté droit-Kakach). Au total, 18 sites potentiels
d’extraction de graviers ont été identifiés et peuvent être utilisés dans le cadre du projet de
construction. L’eau destinée à la construction devrait être extraite des cours d’eau qui passent
sous la route, notamment, les fleuves Oyani, Sare et Kuja. Il existe aussi un certain nombre
d’affluents s’écoulant le long de certaines sections de la route et dont l’eau peut être utilisée
pour les travaux de construction. Des sources d’approvisionnement en sable de rivière propre
ont été repérées au niveau du fleuve Arawo à Sondu, et des fleuves Migori et Rongo. Les effets
de l’extraction de ces matériaux sont : la défiguration du paysage, la réquisition de terres, les
risques pour les communautés locales liés à la poussière, notamment si les carrières ne sont pas
protégées.
Perte de végétation et d’habitat naturel : le défrichage des terres pour élargir la chaussée de la
route, pour la construction des voies de montée et des accotements reviendra à arracher la
végétation se trouvant dans la zone et à enlever la couche arable. Les déviations pour faciliter
la circulation durant la phase de construction risquent d’occasionner d’autres pertes d’habitat.
7. MESURES D’ATTÉNUATION ET INITIATIVES COMPLÉMENTAIRES
Mesures d’atténuation
Mesures d’atténuation relatives à la réquisition de terres – Un Plan d’action complet pour la
réinstallation (PAR) a été élaboré, conformément aux politiques de sauvegarde de la BAD en
la matière, et aux lois et autres réglementations foncières et d’indemnisation du gouvernement
du Kenya. Un résumé du PAR figure en annexe du présent résumé de l’EIES. Le montant
recommandé au titre de l’indemnisation des personnes touchées par le projet (PTP) sera calculé
conformément aux directives de la Commission foncière nationale (NLC) en matière
d’indemnisation. Les cultures et les arbres situés dans l’emprise du projet seront évalués et
feront l’objet d’une indemnisation avant le démarrage des travaux de génie civil.
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Les mesures d’atténuation proposées sont les suivantes : i) consultation des personnes touchées
par le projet (PTP) concernant leurs droits et indemnisations pendant l’exercice de vérification
du PAR, ii) l’acquisition de terres et les indemnisations afférentes seront prises en charge avant
que l’entrepreneur ne débute les travaux de génie civil, iii) l’indemnisation des personnes
touchées par le projet se fera conformément aux politiques établies en concertation avec le
ministère des Terres et la NLC, iv) une structure institutionnelle ou un mécanisme de suivi et
d’évaluation du processus d’indemnisation et de réinstallation sera mise en place.
Atténuation des impacts sur la santé publique – i) Les véhicules et le site de construction seront
entretenus conformément aux spécifications des fabricants, ii) l’entrepreneur fournira et
remplacera régulièrement les équipements et vêtements de protection individuelle (EPI) des
équipes de construction, iii) le calendrier des activités de construction sera établi de sorte à
minimiser l’impact sonore occasionné par les machines. Les utilisations nocturnes de certaines
machines bruyantes, notamment les sonnettes et les vibrateurs de béton seront à éviter, iv) les
activités d’éducation et de sensibilisation au VIH-sida seront intensifiées auprès du personnel,
des communautés environnantes et des campagnes seront menées en ce sens le long du tronçon
de la route concerné par le projet, v) des campagnes de conscientisation et de sensibilisation
seront menées auprès des communautés concernant le paludisme et l’utilisation de
moustiquaires, de même que sur les mesures d’hygiène et d’assainissement adaptées,
l’élimination convenable des récipients et autres déchets susceptibles de favoriser la
reproduction des moustiques.
Mesures d’atténuation concernant les accidents impliquant les piétons – Afin de permettre la
traversée de la route et d’assurer la sécurité des piétons et d’autres moyens de locomotion non
motorisés, le projet prévoit la construction de passerelles en trois endroits (Katito, Kisii et
Rongo) considérés comme les sites les plus adaptés et indiqués. Afin de permettre une
utilisation inclusive de la route, toutes les passerelles seront équipées de rampes pour faciliter
l’accès des personnes en fauteuil roulant, des personnes âgées et des personnes handicapées.
Des voies piétonnières surélevées seront prévues dans la conception du projet, dans les lieux
et les villes les plus fréquentés. Des voies d’accès amélioreront les flux de transport et l’accès
aux services dans la région, en particulier à proximité des lieux où il y a des activités
commerciales, en plus de voies de séparation des véhicules motorisés et des moyens de
transport non motorisé. Le projet améliorera la sûreté et la sécurité grâce à l’aménagement de
trottoirs et à l’éclairage de rue dans les zones bâties. Ces aménagements seront prévus d’un
seul côté de la voie ou des deux, en fonction des besoins.
Mesures d’atténuation et d’adaptation aux effets du changement climatique – Les mesures
d’atténuation consisteront à augmenter les capacités des puits de carbone, notamment par le
biais de la reforestation ou de la plantation d’arbres le long de la route. Afin de réduire les
émissions de GES, notamment les émissions de CO2 par les véhicules de transport, il
conviendra d’adopter une politique de gestion de la demande de transport afin de susciter
l’évolution des pratiques de gestion ou le comportement des utilisateurs. La protection des puits
de carbone naturels comme les forêts et les arbres, ou la création de nouveaux puits se fera en
recourant à la sylviculture sur les sites désignés le long du tracé de la route. À l’heure actuelle,
des arbres ont été plantés sur les deux côtés du tronçon de l’A1, d’Uriri à Migori et Isebania.
Tout doit être mis en œuvre pour protéger cette végétation pendant les travaux de réhabilitation
de la route et pour la replanter des arbres en cas dégâts.
Les mesures visant à concevoir des infrastructures à l’épreuve du climat couvrent l’examen des
futures données sur le climat lors de l’examen des ébauches techniques de sorte à prévoir des
ouvrages adaptés de canalisations d’évacuation des eaux de pluie, d’ouverture de ponceaux et
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de ponts, en conséquence directe de l’évolution prévue des régimes de pluviométrie, des
précipitations et inondations accrues découlant du changement climatique. Ce faisant, il est à
espérer que les risques d’inondation et de débordement des ponts seront réduits à des niveaux
acceptables par la mise en place, lors de la phase de conception, d’interventions durables et
socialement acceptables. Ces mesures ont d’ores et déjà été prises pour les zones inondables
d’Ahero et Nyakach. Il conviendrait d’adopter une approche intégrée et multipartenaire du
changement climatique à l’échelle locale, sous la forme de consultations avec les opérateurs de
flottes, par exemple. Encourager l’action et la participation à l’échelle locale des
gouvernements de comté, des parties prenantes et des acteurs locaux est une mesure
indispensable pour la réalisation des engagements pris à l’échelle nationale sur la question du
changement climatique.
Mesures d’atténuation relatives à l’extraction des matériaux – Lorsque les matériaux de
construction comme le gravier et la pierre doivent être extraits des propriétés foncières des
villages avoisinants, ils devront faire l’objet de négociations et d’un contrat d’achat officiels
avec les villageois ou les propriétaires fonciers concernés, afin d’éviter tout conflit.
L’entrepreneur pourrait être amené à payer une somme symbolique. Les impacts
environnementaux potentiels à long terme des carrières d’emprunt et des sites d’extraction
seront fonction de l’état dans lequel elles auront été laissées une fois les matériaux extraits.
Dans ces circonstances, tous les bancs d’emprunt et autres sites d’extraction devront être
réhabilités et un aménagement paysager s’imposera une fois achevée la construction de la
route. Il conviendra d’éviter que les pentes des fosses d’extraction soient trop verticales ou
abruptes. La couche arable devra être empilée à part pour une utilisation ultérieure, après la
réhabilitation des fosses d’extraction. Les pentes douces favorisent le renouvellement rapide
de la végétation et préviennent ainsi l’érosion tout en préservant la sécurité des animaux.
Mesures d’atténuation relatives à la perte de végétation et d’habitat naturel - l’entrepreneur
sera tenu d’obtenir l’autorisation du Département des forêts avant d’abattre des arbres. Le
projet routier devra éviter dans la mesure du possible l’abattage de grands arbres, dont la
croissance se fait sur de nombreuses années. La couche arable sera empilée et utilisée pour
restaurer la flore le long de la route, à l’issue du projet. Il est à espérer que la faune déplacée
reviendra une fois les travaux achevés, ou s’établira dans un autre habitat à proximité. Il sera
demandé à l’entrepreneur de remettre les arbres et les broussailles arrachés sur le bord de la
route à la communauté hôte ou conformément à toute autre entente convenable, dans la mesure
où ces accords ne sont pas contraires à la législation locale. Le budget alloué à la plantation de
nouveaux arbres le long de la route et de certaines emprises du projet devra être prévu dans le
budget général du projet. Le Département des forêts se chargera de la plantation des nouveaux
arbres.
Initiatives complémentaires
Programme de plantation d’arbres – Le projet prévoit la plantation d’arbres dans certains
endroits situés le long du corridor routier. Pour les villes et les centres commerciaux traversés
par la route, la plantation d’arbres servira à appuyer les initiatives d’embellissement des
comtés. La KeNHA, en concertation avec les responsables de comté compétents, évaluera les
emplacements les plus appropriés pour la plantation d’arbres le long du corridor, qui serviront
à la fois de puits de séquestration du carbone et d’appui aux initiatives de conservation des
comtés que la route traverse. Environ 10 000 jeunes plants devraient être plantés le long de la
route et de son emprise.
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VIH-sida, infections sexuellement transmissibles (IST) et paludisme – Les statistiques révèlent
que les taux de prévalence du VIH-sida étaient, en moyenne, supérieurs à la moyenne nationale
du pays (profils VIH 2013). Au nombre des interventions prévues dans le cadre du projet se
trouvent l’examen et l’amélioration des centres de soins dans des lieux prédéfinis le long de la
route, sur la base de l’expérience acquise par les trois centres de soins établis dans le cadre du
projet des ponts-bascules, et leur pérennisation. La KeNHA mettra sur pied un groupe de travail
composé de représentants des diverses parties prenantes, qui sera chargé de la coordination de
la prise en compte du VIH-sida dans le sous-secteur de la route. Le Conseil national de lutte
contre le sida (NACC) fournira quant à lui une assistance technique à la KeNHA en examinant
les termes de référence de la composante VIH du projet de route, avant d’en communiquer les
résultats à l’équipe de la KeNHA. D’autre part, on sait qu’il y a dans cette région un type rare
de paludisme (le paludisme des hautes terres), qui nécessite une attention spéciale et un
programme de sensibilisation.
Sensibilisation et orientation sur la prise en compte des questions de genre – Il y a, dans la
zone du projet, de plus en plus de cas d’abus de substances (culture et consommation de
marijuana) et de violence à caractère sexiste. Le projet prévoit un programme de sensibilisation
à l’intention des communautés hôtes concernant la prise en compte des questions de genre et
d’égalité dans tous les aspects, y compris sur le plan de la participation des femmes aux
activités de construction de la route. Une partie des messages doit prendre en compte ces
pratiques et chercher, avec la participation des communautés, un moyen de mettre un terme à
ces comportements.
Sensibilisation à la sécurité routière et campagnes d’éducation – Les accidents de la circulation
qui se sont produits sur la route du projet sont en partie dus au mauvais état de la route, mais
aussi au comportement de ses usagers. Comme l’attestent les autres projets du même ordre,
une fois l’état de la route amélioré, les excès de vitesse et l’imprudence des automobilistes
comme des piétons tendent à provoquer de nombreux accidents. L’installation d’une
signalisation adaptée s’impose par conséquent, en particulier durant la construction. Le plan de
gestion de la circulation insistera sur ce point, de même que sur l’existence de déviations et
autres voies auxiliaires pour les véhicules motorisés. Il conviendra de sensibiliser les piétons
sur la nécessité de traverser les routes aux points de franchissement désignés et d’utiliser les
passerelles (lorsque celles-ci sont prévues) afin d’éviter les accidents. Des programmes de
sensibilisation spéciaux seront élaborés à l’intention des écoles, des communautés locales et
des motocyclistes (boda-boda).
Centre de traitement des traumatismes après accident – les soins après un accident de la
circulation constituent l’un des cinq piliers de la Décennie d’action pour la sécurité routière
(2011-2020), parrainée par l’ONU, compte tenu du grand nombre de décès survenus faute de
soins appropriés après ces types d’accidents. À cet égard, le projet prévoit la création d’une
unité d’intervention d’urgence spéciale dans l’un des centres médicaux (l’hôpital Nyabondo)
ayant une position centrale dans la zone d’influence de la route. Cette structure permettra de
traiter les blessés avant leur transfert vers des centres médicaux de niveau supérieur.
Voies de desserte et de liaison routière – Le site du projet est caractérisé par des terres riches
en ressources naturelles et propices à l’agriculture, dont la mise en valeur est freinée par
l’absence de routes praticables par tous les temps. Le projet prévoit 75 km de routes de desserte
qui seront construites dans le cadre du programme. Les critères de sélection sont les suivants :
utilisation du réseau routier, population desservie et nombre d’institutions administratives et
sociales à raccorder. La population du bassin du lac Victoria est forte de plus de 4 millions
d’habitants, tandis que près de 2 millions de personnes sont directement desservies par la route
16
Isebania-Kisii-Ahero et ses voies de desserte, pour répondre aux besoins de transport dont elles
sont tributaires pour leurs revenus et leurs moyens de subsistance.
Formation et renforcement des capacités des femmes et des jeunes – En vue de renforcer les
bienfaits du projet au sein des communautés locales, en particulier pour les femmes et les
jeunes, le projet prévoit dans ses activités la formation d’environ 500 femmes et jeunes
entrepreneurs aux techniques de construction et à la gestion d’entreprise. Ce programme sera
géré par l’Autorité nationale chargée de la construction (NCA), de concert avec les institutions
de formation publiques de la région. Les critères de sélection des participants et les lieux de
formation seront élaborés par la NCA, en concertation avec les parties prenantes.
Marchés en bordure de route, y compris les zones de stationnement – Le projet a prévu la
construction de commodités dans des zones de stationnement bien définies pour les autobus et
les camionnettes. Les sites spécifiques ainsi que la conception des marchés ont été arrêtés, en
consultation avec les autorités locales qui seront chargées de les entretenir et de veiller à leur
bonne utilisation. Il est néanmoins impératif que ces marchés de bord de route aident à éliminer
les embouteillages sur la route prévue et à réorganiser les flux de
véhicules locaux par rapport au trafic de transit, et surtout qu’ils permettent de mettre un terme
à la vente de marchandises et de produits sur la chaussée.
8. GESTION DES EFFETS RÉSIDUELS ET DU RISQUE
ENVIRONNEMENTAL
Des impacts environnementaux et sociaux ont été évalués et ces impacts qui perdureront, même
après l’application des mesures d’atténuation ou de renforcement. Il s’agit d’émissions de GES
et des sites d’extraction des matériaux.
Émissions de gaz à effet de serre (GES) – Les émissions de gaz à effet de serre par les systèmes
d’échappement des véhicules perdureront, et ce, même après l’application des mesures
d’atténuation suggérées. Ces émissions continueront par conséquent à contribuer aux impacts
globaux du changement climatique. Toutefois, la mise en place de mesures d’atténuation telles
que la plantation d’arbres le long de la route du projet réduira l’ampleur de ces impacts.
Mauvaise restauration des sites d’extraction des matériaux – Les effets de ces activités
d’extraction des pierres et du gravier seront permanents. Qui plus est, la dégradation physique
du paysage occasionnée par l’établissement de bancs d’emprunt laissera des cicatrices
permanentes sur l’ensemble du relief. Des pratiques de restauration inadaptées peuvent à leur
tour favoriser l’émergence ou l’intensification de maladies comme le paludisme.
Gestion des risques – Les risques et les situations d’urgence sont inhérents à tout projet de
construction, tandis que leur gravité tend à augmenter avec l’ampleur des travaux. Une situation
d’urgence est un événement imprévu soudain, provoqué par un incident naturel,
environnemental, physique ou humain imprévu.
Les situations d’urgence susceptibles de se produire durant la construction de la route du projet
peuvent couvrir les événements suivants : i) les travailleurs blessés sur les chantiers ou les
ateliers (mécanique, acier, ou préfabrication, charpenterie) ; dans les carrières, les ateliers de
broyage, les centrales à béton, etc. ii) des travailleurs ou des membres du public blessés des
suites de collisions ou parce qu’ils ont été renversés par une voiture ; iii) les incendies ou les
explosions sur les chantiers, iv) les déversements accidentels de matières dangereuses comme
les grandes quantités de béton, de bitume, de pétrole, de fioul ou de peinture sur le sol ou dans
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les systèmes fluviaux, v) les flambées épidémiques comme le choléra ou la méningite, vi) la
forte pollution de la source d’eau (par des hydrocarbures) dont les communautés locales sont
tributaires pour leur survie.
Plan d’intervention en cas d’accident ou d’urgence – L’entrepreneur doit élaborer un Plan
d’intervention en cas d’accident ou d’urgence (PIU). Le PIU consiste en un programme détaillé
de mesures visant à contrôler le risque et à y répondre en limitant les effets d’urgence exigeant
des mesures correctives rapides autres que les procédures normales, à protéger les vies
humaines, à limiter les blessures, à optimiser le contrôle des pertes et à réduire l’exposition des
actifs physiques et de l’environnement aux impacts d’un accident. L’entrepreneur doit
constituer une équipe d’intervention d’urgence dont les fonctions relèveront de la chaîne de
commandement et de la gestion interne habituelle. Compte tenu de la multiplicité des chantiers
et de la diversité des activités de terrain prévues dans le cadre de la construction, la mise sur
pied de plusieurs équipes d’interventions d’urgence sera vraisemblablement nécessaire. Dans
tous les cas, un traitement immédiat et adapté de l’ouvrier ou de la personne blessée, de même
qu’une intervention rapide en cas de déversements dangereux, d’incendies ou d’explosions
seront de la plus haute importance.
Formation sur les mesures de sécurité – Durant la construction de route, l’entrepreneur
assurera la formation du personnel de terrain sur les diverses mesures visant à sécuriser le
chantier: i) quand et comment informer tous les autres collègues lorsque des actions ou des
activités qu’ils entreprennent sont susceptibles de compromettre la santé ou la sécurité des
employés ; quand et comment informer l’entrepreneur lorsque des travailleurs sont blessés et à
quel moment ou comment signaler à l’entrepreneur des conditions de travail dangereuses. ii)
Si, pendant le déroulement des travaux, un employé devait être exposé à des produits chimiques
ou à des agents physiques dangereux, l’endroit où sont conservées les fiches de données de
sécurité sera précisé et accessible à tous. iii) Les équipements de protection individuelle (EPI)
doivent obligatoires et consistent en lunettes de protection, gants, casques de protection et
chaussures de chantier adaptées à la nature du travail. Les chaussures à embout d’acier sont
obligatoires sur les chantiers en fonction du projet.
9. PROGRAMME DE SUIVI ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL
L’objet du suivi environnemental et social vise à mesurer quantitativement les effets du projet
de route sur l’environnement. Le programme de suivi environnemental sera appliqué tout au
long des phases de préconstruction, de construction et d’exploitation. Ce programme consiste
en un certain nombre d’activités, chacune étant assortie d’un but particulier, d’indicateurs clés
et de critères d’importance.
Le suivi des mesures d’atténuation se fera durant la phase de construction par le responsable
chargé des questions environnementales désigné par l’entrepreneur, ainsi que par les ingénieurs
spécialistes des aspects environnementaux et sociaux. Les activités de suivi des mesures
d’atténuation interviendront dans le cadre des inspections régulières des travaux. Des
inspections hebdomadaires sont prévues, assurées par le responsable chargé des questions
environnementales désigné par l’entrepreneur. Les ingénieurs spécialistes des dimensions
environnementales participeront également à ces inspections, dans la mesure où ils sont
disponibles et si la situation le justifie. Un rapport hebdomadaire de compatibilité
environnementale sera rédigé à la suite de chaque inspection et recensera toutes les actions
identifiées par le client. Ce rapport d’inspection résumera le statut de conformité du site, et sera
assorti, le cas échéant, de photographies pour étayer les conclusions.
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La responsabilité du suivi des mesures d’atténuation durant la phase opérationnelle revient à la
section environnementale de la KeNHA en tant qu’organisme d’exécution. La KeNHA
transmettra à la NEMA les rapports de compatibilité environnementale durant l’exécution du
projet, dans le cadre de ses rapports annuels d’avancement du projet et de suivi
environnemental. En fonction de l’état d’avancement de l’exécution dans les zones vulnérables
du projet, la NEMA procédera à des évaluations environnementales annuelles dans le cadre
desquelles les préoccupations soulevées par les acteurs du projet seront examinées, au même
titre que les activités d’exécution du projet.
Suivi externe : La NEMA exige la réalisation d’un audit environnemental dans les 12 mois
suivant le lancement du projet, à des fins de suivi de l’exécution du PGES. Les audits
environnementaux font partie intégrante du programme de suivi continu visant à faciliter
l’évaluation des effets à long terme des mesures d’atténuation adoptées. Ces audits permettront
de faire le point sur l’efficacité réelle des mesures d’atténuation et faciliteront la mise en place
de mesures efficaces dans les projets futurs. Ces audits environnementaux seront confiés à un
expert agréé de la NEMA, dont le recrutement sera assuré par la KeNHA.
Le tableau 2 présente les paramètres de suivi et l’emplacement des sites de suivi concernés par
les diverses composantes environnementales durant les phases d’exécution du projet.
Tableau 2
paramètres et sites de suivi des diverses conditions environnementales
S/N° Éléments
environnementaux Paramètre/unité de suivi
Emplacement/site de
suivi
1 Qualité de l’air Mesure des poussières et des
émissions véhiculaires telle que les
MPS, etc.
À proximité des écoles,
des hôpitaux et des
communautés
2 Qualité de l’eau de
surface
Suivi du PH, OD, DBO, DCO, etc. Cours d’eau traversant la
route
3 Faune et flore Suivi de la faune, de la flore et des
autres ressources naturelles
À proximité du chantier de
construction
4 Mouvement de la
circulation
Suivi des systèmes de signalisation
routière
Zones de construction
5 Gestion des déchets,
déchets de construction
compris
Suivi de la collecte, du transport et
de l’élimination des déchets solides.
Inspection des sites d’élimination
des déchets et des chantiers de
construction.
Chantiers et ateliers de
construction
6 Santé et sécurité Suivi de la santé et de la sécurité
des travailleurs, ainsi que des cas de
VIH-sida dans les zones du projet
Chantiers et ateliers de
construction le long de la
route
7 Rapports et
documentation
Production régulière de rapports Le long de la route
8 Replantation d’arbres Deux arbres plantés pour chaque
arbre abattu
Pentes sur les abords de la
route
19
10. CONSULTATIONS PUBLIQUES ET DIFFUSION DES INFORMATIONS
Des consultations avec le public et les parties prenantes ont été menées entre le 14 et le 25
avril 2015. Les groupes consultés étaient les suivants :
responsables gouvernementaux – représentants du ministère de l’Intérieur et de
la Coordination du gouvernement, chefs de département des divers autres
ministères dont les fonctions ne sont pas dévolues, notamment l’éducation, la
jeunesse, etc. ;
communautés avoisinantes touchées par le projet – femmes, aînés et jeunes,
groupes religieux, transporteurs, notamment les compagnies d’autocars,
opérateurs de boda-bodas, etc. concernés par les composantes de
l’environnement naturel ou social influencées par les divers aspects du projet ;
groupes vulnérables – personnes âgées, jeunes, veuves sans emploi, orphelins et
personnes handicapées,
employés et responsables — représentants des gouvernements de comté, agents
de police affectés à la circulation, communautés d’affaires, enseignants
ONG et organismes de conservation – représentants des ONG et des
organisations communautaires locales.
Diverses méthodologies de sensibilisation du public et des parties prenantes ont été utilisées.
Des entrevues avec les informateurs clés (EIC) ont été organisées avec les responsables de
comté et les chefs de département de divers ministères. Des consultations publiques de second
niveau ont été organisées dans les lieux définis avec le client et en consultation avec les parties
prenantes. Les responsables locaux ont été largement sollicités pour mobiliser les participants.
Les informations sur le projet ont été présentées en anglais et en kiswahili, soit deux langues
que comprennent la plupart des parties prenantes. Par ailleurs, le kisii et le luo ont parfois été
utilisés pendant les réunions. Des efforts particuliers ont été déployés pour atteindre les groupes
vulnérables, en particulier les personnes âgées et handicapées. Certaines préoccupations locales
identifiées durant les consultations concernaient les niveaux élevés de chômage, la propagation
du VIH-sida, les nombreux accidents occasionnés par l’étroitesse de la route, qui nécessitent
des manœuvres de croisement et de dépassement entre les camions, les autobus, les voitures
particulières et les boda-bodas ; les pénuries d’eau généralisées qui contraignent les femmes à
traverser fréquemment la route ; les embouteillages sur la chaussée principale les jours de
marché ; les empiétements sur l’emprise de la route et la montée de l’insécurité due aux taux
élevés de chômage. Les principales préoccupations environnementales sont les orages violents
et les inondations qui entraînent l’érosion des sols et les débordements des ouvrages de
drainage ; l’élimination indifférenciée des déchets solides, en particulier dans les lieux où se
tiennent les marchés ; la forte prévalence du paludisme et la propagation des moustiques
favorisées par le mauvais drainage du terrain plat et les fortes températures, en particulier dans
les plaines de Kano.
Les recommandations générales formulées par les parties prenantes sont les suivantes : i) un
processus et des procédures d’indemnisation et d’évaluation équitables, rapides et transparents,
20
ii) l’optimisation des systèmes de drainage le long de la route du projet afin de prévenir les
inondations, iii) des possibilités d’emploi justes et équitables dans les communautés hôtes, iv)
une signalisation de sécurité routière et des mesures de ralentissement de la circulation dans
tous les emplacements qui s’y prêtent, v) le déplacement de certains services publics, en
particulier les infrastructures urbaines d’alimentation en eau avant le lancement des travaux de
construction, vi) la définition des limites de l’emprise de la route, vii) le remplacement des
ponceaux d’accès aux emplacements résidentiels et commerciaux durant la construction.
11. PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE (PGES)
Le Plan de gestion environnementale et sociale (PGES) présente le calendrier de mise en œuvre
des mesures d’atténuation proposées tant pour les impacts environnementaux que sociaux, ainsi
que la planification des activités de suivi à long terme. Le PGES prévoit également les coûts
environnementaux associés à la mise en œuvre d’autres mesures d’atténuation recommandées.
Les études techniques prévoient d’ores et déjà quelques-unes des mesures d’atténuation
recommandées dans le présent rapport. D’autres recommandations figurent dans le PGES et
sont susceptibles de rendre les routes proposées plus respectueuses de l’environnement. Les
mesures de mise en œuvre mettront à contribution l’entrepreneur, l’ingénieur résident, le
financier du projet, la KeNHA, les usagers de la route et les communautés locales dans leur
ensemble.
Mise en œuvre du PGES : les mesures d’atténuation et de renforcement de la composante
environnementale et sociale prévues dans la conception technique détaillée seront annexées
aux documents contractuels. L’entrepreneur devra tenir compte du contenu du rapport
d’évaluation de l’impact environnemental et social du projet. Il recrutera, pour ce faire, un
spécialiste de l’environnement justifiant d’au moins 10 années d’expérience sur des projets de
même nature. Cet expert devra être au fait de l’évaluation scientifique de l’impact
environnemental ou social ainsi que des mesures correctives et de renforcement.
Il sera fait appel à un cabinet d’experts-conseils (ingénieurs) pour superviser l’entrepreneur.
L’un des membres de l’équipe de supervision sera un spécialiste de l’environnement, expert
des questions de gestion environnementale, en particulier dans le cadre des projets de
construction (justifiant d’au moins 10 années d’expérience dans des projets de même nature).
L’une de ses fonctions consistera à encadrer la mise en œuvre par l’entrepreneur des mesures
d’atténuation proposées dans le PGES, durant la phase de construction. Ses autres fonctions
consisteront à assister l’entrepreneur dans la mise en œuvre du Plan de suivi environnemental
durant la période de construction.
PGES propre à la construction : Des directives particulières en matière de supervision
environnementale de la construction (encore appelées Plan de gestion de l’environnement
propre à l’entrepreneur, PGEPE) seront élaborées par le spécialiste de l’environnement recruté
par l’entrepreneur. Ces directives préciseront les précautions et les mesures d’atténuation
nécessaires dans le cadre des activités de construction, qui devront figurer dans le PGEPE. Le
PGES élaboré dans le cadre de l’évaluation de l’impact environnemental et social (EIES) du
projet servira de référence pour concevoir la portée du PGEPE.
Le coût estimatif total des mesures d’atténuation des impacts environnementaux et sociaux,
excluant le PAR, est détaillé dans le tableau 3.
21
Tableau 3
Coût estimatif des mesures d’atténuation des impacts environnementaux
SOURCE D’IMPACT/MESURE D’ATTÉNUATION COÛT DES
MESURES
D’ATTÉNUATION
(en KES)
1 Impact de la construction et des opérations sur la qualité de l’air 900 000,00
2 Impact sur le niveau sonore ambiant 600 000,00
3 Échantillonnage et suivi de la qualité de l’eau 500 000,00
4 Impacts sur les déchets – production de déchets solides, liquides et
dangereux
950 000,00
5 Plantation d’arbres 2 880 000,00
6 Défiguration du paysage et intrusion visuelle 28 800 000,00
7 Santé et sécurité des ouvriers de construction (SST) sur les lieux de travail 2 900 000,00
8 Bruit et vibrations excessives 3 500 000,00
9 VIH-sida et maladies transmissibles 14 400 000,00
10 Sensibilisation à la sécurité routière 5 200 000,00
11 Impacts potentiels du démantèlement des chantiers de construction Poste coût du PAR
12 Impacts potentiels de l’interruption de service 29 000 000,00
13 Mise en œuvre du PGES et administration du contrat 28 500 000,00
TOTAL GÉNÉRAL 118 130 000,00
Le coût estimatif total de la gestion environnementale et sociale, excluant les coûts du PAR,
s’élève à 118 130 000 KES.
12. PLAN DE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS INSTITUTIONNELLES
Les capacités du personnel de la KeNHA en matière de supervision du PGES et du PAR et
d’analyse des rapports sont limitées. La KeNHA a besoin d’une équipe qualifiée, compétente
et motivée pour assumer les responsabilités afférentes au Système de gestion environnementale
et sociale (SGES). Les hauts responsables devront veiller au réalignement des liens
hiérarchiques, à l’établissement des pouvoirs et des calendriers appropriés pour l’exécution des
travaux concernés.
La mise sur pied d’une équipe SGES bien équilibrée est une condition préalable à un
engagement efficace avec les pairs et les collègues. Cette équipe devra être composée de
professionnels compétents issus des secteurs de l’environnement, de la santé et sécurité, de la
conception et construction, de la planification des opérations, des contrats et des passations de
marché, ainsi que des ressources humaines, entre autres disciplines. Une fois l’équipe SGES
mise en place, la direction de la KeNHA désignera un chef d’équipe, un rôle important, en
particulier au début du projet, qui donnera le ton et entretiendra la motivation de l’équipe
chargée des sauvegardes environnementales et sociales.
22
13. CONCLUSION
L’Évaluation de l’impact environnemental et social (EIES) conclut que le projet aura
d’importantes retombées positives sur l’environnement. Il favorisera la mobilité et un accès
plus facile et plus rapide, pour les forces de police et militaires, dans les zones où le maintien
de l’ordre s’est parfois révélé problématique. Le projet favorisera le développement
économique de la région et du pays.
Les effets pervers sur l’environnement physique et naturel se rapportent pour l’essentiel à la
phase de construction du projet et devraient, somme toute, se révéler négligeables, sachant
qu’ils feront l’objet de mesures d’atténuation des impacts environnementaux et d’un suivi
durant l’exécution du projet. Pour ce faire, des coûts différentiels sont à prévoir.
Dans l’ensemble, la réhabilitation proposée de la route (A1) Ahero-Kisii-Isebania
s’accompagnera des bienfaits suivants :
Amélioration de l’accès aux terres agricoles et aux centres d’échanges
commerciaux via les routes de desserte, amélioration de l’accès aux marchés
grâce à l’aménagement de voies de service, susceptibles d’avoir des effets
bénéfiques sur les revenus et le commerce ainsi que sur le niveau de vie des
personnes qui vivent dans la région et au-delà.
Réduction des risques d’accidents de la circulation, et, par conséquent, moins
de décès et de blessures invalidantes grâce à l’élargissement de la route.
Une fois achevée, la route devrait contribuer à la croissance économique de la
région, grâce à l’augmentation des activités commerciales et au meilleur accès
amélioré dans la région de Nyanza. La réhabilitation de ce tronçon de la route A1
devrait favoriser le commerce entre le Kenya et les pays d’Afrique de l’Est, et,
de là, les retombées économiques pour les personnes de tous ces pays, en
particulier les personnes résidant le long du corridor routier et dans les régions
limitrophes.
Amélioration généralisée de l’accès et des déplacements dans toute la région,
avec des temps de trajet raccourcis et un confort amélioré.
Ce projet de réhabilitation de la route devrait améliorer l’accessibilité aux
services sociaux d’utilité publique et aux marchés, de même qu’aux
établissements de santé pour les personnes défavorisées dans les collectivités
locales, en particulier les femmes, notamment grâce à l’asphaltage des routes de
desserte.
Accès amélioré à des soins de santé supérieurs, en moins de temps, entraînant
la réduction des taux de mortalité. Si l’on ajoute à cela l’accès amélioré aux
services de vaccination, les taux de mortalité dans la région et au-delà
diminueront.
Amélioration des perspectives d’emploi et des transferts de compétences aux
populations locales, ce qui améliorera le bien-être socio-économique de la
communauté dans son ensemble.
23
ANNEXE
RÉSUMÉ DU PLAN D’ACTION POUR LA RÉINSTALLATION
Intitulé du projet : Projet de réhabilitation de la route Isebania-Kisii-Ahero
Référence du projet : P-KE-DB0-023
Pays : Kenya Département : OITC
Division : OITC.2 Catégorie du projet : 1
1. Description du projet, du site et de l’aire d’influence du projet
L’Autorité des routes nationales du Kenya (KeNHA), aidée pour ce faire de la Banque africaine
de développement (BAD), envisage la réhabilitation de la route Ahero-Kisii-Isebania. Il s’agit d’un
corridor routier de type A1 existant, présentant une chaussée large d’environ 5,5 m, sans
accotements. La chaussée est trop étroite et provoque embouteillages et accidents de la circulation
aux abords des grands centres urbains. Le projet prévoit la reconstruction du tronçon situé entre
Ahero et Mukuyu (149 km), ainsi que la réhabilitation du tronçon Mukuyu-Isebania du principal
corridor A1. Ainsi, la conception proposée prévoit-elle l’élargissement de la chaussée à 7 m, et
l’aménagement d’accotements de 2 m sur chaque côté de la route. Des jonctions, des voies d’accès,
des voies de service et des voies réservées aux véhicules lents sont également prévues. Cette artère
s’étend sur une route de classe A d’environ 167 km, au départ d’Ahero (où elle fait la jonction
avec la route B1 de Kericho-Kisumu), passant par la ville de Kisii pour atteindre la ville frontière
d’Isebania. Elle traverse plusieurs centres-villes : Katito, Sondu, Ringa, Oyugis, Mosocho,
Nyakoe, Gesonso, Suneka, Nyachenge, Rongo, Awendo, Uriri, Migori, Suba Kuria et Isebania.
D’un point de vue administratif, la route traverse pour l’essentiel quatre comtés, à savoir Kisumu,
Homa Bay, Kisii et Migori. Il convient par ailleurs de préciser qu’une petite section du comté de
Kericho est également concernée, à la frontière des comtés d’Homa Bay et de Kisumu.
2. Impacts potentiels
Le projet proposé aura divers effets positifs et négatifs sur les communautés locales. Certaines
composantes du projet susciteront des réinstallations :
Élargissement du corridor A1 – récupération de quelque 36,6 m des abords existants
de la route. Les personnes empiétant sur cette emprise devront reculer dans leur
emplacement d’origine.
Ouverture des rocades d’Oyugis et de Kisii – bien que leur tracé ait été conçu au
sein de corridors routiers existants, ces routes devront être élargies et susciteront la
réinstallation des populations le long des zones concernées.
Déplacement et élargissement du pont-bascule de Rongo – ce qui nécessitera
davantage de terrain afin d’accroître la capacité du pont bascule, suscitant ainsi une
réinstallation.
Opérations auxiliaires – aménagement de bureaux, de camps, de décharges, de sites
de matériaux et autres accessoires de construction d’appoint.
24
Afin de minimiser les procédures de réinstallation, l’emprise envisagée de la route dans le cadre
de ce projet sera limitée à 36,6 m. Les impacts potentiels du ce projet seront les suivants :
perte d’édifices et autres structures en dur
perte d’arbres et de cultures
perte de commerces et de moyens de subsistance
perte de clôtures et de barrières
impact sur les sous-groupes vulnérables tels que les veuves, les orphelins et les
personnes âgées dans la société.
Le tableau qui suit résume les catégories de personnes touchées par le projet et leur nombre :
S/N. Type d’actif Nombre de
PTP
1. Structures (semi-permanentes et
permanentes)
2 579
2. Structures (temporaires) 1 083
3. Autres structures (puits, réservoirs, etc.) 1 542
4. Clôtures et barrières 3 540
5. Arbres et cultures 3 773
6. Moyens de subsistance 2 479
7. Autres (puits, abris pour les animaux, etc.) 131 *Afin d’éviter une double comptabilité, il est recommandé de ne pas faire la somme de ces chiffres
À l’issue du recensement réalisé le long de l’emprise, le projet comptait 6 126 ménages touchés,
dont 249 entités institutionnelles, consistant pour l’essentiel en clôtures et barrières pour les écoles
et les établissements de santé.
En ce qui concerne les personnes touchées par le projet, quatre critères ont été utilisés pour
identifier les plus vulnérables : les personnes souffrant de maladies chroniques, les personnes âgées
(plus de 55 ans), les veuves et les enfants chefs de famille, à savoir un total de 828 veuves, 223
orphelins et 199 personnes âgées.
3. Responsabilités organisationnelles
Les responsabilités organisationnelles suivantes sont proposées pour la mise en œuvre du Plan
d’action pour la réinstallation (PAR).
Ministère des Infrastructures et des Transports – Responsable du secteur routier et de la mise à
disposition des ressources du Trésor national pour l’ensemble du projet. Le ministère sera par
ailleurs chargé d’harmoniser la procédure de réinstallation avec les autres politiques
gouvernementales traitant de la question.
La Commission foncière nationale – Responsable des acquisitions foncières obligatoires et du
paiement des indemnisations aux personnes expatriées.
25
Gouvernement de comté : responsable de veiller à ce que le plan soit acceptable pour l’ensemble
de ses résidents, du fait que ce plan s’inscrit en complément des programmes d’immobilisation du
comté. Le gouvernement de comté est également responsable de la réglementation du commerce
et de l’aménagement de marchés au sein de sa juridiction.
Organisations communautaires et autres organisations locales de la société civile – Chargées de
veiller sur la bonne mise en œuvre du plan de réinstallation, et, en cas de départ ou de changement
de circonstances, de veiller à ce que les personnes touchées par le projet ne subissent pas les affres
de ces changements. Ces groupes auront aussi pour rôle de sensibiliser la population et de
l’encourager à tirer le meilleur parti de ce projet. Ils contribueront à la formation et à la dispense
de conseils aux personnes touchées par le projet.
Le bureau du Commissaire de comté – Le bureau, en particulier à l’échelle du projet, est le mieux
placé pour mobiliser la population du fait de son implication dans la société locale. Il préside ainsi
les réunions et règle les différends, en plus de diriger les procédures générales d’aide publique. Le
chef de comté connaît tous les résidents dans la région et fournit des informations fiables sur les
divers aspects du plan pour en assurer l’exécution efficace.
4. Participation communautaire
La participation communautaire dans le processus du PAR est intervenue à trois grands
niveaux : une enquête socio-économique auprès des communautés touchées par le projet,
des entrevues avec les informateurs clés, et des tribunes publiques. Les consultations
publiques générales étaient organisées par le biais des gouvernements de comté et des
bureaux des chefs dont le mandat est intérieur, tandis que la coordination relevait du
gouvernement central. Les invitations couvraient l’ensemble des membres de la
communauté susceptibles d’être touchés par le projet au sein du corridor d’influence de
la route. Il s’agissait notamment des personnes touchées par le projet, des chefs de
département, des représentants des femmes et des jeunes, des représentants des
institutions religieuses, des aînés des villages, des représentants des organisations
communautaires, des ONG et des gouvernements de comté.
26
Le plan d’engagement des parties prenantes était conçu comme suit :
Niveau de
consultations
publiques
Nombre de
personnes/contacts
Principales questions de réinstallation abordées
Étude socio-
économique
6127 cf. chapitre 6
Entrevues avec les
informateurs clés
30 Indemnisation
Propriété foncière
Indemnisation des propriétaires sur l’emprise de la route et
questions d’impunité
Adjudication des terres
Indemnisation des personnes dépourvues de titres de
propriété
Clarification de l’emprise de la route
Empiétement sur l’emprise de la route
Indemnisation des institutions
Critères d’éligibilité pour l’indemnisation
Tribunes de
consultations
publiques de second
niveau
10 réunions (5 sur
chaque côté de la route
du projet, à partir de
Kisii)
Date et valeur de l’indemnisation
Propriété foncière
Indemnisation des propriétaires sur l’emprise de la route
Femmes et questions de propriété foncière
Empiétement sur l’emprise de la route et questions
d’impunité
Adjudication des terres
Indemnisation des personnes dépourvues de titres de
propriété
Clarification de l’emprise de la route
Empiétement sur l’emprise de la route
Indemnisation des institutions
Critères d’éligibilité pour l’indemnisation
5. Intégration avec les communautés hôtes
La nature de la réinstallation due par la réhabilitation proposée du corridor A1, qui est linéaire, ne
fait pas intervenir le déménagement complet des personnes touchées par le projet d’un point
géographique à un autre. À la place, il sera demandé aux personnes touchées de réintégrer leurs
emplacements d’origine. Ainsi, la question des communautés hôtes ne s’est pas posée.
6. Études socioéconomiques
Un recensement et des études socioéconomiques ont été réalisés au sein des communautés
touchées par le projet. Les principaux objectifs de ces enquêtes étaient les suivants :
comprendre l’ampleur et la nature des impacts du projet sur les communautés
locales,
27
recenser les personnes touchées par le projet et cartographier leurs caractéristiques
socio-économiques,
établir des conventions institutionnelles pour la mise en œuvre des activités du
Plan d’action pour la réinstallation (PAR),
obtenir les informations nécessaires à l’établissement de l’éligibilité et du
paiement des indemnisations pour les actifs perdus,
produire des données de référence pour le suivi et l’évaluation des moyens de
subsistance et la restauration des revenus, entre autres composantes de
développement durable.
Les conclusions principales des études socioéconomiques sont résumées ci-après :
Question ayant fait
l’objet de l’étude
Résultats Conclusion
Sexe du chef de famille
(CF)
42 % d’hommes, 18 % de
femmes
Les structures familiales traditionnelles sont toujours
revendiquées
Les questions d’égalité des sexes et d’indemnisation
des femmes lorsqu’un homme est le chef de famille
doivent être abordées
Ratio hommes/femmes
dans la population
touchée par le projet
48 % d’hommes
52 % de femmes
Étudier la possibilité d’indemniser les femmes qui ont
subi des pertes d’actifs
Statut marital du chef de
famille
81 % mariés
12 % veufs
4 % non mariés
Aide spéciale pour les veuves
Le mariage reste une institution très respectée
Alphabétisation 89 % alphabétisés
11 % illettrés
Société très instruite
Profession 33 % agriculteurs
10 % éleveurs
30 % commerçants
Il est à prévoir un grand nombre d’agriculteurs touchés
par le projet
La réinstallation aura des effets pervers sur les moyens
de subsistance
Régime foncier Terres individuelles et
familiales
La plupart des terres ont
été attribuées par
adjudication
La plupart des
personnes/fils n’ont aucun
titre de propriété
Des revendications foncières sont à prévoir. Mettre en
place des mesures de recours appropriées.
Revenus 36 % < 1500/=
21 % > 45 000/=
30 % 15 000-30 000/=
Les niveaux de pauvreté sont toujours élevés
Prévoir la restauration de revenus adaptés et le
développement social des PTP
Religion 98 % chrétiens
2 % Islam et autres
religions
28
Répartition des personnes touchées par le projet dans les différents comtés :
CHEF DE FAMILLE
N° Tronçon de la route Comté Femme Homme Institution Inconnu
Total des
PTP
1 Kisii-Ahero Kisii 81 296 38 345 760
Homabay 115 345 47 553 1 060
Kisumu 61 125 20 161 367
Sous-total 257 766 105 1 059 2 187
3 Kisii-Isebania Kisii 203 802 40 427 1 472
Migori 466 1 316 104 581 2 467
Sous-total 669 2 118 144 1 008 3 939
TOTAL 926 2 884 249 2 067 6 126
7. Cadre juridique, notamment mécanismes de résolution de conflits et de pourvoi en
appel
Les législations nationales étudiées par rapport à la question de la réinstallation sont les suivantes :
La Constitution du Kenya : La Constitution du Kenya de 2010 protège le caractère inviolable
des droits de propriété privée et stipule que le gouvernement, sauf si la loi l’exige, ne peut
acquérir aucune propriété par la contrainte. Elle habilite en outre l’État à exercer un pouvoir
d’expropriation. La Loi foncière 2012 (LA) désigne la Commission foncière nationale (NLC)
pour l’acquisition « obligatoire » de terres. L’article 40 de la Constitution stipule que l’État ne
peut priver les propriétaires de leurs biens fonciers que lorsqu’une telle mesure est considérée
« d’utilité publique ou dans l’intérêt général, » et qu’elle désigne entre autres choses des
édifices publics, des routes et des permis de passer, des ouvrages de drainage et des canaux
d’irrigation.
Loi foncière nationale, 2007 – La Loi foncière nationale (« NLP » ou « Politique ») a été
adoptée en août 2009 dans le but d’établir un cadre global pour une nouvelle législation et de
définir des mesures clés pour traiter des principaux enjeux d’administration foncière, d’accès
aux terres, d’utilisation des terres, et de restitution dans les cas avérés d’injustice historique
remontant à un cadre juridique obsolète.
Loi foncière, 2012 – Cette loi reconnaît trois types principaux de régimes fonciers au Kenya :
la tenure franche, la tenure à bail et la tenure selon le régime coutumier. L’article 9 de la Loi
stipule que « toute terre peut être convertie d’une catégorie à une autre, conformément aux
dispositions de cette Loi ou de tout autre texte du droit écrit ». Elle prévoit en outre les
différentes formes sous lesquelles ces conversions peuvent être effectuées, à savoir
l’expropriation, la réversion des intérêts de la tenure au gouvernement à l’expiration du bail,
et le transfert ou la cession de la propriété. L’alinéa 2 stipule que la conversion peut avoir lieu
sous réserve d’utilité publique ou de l’intérêt général.
Loi sur la Commission foncière nationale, 2012 – Il s’agit d’une loi adoptée par le Parlement
en vue de prévoir des dispositions supplémentaires relativement aux fonctions et aux pouvoirs
29
de la Commission foncière nationale, à ses qualifications et aux procédures de nomination en
son sein, de donner effet aux objets et autres principes délégués au gouvernement en matière
de gestion et d’administration foncière, et à des fins connexes.
Loi sur l’inscription des propriétés au registre foncier, 2012 – Votée au Parlement en vue de
réviser, de consolider et de rationaliser l’enregistrement des titres fonciers, de donner effet aux
objets et autres principes délégués au gouvernement en matière d’inscription au registre
foncier, et à des fins connexes. Cette loi abroge la Loi indienne sur le transfert des droits de
propriété (1882), la Loi gouvernementale sur le foncier – chap. 280, la Loi sur l’enregistrement
des titres – chap. 281, la Loi sur les titres fonciers – chap. 282 et la Loi sur les titres fonciers
enregistrés – chap. 300.
Loi sur les cadastreurs – La pratique du cadastre au Kenya est régie par la Loi sur les
cadastreurs – chap. 532 (Valuers Act Cap 532), qui confère à la Commission d’enregistrement
des cadastreurs le pouvoir de réglementer les activités et le comportement des cadastreurs
agréés.
Politiques applicables de la BAD
*Politique de réinstallation involontaire des populations, 2003
*Normes de la BAD en matière de sauvegardes intégrées, 2013 – Sauvegarde
opérationnelle (SO 2) sur la réinstallation involontaire
*Politique de la BAD en matière d’égalité des sexes et guide des consultations avec les
parties prenantes et de participation aux projets financés par la BAD
Comparaison et identification des écarts entre les politiques du Kenya et celles de la BAD
Le tableau qui suit résume les écarts identifiés entre le cadre juridique kenyan et les politiques de
la BAD ; il formule des recommandations pour combler ces écarts.
30
Droit kenyan Directives politiques de la
BAD
Comparaison/écarts Recommandations visant à
combler les écarts
Les indemnisations pour des
terres réquisitionnées pour
utilité publique sont payées
au prix du marché et sous
forme monétaire ; elles
couvrent en outre l’élément
de perturbation, à moins que
la personne expropriée
n’opte en échange pour une
autre terre de valeur
équivalente.
La politique recommande
une indemnisation sous la
forme d’une terre pour une
terre ou au coût du
remplacement du bien
L’indemnisation est payée
sous forme monétaire plutôt
qu’en nature
Compte tenu du manque de
terrains à échanger, les
paiements seront effectués en
espèces, de même que
l’indemnisation pour
perturbation
Le mécanisme de traitement
des réclamations comporte
des carences
Le mécanisme est bien
documenté et les procédures
bien étayées.
Le processus de règlement
des différends en matière
d’indemnisation s’est révélé
légaliste, laborieux et
formaliste
Il conviendrait de sensibiliser
davantage la population à
l’existence de ce processus et
d’accélérer le mécanisme de
résolution des différends
récemment mis en place.
8. Mécanisme de traitement des réclamations
La mise en œuvre d’une réinstallation involontaire est un processus complexe, susceptible de
conflits, de désaccords et autres griefs de la part des personnes touchées par le projet et des autres
parties prenantes, essentiellement parce que ce processus fait intervenir notamment l’expropriation
et l’indemnisation du bien foncier et d’autres actifs, la démolition des maisons et le déplacement
des familles. Le mécanisme de traitement des réclamations assure aux parties concernées un
instrument leur permettant d’exprimer toute préoccupation ou tout problème rencontré par rapport
au processus d’indemnisation et de réinstallation, et ce, gratuitement et sans représailles. Les
parties lésées ont par ailleurs la possibilité d’un recours ultime auprès du tribunal, conformément
aux dispositions prévues dans le droit Kenyan.
Dans le contexte du projet, des réclamations pourraient être formulées pour les raisons suivantes :
1. erreur d’identification du propriétaire/occupant de la propriété et des actifs
éligibles ;
2. erreur lors de l’évaluation des actifs ;
3. conflit sur les limites du terrain, soit entre la personne touchée et le projet, ou encore
entre deux voisins ;
4. plaintes relatives à la politique d’éligibilité du projet ;
5. désaccord sur l’évaluation des actifs ;
6. désaccord sur l’éligibilité et le droit de propriété ;
7. contestation du droit de propriété sur une entreprise, notamment si le propriétaire et
l’exploitant sont deux personnes différentes ;
8. mécontentement par rapport aux délais d’indemnisation et à la manière dont la
procédure s’est déroulée.
31
Les personnes lésées auront la possibilité de présenter leur réclamation à l’échelle du village. Ceci
afin d’assurer à tous un maximum d’accessibilité au mécanisme de traitement des réclamations et
la possibilité de régler leurs différends de façon pratique et directe. Les comités de règlement des
différends à l’échelle locale et les chefs de village, en tant que membres de ces comités,
enregistreront ces réclamations sous forme orale ou écrite. Il est à prévoir qu’une grande partie de
ces réclamations seront réglées directement au moyen des explications et des informations fournies
au plaignant. Le processus comportera trois échelons.
Le premier contact sera le Comité de règlement des différends du village, au sein duquel siégeront
les membres suivants :
(i) un aîné du village touché par le projet
(ii) le chef de la région et son assistant
(iii) l’administrateur du comté
(iv) un représentant des jeunes
(v) un représentant des femmes
(vi) un représentant des groupes vulnérables
Le deuxième échelon de réclamation sera représenté par un Comité de médiation, établi à l’échelle
du sous-comté, qui sera composé comme suit :
* un représentant de l’administration – gouvernement national
* un représentant de l’administration du sous-comté – gouvernement de comté
* un responsable foncier du sous-comté
* un représentant de la KeNHA, présent en tant qu’observateur
* un représentant de l’entrepreneur de construction, présent en tant qu’observateur
* trois représentants des personnes lésées, parmi lesquelles au moins une femme,
désignée notamment par les organisations communautaires, des aînés, et
coutumières.
Le troisième et dernier échelon serait le tribunal, impliquant malheureusement un processus plus
long pour régler le litige. Il serait recouru à cette méthode dans le cas où le mécanisme ne
parviendrait pas à régler à l’amiable le différend ou à atteindre un accord. Le plaignant ou le
défenseur peut alors recourir à la justice.
32
La figure ci-après présente un aperçu du mécanisme de gestion des recours.
Enregistrement par la KeNHA du grief ou
différend
Traitement par la KeNHA
du grief ou différend
Clôture par la KeNHA du
grief ou différend
Plaignant satisfait du résultat
NONOUI
Fermeture du dossier
Recours au Comité de médiation
Traitement du grief par le Comité de médiation
Réponse du Comité de médiation
Plaignant satisfait du résultat
OUI
Fermeture du dossier
NON
L’une ou l’autre des
parties saisit la justice
9. Cadre institutionnel
L’Autorité des routes nationales du Kenya (KeNHA) est censée instituer le processus du PAR
préalablement au lancement du projet. Le commissaire foncier, en concertation avec les
commissions foncières de district et le tribunal foncier participera activement au processus de
vérification et veillera à l’exécution rapide des indemnisations et des réinstallations. Le processus
de vérification confirmera les caractéristiques socio-économiques de toutes les personnes touchées
par le projet, l’évaluation des actifs éligibles pour indemnisation et la préparation d’une liste
actualisée des PTP, au moment où la KeNHA lancera l’exécution du projet. La KeNHA veillera à
33
ce que tous les instruments nécessaires soient en place, à savoir le Comité de mise en œuvre du
PAR, le Comité de mise en œuvre du PAR à l’échelle locale, les responsabilités des comités de
mise en œuvre du PAR à l’échelle locale et les responsabilités de la KeNHA elle-même. Le tableau
qui suit résume ce cadre institutionnel.
Comité Membre du
comité
Composition du comité Responsabilité
Comité de la
KeNHA
responsable de
la mise en
œuvre du PAR
Unité de
réinstallation
(KRU) de la
KeNHA
Responsables de la
KeNHA investis de
diverses fonctions clés
Supervise le processus de mise en œuvre
du PAR
Comité de mise
en œuvre du
PAR à l’échelle
locale
Comité de mise
en œuvre du PAR
à l’échelle locale
(RIC)
Représentants de l’État –
Terres, Logements,
Agriculture, NEMA,
administrateurs locaux et
chefs de communautés,
représentants des PTP (par
sexe)
Veille à l’exécution rapide de
l’ensemble du processus et clarifie le
rôle des PTP ainsi que leurs
responsabilités dans l’ensemble du
processus de réinstallation
Comité des PTP Comité des PTP Représentants désignés par
les PTP
Représente les PTP et participe aux
réunions afin de négocier avec la KRU
au nom de la KeNHA les questions se
rapportant à l’indemnisation, à la
réinstallation et à la restauration des
moyens de subsistance
10. Éligibilité
Une personne touchée par le projet (PTP) désigne toute entité (personne, ménage ou institution)
sur le point de perdre une terre ou une propriété qui lui appartient des suites du projet proposé, et
par conséquent éligible à une indemnisation dans la mesure où elle a été prise en compte dans le
recensement dont la date butoir était le 30 avril 2015.
Critères d’éligibilité appliqués à différents types de pertes
Propriété foncière – Toute personne est éligible à une indemnisation pour la perte de son bien
foncier, si et seulement si le projet proposé touche le bien en question. Dans les situations où des
personnes ou des institutions ont empiété sur l’emprise de la route, ces dernières ne sont pas
éligibles à une indemnisation, et ce, même si elles ont établi leur propriété en empiétant sur ladite
emprise. L’étude a établi que le projet proposé n’entraînerait aucune perte de propriété foncière.
Structures permanentes/immeubles – Toute personne est éligible à une indemnisation pour la
perte de son édifice permanent ou immeuble des suites du projet proposé. Cette mesure s’applique,
que la parcelle sur laquelle l’immeuble est construit soit détenue de façon privée ou qu’elle empiète
sur l’emprise de la route. L’étude a établi la liste suivante des structures permanentes perdues des
suites du projet proposé.
34
PTP par structure perdue
Tronçon de la
route Comté Permanente
Semi-
permanente Temporaire Autres
Total des
PTP
Kisii-Ahero Kisii 155 91 216 43 505
Homabay 109 63 300 18 490
Kisumu 33 37 145 6 221
Sous-total 297 191 661 67 1 216
Kisii-Isebania Kisii 281 185 318 894 1 678
Migori 309 1,316 104 581 2 310
Sous-total 590 1,501 422 1 475 3 988
TOTAL 887 1 692 1 083 1 542 5 204
Structures temporaires/mobiles – Les personnes propriétaires de structures temporaires ne sont
pas éligibles à une indemnisation pour la perte de ces biens. Ces personnes se verront signifier à
la place un avis de déplacement de ces structures. Elles ne seront éligibles à une indemnisation que
pour les coûts de perturbation, dans les cas où ces structures seraient utilisées à des fins de
subsistance.
Autres structures
Celles-ci regroupent les puits, réservoirs d’eau, ponceaux d’accès, regards d’évacuation et fosses
septiques, et abris pour les animaux. L’étude a établi la liste suivante d’autres structures perdues
des suites du projet proposé.
N° Tronçon de la route Comté
Nombre de PTP propriétaires de
puits
1 Kisii-Ahero Kisii 21
Homabay 6
Kisumu 2
Sous-total 29
3 Kisii-Isebania Kisii 81
Migori 21
Sous-total 102
TOTAL 131
Clôtures et barrières
Sont concernées notamment les clôtures végétales, permanentes, en fil de fer barbelé, en grillage,
et tous les types de barrières. L’étude a établi la liste suivante de clôtures et de barrières perdues
des suites du projet proposé.
35
Types de clôtures et barrières
Tronçon de la
route Comté
Clôture
végétale Permanente
Fil de
fer
barbelé
Tôle
ondulée &
grillage Barrières
Total des
PTP
Kisii-Ahero Kisii 173 58 68 28 82 409
Homabay 109 14 95 11 27 256
Kisumu 60 4 48 6 18 136
Sous-total 342 76 211 45 127 801
Kisii-Isebania Kisii 397 77 119 53 710 1 356
Migori 238 32 118 26 969 1 383
Sous-total 635 109 237 79 1 679 2 739
TOTAL 977 185 448 124 1 806 3 540
Arbres et cultures Sont concernés, les arbres et tous les types de cultures indigènes, fruitières, commerciales et
médicinales. Toutes les personnes susceptibles de perdre des arbres ou des cultures des suites du
projet proposé recevront un avis leur signifiant de les couper ou de ne pas replanter sur l’emprise
de la route pour la saison suivante. L’étude a établi la liste suivante d’arbres et de cultures perdus
des suites du projet proposé.
Types d’arbres et de cultures
Tronçon de
la route Comté Indigène Commerciale Fruitière Médicinale Cultures
Total des
PTP
Kisii-Ahero Kisii 28 143 64 8 169 412
Homabay 94 386 52 11 87 630
Kisumu 30 55 14 2 27 128
Sous-total 152 584 130 21 283 1 170
Kisii-Isebania Kisii 94 291 258 38 530 1 211
Migori 170 443 133 39 607 1 392
Sous-total 264 734 391 77 1 137 2 603
TOTAL 416 1 318 521 98 1 420 3 773
Moyens de subsistance
Sont concernés notamment les moyens de subsistance résidentiels sur l’emprise de la route – les
personnes détenant des commerces ou des kiosques résidentiels se verront remettre un avis leur
signifiant de reculer dans les limites de leur résidence. Tous les kiosques situés sur l’emprise de la
route désignant également les autres commerçants seront déplacés dans les zones de marché
prévues dans le cadre du projet (considérées comme une amélioration dans ce projet) ou dans les
marchés limitrophes. Il s’agit des étals d’épicerie, des kiosques alimentaires, des hôtels, des
merceries et drogueries, salons de coiffure et de beauté, des ateliers de soudure et de charpenterie,
des ateliers de pièces détachées et des garages, entre autres. Ces personnes ne seront éligibles qu’au
remplacement du moyen de subsistance perdu durant la période de transition. L’étude a établi la
liste suivante de moyens de subsistance perdus des suites du projet proposé.
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N°
Tronçon de la
route Comté Nombre total d’entreprises
1 Kisii-Ahero Kisii 230
Homabay 261
Kisumu 148
Sous-total 639
2 Kisii-Isebania Kisii 560
Migori 1 280
Sous-total 1 840
Perte des suites de perturbations involontaires
Les catégories suivantes de personnes touchées par le projet seront admissibles à une
indemnisation pour perturbation :
toutes les personnes sur le point de perdre des structures commerciales des suites
du projet proposé
toutes les personnes sur le point de perdre leurs moyens de subsistance (dont les
moyens de subsistance sont perturbés) des suites du projet proposé.
11. Évaluation et indemnisation des pertes
Le PAR a détaillé la méthodologie utilisée pour évaluer les pertes et les types de régimes
d’indemnisation proposés. Selon les critères d’éligibilité, les pertes assorties d’une
recommandation de remplacement ont été évaluées au coût total de remplacement des actifs
perdus. Cette mesure est conforme au système de sauvegardes intégrées de la BAD, notamment la
sauvegarde opérationnelle 2 sur la réinstallation involontaire, la réquisition de terres, le
déplacement et l’indemnisation des populations. L’approche du coût total de remplacement fait
référence à une évaluation de la propriété sur la base du coût d’achat du site et de l’énumération
des actifs perdus. Elle est basée sur la valeur de reproduction/remplacement.
L’évaluation des immeubles et des structures, tel qu’adopté dans le PAR retient l’approche du coût
de remplacement. Celle-ci consiste à déterminer la valeur utilitaire actuelle de tous les édifices et
structures, à l’exclusion du coût du terrain (sachant que tous les immeubles et structures concernés
empiètent sur l’emprise de la route). Le coût de remplacement des immeubles a été calculé sur la
base de la valeur de construction d’un nouvel immeuble ou d’une nouvelle structure destinée à une
utilisation comparable à celle du bien perdu. Quelque 887 immeubles ont été recensés au total. La
valeur d’indemnisation qui en résulte s’élève à 1 013 048 950,50 Ksh.
L’évaluation des clôtures et barrières était basée sur leur classification en tant que clôtures
végétales, clôtures permanentes (y compris les clôtures en dur et en fil de fer barbelé), clôtures en
tôle ondulée et clôtures électriques. Les taux d’indemnisation ont été calculés par superficie
unitaire de clôture, sur la base du coût de remplacement estimé de ces structures. D’après l’étude,
quelque 1 734 clôtures seront perdues au total, des suites du projet, pour une valeur de
87 952 602,77 Ksh, barrières comprises.
37
L’évaluation des cultures et des arbres perdus a été effectuée en fonction de leurs caractéristiques,
annuelles ou vivaces. Pour les cultures annuelles, les valeurs d’indemnisation sont calculées selon
les critères suivants :
La superficie cultivée, ainsi que la superficie couverte par chaque type de culture
est prise en compte.
Le rendement par superficie unitaire de terrain est calculé pour chaque culture.
La production vivrière totale est calculée en multipliant le rendement par unité de
terrain obtenu et la superficie de terrain cultivée pour chaque type de culture.
La valeur des cultures est calculée en multipliant la production vivrière totale par
les prix courants utilisés comme base de l’évaluation. Les prix au détail des cultures,
ainsi que les autres extrants requis ont également été obtenus et vérifiés auprès des
marchés hebdomadaires des villes limitrophes, considérés comme des marchés
terminaux.
La méthodologie susmentionnée ne s’appliquera qu’en cas de situation imprévue durant
l’exécution. Dans tous les autres cas, l’approche adoptée dans le cadre du présent PAR prévoit que
tous les propriétaires d’arbres se voient remettre un avis d’abattage, étant donné que tous ces arbres
et toutes ces cultures empiètent sur l’emprise de la route. De la même manière, les propriétaires de
cultures se verront demander de ne pas replanter après la récolte. Ainsi, les arbres et les cultures
n’ont pas fait l’objet d’une évaluation, seule leur quantité a été évaluée.
L’évaluation de la perte des moyens de subsistance et d’entreprises qui varient des petits
commerces sous la forme d’étals ou de kiosques aux grands établissements commerciaux qui
feront l’objet d’une indemnisation. L’évaluation de ces moyens de subsistance était basée sur le
montant du revenu mensuel moyen de chaque activité. Les moyens de subsistance des personnes
touchées par le projet ont été pris en compte pour des revenus sur un mois, correspondant à une
indemnisation des pertes évaluées à un total de 38 943 250,00 Ksh.
L’évaluation des perturbations est calculée sous la forme d’un pourcentage de tous les autres actifs
perdus par une personne touchée par le projet, une mesure considérée comme une indemnisation
appropriée des perturbations engendrées par la réinstallation involontaire. L’indemnisation pour
perturbation a été évaluée à 15 % du coût total d’une propriété perdue, ce qui correspond à une
valeur totale de 113 940 000,00 Ksh.
L’évaluation des autres structures, notamment les réservoirs d’eau et les abris pour les animaux
n’a pas été effectuée. Ces types d’actifs sont en effet considérés comme mobiles et peuvent être
déplacés. L’indemnisation pour perturbation pourra couvrir cette activité. Les propriétaires se
verront demander de déplacer leurs structures sans que celles-ci aient fait l’objet d’une évaluation.
Toutefois, les structures immobilisées comme les puits seront reconstruites dans le cadre du projet.
12. Calendriers d’exécution
L’échéancier du processus de réinstallation devrait s’étaler sur toute la durée du projet, et débutera
plus tôt, soit dès l’achèvement de la période de conception et des consultations publiques. Il tient
38
compte de variables importantes telles que la sensibilisation aux impacts potentiels et au règlement
des conflits et réclamations, ou encore les mouvements de fonds du GoK et de la KeNHA.
L’échéancier et le résumé des activités sont présentés dans le graphique ci-après.
Plan d’action indicatif pour le calendrier de mise en œuvre de la réinstallation
CALENDRIER D’EXÉCUTION DU PAR
Composante d’exécution du PAR Échéancier — Mois
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
1 Recouvrement foncier (emprise de la route) 9 mois
2
Déplacement des édifices, autres structures, clôtures et barrières 9 mois
3 Arbres et cultures 6 mois
4
Restauration des moyens de subsistance/commerces 3 mois
5
Mise sur pied du groupe/équipe de travail
6
Étude de confirmation de l’emprise de la route & installation de balises
7 Nettoyage de l’emprise de la route
La responsabilité entourant la mise en œuvre du plan de réinstallation revient à la KeNHA, à
travers le Comité de réinstallation et ses sous-comités. Le mandat de la KeNHA n’expire pas avec
la fin de la construction, mais se poursuit avec les activités de suivi des effets sur les moyens de
subsistance des personnes touchées par le projet.
13. Coûts et budget
Le coût total de mise en œuvre du PAR est de 1 517 200 611,96 Ksh, dont 125 388 480,33 Ksh
sont réservés à l’administration et au suivi du PAR. La vaste majorité de ces coûts concerne les
coûts de remplacement des structures permanentes et immeubles empiétant sur l’emprise de la
route et qui devront être démolis. Les coûts du PAR devraient être couverts par le gouvernement,
à travers la KeNHA, et donc faire l’objet de l’établissement d’un budget en conséquence.
39
Indemnisation des actifs du PAR
Actifs perdus Indemnisation (K.Shs)
Structures permanentes et immeubles 1 013 048 950,50
Clôtures 87 952 602,77
Commerces et moyens de subsistance 38 943 250,00
Perturbations 113 940 000,00
TOTAL 1 253 884 803,27
Budget de mise en œuvre du PAR
Désignation Montant (Ksh)
Coût total des indemnisations/droits 1 253 884 803,27
Coûts d’administration et de suivi du PAR (10 % des coûts
d’indemnisation) 125 388 480,33
Provision pour inflation et imprévus (10 %) 137 927 328,36
Budget TOTAL de mise en œuvre du PAR 1 517 200 611,96
14. Suivi et évaluation
Le principal type de suivi adopté pour le Plan d’action pour la réinstallation (PAR) sera le suivi
interne des résultats (SIR). Ainsi, l’organisme d’exécution et les principales unités et institutions
chargées de la mise en œuvre du PAR procéderont à un suivi interne, continu et systématique des
résultats du PAR. L’approche générale du suivi interne prévoit les composantes suivantes :
la maintenance et l’actualisation régulière d’une base de données pour chaque
ménage, avec des données socio-économiques de référence, un inventaire des
données sur les actifs perdus, l’évaluation des pertes, l’enregistrement des
propriétés et des actifs, les droits, les indemnisations payées, les droits de
réinstallation délivrés et les mesures de réhabilitation ;
la maintenance et l’actualisation régulière d’une base de données de tous les recours
présentés par les personnes touchées par le projet ;
le suivi des droits à indemnisation utilisés par les personnes touchées par le projet ;
le suivi de l’élaboration, de l’exécution et de l’impact des programmes sur les
moyens de subsistance ;
toutes les données seront ventilées en fonction du sexe et de l’ethnicité. La base de
données du suivi interne sera mise à la disposition de l’institution ou de l’organisme
indépendant.
Le suivi interne des résultats s’applique à toutes les composantes et activités, et se prolongera
pendant toute la période de mise en œuvre du PAR. Sont présentés ci-après certains des indicateurs
clés qui feront l’objet d’un suivi :
décaissement des indemnisations pour les différents types d’actifs ;
40
décaissement des aides au déménagement ou au transfert et des aides spéciales aux
groupes vulnérables ;
efficacité et échéancier des activités de participation et de consultations publiques ;
acquisitions foncières par rapport aux cibles et vis-à-vis des activités de
construction ;
montant et efficacité de l’aide apportée aux groupes vulnérables ;
nombre et types de projets de développement communautaire et social lancés et
efficacité de ces projets ;
nombre et types de recours présentés par les PTP et réponses et décisions
correspondantes ;
nombre et types de projets et activités de restauration des revenus lancés et efficacité
de ces projets ;
problèmes et difficultés rencontrés dans le cadre du processus d’exécution des
activités susmentionnées et autres composantes de la réinstallation.
Une évaluation externe du PAR sera réalisée à la fin de sa mise en œuvre. Cette évaluation finale
ou à l’achèvement sera réalisée par un cabinet extérieur, de préférence un consultant indépendant
national ou international. Cette évaluation externe finale sera d’ordre général et exhaustif, son but
principal étant d’évaluer les résultats et les effets du PAR par rapport aux objectifs et aux cibles
qu’il était censé atteindre. Par conséquent, l’évaluation portera sur l’impact du projet sur les PTP
et sur les conséquences des mesures d’atténuation, de restauration des revenus, ainsi que les effets
des programmes et projets de développement social sur les revenus, les moyens de subsistance et
le bien-être des personnes touchées par le projet et les communautés locales. Des évaluations de
l’avancement de l’exécution du PAR sont prévues en plus de l’évaluation externe, de même qu’un
rapport sur l’achèvement de l’exécution du PAR.
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