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Groupement d’intérêt Scientifique Projet scientifique du PPZS 2014-2017 Mars 2015 Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) Centre de Suivi Ecologique (CSE) Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) Groupement d’Intérêt Scientifique

Projet scientifique du PPZS 2014-2017

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Groupement d’intérêt Scientifique

Projet scientifique du PPZS 2014-2017

Mars 2015

Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD)

Centre de Suivi Ecologique (CSE)

Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA)

Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)

Groupement d’Intérêt Scientifique

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Sommaire

AVANT-PROPOS 4 1- LES ACQUIS 5

1.1. Activités de recherche 5

1.2. Activités d’enseignement et de formation 9 2 - PROGRAMME SCIENTIFIQUE 11

2.1. Innovation et résilience 11

2.1.1. Dynamique des savoirs et résilience des systèmes pastoraux 11 2.1.2. Résilience et vulnérabilité 12

2.2. Gouvernance et dynamiques des territoires 14

2.3. Efficience de l’usage des ressources des systèmes pastoraux 16

2.3.1. Productivité primaire des ressources pastorales et leur utilisation environnementale durable 16

2.3.2. Performance des systèmes de production et des filières 17 2.3.3. Modélisation des dynamiques territoriales en cours et des flux

associés 18

2.4. Enseignement et de renforcement de capacités 18

2.5. Les thèmes transversaux 19

2.6. Un thème à l’étude 19

3- CAPITALISATION ET PRODUITS ATTENDUS 21

3.1. Capitalisation des connaissances au sein d’un système d’information géographique 21 3.2. Vers un ou plusieurs sites de recherche à long terme sur la dynamique des systèmes socio-écologiques sahéliens 21 3.3. Principaux produits attendus 22

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Sommaire 4 - PARTENAIRES ET REGIONALISATION 24

4.1. Partenariat : avec qui et pour quoi faire ? 24

4.2. Régionalisation et lisibilité du PPZS 24

4.3. Réfléchir à l’émergence de projets fédérateurs 25

5- COMPETENCES ET BESOINS 27 ANNEXES 28 Annexe 1 : Résumé des programmes scientifiques précédents 29 Annexe 2 : Bibliographie 30 Annexe 3 : Publications citées et principaux articles du PPZS

lors du précédent quadriennal 31 Annexe 4 : Liste des membres du PPZS au 1er janvier 2014 36

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AVANT-PROPOS

Depuis ses débuts, et fidèle à son option de développer une réflexion soutenue sur la durabilité du pastoralisme au Sahel, le Pôle Pastoralisme et Zones Sèches (PPZS) a su mobiliser son équipe en vue de « Comprendre et agir pour le développement des systèmes pastoraux et leur insertion dans les économies régionales ». Si les conventions quadriennales se sont succédées et ont engendré des résultats à la fois abondants et satisfaisants, il reste encore du chemin, tellement les défis se multiplient et les enjeux se complexifient. C’est dans ce contexte que le PPZS, qui regroupe quatre institutions membres, entend maintenir le cap de l’interdisciplinarité et consolider ses performances au service des populations pastorales.

Le contexte du pastoralisme change dans de multiples domaines. Dans la suite des transitions démocratiques, des décentralisations, et sous la pression des organismes internationaux de financement les réformes et politiques foncières engagées depuis la fin du XXème siècle sont diversement mises en œuvre dans les Etats sahéliens. Elles modifient les conditions d’usage des parcours pastoraux et de leurs interactions avec d’autres systèmes de production en zones subhumides. L’accroissement de la pression démographique et l’urbanisation principalement côtière, modifient les équilibres entre les besoins et les ressources alimentaires des territoires sahéliens et côtiers. Les opportunités pour les populations sahéliennes de dégager localement des moyens de vivre semblent affaiblies au regard des risques et des opportunités extérieures, induisant des transformations profondes. Les enjeux écologiques changent de paradigme, passant d’une dialectique d’opposition dans les termes entre homme et nature, entre gestion ou conservation, entre fonctionnements intensifs et extensifs, entre adaptation aux changements et atténuation des effets climatiques ; à une approche intégrative axée sur les socio-systèmes écologiques, la multifonctionnalité, l’intensification écologique, le paiement des services environnementaux. Les récentes crises militaires et sanitaires (Ebola) qui agitent et menacent les fragiles équilibres au Sahel rappellent aussi l’impérative nécessité de travailler dans les zones sèches de cette région du monde.

Le programme scientifique du PPZS 2014-2017 se propose de traiter quelques uns de ces grands enjeux scientifiques et de développement dans le contexte sahélien. Donnant suite au programme 2010-2013 qui reliait la production de connaissances à la formation (depuis l’enseignement supérieur jusqu’au renforcement des capacités locales) plus précisément sous le titre « Dynamiques des socio-systèmes en zones sèches : enjeux de connaissance et de sensibilisation », le programme 2014-2017 s’organise autour de trois thèmes : Innovations et résilience, Gouvernance et dynamiques des territoires de zones

sèches, et enfin Efficience de l’usage des ressources.

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1- LES ACQUIS

Depuis sa mise en place en 2001, le dispositif partenarial Pôle Pastoralisme et Zones Sèches (PPZS) a déjà exécuté trois conventions quadriennales. Elles organisaient sa programmation scientifique et le fonctionnement de son collectif de 2001 à 2005, puis de 2005 à 2009 et enfin de 2010 à 2013 (annexe 1). Les activités de ces conventions quadriennales ont structuré des thèmes majeurs à traiter. Le collectif entend renforcer son ancrage dans la réflexion sur le pastoralisme au Sahel en relation directe avec les enjeux prioritaires qui caractérisent son environnement local, régional et global. C’est dans cette perspective que le présent quadriennal (2014-2017), pour se donner le souffle nécessaire à son ambition, entend d’abord procéder par un bilan de la mise en œuvre des précédents programmes scientifiques avant de tracer les contours qui délimitent son champ d’action pour les quatre années à venir.

1.1. Activités de recherche

Les systèmes de production pastoraux s’adaptent face aux différentes mutations et

chocs qui jalonnent leur existence. Les crises alimentaires et la mortalité du bétail et des hommes qui ont accompagné les sècheresses sévères en 1972- 73 et 1983-84 ont frappé les populations pastorales mais ne les ont pas éliminées. Les acteurs ont réagi. Les systèmes pastoraux constituent en effet un mode de vie dans lequel interagissent des facteurs environnementaux, économiques, sociaux et écologiques. Les différents régimes de mobilité mis en œuvre pour répondre aux contraintes des milieux arides s’accompagnent de pratiques zootechniques, de savoirs et de savoir-faire, d’organisations sociales et familiales spécifiques. Les formes de mobilité, longtemps mises en avant comme la principale caractéristique de ce mode de vie, évoluent et s’accompagnent de dynamiques aujourd’hui

déterminantes pour l’avenir des populations. Au niveau global et local, ces dynamiques touchent l’aménagement des territoires et l’accès aux ressources, les politiques de développement et la structure des activités économiques des familles, les enjeux d’intensification et les fonctions multiples des systèmes d’élevage, les traits écologiques des paysages et la relation essentielle des élevages et des populations aux ressources naturelles locales.

Ces dynamiques à l’œuvre sont à situer en regard du poids socio-économique des activités pastorales. Les systèmes pastoraux d’Afrique Subsaharienne contribuent à hauteur de 20% du PIB des Etats en moyenne, 40% du PIB agricole régional en moyenne et représentent un tiers du bétail (camelins, bovins et petits ruminants) intégré aux systèmes pastoraux du monde (OCDE, 2008 ; Faostat, 2012). La part du pastoralisme transhumant dans l’offre de produits animaux dans les pays sahéliens, bien qu’en décroit, reste estimée à 65% de la viande bovine, 40% de la viande de mouton et chèvre, et 70% du lait. Le pastoralisme concerne directement une cinquantaine de millions de personnes. Espèces dominantes, les ruminants domestiques sont élevés sur 170 millions d’hectares de terres de parcours. Compte-tenu de leur importance socio-économique, les populations pastorales

sont directement interrogées par les autorités publiques sur leurs capacités à faire face

aux prévisions de croissance de la demande globale de viande et de lait (+ 30 à + 60 %) en Afrique de l’Ouest d’ici 2030 (Delgado et al, 1999 ; OCDE, 2008), à limiter ou à s’adapter aux

changements climatiques et à atténuer leurs émissions de gaz à effets de serre (FAO, 2006),

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à ne pas concurrencer l’usage des terres dédiées à l’alimentation humaine (FAO, 2009), ou

encore à rester compétitifs face aux systèmes agro-pastoraux, aux systèmes intensifs péri-

urbains, aux fermes spécialisées et aux importations (lait et viandes) (Thébaud et al, 2011).

Les controverses relatives aux impacts de l’élevage sur l’environnement sont vives : le pastoralisme est généralement la seule activité productive qui valorise les ressources en zones arides et semi-arides. Elle reste mise en cause de façon récurrente, pour sa de contribution à la dégradation de la biodiversité dans les écosystèmes. La question semblait pourtant être résolue. Sur l’ensemble des aires de parcours et dans des conditions sécurisées de mobilité, donc de pression sur les ressources, de nombreux auteurs concluent qu’il préserve des réservoirs de biodiversité (Behnke & Scoones 1992, Thébaud 2004). Les travaux du PPZS indiquent également la rationalité des pratiques de transhumance (Diop, 2012), de préservation de la strate herbacée tout en notant des modifications de la strate arbustive sur le temps long, suite notamment aux sècheresses sévères des années 1970 et 1980 (Diouf, 2012 ; Bakhoum, 2013). Plus précisément, l’analyse de la résilience de la végétation des écosystèmes pastoraux montre une forte plasticité de la strate herbacée à base d’annuelles mais une modification de la strate ligneuse avec un relatif maintien de la densité des populations d’arbres et une bonne régénération d’espèces plus xérophytiques et une raréfaction voire une disparition des espèces soudaniennes qui relèvent plus de l’évolution du climat que de l’impact de pratiques pastorales. La résilience des écosystèmes pastoraux est également attestée par les cartes d’évolution de la productivité des parcours au Sahel (Touré et al, 2012).

D’autres controverses se sont également fait jour. Elles ont trait au changement

climatique et aux contributions directes et indirectes des filières animales aux émissions de

gaz à effet de serre. Etablies sur l’ensemble du cycle de vie des produits, les émissions globales du secteur élevage terrestre s’élèveraient ainsi à 7.1 Gt équivalents CO2 (eqCO2) soit 14.5% des émissions anthropiques planétaires (Gerber et al., 2013) principalement sous forme de CH4 (44%), de N2O (29%) et de CO2 (27%). Ces émissions sont issues principalement de la fermentation entérique, des effluents, de la déforestation et des cultures à destination de l’alimentation animale. Dans le débat, eu égard au fait que l’on rapporte généralement ces émissions à des unités de produits (kg viande, lait etc..) les systèmes extensifs dont la productivité est par nature limitée, sont particulièrement pointés du doigt quant à la nécessité de l’atténuation des émissions et de l’amélioration de l’efficience. Les controverses GES en font naitre d’autres qui leurs sont corrélées, sur les consommations d’énergie non renouvelables, de pertes et gaspillage d’azote dans les effluents, de flux et stocks de carbone Elle s ravivent l’intérêt de mettre également mieux en évidence les externalités positives et certifiables des activités d'élevage en matière d’environnement (maintien de la biodiversité et des territoires dans les situations extensives, stockage de carbone, émissions évitées…) et les contributions économiques et sociales aux activités locales (agriculture-élevage, pastoralisme, effets économiques d'entraînement…

C’est ainsi que pour compléter nos approches de durabilité environnementale, des travaux ont été initiés lors du dernier quadriennal sur les flux (énergie, C, N, GES) (Vayssières, 2012 ; Vigne, 2012, Assouma, 2013) et sur les services écosystémiques rendus par l’élevage pastoral et agropastoral. Ces travaux, menés notamment dans le cadre des

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projets UE-FP7 Animal Change, ANR Mouve et EPAD doivent aujourd’hui être poursuivis afin de consolider nos réponses face aux changements (modifications écologiques, émissions de GES, SES, … ).

Les controverses sur la vulnérabilité des populations pastorales, en particulier des jeunes et des femmes, sont moins médiatiques et visibles. Elles sont pourtant hautement prégnantes. Les interventions armées au Mali en 2012 et la crise sanitaire due à l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola en 2014 n’ont fait qu’exacerber les situations précaires des sahéliens. Les enjeux sociaux sont considérables et la communauté internationale1 se mobilise (Banque Mondiale, FAO, OMS, …). Le PPZS s’est beaucoup investi dans les précédents programmes de recherche sur les questions de mode de vie (Ancey, 2013a), de ses transformations (Ickowicz, 2012 ; Diao, 2013 ; Ancey, 2013b ; Sourisseau, 2014), d’indicateurs (ANR ECLIS) et de vulnérabilité (Manoli, 2012 ; Loch, 2013). De nombreuses opérations de recherche (Programme RuralStruc, ANR TRANS et ANR ECLIS notamment) ont été inscrites pour déterminer la contribution de l’élevage à la réduction de la vulnérabilité des ruraux et à leur adaptabilité aux changements climatiques et sociétaux en Afrique de l’Ouest. L’élevage tient encore une place majeure, quoiqu’inégale, dans l’économie des familles et dans le fonctionnement des agroécosystèmes (Duteurtre et Faye, 2009 ; Wane, 2010 ; Alary, 2011). Cependant, la paupérisation et l’adaptation des ruraux observée au cours des dernières décennies nous questionnent encore dans un contexte de forte croissance démographique, d’expansion des espaces cultivés , de progression globale des effectifs de bétail, mais aussi d’une décentralisation administrative et politique. Tout en restant conscients des problèmes de vulnérabilité, nous regarderons dans le prochain quadriennal le présent et l’avenir du pastoralisme et des zones sèches en les étudiant sous l’angle des savoirs locaux et de la résilience des familles et des systèmes. Les savoirs (nature, conditions et effets de leur intégration) ont en effet été jusqu’ici insuffisamment analysés dans le collectif PPZS (Gaye, 2011). Par ailleurs, le concept de résilience, bien que polysémique mais largement utilisé dans le monde du développement, nous offre de nouvelles perspectives de recherche (Ancey, 2013).

La sécurisation foncière demeure un facteur central dans le maintien des systèmes pastoraux. La colonisation des terres par l’agriculture dans les zones pastorales tout comme l’extension de l’élevage vers les zones soudaniennes ou la pression glossinaire qui se réduit, constituent des dynamiques étudiées et cartographiées au PPZS (Césaro, 2010 ; Touré, 2012). Elles mettent à l’épreuve les conditions et pratiques de mobilité du bétail pastoral. Les circuits sont ainsi redessinés aussi bien pour les transhumances annuelles (Leclerc, 2011 ; Azoulay, 2013) que pour les circuits commerciaux (Corniaux, 2013). Mais aujourd’hui les tensions s’exacerbent : « accaparement » des terres dans les zones irriguées, extension des zones urbaines, nouvelles lois foncières, évolution de la décentralisation (cf Acte III au Sénégal). Pour aider les acteurs du développement à concevoir des politiques foncières plus adaptées au pastoralisme sahélien, une approche participative originale est expérimentée depuis 2009. L’enjeu méthodologique est de proposer des formes d’analyse collective qui permettent d’intégrer les enjeux de durabilité s’exprimant à différentes échelles et selon les différentes perceptions des acteurs sur les enjeux fonciers. Pour cela, les acteurs d’horizons

1 Le PPZS fait désormais partie des task forces mises en place par la Banque Mondiale (projet PRAPS) ou la FAO

(Global Agenda).

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divers sont invités à co-construire un support de prospective leur permettant d’évaluer les différentes possibilités de politiques foncières en fonction des points de vue de chacun (Bah, 2010 ; d’Aquino, 2012 ; d’Aquino, 2013). Ces approches (simulation participative, modélisation) seront poursuivies, élargies et consolidées dans le prochain quadriennal. Parallèlement, nous développerons nos outils et démarches cartographiques (en lien avec le CILSS) et élargirons notre champ scientifique à la gouvernance territoriale. En outre, à l’instar des pays de la sous-région, le Sénégal est engagé dans une phase de réforme de la gestion des territoires au travers de l'acte III de la décentralisation et de la réforme du foncier. Notre équipe de recherche suivra l’intégralité du processus de concertation politique amorcée depuis novembre 2014 par la Commission de Réforme Foncière du Sénégal. Ce travail élargira notre champ de compétences aux sciences politiques.

Les questions relatives à l’élaboration des performances productives évoluent mais restent centrale. Dans la suite du travail des précédents quadriennaux, ce thème continuera d’être traité dans les quatre prochaines années. Au Sahel, d’importantes baisses de productivité animale sont enregistrées en périodes sèches en raison des fluctuations saisonnières des ressources naturelles (Denis J. et Thiongane A.I., 1973 ; Touré et al, 2012 ; Ickowicz et al, 2012), ainsi qu’à l’émergence et à la recrudescence de certaines pathologies. Pendant longtemps, la recherche a principalement mis l’accent sur l’intensification et les techniques basées d’une part sur des rations à base de sous-produits de l’agriculture et de cultures fourragères et d’autre part sur l’amélioration des potentialités zootechniques, à l’aide des croisements génétiques (Friot D. et Guèye I.S., 1976 ; Richard et al, 1989 ; Meyer et Denis, 1999). Ces voies d’amélioration techniques de la performance se sont avérées coûteuses et peu adoptées. En effet, elles sont peu compatibles avec les logiques d’éleveurs largement dominantes au Sahel d’un élevage allaitant extensif, capitalisant sur des effectifs importants et sur l’adaptation physiologique des animaux (gestion des réserves corporelles, croissance compensatrice) à une utilisation écologique de vastes espaces de ressources naturelles plutôt que sur des flux de trésorerie importants., combiné avec une trésorerie limitée (faible pouvoir d’investissement) (Reboul C., 1978; Kasberger G., 1990; Pouillon F., 1984 ; Corniaux, 2012). Toutefois, la forte croissance démographique, la hausse de la demande en produits animaux et la concurrence exacerbée sur le foncier périurbain et rural (avancée de l’agriculture) sont autant de facteurs qui incitent désormais à une intensification progressive des pratiques liées à l’élevage. C’est particulièrement vrai pour les produits laitiers notamment autour des centres urbains. C’est également le cas pour l’engraissement (embouche) des bovins produits pour l’approvisionnement des capitales d’Afrique de l’Ouest et des moutons destinés aux fêtes religieuses (Tabaski). Dans les contextes locaux, cette intensification doit se concevoir sur la base de ressources naturelles fragiles, limitantes et fortement convoitées pour ce qui est des produits et sous-produits de culture (Diouf, 2012 ; Bakhoum, 2013). Par ailleurs, au-delà de l’analyse des techniques, l’approfondissement des connaissances sur les systèmes pastoraux et agropastoraux a permis de se rendre compte que, pour rester rentable, l’investissement doit à la fois se faire en prenant en compte les capacités de trésorerie limitées des éleveurs et sur leurs compétences à tirer le meilleur parti des capacités adaptatives des animaux (Wane, 2010). L’observation dénote de l’émergence de formes d’intensification raisonnées, à bas niveau d’intrants, optimisant sur la collecte des biomasses (primaires, coproduits de cultures, effluents) et le recyclage des nutriments et sur des mesures destinées à réduire les pertes au cours de la production, lesquelles par ailleurs améliorent les contributions à la performance environnementale. Les

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thématiques de l’agro-écologie et de l’intensification écologique (Griffon, 2013) a été retenue dans le précédent programme scientifique du PPZS notamment à travers les projets MOUVE (ANR, 2011-2014) et Animal Change (2011-2014). Le prochain programme visera à valoriser et à consolider les premiers acquis sur les terrains du PPZS.

Ces différents acquis nous amènent aussi à reconsidérer la performance tant dans la multiplicité des indicateurs sur laquelle elle peut être évaluée que dans les échelles d’approches. Au-delà de la simple productivité liée à une innovation technologique, la performance ne se mesure plus seulement sur les quantités de biens agricoles produits mais elle intègre les services écologiques rendus aux échelles de l’animal, de l’exploitation du territoire et des filières. Le concept reste à approfondir en intégrant mieux les multiples rôles et fonctions écologiques auxquels contribuent les pratiques pastorales.

Les résultats seront consolidés par exemple dans l’analyse des performances des filières des produits animaux (lait et viande de Ruminants) (projet « Milky Way for Developpement », 2014-2016) dans un contexte de mondialisation des marchés (concurrence du lait en poudre dans des filières industrialisées, concurrence de la viande extra-africaine (UE et Amérique Latine)), de changement climatique. Les concepts et techniques de modélisation, changement d’échelles, approches systémiques ont largement progressé dans le pole et les indicateurs de performance multiples seront progressivement intégrés dans des modèles holistiques et informatiques sur des territoires de référence pour le PPZS (ANR CERAO, 2014-2017 ; forages de référence, zone de collecte de laiteries, ...).

1.2. Activités d’enseignement et de formation

Si l’intérêt de la formation n’est plus à démontrer, sa pertinence dans les activités du PPZS2 procède du fait que les métiers du pastoralisme sont peu traités dans les programmes d’enseignement au Sahel. Sous un autre angle, les résultats de recherche et les dispositifs mis en place, constituent de solides intrants pour alimenter des programmes de formation. C’est dans cette perspective qu’il faut saluer les initiatives du PPZS qui a contribué à la mise en place et au fonctionnement effectif depuis 2006/2007 :

• d’un Master intitulé : « Ecologie, Agroforesterie, Adaptation », logé au département de Biologie végétale de la Faculté des Sciences & Techniques ;

• d’une formation doctorale en Pastoralisme à l’Ecole doctorale « Sciences de la Vie

de la Santé et de l'Environnement », rattachée à la mention Productions et Santé animales coordonnée par l’EISMV. Les modules d’enseignement de ces différentes formations ont été définis par l’équipe du PPZS et les responsables au niveau de l’UCAD.

S’adressant à plusieurs publics (étudiants, techniciens, producteurs et décideurs), l’enseignement et la formation demeurent aussi un puissant levier d’offre de services à la communauté pour ainsi contribuer au développement du pastoralisme. Sans se détacher de son ambition à consolider son ancrage dans la production et la diffusion de connaissances et soucieux de tenir plus que jamais le pari de la formation/renforcement de capacités, le PPZS compte diversifier son offre de formation avec une nouvelle proposition de programme

2 Depuis la mise en place du PPZS, les chercheurs se sont illustrés dans l’encadrement de plusieurs

dizaines de mémoires et de thèses (10 à 15 mémoires par an, 2 à 4 soutenances de thèse par an).

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intitulée « Master en Pastoralisme et Développement » (Pasto-Dev). Séquencé en Master I et II, ce programme a pour objectifs :

- d’apporter aux acteurs du pastoralisme au Sénégal et dans la sous-région des informations et connaissances pour mieux comprendre les systèmes pastoraux (leurs contraintes et opportunités) et développer une vision pour le secteur ;

- de doter les acteurs d’outils et méthodes en vue de leur permettre d’être des relais efficaces en adéquation avec une nouvelle vision du pastoralisme considéré comme un important potentiel de développement socio-économique durable des pays sahéliens et de l’Afrique de l’Ouest.

Au fond, en complément du Master « Ecologie, Agroforesterie, Adaptation », il s’agit de faire correspondre notre programme scientifique avec les enseignements dispensés.

Pour conclure, il convient de noter que depuis la création du PPZS, ses membres se sont appliqués à intégrer toute la complexité de leur objet de recherche (équipe pluridisciplinaire, modélisation, changement d’échelles, approches systémiques). Au-delà de l’implication et de la volonté des chercheurs et des enseignants, la pertinence et la robustesse de nos apports à la thématique du pastoralisme demeure néanmoins dépendante de nos capacités à faire correspondre questionnement scientifique d’une part, compétences disponibles et projets acquis d’autre part. Autrement dit, un programme scientifique se façonne aussi en fonction des arrivées et des départs des personnels et du montage de projets. C’est dans ce cadre et sur la base de nos acquis que nous proposons le quadriennal 2014-17.

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2 - PROGRAMME SCIENTIFIQUE

Le PPZS construit son Programme Scientifique 2014-2017 autour de trois thèmes majeurs :

- un premier thème intitulé innovations et résilience, qui entend proposer des

réponses à la question : Comment construire collectivement des innovations pour

renforcer la résilience des systèmes pastoraux ?

- un second thème est consacré à la gouvernance et aux dynamiques des territoires, pour répondre à la question : Quels impacts a le contexte de réorganisation des

conditions de l’activité agricole sur les dynamiques territoriales des zones sèches?

- le troisième thème concerne l’efficience de l’usage des ressources des systèmes

pastoraux (animales, végétales et relatives aux filières) qui conduit à la question : Comment produire plus et de manière plus durable en répondant aux fonctions

multiples que l’on attend des systèmes pastoraux ? En complément à ces trois axes qui orientent la réflexion et organisent les activités du

PPZS, intervient une quatrième composante d’enseignement et de renforcement de

capacités. Cet axe s’appuie essentiellement sur la valorisation des résultats de recherche et entend se renforcer dans la dynamique de mise en place d’un nouveau Master « Pastoralisme et Développement ».

2.1. Innovation et résilience

Cet axe qui est à la fois assez large et qui offre de nombreuses possibilités de

questionnements, est abordé dans le présent Programme Scientifique sur deux dimensions : d’abord en termes de dynamique de savoirs, ensuite sous l’angle de la vulnérabilité.

Question posée : Comment construire collectivement des innovations pour renforcer

la résilience des systèmes pastoraux ?

2.1.1. Dynamique des savoirs et résilience des systèmes pastoraux

Dans le dernier rapport d’évaluation du PPZS, la commission soulignait la nécessité de

prendre en compte et d’intégrer de manière plus explicite les savoirs locaux dans les recherches qui concernent les usages du matériel biologique (animaux, ressources végétales, etc…). Il était souligné que ceux-ci pouvaient constituer une variable d’ajustement essentielle pour juger des capacités adaptatives du système socio-écologique sahélien auquel se réfère le PPZS.

Dans le cadre du projet scientifique 2014-2017, des activités de recherche porteront spécifiquement sur : (i) la nature des savoirs locaux et leur intégration dans les stratégies d’adaptation des acteurs et (ii) les conditions et les effets de l’intégration de savoirs locaux et savoirs scientifiques en termes de capacités de résolution de problèmes et d’innovation.

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Les principales questions de recherche de cette thématique sont :

- Quels sont les savoirs mobilisés par les éleveurs pour s’adapter à leur environnement ?

- Quels sont les conditions concrètes et les enjeux sociopolitiques de l’intégration de savoirs multiples pour la définition de nouvelles connaissances et politiques pastorales?

- Quels sont les effets de l’intégration de savoirs multiples en termes d’apprentissage et de capacité de résolution de problème et d’innovation ?

- Les innovations produites renforcent-elles les capacités d’apprentissage et de résolution de problèmes des acteurs ?

Il ne s’agit pas de considérer les savoirs « traditionnels » des éleveurs comme des savoirs figés mais bien de définir les différents types de savoirs (biologiques, écologiques, organisationnels, …) auxquels les éleveurs se réfèrent pour s’adapter et faire des choix stratégiques. De précédentes recherches (Diao Camara, 2013) ont montré qu’il était possible de distinguer différentes catégories d’éleveurs aux stratégies d’adaptation distinctes. Il s’agira donc de reconsidérer ces différentes catégories au regard des types de savoirs que les acteurs mobilisent.

Par ailleurs, un ensemble de recherches avance que l’intégration de savoirs multiples (locaux et scientifiques) permet de définir des modes de gestion plus efficients et augmente d’autant la résilience des socio-écosystèmes (Berkes et al., 2000 ; Long et al., 2003 ; Folkes, 2004). Mais comme Bohensky et Maru (2011) le soulignent, les références à la résilience sont généralement théoriques et hypothétiques plutôt qu’empiriques, et les liens entre intégration de connaissances et les concepts de la résilience sont souvent ténus. C’est ce lien que nous questionnerons dans le prochain projet scientifique. Depuis plus de dix ans le PPZS développe et accompagne un ensemble de démarches participatives intégrant des savoirs de diverses natures. Au travers de ces différentes démarches, il s’agira d’analyser les conditions concrètes de l’intégration de savoirs multiples et les effets de celle-ci en termes d’apprentissage et de capacités d’innovation.

2.1.2. Résilience et vulnérabilité

Les zones sèches couvrent plus de 40% de la surface terrestre et concernent plus du tiers de la population mondiale (2,5 milliards de personnes dont un tiers dépend de l’activité agricole pour améliorer leurs conditions de vie et assurer leur sécurité alimentaire). Dans les zones sèches, l’activité d’élevage, plus particulièrement le pastoralisme, soulève encore aujourd’hui de nombreuses questions économiques, sociales, zootechniques, foncières et écologiques. Face aux changements globaux en cours (climat, démographie et pression sur les ressources, urbanisation), la question de la vulnérabilité, de la résilience et du développement des populations qui vivent de l’élevage se pose avec acuité. Ainsi, les analyses en termes de vulnérabilité, les indicateurs de caractérisation et de mesure se multiplient dans les institutions de recherche et de développement qui affichent aussi leur volonté de renforcer la résilience des populations.

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Sur le prochain programme scientifique, il s’agira de :

- Poursuivre la caractérisation des économies d’élevage en zones sèches et de consolider les études sur les stratégies des sociétés pastorales en privilégiant les cadres d’analyses en termes de sécurisation des moyens d’existence, de capacités d’adaptation, de développement et en déterminant les principales limites de ces stratégies et actions. La production d’indicateurs cartographiés constituera une étape importante dans l’examen des stratégies pastorales actuelles. Les questions de niveau et d’échelle de pertinence, d’observation et d’action seront prises en considération.

Questions de recherche associées :

i) Quelles sont les caractéristiques (invariants et différences) des systèmes de production animale dans les zones sèches ? Quelles sont les forces motrices des modifications des modes de production ?

ii) Quelles sont les stratégies et actions (économiques ou à impacts économiques), développées dans les activités d’élevage face aux changements globaux ?

iii) Comment se construisent et peuvent être appuyées les capacités d’adaptation et de développement des sociétés liées aux activités d’élevage à différents niveaux et échelles d’organisation ?

- Situer les travaux par rapport aux enjeux du développement. Des initiatives autour des concepts de vulnérabilité et de résilience, se multiplient (en 2013, initiative Africa Drylands de la Banque mondiale et partenaires ; fin 2012, initiative AGIR Sahel) associant différents gouvernements, organisations humanitaires, agences onusiennes et organisations internationales (Banque mondiale, Banque africaine de Développement, Organisation de coopération islamique, CEDEAO, UEMOA etc.), à la suite de nombreuses interventions humanitaires. Les concepts de vulnérabilité-résilience sont inscrits dans les Agendas institutionnels internationaux et justifient des promesses d’investissements. Toutefois, l’activité d’élevage dans les zones sèches reste encore insuffisamment prise en compte dans ces divers Agendas du fait de la difficulté réelle de passer des constats scientifiques à l’élaboration d’indicateurs dynamiques et de produits de vulgarisation permettant aux acteurs de la société et du développement de comprendre, suivre et prendre des décisions pertinentes pour l’avenir de l’élevage notamment dans les zones sèches.

Questions de recherche associées :

i) Quelles sont les conditions d’atténuation des effets des changements globaux, de transfert des risques vers des tiers (assurances par exemple) et d’amélioration des capacités d’adaptation des activités d’élevage dans les zones sèches ?

ii) Quels outils d’analyse, de gestion et d’aide à la décision produire pour les acteurs concernés (producteurs, sociétés civiles, décideurs) ?

iii) Comment faciliter les processus de prise de décision à partir des modèles et outils d'évaluation d'impact de l’introduction d’innovation dans les systèmes d’élevage et promouvoir leur durabilité économique et sociale.

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2.2. Gouvernance et dynamiques des territoires

Ce second axe privilégie deux entrées principales à savoir gouvernance et dynamiques

des territoires de zones sèches d’une part, et capitalisation des connaissances (cf 3.1.) au sein d’un système d’information géographique, d’autre part.

Question posée : Quels impacts du contexte de réorganisation des conditions de

l’activité agricole sur les dynamiques territoriales des zones sèches?

L’aménagement du territoire se rapporte à des défis géographiques contemporains

(e.g. déséquilibres territoriaux, contrôle territorial, pression démographique) liés à des enjeux de développement économique, de protection de l’environnement, de gouvernance et d’équité sociale. Les années 2000 ont vu un retour fort de l’Etat après la phase d’ajustement structurel des années 1980 et les efforts de décentralisation des années 1990. Des efforts importants ont été consentis pour renforcer le rôle de l’Etat dans la gestion territoriale mais, les années d’ajustement structurel ont influencé les pratiques de gestion et imposé de nouvelles normes. L’aménagement du territoire nécessite la prise en compte de divers acteurs comme les collectivités locales, la société civile, le secteur privé, les tutelles sous régionales, etc.

Malgré la démocratisation des démarches participatives et inclusives, la question de l’élevage extensif transhumant continue d’illustrer les difficultés qu’ont les décideurs publics à prendre en compte les réalités locales d’une zone à forts enjeux économiques, écologiques et sociaux. Les travaux précédents du PPZS ont souligné que ces systèmes de production sont confrontés à des mutations rapides (croissance démographique, changement climatique, internationalisation des marchés, décentralisation, etc.) et qu’ils suscitent de vifs débats au plan international sur les politiques et les modèles de production agricoles à promouvoir pour répondre aux enjeux de sécurité alimentaire et de paix sociale (agro-industrie versus agriculture familiale). Par exemple, la réforme foncière engagée par le gouvernement de Macky Sall au Sénégal s’appuie sur le socle d’une politique de décentralisation et de transfert de compétences qui devrait, à terme, modifier les points nodaux de pouvoirs et les arènes de décisions. En effet, l’objectif affiché du gouvernement est de conduire une réforme foncière au reflet de l’acte III de la décentralisation3. Néanmoins les interprétations à venir du dit acte induisent une reconfiguration de la gouvernance des territoires pouvant aller d’une autogestion concertée des collectivités territoriales et communes rurales à une décentralisation départementale sous couvert de centralisation du pouvoir et des décisions et de délégation des responsables politiques de Dakar aux régions et aux départements. Dans ce cadre, la question plus générale du type de développement durable se pose. L'orientation se fera t'elle vers i) un ‘développement durable’ soucieux de préserver l’avenir des générations futures nationales, basé sur l’agriculture familiale, de type agro-écologique et un élevage pastoral transhumant, dans une perspective d’économie ouverte mais fortement contrôlée; ou ii) une politique de

3 L’objectif de cette réforme vise d’une part à « co-construire » une « nouvelle » loi foncière et par extension,

définir les contours et l’enjeu d’avenir d’une politique foncière et agricole. Plus largement elle sous-tend une

politique d’aménagement du territoire et de développement tant local que national reposant d’une part sur

l’agriculture et d’autre part sur l’élevage.

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‘développement durable’ basé sur l’agriculture intensive ouverte au marché sous couvert d’une économie mondialisée.

Dans le cadre de réflexions sur la thématique du foncier pastoral, les missions du PPZS de 2010-2013 se sont concentrées sur la mise en place d’ateliers de concertation aux échelles locales, nationales et sous régionales. Les activités menées jusque-là sous forme d’ateliers participatifs seront maintenues en 2014-2017 pour continuer à approfondir les enjeux fonciers d'acteurs hétérogènes. Dans le cadre de la réforme foncière, l'accent sera particulièrement mis sur le suivi du cheminement de la parole paysanne, depuis son expression au niveau local, jusqu’à sa reformulation finale par les politiques publiques auprès d'acteurs clés et à différentes échelles, en passant par les différentes formes de traduction qui émergeront (media, leaders de la société civile, élus, experts etc.). Nos analyses d’observation porteront tant sur le processus de mobilisation collective engagé par la société civile pour prendre part aux décisions que sur le traitement de l’information et le positionnement du réseau politique concerné.

Dans le cadre du projet scientifique 2014-2017, des activités de recherche porteront spécifiquement sur : (i) la gouvernance des territoires et le lien avec le modèle de

développement à promouvoir ; (ii) l’analyse des dynamiques territoriales dans un contexte de réorganisation des conditions de l’activité agricole (privatisation des terres, réformes de politiques publiques de gestion des terres, etc.) et ; (iii) la mutualisation et le partage

d’information pour la compréhension, le suivi et l’élaboration de visions prospectives des systèmes pastoraux par des acteurs hétérogènes.

Les principales questions de recherche de cette thématique sont :

- Quel régime foncier peut appuyer des systèmes de production durables et équitables, en étant flexible face aux incertitudes climatique et socioéconomique ?

- Quelle politique foncière pour un respect du pluralisme démocratique et social pour

le Sénégal ?

- Comment « hybrider » une conception mobile de l’espace avec une représentation normative des dynamiques territoriales ?

- Comment mutualiser des informations aux sources hétérogènes (analyse d’images satellites, cartographie participative) au sein d’observatoires dynamiques (évolutifs) ?

D’un point de vue méthodologique, la compréhension du fonctionnement des systèmes pastoraux et leur suivi nécessitent la collecte, le classement et la transmission d'informations entre les différents acteurs du système.

La conception et l'utilisation de base de données, de modèles de simulation, et de systèmes d’information géographique permettent de structurer, de normaliser, d’automatiser et de dématérialiser certains processus clés dans le cadre de systèmes complexes. Pour ce faire, il est nécessaire de définir en fonction des objectifs, un ensemble de démarches raisonnées afin d’assurer la communication entre les différents intervenants. Ces démarches sont considérées comme des processus opératoires grâce auxquels

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s’effectue le travail de modélisation et de description du système. Elles comprennent un ensemble de règles, de conseils, de critères et de séquences de décisions.

Face à la demande croissante des données hétérogènes (qualitatives et quantitatives), de systèmes d’informations, d’indicateurs et de modèles de simulation, nos questions de recherche s’articuleront autour du processus (ou démarche) d’élaboration des connaissances, de la formulation des besoins et de l’usage de l’information finalisée pour l’aide à la décision.

Les principales questions de recherche méthodologiques sont :

- Quels types d’outils « transférables » pour comprendre et gérer le fonctionnement des systèmes pastoraux ?

- Comment intégrer les connaissances locales dans ces outils, sous quelle forme et à quelle échelle ?

- Comment co-construire des informations et des indicateurs partagés avec une diversité d’acteurs, situés à différents niveaux de décision ?

- Comment socialiser les modèles et leurs sorties avec les principaux utilisateurs ? Pour répondre à ces questions, les activités ci-après seront mises en œuvre : (i)

cartographie concertée pour la gestion et l’exploitation des ressources, afin de produire des documents cartographiques utilisables dans une perspective de gestion concertée, des ressources et de l’espace, entre acteurs (pasteurs, agriculteurs..) et experts (pastoralistes, géographes, biologistes…) ; (ii) élaboration de systèmes d'information sur le pastoralisme, dont le but est d'élaborer une méthode d'intégration d'informations à plusieurs échelles, afin d'assurer une continuité dans le transfert d'information aux différents niveaux de décision concernant les systèmes pastoraux ; (iii) modélisation des processus de gestion des systèmes pastoraux avec pour objectifs de comprendre, quantifier et partager les représentations pour accompagner l’apprentissage collectif ou bien encore anticiper et intervenir dans le processus de prise de décision.

2.3. Efficience de l’usage des ressources en élevage pastoral et agropastoral

Ce troisième axe du Programme Scientifique est traité à travers la question : Comment

produire plus et de manière plus durable en répondant aux fonctions multiples que l’on

attend des systèmes pastoraux ?

Cette question principale se déclinera en trois questions secondaires :

a. Quelles sont les dynamiques des ressources pastorales ?

b. Comment améliorer les performances des systèmes pastoraux et des filières dans un contexte de changements ?

c. Comment modéliser ces dynamiques et les flux associés (biomasse, azote, carbone, énergie, produits animaux) ?

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Ainsi les activités envisagées pour la prochaine convention sur le thème « Efficience » comprennent notamment : (i) l’évaluation et la mise au point de techniques d’aménagement et de gestion durable des parcours améliorant la disponibilité saisonnière des ressources en eau et en fourrage ; (ii) l’étude des filières des produits animaux (gouvernance et compétitivité, choix des modèles de production dans les territoires) et; (iii) le développement de modèles intégrant les facteurs écologiques, zootechniques, agronomiques, économiques et sociaux de production (SMA, modèles économiques et évaluation multicritères).

2.3.1. Productivité primaire des ressources pastorales et leur utilisation

environnementale durable

Dans la continuité du programme scientifique précédent, les travaux sur l’agro écologie ou sur l’intensification écologique, sur le pouvoir méthanogène des parcours sahéliens, sur les ligneux fourragers (dynamiques des populations, services éco systémiques) seront valorisés ou consolidés notamment via la finalisation ou la mise en œuvre de travaux doctoraux.

De nouvelles questions de recherche seront abordées. Nous nous intéresserons notamment au recours accru aux cultures (dont cultures fourragères et co-produits) comme complément alimentaire et comme facteur d’adaptation et de mitigation (atténuation des effets négatifs de la transhumance et des émissions de GES) dans un contexte de changement climatique, de montée du front pionnier de l’agriculture vers le nord (zones pastorales) vs descente de l’élevage vers le sud (zones agro-pastorales) et de sédentarisation (au moins partielle) des hommes et des animaux.

2.3.2. Performance des systèmes de production et des filières

Face aux processus de globalisation et de (re)territorialisation, on note systématiquement des formes combinées dans les territoires entre différents circuits de produits animaux (lait, viande ou animaux sur pied), différents modèles de production et de distribution. C’est à l’étude de ces dynamiques et à celle de la constitution de ces formes de combinaisons territorialisées que nous consacrerons nos travaux dans le prochain quadriennal. Nous analyserons en particulier les questions de gouvernance, de compétitivité et de choix des modèles de production dans les territoires. Plusieurs projets éditoriaux (articles, ouvrage, E-book) et de participation (ou d’organisation) à des colloques internationaux sont programmés dans le prochain quadriennal.

Les travaux sur les dynamiques des filières des produits animaux (lait et viande rouge) seront valorisés et renforcés. La principale question, qui est ici adressée à la recherche, est de savoir si les filières locales sont capables de couvrir partiellement ou totalement la demande en forte croissance en lait et en viande en Afrique de l’Ouest dans les décennies à venir. Les enjeux sur le commerce du bétail en Afrique de l’Ouest et du Centre seront ainsi actualisés et diffusés dans les pays de la CEDEAO et de la CEMAC via le module d’animation réalisé lors du précédent quadriennal (Thébaud et Corniaux, 2011). Les travaux sur la filière laitière s’ouvriront aux questions relatives à l’industrialisation du secteur et à la compétition du lait en poudre au Sahel et dans les pays côtiers. En regard de ces deux filières, nous avons également prévu d’étudier les filières des sous-produits agro-industriels (potentiel, usage pour l’embouche et/ou pour la production laitière) à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest.

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2.3.3. Modélisation des dynamiques territoriales en cours et des flux associés

Les territoires d’élevage sont soumis à des changements environnementaux rapides, qui risquent de s’intensifier dans les prochaines décennies (croissance démographique, déclin et émergence de marchés agricoles, perturbations du climat, évolution des politiques publiques, etc.…). Ces derniers ont conditionné l’évolution de l’occupation du sol (qui a généralement conduit à une régression des espaces de parcours et une mise sous contrainte de la mobilité des troupeaux). Face à ces changements de nouveaux systèmes d’élevage émergent et les territoires se réorganisent. Par la modélisation participative et l’évaluation multicritères, les trajectoires passées et les options futures seront analysées en s’intéressant tout particulièrement aux conséquences de l’évolution des systèmes d’élevage sur la réorganisation des cycles de la biomasse, des nutriments, du carbone et de l’énergie dans les agro écosystèmes à l’échelle des territoires. Ces cycles conditionnent en particulier la fertilité des sols, la productivité animale et végétale des territoires, ainsi qu’un ensemble d’impacts environnementaux tels que l’émission de gaz à effet de serre, et au final l’efficience des systèmes de production. Deux thèses sont en cours sur le sujet à la fois en systèmes sylvo-pastoraux et agro-sylvo-pastoraux. Elles aboutiront à la production de papiers scientifiques originaux et permettront de renseigner certains services rendus par l’élevage (séquestration du carbone et entretien de la fertilité des sols, production végétale indirecte par la fumure organique et la traction animale).

2.4. Enseignement et renforcement de capacités

Face aux nouveaux enjeux du pastoralisme et des zones sahéliennes, une compréhension renouvelée des interactions élevage / environnement et la maîtrise des nouveaux outils de diagnostic et d’évaluation du pastoralisme sont à la base du projet d’une nouvelle formation sur l’élevage extensif et la gestion des ressources naturelles. Cette formation devra permettre l’émergence de nouvelles compétences dans les métiers du pastoralisme (sciences de l’ingénieur) et dans la recherche/ développement pour mieux appréhender la complexité du pastoralisme dans la sous-région et dans le monde. Cette formation sera complémentaire au Master et à l’Ecole Doctorale déjà estampillés PPZS (cf 1.2).

Le Master 1 et 2 « Pastoralisme et Développement » de l’UCAD a pour objectifs de :

- apporter aux acteurs du pastoralisme au Sénégal et dans la sous-région des informations et connaissances pour mieux comprendre les systèmes pastoraux (leurs contraintes et opportunités) et développer une vision pour le secteur ;

- doter les acteurs d’outils et méthodes en vue de leur permettre d’être des relais efficaces en adéquation avec une nouvelle vision du pastoralisme considéré comme un important potentiel de développement socio-économique durable des pays sahéliens et de l’Afrique de l’Ouest ;

- permettre à l’ESEA d’accroître son offre de formation en impliquant trois départements de l’UCAD que sont le département de géographie, celui de biologie végétale et le département de génie informatique de l’Ecole supérieure Polytechnique et le CIRAD.

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Le Master Pastoralisme et développement pourrait être institutionnellement domicilié à l’ESEA et bénéficier de sa logistique (salles, véhicules pour les visites et stages hors de Dakar, etc.). Ce programme compte aussi s’appuyer sur un partenariat local avec l’UASZ, l’UGB, l’Université de Kaolack (en construction) et international avec des contacts pris avec SupAgro, l’UMR ARTDEV et l’UMR SELMET entre autres.

2.5. Les thèmes transversaux

Le précédent quadriennal était construit autour de quatre principales thématiques

(annexe 1) :

(i) Inégalités, vulnérabilité, adaptation et sécurisation des sociétés pastorales

(ii) Sécurisation du foncier

(iii) Mobilité au sein des sociétés pastorales et dynamiques écologiques en zone sèche

(iv) Productivité des ressources et du bétail.

Dans notre nouveau quadriennal, « Inégalités et vulnérabilité » évolue en « Résilience et innovations » avec une prise en compte accrue des savoirs. « Sécurisation du foncier » évolue en « Gouvernance et dynamiques des territoires » avec un développement des travaux sur les politiques publiques. « Productivité des ressources et du bétail » évolue en « Productivité » avec un accent sur les filières des produits animaux.

« Mobilité et dynamiques écologiques » est un thème qui n’est plus affiché séparément dans le nouveau quadriennal. Les thèmes de la « Mobilité » et de l’« Environnement » sont considérés comme des thèmes majeurs et transversaux.

La mobilité est un élément fondamental du pastoralisme. Quels sont les changements de la mobilité pastorale et quelles tendances se dessinent ? Quelles sont les conditions actuelles d’exercice de la mobilité pastorale et comment les améliorer ? Quels impacts sur les systèmes pastoraux et leur productivité ? Telles seront les questions traitées dans notre nouveau quadriennal.

Les questions environnementales ont toujours eu une place singulière dans la programmation du PPZS. Traitées initialement sous l’angle de la gestion des ressources naturelles (GRN), les injonctions sur l’intensification de la production d’une part et sur les changements climatiques d’autre part, poussent à un renouvellement du questionnement. Dans ce nouveau quadriennal, le collectif du PPZS souhaite développer l’idée d’un « Climate Smart Pastoral Livestock ». Cet élevage pastoral climato-intelligent doit se construire sur des savoirs locaux et techniques. Pour cela nous aurons besoin de travailler sur les services écosystémiques et sur les savoirs locaux (thème 1), sur la dynamique de la végétation (thème 3), sur la dynamique des flux de carbone, d’azote, d’énergie et de GES (thème 3), sur la cartographie et la modélisation de ces dynamiques (thème 2).

2.6. Une thématique à l’étude : santé animale

L’une des recommandations de la dernière évaluation du PPZS (juin 2013) était d’ouvrir notre programmation à la dimension vétérinaire de la productivité des systèmes

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pastoraux. Entre PPZS et équipes « Santé Animale » (notamment celles impliquées en épidémiologie), les terrains de recherche (Sahel), les productions et les producteurs considérés, les objets de recherche (mobilité, productivité, … ) sont souvent communs et méritent d’être mieux articulés à l’avenir.

Dans un premier temps il est souhaitable, tout en reconnaissant les articulations possibles, (i) de poursuivre les projets en commun et (ii) de préparer une note d’intention destinée aux tutelles.

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3- CAPITALISATION ET PRODUITS ATTENDUS 3.1. Capitalisation des connaissances au sein d’un système d’information

géographique

Lors de la dernière évaluation du dispositif PPZS, la commission a regretté qu’il n’existe aucun système d’information géographique au standard en vigueur (norme INSPIRE) qui rassemble, sauvegarde et rende accessible via une interface web l’ensemble des données recueillies par les membres du PPZS, à ses membres et aux partenaires de la Recherche ou du Développement.

La mise en place d’une telle base de données est une des priorités pour le nouveau quadriennal du PPZS. Pour cela, il faudra développer une architecture de partage, constituer un catalogue de métadonnées géo-référencées et gérer les aspects juridiques de la propriété et de l’accès aux données. Un produit de ce travail sera l’obligation pour les chercheurs de rendre explicite leurs protocoles de recherche et les modes opératoires associés pour le recueil des données. Autrement dit, cette dynamique de capitalisation permettra la mise en place d’une véritable démarche qualité. De plus, base de données interopérable et démarche qualité sont des pré-requis dans tout processus de labellisation d’un dispositif de recherche à long terme.

Les Systèmes d’Information Géographique, par leur capacité à combiner des informations cartographiques provenant de diverses sources pour en extraire des informations synthétiques et par leur capacité de simulation, sont des outils d’intégration, bien adaptés à l’étude des problématiques spatiales complexes des espaces agro-pastoraux d’Afrique de l’Ouest. Le système d’Information Géographique sera composé de données de nature, de sources, de dates d’acquisition, d’échelles différentes et variées : données administratives (Communautés rurales, Villes et villages, Unités pastorales, Marchés à bétail, Routes et pistes), données environnementales (carte des sols, carte des cours d’eau, carte des forages et des mares temporaires), données environnementales dérivées des produits issus de l’Observation de la Terre (OT), de la basse à la moyenne résolution spatiale (MODIS, Landsat7, SPOT4…), données climatiques, données sur les transhumants (carte sur la distribution des campements, carte de mobilité des troupeaux), données sur les savoirs locaux, données sur les services éco systémiques clefs et leur impact sur la gestion de l’espace agro-pastoral.

L’analyse des relations spatiales entre ces différentes couches de données permettra

d’élaborer des produits dérivés, des indicateurs en lien aux problématiques liées à la gestion agro-pastorale des régions d’Afrique de l’Ouest.

3.2. Vers un ou plusieurs sites de recherche à long terme sur la dynamique des

systèmes socio-écologiques sahéliens ?

La commission d’évaluation du précédent quadriennal a encouragé le collectif PPZS et ses tutelles à réfléchir à l’intérêt qu’il y aurait à mettre en place un dispositif de recherche à long terme. La région du Ferlo semble particulièrement appropriée en s’appuyant sur son

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accessibilité4 et sur l’ancienneté et la continuité des recherches qui y ont été développées depuis l’époque de la station ORSTOM de Richard-Toll au début des années 1970. Un tel dispositif pourrait également s’appuyer avantageusement sur le couplage entre une station de recherche expérimentale de terrain comme le Centre de Recherche Zootechnique de Dahra de l’ISRA (ISRA-CRZ de Dahra) et la zone d’observation du Ferlo où se déroulent une partie importante des recherches du PPZS. Un tel projet pourrait également bénéficier et s’appuyer sur l’expérience développée par le CNRS dans le Ferlo également à travers l’OHM (Observatoire Homme-Milieu) Tessékéré qui se situe au cœur du programme panafricain de développement et de reforestation appelé Grande Muraille Verte.

L’ensemble PPZS, ISRA/CRZ-Dahra (et OHM ?) pourrait prétendre à l’obtention d’un label national de type Zone Atelier ou international de type LTER (Long Term Ecological Research) ou plateforme LTSER (Long Term Socio-Ecological Research) sur la problématique des changements globaux dans la zone sahélienne. La concentration de recherches sur un ou plusieurs sites ateliers à long terme est susceptible de fournir des cadres d’analyses intégrées bien plus généralisables que de simples comparaisons statistiques effectuées sur les différences qui existent entre plusieurs états de la sous-région sahélienne. La littérature abonde sur ce sujet et le collectif PPZS doit s’y intéresser et réfléchir à l’opportunité de développer à la fois une partie de ses recherches sur un ou plusieurs sites à long terme pour approfondir le fonctionnement des systèmes complexes sahéliens et d’élargir parallèlement son assise géographique en développant des analyses comparatives entre pays sur la base des indicateurs et modèles produits sur le site à long terme.

Au-delà d’une reconnaissance internationale des recherches menées dans le Ferlo, ce type de dispositif constitue un label très attractif pour les bailleurs de fond lors de réponses à des appels d’offre.

Cette démarche sera appliquée en priorité sur nos terrains historiques pour lesquels nous disposons déjà de bases de données anciennes et bien informées : forages de Tatki, Rewane, Thieul et Tessékéré. Ce dispositif sera complété par le site de la zone de collecte de la Laiterie du Berger. Un site en Casamance ou dans le Sine Saloum est également envisagé. Cet observatoire devra en principe nous permettre des ouvertures plus formelles avec les dispositifs OHM de la Grande Muraille Verte. Nous aurons également à réaffirmer nos liens solides bien que récents avec l’observatoire du CILSS qui couvre l’ensemble des pays sahéliens sur des thématiques similaires et/ou complémentaires.

3.3. Principaux produits attendus

Au-delà de la publication d’articles scientifiques (effort à poursuivre par rapport au

précédent quadriennal), nous prévoyons pour 2014-2017 la publication d’au moins deux ouvrages de synthèse :

- Diop Gaye I. (Coord) : Mobilités pastorales en développement (titre à préciser) - Corniaux C. (Coord) : Filières laitières et développement de l’élevage en Afrique

de l’Ouest - L’essor des minilaiteries. Karthala.

4 Beaucoup de terrains sahéliens nous sont actuellement interdits pour des raisons sécuritaires.

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La publication d’un ou deux atlas, à l’instar du précédent quadriennal, est également prévue. Nous envisageons notamment un atlas consacré à l’impact de la mise en place d’une laiterie en milieu pastoral : cas la Laiterie du Berger au Nord du Sénégal. Le travail éditorial est actuellement en cours entre PPZS (porteur du projet), le GRET, l’IFPRI, l’UGB et la LDB. Nous souhaitons aussi valoriser nos travaux et capitaliser (cf 3.1.) par ce créneau. En parallèle, nous envisageons le développement de Webmaster avec interface interactive.

La mise en œuvre du nouveau Master « Pastoralisme et Développement » (cf 2.4.)

sera également l’un des principaux attendus de ce prochain quadriennal, tout comme la production d’outils de simulation pour l’étude des problèmes liés au foncier au niveau du Sahel et la mise au point d’une méthodologie d’analyse intégrée des activités d’élevage (collecte de données et modélisation des flux autour des forages, « métabolisme

territorial »). Le PPZS envisage enfin de porter l’organisation d’un symposium international sur le

pastoralisme. Le portage de ce symposium est considéré comme essentiel pour sa lisibilité et sa légitimation. Il devra être ouvert au développement en plus des acquis scientifique qui y seront présentés. L’idée d’un symposium renouvelable (tous les 2 ou 3 ans) est également évoquée. Il revient aux chercheurs du PPZS de réfléchir à un mode d’organisation, de chercher dès à présent des appuis financiers (Ministères / PRAPS) et d’élaborer les thèmes porteurs pour un appel à communications.

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4 - PARTENAIRES ET REGIONALISATION 4.1. Partenariat : avec qui et pour quoi faire ?

La liste des partenaires du PPZS est longue (voire fiche PPZS, 2014). Elle reflète les liens bâtis depuis plus d’une décennie avec les milieux de la recherche, de l’enseignement supérieur, des bailleurs, des décideurs, du développement et des organisations professionnelles. Par ce large panel, le PPZS s’appuie sur un socle solide pour former des étudiants et des cadres, financer sa recherche, valider et diffuser ses résultats en matière de pastoralisme en Afrique de l’Ouest. Notons l’effort réalisé ces dernières années pour favoriser la diffusion de nos résultats de recherche en construisant des partenariats avec des ONG. Ainsi, GERES a testé et valide dans le Ferlo sénégalais les indicateurs de vulnérabilité en milieu pastoral. L’ARED multiplie dans toute l’Afrique de l’Ouest les sessions d’animation du module sur le « Commerce du bétail en Afrique de l’Ouest ».

Dans le nouveau quadriennal, l’effort portera sur la consolidation de nos partenariats régionaux, notamment :

- avec les organisations d’éleveurs à dimension sous-régionale telles que Bilital

Maroobé et l’APESS, via la conduite de projets communs ; - avec les dispositifs homologues du PPZS de la sous-région tels que ASAP et SISTO ; - avec le Centre National de Spécialisation - Elevage de Niamey, actuellement en

construction.

4.2. Régionalisation et lisibilité du PPZS

Du fait de ses institutions membres, le PPZS peut laisser une impression de travaux et de préoccupations sénégalo-centrés. Pourtant, l’essentiel des activités se font depuis la création du PPZS à l’échelle régionale sur programmes, avec les compétences complémentaires locales et sous-régionales. La « régionalisation » des travaux se manifeste de plusieurs manières : gestion de projets de recherche à dimension sous-régionale, collaboration avec des collègues de la sous-région lors d’expertises, participation (à) et organisation de nombreux ateliers régionaux (Niger, Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad, Bénin, Togo, Cameroun), accueil et formation d’étudiants de la sous-région. Notre lisibilité vis-à-vis d’institutions telles que le PAM, la CEDEAO et l’UEMOA se sont renforcées, ce qui nous permet aujourd’hui d’obtenir des projets d’expertises et d’exposer nos réflexions en matière d’orientation des politiques publiques à l’échelle du Sahel ou de l’Afrique de l’Ouest. De la même façon, le PPZS est devenu un partenaire majeur du CORAF, de la FAO et de la Banque Mondiale en matière de pastoralisme. Le PPZS fait ainsi partie des instances d’orientation du PRAPS (projet moteur très ambitieux de la Banque Mondiale pour la zone sahélienne, initié en 2013) et du Global Agenda de la FAO.

Notre souhait est de poursuivre et de consolider ces partenariats en Afrique. Ainsi, l’affectation en 2011 d’un chercheur (I. Touré) au CILSS au Burkina Faso renforcera le partenariat déjà existant avec cette importante organisation régionale (en charge de la mise en œuvre du PRAPS). L’affectation en 2014 d’un autre chercheur à l’ILRI (A. Wane) relève de la même stratégie. Il est ici question d’élargir nos collaborations et nos questionnements scientifiques au pastoralisme en Afrique de l’Est sur la base d’un collectif désormais solide en

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Afrique de l’Ouest. Autrement dit, loin d’être replié sur lui-même, le PPZS affirme sa volonté d’ouverture et de collaborations régionales.

Dans le même esprit, le PPZS souhaite dans le prochain quadriennal trouver des articulations avec le programme de recherche du CNS Elevage, récemment mis en place à Niamey. Le CNS Elevage semble, à la lecture de leurs premiers documents, s’impliquer sur le développement de l’élevage (ruminants et volaille) avec des entrées « zootechnie » et « santé animale ». Nous pourrions ainsi trouver des thématiques communes sur le pastoralisme avec nos entrées complémentaires « sciences sociales » et nos travaux aux échelles territoriale et régionale. Le PPZS doit construire un cadre de collaboration, promouvoir les synergies et les complémentarités tout en montrant ses avantages comparatifs et en revendiquant ses différences (lisibilité, attractivité du PPZS). Le PPZS peut donc promouvoir et systématiser les rencontres avec le CNS Elevage, monter des projets de recherche communs (réponses à des appels d’offre), promouvoir ensemble auprès des partenaires la dimension Elevage, renforcer les capacités des collaborateurs.

Le PPZS cherchera aussi à formaliser les collaborations avec les DP ASAP (Bobo Dioulasso, Burkina Faso) et SISTO (Ouagadougou, Burkina Faso) respectivement pour rendre plus lisibles nos travaux dans les espaces agro-pastoraux et pour incrémenter et bénéficier de nos observatoires et autres systèmes d’information à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest.

En outre, les partenariats ouverts depuis 2006 avec des institutions du Nord (INRA,

IRSTEA, Universités, Grandes Ecoles) se sont confirmés et élargis (IRD). Lors du prochain quadriennal, la mise en place du nouveau Master « Pastoralisme et Développement » (cf 2.4.) devrait amener des échanges formalisés entre UCAD et SupAgro.

Finalement, le PPZS doit apparaître dans les années à venir comme une institution

reconnue d’intérêt régional pour ses travaux conduits sur le Pastoralisme. Par ses travaux, sa communication, ses observatoires et sites de suivi à long terme, ses partenariats et l’affectation régionale de chercheurs associés, le PPZS peut obtenir une labellisation régionale. C’est en étant une entité visible, solide et autonome (connectée à ses partenaires tels que le CNS Elevage) que le PPZS pourra contribuer à l’avenir à l’émergence d’un éventuel Centre Régional d’Excellence Elevage (CRE-Elevage)5. C’est en poursuivant cette stratégie qu’il pourra aussi apparaître comme un partenaire légitime et incontournable, sur le thème du pastoralisme, pour les institutions internationales et dans les projets de recherche.

4.3. Réfléchir à l’émergence de projets fédérateurs

La convention du PPZS mentionne à plusieurs reprises des programmes fédérateurs de recherche pour les membres du pôle. L’atlas sur le pastoralisme dans le Sahel (Touré et al, 2012) a été l’aboutissement de l’un des projets fédérateurs portés par le PPZS, et qui a également inclus des partenaires extérieurs au pôle (SIPSA). Le conseil scientifique du PPZS devra réfléchir à mettre en place de nouveaux projets fédérateurs interdisciplinaires et pluriannuels de recherche. Un tel programme permettrait aux chercheurs du pôle d’avoir une activité estampillée PPZS sur laquelle travailler en plus des travaux plus ponctuels ou

5 Initiative régionale et institutionnelle portée par le CORAF.

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individuels liés aux appels à projets. Ainsi, une continuité et une lisibilité du programme de recherche pourront être assurées sur la durée d’un quadriennal.

Plusieurs projets fédérateurs se sont terminés à l’échéance du précédent quadriennal (ANR ECLIS, SIPSA). D’autres s’achèveront fin 2014 (Animal Change, ANR MOUVE). Plusieurs pistes sont donc d’ores et déjà activées afin de trouver de nouveaux projets fédérateurs. Le projet BRACED (financement DFID, 2014-2017) fera ainsi travailler plusieurs membres du PPZS sur le thème transversal et régional des transhumances transfrontalières au Sahel. Nous sommes également positionnés sur les appels d’offres prometteurs à venir sur financements du PRAPS (Banque Mondiale). Une proposition est par exemple en montage sur « Valeurs des pâturages » qui concerne le PPZS, le DP ASAP et une organisation régionale de producteurs (APESS). Une autre émerge sur la notion de résilience montée en collaboration avec les équipes de l’ILRI.

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5- COMPETENCES ET BESOINS Le dispositif PPZS affiche un socle structurel et scientifique solide depuis une douzaine

d’années, avec un élargissement institutionnel poursuivi pendant les premiers quadriennaux du fonctionnement (ENEA, ESP) et une ouverture disciplinaire confirmée depuis la dernière convention. Le « Pôle Pastoral Zones Sèches » est devenu le « Pôle Pastoralisme et Zones Sèches » afin d’élargir nos zones d’intervention aux régions agro-pastorales et d’affirmer nos approches pluridisciplinaires.

Le départ du collectif de plusieurs chercheurs (retraite, nouvelles affectations) a été globalement compensée sur le plan numérique par l’arrivée de nouveaux collègues. Les sciences sociales se sont renforcées (sociologie, anthropologie, géographie) et concernent une dizaine de chercheurs sur la vingtaine du collectif (annexe 4). Certaines disciplines se sont en revanche appauvries. Ainsi, les ressources humaines ont diminué depuis 2006 en écologie, plus précisément en agrostologie. Les ressources disponibles à temps partiel au PPZS ne permettent plus de traiter les enjeux actuels de la recherche et du développement en écologie des zones arides. Les aspects écologiques du paiement des services environnementaux, l’intensification écologique, l’écologie fonctionnelle des milieux arides en contexte de changement climatique, … , sont des thèmes sur lesquels le programme scientifique actuel n’est pas en mesure de faire de propositions robustes, à la hauteur des enjeux et de son ambition d’établir des sites de suivi à long terme. Il est donc indispensable de renforcer significativement l’équipe en écologie, tout en poursuivant nos efforts vers des partenariats solides (Université de Louvain, INRA et CNRS Toulouse).

Les ressources humaines en zootechnie / agronomie, pourtant fondatrices du PPZS en 2000, font également défaut. En cohérence avec notre volonté de mettre en place des sites de suivi à long terme, il nous faut renforcer nos compétences sur la productivité des systèmes d’élevage. Plus spécifiquement, nous avons besoin de renforcer nos approches sur la mesure à long terme des performances animales et sur l’évaluation et la modélisation des flux (produits animaux, énergie, C, N, Gaz à Effet de Serre, …) autour de nos sites de référence. En lien avec nos compétences en modélisation et en géographie, nous souhaitons développer nos approches sur le « métabolisme territorial ».

La mise en place effective et opérationnelle de sites de référence à long terme (suivi et gestion des données) nécessite par ailleurs des compétences dédiées en priorité à ce dispositif. Le PPZS a besoin d’un personnel compétent et permanent pour gérer à temps plein les bases de données issues des protocoles établis sur ces sites de références.

De manière générale, les besoins en compétences scientifiques peuvent et doivent se

traiter sous des angles complémentaires : affectation de chercheurs par des équipes ou des laboratoires des institutions membres, recrutement, partenariat avec des chercheurs d’institutions extérieures. Mais quelles que soient les options choisies, cet enjeu réclame l’implication et le soutien actif des institutions partenaires, et l’examen de l’option d’une ouverture institutionnelle.

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ANNEXES

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ANNEXE 1 : Résumé des programmes scientifiques précédents

Axes et questions de recherche (2001-2005)

Axe 1 : Contribuer à la durabilité des systèmes pastoraux en expliquant le fonctionnement et la dynamique des systèmes pastoraux

Q1 : La dynamique des écosystèmes en zones arides est-elle compatible avec un maintien durable des systèmes pastoraux actuels?

Q2 : Quel rôle de l’élevage pastoral dans le développement des productions animales?

Axe 2 : Améliorer le fonctionnement des systèmes pastoraux en agissant sur les niveaux d’organisation et d’échelle Q3 : Comment améliorer le fonctionnement et la productivité des systèmes pastoraux ? Q4 : Quels outils sociaux, politiques, économique et techniques pour accompagner la dynamique des systèmes pastoraux ?

Activités de recherche retenues pour le programme scientifique (2006-2009)

Axe 1 - dynamique des systèmes pastoraux 1. Changement climatique et surveillance écologique des espaces pastoraux

2. Dynamiques foncières, politiques d’aménagements en ZSP - impacts sur les systèmes de production] 3. Mobilité transfrontalière du bétail et des éleveurs 4. Risques, incertitudes et sécurisation des systèmes pastoraux 5. Performance et viabilité économique des systèmes pastoraux

Axe 2 – outils et modèles pour la gestion et l’aménagement des espaces pastoraux 1. Disponibilité, gestion et aménagement des ressources en eau dans les espaces pastoraux

2. Disponibilité, gestion et aménagement des ressources fourragères dans les espaces pastoraux 3. Amélioration de la productivité du cheptel dans les espaces pastoraux 4. Savoirs locaux et gestion de l’environnement 5. Amélioration des filières dans les espaces 6. Outils et modèles pour l’analyse et la gestion des espaces pastoraux

Activités de recherche retenues pour le programme scientifique (2010-2013) Durabilité des socio-éco systèmes en zones sèches face aux changements

(v) Inégalités, vulnérabilité, adaptation et sécurisation des sociétés pastorales (vi) Sécurisation du foncier (vii) Mobilité au sein des sociétés pastorales et dynamiques écologiques en zone sèche (viii) Productivité des ressources et du bétail (ix) Outils d’aide à la décision pour l’analyse et la gestion des systèmes socio-écologiques

pastoraux La formation et le renforcement des capacités

6. Formation et enseignement en Pastoralisme 7. Renforcement des capacités locales

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ANNEXE 2 : Bibliographie

Behnke, R., Scoones I., 1992. Rethinking Range Ecology: Implications for Rangeland Management in Africa. World Bank Environment Working Papers, No. 53.

Berkes, F., J. Colding, and C. Folke. 2000. Rediscovery of traditional ecological knowledge as adaptive management. Ecological Applications 10(5):1251-1262.

Bohensky E.L. et Maru Y., 2011. Indigenous Knowledge, Science, and Resilience: What Have We Learned from a Decade of International Literature on “Integration”? Ecology and Society 16(4): 6. http://dx.doi.org/10.5751/ES-04342-160406

Delgado, C., Rosegrant, M.., Steinfeld, H., Ehui, S., Courbois, C., 1999. Livestock to 2020: the next food revolution. IFPRI Food, Agriculture, and the Environment Discussion Paper 28. Washington, D.C. (USA): IFPRI.

Denis J. et Thiongane A.I., 1973

Duteurtre G., Faye B. (Eds), 2009. L’élevage, richesse des pauvres. Quae, 284 p.

FAO, 2009. Livestock in the Balance. Food and Agriculture Organization of the United Nations, Rome, Italy. 166 p.

FAO, 2006. Livestock's Long Shadow: Environmental Issues and Options. FAO, 390 p.

Folke, C. 2004. Traditional knowledge in social-ecological systems. Ecology and Society 9(3): 7. [online] URL: http://www.ecologyandsociety.org/vol9/iss3/art7/

Friot D. et Guèye I.S., 1976

Griffon M., 2013. Qu’est-ce que l’agriculture écologiquement intensive ? - Édition Quae 2013, Collection : Matière à débattre et décider, 224 pages

Kasberger G., 1990.

Losch B., Fréguin-Gresh S., White E.T. (Ed), 2013. Transformations rurales et développement - Les défis du changement structurel dans un monde globalisé. L’Afrique en développement. AFD / Banque Mondiale.

Long, J., A. Tecle, and B. Burnette. 2003. Cultural foundations for ecological restoration on the White Mountain Apache Reservation. Conservation Ecology 8(1): 4. [online] URL: http://www.consecol.org/vol8/iss1/art4/

Meyer et Denis (Coord), 1999. Elevage de la vache laitière en zone tropicale. CIRAD. 314 p.

OCDE, 2008. Elevage et marché régional au Sahel et en Afrique de l’Ouest – Potentialités et défis. CSAO-OCDE / CEDEAO, 162 p.

Pouillon F., 1984.

Reboul C., 1978.

Richard et al, 1989. Feeds of the dry tropics. In Ruminant Nutrition – Recommended allowances and feed tables. INRA. P. 325-346.

Sourisseau J.M. (Ed), 2014. Agricultures familiales et mondes à venir. Quae, 360 p.

Thébaud B., 2004.

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ANNEXE 3 : Principaux articles du PPZS lors du précédent quadriennal

2013

d’Aquino P., A. Bah, 2013a. Land policies for climate change adaptation in West Africa: a multi level

Companion Modelling approach. Simulation and Gaming, 44, (2-3), 391-408.

d’Aquino P., Bah A., 2013b. A Participatory Modeling Process to Capture Indigenous Ways of

Adaptability to Uncertainty -Outputs from an experiment in West African Drylands. Ecology and

Society (4). 16. http://dx.doi.org/10.5751/ES-05876-180416

Alvarez S., Rufino M., Vayssières J., Salgado P., Tittonell P., Tillard E. and Bocquier F., 2013. “Options

to improve nitrogen cycling and profitability of rice-dairy farms of Madagascar highlands: an

application of network analysis. Agricultural Systems”,

Ancey V., 2013a, Mobilités, migrations, développement et environnement » (Colloque, Pretoria,

Afrique du Sud, 22-23 mai 2012), Compte-rendu dans Nature, Sciences et Sociétés 21, 238-246

Ancey V., Avelange I., Dedieu B. (eds), 2013b. Agir en situation d'incertitude en agriculture. Regards

pluridisciplinaires au Nord et au sud. Peter Lang ed. Mai, 452 p.

Azoulay G., Ancey V., Dormoy D., Crenn C., Mangu A., Thomashausen A. (eds), Mobilités et

migrations : figures et enjeux contemporains. Pluralité des regards et des disciplines Editions

L’Harmattan, Presses Universitaires de Sceaux. 280 p.

Balent G., Cadilhon J., Faye A., Ichaou A., 2013. Rapport d’évaluation du GIS-PPZS (Pôle Pastoralisme

et Zones Sèches) pour la période 2010-2013. Juillet 2013, 27 p.

Baritaux V., Houdart M., Chazoule C., Corniaux C., Lacombe N., Napoléone M., Boutonnet J.P.,

Tourrand J.F.. 2013. Environmental embeddedness in animal food systems localization: a

comparative analysis of initiatives in France, Morocco and Senegal. In : eProceeding of the XXVth

Congress of the European Society for Rural Sociology, Florence, Italy, 29 July - 1 August 2013. Pisa,

Italy : Laboratorio di studi rurali SISMONDI, p. 135-136. ESRS Congress. 25, 2013-07-29/2013-08-01,

Florence, Italie.

Blanchard M., Vayssières J., Dugué P., Vall E., 2013. « Local Technical Knowledge and efficiency of

Organic Fertilizer Production in South Mali: Diversity of Practices. Agroecology and Sustainable Food

Systems”,

Diao Camara A, 2013. « Des injonctions de développement créatrices d’incertitudes », " l’incertitude

dans le monde agricole" chapitre d'ouvrage aux éditions Peter Lang, collection Eco Polis, (parution en

mai 2013).

Manoli C., Corniaux C., Ickowicz A., Moulin C.H., Dedieu B., 2013 : Quels rôles pour l'élevage dans la

sécurisation des familles ? Une approche par les trajectoires sociotechniques dans le Ferlo

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sénégalais. In : Agir en situation d'incertitude en agriculture : regards pluridisciplinaires au Nord et au

Sud. Bruxelles : PIE-Peter Lang, p. 253-274.

Napoléone M., Corniaux C., Alavoine-Mornas F., Baritaux V., Boutonnet J.P., Carvalho S., Cournut S.,

Havet A., Houdart M., Ickowicz A., Madelrieux S., Morales H., Poccard Chapuis R., Tourrand J.F.. 2013.

Between local and global: changing in interactions concerning dairy factories: LFS-territory. In : EAAP.

Book of Abstracts of the 64th annual meeting of the European federation of animal science, Nantes,

France, 26-30 August, 2013. The Netherlands : Wageningen Academic Publishers, p. 285. EAAP

Annual Conference. 64, 2013-08-26/2013-08-30, Nantes, France. [20131209].

http://www.wageningenacademic.com/Eaap2013-e

2012

d’Aquino P., Bah A., Aubert S., 2012a. « L’approche participative, incrémentale et itérative en

modélisation : un changement profond de cadre méthodologique. Exemple d’une modélisation

multiniveau pour l’élaboration de politiques foncières au Sahel ». Revue Internationale de

Géomatique 22(1) : 77-101.

d’Aquino P., A. Bah, 2012b. A bottom-up participatory modelling process for a multi-level agreement

on environmental uncertainty management in West Africa. Journal of Environmental Planning and

Management, 56, 2 271-285. http://dx.doi.org/10.1080/09640568.2012.665361

Corniaux C., Thebaud B., Gautier D., 2012. “La mobilité commerciale du bétail entre le Sahel et les

pays côtiers : l’avenir du convoyage à pied. Nomadic People ». Volume 16, Issue 2, 2012 : 6-25.

Corniaux C., Vatin F., Ancey V., 2012. « Lait en poudre importé versus production locale en Afrique de

l'Ouest : vers un nouveau modèle industriel ? » Cahiers Agricultures. vol. 21, n°1, jv-fev 2012 : 18-24.

Corniaux C., Alary V., Gautier D., Duteurtre G., 2012. « Producteur laitier en Afrique de l’Ouest : une

modernité rêvée par les techniciens à l’épreuve du terrain ». Autrepart, (62), 2012 : 17-36.

Corniaux C., Dia D., Diao Camara A., Duteurtre G., 2012 : Les importations laitières : vraie question ou

faux problème ? Le lait comme révélateur des enjeux du développement agricole au Sénégal dans un

contexte de mondialisation. In : La faim par le marché : aspects sénégalais de la mondialisation. Paris

: L'Harmattan, p.221-240.

Ickowicz A., Ancey V., Corniaux C., Duteurtre G., Poccard-Chappuis R., Touré I., Vall E., Wane A., 2012.

“Crop–livestock production systems in the Sahel – increasing resilience for adaptation to climate

change and preserving food security. In Proceeding of FAO/OECD Workshop on "Building Resilience

for Adaptation to Climate Change in the Agriculture sector". 23-24 APRIL 2012, Rome, FAO-OCDE. 40

p.

Jouven M., Leroy H., Ickowicz A. Lapeyronie P. 2012. “Can virtualfencesbeused to control

grazingsheep? The Rangeland Journal”, 2012, 34, 111–123

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33

Lesnoff M., Corniaux C., Hiernaux P., 2012. « Sensitivity analysis of the recovery dynamics of a cattle

population following drought in Sahel”. EcologicalModelling. 232 (2012) 28– 39.

Touré I. (ed.), Ickowicz A. (ed.), Wane A. (ed.), Garba I. (ed.), Gerber P. (ed.), Atte I., Cesaro J.D.,Diop

A.T., Djibo S., Ham F., Hamadoun M., Khamis Y., Niang I., Saleh O.M., Métais T., Saley M., Sow N.A.,

Toutain B., Yahaya S., Akpo L.E., Ancey V., Ba A., Bah A., Damman G., Darly S., De Zborowski I., Diao

Camara A., Djaby B., Cornu C., Diallo Seck M., Gaye I.D., Ka A., Leclerc G., Ndiaye P., Passouant M.

2012. « Atlas des évolutions des systèmes pastoraux au Sahel » : 1970-2012. Rome : FAO, 36 p.

Toutain B., Marty A., Bourgeot A., Ickowicz A., Lhoste P., 2012. « Pastoralisme en zone sèche. Le cas

de l’Afrique subsaharienne ». Les dossiers thématiques du CSFD. N°9. Février 2012. CSFD/Agropolis

International, Montpellier, France. 60 pp.

Toutain B., Touré O., Ickowicz A., Dodo B., Ouedraogo H., Njoya A. 2011. Global changes and

decentralized policies. Driving forces of pastoralism dynamics in the Sahel, Western and Central

Africa. In: Kammili T., Hubert H., Tourrand J.F. (eds). A paradigm shift in livestock management: from

resource sufficiency to functional integrity. 28th and 29th June 2008, Hohhot, China. Cardère éditeur

Lirac, France. pp 133-149.

Vayssières J., Thévenot A., Vigne M., Cano M., Broc A., Bellino R., Diacono E., De Laburthe B., Bochu

J.L., Tillard E., Lecomte P., 2012. « Evaluation des inefficiences zootechnique et environnementale

pour intensifier écologiquement les systèmes d’élevage tropicaux ». Revue Élev. Méd. Vét. pays

Trop.,

Vigne M., Vayssières J., Lecomte P., Peyraud J.-L., 2012. « Evaluating the ability of current energy use

assessment methods to study contrasting livestock production systems”. Journal of Environmental

Management 112, 199-212.

2011

Alary V., Corniaux C., Gautier D., 2011. « Livestock’s contribution to poverty alleviation: how to

mesure it ? World Development ». Vol 39, n°9. 1638-1648.

Chirat G., Ickowicz A., Messad S., Bocquier F, 2011. “Modeling free-ranging cattle spatial behavior in

sahel: daily circuits description, conceptualization and validations. Range ecology and management”.

Chirat G., Ickowicz A., Messad S., Bocquier F, 2011. « Feed Intake of Free Ranging Cattle on Tropical

semi-arid Territories through Instantaneous and Daily Measurements. Range Ecology and

Management”.

Dedieu B., Aubin J., Duteurtre G., Alexandre G., Vayssières J., Bommel P., Faye B., Mathieu M., Fanchone A., Tourrand J.F., Ickowicz A., 2011. « Conception et évaluation de systèmes d'élevage durables en régions chaudes, Productions animales ». 24 (1) : 113-128.

Diop A.T., Toutain B., Wane A. Touré I., Ickowicz A., 2011. « L’élevage dans la zone sylvopastorale du

Sénégal : Situation actuelle », Revue Pastum », n°96 -97 ; 41 45

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Diop Gaye Ibrahima, 2011. Savoirs traditionnels et environnement au Sénégal – Savoirs écologiques traditionnels et approches normatives de l’environnement au Sénégal. Editions Universitaires Européennes. 350 p.

Leclerc G. et Sy O. 2011. « Des indicateurs spatialisés pour le suivi des territoires de la transhumance des éleveurs du Ferlo». Cybergeo : European Journal of Geography, article 532, mis en ligne le 23 mai 2011, modifié le 26 mai 2011.

Leclerc G., 2011. « SIG 2.0 et participation publique : » vers une géographie de l’action citoyenne ». Networks and Communication Studies, NETCOM, vol. 25 (2011), n° 1-2, pp. 83-98.

Leclerc G., Darly S, Ickowicz A, 2011. « L’information « objective » comme représentation subjective.

Une analyse expérimentale des besoins pour un système d’information pour le pastoralisme ». Revue

Internationale de Géomatique, 21(2) : 129-154 (doi:10.3166/RIG.21.129-154)

Thébaud B., Corniaux C., 2011 : La commercialisation du bétail en Afrique de l’Ouest. Module d’animation et de formation. ARED, Dakar, Sénégal, 2011. 108 p.

Touré I. 2011. « Compte rendu de l’atelier régional sur le bilan des activités du SIPSA et de restitution des études de cas sur les projets de gestion des gaz à effet de serre (GES) » – tenu à Dakar les 26, 27 et 28 avril 2011, 36 p

Vayssières J., Vigne M., Alary V., Lecomte P., 2011. « Integrated participatory modelling of actual farms to support policy making on sustainable intensification, Agricultural Systems”, Volume 104, Issue 2, February 2011, Pages 146–161.

2010

Bah, A. Touré I., Fourrage C., Gaye D. I., Leclerc G., Soumare M.A., Ickowicz A., Diop A.T., 2010. « Un

modèle multi-agents pour étudier les politiques d’affectation des terres et leurs impacts sur les

dynamiques pastorales et territoriales au Ferlo (Sénégal) ». Cahiers de l’Agriculture, 2010 ; 19 : 2, pp.

118-126.

Bommel P., Bah A., Etienne M., Leclerc G., Monteil C., Touré I., Morales H., 2010. « Vers un

métamodèle pour analyser les systèmes d’élevage extensifs et leurs interactions sur le territoire ».

Cahiers agricultures, 19 (2) : 143-151. URL : http://dx.doi.org/10.1684/agr.2010.0373

Choisis J.P., Gibon A., Lasseur J., Morales H., Touré I., Tourrand J.F., 2010. « Acteurs et temporalités

dans les processus de modélisation participative de l’interaction entre systèmes agropastoraux et

territoires : analyse comparée de sept études de cas : Actors and temporality in participatory

modelling processes of the interaction pastoral husbandry-territory. A comparative analysis of 7 case

studies ». Cahiersagricultures, 19 p (2).

Dedieu B., Gibon A., Ickowicz A., Tourrand J.F., 2010. « Transformation des élevages extensifs et des

territoires ruraux » Cah. Agric, 2010 ; 19 : 2, pp. 81-83.

Duteurtre G., Alary V., Ancey V., Corniaux C., Dieye P. N., Gautier D., Ninot O., Vatin F. 2010. « Accès

aux marchés et développement de l'élevage en Afrique : la construction sociale des liens

Page 35: Projet scientifique du PPZS 2014-2017

35

marchands ». In : Actes des 4èmes journées INRA-SFER-CIRAD de recherches en sciences sociales, 9-10

décembre 2010, Rennes. Paris : SFER, 18 p. Journées de recherches en sciences sociales. 4, 2010-12-

09/2010-12-10, Rennes, France. [20110124].

http://www.sfer.asso.fr/content/search?SearchText=Duteurtre

Ickowicz A., Bah A., Bommel P., Choisis J.P., Etienne M., Gibon A., Lasseur J., Morales H., Touré

I.,Tourrand J.F., 2010. « Facteurs de transformation des systèmes d’élevage extensifs des territoires :

étudecomparée des dynamiques locales sur trois continents ; Ongoing change in extensive

livestocksystems:comparativeanalysis of local dynamicsat the smallregionlevel on three continents ».

Cahiers agricultures, 2010 ; 19 : 2, pp. 127-134

Leclerc G, Lasseur J, Gibon A, Morales H, Bommel P, 2010. « Elaboration participative de modèles et

de scénarios : une entrée pour analyser la coévolution des systèmes d’élevage extensif et des

territoires ». Cahiers agricultures, 19 (2) : 152-159. URL: http://dx.doi.org/10.1684/agr.2010.0380.

Von Korff, Y., P. D'Aquino, K. A. Daniell and R. Bijlsma, 2010. “ Designing Participation Processes for

Water Management and Beyond. Ecology and Society” 15 (3): 1. [online URL

http://www.ecologyandsociety.org/vol15/iss3/art1/

Wane A., Ancey V., Touré I., Ka S. D., Camara A. D., 2010. “L'économie pastorale face aux

incertitudes. Le salariat au Ferlo (Sahel sénégalais). Pastoralism facing up to uncertainties. Wage

labour in the ferlo (Senegalese Sahel)”. Cahiers agriculture 19(5) : 359-365. [20101008]

Wane A., Touré I., Ancey V., 2010. « Pastoralisme et Recours aux marchés - Cas du Sahel sénégalais

(Ferlo) », Cahiers de l’Agriculture, Volume 1, Numéro 1, Octobre 2010, 7 p.

Leclerc G. 2010. « Systèmes d’Information Géographiques participatifs pour l’Afrique : théories,

pratiques et enjeux ». Revue Européenne de Géographie.

Wane A., mars 2010. « Evaluation de la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages pastoraux

du Burkina Faso et du Mali », Rapport d’expertise pour le Programme alimentaire mondial, 84 p.

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ANNEXE 4 : Liste des membres du PPZS au 1er janvier 2014 Chercheurs CIRAD : UR Green : Patrick D’Aquino, Frédérique Jankowski UMR Selmet : Abdrahmane Wane, Christian Corniaux, Jonathan Vayssières UMR Tetis : Jérémy Bourgoin CSE: Ousmane Bocoum, Mariem Diallo, Bocar Sow ISRA BAME : Astou Diao Camara LNERV : Cheikh Sall, Amadou Tamsir Diop (prestataire) CNRF : Tamsir Mbaye LERG : Galbert Séraphin Dorégo UCAD : Biologie Végétale : L.E.Akpo, Amy Bakhoum Géographie : Alioune Bâ, Paul Ndiaye ESP : Alassane Bah Ategu : Ibrahima Diop Gaye (Coordinateur du PPZS) CIRAD (chercheur en appui du PPZS, en poste hors Sénégal) : Véronique Ancey (ArtDev, Montpellier, France), Alexandre Ickowicz (Selmet, Montpellier, France), Ibra Touré (Selmet, Cills, Ouagadougou, Burkina Faso). Personnel d’appui : Assistante : Fatimata Dembele (ISRA), Chauffeur : Moustapha Dia (ISRA) Appui partiel administratif et financier : Alphy Thiam (DR CIRAD).