21
Libre Parole Cie Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet

Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

Libre Parole Cie

Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet

Page 2: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

Actrice, soir après soir, on est traversée par les mots qu’on dit et par le projet qu’on porte. Des choses résonnent en nous, nous parlent directement au cœur et modifient petit à petit notre écoute et notre regard sur le monde. De ces choses qu’on pressentait, qu’on savait déjà, mais de façon intuitive, et que le verbe si particulier d’un grand auteur éclabousse soudain de sa lumière. Il arrive que ces choses pas toujours agréables nous poursuivent jusque dans notre sommeil et nos rêves. Dernièrement, avec Marguerite et moi ( Duras, libre parole) spectacle exclusivement bâti autour d’extraits d’entretiens radiophoniques et télévisuels que Marguerite Duras aura donné sur une période de vingt ans (de 1970 à 1990), j’ai eu matière à fréquenter la parole de cette femme. La pensée de cette femme. Des phrases continuent de me hanter, « J’ai le crime dans le sang  » dit Duras. Et ce regard sans concession qu’elle porte sur les questions de pouvoir et les luttes d’influence entre dominants et dominés, la plupart du temps exercées au détriment des femmes, a fait que – presque naturellement – j’ai été amené à ressortir de ma mémoire cette exposition des photographies de Jane Evelyn Atwood que j’avais vu à Paris en 1990. Des photos en noir et blanc de femmes qu’on avait poussées à bout, des femmes souvent maltraitées par des hommes, et qui avaient commis l’irréparable avant d’être jetées en prison. Des photos déchirantes d’une humanité injustement déchue. Des femmes que, littéralement, je prenais avec moi dans un même élan de colère et de révolte. Elles ont eu le courage d’assumer leur culpabilité, de vouloir changer, de nous parler, avec leurs mots et leurs images. Ce sont des femmes à qui nous avons avons tourné le dos.

Fatima Soualhia Manet

Photo Danica Bijeljac

Page 3: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

TOO MUCH TIME WOMEN IN PRISON

de Jane Evelyn Atwood

Adaptation théâtrale et conception : Fatima Soualhia Manet

© photos et textes : Jane Evelyn Atwood Collaboration artistique : Christophe Casamance Images et montage vidéo : Fatima Soualhia Manet, Yan Duffas Création sonore : François Duguest Création lumière : Flore Marvaud Construction : Djelali Ammouche Avec : Mara Bijeljac - Anne Sophie Robin - Fatima Soualhia Manet - Alice Varenne- Danica Bijeljac - Christophe Casamance

Durée : 1h Adultes / Ados

Projet en cours de production Une création de Libre Parole Cie Producteur : Libre parole Cie et Collectif DRAO Avec l’aide D’Anis Gras, du Théâtre de Rungis des Plateaux Sauvages et de la Loge Et avec le soutien d’Arcal, la Générale, du théâtre des Bergeries, du théâtre de Belleville, du théâtre 13 et du Hublot.

Tapez pour saisir le texte

Page 4: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

Libre Parole Cie & Collectif Drao

Libre Parole Cie

Fatima Soualhia-Manet est comédienne et metteur en scène. Membre cofondateur du Collectif Drao avec lequel elle met en scène et joue depuis 2002 six créations Elle crée en 2012 avec Christophe Casamance , Marguerite et moi (Duras, libre parole) spectacle essentiellement construit autour d’interviews radiophoniques et télévisées de Marguerite Duras. Ils fondent la compagnie la Libre Parole Cie en 2015

Le collectif Drao

Ce qui n’était au départ qu’une proposition instinctive est devenue une recherche patiente et de longue haleine, à travers le théâtre contemporain. Collectivement nous avons monté les pièces de Jean Luc Lagarce, Roland Schimmpfenning, Petr Zelenka, Fausto Paravidino et Lukas Barfüss. Puis, nous avons eu besoin de silence . Aujourd’hui, nous témoignons toujours d’une même croyance en la mutualisation des visions, des enjeux artistiques, des moyens, c’est même une tentative de réponse politique aux difficultés que rencontre la création dans le spectacle vivant. Mais nous souhaitons faire évoluer notre démarche. Faire que le collectif Drao soit un outil qui permette à chacun d’entre nous de mettre en scène ses projets propres. C’est ainsi que le collectif DRAO accompagnera le prochain projet de Fatima Soualhia Manet « Too much time » d’après le travail de la photographe Jane Evelyn Atwood.

Page 5: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

“On a parfois l’impression que les photos ne servent à rien. Il faut les faire quand même.”

Jane Evelyn Atwood

Page 6: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

Photo©Jane Evelyn Atwood

Page 7: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

Avec ses photos provocantes, accompagnées de textes largement constitués de témoignages directs de détenues, Too Much Time offre une vue frappantede l’intérieur des prisons de femmes aux U.S.A et en Europe, révélant des vies et amplifiant des voix qui passent généralement inaperçues. Le travail de Jane Evelyn Atwood présente un portrait complexe des conditions physiques et émotionnelle dans lesquelles vivent les femmes derrière les barreaux.ANGELA DAVIS Activiste, auteur, éducatrice

Ce livre est foudroyant. Il donne un visage humain aux statistiques et balaietoute idée fausse sur les femmes en prison. Il nous apprend, avec une clarté terrifiante,que lorsque ces femmes sombrent - avec leurs enfantset leurs familles - c’est notre société qui sombre. Il serait criminel de se détourner de leurs visages et de leurs histoires. Il ne faut pas les ignorer.GLENN CLOSEActrice engagée pour la cause des femmes en prison.

Ce panorama-réquisitoire frappe par sa force, sa sèche brutalité, mais aussi, par une sensibilité constamment en éveil et une esthétique somptueuse.Libération

Neuf années de reportage pour révéler ces femmes de peines, ces peines de femmes…Tous ces regards, toutes ces blessures, et jamais un seul dérapagevers le pathos. La grande photographe américaine Jane Evelyn Atwood a fixé le milieu carcéral féminin. Son travail défie les lois du genre.Le Point

Avec une très grande pudeur, très loin des dérives du spectaculaire et des effets spéciaux, ses images n’ajoutent rien aux faitsmais tirent leur beauté et leur force de la qualité des relations que la photographe a le don d’instaurer avec les personnages qu’elle rencontre.La Croix

Page 8: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

Photo©Jane Evelyn Atwood

Page 9: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

De 1989 à 1998, pendant près de dix ans, Jane Evelyn Atwood a photographié des femmes en prison, dans une quarantaine d’établissements pénitentiaires en Europe de l’Ouest et de l’Est et aux Etats Unis : une étude photographique bouleversante qui mettait en perspective l’accroissement très sensible de la population de femmes incarcérées dans le monde et l’inégalité du sort des femmes par rapport à celui des hommes.

Plus qu’un constat, Jane Evelyn Atwood invitait à une prise de conscience, espérant par son témoignage et son engagement alerter l’opinion sur le sort de ces femmes. Le livre Too Much time, Women in prison rassemble 150 photos ainsi qu’une série de témoignages de détenues et des entretiens avec les représentants des institutions pénitentiaires. En engageant le dialogue avec les détenues et recueillant leurs témoignages, Jane Evelyn Atwood a tenté de comprendre les raisons qui ont poussé ces femmes à commettre des délits mineurs, comme les crimes les plus graves.

Il me paraît évident que les voix de ces femmes brisées «auxquelles nous avons tourné le dos» devraient trouver leur aboutissement naturel sur une scène de théâtre. Et aussi d’une certaine manière rendre hommage à une certaine photographie engagée et au travail d’une photographe au combat généreux et sans concession.

Page 10: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

La « promenade » des prisonnières en isolement: une demi-heure par jour dans des cages en plein air. Colonie pénale pour femmes de Perm(Russie,Ex Urrss) ,photo©Jane Evelyn Atwood

Page 11: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

LE LIVRE ET MOI

Le livre Too much time (Women in prison) a été tout d’abord un choc visuel et émotionnel. C’était en 1999 à la Maison de la Villette. Des photos étonnantes y étaient exposées.

Comme beaucoup de gens, je n’avais aucune idée de ce qu’est une prison. La puissance du regard de Jane Evelyn Atwood sur le milieu carcéral féminin est un fulgurant témoignage, tant par son engagement, son extrême acuité et l’étonnante intimité qui s’y dégage. Jamais les photos ne sont illustratrices. Ce sont des photos qui fascinent et mobilisent. Il n’y a pas de dérive spectaculaire. Pas d’effets spéciaux, et pourtant, la sensibilité est constamment en éveil et l’esthétique toujours somptueuse.

Et aussi, il y avait là dans ce livre, l’histoire retranscrite du destin de certaines femmes, qui ont accepté de se raconter. Au-delà du fait divers, ce choeur de femmes privées de liberté, oubliées par la société, est un portrait complexe des conditions physiques et émotionnelles dans lesquelles les femmes vivent derrière les barreaux. Des femmes qui ont le courage d’assumer leur culpabilité, de nous parler avec leurs mots et leurs images.

J’y ai découvert un territoire féminin extrêmement sensible et terrifiant.Destinées qui ont basculé...Voix de femmes qui ont franchi la limite interdite... Beaucoup d’entre elles écrasées par des années d’abus physiques, de pauvreté, d’ignorance. Prisonnières d’une détresse depuis tant de temps. Des femmes qui se disent en liberté en prison tant leur quotidien était devenu l’enfer.

«Ici, je n’ai pas peur, mais dehors j’ai peur. Je n’ai aucun désir de franchir cette clôture; ce qui m’est arrivé fait que le monde libre me terrorise. De toute ma vie, jamais je n’ai été aussi libre. » Johanna Témoignage extrait du livre Too Much Time (Women in Prison)

Page 12: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

Prisonnière vue à travers l’oeilleton de sa cellule. Maison d’arrêt de femmes de Montluc, Lyon (France) 1990 Photo© Jane Evelyn Atwood

Page 13: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

EXTRAITS DE TEXTES

Jane Evelyn Atwood «Il m’a fallu beaucoup de temps «pour sortir de prison». Quand ce reportage a été achevé et publié, j’avais les cheveux gris et tout le monde utilisait un téléphone portable .»

GwenQuand je suis arrivée j’ai cru entrer dans un zoo. Tous les gardiens accrochés aux barreaux me dévisageaient, on aurait dit une bande de singes. Le bruit courait que je mesurais deux mètres pour cent vingt kilos et que j’étais une véritable brute. Et voilà que je débarquais avec mon petit mètre cinquante et à peu cinquante kilos.

LindaC’était la première fois que j’avais des ennuis. Je n’avais même jamais eu de contravention de ma vie. Je n’avais jamais été derrière les barreaux, je n’avais jamais eu de mauvaises fréquentations ni quoi que ce soit. Alors La prison ça été un choc.

BrendaLes flics n’arrêtaient pas de me demander « Mais comment est-ce que tu t’es trouvée mêler à ça ? » Et je n’avais pas d’autre réponse que l’argent. Je voulais de l’argent pour me payer une nouvelle bagnole. Mais je ne voulais vraiment faire de mal à personne…Ce qui me poussait c’était le fric, l’appât du gain.

LynnOk ma participation n’est pas très claire, ce matin là je m’étais à boire vers huit et demie mais je n’ai jamais volé personne, je n’ai jamais blessé personne, je n’ai pas ce genre de casier. C’est vrai que j’ai fait du vol à l’étalage et que je me suis prostitué, mais je n’ai jamais commis de délit grave.

Karen La compagnie des hommes me manque, c’est sûr. Il n’y a pas de visites conjugales, ni rien de ce genre.Après plusieurs années j’ai été voir le médecin, et je lui ai dit que je devenais dingue qu’il fallait qu’il fasse quelque chose. Ils m’ont envoyée au psy, et le psy m’a prescrit de la Mellaril pendant quelques mois mais cela n’a pas réduit les pulsions sexuelles, après tant d’années, on perd la boule.

LisaCe qui me sidère toujours, c’est que si une femme ne se bat pas contre un homme qui agresse et violente ses enfants, si elle ne fait rien , elle est accusée de complicité criminelle. Alors comment fait-on pour gagner, ces hommes on ne peut pas leur échapper. Et si on veut se protéger et protéger ses enfants, qu’est ce qu’il faut faire pour gagner?

Page 14: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

« Parloir intérieur » (pour des couples incarcérés en même temps pour un même crime. maison d’arrêt de femmes de Dijon France), 1991 Photo©Jane Evelyn Atwood

Page 15: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

LE THÉÂTRE SE MET EN PLACE

Too much time frappe sa force, sa brutalité

mais aussi par sa beauté. Jamais de dérive vers le pathos.Photos et récits convoquent le théâtre, le cinéma, la performance. Le livre me parle d’enfermement, de monde clos, de notre société, de femmes au bout du rouleau, de justice, d’injustice, de blessures, d’amour. Il me parle aussi des relations hommes-femmes, de la différence, du point de non retour. Comment un être humain bascule. Comment des femmes, des enfants, des familles sombrent. Et comment notre société «gère» ce naufrage. Il me parle de nous. Et des autres. Ceux que nous pourrions ignorer. Il ne s’agit pas de reproduire le livre mais d’en extraire la matière visuelle, émotionnelle et les témoignages pour créer l’objet théâtral dont je rêve.

LA PRÉSENCE DE LA PHOTOGRAPHE JANE EVELYN ATWOOD

En plus des photographies, Jane Evelyn Atwood explique dans quel contexte et comment elle a travaillé. Il me paraît important de rendre compte de cette parole- partie prenante et à l’origine de cette étude documentaire. Sur le plateau, des interventions filmées de Jane Evelyn Atwood ponctueront le spectacle.

« Je suis fascinée par les gens et par la condition humaine, notre façon de nous adapter, de vivre nos vies. J’ai toujours été intéressée par les «mondes clos», «les mondes fermés» Jane Evelyn Atwood

Page 16: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

Jane Evelyn Atwood par N.Lo Calzo

Page 17: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

MISE EN SCÈNE

l A la fois récit d’images, témoignages de vies brisées et implacable réquisitoire, le spectacle se construit comme une enquête sur l’incarcération féminine. Il rend aussi hommage au travail d’une photographe au combat généreux et sans concession. Le travail scénique insiste sur la qualité de présence, l’intimité et l’effacement de l’acteur au profit de ces femmes oubliées.

Tel que je le vois aujourd’hui : dans un espace dépouillé - chambre noire trouée d’échappées de lumière - des femmes et un homme explorent plusieurs paroles : celle des détenues et celle de l’autorité pénitentiaire. Les corps en présence ou filmés, et les voix, peut être enregistrées, amplifiées, nous racontent cet espace clos. Une parole triangulaire qui circule tout au long de la représentation : celle des détenues, celle de l’administration pénitentiaire et celle de Jane Evelyn Atwood. Il ne s’agit pas d’imiter la réalité mais de la suggérer. A partir d’un montage textuel quasi cinématographique nous voyagerons dans cette micro société qu’est la prison. Encadrés par le matériau photo, les images filmées et la matière sonore, nous travaillerons sur une qualité de présence, d’intimité, d’effacement, et sur la choralité. Etre au plus proche des photos et des récits sans les trahir.Les acteurs sont des sortes de passeurs, de funambules. Et aussi inventer l’espace du silence, du secret, l’espace de l’évasion. Sortir de l’enfermement.

Page 18: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

LES OUTILS SCÉNIQUES

Lumière

Travailler une écriture de l’ombre et de la lumière. C’est un élément très actif de la dramaturgie. Les photos sont de véritables indices de travail. Trouver un grain de la lumière, un langage palpable et impalpable de la lumière. Emprunter au cinéma, le vocabulaire de l’éclairage. Lumière, absence de lumière, clarté, pénombre : toute cette palette de densités nous permettra de mieux «voir » et entendre ces paroles de ces femmes

Photos et vidéos

Les matériaux photo-vidéo sont l’autre forme de langage qui soutiennent le spectacle. C’est un voyage visuel, visible et invisible, parallèlement à la parole, qui nous libère de l’enfermement. Photos soutiennent la narration, encadrent l’espace et les acteurs.

Une création sonore

Les photos de Jane dégagent une atmosphère incroyablement sonore. Nappes musicales et musique accompagneront, par moments, les voix des acteurs, les projections de filmées ou photos. Un prolongement de la parole. Avec la complicité de François Duguest et Thomas Matalou, nous travailleront sur une bande originale où bruits du monde carcéral, bruits du monde extérieur, bruissements de l’âme de ces femmes et musique cohabitant.

Page 19: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

Jane Evelyn Atwood

Jane Evelyn Atwood est née à New York et vit en France depuis 1971. Son oeuvre traduit la profonde intimité qu'elle entretient avec ses sujets sur de longues périodes. Fascinée par les gens et par la notion d’exclusion, elle a réussi à pénétrer des mondes que la plupart d’entre nous ignorent ou décident d’ignorer.

Elle est l’auteur de dix livres, dont Nächtlicher Alltag (Mahnert-Lueg, 1981), consacré aux prostituées de Paris ; Légionnaires (Hologramme, 1986) ; Extérieur Nuit, sur les aveugles (Actes Sud, Photo Poche Société, 1998) ; Trop de Peines, Femmes en prison (Albin Michel) et Too Much Time, Women in Prison (Phaidon, 2000), résultat de 10 années d’un travail qui reste, jusqu’à aujourd’hui, la référence photographique déterminante sur l’incarcération féminine ; Sentinelles de l’ombre (Seuil, 2004), l’aboutissement d’un travail de quatre ans au Cambodge, au Mozambique, en Angola, au Kosovo et en Afghanistan, sur les ravages de mines antipersonnel. A Contre Coups (avec Annette Lucas), quinze portraits de femmes françaises confrontées à la violence, est publié en 2006 (Editions Xavier Barral). En 2008 Haïti, une recherche en couleur réalisée sur cette île pendant trois années sort chez Actes Sud, ainsi que Badate, une histoire intime sur le phénomène des Ukrainiennes qui s’occupent des personnes âgées en Italie (Silvana Editoriale, Milan). En 2010, Jane Evelyn Atwood entre dans la prestigieuse série Photo Poche monographie avec Jane Evelyn Atwood #125 (Actes Sud). En 2011, son premier travail sur la prostitution est réédité (Editions Xavier Barral) dans Rue Des Lombards. Un livre d’entretiens entre Jane Evelyn Atwood et Christine Delory-Momberger sort chez Andre Frere Editions dans la collection, Juste Entre Nous, en 2015.

L’oeuvre de la photographe a été récompensée par des prix internationaux parmi les plus prestigieux, dont : la première bourse décernée par la Fondation W. Eugene Smith en 1980 ; un Prix de la Fondation du World Press Photo d’Amsterdam en 1987 ; en 1990, le Grand Prix Paris Match du Photojournalisme ainsi que le Grand Prix du Portfolio de la Société Civile des Auteurs Multimédia (SCAM) ; le Prix Oskar Barnack/Leica Camera en 1997 ; et un Prix Alfred Eisenstaedt en 1998. En 2005, elle s’est vue décerner le Charles Flint Kellogg Award in Arts and Letters de Bard College, U.S.A. En 2011 elle aura sa première grande rétrospective à la Maison Européenne de la Photographie à Paris et au Botanique à Bruxelles, Belgique en 2013 – 2014. Une partie de cette rétrospective est présentée à l’Imagerie de Lannion, Bretagne, en 2014.

Page 20: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

Fatima Soualhia Manet Fatima Soualhia-Manet est comédienne et metteur en scène. Elle intègre la classe libre du cours Florent en 1987. Ensuite elle joue dans des mises en scène de Camilla Saraceni, Daniel Mesguich, Alain Milianti, Jean Pierre Vincent, Serge Tranvouez, Fanny Mentré, Christophe Casamance, Claudine Pellé, Dominique Terrier , Rachid Boudjedra, Xavier Schaeffers, Jean Deloche et Eduardo Manet.En 2017-18, elle joue dans « Une Commune » de Guillaume Cayet mise en scène par Jules Audry.En 2017, elle joue dans Babacar de Sidney Ali Mehelleb au théâtre 13 et dans Feu pour feu de Carole Zalberg mise en scène par Gerardo Maffei au théâtre de Belleville et Cherchez la faute de François Rancillac au théâtre de l’Aquarium et en tournée.De 2012 à 2017, elle interprète  Marguerite et moi ( Duras, libre parole) spectacle autour des entretiens de Marguerite Duras, qu’elle met en scène avec Christophe Casamance.

De 2002 à 2015 elle est un membre co-fondateur du collectif DRAO. Le Collectif DRAO se constitue en 2002 au Théâtre de la Tempête et rassemble des comédiens d’horizons et d’expériences diverses. A travers un répertoire contemporain, ils défendent un processus de création collectif où ils partagent la responsabilité de la mise en scène. Six créations naissent de cette collaboration. Elle participe à toutes les créations du collectif en tant qu’actrice et co-metteur en scène2015 : création de « Quatre Images de l’amour » de Lukas Bärfuss2012 : création de « Shut your mouth » d’après Pialat, Bergman, lars Nören et Jon Fosse2010 /2011 : « Petites histoires de la folie ordinaire » de Petr Zelenka2008/2009 : « Nature Morte dans un fossé » de Fausto Paravidino2006/2007 : « Push Up » de Roland Schimmelpfennig2003 /2004 : « Derniers remords avant l’oubli » de Jean-luc LagarceDe 2001 à 2010, elle collabore avec la compagnie Métro Mouvance en tant que comédienne et metteur en scène sur les chantiers Jean-Luc Lagarce et Howard Barker et et co-met en scène Juste la fin du monde de Jean Luc Lagarce et Dom Juan de Molière.En 2003, elle adapte et interprète le roman La Conversation de Lorette Nobécourt. Elle a réalisé les films vidéo Processus d’actrices et Traverses ou l'âge d'or de la Loco. Au cinéma, de 2014 à 2015, elle joue dans les films de Laurent Larivière, Petr Zelenka, et Grégoire le Prince Ringuet .Elle prépare actuellement un chantier de recherche autour d’Ulrike Meinhof et Bobby S, qui seront présentés en 2018 à Anis Gras. Et en parallèle donne des cours au centre pénitentiaire de Fresnes.

En 2018-19, elle jouera dans « Roi et Reine » de Christophe Casamance mise en scène de l’auteur.

Photo©Yan Duffas

Page 21: Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet · 2019. 12. 19. · Projet théâtral & conception vidéo de Fatima Soualhia Manet. Actrice, soir apr s soir, on est

Photo©Jane Evelyn Atwood

Contact Fatima Soualhia Manet / [email protected] 06.15.76.58.98