Projets de retour Projets d’avenir · 2016-06-15 · tion (AVRR) est un volet indispensable pour assurer une approche globale de la gestion des migrations. Son but principal est

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Histoire de réussites de migrants de retour dans le cadre du projet «AVRR suisse»

Schweizerische EidgenossenshaftConfédération suisseConfederazione SvizzeraConfederaziun svizra

Département fédéral de justice et police DFJPSecrétariat d’Etat aux migrations SEM

Projets de retour ... Projets d’avenir

Programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration des Tunisiens venus de Suisse

«AVRR suisse»

IOM • OIMThe Migration Agency

Organisation internationale pour les migrations (OIM)6, Passage du Lac du Bourget - BP. 77 - Les Berges du Lac 1 - 1053 Tunis - TUNISIETél. : (+216) 71 860 312 / 71 960 313 • Fax : (+216) 71 962 385E-mail : [email protected] • Web : http://tunisia.iom.int/Les opinions exprimées dans les articles et contributions intégrées dans ce manuel sont exclusivement

celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles de l’OIM ou de ses partenaires.

Copyright © Organisation internationale pour les migrations (OIM Tunisie 2015).Tous droits réservés. Aucun élément de la présente publication ne peut être reproduit, archivé ou transmis par quelque moyen que ce soit – électronique, mécanique, photocopie, enregistrement ou autres – sans l’autorisation écrite préalable de l’Organisation internationale pour les Migrations, OIM Tunisie



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Projets de retour... Projets d’avenir



Les mouvements de contestation populaire de 2011 en Tunisie ont eu un impact significatif sur le nombre de Tunisiens qui ont décidé de tra-verser la Méditerranée vers l’Europe dans l’espoir d’y trouver de meil-leures conditions de vie.

Le Secrétariat d’Etat aux Migrations suisse a fait appel à l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et à son expérience pour mettre en œuvre le Programme « Aide au retour volontaire et à la réinsertion par le travail des Tuni-siens venus de Suisse «AVRR suisse» à destination des Tunisiens déboutés du droit d’asile en Suisse.

Face aux défis légaux, sociaux et économiques rencontrés par les migrants Tunisiens en Suisse, le Pro-gramme a permis de donner l’oppor-tunité aux migrants qui souhaitaient revenir volontairement au pays, de développer un projet de réintégra-tion soutenu par l’OIM dans leurs régions d’origine en leur assurant un revenu.

Le programme d’assistance com-mence par l’accueil, le conseil, et le cas échéant l’organisation du retour volontaire des migrants et leur ac-compagnement à l’aéroport en Tu-nisie, avec une attention particulière portée aux personnes vulnérables, et aux migrants nécessitant un ac-compagnement médical.

L’OIM Tunisie gère la réinsertion des Tunisiens de retour par la mise en place de projets de réintégra-tion à travers la création d’activités génératrices de revenus, à travers un soutien financier d’entre 3 000 et 15 000 CHF, avec possibilité de s’associer avec des personnes de la communauté pour monter des pro-jets plus importants.

Des partenariats avec des institu-tions locales ont été mobilisées afin d’accompagner les migrants de re-tour dans l’élaboration du montage de leurs projets de réintégration, mais aussi pour assurer le renforce-ment de leurs capacités, en vue de garantir la durabilité de leur intégra-tion socio-économique au sein de leur communauté.

L’assistance au retour volontaire et à la réintégra-tion (AVRR) est un volet indispensable pour assurer une approche globale de la gestion des migrations. Son but principal est d’assurer un retour et une ré-intégration dignes, ordonnés, et efficaces pour les mi-grants qui souhaitent rentrer de leur plein gré dans leur pays d’origine. Préserver les droits des migrants, assurer leur protection et leur bien-être, et améliorer les perspectives de leur réinsertion sont des actions pour lesquelles l’OIM continue à œuvrer pour les migrants de retour. L’ AVRR permet de développer des activités visant à réduire au minimum la migration irrégulière par des voies dangereuses, tout en contri-buant au développement des communautés de ces migrants.

À l’heure actuelle, l’OIM met en œuvre dans le monde plus d’une centaine de programmes d’aide au retour volontaire et à la réintégration, notamment dans les pays du Processus de Rabat, comme c’est le cas de la Tunisie.

Le Programme « AVRR suisse », mis en œuvre entre juillet 2012 et décembre 2015, s’est révélé par-ticulièrement efficace et innovant, puisqu’il a inscrit l’AVRR dans une approche de protection durable du migrant de retour, qui se veut inclusive, multidimen-sionnelle et multisectorielle. Grâce à cette démarche, 723 migrants Tunisiens de retour ont été assistés et 520 microprojets de réinsertion socio-économique ont été financés sur tout le territoire tunisien, avec un suivi individuel des cas et une réponse adaptée à leurs besoins, notamment en termes de formations et de renforcement de capacités.

Ainsi, le Programme « AVRR suisse » a permis d’ac-compagner les migrants Tunisiens de retour à se réin-tégrer dignement dans leur communauté en tant que porteurs de projets, et ce, de manière durable. Grâce à ce Programme des centaines d’emplois au sein des familles et des communautés de ces migrants de re-tour ont également été créés. Cette approche globale a consolidé l’apport du Programme comme un outil de développement local.

Lorena LandoChef de Mission OIM Tunisie

« Projets de retour - projets d’avenir » me semble un titre approprié pour ce document. Il résume bien l’aspiration de ce Programme, à savoir de réussir la réintégration de Tunisiens en situation irrégulière qui rentrent volontairement depuis la Suisse.

Au-début de ce projet en 2012, nous ne savions pas combien de Tunisiens opteraient pour le retour. Leur nombre s’est finalement révélé être important: 723 personnes sont rentrés dans le cadre de ce Programme, dont 90% jusqu’en avril 2013. Avec nos partenaires, nous avons mis en place les structures appropriées pour contribuer à la réussite de la réinté-gration : formation obligatoire de développement de business plans pour tous les retournés désirant mon-ter un projet de réintégration, 44 réunions de comité de pilotage ayant validé un total de 527 projets créant 951 emplois, mise en place d’un monitoring et d’un accompagnement post-création par la CONECT et l’Office d’Elevage et de Pâturage (OEP) du Ministère de l’Agriculture.

Certes, il n’existe pas de garantie de réussite pour la réintégration, et pas tous les retournés sont des entrepreneurs nés. Par contre, je suis convaincue que le travail en partenariat nous a permis de dé-ployer tous les efforts pour que nos projets de retour puissent devenir des projets d’avenir. Ce Programme spécifique a été réalisé dans le cadre du partenariat migratoire mis en œuvre entre la Suisse et la Tuni-sie. Aujourd’hui, l’aide au retour volontaire constitue toujours une priorité pour la Suisse et les prestations de l’aide au retour individuelle demeurent accessibles.

Excellence Rita Adam Ambassadeur de Suisse en Tunisie

Le gouvernement tunisien accorde un intérêt par-ticulier à l’insertion dans la vie sociale et économique des migrants tunisiens de retour au pays; il considère leur apport enrichissant et nécessaire, au développe-ment régional et local de notre pays qui constitue la première priorité du gouvernement. La stratégie na-tionale de migration en cours de finalisation fixe les modalités et mécanismes à mettre en œuvre pour garantir la réussite de cette insertion.

Je considère que le Programme «AVRR suisse» mis en place par l’OIM au profit de 723 migrants de re-tour volontaire en Tunisie durant les trois dernières années, tombe à point nommé pour soutenir l’effort du gouvernement dans ce domaine et offre à nos responsables en charge du dossier une opportunité certaine pour accompagner les bénéficiaires dont l’engouement était déterminant pour la réussite des projets préconisés et s’ouvrir sur l’expérience com-parée dans le domaine, ce qui permet d’enrichir leur savoir et de consolider leur savoir faire.

Je félicite tous les intervenants qui ont contribué à la mise en place de ce Programme qui traduit l’exempla-rité de la coopération tuniso-suisse que nous tenons à consolider dans l’intérêt de nos deux pays et nous comptons également sur notre partenariat privilégié avec l’OIM pour réussir tous nos programmes ten-dant à l’amélioration des conditions de nos migrants.

La Tunisie Post Révolution a plus que jamais besoin du soutien de tous les pays amis et partenaires pour faire face aux grands défis de l’ère démocratique en l’occurrence l’emploi et l’investissement.

M Belgacem Sabri, Secrétaire d’Etat de la Migration

et l’Intégration Sociale

CONTEXTE

Morsi DRIDI, peintre, Bizerte

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Mansour El HOSNI30 ans, Sfax

Mansour est un jeune Maîtrisard en com-merce originaire de Jbeniana. Après de lon-gues années de chômage, il a décidé de quit-ter irrégulièrement la Tunisie à la recherche d’un emploi à l’étranger.

En Suisse, Mansour a trouvé dans le Pro-gramme d’assistance au retour volontaire une opportunité de rejoindre sa famille avec un projet de réintégration. A son retour en 2012, il contacte l’OIM et y soumet son dossier : il souhaite développer son activité d’agriculteur avec l’installation de serres agri-coles.

Tout commence donc par le financement de 4 serres agricoles puis Mansour débute son ac-tivité par la plantation de piments sous serres. Cette activité coïncide avec la hausse des prix des piments. Sa saison a pu être très rentable.

De semaines en semaines, Mansour peut alors vendre ses propres productions, grâce à la qualité de l’eau et de l’aménagement de son terrain. Avec la qualité de ses cultures, il arrive ainsi à obtenir une marge de profit considérable. Ce profit lui permet alors de donner du travail à trois employées de plus dans sa ferme.

Maintenant qu’il est à la tête de cette activité qui emploie sept personnes en pleine saison, Mansour explique qu’il est très content de son projet et que celui-ci fonctionne bien. Il espère aussi réussir à s’agrandir encore, en rajoutant l’élevage de bétail à ses activités horticoles. Son meilleur souvenir demeure le jour où il a vendu sa première récolte de piments.

« La terre est généreuse : donne-lui un peu et elle te le rendra à sa manière »

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l’assistance au retour

En Suisse, le migrant obtient des conseils en vue du retour volontaire et des clarifications relatives aux possibilités de réintégration avant le départ auprès de l’OIM en Suisse et des autorités cantonales. Le bénéficiaire peut prendre une décision informée sur son retour volontaire en Tunisie et s’inscrire au Programme s’il le souhaite. L’organisation du vol de retour et un accompagnement si né-cessaire sont alors mis en place par l’OIM en Suisse.

A son arrivée à l’aéroport, l’OIM Tunis se charge d’accueillir le bénéficiaire du Pro-gramme «AVRR suisse», et prend en charge les frais de déplacement afin de permettre au migrant de rentrer vers sa région d’origine .

Le bénéficiaire prend contact par la suite avec le bureau de l’OIM à Tunis ou à Sfax : l’équipe du Programme «AVRR suisse» explique au bénéficiaire les modalités du Programme et l’aide financière qu’il peut demander, ainsi que les documents à fournir pour constituer son dossier.

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la réintégration en TunisieAprès son retour en Tunisie, le bénéficiaire suit une formation obligatoire avec l’Agence Nationale d’Emploi et Travail indépendant (ANETI) ou encore avec la Confédération des Entreprises Citoyennes Tunisiennes (CONECT). Ces deux organismes guident les bénéficiaires pour créer leurs plans d’affaires requis pour constituer leur dossier.

L’équipe de l’OIM présente le projet du bénéficiaire aux membres du Comité de Pilotage qui analysent le dossier et valident le projet s’il est fiable, sinon, il devra être resoumis.

Une fois les projets sont validés, l’OIM paye directement les fournisseurs auprès des-quels les bénéficiaires souhaitent obtenir du matériel, du bétail ou la marchandise né-cessaire à leurs projets.

Six mois après le paiement, l’OIM rend visite au bénéficiaire pour constater l’avancement de son projet. Un accompagnement post-création des microprojets est aussi assuré par CONECT et l’Office d’Elevage à travers des visites et conseils personnalisés, des forma-tions post-création et des ateliers de mise en relation avec les organismes d’appui locaux.

Moez CHAIEB28 ans, Sfax

« L’élevage ovin m’a permis de subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille »

A peine quatre mois après la révolution, Moez décide de par-tir en Europe pour chercher de nouveaux horizons. Faisant tou-jours face à des difficultés pour son insertion professionnelle en Suisse, il a décidé de prendre le chemin du retour vers la Tunisie. Au fond, il a compris que la réalité n’a rien à voir avec le rêve qu’il cherchait en traversant la Médi-terranée. Aujourd’hui, il est en Tu-nisie bénéficiaire du projet d’aide au retour volontaire, et il a créé son propre projet d’élevage ovin qu’il gère avec l’aide de sa famille.

Moez affirme qu’il est désormais plus mature avec plusieurs projets en tête, ce qui le rend déterminé à ne plus envisager un autre départ

loin du pays, encore moins de ma-nière irrégulière. Il ne laisse rien au hasard, son esprit pragmatique lui permet d’avoir une stratégie d’achat et de vente pour réus-sir à obtenir le plus de bénéfices possibles sachant que les terrains qui l’entourent et qui sont une propriété familiale, lui permettent d’assurer l’eau et la nourriture gratuitement à son bétail.

Avec toutes les dépenses qu’il a prévues, il affirme qu’il fait de son mieux pour mettre de côté de l’argent et ce en travaillant en parallèle en tant qu’électricien, un domaine dans lequel il a six ans d’expérience acquise avant son départ en Europe.

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Parcours de réintégrationdes bénéficiaires «AVRR suisse» en Tunisie

Formation obligatoire pour la mise en place d’un microprojet

Soumission dossier au Comité de Pilotage (COPIL) et approbation

Counselling

Soumission dossier au Comité technique (Bénéficiaires de Sfax)

Payement des fournisseurs et livraison

Monitoring (après 6 mois)

Accompagnement post-création (visites et conseils personnalisés, formations et ateliers)

Installation du projet



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L’expérience migratoire européenne de Tahar se résumait à une année pleine de risques et de difficultés à trouver un emploi stable et à pouvoir régulariser sa situation là-bas. Après avoir tenté sa chance en Suisse, il décide de rentrer en Tunisie dans le cadre du Pro-gramme «AVRR suisse» et bénéficier d’une assistance à la réintégration afin d’avoir son propre projet. Il n’hésite pas à faire un pas vers une conseillère d’aide au retour.

La décision du retour n’était pas très dure à prendre pour Tahar et il n’a pas eu de mo-ment de réflexion pour rentrer en Tunisie et monter son projet avec l’aide de sa famille et de ses amis.

Aujourd’hui, Tahar possède un Club-Internet en plein centre de Radès (Ben Arous), dans un quar-

tier animé. Son projet est plus que rentable car il draine une clientèle diversifiée venue pour faire des recherches sur la toile ou pour se divertir avec les jeux vidéo ou encore pour faire des pho-tocopies.

Tahar alterne la permanence avec son frère et un ami afin de garder le Club-Internet ouvert de 7h30 jusqu’à 3h du matin. En bon gérant, Tahar économise pour construire un garage dans le jardin de la maison familiale qui se trouve à proximité de son entreprise, et ce afin d’y réinstaller son Club. Cela lui permet-tra d’éviter la charge du loyer, d’en tirer en-core plus de profit pour élargir son activité et planifier, un jour, d’autres projets encore plus ambitieux.

Tahar HAjjAjI27 ans, Ben Arous

« Mon Club-Internet : la nouvelle destination des jeunes de ma cité »

Ben Arous


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Ismail ISSAOuI31 ans, Sousse

« J’ai eu le rêve d’avoir mon propre commerce avant même de migrer »

Nebil BElDI35 ans, Tunis

« J’économise pour commencer une nouvelle activité»

Bénéficiaire du Programme «AVRR suisse», Ismaïl a pu commencer un petit commerce de fruits et de légumes dans sa région. Vue son expérience passée dans ce domaine avant de migrer, il a réussi son intégration avec un projet rentable.

Ismaïl est un jeune très jovial, chaleureux avec une touche d’humour nécessaire pour attirer les clients et les fidéliser. Ça se ressent dans les yeux des personnes attirées par les étales d’Ismaïl.

Son magasin au centre de Sousse ne désemplit pas. Et malgré la hausse vertigineuse des prix des fruits et légumes, l’affaiblissement du pouvoir d’achat, les affaires d’Ismaïl se portent bien car il est organisé et méticuleux.

Il a ainsi pu employer deux autres individus qui l’aident. Ismaïl, compte sur la stabilité du pays dans les prochains mois pour pouvoir agrandir son activité et acheter une voiture de travail.

Satisfait de sa situation personnelle, Ismaïl est content d’élever ses deux enfants dans sa terre natale Sousse, entre ciel ensoleillé et mer. Il a plein d’idées, de projets, et il est content surtout, de pouvoir vivre harmonieusement avec sa famille. Le souvenir de l’exode européen n’est plus vivace, il a gardé des séquelles , mais il envisage le futur sereinement.

A son retour en septembre 2012, Nebil a bénéficié d’une aide financière afin de lancer son projet de réintégration à Tunis, il a fait le choix d’ouvrir un commerce ambulant. Dans sa camionnette, Nebil sillonne les rues du Grand Tunis, Hammamet et Sousse afin de vendre des denrées alimentaires non périssables dans les marchés. Il est installé

dans la Cité Zouhour, à Tunis. Pour mettre en place ce projet, Nebil a eu le soutien de deux personnes (ses deux partenaires), l’un membre de sa famille et l’autre issu de son village. Chacun d’eux a un rôle clairement défini : en effet l’un l’aide à vendre ses produits alimentaires lors des déplacements dans les régions, et l’autre intervient pour gérer le

stock de marchandises et nettoyer le local.

Pour son futur avenir, Nebil a beaucoup de projets en tête. Il assure vouloir agrandir son activité sur le long terme, et recruter ainsi du personnel supplémentaire afin de l’aider dans l’accomplissement de ses activités de ventes.

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Formation de bénéficiaires

Une fois les bénéficiaires sont de retour en Tunisie, ils suivent une formation obligatoire en gestion de micro-entreprises. Durant cette formation, les porteurs de projet sont ca-pables d’élaborer un plan d’affaires qui détaille l’estimation de leurs profits, leurs dépenses, une analyse du marché et une évaluation des coûts.

Ceci a été rendu possible grâce au soutien de l’ANETI et de la CONECT, qui ont assuré ces formations, pour un groupe de 536 béné-ficiaires.

M. Walid KAllElFormateur CONECT« Les bénéficiaires qui sont de retour de la Suisse ont gé-néralement un niveau d’éducation primaire et secondaire. Mal-

gré cette contrainte, on a réussi à adapter les concepts financiers et économiques à leurs besoins comme nouveaux porteurs de pro-jets.

Avec une assistance individuelle, et un esprit d’entraide entre les bénéficiaires au cours de la formation, ils ont pu développer un plan d’affaires réaliste, vues leurs expériences »

Bilel BEN HAMIDA24 ans, Bizerte

« Je suis devenu l’icône de la connexion Internet dans ma commune »

Bilel Ben Hmida est l’exemple type du jeune sociable, ambitieux et déterminé. C’est un garçon passionné de nouvelles technologies de communication et adepte de l’Internet. Il a voulu vivre entièrement de sa passion, fructifier ses connaissances informatiques et mettre un terme à sa condition de migrant irrégulier en Europe.

Une fois de retour au pays, Bilel a ouvert son « Club-Internet » à Bizerte, juste dans le ga-rage familial.

Son étude du marché était pertinente. En plus d’épargner sur le coût de la location du magasin, Bilel peut laisser son Club ouvert jusqu’à des heures tardives (notamment les

week-ends, lors des vacances ou du mois saint de ramadan). En outre, la localisation de son Club est idéale. Le Publinet est situé dans un quartier très animé et proche d’une école et d’une faculté. La présence de la clientèle, essentiellement jeune, est garantie toute la journée, du matin au soir.

Bilel estime qu’il aime son travail et qu’il joint toujours l’utile à l’agréable. Il a établi une re-lation privilégiée avec les jeunes, en discutant avec eux de manière ouverte. Il est devenu leur confident, leur « grand-frère ». Passion-né pour son activité, les jeunes du quartier le voient déjà comme une icône, un véritable modèle à suivre.

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l’AVRR à Sfax : un projet pour le développement local

Les retours des migrants Tunisiens depuis la Suisse se font dans toute la Tunisie, en par-ticulier dans des bassins emblématiques de l’émigration, comme le gouvernorat de Sfax. Bien que le pôle urbain de la ville de Sfax soit réputé par son dynamisme économique, une grande partie des délégations du gouverno-rat, telles que Jbeniana ou El Amra, restent à faible tissu économique.

Avec un grand nombre de bénéficiaires origi-naires de ces délégations (Jbeniana, Elamra, El-hencha, Bir Ali) le Programme «AVRR suisse» a renforcé le développement de ces régions par le financement de 274 microprojets de migrants de retour.

Moyennant un bureau régional et un comité technique constitué par les partenaires lo-caux à l’échelle du gouvernorat de Sfax, l’OIM Tunisie a mis en place une approche locale dans la gestion du Programme, afin que ce-lui-ci puisse assurer une contribution efficace au développement local de Sfax à travers la création d’emploi et la redynamisation des économies de ses délégations les plus isolées.

lazhar SAlHI43 ans, Sfax

J’ai une vision de plus en plus claire maintenant concernant mon avenir

Lazhar Salhi a décidé de partir en Europe dans une barque avec une trentaine de per-sonnes cherchant un avenir meilleur dans un continent inconnu. Il part en laissant derrière lui une mère seule, dont le sentiment est par-tagé entre la peur et l’espoir pour son fils, qui s’engageait dans une aventure aux consé-quences inconnues et risquées.

Vu les conditions difficiles et le manque d’op-portunités, Lazhar commence à réfléchir sé-rieusement au retour mais il refuse de reve-nir les mains vides après toutes ces années puisqu’il il ne veut pas décevoir son entou-rage, surtout sa mère.

Le Programme «AVRR suisse» est venu à point nommé pour qu’il décide de rentrer en Tunisie et ouvrir sa propre menuiserie dans la région de Jbeniana (gouvernorat de Sfax), un domaine dont il excellait avant son départ et pour lequel il a obtenu un diplôme.

Maintenant, Lazhar est menuisier avec deux apprentis, dont son neveu de 21 ans. Il su-pervise, forme et transmet sa passion pour le travail du bois, ce qui rend son travail plus passionnant. Son activité est variée entre la peinture du bois et la fabrication des meubles.

Ce que souhaite Lazhar en ce moment, c’est d’agrandir son projet, et ce dès que ses reve-nus lui permettront de le faire.

Sfax

310 : Nombre de retours dans le Gouvernorat de Sfax

274 : Nombre de projets approuvés et financés à Sfax

565 : Nombre d’emplois directs crées à Sfax

37 : Nombre de formations organisées avant et après installation des projets à Sfax

1 700 000 CHF : Budget total de financement des micro-projets à Sfax

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le succès des petits métiers

Dans le cadre du Programme «AVRR suisse», plus de 50 projets ont été financés pour les bénéficiaires qui ont des compétences en acti-vités artisanales. Des ateliers de soudure, me-nuiserie, confection, coiffure ont été installés dans différents régions du pays.

Bien que la majorité des migrants de retour n’ont pas forcément de compétences en pe-tits métiers, ce type de travaux rencontrent un franc succès dans les villages d’origine des bénéficiaires. Ces compétences sont acquises soit en Tunisie avant de migrer, soit durant le séjour dans un pays européen. La majorité sont des diplômés et ils ont suivi une forma-tion professionnelle, mais ils n’ont pas trouvé l’occasion ni le financement pour installer de projet. Dans l’espoir de trouver un emploi en Europe, ils ont rencontré des difficultés vu la crise économique et ont trouvé dans le Pro-gramme «AVRR suisse» une opportunité de réaliser leurs projets d’avenir. Certains de ces petits ateliers ont créé des emplois pour les jeunes qui ont une formation professionnelle.

Adel FARjAllAH38 ans, Sfax

« Je n’ai pas eu l’occasion d’exercer mon métier à l’étranger, avec l’aide au retour je fournis de l’emploi à des jeunes diplômés de ma communauté. »

Ayant un diplôme de soudure, le jeune Adel Farjallah a décidé de tenter sa chance dans le prétendu «eldorado européen». Faute de travail décent à l’étranger, l’expérience a été plutôt difficile pour ce père de famille, qui envoyait régulièrement l’argent nécessaire pour subvenir aux besoins de sa femme et de ses deux enfants.

Le Programme «AVRR suisse» est venu au moment opportun pour Adel qui n’a pas hésité à rentrer pour ouvrir un atelier de soudure dans sa région d’origine. Mainte-

nant, il emploie deux autres personnes avec lui et son carnet des commandes ne cesse de croître.

Il continue à faire un travail de qualité, très minutieux tout en respectant les délais afin de satisfaire les exigences des clients. Il a réussi à se faire un nom et à fidéliser sa clientèle vu que dans la région d’El Amra (gouvernorat de Sfax), les soudeurs sont assez peu nombreux. Le slogan d’Adel est « continuer d’asseoir ma réputation pour continuer à grandir ».

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jihed BEN jADlA26 ans, Zaghouan

« C’est plus qu’un projet, c’est ma nouvelle vie.. »

Fethi ROMDHANI41 ans, Kairouan« Une aide qui a contribué au bien-être de ma famille »

Le Programme «AVRR suisse» s’est avéré être pour Jihed ce petit signe du destin lui permettant de changer sa vie. C’est durant le counselling avec la conseillère d’aide au retour que Jihed confie sa volonté de reprendre le projet familial en Tunisie de vente de volailles, en tentant de le moderniser.

Aujourd’hui, Jihed est présent tous les jours sur le marché central d’El Fahs pour vendre sa marchandise et assurer une recette journalière importante. Quand on regarde son local, on remarque des poulets en peluche un peu partout et on entend les chants d’un petit oiseau dans sa cage, une ambiance qui dénote l’attachement de Jihed à son travail et à l’environnement des volailles.

Jihed a beaucoup d’ambitions. Il souhaite développer son projet et pouvoir vendre le plus de volailles possible sur le marché. Il axe son travail sur l’aspect relationnel et l’amélioration qualitative de ses produits frais.

Le jour où Fathi a entendu parler du Programme, il a tout de suite voulu faire partie des bénéficiaires de ce Programme. Fathi Romdhani affirme que sa femme lui faisait part de son inquiétude sur leur situation et qu’elle lui demandait toujours de rentrer au pays.

Actuellement, Fathi possède une épicerie bien située en plein centre de Kairouan. Il a ouvert son petit magasin dans son garage, et l’a nommé «Epicerie Romdhani». Il a tissé des liens étroits avec ses clients, leur faisant bénéficier de paiements différés, tout en tenant à jour un cahier dans lequel il note soigneusement les noms des clients qui payent leurs marchandises à crédit. Il nous confie qu’avant d’ouvrir son épicerie, la comptabilité n’était pas sa tasse de thé ! Maintenant, il jongle aisément entre les chiffres et ne laisse rien lui échapper.

Fathi est souriant et confiant, il a des plans futurs pour lui et sa famille. Puisqu’il possède deux autres garages vides, il compte ouvrir deux autres projets avec l’argent qu’il a accumulé en épargnant. Il répète sans cesse que l’aide à la réintégration a contribué au bien-être de sa famille et à son équilibre intérieur : sa femme l’aide dans son travail et elle est vraiment ravie que son mari soit devenu plus responsable et entreprenant.

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Mourad MSAlMI35 ans, Sfax

« Mes amis sont mes partenaires dans le projet. Ensemble nous sommes plus motivés ! »

Mourad est un jeune originaire de Jbeniana qui a migré irrégulièrement vers l’Europe pendant la révolution. Après avoir quitté l’école, il se trou-vait dans son village sans emploi pendant des années. En 2011, il a décidé de tenter sa chance avec ses amis et a pris le bateau vers l’Italie mais sa situation irrégulière a entravé son embauche en Suisse. Le Programme d’aide au retour et à la réintégration l’a motivé afin de rejoindre sa fa-mille et pour commencer une nouvelle vie dans son village natal. En suivant les recommandations de son oncle, un ingénieur agronome, Mourad a décidé d’implanter sa ferme agricole dans la terre de ses parents avec l’installation de quelques serres agricoles pour culture de piments en hors saison. Autour des serres agricoles, il a di-versifié ses activités moyennant l’intégration de petits élevages. Il a affirmé que c’est grâce à ses partenaires et surtout au soutien technique de son oncle qu’il a réussi son projet qui permet désormais d’assurer un revenu décent à plus de 5 familles dans la région.

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Ichraf BEN YAHIA32 ans, Ben Arous

« Je suis un exemple typique de la femme tunisienne courageuse »

Genre, Retour et Microprojet: l’expérience du Programme «AVRR suisse»

Les bénéficiaires du Programme «AVRR suisse» sont en grande majorité des hommes (99%), néanmoins, parmi le groupe de personnes ayant pu bénéficier du soutien du Programme dans la mise en place d’un projet de réintégration, se trouvent 2 femmes, l’une de Tunis et l’autre de Bizerte. Leurs projets sont dans le commerce des accessoires et articles cadeaux.

D’après l’expérience du Programme, ces deux femmes ont montré un dynamisme et une motiva-tion immenses pour que réussisse leur projet : le Programme «AVRR suisse» leur a sans aucun doute offert une plateforme pour leur propre développe-ment personnel et professionnel, ainsi qu’une plate-forme nécessaire pour leur autonomisation.

Dans le cadre de la mise en place des projets com-munautaires, une centaine de femmes rurales ont pu être employées dans les activités d’élevage et les cultures en plein champs ou sous serres. L’OIM avec ses partenaires se sont assurés que leur condition de travail étaient bonnes et ce, à travers des visites de terrain régulières.

Zohra Hamdi travaille avec un bénéficiaire

AVRR dans son projet d’élevage de vaches à

Kairouan.

Auparavant fonctionnaire de l’Etat, avant de subir des problèmes dans son travail (pen-dant la révolution), Ichraf s’est sentie obligée de partir de son pays. Elle a vécu en Suisse deux années avant d’avoir un accident qui l’a handicapée terriblement. En entendant parler du Programme «AVRR suisse», Ichraf a sou-haité en bénéficier pour ouvrir un projet de «vente d’articles d’accessoires pour femmes et articles cadeaux».

Les ventes s’annoncent prometteuses au vu du nombre important des commandes, non seulement des gens habitant Ezzahra (lieu de son commerce situé à la banlieue sud de la

capitale), mais aussi des localités proches de Ben Arous. Ichraf a embauché une vendeuse pour l’aider et elle envisage sérieusement d’agrandir sa boutique car elle a tissé des liens étroits avec sa clientèle, notamment féminine, et dispose d’un portefeuille non-négligeable d’habituées.

Maintenant, grâce à son projet, Ichraf retrouve doucement l’espoir et le sourire, après tant de péripéties dans sa vie. Elle travaille ardem-ment et retrouve un sens à sa vie. La peur et l’angoisse de l’inconnu sont derrière elle car elle est autonome et vit dignement de son commerce.

Ben Arous

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Depuis l’âge de 16 ans, Youssef vivait de la pêche avec sa famille, en attrapant des pois-sons, des poulpes et des fruits de mer au large des côtes tunisiennes. L’aide à la réintégration a été une occasion pour Youssef de reprendre son métier mais avec plus de défis tant que porteur de projet.

Youssef est content de vivre à nouveau dans sa ville natale d’El Amra et d’avoir contribué à

donner du travail dans sa communauté. Il est également très satisfait de participer aux ac-tivités de pêche traditionnelle dans sa chère région sfaxienne. Fort de sa réussite, il encou-rage tous les Tunisiens qui sont dans la même situation que lui a vécu en Europe, à revenir apporter leur force de travail à leur région d’origine et de soutenir ainsi le développe-ment local.

Youssef MNASSRI35 ans, Sfax

« Ce n’est pas facile de rentrer. Même si on n’arrive pas à économiser en travaillant, on ne peut pas revenir sans rien apporter à la communauté. »

En effet, l’aide à la réintégration du Pro-gramme «AVRR suisse» ne consiste pas en une simple aide financière, mais implique tout un accompagnement pour garantir un avenir durable aux projets des bénéficiaires. Youssef participera donc à 3 semaines de formation pour la création d’entreprise avec l’ANETI. Cette formation lui permet de bien définir les ressources et les capacités nécessaires à son projet de pêche. Youssef ne regrette pas ce délai : la formation de l’ANETI lui a permis de savoir comment gérer un projet avec 4 par-tenaires, et maintenant qu’il est propriétaire de sa barque de pêche, lui et ses coéquipiers arrivent à obtenir entre 400 et 500 dinars par sortie en mer. Youssef arrive ainsi à faire vivre sa famille, payer ses partenaires et mettre de l’argent de côté pour réparer son moteur ou changer ses filets. Aujourd’hui, il mène une vie paisible, même si la pêche n’est pas une activi-té facile, et qu’il faut toujours savoir souffrir et s’adapter aux intempéries de la mer.


Sfax

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Kamel ISMAIl52 ans, Mahdia

« C’est mon projet de retour... mon projet de retraite »

Khaled MAROuEN23 ans, Gafsa

« Même si mon projet n’a pas réussi, je cherche toujours un business qui me convient »

Avec l’aide octroyée par le Programme «AVRR suisse», Kamel a pu ouvrir un atelier de confection en achetant trois machines à coudre avec les outils de couture nécessaires tels que les ciseaux, les fils, les tissus, etc…

Pendant que Kamel confectionne, avec passion, les habits pour femmes, son frère Nasser est tenu de les vendre dans les souks hebdomadaires de la capitale. Il vend des

jellabas, des robes et autres habits féminins.

La croissance de son projet, situé dans un quartier populaire et très densément peuplé à Mahdia, est phénoménale. Quelques mois après la mise en marche de son atelier de confection, le changement de son atelier est notoire. Désormais, il y a plus de machines à coudre et il a employé deux ouvriers, Fathia et Mahmoud à plein temps, pour assurer

le travail de confection. Il nous assure que plusieurs fois par mois, il requiert la présence de trois autres femmes qui confectionnent des habits pour satisfaire des commandes ponctuelles de clients. A cet effet, Kamel envisage la possibilité d’un crédit de la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS) afin de développer son activité et surpasser la concurrence.

Khaled est un jeune âgé de 23 ans qui a migré vu les conditions difficiles de sa famille. Il a quitté assez tôt l’école et a essayé en vain de trouver un travail décent à Gafsa.

A son retour dans le cadre du Programme «AVRR suisse», le jeune a choisi de mettre en place un projet d’épicerie, en suivant les recommandations de sa famille. Malheureusement, au bout de quelques mois, une grande superette ouvre ses portes juste à côté de son local et le projet de Khaled se trouve menacé par la grande distribution.

Au risque de tout perdre et de faire échouer son projet, étant donné la concurrence, il a décidé

de changer le projet et acheter un tricycle pour le transport léger de marchandises entre les petites ruelles de Gafsa. Il affirme qu’il est très heureux de son nouveau travail et qu’il a beaucoup de clients qui deviennent ses amis. Malgré son jeune âge, Khaled est si actif et motivé qu’il reçoit le soutien de son entourage et il est devenu le fournisseur de services de transport préféré pour les marchands de légumes, vêtements et épiciers de la région.

Sa famille aussi est convaincue par son projet qui lui a permis d’avoir un salaire intéressant capable de soutenir financièrement son frère et ses parents.

Mahdia

Gafsa

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Le Programme «AVRR suisse» a été pour Amin d’un grand secours car il a pu, avec l’aide à la réintégration, ouvrir une quincaillerie dont il détient la comptabilité et la vente. Son frère s’occupe de l’installation des paraboles chez les particuliers ou pour tout autre dépannage. Quant à lui, il vend et installe l’électricité dans les maisons des particuliers. La quincaillerie est bien située au centre de la ville près du stade de Monastir. Il peut compter sur l’appui de sa famille vu que le local avoisine son domicile.

Grâce à son travail, Amine construit paisible-ment sa maison avant d’organiser son mariage prochainement.

Il conseille vivement ses compatriotes de ne pas penser à quitter leur pays irrégulièrement car personne ne peut imaginer le degré de souffrances engendré par une telle aventure aux conséquences souvent désastreuses.

En effet, la vente de pièces électroniques est lucrative dans la ville de Monastir avec multi-tude de commerces de différentes natures, les entrepreneurs travaillant avec les entreprises de la région, ainsi que les hôtels, en plus des personnes physiques. La demande est conti-nue, ce qui profitera aux finances d’Amine dans cette région dynamique du Sahel.

Amin ESSID30 ans, Monastir

l’emploi et les projets communautaires

Les startups des migrants Tunisiens de retour dans leur région d’origine leur permettent d’avoir un emploi tout en assurant une source de revenu convenable. Par ailleurs, le Programme a offert la possibilité, sous certaines conditions de s’associer avec des membres de la communauté pour mettre en place leurs activités. Le soutien financier alloué peut augmenter en fonction de leur capacité à employer des individus de la région du migrant de retour.

Ces projets élargis permettent de fournir un travail et des revenus aux personnes sans emploi de la localité où ils vivent. Près de la moitié des bénéficiaires s’engagent dans ce type de projet qui implique la communauté. Le retour des Tunisiens de l’étranger apporte donc un impact positif sur les régions d’origine.

Dans le cadre du Programme AVRR Suisse, ont été créés 951 emplois comme détaillés ci-dessous :

Emplois créés Communautaires Individuels Total %

Hommes 508Dont 195 porteurs de projets

329 837 88%

Femmes 112Dont 1

porteuse de projets

2 114 12%

Total 620 196 331 951 100%

« Avec l’AVRR je reprends mon métier pour développer ma propre entreprise »


Monastir

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AVRR suisse, au bénéfice de la famille… et du quartier

Le Programme de réinsertion de Tunisiens de retour de Suisse a donné la chance aux bé-néficiaires d’installer des projets communau-taires selon l’originalité de leur idée et son potentiel à employer un plus grand nombre d’individus. Les bénéficiaires peuvent intégrer jusqu’à 4 partenaires de la même localité dans leurs projets de réintégration. La moitié des partenaires peuvent être des membres de la famille.

Les projets de réintégration des bénéficiaires ont assuré 400 emplois directs à des individus des quartiers des bénéficiaires dont une cen-taine de femmes rurales.

M. ESSAlEH,Père et partenaire de Ali ESSAlEH.

« J’ai une expérience de plus de 20 ans en éle-vage de vaches laitières et engraissement, et avec le projet de réintégration j’exerce ce métier avec mon fils. Avec ce financement, on a un cheptel qui exige plus de travail et de motivation pour le développer ».

Ali ESSAlEH30 ans, Manouba

« Mon père nous a toujours laissé le choix dans la vie, mais ma mère, très protectrice de nature, était plus qu’heureuse de me voir de retour au pays »

A son retour en Janvier 2013 dans le cadre du Programme «AVRR suisse», Ali a pu lancer son projet de réintégration faisant le choix de travailler dans l’élevage bovin. Il opte pour un projet communautaire d’élevage bovin en comptant sur son père, un retraité de 73 ans, prêt à l’aider et sur une personne de la com-munauté expérimenté aussi dans l’élevage du bétail. D’ailleurs, la localité de Jedaida (Man-nouba) est très célèbre pour la qualité de sa viande ; et désormais, il est devenu un label de qualité pour les fins gourmets d’acheter sa viande dans cette zone périphérique de la ca-pitale. Le choix de ce type de projet était très judicieux.

L’aide à la réintégration a permis à Ali et son père d’engraisser des génisses et des taurillons et de les vendre tous les deux ou trois mois. Ali vise toujours plus loin, une autre étable sera bâtie prochainement sur son terrain où il y aura sa maison afin d’assurer un abri à ses bovins surtout quand l’hiver sera rude.

En général, l’expérience du Programme «AVRR suisse» a montré que les migrants qui réus-sissent le mieux, sont ceux qui ont pu comp-ter sur le soutien de leur famille. Aujourd’hui, ce sont ceux qui ont obtenu le plus de succès et dont les projets sont les plus prometteurs pour l’avenir.

Manouba

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Fayçal NEFZAOuI41 ans, Mahdia

« Il faut savoir saisir les chances que nous offre la vie »

En Tunisie, les épiceries sont au cœur de la vie de quartier, aussi indispensables pour les habi-tants et les commerçants qui se fournissent en ingrédients de base que pour les rencontres et la vie de quartier. Fayçal Nefzaoui gère une de ces superettes dans le centre de la ville de Souassi (Mahdia), au cœur du Sahel Tunisien.

Fayçal a décidé de rentrer au pays et de lancer sa superette là où il travaillait auparavant, dans un vieux local qui appartient à sa famille. Ce qui l’a convaincu, c’est la possibilité de bénéficier d’une aide et d’un accompagnement de la part du Secrétariat d’Etat aux migrations en Suisse, et d’un accompagnement pour la création d’un projet de réintégration.

Sitôt rentré, il prend contact avec l’OIM pour développer son projet : l’OIM l’aidera à acquérir un stock de matières premières pour débuter, et il se chargera d’aménager et d’équiper le local avec ses économies.

Six mois après, sa détermination a été payante : son magasin a commencé à être rentable deux mois après son lancement, et en faisant ses comptes à la fin de l’année, son capital a déjà augmenté. Son épicerie est propre et accueil-lante, il est en contact avec un fournisseur de la région qui le tient au courant des promotions saisonnières, et il possède même une camion-nette pour aller lui-même s’approvisionner au-près des différents grossistes du gouvernorat. Aujourd’hui, le village entier défile toute la jour-née, et sa boutique est ouverte de 5h à minuit, grâce à ses deux partenaires, son frère Walid et un ami, qui se relaient pour tenir le comptoir.

Faycel est satisfait d’avoir pris la décision du retour. C’est aussi ce qu’il répète à ses amis, à qui il conseille de rentrer : « Malgré la crise économique et la situation actuelle en Tunisie, les conditions aujourd’hui sont plus favorables qu’avant pour rester au pays ».

Mahdia

M AMOR FADHlIDirection d’Appui au Développement Office des Tunisiens à l’Etranger (OTE)

En tant que représentant de l’Office des Tunisiens à l’Etranger (OTE) dans le Comité de pilotage du Programme « AVRR suisse », j’ai beaucoup apprécié cette expérience au sein de ce Comité, qui avait pour mission de valider les études des projets présentées par les coachs afin d’obtenir des subventions sollicitées par les Tunisiens de retour, conformément aux prescriptions des termes de référence de ce Programme.

Le rôle de ce Comité était d’affiner ces études afin de faciliter la concrétisation et d’assurer le maximum de chances de viabilité et de pérennisation de ces projets. Car l’objectif final est, d’une part, d’aider ces migrants de retour à surmonter leurs situations vulnérables et de se stabiliser et reprendre une vie normale, et d’autre part, de donner l’exemple et l’espoir aux autres membres des communautés touchées, qu’on peut créer une source de revenu digne chez soi sans risquer sa vie dans une aventure de migration qui pourrait être très coûteuse.

Maintenant que ce Programme touche à sa fin, l’OTE, notamment à travers ses délégations régionales, restera à la disposition des porteurs de projets pour les aider à surmonter toute difficulté administrative qu’ils pourraient rencontrer dans le futur, en vue de faciliter la pérennisation voire même le développement de leurs projets. Aussi, l’OTE va capitaliser cette expérience pour des programmes et actions futures dans le cadre de ses attributions de promouvoir la participation des Tunisiens résidents à l’étranger dans le développement de leurs régions d’origine.

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Nabil MESTIRI38 ans, Kairouan

« Grâce à mon travail je m’épanouis tout en offrant mes délices à une clientèle qui en raffole »

Bechir BEN ABDAllAH49 ans, Sfax

« Mon expérience à l’étranger m’a beaucoup aidé à distinguer perfectionner mon savoir-faire»

Dans son quartier de Kairouan, tout le monde connait bien Nabil : c’est un pâtissier vraiment doué et on vient de toute la ville pour goûter à ses mille-feuilles, à ses croissants, à ses petits fours et bien sûr, à ses Makroudhs qui sont la spécialité de la ville. Pourtant, en 2012, il était encore en Suisse sans la possibilité de mettre en valeur ses talents.

Nabil a trouvé dans le Programme d’aide à la réintégration une occasion pour réaliser son rêve et commencer un projet de pâtisserie en Tunisie vu qu’il a une expérience antérieure de près de quatorze ans dans le domaine.

Avec l’aide qui consistait à équiper sa pâtisserie, Nabil a pu obtenir un four pour préparer ses

produits, ainsi que les produits de base qui entrent dans la préparation des gâteaux.

Aujourd’hui, à 38 ans, Nabil arrive sans difficultés avec l’argent qu’il gagne renouveler son stock de matières premières de qualité, essentielles à la confection de pâtisseries. Il arrive également à mettre de l’argent de coté. Célibataire, il est maintenant propriétaire de son propre établissement, et il espère pouvoir acheter de nouvelles machines pour étendre son activité. En plus de cela, il fournit en gâteaux plusieurs pâtisseries du quartier. Avec ce succès, la nouvelle activité de Nabil lui assure sans soucis un avenir professionnel durable.

Béchir avait une longue expérience dans le secteur de la construction et du bâtiment à l’étranger. Bénéficiant de l’aide à la réintégration, il a repris son activité par l’achat du matériel nécessaire pour monter sa propre petite entreprise de bâtiment.

Il a commencé par la construction de petites maisons pour des particuliers dans sa région. Il affirme que ses premiers clients ont été très satisfaits par son travail et son savoir-faire, acquis après des années de travail à l’étranger. Il a recruté trois ouvriers de sa communauté pour travailler avec lui.

Petit à petit, Bechir commence à développer des relations avec les grands entrepreneurs de la région et s’associe avec eux à travers des contrats de sous-traitance. Récemment, le bénéficiaire a débuté un chantier de réaménagement d’une administration publique. C’était son premier marché public après sa participation dans un appel d’offre régional.

Les ouvriers et les maçons de Béchir sont très satisfaits par le travail au sein de l’équipe et ils restent motivés pour développer ensemble l’entreprise et garantir un service idéal pour leurs clients. En travaillant avec Béchir, ils ne seront pas obligés de chercher du travail ailleurs à la capitale ou en Europe.

Kairouan

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l’AVRR et l’élevage

Plus de la moitié des idées de projets soumises par les bénéficiaires étaient des projets d’éle-vages. Vu leurs origines dans des villages à vo-cation agricole et l’expérience familiale dans le domaine, ces personnes de retour ont opté pour 3 types d’élevages : Elevages bovin (vaches laitières), Elevage ovin (brebis) et engraisse-ment de veaux.

Afin de mieux assister 250 projets d’élevage, l’OIM a consolidé ses efforts avec un partenaire stratégique : l’Office de l’Elevage et des Pâtu-rages (OEP) afin d’assurer une meilleure assis-tance technique des bénéficiaires. Les porteurs de projets en question ont reçu des formations techniques en élevage de vaches laitières avec des visites sur terrain des fermes des grands éleveurs de la région.

En vue de sensibiliser les bénéficiaires sur d’autres types d’élevages rentables, des ateliers aussi ont été assurés par les experts OEP pour présenter de nouvelles idées de projets sur l’élevage de volailles, de lapins et de cailles.

Mohamed Hedi TaiebPorteur de projet d’élevage de lapins à Sfax

Saber OuERTANI33 ans, Manouba

«Mon amour pour les ovins se reflète dans la rentabilité de mon projet et dans mon équilibre personnel »

Après la révolution, Saber Ouertani décide de partir en Europe pour atteindre de nouveaux horizons. Il a décidé de tenter sa chance en Suisse. Faisant face à des difficultés, il a finalement préféré prendre le chemin du retour vers la Tunisie.

Aujourd’hui, il est en Tunisie et avec l’aide à la réintégration, il a son petit projet d’élevage ovin, qu’il gère avec l’aide de sa famille à la Manouba.

Saber affirme qu’il est plus mature avec plusieurs projets en tête pour la pérennité et

la croissance de son projet agricole. En effet, il bénéficie de la proximité de la capitale associée à des conditions favorables pour l’élevage dans une zone de pâturages riche en eau, offrant un rendement élevé.

Il ne laisse rien au hasard, son esprit pragmatique lui permet d’avoir une stratégie d’achat et de vente pour réussir à obtenir le plus de bénéfices possible, sachant que les terrains qui l’entourent et qui sont une propriété familiale, lui permettent d’assurer l’eau et la nourriture gratuitement à son bétail.

Manouba

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Evaluation de microprojets (Monitoring)

Après 6 mois du financement et du démar-rage du microprojet, l’équipe OIM rend vi-site au porteur du projet pour avoir une idée sur l’avancement de l’activité et la situation générale du bénéficiaire. Au cours d’un en-tretien, est évaluée la satisfaction du bénéfi-ciaire quant à son retour, sa formation, et son processus de réintégration professionnelle.

La visite d’évaluation est une opportunité de revoir sur le terrain les difficultés rencon-trées et discuter avec le bénéficiaire les pos-sibilités d’avoir un financement auprès des institutions financières ou ceux d’appui des entrepreneurs en Tunisie.

Selon les statistiques des monitorings, de Novembre 2015, 79% des projets financés sont en cours et apportent des revenus aux bénéficiaires.

Chokri HOuIDI32 ans, Sfax

« Le travail du fer est un véritable art ! »

Avec une aide à la réintégration à la clé de son retour au pays, Chokri Houidi a pu prendre son envol et ouvrir son propre atelier de soudure à Jbeniana. Son carnet de commandes ne désemplit pas et son savoir-faire fait référence dans la région.

Chokri travaille avec les entrepreneurs ou directement avec les clients qui veulent entretenir leurs maisons individuelles. Il fabrique des portes et des fenêtres en fer forgé.

Il est désormais patron, après avoir passé des années comme apprenti-soudeur. Grâce au

développement de ce projet, et comme il est l’aîné de la famille, il contribue à subvenir aux besoins de sa famille, notamment de ses frères et sœurs.

Il emploie deux jeunes du village et a une affection particulière pour eux car il souhaite les protéger et éviter qu’ils tentent la migration irrégulière.

Il veut que son vécu difficile et son témoignage servent de leçon aux jeunes car les risques d’un échec là-bas sont élevés et l’impact humain est souvent irréversible.

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Houssem ABASSI30 ans, Ariana

« Après avoir enduré une expérience instable et trop risquée en Europe, j’ai pris mon retour au sérieux afin de rattraper le temps perdu et avoir un nouveau départ»

Houssem a saisi l’opportunité du retour vo-lontaire pour ouvrir son épicerie dans l’artère principale de Dar Fadhel (Soukra). Il est aidé par son frère et son père qui gèrent son pro-jet avec lui au quotidien afin de rester ouverts et disponibles pendant de longues heures et maximiser du coup leurs gains.

Les affaires marchent à merveille et le sourire ne quitte plus Houssem. Il a plein de projets

ambitieux en tête pour développer encore ses recettes et recruter plus de personnel.

Pour lui, la parenthèse européenne n’est qu’un long souvenir à oublier.

Les opportunités d’investir ne manquent pas et Houssem se sent pleinement impliqué dans la vie de son quartier et de sa cité. Il est devenu une personnalité connue et il se sent plus mature maintenant.

Projets de retour... Projets d’avenirAriana

Accompagnement et formations spécialisées

Des sessions de formation en « éducation fi-nancière » ont été effectuées à Tunis et Sfax au profit des bénéficiaires «AVRR suisse» qui rencontrent des problèmes après le finance-ment de leurs projets. La formation était une occasion pour les porteurs de projet de revoir leurs procédures de gestion des profits de leurs projets et leurs dépenses.

Afin de leur faciliter l’accès au financement et garantir le développement de leurs micro-en-treprises, CONECT en partenariat avec l’OIM a organisé deux ateliers de mise en relation avec les organismes d’appui et les institutions finan-cières (Banque Tunisienne de Solidarité, Asso-ciation ENDA, Espace entreprendre, BFPME, ré-seau entreprendre, centre d’affaires, CONECT, APII...). Parmi les participants il y avait des bé-néficiaires qui ont discuté la possibilité d’avoir un prêt bancaire soit pour agrandir leur projet, ajouter une autre activité, faire face à des diffi-cultés financières, ou encore changer de pro-jet. L’atelier a permis aux bénéficiaires d’avoir une idée sur la documentation nécessaire pour bénéficier d’un prêt bancaire et surtout de dé-velopper un carnet d’adresses des organismes d’appui, utile pour leur carrière d’entrepreneur.

Ateliers de mise en relation avec les organismes d’appui

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Fathi SAADI30 ans, Gafsa

« L’élevage de vaches est notre métier de père en fils… l’avenir se fait en famille »

Tarek BEN SAlEM38 ans, Tunis

« Après six ans passés à l’étranger, je connais davantage l’Europe que mon propre pays. Grâce à l’OIM et la Suisse, ma réintégration s’est bien déroulée. J’ai de nombreux projets ici. Aujourd’hui, il est impensable pour moi de repartir.»

De retour en Tunisie avec le projet d’aide au retour volontaire et à la réintégration, Fathi a eu confiance en sa capacité à gérer son propre projet d’élevage de vaches, avec l’aide de la famille. Avec le bétail dont il s’occupe aujourd’hui, il est devenu indépendant, et ses expériences à l’étranger ne sont plus qu’un mauvais souvenir.

Dès le début, Fathi a visé avant tout la production et vente de lait auprès des centres de collecte dans la région de Gafsa. Fort de

l’expérience de sa famille, il s’assure qu’une demande importante existe au niveau local. Tout au long de la mise en place de son projet, il veille à développer son cheptel en tenant compte des risques notamment les maladies que pourrait développer son bétail, ou encore la concurrence dans l’industrie laitière.

Fathi compte développer davantage son projet tout en gardant des économies qui vont servir comme apport personnel pour l’achat d’une camionnette moyennant un prêt bancaire.

Tarek Ben Salem, 37 ans, est rentré de Suisse en septembre 2012, et avec le Programme «AVRR suisse», il a pu mettre en place son projet de vente de trousseaux de mariage. A son retour en septembre 2012, il a pu bénéficier d’une aide afin de lancer son projet de réintégration. Il a ainsi fait le choix de travailler dans la vente de trousseaux de mariage et d’habits, domaine qu’il connait bien puisqu’il a déjà travaillé dans le secteur. Pour le soutenir dans ce projet, Tarek Ben Salem est accompagné de deux associées.

Les objectifs de Tarek Ben Salem sont clairs. Il

souhaite développer son activité en renforçant ses capacités actuelles. Il commence déjà à réfléchir à l’achat d’un autre local plus grand situé dans une artère commerçante. A terme, il souhaiterait se spécialiser dans la vente en gros. Réaliste, Tarek affiche un optimisme communicatif quant à son avenir. Malgré les épreuves de la vie, il compte avancer et prendre son temps.

Selon lui, tout arrive petit à petit, la patience restera son plus fidèle allié dans la réussite de ses projets.

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Nombre de migrants de retour bénéficiaires du Programme AVRR suisse, par tranche d’âge

( Décembre 2015 )

Origines des retournés par gouvernorat

Nombre de micro-projets crées par activité

Moyen

1 %4 %

95 %

Non

Oui

Actif

21 %

79 %

Abandonné0

50

100

150

200

250

< 20 20-29 30-39 40-49 >50

QuElQuES STATISTIQuES Du PROGRAMME

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50

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150

200

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300

ZaghouanTunis

Sousse

Sidi Bouzid SfaxNabeul

Monastir

MedenineMahdia

Le KefKebili

Kasserine

KairouanGafsa

GabèsBize

rteAriana

Ben ArousAutre

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Elevage Ovin156

31 %

Elevage Bovin108

21 %Epiceries, Supérettes

Alimentaire (67) - 14 %

Cultures maraîchères (38) - 8 %

Pêche (29) - 6 %

Bâtiment/Construction (27) - 6 %

Autres commercesde proximité (23) - 5 %

Ateliers (17) - 3 %

Confection/habillement (15) - 3 %

Vente Ambulante 1 %Restaurants/Cafés 2 %

Petits élevages 1%

Etat des projets visités après 6 mois de financement

Satisfaction des bénéficiaires de l’assistance à la réintégration

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NOS PARTENAIRESAfin de garantir que le retour des migrants Tunisiens dans le pays soit durable et bénéfique, l’OIM s’est associée à plusieurs partenaires tunisiens. la coordination entre ces institutions et organisations a permis de faire du Programme «AVRR suisse» une expérience réussie et une bonne pratique à suivre: la contribution de chaque acteur dans le cadre de son propre mandat et de ses attributions, a eu pour résultat de renforcer les capacités des Tunisiens de retour selon leur profil et leurs idées de projet, en vue de s’assurer que leurs activités soient pérennes et ancrées dans le développement local de leur région.

Office de l’Elevage et des PâturagesVu le nombre important des projets d’élevage à Sfax, l’OEP est l’un des partenaires stratégiques du Programme «AVRR suisse». Le rôle fondamental de l’OEP a permis de renforcer les capacités des bénéficiaires dans le domaine de l’élevage bovin. Outre leur participation et leurs recommandations dans les réunions de comité technique à Sfax, l’OEP a assuré aussi un suivi et un accompagnement des projets d’élevage. En ce sens, les formations en élevage bovin et ovin ainsi qu’un séminaire en petits élevages ont été réalisés à Jbeniana dans la phase finale du Programme.

L’Agence Nationale pour l’Emploi et le Travail IndépendantL’ANETI s’est associée comme partenaire à plusieurs programmes de l’OIM. Pour les migrants de retour de Suisse, l’ANETI a assisté des bénéficiaires à travers des sessions d’apprentissage spécialement conçues pour la création d’entreprise et la formation d’entrepreneurs permettent aux migrants de retour de se familiariser de nouveau avec les opportunités du territoire tunisien. Les formations CEFE et MORAINE ont été disponibles pour les migrants de retour afin d’élaborer une étude approfondie de leurs projets.

Confédération des Entreprises Citoyennes de TunisieLa CONECT coopère avec l’OIM dans le cadre du Programme «AVRR suisse» et apporte son expérience et soutien technique pour assister les migrants de retour dans l’élaboration de leur plan d’affaires à travers une formation spécialisée dans la gestion d’entreprise.

En outre, dans la phase finale du Programme, la CONECT a assuré l’encadrement des bénéficiaires à travers des visites d’accompagnement et de suivi de l’état des projets. D’autres formations post-projets ont été programmées pour les migrants de retour souhaitant bénéficier d’un renforcement plus poussé de leurs capacités.

Office des Tunisiens à l’EtrangerL’OTE s’associe au Programme «AVRR suisse» à travers son expertise et son expérience auprès des Tunisiens résidents à l’étranger ainsi qu’aux migrants de retour. A vu du nombre important des Tunisiens originaires de certains gouvernorats, tels que Sfax, les délégations régionales de l’OTE interviennent dans l’encadrement et l’orientation des porteurs de projets vers les institutions publiques afin de garantir la pérennité de leurs activités génératrices de revenus.

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6, Passage du Lac du Bourget - BP. 77 - Les Berges du Lac 1 - 1053 Tunis - TUNISIE • Tél. : (+216) 71 860 312 / 71 960 313 • Fax : (+216) 71 962 385 •E-mail : [email protected] • Web : http://tunisia.iom.int/

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Projets de retour Projets d’avenir · 2016-06-15 · tion (AVRR) est un volet indispensable pour assurer une approche globale de la gestion des migrations. Son but principal est