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PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS UNISSEZ-VOUS ! ENVER HOXHA ŒUVRES CHOISIES PUBLIEES PAR DECISION DU COMITE CENTRAL DU PARTI DU TRAVAIL D’ALBANIE INSTITUT DES ETUDES MARXISTES- LENINISTES PRES LE COMITE CENTRAL DU PARTI DU TRAVAIL D'ALBANIE VOLUME IV FEVRIER 1966 - JUILLET 1975 Edition électronique réalisée par Vincent Gouysse à partir de l’ouvrage publié en 1982 aux Editions « 8 NËNTORI », Tirana. WWW.MARXISME.FR

PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS UNISSEZ-VOUS ! ENVER HOXHAcommunisme-bolchevisme.net/download/Enver_Hoxha... · Le quatrième tome des Œuvres choisies du camarade Enver Hoxha en langue

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  • PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS UNISSEZ-VOUS !

    ENVER HOXHA

    UVRES CHOISIES

    PUBLIEES PAR DECISION DU COMITECENTRAL DU PARTI DU TRAVAIL DALBANIE

    INSTITUT DES ETUDES MARXISTES-LENINISTES PRES LE COMITE CENTRAL DUPARTI DU TRAVAIL D'ALBANIE

    VOLUME IV

    FEVRIER 1966 - JUILLET 1975

    Edition lectronique ralise par Vincent Gouysse partir de louvragepubli en 1982 aux Editions 8 NNTORI , Tirana.

    WWW.MARXISME.FR

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    Sommaire

    PREFACE (p. 5)

    1966

    RAVIVER LA VIE DU PARTI, PROBLEME ESSENTIEL (Orientations l'intention des organisations de base du Parti) (2 fvrier 1966)(p. 7)

    Que les organisations de base du Parti assument l'entire direction de toutes les affaires dans leurs secteurs respectifs (p. 7)La complte mise contribution des membres du Parti, condition premire du rehaussement du rle de ses organisations de base (p.9)Combattons toute conception troite, sectaire des formes de structure du Parti, ainsi que tout formalisme et officialisme dans lesrunions des organisations de base (p. 12)

    LE PUTSCH FASCISTE EN INDONESIE ET LES ENSEIGNEMENTS QU'EN TIRENT LES COMMUNISTES (Article publidans le Zri i popullit) (11 mai 1966) (p. 14)

    La valeur des liberts dmocratiques dans un Etat bourgeois et la manire de les mettre profit (p. 15)Les communistes et leurs alliances avec les forces progressistes (p. 17)Renforcer l'unit internationale des marxistes-lninistes (p. 19)

    NOTRE PARTI POURSUIVRA COMME TOUJOURS LA LUTTE DE CLASSE AVEC ESPRIT DE SUITE, COURAGE ETSAGESSE (Extrait d'un entretien avec Chou En-la) (24 juin 1966) (p. 21)

    QUI EST RESPONSABLE DU GENOCIDE EN KOSOVE ? (Article publi dans le Zri i popullit) (31 aot 1966) (p. 40)

    QUELQUES PREMIERS JUGEMENTS SUR LA REVOLUTION CULTURELLE PROLETARIENNE CHINOISE (Discours au18e plnum du CC du PTA) (14 octobre 1966) (p. 47)

    DE L'ACTIVITE DU COMITE CENTRAL DU PARTI DU TRAVAIL D'ALBANIE (Rapport au Ve Congrs du PTA) (1er novembre1966) (p. 56)

    I - LA SITUATION INTERNATIONALE ET LA POLITIQUE EXTERIEURE DE L'ALBANIE SOCIALISTE (p. 56)II - L'ACCOMPLISSEMENT DU 3e PLAN QUINQUENNAL ET LES PRINCIPALES ORIENTATIONS DUDEVELOPPEMENT DE L'ECONOMIE ET DE LA CULTURE DANS LES CINQ ANNEES A VENIR (p. 66)

    B. Les principales orientations et tches de l'dification socialiste dans le cadre du nouveau plan quinquennal (1966-1970)(p. 67)

    1. La poursuite de l'industrialisation du pays demeure l'une des tches vitales pour l'dification du socialisme (p.68)2. Le dveloppement de l'agriculture, maillon essentiel dans la chane des principales tches conomiques du 4e

    quinquennat (p. 72)IV - L'APPROFONDISSEMENT DE LA REVOLUTION IDEOLOGIQUE ET CULTURELLE (p. 77)

    1. La lutte pour le triomphe de l'idologie socialiste est la lutte pour le triomphe du socialisme et du communisme (p. 78)3. Amliorer radicalement la mthode et le style du travail d'ducation (p. 83)

    V - LA LUTTE DU PARTI DU TRAVAIL D'ALBANIE CONTRE LE REVISIONNISME MODERNE, POUR LADEFENSE DE LA PURETE DU MARXISME-LENINISME (p. 85)

    1. Le rvisionnisme moderne, produit et alli de la bourgeoisie et de l'imprialisme (p. 86)2. Les buts stratgiques du rvisionnisme khrouchtchvien (p. 89)4. Renforcer la lutte contre le rvisionnisme moderne khrouchtchvien et titiste (p. 91)

    1967

    LA REVOLUTIONNARISATION CONTINUE DU PARTI ET DU POUVOIR (Discours prononc la runion commune desorganisations de base du Parti de la mine de charbon de Krrabe, de l'Usine Enver, de la cooprative agricole Wilhelm Pieck, de laformation militaire 5009 et de l'Universit d'Etat d Tirana) (6 fvrier 1967) (p. 97)

    De l'application des normes du Parti (p. 103)Encore propos du bureaucratisme (p. 110)

    REFLEXIONS SUR LA REVOLUTION CULTURELLE. L'ANARCHIE NE SE COMBAT PAS PAR L'ANARCHIE (28 avril1967) (p. 117)

    DE CERTAINS ASPECTS DU PROBLEME DE LA FEMME ALBANAISE (Intervention devant le 2e plnum du CC du PTA) (15 juin1967) (p. 121)

    LE ROLE ET LES TACHES DU FRONT DEMOCRATIQUE POUR LE TRIOMPHE COMPLET DU SOCIALISME ENALBANIE (Extraits du rapport prsent au IVe Congrs du Front dmocratique d'Albanie) (14 septembre 1967) (p. 132)

    I - LE ROLE HISTORIQUE DU FRONT POUR LA LIBERATION DU PAYS, LA DEFENSE DE L'INDEPENDANCENATIONALE ET L'EDIFICATION DU SOCIALISME (p. 132)

    1. Le Parti du Travail d'Albanie, unique force dirigeante et seul parti politique dans notre pays (p. 132)2. Le Front, chanon principal de l'union politique de notre peuple (p. 134)3. Le rle du Front dans la lutte pour l'dification du socialisme (p. 138)

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    II - (p. 141)2. Le rle du Front dmocratique dans le renforcement de la dictature du proltariat et l'largissement de la dmocratiesocialiste (p. 141)

    LA COOPERATION ET LA REVOLUTON TECHNIQUE ET SCIENTIFIQUE (Discours de clture prononc au 3e plnum duComit central du Parti du Travail d'Albanie) (14 octobre 1967) (p. 144)

    1968

    LA REVOLUTIONNARISATION DE NOTRE ENSEIGNEMENT (Discours prononc la runion du Bureau politique du CC du PTA)(7 mars 1968) (p. 155)

    LE CARNAVAL DE BUDAPEST (Article publi dans le Zri i popullit) (15 mars 1968) (p. 174)

    LA CLASSE OUVRIERE DES PAYS REVISIONNISTES DOIT LIVRER BATAILLE POUR RETABLIR LA DICTATURE DUPROLETARIAT (Article publi dans le Zri i popullit) (24 mars 1968) (p. 182)

    LE CONTROLE DE LA CLASSE OUVRIERE (Discours prononc la runion du Secrtariat du CC du PTA relativement au rapport duConseil central des Unions professionnelles d'Albanie sur l'activit de ces dernires dans le domaine du contrle ouvrier) (9 avril 1968) (p.196)

    OU VA LA TCHECOSLOVAQUIE ? (Article publi dans le Zri i popullit) (21 avril 1968) (p. 204)

    DE LA SITUATION INTERNATIONALE ACTUELLE (Extraits du rapport prsent au 5e plnum du CC du PTA) (5 septembre 1968)(p. 214)

    LES COMMUNISTES MARXISTES-LENINISTES DOIVENT FRAPPER DUREMENT AUSSI L'AVENTURISME DE GAUCHE,PRODUIT DU REVISIONNISME MODERNE (Extraits d'un entretien avec deux dirigeants du Parti communiste (marxiste-lniniste)d'Equateur) (21 octobre 1968) (p. 224)

    UN ACTE QUI LEGALISE LA CONVERSION DE LA TCHECOSLOVAQUIE EN UNE COLONIE DES REVISIONNISTESSOVIETIQUES (Article publi dans le Zri i popullit) (23 octobre 1968) (p. 232)

    1969

    COMMENT COMPRENDRE ET RESOUDRE CORRECTEMENT CERTAINS PROBLEMES DE NOTRE ECONOMIESOCIALISTE (Discours prononc une runion d'ouvriers, de cooprateurs et de cadres du district de Berat) (26 fvrier 1969) (p. 235)

    L'INTEGRATION DANS LA BOURGEOISIE, NOUVEAU COURS DU XIIe CONGRES DES REVISIONNISTES ITALIENS(Article publi dans le Zri i popullit) (2 mars 1969) (p. 247)

    LA JUSTE COMPREHENSION. ET ORGANISATION DE L'ACTION CLANDESTINE ET LEGALE DU PARTI, QUESTIONFONDAMENTALE DE LA REVOLUTION (Extraits d'un entretien avec un ami cingalais) (17 mai 1969) (p. 252)

    1970

    SEULES UNE JUSTE LIGNE POLITIQUE ET UNE UNITE SOLIDE PERMETTENT DE SURMONTER LES DIFFICULTES ETDE REMPORTER LA VICTOIRE (Extraits d'un entretien avec une dlgation du Mouvement de libration nationale de Palestine Al-Fatah) (3 aot 1970) (p. 258)

    DE L'EXECUTION DES DECISIONS DU 6e PLENUM DU CC DU PTA DANS LA. LUTTE CONTRE LES MANIFESTATIONSD'INTELLECTUALISME ET DE TECHNOCRATISME (Extraits du discours prononc la runion du Secrtariat du CC du PTA) (28septembre 1970) (p. 268)

    ETUDIONS LA THEORIE MARXISTE-LENINISTE EN ETROITE LIAISON AVEC LA PRATIQUE REVOLUTIONNAIRE(Extraits du discours prononc la runion commmorative tenue l'occasion du 25e anniversaire de la fondation de l'Ecole du Parti V.I.Lnine) (8 novembre 1970) (p. 274)

    1971

    CONGRES DE LA RESTAURATION DU CAPITALISME, CONGRES DU SOCIAL-IMPERIALISME (Article publi dans le Zrii popullit) (17 avril 1971) (p. 284)

    L'antimarxisme et l'anticommunisme, base idologique du rvisionnisme khrouchtchvien (p. 284)La ligne chauvine et no-colonialiste de grand Etat (p. 287)Sapeurs-pompiers de la rvolution et du mouvement de libration des peuples (p. 290)Politique de superpuissance visant l'expansion et l'hgmonie mondiale (p. 292)Hostilit furieuse contre les forces marxistes-lninistes (p. 294)

    LA VISITE DE NIXON A PEKIN EST INOPPORTUNE, NOUS NE L'APPROUVONS PAS (Lettre au CC du PC chinois) (6 aot1971) (p. 296)

    RAPPORT D'ACTIVITE DU COMITE CENTRAL DU PARTI DU TRAVAIL D'ALBANIE PRESENTE AU VIe CONGRES DUPTA (Extraits) (1er novembre 1971) (p. 304)

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    I - LA SITUATION INTERNATIONALE ET LA POLITIQUE EXTERIEURE DE LA REPUBLIQUE POPULAIRED'ALBANIE (p. 304)

    La tendance du dveloppement du monde actuel est la rvolution et la victoire du socialisme (p. 304)La paix vritable et la scurit des peuples ne peuvent tre assures que par la lutte contre l'imprialisme amricain et lesocial-imprialisme sovitique (p. 311)

    II - LE DEVELOPPEMENT DE L'ECONOMIE ET LES TACHES DU PARTI (p. 316)Les principales orientations de la politique du Parti pour le dveloppement de l'agriculture (p. 321)Amliorons encore la direction de notre conomie (p. 324)

    III - LE RENFORCEMENT DE LA DICTATURE DU PROLETARIAT ET LE DEVELOPPEMENT PLUS POUSSE DELA DEMOCRATIE SOCIALISTE (p. 325)IV - LE MARXISME-LENINISME, DOCTRINE TOUJOURS JEUNE ET SCIENTIFIQUE (p. 330)

    Le rle dirigeant de la classe ouvrire et de son parti marxiste-lniniste, condition essentielle de la victoire sur labourgeoisie et l'imprialisme (p. 333)La rvolution, voie de l'affranchissement de l'humanit (p. 337)Le socialisme ne peut tre difi que sur la base de la thorie marxiste-lniniste (p. 339)

    1972

    LE VOYAGE DE NIXON EN CHINE, LES ENTRETIENS SINO-AMERICAINS, LE COMMUNIQUE FINAL (21 mars 1972) (p.343)

    1973

    COMMENT IL FAUT INTERPRETER ET COMBATTRE L'ENCERCLEMENT IMPERIALISTE-REVISIONNISTE DENOTRE PAYS ET L'EFFET DE SA PRESSION SUR NOUS (Extraits du discours prononc devant les membres du Parti de l'appareil duCC du PTA, leur runion gnrale de reddition de comptes et d'lections) (15 mars 1973) (p. 348)

    INTENSIFIONS LA LUTTE IDEOLOGIQUE CONTRE LES MANIFESTATIONS ETRANGERES AU SOCIALISME ETCONTRE LES ATTITUDES LIBERALES ENVERS ELLES (Extraits du rapport prsent au 4e plnum du CC du PTA) (26 juin 1973)(p. 360)

    Le renforcement de l'esprit de parti proltarien, condition indispensable du dveloppement dans une juste voie des lettres et des arts(p. 365)Que nos gots, notre comportement et notre mode de vie soient pntrs d'une conception rvolutionnaire du monde (p. 371)Que les organisations du Parti et les communistes soient la pointe de la lutte contre les manifestations de l'idologie trangre ausocialisme (p. 374)

    LES EVENEMENTS TRAGIQUES DU CHILI, LEON POUR TOUS LES REVOLUTIONNAIRES DU MONDE (Article publidans le Zri i popullit) (2 octobre 1973) (p. 377)

    1974

    NOTRE POLITIQUE EST UNE POLITIQUE OUVERTE, UNE POLITIQUE DE PRINCIPES PROLETARIENS (Extraits dudiscours prononc devant les lecteurs de la circonscription 209 de Tirana) (3 octobre 1974) (p. 384)

    LES ECRIVAINS ET LES ARTISTES SONT LES AUXILIAIRES DU PARTI DANS SON TRAVAIL D'EDUCATIONCOMMUNISTE DES GENS DE CHEZ NOUS (Extraits du discours prononc la runion du Secrtariat du CC du PTA au sujet de laralisation jusqu' ce jour des tches fixes par le 4e plnum du CC du PTA dans le domaine de la littrature et des arts) (20 dcembre 1974)(p. 394)

    1975

    LES CADRES DOIVENT SE FORMER A L'ECOLE DE LA CLASSE OUVRIERE (Extraits du discours prononc la runion del'organisation de base du Parti dont fait partie l'auteur) (31 mars 1975) (p. 407)

    LES LETTRES DU PEUPLE, SOUFFLE VIVIFIANT DE NOTRE DEMOCRATIE SOCIALISTE (Discours prononc la runiondu Secrtariat du CC du PTA) (11 avril 1975) (p. 411)

    LA CONFERENCE DE L'INSECURITE EUROPEENNE (Article publi dans le Zri i popullit) (29 juillet 1975) (p. 414)

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    PREFACE

    Le quatrime tome des uvres choisies du camarade Enver Hoxha en langue franaise rassemble descrits et discours appartenant la priode qui s'tend de 1966 1975 et concernant la poursuiteconsquente de l'dification intgrale du socialisme dans les nouvelles conditions de la lutte acharnemene contre l'imprialisme et le rvisionnisme en mme temps que pour la rvolutionnarisation pluspousse du Parti et de toute la vie du pays.

    Dans les discours, interventions, articles et entretiens du camarade Enver Hoxha publis dans cevolume, se trouve reflte la juste politique du Parti du Travail d'Albanie pour l'essor gnral etacclr de l'conomie, pour la continuation de l'industrialisation, tche vitale de la constructionsocialiste, pour le dveloppement de l'agriculture dans la voie de sa modernisation et de sonintensification ; on y voit dveloppes les mesures prises par le Parti pour une participation plus vasteel mieux organise des travailleurs au gouvernement du pays, pour la rotation des cadres, larduction de la diffrence entre les hauts et les bas salaires, etc., mesures qui servaient barrer toutaccs la restauration du capitalisme, telle qu'elle s'est produite en Union sovitique et dans lesautres pays anciennement socialistes.

    Parmi divers problmes, le camarade Enver Hoxha traite notamment du rle toujours croissant desmasses ; dans le gouvernement du pays et dans la gestion de l'conomie, de l'importance qu'il y a tablir de justes rapports entre, elles et les cadres pour le renforcement de la dmocratie socialiste,des motifs qui furent l'origine du dclenchement et du dveloppement des grands mouvementsrvolutionnaires de masse lancs en 1967 sous la conduite du Parti, comme ceux pour l'mancipationde la femme, pour la rvolutionnarisation de l'cole, pour la primaut de l'intrt gnral sur l'intrtpersonnel, pour la lutte contre les coutumes rtrogrades, etc. ; il expose la manire dont est mis enuvre le contrle ouvrier direct, l'interdpendance existant entre la rvolution technique etscientifique et la participation active des travailleurs cette rvolution, etc. ; autant de problmesdont la juste, solution s'est traduite par l'heureux accomplissement des 4e et 5e plans quinquennaux,uvre des masses travailleuses elles-mmes.

    Il explique, avec des arguments scientifiques l'appui, pourquoi la lutte des classes se poursuivrajusqu' la construction du communisme et pourquoi le sort du socialisme dpend de la, justecomprhension de cette lutte qui est mene tout la fois et de faon combine, sur le plan intrieur etsur le plan extrieur ; pourquoi le danger pour le socialisme ne vient pas seulement du dehors sousforme d'agression militaire, mais aussi du dedans, du fait de la dgnrescence et de l'volutionpacifique contre-rvolutionnaire. Il claire galement, toujours de faon argumente, en quoi rsidel'essence ractionnaire des conceptions des rvisionnistes sovitiques et autres sur l'extinction de lalutte de classes, sur le parti du peuple tout entier et sur l'Etat du peuple tout entier, et aussi lecaractre ractionnaire des vues chinoises, l'poque encore camoufles, selon lesquelles, mmeaprs la construction de la base conomique du socialisme, la bourgeoisie ne disparat pas en tantque classe. Les conclusions sur la prtendue Rvolution culturelle proltarienne, o le rvisionnismechinois se manifestait ouvertement dans la pratique, sont riches de signification.

    La ncessit pour les crivains et les artistes de se tenir au coude coude avec le peuple est soulignecomme une condition fondamentale de la cration d'uvres de qualit au niveau artistique etidologique. Ce problme est trait largement dans le rapport prsent devant le 4e plnum du CC duPTA, qui dmasque le contenu ractionnaire des courants de la littrature et de l'art bourgeois etrvisionnistes et indique ce qui les distingue, de la littrature et des arts du ralisme socialiste.

    Afin de faire encore mieux prendre conscience aux masses des grandes tches qui les attendent, lecamarade Enver Hoxha attire l'attention de chaque communiste et travailleur sur la ncessit decomprendre fond, et d'estimer avec tout le srieux requis, l'importance de l'encerclement et dublocus imprialistes-rvisionnistes, en vue d'annihiler les pressions idologiques, politiques,conomiques et militaires que les imprialistes et les social-imprialistes exercent sur l'Albanie

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    socialiste, et de le faire en appliquant constamment et avec persvrance le principe de l'appui sur sespropres forces. C'est dans cet esprit que le Parti du Travail d'Albanie a aussi men la lutte pourdmasquer les superpuissances, les Etats-Unis et l'Union sovitique, ainsi que les autres puissancesimprialistes, en tant que forces d'oppression et d'exploitation des peuples. Poursuivant fermementcette politique, le PTA a condamn et fltri sans aucune rserve l'agression de type fasciste entreprisepar l'Union sovitique et ses allis du Pacte de Varsovie contre la Tchcoslovaquie, tout en continuantde dnoncer sans rpit la guerre d'agression mene par l'imprialisme amricain au Vietnam.

    Le camarade Enter Hoxha souligne dans ces crits la force immense et inpuisable des peuples dansleur lutte pour lu conqute et la dfense de leur libert et de leur indpendance contre leurs farouchesennemis communs que sont l'imprialisme amricain, le social-imprialisme sovitique et tous leursvalets.

    Eduqu dans l'esprit de l'internationalisme proltarien, le PTA s'est acquitt de ses devoirs envers saclasse ouvrire et son peuple en les rattachant troitement aux devoirs et aux buts du proltariatinternational, la cause de la victoire du socialisme dans le monde entier. Maints articles, discours etentretiens de ce volume traitent la manire dont doivent se dvelopper les relations entre les partismarxistes-lninistes.

    Ces crits sont un clair tmoignage de la justesse de la ligne rvolutionnaire du PTA, de son esprit desuite dans l'application fidle et cratrice du marxisme-lninisme, de sa contribution l'enrichissement de la thorie et de la pratique du socialisme scientifique.

    Certains de ces textes sont publis avec des coupures.

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    RAVIVER LA VIE DU PARTI, PROBLEME ESSENTIEL

    Orientations l'intention des organisations de base du Parti

    2 fvrier 1966

    Les dbats trs anims qui ont eu lieu au sein du Parti et dans les runions de masse propos del'analyse de l'Appel du Comit central du PTA et du Conseil des ministres de la RPA [Cet appel, lancle 23 octobre 1965 aux masses populaires, les invitait participer la discussion et l'laboration du4e plan quinquennal de dveloppement de l'conomie et de la culture pour les annes 1966-1970.],ainsi que de la dcision du Bureau politique du CC du Parti sur la lutte contre le bureaucratisme, pourune mthode et un style rvolutionnaires dans le travail [Le Bureau politique du CC du PTA prit cettedcision le 24 dcembre 1965. Il y rappelait la ncessit de mener une lutte plus rsolue contre lesdformations bureaucratiques dans les organes du pouvoir et du Parti lui-mme.] ont montr tout lebien-fond de ces dcisions historiques ainsi que la maturit de notre Parti, lequel sait, au momentvoulu, se saisir du maillon qui, dans la chane de tout notre travail, le rvolutionnarisera plus avant.C'est l un indice irrfutable de la force marxiste-lniniste saine que reprsente le Parti du Travaild'Albanie.

    Les communistes et le peuple tout entier appuient de toutes leurs forces notre Comit central et notreParti dans cette trs importante entreprise. Cet appui illustre une nouvelle fois les liens troits quiexistent entre le Parti et le peuple, la confiance inbranlable qu'ils se tmoignent mutuellement, lepatriotisme lev de notre peuple hroque.

    Le Bureau politique considre que le problme essentiel rsoudre pour rpondre aujourd'hui cevigoureux lan rvolutionnaire des masses en vue de la ralisation des grandes tches qui nousattendent, est le renforcement et l'animation des organisations de base du Parti.

    QUE LES ORGANISATIONS DE BASE DU PARTI ASSUMENT L'ENTIERE DIRECTIONDE TOUTES LES AFFAIRES DANS LEURS SECTEURS RESPECTIFS

    Pour que le Parti remplisse son rle de dtachement d'avant-garde organis de la classe ouvrire, deforce inspiratrice et directrice de toute la vie du pays, il est indispensable que les organisations de base,qui en sont le solide fondement, assument pleinement leur rle dans les entreprises, les coopratives,les campagnes, les units militaires, les administrations et partout ailleurs. Cela veut dire que le sort deces entreprises, coopratives, units militaires, etc., ne soit pas entre les mains d'une seule personne,mais de l'organisation de base dans son ensemble. A cette fin il faut bien claircir les questions quevoici :

    1. Ce qui dtermine la bonne marche des affaires dans tout collectif, c'est le niveau du travailidologique, politique, organisationnel et mobilisateur qu'y mne l'organisation de base du Parti. Sanssous-estimer la trs grande importance des cadres pour le Parti, il faut bien se dire que ce ne sont pas lesecrtaire, le directeur, le prsident, ou le commandant qui sont le miroir du travail dans unecooprative, dans une entreprise conomique, dans une cole, une unit militaire ou ailleurs, maisessentiellement l'organisation de base. C'est grce au travail incessant et attentif du Parti que noscadres mergent du sein des masses.

    L'organisation de base n'a pas pour seule tche d'appuyer les ordres du directeur, du prsident ou ducommandant. L'organisation du Parti dirige tout le travail, c'est elle qui dcide ce que doivent faire lescommunistes et tous les travailleurs pour assurer la bonne marche des affaires, les tches remplir, lamanire de vaincre l'ennemi dans la lutte, etc., c'est suivant ces directives que chacun s'acquitte destches qui lui sont confies. Tous les autres organes, organismes et organisations sont des leviers duParti. A ce titre, ils doivent travailler pour mettre en uvre sa ligne et ses dcisions, ses justes

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    orientations, sans se soustraire aucune des exigences du centralisme dmocratique de l'Etat et desautres organisations de masse.

    Certes, l'organisation de base du Parti s'intresse tous les problmes, mais elle ne peut accomplirtoute seule tout le travail. Elle doit diriger et le faire partir de positions d'o elle puisse avoir un largeangle de vision. L'organisation de base doit combattre le sectarisme, toute tendance monopoliser letravail, car le sectarisme touffe l'initiative des cadres et des masses, il affaiblit et tiole le Parti. Lesorganisations de base du Parti doivent constamment accrotre leur capacit de mettre profit lesmoyens ncessaires pour que ses membres, ses leviers, tous les travailleurs s'acquittent pleinement destches qui leur incombent avec un sentiment lev de responsabilit.

    Tout en travaillant pour dvelopper l'initiative des cadres et des divers organes et lever leurresponsabilit, les organisations de base du Parti ne doivent pas permettre les manifestations d'espritde clocher ou corporatif, ou les signes de technocratie, qui, sous d'autres formes, sont desmanifestations de la pression bureaucratique exerce sur le Parti.

    Ce n'est pas la mise en place de formes de travail rigides, mais l'lvation idologique, politique,organisationnelle et technique des organisations de base qui doit constituer aujourd'hui laproccupation principale du travail des organisations du Parti.

    2. Il faut lutter contre toute tutelle exerce sur les organisations de base et combattre toutemanifestation de mfiance leur gard, toute mthode rigide administrative et coercitive qui bride leurinitiative. Il faut y substituer une aide et un contrle qualifis, qui leur ouvre elles, aux membres duParti et aux masses travailleuses, un large horizon d'action. Que l'organisation de base soit laisse librede poser et de rsoudre elle-mme les problmes qui sont de son ressort. En particulier, elle doit treaide dans les campagnes, o les tches sont aussi plus ardues.

    a) Il faut mettre un terme la pratique nocive consistant dicter d'en haut des ordres du jour pour lesrunions des organisations de base, travers diverses dcisions, recommandations et instructions,comme par exemple qu'il doit y tre prsent une information politique une fois par mois, que leproblme des cotisations doit y tre examin une fois tous les trois mois, et les problmes de l'levagediscuts une fois tous les six mois, etc.

    b) Il convient de dvelopper largement l'initiative et la responsabilit des organisations de base, enparticulier dans le travail d'analyse et d'application cratrice des directives et des orientations du Parti.Les organisations de base doivent ragir immdiatement lorsque des dcisions, des ordres et desinstructions sont en opposition avec la ligne du Parti, avec sa juste politique, avec les intrts dupeuple. Les intrts du Parti ne diffrent pas de ceux du peuple, aussi tout ce qui est en oppositionavec ces intrts va en mme temps rencontre de la ligne du Parti. Au cours des dbats qui ont eulieu dans le Parti et parmi les masses sur la lutte contre le bureaucratisme et pour l'amlioration de lamthode et du style dans le travail, il est apparu clairement que les organisations de base n'ont pas bienveill viter les dformations bureaucratiques. Cela doit devenir une Donne leon. Le centralismedmocratique exige que, par la voie du Parti, nous nous levions vigoureusement contre toutedformation de la ligne marxiste-lniniste en son sein.

    3. Notre Parti est avant tout le dirigeant, l'organisateur, l'ducateur, le conseiller et l'inspirateur desmasses travailleuses. Il vit et lutte pour leurs intrts. Les organisations de base et chaque communistedoivent consacrer la part essentielle de leur activit au travail vivant d'ducation et de mobilisation deshommes, les couter attentivement, leur tmoigner du respect. Il n'est aucun problme discut l'organisation de base, o ne doit tre souligne la pense des masses, des hommes le plus intresss la ralisation des tches que pose le Parti. Il ne doit y avoir non plus aucune dcision, aucune tche ouorientation fixe qui ne rponde au souci de satisfaire les exigences des masses. On doit se faire unergle, aprs la runion de l'organisation de base, de mettre au courant les travailleurs des questions quiles intressent et de trouver avec eux des formes et des moyens des plus appropris pour les rsoudre.

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    Priodiquement, lorsque le besoin s'en fait sentir, il convient d'organiser aussi des runions ouvertesdes organisations de base. Ces runions joueront un rle important dans l'ducation des travailleurs,dans leur mobilisation, dans le renforcement des liens avec eux.

    La capacit et la force des organisations du Parti, du pouvoir populaire, de notre dictature, s'accrotronttoujours plus travers leurs liens avec les masses. A l'inverse, toute action et toute attitude qui affaiblitces liens, affaiblit aussi notre Parti et notre pouvoir. Il faut dnoncer svrement, comme nous tanttout fait trangres, toute tendance substituer la mthode de la persuasion la pratique des ordresimprieux, du diktat et des attitudes arrogantes. Par ces moyens-l, on ne convainc personne, on peutventuellement intimider les lments timors mais en aucun cas le Parti et le peuple.

    Les membres du Parti doivent mener la lutte de classe en se fondant sur les principes fondamentaux dumarxisme-lninisme, sur la juste ligne du Parti, et en s'appuyant sur les masses. Ils doivent tre enmesure de distinguer, l'issue d'une analyse approfondie, le bien du mal, le dangereux du moinsdangereux et d'utiliser la mthode la plus approprie dans le travail auprs des hommes.

    LA COMPLETE MISE A CONTRIBUTION DES MEMBRES DU PARTI, CONDITIONPREMIERE DU REHAUSSEMENT DU ROLE DE SES ORGANISATIONS DE BASE

    1. Afin d'lever le sentiment de responsabilit et l'efficacit de l'action de chaque adhrent, il convientd'liminer le sectarisme et le formalisme dont nous souffrons dans la mise contribution de nosmembres et d'aller vers un nouveau partage des tches dans toutes les organisations de base du Parti.Agissons comme nous l'enseigne Lnine, et de pair avec une saine centralisation dans l'organisation duParti, dcentralisons la responsabilit de chacun de ses membres, c'est--dire rpartissons les tchesentre les membres du Parti. Cette dcentralisation est une condition essentielle du centralismervolutionnaire.

    a) Aucun membre du Parti ne doit rester l'cart de l'activit des organisations de base. Lescommunistes ne doivent tre indiffrents aucun problme du Parti et du peuple. Une vision troite desa propre tche, une conception trique de l'intrt personnel, le souci de se trouver un petit coinbien chaud sont trangers aux communistes. Quel que soit le lieu o ils travaillent, ils doiventassumer le rle de combattant d'avant-garde pour mettre en uvre la ligne du Parti, et rpondre de sonaction.

    Un membre du Parti doit en mme temps se signaler par son activit politique et sociale. Le travailvolontaire social est, par tous ses aspects, un travail essentiellement communiste. Un communiste quine se montre pas la hauteur de cette tche, ne peut tre membre du Parti. Le sectarisme que l'onmontre dans l'assignation des tches aux communistes, leur division en aptes et inaptes, ne reposesur aucun fondement, c'est une marque de subjectivisme et d'incapacit des dirigeants mmes desorganisations de base.

    b) La rpartition des tches entre les membres du Parti ne doit pas prendre des formes figes, elle doittre faite en fonction des conditions de travail et des exigences toujours renouveles.

    Outre la rpartition dj existante dans les organisations de base, dans les organisations des secteurs etdans leurs bureaux, les communistes, isolment ou par groupes, selon leurs capacits et leurs qualits,peuvent tre chargs aussi de rpondre d'autres problmes qui proccupent l'organisation, comme parexemple la planification, les questions financires, la discipline, l'mulation, les questions techniques,les conomies, l'accumulation des engrais, etc.

    Les communistes sont en mme temps et au premier chef des dirigeants politiques, ils doivent donctre chargs de travailler auprs d'une masse dtermine de citoyens ou de travailleurs, en sortequ'aucun travailleur, personne, la ville ou la campagne, ne soit dtach des liens vivants avec leParti, que tous soient nourris de ses enseignements. Les communistes chargs de cette tche, ainsi que

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    ceux qui ont pour fonction de travailler auprs des conseils populaires, des organisations de masse,etc., sont responsables devant l'organisation de base du Parti, et ils doivent aussi lui rendre comptergulirement de l'accomplissement des tches qui leur ont t assignes. Le rle d'un communiste nedoit pas se rduire veiller ce que telle ou telle sance de formation politique se soit tenue ou ceque telle ou telle organisation de masse se soit runie. Par ailleurs, il n'a aucun privilge, il ne peutprendre aucune sanction au niveau du Parti ou de l'Etat contre qui que ce soit, il a pour devoir deveiller la bonne marche des affaires qui lui ont t confies, de veiller l'ducation des gens et ceque rgne partout un esprit de parti sain.

    c) La rpartition des forces du Parti n'est pas non plus quelque chose d'immuable. Les membres duParti ne doivent en aucune manire se sentir placs occasionnellement tel ou tel poste, mais ilsdoivent avoir conscience d'tre des lments combattants de cet organisme centralis du Parti quiembrasse tous les aspects de la vie du pays. Que les organisations du Parti procdent une nouvelle etplus juste rpartition de leurs membres, non pas l o cela est le plus facile, mais l o cela estncessaire, l o se trouve le front principal de la production, en sorte que partout, dans tous lessecteurs et tous les maillons, tous les organismes, on sente la main du Parti, sa ligne, on entende savoix et ses conseils.

    d) Que les bureaux des organisations de base du Parti deviennent de vritables noyaux d'organisationpour la mobilisation de tous les communistes ; qu'ils organisent et rpartissent le travail entre leursmembres et, sur cette base, assurent l'action de tous les membres du Parti, leur fournissent l'aidencessaire et exercent leur contrle. Que ce mode de rpartition des tches soit galement pratiqu parles comits du Parti, qui peuvent aussi convoquer des membres des bureaux des organisations de base des runions, des sminaires, des assembles de cadres sur des questions dtermines.

    2. Une des manifestations les plus odieuses et les plus nfastes du bureaucratisme et du sectarisme, quiaffaiblit l'esprit de combat des communistes et des organisations de base, consiste dans le fait queparfois l'autocritique et la critique dans le Parti ne sont pas la hauteur requise.

    Il faut condamner ces pratiques avec une extrme rigueur. Que chaque communiste fasse son examende conscience dans ce sens et se mette aussitt, sans hsitation et sans rserve, user constamment etjudicieusement de l'arme de l'autocritique et de la critique. Les organisations du Parti sont des foyersde rvolutionnaires, elles doivent bouillonner de vie active, elles doivent tre le creuset de la trempe etde l'ducation de chaque membre. Que les membres expriment librement leurs opinions dansl'organisation, car, de la sorte, ils agissent comme il se doit, ils se comportent honntement envers leParti, ils s'aident eux-mmes et aident leurs camarades, et si jamais leurs jugements ne sont pas justes,ils se corrigeront.

    Dans l'organisation de base se forge l'unit d'acier des communistes, non seulement sur la lignegnrale du Parti, mais aussi sur tous les problmes qui y sont poss et rsolus. Sans une confrontationd'ides, sans la participation de tous les membres de l'organisation cette confrontation, il ne saurait yavoir une unit solide de pense et d'action. A cet gard, il convient de dfendre comme tant sacrsles droits des membres du Parti et il appartient aux organisations de base de prendre la dfense de tousceux qui mettent des critiques justes et svres.

    Le renforcement des convictions des membres du Parti est une exigence indispensable, une conditionde la discipline, de cette discipline consciente et d'acier, sans laquelle le Parti lui-mme ne peutexister, sans laquelle les communistes ne peuvent agir ni vivre ; en particulier dans les conditions denotre pays, encercl par les ennemis imprialistes et rvisionnistes, o le Parti mne une luttepermanente, renforcer et tremper la discipline consciente est une ncessit quotidienne et rend le Partiinvincible.

    3. Les organes et organisations du Parti doivent diriger de prs l'activit des communistes, leurapprendre travailler et avancer comme il se doit sur la ligne du Parti, parfaire concrtement leur

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    ducation clans le cours mme de la lutte, en surmontant les difficults et remportant des victoires.Que les organisations du Parti duquent et trempent les communistes au contact des questions quisurgissent de la vie mme, de la lutte et de l'exprience quotidienne du Parti et du peuple.

    Un travail particulier doit tre men auprs des communistes des campagnes. Il faut leur ouvrir devivants horizons de travail, de savoir et d'action, dvelopper leur initiative. Que les communistess'efforcent de penser tout par eux-mmes, en se fondant sur la ligne du Parti, sur ses orientations etsur les dcisions de ses organisations de base. Qu'ils organisent eux-mmes le travail politique menerauprs des masses sur chaque problme, sous les formes les plus appropries leurs conditions etqu'ils n'attendent pas que des instructions ou des ordres leur parviennent d'en haut.

    Il faut bien avoir prsent l'esprit que se borner donner des ordres est fort facile, mais que celacomporte bien des dangers. Ceux qui agissent ainsi se persuadent qu'ils sont ns pour dicter leurvolont aux autres. Cela engendre la prsomption, le got du commandement pour le plaisir decommander, cela dveloppe l'arrogance, autant de traits trangers notre socit et condamnables parla ligne de notre Parti.

    Une telle pratique nocive cre chez ceux qui reoivent des ordres et des directives l'habitude d'endonner eux-mmes. Ainsi se forme un cercle vicieux, pourri, bureaucratique; on voit se constituer unecouche qui donne des ordres et une autre qui doit les excuter. Que les organisations du Parti mnentune lutte acharne et impitoyable contre de pareilles conceptions et faons d'agir, car elles semanifestent parfois de faon spontane, comme si de rien n'tait, et si on ne les combat pas, elles semuent en une ligne trs nfaste.

    Une telle mthode de travail conduit les gens ne plus penser par eux-mmes, elle les rend indolents,timors et serviles devant leurs suprieurs, elle conduit jusqu'aux membres du Parti ne plusapprofondir eux-mmes les problmes. Par suite, les gens voient touffer leur esprit d'initiativepourtant si utile, leurs propositions fcondes sont accueillies brutalement et il ne peut alors trequestion ni de critique ni d'autocritique marxistes-lninistes.

    Que les communistes tendent leur vigilance, leur esprit militant pour nettoyer les manifestationstrangres notre socit, ds qu'elles pointent l'oreille. Notre vigilance rvolutionnaire ne doit pas serduire une simple formule qui se rpte continment tout propos et hors de propos. Non ! Elle doitse dvelopper dans tous les domaines, servir dfendre tout lment sain dans notre Parti et dans notrepays, dceler et combattre tout mal la racine. Mais cela ne peut tre ralis que l o le travail duParti est men un diapason rvolutionnaire de masse, o les communistes et la masse se pntrentbien de l'essence des problmes, c'est--dire qu'ils en voient bien et les bons et les mauvais cts, qu'ilstravaillent, pensent et luttent en se guidant sur la ligne du Parti, comme de vrais combattants de sacause. Cela, qu'aucun membre du Parti ne l'oublie jamais.

    4. Traduisons pleinement dans la pratique la prescription connue du Parti qui nous enjoint de faire desorganisations de base les centres les plus importants d'ducation et de trempe des communistes.L'ducation des communistes est, en premier lieu, la tche des organisations de base du Parti ; celles-cisont le lieu o se ralise le mieux la liaison de la thorie avec la pratique. Ainsi l'on combattragalement avec plus de succs le formalisme et le dogmatisme dont souffre notre travail idologique etpolitique.

    Nous devons considrer chaque problme que nous examinons, chaque mesure que nous adoptonssans les dissocier de la ligne gnrale du Parti, en analyser, toujours sous cet angle, le contenuidologique et politique, et en dcouvrir les racines. Partons toujours et seulement de justes positionsde principes, de l'intrt gnral, des grands objectifs de notre Parti que sont la construction dusocialisme et du communisme, la dfense des victoires de notre peuple, la dfense de la patriesocialiste.

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    Aux runions des organisations de base du Parti, il faudra, chaque fois qu'on le jugera opportun,examiner des problmes qui concernent l'ducation et la trempe des communistes, leur rle d'avant-garde, en les reliant troitement la vie des organisations et de leurs membres.

    RAVIVONS LA VIE DU PARTI COMBATTONS TOUTE CONCEPTION ETROITE,SECTAIRE DES FORMES DE STRUCTURE DU PARTI, AINSI QUE TOUT FORMALISMEET OFFICIALISME DANS LES REUNIONS DES ORGANISATIONS DE BASE

    Ayons constamment prsent l'esprit que les formes et les normes d'organisation ont leurs fondementsdans la ralit vivante et que c'est encore dans cette ralit qu'elles montreront leur vitalit. A cepropos, elles doivent tre enrichies et, le cas chant, modifies. Dans la vie il faut avoir soin de nejamais marquer le pas; il faut aller de l'avant, sinon on reste la trane. Les rapports rels, nousenseigne Lnine, ne sont pas quelque chose de mort, ils vivent et se dveloppent. Les dfinitionsjuridiques peuvent correspondre au dveloppement progressif de ces rapports, mais elles peuvent aussi(si ces dfinitions sont inexactes) correspondre leur rgression ou leur stagnation.

    La vie exige que nous rendions les organisations de base du Parti, leur structure et leur travail plussouples, plus adroits, que nous nettoyions les formes et les maillons superflus, et mettions en uvre lesformes de travail qui renforcent l'action du Parti. Cela est d'une grande importance de principe etpratique.

    1. Luttons avec vigueur pour vivifier les organisations de base du Parti. Ce n'est pas leur forme, maisleur contenu qui doit tre notre souci principal. A cet gard, nous devons modifier entirement notremthode, nos exigences. Ce n'est ni le lieu o se droule la runion du Parti, ni la solennit creuse, nile rapport crit que l'on v prsente qui dterminent le contenu et le succs du travail de l'organisationde base du Parti. Le rsultat des runions doit tre apprci en fonction de la profondeur de l'examendes problmes pressants qui y sont soumis de la mise contribution de tous les membres du Parti pourparvenir leur solution, de l'laboration des mesures conduisant la solution du problme, et enfin deleur parfaite application. Tous ceux qui y participent doivent se prparer srieusement aux runions del'organisation de base du Parti. C'est l l'essentiel. Le mode de prparation et d'examen du problmepeut varier. Le rapport peut tre prsent par crit ou l'aide de notes, on peut n'exposer que le projetdes mesures prendre, on peut organiser des runions improvises sur des problmes urgents oumettre une question en discussion, on peut contrler l'excution des dcisions ou la faon dont sontposs les divers problmes ; tous ces points-l doivent tre fixs par les organisations du Parti elles-mmes, qui sont tenues d'en rgler aussi le mode de droulement et de direction, etc. Ce qui estimportant, c'est le contenu de l'analyse et surtout son rsultat. Les travaux des runions del'organisation de base du Parti doivent, pour les trois quarts, tre occups car l'laboration, l'examen etle contrle des mesures prendre pour la solution des problmes. La dcision doit tre la synthse detous les travaux, du dbat des ides et des propositions avances la runion.

    Dans les travaux des runions des organisations de base, il ne doit y avoir ni hte ni lenteurs. Ellespeuvent durer une demi-heure, elles peuvent aussi durer dix heures. Leur dure dpend du problmepos, de la manire dont il l'est, de sa prparation, etc. Rien n'est plus important que les runions duParti, et il ne faut en aucune manire tolrer qu'elles soient sous-estimes.

    2. Les comits du Parti des districts, se fondant sur les principes fondamentaux et sur les statuts duParti, devront dsormais rsoudre eux-mmes et de leur propre initiative les questions relatives lastructure des organisations de base du Parti.

    Le Bureau politique du Comit central du PTA estime opportun de souligner encore que la rglefondamentale de la structure des organisations de base du Parti est toujours l'union de tous sesmembres travaillant dans une entreprise, une cooprative agricole ou une institution, en une seuleorganisation. Le nombre minimum de membres fix pour la mise sur pied d'une organisation de baseest de trois. L'assemble gnrale de l'organisation de base doit tre convoque au moins une fois par

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    mois. En mme temps, jusqu'au prochain congrs, et jusqu' ce que les modifications appropriessoient apportes aux statuts du Parti, le Bureau politique du Comit central conseille aussi titreprliminaire les mesures suivantes:

    a) Que des organisations du Parti de secteur et des groupes du Parti soient mis sur pied l o celas'avre opportun, indpendamment du nombre de communistes que compte l'organisation de base. Enl'occurrence, les organisations de base et les comits du Parti doivent avoir plutt le souci d'organiserle plus efficacement possible les forces du Parti que d'assurer le nombre ncessaire de membres pourles mettre sur pied. Elles doivent tre structures judicieusement, selon les secteurs de travail. L oles militants luttent le plus activement pour la mise en uvre de la ligne du Parti, une organisationpeut englober plus d'une unit de production, et, dans les coopratives agrandies, une, deux ou troisbrigades pour chaque village, etc.

    Les communistes, partout o ils travaillent, dans chique secteur, atelier, village, etc., de faon isoleou collectivement, doivent rpondre de la bonne marche des affaires. Quel que soit leur nombre, ilsdoivent rflchir, discuter des diverses questions et travailler ensemble, puis dfinir des attitudescommunes. Ils doivent galement mettre en mouvement les militants qui ne sont pas membres duParti, se concerter et organiser avec eux la ralisation des tches.

    Le droit de mettre sur pied des organisations du Parti dans un secteur ou des groupes du Parti ne doitappartenir qu' l'organisation de base.

    b) Dans les grandes organisations, lorsque le comit du Parti du district le juge opportun et prend unedcision cet effet, il peut tre attribu aux organisations du Parti de secteur ou d'atelier tous les droitsdes organisations de base du Parti. En ces cas-l, outre les runions de reddition de comptes etd'lections, l'assemble gnrale de l'organisation de base doit tre convoque toutes les fois que celasera jug opportun.

    c) Le secrtaire, le secrtaire adjoint (plus d'un lorsque cela s'avre ncessaire) ou le bureau del'organisation de base sont lus pour diriger tous ses travaux. Dans tous les cas, selon les besoins etl'effectif du Parti, la dcision appartient l'organisation de base. Il faut combattre tout caractrebureaucratique dans le travail des secrtaires et des bureaux, faire en sorte qu'ils tablissent desrelations vivantes avec les communistes et les travailleurs. En rgle gnrale, les secrtaires desorganisations de base ne devront plus tre des permanents. Dans les cas o les organisations d'unsecteur jouissent des droits d'une organisation de base du Parti, les bureaux de ces organisations ont ledroit d'examiner aussi les dcisions sur les admissions et les radiations des membres. Quand ils jugentces dcisions justes, ils les transmettent pour approbation l'instance suprieure.

    d) Dans des cas particuliers, lorsqu'il s'agit d'entreprises ou d'institutions assez ramifies avec devastes secteurs, importants et particuliers, de travail et un grand nombre de membres, on peut crer,selon l'importance des secteurs, plus d'une organisation de base. Ces organisations seront directementrattaches au comit du Parti de district ou d'arrondissement, ou encore, par dcision spciale duComit central, il peut tre cr pour elles des comits de Parti investis des droits des comits du Partid'arrondissement ou de zone rurale.

    e) Conformment aux statuts du Parti, dans des lieux de production ou dans d'autres secteurs detravail, o l'on compte moins de trois membres du Parti, il peut tre cr des groupes communs duParti et de la jeunesse. Il faudra galement former, l o cela s'avrera ncessaire, des groupes du Partiet des unions professionnelles, qui devront comprendre les membres et les stagiaires du Parti ainsi quecertains des membres de l'organisation de base des unions professionnelles. Ces groupes seront dirigspar un membre du Parti dsign par le comit du Parti de district, d'arrondissement ou de zone.

    Par ces nouvelles orientations, le Bureau politique du Comit central du PTA n'a pas pour but desubstituer une srie de formes une autre, ou d'noncer une srie de formes et de mthodes de travail

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    applicables dans tous les cas pour tous les problmes pouvant surgir dans la pratique. Si nous agissionsainsi, au lieu d'atteindre les objectifs souhaits et de vivifier la vie du Parti, nous l'tiolerions et labureaucratiserions. Nous devons avoir cela constamment prsent l'esprit dans notre travail.

    Le Parti du Travail d'Albanie est le parti de la rvolution. Les principes et les normes qui prsident son organisation ne constituent pas un but en soi, mais ils servent son dveloppement rvolutionnaire,ils sont toujours dfinis en fonction des plans grandioses qu'il dresse pour la victoire du socialisme etdu communisme.

    Maintenant la premire des tches consiste lever le rle du militant d'avant-garde, accrotre l'lanrvolutionnaire et crateur des communistes et des organisations du Parti, afin que, comme elles l'onttoujours fait, elles guident le grand mouvement qui a embrass tous les travailleurs.

    Le Bureau politique du Comit central du PTA estime que ces orientations serviront prcisment cegrand dessein. Rehaussons donc encore le rle des organisations de base en tant que centres militantsde notre Parti, vritables foyers rvolutionnaires, grandes coles de formation.

    Le Premier secrtaire du Comit central du Parti du Travail d'Albanie

    Enver Hoxha

    uvres, t, 31.

    LE PUTSCH FASCISTE EN INDONESIE ET LES ENSEIGNEMENTSQU'EN TIRENT LES COMMUNISTES

    Article publi dans le Zri i popullit

    11 mai 1968

    La tragdie que vivent le peuple et les communistes indonsiens doit bouleverser la conscience de tousles hommes progressistes. Directement et indirectement soutenus par les imprialistes amricains etpar les rvisionnistes khrouchtchviens, les fascistes indonsiens renouvellent, sur une plus grandechelle, les forfaits des nazis commis nagure aprs leur accession au pouvoir. Il faut arrter leur bras.Il faut que tous les hommes honntes, tous les rvolutionnaires, tous les antifascistes lvent la voixpour protester nergiquement contre le massacre des communistes et des hommes progressistesd'Indonsie. C'est aujourd'hui, pour tous, l'impratif le plus lmentaire, parce que c'est un vrai crimeque de laisser les ractionnaires les plus enrags assassiner des centaines de milliers d'innocents(probablement aucune guerre, l'exception des guerres mondiales, n'a caus tant de victimes) sans sevoir infliger un juste chtiment.

    Le peuple et les communistes albanais expriment leur solidarit internationaliste envers lescommunistes indonsiens, victimes de la terreur fasciste. Nous sommes convaincusqu'indpendamment des grandes pertes qu'il a subies, le Parti communiste indonsien rpondra auxfascistes par une lutte rvolutionnnaire rsolue pour craser totalement la raction. Il est dsormaisclair que les communistes et les patriotes indonsiens n'ont devant eux qu'une seule voie : riposter laviolence contre-rvolutionnaire par la violence rvolutionnaire, par la lutte arme des ouvriers et despaysans, pour dfendre la libert et la dmocratie, pour faire chec au fascisme et la terreur.L'volution des vnements d'Indonsie est une triste ralit pour les communistes et pour tous lesrvolutionnaires. Nanmoins, ce qui s'est produit l-bas reprsente une grande exprience, qu'ilconvient d'tudier attentivement et dont il faut tirer des enseignements prcieux. La rvolution ne se

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    dveloppe jamais en ligne droite. Elle avance travers des victoires et des dfaites. Lesrvolutionnaires, les marxistes-lninistes ont pour devoir de cimenter leurs victoires et, d'autre part, des'instruire des dfaites temporaires, d'en tirer les conclusions ncessaires, de faon que la rvolutionsoit porte un degr suprieur et se dveloppe avec encore plus de force. L'exprience d'unervolution est utile non seulement pour les rvolutionnaires et les communistes d'un pays, mais aussipour tous les rvolutionnaires, pour tous les marxistes-lninistes dans le monde. C'est pourquoi, outreles communistes indonsiens, les rvolutionnaires et communistes des diffrents pays doivent tirer desvnements d'Indonsie les enseignements qui s'imposent. Cela est d'une importance primordiale.

    Le Parti communiste indonsien a grandi et s'est dvelopp, en tant que parti marxiste-lniniste, dansune lutte de classe acharne contre les ennemis de l'intrieur et de l'extrieur. Aprs les graves coupsqu'il reut de la raction en 1927 et en 1948, quand furent massacrs des milliers de communistes ettoute la direction du parti, le Parti communiste indonsien, grce sa lutte et ses combats, s'estrelev, et cela tel point qu'il est devenu une force qui, par le nombre de ses membres, reprsentait leplus grand parti communiste des pays capitalistes. Sans aucun doute, mme aprs les grandes pertesqu'il est en train de subir, il recouvrera nouveau ses forces, grce une lutte courageuse, consquenteet rvolutionnaire marxiste-lniniste. Nous, communistes albanais, sommes fermement convaincus queles communistes indonsiens analyseront attentivement le travail qu'ils ont accompli jusqu' prsent,qu'ils mettront nu les erreurs, les dfauts et les faiblesses qui se sont fait jour dans le travail du parti,qu'ils en tireront les conclusions ncessaires, afin que le Parti communiste indonsien puisse, dansl'avenir, diriger avec succs le peuple indonsien dans la voie de la rvolution. Personne n'est mieuxqualifi qu'eux pour le faire.

    Les vnements d'Indonsie ne sont pas un phnomne isol. Ils constituent le maillon d'une chane,un lment constitutif de l'attaque de la raction internationale contre le mouvement communiste et lalutte de libration des peuples. Ils sont lis l'activit agressive de l'imprialisme amricain auVietnam et ailleurs, aux interventions sanglantes des imprialistes en Rpublique Dominicaine et danstoute l'Amrique latine, ils sont lis l'organisation des coups d'Etat contre-rvolutionnaires dansplusieurs jeunes Etats d'Afrique, aux menes subversives et scissionnistes auxquelles les rvisionnisteskhrouchtchviens se livrent depuis longtemps au sein du mouvement communiste international, leuraction de sabotage contre la lutte de libration nationale des peuples, leur soutien actif l'imprialisme amricain et aux ractionnaires de tout acabit, etc.

    C'est pour cette raison que les rvolutionnaires et les communistes des diffrents pays doivent s'arrtersrieusement sur ces phnomnes, les analyser attentivement et en tirer les enseignements ncessaires,pour que la lutte rvolutionnaire puisse aller toujours de l'avant, de victoire en victoire.

    LA VALEUR DES LIBERTES DEMOCRATIQUES DANS UN ETAT BOURGEOIS ET LAMANIERE DE LES METTRE A PROFIT

    La bourgeoisie et, bien entendu, les rvisionnistes modernes parlent beaucoup des prtendues libertsdmocratiques et comptent beaucoup sur elles. En fait, juste pour la forme, dans chaque Etat bourgeoisdit dmocratique, il existe quelques liberts dmocratiques relatives. Nous disons relatives, parcequ'elles ne dpassent jamais la limite de la conception bourgeoise de la libert et de ladmocratie, parce qu'elles s'tendent juste assez pour ne pas toucher aux intrts vitaux de labourgeoisie au pouvoir.

    Bien entendu, la classe ouvrire et les hommes progressistes tirent parti de ces conditions pours'organiser, pour propager leurs conceptions et leur idologie, pour prparer le renversement desclasses exploiteuses et la prise du pouvoir.

    Aprs la Seconde Guerre mondiale, dans beaucoup de pays capitalistes d'Europe, par suite de lavictoire sur le fascisme et du rle jou par les partis communistes dans la guerre antifasciste, certainsde ces partis sont alls jusqu' participer au gouvernement (par exemple, en France, en Italie, en

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    Finlande et ailleurs), obtenir un grand nombre de dputs au Parlement, des postes importants dansl'appareil d'Etat, et jusque dans l'arme.

    De mme, au cours de ces quinze dernires annes, diverses priodes, des conditions favorables auparti de la classe ouvrire et aux forces progressistes se sont aussi cres dans quelques pays duMoyen-Orient, comme en Iran et en Irak, dans plusieurs pays d'Amrique latine, comme auGuatemala, au Brsil, en Equateur, au Vnzuela et ailleurs. En Asie, une situation assez favorable secra en Indonsie. Le Parti communiste indonsien grandit rapidement, il faisait partie dugouvernement, il exerait une grande influence sur la politique intrieure et extrieure du pays.

    Mais, mme dans les conditions des liberts dmocratiques, une pre lutte de classes, une lutte mort, se poursuit entre la rvolution et la raction, entre le proltariat et la bourgeoisie. Si le proltariatet son parti uvrent pour renforcer leurs positions, la raction et la bourgeoisie, de leur ct, nedorment pas. Au contraire, se servant de l'appareil d'Etat bourgeois, de la police et des forces armes,pratiquant la corruption et la diversion, et entretenant l'opportunisme et les illusions rformistes etpacifistes au sein de la classe ouvrire, elles se prparent srieusement pour renforcer leurs positions etdfaire les forces rvolutionnaires.

    Le cours des vnements aprs la Seconde Guerre mondiale tmoigne que, dans le cadre des libertsdmocratiques, la bourgeoisie a agi nergiquement et par diffrents moyens pour liquider lemouvement rvolutionnaire de la classe ouvrire.

    Lorsque la bourgeoisie et la raction eurent consolid leurs positions, elles exclurent les communistesdu gouvernement, des postes importants de l'appareil d'Etat et de l'arme, comme ce fut le cas enItalie, en France et en Finlande. En Angleterre, en Autriche et ailleurs on n'a pas mme tolr laprsence des communistes au parlement, tandis qu'en Grce on les a jets en prison ou combattus parles armes.

    Lorsque la bourgeoisie et la raction constatent que leur pouvoir est menac du fait de la force et duprestige accrus du parti communiste et du mouvement rvolutionnaire des masses, elles jouent leurdernire carte : elles mettent en action les forces armes, organisent des pogroms pour briser etliquider le mouvement rvolutionnaire et les partis communistes, comme elles l'ont fait en Iran et enIrak, et, rcemment, lors des vnements tragiques d'Indonsie. Dans ces cas-l, la raction et labourgeoisie du pays concern ont aussi directement utilis l'aide de la raction mondiale et mme lesoutien de ses forces armes, comme on l'a vu Saint-Domingue et ailleurs.

    Quelles conclusions tirer de cette exprience historique ?

    Premirement, les prtendues liberts bourgeoises et liberts dmocratiques dans les payscapitalistes ne sont pas de nature permettre aux partis communistes et aux groupes rvolutionnairesd'atteindre leurs buts. Non. La bourgeoisie et la raction ne permettent l'activit des rvolutionnairesque dans la mesure o celle-ci ne met pas en pril le pouvoir de classe de la bourgeoisie. Lorsque cepouvoir est mis en danger, ou lorsque la raction trouve le moment propice, elle touffe les libertsdmocratiques et recourt n'importe quel moyen, sans aucun scrupule moral et politique, pour dtruireles forces rvolutionnaires. Dans tous les pays o l'on permet aux partis communistes de militerouvertement, la bourgeoisie et la raction mettent profit cette situation pour connatre toute l'activit,les hommes, les mthodes de travail et de lutte des partis marxistes-lninistes et des rvolutionnaires.Il s'ensuit que les communistes et leurs partis marxistes-lninistes vritables commettraient une erreurfatale s'ils se fiaient aux liberts bourgeoises qui leur sont concdes en raison des conjonctures,s'ils affichaient tout ouvertement et s'ils ne gardaient pas le secret de leur organisation et de leursplans. Les communistes doivent profiter des conditions de l'activit lgale, l'utiliser mme pour menerun vaste travail de propagande et d'organisation, mais, en mme temps, se prparer pour le travail dansla clandestinit.

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    Deuximement, les thses opportunistes sur la voie pacifique de la prise du pouvoir sont un leurre etreprsentent un grand danger pour le mouvement rvolutionnaire. A premire vue, le Parti communisteIndonsien semblait pouvoir atteindre plus facilement son but par cette voie. Nanmoins, lescommunistes indonsiens avaient dclar plus d'une fois qu'ils ne se faisaient pas d'illusions sur la voiepacifique. Dans les salutations qu'elle a adresses au Congrs du Parti communiste de Nouvelle-Zlande, la dlgation du Comit central du Parti communiste indonsien a indiqu que lesvnements d'Indonsie ont confirm une fois de plus qu'il n'y a aucune classe dominante... ni forceractionnaire qui permette aux forces rvolutionnaires de remporter la victoire par la voiepacifique. Les communistes tirent des vnements tragiques d'Indonsie l'enseignement qu'il nesuffit pas seulement de rejeter les illusions opportunistes sur la voie pacifique, ni de reconnatre quela seule voie pour la prise du pouvoir est la voie rvolutionnaire de la lutte arme. Le parti duproltariat, les marxistes-lninistes et chaque rvolutionnaire doivent prendre des mesures efficacespour prparer la rvolution, commencer par l'ducation des communistes et des masses dans unesprit militant rvolutionnaire jusqu' la prparation concrte pour faire face la violence contre-rvolutionnaire de la raction par la lutte arme rvolutionnaire des masses populaires.

    Troisimement, indpendamment des conditions et des positions favorables dont il peut bnficier unmoment donn, le parti de la classe ouvrire ne doit pas relcher un seul instant sa vigilancervolutionnaire, surestimer ses propres forces et celles de ses allis, ni sous-estimer la force del'adversaire, de la bourgeoisie et de la raction. Le Parti communiste indonsien jouissait d'une grandeinfluence dans le pays, mais il semble avoir surestim en particulier la puissance politique de Sukarnoet de la portion de la bourgeoisie qui le soutenait, et lui avoir trop fait confiance. En mme temps, ilsemble avoir sous-estim la force de la raction, surtout celle de la raction dans l'arme.Apparemment, les camarades indonsiens pensaient qu'avoir Sukarno avec soi c'tait avoir les cls del'Indonsie, sans analyser soigneusement en quoi consistait sa force et quel point cette force taitrelle, particulirement parmi le peuple. Les rcents vnements d'Indonsie ont clairement montrque le prestige et l'autorit de Sukarno ne reposaient pas sur une solide base sociale, conomique etpolitique. Les gnraux ractionnaires ont russi neutraliser Sukarno et mme, pour autant qu'il leurconvient, l'utiliser pour leurs desseins contre-rvolutionnaires.

    Quatrimement, le parti marxiste-lniniste et tout rvolutionnaire vritable doivent suivre avecconsquence et fermet une ligne rvolutionnaire et lutter courageusement contre l'opportunisme et samanifestation la plus odieuse, le rvisionnisme moderne, aussi bien khrouchtchvien que titiste. Lesopportunistes et les rvisionnistes modernes ont choisi comme tendard la lutte pour les libertsbourgeoises. Ils ont renonc la rvolution et ils prnent la voie pacifique comme la seule voiepour la prise du pouvoir. Prcisment la ligne opportuniste et rvisionniste, l'influence desrvisionnistes khrouchtchviens et autres, ont eu pour effet de transformer beaucoup de partiscommunistes, qui reprsentaient nagure une grande force rvolutionnaire, en partis des rformessociales, en appendices et auxiliaires de la bourgeoisie ractionnaire. Cela a t le cas des partiscommunistes d'Italie, de France, de Finlande, d'Angleterre, d'Autriche et autres. L'opportunisme et lapoursuite de la ligne opportuniste du XXe Congrs des khrouchtchviens ont conduit le Particommuniste d'Irak, le Parti communiste du Brsil, le Parti communiste d'Algrie et d'autres encore, la catastrophe et la liquidation. Le Parti communiste indonsien s'oppose au rvisionnisme moderne.Les rcents vnements d'Indonsie et le rle de sape que les rvisionnistes khrouchtchviens y ontjou, montrent qu'un vrai parti rvolutionnaire, fidle au marxisme-lninisme, fermement dcid porter courageusement en avant la rvolution, doit adopter une attitude bien nette vis--vis del'opportunisme, vis--vis du rvisionnisme khrouchtchvien et titiste. Il ne suffit pas de se solidariseravec la lutte des marxistes-lninistes contre le rvisionnisme, il faut encore que le parti lutte d'unemanire intransigeante et ouverte contre la trahison des rvisionnistes, parce que c'est seulement ainsique les communistes peuvent s'duquer dans un esprit rvolutionnaire et que le parti peut tre prservde tout danger de rvisionnisme. Sans lutter avec courage et esprit de suite contre l'opportunisme et lervisionnisme khrouchtchvien, on ne peut combattre l'imprialisme, on ne peut combattre la raction,on ne peut faire avancer la cause de la rvolution et du socialisme.

    LES COMMUNISTES ET LEURS ALLIANCES AVEC LES FORCES PROGRESSISTES

  • 18

    L'exprience historique atteste que, dans leur lutte rvolutionnaire, les communistes ont toujours fait etfont alliance avec diffrentes forces progressistes. En effet, particulirement lorsqu'il s'agit desrvolutions dmocratiques ou de libration nationale pour s'affranchir de l'oppression imprialiste etcoloniale, les communistes et les rvolutionnaires vritables ne sont pas seuls intresss la ralisationde ces objectifs; d'autres larges couches de la population, depuis les ouvriers et les paysans jusqu' labourgeoisie nationale et d'autres personnes progressistes, se joignent eux. Il serait erron, sectaire etnocif la rvolution, de ne pas assurer, au nom de son triomphe l'union de tous ceux qui peuvent treunis. Et les communistes et les rvolutionnaires vritables, en tant que combattants les plus courageuxet reprsentants les plus fidles des larges masses populaires, ont toujours intrt voir s'unir tousceux qui sont dsireux de faire avancer la rvolution.

    Les vnements d'Indonsie constituent aussi un enseignement important en matire d'alliances. EnIndonsie, existait depuis longtemps le NASAKOM, qui reprsentait l'alliance des forces nationales,religieuses et communistes. Le Parti communiste indonsien avait bien fait de participer auNASAKOM. A travers ce groupement, il renfora ses positions et celles de la classe ouvrire danstoute la vie du pays. Mais comme en tmoignent les vnements, il n'y fut pas men un sain travailorganisationnel et rvolutionnaire, on y tolra une euphorie funeste et on y vanta outre mesure leNASAKOM lui-mme, l'unit de ses trois forces constitutives et la libert d'action en son sein. Lefait est qu' la premire tourmente, toute la citadelle du NASAKOM s'est effondre. Le NASAKOMn'tait pas une digue capable de contenir la vague de la contre-rvolution.

    C'est pourquoi, dans leur lutte, les communistes et les rvolutionnaires ne doivent jamais se contenterde conclure des alliances de pure forme. Ils ne doivent pas se laisser enthousiasmer par les dclarationssur la vitalit de ces alliances, mais uvrer de manire que celles-ci servent au mieux la rvolution.

    A cette fin, il est indispensable que, dans les divers fronts populaires, dmocratiques et de librationnationale, les vrais partis marxistes-lninistes, par leur travail et leur lutte, se gagnent la confiance deleurs allis, prennent la tte de ces fronts et les dirigent effectivement. La direction du parti marxiste-lniniste, sa juste ligne rvolutionnaire dans l'intrt des larges masses unies dans le front, sont lagarantie de la force et de la vitalit des fronts et de leur grand rle dans la ralisation des objectifs de larvolution. Il a t prouv plus d'une fois que, lorsque ces fronts sont dirigs par d'autres forcessociales et partis politiques, ils ne sont pas durables, ils ne suivent pas une ligne rvolutionnaireconsquente, ils sont souvent utiliss des fins contre-rvolutionnaires et ils se volatilisent comme desbulles de savon au premier choc avec la raction.

    En suivant la ligne de l'unit avec tous ceux qui peuvent tre unis en un front, les partis marxistes-lninistes, contrairement aux points de vue des rvisionnistes modernes, doivent non seulementsauvegarder leur indpendance et leur rle dirigeant, mais combattre en mme temps les hsitations deleurs divers allis, leurs tendances ractionnaires et leurs tentatives de diviser les fronts et d'entrer enmarchandages avec les forces de la raction. La ligne de l'unit et de la lutte contribue au renforcementdes fronts, leur puration des lments ractionnaires et contre-rvolutionnaires, au raffermissementde la cohsion et de l'esprit rvolutionnaire, la ralisation d'une unit plus leve et assise sur unebase plus solide. S'en tenir seulement la ligne de l'unit et renoncer la lutte a pour effet de crer uneunit fausse, de pure forme et permet aux lments et aux forces ractionnaires de la saper et de laliquider facilement, en portant un coup rude la cause mme de la rvolution. Dans les alliances avecdiffrentes couches et forces sociales pour la ralisation de tels ou tels objectifs aux diverses tapes dela rvolution, il importe que les communistes n'oublient jamais leur but final: le triomphe dusocialisme.

    Il faut savoir relier la lutte pour la dmocratie la lutte pour la rvolution socialiste, ensubordonnant la premire la seconde, a dit Lnine. C'est l que rside toute difficult, c'estl toute l'essence... Il ne faut pas oublier le principal (la rvolution socialiste) ; placez-la aupremier plan... en subordonnant la rvolution socialiste toutes les exigences dmocratiques, enles coordonnant avec elle, en les faisant dpendre d'elle. (V. Lnine, uvres, d. alb., t. 35, pp.280-261.)

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    Dans leurs alliances avec les autres forces sociales, les communistes sont sincres, ils combattentfermement pour la mise en uvre des programmes des fronts uniques, mais, en mme temps, ils necachent nullement leurs idaux. Aprs l'accomplissement des tches dmocratiques nationales, ils sontdcids ne pas s'arrter mi-chemin, mais faire avancer la rvolution jusqu'au triomphe dusocialisme et du communisme.

    Le combat de notre Parti au cours de la Lutte de libration nationale, les accords, les discussions avecles lments progressistes, et mme avec des fractions de la bourgeoisie ractionnaire, nous ont appris nous orienter correctement et avec succs dans ce labyrinthe. L'exprience ainsi acquise dans la lutteest bnfique pour notre Parti. Elle lui est trs utile pour mener sa juste politique envers les largesmasses travailleuses en matire de politique intrieure, comme pour l'orientation de la politiqueextrieure, pour tudier et rsoudre les contradictions non antagonistes et antagonistes, l'intrieur et l'extrieur du pays comme dans le mouvement communiste international.

    RENFORCER L'UNITE INTERNATIONALE DES MARXISTES-LENINISTES

    Le proltariat mondial, les partis marxistes-lninistes et tous les vrais rvolutionnaires sont engagsdans une lutte acharne contre l'imprialisme, contre la bourgeoisie ractionnaire, contre lesrvisionnistes modernes, contre leur idologie. C'est une lutte mort, une lutte de grande portemondiale. La lutte entre nous et nos ennemis est une lutte de classes, acharne, implacable. Elle estmene sans merci de part et d'autre. Le dveloppement de cette lutte de classes ne se prsente paspartout de la mme manire, non seulement par son intensit, mais aussi par les formes qu'elle revt,par son dynamisme, par la conception du monde des forces en prsence, par les conjonctures, lesdtours, l'avance de la rvolution, les retraits temporaires, l'ampleur de l'offensive et par beaucoupd'autres facteurs, objectifs et subjectifs.

    Il incombe aux partis communistes et ouvriers marxistes-lninistes, et c'est l une tche importante etindispensable, de tenir compte de tous ces lments, de les analyser scientifiquement dans l'optique dumarxisme-lninisme crateur, appliqu non pas comme un dogme, mais comme une thoriervolutionnaire vivante, agissante, en prservant toujours la puret des principes fondamentaux, leslois gnrales du dveloppement et de la rvolution, et non pas en dissimulant, sous le prtendu slogandes conditions relles du pays ou des conjonctures spciales, du temps ou du moment,l'opportunisme de droite ou le sectarisme nfaste.

    Les rcents vnements, la sauvage attaque des imprialistes, des rvisionnistes khrouchtchviens etdes diffrents ractionnaires contre le socialisme, contre la lutte de libration des peuples, contre lespartis communistes et rvolutionnaires des divers pays, montrent que l'unit internationaliste marxiste-lniniste est, prsent comme en toute circonstance, plus indispensable que jamais. Qui ne comprendpas cette grande vrit, ne comprend pas le grand mot d'ordre de Marx Proltaires de tous les pays,unissez-vous !. Le marxisme-lninisme nous enseigne que tous les rvolutionnaires doivent s'unircontre les ennemis du proltariat et des peuples, contre les capitalistes, les imprialistes et leurs allis,contre la bourgeoisie ractionnaire, contre les variantes de son idologie, dont l'une est actuellement lervisionnisme moderne, avec sa tte le rvisionnisme sovitique.

    L'unit internationale marxiste-lniniste a t en butte aux attaques les plus violentes des ennemis duproltariat et du marxisme-lninisme. A cette fin, les ennemis ont us de tous les moyens leurdisposition et ils coordonnent leurs actions. C'est ce que fait maintenant l'imprialisme mondial,l'imprialisme amricain en tte ; c'est ce que fait le rvisionnisme moderne, avec sa tte lervisionnisme khrouchtchvien ; c'est ce que font tous les divers ractionnaires dans le monde.

    En effet, l'unit des marxistes-lninistes du monde est mortelle pour eux, alors que pour nous,marxistes-lninistes, elle est la voie du salut.

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    Les tratres au marxisme-lninisme, les rvisionnistes khrouchtchviens, titistes et leurs laquais ontuvr suivant un plan bien dtermin pour entraver l'unit des marxistes-lninistes et, en gnral, pourfaire rfuter la ncessit objective de cette unit. En premier lieu, dans leurs desseins de trahison, ils sesont attaqus toute ide d'organisation internationale des communistes. Cela leur tait ncessairepour rhabiliter les tratres, justifier la trahison trotskiste et eu particulier pour discrditer l'ide del'unit marxiste-lniniste internationaliste, qui, de tout temps, a reprsent et reprsente pour eux leplus grand danger. Les rvisionnistes sovitiques ont suivi la voie qui consiste dnigrer tous lesprincipes marxistes-lninistes sains, afin de pouvoir rdifier une unit nouvelle sur des basesrvisionnistes et sous le diktat khrouchtchvien. Bien entendu, c'est l btir sur le sable, puisqu'il nepeut exister aucune unit en dehors du marxisme-lninisme. Les thses des rvisionnisteskhrouchtchviens sur l'unit sont absolument contraires l'ide de l'unit marxiste-lniniste etformules pour en entraver la ralisation. Les rvisionnistes khrouchtchviens prconisent une unitsusceptible de combattre la vraie unit marxiste-lniniste, pour laquelle nous, marxistes-lninistes,luttons et lutterons jusqu'au bout et que nous raliserons coup sr. Les rvisionnistes voquent leurunit, mais au sein de cette unit chaque jour davantage se dveloppent de multiples formes etides de dsintgration, des ides centrifuges, qui conduiront la dgnrescence flagrante despseudo-marxistes, quel que soit le masque sous lequel ils se camouflent. La lutte hroque etconsquente des marxistes-lninistes permettra d'arracher beaucoup de masques. Si ce n'estaujourd'hui, dans un proche avenir, on verra infailliblement dmasques les machinations de ceux quise posent en centristes [Allusion aux partis communistes de Roumanie et du Japon, et au Parti duTravail de Core.], qui, en paroles, dfendent soi-disant les principes, mais en ralit les dformentsous le couvert de l'indpendance, des conditions spcifiques, ces slogans qu'ils utilisent encorepour dissimuler leur loignement graduel du marxisme-lninisme et de l'unit internationaliste desmarxistes-lninistes dans le monde. Il est ncessaire que les marxistes-lninistes renforcent leur unitsans faire cas des calomnies et des considrations des rvisionnistes. Quant aux formes d'organisationque doit revtir cette unit, il faut les penser et les concrtiser. Les rvisionnistes khrouchtchviensmnent grand bruit sur la thse de l'indpendance des partis communistes et ouvriers et sur leur actionadapte aux conditions concrtes de leur pays. Cette thse est, en fait, une thse lniniste, mais quenous, marxistes-lninistes, sommes seuls respecter de faon consquente. Or les rvisionnistesmodernes cherchent spculer sur la prtendue indpendance des partis. Ils ne la reconnaissent qu'enparoles alors que, en ralit, les khrouchtchviens veulent que l'ensemble du mouvement dpended'eux et soit plac sous leur direction. Ils conoivent l'indpendance comme tant distincte del'internationalisme, et, selon eux, les marxistes-lninistes ne devraient pas avoir une ligne communesur les questions les plus fondamentales, comme le sont les attitudes vis--vis de l'imprialisme et desrengats du marxisme-lninisme, le respect des lois gnrales de la rvolution et de l'dificationsocialistes, etc. Tout en respectant rigoureusement l'indpendance de chaque parti dans la fixation desa propre ligne et politique, les marxistes-lninistes doivent aussi obir aux principes del'internationalisme proltarien, aux lois gnrales de la rvolution et de l'dification socialistes, ilsdoivent laborer une ligne et une attitude communes sur les questions les plus fondamentales, surtoutpour ce qui concerne la lutte contre l'imprialisme et la lutte pour la dfense de la puret du marxisme-lninisme face au rvisionnisme moderne.

    Les vnements d'Indonsie et l'attaque concerte des imprialistes et des rvisionnisteskhrouchtchviens contre les peuples, contre le marxisme-lninisme et le socialisme tmoignent qu'ilnous faut renforcer l'unit internationale des marxistes-lninistes. Il est ncessaire que tous lescommunistes rvolutionnaires, tous les partis marxistes-lninistes vritables surmontent avec courageet sans hsitation, et abattent dfinitivement tous les obstacles que les rvisionnistes modernes ontdresss sur notre voie de l'unit marxiste-lniniste. On nous accusera de crer de nouveaux organismesinternationaux: c'est un honneur qu'on nous rendra. Les marxistes-lninistes dans le monde constituentun bloc d'acier. Ce bloc effraie les imprialistes et les rvisionnistes qui font par consquent tout pournous combattre, pour dsorienter les marxistes-lninistes avec leurs slogans que nous venonsd'voquer. Mais ce sont l de vains efforts : le mot d'ordre lniniste Proltaires du monde entier etpeuples opprims, unissez-vous ! triomphera.

    Contre le rvisionnisme moderne 1965-1967

  • 21

    NOTRE PARTI POURSUIVRA COMME TOUJOURS LA LUTTE DECLASSE AVEC ESPRIT DE SUITE, COURAGE ET SAGESSE

    Extrait d'un entretien avec Chou En-la

    [Il visita l'Albanie du 24 au 28 juin 1966.]

    24 juin 1966

    L'eau dort, l'ennemi veille, dit notre peuple. Malheur ceux qui s'endorment. Les partis marxistes-lninistes et tous les rvolutionnaires s'en garderont s'ils maintiennent acre l'pe de la dictature duproltariat, la lutte de classe, leur vigilance rvolutionnaire, s'ils poursuivent sans relche leur luttecontre l'imprialisme, contre le rvisionnisme moderne, contre les ractionnaires du dedans et dudehors.

    L'ennemi de classe est retors, froce. Nous devons donc tre trs durs, impitoyables, envers lui et luilivrer une lutte mort. L'ennemi ne vous pardonne pas et nous ne devons pas non plus lui pardonner,mais le liquider jusque dans ses racines. Nous ne devons pas avoir d'illusions sur nos ennemis ni leurfaire la moindre concession. C'est le principe sur lequel s'est guid et se guide toujours notre Parti.

    Il ne faut pas permettre que la catastrophe qui s'est abattue sur l'Union sovitique, sur les pays dedmocratie populaire d'Europe et sur nombre de partis communistes et ouvriers du monde, se produisedans nos pays et dans nos partis. Non seulement nous empcherons qu'elle s'y produise, mais nousavons aussi pour tche, et c'est une tche vitale, une grande tche internationaliste, de concert avec lesautres partis marxistes-lninistes du monde, avec les groupes rvolutionnaires marxistes-lninistes etavec tous les marxistes-lninistes [Les grands espoirs que les partis et les groupes marxistes-lninistesavaient fonds sur le soutien du PC chinois et de la RP de Chine, en tant que grand parti marxiste-lniniste et grand pays socialiste furent dus. S'adressant une dlgation chinoise, le camaradeEnver Hoxha soulignait ce propos : ... C'est votre grand Parti et au ntre qu'il incombe de faireles premiers pas afin d'tablir des liens concrets, plus troits, plus efficaces, au sein du mouvementmarxiste-lniniste mondial pour cimenter encore plus notre unit marxiste-lniniste, et renforcer nosactions communes contre nos ennemis communs, (Rflexions sur la Chine, d fr.. t. 1. p. 325.Tirana. 1979). Au cours d'un entretien qu'il eut en 1973 avec des camarades de notre Parti, GhenBiao, l'poque directeur du dpartement des relations extrieures au CC du PCC, s'exprima en cestermes : La Chine n'approuve pas la cration de partis marxistes-lninistes et ne souhaite pas queleurs reprsentants viennent chez elle (Voir Enver Hoxha. L'Imprialisme et la Rvolution, d. fr.,p. 466, Tirana. 1979).], dans une unit de pense marxiste-lniniste et dans une unit d'actionrvolutionnaire, de prendre la tte des peuples, d'inverser par notre lutte ce courant, de renverser cettesituation dans le mouvement communiste international, de dmasquer les rvisionnistes et leurspatrons imprialistes, puis de les vaincre et de les mettre en droute.

    Assurment ce qui s'est produit en Union sovitique, indpendamment des mthodes putschistes etfascistes dont usrent les rvisionnistes khrouchtchviens lorsqu'ils se sont empars du pouvoir, n'taitpas un phnomne spontan, mais prpar de longue date. En tmoigne le fait que Khrouchtchev et sesprincipaux collaborateurs dans ce putsch, taient au nombre des principaux dirigeants qui agissaient ensous main, se prparaient et attendaient le moment opportun pour dclencher une action ouverte etd'envergure. Il est de fait que ces tratres taient des comploteurs rompus l'exprience des diverscontre-rvolutionnaires russes, l'exprience des anarchistes, des trotskistes, des boukhariniens etaussi l'exprience de la rvolution et du Parti bolchevik. Ils ne firent rien pour la rvolution, aucontraire ils mirent tout en uvre pour la saper, elle et le socialisme, en se drobant ses coups et ceux de la dictature du proltariat. Bref, c'taient des contre-rvolutionnaires et des gens double face.D'un ct ils tressaient des louanges au socialisme, la rvolution, au Parti communiste bolchevik, Lnine et Staline et, de l'autre, ils prparaient la contre-rvolution.

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    Nous nous posons tous la question : Comment se fait-il qu'ils n'aient pas t dcouverts et frapps entemps voulu ? Dcouvrir l'ennemi et le frapper au bon moment est d'une importance dcisive pourempcher que le germe de la maladie croisse et se renforce dans le corps atteint. Un diagnostic exactest absolument ncessaire pour combattre et liminer le mal, pour l'empcher de se re-manifester et devous mettre nouveau en danger.

    Notre Parti est engag dans une lutte pre, ininterrompue et irrductible depuis plus de vingt annescontre le rvisionnisme moderne titiste et il a une ide parfaitement claire de l'origine, de la ligne, de lastratgie, de la tactique et des mthodes que cette officine de la bourgeoisie et de l'imprialismeemploie dans sa lutte. Notre Parti lutte activement, de toutes ses forces, contre le rvisionnismekhrouchtchvien depuis que celui-ci a point l'oreille. Dans cette lutte il a acquis une grandeexprience, qui est venue s'ajouter celle qu'il avait dj accumule dans la lutte contre les titistes.

    La ligne suivie par Staline tout au long de sa vie a t, estime notre Parti, une juste ligne marxiste-lniniste, rvolutionnaire.

    Prenons la question de la lutte de classes. On ne peut le moins du monde critiquer Staline pour uneattitude opportuniste envers les puissances capitalistes et imprialistes. Il leur a au contraire livr unelutte acharne, implacable, sans quartier. Ses uvres thoriques et politiques ainsi que les actions del'Union sovitique dans l'arne internationale en tmoignent. Si dans la politique de l'Union sovitique,au long de la priode de Staline, on peut trouver, dans la tactique, des points faibles dicts par lescirconstances, par les retraits contingents ou par des apprciations insuffisamment approfondies dues un manque de faits et d'analyses compltes de ces circonstances, ce n'est pas l l'essentiel. L'essentiel at juste. Ce fut l une victoire d'une immense porte pour l'Union sovitique, pour le mouvementcommuniste international et pour les peuples qui ont lutt et qui luttent contre les puissancesimprialistes et le fascisme. A la lumire des vnements actuels, il apparat encore plus clairementque la justesse de cette attitude de classe a t le mrite de Staline, car, aprs sa mort, ses prochescollaborateurs, et les khrouchtchviens parmi eux, ont tran le drapeau de cette grande victoire dans laboue.

    Observons, dans les grandes lignes, la lutte de classes l'intrieur de l'Union sovitique, aprs laRvolution et tout au long de la vie de Staline. Au jugement de notre Parti, la ligne du Parti bolchevik l'poque de Staline ne comporte pas d'erreurs de principes, alors que ses tactiques, ses formes et sesmthodes d'action peuvent en tre entaches, mais mme ces erreurs doivent tre juges dans le cadredes circonstances et des conjonctures de l'poque et non pas vues la lumire des circonstancesactuelles et de la grande exprience acquise par nos partis.

    On ne peut dire que, du vivant de Staline, la dictature du proltariat se soit tiole ou mousse. Aucontraire, elle a frapp sans merci, politiquement, conomiquement et militairement, l'ennemi declasse et l'a liquid sans piti. Aprs la victoire de la Rvolution, aprs la prise du pouvoir, aprsl'intervention et la NEP, les classes capitalistes exploiteuses de la ville et de la campagne en Unionsovitique essuyrent, peut-on dire, un coup crasant qui les frappa jusque dans leurs fondements.Economiquement, elles furent rduites, comme on dit, la portion congrue.

    Mais nous ne pouvons pas dire que la dictature du proltariat en Union sovitique, du vivant deStaline, n'ait agi que dans un sens, uniquement pour liquider le pouvoir conomique des classesexploiteuses et qu'il ait dlaiss ou attnu la lutte politique et idologique contre elles.

    Au contraire, la lutte mene sur le plan politique et idologique fut galement d'une immense ampleur.C'est ce que confirme l'vidence la lutte concrte et quotidienne de Staline, du Parti bolchevik, detout le peuple sovitique, c'est ce que confirment les crits politiques et idologiques de Staline, lesdocuments et les dcisions du Parti communiste de l'Union sovitique, c'est ce que confirment lapresse et la propagande massive de ces temps-l contre les tenants de Trotski, Boukharine, Zinoviev,Toukhatchevski et des milliers d'autres tratres. Ce fut l incontestablement une pre lutte de classe

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    politique et idologique pour dfendre le socialisme, la dictature du proltariat, le parti et les principesdu marxisme-lninisme.

    En cela les mrites de Staline sont considrables, il s'est montr un grand marxiste-lniniste, auxprincipes clairs, dot d'un courage remarquable et d'un grand sang-froid, d'une maturit et d'uneclairvoyance de rvolutionnaire marxiste. Il suffit de penser la force dont disposait alors l'ennemiextrieur et l'ennemi intrieur en Union sovitique, le seul pays socialiste au monde, quelles ruses, quelle propagande effrne se livrait l'ennemi, quelles tactiques diaboliques il utilisait, pour apprciercomme il se doit les actions justes de Staline la tte du Parti communiste de l'Union sovitique.

    A-t-il commis des erreurs, s'est-il laiss aller des excs, des valuations parfois pas strictementexactes ? Assurment oui. Aujourd'hui nous sommes en mesure de les analyser et de les apprcier pluscorrectement dans leur contexte, dans les circonstances cres et de dfinir quelles auraient t alorsles consquences si l'on avait agi diffremment. Mais, pour l'essentiel, son action tait et reste juste. Ilest difficile de critiquer Staline pour avoir enfreint ou s'tre abstenu de dfendre les principeslninistes, il est difficile, pour ne pas dire impossible, de l'accuser de manifestations d'opportunismedans la ligne, de myopie dans la politique et l'idologie proltariennes. La vigilance rvolutionnaire deStaline s'affirma aussi dans les dernires annes de sa vie. Il dvoila et dmasqua l'activit tratresse etrvisionniste de Tito et du titisme. [Allusion au point de vue erron des Chinois sur le titisme etStaline, exprim par Mao Tstoung lui-mme au camarade Enver Hoxha en 1958 Pkin, lors destravaux du VIIIe Congrs du PCC (Voir Enver Hoxha. Les khrouchtchviens (Souvenirs). d. fr.. pp.257-259. Tirana. 1980).] C'est l un de ses grands mrites.

    Avant sa mort Khrouchtchev l'a reconnu lui-mme Staline a dit aux dirigeants sovitiques qu'ilcraignait qu'ils ne s'agenouillent devant l'imprialisme. Et c'est bien ce qui s'est produit. Fut-ce unmanque de vigilance de la part de Staline ? Fut-ce l un simple mot lanc par hasard, ou la conclusionde la profonde rflexion d'un grand rvolutionnaire, qui voyait loin et mettait en garde le parti et lepeuple pour qu'ils ouvrent bien les yeux, qu'ils soient vigilants et fassent front aux dangers quipouvaient les menacer l'avenir ? Pour nous, c'est cette dernire explication qui est la juste.

    Alors la question se pose : S'il en est ainsi, pourquoi le Parti communiste bolchevik et le peuplesovitique ont-ils laiss les rvisionnistes sovitiques prendre le pouvoir ?

    La prise du pouvoir de l'intrieur par les rvisionnistes modernes sovitiques, sans armes ni violence,est, peut-on dire, un phnomne nouveau. A notre avis, Staline, effectivement, n'avait pas prvu cesfaits, particulirement pour l'Union sovitique. Il ne sous-estima jamais la frocit des lments desclasses exploiteuses qui, mesure qu'ils s'approchent de la tombe, combattent encore plusfurieusement le socialisme et la dictature du proltariat, mais, dans la situation dans laquelle setrouvaient ces dbris, nous pensons que Staline, estimant la situation intrieure solide, jugeait, et non tort, que l'imprialisme extrieur tait l'alli qui pouvait remettre sur pied ces dbris.

    Staline mettait l'accent sur le danger qui venait de l'extrieur, alors que, peut-on dire, il ne prvit pasdans toute sa porte le pril que prsentaient les lments rvisionnistes, qui, en raison de beaucoup decirconstances subjectives et objectives, pouvaient surgir dans le parti et dans l'Etat socialiste et,graduellement, de bon ou de mauvais gr, consciemment ou inconsciemmen