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1
LA SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DE SHERBROOKE
Promenade fantômes dans les rues de Sherbrooke
par
MARIE-ÈVE JETTÉ
Travail présenté à
ÈVE DESJARDINS
Sherbrooke
Avril 2010
2
Introduction
La ville de Sherbrooke est passée de l’âge de l’eau, à la vapeur, ensuite à l’électricité
pour se rendre aujourd’hui à une société de services. Mais à chaque moment, il se produit
des incidents comme dans toute ville. Ce tour pédestre vous racontera des accidents
mortels, des meurtres, des suicides, des infanticides, des incendies marquants qui ont eu
lieu au cours du développement de Sherbrooke. Que l’on soit à l’époque de la vapeur ou à
l’électricité chacun a ses particularités. Pendant de nombreuses années, l’on y retrouve un
personnage clé de Sherbrooke : le coroner. C’est cette personne qui doit enquêter sur
toute mort qui n’est pas naturelle. Un jury est nommé tout dépendant de la gravité du cas.
S’il est grave, il nommera un jury qui va mener l’enquête avec lui. Certains sont assignés
à assister à l’autopsie, mais tout le jury écoute les témoignages. Ces deux éléments
permettent de rendre un verdict par la suite.1
Un enfant est retrouvé dans une boîte en carton à l’hôtel Magog
L’immigration irlandaise a connu une forte croissance au milieu du XIXe siècle. En
Irlande, une grande famine est causée par une maladie qui touche la pomme de terre, leur
principal aliment. Mais l’immigration se poursuit autour de cette période, car la forte
concentration de population amène un manque d’emploi dans les villes et un manque de
terre en campagne pour nourrir la population trop nombreuse.2 Une nouvelle immigrante
irlandaise a travaillé à l’Hôtel Magog. Il s’agit du plus vieil hôtel de Sherbrooke.3 Il se
situe sur la rue Dufferin autrefois, Commercial Street.4 Le 6 juillet 1881, Jane Raney a
mis un enfant au monde. Toutefois, l’enfant fut retrouvé dans une boîte à carton servant
pour le bois dans le grenier de l’hôtel. Après avoir été arrêtée, Jane Raney a avoué être la
1 André Lachance. " La vie est si fragile… " : étude sur la mort violente dans les Cantons de l’Est, 1900-1950, Sherbrooke, Productions GGC, 2002, p.9-10. 2 Jacques Paul Couturier, Wendy Johnson et Réjean Ouellette, Un passé composé : Le Canada de 1850 à nos jours, Moncton, Éditions d’Acadie, 2000, p.27. 3 Jean-Pierre Kesteman, Histoire de Sherbrooke - Tome 2 : De l’âge de la vapeur à l’ère de l’électricité (1867-1896), Sherbrooke, GGC, vol. 2, 2001, p.215. 4 Sherbrooke Directory, 1887-1888 p.88.
3
mère de l’enfant, mais nia l’avoir tué. Elle a été envoyée en prison sur les ordres du
coroner pour subir un procès. Elle est accusée d’homicide.5
Yvonne Baron accusée d’infanticide
L’infanticide se pratique, à une certaine époque, à cause de l’idée que la population a de
la femme. L’église est toujours très présente en 1929 et donne une idée fixe de la
sexualité de la femme. Elle ne sert qu’à avoir des enfants, mais seulement à l’intérieur du
mariage. Si la femme ne respecte pas cela, elle peut subir la honte et le bannissement.6
Yvonne Baron, une jeune femme âgée de 22 ans se fait expulser de chez elle par ses
parents lorsqu’ils apprennent qu’elle est enceinte. 7 Elle se réfugie alors chez M. et Mme
Proux à Collinsville. Dès son arrivée, M. Proux lui demande à plusieurs reprises de s’en
aller, car il remarque dès son arrivée qu’elle est enceinte. Malgré ses nombreuses
demandes, Yvonne Baron reste chez lui et met l’enfant au monde le 25 avril à l’aide de
Me Proulx et du médecin R.-L. Boisvert. Elle tente par la suite de le donner à un curé,
mais il ne peut pas le recueillir, car il a déjà un certain nombre d’enfants.8 Par la suite,
elle essaie le mettre dans un hospice. Seulement, le chanoine Letendre lui dit qu’il ne peut
le prendre, mais qu’avec un peu d’argent pour payer le transport, il peut envoyer l’enfant
à Montréal. Des prêtres lui conseillent qu’elle retourne chez ses parents, mais elle a
refusé cette solution tout comme la précédente. Le 11 mai, des enfants qui jouent sur la
grève découvrent le cadavre de l’enfant flottant sur la rivière au niveau du pont du
Pacifique Canadien. Lors du procès elle a admis avoir jeté l’enfant à l’eau, même si
l’enfant semblait en bonne santé. Étant célibataire, elle devait retourner travailler à son
emploi à la filature Paton.9 Elle a subi son procès en novembre pour être finalement
accusée du meurtre de son enfant.10 Elle reçoit en décembre la sentence qui l’abat
profondément. Il s’agit de deux ans d’emprisonnement au pénitencier de Kinston, qui est
une prison pour femme. Elle doit en premier lieu aller à la prison St-Vincent-de-Paul et 5 Le Pionnier de Sherbrooke, 15 juillet 1881, p.2, col.7. 6 Andrée Lévesque, La norme et les déviantes, Montréal, remue-ménage, 1989, p.85. 7 André Lachance, " La vie est si fragile… " : étude sur la mort violente dans les Cantons de l’Est, 1900-1950, Sherbrooke, Productions GGC, 2002, p. 56. 8 La Tribune, 13 mai 1929, p.3, col. 6-7. 9 La Tribune, 14 mai 1929, p.8, col, 1-2, La Tribune, 28 novembre 1929, p.1, col. 2-3 et p.3, col, 3-4. 10 La Tribune, 29 novembre 1929, p.3, col. 1-3.
4
ensuite, elle est conduite à Kingston pour purger sa peine.11 Finalement, elle ne retourne
pas travailler à la manufacture Paton, même si elle a fait ce geste dans ce but.
L’ancienne Banque des marchands est hantée
En 1882 la Merchant’s Bank ouvre ses portes à Sherbrooke.12 Par contre, en 1902
l’édifice situé sur la Factory Street, maintenant Frontenac, est à démolir. Elle change de
lieu pour le coin Frontenac et Marquette et partage une fois de plus l’édifice avec la Sun
life.13 Les personnes employées pour la démolition de la bâtisse ne veulent plus y
travailler lorsqu’il fait noir, car il y aurait des esprits dans l’édifice. Le jour tout est calme
et les employer s’occupe de la démolition. Seulement, lorsque la nuit tombe des témoins
disent qu’il y a des bruits étranges qui se font entendrent. Les personnes les plus
superstitieuses disent qu’ils se trouvent dans la voûte. De plus, ils ajoutent que ce sont de
mauvais esprits, car ils se logent dans un espace restreint. Avec l’historique de la bâtisse,
l’on peut croire que ce sont des esprits qui souffrent et qui veulent payer pour une peine
financière qu’ils ont commis. M. Hawkins, le propriétaire de l’édifice, ne croit pas que
ces esprits existent. Il demande à ce qu’une personne l’accompagne la nuit pour visiter les
pièces. Cependant, personne n’est volontaire pour l'escorter et les travaux se continuent
seulement de jour au déplaisir du propriétaire.14
Morte ou vivante
La cathédrale Saint-Michel est construite en 1855. Mais la population qui devient trop
nombreuse et la cathédrale qui n’est pas assez prestigieuse pour se nommer ainsi sont les
raisons qui poussent à la reconstruire. En 1916 la démolition est entamée et en 1917 est
construite la cathédrale que nous connaissons aujourd’hui.15 À l’intérieur de l’ancienne
11 La Tribune, 13 décembre 1929, p.3, col. 6. 12 Jean-Pierre Kesteman, Histoire de Sherbrooke - Tome 2 : De l’âge de la vapeur à l’ère de l’électricité (1867-1896), Sherbrooke, GGC, vol. 2, 2001, p. 132. 13 Sherbrooke Directory 1906-1907, p.212. 14 Le progrès de l’Est, 21 février 1902, p.3, col.3. 15Jean-Pierre Kesteman, Histoire de Sherbrooke – Tome 3 : La ville de l’électricité et du tramway (1897-1929), Sherbrooke, GGC, vol. 3, 2002, p.134-135
5
cathédrale, il s’y est déroulé une petite aventure. En janvier 1905, Dame Marie
Crochetière est tombé malade en revenant de la messe, mais pourtant elle avait une bonne
santé. Elle s’est donc mise au lit, mais n’en est pas ressortie. Sa maladie est allée en
s’intensifiant tellement, qu’elle n’est plus sortie plus du lit jusqu’à ce qu’elle meurt deux
jours plus tard. Une autopsie faite sur le corps révèle qu’elle est morte d’une obstruction
intestinale. Les funérailles ont eu lieu à la cathédrale. Seulement, lorsque le cercueil était
sur le point d’être fermé, les personnes présentes ont remarqué que le corps n’avait pas de
lividité cadavérique et que la couleur de son visage avait conservé de belles couleurs. Les
personnes en deuil ont eu peur qu’il s’agisse d’un cas de léthargie. Ils ont donc appelé des
médecins qui ont pratiqué des incisions, mais ne confirmèrent que le décès de la dame.16
Il ne veut pas l’épouser
Le carré Strathcona est un milieu pour les commerces dès 1859 avec l’inauguration d’un
marché public. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, il est même nommé Market
Square ou Commercial Square. En 1900, il y a la construction d’un nouveau palais de
justice, mais le commerce est toujours présent. C’est en novembre 1904 que le nom de
Strathcona square est adopté.17 Ce lieu commercial a été témoin d’un crime passionnel
qui eut lieu en 1894. Plusieurs années plus tôt, Joseph avait eu une liaison intime avec
Joséphine Bégin. Mais cette liaison a arrêté lorsqu’il s’est marié avec une autre femme au
grand chagrin de Joséphine. Lorsqu’il devient veuf, il retourne vers Joséphine.
Seulement, après quelque temps, il la délaisse à nouveau pour une autre femme. Cette
femme l’aimant plus que tout veut le garder pour elle. Elle lui a donc demandé à plusieurs
reprises qu’ils réalisent un de ces désirs, se marier tous les deux. Un jour, commençant à
perdre patience elle lui demande une réponse claire pour le lendemain. Ainsi, une journée
plus tard elle va le voir à son étal au City Hall et lui pose la même question et espérant la
réponse qu’elle attend depuis des années. Joseph qui fatigué de se faire poser cette
question lui répond qu’il ne l’épouserait jamais. Abattue, elle part en lui disant qu’elle
reviendrait plus tard pour en discuter. Elle est immédiatement allée chez elle au 18 rue
16 Le progrès de l’Est, 31 janvier 1905, p.3, col. 3 et Marc Genest, Portraits de familles de Sherbrooke, Rock-Forest, Formatexte enr, vol. 1, 1999, p. 219-220. 17 La Société d’histoire de Sherbrooke, Quelques parcs historiques de Sherbrooke, 2009, p.40.
6
Gillespie et elle dit à son père qu’elle va tuer Joseph Hébert. Son père qui est malade et
infirme ne réussit pas à prévenir la police. Elle se rend ensuite au magasin Codère fils et
Cie au 161 rue Wellington pour y acheter un révolver avec une cartouche de balles.18
Après avoir acheté son arme, elle est retournée voir Hébert à son étal prêt à agir. Après
lui avoir dit qu’il ne changerait pas d’idée, elle lui dit qu’il rit d’elle depuis plusieurs
années et que c’est maintenant à son tour de rire de lui. Elle lui tire deux balles à la tête et
une à la sienne. Elle est ensuite partie de l’étal la tête en sang, en laissant l’arme sur le
lieu du crime. Malgré ses blessures, Hébert réussit à sortir de son lieu de travail et trouve
un homme se nommant Alex Ames. Ames le ramène à son étal et il appelle de l’aide.
Sentant la fin proche, Hébert demande un prêtre pour sa dernière confession. Le Chef
Davidson et le constable Bell arrivent. Dès que le constable voit Hébert, il se met à
chercher la coupable. Il réussit à la trouver sur la rue Grove, aujourd’hui rue Cathédrale.
Pendant ce temps, un prêtre et le Dr. Worthington arrivent près du mourant. Il est
transporté chez lui au 8, rue conseil en ambulance.19 Il meurt deux heures plus tard sans
parvenir à retrouver suffisamment conscience pour donner une déposition aux enquêteurs.
Cette enquête troublante est réalisée par le coroner Woodward. Lors du procès, le jury se
compose de John Wiggett, président, J. A. Fournier, Wm. Gendron, Jos. Couture, Prosper
Olivier, Philippe Desaulniers, P.W. Sargeant, Pierre Ménard, J. Frisette, Siméon Roy, J.
B. Bernier, Chs. Beauregard et Louis Smith.20 Le jeune Ouellette, le garçon boucher de la
victime, dit dans son témoignage que Joséphine a menacé deux fois Hébert avec un
couteau de boucherie avant de le tuer véritablement. Elle lui a souvent dit que s’il ne la
marie pas, il allait mourir de sa main. Le soir du meurtre, elle s’est mise sur le poêle
brûlant et Hébert a demandé si elle était folle. Joséphine lui répond que cela avait peu
d’importance, car il ne lui restait pas longtemps à vivre. Joséphine désirait Joseph
beaucoup plus que lui la désirait. Elle, était prête à tout pour son amour, mais Hébert n’en
voulait pas. De plus, selon le constable Bell elle lui a dit lorsqu’il l’a arrêté qu’elle l’avait
tué parce qu’elle avait été déçue et qu’il s’était moqué d’elle.21 Ainsi, avec tous ces faits
le juge propose le meurtre ou manslaughter, qui est un homicide involontaire, mais le jury
18 Sherbrooke Directory 1894-1895, p.32. 19 Sherbrooke Directory 1894-1895, p. 139. 20 Le progrès de l’Est, 6 décembre 1894, p.2 col. 4-5. 21 Le progrès de l’Est, 11 décembre 1894 p.2, col. 4.
7
décide qu’elle est non coupable.22 Ont-ils senti la peine de Joséphine pour lui avoir donné
ce verdict, car les éléments semblent tous correspondre pour qu’elle soit reconnue
coupable?
Des incendies dramatiques
Les incendies sont présents partout. Un qui a touché la population est celui de l’hôtel
Grand Central situé au coin la rue Wellington Nord et Meadow construit en 1880.23
L’incendie a eu lieu le 22 octobre 1937. Il semble que c’est l’incendie le plus important
depuis 22 ans selon le sous-chef J.-A. Prunier. Au moment où les personnes dorment dans
leur lit, un feu se déclare vers six heures du matin. À 6 h 15, un employé de la Tribune
qui passe devant dit qu’il y a des flammes et de la fumée qui sort de tous les étages, qu’il
s’agit en fait d’un nuage noir. Les flammes se répandent rapidement dans l’hôtel et il est
difficile de savoir qui manque à l’appel, car il l’on ne retrouve aucun registre des
personnes ayant loué une chambre. Lorsque les flammes sont contrôlées par les pompiers,
plusieurs personnes manquent à l’appel et il y a de nombreux blessés. Alma Hudon, une
domestique, est gravement brûlée et Robert Cooper, qui s’est sauvé des flammes en
sautant à l’extérieur de la bâtisse en feu, a subi plusieurs fractures et n’a pas survécu à
cette chute. En tout, il y a douze blessés qui sont transportés à l’hôpital St-Vincent-de-
Paul. 24 Le corps de Stewart Grose est retrouvé le lendemain vers 10 heure. Il est reconnu
seulement par une bague qu’il porte à un doigt. Cet homme aurait réveillé un grand
nombre de personnes et lorsqu’il est retourné au deuxième étage pour en réveiller
d’autres, il aurait été prisonnier des flammes.25 Après deux jours, Oswald Charlwood est
retrouvé dans les décombres. Il n’a plus de jambes ni de bras, mais est reconnu par sa
largeur d’épaules plus prononcée que celle de Grose ainsi que la rondeur de son visage.26
Lancelot Stewart, musicien de Sherbrooke, est retrouvé près de Grose le soir même, mais
il est plus facile de le reconnaître. Il est possible que ce dernier ait été réveillé par Grose
22 Le progrès de l’Est, 15 mars 1895 p.2, col. 4. 23 Jean-Pierre Kesteman, Histoire de Sherbrooke - Tome 2 : De l’âge de la vapeur à l’ère de l’électricité (1867-1896), Sherbrooke, GGC, vol. 2, 2001, p. 208-209. 24 La Tribune, 18 octobre 1937, p.1, col. 1-8, La Tribune, 18 octobre 1937, p.7, col. 8. 25La Tribune, 19 octobre 1931, p.1, col. 1-3. 26 La Tribune, 20 octobre 1937, p.1, col.1-2, La Tribune, 20 octobre 1937, p.9, col. 5.
8
et que les deux hommes soient prisonniers des flammes.27 Au total, il y a six morts sont
causées par cet incendie. La famille Têtu, propriétaire de l’établissement, décide de ne
pas reconstruire l’hôtel Grand Central.28
Un incendie touche davantage lorsqu’il s’agit d’un enfant. Au 24, rue Cathédrale a eu lieu
un feu dans une maison familiale. Un feu qui s’est déclaré dans un garde-robe de la
cuisine. Il a été découvert par Daniel, un enfant de 5 ans. Daniel est allé avertir sa mère
qui dormait. Madame Demers a réussi à faire sortir neuf de ses enfants malgré la fumée
dense qu’il y a dans la maison. Le père étant parti travailler n’a pu être présent pour aider
sa femme à sortir les enfants de la maison. Madame Demers malgré ses efforts n’a pas
réussi à retrouver sa fille Sonia âgée de 6 ans. Une fois que le feu fut contrôlé par les
pompiers, le corps de la petite fille est retrouvé dans un lit autre que le sien. Voilà
pourquoi, sa mère n’a pas réussi à la sauver. Même s’il a fallu seulement 15 minutes pour
contrôler le feu, la fumée dense est la cause de la mort de la petite Sonia.29
Madame William Knowlton tué par accident
Les accidents mortels que ce soit à la maison ou au travail surviennent fréquemment. Il
en résulte une accoutumance et ces sujets en viennent à ne faire que quelques lignes dans
le journal. Mais les cas les plus surprenants font la une des journaux. 30 Le 5 juin 1917,
son jeune neveu revenait d’une excursion de pêche. Il est entré dans la cuisine où se
trouvait madame Knowldon au 20, rue Meadow. Quelques instants plus tard, des voisins
entendent une détonation et madame Knowldon est retrouvée morte baignant dans son
sang. Lors de l’interrogatoire fait sur l’enfant, il déclare qu’il a trouvé un révolver sur la
table de la cuisine. Le voyant vide, il a appuyé sur la détente et la balle est allée en
direction de sa tante pour se loger dans un poumon. Elle est morte avant l’arrivée du
27 La Tribune, 22 octobre 1937, p.1, col. 1, La Tribune, 22 octobre 1937, p.9, col. 6. 28 La Tribune, 22 octobre 2008, p.13. 29 La Tribune, 7 juin 1966, p.3, col. 4-6. 30 André Lachance, " La vie est si fragile… " : étude sur la mort violente dans les Cantons de l’Est, 1900-1950, Sherbrooke, Productions GGC, 2002, p. 103.
9
médecin. La seule balle à l’intérieur de l’arme avait été placée par le frère de l’enfant.31
Ce malheureux ne savait pas qu’il peut y avoir une balle dans la chambre du révolver. Il
l’apprend d’une façon bien triste. À la suite de l’enquête du coroner, le jury rend un
verdict de mort accidentel.32
Il est dangereux de se promener en attelage
Les chevaux sont des êtres vivants. Certains d’entre eux peuvent être très nerveux et il
suffit seulement d’un bruit soudain pour provoquer une peur subite et déclencher une
course soudaine ou des mouvements brusques.33 Par exemple, en décembre 1881 M. Carr
arrive du marché en attelage et doit s’arrêter à la traverse de la rue King pour laisser
passer un wagonnet. Seulement, le cheval pris de panique fait tomber son maître. En
tombant sur un billot, il est mort par le choc reçu à la tête.34 Il n’y a pas seulement les
autres attelages qui peuvent faire peur au cheval, mais celui qu’il tire aussi. En août 1915
Georges Benoit, laitier, vient de tourner l’angle de la rue Gorden pour se situer sur King.
Sans savoir pourquoi, une courroie s’est brisée. Le bruit occasionné lorsque l’objet est
tombé a fait peur aux deux chevaux et ils se sont rapidement élancés en direction de la
rue Wellington. Le laitier a rapidement compris qu’il est impossible d’arrêter les chevaux
effrayés et saute du côté droit de la charrue. Ce n’est qu’après avoir sauté, qu’il remarque
qu’il y a un autre enfant du côté gauche de la voiture. L’enfant de six ans ne sachant que
faire est resté dans la l’attelage en étant sans doute aussi effrayé que les chevaux.
L’attelage alla fracasser un des poteaux de la Edwards realty Co. au niveau 32 de la rue
King. L’enfant ne put expliquer pourquoi il était avec le laitier, car son crâne a été
fracassé entre le poteau et la voiture. La force du choc a été si fort qu’il a défoncé toute la
partie supérieure de la tête et même qu’il y a de la cervelle qui a été trouvée sur le trottoir.
Le docteur Noël qui est passé à ce moment n’a pas réussi à le sauver. Pour ce qui est de
Georges Benoit il n’a pas eu de nombreuses blessures. Les chevaux sont aussi blessés, 31 La Tribune, 5 juin 1917, p.1, col. 5-6 et Michel Sharpe, La mort violente à Sherbrooke de 1901 à 1930 : l’accident mortel, le suicide et l’homicide. Sherbrooke, Université de Sherbrooke, 1993, p. 81. 32 La Tribune, 6 juin 1917, p.1, col. 4. 33André Lachance, " La vie est si fragile… " : étude sur la mort violente dans les Cantons de l’Est, 1900-1950, Sherbrooke, Productions GGC, 2002, p. 126. 34 Le Pionnier de Sherbrooke, 22 décembre 1881, p.2, col. 4 et Marc Genest, Portraits de familles de Sherbrooke, Rock-Forest, Formatexte enr, vol. 1, 1999, p. 19.
10
mais très peu. L’attelage est complètement détruit. L’enfant avait sans doute voulu faire
une promenade en voiture, mais malheureusement ce fut sa dernière.35 Il y eut des
funérailles à la cathédrale et il a été inhumé au cimetière St-Michel, le seul cimetière
catholique de Sherbrooke.36
Gare aux locomotives
La station du dépôt, autrefois Union Station, a été construite en 1890. Le Grand-Tronc, le
Québec central et le Boston & Maine utilisent cette gare dès son ouverture.37 Cette gare
fut témoin de la mort de plusieurs personnes dont deux marquantes. La première est celle
d’un jeune homme de 21 ans. Pierre Cyr était à Sherbrooke depuis seulement une
semaine et travaillait pour la compagnie de chemin de fer le Grand Tronc. Un mécanicien
du convoi qui se trouve sur le rapide numéro six du Québec Central a vu Pierre Cyr
coucher la tête sur un rail. Il n’a pas eu le temps d’arrêter le train à temps, alors le corps a
été traîné sur une distance de 25 pieds, entre 7 et 8 mètres. Pierre Cyr ne pouvait
aucunement s’en sortir vivant, car sont corps a subit de nombreux dommages; la cervelle
est à moitié répandue et l’autre collé à des touffes de cheveux collé aux rails et il a eu un
bras coupé au coude. Les personnes présentes ont ramassé les morceaux du corps et les
ont transportés à la morgue sans aucun avis du coroner.38 Les évènements laissent croire
à un suicide, mais l’enquête du coroner a démontré des faits étranges. Quelques minutes
avant l’accident la victime a montré un rouleau d’argent à Albert Côté, un maçon, et lui a
dit qu’il a fait de bonnes affaires et qu’il allait partir pour Montréal tard dans la nuit.
Seulement, avant de partir il devait rencontrer une personne et il partit par la suite vers
l’ouest en pleine noirceur. Ce qui s’est passé par la suite demeure un vrai mystère. Les
enquêteurs ont donc fouillé les poches de Cyr et ont trouvé que très peu d’argent. Peut-
être qu’il a été attaqué par la personne qu’il devait rencontrer. Une chose est claire; c’est
que Cyr était complètement sobre, mais l’on ne peut pas expliquer l’accident qui s’est
35 La Tribune, 16 août 1915, p.1, col.6 et La Tribune, 18 août 1915, p.6, col. 3. 36La Tribune, 18 août 1915, p.6, col. 3. 37 Jean-Pierre Kesteman, Histoire de Sherbrooke - Tome 2 : De l’âge de la vapeur à l’ère de l’électricité (1867-1896), Sherbrooke, GGC, vol. 2, 2001, p. 83. 38 La Tribune, 5 octobre 1912, p.1, col. 2-3.
11
produit. Je jury a rendu un verdict de mort accidentel, car il n’a aucune preuve pour parler
d’un homicide.39
Un autre cas moins mystérieux, mais tragique est celui de l’inspecteur Byham. Pendant
que l’inspecteur vérifie l’accouplement entre deux wagons, le train se met à avancer. Il a
voulu sortir rapidement de l’endroit, mais son pied gauche est resté coincé dans les voies.
Ne pouvant sortir son pied, le wagon l’a renversé et coupé le corps en trois.40 L’enquête
ouverte par le coroner Bachand révèle que le serre-frein a levé le bras involontairement
en marchant. Le mécanicien a donc avancé la locomotive en prenant ce geste comme un
signal. Le jury rend un verdict de mort accidentelle.41 Ainsi, Byham est mort pour un
geste commis par inadvertance.
Drôle d’histoire
En 1861, il y a eu un meurtre qui a profondément marqué la population. Il est même
raconté dans un numéro souvenir de la Tribune en 1915. Fred Camirand est le témoin de
cette grande histoire. L’histoire se déroule un soir d’été. Au moment le plus fort d’une
tempête, il y a une bagarre sur le pont Magog, qui se situe près de la manufacture Paton,
entre deux hommes et une femme. Malgré la pluie provenant de par la tempête, le
lendemain matin, le pont est tout de même couvert de sang suite à cette bataille.
L’importance du sang a inquiété la population et les policiers ont commencé à chercher
qui sont ces trois personnes. Avec les recherches ils apprirent le nom des trois individus,
mais ils n’ont pu retrouver la jeune femme. En ville, il y a la rumeur que son corps se
trouve dans la rivière. La rivière a été fouillée scrupuleusement, mais cela n’a donné
aucun résultat. Ce n’est que neuf jours plus tard que le docteur Tuck a découvert le
cadavre d’une femme à demi submergé dans la rivière sous le pont de la rue Dufferin.
Tout le monde a su qu’il s’agit du corps de la jeune fille. Les autorités, averties, se sont
présentées au pont. Dans le but de ne perdre aucun indice, le coroner Woodward a interdit
aux hommes de toucher au corps. Pour ce faire, ils ont, à l’aide de câbles et de poulies,
39 La Tribune, 8 octobre 1912, p.1, col, 6. 40 La Tribune, 2 juillet 1940, p.3, col. 1-2. 41 La Tribune, 3 juillet 1940 p.3 col. 2.
12
retiré la dépouille de cet endroit pour la mettre dans un canot et la tiré dans un champ à
cent pieds, 32 mètres, de la manufacture. La nouvelle a rapidement fait le tour de
Sherbrooke. Les curieux se sont rassemblés dans le champ autour du cadavre. Le coroner
choisit un jury et demande au docteur Tuck de faire l’autopsie sur le cadavre. Il lui
répondit qu’il refusait d’agir seul vu l’état du cadavre. Les docteurs Johnson et
Worthington ont été choisis pour l’aider à pratiquer l’autopsie. Lorsque le docteur
Worthington a réussi à obtenir ses outils, il s’est mis à la tâche. Par son empressement, il
n’enlève pas les vêtements de la femme alors il décide de les couper à l’aide d’un
couteau. Dès le premier coup de couteau, de la paille est apparue. Tout le monde présent
a été stupéfait par ce qu’ils voyaient. En fait, ce n’était qu’une farce destinée à la police.
Le cadavre est en fait un mannequin, le sang sur le pont celui d’un mouton et la bagarre
imaginée. Une fois la surprise générale passée, il semble que la population était morte de
rire. Les auteurs de cette farce sont le docteur Tuck, un pharmacien du nom de Robt
Walker et F. A. Camirand.42
Des suicidés dans la rivière Magog
La rivière étant un endroit accessible aux habitants, un grand nombre de personnes se
suicide en se jetant à l’eau. Entre 1901 et 1950 12 % des suicidés ont employé la noyade
comme technique en Estrie. Il s’agit de la quatrième méthode la plus populaire. 43 Les
autres sont, dans l’ordre, la pendaison, l’arme à feu et le poison. En août 1878 est
retrouvé le corps de John Bailey. Ce jeune homme d’environ 30 ans avait une vie stable.
Il travaillait comme peintre en bâtiment. Seulement, il lui manquait une chose : une
femme qu’il peut aimer et chérir. L’ayant trouvé, il a fait la cour à une jeune fille, mais il
n’a pu conquérir son cœur. Son chagrin était si intense que lorsqu’elle s’est mariée avec
un autre homme que lui, il s’est donné la mort en se jetant dans la rivière Magog près de
la fabrique de laine Grindrod situé près de la Belvédère Nord. Lorsque son corps a été
retiré de l’eau, il était abimé en plusieurs endroits à cause des rochers présents dans la
rivière. Même qu’il lui manquait un bout de nez. L’état de son corps montre combien son
42 Marc Genest, Portraits de familles de Sherbrooke, Rock-Forest, Formatexte enr, vol. 2, 2003, p.161-162. 43 André Lachance, " La vie est si fragile… " : étude sur la mort violente dans les Cantons de l’Est, 1900-1950, Sherbrooke, Productions GGC, 2002, p. 81.
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cœur doit être brisé. L’enquête du coroner mène à déclarer que John Bailey s’est suicidé
dans un moment de dépit causé par le mariage de la fille qu’il aimait.44
Près de celui-ci, il y a en 1883 un avocat du nom de Georges H. Borlasse qui est porté
disparu. Les recherches ont permis de découvrir son chapeau, sa canne et son habit sur le
bord de la rivière St-François. Une enquête a été ouverte pour découvrir la cause de la
mort. Dans son bureau, il fut trouvé son testament et une lettre adressée à sa femme.
Seulement nous ne savons pas ce que disait cette lettre. Il avait peut-être des problèmes
personnels qu’il croyait ne pas pouvoir surmonter, car depuis quelque temps il prenait
tellement de boisson que cela affectait son travail. Peut-être que l’alcool n’étant plus une
solution, il a voulu mettre fin à ses jours. Il y eut un verdict de mort dans un moment
d’aliénation mentale. Pourtant, il a pris le temps d’écrire une lettre à sa femme et d’avoir
un testament juste à côté.45
Un autre cas de suicide dans la rivière est celui de Frank Rocque en 1925. Cet homme
âgé de 51 ans s’est jeté dans la rivière Magog au niveau du pont Rouge du Pacifique,
aujourd’hui celui qui est à côté du stationnement du lac des nations. Il semble qu’il avait
une grande détermination, car avant de se jeter à l’eau, il a avalé du vert de Paris, il s’agit
d’ammoniac, l’on en retrouvait dans la peinture pour donner une pigmentation verte.
Seulement, il n’a pas prévu un élément, la présence d'autres personnes sur la rivière. Un
pêcheur l’a vu sauter et il est allé le tirer de l’eau. Il a été transporté à l’hôpital où il a
admis avoir pris du vert de Paris, car il était découragé de ne pas trouver d’emploi. Les
médecins n’ont pu réussir à le sauver. Il est donc mort d’une intoxication. Il est donc
parvenu à son but même si ce n’est pas l’eau qui l’a tué. Peut-être même qu’il a sauté à
l’eau, car le poison qu’il avait pris ne faisait pas effet assez rapidement selon lui.
L’enquête du coroner révèle qu’il avait une maladie mentale depuis quelque temps et
qu’il avait vu un spécialiste pour cela.46
44 Le Pionnier de Sherbrooke, 9 août 1878, p.3, col.3. 45 Le Pionnier de Sherbrooke, 9 août 1883, p.2, col.4. 46 La Tribune, 27 mai 1925, p. 1, col. 6-7 et Michel Sharpe, La mort violente à Sherbrooke de 1901 à 1930 : l’accident mortel, le suicide et l’homicide, Sherbrooke, Université de Sherbrooke, 1993, p.141.
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Mort d’un empoisonnement
L’Hôpital St-Vincent-de-Paul a été construit entre les années 1907 et 1912 par le docteur
Joseph Émile Noël.47 Bien entendu, depuis le début de sa construction, l’hôpital reçoit un
grand nombre personne avec des maladies ou autres. En janvier 1951 l’hôpital accueille,
de Windsor, une mère et ses quatre enfants pour un empoisonnement. Au début, les
médecins croient que c’est un empoisonnement par la nourriture.48 Malheureusement.
Gérard, l’enfant le plus jeune, âgé de seulement deux ans, en est mort. Pour comprendre
pourquoi toute une famille est tombée malade, une autopsie est pratiquée sur lui. Cela a
permis de découvrit qu’il est mort d’un empoisonnement, car ses muscles sont contractés.
Flore, qui est l’aînée, est la personne qui a commencé à se rétablir en premier. Lors d’un
interrogatoire, elle déclare à la police que sa mère l’avait envoyé chercher du vert de
Paris à l’épicerie. Le père étant parti travailler en après-midi, pour le souper,la mère a fait
dévêtir ses enfants et leur a tous donné une cuillère à thé en leur disant qu’elle leur
donnait quelque chose de bon. À son tour, elle prit trois cuillères et mis la bouteille dans
le poêle pour qu’elle disparaisse. Ils sont ensuite allés se coucher. Il n’a pas fallu deux
heures pour que le poisson fasse effet. Peut-être qu’elle a changé d’avis en voyant ses
enfants souffrir, car elle a appelé le docteur Fortin pour qu’il vienne examiner la famille.
Après les avoir examinés, il décide de les envoyés à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul.
L’enquête menée révèle que madame Beauregard a bien empoisonné ses enfants et elle-
même. Elle l’a même avoué au docteur Fortin et à son mari, mais l’histoire ne dit pas
pourquoi elle a agi ainsi. De plus, les déclarations de Flore âgées de 7 ans démontrent
bien qu’il s’agit d’un homicide.49
Accidents de travail tragique
Au début du XXe siècle, les accidents de travail ne sont pas la responsabilité de
l’employeur. Au Québec, il faut attendre en 1909 pour qu’une loi soit écrite disant que
47 Jean-Pierre Kesteman, Histoire de Sherbrooke – Tome 3 : La ville de l’électricité et du tramway (1897-1929), Sherbrooke, GGC, vol. 3, 2002, p.251 48 La Tribune, 5 janvier 1951, p.3, col. 6-7 49 La Tribune, 8 janvier 1951, p. 1, col. 5-6, La Tribune, 8 janvier 1951, p.2, col. 3
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l’employeur est responsable des accidents dans son établissement à moins qu’il ne soit
évident ce se soit la faute de l’employé.50 Malgré les avancements qu’il y a eu dans la loi,
les accidents ont toujours lieu et en voici deux exemples. En décembre 1916, C. E.
Drouin, un jeune homme habitant à Farnham travaille pour la Southern Canada Power
Compagny depuis deux semaines seulement. Un soir, alors qu’il fait une tournée dans
l’usine, en regardant la lumière du transformateur, il juge qu’elle n’éclaire pas assez. Il
décide donc d’aller chercher un fil d’extension dans le but de placer d’autres lumières sur
le transformateur. En montant une échelle, le fil qu’il tenait s’est déroulé de son bras pour
aller toucher un autre fil chargé en électricité. Il n’a pas dû ressentir de grande douleur,
car la mort a été spontanée. L’intensité du courant a frappé de plein fouet le jeune homme
et il est tombé de l’échelle pour ne plus bouger sur le plancher. Les collègues présents
n’ont rien pu faire pour le sauver vu la rapidité des évènements. Ils ont donc appelé une
ambulance pour transporter son corps à la morgue. Une enquête a été réalisée par le
coroner Bachand. Le résultat n’est pas connu, mais nous pouvons supposer d’un verdict
de mort accidentel, car tous les témoignages corroborent les mêmes faits. Ce jeune
homme de vingt ans, dans la fleur de l’âge, devait épouser une fille de Sherbrooke au
mois de janvier.51
En 1916, un accident de travail à la filature Paton concerne Alcide Hébert demeurant au
26, rue Grove.52 Cet employé plaçait une courroie sur une poulie en mouvement lorsque
l’escabeau sur lequel il se tenait est tombé par terre. Nos réflexes étant très forts lors de
moments comme celui-ci, Alcide Hébert a pris la poulie entre ses mains pour ne pas
tomber sans penser à ce qui peut lui arriver par la suite. En prenant la poulie, il lâche un
cri qui avertit ces collègues de ce qui lui arrivait. Ils ont seulement eu le temps de voir
qu’il est lancé au plafond avec violence et qu’il est resté accroché à une poutre. Son corps
est réduit en morceaux par la machine qui n’a pas été arrêtée à temps. Le docteur Lambly
fut appelé, mais il ne put que constater la mort du jeune homme.53
50 André Lachance, " La vie est si fragile… " : étude sur la mort violente dans les Cantons de l’Est, 1900-1950, Sherbrooke, Productions GGC, 2002, p. 108. 51 La Tribune, 18 décembre 1916, p.1, col. 5 52 Sherbrooke Directory 1914-1915, p.211. 53 La Tribune, 27 juin 1916, p. 1, col. 1, Michel Sharpe, La mort violente à Sherbrooke de 1901 à 1930 : l’accident mortel, le suicide et l’homicide. Sherbrooke, Université de Sherbrooke, 1993, 195 p.
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Conclusion
Il y a de nombreux autres cas tout aussi intéressants qui se sont produits à Sherbrooke,
mais qui n’ont pas été abordés. Par exemple, il y a le cas de l’affaire de la rue Sanborn en
1913 où un paquet livré par le facteur a explosé lorsqu’il a été ouvert par la femme à qui
il était destiné. C’est un cas qui n’était toujours pas réglé en 1931.54 Il y a aussi une
femme qui se suicide en 1954 et pour y arriver, elle se fie à une image qu’elle retrouve
dans un livre.55 Sans compter Roméo Drapeau qui tue toute sa famille le 14 février 1956
à l’aide d’un marteau lors d’un matin banal.56 Pour compléter ce tour guidé, vous pouvez
allez voir la visite sur la prison Winter qui aborde les prisonniers qui ont été pendus et des
suicides qui ont eu lieu en cette prison.
54 La Tribune, 17 juin 1913, p. 1, col. 1-3, La Tribune, 3 juillet 1913, p. 2, col. 1-2 et La Tribune, 20 février 1931, p.8, col. 6-8, Sherbrooke Directory 1911-1912, p.146. 55 La Tribune, 25 novembre 1954, p.3 col. 3 et La Tribune, 26 novembre 1954, p.3, col. 1. 56 La Tribune, 14 février 1956, p. 1 col. 1-4 et La Tribune, 14 février 1956, p. 8, col. 1-3.
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Annexe
Magog House, Fonds M. A. Bignone, Société d’histoire de Sherbrooke
18
Première cathédrale de Sherbrooke, Fonds Gérard Auray, Société d’histoire de Sherbrooke
19
Place du marché (carré Strathcona) avant 1900, Fonds Paul Gagné, Société d’histoire de Sherbrooke
20
Hôtel Grand Central, reproduction de 1898, Fonds Gérard Auray, Société d’histoire de Sherbrooke
Union Station, Fonds Louis-Philippe Demers, Société d’histoire de Sherbrooke
21
Manufacture Grindrod, reproduction de 1898, Fonds Gérard Auray, Société d’histoire de Sherbrooke
Hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Fonds Clovis Roy, Société d’histoire de Sherbrooke
22
Manufacture Paton, Fonds de la Société d’histoire de Sherbrooke, Société d’histoire de Sherbrooke
23
Bibliographie Ouvrages généraux COUTURIER, Jacques Paul, Wendy JOHNSON et Réjean OUELLETTE. Un passé composé : Le Canada de 1850 à nos jours. Moncton, Éditions d’Acadie, 2000, 419 p. GENEST, Marc. Portraits de familles de Sherbrooke, Rock-Forest, Formatexte enr, vol. 1, 1999, 473 p. GENEST, Marc. Portraits de familles de Sherbrooke, Rock-Forest, Formatexte enr, vol. 2, 2003, 273 p. KESTEMAN, Jean-Pierre. Histoire de Sherbrooke - Tome 2 : De l’âge de la vapeur à l’ère de l’électricité (1867-1896). Sherbrooke, GGC, vol. 2, 2001, 280 p. KESTEMAN, Jean-Pierre. Histoire de Sherbrooke – Tome 3 : La ville de l’électricité et du tramway (1897-1929). Sherbrooke, GGC, vol. 3, 2002, 292 p. LACHANCE, André. " La vie est si fragile… " : étude sur la mort violente dans les Cantons de l’Est, 1900-1950. Sherbrooke, Productions GGC, 2002, 209 p. La Société d’histoire de Sherbrooke, Quelques parcs historiques de Sherbrooke, 2009, 56 p. LÉVESQUE, Andrée. La norme et les déviantes, Montréal, remue-ménage, 1989, 233 p. SHARPE, Michel. La mort violente à Sherbrooke de 1901 à 1930 : l’accident mortel, le suicide et l’homicide. Sherbrooke, Université de Sherbrooke, 1993, 211 p. Articles de journaux et Sherbrooke Directory Un enfant est retrouvé dans une boîte en carton à l’hôtel Magog Le Pionnier de Sherbrooke, 15 juillet 1881, p.2, col.7 Sherbrooke directory, 1887-1888 p.88 Yvonne Baron accusée d’infanticide La Tribune, 13 mai 1929, p.3, col. 6-7 La Tribune, 14 mai 1929, p.8, col, 1-2 La Tribune, 28 novembre 1929, p.1, col. 2-3 La Tribune, 28 novembre 1929, p.3, col, 3-4 La Tribune, 29 novembre 1929, p.3, col. 1-3 La Tribune, 13 décembre 1929, p.3, col. 6
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L’ancienne Banque des marchands est hantée Le progrès de l’Est, 21 février 1902, p.3, col.3 Sherbrooke Directory 1906-1907, p.212. Morte ou vivante Le progrès de l’Est, 31 janvier 1905, p.3, col. 3 Il ne veut pas l’épouser Le progrès de l’Est, 6 décembre 1894, p.2 col. 4-5 Le progrès de l’Est, 11 décembre 1894 p.2, col. 4 Le progrès de l’Est, 15 mars 1895 p.2, col. 4 Sherbrooke Directory 1894-1895, p. 139 Des incendies dramatiques La Tribune, 18 octobre 1937, p.1, col. 1-8 La Tribune, 18 octobre 1937, p.7, col. 8, La Tribune, 19 octobre 1931, p.1, col. 1-3 La Tribune, 20 octobre 1937, p.1, col.1-2 La Tribune, 20 octobre 1937, p.9, col. 5 La Tribune, 22 octobre 1937, p.1, col. 1 La Tribune, 22 octobre 1937, p.9, col. 6 La Tribune, 22 octobre 2008, p.13 Madame William Knowlton tué par accident La Tribune, 5 juin 1917, p.1, col. 5-6 La Tribune, 6 juin 1917, p.1, col. 4 Il est dangereux de ce promener en attelage La Tribune, 18 août 1915, p.6, col. 3 Gare aux locomotives La Tribune, 5 octobre 1912, p.1, col. 2-3 La Tribune, 8 octobre 1912, p.1, col, 6 La Tribune, 2 juillet 1940, p.3, col. 1-2 La Tribune, 3 juillet 1940 p.3 col. 2
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Des suicidés dans la rivière Magog Le Pionnier de Sherbrooke, 9 août 1878, p.3, col.3 Le Pionnier de Sherbrooke, 9 août 1883, p.2, col.4 La Tribune, 27 mai 1925, p. 1, col. 6-7 Mort d’un empoisonnement La Tribune, 5 janvier 1951, p.3, col. 6-7 La Tribune, 8 janvier 1951, p. 1, col. 5-6 La Tribune, 8 janvier 1951, p.2, col. 3 Accidents de travail tragique La Tribune, 27 juin 1916, p. 1, col. 1 La Tribune, 18 décembre 1916, p.1, col. 5 Sherbrooke Directory 1914-1915, p.211. Images Magog House, Fonds M. A. Bignone, Société d’histoire de Sherbrooke Place du marché (carré Strathcona) avant 1900, Fonds Paul Gagné, Société d’histoire de Sherbrooke Union Station, Fonds Louis-Philippe Demers, Société d’histoire de Sherbrooke Manufacture Grindrod, reproduction de 1898, Fonds Gérard Auray, Société d’histoire de Sherbrooke Hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Fonds Clovis Roy, Société d’histoire de Sherbrooke Première cathédrale de Sherbrooke, Fonds Gérard Auray, Société d’histoire de Sherbrooke Manufacture Paton, Fonds de la Société d’histoire de Sherbrooke, Société d’histoire de Sherbrooke Hôtel Grand Central, reproduction de 1898, Fonds Gérard Auray, Société d’histoire de Sherbrooke