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Cahiers de nutrition et de diététique (2011) 46, 130—136 ACTIVITÉ PHYSIQUE Promouvoir l’activité physique, lutter contre la sédentarité et prévenir le surpoids chez l’adolescent, c’est possible : les lec ¸ons d’ICAPS Prevention of obesity in youth is feasible: The lessons of ICAPS Chantal Simon a,,g , Brigitte Schweitzer b , Emmanuel Triby c , Frank Hausser d , Nane Copin a , Nadir Kellou a , Carine Platat e , Stéphane Blanc f a Carmen, Inserm U1060, Inra U1235/CRNH Rhône-Alpes, université Lyon 1, 69310 Pierre-Bénite, France b Inspection académique du Bas-Rhin, 67083 Strasbourg, France c LISEC, université de Strasbourg, 67000 Strasbourg, France d IRIST, université de Strasbourg, 67000 Strasbourg, France e Faculté de l’alimentation et de l’agriculture, université des Émirats-arabes-unis, Émirates arabes unis f CNRS UMR 7178, institut pluridisciplinaire Hubert-Curien, 67037 Strasbourg, France g Service d’endocrinologie, diabète, nutrition, centre hospitalier Lyon-Sud, 165, chemin du Grand-Revoyet, 69310 Pierre-Bénite, France Rec ¸u le 2 f´ evrier 2011 ; accepté le 8 mars 2011 Disponible sur Internet le 15 avril 2011 MOTS-CLÉS Obésité ; Activité physique ; Essai randomisé ; Approche socioécologique ; Adolescents Résumé Basé sur une approche socioécologique, l’essai de prévention randomisé et contrôlé « Intervention ciblant l’activité physique et la sédentarité des collégiens » (ICAPS) d’une durée de quatre ans a permis de montrer que la prévention de la sédentarité et de l’obésité chez les jeunes est possible grâce à un large partenariat et la mobilisation d’acteurs du monde de la santé, de l’éducation, de l’activité physique, de l’information et des services territoriaux en charge du transport et des infrastructures de loisirs. Dans cet article, nous présentons une synthèse des principales données démontrant l’efficacité d’ICAPS au terme des quatre années d’intervention ainsi que des résultats préliminaires de l’étude de suivi à six ans, soit deux ans après la fin de l’intervention. Nous proposons quelques pistes sur les éléments-clés pouvant expliquer l’efficacité de la stratégie mise en œuvre. © 2011 Société franc ¸aise de nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Simon). 0007-9960/$ — see front matter © 2011 Société franc ¸aise de nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.cnd.2011.03.003

Promouvoir l’activité physique, lutter contre la sédentarité et prévenir le surpoids chez l’adolescent, c’est possible : les leçons d’ICAPS

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CTIVITÉ PHYSIQUE

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revention of obesity in youth is feasible: The lessons of ICAPS

Chantal Simona,∗,g, Brigitte Schweitzerb,Emmanuel Tribyc, Frank Hausserd, Nane Copina,Nadir Kelloua, Carine Platate, Stéphane Blancf

a Carmen, Inserm U1060, Inra U1235/CRNH Rhône-Alpes, université Lyon 1, 69310Pierre-Bénite, Franceb Inspection académique du Bas-Rhin, 67083 Strasbourg, France

c LISEC, université de Strasbourg, 67000 Strasbourg, Franced IRIST, université de Strasbourg, 67000 Strasbourg, France

et de l’agriculture, université des Émirats-arabes-unis, Émirates

e Faculté de l’alimentation arabes unisf CNRS UMR 7178, institut pluridisciplinaire Hubert-Curien, 67037 Strasbourg, Franceg Service d’endocrinologie, diabète, nutrition, centre hospitalier Lyon-Sud, 165, chemin duGrand-Revoyet, 69310 Pierre-Bénite, France

Recu le 2 fevrier 2011 ; accepté le 8 mars 2011Disponible sur Internet le 15 avril 2011

MOTS-CLÉSObésité ;Activité physique ;Essai randomisé ;Approchesocioécologique ;Adolescents

Résumé Basé sur une approche socioécologique, l’essai de prévention randomisé et contrôlé« Intervention ciblant l’activité physique et la sédentarité des collégiens » (ICAPS) d’une duréede quatre ans a permis de montrer que la prévention de la sédentarité et de l’obésité chezles jeunes est possible grâce à un large partenariat et la mobilisation d’acteurs du monde dela santé, de l’éducation, de l’activité physique, de l’information et des services territoriauxen charge du transport et des infrastructures de loisirs. Dans cet article, nous présentons unesynthèse des principales données démontrant l’efficacité d’ICAPS au terme des quatre annéesd’intervention ainsi que des résultats préliminaires de l’étude de suivi à six ans, soit deux ansaprès la fin de l’intervention. Nous proposons quelques pistes sur les éléments-clés pouvantexpliquer l’efficacité de la stratégie mise en œuvre.© 2011 Société francaise de nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (C. Simon).

007-9960/$ — see front matter © 2011 Société francaise de nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.oi:10.1016/j.cnd.2011.03.003

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Les leçons d’ICAPS

KEYWORDSObesity;Physical activity;Randomized trial;Socioecologicalapproach;Adolescents

Summary Based on a socPhysical activity and Sedenhas shown that prevention ozation of several partners intransport and of communitystructures. In this article, wICAPS at the end of the foufollow-up study, i.e. two yeelements that may explain© 2011 Société francaise de

Introduction

Face à l’augmentation de l’obésité, tout le monde s’accordesur la nécessité de mettre en place des stratégies de pré-vention efficaces, notamment chez l’enfant et l’adolescent.En association avec l’alimentation, l’activité physique etla sédentarité sont reconnues comme des éléments clésde cette prévention [1]. Toutefois, bien que quelquesinterventions ciblant l’activité physique aient montréun effet favorable sur l’adiposité des jeunes à courtterme (six à 12 mois), nous ne disposions pas, jusqu’àtout récemment, d’études d’intervention populationnelleconvaincantes [2].

Plusieurs raisons expliquent les effets limités desprogrammes d’activité physique menés ces dernièresannées sur la prévention du surpoids [3—5]. Les straté-gies fondées sur l’information et l’éducation à la santéseules — largement utilisées dans ces premières études — ontmontré leurs limites. D’un autre côté les programmesciblant l’enseignement physique et sportif (EPS) scolaireinduisent une augmentation de l’activité physique à l’écolemais leur efficacité sur l’activité physique en dehors del’école et sur le poids est mise en doute. De plus, lecaractère académique de ces programmes peut limiter leurimpact sur les enfants et les adolescents les moins perfor-

mants.

Au cours des dernières années, de nombreuses don-nées sont venues souligner la nécessité de prendre enconsidération le contexte social, culturel, physique et orga-nisationnel — la niche écologique — dans lequel le jeuneévolue [6]. Dans cette perspective, il a été suggéréque des interventions intégrant des modifications del’environnement qui réduisent les obstacles à l’adoptiond’un mode de vie actif ont un potentiel plus élevé pourinduire des changements de comportement (changementpassifs) [7].

C’est sur une telle perspective « socio-écologique » [8]qu’a été développée l’intervention ciblant l’activité phy-sique et la sédentarité des collégiens (ICAPS), un essairandomisé et contrôlé d’une durée de quatre ans [9]. Cetteintervention s’appuie sur l’existence d’interactions dyna-miques entre les individus et leur environnement socialou physique. Elle postule que les programmes ciblant à lafois l’individu et son milieu de vie devraient être les plusefficaces. Le programme a été concu afin d’augmenter lapratique d’activité physique à l’intérieur et à l’extérieur del’école :• en permettant l’acquisition par les individus des compé-

tences physiques et psychosociales nécessaires à un modede vie actif ;

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ological approach, the Intervention Centered on Adolescents’behavior (ICAPS), a four-year randomized and controlled trialentariness and of obesity is feasible in youth thanks the mobili-ng actors in the domains of health, education, physical activity,ncies in charge of recreational areas and transportation infra-esent a synthesis of the key data demonstrating the efficacy ofrs of intervention as well as preliminary results of the six-yearafter the end of the intervention. We discuss a few tracks onffectiveness of the strategy implemented.

rition. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

• en leur fournissant un environnement facilitant la pra-tique d’une activité physique afin qu’ils puissent mettreen œuvre les compétences acquises.

L’ancrage du programme au sein des établissements sco-laires, qui permet d’accéder à tous les jeunes y compris ceuxdes milieux socioéconomiquement moins favorisés, repré-sente une autre particularité forte du projet.

Dans cet article, nous présentons une synthèse des don-nées démontrant l’efficacité d’ICAPS au terme des quatreannées d’intervention ainsi que des résultats préliminairesde l’étude de suivi à six ans, soit deux ans après la finde l’intervention. Nous proposons quelques pistes sur leséléments-clé pouvant expliquer l’efficacité de la stratégiemise en œuvre.

Matériel et méthodes

Méthodologie et population d’étude

Le rationnel de l’étude, la méthodologie expérimentale, leprogramme d’intervention et le processus d’évaluation ontété décrits antérieurement de facon détaillée [10]. Briève-ment, l’étude ICAPS a été menée sous forme d’un essai de

prévention primaire contrôlé avec randomisation en grappes(au niveau du collège) en accord avec les recommandationsConsort [11]. Le programme avait pour objectif d’augmenterla pratique d’activité physique d’élèves de sixième. Les ana-lyses ont été réalisées en intention de traiter. Le protocolede recherche, approuvé par les comités d’éthique locaux,est en accord avec les principes de la déclaration d’Helsinki.Tous les participants et leurs parents ont donné leur consen-tement écrit.

Quatre paires de collèges ont été tirées au sort au sein des77 collèges publics du Bas-Rhin, représentant 1048 élèves ensixième en 2002, date de début de l’étude. Afin de tenircompte d’éventuelles différences sociodémographiques, larandomisation des collèges a été réalisée après stratifica-tion géographique et socioéconomique (appartenance à unezone d’éducation prioritaire). À l’intérieur de chaque pairede collège, le statut d’intervention a été randomisé. Autotal 92 % des élèves de sixième des collèges randomisés(479 élèves témoins et 475 élèves « action ») ont acceptéd’être suivis. Le suivi s’est poursuivi pendant toute la duréede la scolarité en collèges, soit pendant quatre ans, de faconidentique dans les collèges « action » et dans les collègestémoins. Sur les 954 adolescents ayant donné leur accordpour être suivis, 848 ont été revus à deux ans, 778 à trois anset 732 à quatre ans. La principale raison du manque de suivi

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tait un changement de collège, suite à un déménagementu un redoublement, ce qui permet à priori d’exclure toutiais pour les résultats observés. Les élèves perdus de vuetaient un peu plus souvent des garcons (60,8 % vs 46,7 % ;< 0,01) et un peu plus âgés (11,9 [0,8] vs 11,6 [0,6] ans ;< 0,01) mais ils ne différaient pas des élèves suivis par leuraractéristiques anthropométriques ou d’activité physiquel’inclusion. En 2008/2009, soit plus de deux ans après la

n de l’intervention, 556 adolescents des 732 élèves ayanténéficié des quatre années de suivi ont été retrouvés etnt bénéficié d’une nouvelle enquête, identique aux précé-entes.

rogramme d’intervention

ous les élèves de sixième des collèges « action » ont béné-cié de l’intervention qui a débuté pendant la premièrennée de l’étude et s’est poursuivie jusqu’à la fin de la qua-rième année scolaire. Aucune composante nutritionnelle’a été implantée. Les élèves témoins ont suivi le cursus sco-aire habituel sans aucune intervention supplémentaire. Lesodalités de l’intervention sont détaillées dans l’encadré.

LE PROGRAMME ICAPS

D’accès libre et gratuit, proposé en plus des coursd’EPS, le programme ne ciblait pas uniquementl’environnement scolaire mais impliquait de nombreuxacteurs avec un triple objectif :

• modifier les attitudes et la motivation desadolescents vis-à-vis de l’activité physique ;

• inciter l’entourage (parents, éducateurs, amis . . .)à valoriser l’activité physique et à encourager lesjeunes à augmenter leur niveau de pratique ;

• favoriser la mise en place de conditionsinstitutionnelles et environnementales favorisantla pratique d’activités physiques [10].

Le programme incluait une composante éducativeportant sur l’activité physique et la sédentarité.De nouvelles opportunités d’activité physique ont

été proposées pendant la pause de midi, les heuresde permanence et en périscolaire, en prenanten compte les obstacles à la pratique (manquede temps, horaires inappropriés, éloignement etinaccessibilité des installations sportives, coût,impression d’incompétence physique. . .). Lesactivités, académiques ou moins formelles pendantles pauses, ont été organisées par des éducateurssportifs sans référence à un quelconque aspect decompétition. Le plaisir de participer et le jeu ontété mis en exergue afin de favoriser la pratique desjeunes manquant de confiance en eux-mêmes. Desactivités « évènementielles » plus ponctuelles ont étéorganisées, telles que des journées sportives ou desjournées « tous à vélo à l’école ». Les collectivitésterritoriales ont été sollicitées pour limiter lesobstacles à la pratique d’activité physique en facilitantl’accès aux équipements sportifs par exemple. Lesmédias ont été utilisés pour relayer l’information,valoriser les actions mises en place et donner uneimage positive de l’activité physique. Les parents etéducateurs ont été encouragés à promouvoir l’activitéphysique auprès des jeunes par des réunions et desconférences régulières.

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C. Simon et al.

ritères de jugement et suivi

e critère de jugement principal était l’évolution de l’IMCu cours du suivi. Les critères de jugement secondairestaient l’évolution de la composition corporelle, de la pra-ique d’activité physique, des comportements sédentaires,es attitudes vis-à-vis de l’activité physique et de diffé-ents facteurs de risque cardiovasculaire. Les enquêtes deuivi ont été réalisées, selon une méthodologie standardi-ée, avant le début de l’intervention entre septembre etctobre 2002, à la fin de chacune des quatre années sco-aires de suivi (entre mai et juin), puis deux ans après lan de l’intervention (entre septembre 2008 et septembre009). Des questionnaires portant sur l’activité physique, laédentarité, les habitudes de vie et les attitudes vis-à-vis de’activité physique ont été remplis en petits groupes de trois

six élèves. Ils ont été complétés par un examen cliniquet, tous les deux ans, par un bilan sanguin.

Le niveau d’activité a été évalué à l’aide du question-aire MAQ pour les adolescents [12], auquel ont été ajoutéeses questions portant sur différents comportements séden-aires et les transports actifs. Les heures d’activité physiquee loisir, supervisées ou non, ont été évaluées. Chez leslèves des groupes « action » la participation aux activitésu programme d’intervention ont par ailleurs été relevées.’attitude vis-à-vis de l’activité physique a été évaluée à’aide du questionnaire de Stanford [13]. La reproductibilitées questionnaires a été testée à un mois d’intervalle surn échantillon de 79 adolescents, avec des coefficients deorrélation intraclasses de 0,71 à 0,83 [10].

Le poids et la taille ont été mesurées de facon stan-ardisée ; la composition corporelle a été déterminée parmpédancemétrie bioélectrique (Tanita TBF 310 ;Tanita Cor-oration, Tokyo, Japon) [14]. Afin de tenir compte desifférences d’IMC en fonction de l’âge et du sexe, l’IMCjusté [15] a été calculé en soustrayant l’IMC de référenceour l’âge et le sexe des courbes de référence francaise16]. Le surpoids a été calculé selon les références inter-ationales [17]. La catégorie socioprofessionnelle (CSP) lalus élevée des deux parents a été prise en compte pouréfinir le niveau socioéconomique en trois classes. Sur le

lan biologique, les concentrations plasmatiques de glucose,e cholestérol-HDL, de triglycérides et d’insuline ont étéesurées [18].

nalyses statistiques

es analyses ont été réalisées à l’aide du logiciel SAS (ver-ion 9.1, SAS Institute Inc, Cary, NC, États-Unis). Les valeursont présentées sous forme de moyenne (SD). Une valeure p <0,05 a été considérée comme significative. Les ana-yses ont été réalisées à l’aide de modèles mixtes prenant enompte la randomisation en grappes et le caractère répétées données, en utilisant les procédures mixed and glimmixpour les variables binaires). Les effets aléatoires étaienteprésentés par les écoles et les individus à l’intérieures écoles. Les effets principaux étaient l’intervention, leemps, l’interaction temps/intervention ; les effets fixestaient la zone de stratification, le sexe, le développementubertaire, le niveau socioéconomique, le statut pondé-al et la participation à une activité physique supervisée à’inclusion, et leurs interactions avec le temps. L’incidenceumulative du surpoids chez les élèves ne présentant pas deurpoids à l’inclusion a été étudiée avec les mêmes modèles.our les quatre premières années de suivi, les analyses ontté réalisées sur l’ensemble des sujets, en intention de

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Les leçons d’ICAPS

Tableau 1 Caractéristiques des sujets à l’inclusion.

Caractéristiquesa Témoins n = 479 Action n = 475

Âge, ans 11,7 (0,7) 11,6 (0,6)Garcons, % 52,6 47,4Surpoids, %b 23,4 23,0IMC, kg/m2 18,9 (3,7) 18,7 (3,4)Catégorie socioprofessionnelle, %Faible 19,0 14,3Intermédiaire 65,8 63,6Elevée 15,2 22,1a Moyennes (SD) ou %.b Le surpoids est défini en accord avec les seuils définis parl’IOTF [17].

traiter. L’analyse des résultats à longterme (deux ans aprèsl’intervention) a été réalisée sur les élèves ayant bénéficiédes quatre années d’intervention.

Résultats

Initialement, les élèves étaient âgés de 11,6 (0,6) ans etprésentaient un surpoids pour 23,2 % d’entre eux. Les carac-téristiques initiales des élèves (Tableau 1) étaient similairesentre les groupes, si ce n’est pour le niveau socioéco-nomique (p < 0,01). La mobilisation et l’implication desacteurs ont augmenté progressivement au cours de la pre-mière année et se sont maintenues tout au long des quatreannées d’intervention. En moyenne 90 % des élèves ontparticipé aux séances éducationnelles (15 séances réaliséesavec l’aide des enseignants).

Activité physique et sédentarité

La participation régulière aux activités physiques du pro-gramme (définie comme une participation d’au moins30 minutes par semaine) est passée de 25 % au cours des

premiers mois à plus de 65 % les deux dernières années.La proportion de collégiens ne faisant pas d’activité phy-sique supervisée (en club ou dans le cadre du programmeICAPS) en dehors des cours d’EPS obligatoires a ainsi étéréduite de facon significative. Au terme des quatre ans, 79 %des adolescents « action » pratiquaient au moins une activitéphysique supervisée, comparé à 47 % des élèves témoins (OR[95 % CI] = 2,34 [1,66 ;3,31] ; p < 0,001).

La Fig. 1 illustre l’évolution de l’activité physique et descomportements sédentaires pendant une semaine caracté-ristique au cours des quatre années d’intervention. Le tempsd’activité de loisirs supervisée a augmenté chez les élèves« action » alors qu’il a légèrement diminué chez les élèvestémoins, avec une différence au terme des quatre ans de 66(95 % CI, 34 ; 98) minutes par semaine entre les deux groupes(p < 0,0001). Au cours du suivi, les élèves « action » ont éga-lement diminué de facon plus importante le temps passédevant un écran de TV/Vidéo avec une différence entre lesdeux groupes à quatre ans de −16 [95 %CI, −29 ; −2] minutespar jour. En revanche, l’augmentation du temps de transportactif a été similaire dans les deux groupes. L’interventions’est accompagnée d’une augmentation de la confiance desélèves en leur capacité à faire de l’activité physique, mêmeen présence d’obstacles (stress, devoirs, fatigue. . .) pen-dant les deux premières années (p < 0,0001 et p < 0,01 à un

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Figure 1. Évolution de l’activité physique supervisée (A) et dutemps passé devant la télévision/vidéo (B) en fonction du grouped’intervention.

et deux ans respectivement) et d’une augmentation soute-nue de l’intention de faire de l’activité physique (p < 0,05).Ces paramètres sont considérés comme de bons prédicteursde changement de comportement à plus long terme.

IMC, statut pondéral et composition corporelle

L’intervention a limité la prise de poids et l’augmentationde la masse grasse observées chez les sujets témoins(p = 0,01). Les différences d’évolution de l’IMC ajusté pourle sexe et l’âge étaient de −0,26 (−0,43 ;−0,08) kg/m2 àdeux ans, −0,29 (−0,51 ;−0,07) kg/m2 à trois ans, −0,25(−0,51 ; 0,01) kg/m2 à quatre ans. L’effet était plus netchez les enfants qui n’avaient pas de surpoids au départ(—0,36 kg/m2 à quatre ans, en moyenne). Chez ces derniers(Fig. 2), l’intervention a diminué de près de 50 % le risqued’être en surpoids au cours du suivi (p < 0,01). Au terme desquatre années d’intervention, 4,2 % des élèves qui n’étaientpas en surpoids à l’inclusion présentaient un excès de poidsdans les collèges « action » contre 9,8 % dans les collègestémoins (odds ratio (OR) = 0,41 [IC 95 % : 0,22 ; 0,75]).

Il n’existait pas d’interaction significative avec le sexe, lapratique d’activité physique en club à l’inclusion ou encoreavec le niveau socioéconomique. Les études exploratoiresindiquaient même un effet plutôt un peu plus importantchez les élèves de faible CSP (−0,58 [−1,23 ; 0,08] kg/m2)que chez ceux de CSP intermédiaire (−0,18 [−0,50 ; 0,14]kg/m2) ou élevée (−0,14 [−0,72 ; 0,25] kg/m2).

Les effets de l’activité n’étaient pas associés à un effetdélétère sur le risque de maigreur, défini comme un IMC endessous du troisième percentile (2,1 % vs 0,9 % à quatre ans ;

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igure 2. Incidence cumulée du surpoids chez les adolescents quie présentaient pas de surpoids à l’inclusion en fonction du groupe’intervention.

= 0,39). Enfin, indépendamment des effets sur le poids,CAPS a induit une augmentation du cholestérol-HDL de 6 %.

ffets sur l’entourage

CAPS a également induit une augmentation de l’activitéhysique de l’entourage de l’adolescent (p < 0,05). Ainsi àa fin de l’étude, les mères des adolescents étaient 25,7 % àéclarer faire une activité physique de loisir régulière danses collèges « action », comparé à 15,7 % dans les collègesémoins.

es effets qui se maintiennent avec le temps

lus de trois-quart des jeunes ayant participé à l’étudeusqu’à son terme ont pu être retrouvés en 2009 et onténéficié d’une nouvelle enquête. Les résultats prélimi-aires de cette enquête indiquent que deux ans après lan de l’intervention, les sujets ayant bénéficié de celle-i font moins d’activité physique de loisirs que lorsqu’ils

énéficiaient du programme d’intervention. Néanmoins ilsendent à faire plus d’activité physique supervisée que lesujets témoins (25 minutes de plus/semaine) mais surtoutegardent moins la télévision que ces derniers (29 minutese moins/jour ; p = 0,02) et gardent un bénéfice pondéralimilaire à celui noté à la fin de l’intervention (−0,36 kg/m2 ;= 0,03), qu’ils aient été en surpoids à l’inclusion ou non. De

acon intéressante, les bénéfices de l’intervention restentlus marqués chez les jeunes des milieux les moins favo-isés : −0,59 ± 0,41 kg/m2 chez les enfants de CSP faible vs0,19 ± 0,25 et −0,01 ± 0,23 kg/m2 chez les enfants de CSP

ntermédiaire et élevée respectivement.

iscussion

CAPS démontre l’efficacité d’un programme d’interventioniblant simultanément le jeune, son entourage et sonnvironnement sur la pratique d’activité physique des ado-escents avec une augmentation de l’activité physiqueupervisée de près d’une heure et une réduction du tempsassé devant un écran. Cette étude a par ailleurs permise démontrer, et ce pour la première fois, l’intérêt dea promotion de l’activité physique — indépendamment desabitudes alimentaires — dans la prévention du surpoids. De

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C. Simon et al.

acon intéressante, les résultats préliminaires de l’étude deuivi à six ans indiquent que les bénéfices de l’interventionur les comportements d’activité physique et sur la cor-ulence persistent deux ans après l’intervention, avec desésultats comparables que les adolescents présentent ouon initialement un surpoids. En outre les premières ana-yses indiquent que loin d’aggraver les inégalités sociales deanté, l’intervention tend à avoir des effets plus importantshez les adolescents les moins favorisés socialement.

Comme le soulignent les revues systématiques sur leujet, les résultats des études contrôlées de prévention de’obésité par la promotion de l’activité physique avaientusqu’à ces dernières années donné des résultats miti-és [2,3,5]. Très récemment, en 2010, quelques nouvellestudes dont deux études européennes (l’une menée enuisse [19], l’autre aux Pays-Bas [20]) et une étude derande envergure menée dans 42 écoles américaines [21]nt confirmé l’efficacité sur le niveau d’activité physiquet sur différents indices d’adiposité de stratégies multini-eaux associant une offre d’activité physique à l’école oun périscolaire à une approche individuelle, familiale et/ouommunautaire.

Il est important de noter que les effets de l’interventione se sont pas accompagnés d’effets délétères à typee maigreur. La moindre efficacité à quatre ans de’intervention chez les enfants en surpoids à l’inclusion estn accord avec les études cliniques qui montrent que lesésultats de la prise en charge de l’obésité diminuent avece temps [22]. Il faut noter que cela est observé malgré uneodification favorable du cholestérol-HDL, indiquant que

e niveau d’activité physique nécessaire pour l’obtention’une perte de poids est sans doute plus élevé que pour’autres effets de santé [23]. Certes, les résultats à six ansndiquent que l’effet à long-terme de l’intervention sur laorpulence ne diffère pas selon le statut pondéral initiales adolescents. Nos données suggèrent toutefois que laerte de poids chez le sujet déjà obèse nécessite un niveau’activité physique plus élevé que la prévention du gaine poids, et probablement des stratégies complémentaires,elles que des conseils diététiques et un soutien médical.lles confortent l’idée que la prévention d’une prise de poids

xcessive est certainement une stratégie plus efficiente quea prise en charge des enfants déjà obèses.

L’effet préventif sur le surpoids a été obtenu avec unupplément d’activité physique supervisée d’environ uneeure hebdomadaire, ce qui peut sembler assez faible, auegard aux recommandations actuelles [24]. Le fait que lesctivités du programme aient été encadrées par des éduca-eurs qualifiés a probablement permis de garantir qu’ellesomprennent des périodes d’activité d’intensité modérée etlevée. La diminution du temps passé devant un écran, quie maintient et même s’accroit à distance de l’intervention,probablement également été déterminant. Des données

e plus en plus nombreuses suggèrent que la sédentaritést une entité distincte de l’activité physique, associée deacon indépendante au surpoids et au risque cardiovascu-aire [25]. Si on ne peut exclure que la diminution du temps’écran se soit accompagnée d’une diminution du grignotaget de la consommation de « junk-food » [26], ces donnéesontrent que l’augmentation de l’activité physique enca-rée en tous cas ne s’est pas faite aux dépends d’autresctivités physiques. La diminution du temps de télévisionourrait ainsi indirectement refléter une augmentation desctivités non supervisées, et notamment des activités de laie quotidienne qui n’ont pas pu être mesurées de faconrécise. Le caractère essentiel de ces dernières en termes

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Les leçons d’ICAPS

de régulation énergétique a récemment été souligné [27].L’observation du maintien des effets du programme, à dis-tance de l’intervention malgré la diminution de l’activitéphysique en club, vient à l’appui de cette hypothèse.

Une limite inhérente au protocole utilisé estl’impossibilité de déterminer quelles composantes ontété efficaces et si toutes étaient nécessaires. Quelqueséléments clés peuvent toutefois être soulignés. L’ancragede l’intervention au sein des établissements scolaires apermis de toucher les adolescents de toute origine sociale,les plus sédentaires comme les plus actifs. Un autre facteurde réussite est la démarche globale ciblant simultanémentle jeune, son entourage et son environnement (à l’écoleet en dehors de celle-ci). Si les interventions basées surl’éducation utilisée isolément ont montré leurs limites,les seules modifications environnementales sont souventinefficaces. Il ne suffit pas de proposer une offre aussiattrayante soit-elle, encore faut-il que les individus ciblésse sentent concernés et que celle-ci soit percue commeaccessible par les enfants et par leur entourage. Le faitd’avoir mis « le pied à l’étrier » des adolescents grâce àune offre d’activités variées, facilement accessibles etludiques a été déterminant pour initier la pratique des plussédentaires, modifier leur attitude et leur compétence,favoriser leur adhésion aux activités du programme ICAPSet ainsi induire un véritable changement de comportementque les adolescents ont intégré dans leur mode de vie.La dimension multi-partenariale (deuxième encadré) apermis aux actions de s’appuyer sur les ressources et lesstructures locales, dans le cadre de dispositifs existants,éléments essentiels pour la pérennisation du programme.Au-delà de l’organisation des interventions, la coordinationa également été un élément majeur de cohésion des acteurset de cohérence des actions, malgré le nombre importantd’intervenants.

Les forces de l’étude sont la randomisation, le suivi àlong-terme, un taux de participation aux enquêtes élevé etun taux de perdus de vue principalement expliqué par desdéménagements, ce qui rend confiant quant à la représenta-tivité de la population étudiée. Si un effet de contaminationentre les collèges ne peut être exclu, il ne pourrait

qu’avoir minimisé les différences. Par ailleurs la stratifica-tion utilisée, l’absence d’interaction de l’intervention avecdifférentes caractéristiques initiales des adolescents, voiremême un effet qui tend à être plus important dans lesclasses les moins favorisés sur le plan socioéconomique sug-gèrent que le programme devrait être valide dans d’autrescontextes.

ICAPS démontre qu’une intervention systémique ciblantle jeune dans son milieu de vie, prenant en compte les obs-tacles à la pratique d’activité physique et mettant en avantl’aspect « plaisir », permet d’augmenter la pratique régu-lière d’une activité physique et prévient la prise de poidsexcessive chez l’adolescent, avec des effets qui se main-tiennent à longterme. Ces données montrent ainsi que laprévention de la sédentarité et de l’obésité chez les jeunesest possible grâce à un large partenariat et une mobilisationd’acteurs du monde de la santé, de l’éducation, de l’activitéphysique, de l’information et des services territoriaux encharge des transports et des infrastructures de loisirs. Ilreste à vérifier si ces résultats peuvent être appliqués àd’autres classes d’âge, notamment chez des enfants plusjeunes et dans d’autres contextes culturels, et à déterminersi et à quelles conditions les effets de l’intervention se main-tiennent à l’âge adulte. D’autres études seront égalementnécessaires pour définir le rapport coût-efficacité de ces

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PARTENAIRES IMPLIQUÉS DANS LE PROGRAMMEICAPS :

• éducation nationale : inspection académique duBas-Rhin ; équipe pédagogiques, administrativeset médicales des collèges ;

• collectivités territoriales (conseil général duBas-Rhin ; municipalités de Drusenheim, Illkirch-Graffenstaden, Obernai et Schiltigheim) : servicesen charge de la jeunesse, des infrastructures deloisirs des sports et des transports ;

• direction régionale de la Jeunesse et des Sportsd’Alsace ;

• associations sportives et centres socioculturels ;• éducateurs sportifs ;• associations de parents et représentants d’élèves ;• média ;• et bien sûr les élèves.

mesures, conditionnant leur adoption à plus large échelle.Enfin, pour mieux comprendre les effets de l’interventionsur l’activité physique non structurée de nouvelles métho-dologies doivent être développées ou adaptées. Un desenjeux de ces recherches sera de mieux tracer les mobilitésurbaines (par exemple en utilisant des technologies commele GPS) pour mieux comprendre comment notre environne-ment de vie faconne l’activité physique au quotidien desjeunes.

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enrelation avec cet article.

Remerciements

L’étude ICAPS a bénéficié de soutiens de l’Inserm et de l’Inra

(programme de recherche en nutrition humaine 2002), del’ANR (programme ALIA 2008), du régime local d’assurancemaladie d’Alsace-Moselle, du ministère de la santé dansle cadre du Programme national nutrition santé, du minis-tère de la Jeunesse et des Sports, de la direction régionaledes affaires sanitaires et sociales d’Alsace, de la direc-tion régionale de la Jeunesse et des Sports d’Alsace, duConseil Général du Bas-Rhin, des municipalités de Drusen-heim, Illkirch-Graffenstaden, Obernai et Schiltigheim, de lafondation Wyeth and Lab, du centre international de longé-vité et de la fondation CNP assurances.

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