Prospective Maroc 2030 _ Les Finances Publiques

  • Upload
    omarsrv

  • View
    136

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

ROYAUME DU MAROC-------------HAUT-COMMISSARIAT AU PLAN

PROSPECTIVE MAROC 2030

LES FINANCES PUBLIQUES

Rapport prpar par Mr Sad TOUNSI Professeur lUniversit Mohamed V pour le compte du Haut Commissariat au Plan 30 avril 2006

TABLES

DES

MATIERES

1. LETAT DES LIEUX 1.1- Les acquis 1.1.1- Au niveau global 1.1.2- Au niveau des dpenses 1.1.3- Au niveau des recettes 1.1.4- Au niveau de financement 1-2 : Intensification de la pression sur les finances publiques 1.2.1- Les exigences conomiques et sociales 1.2.2- les alas exognes 1.2.3- Des recettes budgtaires 1.2.4- Les dpenses publiques et la pression des passifs 1.2.5- Dgradation de la situation budgtaire et manque de transparence 1.2.6- Lampleur de la dette intrieure 2. RETROSPECTIVE 2.1- La dynamique du dficit budgtaire 2.2- La qualit du redressement budgtaire (tendances lourdes) 2.2.1 Les tendances lourdes qui affectent les marges de manuvre de la politique budgtaire 2.2.2 Les tendances lourdes issues des canaux du rquilibrage 2.3 Les lments prcurseurs du changement 2.3.1 Les lments du changement au niveau de la dette 2.3.2 Au niveau du management public 3. LES SCENARIOS 3.1- Scnario de la continuit 3.1.1- Les consquences budgtaires du scnario de continuit 3.1.2- Les consquences sur le plan institutionnel 3.1.3- Quel impact conomique des finances publiques dans ce premier scnario ? 3.2- SCENARIO DUNE POLITIQUE DE CROISSANCE 3.2.1- Les implications budgtaires dune politique de croissance 3.2.2- Les implications institutionnelles dune politique de croissance 3.2.3- Limpact conomique des finances publiques dans le scnario de croissance 3.3- SCENARIO INTERMEDIAIRE 3.3.1- Implications budgtaires du scnario intermdiaire

Rflchir ce que seraient les finances publiques dans les trente prochaines annes revient donc prendre en compte un certain nombre de paramtres qui constituent autant dhypothses de travail pour les scnarios retenus. Parmi ces paramtres, les uns constituent des tendances lourdes, les autres sont constitus des actions daccompagnement requises tant pour la prise en charge de lvolution constate, que pour la mise en uvre, par les pouvoirs publics, des mesures permettant un meilleur emploi des finances publiques( variables de changement). La prospective en la matire requiert dabord une rflexion profonde sur ltat des lieux et donc une rtrospective qui dcle les lments de la problmatique actuelle des finances publiques.

1. LETAT DES LIEUX La dgradation budgtaire rcente doit tre replace dans le contexte des progrs considrables accomplis ces deux dernires dcennies en vue de matriser la dynamique dfavorable de la dette publique, mais revue aussi sous langle des principales inquitudes associes aux dysfonctionnements budgtaires actuels. 1.1- Les acquis 1.1.1- Au niveau global : La stabilit du cadre macro conomique reprsente lun des acquis majeurs du PAS. Depuis la mise en place de ce programme, les dficits du budget et du compte courant sont dsormais maintenus un niveau soutenable, en dpit des drapages constats au niveau des finances publiques. Bien que coteuse sur le plan budgtaire, louverture de lconomie, et son corollaire la libralisation progressive du commerce extrieur, dont limpact sur les recettes a t amplifi par les accords de libre change, ont t compenss par des ressources exceptionnelles. Linflation est matrise, mme si les avoirs extrieurs ont sensiblement augment suite notamment aux privatisations, et avec toutes les rpercussions montaires des recettes gnres par ces dernires. Le niveau des taux dintrt a pour sa part t matris favorisant ainsi de lgres amlioration des taux dinvestissement et dpargne.

On a galement assist une promotion de linvestissement tranger et au renforcement relatif de la participation du secteur priv leffort de dveloppement, suite notamment au programme de mise niveau des entreprises. Sur le plan qualitatif, des efforts ont t dploys pour la moralisation de la vie publique et la lutte contre la corruption. La charte de lducation nationale a t prpare, ainsi que le plan dintgration de la femme au dveloppement. 1.1.2- Au niveau des dpenses : Depuis lindpendance, et lexclusion de la priode conscutive la hausse phmre de prix des phosphates de 1974 et celle, venue juste aprs, de recours aux marchs financiers internationaux, la structure de dpenses publiques marocaines fait ressortir limportance des dpenses de fonctionnement. Certes, et notamment de 1960 77, les budgets dinvestissement constiturent la tranche annuelle, mise la charge de la puissance publique, par les plans successifs de dveloppement. Mais, linsuffisance de ressources, jointe la faible capacit dexcution des projets par les dpartements ministriels, a expliqu la faiblesse relative des dpenses investissements de lEtat et, de manire plus gnrale, du secteur public. Il y a toutefois lieu de relever le lger dveloppement, au cours des dernires annes, de linvestissement public, et ce en dpit des contraintes budgtaires, particulirement depuis quil a t dcid daffecter une part des produits de privatisations au fonds Hassan II. Et mme avant que cette affectation ne fut dcide, lEtat avait intensifi les actions de lutte contre la pauvret, les efforts damlioration de laccs aux services sociaux de base (sant et ducation) notamment dans le monde rural, la ralisation des programmes dinfrastructures (Electricit, eau potable et routes), et les initiatives de promotion de linvestissement et de lemploi des jeunes par le prt de soutien aux jeunes promoteurs et le fonds pour la promotion de lemploi des jeunes. Paralllement, les rformes des modes de gestion ont permis damliorer les conditions et les modes dexcution du budget suite la rforme de la loi organique des finances, la mise en place dune nouvelle procdure de gestion intgre des dpenses de lEtat (GIPE), la rationalisation des consommations de tlcommunications, aux nouvelles procdures de paiement des redevances

deau et dlectricit, au dveloppement de la dconcentration des services de contrle et lapurement des arrirs de paiement. 1.1.3- Au niveau des recettes : Si, la veille de la rforme fiscale, la pression fiscale tait en moyenne, pour les annes 1980 85, de quelque 19% du PIB. Elle passe ensuite, avec la rforme, 21.7% entre 1987 et 93 pour se stabiliser, la fin des annes 90 22%, taux qui est demeur stable puisquil a t le mme fin 2004. Depuis lentre en vigueur de la rforme, force est de relever la stabilit des parts relatives des principales catgories de droits et taxes. Ainsi, les impts directs qui reprsentaient 24% des recettes en 1980 en reprsentaient 23.4% en 1994, et 31.3% en 2004. Les impts indirects passent de 41% en 1980 48.5% en 1994, en raison de linstauration en 1986 du prlvement ptrolier. Leur part a t de 37.6% en 2004. Les taxes sur le commerce extrieur restent importantes. On a ainsi assist une augmentation rgulire des recettes fiscales, depuis la rforme, et la consolidation de la pression fiscale, malgr la baisse des taux dimposition, consolidation qui est toutefois largement due aux mcanismes de taxation des produits nergtiques. Des mesures sinscrivant dans le cadre de lesprit de la rforme fiscale ont t inscrites dans les diffrentes lois de finances dans le but de rpondre aux objectifs de simplification, dlargissement de lassiette et de baisse des taux dimposition tout en privilgiant le rle dincitation linvestissement et en recherchant lamlioration de lenvironnement de lentreprise. Parmi les efforts dploys dans ce cadre figurent les actions de modernisation de ladministration fiscale, dote dsormais doutils informatiques qui ont ncessit, nanmoins, des enveloppes budgtaires consquentes, ainsi que celles portant sur lamlioration du cadre lgislatif et rglementaire. Le code de recouvrement est ainsi entr en vigueur en 2000 pour rformer lancien dispositif juridique dont les textes remontaient aux annes 20 et 30. Le code fut prpar dans la perspective de la recherche dun meilleur quilibre entre la prservation des intrts du Trsor et la garantie des droits des contribuables. Des amnagements furent introduits tant au niveau du code des douanes qu celui de la nomenclature gnrale des produits et du tarif. La rforme tarifaire a ainsi t initie dans le but de conforter lentreprise dans son rle de

crateur de richesses tout en garantissant lEtat des ressources stables travers llargissement progressif de lassiette, en se basant sur une taxation raisonnable des intrants et des quipements imports. Et pour accrotre la comptitivit des entreprises exportatrices, les rgimes conomiques en douane ont t assouplis. De mme, et dans le cadre de la lutte contre la contrebande, des baisses successives ont t introduites au niveau des droits dimportation, et des dispositions rpressives ont t inscrites au code des douanes et impts indirects. Les incitations fiscales furent runies dans un seul texte, la loi cadre portant charte de linvestissement, paralllement aux exonrations fiscales en faveur de secteurs prioritaires comme lexportation et lartisanat. 1.1.4 : Au niveau de financement : La rduction du dficit budgtaire a limit la progression rapide de la dette publique et des charges relatives son remboursement et sa rmunration. Et le recours massif lendettement intrieur, aussi bien pour couvrir les besoins dcoulant du financement du dficit budgtaire, que pour financer les flux nets ngatifs de la dette extrieure, ont donn lieu une progression sensible de la dette intrieure dont les modes de gestion ont t largement moderniss. Les avantages dont bnficiait le Trsor pour laccs aux ressources ont t limits suite la suppression des emplois obligatoires destins au financement du Trsor, notamment le plancher deffets publics, et la fiscalisation des bons du Trsor. La libralisation des modes de financement du Trsor a dailleurs eu un impact positif sur lensemble du secteur financier notamment par le dveloppement du march secondaire, linstitution dintermdiaires en valeurs du Trsor, le dsendettement vis--vis de Bank Al Maghrib, et louverture du march montaire. Institu en 1989, le march des adjudications a ainsi t rform en 1995 par llargissement de son accs tous les investisseurs, personnes physiques et morales, rsidentes ou non rsidentes. Malgr le poids de la dette intrieure, et suite lencaissement par lEtat des produits de cession de la seconde ligne GSM, dune partie du capital de Maroc Telecom et de la rgie des tabacs, on a assist, au cours des dernires annes au recul de la part des crances sur le Trsor parmi les autres contreparties de la masse montaire.

Par ailleurs, lamlioration sensible du niveau de la dette extrieure a facilit le retour du Maroc sur le march financier international, pour y lever des fonds sans garantie. Et les baisses des taux dintrt, au niveau mondial, ont encourag le lancement doprations de gestion active de la dette et de rachat des dettes onreuses. Aussi longtemps quexiste une impulsion politique en faveur de la gestion rigoureuse des finances publiques, les acquis prservs peuvent aider le pays se focaliser sur des objectifs clairs notamment dans le domaine conomique et social. . Or lvolution rcente des finances publiques avive deux craintes .Lune est que les pressions conomiques et sociales futures tendant suspendre les engagements pris en matire de Soutenabilit de la politique budgtaire pourraient miner la crdibilit et l'efficacit du cadre budgtaire. Mais dun autre cot, un autre souci, exprim par plusieurs conomistes, est que la croissance ne peut pas attendre indfiniment les rsultats de la gestion rigoureuse des finances publiques. Ces questions ont pris de limportance ces dernires annes. Cest ce que nous tenterons de faire ressortir en examinant les principales faiblesses caractrisant lvolution rcente des finances publiques marocaines. 1-2 : Intensification de la pression sur les finances publiques Assurer, la fois, la Soutenabilit budgtaire et la croissance long terme demeure un dfi. A la source de ce dfi on trouve lintensification de la pression sur les finances publiques, qui sont actuellement prises en tenaille entre des exigences conomiques et sociales et le souci de prserver les acquis de la politique de lassainissement. . Rpondre aux exigences conomiques et sociales suppose lamlioration du bien tre des populations, des rsultats de la politique de scolarisation, de la sant et prvoyance sociale, la ralisation, une cadence suprieure, des quipements de base et de certaines infrastructures ncessaires dans les domaines des transports, de lnergie et de leau, de zones industrielles, la construction et lquipement de centres techniques, le renforcement de la mise niveau des entreprises. Ces mmes politiques supposent, galement, de maintenir leffort de la gestion rigoureuse des finances publiques. Or lEtat des lieux des finances

publiques marocaines tmoigne de la dgradation de la situation budgtaire. Le dficit budgtaire qui, avait baiss dans la seconde moiti des annes 90 a cess de dcrotre et a mme augment de nouveau. Paralllement, les pressions associes la rigidit de certaines dpenses ordinaires (la masse salariale notamment), aux passifs ventuels de lEtat, au tarissement des sources de financement exceptionnelles, lemballement de la dette intrieure, au DPDD et aux cots cachs de la non transparence budgtaire sintensifient. 1-2-1 : Les exigences conomiques et sociales

Le Maroc a choisi de sintgrer dune manire prononce dans lconomie mondiale travers la conclusion dun certain nombre daccords de libre-change, notamment, avec lUnion europenne, les pays arabes avec les Etats-Unis dAmrique ainsi que par le biais de ladhsion la stratgie de lOMC visant rduire davantage les droits applicables au commerce extrieur. Ce choix ncessite que llaboration du budget sassure non seulement de la raction voulue du secteur priv et de la comptitivit de lconomie mais aussi de sa capacit faire face une demande de plus en plus exigeante dans les diffrents secteurs sociaux (ducation, sant). Ce qui suppose la ralisation, un rythme lev, des projets dinvestissement notamment dans les domaines des transports, de lnergie et de leau, ltablissement des zones industrielles, la construction et lquipement de centres techniques, le renforcement de la formation professionnelle, la mise en place dune assistance technique rapproche des besoins de lentreprise, la mise en uvre dinstruments financiers susceptibles de faciliter laccs de lentreprise un financement adquat et lamlioration des indicateurs du bien tre social des populations notamment en matire de lutte contre les disparits sociales et rgionales. Ces mmes politiques supposent, galement, la conduite de profondes rformes structurelles pour venir bout du dcalage entre loffre et la demande demplois et afin de diversifier et de consolider le tissu industriel1, lacclration de la mise en application des rformes au niveau de ladministration, de la justice, du secteur financier, des transports, des relations entre les partenaires sociaux etc. Pour faire face cette demande de plus en plus exigeante, quantitativement et qualitativement, la stratgie conomique et sociale mene ces dernires annes par les pouvoirs publics 2 porte essentiellement sur :

Le taux de chmage moyen au cours de l'anne 2003 a augment de 0,3 point par rapport 2002, se situant 11,9% au niveau national ce qui reprsente 1,3 million de personnes. Au terme du premier semestre 2004, et comparativement la mme priode en 2003, le taux de chmage a augment de 11,6% 12,1%. 2 de la Dclaration Gouvernementale

1

la poursuite de louverture de lconomie nationale sur lextrieur travers la conclusion daccords de libre change avec dautres pays ou rgions en vue de permettre une meilleure intgration du Maroc dans son environnement mondial, maghrbin, africain et arabe. le dveloppement des infrastructures et la consolidation des politiques sectorielles en vue de favoriser la mise niveau du tissu productif national, amliorer sa comptitivit et soutenir le rgime de croissance de lconomie nationale. le renforcement de la politique de proximit en vue damliorer les conditions de vie des citoyens et ce, en rduisant en particulier les dficits enregistrs dans les domaines de lhabitat, de la sant et de lducation. Malgr les acquis importants pour rduire le dficit conomique et social, beaucoup defforts restent faire dans les domaines de lducation, de la sant et de la lutte contre les disparits sociales et rgionales, pour contenir une pauvret dont lincidence a augment de 6 points de pourcentage au cours des annes 1990. Dans le domaine de lducation, les indicateurs de performances reclent encore des insuffisances : - Le taux net de scolarisation au premier cycle fondamental est de 84,6% en 2000 au Maroc, alors quil dpasse 97% pour presque tous les pays de lchantillon. Les dpenses de lducation nationale montent 5,5% du PNB en 2000, plaant le Maroc dans la tranche moyenne de lchantillon. Ce ratio est de 6,8% pour la Tunisie contre 3,5% pour la Turquie et3,8% pour la Core. - lducation pour tous n'est pas encore une ralit. des taux de scolarisation (prscolaire, primaire, secondaire) et d'alphabtisation infrieurs la moyenne des pays arabes et proches, dans certains cas, de l'Afrique subsaharienne Dans le domaine de la sant publique, la situation actuelle est marque par une faiblesse des dpenses globales de sant, une forte participation des mnages, un cot lev de la consommation mdicale, un financement insuffisant du secteur public, une solidarit institutionnelle rduite et un dficit dans les mcanismes institutionnels de prise en charge des soins des personnes revenu faible. Cest dire combien les cots budgtaires de ces actions sont aujourdhui bien rels et que en face les contraintes budgtaires et financires sont si fortement insistantes quelles conditionnent pratiquement la ralisation de ces objectifs

1-2-2

les alas exognes :

Les finances publiques sont dsormais au cur des proccupations de politique conomique. Mais si, dans les pays dvelopps, ces finances, bien que pesant lourdement sur les quilibres macroconomiques, obissent une logique conomique permettant den dceler lvolution et danticiper les implications, au Maroc, leur comportement est, par contre tributaire dalas exognes ayant trait notamment au commerce extrieur (prix du ptrole), aux alas climatiques ou aux incertitudes associes lvolution des taux dintrts et de change. Une srie de menaces pse sur les finances publiques marocaines. A commencer par le prix du ptrole qui a connu ces dernires annes un renchrissement sur le march international. La flambe du prix de lor noir est lorigine de lexplosion des dpenses de compensation. Pour les huit premiers mois de lanne 2005, les arrirs sur le ptrole ont atteint 3,7 milliards de DH et cltureront lanne 7 milliards de DH au moins. Le montant des subventions rserves aux produits ptroliers par la Caisse marocaine de compensation3 devrait dici la fin de lanne dpasser les 6,5 milliards de dirhams, sans les montants dcaisss pour les autres produits subventionns, comme le sucre et la farine, alors quelle na bnfici, au titre de la loi de finances 2005, que dun budget de 3,5 mil- liards de dirhams sur la base dun prix de ptrole 35 dollars/baril. La situation reste dailleurs dautant plus proccupante que lalourdissement de la facture nergtique constate retentit ngativement sur la croissance, les rserves en devises et sur le compte courant de la balance des paiements. Mais ces tensions sur le march ptrolier sont aussi porteuses de recettes fiscales supplmentaires : 6,2 milliards de DH (+14% par rapport fin aot 2004) au titre de la taxe intrieure de consommation (TIC) sur les produits nergtiques et prs de 2 milliards supplmentaires (+41%) au titre de la TVA. Lautre ala concerne la perspective de la dvaluation du dirham : la concurrence exerce par les devises gyptienne, turque et asiatiques (fin des accords multifibres en janvier 2005) pourrait inciter les autorits un ajustement du taux de change. Malgr les risques du renchrissement des importations, notamment celles de ptrole, et les tensions inflationnistes, cette perspective demeure probable.3

La caisse de compensation a du supporter annuellement, et ce depuis linstauration du systme dindexation en 1995, une charge supplmentaire de lordre de 2 4 milliards de Dirhams selon les annes

Le troisime ala a trait au niveau lev des dficits publics qui pourrait susciter une augmentation des taux dintrt long terme lorsque les entreprises recommenceront investir. Le financement intrieur du Trsor sest effectu ces dernires annes dans un contexte de baisse des taux dintrt : au cours de lanne 2004 les taux dintrt moyens pondrs au niveau du march des adjudications ont enregistr une baisse comprise entre 104 et 116 points de base pour les maturits courtes et une baisse moyenne de lordre de 38 points de base pour les maturits longues. Le retour de la croissance pourrait inverser cette tendance. Mme si la ventilation de la dette extrieure, par type de taux, fait ressortir la prdominance de la dette taux d'intrt fixes (67%), lvolution des taux dintrt au niveau international (aux Etats-Unis les taux dintrt long terme sont passs de 4,35 % en avril 2004 4,72 % en mai 2005) pourrait affecter la dette taux flottants (24%) et celle taux semi fixes (BIRD et BAD 9%.) Enfin, lala climatique pse de tout son poids sur les finances publiques : deux annes de grave scheresse pourraient placer la dette sur une trajectoire non soutenable (plus de 100 % du PIB). Un tel niveau dendettement pourrait miner la confiance des investisseurs. 1-2-3 : Des recettes budgtaires Le contexte budgtaire de ces dernires annes est marqu par la difficile conciliation entre la baisse des recettes, dcoulant du dmantlement tarifaire dcid dans le cadre de ltablissement de la zone de libre-change avec lUnion europenne, la nature de court terme des recettes de privatisation drives du secteur des tlcommunications, et la forte pression dune demande sociale de plus en plus exigeante et qui conforte le caractre de plus en plus rigide dans la composition des dpenses. Cest cette difficult qui justifie les inquitudes concernant la prennit moyen terme des finances publiques marocaines notamment du cot recettes. Dans notre pays, la faible lasticit des recettes fiscales rend, pour sa part, alatoire la ralisation des prvisions et difficile ltablissement de corrlations entre leur volution et celle du PIB. Et ltat de lorganisation du systme conomique dans son ensemble rend problmatique lapprhension dune base imposable rode par les exemptions, et chappant, en partie, au contrle

dune administration fiscale non suffisamment outille pour toucher tout le potentiel fiscal. Dans les pays dvelopps, lvolution des recettes fiscales suit lallure de lexpansion ou de la rcession conomique. En priode de croissance, lalourdissement de limpt est supportable pour les agents, condition quil ne dpasse pas laccroissement des revenus et que les fonds publics soient dpenss dune manire qui leur semble satisfaisante 4. Au Maroc, lobservation de ces deux variables dans un contexte de dmantlement tarifaire, rvle que llasticit unitaire nest pas le fruit dune volution spontane des recettes mais de mesures discrtionnaires lies au le relvement du taux normal de TVA 20% et lassainissement fiscal (mise niveau des bilans et amnistie fiscale) ayant eu pour consquence des recettes exceptionnelles importantes. Ce qui sest traduit par un taux de pression fiscale assez lev. Au sens 5 strict , Ce dernier, sest stabilis autour de 22,1% durant la priode 1996-2003 contre 19,4% durant la priode 1980-1989. En retranchant du PIB global la valeur ajoute agricole, la pression fiscale se trouve pratiquement majore en moyenne de 4 points. Elle a t de 22% en 1980 et a atteint son point culminant en 1992 (28%) avant de se stabiliser entre de 27% et 28 % de 1997 2004. Toutefois, cette moyenne cache une tendance au renforcement de la pression fiscale sur les impts directs soit une moyenne de 7,2% pour la priode 19962003 contre 6% pour la priode pour la priode 90-95. Plus prcisment et dune priode lautre, alors que la part de lIGR et de lIS dans le PIB a augment de 1,6points du PIB, celle de la TVA na augment que de 0,2 points. Cette observation est taye par les donnes de la DPF qui confirment lide selon laquelle la compensation des moins values fiscales due la baisse de 4,5 points de la part des recettes des droits de douanes en % des recettes fiscales a t tablie par lamlioration de celle des impts directs : 32,7% entre 1996 et 2003 contre 24,5% entre 1980 et 1989 soit un gain de 8,2 points sur la mme priode.

M.Ouhaddou Karim (2001) , Impact Economique Des Corrections Budgtaires : Une Analyse En Equilibre Gnral Applique Au MarocThse pour le doctorat en sciences conomiques soutenue la facult des sciences juridiques conomiques et sociales Rabat Agdal p,67 5 La pression fiscale est mesure en rapportant les recettes fiscales (y compris la TVA des collectivits locales) au PIB.4

Source :MF 13 septembre 2005

Ce constat dalourdissement de la charge fiscale se traduit, par ailleurs, par lessoufflement et la dclration de la productivit de certains impts dont notamment la TVA, qui a connu le recul de sa part moyenne dans les recettes fiscales pour stablir au cours de la priode 1996-2003 26,9% contre 28,2% au cours de la priode 1980-1989 et ce malgr le relvement du taux normal 20% et les rentres exceptionnelles rsultant de la mise niveau comptable et de lamnistie fiscale. La TVA constitue de ce fait le maillon faible de la rforme fiscale en raison notamment de lexistence de nombreuses largesses fiscales (exonrations) et de la non fiscalisation du secteur informel. Par ailleurs, le fait que les ralisations dpassent, partir de lexercice budgtaire du deuxime semestre 2000, les prvisions en moyenne de prs de 680 millions de dirhams par an laisse suggrer lexistence dune faille au niveau des prvisions fiscales. Lessoufflement des recettes manant de la TVA est toutefois rattrap par la forte contribution de lIS et de lIGR dans la stabilisation de la pression fiscale grce notamment aux mesures discrtionnaires et exceptionnelles de la mise niveau comptable, lamnistie fiscale et aux oprations de fusions qua connues le march financier. Les performances ralises ces dernires annes traduisent aussi la faiblesse du systme des prvisions fiscales 6 .

6

depuis 1996, les recettes de lIS se distinguent par des ralisations suprieures aux prvisions de 1 milliard de dirhams en moyenne

Dun autre ct, labaissement des tarifs douaniers prvu dans le cadre de lAccord dAssociation avec lUnion Europenne constitue le choc le plus important quait connu le budget marocain dont les consquences sur les recettes fiscales sont majeures et donnent lieu, dans la perspective de la continuation de leffort de lassainissement budgtaire, la recherche dun dlicat quilibre, dans la structure des recettes budgtaires, entre les moins values fiscales et les mesures compensatoires. Le dmantlement progressif des tarifs douaniers met donc lpreuve la capacit du systme fiscal, dans un environnement caractris par la faiblesse de la croissance, gnrer des ressources supplmentaires dans le respect des critres dun bon systme fiscal (quit, neutralit etc.) En 2003 le manque gagner global pour le budget de l'Etat rsultant du dmantlement progressif des tarifs douaniers sest chiffr 2,3 milliards de dirhams contre 1,5 milliard de dirhams en 2002, soit lquivalent de 0,5 point du PIB. En 2004 les DD rapportes au PIB ont chut de 0,6% point du PIB par rapport 20017. Les pertes fiscales iront en augmentant, surtout aprs lentre en vigueur en janvier 2003 du dmantlement des produits fabriqus localement et donc fortement protgs, pour atteindre en fin de parcours quelques 7 milliards de dirhams sur la base du niveau actuels des importations taxables en provenance de lUnion europenne. Les effets de ce dmantlement vont saggraver pour les raisons suivantes: leffet de dtournement des importations en faveur de lUnion europenne et au dtriment dautres rgions du monde du fait de labaissement et de la suppression des droits dimportations applicables aux produits communautaires ; les ngociations agricoles en cours avec lUnion europenne qui prvoient un dmantlement consquent des droits limportation appliqus aux produits agricoles et notamment au bl tendre; laccord de libre change avec les Etats-Unis dAmrique touchant la fois les produits industriels et agricoles qui vont se solder par des rductions de droits sur des produits sensibles au Maroc ; lEurope largie. Les accords de libre-change signs la Ligue arabe. la Tunisie, la Jordanie et lEgypte.

7

cf. la figure : stabilit des recettes fiscales

Il reste entendu que les accords de libre-change peuvent entraner une hausse des recettes fiscales dabord au niveau de la TVA applicables aux importations et ensuite grce aux effets de la croissance attendue de la libralisation du commerce extrieur. Mais il sagit pour le deuxime cas deffets long terme qui restent pour le moment hypothtique sachant que louverture des frontires elle seule ne peut constituer un gage de croissance. Le mode de financement des dpenses publiques est important aussi. Un financement sur ressources non fiscales exceptionnelles conforte les inquitudes quant la prennit des finances publique. Les recettes de la privatisation qui se sont leves 38,5 milliards de dirhams entre 1996 et 2003 ont contribu ainsi chaque anne en moyenne pour prs de 1,3% du PIB la rduction du dficit budgtaire. 1-2-4 : Les dpenses publiques et la pression des passifs Pour pouvoir jouer le rle qui lui incombe, lEtat doit faire face des obligations ncessitant des charges incompressibles, notamment celles de paiement, chaque fin de mois, des salaires des fonctionnaires, et de rglement du service de la dette publique. Il est, en outre, appel impulser la croissance et rpondre aux attentes dune population touche de plein fouet par le chmage et par la faiblesse des dpenses caractre social. Au Maroc, la persistance de dficits budgtaires nest pas simplement due une politique budgtaire pro cyclique mais de vritables difficults faire refluer le poids de certaines dpenses ordinaires, surtout quil faut sattaquer non seulement au dficit du budget de lEtat mais aussi aux passifs latents. Alors que la part des dpenses ordinaires dans les dpenses totales du Trsor a augment passant de 73,6% entre 1980 et 1989 82,6% entre 1996 et 2003, celle de linvestissement a chut pour nen reprsenter que 17,4% contre20% durant la priode 90-95. Cette tendance lourde ressort aussi de lexamen de la part de ces dpenses dans le PIB. Durant la priode 96-2003, les dpenses ordinaires ont absorb 22,5%du PIB contre 4,7 pour les dpenses dinvestissement.

La principale inquitude associe aux positions budgtaires actuelles est quelles rsultent de la rigidit la baisse de certaines dpenses qui apparaissent obligatoires dans la mesure o elles manent dengagements juridiques des administrations:il sagit essentiellement, en ce qui concerne le budget de lEtat, des dpenses de personnel et des charges dintrt.

En effet, et en dpit des coupes drastiques opres au niveau des dpenses, aussi bien dans le cadre de lajustement que lors de la priode postrieure ce dernier, les dpenses ont continu daugmenter. La rcente opration dencouragement au dpart volontaire la retraite dagents de ladministration publique devrait ramener la masse salariale un niveau rpondant aux normes internationales. Mais de nouvelles dpenses vont natre dans les annes venir, lies aux salaires, bien quimputes des rubriques de transfert, en loccurrence celles de soutien aux organismes de retraite dont des tudes ont dmontr quelles connatront des situations difficiles ds lanne 2010. Sagissant du premier type de dpenses, la progression au sein du budget est particulirement spectaculaire depuis 1980. En 23 ans, les dpenses de personnel ont vu leur part dans les dpenses totales passer de 34,8% 46,9% en 2003 soit une moyenne de 43,6% pour la priode 96/2003 contre 39,6% pour la priode couvrant 1990 1995. Ces dpenses ont absorb en 2004 12,85 % du PIB 8 contre 10,5 pour lexercice 96/97. Ce taux est jug parmi les plus levs des pays mergents ou niveau de dveloppement comparable celui du Maroc.

Les charges de la dette publique (intrts seulement) publique ont cr en moyenne, durant la priode 1996-2003, de 0,2% pour atteindre 17,047 Mds en 2 003. Cette moyenne masque toutefois une acclration du service de la dette publique intrieure de lordre de 6,3% contre une diminution du service de la dette publique externe de 12%. En termes de PIB le service de la dette publique8

Soit 70% des dpenses au titre des biens et services en 2003

totale reprsente une moyenne de 4,9% pour la priode 96-2003, soit 1,7% pour le service de la dette extrieure et 3,2%pour le service de la dette intrieure.

Cette volution est d'autant plus proccupante que le cot croissant des retraites de la fonction publique, les risques latents lis au passif public, le financement des diffrents projets de rforme et la ncessit de consolider leffort dinvestissement de lEtat en vue de soutenir la croissance conomique pseront lourdement sur les charges du Trsor. En effet les passifs conditionnels et les dettes directes, explicites et implicites, tels que ceux qui sont assums sous les plans anti-scheresse du type des systmes de compensation automatique des dpenses nouvelles9 et des charges rcurrentes futures des projets dinvestissements publics, se sont accrus une vitesse rapide ces dernires annes. Cest ainsi que le passif implicite 10 li la restructuration en cours de certaines institutions, notamment celle des Institutions financires publiques spcialises pourrait se traduire non seulement par des charges supplmentaires pour le trsor (denviron 1 point de PIB) mais aussi par lviction des autres dpenses dinvestissement. A ces passifs ventuels implicites, sajoutent dune part les risques lis au dsquilibre actuariel de certains rgimes de retraite. Il va sans dire que la hausse rcente des taux de cotisations (patronales et des salaris) amliorera9

La rcurrence des scheresses a ncessit la mise en oeuvre d'un programme de soutien en faveur du monde rural pour un cot total de 6,5 milliards de Dirhams.10

qui, en gnral,peuvent tre dfinis comme des obligations que lEtat sattend remplir, bien que les dpenses requises soient incertaines avant quun dfaut (ou un quelconque vnement) apparaisse.

les perspectives du rgime de la fonction publique de la Caisse marocaine de retraite. Nanmoins, le rgime de retraite des fonctionnaires et le rgime de retraite complmentaire des salaris 11 du secteur priv devraient se retrouver en situation financire difficile sur le moyen ou le long terme et pourraient reprsenter un risque respectif de prs de 3% et 10% du PIB. Dautre part, les passifs conditionnels explicites 12 tels que les garanties accordes aux emprunts des entreprises parapubliques ou des entits publiques locales peuvent retentir sur les charges futures du trsor. Au Maroc les garanties accordes sur les emprunts extrieurs reprsentaient fin 2003, 37,3% du total de la dette extrieure, soit 5,3 milliards de dollars ou 11,0% du PIB). Celles accordes par le Trsor sur des emprunts intrieurs 13 sont aujourdhui limites au secteur du logement social et quelques oprations caractre spcifique (e.g., la dette contracte par lONCF loccasion du transfert de son rgime de retraite au RCAR). 1-2-5 : Dgradation de la situation budgtaire et manque de transparence Le dficit rsultant de cette situation fut rsorb, bon an mal an, par des recettes exceptionnelles dont la nature a diffr dune priode lautre. Elles furent constitues, un moment donn, par les recettes conscutives au renchrissement phmre des prix des phosphates, lesquelles ont t relayes par les emprunts mobiliss sur le march financier international, puis par le rchelonnement de la dette extrieure excessivement lourde, qui en a rsult, ensuite par lemprunt intrieur, et, au cours de la priode rcente, par le produit des privatisations. Mais paralllement, les dpenses publiques nont jamais pu tre matriss un niveau compatible avec les possibilits de financement faisant ainsi que le pays a d faire face un dficit plutt subi que volontaire. La situation budgtaire en 2003 et 2004 14 sest largement dgrade laissant apparatre des dficits budgtaires hors privatisation respectivement de lordre de 5,2% et 5.1 % dus notamment aux contraintes associes la masse salariale, aux dpenses au titre des autres biens et services (soit une augmentation de prs de 3.4 MM.DH qui tient compte notamment de limpact du11

Certains rgimes de retraite (fonds sur la rpartition) notamment celui des fonctionnaires (civils et militaires) ou les rgimes de retraite de base et complmentaire des salaris 12 Qui peuvent tre dfinis globalement comme des obligations que lEtat est lgalement contraint dhonorer si lentit qui les a contractes en premier ne peut pas (ou choisi de ne pas) le faire ;13

dont le recensement est tenu mais qui ne font pas lobjet dune publicationMF ( juin 2004): Tableau de bord des finances publiques

14

dpart volontaire la retraite de prs de 1.8 MM.DH) 15 et lessoufflement des recettes fiscales. Sur la priode considre(1990-1995/1996-2003), le solde ordinaire a perdu en moyenne 0,3 point en % du PIB passant ainsi de 2% 1,7%, et ce, malgr limportance des recettes exceptionnelles. Le dficit consolid, sest progressivement dgrad depuis 1993 pour atteindre 7,2% du PIB en 2001 contre 3,4 % en 1996 et 1997. Le solde primaire en pourcentage du PIB( qui a t ngatif de -2,5% au cours de la priode 1980-1989), sest dgrad durant la priode 96-2003 puisquil a enregistr une moyenne de +1.9% contre +2,5% durant 90-95. Ce constat est confirm lexamen de lvolution de ce solde compte tenu du critre stabilisant le taux dendettement16et qui rvle, pour la periode1996-2003, un diffrentiel moyen de lordre de 0,7 point en % du PIB 17 . Ces diffrentes donnes concernent seulement les oprations de ladministration centrale hors fonds budgtaires. La consolidation des informations budgtaires qui relve thoriquement de la comptence du Haut Commissariat au Plan accuse des retards en raison notamment de linexistence dinformations dans les documents budgtaires sur les units dadministration centrale hors budget (organismes de scurit sociale et tablissements publics)18, et sur les administrations locales.

Les chiffres du dficit budgtaire calculs partir du tableau 19 dquilibre inclus dans le texte du projet de loi de finances et du tableau mensuel des ressources et des charges de lEtat 20 , ne sont pas mme de fournir les informations ncessaires lanalyse conomique de lvolution des finances publiques dans la mesure ou ils intgrent la part des recettes de privatisation qui va au budget gnral dans les recettes permanentes de lEtat

MF 13 SEPTEMBRE 2005 Le solde primaire est dit soutenable sil est suprieur au solde primaire qui permet de stabiliser le ratio dendettement public (dette publique/PIB). 17 DPEG(Avril 2003), op-cit, p VI. 18 Aucune information nest publiquement disponible sur les donnes de finances publiques Consolide des rgimes de scurit sociale, lexception de celles contenues dans le rapport 2003 des SFP publi par le FMI pour lesquelles les dernires informations disponibles datent de 1999. 19 ,qui retrace le solde des oprations du budget gnral, du BA, des SEGMA et des CST mais qui ne fait pas la distinction entre les oprations dfinitives et les oprations temporaires (emprunts et remboursements de la dette publique). 20 qui constitue actuellement le principal instrument dinformation sur la situation des finances publiques en cours danne.16

15

et nenglobent pas dans les dpenses globales les dpenses du fonds Hassan 21 II(0,4 % du PIB en 2003). Ltat actuel des informations statistiques sur les finances publiques ptit non seulement de lambigut contenue dans le rapport annuel sur les tablissements et entreprises publics qui agrge dans un mme ensemble tous les tablissements et entreprises publics et narrive pas distinguer correctement ,au sein tablissements publics, entre les tablissements marchands et non-marchands, mais aussi de la non consolidation des tats comptables sur la situation agrge des finances locales 22 , avec les statistiques relevant du reste des administrations publiques. Cest dire que le niveau actuel et anticip du dficit serait encore plus important en tenant compte des lacunes de ltat des informations statistiques (qui ne prsentent pas de manire continue le niveau du dficit structurel dont la connaissance permet danticiper les incidences conomiques des finances publiques indpendamment des alas climatiques, ou des ressources non permanentes ; et den prvoir le comportement, rapproch au PIB potentiel), de la difficult de mobiliser dautres recettes exceptionnelles, et de la ncessaire implication de lEtat sous la forme dinterventions directes ou indirectes, pour impulser une croissance soutenue sans la ralisation de laquelle ni les objectifs de dveloppement social, ni la sauvegarde des quilibres macroconomiques ne pourront tre assurs. En somme, Le niveau actuel du dficit, dans une logique purement budgtaire, suscite des inquitudes quant sa Soutenabilit moyen et long terme. Mais dans une approche conomique, la question qui se pose est celle de savoir quel en sera limpact tant au niveau des circuits de financement, qu celui des quilibres macroconomiques et de lconomie relle. 1-2-6 : Lampleur de la dette intrieure Le Maroc se trouve confront un problme dlicat. Il lui faut la fois rpondre aux exigences conomiques et sociales, rembourser une dette publique qui reste trs importante et maintenir la Soutenabilit de sa politique budgtaire.

En fait les dpenses dinvestissement de ce fonds viennent en partie se substituer aux dpenses dinvestissement de ladministration centrale retentissant ainsi sur la demande intrieure. 22 prpars mensuellement par la Trsorerie Gnrale du Royaume

21

Si les changements de rgime de politique budgtaire au dbut des annes 80 (PAS) et des annes 90(fin du rchelonnement) ont incontestablement ramen la dette totale de ladministration centrale des proportions raisonnables 68% du PIB en 2003 contre 88% en 1994, les excdents primaires dgags continuaient de coexister pendant la majeure partie de la priode avec des ratios dendettement assez levs en raison notamment des carts positifs entre les taux dintrt rels et la croissance(faiblesse de la production agricole durant les annes de scheresse). Depuis 2000, le ratio dendettement du secteur public a continu de dcrotre malgr lapparition de soldes primaires ngatifs. Les recettes de privatisations (12% du PIB durant la priode 19992003 contre 3,5 % de 1994 1998) ont pu financer les revalorisations salariales, le manque gagner du dmantlement progressif des tarifs douaniers et les dpenses fiscales. Dans le mme ordre dides, la dette extrieure a baiss en moyenne de 3,6 points par anne entre 1997 et 2004 23 ce qui a rduit la vulnrabilit du Maroc sur le plan extrieur en raison notamment du trs faible impact des mouvements de taux de change sur sa dette extrieure nette ( la fin 2004 le niveau de stock des avoirs extrieurs couvrait largement l'encours de la dette extrieure publique contre moins de 20% en 1996), de la concentration de la grande partie de sa dette extrieure auprs de cranciers officiels et du renforcement de la part libelle en Euro qui passe de 37% en 1997 60% en 2004 aux dpens de la part libelle en Dollar US qui revient de 44% 22% entre 1997 et 2004 24 .

23 24

MF 13 septembre 2005 MF 13 septembre 2005

Amlioration du profil de la dette publique extrieure.

Source : MF 13 Septembre 2005

Cette volution caractrise aussi les charges de la dette extrieure, mais elle concerne beaucoup plus la dette du Trsor puisque la part des intrts de la dette publique extrieure dans le PIB (dette du trsor et dette garantie) na que faiblement dclin de 1998 2001 gagnant en tout un peu prs 0,7 point en %. Pour la priode 2000-2004, le cot de la dette garantie a diminu de 120 points de base stablissant en 2004 4,2%.contre une baisse du cot de la dette du trsor de lordre de190 points qui sest tabli 3,4%. La forte diminution enregistre en 2002 par rapport 2001 (-1,6 MM DH) sexplique par la forte baisse du taux Libor six mois sur le dollar amricain dont est assortie la dette rchelonne lgard du Club de Londres 25 . C'est dire que tout l'effort du Maroc pour rduire sa dette extrieure s'est fait sur la base du remboursement normal de cette dernire et son remplacement progressif par la dette intrieure. De 1980 2002 26 , lencours de la dette intrieure du trsor sest accru en moyenne annuelle de 14,3%, passant ainsi de 10,1 milliards 191,6 milliards de dirhams. Rapport au PIB, lencours de la dette intrieure est pass de prs de

25 26

DTFE ( Fvrier 2002) Bilan de la gestion active de la dette extrieure 1998-2001 p9. DPEG (Avril 2003)Tableau de bord des finances publiques, pages3, 4 et5.

38% en 1997 (24% en1991) 46,8% en 2002, soit une progression denviron 9 points 27 . Alors quau au dbut des annes quatre vingt dix, la situation et les conditions de lendettement du trsor 28 taient caractrises par le poids des chances courtes soit plus de 50% jusquen 1992, limportance des emplois obligatoires des banques (soit 45% en 1990 contre seulement 6% en 1997) et la prdominance de la dette non ngociable.(la part de la dette ngociable est passe de 48%en 1993 69 % en 1997), laccroissement de lencours de la dette intrieure au niveau de la mme priode 29 sest accompagn dun recours presque exclusif massif au compartiment des adjudications dont la part dans lendettement intrieur 30 est pass de 15% en 1993 48% en 1997, 81% en 2001 , 89 % en 2002 et de 97% en 2004 31 . Evolution de la part des adjudications dans l'encours total de la dette intrieure

Dans ce portefeuille, et pour rduire le risque dilliquidit, la part du court terme a, en moyenne, t limite 25 %, et la maturit moyenne de lencours de la dette t ramene cinq ans et 5 mois fin juillet 2005 soit une

DTFE(2002): Rapport sur lvolution de la dette intrieure en 2002. in www.mfie.gov.ma. A.BOUAMI Le march dadjudication des valeurs du trsor comme principale source de financement in actes du colloque : Le secteur financier marocain : bilan et perspectives 13 et 14 mars 1998,p 119. 29 DTFE (1 Mars 2002)de la dette intrieure en 2001 . 30 DPEG (Avril 2003) Tableau de bord des finances publiques, pages3, 4 et5. 6 DTFE (Mars 2003): Intervention de monsieur le ministre sur le financement du trsor et les reformes du march des adjudications en 2003 . 31 MF 13 septembre 200528

27

progression de 20 mois sur les deux dernires annes 32. La modernisation des instruments de la gestion de la dette interne a pu contenir, en prsence dune surliquidit et dune matrise de linflation, les taux dintrt sur la dette intrieure dans des proportions modres sur lensemble de la courbe de rendement. Le cot moyen de la dette du Trsor a diminu de prs de 130 points de base sur les 4 dernires annes passant de 6,9% en 2001 5,6% en 2004. Rduction du cot de la dette du trsor

Source : MF 13 Septembre 2005

Si lvolution des finances publiques indique la Soutenabilit de la politique budgtaire, lexamen de la situation actuelle indique un ventuel retour des drapages budgtaires accentus par une ponction beaucoup plus forte de la dette intrieure (qui a augment de 1,8 points de 1997 2004) 33 sur le budget de lEtat qui pourrait si les politiques budgtaires actuelles ne sont pas modifies placer la dette publique sur une trajectoire non soutenable.

2. RETROSPECTIVE Mener une analyse sur lorigine des difficults actuelles maintenir le dficit budgtaire dans des proportions acceptables nest pas une tache aise32

33

MF 13 septembre 2005 Le service de la dette publique intrieure (intrts seulement) par rapport au PIB a presque doubl entre les priodes 1980-1989 et 1996-2003, passant de 1,7% 3,2%. Il a mme dpass celui de la dette extrieure partir de 1995 en raison de la croissance soutenue du stock de la dette intrieure

non pas parce quil est difficile disoler les dynamiques et de souligner responsabilit des politiques conomiques suivies, mais surtout en raison manque de donnes homognes sur les finances publiques. Ce point prsente dynamique du dficit budgtaire, les facteurs qui sont lorigine de dgradation actuelle ainsi que les lments prcurseurs du changement.

la du la la

soit respectivement 60% 36 et 12% du PIB .

2.1 La dynamique du dficit budgtaire Au Maroc, hormis les premires annes dhsitation, la politique conomique librale des annes soixante sest fixe comme objectif, malgr une demande sociale trs forte en matire dducation, demploi et de sant, de limiter lexpansion du dficit budgtaire aux alentours de 3 4%. La conjoncture conomique mondiale favorable du dbut des annes 70 et les exigences de sauvegarde de lintgrit territoriale du pays ont trs vite produit une rupture brutale dans la conduite de la politique budgtaire devenue nettement expansionniste et dbouchant ainsi en 1982 34 , suite au retournement de la tendance et malgr la premire tentative de stabilisation budgtaire entame en 1978, sur des niveaux dendettement externe 35 et de dficit insoutenables

En 1983, les rserves en devises du pays furent puises, et laccs aux marchs financiers internationaux sen trouva limit. Le changement de rgime de politique conjoncturelle entam en 1983 sest assign comme objectif principal dassurer la stabilit macro-conomique par le biais dun policy mix ax sur deux piliers savoir une gestion rigoureuse des finances publiques et un rglage montaire fond sur la stabilit des prix. Cette dmarche sappuyait sur le rfrentiel thorique selon lequel l'Etat veille, l'image d'un bon pre de famille, la matrise du dficit public et de l'inflation pour relancer l'investissement et la croissance qui au bout du compte assurent l'avenir des gnrations futures. La priode post ajustement reprsente, avec la fin des rchelonnements, un tournant dans la gestion des finances publiques. En dpit des scheresses rcurrentes, des actions furent ainsi entreprises en matire de dveloppement social, pour rsorber les dficits ns lors de la phase dajustement. On assista ainsi lintensification des investissements publics en matire denseignement, de sant de base et de soutien au monde rural. Paralllement, une attention particulire fut donne au ncessaire maintien des quilibres macroconomiques.

16 17%du PIB en 1976 et 1977 (Dette extrieure long terme non compris la dette militaire) 36 Soit 235% des exportations des biens et services et donc 35% des exportations pour le seul service de la dette34 35

Cela signifie-t-il que cette politique de matrise du dficit budgtaire, via le processus de stabilisation budgtaire, est absolue ? Peut on y dceler les signes avant coureurs de la non prennit de finances publiques saines ? Apparemment, cette politique a permis de ramener le dficit du trsor en 1992 3% et une moyenne de 3,1 % sur la priode 1996-2004 du PIB grce notamment : au rchelonnement qui a permis non seulement de rduire le service de la dette extrieure dans des proportions importantes, mais de financer de manire substantielle le dficit budgtaire. Pour la priode 83-92, ces allgements ont couvert, en moyenne, 84% des besoins de financement du trsor 37 . aux dons officiels au budget qui ont pu couvrir en moyenne 13,9% du besoin de financement de la priode 1978-1982, 14% de celui de la priode allant de 1983 1992 au prlvement fiscal sur les produits ptroliers, introduit en 1986 38 et devenu depuis 1995 39 une TIC sur les produits nergtiques. Lexcdent ptrolier reprsentait titre dexemple, 2.7% du PIB en 1987, 3,1% en 1988( 15,9% des Recettes Fiscales) et 3,5% en 1989( 17,4% des Recettes Fiscales), une source involontaire de financement des dficits savoir laccumulation des arrirs de paiement. A la contribution libratoire qui a fourni plus de 2 milliards de Dirhams, Au versement d'une provision de 1 milliard suite lintroduction du rgime de l'impt sur les socits. Privatisation et concession Cest dire que les rsultats de la priode en matire de rduction de dficit sexpliquent beaucoup plus par la contribution notable des recettes exceptionnelles suite parfois des mesures ponctuelles, qu un vritable assainissement des finances publiques. En dpit des objectifs de finances publiques et des efforts fournis, le problme du dficit nest pas rgl, des tendances son aggravation existent en raison de la persistance de certaines tendances lourdes (dpenses incompressibles, plafonnement de la pression fiscale et de lampleur de la dette intrieure) au niveau de la structure du budget renforces parfois par des mesures discrtionnaires de la politique budgtaire (revalorisations salariales).Banque mondiale (5 fvrier 1992): Problmatique et perspectives du secteur public, p 46 Qui consistait taxer an amont les produits ptroliers sur un cours suppos de 30$ / baril et de capter au profit du Budget la diffrence entre les prix intrieurs et le cours mondial 39 Naima Elouadi Document de travail n73 Fevrier 2002 : Approche conomique du secteur nergtique37 38

La situation budgtaire en 2003 et 2004 40 sest largement dgrade laissant apparatre des dficits budgtaires hors privatisation respectivement de lordre de 5,2% et 5.1 % dus notamment aux contraintes associes la masse salariale, aux dpenses au titre des autres biens et services (soit une augmentation de prs de 3.4 MM.DH qui tient compte notamment de limpact du dpart volontaire la retraite de prs de 1.8 MM.DH) 41 et lessoufflement des recettes fiscales. Sur la priode considre(1990-1995/1996-2003), le solde ordinaire a perdu en moyenne 0,3 point en % du PIB passant ainsi de 2% 1,7%, et ce, malgr limportance des recettes exceptionnelles. Le dficit consolid, sest progressivement dgrad depuis 1993 pour atteindre 7,2% du PIB en 2001 contre 3,4 % en 1996 et 1997. Le solde primaire en pourcentage du PIB( qui a t ngatif de -2,5% au cours de la priode 1980-1989), sest dgrad durant la priode 96-2003 puisquil a enregistr une moyenne de +1.9% contre +2,5% durant 90-95. Ce constat est confirm lexamen de lvolution de ce solde compte tenu du critre stabilisant le taux dendettement 42 et qui rvle, pour la periode1996-2003, un diffrentiel moyen de lordre de 0,7 point en % du PIB 43 . 2.2 La qualit du redressement budgtaire ( tendances lourdes) Llment dterminant de la politique de la rduction du dficit, semble rsulter de la composition de lajustement et non de sa taille. Au-del dun strict contrle des dficits budgtaires, il faut alors sinterroger sur la composition des dpenses et des recettes publiques: des modalits dajustement budgtaires bases sur la compression des dpenses consacres aux projets dquipement, des dpenses de matriel, dentretien et par lincapacit dagir sur la masse salariale et de gnrer des recettes supplmentaires normales (hors recettes exceptionnelles), traduisent la fois la faiblesse de la qualit du redressement budgtaire, son caractre de courte dure et donc sa faible incidence sur la croissance. Au regard de ces observations, il apparat ncessaire danalyser la logique du dficit budgtaire en examinant la manire dont les diffrents canaux de rquilibrage budgtaire ont t actionns. Ce qui frappe au premier abord, cest la coexistence de deux types de tendances lourdes: Des tendances lourdes qui affectent les marges de manuvre de la politique budgtaire4041 42

MF ( juin 2004): Tableau de bord des finances publiques

MF 13 SEPTEMBRE 2005 Le solde primaire est dit soutenable sil est suprieur au solde primaire qui permet de stabiliser le ratio dendettement public (dette publique/PIB). 43 DPEG(Avril 2003), op-cit, p VI.

Des tendances lourdes issues des canaux du rquilibrage.

2.2.1 Les tendances lourdes qui affectent les marges de manuvre de la politique budgtaire Cette dimension se manifeste plus particulirement dans le caractre incompressible des dpenses salariales et au titre des intrts de la dette.

i La masse salarialeLa rigidit la baisse de la masse salariale doit tre replace dans le contexte des tapes de la politique budgtaire marocaine. La stratgie expansionniste des annes 70 associe la volont de rduction des ingalits est lorigine des premires rigidits dans la structure des dpenses publiques. Il en a rsult une hausse considrable des dpenses de fonctionnement et donc des dpenses par habitant au titre des services sociaux. Les traitements et salaires progressrent ainsi de 25% en moyenne de 1975 1977. Exprimes en% du PIB, leur part a atteint 11% en 1976 contre 9,5% en 1960. Cette volution trouve son explication dans la politique de multiplication des emplois administratifs, mene par les pouvoirs publics depuis lindpendance. La perception de lEtat comme un march de travail social 44 , a retenti sur le rythme dvolution de la cration des emplois dans le secteur public qui a vu son effectif passer de 60000 en 1956 360000 en 1977, puis 420000 en 1979. En 1979, la proportion des fonctionnaires subalternes par rapport au total de la fonction publique reprsentait42%. Cette volution rpondait, dans un contexte caractris par la faiblesse du secteur priv, un besoin de cration dune demande solvable. En dpit de la volont affiche par le programme de stabilisation adopt en 1978, la masse salariale augmenta de 19% entre 1978 et 1981. Leffet de dplacement de la masse salariale est confirm par sa rigidit la baisse durant la dcennie dajustement. Malgr lintroduction de mesures draconiennes en matire de limitation de lexpansion des dpenses de personnel (gel systmatique des salaires, rduction importantes des recrutements), la part de celles- ci dans lensemble des dpenses sest tabli 26% en 1986 contre 26,1% en 1977. De 1980 1989, le chapitre personnel a augment en moyenne raison de 10,7% (soit 35,3% des dpenses globales) contre une volution moyenne des dpenses publiques de lordre de 10,4% et une part moyenne dans le PIB dpassant 10%.44

A. Khattibi Etat et classes sociales

La phase post ajustement va enregistrer un autre effet de dplacement de la masse salariale en raison de laugmentation des retenues lies notamment la revalorisation du systme indemnitaire du personnel enseignant et la revalorisation des rmunrations du personnel en charge de la scurit intrieure. En 2003, elle a atteint 12,9% 45 du PIB soit plus de 48% des dpenses globales de lEtat, plus de 50% des dpenses ordinaires et lquivalent de 2,5 fois le budget dinvestissement (hors Fonds Hassan II pour le Dveloppement Economique et Social et hors solde des comptes spciaux du Trsor). De 1990 lexercice budgtaire 2003, la masse salariale a plus que doubl. Elle a augment un taux annuel moyen de 6,7%, contre 8% pour la priode 90-95 et 10% pour celle allant de 1980 1989 soit des rythmes daccroissement nettement plus levs que ceux du PIB. La variation moyenne de la priode 96-2003 sexplique par laccroissement annuel de la rmunration moyenne de 6,6% 46 et de seulement 0,9% de cration demploi nets 47 . Les revalorisations des salaires, suite aux accords sociaux conclus en 1996 et 2000, se sont traduites par un gain en termes de pouvoir dachat de 4% par an et une augmentation du dficit structurel de 1,8 point du PIB (de1997/98 2001) dont 1,2 point provenant de la masse salariale 48. Depuis 1998 la masse salariale en ternes de PIB est devenue insensible aux variations du PIB global. Elle a t lourdement greve par les rpercussions Financires des dcisions damlioration des salaires prises dans le cadre du dialogue social ou en marge de ce dialogue. La charge additionnelle annuelle conscutive aux dcisions prises au cours de la priode 1996-2005 se chiffre globalement 23.461 millions de dirhams ainsi rpartis : 1996-1999 6.103. M.DH; - 2000-2002. 8.832 M.DH; - 2003. 5.014 M.DH; - 2004.. 2.282 M.DH; - 2005. 1.230 M.DH. Note de prsentation 05

14% si lon tient compte des charges sociales et prs de 16% lorsque lon prend en considration les salaires verss aux fonctionnaires des collectivits locales. 46 Cette volution est due aux accords sociaux conclus en 1996 et 2000 avec les syndicats et portant sur la promotion exceptionnelle hors quota. Ces accords ont eu un impact global estim 6,8 milliards de dirhams en dehors des rappels. 47 DPEG : Document de travail n84 (Janvier 2003) : La masse salariale et ses impacts sur les quilibres conomiques et financiers . 48 DPEG : Document de travail n84 op-cit.

45

ii Lintrt de la detteLes charges de la dette constituent le deuxime compartiment des dpenses incompressibles du budget marocain. Dans ce qui suit, il sagit surtout de constater limportance de ce phnomne, pour lajouter la liste des contraintes des finances publiques marocaines. Il faut remonter aux annes 60 pour expliquer le caractre incompressible de ce type de dpenses. En 1964 leur montant sest tabli 228 M contre 155 M en 1960, soit un taux daccroissement de 50%. Sur toute la priode, la dette amortissable reprsentait plus de 80% du total de la dette publique budgtaire rvlant ainsi les premiers signes du caractre structurel de lendettement. Cette caractristique, associe au faible recours aux emprunts intrieurs, sest accentue lors de la priode 67-72 confirmant ainsi le caractre minemment extrieur de cette dette. La politique budgtaire expansionniste des annes 70 et la persistance des mmes choix dans un contexte caractris par le retournement du march mondial des phosphates ont permis laggravation de lendettement extrieur.

Prvisions 1973-1977D EQUIP SC Emp Ext Emp int Moy treso Dt AV B cent M DH 11200 2337 3656 2347 2860 TX CROISS 11,1 40,1 11,3 11,4 9,6 STRUCTURE 20,8 32,5 21,1 25,6

Ralisations 1973-1977M DH 26325 4635 11991 4012 5687 3446 TX CROIS 59 163 130,5 36,4 62,8 STRUCTURE 17,6 45,5 15,3 21,6 13,1

Documents des plans 1973-1977 et 1978-1980 Celui-ci est pass de 136 M de DH 5300 M de 1973 1977 et donc de 3% des ressources ordinaires 32% 49 . Cette priode a connu aussi le dbut de recours lendettement intrieur avec notamment : le lancement de lemprunt national pour le financement des provinces sahariennes et dont le montant sest lev 1307 M de DHS ; lmission de bons de trsor souscrits par les banques dans le cadre de ce quon appelait portefeuille minimum deffets publics (362 M de DHS) ; le recours de plus en plus croissant aux avances de la banque centrale (avances statutaires et avances conventionnelles).

49

GFS Year Book 1984

La priode 78-80, est marque par la hausse du service de la dette due l'augmentation des taux d'intrt sur les marchs internationaux , accentuant ainsi les besoins en devises et en capitaux extrieurs prcipitant le pays dans le pige de lendettement. Cette dynamique va se traduire par laugmentation de la part des charges de la dette dans les dpenses ordinaires qui affiche en 1986 46,7% contre 16% en 1978. Les efforts fournis durant cette priode associs aux gains du rchelonnement vont au bout du compte permettre dabaisser la part de lendettement extrieur dans le PIB, soit une diminution de lordre de 12,3% de 1986 1990. Sur le plan financier, les rchelonnements ont permis de diffrer, non de rduire, la charge de l'endettement extrieur. Et au mme moment, la dette intrieure s'est gonfle d'une manire exponentielle. Entre 1996-2003, les intrts de la dette publique du trsor rapports aux dpenses totales ont reprsent en moyenne 18,1% contre 21,8% entre 1990 et 1995 et 18,5% pour la priode 1980-1989. Pour les mmes priodes, les moyennes de la part des intrts de la dette extrieure du trsor dans les dpenses totales taient respectivement de 6,2%, 12% et 12,9%. Pour les priodes prcites, la part moyenne des charges en intrt de la dette intrieure dans les dpenses budgtaires a enregistr respectivement 11,9%, 9,9% et 5,7%. Au del des apparences, la russite dans la matrise des indicateurs globaux doit tre nuance notamment pour les raisons suivantes : - La part des intrts de la dette publique dans les dpenses totales sest stabilise autour de 18,5%,et ce, malgr lamlioration enregistre durant la priode 1990-1995; - Le gain ralis par lamlioration de lindicateur qui exprime la part des intrts de la dette extrieure dans les dpenses totales(-6,7) est compens par laggravation du rapport des intrts de la dette intrieure aux dpenses totales(+6,2) ; - Le mme constat peu tre dgag lorsquon raisonne en termes de PIB : Alors que le rapport des intrts de la dette publique au PIB na t amlior en moyenne que de 0.5 point en % du PIB dune priode lautre, le gain ralis au niveau de lindicateur exprimant la part des intrts de la dette extrieure dans le PIB(2.1 point) sest traduit par laggravation du rapport intrt de la dette intrieure au PIB(1,5) ; - Les intrts de la dette publique absorbent encore une part importante des recettes ordinaires des recettes fiscales soit respectivement 16.1% et 18.7% en 2003 - De 1996 2003, les intrts de la dette ont absorb 4.9 du PIB contre seulement 4.7 pour les dpenses dinvestissement (hors TVA

des collectivits locales) se demander si le budget de l'Etat serait en mesure de relancer la croissance.

iii Du cot de la fiscalitLa fiscalit Marocaine a cherch dynamiser la croissance en accordant de multiples largesses fiscales via les amnagements apports annuellement par les diffrentes lois de finances et par les diffrents codes dinvestissement. En voulant respecter la logique conomique, elle a sacrifi la base imposable et donc le rendement financier de limpt. Les recettes non permanentes ont t actionnes pour satisfaire la contrainte budgtaire. Vu la base fiscale limite et les difficults lies l'amlioration du recouvrement des impts, les dispositions fiscales drogatoires constituent une autre rigidit (non comptabilise) des finances publiques marocaines Au titre de lexercice budgtaire 2004, le cot de ces mesures est estim 15 milliards de dirhams, soit 3,4% du PIB dont 7,9 milliards de dirhams de TVA et 3,9 milliards de dirhams pour lIS 50 . Trois raisons au moins militent en faveur de leur limination 51 : Inexistence de statistiques mme dvaluer avec prcision limpact de ces exonrations ce qui rend difficile le suivi de leur cot budgtaire et lestimation dtaille de dpenses fiscales; Les distorsions conomiques qui en rsultent; Labsence dun systme efficace de contrle en terme danalyse bnfices-cots. Celui-ci permet de dterminer si une disposition particulire atteint les objectifs escompts. Un rgime dexonration est considr comme inefficace si le montant dinvestissements additionnels ne reprsente quune fraction du montant de pertes de recettes 52 ; 2.2.2 : Les tendances lourdes issues des canaux du rquilibrage Du cot des dpenses et conformment la plupart des observations de la littrature concernant la gestion des finances publiques en priode de crise, les dpenses dinvestissement et de transfert ont t les plus touches par les arbitrages budgtaires. Les consquences en sont apprcies ici travers lvolution de linvestissement public, de la compensation et des dpenses au titre des biens et services non salariaux. i Les dpenses dinvestissement50 51

REF 06 idem, p48. 52 idem, p49.

Hormis la priode 1950-1960 caractrise par le recul des dpenses dquipement, la tendance la hausse de ces dernires a marqu toutes les phases antrieures au programme de stabilisation et dajustement 53 . La croissance de la priode 1970-77 fut impulse par les dpenses publiques dont llvation tait rendue possible la suite du quadruplement du prix des phosphates. Le taux de croissance qui tait de 4% au dbut des annes 70 a ainsi atteint 7,5% de 1973 77. Et entre 1973 et 1976, chaque anne, les dpenses dquipement doublrent, passant ainsi de 5% du PIB en 1973 21% en 1976 et 1977. Linfrastructure a pu absorber en moyenne et sur toute la priode 42% de ces dpenses (dont deux tiers pour les secteurs agricole notamment hydraulique, transport et communication et seulement 15% pour le secteur social). Cette phase est marque aussi par laugmentation des dpenses militaires ,suite au dclenchement du conflit du Sahara, qui ont vu leur part dans les dpenses totales passer en moyenne 18% contre 11% seulement entre 1960 et 1973. A lintrieur de celles-ci, les dpenses dquipement militaires gagnent effectivement 15 points passant 40 % entre 1974 et 1982 contre seulement 25% entre 1960 et 1973. Devant les difficults des finances publiques marocaines de la seconde moiti de la dcennie 70, les mesures de rigueur budgtaire adoptes en 1978 visrent principalement les dpenses dinvestissement qui ont vu leur part dans les dpenses totales et dans le PIB perdre respectivement 6,7 et 2,7 point en % entre 1978 et 1980.1978 DI 8121 DI/DT 42,4 DI/PIB(en%) 14,7 Rapports banque du Maroc GFS year Book 1984 1987 1979 8736 39 14 1980 8428 35,7 12 1981 10148 33,8 13,2 1982 16807 42,6 18,9 1983 13570 35,5 14,3 1984 10155 26,1 9,4 1985 12282 27,5 10

Ce sont donc les dpenses dinvestissement qui ont fait les frais de laustrit budgtaire entame depuis 1978. La tendance la baisse de ces dpenses sest confirme avec lentre en vigueur du PAS en 1983. La forte contraction de ces dpenses a jou un rle crucial dans la politique dajustement. Elles nont reprsent en moyenne, que 7% du PIB entre 1983 et 1995 alors quelles ont reprsent 19,6% de cet agrgat en 1976 voire 22% en 1977. La politique dajustement a entran une baisse de la part relative de ces dpenses qui passe de plus du tiers en 1982 moins du quart en 1995. La rduction des dpenses53

En 1976, elles vont dpasser, pour la premire fois aussi bien en valeur absolue quen valeur relative, les dpenses courantes.

dinvestissement a aussi t dicte par la volont des autorits financires de rduire les arrires de paiement. Depuis lors, la politique budgtaire est devenue plus raliste. Lallocation des ressources obit dsormais des critres plus pragmatiques. Et lintroduction depuis 1989, de la nouvelle nomenclature des dpenses publiques a donn lieu un assouplissement relatif des procdures de mise en place des crdits et la suppression progressive des programmes demploi. Les dcisions prises en matire de report de crdit ont complt cette rforme. Alors que, durant la phase post-ajustement, l'volution des dpenses courantes a connu un accroissement irrversible, celle des dpenses en capital a accus une nette diminution. Les dpenses dinvestissement de lEtat ont connu un accroissement annuel moyen de 3, % pour la priode 1996-2003 contre respectivement 7,6% et 0,7% pour les priodes 1980-1989 et 1990-1995. Exprimes en termes de PIB (hors TVA des collectivits locales), elles sont passes une moyenne de 4,7% pour la priode 1996-2002 contre 5.7% entre 1990-1995 et 7,7 % entre 1980-1989. La chute de ces dpenses est encore plus accentue lorsque lon regarde de plus prs lvolution de leur part dans les dpenses totales. Celle-ci, alors quelle a enregistr une moyenne de 26,4% durant la priode 1980-1989, elle est passe une moyenne 17,4% pour la priode 1996-2003 contre 20% entre 1990 et 1995. Cependant, force est de constater que ces parts seraient encore plus faibles si lon admet lhypothse selon laquelle les dpenses de fonctionnement notamment sous formes de frais de personnel ou de dpenses, extra-civiles concerneraient 25 30% des dpenses dinvestissement 54 . ii Les dpenses de compensation Ces dpenses comprennent, pour lessentiel, les subventions la caisse de compensation et LONICL, les dpenses de scurit sociale et les charges diverses. Globalement, elles ont vu leur volume progresser rgulirement passant de 70 millions de dhs en 1957 127 millions dhs en 1964 , 2 milliards de dhs en 1977 puis plus de 5 milliards de dhs en 1982 . Durant les annes 70, Ces dpensent croissent de presque 150% et reprsentent en moyenne 25,7% des dpenses courantes et 16,6% des dpenses totales. Malgr les efforts fournis entre 1978 et 1982, leur part dans le PIB avoisine en moyenne 2% du PIB. Une bonne partie du poids de lajustement budgtaire a t supporte par ce type de dpenses. Il a subi un coup dur durant la deuxime moiti de la dcennie 80, dans la mesure o il a t svrement sacrifi suite aux douloureusesA.Berrada, (1995), La loi de finances pour lanne 1994 : le ver est dans le fruit in Revue juridique politique et conomique du Maroc, n 28 1995, pages 93 et 94.54

recommandations du FMI notamment en matire daugmentations de la tarification de plusieurs produits subventionns ou leur exclusion de la compensation (lait, beurre, farine de luxe..). On a assist ainsi la baisse de la part de ces dpenses (compensation) qui est passe de 7,3% des charges totales en 1981 2,2% en 1992 et 4% en 1995. Enfin, rapportes au PIB, les dpenses de compensation se sont stabilises entre 0,8% et 0,9% durant les priodes 1990-1995 et 1996-2003 55 contre une moyenne de 1,3% entre 1980 et 1989. Les performances ralises durant la priode post ajustement sexpliquent paradoxalement, par la succession de mauvaises campagnes agricoles qui impliquent des gains en terme de recettes au titre des quivalents tarifaires sur les crales.

Enfin le canal des dpenses au titre des biens et services non salariaux a connu une baisse graduelle de quelque 4,5 % du PIB durant la priode 80-83 3% en 1990-1992 56. Ces chiffres confirment lide selon laquelle que se sont les dpenses de fonctionnement non salariales et les dpenses en capital qui ont souffert le plus de la compression des dpenses globales durant la dcennie de lajustement. Depuis 1993, ces dpenses subissent, bon an mal an, des coupes budgtaires, ce qui explique que leur moyenne annuelle, au niveau de la priode, oscille entre 18 et 20% des dpenses courantes, soit 17,3 % des dpenses totales et 4,7% du PIB. Cependant force est de constater que le vritable problme ce niveau se situe au niveau de la gestion de ces dpenses tel enseigne que la pratique des marchs publics au Maroc rvle que les fournisseurs, choisis d'avance, tendent toujours gonfler les prix pour augmenter la marge bnficiaire, dicte souvent par la protection contre les agios bancaires, imputable entre autres au retard trop frquent des paiements, balays entre le CED et la TGR 57. iii Les recettes budgtaires au service du rquilibrage Par quels canaux les recettes fiscales ont elles eu une incidence sur le rquilibrage budgtaire? Rpondre cette question revient sinterroger sur la manire dont la fiscalit a rpondu ou non aux exigences budgtaires.

Ce dernier chiffre aurait t plus faible sil ny avait pas une hausse de ces dpenses en 2001, atteignant 1,3% du PIB, en relation avec lintervention de lEtat pour stabiliser les prix intrieurs des produits ptroliers en liaison avec lenvole du cours de ptrole brut sur le march international 56 Banque Mondiale (1994) , Dpenses publiques : problmatiques et perspectives p13. 57 M. El Mataoui , Structure des dpenses publiques au Maroc in Repres et perspectives n3 Automne2002, p 40.55

A lexprience, une politique budgtaire qui cherche rquilibrer le budget en augmentant les recettes fiscales par llimination des exemptions, lamlioration de ladministration de limpt et la rduction de la fraude fiscale, risque moins de stopper leffort de lassainissement et permet une rduction plus durable du dficit. Or, au Maroc durant les priodes dajustement et post-ajustement et en dpit de la rforme fiscale et des diffrents amnagements fiscaux apportes par les diffrentes lois de finances, on constate une stabilisation des recettes fiscales autour de 22,1% du PIB avec un reprofilage dans le sens du renforcement de la part des impts directs dans le PIB, qui reprsentent respectivement pour les priodes 1980-1989 1990-1995 et 1996 - 2003 en moyenne 4,8% 6% et 7,2% du PIB, et la stabilisation de celle des impts indirects autour de 10,3% . Ce constat ressort aussi de lexamen des variations annuelles des recettes fiscales 58 et de la structure des recettes fiscales. De 1980 2003, alors que la part des impts directs dans les recettes fiscales affiche un gain de 8,2 points, celle des impts indirects (hors TIC sur le ptrole) sest contente dun gain de 1 ,9 points en pourcentage. En termes de PIB, ces impts ont reprsent 8,2% en 2004 contre 7,3% en 2001 et une moyenne de 7,8% en 2001-2004, dpassant ainsi les rentres au titre des impts indirects (REF 06). 59 La hausse en valeur des recettes fiscales simpute essentiellement la contribution notable des taxes de compensation, il sagit notamment : - Du PFI qui a contribu lamlioration des recettes fiscales pour reprsenter 10,9 % des recettes fiscales et 2,4% du PIB durant la priode 1990-1995 - pour la 1986 1996 les gains issus de lexcdent ptrolier ont reprsent en moyenne 1,5% du PIB soit une moyenne sur la mme priode denviron 7% des recettes fiscales. - Des TIC sur le ptrole qui reprsentent en moyenne durant la priode 1996-2003 11,4% des recettes fiscales soit 2,5 % du PIB contre 2,1%(0,4 % du PIB) entre 1980 et 1989 et 5,1% entre 1990 et 1995(1,1% du PIB). - Au titre lexercice budgtaire 98-99 les recettes exceptionnelles ont reprsent 4,5% des recettes fiscales soit 1% du PIB

Les impts directs affichent une variation annuelle moyenne durant la priode 1996-2003 de lordre de 9,4%, contre 4,5% pour les impts indirects 59 (REF 06).58

Le souci du rquilibrage budgtaire a produit un systme fiscal charg de nombreuses imperfections gnrales et spcifiques, assez loign des normes internationales en la matire de simplicit, defficacit et dquit. 2.3 Les lments prcurseurs du changement Lessentiel de ce point sera donc consacr aux efforts consacrs par les autorits budgtaires pour desserrer la contrainte budgtaire. Ces efforts concernent : le domaine de la gestion de la dette publique qui est le point focal de plusieurs facteurs dterminants pour la croissance. les rformes institutionnelles favorisant une bonne gestion publique pour la ralisation dune croissance soutenue. 2. 3 .1 Les lments du changement au niveau de la dette En sortant du cycle du rchelonnement en 1992 et face un contexte caractris par laccs limit aux marchs financiers, lconomie marocaine devait dissiper les doutes sur la Soutenabilit de sa dette publique. Au cours de la priode 1993-2002, les finances publiques ont t principalement orientes vers la rduction du niveau de la dette extrieure ce qui sest traduit par dimportants transferts nets au profit de ltranger. Cette rigidit sest aggrave surtout avec le dmarrage du remboursement des dettes rchelonnes partir de 1999 pour celles du club de Londres et du cinquime accord avec le club de Paris et partir de 2001 pour celles du sixime accord avec le club de Paris. Cette pression a pouss les autorits budgtaires laborer une stratgie de remboursement couple avec une gestion active de la dette extrieure dont les rsultats se sont rvls concluants notamment en matire de crdibilit. En effet, lencours au PIB (le taux dendettement extrieur est revenu, en moyenne, de 74,2% de priode 1990 1995 46,3% pour la priode 1996-2003 60 . fin 2004, l'encours de dette extrieure du trsor reprsente 15,9% du PIB contre 40,6% fin 97. Ce taux par rapport aux recettes courantes de la balance des paiements est revenu de 84% en 2000 37% en 2004.Encours de a dette extrieure en millions de DH et en % du PIB.Encours total En millions 164902 168995 165796 172457 193554 % PIB 90,8 87,1 77,9 71,2 79,4 Dette du trsor En millions 119730 122771 111127 120253 140925 % PIB 65,9 63,3 52,2 49,6 57,8 Dette garantie En millions 45172 46224 54669 52204 52629 % PIB 24,9 23,8 25,7 21,5 21,6

1988 1989 1990 1991 199260

Concernant la catgorie dette du trsor et celle de la dette garantie, ces ratios expriment la mme tendance soit respectivement 52% et 31,6% pour la premire catgorie et 22,2% puis 14,6% pour la seconde

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 90-95 96-2003

201383 195308 191933 188124 184571 180181 177441 170901 163654 142100 126000 115200

80,8 69,9 68,1 58,9 58,0 52,1 51,4 48,3 42,7 34,6 30,1 26,1 74,2 46,3

144097 136316 131997 131038 129333 125039 124099 119280 110889 92649 78900 70500

57,8 48,8 46,9 41,0 40,6 36,3 35,9 33,7 29,0 22,6 18.9 15.9 52,0 31,6

57286 58992 59936 57086 55238 54342 53434 51621 52765 49451 47100 44700

23,0 21,1 21,3 17,9 17,4 15,8 15,5 14,6 13,8 12,0 11.2 10.2 22,2 14,6

En consquence, les flux nets de la dette directe du trsor (entre 1992 et 2002) Ont dpass 1,5 Milliards De $Us Par An 61 . En 2004, Les sorties nettes au titre de la dette extrieure se sont tablies 6,5 milliards de dirhams au lieu de 8,7 milliards en 2003 et 11,2 milliards en 2002. Le repli des flux nets ngatifs en 2003 sexplique dune part par limportance des concours extrieurs dont a bnfici le Trsor soit 8,4 milliards de dirhams, dont 400 millions (4,3 milliards DH) ont t mobiliss en juillet 2003 sur le march financier international 62 . Et dautre part par les paiements effectus au titre du capital de la dette extrieure pour un montant de 17,2 milliards, y compris les remboursements par anticipation dun montant de 41761

9Mds en moyenne de 2000 2002. 11,2 milliards de DH en 2002 contre seulement 3,8 milliards de DH en 1998. 62 Cette mission obligataire effectue sur le MFI ayant servi au remboursement par anticipation de dettes onreuses l'gard de la Banque africaine de dveloppement et de la Banque islamique de dveloppement. Les autres prts ont t accords essentiellement par la Banque internationale pour la reconstruction et le dveloppement, la Banque africaine de dveloppement, le Fonds montaire arabe et la France pour soutenir les rformes structurelles et financer le programme de dveloppement de l'infrastructure de l'information ainsi que certains projets d'investissement.

millions $US au titre de la dette onreuse et le remboursement du crdit syndiqu de 200 millions $US contract en 1998. Ces deux oprations exceptionnelles et la baisse des tirages mobiliss par le secteur public au titre des projets dinvestissement expliquent lamlioration de lindicateur du flux net en faveur de lextrieur en 2004. Pour accompagner cette rapide progression des remboursements. Le Trsor a mis en place une politique de gestion active de la dette qui a permis de traiter de 1996 2005 prs de 50 milliards DH. La gestion active de la dette extrieure, tout en tant concluante, reste insuffisante pour compenser laccroissement en boule de neige du stock de la dette intrieure. Le financement extrieur ne constitue plus une source principale de financement de lEtat. Lendettement intrieur a relay ce financement. Laccroissement du poids de la dette intrieure est le rsultat de la conjugaison de plusieurs facteurs dont notamment la persistance du dficit budgtaire et les financements extrieurs qui depuis 1994 se soldent par des flux nets ngatifs importants. De 1980 2004 63 , lencours de la dette intrieure du trsor sest accru en moyenne annuelle de 14,1%, passant ainsi de 10,1 milliards 224,1milliards de dirhams. Rapport au PIB, lencours de la dette intrieure est pass de prs de 23,8% du PIB en 1988 (24% en1991) 50 ,7% en 2004 64 soit une moyenne de 48% de 1996 2004 contre 28,9% de 1989 1995. 65

63 64

DPEG (Avril 2003)Tableau de bord des finances publiques, pages3, 4 et5. Selon le REF 06 P 127 cest 56% en 2004 et 56,7% en 2005 Soit une progression denviron 32,2 points 65 DTFE(2002): Rapport sur lvolution de la dette intrieure en 2002. in www.mfie.gov.ma.

Evolution des souscriptions et des remboursements

En milliards de dirhams

100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 1 998 1 999 2 000 2 001 50,8 39,6 36,7 51,5 46,5 38,8Souscriptions Remboursements

94,8 79,2 74,7 74,5 69,5 54,5 48,2 82,1

2 002

2 003

2 004

Le ratio des intrts de la dette au PIB 66 qui tait de lordre de 1,7% entre 1980 et 1989 est pass 2,6% de 1990 1995 et 3,2% pour la priode 1996 -2003. En 2004, le service de la dette intrieure a absorb 14,5% des recettes ordinaires contre respectivement 3,6% et 10,94% en 1980 et 1994. S2 2000 15,3% 2001 2002 2003 2004

Intrts dette 11,1% 13,8% 13,3% 14,5% intrieure/ Recettes ordinaires Source REF 2006 et DTFE Au titre de lexercice budgtaire 2006 67 , les intrts sur la dette extrieure connatraient une hausse de 13,5% et ceux relatifs la dette intrieure sapprcieraient de 7%. La dcennie quatre vingt et le dbut de la dcennie quatre vingt dix, lendettement intrieur du trsor 68 tait caractris par le poids des chances courtes soit plus de 52% jusquen 1990. Cette structure volue actuellement dans le sens de la rduction de la part de la dette court terme. Celle-ci sest situe en 2004 20% au profit dune hausse de celles du moyen et long termes qui ont atteint respectivement 49% et 32%. La dure de vie moyenne de la dette intrieure qui a subi les effets de la perturbation du march montaire entre 2000 et 2003 a pu gagner une anne entre 2003 et 2004 (4 ans et 9mois en 2004 contre 3 ans et 9mois). Cette forte concentration dans chances moyennes et longues absorbe une grande part des ressources stables ou longues du systme bancaire au dtriment des crdits linvestissement

Une grande partie de la dette publique intrieure est suivie dans les comptes hors budget. Il en rsulte que lamortissement de cette dette doit tre assur par des ressources non budgtaires. Par contre pour la dette intrieure long terme, les comptes hors budget ne sont quun cadre comptable de suivi financier qui assure limputation des emprunts contradictoirement avec le budget. Le budget gnral reoit donc les ralisations annuelles y affrentes et supporte le remboursement du principal. Les charges dintrts et de commissions tant, dans ce cas comme dans celui des emprunts moyen et long terme, imputes au budget gnral. Les intrts de la dette publique seraient de lordre de 18,8 milliards de dirhams, soit 3,8% du PIB en 2006 en hausse de 7,9% par rapport leur niveau de lexercice 2005 actualis. Aprs la baisse tendancielle observe depuis les cinq dernires annes, ils renouent avec leur niveau atteint en 2001, en rapport avec laccroissement du taux dendettement en 2005 imputable en plus de la dgradation du dficit budgtaire la rgularisation de la dette de lEtat lgard de la Caisse Marocaine de la Retraite. 68 A.BOUAMI Le march dadjudication des valeurs du trsor comme principale source de financement in actes du colloque : Le secteur financier marocain : bilan et perspectives 13 et 14 mars 1998,p 119.67

66

1980 1982 1964 1986 1988 1990 1992 1994 2003 2004

Part du CT en % 43,35% 50,79% 66,42% 65,84% 55,32% 53,34% 46,41% 39,6% 29% 20%%

Part du LMT en % 54,65% 49,21% 33,58% 34,16% 44,68% 46,66% 53,59% 60,40% 71% 80%

Au milieu de la dcennie quatre vingt dix, la dette dtenue par le systme bancaire tait importante et reprsentait quelque 59% de la dette intrieure totale. En 2004 elle ne reprsente plus que 32% . Le reliquat est constitu de diverses composantes regroupes, gnralement sus le vocable ressources non bancaires. Il sagit des souscriptions des ex OFS dune part, et de celles du secteur priv non financier dautre part. La structure de la composante non bancaire a connu une volution significative au cours des dernires annes. Ainsi on constate que la part des titres dtenus par le secteur priv non financier dans la dette totale na cess daugmenter au dtriment de celles des organismes financiers spcialiss (OFS). Cette dernire 69 qui reprsentait 14,2% de la dette intrieure totale en 1980 a vu sa part rgresser 10% en 1986 et seulement 8% en 1994. La part du secteur priv non financier qui na t que de 24 ,9% en 1980 est passe 26,7% en en 1986 puis 32% en 1994. Ce secteur est constitu actuellement par des compagnies dassurance, les OPCVM et autres 70 . Il dtient, en 2004, 68% de la dette intrieure reparti comme suit :

69 70

Les principaux dtenteurs deffets publics parmi les OFS taient la CDG, la BNDE, la CNCA et le CIH Il tait constitu par des compagnies dassurance, des particuliers et des tablissements publics

Rpartition de lencours par type de crancier

40% 30% 20% 10% 0%

36%

32%

29%

32% 20%

2003 200418% 16%

16%

Evolution de la dure de vie moyenne

En annes

Dette bancaire Comp. d'assur.

OPCVM

Autres

Lencours par catgories de cranciers en % de la dette intrieure Part en % Dc-2 DcDc-2 Dc001 2002 003 2004 41% 39% 36 32 Banques (*) 25% 29 32 Cie d'assurances 22% 14% 19% 18 20 OPCVM 11% 10% 11 11 CDG 12% 7% 5 5 Autres Total 100% 100% 100% 100%

Alors quau au dbut des annes quatre vingt dix, la situation et les conditions de lendettement du trsor 71 taient caractrises par le poids des chances courtes soit plus de 50% jusquen 1992, limportance des emplois obligatoires des banques (soit 45% en 1990 contre seulement 6% en 1997) et la prdominance de la dette non ngociable.(la part de la dette ngociable est passe de 48%en 1993 69 % en 1997), laccroissement de lencours de la dette intrieure au niveau de la mme priode 72 sest accompagn dun recours massif au compartiment des adjudications qui sest accru denviron 30% en moyenne

A.BOUAMI Le march dadjudication des valeurs du trsor comme principale source de financement in actes du colloque : Le secteur financier marocain : bilan et perspectives 13 et 14 mars 1998,p 119. 72 DTFE (1 Mars 2002)de la dette intrieure en 2001 .

71

annuelle et dont la part dans lendettement intrieur 73 est pass de 24% en 1995 96% en 2004 . Tableau: Encours des adjudications et Part dans lencours total de 1995 2004 Encours des adjudications 24 545 42 085 58 276 72 270 94 573 116 359 143 075 169 917 197 100 214 825 Part dans lencours total 24% 38% 48% 55% 69% 78% 81% 8