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Publié par Les Amis de Saint-Benoît-du-Lac inc. Été 2016 N o 128 3 $ INCLUS DANS LA COTISATION

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Ce n’est ni à Jérusalem, ni à Rome, ni dans quelque centre de pèlerinage qu’il faut aller pour méditer, s’intérioriser, formuler ses demandes ou adorer. C’est tout près de nous, tout autour de soi et

dans l’intime de notre cœur que nous pouvons et devrions à tout moment nous placer en présence de Dieu. Et cette présence a pour nom désormais : Jésus-Christ Vivant. Il est vivant d’une vie humaine comme la nôtre, mais maintenant transformée, conservant en elle toutes les caractéristiques, les valeurs et les bienfaits de notre nature physique, mais libérée de toutes ses contraintes et limites.

Oui, cette présence est toute proche, mais pour la retrouver, et se retrouver soi-même, il est souvent utile, même nécessaire de rompre avec le quotidien. De tout temps, semble-t-il, et dans toutes les religions, on a senti ce besoin de se déplacer vers des lieux de plus grande présence. Et de fait dans l’histoire même du christianisme, la puissance et les effets de la compassion miséricordieuse divine ont voulu se manifester avec prédilection en certains lieux choisis, ce qui a motivé des foules de chrétiens transformés en pèlerins.

Les monastères eux-mêmes, de par le monde, attirent également leurs lots de pèlerins et de retraitants. Dans un centre de pèlerinage, c’est la présence elle-même des pèlerins pour ainsi dire qui donne vie au milieu. Dans les monastères par contre, les visiteurs et les retraitants y retrouvent une communauté d’hommes ou de femmes

qui y vivent en permanence et qui rendent le milieu vivant et accueillant.

Cette communauté priante de moines ou de moniales et son silence marque et façonne le milieu et y crée cette ambiance de paix, de calme et d’intériorité qui impressionne tant le visiteur. Le voyageur ou le touriste qui y arrive, même sans motivation religieuse spéciale, y découvre souvent et ressent cet espace différent qui incite à entrer dans quelque chose d’autre que la vie courante.

Le but du moine, c’est sa relation à Dieu. Mais l’authenticité de cette relation le conduit nécessairement à l’ouverture à l’autre, au témoignage et à l’accueil.

Les Amis de Saint-Benoît-du-LacSaint-Benoît-du-Lac (Québec) J0B 2M0

Tél. : 819-843-4080 Fax : 819-868-1861Courriel : [email protected] Internet : http://amissbl.weebly.com/

---------------------

Présidente généraleMonique Bourassa

Vice-présidentYvan Cloutier

TrésorierJules Larivière

SecrétaireThérèse Cloutier

Présidente (ex officio)Louise Rankin

Responsable du bulletin Un Nouvel AmiMarielle Chicoine

Responsable du site WEBThérèse Cloutier

Conseiller monastiqueDom Dominique Minier

Les présidents ou responsables régionauxAndré Couture, Acton ValeLaurent Bilodeau, Saguenay-Lac Saint-JeanLouise Drapeau, DrummondvilleLouise Fiset Du Plessis, Rive-SudMireille Galipeau, QuébecMarie-Andrée Houde-Beaudoin, Bois-FrancsJules Larivière, OutaouaisRené Lupien, MauricieFrançois McCauley, SherbrookeDavid Pagé, MontréalJean Poitras, AsbestrieJean-Guy Toussaint, Kamouraska-L’Islet-Montmagny---------------------Comité de rédactionAndrée CastonguayJules LarivièreFrançois McCauleyLuc Lamontagne, o.s.b.Dominique Minier, o.s.b.Yvan Cloutier, directeur ---------------------GraphismeNicole Ouellet ---------------------CollaborationJacques Côté, o.s.b (photographies)---------------------- Dépôt légalBibliothèque et Archives nationales du QuébecBibliothèque et Archives Canada ISSN : 0826-3884---------------------Postes Canada - Port payé à SherbrookePoste-publications - Enregistrement no 10748No de convention: #40019867

Mot de la présidente

La Règle de saint Benoît, une inspiration pour tous

Chères Amies et chers Amis,

Plusieurs d’entre vous attendent avec impatien-ce leur revue L’Ami-de-Saint-Benoît et avec raison ! Elle est tellement enrichissante et inspirante. Je profite d’ailleurs de l’occasion pour re-mercier et féliciter tout le personnel de rédaction, les collaborateurs et la graphiste pour le travail admirable qu’ils réalisent d’une revue à l’autre.

Quelle belle initiative, cette fois-ci, de nous proposer une réflexion sur la spiritualité bénédictine !

Nous qui fréquentons l’Abbaye savons que c’est le meilleur refuge pour notre besoin de paix et de recueillement parce que cette vie monasti-que se nourrit chaque jour à la Source divine, donne à la vie sa véritable valeur et se reflète sur tous ceux qui s’y arrêtent.

Saint Benoît a transmis dans sa Règle une mystique de vie qui doit ins-pirer non seulement les moines, mais aussi tous les laïcs à la recherche de sens et d’approfondissement de leur vie d’intériorité. C’est pourquoi, au fil de ces pages, des témoins ont l’occasion de nous ramener à des points essentiels, sans oublier notre tâche humaine.

Notre pape François, inspiré d’Ésaïe (40,31), nous rappelle que : « si le don de soi est sincère, généreux et joyeux, le Christ fait de nous des êtres neufs, aussi vieux que nous soyons ». Voilà l’importance de se lais-ser surprendre par l’Esprit, le même qui a inspiré saint Benoît.

Je vous souhaite de beaux moments de réflexion et j’espère que nous nous retrouverons nombreux et joyeux pour célébrer avec nos frères moines, le 11 juillet prochain.

DOM DOMINIQUE MINIER O.S.B.conseiller monastique

En couvertures...Photographies:Dom Jacques Côté

Mot de l’animateur spirituel

L’accueil

MONIQUE BOURASSAprésidente

SOMMAIRE – No 128

Mot de l’animateur spirituel ..................................... 2Mot de la présidente .................................................. 3Chronique de l’Abbaye ...........................................4-6Fête de saint Benoît .................................................... 7Funérailles du Père Langlois ..................................8-9Spiritualité bénédictine et vie quotidienne ....10-23Boutique de l’Abbaye ......................................... 24-25Projet Conakry .......................................................... 26Forum Amitié 2016 ................................................... 27Lectures bénédictines ........................................ 28-29

La vie de l’association :Québec: Montée 2016 ....................................... 29

Avis de convocation et Boutique de l’Abbaye ....30Pensées et nécrologie .............................................. 31

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Chronique de l’AbbayeOctobre 2015 à mars 2016

Lundi 5 octobre: Visite du Père Stan Rougier, écrivain prolifique, conférencier, anima-teur de retraites. En récréation après le souper, il aborde dif-férents sujets tirés de sa vaste expérience de tous les milieux et sur tous les continents.

Vendredi 9 octobre : Le Père Abbé accompagné du Fr. Morissette se rend à l’abbaye Sainte-Marie-des-Deux-Mon-tagnes pour l’ordination diaco-nale du Fr. Michel Houde, o.s.b., par Mgr Pierre Morissette, évêque de Saint-Jérôme.

17-18 octobre : Le Forum-Amitié des Amis de St-Benoît-du-Lac se tient à la Maison de la Madone au Cap-de-la-Madeleine. Quelles familles dans quelle Église ? Telle est la question à laquelle s’attachent à répondre les deux personnes-ressources : le P. Maxime Allard, dominicain, et Madame Élaine Champagne

Samedi 17 octobre : Le Père Abbé procède à quelques remanie-ments dans la distribution des char-ges : le P. Carette est nommé biblio-thécaire assisté du P. Hubert, Dom Garneau leur sera adjoint ultérieure-ment. Les PP. Minier et Garand : hôte-liers. Le Fr. Morissette : directeur de la cidrerie. Le P. Gagné : hôtelier des moines de passage.

Mardi 27 octobre : Présence de quatre étudiants-cinéastes de l’UQAM. Pour illustrer leur thème de réflexion : Prière et travail. Ils filme-ront quelques séquences à la froma-gerie et à la cidrerie.

Du 5 au 8 novembre : Le Fr. Flageole prend part dans le cadre de l’Année de la vie consacrée à la Ren-contre des Benjamins de la vie consa-crée au Cap-de-la-Madeleine.

Vendredi 6 novembre : L’abbé Jean Desclos de Sherbrooke, théologien et curé de la paroisse St-Charles-Garnier, nous donne la première d’une série de confé-rences hebdomadaires qui s’échelonneront jusqu’au 18 décembre. Il a choisi comme thème général : la Rencontre des religions.

Mercredi 11 novembre : Un projet de « développement touristi-que » est à l’étude. M. Charles Dorion, directeur des ressources humaines, nous explique en quoi il consistera et Mme Luce Dessureault, qui en sera l’agente principale, ajoute un complé-ment d’information. Ce projet audio-visuel (« scénographie ») a pour but de fournir aux nombreux visiteurs et touristes, surtout l’été et le début de l’automne, les renseignements qui rendront leur passage plus profitable.

Mardi 17 novembre : Les spé-cialistes de la firme Les Ateliers Architecture commencent l’inspec-tion extérieure des bâtiments pour vérifier l’état de conservation de la maçonnerie, des toitures et du fenes-trage. Aujourd’hui ils font l’inspection de l’hôtellerie puis ce sera le tour du

monastère et de l’église. Le mo-nastère date de 1941, l’hôtellerie de 1962 et l’église de 1994.

29 novembre 1er diman-che de l’Avent : Le Père Abbé participe à Montréal à l’hommage qui est rendu à M. Bernard Lagacé, éminent orga-niste et professeur, par les élèves qu’il a formés au cours de sa lon-gue carrière. L’événement se dé-roule à l’Oratoire Saint-Joseph.

Lundi 30 nov. : Trois de nos fromages (Fontina, Frère Jacques et Le Moutier) ont été primés lors de la 88ième édition du British Empire Cheese Show qui se tenait à Belleville, ON.

Jeudi 3 dé-c e m b r e : Départ du P. Côté pour Rome. À la de-mande du Père Abbé de Saint-Paul-hors-les-Murs, il sera du groupe des con f e s s eu r s qui seront à la disposition des pèlerins pendant une partie de l’Année jubilaire de la Miséricorde.

Mercredi 9 décembre : Le Dr Mario Wilhelmy vient administrer le vaccin antigrippal. Il succède au Dr Claude Gravel comme médecin de la communauté.

Lundi 21 décembre : M. Michel Lapierre, notre por-tier bénévole depuis la mi-octobre 2014, sera absent les six prochaines semaines. Il en passera quatre au Japon d’où son épouse est originaire.

Vendredi 25 décembre : Un Noël sans neige, voilà qui ne s’était pas vu depuis bien des années ! Bonne assis-tance à la Messe du jour ainsi qu’à la Messe de minuit sans toutefois que la nef soit remplie.

Mardi 29 décembre : Le Père Abbé, le P. Sous-Prieur et Dom Garneau vont assister aux funérailles de la mère du P. Blanchet à Québec.

Vendredi 1er janvier : Notre communauté, en ce début de l’année 2016, compte 37 moines : 24 prêtres et 13 non-prêtres (dont deux diacres). Tous profès solennels. – Après Laudes, au chapitre, le Père Abbé donne sa béné-diction à la communauté suivie de l’échange des vœux de Nouvel An. - Comme les années passées, le repas du soir,

toujours fort animé, est pris dans la salle de récréation puis a lieu la traditionnelle veillée récréative. La journée se termine par le chant des Complies à 20h40.

Vendredi 15 janvier : Fête des saints Maur et Placide. Le Père Maître (P. Choquette) pré-side l’Eucharistie. L’absence de novices oblige à simplifier les rites qui étaient traditionnels dans les années fastes.

Lundi 1er février : D’impor-tants travaux, de plomberie sur-tout, débutent aujourd’hui dans les cinq chambres de l’étage du cloître (aile Est).

Lundi 8 février : De 19 à 20h, M. Pierre Laporte, biologiste de formation et ami de la commu-nauté, présente et commente un ensemble de photos de la faune de Madagascar où il a fait un séjour d’études.

9 février Mardi gras : En après-midi, présentation à la salle de récréation d’un film de Léa

Pool : La passion d’Augustine.

Dimanche 14 février : À 19h au chapitre ouver-ture de notre retraite annuelle. Elle nous est prêchée (pour la deuxième fois) par le Père Michel Gourgues, o.p., bibliste reconnu, auteur de plusieurs livres et professeur au « Collège univers ita ire dominicain » d’Ottawa. Le thème général de ses 13 en-tretiens porte comme titre : N’ai-je pas vu le Seigneur ? Une lecture m é d i t a t i v e de quelques r e n c o n t r e s avec Jésus. La façon vivante et captivante de présenter ces rencontres et le contenu spirituel qui en est dégagé ont été particuliè-rement appré-ciés.

Dom André Laberge et le Père Stan Rougier

Abbé Jean Desclos

« Saint Benoît » Basi-lique papale de Saint-Paul-hors-les-Murs

Dom Jacques Côté

Père Michel Gourgues, o.p.

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Mardi 16 février : De 6h30 à 9h interruption, pour des raisons techniques, du courant électrique à l’hôtelle-rie et du réseau de pagettes.

Mercredi 2 mars : Nous apprenons le décès du Père Benoît Lacroix, o.p., à l’âge de cent ans. Grand ami de l’ab-baye, il avait prêché la retraite en 1987. À deux reprises il avait participé comme personne- ressource au Forum-Amitié des Amis de SBL. Le Père Abbé, le P. Bolduc et le Fr. Lamontagne seront présents le 10 prochain à ses funé-railles au couvent Saint-Albert-le-Grand à Montréal. À l’hôtellerie, début de la rénovation (plomberie, peinture, carrelage) de toutes les chambres. Ce travail se poursui-vra pendant plusieurs mois.

Vendredi 4 mars : Au réfectoire, hier et aujourd’hui, lecture d’un excellent article de M. Guy Laperrière intitulé Le P. Benoît Lacroix, o.p., homme d’ouverture. Cet article a été publié dans L’Agora. M. Laperrière est professeur émérite d’histoire à l’Université de Sherbrooke.

Les responsables de la bibliothèque procèdent à une mise à jour opérationnelle en ce qui a trait aux fiches de prêt, à la classification, au rangement des livres, etc. Désormais le prêt des livres et leur enregistrement seront faits grâce à un nouvel ordinateur qui a été programmé pour cette fonction, entre autres, par le P. Delorme.

Lundi 7 mars : À la récréation du soir, l’abbé Claude Hamelin est invité à rencontrer la communauté. Nommé évêque auxiliaire de Saint-Jean-Longueuil, il fait à l’hôtel-lerie sa retraite préparatoire à l’ordination épiscopale qui aura lieu le 18 mars.

Jeudi 10 mars : Le P. Abbé nomme le Fr. Ménard cham-brier.

Lundi 21 mars : À la suite de l’inspection de nos bâti-ments, M. Rémi Petit, l’architecte qui en assurait la direc-tion a rédigé un rapport (« carnet de santé ») qui est présenté à la communauté à 16h00. Il est illustré de nom-breuses photos qui permettent de mesurer l’ampleur des réparations qui devront être effectuées par étapes dans un avenir plus ou moins proche.

Mardi 22 mars : À 16h00, le P. Cellérier (P. Giguère) et le Fr. Flageole font le point sur la question de la froma-gerie. Une étude demandée à une firme spécialisée est en cours de préparation. Déjà on prévoit certains travaux dont la nécessité s’impose : réaménagement des locaux, agrandissement, modernisation partielle de l’équipement, etc. La mise aux normes de la Régie du bâtiment sera évi-demment respectée et les coûts ne devront pas excéder les ressources financières disponibles.

Samedi saint 26 mars : La bénédiction du feu nou-veau et la Vigile pascale (21h à 23h20) se sont déroulées selon les rites liturgiques habituels dans une ambiance de recueillement. Le Fr. Morissette, diacre, a chanté l’Exsultet.

Dimanche de Pâques 27 mars : Assistance nom-breuse à la Messe de 11h00. La nef est remplie et une partie du jubé.

Mercredi de Pâques 30 mars : Le Père Yves Langlois décède à l’âge de 93 ans. Montréalais d’origine, il était entré dans notre monastère en 1944. Depuis six ans il souffrait de la maladie d’Alzheimer. Au cours de sa longue vie, il s’est dévoué surtout comme bibliothécaire, charge qu’il a remplie pendant plus de quarante ans. Ses funérailles auront lieu le 2 avril.

Bernard Ollivier, Longue marche. Traverser l’Anatolie. Phébus, 2000.

Françoise Deroy-Pineau, Lorraine Caza, femme de prière, femme d’action. Médiaspaul, 2015.

Gavan Daws, Nous autres lépreux. Le Père Damien de Molokaï (1840-1889). Éd. Nouvelle Cité, 1984.

Jean Moshen Fahmy, Chrétien d’Orient. Le courage et la foi. Mediaspaul, 2015.

Jean-Marie Barreau, François et la miséricorde. Médiaspaul, 2015.

Émile Bégin, François de Laval. PUL, 1959.

LIVRES LUS AU RÉFECTOIRE

Les billets seront vendus au prix de 20$ et ils seront en vente auprès des présidents des régions ou au secrétariat :

9h30 : Assemblée générale de l’Association des Amis de Saint-Benoît.

11h00 : Messe solennelle présidée par le R.P. Dom André Laberge, Abbé

12h00 : Cocktail de l’amitié.

12h30 : Lunch.

14h00 : Orgue en fête avec Dom Richard Gagné

Orgue en fête avec Dom Richard Gagné

Venez découvrir l’orgue et entrez dans la fête…

Dom Richard Gagné est présentement maî-tre de chœur et or-ganiste à l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac. Il

est reconnu pour ses enregistrements, ses con-certs et, en particulier, pour ses talents d’improvisateur.

Il a à cœur de rejoindre un plus vaste public et de faire découvrir et aimer l’orgue. Il aime à faire entendre à l’orgue des œuvres qui font partie d’un répertoire plus élargi : œuvres pour tous genres de formations, d’époques et d’auteurs différents.

Fête de saint Benoît11 JUILLET 2016

[email protected] (819) 580-3449

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Funérailles du Père Yves Langlois osbSamedi 2 avril 2016

Homélie prononcée par R.P. Dom André Laberge, Abbé

Sagesse 2, 23 ; 3, 1-6. 9

Romains 8, 18-23

Jean 11, 17-27

Mercredi de cette semaine, vers 16h45, au moment où nous nous apprêtions à chanter Vêpres, notre Père Lan-glois remettait sa vie entre les mains de Dieu. Il entrait dans la lumière sans déclin après une longue existence et après avoir connu des années d’épreuves de santé qu’il n’avait jamais connues auparavant si ce n’est une fois par-venu dans le grand âge.

Durant les six dernières années, je n’ai pas souvenir de l’avoir entendu se plaindre de la perte progressive de son autonomie. Dieu sait si l’autonomie était une valeur im-portante à ses yeux. C’est au cours de l’octave de Pâques que le Seigneur est venu le cueillir comme un fruit mûr après presque 70 ans de profession monastique. Depuis quatre ans, il vivait dans le CHSLD-Memphrémagog où il a reçu d’excellents soins. Cette vie hors du monastère lui a sûrement été pénible. Mais lui qui avait toujours mis sa confiance dans le Seigneur, avait compris que le Seigneur lui demandait ce sacrifice. Comme l’or au feu du creuset (cf. Sg 2, 6), notre Père Langlois a vécu cette longue épreuve comme une lente préparation que le Seigneur accomplis-sait en lui avant de lui accorder pour toujours grâce et mi-séricorde, ainsi que le disait la première lecture (cf. Sg 2, 9).

Dans la foi, nous croyons qu’il est maintenant entré dans « la gloire des enfants de Dieu » (Rm 8, 21) et qu’il porte désormais un autre regard sur les dernières années de sa vie ici-bas. Maintenant, il peut mesurer combien l’apôtre Paul avait raison d’écrire aux chrétiens de Rome : « J’es-time qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souf-frances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous » (Rm 8, 18). Lui qui a toujours été sensi-ble à la beauté, à la peinture, aux arts plastiques en général, il découvre enfin cette Beauté suprême à laquelle il avait voué sa vie le 23 avril 1946.

Dom Yves Langlois est né à Montréal le 21 janvier 1923 dans la paroisse de l’Immaculée Conception où il a été baptisé le surlendemain de sa naissance. Après ses études classiques aux collèges Sainte-Marie et Brébeuf de Mon-tréal, il est entré en notre monastère où il a fait sa premiè-re profession le 23 avril 1946 et sa profession solennelle le 23 avril 1949. Le 29 juin 1952, il a été ordonné prêtre à Montréal, dans l’église de son baptême, par le Cardinal Paul-Émile Léger. Très tôt au monastère, il a été appelé à remplir des tâches d’accompagnement auprès de ses frères moines. De 1957 à 1959, on lui a confié la fonction d’Assis-tant-Père Maître (ou Zélateur) des novices de chœur.

Puis de 1959 à 1964, il remplit la fonction de Père Maî-tre des Frères convers. En 1964-1965, il fit des études à l’École de Bibliothéconomie de l’Université de Montréal. Par la suite et pendant plus de quarante ans, il a mis ses compétences de bibliothécaire au service du monastère.

Sa contribution a été très importante. Je dirai même qu’elle a été majeure. Pen-dant des décennies, il a fait équipe avec le Père Martin Chamberlain. Et au fil des ans, une belle amitié s’est établie entre eux qui a sûre-ment donné de l’élan au travail souvent ardu qu’ils ont dû accomplir jour après jour. Plusieurs moines se souvien-dront longtemps des fines taquineries qu’ils avaient l’art de s’échanger de temps à autre. Ces deux passionnés de lecture auront contribué grandement à l’accroissement et à l’enrichissement de notre bibliothèque.

Pendant de longues années aussi, le Père Langlois a été un conseiller spirituel apprécié de nombreuses personnes. Son accueil cordial, son ouverture d’esprit disposaient les gens à se raconter, à se confier. En sa présence, on sentait qu’il allait comprendre, qu’il allait même deviner des cho-ses bien au-delà du non-dit.

Que de confidences il a reçues. Que de paroles de récon-fort il a su dire à ceux et celles qui venaient le consulter. Toujours, on sortait des entretiens qu’on avait avec lui, rassuré, confiant, encouragé. Toutes les personnes qui ont eu l’occasion de le rencontrer lors d’entretiens pastoraux à l’hôtellerie se souviendront de sa disponibilité. Il était généreux de son temps.

En communauté, il a été d’une présence et d’une régularité exemplaires. Tant que sa santé le lui a per-mis, il a été fidèle à l’office divin et à l’eucharistie. Ce n’est que quand il fut obligé d’occuper une cellule à l’in-firmerie et de se déplacer avec une marchette, qu’il fut moins présent à la vie com-munautaire.

S’il a été un conseiller apprécié auprès des gens qui venaient le rencontrer à l’hôtellerie, il n’a pas été moins proche de ses frères moines. Plusieurs l’ont eu comme confesseur pendant de longues années. Toujours, ils ont trouvé en lui un prêtre ouvert, compréhensif, un homme de miséricorde.

Il savait relativiser les problèmes sans les nier pour autant. Il savait surtout réconforter et s’il ne pouvait

apporter une réponse décisive à un problème délicat, il savait donner au moins une bonne parole, comme le conseille saint Benoît au cellérier (RB 31, 13).

En récréation, on appréciait sa présence. Il y venait avec sa joie de vivre. Il y apportait une teinte d’humour bien à lui. Ses nombreuses lectures, sa belle culture rendaient sa conversation agréable. Ses réparties, toujours à-pro-pos, ne s’écartaient jamais du respect que saint Benoît recommande aux moines d’avoir les uns envers les autres (RB 72, 4).

Dans le passage de l’Évangile que nous avons entendu, Jésus se présentait à la sœur de Lazare comme le maître de la vie. « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. » (Jn 11, 26). Cet-te conviction profonde, le Père Langlois la partageait avec Marthe. Au fond de son être, il y avait cette assurance : « C’est là une chose certaine : si nous mourons avec Lui, nous vivrons avec lui » (2 Tm 2, 11).

Ses derniers moments fu-rent paisibles. Les trois jours qui ont suivi le dimanche de Pâques, des moines se sont succédés à son chevet, jour et nuit, pour le soutenir au moment du « grand passa-ge ». Et c’est dans l’octave de la fête de Pâques, qu’il est parti.

Le Seigneur aura répondu à son souhait : « J’ai le désir de m’en aller et d’être avec le Christ » (Ph 1, 23). Mainte-nant il n’est plus dans la foi : il est dans la vision. Il est en possession de ce qui dépas-se tout désir.

Qu’il prie pour nous qui le confions ce matin au Sei-gneur que nous savons « riche en miséricorde ».

AMEN.

« Maintenant il n’est plus dans la foi : il est dans la vision. Il est en

possession de ce qui dépasse tout désir. »

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S piritualité bénédictine et vie quotidienne S piritualité bénédictine et vie quotidienne

La Règle de saint Benoit dans la vie d’un AbbéPROPOS RECUEILLIS PAR FRANÇOIS McCAULEY

Lors d’une entrevue au mois de mars dernier, le Révérend Père Dom André Laberge (élu en 2006) a bien voulu s’entretenir avec Yvan Cloutier et François McCauley de l’importance de la Règle dans sa vie de supérieur ayant la mission de guider ses moines sur la route de la perfection évangélique. Nous le remercions sincèrement pour son accueil et sa disponibilité.

Selon Dom Laberge, la Règle de saint Benoît est pour l’abbé autant que pour les autres moines – car l’abbé est d’abord un moine parmi ses frères – un repère essentiel pour la conduite de la vie, même dans ses aspects les plus terre-à-terre. C’est, pourrait-on dire un peu familière-ment, « le coffre à outils des moines. » Et, dans un monde éclaté et « surstimulé », elle est « un facteur d’unification de la personne et de communion entre les frères ». Au long des jours, trois fois par an, au réfectoire, la Règle est lue, chapitre après chapitre. Cela permet au moine de toujours se recentrer sur l’appel qu’il a reçu, afin de ne pas tomber dans la routine et l’habitude qui freinent la crois-sance humaine et spirituelle. La Règle est aussi commen-tée longuement aux novices durant leur formation et l’est périodiquement par l’abbé, lors des réunions capitulaires réunissant les moines. Si certains passages - par exemple, ceux qui parlent des punitions corporelles, compréhensi-bles dans le contexte culturel et social du 6e siècle – ont perdu leur pertinence, la majorité des chapitres conti-nuent d’orienter les moines dans leur engagement à la suite de Jésus. Selon les personnalités, les moments et les expériences, certains textes parleront plus que d’autres : chaque fois on découvre de quoi être relancé sur la route de la conversion du cœur.

Le chapitre de la Règle que Dom Laberge considère essen-tiel est constitué par le « Prologue », un « chef-d’œuvre d’équilibre, de sagesse et d’élévation spirituelle ». Les cha-pitres sur les responsabilités et les qualités de l’abbé, sur l’humilité, le silence, le travail, la révérence dans la prière, le soin des malades et des infirmes et sur les « officiers », c’est-à-dire sur les moines qui remplissent des fonctions

dans le monastère, sont aussi très importants. Ils concer-nent, en effet, tous les aspects d’une vie en communauté, tant dans ses dimensions spirituelles que dans celles de la vie quotidienne qui sont aussi des voies d’union à Dieu, de fidélité à sa vocation et de croissance dans la vertu.

Selon Dom Laberge, les chapitres portant sur l’abbé sont les plus « terrifiants » à commenter devant la commu-nauté. Car il faut accepter de remplir la fonction abbatiale en tenant compte de sa personnalité, de son tempéra-ment, de ses limites humaines autant que de ses forces, en sachant aussi prendre les irritants de la vie « avec des bémols » pour ne pas devenir un esprit inquiet, tour-menté, manquant de confiance en Dieu et dans les autres. Un perpétuel inquiet ou un hyperactif ferait un abbé bien malheureux !

Avec humour, Dom Laberge nous dit que « quand on est un jeune abbé (ou un jeune moine), on est plein d’idéal et aussi d’illusions » qui se frotteront bientôt avec la réa-lité, mais « qu’avec l’âge, l’expérience et l’entraînement de l’ascèse, on acquiert une sagesse » qui conduit à mieux « respecter les rythmes spirituels et les grâces particuliè-res et différentes des moines ». L’abbé est alors « moins porté à utiliser son autorité » : il préfère « proposer ». Les exigences de l’idéal demeurent mais ne sont plus pré-

sentées de la même manière à des hommes qui, par ailleurs, savent très bien à quoi ils se sont librement et définiti-vement engagés, après des années de vie commune, de prière et de réflexion. L’abbé doit être vigilant, attentif à ses moines, tout évitant de peser sur eux par un certain « dogmatisme », de la raideur et un manque de confian-ce. Il doit plutôt faire montre d’« une grande humanité », fuyant les excès dans tous les domaines, comme le disait Dom Guéranger, restaurateur de la vie monastique à So-lesmes. L’abbé n’est pas celui qui épie ses moines (Cf. RB 64, 16), ce que la Règle condamne, mais celui qui, vigilant, porte « un œil bienveillant » sur ceux-ci, sachant « qu’il faut gratter la rouille mais ne pas casser le vase », comme le recommande saint Benoît (Cf. RB 64, 12). L’abbé est celui qui veille sur les siens – donc qui a les yeux ouverts – pour les amener à grandir (chacun à son rythme et selon les talents que Dieu lui a donnés) dans la réalisation de leur vocation.

Dom Laberge nous confie que, lorsqu’il s’adresse aux moines sur les chapitres de la Règle concernant l’abbé, il préfère « lire des commentaires écrits par d’autres abbés » (certains, comme Guillaume Jedrzejczak ou Dom Jean-Pierre Longeat, ayant l’art de développer faci-lement leurs idées) et qu’alors il n’en parle pas tant « com-me un supérieur demandant l’obéissance » que « comme un moine soumis lui aussi à la Règle ». L’abbé a un rôle de pédagogue auprès des moi-nes qui lui sont confiés. Cela nécessite de garder une cer-taine distance : l’abbé doit donc accepter de vivre une certaine solitude. En même temps, il est celui qui écoute et accueille. Il doit être plus porté à rendre grâce pour

ce que l’Esprit fait de beau et de bien dans la vie des moines qu’à condamner. Dans certains cas, il lui faut trancher et décider, pour

le bien de tous ou de quelqu’un en particulier. L’abbé n’est pas d’abord un « gestionnaire ». Il n’est pas non plus un « petit camarade ». Il guide, décide et est appelé à être pour les siens une figure du Christ, le bon berger menant paître ses brebis, les défendant, pour les conduire à la ber-gerie, au Salut.

Dom Laberge nous dit ne pas avoir de passages particu-liers de la Règle dont il se ferait des mots d’ordre. Habi-tuellement, il se réfère à elle quand il lui faut prendre des décisions ou préciser des orientations. Il la vit au quoti-dien et en fait son guide. Par ailleurs, il lui arrive de se référer à certains passages de l’Écriture qui l’éclairent et lui rappellent « le salut des âmes qui lui sont confiées » (RB 2, 33). Un mot de l’Évangile le remet souvent sur le chemin de l’humilité : « Nous sommes des serviteurs inuti-les » (Luc 17, 10) ! Cela lui rappelle qu’il doit se considérer

uniquement « comme un instru-ment au service de ses frères ». Le beau verset du psaume 36 : « Mets ta joie dans le Seigneur et il comblera les désirs de ton cœur » (Ps 36, 4), lui permet de se recentrer sur l’essentiel de sa charge abbatiale. C’est comme si le Seigneur lui disait : « Rap-proche-toi de moi et je me rap-procherai de toi pour t’aider à discerner ce qui est le meilleur. »

Être serviteur de ce qui est meilleur, amener les moines – indi-viduellement et collectivement – à découvrir et à faire progresser ce qui est beau et bon en eux, c’est là le rôle d’un père abbé, « pour qu’en toutes choses Dieu soit glorifié » (RB 57, 9) et que sa communauté grandisse harmonieusement sous le regard bienveillant du Seigneur « dans la beauté de la paix ».

« L’abbé est celui qui veille sur les siens pour les

amener à grandir dans la réalisation de leur vocation. »

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Règle ne vont pas de soi dans le contexte actuel, je pense à l’humilité, à l’obéissance et à la clôture monastique.

LL - L’humilité est une valeur fondamentale, elle est le fruit d’un amour sincère. Par elle nous sont donnés le dé-tachement et cet espace intérieur si essentiel à la prière.

L’obéissance et la clôture monastique découlent du choix libre que nous avons fait de chercher Dieu. Cette obéis-sance procure une grande liberté face à nos vues trop limitées.

YC - Que répondre à une personne qui vous dirait que la vie monastique semble facile comparativement à la vie dans le monde. Les moines vivent dans un espace protégé?

LL – Nous sommes en effet privilégiés, car tout dans la vie monastique est centré sur la vie de prière. Nous avons l’espace et le silence néces-saires à une vie de contempla-

tion. La marche à la suite du Christ demande beaucoup. Tout quitter « maison, frères, sœurs, père, mère, enfants ou champs ». C’est là une exigence si grande que le jeu-ne homme riche de l’Évangile, qui déjà marchait sur la bonne voie, se trouve incapable de renoncer à ses gran-des richesses. Les renoncements sont donc nombreux ; certains sont même de profonds deuils à vivre. Mais c’est avec le cœur enraciné en Jésus et par la grâce qu’il accorde que nous pouvons avancer dans la joie. De cet engagement découlent des responsabilités et des obliga-tions qui, vécues dans l’amour, prennent leur vrai sens et ne peuvent être des obstacles dans notre marche vers l’essentiel.

La Règle ferait-elle le moine ?

Entretien avec le Frère Luc Lamontagne, osbPROPOS RECUEILLIS PAR YVAN CLOUTIER

Le Frère Luc Lamontagne est entré au monastère en 2 000. Il a fait sa profession solennelle en 2005. Il fait donc partie dans la jeune génération des moines. Membre du conseil de l’Ab-baye, ses deux principales tâches au monastère sont la reliure de livres durant la saison hivernale et l’entretien forestier au cours de l’été. Il assume aussi le service de commissionnaire, soit celui qui fait les commissions à l’extérieur une fois par semaine. Il a développé une passion pour la photographie.

YC - Que représente pour vous la Règle de saint Benoît ?

Un cadre de vie pour vivre la relation à Dieu

LL - Quand nous intégrons une communauté monasti-que bénédictine, nous entrons dans une réalité, dans un contexte bien précis, on ne se lance pas dans le vide. La règle de saint Benoît nous propose une organisation de vie qui est essentiellement centrée sur le Christ. Une grande partie de cette règle décrit une façon de vivre l’idéal évangélique dans une communauté. Nous avons en elle un outil de référence pour les situations que nous vivons au quotidien, tant au plan spirituel dans notre fa-çon de vivre l’office divin et la liturgie, tant sur le plan fraternel dans nos rapports avec les autres.

La règle qui nous façonne

Pendant les quatre premières an-nées de notre vie monastique, nous étudions le texte de la Règle. Nous en découvrons le sens à travers le regard de ceux qui l’on commen-tée, mais aussi de ceux qui la vivent ; c’est une période de familiarisation avec elle. Avec le temps, cette règle nous façonne. Nous la devenons. Elle n’est plus un idéal exté-rieur à atteindre, mais l’esprit dans lequel la communauté existe et se déploie.

Un cadre flexible

Il n’y a rien de rigide, nous demeurons des humains et saint Benoit, en bon pédagogue, propose à chacun la pos-sibilité d’une recherche authentique de Dieu.

YC - Qu’est-ce qui vous apparaît comme le cœur ou le noyau de la Règle ?

LL – Accomplir l’œuvre de Dieu. Le Prologue de la Règle décrit une vie d’écoute de la Parole de Dieu qui devient

le centre de nos vies. La joie de l’Évangile qui tend à habiter cha-que moment. Les moines prient en commun près de quatre fois par jour. Cette écoute de la Parole dans le chant des psaumes, répété jour après jour, approfondit le lien d’amour que nous avons avec Dieu,

avec nos frères, avec tout un peuple de croyants en mar-che. Nous sommes engagés dans cette marche à la suite du Christ.

YC - Pour un jeune lecteur, certains éléments de la

« Avec le temps, cette règle nous façonne. Nous la devenons. »

« Nous sommes en effet privilégiés, car tout dans la vie monastique est centré

sur la vie de prière. »

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La spiritualité de saint Benoît pour les laïcs : le point de vue d’un moine

Entretien avec Dom Raymond Carette osbPROPOS RECUEILLIS PAR YVAN CLOUTIER

Dom Raymond Carette a étudié la spiritualité bénédictine à Saint-Anselme (Rome) auprès du grand expert Aldabert de Vogüé osb. Il a enseigné la Règle de Benoît aux jeunes moines de Saint-Benoît-du-Lac à titre de maître des novices (1970 à 1987) et aux non-moines à titre de directeur des oblates et des oblats de l’Abbaye Saint-Benoît-du-Lac (1969 à 2014).

Nous l’avons invité à nous parler de son expérience d’accom-pagnateur de laïcs, de diacres et de prêtres qui, ayant choisi l’oblature bénédictine, ont suivi une période de formation d’un an dans laquelle ils se sont imprégnés de la Règle. « L’oblat, lit-on dans les Statuts des oblats, est appelé par Dieu à vivre l’Évangile selon l’esprit de saint Benoît, tel qu’il s’incarne dans sa Règle ». Avant d’être admis à l’oblation, le candidat suit une période de formation d’environ une année.

YC – Père Carette, des gens peuvent s’étonner que des laïcs puissent configurer leur vie chrétienne à partir d’une règle de vie faite pour des moines qui vivent dans une communauté à part du monde. Que répondez-vous à ces personnes ?

RC – Quand on me pose cette question, je fais tout de suite une distinction entre spiritualité monastique et bé-nédictine. Un laïc peut s’adapter à cette dernière. Pour-quoi ? On trouve dans la règle de saint Benoît des principes de la vie chrétienne comme la prière personnelle et liturgique, des œu-vres de miséricorde spirituelles et matérielles à accomplir, l’amour du prochain et bien d’autres vertus à pratiquer. Il ne faut pas oublier que la règle de saint Benoît s’adresse à des chrétiens qui acceptent de vivre en communauté, dans le partage des biens matériels et

spirituels. Avant d’être moine, il faut être un disciple du Christ.

YC – Spontanément certains pourront s’interroger sur la pertinence d’une règle de vie dans notre monde d’aujourd’hui ?

RC- La règle de vie de tout chrétien, vous l’admettrez, ce sont les divines Écritures. Or saint Benoît y fait continuel-lement référence. Il justifie ainsi la pratique de la vertu

et même de certaines observan-ces.

Tout chrétien ne doit-il pas se sentir à l’aise avec la Règle com-me une manière de lire la Parole de Dieu ? La Règle ne fait que mettre en pratique certaines va-leurs des saintes Écritures. Je di-

rais qu’elle fait une relecture de la Parole de Dieu. C’est le charisme d’un fondateur ou d’un courant spirituel.

« Se sentir en lien avec une communauté en a touché beaucoup. »

S piritualité bénédictine et vie quotidienne S piritualité bénédictine et vie quotidienne

YC – Quels sont les aspects de la Règle qui semblent les plus ajustés à des chrétiens engagés au cœur du monde ?

RC- Je dirais que ce qui peut encore toucher des chrétiens vivant dans le monde se situe dans l’adaptation d’une tradition. Il faut savoir se sentir à l’aise aus-si bien avec les choses anciennes que les nouvelles. Saint Benoît a su adapter pour son temps ce qu’il a trouvé dans les règles monastiques avant lui. Il recon-naît un idéal et aussi la faiblesse humaine.

Voici une manière facile pour découvrir ces deux aspects dans son écrit. Quand il utilise le mot moine, il se réfère à un idéal que les moines de son temps semblent ne plus être capables de pratiquer. Par contre, le mot frère fait référence à la faiblesse de son temps à des personnes concrètes et non à des surhommes. C’est ce que j’ap-pellerais la mesure, l’équilibre, la modération dans la vie quotidienne. Je ne vous cite qu’un passage du chapitre 64,17 : « Dans les tâches que l’abbé distribuera, soit qu’il s’agisse des choses de Dieu soit qu’il s’agisse des choses du monde, il se conduira avec discernement et modéra-tion ».

YC – Il y a des sections de la Règle qui peuvent choquer aujourd’hui, telles les sections sur les puni-tions, mais aussi d’autres valeurs, telle l’obéissance. Font-elles encore sens de nos jours, encore plus en ce qui concerne les laïcs ?

RC – Pour bien comprendre ce que je vais expliquer, je vais faire une comparaison entre la Bible et la Règle. Il y a bien des passages de la Bible qui nous étonnent aujourd’hui et pourtant on dit que c’est la Parole de Dieu. Il y a donc des niveaux à respecter. Il en est de même dans la Règle pour une personne vivant dans le monde et même pour nous, les moines. Sur les châti-ments corporels à affliger pour corriger, qu’on se rap-pelle qu’il n’y a pas tellement longtemps on traitait les enfants de cette manière.

YC - Quel bilan faites-vous, maintenant que vous êtes affectés à d’autres tâches, de votre expérience d’accompa-gnement des oblats (les fruits, ce que vous avez appris, etc.) ?

RC – Les oblats sont interpellés par l’équilibre que l’on rencon-tre dans la Règle, encore faut-il leur faire découvrir cet aspect qui n’est pas apparent au premier coup d’œil. Plusieurs sont tou-chés par l’équilibre entre prière et action.

D’autres ont appris à recharger leurs batteries avec la lecture de la parole de Dieu. Si on présente l’humilité, dont

plusieurs sont bien prêts à la pratiquer, il faut bien faire comprendre qu’il ne s’agit pas d’humiliation mais de cette capacité à recevoir les événements de la vie comme voulus par Dieu.

En outre, la formation à la spiritualité béné-dictine ne peut se faire sans un recours à la vie chrétienne. Il ne faut pas que l’on se mette hors de l’Église parce qu’on suit une spiritualité. Au contraire, la spiritualité bénédictine doit condui-re à une vie de foi en Église. D’où l’importan-ce pour plusieurs de cet aspect de la vie commu-nautaire. Se sentir en lien avec une communauté en a touché beaucoup. C’est pourquoi la pra-tique de la liturgie en a aidé beaucoup.

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PAR DOM RAYMOND CARETTE OSB

À l’occasion de l’année de la miséricorde décrétée par le pape François, je me suis demandé si saint Benoît dans sa règle avait abordé ce sujet. J’ai cru bon de faire bénéficier les lecteurs de la revue des Amis.

Le passage le plus connu est situé à la fin de la liste des instruments des bonnes œuvres. En effet le chapitre qua-trième énumère des œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Le pape François recommande de tel-les œuvres comme signes de la miséricorde envers son prochain. En conclusion du chapitre quatrième, comme son couronnement, cette belle sentence : « Ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu. » si bien formulée en latin ( Et de Dei misericordia numquam desperare). Elle peut s’appliquer surtout dans les moments difficiles, quand tout semble sombre dans la vie et que Dieu semble se tenir loin. Alors la miséricorde de Dieu vient vers nous et que de fois nous sommes portés à l’oublier !

Dans deux passages saint Benoît cite des versets de psau-mes où il est question de la miséricorde. Une première fois au chapitre septième, au cinquième degré d’humilité. Au sujet des passions mauvaises qu’il faut révéler à son père spirituel. « Confessez-vous au Seigneur, parce qu’il est bon, parce que sa miséricorde est à jamais. » (Psaume 105,1) Dans le rituel de la réception des hôtes, le psaume 47,10 justifie un acte de bonté en leur lavant leurs pieds. « Nous avons reçu, Seigneur, ta miséricorde au milieu de ton temple. »

Les actes de miséricorde doivent se manifester de plus entre les membres de la communauté surtout au sujet des vieillards et des enfants. Voici ce qu’on lit au début du chapitre 37 : « Bien que la nature humaine nous porte par elle-même à avoir compassion (en latin : misericor-dia) des vieillards et des enfants… » Une autre recom-mandation concerne la distribution du nécessaire dans la communauté. « Celui à qui il faut davantage s’humiliera et ne s’élèvera pas à cause de la miséricorde qu’on lui fait. » (Chapitre 34,4)

À l’exemple de la miséricorde divine, l’abbé reçoit cette invitation au chapitre 64,9-10. « Qu’il soit chaste, sobre,

miséricordieux : que toujours il préfère la miséricorde à la justice. »

Selon la manière de traiter de la miséricorde, saint Benoît la met d’abord en Dieu envers tous les hommes. Comme l’abbé tient la place du Christ, il est normal qu’elle se mani-feste chez lui envers les membres de sa communauté. Elle se termine à ce que j’appelle la miséricorde fraternelle et qui s’étend jusqu’aux visiteurs qui viennent de l’exté-rieur.

S piritualité bénédictine et vie quotidienne S piritualité bénédictine et vie quotidienne

PAR MICHEL GAMMON, OBLAT BÉNÉDICTIN

Un jeune enfant a besoin d’encadrement. Les enfants peu encadrés ne deviennent-ils pas ces « enfants-rois » cen-trés sur eux-mêmes ? Nous sommes tous enfants, enfants de Dieu. En tant qu’adulte, j’ai lentement réalisé qu’une vie sans l’encadrement du Père devient une vie dangereu-sement floue dans laquelle la tendance est de confondre « plaisir » et « bonheur » et nous devenons conséquem-ment des « enfants-rois » adultes.

Notre vie est aussi une enfance spirituelle ; nous sommes dans l’apprentissage en vue du moment où, enfin, « notre marche prend fin devant tes portes Jérusalem » (Ps. 121), le passage de notre enfance à la maturité de la vie nouvelle où nous serons unis et indivisibles avec le Christ.

Nous vivons aussi de plus en plus dans un monde virtuel ou la notion du temps, soit l’heure, le jour et la nuit, et les saisons, se perd. Dans la petite ville près d’où je demeure, la paroisse sonne toujours l’Angélus trois fois par jour, matin midi et soir. Qui de nos jours reconnaît la signifi-cation de ces belles cloches qui signalent ce petit Office des laïcs d’antan, et se souviennent du rôle de l’Église dans l’encadrement dans le temps de nos vies ? Quarts de tra-vail, employeurs qui ne respectent pas une vie équilibrée et exigent que leurs employés et cadres soient attachés à leurs bidules électroniques et soient disponibles en tout temps peu importe l’heure ; ados qui vivent entièrement dans leur chambre et dans leur bulle et qui sont en rela-tion virtuelle plutôt que réelle avec leurs amis, et com-plètement déconnectés de notion d’heure ou de temps. Ils restent éveillés tard dans la nuit pour « chatter » avec leurs amis, arrivant totalement épuisés et peu présents à l’école le lendemain. Tout cela est bien loin de l’époque de saint Benoît où le temps était géré par la lumière du jour, et par les saisons tant liturgiques que temporelles. Il y avait un temps pour tout : prière, travail, lecture, repos, récréation, repas. La journée se dilatait ou se contractait avec les saisons comme un poumon inspire et expire, et les moines s’y adaptaient.

Il y a une dou-zaine d’an-nées, je vous ai parlé de la stabilité béné-dictine com-me « gyros-cope » de la vie d’un oblat à la recher-che de Dieu. Ce Dieu, Père aimant qui cherche notre épanouisse-ment et notre bonheur, nous propose un encadrement. La Règle de saint Benoît n’est-elle pas un tel enca-drement qui indique le chemin vers les portes de la Jérusalem nou- velle ?

Lors de mon retour à la vie chrétienne après une longue absence, j’ai rapidement frappé un mur qui m’empêchait de poursuivre mon développement. Comment prier ? Comment sortir d’un légalisme étroit et réducteur et apprendre plutôt à vivre, à incarner le christianisme dans mes gestes et interactions humaines au quotidien ? C’est alors que je découvris le monastère comme école de prière et de vie, et la Règle de saint Benoît comme ma-nuel scolaire. Je me fis oblat simplement pour apprendre à prier et à vivre comme chrétien. L’oblature est une école, et non une destination, un « cours de pilotage » pour ce-lui qui veut naviguer vers la Jérusalem céleste même lors-que la route est obscurcie par les tempêtes et les pertur-bations de la vie qui souvent imposent des détours, des

La miséricorde dans la Règle de saint Benoît

Une prière d’encadrement : l’Office Divin dans la vie d’un oblat et d’un chrétien

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reculs et des pauses pour préparer la prochaine étape du voyage.

Bien sûr que de nos jours Dieu n’apparait pas dans une nuée sur la montagne avec une tablette de pierre sur la-quelle sont gravées nos instructions de vie pour la jour-née, car il veut que nous l’aimions librement.

Comment donc vivre cette relation filiale avec un Père qui à la fois nous aime, dans un bonheur fondé sur la vraie liberté plutôt que la tyrannie de nos propres désirs et passions ?

Il me semble évident que la promesse de stabilité, d’obéis-sance et de conversion des mœurs que nous propose la Règle, repose largement sur un dialogue continuel avec le Dieu Père, Fils et Esprit par l’entremise d’une prière d’écoute, mais aussi de supplication. La lectio divina des Saintes Écritures, est une formule bien connue d’écoute du Père, qui est pratiquée chez les bénédictins comme Écoute (RB Prologue, 1) du Dieu vivant.

Mais plus particulièrement, par la prière de l’Office Divin nous nous laissons encadrer par Dieu dans ce dialogue régulier avec Lui aux moments marquants de la journée, nous unissant à Lui ainsi qu’à l’Église universelle. Les moines ont fait de cette prière leur vocation propre. La Règle y consacre une douzaine de cha-pitres.

En tant qu’oblat, au fil des années le développement de la persé-vérance et l’assiduité à l’Office m’ont permis de donner un sens à mes journées mêmes les plus mouvementées. Cette prière, un mélange d’Écritures saintes, de louanges et de supplications a donné un cadre à ma journée pour me rappeler à la fois que Dieu n’est jamais loin, et donc que je peux compter sur lui en tout temps, et que… :

…l’homme estimera que Dieu, du haut du ciel, le regarde à tout moment, qu’en tout lieu le re-gard de la divinité voit ses actes et que les anges les lui rappor-tent à tout moment. (RB 7, 13)

Une prière qui marque le tempsSept fois chaque jour, je te loue

pour tes justes décisions. (Ps. 118)

La prière de l’Office Divin est devenue pour moi, un peu le « poumon » de ma vie spirituelle. Dans cette prière, j’inspire l’air frais et revivifiant de la Parole de Dieu, et par mes supplications aux intercessions, j’expire mes soucis et mes maux, et par l’examen de conscience à Complies, mes manquements.

Elle marque l’heure, le temps et les saisons, tant liturgi-ques que temporelles : l’entrejeu entre la lumière et mon petit oratoire me permet toujours de connaître l’heure et la saison. Elle se prie n’importe où ; je l’ai priée dans l’avion, dans le métro, dans une voiture (bien sûr en tant que passager), au bureau, dans un parc, dans l’autobus, dans une chambre d’hôtel, sur la plage, et j’en passe.

L’Office me situe dans la journée : les heures-pôles in-diquent le passage d’une activité ou temps vers l’autre

: Vigiles, Laudes, Petites Heures, Vêpres, Complies sont réveil, éveil, travail, repos, dodo. L’Of-fice facilite l’engagement au tra-vail à Laudes, notre soutien aux petites heures, et le décroche-ment des soucis du travail à Vêpres, permettant d’être plus présent à sa famille. Et à Com-plies…

En tes mains, je remets mon esprit (Ps. 30)

Lorsqu’une retraite précoce me fut imposée par les réalités du marché du travail, l’Office Divin a été pour moi le roc sur lequel j’ai pu faire cette transi-tion en douceur. Aux jours de questionnement, d’incertitude, de réorientation et parfois vide de tâches significatives, l’Office devint pour moi mon boulot quotidien. Cette structure, fina-lement, m’a a été un gyroscope stabilisant qui m’a permis de re-calibrer ma boussole intérieure et de trouver comment rem-plir mon temps de tâches fruc-tueuses et utiles. Sans l’Office, j’aurais sûrement sombré dans la noirceur.L’oratoire d’un oblat

S piritualité bénédictine et vie quotidienne S piritualité bénédictine et vie quotidienne

Comme un métronome, l’Office donne un « beat » autant à notre journée qu’à notre vie.

Une prière qui nous sculpte avec le tempsLa relation d’amour avec Dieu à travers la prière de l’Of-fice ne m’est pas venue comme un coup de foudre. Tou-jours impressionné et inspiré par l’assiduité et la fidélité des moines à l’Office, cette relation s’est approfondie avec le temps comme l’effet de l’eau qui sculpte le roc au fil des années. Les versets psalmodiques et bibliques qu’on igno-rait avoir en mémoire nous surprennent aux moments marquants de notre vie ou de notre journée. La Parole reste donc toujours près de nous, prête à être régurgitée pour nous donner confort ou espoir et pour nous stabili-ser au cours des turbulences de nos vies.

Une prière qui donne du sens à notre tempsLes psaumes nous apprennent que nos ancêtres ont lutté avec exactement les mêmes préoccupations que nous. Tantôt une louange, tantôt une supplication, tantôt une parole de malédiction, les sentiments et évènements hu-mains n’ont guère évolué depuis le jardin d’Éden. Pourtant la vie continue et parmi tous ces sentiments du psalmiste demeure le plus important de tout, l’espoir fondé en Dieu.

Une prière qui gère notre temps : un encadrement qui nous libèreÀ première vue, nous sommes tentés de prendre en pitié les moines si sé-vèrement encadrés par leur obligation à l’Office. Comme me l’a dit un moi-ne une fois, « nous sommes toujours pris entre deux cloches ». J’ai sou-vent eu le même sentiment. Sou-vent, la « cloche » signalant l’Office m’interpelle de laisser tomber ce que je fais, au point d’être parfois irri-tante. Cependant, cette « cloche » - j’utilise la fonction calendrier de mon ordinateur - me signale aussi qu’il faut mettre en or-dre mes priorités :

ce que nous faisons, nous le faisons pour l’amour de Dieu. Il ne faut pas permettre qu’une activité devienne un point d’orgueil, ou pire, une passion qui nous détourne vers l’idolâtrie. Cette cloche nous recentre sur Dieu, qui Lui seul, possède la clef de la vraie liberté qui nous détache de la tyrannie de nos désirs pour nous montrer un véritable chemin de liberté et de bonheur.

Il est tentant pour un séculier d’adopter une attitude de rigidité et légalisme envers l’Office. Certes, pour que les moines puissent célébrer les heures en communauté, il est nécessaire de suivre un horaire assez rigide. Cepen-dant, suivant l’inspiration de saint Benoît qui permet une certaine souplesse aux moines à l’extérieur du monastère de « faire du mieux qu’ils peuvent » sans toutefois négliger leur devoir (RB 50, 4), il est tout aussi nécessaire pour un séculier d’adopter une certaine souplesse dans l’observa-tion des Heures. Comme exemples : faire seulement une heure diurne, ou encore déplacer un Office tout en res-pectant sa vérité. Sinon, une adhérence rigide risque de nous lasser rapidement de l’Office ce qui se termine par son abandon. La Règle doit être pour nous quel que soit notre état de vie inspiration et non législation. Je parle ici par expérience…

D’être astreint à l’Office Divin, soit par vocation ou vo-lontairement, devient donc un engagement de liberté, et pour cet oblat, le socle soutenant sa vie d’oblat et l’ali-ment spirituel qui le nourrit chaque jour.

« Comme l’eau qui sculpte le roc, la Parole de Dieu

sculpte nos vies. »

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Un père de famille inspiré par la Règle de saint BenoîtTÉMOIGNAGE DE MATTHEW GARRISS, OBLAT CISTERCIEN DE L’ABBAYE VALLEY OF OUR LADY, PÈRE DE QUATRE ENFANTS ET TRADUCTEUR. IL HABITE À WATERVILLE.

Amour et simplicité. Voilà les deux thèmes au cœur de mon expérience comme père de famille et comme oblat cistercien. Mais commençons par le début.

Une découverteIl y a une vingtaine d’années, je passais par un temps de surmenage et j’ai eu l’idée de faire une retraite personnelle dans un monastère. N’ayant pas d’idée où aller, j’ai demandé à un père de Marianhill de ma connaissance de me suggérer un endroit. Il m’a dirigé vers Notre-Dame-de-Nazareth à Rougemont. Donc, j’y suis allé pour un séjour de quelques jours. Imaginez la scène : fin novembre, atmosphère feu-trée, lumière tamisée. J’étais le seul hôte dans la maison. Au repas le premier soir, la nourriture de toute vraisemblance apparaissait et disparaissait de la cafétéria sans que je ne voie personne. Après le souper, j’ai décidé d’aller voir quels livres se trouvaient sur les rayons dans le salon des hô-

tes. Et c’est là que j’ai découver t la Règle, l’Échelle des moines et Le nuage de l’inconnais-sance.

Au cours de cette fin de semaine, c’était com-me toutes les goupilles d’une ser-rure se sont alignées et une porte intér ieure s’est ouver-te. Et voilà le début de

mon périple dans la voie bénédic-tine à la cister-cienne.

Sans doute, mon cœur était déjà disposé au charis-me cistercien : la simplicité, le tra-vail physique, la prière et l’amour qui caractérisent l’ordre m’ont pro fondément touché. Quoique les laïcs peuvent se plonger dans la vie monastique de temps à autre, ils sont appelés à une autre vie que celle des moines. Mais je trouve que la Règle est aussi valable pour nous qui vivons dans cet autre état de vie. Et comme père de famille, j’ai su y puiser pour me guider et pour aider mes enfants à grandir en beauté.

Deux aspects de la Règle, comme j’ai mentionné au début de cet article, m’ont profondément touché : l’amour et la simplicité.

L’amourLa lecture d’un passage de la Règle fait partie de ma rou-tine quotidienne et les passages sur les qualités du père abbé me parlent le plus de l’amour et m’ont rejoint d’une manière particulière comme père de famille.

Je cite quelques exemples :

Il fait toujours passer la tendresse avant la justice, pour que Dieu le traite de la même façon.

Il déteste les penchants mauvais, mais il aime les frères.

Quand il corrige les autres, il est prudent. Il n’exagère rien, sinon, en grattant trop la rouille, il va trouer le plat.Valley of Our Lady Monastery (Prairie du Sac,

WI)

S piritualité bénédictine et vie quotidienne S piritualité bénédictine et vie quotidienne

Il n’oublie jamais qu’il est fra-gile, lui aussi. Il se rappelle qu’il ne faut pas écraser le roseau déjà fendu.

Mais nous ne voulons pas dire que l’abbé permette aux pen-chants mauvais de se dévelop-per. Non ! Il les détruira, mais avec prudence et amour, selon ce qu’il juge bon pour chaque frère, comme nous l’avons déjà dit.

Et la citation la plus parlante pour moi : L’abbé cherchera à être aimé par les frères plu-tôt qu’à être craint.

Être un père aimant en tenue de serviceIl me semble que le meilleur modèle pour un chef, pour un père, c’est que celui qui mène doit être au service des autres. Cela ne veut pas dire céder sa place, mais plutôt prendre une place d’amour qui est grande et qui aide les autres à grandir.

De plus, l’idée de chercher à être aimé plutôt qu’à être craint me semble un élément clé. Si, comme père, je veux bien guider mes enfants et je veux qu’ils soient attentifs à mon message, j’aurai un plus grand potentiel de succès par l’amour que par la crainte, parce que celui qui aime et qui se sent aimé écoute, cherche à compren-dre et obéir.

À mon sens, ce n’est pas pour rien qu’on retrouve la métaphore du berger dans les saintes Écritu-res et cela devient d’autant plus évident pour celui qui a déjà gardé des animaux comme les vaches ou les chèvres. Le berger est au service de son troupeau. Il les amène au pâturage et à l’eau. Il veille sur eux et les ramène dans un lieu sûr pour passer la nuit. Et les bêtes le suivent, non pas par la peur, mais plutôt parce que,

par ses actes, les animaux savent qu’il les aime.

Mes enfants n’étaient pas toujours obéissants. Par contre, je crois qu’ils se sentaient toujours capables de venir vers moi parce qu’ils savaient qu’ils seraient accueillis avec amour.

La simplicitéQuant à la simplicité, il y en a plusieurs exemples dans la Règle. À vrai dire, pour moi, c’est un fils conducteur à tra-vers la Règle, même quand ce n’est pas mentionné direc-tement. Il me semble que notre Père Benoît nous a rédigé une règle pour une vie de toute simplicité dans le Seigneur.

Simplicité dans la prière. Simplicité dans la vie de tous les jours. Simpli-cité dans les rapports les uns avec les autres. Et le tout empreint de l’amour. Il n’y figure pas toute une série de règlements, de manière de faire, de prescriptions, mais plutôt une esquisse pour guider une vie de simplicité et d’amour. La Règle me fait penser à un passage dans les conférences pour les novices

chartreux : la simplicité vient de Dieu ; la complexité du diable.

Donc, la voie de vie que j’essaie de suivre est jalonnée par l’amour et la simplicité.

Valley of Our Lady Monastery (Prairie du Sac, WI)

« La voie de vie que j’essaie de suivre est

jalonnée par l’amour et la simplicité. »

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Le discernement bénédictinPAR YVAN CLOUTIER, OBLAT BÉNÉDICTIN

Des choix difficilesDans la vie nous sommes souvent confrontés à des choix difficiles et porteurs d’anxiété. Comment être juste en-vers mes enfants et mes petits-enfants ? Dois-je accorder plus d’attention et de temps à celui qui a des difficultés d’apprentissage ou qui a besoin de plus d’attention qu’à l’autre qui risque d’être jaloux de son frère ? Le choix de répartir un héritage à parts égales entre les enfants est-il une décision juste ? Dois-je tenir compte des besoins ou du mérite ? Un évêque doit-il se refuser à participer à tous les jubilés d’ordination presbytérale, sous prétexte que, s’il y va pour un, il devra y aller pour tous ? Pourtant l’évêque peut se sentir très près d’un de ses prêtres ou désirer se rapprocher d’un prêtre en difficulté. L’abbé d’un monastère peut-il accorder à un moine épuisé un congé à

l’extérieur alors que les autres moines sont surchargés, tout en sachant que sa décision pourra susciter du

« murmure » ?

Éviter l’arbitraireNous avons une tendance à fuir l’arbitraire. Nous préférons le confort de l’objectivité, de la rationa-

lité, voire de l’impartialité. Le « je choisis comme tout être raisonnable choisirait » est une échappatoire facile ; en d’autres mots, je fais « comme si » je n’avais pas le choix, comme si la décision s’imposait à moi.

Je puis aussi m’en remettre à quelqu’un d’autre à qui je reconnais une crédibilité. Une dame justifiait son choix en disant « c’est Monsieur le curé qui m’a dit de faire cela » ; cette dame savait d’avance que ce prêtre lui donnerait ce conseil. Elle s’est défilée…

Plusieurs évêques et prêtres rouspètent fortement parce que le Pape François ouvre une porte au « for interne » dans l’accès des divorcés remariés aux sacrements. Il s’agit selon lui, non de se substituer à la conscience des fidèles, mais de la former. Ainsi d’un prêtre à l’autre ou d’un diocèse à l’autre, les mêmes personnes pourraient se voir refuser l’accès au sacrement de l’Eucharistie. Certains crient à l’ar-bitraire et regrettent la méthode de la règle claire pour tous, le bon vieux Vade-mecum.

Pourtant Jésus…Le récit de l’ouvrier de la der-nière heure qui reçoit le même salaire que les autres n’est pas sans choquer (Mt 20, 1-16). C’est injuste, crieront certains. Que dire du bon larron qui précédera tous les justes et de la parabole du col-lecteur d’impôt et du pharisien (Lc, 18,9-14).

L’évangéliste Jean évoque à quelques reprises ce « disciple que Jésus aimait » (Jean, 2, 23 ; voir aussi 19,26-27) et qui est souvent placé en situation de compétition avec Pierre (20, 2-10). Pierre, pourtant celui qui a trahi à trois reprises (Mc 14,66-72), se verra confier le ministère de l’unité (Jn 21, 15-19). Jésus applique une drôle de logique de la décision…

L’abbé figure le Christ dans le monastèreL’abbé est celui qui « tient la place du Christ dans le mo-nastère » puisqu’on l’appelle « Abba c’est-à-dire Père » (RB 2). Comme pasteur il doit « s’accommoder aux carac-tères d’un grand nombre. Tel a besoin d’être conduit par les caresses, tel encore par la persuasion. L’abbé doit donc se conformer et s’adapter aux dispositions et à l’intelli-gence de chacun » (2, 31-32).

Au chapitre 64 de la Règle, il est demandé à l’abbé d’« aider plus que de régir », de préférer la miséricorde à la justice, d’« agir avec prudence et sans excès », s’efforçant « plus à se faire aimer qu’à se faire craindre ». Il doit être pré-voyant et circonspect.

La discrétion comme condition des autres vertusLe service de l’abbatiat requiert la discrétion qui est la

« mère des vertus » (64, 19) et qui est associée à la notion de « mesure ». Elle est la clé qui rend possibles les autres vertus telles la tempérance ou la justice. Par exemple, pour la philosophie de l’époque, la tempérance ne consiste pas à ne pas boire, mais à bien boire ou à boire avec modération, ce qui suppose une connaissance de soi et de ce que l’on boit.

Le discernement suppose chez l’abbé - comme pour le père ou pour le gestionnaire - deux compétences : la capacité d’écoute de l’autre et l’analyse fine des situa-tions concrètes. L’une ne va pas sans l’autre. Selon Pierre Miquel, o.s.b. (La voie monastique, p. 93) : « la discrétion n’est pas, selon saint Benoît, le fruit d’un compromis, d’un juste milieu, mais le souci de proportionner l’effort demandé, aux forces disponibles ». Il « relève d’une esti-mation basée sur l’expérience et la prière » et non sur un « esprit géométrique. »

Benoît privilégie le critère des besoins. Il en résulte que chacun « selon l’âge et le degré d’intelligence doit avoir selon sa mesure (RB 30.1) et qu’on aura toujours égard à la faiblesse des vieillards et des enfants (RB 34.2; 37.2 ; 48.25). On ne saurait imposer à tous les mêmes normes quant à la nourriture (chapitre 39) et à la boisson (40). L’exercice de la vigilance « s’exercera avec mesure et in-telligence » (70.5).

Certains objecteront que l’arbitraire minera la crédibilité de l’abbé et de ses adjoints et créera un climat d’insécu-rité, de compétition et d’envie entre les frères. Une déci-sion ajustée à une personne dans une situation donnée n’est pas arbitraire ; au contraire, elle vise à faciliter la poursuite de la recherche de Dieu. Un moine qui mange à sa faim ou qui n’est pas épuisé pour cause de travail sera davantage disponible à la prière et attentif à ses frères. L’application d’une même norme dans toutes les situa-tions générerait des effets négatifs chez plusieurs.

Discerner la volonté de Dieu dans une situation donnéeLe discernement est certes une décision personnelle, mais il prend appui sur la volonté de reconnaître la vo-lonté de Dieu dans une situation. L’abbé décide comme il pense que le Christ déciderait.

Le discernement exige aussi une compréhension de la situation. Il me faut connaître le chemine-ment spirituel de la personne et son insertion dans la communau-

té. Ici des méthodes qui font appel à une certaine objec-tivité s’avèrent souvent nécessaires, mais ne sauraient se substituer au jugement personnel ou à l’intuition. Ainsi je puis recourir à certains outils, telle une simulation qui fasse ressortir les avantages et les inconvénients ou une mise à distance (je me demande ce qu’une personne ra-tionnelle déciderait dans telle situation en faisant abstrac-tion de mes préférences et de mes émotions) ou je puis consulter une personne en laquelle j’ai confiance.

Un discernement contemplatifQue nous soyons abbés, parents, professeurs ou ges-tionnaires, nous sommes confrontés à des situations complexes. Le dis-cernement suppose que je consente à me mettre en posi-tion d’écoute. Le fait d’être conscient que je peux me tromper m’amène à être plus attentif et à prendre appui sur le regard de Dieu, sur l’exemple du Christ et les lumières de l’Esprit. La prière rend possible un pro-cessus à la fois de distanciation et d’ap-propriation (c’est ma décision personnelle). Nous pouvons parler ici d’un discernement contemplatif. Ce que nous visons dans cet-te décision est que ce ne soit plus moi qui décide, mais le Christ qui vit en moi, qui manifeste sa volonté à travers mon écoute et mon jugement.

« Le discernement suppose que je consente

à me mettre en position d’écoute. »

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La Boutique de l’Abbaye

Entretien avec Jean Girard, gérantPROPOS RECUEILLIS PAR YVAN CLOUTIER

Depuis combien de temps la boutique est-elle en opération ?

C’est en 1962 que l’on aménage ici même dans un tout petit local un endroit où il sera dorénavant possible de se procurer divers objets religieux et autres produits fabri-qués par les moines de l’Abbaye. Au travers des années on procède à des transformations et des réaménagements qui se succéderont les uns après les autres afin de répon-dre aux besoins grandissants d’espace. Parce que les moi-nes sont aussi des créateurs de saveurs et qu’ils ont déve-

loppé un savoir-faire inégalé à bien des égards, cela leur a permis d’offrir à la population le fruit de leurs expériences en donnant l’opportunité aux visiteurs de découvrir et de se procurer des produits tels que fromages, cidres, com-potes variées, articles religieux et bien d’autres encore.

Pourquoi a-t-on aménagé une boutique dans l’Abbaye ?

Il est facile d’imaginer que pour une abbaye comme celle de Saint-Benoît-du-Lac, les défis à relever sont nombreux et les besoins sont grands. C’est donc dans ce contexte que l’aménagement d’une petite boutique pouvait s’avérer judicieux et qu’ainsi les revenus engendrés par les ventes

constituaient un apport de reve-nus qui permet-taient d’améliorer les installations et de subvenir, en partie, aux diffé-rents besoins de la communauté.

Quels produits peut-on y acheter ?

C’est varié ! D’entrée de jeu, les produits de l’Abbaye de Saint-Benoît sont à l’honneur ! Pourquoi ? Parce qu’ils sont tout simplement délicieux, parce qu’on les aime et qu’on les recherche. Que ce soit pour les fromages qui ne cessent d’épater le public, sans parler des multiples nomi-nations et des grands honneurs remportés au travers des années dans différents concours, ou que ce soit pour la fraîcheur d’un cidre de pommes frais et pétillant, les gens sont comblés. Mentionnons aussi que les compotes de pommes, les tartinades de fruits, les vinaigrettes et autres produits en provenance de la « pommerie »1 de l’Abbaye sont quant à eux grandement recherchés pour leurs goûts uniques qui ne cessent d’étonner et de ravir nos clients et nos visiteurs.

Quelques produits du terroir ou qui nous proviennent d’autres abbayes garnissent aussi nos tablettes et ajoutent à la variété de ce qui est offert à la boutique. De plus, il est important de souligner que, pour tous ceux qui fréquen-tent l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac pour faire le point dans leur vie, pour prendre un temps d’arrêt, ou pour un cheminement personnel dans le cadre d’une vie spirituelle plus profonde, le département des livres offre une source de réponses et de réflexions pour certains et un espoir renouvelé pour d’autres.

Aussi, les visiteurs s’attardent bien volontiers pour se lais-ser transporter par la musique qu’ils y découvrent. Les CDs de chants grégoriens sont prisés ; les gens en retirent des bienfaits, selon ce qu’ils en nous disent. Cela leur per-met de retrouver la quiétude, la paix et la sérénité qu’ils ont perçues ici à l’Abbaye et qu’ils pourront recréer et

entretenir lors du retour à la maison ou dans leur vie quotidienne.

Il est important de mentionner que depuis les débuts de la mise en opé-ration de la boutique en 1962, le département des produits religieux met à la disposition des visiteurs une grande variété d’objets dont entre autres des médailles, des chape-lets fabriqués par les mains habiles du Frère Gélinas, des statues, des icônes, des vêtements liturgiques ainsi qu’une panoplie d’articles de piété.

Combien d’employés travaillent à la bonne marche du magasin ?

Le nombre d’employés nécessaires pour offrir un service de qualité est à la hausse. Même si quelques-uns suffisent au bon roulement pendant la saison froide, il est essen-tiel d’être cinq à sept employés pendant les grosses jour-nées de la saison haute ; et permettez-moi de vous dire que les « grosses » journées sont monnaie courante de juin à octobre. Il n’est pas rare de constater pendant la période de la cueillette des pommes un magasin bondé à craquer… et c’est même parfois à ne plus savoir où don-ner de la tête. C’est étourdissant, c’est exigeant, mais c’est plaisant… c’est comme une montée d’adrénaline. Il faut y être pour le voir… pour le croire ! C’est en quelque sorte la rançon de la gloire ! C’est gratifiant !

Combien de personnes viennent à la boutique dans une année selon votre estimation ?

Pour ma part, il est très raisonnable de vous dire que dans une année, une bonne centaine de milliers de personnes viennent passer les portes de la boutique pour en res-sortir avec des produits qu’ils connaissent déjà ou qu’ils découvriront avec plaisir ultérieurement en les savourant et en les aimant. Tout le monde y trouve son compte et nous constatons qu’il existe une clientèle qui devient de plus en plus nombreuse et surtout qui nous revient régu-lièrement par la suite. Les éloges fusent de partout autant pour le contenu de la boutique que pour le côté attrayant et unique des lieux mêmes.

Quels sont les produits « coup de cœur » ?

Ce sont, sans l’ombre d’un doute, pour les fromages que les gens reviennent régulièrement au magasin de l’Abbaye, parce qu’on en estime la qualité et parce qu’ils se démar-quent de façon très honorable, et ce même parmi les plus grandes marques que l’on retrouve sur le marché. Nos papilles gustatives ne nous trompent pas ; une fois qu’on les découvre… nous y revenons immanquablement. Pos-sédant leurs caractéristiques propres, les quelque douze variétés que nous offrons aux gens sont au cœur même de la boutique, pour ne pas dire qu’ils sont le cœur même de la boutique. Mais les cidres et tous les produits de la « pommerie » (lieu où l’on prépare les compotes, les

tartinades, les vinaigrettes et autres du genre) sont aussi grandement prisés.

Est-ce qu’il y a des interactions avec les moines ?

Quant à moi, je les côtoie tous les jours ; certains d’entre eux sont présents presque tous les jours. Prenons l’exem-ple du Père Garand qui s’occupe de commander les livres, de gérer la disposition de ces derniers dans le départe-ment de la librairie et aussi de faire des recommanda-tions aux gens qui recherchent un sujet ou un autre. Nous avons aussi le Frère Dulong qui plusieurs fois par semaine nous épaule et nous offre généreusement son aide par sa présence à la caisse ou pour accomplir diverses tâches. Les gens pourront aussi croiser occasionnellement le Frère Loubier lorsqu’il nous amène les produits qu’il a concoctés lui-même à la « pommerie » et sans oublier le Frère Flageole qui s’occupe de faire connaître les froma-ges de l’Abbaye et d’offrir aussi des dégustations de notre « Fondue de l’Abbaye ». C’est donc dire que pour tous ceux qui se posent la question, oui bien sûr les gens peu-vent s’adresser aux moines et leur parler. Ils sont humains et ils sont plus que généreux dans leurs interactions avec les autres. Ils sont la raison d’être du monastère, le cœur du monastère, et la boutique est une partie intégrante du monastère.

En terminant, permettez-moi d’informer vos lecteurs qu’à compter du 1er mai 2016, la boutique de l’Abbaye adop-tera son horaire d’été et qu’ainsi elle sera ouverte de 9 à 18 h sans interruption, et ce, 7 jours sur 7. Cordiale-ment, j’aime répéter souvent ceci : « Ici à la Boutique, c’est un plaisir de vous servir ! »

Le site Web de la Boutique : http://www.st-benoit-du-lac.com/magasin/magasin.html

1 « pommerie » : ce mot désigne sur le terrain de l’Abbaye, un bâtiment situé à mi-chemin entre la fromagerie et la cidrerie et dans lequel nous y retrouvons une immense chambre réfrigérée au rez-de-chaussée, et, au 1er étage, toute la quincaillerie nécessaire à la préparation et à la mise en pots des compotes, tartinades, vinaigrettes, gelées et beurres de pommes, etc. Ce néologisme s’est imposé avec les années pour désigner cet endroit et les activités qu’on y mène.

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En juillet 2014, nous lancions une collecte de fonds pour venir en aide au Monastère Saint-Joseph-de-Séguéya en Guinée, monastère où séjourne périodiquement Dom André Blanchet.

A ce moment, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Une année s’est passée, et à par-tir des argents reçus, nous avons établi un pro-gramme, ayant en tête de fournir des moyens, si humbles soient-ils, pour les aider à se développer et leur faciliter la vie de tous les jours.

Nous avons recueilli $18,274.85. Un premier versement a été fait l’automne dernier, permet-tant l’achat de ruches, et la vente du miel devient une source de revenu pour le monastère. Une tondeuse a été demandée, ce n’est pas pour le côté esthétique, mais bien pour entretenir leur plantation de bananes, en évitant que les ser-pents ne fassent des dommages. Un poêle, la réparation d’un tracteur, l’amélioration de leur poulailler sont d’autres interventions que nous avons effectuées qui améliorent leur quotidien.

Nous sommes actuellement à établir avec le monastère de Saint-Joseph une liste de besoins que nous pourrions aider à réaliser. Nous souhaitons que le tout soit com-plété pour 11 juillet prochain, terminant ainsi cette cam-pagne d’aide.

Le Père Blanchet, qui est au pays depuis décembre der-nier, retourne en juin prochain. Nous lui souhaitons un bon séjour avec une température moins chaude que l’an passé ; c’est certain car ce ne fut pas facile. Il faut vrai-ment avoir la vocation.

Cette idée de levée de fonds est partie suite à une ren-contre fortuite et par la suite d’un désir de partage. Nous habitons un pays riche, nous sommes chanceux, ce n’est

pas ainsi partout. La Guinée est un pays ou la vie n’est pas simple. Le Père Prieur Stanislas Diouf disait dans un cour-riel : « Vous ne pouvez imaginer combien votre décision est arrivée à son heure ! Nous l’avons accueillie comme un cadeau du ciel qui nous permet de croire encore à l’avenir de notre fondation monastique, après les difficul-tés récentes que nous avons eus à traverser. »

Merci à tous pour votre générosité, pour votre support dans cette aventure qui, dirons-nous, a été mystérieuse-ment et divinement guidée !

Louise F. Savoie

Projet d’aide au Monastère Saint-Joseph-de-Séguéya

Le vieillissement est très souvent associé à des pertes, des handicaps, des deuils, de la solitude, etc. Pourtant nous côtoyons souvent des gens heureux pour lesquels la vieillesse est un temps de découverte, de changement majeur et de grande joie.

• Se découvrir des talents nouveaux (musique, ébénisterie, marche à pied, etc.)• Élargir notre cercle de connaissances et d’amis• Une plus grande disponibilité pour nos enfants, petits-enfants et pour les amis• Contribuer à aider d’autres personnes (bénévolat)• Découvrir le monde par des voyages, le cinéma et les lectures

Un défi : être réaliste et accueillir le côté ombragé du vieillir tout en se laissant surprendre et transformer vers des voies de bonheur insoupçonnées jusque-là.

Le Forum Amitié est une occasion privilégiée pour :• Apprendre sur les processus du vieillissement qui nous transforment• Découvrir les voies ouvertes par l’expérience spirituelle• Faire des pas dans la compréhension de ce que je vis• Échanger avec d’autres personnes sur son expérience• Créer des liens nouveaux dans une atmosphère détendue

Personnes-ressources :• Gilbert Leclerc, gérontologue, sur les défis du vieillissement• Dom André Laberge, Père Abbé et le vieillir d’un point de vue bénédictin• Pierre-René Côté, prêtre et oblat bénédictin• des Amis de Saint-Benoît-du-Lac nous parleront de leur expérience :

o passage à la retraiteo expérience de pertes (handicaps, maladie, perte d’êtres chers)o des belles transformations et des découvertes

• et vous-mêmes…

Centre Jean Paul Regimbal, GranbyDu dimanche 30 octobre (Inscription 15h00. Mot de bienvenue 16h30)

au mardi 1er novembre (13h30)

Vieillissement et bonheur : la part de la spiritualité

Vous avez la possibilité de faire une préréservation en donnant votre nom par courriel à [email protected] ou en laissant un message sur la boîte vocale de l’association des Amis (819) 580-3449. Vous aurez ainsi une priorité pour l’inscription. Le Centre Regimbal ne nous permet pas d’accueillir autant de personnes que la Maison de la Madone au Cap-de-la-Madeleine.

Vous trouverez des informations détaillées (programme, prix, etc.) et une fiche d’inscription dans un dépliant et le Nouvel Ami de septembre et sur le site WEB http://amissbl.weebly.com/

Forum-amitié 2016

PHOTOS: FREDERIK SAVOIE-GAGNON

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Québec La vie de l’association

La Montée des Amis de Saint-Benoît-du-Lac de la région de Québec a eu lieu le samedi 16 avril 2016. Pendant le trajet de l’aller, les 52 personnes participantes ont profité d’une réflexion de l’abbé Pierre-René Côté sur le thème « La miséricorde au quotidien ». Après l’eucharistie avec

la communauté bénédictine et le dîner, Dom Dominique Minier présenta une conférence intitulée : « Comment le pape François nous rejoint... ». Le Père Abbé Dom André Laberge donna un récital d’orgue avant le départ vers 16h30.

Montée 2016

De la grande visite de Québec à Saint-Benoît-du-Lac

L ectures bénédictines

La Règle de saint Benoît pour tousPour certains, le rapport à l’Abbaye Saint-Benoît-du-Lac tient au fromage, au cidre ou aux confitures. Pour d’autres, ce lieu de silence et de paix et la beauté de l’architecture les fascinent ; ils viennent s’y déposer à l’occasion. Pour plusieurs, ce sont plutôt les moines qui les interpellent par leur vie « à part », leur chant, leur recueillement, leur accueil discret et respectueux des personnes.

Si nous allons chez les moniales bénédictines à l’Abbaye Sainte-Marie des Deux-Montagnes ou chez les moines cisterciens à Mistassini, à Saint-Jean-de-Matha ou à Rou-gemont, nous constatons certes des différences dans la liturgie ou dans l’architecture, mais nous y retrouvons la même « potion bénédictine ».

Qu’ont en com-mun ces monia-les et ces moines ou qu’est-ce qui sous-tend leur vie ? C’est tout s i m p l e m e n t une petite Rè-gle composée de 73 chapi-tres et qui a été compo-sée dans les années 530. Cette règle de vie – qui n’est pas un traité de spiritualité – est lue quotidien-n e m e n t au réfec-toire des m o i n e s et les p è r e s a b b é s la com-

mentent d’année en an-née. Peu à peu, cette petite règle les façonne.

La lecture de ce texte ancien ne va pas de soi pour nous lecteurs du XXIe siècle. Il faut beaucoup de courage pour décoder un texte qui s’inscrit dans une tradition plus que millénaire et dont certaines sections, notamment sur le code pénitentiel, peuvent nous rebuter. Les jeunes moines en formation font face au même défi que nous, non-moi-nes.

Heureusement que nous disposons de commentaires qui nous aident à comprendre et à situer la Règle dans notre monde d’aujourd’hui.

La Règle constitue un outil remarquable pour tout chré-tien, parce que sa source première est l’Évangile et qu’elle interpelle dans la quotidienneté. Preuve en est les nom-breuses femmes et hommes oblates et oblats bénédictins, pensons à Maurice Zundel, à Jacques et Raïssa Maritain et à Dorothy Day, cette journaliste et militante catholique qui est en voie d’être canonisée.

De merveilleux outils pour apprivoiser le RègleNous suggérons les commentaires qui commentent la Rè-gle au jour le jour. Ils favorisent une meilleure compréhen-sion et une mise en contexte avec notre vie quotidienne.

• Dom Guillaume Jedrzejczak, Sur un chemin de liberté : commentaires de la Règle de saint Benoît jour après jour, Anne Sigier, 2006.

• Écoute… la Règle de saint Benoît. Commentée par Dom Jean-Pierre Longeat, abbé, lue par des moines de

l’abbaye Saint-Martin de Ligugé. CD MP/3, Saint-Léger Productions, 2013.

• Sœur Marie-Madelein Caseau, o.s.b., Qui que tu sois… Au fil des jours avec saint Benoît, Saint-Léger Éditions, 2015.

• Pour des applications à la vie quotidienne du laïc, lire Esther de Waal, La voie du chrétien dans le monde : le chemin de saint Benoît, Éditions du Cerf, 2010.

Yvan Cloutier

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Le Père Abbé, les moines et les Amis de Saint-Benoît-du-Lac unissent leurs prières pour

demander au Seigneur d’accueillir dans son amour ceux et celles de nos amis qu’il est venu chercher.

Puissent les familles ressentir la présence réconfortantedu Seigneur qui est Résurrection et Vie.

In memoriam Pensées« L’état de non-péché est pour l’autre vie ; pour le présent, notre tâche est de ne « jamais désespérer de la miséri-corde de Dieu » (RB 4.74)

Michael Casey ocso, Seventy-Four Tools for Good Living: Reflections on the Fourth Chapter of Benedict’s Rule, Liturgi-

cal Press, 2014, p. 197.

« Le souvenir de la présence de celui qui est à la base de toute notre vie, est indispensable. Cette présence est toute proche de nous, elle habite notre chair ; il suffit que nous nous y rendions attentifs pour pouvoir en recueillir les fruits et nous laisser façonner par elle. Le Christ nous a montré comment l’humanité est capable d’un tel chemin : c’est pourquoi, ceux qui ont choisi de le suivre doivent pouvoir s’appuyer sur lui et ne jamais quitter sa route ; ainsi nous toucherons tous au but de l’union divine avec le Père des cieux. »

Jean-Pierre Longeat, Faire halte dans un monastère : Boire à la source, Mediaspaul 2015, p. 31.

« Prier, c’est entrer dans la prière que Dieu fait continuel-lement en moi. L’Esprit vient en moi, adresser la prière du Christ à son Père. Or l’Esprit, c’est, étymologiquement, le souffle de Dieu. La prière, c’est donc Dieu qui vient re-spirer en moi afin que je respire de sa propre respiration. Prier, c’est respirer Dieu. »

Dom Denis Huerre, o.s.b., dans Bertrand Révillion, Croire ou ne pas croire, Paris, Bayard/Centurion, 1998, o, 53-54. Cité dans Yvon Joseph Moreau, o.c.s.o., Respirer

Dieu, Mediaspaul, 2014, p. 103.

« Efforçons-nous de boire le vin spirituel de Dieu et d’être ivres de sobre ivresse. De même que ceux qui sont ras-sasiés de vin deviennent plus diserts, de même nous aussi, quand nous serons remplis de ce vin spirituel, nous par-lerons des mystères de Dieu. « Car ta coupe qui m’enivre, dit le divin David, comme elle est très bonne ! »

Macaire l’Égyptien, dans Philocalie des Pères neptiques, Abbaye de Bellefontaine, 1985, p.60.

Pierre BeauregardSaint-Damase

rGisèle Benoît-Aubry

Sherbrooke

rPaul Chevalier, bienfaiteur

Sherbrooke

rCharles Ed. Durand, oblat

Montréal

rVictor Goldbloom,

Cofondateur du Cercle du Roi-DavidMontréal

rJeannette Houle

Sherbrooke

rFr. Benoît Lacroix, o.p.

Montréal

rHélène Lafrance Ringuet

Longueuil

rDom Yves Langlois, o.s.b.

Saint-Benoît-du-Lac

rGeorges Montpetit

Montréal

rJ. Benoît Pagé

Magog

rClément Ponton

Asbestos

rGaston Germain

Outremont

rBenoît Boulanger

Granby

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ADHÉSION / RENOUVELLEMENT FICHE D’INSCRIPTION 2016COÛT ANNUEL INCLUANT LA REVUE : 25 $

Assemblée générale des Amis de Saint-Benoît-du-Lac

Avis de convocationAvis de convocation

En tant que membres de l’Association des Amis de Saint-Benoît-du-Lac, vous êtes invités à participer à l’assemblée générale annuelle qui aura lieu le lundi 11 juillet 2016 à la Salle des hôtes de l’hôtellerie de l’Abbaye Saint-Benoît-du-Lac à 9h30 pour les fins de recevoir les rapports annuels, de procéder aux élections des officiers et des administrateurs et de disposer de toute autre question qui vous sera soumise.

En espérant vous compter parmi les nôtres,Monique Bourassa, présidente

Boutique de l’AbbayeHoraire d’été dès le 1er mai : ouvert tous les jours de 9h00 à 18h00819 [email protected]

www.st-benoit-du-lac.com/magasin/magasin.html

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L’AMI DE SAINT-BENOÎT-DU-LAC

Publié deux fois par année, en juillet et en décem-bre par les Amis de Saint-Benoît-du-Lac inc., la revue se fait l’écho, depuis 1962, des activités de l’association et veut contribuer au ressourcement spirituel des Amis par la reproduction d’homélies, de conférences et d’écrits variés.

Y trouvent également place des renseignements sur la vie des moines bénédictins de l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac : chronique courante, histo-riques, événements notables, etc.

L’Association des Amisde Saint-Benoît-du-Lac

L’Association des Amis de Saint-Benoît-du-Lac est une association à but non lucratif fondée en mars 1952. Son but est de grouper toutes les per-sonnes désireuses de faire connaître le message de saint Benoît, la vie bénédictine à l’abbaye Saint-Benoît-du-Lac et les activités de l’Association. La cotisation annuelle est de 25 $, payable au pre-mier janvier de l’année. Chaque membre reçoit la revue L’Ami de Saint-Benoît. Un reçu pour fins d’impôt est émis pour tout don dont le montant est supérieur à 20 $.

Poste-publication Convention # 40019867

Les Amis de Saint-Benoît-du-Lac Inc.Saint-Benoît-du-Lac, QC, Canada, J0B 2M0

http://amissbl.weebly.com/ [email protected]él.: 819-580-3449 (boîte vocale)